Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-04-06
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 avril 1921 06 avril 1921
Description : 1921/04/06 (A15,N3033). 1921/04/06 (A15,N3033).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
Directeur: GEORGES CASELLX
ly ANNEE — N* 3033 — Quotidien
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Paris 0 fi". 20
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ABONNEMENTS
France UN AN 6 MOIS 3 MOIS
F- rance 65 » 35 » 20 »
Etranger 85 5 45 » 25 »
MERCREDI 6 AVRIL 1921
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LA PLÉIADE
Une école, une école nouvelle, ah ! cer-
tes, non. Foin des écoles! Et les sept poè-
tes, d'ailleurs, dont les noms sont sur tou-
tes les bouches et qui composent ce grou-
pe de la Pléiade ont achevé leurs classes,
depuis longtemps. Ils se sont rencontrés,
venus des points les- pLus opposés » de rhQ-
rizon intellectuel, unis dans un même culte
et un même souci, celui-là même qui «nima
jadis leurs pères de l'àndemne Brigade, —
la défense et-l'iIItLstratio'n de là langue des
dieux, du lyrisme français.
Ils veulent, plus par l'exemple que par
la théorie, redonner, dans nos lettres, au
lyrisme son rang. Ce rang est le premier.
Certains, avant la guerre, s'ein allaient,
quelques-uns s'en vont encore, aujourd'hui,
s'obstinent à annoncer la fin de toute poé-
sie, proclamant que l'alexandrin et l'octo-
syllabe ont accompli leur temps, que le rè-
gne du poème achevé celui du roman s'ins-
taure, et que ceci, qui est l'avenir, a tué
°®las qui est le passé. Etrange myopie chez
des augures si sûrs du destin, mais qui ne
sentent point le destin héroïque qui de tou-
tes parts les presse et les baigne.
Cette passagère phobie du vers a été si
10in poussée qu'on a même vu une acadé-
mie se fonder où la qualité de poète, se-
Crètement déclarée fonction infamante, iin-
terdit à. tout porte-lyre l'accès d'une im-
rr>Ç>T,talité à courtes rentes, promises non
Plus à quarante, mais à dix, sous la condi-
tion de n'avoi.r jamais rythmé d'orphiques
syllabes. Théodore de Banville pourtant, le
Plus moderne des lyriques, fut l'ami des
Concourt, lés plus prosaïques des prosa-
teurs.
Comme ils ont rapidement vieilli, ces
Concourt, les plus bornés des hommes.
Comme ils méconnurent les grandes direc-
tions intellectuelles de leur temps, en
croyant s'y plonger jusqu'au cou. M. Léon
Daudet, dans le dernier numéro de la Re-
vue universelle, vient en vain, ma,lgré tou-
te sa verve, d'essayer de réanimer la pâle
Pâte humaine de ce morne et inoompré-
hensif Edmond! II est bien mort. Et l'es-
Prit des poètes et des classiques qu'il abo-
minait, le lyrisme de Banville rayonnent,
au-dessus des platitudes naturalistes, avec
plus de grâce et de force, avec plus d'éclat
Que jamais. Nous entrons, loin des sinis-
tres royaumes prophétisés de l'Epithète
rare, dans une ère d'inspiration, de pléni-
tudai chantante, d'affirmation victorieuse.
Les Bâtisseurs sont de retour.
Certes, le romain accomplit ses destinées
merveilleuses, nyis il n'a pas tué la poé-
sie, il s'appuie tout entier sur elle. Lyriques
sont nos grands romanciers, de Rosny aîné
st Elémir Bourges, les épiques, à Edmond
ïaloux et Gaston Chérau, les psychologues
st les élégiàques. Lyriques "sont les oeu-
vres, lyriques sont les temps. ,.
