Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-06-14
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juin 1921 14 juin 1921
Description : 1921/06/14 (A15,N3102). 1921/06/14 (A15,N3102).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646823k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
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te Numéro i
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lONDON OFFICE, 20, High Holborn W. C. 1
**1 : HoÍb 5.352 Principal Correspondant H. Bonnair8
ABONNEMENTS
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MARDI 14 JUIN 1921
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LES MÉMOIRES D'ANTOINE
Antoine poursuit dans la Revue Hebdomadaire
la Publication de ses Souvenirs sur le Théâtre-
L'bre. Nous sommes heureux d'en détacher les
Passages suivants:
Ji juillet 1888. — J'ai reçu de Renan cette
kttre en réponse à la demande que je lui avais
ïdre»«0ée.
15 juillet 1888.
CHER MONSIEUR,
La pensée que vous voulez bien me commu-
niquer venant d'un homme de goût, tel que vous
eîes, me fait trop honneur pour que je puisse
û're aon. J'en suis infiniment flatté, je vous as-
^Jre,. et certes, je ne nié .pas que souvent je
U aie conçu certaines parties au moins de l Ab-
esse de Jouarre comme pouvant produire une
vjve émotion. Voici pourtant mes objections. Mé-
crl, ent exécutée, la représentation pourrait
tout à fait manquer son effet. La composition ne
enferme, à vrai dire, qu'un seul rôle, celui de
l'Abbesse, rôle long, plein de nuances, exigeant
une artiste belle et d'un jeu puissant. A défaut
de cette condition, la simple lecture de l'ouvrage
\lQudrait mieux..
Ce qui s'est passé en Italie tient à la volonté
d'une seule actrice, Mme Duse, personne d'une
grande intelligence, qui ayant lu mon livre se
Mt de goût pour le caractère de l'Abbesse et
voulut absolument le créer. Il parait qu'elle a
réussi d'une façon surprenante. Avez-vous quel-
qu'un qui pourrait se charger de cette tâche dif-
ficile?
Je dois dire que l'expérience du petit à-pro-
Pos que je fis pour l'anniversaire de Victor Hugo
m.'a montré que le français te! que je l'écris est
Pénible à retenir pour la mémoire des acteurs.
Tout se réduit à une question: avez-vous un
SUjet pour le rôle de l'Abbesse, qui, pour une
°u deux représentations, voudrait bien faire un
Gi grand effort?
Si vous donniez l'Abbesse, je voudrais qu'elle
fût représentée complète, telle qu'elle est impri-
me, avec ses cinq actes. Je reconnais qu'il est
'out à fait contraire aux habitudes du théâtre de
Plonger de deux actes une composition dont la
Partie culminante est au troisième acte ; mais ma
Pensée est absolument incomplète sans ces deux
mi ers actes. Ils les omettent à peu près en
•talie, mais - j'ai peine à me figurer que l'action
Morale, avec cette suppression, ne soit pas
toUt à fait boiteuse.
Réfléchissez encore, cher monsieur, votre en-
,r€prise est si" honorable, l'expérience littéraire
que vous vous proposez pourrait être si intéres-
sante que je m'y prêterai de bon cœur. Mais le
succès me parait douteux. Réfléchissez, caleu-
lez vos moyens.
Je ne serai de retour à Paris que vers le 10
Octobre.
Crovez à mes sentiments les plus affectueuse-
It1.tnt dévoués.
E. RENAN.
21 juillet 1888. - Il est bien certain, d'après
lé!. lettre de Renan, que cette représentation de
l'Abbesse de Jouarre, au Théâtre-Libre, ne sera
autorisée par lui qu'avec une interprète excep-
tionnelle. Je m'en vais donc, boulevard Males-
herbes, chez Sarah Bernhardt, revenue tout ré-
animent d'une tournée d'Amérique.
Allongée sur une chaise longue, couverte de
fourrures, elle s'intéresse à l'ardeur que j'appor-
à lui parler de mon Théâtre-Libre, qu'elle
ignore, et au tableau que je lui fais du nouveau
Mouvement théâtral qui s'y ébauche. J'essaie de
lui faire sentir quel appoint pourrait être son
concours pour une jeune école littéraire, puis-
, ~!u~-T&~ jana in matn Pli puUlitC prêt à hA d-ui
Vre où elle voudra, et je voudrais l'emballer sur
t't rôle glorieux, elfe qui, jusqu'à présent, n'a
eU en somme à prêter son génie à aucune ba-
faine dramatique, comme le lui reprochait un ré-
Ceut article de Monder. Tout cela n'a pas l'air
cl'e l'émouvoir beaucoup, elle sourit de mon em-
pilement avec bonne grâce.
Je lui parle alors de l'Abbesse de Jouarre, et
Comme je lui cite une actrice célèbre en Italie-,
La Duse », qui a joué le rôle là-bas, elle de-
mande à une vieille dame apparue de la pièce
Vf!-?ine, en soulevant une portière, si elle se
Cf"Jvi-en>t de la comédienne dont je parle, et Mme
Il Uérard confirme, en effet : « Ah oui ! ah oui !
* la Duse », pas fameuse du reste. »
juillet 18S8. — Jules Claretie, passant par
•uxelles, s'est arrêté pour assister à quelques
^Présentations de la célèbre troupe du grand-
ie die Saxe-Meiningen, de passage à la Mon-
naie, et il a publié sur elle une étude, certes,
fort aimable, mais dans laquelle perçait une in-
quiétude de ces nouveautés et de ces magnifiques
r&?ligâtions, en face desquelles celles de la Co-
médie-Française feraient assez mince figure,
^omme en allant à Bruxelles pour mes affaires,
,avals moi aussi suivi ces soirées, les enseigne-
ments qu'elles comportent, j'ai écrit là-d'essus
* Sarcey une longue lettre qu'il inscrit dans son
Quille ton du Temps.
d 5 août 1888. — Abel Hermant m'a fait deman-
1 e,!, par Mme Charpentier si je serais disposé
* accueillir une pièce tirée par lui de son roman
Qthalie Madoré, qui a eu beaucoup de succès.
8 août 1888. — Un M. Taylor était venu me
Reposer une adaptation de Madame Bovary,
qu'il avait faite du chef-d'œuvre de Flaubert. Je
lui avais reproché ce sacrilège en lui faisant lire
* y .passage d'une lettre de Flaubert :
t~ Puisque vous vous intéressez à ce qui me re-
Iffde, Je vous dirai que si mon roman n'a pas
e mis sur la scène, c'est que je m'y suis for-
mellement opposé. J'ai trouvé la spéculation, et
'He était fort bonne, peu digne de moi. Plu-
sieurs théâtres en voulaient; ç'a été une manie
pendant un instant, mais tout est fini mainte-
nant.
Taylor, en sortant de chez moi, avait porté
son manuscrit au directeur d'un théâtre indé-
pendant qui vient de s'ouvrir, et l'on annonçait
déjà la perpétration de ce mauvais coup, lorsque
les héritiers de Flaubert viennent de l'empêcher
par un référé.
icr septembre 1888. — Nous avons tous réin-
tégré Paris, et nos réunions du soir, rue Blan-
che, s'animent chaque jour davantage. Les abon-
nements viennent et, il n'y a pas d'ennuis d'ar-
gent pOur le moment. On est tout à la joie d'a-
voir enfin un vrai théâtre. J'ai trouvé à la Vil-
lette un bout de magasin et d'atelier prêté par le
décorateur Ménessier où quelques ouvriers com-
mencent à préparer les décors des pièces pro.
chaines. Mais je ne veux que des plantations
neuves et inattendues, rien des choses courantes.
Tout cela malheureusement sera bien cher; en
faisant tout de suite jusqu'à l'extrême de notre
possible, le succès nous apportera l'es ressour-
ces nécessaires, comme il est arrivé l'hiver der-
nier.
3 octobre 1888. - Je suis allé aujourd'hui à
Sèvres déjeuner chez Léon Cladel pour parler
avec lui d'une pièce qu'il veut bien me donner.
Entre ses filles, deux brunes et jolies enfants
jouant autour de la table, sous laquelle les pou-
les entrées du jardin picorent les miettes entre
nos jambes, le poète, une belle figure de paysan
finaude et boucannée, me tient sous le charme
dies vers ardents et imagés de son Ancien. Il
me parle encore d'une autre grande pièce, Ornp-
draillés, le tombeau des lutteurs, qu'il a en por-
tefeuille. Sans lui rien dire pour le présent, je
me promets de la monter plus tard, si elle n'est
pas trop lourde.
10 octobre 1888. — Nous avons 26.000 francs
d'abonnements pour la saison. Ce sont les pre-
miers spectacles assurés, mais il faut qu'il en
vienne encore.
13 octobre 1888.' - Vidal, dont j'avais joué
deux pièces au début du Théâtre-Libre, et que
j'ai dû tenir à l'écart, dans une lettre à l'Echo
de Paris, parle de « mes petites opérations lit-
téraires et commerciales. » Voilà ce que c'est
que de prétendre rester le maître chez soi.
17 octobre 1888. — Nous devons débuter cette
année par un. spectacle coupé, et, parmi les
quatre actes choisi j'ai mis Marié de M. de Por-
to-Riche. L'auteur assez difficile, incertain, a
trop tourmenté ses interprètes, de sorte qu'on
ne sera pas prêt et qu'il faut remettre sa pièce
à une autre représentation.
18 octobre 1888. — A la suite de l'incendie
de l'Opéra-Comique les commissions officielles
se sont préoccupées des mesures contre l'incen-
die dans les théâtres. Je suis avisé qu'il me
faut ignifuger mes décors; cette prescription m'a-
vait semblé naturelle, mais, aux Beaux-Arts, on
a essayé de lier cette question à une autre qui
préoccupe fort les bureaux de la rue de Valois.
Depuis l'ouverture du Théâtre-Libre j'ai tou-
jours échappé au visa de la censure, arguant
que nos soirées sont privées# Cette thèse, qui
ne fut point trop réfutée d'abord par inattention
ou négligence des fonctionnaires, a fini par-pré-
valoir et on m'a laissé tranquille jusqu'ici, mais,
de temps à autre, on revient sournoisement à
la charge, et, cette fois je suis averti officielle-
ment quie nous aurons pour les représentations
pabiitfttvs à soMiclrer le visa. J'accepte d'autant
plus volontiers que cette prescription reconnaît
implicitement le caractère privé de nos soirées.
19 octobre 1888. — J "ai pensé à demander
chaque fois à un peintre ou à un dessinateur
différent d'illustrer notre programme. Cette fois-
ci, Willette m'envoie un merveilleux dessin qui
sera, je l'espère, le premier d'une curieuse col-
lection.. ,
20 octobre 18R8. - Nous avons inauguré hier
la saison dans la salle des Menus-Plaisirs bon-
dée et toute grouillante. Les Bouchers du pauvre
Fernand Icres ont intéressé. Nous donnions en-
suite une bien belle chose traduite de l'italien,
Chevalerie rustique de Verga, et Darzens com-
plétait le spectacle avec une sorte de mystère,
l'Amante du Christ.
Chevalerie rustique a été copieusement em-
boîtée; on a cruellement souligné l'inexpérience
d'une pauvre fille, d'une beauté magnifique et
douée des dons les plus rares. Dans mon désir
d'une mise en scène caractéristique, j'avais ac-
croché, dans Les Bouchers, de véritables quar-
tiers de' viande qui ont fait sensation, et il y
avait pour Chevalerie rustique, au milieu de la
place du petit village sicilien où se déroule-le
drame, un véritable jet d'eau qui a mis la saUe
en joie, je ne sais pas pourquoi.
Au fond, ce public attiré par le retentissement
de notre première saison là-haut, est déjà bien
différent des fidèles et des emballés de la premiè-
re Heure.
André ANTOINE.
Les abonnés de Comœdia pourront recevoir
en prime un abonnement de faveur aux « Mé-
moires » d'Antoine qui sont en cours de publi-
cation. Il leur suffira d'envoyer à M. l'adminis-
trateur de la Revue Hebdomadaire, 8, rue Garan-
cière, la bande de Comœdia.
Abonnements à la première série des « Mé-
moires » (trois mois) : 10 francs au lieu de
15 francs.
Échos
14 Juin 1769. — Naissance du chanteur Elleviou, à
''€
I
Il iiienioriam
La grande Réiane est morte, voilà un
ail, jotir pour jour, - mais son souvenir est
resté vivace dans le cœur de ses amis et
de ses camarades. Nous rappelons que le
SerVice anniversaire aura lieu aujourd'hui
niardi1 en l'église Saint-Honoré d'Eylau, à
1 heures au Maître-Autel..
T
rop de fleurs.,
Charles Méré et Régis Gignoux ont
4t école en envoyant des corbeilles de
ruits à leurs interprètes de l'Ingénu.
Jeanne Saint-Bonnet — Princesse Lily
reçut — elle aussi une corbeille de fruits,
°n de Huronie mais de Pétaudie, pays dont
I ® climat semble se rapprocher singulière-
ment du notre. Ajoutons que les amis qui
s'en furent la féliciter dans sa loge lui fi-
rent honneur !
L
ries
e premier ballet russe.
- La vague de ballets déferle sur Pa-
Il est intéressant de savoir quand et
J 6rnrnent naquit le premier ballet russe. En
1673 le Tsar Alexis Michel commanda un
ballet au pasteur allemand Johan Gottfried
'-'regori, sur un sujet qu'il imposait: Or-
la * La difficulté résidait dans le choix de
la musique que le Tsar voulait religieuse.
A te un ballet! Tout finit par s'arranger et
Orphée fut interprété au son d'un orchestre
comportant un orgue de Barberi, trois trom-
pes et deux timbales. De quoi réjouir les
Six!
C'est d'ailleurs à la suite de cette repré-
sentation que le Tsar donna l'ordre de réu-
nir un certain nombre d'enfants pauvres, de
leur apprendre la danse et la musique. Et
telle fut l'origine des ballets impériaux.
H
onneurs militaires. -
La Comédie-Française est à l'hon-
neur.
Hier après-midi, dans les couloirs du
Théâtre-Français, pensionnaires et sociétai-
res entouraient Mlle Simone Damaury. On
se montrait avec surprise un ruban vert et
rouge qui fleurissait son corsage.
Ils apprirent alors qu'elle venait d'être
décorée de la Croix de guerre ainsi que
Mlles Dussane et Catherine Fonteney pour
avoir participé à des représentations au
Théâtre aux Armées. :
L
*
'armée et le théâtre.
Près de sa petite boutique de livres
et de revues littéraires, qui ressemble avec
tant de pittoresque à une bibliothèque de
gare, le Vieux-Colombier affiche les noms
de ses fondateurs et amis, tous fédérés en
une vaste association.
Il y avait déjà celui du général jouinot-
Gambetta.
Voici que depuis peu figure celui du ma-
réchal Pétain.
Les encouragements, on le voit, ne vien-
nent pas seulement des civils.
Le Masque de Verrat
Ce soir à Viitcennes,
Tout=Paris ç
inaugure le Studio Pathé
Une vente de tableaux
au bénéfice
d'Aimée Tessandier
C'est le grand soir. La rue du Cinématogra-
phe, à Vincennes, resplendira sinon de mille
feux. comme la Venise qu'on chante dans Hay-
dée, du moins de miHe phares, ce qui fait déjà'
cinq cents autos. Quant à la lumière dont sera
icondé le studio modèle qu'il s'agit d'inaugurer,
elle inondera les brillants invités de MM. Denis
Ricaud et Louis Fourel, directeurs de Pathé-
Conscrtium.
jî ne donne le programme de la fête que pour
le compléter :
Les Vierges folles, avec Jean Borlin et Mlle
loanson, étoiles des Ballets suédois, dont M.
Rolf de Maré a bien voulu nous assurer l'illustre
et précieux concours; Les Soldats de Bois, prê-
tés par M. Baleïeff, le directeur triomphant de
la triomphale c( Chauve-Souris ». Les lauréats
et lauréates du Championnat de danses moder-
nes : Mlle Yvonne Pontvianne, M. Halphélrson,
champions du monde professionnels; M. John
Roskilly, champion amateurs, Mlle Andrée Fa-
biani, championne amateurs; M.- César Leone
et Mlle Renée Ternant, grand prix d'honneur des
mixtes; M. Georges Clemenceau et Mlle X.,
sa partenaire; M. William Revel, champion de
shimmy, feront applaudir leur grâce et leur ta-
lent, tandis que, représentants de là chorégraphie
française, Mlle Camille Bos et M. Paul Ray-
mond, bouquet de ce gala, feront applaudir legr
grâce et leur grand style.
Puis,, une scène des Trois Mousquetaires
étant tournée coram populo (le latin dans les
mots brave. l'aristocratie du monde, celle des
arts et des lettres), aura lieu ia vente, très at-
tendue. sous le manteau de Saint-Granier, com-
missaire-priseur, dont l'esprit est toujours pri-
sé, une vente aux enchères de nombreux objets
d'art, tableaux, dessins, vases, bibelots, etc.