Qu'uin grand critique se lève Qui - le cons-
tate et le proclame, celui que nous atten-
dons tous. A celui-là on peut prédire un
règne magnifique;. Brunetière, dans son
Evolution de la poésie lyrique en France
au 19e siècle lui a ouvert les voies,
mai.s l'essentiel reste à dire. Jamais époque
ne fut plus que la nôtre avide et débordante
à la fois de poésie. Partout on respire l,es
Muses dans l'air. Un immense public est
Prêt. Les poètes de talent abondent. Quatre
ou cinq, parmi eux, éclatent d'un génie cer-
tain. Et par un malentendu dont le hasard
n'est point Seuil responsable, le contact ne
s'est pas produit encore entre ce public in-
nombrable qui cherche et attend ses voix
et les poèmes conçus, écrits, chantés pour
lui.' * • -
Je n'oublie pas que les, œuvres de la com-
tesse de Noailies où d'Emile Verhaeren
commencent à se- tirer, heureusement, à
une vingtaine d'éditions et que leurs chants,
où se répercute tout l'élan de notre âme
moderne, sont de la poésie toute hrûkwrte.
Les pures et magnifiques Elégies de Geor-
ges Duhamel, à peine parures, semblent
avoir atteint déjà la sensibilité dies plus
humbles et délié des plus raffinés. Ce sont
là d'admirables signes. Mais parmi lies
chanteurs! de génie momentanément mé-
connus pair la foule, je rie prendrai qu'uin
éclatant exemple. -
Que de fois ai-je rencontré des esprits
parfaitement informés par ailleurs, malis qui
ayant lu. en entier, cela va sans dire, l'œu-
vre de M. Anatole France, ignorent cepenr
dant un seul de ses volumes, et le plus
beau, celui qui demeurera incontestable-
ment aux yeux d;e l'avenir, comme le plus
représentatif de cet amer et délicat génie,
le recueil de ses poèmes, où brillénit, entre
tant de chef s-d'oeuvres, Les Cerfs, La Pri-
se■ de voile et Léuconoé. Il n'est rien de
plus haut, de plus dense, de plus harmo-
nieusement équilibré dans la pensée con-
temporaine. En ces pleines cadences épa-
nouies, notlne race balance ses plus subti-
les fleurs. Que leur préfère-t-on? Le peu-
pile des lecteurs les ignore.
Seramt-oe que de vagues et trop presses
déséquiliibristes dressant leurs tréteaux au-
tour du Bois sacré en éloignent la foule,
par les momies cabrioles de leur grinçante
parade? La poésie est chose sérieuse. Du
moins, les vrais poètes le pensant, et le
pensent aussi tous ceux qui chérissent les
vrais poètes. C'est le goût de la perfection
inné dans notre humanité quii don!ne à cette
humanité ses véritables titres de noblesse
et c'est lui qui constitue l'essence même de
la poésie. Unie poésie en laquelle le ,momde
ne trouverait ou ne chercherait, tout au
moins, sa raison d'être, que seinait-elle, au
fond? Un jeu, un éclat d'un moment. Le
vrai lyrisme est éternel. Il pénètre l'inti-
mité des êtres et des choses. Il incarne,
en ses rythmes, ses images, sa vie, la subs-
tance impondérable des lois, leur âme. De
l'oublier, lies races meurent. -
Or, la nôtre ne veut pas- mourir. Jamais
elle ne s'offrir plus ardente, au soleil de
l'inspiration. Sortant de l'immense catastro-
phe qui l'a bouleversée et transfigurée, elle
en demeure toute tressaillante. Les commua
niqués, durant cinq années, remplaçant,
dans les gazettes, la mesquine monotonie
des faits-divers, ont, vefrsé dans toutes lies
cesses de lecteurs l'appétit du sublime, le
sens de l'héroïque. On a pris l'habitude de
sentir et de voir grand. Certains critiques
ne veulent pas y prendre garde. Par des-
sus eux. la foule v,a droit à ce qui l'exalte
et la nourrit, au chantant et au vigoureux.
Au. théâtre, sans tenir .compté des « géné-
rales », hier elle acclamait Crommelynck
et Gabriel Dupont, aujourd'hui elle fête
François de Curel. Il y a vraiment quelque
chose de changé dans l'âme profonde du
public. Et l'heure est bien choisie pari les
sept de la Pléiade. Paris et la. France vic-
torieuse se remettent à aimer les poètes.
Joachim GASQUET.