Valmy-Baysse a réuni les lots. Voici ce qu'il
me prie d'ajouter à ce sujet :
« Touchante manifestation de solidarité !. Il
nous a suffi de lancer, il y a trois jours, un ap-
pel dans le monde dès artistes pour qu'aussitôt
de toutes parts, nous parviennent des œuvres
d'art. Toutes les tendances voisinent ici et on
ferait une charmante et curieuse exposition avec
les -tableaux que nous avons reçus. Et parmi
ceux qui sj sont associés à ce geste de haute
confraternité artistique, on compte non seulement
ceux qui ont applaudi la grande tragédienne, mais
encore les jeunes qui ne la connaissent que jjar
son histoire glorieuse..-j
« Donc, Abel Faivre nous envoie un de OPIS
plus beaux dessins ; G. Saint-Pierre —; don tie
M. Benoit-Lévy — une somptueuse figure de
théâtre, de la plus fine exécution; E. Henriot,
une poignante marine; Louis Vallet, une char-
mante aquarelle ; Pierre Lissac. un de ses. des-
sins les plus pittoresquement expressifs, et An-
dré Foy, une gouache du plus délicieux moder-
nisme. C'est encore une fine et élégants silhouet-
te moderne que ,nous envoie Pol Rab; tandis
qu'Arsènie Brivot évoque, en une jolie aquare'ne,
une scène de boudoir. De Tor, voici un preste
et léger croquis, et de Max Pinchon une seeae
de la rue pleine d'humour et de vérité ; MJîe
Guina Rudel est représentée par un exquis pay-
sage, évocateur des grâces du 18e siècle; notre
collaborateur Pol Bert, par deux pittoresques et
vivantes silhouettes de théâtre; Jehan Testevuide
par un joli dessin aquarelle de la plus poignante •
actualité ; et Chaperon-Jean par une exhilante
scène de théâtre. Hérouard nous a offert 1 ne de
ses plus fines aquarelles où l'habileté le dispute
à l'esprit; André Warnod, écrivain savoureux et
joyeux humoriste, deux lithographies, et Mme
Desmot-Feuille, une agréable nature morte. L'a-
telier d'art Inova, enfin, nous fait tenir une jolie
boîte en cuir décoré, du plus ravissant effet.
« C'est fini. pour aujouid'hui. Mais, en
dernière heure, Dorival, de la Comédie-Fran-
çaise, nous annonce qu'il fait une aquarelle en
l'honneur de « notre chère Aimée Tessandier,
« la grande Rose Mamaï inoubliable. »
« Les artistes qui se sont associés à notre ef-
fort pourront retirer un laisscr-passer personnel,
dans nos bureaux de Comœdia, de 15 h. à
19 h. 30, ce soir. Il nous reste à leur exprimer
notre gratitude pour la façon dont ils ont répondu
à notre appel. Qu'ils en soient ici chaleureu-
sement remerciés »
Il me reste maintenant à dire qu'il y aura
plusieurs orchestres chez Pathé. M. D. tngheJ-
brecht dont la baguette magistrale anime, fait
comprendre et fait aimer toutes les œuvres qu'on
lui confie — on le sait aux Champs-Elysées —
dirigera l'exécution de Vierges Folles. C'est un
concours qu'il importait de signaler.
On dansera, en marge du programme. On fil-
mera. L'art à tout ceci trouve son compter la
bienfaisance aussi. Allis well.
COMŒDIA
[Voir en deuxième page la ^troisième liste" de,
souscription, ainsi que les différentes indications
pour se rendre à Vincennes.]
Pearl White
déjeune aujourd'hui
avec ses camarades
de l'écran et du théâtre
chez Langer
« Quand nous serons à cent, nous ferons une
croix », disent ceux qui, lassés d'écrire et de..
compter, ne veulent pas aller plus loin —- dans
les additions — dans leurs gains — ou dans les
soustractions - leurs pertes. Comœdia, qui ga-
gne toujours. à être lu et suivi, a vu la centaine
dépassée en ce qui concerne les inscriptions- pour
l€ déjeuner Pearl White.
Nous serons bien davantage, le moment venu
de se mettre à table, car il faut penser aux re-
tardataires, car on peut s'inscrire jusqu'à onze
heures et mème jusqu'à midi, toutes dispositions
étant prises chez Langer pour de Petites tables.
Quant à nommer tous ceux que la présence et
le charme de Pearl White amènent à ce déjeu-
ner de camarades, nous le ferons demain. Di-
sons seulement que M. Jules Demaria, président,
et M. Louis Aubert, viccrprcsident de ta cham-
bre syndicale française de la cinâniatographie,
M. Edmond Benoit-Lévy. se font un plaisir 'de
venir s'asseoir aux côtés de notre directeur,
Georges Casella, ainsi d'ailleurs que M.' Schléss,
directeur général à Paris de la Fox-Film, dont la
grande artiste, notre hôte, est la radieuse étoile.
M. Charles Le Bargy, Mme et M. Leîtnèr;"M.
HenrLLetellier, MM. Léonce PerrEt, A. Skil
Medico." Robert Saidreau, Eiie de Bassan, nos
confrères Henri Coûtant, Quellien. Cat-ussc,
Hç rvé Lauwick, Max Dianville,, Thurnball, re-
présentant de la « Stoll-Film », Fletcher-Clayton,
M nIeS Gina Re'lly, Jdsmine, Laurelle, Suzanne
Delvé, Alice Soulié, luanita de Frèzia, Eugénie
Nau, Maggy Delval et la petite Christiane DeI-
val, M. Lévy-Grunwald, - Miles Louise Bdllhy,
Nikitina, M. Fuyard, le. docteur et Mme Masstm,
M. André de Fouquières; M. -René de Ptéjelilll,
M. Orsi, etc., etc.
Que les admirateurs de Pearl White, inscrits
à Comœdia et chez Langer, nous excusent de
les ranger dvis les etc., anonymes (Dh!
combien), tous les invités auront place: à table
et dans notre compte-rendu. Nous ne publierons
pas davantage le menu de Langer, qui n'a nul-
lement besoin de publicité pour faire bien les"
choses. — J.-L. C.
,. Nous publierons demain un article de
MICHEL FOKINE
-
- et « La. Semaine Artistique »
de JACQUES-EMILB. BLANCHE .-
AU THEATRE DE VERDURE DE L/UAa.J'l..J'
A la manière de.
de M. Paul Reboux et Charlès Miiller
LaTricheJdrofilë et Filigrane
Musique de M. Marcel Fournier * - * >"
Le Secret des Mortigny
Pièce de M. Marcel Bain
On connaissait M. Paul Poiret comme un
gffld arrangeur de formes et un prodigieux ma-
nieur de couleurs, comme le-fastueux magicien
qui. a su renouveler et rajeunir notre vision de
la mode féminine, et, sous ses doigts d'architec-
te, de peintre et de sculpteur, nous avons vu la
rpltîs précieuse des matières — la femme —
prendre successivement tous les aspects enchan-
teurs que lui imposait son inépuisable génie.
Voilà maintenant qu'une fantaisie d'artiste fait
de lui un directeur de théâtre — et de quel
théâtre !
C'est une authentique soirée de Paris que
nous lui devons. Depuis la guerre, Paris sem-
blait se chercher, et les fastes de telles ou telles
piises en scène ne parvenaient point à nous faire
illusion sur la carence du merveilleux lutin;
mais c'est au théâtre de l'Oasis qUJI se retrouve
enfin, en un lieu, dans un décor, avec un pro-
gramme où frémissent, comme des ondes légè-
res, son esprit et la fine grâce de sa moquerie.
Imaginez, sous la chanson des grands arbres,
un beau jardin, qui, tout le jour, sera jardin, et,
le soir, par une magie de sorcier oriental, se
transformera en théâtre, mais en théâtre vérita-
ble, avec de larges fauteuils corfortables, un
éclairage éclatant, un vaste plafond fait non pas
d'un vélum — dangereux réceptacle des pluies
— mais d'une double surface de soie jaune de
dirigeable qui se gonfle en douze minutes, et op-
pose à l'humidité un épais matelas d'air; au
; (Photo Comϣlia,)
M. VERNAUD
bout de ce jardin, un terre-plèin qui forme scène
et que dissimulent, comme un radeau, des treil-
lages à glissières, et, sur cette scène, selon les
nécessités de l'action, les décors les plus amu-
sants et les plus pittoresques qui soient ; enfin,
sur ces fauteuils, dots femmes élégantes, des
épaules nues, des artistes, des écrivains, tout un
public choisi : voilà le lieu, voilà le décor où il
ne s'agissait plus que d'appeler l'esprit de Paris.
Il y est accouru, sans se faire prier, sous les
espèces de trois petits chefs-d'œuvre déjà consa-
crés dans l'estime des connaisseurs, mais oue le
public est, pour la première fois ,convié à ap-
plaudir sur un théâtre. Tout le spectacle, à la
vérité, est placé sous l'égide de la formule
connue: « A la manière de. » Elle est célèbre
depuis douze ans. C'est en 1908 que MM. Paul
Reboux et Charles Muller (Charles Muller si
d&icat, si fin et si bon, glorieusement et lamen-
tablement tombé sur le champ de bataille) pu-
blièrent la première série de pastiches qu'ils in-
titulaient A la manière de. Le succès en fut
tel qu'une seconde série suivit en 1910, puis
uae. troisième en 1913. Dans la première, figu-
rait Idrofile et Filigrane, parodie de Maeterlinck ;
dans la troisième, La Triche, d'après Henry
Bernstein. A peu près délicieux, mais qui étaient
mjeux que cela : un jeu de lettrés capables de
démonter le mécanisme de l'inspiration-et du
talent et dé ramasser en des, schémas saisissants^
les procédés qui constituent la « manière n de
tout artiste, si grand qu'il soit, écrivain, poète,
pointre, musicien, sculpteur. De tout temps, lepas-
tiche fut un genre où se complut la fantaisie fran-
çaise, et il n'est point de génie qui y ait échappé.
Entre tous, Hugo fut le plus abondamment pa-
rodié : MM. Maeterlinck et Bernstein ne sau-
raient que trouver de l'amusement à figurer
dans là galerie de MM. Reboux et Muller, en
compagnie de Mirbeau, Henri de Régnier, Tols-
toï, Jaurès, Mme de Noailles, Baudelaire, Loti,
Hérédia, La Rochefoucauld, Henry Bataille,
Shakespeare, d'Annunzio, Châteaubriand, Mal-
latmé, Racine, Verlaine et tant d'autres.
On a fait didrofile et Filigrane, pour l'inau-
gttration du théâtre de l'Oasis, une parodie d'o-
péra, avec une fausse musique de Debussy, qui
est, paraît-il, de M. Marcel Fournier. La Triche est
(Photo r.uhert-RenO
De gauche à droite : MM. PIZANI. Jean d'YD, M mes Rachelle LAUNAY, Clara TAMBOUR,
FALCONETTI
restée le pastiche d'une comédie moderne de M.
Henry Bernstein. Dans l'une comme dans l'au-
tre, mais principalement dans celle-ci on repro-
chera des erreurs de distribution. La Triche est
jouée par Mmes Charlotte Lysès et Pisani, et
pgr MM,-Lauzerte, Pisani,
Jean d'Yd, Stem,. Dolonne
et Synave, et le latent de
plusieurs de ces artistes
s'est trop brillamment af4
firmé en de nombreuses
occasions pour qu'il soit
aujourd'hui objet de dis-
cussion. Mais on eût sou-
haité, pour la mise en va-
leur de cette parodie bouf-
fonne, un mouvement pa-
rodique et un sens de la
bouffonnerie qui s'adaptas-
sent au mouvement du tex-
te et qui y ont souvent
manqué, obligeant ainsi les
spectateurs à un effort
dont tous ne sont pas éga-
lement désireux ou capa-
bles.
Idrofile et Filigrane,
avec ses impayables per-
sonnages (la reine Migraene, le roi Physalis,
Gryndesael) est jouée — ou plutôt chantée —
avec plus de pittoresque et de fantaisie par
Mlles Clara Tambour et Rachel Launay, qui sont
fort plaisantes, par Mlle Falconetti, qui est comi-
que et chante joliment, et par JVIM. Jean. d'Yd,
Pisani et Lemière, mais tout de même, il y .man-
que encore le grand souffle de bouffonnerie qui
eût- été le régal de cette grandiose parodie.
Pour la confusion des professionnels, notons
que celle des trois pièces dont l'interprétation
exprima le mieux le mouvement comique fut
celle dont le sort fut remis à des amateurs.
Jouée avant la guerre dans des réunions mon,-
daines, où son succès lui a valu une sorte de
célébrité, elle se présente pour la première fois
devant le public, où il n'est pas -douteux qu'elle
conserve son plaisant prestige. C'est, en cinq
actes rapides, une irrésistible parodie de mélo-
drame, dont le titre est à lui seul, comme en
disait autrefois, un programme: le Secret des
Mortigny, ou de l'Honneur, à la Honte et vice
versa. On ne raconte pas une bouffonnerie d'une
telle ampleur, où les crimes succèdent aux cri-
mes, mais où les assassinés ne manquent pas
de reparaître à l'acte suivant pour se faire tuer
de nouveau, où la marquise, tombée dans les
bas-fonds sociaux, est relevée par le marquis,
qui lui rènd son rang et sa couronne, où la fière
et malheureuse Hélène, injustement calomniée,
fait éclater sa vertu et devient la femme honorée
du héros marocain Jean Derieux. Le Secret des
.- (Photo Gilber iîr-iîé)
De gauche à droite : Mmes R. LAUNAY, Charlotte LYSES, M. Jean d'YD, MI" Otarft TAMMW
Mortigny est un chef-d'œuvre du genre, et qui
mérite de rester au répertoire déjà riche de la
parodie.
A vrai dire, à côté des amateurs (tous artistes
peintres) qui tiennent les sept rôles masculins,
Mmes Charlotte Lysès et Clara Tambour incar-
nent avec brio les personnages de femmes. Elles
y sont délicieuses. Mme Lysès nous montre une
marquise d'une ironie ravissante, où nous re-
trouvons, avec toute sa grâce narquoise, cette
fine comédienne, et Mlle Clara Tambour, une
ingénue de la fantaisie la plus comique. Toutes
deux ont mené avec verve le bataillon des ama-
teurs, Qui a triomphé danr, les personnes de M.
Marcel Bain, le désormais immortel auteur du
Secret des Mortigny et de ses camarades MM.
Lucien Lièvre, rH. Eschemann, E. Decroix, Sy-
nave, Pierre Amie et Dolonne.
Entre temps, nous avions eu en intermède uo
(Dessin de Guy Arnoux) • M. Paul POIRET
numéro bouffe de danseuses à la .Degas, joué
par FÓotitt et son fils, mais la soirée avait été
mise en train par un préambule d'une charman-.
te saveur. Une conférence ou plutôt un boni-
ment, dont l'auteur, qui n'a pas signé, pourrait
bien être M. Paul-Reboux, et qui- nous fut débi-
té par Antoine. Entendez qu'il s'agit, ici aussi,
.d'un « A-ia manière de. » et que cet Antoine
authentique par les traits du visage, le plisse-
ment des yeux, la grimace de la bouche, par la
voix même, nous fut présenté ipr un extraordi-
naire imitateur, M. Vernaud, qui, sous nos yeux,
fut successivement Paul Mounet, Raimu, fe-11
Taillade, Sylvain, Albert Brasseur, et j'en passe,
et chaque fois avec une étonnante perfection.
Vous le voyez, c'est quelque chose Je tout à
fait nouveau que tente M. Poiret. Un vrai spec-
tacle de Paris, où il faut souhaiter que ;OU. Pa..,
ris vienne se reconnaître.
GEORGES BOURDON.
La Soirée
Si le vrai seul doit être tenu pour aimab-e^
que penser de ce palais du Fau.x, de ce temp
de la Parodie, de ce jardin de l'Imitation de»
nommé Oasis que M. Poiret vient d'ouvrir? i
Dès l'entrée, sous un faux-jour, un. tau., C('!;-
trôleur nous met entre les mains i'une fausstf
caissière: estimons-nous heureux qu "elle n-
pousse pas le souci du vérisme iusqu'à now'
rendre 'de la fausse monnaie.
On pénètre et sous l'épaisse frondaison det
faux-acacias et des faux-ébéniers, sur le iiraori»
tondu à la faux, des fau. teuils ont été dispo-
sés. « A la manière » d'un toit. u-ne sone 1
vaste coussin pneumatique a été gonflé.- qui est
tenu captif: si certains ballons affectaient m-,
guère la forme de poissons, c'est manifestemeri
à une limande que celui-ci a dessein de resicm-J
bler. Mais voici des mannequins, à ia denin-che1
onduleuse, qui tiennent l'emploi de faussas mar-
chandes de progtDmmes ; des laquais — avec de
faux-mollets - se tiennent sur le perrun poi:n
nous éviter un faux-pas.
Le spectacle enfin commence: un faux Anc: é
Antoine — incroyable mais faux — nous fait,
dans une allocution liminaire, de <1 fausses con-
fidences » ; viennent ensuite un taux Albert
Brasseur, un faut Prtôeff, un faux Vernaud qui.
démontrent que te faux peut quelquefois être' ,
invraisemblable. de. vérité. Fco..tit présen;e
avec son fils de fausses danseuses de Degas ;
puis passent La friche, fausse.pièce de Berns-
tein, Idrofile et PIlnJgranc, fausse pièce ce M;'e-.
terlinck avec fausse nîtr^-^ Debussy. Les
fausses quartes et les fausses quintes août Mar-'
cel Fournier parsema sa partition, ne m'ont pas
paru « diminuées » le moins du mor.de. On -ru-
rait pu croire que l'orchestre — pour être à 1 u-
nisson — ne joue.rait pas juste: ce sera : c une -
fausse relation de le prétendre.
En revanche, les parties de chant, écrites pour,
voix de faus..set et faux-bourdon, sont chaivées.,
par une fausse Falconetti. une fausse Lyse-, une
fausse Clara Tambour ; tout le monde sait que
les vraies sont des comédiennes !
C'est maintenant l'entr'acte: dans les salons,
une collection de tableaux est exposée. Des toi-
les sont là qui sont signées de noms iilusrea
ou notoires: Eugène Delacroix. Courbet, De.
camps. Diaz, Corot, Daubigny, Manet, TouJcc-'"
se-Lautrec, Degas, Lebourg, Renoir, Sisley. Pis-
saro, Gausuin, Claude Monet, Cézanne. Guif.
laumin. Tout cela bien entendu, est faux aussi.
Mais c'est rudement' bien imité, comme tout J,
reste, d'ailleùrs.
La soirée se terminait par Le Secret dc< Alnr,"
tigny, qui est un faux drame; les acteu.s qui
sont de vrais peintres, de vrais sculpteurs (,r,(
Joué systématiquement faux: il ne peut ieur érr-(
décerné de plus bel éloge.