(
Le Concours de Chansons -"-
de Comœdia et de Paris Qui. Chante
III
#
Les lauréats
Nos lecteurs trouveront dans le dernier numéro
Paris qui Chante les oeuvres qui ont obtenu
2s premiers prix à notre concours. Nous donu
Ilioto Ell-g, Pirou)
Mme Louis URQEL
Premier PrIx du Concours paroles - et Mu usi■que)
npns ci-dessus la photographie, de Mme Louis
^gel qui a été classée première par le jury
Rappelons à nos abonnés que toutes les chan-
ts primées seront chantées lundli II, au
l'iléâtre des Variétés, au cours d'une grande
'Matinée organisée avec notre aide, par la direc-
lion du Théâtre de la Chanson.
Les demandes de places nous parviennent
T^ïibreurts. Nous invitons les amateurs de
gansons à se hâter de réclamer dans nos but-
- l'eaux les; fauteuils que nous mettons gracieuse-
ment à leur disposition.
voici la liste complète des auteurs qui ont
Jf€nu des récompenses et les titres des chan-
ns primées.
- PREMIERE CATEGORIE
Violes et musique du même auteur
prix : Trois petits Garçons, Louis Urgel
2° prix : Sérénade au Masque blanc, Gaston
Bertier (G
(Gastouze). -
3e PJix: La Ronde des Guerres, Maurice Ha-
A. (Bug Jargal).
>aulc^si'ts. - ier : L'Etoile, Jean de Misaine
«UI Bail): ,
2° : C pour demain, Luc Noël (Ver-
tère) Chanson pour demain, Luc Noël er.,
DEUXIEME CATEGORIE
Paroles et musique en collaboration
Pas de Premier prix.
2° remler priX.
2° prix : Oh! la charmante Bergeronnette, mu-
sique d-e C Rogélio Huguet-Tagell (Dorcine). Poé-
sie de G. Desaux.
-1'bPrix.: Les Feuilles qui tombent, musique
de Th. S'legrist (Estey). Poésie de René Bastien
jet-
Ier accessit : Oh! monsieur le Commissaire,
musique de Rogelio Huguet-Tagell (Dorcine).
Poésie de G. Desaux-
2° accessit : Le Vent du Large m'a conté, mu-
sique d'André Candie* (Eîie Lanney). Poésie
d'Auguste tFaure (Marcel Delorme),
Mérite d'être cité:
Oubliez-moi, musique de Le Cun (Ty Kreîz).
Poésie de Raphaël Derossi (Dédinet).
TROISIEME CATEGORIE
Paroies seules r
ier prix: Mathurine, Auguste Faure (Marcel
Detorme).
26 prix: L'Horloge, Henri Allain et Pierre de
Coarcy (Le Savetier).
2e prix : La Jaunette, Jacques Martel (J. Hay-
me).
3e prix: Petite Fleur bleue, Jean Soulel (Co-
rigan).
Accessits. - ier: En écrivant une Chanson,
Philippe Thual (R. Clam).
Méritent d'être citées:
Les Coups de Vents, Henri Caumont (Aimer, -
chanter, espérer). 1
Quand les Fleurs ont fait le Printemps, Jean
Soulel (Obéron).
Le Coffret d'Amour, Maurice Grimault (Arte
pro Artes).
Les Ailes de notre Moulin, Auguste Faure
(Marcel Delorme).
QUATRIEME CATEGORIE
Musique seule
ier prix: Souvenir de Viterbe, Paul Fauchey
(Paul Casmes).
(Dessin de Bib) 1
M. Georges MILLANDY
Commissaire-Adjoint du Concours
211 prix: Broken Love, Lucien Escoffier (X
Y. Z. W.).
, MAX VITERBO.
Nous publierons demain un article de
JACQUES NORMAND
et « La Mode à Paris » de
SWELL '-
CINÉ=COMŒDIA
Seul dans toute la Presse COMŒDIA pu-
blie, chaque vendredi, les changements de
programme des plus importants cinémas.
Rappelons que, tous les vendredis, COMŒ-
DIA paraît sur six page$% -
- Échos
'6 Avril 1851. — Débuts de Grignon fils dans La
Favorite.