De même, les invités à cette manière de rér
pétition générale avaient été priés de revête
le masque ou de se faire la tête de personnali-
tés connues. Nous avons noté parmi les plus
réussies, ma foij vraiment ressemblantes: Mmel
Directeur: GEORGES CASELLA
15" ANNEE — N8 3102 — Quotidien
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te Numéro i
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MARDI 14 JUIN 1921
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LES MÉMOIRES D'ANTOINE
Antoine poursuit dans la Revue Hebdomadaire
la Publication de ses Souvenirs sur le Théâtre-
L'bre. Nous sommes heureux d'en détacher les
Passages suivants:
Ji juillet 1888. — J'ai reçu de Renan cette
kttre en réponse à la demande que je lui avais
ïdre»«0ée.
15 juillet 1888.
CHER MONSIEUR,
La pensée que vous voulez bien me commu-
niquer venant d'un homme de goût, tel que vous
eîes, me fait trop honneur pour que je puisse
û're aon. J'en suis infiniment flatté, je vous as-
^Jre,. et certes, je ne nié .pas que souvent je
U aie conçu certaines parties au moins de l Ab-
esse de Jouarre comme pouvant produire une
vjve émotion. Voici pourtant mes objections. Mé-
crl, ent exécutée, la représentation pourrait
tout à fait manquer son effet. La composition ne
enferme, à vrai dire, qu'un seul rôle, celui de
l'Abbesse, rôle long, plein de nuances, exigeant
une artiste belle et d'un jeu puissant. A défaut
de cette condition, la simple lecture de l'ouvrage
\lQudrait mieux..
Ce qui s'est passé en Italie tient à la volonté
d'une seule actrice, Mme Duse, personne d'une
grande intelligence, qui ayant lu mon livre se
Mt de goût pour le caractère de l'Abbesse et
voulut absolument le créer. Il parait qu'elle a
réussi d'une façon surprenante. Avez-vous quel-
qu'un qui pourrait se charger de cette tâche dif-
ficile?
Je dois dire que l'expérience du petit à-pro-
Pos que je fis pour l'anniversaire de Victor Hugo
m.'a montré que le français te! que je l'écris est
Pénible à retenir pour la mémoire des acteurs.
Tout se réduit à une question: avez-vous un
SUjet pour le rôle de l'Abbesse, qui, pour une
°u deux représentations, voudrait bien faire un
Gi grand effort?
Si vous donniez l'Abbesse, je voudrais qu'elle
fût représentée complète, telle qu'elle est impri-
me, avec ses cinq actes. Je reconnais qu'il est
'out à fait contraire aux habitudes du théâtre de
Plonger de deux actes une composition dont la
Partie culminante est au troisième acte ; mais ma
Pensée est absolument incomplète sans ces deux
mi ers actes. Ils les omettent à peu près en
•talie, mais - j'ai peine à me figurer que l'action
Morale, avec cette suppression, ne soit pas
toUt à fait boiteuse.
Réfléchissez encore, cher monsieur, votre en-
,r€prise est si" honorable, l'expérience littéraire
que vous vous proposez pourrait être si intéres-
sante que je m'y prêterai de bon cœur. Mais le
succès me parait douteux. Réfléchissez, caleu-
lez vos moyens.
Je ne serai de retour à Paris que vers le 10
Octobre.
Crovez à mes sentiments les plus affectueuse-
It1.tnt dévoués.
E. RENAN.
21 juillet 1888. - Il est bien certain, d'après
lé!. lettre de Renan, que cette représentation de
l'Abbesse de Jouarre, au Théâtre-Libre, ne sera
autorisée par lui qu'avec une interprète excep-
tionnelle. Je m'en vais donc, boulevard Males-
herbes, chez Sarah Bernhardt, revenue tout ré-
animent d'une tournée d'Amérique.
Allongée sur une chaise longue, couverte de
fourrures, elle s'intéresse à l'ardeur que j'appor-
à lui parler de mon Théâtre-Libre, qu'elle
ignore, et au tableau que je lui fais du nouveau
Mouvement théâtral qui s'y ébauche. J'essaie de
lui faire sentir quel appoint pourrait être son
concours pour une jeune école littéraire, puis-
, ~!u~-T&~ jana in matn Pli puUlitC prêt à hA d-ui
Vre où elle voudra, et je voudrais l'emballer sur
t't rôle glorieux, elfe qui, jusqu'à présent, n'a
eU en somme à prêter son génie à aucune ba-
faine dramatique, comme le lui reprochait un ré-
Ceut article de Monder. Tout cela n'a pas l'air
cl'e l'émouvoir beaucoup, elle sourit de mon em-
pilement avec bonne grâce.
Je lui parle alors de l'Abbesse de Jouarre, et
Comme je lui cite une actrice célèbre en Italie-,
La Duse », qui a joué le rôle là-bas, elle de-
mande à une vieille dame apparue de la pièce
Vf!-?ine, en soulevant une portière, si elle se
Cf"Jvi-en>t de la comédienne dont je parle, et Mme
Il Uérard confirme, en effet : « Ah oui ! ah oui !
* la Duse », pas fameuse du reste. »
juillet 18S8. — Jules Claretie, passant par
•uxelles, s'est arrêté pour assister à quelques
^Présentations de la célèbre troupe du grand-
ie die Saxe-Meiningen, de passage à la Mon-
naie, et il a publié sur elle une étude, certes,
fort aimable, mais dans laquelle perçait une in-
quiétude de ces nouveautés et de ces magnifiques
r&?ligâtions, en face desquelles celles de la Co-
médie-Française feraient assez mince figure,
^omme en allant à Bruxelles pour mes affaires,
,avals moi aussi suivi ces soirées, les enseigne-
ments qu'elles comportent, j'ai écrit là-d'essus
* Sarcey une longue lettre qu'il inscrit dans son
Quille ton du Temps.
d 5 août 1888. — Abel Hermant m'a fait deman-
1 e,!, par Mme Charpentier si je serais disposé
* accueillir une pièce tirée par lui de son roman
Qthalie Madoré, qui a eu beaucoup de succès.
8 août 1888. — Un M. Taylor était venu me
Reposer une adaptation de Madame Bovary,
qu'il avait faite du chef-d'œuvre de Flaubert. Je
lui avais reproché ce sacrilège en lui faisant lire
* y .passage d'une lettre de Flaubert :
t~ Puisque vous vous intéressez à ce qui me re-
Iffde, Je vous dirai que si mon roman n'a pas
e mis sur la scène, c'est que je m'y suis for-
mellement opposé. J'ai trouvé la spéculation, et
'He était fort bonne, peu digne de moi. Plu-
sieurs théâtres en voulaient; ç'a été une manie
pendant un instant, mais tout est fini mainte-
nant.
Taylor, en sortant de chez moi, avait porté
son manuscrit au directeur d'un théâtre indé-
pendant qui vient de s'ouvrir, et l'on annonçait
déjà la perpétration de ce mauvais coup, lorsque
les héritiers de Flaubert viennent de l'empêcher
par un référé.
icr septembre 1888. — Nous avons tous réin-
tégré Paris, et nos réunions du soir, rue Blan-
che, s'animent chaque jour davantage. Les abon-
nements viennent et, il n'y a pas d'ennuis d'ar-
gent pOur le moment. On est tout à la joie d'a-
voir enfin un vrai théâtre. J'ai trouvé à la Vil-
lette un bout de magasin et d'atelier prêté par le
décorateur Ménessier où quelques ouvriers com-
mencent à préparer les décors des pièces pro.
chaines. Mais je ne veux que des plantations
neuves et inattendues, rien des choses courantes.
Tout cela malheureusement sera bien cher; en
faisant tout de suite jusqu'à l'extrême de notre
possible, le succès nous apportera l'es ressour-
ces nécessaires, comme il est arrivé l'hiver der-
nier.
3 octobre 1888. - Je suis allé aujourd'hui à
Sèvres déjeuner chez Léon Cladel pour parler
avec lui d'une pièce qu'il veut bien me donner.
Entre ses filles, deux brunes et jolies enfants
jouant autour de la table, sous laquelle les pou-
les entrées du jardin picorent les miettes entre
nos jambes, le poète, une belle figure de paysan
finaude et boucannée, me tient sous le charme
dies vers ardents et imagés de son Ancien. Il
me parle encore d'une autre grande pièce, Ornp-
draillés, le tombeau des lutteurs, qu'il a en por-
tefeuille. Sans lui rien dire pour le présent, je
me promets de la monter plus tard, si elle n'est
pas trop lourde.
10 octobre 1888. — Nous avons 26.000 francs
d'abonnements pour la saison. Ce sont les pre-
miers spectacles assurés, mais il faut qu'il en
vienne encore.
13 octobre 1888.' - Vidal, dont j'avais joué
deux pièces au début du Théâtre-Libre, et que
j'ai dû tenir à l'écart, dans une lettre à l'Echo
de Paris, parle de « mes petites opérations lit-
téraires et commerciales. » Voilà ce que c'est
que de prétendre rester le maître chez soi.
17 octobre 1888. — Nous devons débuter cette
année par un. spectacle coupé, et, parmi les
quatre actes choisi j'ai mis Marié de M. de Por-
to-Riche. L'auteur assez difficile, incertain, a
trop tourmenté ses interprètes, de sorte qu'on
ne sera pas prêt et qu'il faut remettre sa pièce
à une autre représentation.