A
cheval.
Au. Concours Hippique, eut lieu
Il'.a,u:tr,e jour, une r brillante présentation de:
chevaux de chasse à laquelle prirent part
dé nombreuses dames. ;
Jeanne Saint-Bonnet, qui est, on le sait,
une écuyère accomplie, assistant à 'cft-te-
présentation, manifesta aussitôt l'intention
de monter en selle. Mais, il était trop tll(d:
ce sera donc pour l'année prochaine, ré-
jouissons-nous.
L
oisiirs.
Notre collaborateur et ami Jean; Bas-
tiia a pris un congé de quelques jours, mais
il a occupé ses loisirs en travaillant : il a
achevé en effet, La Petite Bretonne, opé-
rette avec Claude Terrasse, Des poules vi-
vaient en paix., comédie musicale avec
Hirschmann, Paradisia, comédie avec Paul
Giafféri. C'est ce que l'on a accoutumé
d'appeler u:n « repos bien gagné ». Ajou-
tons que J. Bastia reviendra prochaiinemem
des bords db la Loire vers les bords de le
scène, pour reprendre ses loisirs.
E
n queue de poisson.
On vient d'arrêter à Douai !un. ar-
tiste de music-hall qui s înitituiiaat l nomme
aquarium: ce phénomène absorbait en ef-
fet, noin seulement des Liquides variés en
fort grande quantité mais encore ingurgitait
des poissons et des grenomlles qu'il resti-
tuait ensuite (par la même voie) en parfaite
santé.
Vous allez supposer, bien sûr, que l'hom-
me-aquarium a été arrêté pour avenir.
maingé la grenouille: il n'en est rien. Cet
arti:s,te a été condamné par un Conseil de
Guierre pour avoir pris faussement, pendant
'la guerre, la qualité d'ouvrier ajusteur, ce
qui lui avait permis d'entrer dans des usi-
nes. qui n'étaient pas littéraires!
D
éplâcemeints ou. villégiature?
Notre ami Galipaux explique dans un
journal de Lyon que ce sont les acteurs co-
miques qui « se déplacent » le plus tacite-
ment : entendons-mous, il ne s'agit inte-
ment de tournées. Tous nos lecteurs savait,
en effet, qu'en argot profe®sw>nmel (Cf. u.
bart Génin Op. passim) '(c' s,e déplacer »:
veut dire « changer d'emploi j').
Et, après Bouffé, Lesueur, Saint-Ger-
maitn Dailly, Coquieliin aîné, Galipaux à
l'appui de sa thèse, se cite en exemple. Ne
vjeinii-.il pas de jouter à Lyon en moins de
cinq semaines une comédite « '■Maquette »,
un vaudevilile « Le Contrôleur des Wagons-
Liits », une opérette « FlorabeiUa », un
dirame « Faintomas? ».,' -
Galipaux assure même que M. Mont-
charmont lui a proposé dei chainiter « Sieg-
fried. » Mais, ce n'est p'Luts un « déplace-
ment )>, ça., c'est une v ill'émilætü're f
L
e droit de critique.
Peu -. après le vote de cette loi suir
ta presse dlu 25 mars l ïid<£, ,a:v;cc son ra-
meux article 11 sur le diroit de réponse
double de> longueur, Déjazet attaqua Charités
Maurice, qui avait écrit: « Nous prévenons
les mères de ne pas conduiTe leurs, filles
au Gymnase le jour où la demoiselle Vir-
ginie Déjazet y étale le scandale d'e sa pré-
sence. »
L'actrice requit la publicati,OIn: de sa ré-
ponse. Mais le journaliste mit des interli-
grues de commentaires au fur et à mesure.
Le tribunal royal, en avril 1824, prit
néanmoins l'attendu « que les acteurs sont,
pair la nature même' de leur profession, sou-
mis à la critique et au jugement du public,
et piriincipalement des rédacteurs des joulr-
paux, pour tout ce qui est relatif à leur
jeu, leur tenue et Leurs habitudes sur la
scène. »
Mais à cause de 1 insertion interlignée, il
appliqua l'article 11.
p
rix de Rome?
Nous remarqu'oms, sur l'affiche d'un
établissement, la mention suivante, au-aes-
sous d'un nom propre :
« Baryton franco-italien. Premier prix de
Rome. » ;::' '*
Certes, puisqu'on, peut être premier prix
de Paris, premier prix de bien des choses,
— du Cons,e!'vatoire, notamment, — on
peut bien l'être aussi dans la capitale de
l'Italie.
Mais, chez nous, le titre de prepiier prix
die Rome n'est pas porté par des chanteurs,
et est exclusivement réservé à dies lauréats
couronnés pIaf l'Académie des Beaux-Arts,
en composition, peinture, sculpture, archi-
tecture ou gravure !
Pour bien marquer leur primauté, les
vrais préfèrent d'ailleurs porter, par la sui-
te, le titre d' « ancien pensionnaire de la
V iH.a: Médicis».
c
'est mardi prochain, 12 avril, que le
PRINTEMPS présentera à saclientèle
ses dernières nouveauies uie 1,j::l' &:M~u~.
A l'occasion de cette mise en vente, qui
comporte un grand nombre de créations élé-
g.awîes et d'occasions de premier ordre, le
PRINTEMPS a édité un de oes beaux cata-
iîoguies illuistrés dont il a liaincé la mode, et
qui est en ce moment distribué dans le ma.
gasin à ses fidèles clientes.
Le Masque de Verre.
Le Théâtre d'Amateurs
Alors que dans toute la France et dans le mon-
de entier, d'innombrables groupements d'ama-
teurs organisent des spectacles, parfois très artis-
tiques, Comœdia, soucieux de s'intéresser à l'art
théâtral dans toutes ses manifestations, entend
ne pas rester indifférent à leurs efforts.
Nous prions donc tous les cercles, associations,
patronages, sociétés, lycées, collèges, amicales,
etc., en un mot tous les groupements affiliés ou
non aux fédérations d'amateurs, de faire parvenir
régulièrement et dès maintenant, leurs program-
mes à Comœdia.
Nous leur demandons aussi de nous tenir au
courant de leurs projets artistiques et de nous
donner tous renseignements sur le groupement
lui-même et les séances en préparation: adresse
du siège social, titres des pièces jouées, noms
des artistes, etc.
Munis de ces renseignements, nous pourrons
utilement consacrer périodiquement une rubrique
sF péciale au « Théâtre d'amateurs ».
COMŒDIA. -
Le Centenaire de Napoléon Ier
Le jour approche où on va fêter dignement
la mémoire du Grand Empereur. De toutes parts
des concours précieux sont apportés au Comité
du Centenaire en vue de donner à la fête du
5 mai un éclat tout particulier.
M. Patrice Contamine de Latour, le très actif
et très sympathique secrétaire général du Co-
mité du Centenak",e; a bien voulu nous donner
quelques détails sur le; programme de la fête.
■ — Tout d'abord, nous dit-il, et ainsi que vous
l'avez annoncé, le jeudi 28 avril, au Trocadéro,
à. 20 h. 30, aura lieu une représentation de gala,
sous le haut patronage du Président de la Ré-
publique, des membres du Gouvernement, et
sous la présidence d'honneur du maréchal Foch,
au cours de laquelle on présentera, pour la pre-
mière fois, L'Agonie des Aigles, de Georges
d'Esparbès, avec une partition musicale inédite
du maître Alexandre Georges. L'orchestre sera
sous la direction de Victor Charpentier, et la
musique de la Garde Républicaine, sous la di-
rection de M. Balay.
« Le mercredi 4 mai, à 10 h. 30, aura lieu,
à Notre-Dame, une cérémonie funèbre à la mé-
moire de Napoléon Icr, présidée par le cardinal
Dubois, archevêque de Paris. L'abbé Henocque,
ancien aumônier de la 7/ division, officier de la
Légjpn d'honneur, croix de* guerre, onze cita-
tions, prononcera une alilocution sur Napolén.