18 octobre 1888. — A la suite de l'incendie
de l'Opéra-Comique les commissions officielles
se sont préoccupées des mesures contre l'incen-
die dans les théâtres. Je suis avisé qu'il me
faut ignifuger mes décors; cette prescription m'a-
vait semblé naturelle, mais, aux Beaux-Arts, on
a essayé de lier cette question à une autre qui
préoccupe fort les bureaux de la rue de Valois.
Depuis l'ouverture du Théâtre-Libre j'ai tou-
jours échappé au visa de la censure, arguant
que nos soirées sont privées# Cette thèse, qui
ne fut point trop réfutée d'abord par inattention
ou négligence des fonctionnaires, a fini par-pré-
valoir et on m'a laissé tranquille jusqu'ici, mais,
de temps à autre, on revient sournoisement à
la charge, et, cette fois je suis averti officielle-
ment quie nous aurons pour les représentations
pabiitfttvs à soMiclrer le visa. J'accepte d'autant
plus volontiers que cette prescription reconnaît
implicitement le caractère privé de nos soirées.
19 octobre 1888. — J "ai pensé à demander
chaque fois à un peintre ou à un dessinateur
différent d'illustrer notre programme. Cette fois-
ci, Willette m'envoie un merveilleux dessin qui
sera, je l'espère, le premier d'une curieuse col-
lection.. ,
20 octobre 18R8. - Nous avons inauguré hier
la saison dans la salle des Menus-Plaisirs bon-
dée et toute grouillante. Les Bouchers du pauvre
Fernand Icres ont intéressé. Nous donnions en-
suite une bien belle chose traduite de l'italien,
Chevalerie rustique de Verga, et Darzens com-
plétait le spectacle avec une sorte de mystère,
l'Amante du Christ.
Chevalerie rustique a été copieusement em-
boîtée; on a cruellement souligné l'inexpérience
d'une pauvre fille, d'une beauté magnifique et
douée des dons les plus rares. Dans mon désir
d'une mise en scène caractéristique, j'avais ac-
croché, dans Les Bouchers, de véritables quar-
tiers de' viande qui ont fait sensation, et il y
avait pour Chevalerie rustique, au milieu de la
place du petit village sicilien où se déroule-le
drame, un véritable jet d'eau qui a mis la saUe
en joie, je ne sais pas pourquoi.
Au fond, ce public attiré par le retentissement
de notre première saison là-haut, est déjà bien
différent des fidèles et des emballés de la premiè-
re Heure.
André ANTOINE.
Les abonnés de Comœdia pourront recevoir
en prime un abonnement de faveur aux « Mé-
moires » d'Antoine qui sont en cours de publi-
cation. Il leur suffira d'envoyer à M. l'adminis-
trateur de la Revue Hebdomadaire, 8, rue Garan-
cière, la bande de Comœdia.
Abonnements à la première série des « Mé-
moires » (trois mois) : 10 francs au lieu de
15 francs.
Échos
14 Juin 1769. — Naissance du chanteur Elleviou, à
''€
I
Il iiienioriam
La grande Réiane est morte, voilà un
ail, jotir pour jour, - mais son souvenir est
resté vivace dans le cœur de ses amis et
de ses camarades. Nous rappelons que le
SerVice anniversaire aura lieu aujourd'hui
niardi1 en l'église Saint-Honoré d'Eylau, à
1 heures au Maître-Autel..
T
rop de fleurs.,
Charles Méré et Régis Gignoux ont
4t école en envoyant des corbeilles de
ruits à leurs interprètes de l'Ingénu.
Jeanne Saint-Bonnet — Princesse Lily
reçut — elle aussi une corbeille de fruits,
°n de Huronie mais de Pétaudie, pays dont
I ® climat semble se rapprocher singulière-
ment du notre. Ajoutons que les amis qui
s'en furent la féliciter dans sa loge lui fi-
rent honneur !
L
ries
e premier ballet russe.
- La vague de ballets déferle sur Pa-
Il est intéressant de savoir quand et
J 6rnrnent naquit le premier ballet russe. En
1673 le Tsar Alexis Michel commanda un
ballet au pasteur allemand Johan Gottfried
'-'regori, sur un sujet qu'il imposait: Or-
la * La difficulté résidait dans le choix de
la musique que le Tsar voulait religieuse.
A te un ballet! Tout finit par s'arranger et
Orphée fut interprété au son d'un orchestre
comportant un orgue de Barberi, trois trom-
pes et deux timbales. De quoi réjouir les
Six!
C'est d'ailleurs à la suite de cette repré-
sentation que le Tsar donna l'ordre de réu-
nir un certain nombre d'enfants pauvres, de
leur apprendre la danse et la musique. Et
telle fut l'origine des ballets impériaux.
H
onneurs militaires. -
La Comédie-Française est à l'hon-
neur.
Hier après-midi, dans les couloirs du
Théâtre-Français, pensionnaires et sociétai-
res entouraient Mlle Simone Damaury. On
se montrait avec surprise un ruban vert et
rouge qui fleurissait son corsage.
Ils apprirent alors qu'elle venait d'être
décorée de la Croix de guerre ainsi que
Mlles Dussane et Catherine Fonteney pour
avoir participé à des représentations au
Théâtre aux Armées. :
L
*
'armée et le théâtre.
Près de sa petite boutique de livres
et de revues littéraires, qui ressemble avec
tant de pittoresque à une bibliothèque de
gare, le Vieux-Colombier affiche les noms
de ses fondateurs et amis, tous fédérés en
une vaste association.
Il y avait déjà celui du général jouinot-
Gambetta.
Voici que depuis peu figure celui du ma-
réchal Pétain.
Les encouragements, on le voit, ne vien-
nent pas seulement des civils.
Le Masque de Verrat
Ce soir à Viitcennes,
Tout=Paris ç
inaugure le Studio Pathé
Une vente de tableaux
au bénéfice
d'Aimée Tessandier
C'est le grand soir. La rue du Cinématogra-
phe, à Vincennes, resplendira sinon de mille
feux. comme la Venise qu'on chante dans Hay-
dée, du moins de miHe phares, ce qui fait déjà'
cinq cents autos. Quant à la lumière dont sera
icondé le studio modèle qu'il s'agit d'inaugurer,
elle inondera les brillants invités de MM. Denis
Ricaud et Louis Fourel, directeurs de Pathé-
Conscrtium.
jî ne donne le programme de la fête que pour
le compléter :
Les Vierges folles, avec Jean Borlin et Mlle
loanson, étoiles des Ballets suédois, dont M.
Rolf de Maré a bien voulu nous assurer l'illustre
et précieux concours; Les Soldats de Bois, prê-
tés par M. Baleïeff, le directeur triomphant de
la triomphale c( Chauve-Souris ». Les lauréats
et lauréates du Championnat de danses moder-
nes : Mlle Yvonne Pontvianne, M. Halphélrson,
champions du monde professionnels; M. John
Roskilly, champion amateurs, Mlle Andrée Fa-
biani, championne amateurs; M.- César Leone
et Mlle Renée Ternant, grand prix d'honneur des
mixtes; M. Georges Clemenceau et Mlle X.,
sa partenaire; M. William Revel, champion de
shimmy, feront applaudir leur grâce et leur ta-
lent, tandis que, représentants de là chorégraphie
française, Mlle Camille Bos et M. Paul Ray-
mond, bouquet de ce gala, feront applaudir legr
grâce et leur grand style.
Puis,, une scène des Trois Mousquetaires
étant tournée coram populo (le latin dans les
mots brave. l'aristocratie du monde, celle des
arts et des lettres), aura lieu ia vente, très at-
tendue. sous le manteau de Saint-Granier, com-
missaire-priseur, dont l'esprit est toujours pri-
sé, une vente aux enchères de nombreux objets
d'art, tableaux, dessins, vases, bibelots, etc.
Valmy-Baysse a réuni les lots. Voici ce qu'il
me prie d'ajouter à ce sujet :
« Touchante manifestation de solidarité !. Il
nous a suffi de lancer, il y a trois jours, un ap-
pel dans le monde dès artistes pour qu'aussitôt
de toutes parts, nous parviennent des œuvres
d'art. Toutes les tendances voisinent ici et on
ferait une charmante et curieuse exposition avec
les -tableaux que nous avons reçus. Et parmi
ceux qui sj sont associés à ce geste de haute
confraternité artistique, on compte non seulement
ceux qui ont applaudi la grande tragédienne, mais
encore les jeunes qui ne la connaissent que jjar
son histoire glorieuse..-j
« Donc, Abel Faivre nous envoie un de OPIS
plus beaux dessins ; G. Saint-Pierre —; don tie
M. Benoit-Lévy — une somptueuse figure de
théâtre, de la plus fine exécution; E. Henriot,
une poignante marine; Louis Vallet, une char-
mante aquarelle ; Pierre Lissac. un de ses. des-
sins les plus pittoresquement expressifs, et An-
dré Foy, une gouache du plus délicieux moder-
nisme. C'est encore une fine et élégants silhouet-
te moderne que ,nous envoie Pol Rab; tandis
qu'Arsènie Brivot évoque, en une jolie aquare'ne,
une scène de boudoir. De Tor, voici un preste
et léger croquis, et de Max Pinchon une seeae
de la rue pleine d'humour et de vérité ; MJîe
Guina Rudel est représentée par un exquis pay-
sage, évocateur des grâces du 18e siècle; notre
collaborateur Pol Bert, par deux pittoresques et
vivantes silhouettes de théâtre; Jehan Testevuide
par un joli dessin aquarelle de la plus poignante •
actualité ; et Chaperon-Jean par une exhilante
scène de théâtre. Hérouard nous a offert 1 ne de
ses plus fines aquarelles où l'habileté le dispute
à l'esprit; André Warnod, écrivain savoureux et
joyeux humoriste, deux lithographies, et Mme
Desmot-Feuille, une agréable nature morte. L'a-
telier d'art Inova, enfin, nous fait tenir une jolie
boîte en cuir décoré, du plus ravissant effet.