« Cette cérémnie comportera une splendide
partie musicale : la messe du Requiem, la mar-
che funèbre et la chant d'apothéose, et la Sym-
phonie funèbre et triomphale, d'Hertor Berlioz,
avec orchestre, chœurs, quatre fanfares de la
Garde Républicaine (550 exécutants), sous la di-
rection de M. Victor Charpentier, et la Maîtrise
de Notre-Dame, sous la direction de l'abbé Re-
gnault. Au grand orgue, M. Vierne.
« A la Sorbonne. Dans l'après-midi du 4 mai,
une cérémonie aura lieu, à la Sorbonne, en
l'honneur des institutions civiles de Napoléon,
BOUS la présidence de M. Bérard, ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Des
instructions ont été données pour assurer la re-
présentation des différents corps constitués.
« A t'Arc-de-Triomphe, le matin du 5 mai,
aura lieu une cérémonie militaire, pouf associer
l'armée actuelle aux grognards de la Grande
Armée, sous forme d'un hommage solennel au
Soldat Inconnu. La marine sera représentée par
les fusiliers marins de iLo,rient. et M. Barthou
assistera à cette cérémonie.
« Aux Invalides, le jeudi 5, à 3 heures, aura
lieu, en l'Eglise Saint-Louis, une cérémonie au
cours de laquelle on entendra le Chant Funèbre,
de Gabriel' Faiuré, composé par l'éminent mu-
sicien à l'occasion du centenaire, et exécuté par
la musique de la Garde Républicaine, avec l'or-
chestration de M. Guillaume Balay.
« L'absoute sera donnée par S. Em. le car-
dinal Dubois, archevêque de Paris, qui chantera
le Libera, accompagné par la Maîtrise de Notre-
Dame, sous la direction de M. l'abbé Renault.
La musique de la Garde Républicaine jouera en-
suite la Marche Héroïque, de Saint-Saëns. Puis
une cérémonie aura lieu devant l,e tombeau où
le maréchal Foch prendra la parole.
« En dehors de Paris, continue en soudant M.
Contamine de Latour, des fêtes seront données
un peu partout. L'exposition napoléonienne de
la Malmaison sera inaugurée vers le 15 avril.
Celle du Palais de Fontainebleau suivra dans
le courant de mai.
« M. Bourguignon parlera, à la Malmaison,
de « Napoléon et Joséphine », et Mme Marcelle
Tinayre de la « Psychologie de Joséphine »; à
Cotnpiègne, M. Edouard Sarradin fera une cau-
serie sur « Napoléon et Maire-Louise au'château
de Compiègne »; à Fontainebleau, M. Georges
d'Esparbès parlera des « Adieux de Fontaine-
bleau », et à Mayence, M. Babelon parlera de
« Napoléon et le Rhin ». Enfin, à Paris, le gé-
néral Malleterre parlera du « Tombeau de l'Em-
pereur » au Palais des Invalides. -ences se .ra
« Le produit de ces fêtes et conférences sera
attribué à la Fondation de la Victoire et à l'Aide
aux Veuves des Militaires de la Grande Guerre,
dont la présidente est Mme la maréchale Foch.
« En dehors des services célébrés à Notre-
Dame de Paris et dans les cathédraLes d'Aix et
d'Ajaccio, d'autres services de prières auront
lieu à Strasbourg, Lyon, Marseille, Nice, Gre-
noble, Orléans, Reims, etc.
« En Corse, le comité d'Ajaccio est présidé
par un grand mutilé de la guerre, le lieutenant
Marcel Levis, officier de la Légion d'honneur.
Les présidents d'honneur sont le maire et les
trois anciens maires de la ville d'Ajaccio : M.
Jérôme Perri, MM. Joseph Pugliesi, Pierre Bo-
day et Pugliesi-Conti. Voilà le programme som-
maire des cérémonies qui auront lieu; à cette
occasion :
4 mai 1921. — Messe des morts à la chapelle
impériale; réception: à l'Hôtel de Ville des per-
sonnalités civiles, militaires, navales et reli-
gieuses, qui seront présentes à Aiaccio. Pose de
plaques commémoratives aux endroits histori-
ques de la jeunesse de Napoléon ll'r. Concert
pair la musique des équipages de la flotte. Ban-
quet en l'honneur des hôtes de la ville
5 mai. — Grand-messe, soit à la cathédrale,
soit en plein ai,r, à la Grotte de Casone,' chan-
tée par Mgr l'archevêque d'Aix. Après-midi,
départ en procession de la cathédrale de Casone.