« C'est fini. pour aujouid'hui. Mais, en
dernière heure, Dorival, de la Comédie-Fran-
çaise, nous annonce qu'il fait une aquarelle en
l'honneur de « notre chère Aimée Tessandier,
« la grande Rose Mamaï inoubliable. »
« Les artistes qui se sont associés à notre ef-
fort pourront retirer un laisscr-passer personnel,
dans nos bureaux de Comœdia, de 15 h. à
19 h. 30, ce soir. Il nous reste à leur exprimer
notre gratitude pour la façon dont ils ont répondu
à notre appel. Qu'ils en soient ici chaleureu-
sement remerciés »
Il me reste maintenant à dire qu'il y aura
plusieurs orchestres chez Pathé. M. D. tngheJ-
brecht dont la baguette magistrale anime, fait
comprendre et fait aimer toutes les œuvres qu'on
lui confie — on le sait aux Champs-Elysées —
dirigera l'exécution de Vierges Folles. C'est un
concours qu'il importait de signaler.
On dansera, en marge du programme. On fil-
mera. L'art à tout ceci trouve son compter la
bienfaisance aussi. Allis well.
COMŒDIA
[Voir en deuxième page la ^troisième liste" de,
souscription, ainsi que les différentes indications
pour se rendre à Vincennes.]
Pearl White
déjeune aujourd'hui
avec ses camarades
de l'écran et du théâtre
chez Langer
« Quand nous serons à cent, nous ferons une
croix », disent ceux qui, lassés d'écrire et de..
compter, ne veulent pas aller plus loin —- dans
les additions — dans leurs gains — ou dans les
soustractions - leurs pertes. Comœdia, qui ga-
gne toujours. à être lu et suivi, a vu la centaine
dépassée en ce qui concerne les inscriptions- pour
l€ déjeuner Pearl White.
Nous serons bien davantage, le moment venu
de se mettre à table, car il faut penser aux re-
tardataires, car on peut s'inscrire jusqu'à onze
heures et mème jusqu'à midi, toutes dispositions
étant prises chez Langer pour de Petites tables.
Quant à nommer tous ceux que la présence et
le charme de Pearl White amènent à ce déjeu-
ner de camarades, nous le ferons demain. Di-
sons seulement que M. Jules Demaria, président,
et M. Louis Aubert, viccrprcsident de ta cham-
bre syndicale française de la cinâniatographie,
M. Edmond Benoit-Lévy. se font un plaisir 'de
venir s'asseoir aux côtés de notre directeur,
Georges Casella, ainsi d'ailleurs que M.' Schléss,
directeur général à Paris de la Fox-Film, dont la
grande artiste, notre hôte, est la radieuse étoile.
M. Charles Le Bargy, Mme et M. Leîtnèr;"M.
HenrLLetellier, MM. Léonce PerrEt, A. Skil
Medico." Robert Saidreau, Eiie de Bassan, nos
confrères Henri Coûtant, Quellien. Cat-ussc,
Hç rvé Lauwick, Max Dianville,, Thurnball, re-
présentant de la « Stoll-Film », Fletcher-Clayton,
M nIeS Gina Re'lly, Jdsmine, Laurelle, Suzanne
Delvé, Alice Soulié, luanita de Frèzia, Eugénie
Nau, Maggy Delval et la petite Christiane DeI-
val, M. Lévy-Grunwald, - Miles Louise Bdllhy,
Nikitina, M. Fuyard, le. docteur et Mme Masstm,
M. André de Fouquières; M. -René de Ptéjelilll,
M. Orsi, etc., etc.
Que les admirateurs de Pearl White, inscrits
à Comœdia et chez Langer, nous excusent de
les ranger dvis les etc., anonymes (Dh!
combien), tous les invités auront place: à table
et dans notre compte-rendu. Nous ne publierons
pas davantage le menu de Langer, qui n'a nul-
lement besoin de publicité pour faire bien les"
choses. — J.-L. C.
,. Nous publierons demain un article de
MICHEL FOKINE
-
- et « La. Semaine Artistique »
de JACQUES-EMILB. BLANCHE .-
AU THEATRE DE VERDURE DE L/UAa.J'l..J'
A la manière de.
de M. Paul Reboux et Charlès Miiller
LaTricheJdrofilë et Filigrane
Musique de M. Marcel Fournier * - * >"
Le Secret des Mortigny
Pièce de M. Marcel Bain
On connaissait M. Paul Poiret comme un
gffld arrangeur de formes et un prodigieux ma-
nieur de couleurs, comme le-fastueux magicien
qui. a su renouveler et rajeunir notre vision de
la mode féminine, et, sous ses doigts d'architec-
te, de peintre et de sculpteur, nous avons vu la
rpltîs précieuse des matières — la femme —
prendre successivement tous les aspects enchan-
teurs que lui imposait son inépuisable génie.
Voilà maintenant qu'une fantaisie d'artiste fait
de lui un directeur de théâtre — et de quel
théâtre !
C'est une authentique soirée de Paris que
nous lui devons. Depuis la guerre, Paris sem-
blait se chercher, et les fastes de telles ou telles
piises en scène ne parvenaient point à nous faire
illusion sur la carence du merveilleux lutin;
mais c'est au théâtre de l'Oasis qUJI se retrouve
enfin, en un lieu, dans un décor, avec un pro-
gramme où frémissent, comme des ondes légè-
res, son esprit et la fine grâce de sa moquerie.
Imaginez, sous la chanson des grands arbres,
un beau jardin, qui, tout le jour, sera jardin, et,
le soir, par une magie de sorcier oriental, se
transformera en théâtre, mais en théâtre vérita-
ble, avec de larges fauteuils corfortables, un
éclairage éclatant, un vaste plafond fait non pas
d'un vélum — dangereux réceptacle des pluies
— mais d'une double surface de soie jaune de
dirigeable qui se gonfle en douze minutes, et op-
pose à l'humidité un épais matelas d'air; au
; (Photo Comϣlia,)
M. VERNAUD
bout de ce jardin, un terre-plèin qui forme scène
et que dissimulent, comme un radeau, des treil-
lages à glissières, et, sur cette scène, selon les
nécessités de l'action, les décors les plus amu-
sants et les plus pittoresques qui soient ; enfin,
sur ces fauteuils, dots femmes élégantes, des
épaules nues, des artistes, des écrivains, tout un
public choisi : voilà le lieu, voilà le décor où il
ne s'agissait plus que d'appeler l'esprit de Paris.
Il y est accouru, sans se faire prier, sous les
espèces de trois petits chefs-d'œuvre déjà consa-
crés dans l'estime des connaisseurs, mais oue le
public est, pour la première fois ,convié à ap-
plaudir sur un théâtre. Tout le spectacle, à la
vérité, est placé sous l'égide de la formule
connue: « A la manière de. » Elle est célèbre
depuis douze ans. C'est en 1908 que MM. Paul
Reboux et Charles Muller (Charles Muller si
d&icat, si fin et si bon, glorieusement et lamen-
tablement tombé sur le champ de bataille) pu-
blièrent la première série de pastiches qu'ils in-
titulaient A la manière de. Le succès en fut
tel qu'une seconde série suivit en 1910, puis
uae. troisième en 1913. Dans la première, figu-
rait Idrofile et Filigrane, parodie de Maeterlinck ;
dans la troisième, La Triche, d'après Henry
Bernstein. A peu près délicieux, mais qui étaient
mjeux que cela : un jeu de lettrés capables de
démonter le mécanisme de l'inspiration-et du
talent et dé ramasser en des, schémas saisissants^
les procédés qui constituent la « manière n de
tout artiste, si grand qu'il soit, écrivain, poète,
pointre, musicien, sculpteur. De tout temps, lepas-
tiche fut un genre où se complut la fantaisie fran-
çaise, et il n'est point de génie qui y ait échappé.
Entre tous, Hugo fut le plus abondamment pa-
rodié : MM. Maeterlinck et Bernstein ne sau-
raient que trouver de l'amusement à figurer
dans là galerie de MM. Reboux et Muller, en
compagnie de Mirbeau, Henri de Régnier, Tols-
toï, Jaurès, Mme de Noailles, Baudelaire, Loti,
Hérédia, La Rochefoucauld, Henry Bataille,
Shakespeare, d'Annunzio, Châteaubriand, Mal-
latmé, Racine, Verlaine et tant d'autres.
On a fait didrofile et Filigrane, pour l'inau-
gttration du théâtre de l'Oasis, une parodie d'o-
péra, avec une fausse musique de Debussy, qui
est, paraît-il, de M. Marcel Fournier. La Triche est
(Photo r.uhert-RenO
De gauche à droite : MM. PIZANI. Jean d'YD, M mes Rachelle LAUNAY, Clara TAMBOUR,
FALCONETTI
restée le pastiche d'une comédie moderne de M.
Henry Bernstein. Dans l'une comme dans l'au-
tre, mais principalement dans celle-ci on repro-
chera des erreurs de distribution. La Triche est
jouée par Mmes Charlotte Lysès et Pisani, et
pgr MM,-Lauzerte, Pisani,
Jean d'Yd, Stem,. Dolonne
et Synave, et le latent de
plusieurs de ces artistes
s'est trop brillamment af4
firmé en de nombreuses
occasions pour qu'il soit
aujourd'hui objet de dis-
cussion. Mais on eût sou-
haité, pour la mise en va-
leur de cette parodie bouf-
fonne, un mouvement pa-
rodique et un sens de la
bouffonnerie qui s'adaptas-
sent au mouvement du tex-
te et qui y ont souvent
manqué, obligeant ainsi les
spectateurs à un effort
dont tous ne sont pas éga-
lement désireux ou capa-
bles.
Idrofile et Filigrane,
avec ses impayables per-
sonnages (la reine Migraene, le roi Physalis,
Gryndesael) est jouée — ou plutôt chantée —
avec plus de pittoresque et de fantaisie par
Mlles Clara Tambour et Rachel Launay, qui sont
fort plaisantes, par Mlle Falconetti, qui est comi-
que et chante joliment, et par JVIM. Jean. d'Yd,
Pisani et Lemière, mais tout de même, il y .man-
que encore le grand souffle de bouffonnerie qui
eût- été le régal de cette grandiose parodie.
Pour la confusion des professionnels, notons
que celle des trois pièces dont l'interprétation
exprima le mieux le mouvement comique fut
celle dont le sort fut remis à des amateurs.
Jouée avant la guerre dans des réunions mon,-
daines, où son succès lui a valu une sorte de
célébrité, elle se présente pour la première fois
devant le public, où il n'est pas -douteux qu'elle
conserve son plaisant prestige. C'est, en cinq
actes rapides, une irrésistible parodie de mélo-
drame, dont le titre est à lui seul, comme en
disait autrefois, un programme: le Secret des
Mortigny, ou de l'Honneur, à la Honte et vice
versa. On ne raconte pas une bouffonnerie d'une
telle ampleur, où les crimes succèdent aux cri-
mes, mais où les assassinés ne manquent pas
de reparaître à l'acte suivant pour se faire tuer
de nouveau, où la marquise, tombée dans les
bas-fonds sociaux, est relevée par le marquis,
qui lui rènd son rang et sa couronne, où la fière
et malheureuse Hélène, injustement calomniée,
fait éclater sa vertu et devient la femme honorée
du héros marocain Jean Derieux. Le Secret des
.- (Photo Gilber iîr-iîé)
De gauche à droite : Mmes R. LAUNAY, Charlotte LYSES, M. Jean d'YD, MI" Otarft TAMMW
Mortigny est un chef-d'œuvre du genre, et qui
mérite de rester au répertoire déjà riche de la
parodie.
A vrai dire, à côté des amateurs (tous artistes
peintres) qui tiennent les sept rôles masculins,
Mmes Charlotte Lysès et Clara Tambour incar-
nent avec brio les personnages de femmes. Elles
y sont délicieuses. Mme Lysès nous montre une
marquise d'une ironie ravissante, où nous re-
trouvons, avec toute sa grâce narquoise, cette
fine comédienne, et Mlle Clara Tambour, une
ingénue de la fantaisie la plus comique. Toutes
deux ont mené avec verve le bataillon des ama-
teurs, Qui a triomphé danr, les personnes de M.
Marcel Bain, le désormais immortel auteur du
Secret des Mortigny et de ses camarades MM.
Lucien Lièvre, rH. Eschemann, E. Decroix, Sy-
nave, Pierre Amie et Dolonne.
Entre temps, nous avions eu en intermède uo
(Dessin de Guy Arnoux) • M. Paul POIRET
numéro bouffe de danseuses à la .Degas, joué
par FÓotitt et son fils, mais la soirée avait été
mise en train par un préambule d'une charman-.
te saveur. Une conférence ou plutôt un boni-
ment, dont l'auteur, qui n'a pas signé, pourrait
bien être M. Paul-Reboux, et qui- nous fut débi-
té par Antoine. Entendez qu'il s'agit, ici aussi,
.d'un « A-ia manière de. » et que cet Antoine
authentique par les traits du visage, le plisse-
ment des yeux, la grimace de la bouche, par la
voix même, nous fut présenté ipr un extraordi-
naire imitateur, M. Vernaud, qui, sous nos yeux,
fut successivement Paul Mounet, Raimu, fe-11
Taillade, Sylvain, Albert Brasseur, et j'en passe,
et chaque fois avec une étonnante perfection.
Vous le voyez, c'est quelque chose Je tout à
fait nouveau que tente M. Poiret. Un vrai spec-
tacle de Paris, où il faut souhaiter que ;OU. Pa..,
ris vienne se reconnaître.
GEORGES BOURDON.
La Soirée
Si le vrai seul doit être tenu pour aimab-e^
que penser de ce palais du Fau.x, de ce temp
de la Parodie, de ce jardin de l'Imitation de»
nommé Oasis que M. Poiret vient d'ouvrir? i
Dès l'entrée, sous un faux-jour, un. tau., C('!;-
trôleur nous met entre les mains i'une fausstf
caissière: estimons-nous heureux qu "elle n-
pousse pas le souci du vérisme iusqu'à now'
rendre 'de la fausse monnaie.
On pénètre et sous l'épaisse frondaison det
faux-acacias et des faux-ébéniers, sur le iiraori»
tondu à la faux, des fau. teuils ont été dispo-
sés. « A la manière » d'un toit. u-ne sone 1
vaste coussin pneumatique a été gonflé.- qui est
tenu captif: si certains ballons affectaient m-,
guère la forme de poissons, c'est manifestemeri
à une limande que celui-ci a dessein de resicm-J
bler. Mais voici des mannequins, à ia denin-che1
onduleuse, qui tiennent l'emploi de faussas mar-
chandes de progtDmmes ; des laquais — avec de
faux-mollets - se tiennent sur le perrun poi:n
nous éviter un faux-pas.
Le spectacle enfin commence: un faux Anc: é
Antoine — incroyable mais faux — nous fait,
dans une allocution liminaire, de <1 fausses con-
fidences » ; viennent ensuite un taux Albert
Brasseur, un faut Prtôeff, un faux Vernaud qui.
démontrent que te faux peut quelquefois être' ,
invraisemblable. de. vérité. Fco..tit présen;e
avec son fils de fausses danseuses de Degas ;
puis passent La friche, fausse.pièce de Berns-
tein, Idrofile et PIlnJgranc, fausse pièce ce M;'e-.
terlinck avec fausse nîtr^-^ Debussy. Les
fausses quartes et les fausses quintes août Mar-'
cel Fournier parsema sa partition, ne m'ont pas
paru « diminuées » le moins du mor.de. On -ru-
rait pu croire que l'orchestre — pour être à 1 u-
nisson — ne joue.rait pas juste: ce sera : c une -
fausse relation de le prétendre.
En revanche, les parties de chant, écrites pour,
voix de faus..set et faux-bourdon, sont chaivées.,
par une fausse Falconetti. une fausse Lyse-, une
fausse Clara Tambour ; tout le monde sait que
les vraies sont des comédiennes !
C'est maintenant l'entr'acte: dans les salons,
une collection de tableaux est exposée. Des toi-
les sont là qui sont signées de noms iilusrea
ou notoires: Eugène Delacroix. Courbet, De.
camps. Diaz, Corot, Daubigny, Manet, TouJcc-'"
se-Lautrec, Degas, Lebourg, Renoir, Sisley. Pis-
saro, Gausuin, Claude Monet, Cézanne. Guif.
laumin. Tout cela bien entendu, est faux aussi.
Mais c'est rudement' bien imité, comme tout J,
reste, d'ailleùrs.
La soirée se terminait par Le Secret dc< Alnr,"
tigny, qui est un faux drame; les acteu.s qui
sont de vrais peintres, de vrais sculpteurs (,r,(
Joué systématiquement faux: il ne peut ieur érr-(
décerné de plus bel éloge.
De même, les invités à cette manière de rér
pétition générale avaient été priés de revête
le masque ou de se faire la tête de personnali-
tés connues. Nous avons noté parmi les plus
réussies, ma foij vraiment ressemblantes: Mmel
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