Inauguration du monument commémoratif. Ab-
soute et bénédiction papale donnée par Mgr
l'archevêque d'Aix, à 5 h. 30, heure à laquelle
Napoléon, expirait à Sainte-Hélène. Illumination
de la ville.
6 mai. - Visite et dépôt d'une couronne, à la
Maison Bonaparte. Concert par la musique de
la Flotte. Conférences aux endroits où se sont
déroulés les événements historiques de la jeu-
nesse de Napoléon IER.
« Pour Sainte-Hélène, toutes les démarches
nécessaires ont été faites. Je suis allé au minis-
tère des Affaires étrangères porter une lettre de
M. Winston Churchill, ministre des Colonies
d'Angleterre, me disant que, sous réserve do
l'approbation du Gouvernement Français, le
Gouvernement Anglais était disposé à commé-
morer le centenaire de la mort de Napoléon Ie1
« Cette commémoration se traduirait par un
service reliigieux catholique à Longwood, le ma-
tin du 5 mai. Un coup de canon serait tiré d'heu-
re en heure par une batterie de la côte et une
salve de cent un coups de canon annoncerait, à
6 heures moins Il minutes du soir, qu'à ce mo-
ment-là, cent ans auparavant, Napoléon expiait
sur son rocher.
L'Empereur NAPOLEON I" — D'après le tableau de P. DELAROCHE
f( Cette lettre fut reçue avec joie par le mi-
nistre des Affaires étrangères, qui déclara que
non seulement le Gouvernement Français ac-
ceptait l'hommage des Anglais, mais qu'il y
verrait encore une preuve dè la sympathie de
l'Angleterre pour la France.
« Dans les pays rhénans, et sur l'initiative de
M. Paul Tirard, haut commissaire de la Répu-
blique française dans les pays du Rhin, une ex-
position d'art français s'ouvrira prochainement à
Wiesbaden. Cette exposition comprendra une
rétrospective napoléonienne, qui sera inaugurée
avec le plus grand éclat possible. Un appel est
fait aux personnalités des provinces rhénanes
La Maison de NAPOLEON à AttMttt — (D'après une gravue de Lacoudrle)
qui possèdent des souvenirs de Napoléon et qui
seraient disposées à les prêter.
« En Belgique, des préparatifs sont faits pour
assurer la participation belge au Centenaire. Dès
à présent, il est à peu près certain que cé-
rémonies relieuses et civiles auront. ! i u à
Waterloo et dans les communes de Braine-l'A i
lend. En outre ,un pèlerinage avec cork 1 - nec.
sera organisé à Waterloo, le 18 juin prochain.
(( En Pologne, le comité du Centenaire c .ns-
titué à Varsovie par le comte Stanislas :■ Mi-
riez, délégué général du comité central p.,-
ris, sous le patronage du maréchal Piis'-uiski.
comprend entre autres personnalités :
« Le cardinal Kakowski, M. Tramp,::;:\T¡:;ki.
maréchal de la diète; M. Witos, président Ju
Conseil des ministres; M. Wroblewski. vice-
ministre à la présidence dit Conseil; le c< '('nt!
Wieniawa-Dlugoszewski; Ignace Balinsk:, ks
colonels Budkowski., L. Debicki, P. Drzéw ec~!.
B. Geinbarzewsi, Haudelsmann, Klyzows- com-
te E. Krasinski, Arthur Oppmann. comte H. Po-
tocki, C. Vaqueiret. comte A. Zamoyski. A. de
Zivan, M. F. Delagenau, etc.
« La journée du 5 mai s'ouvrira par !:., ser-
vice religieux qui sera célébré par l'aumônier
de l'armée, Mgr Gall. Il y aura une céierr.on:e
militaire, l'inauguration solennelle de l'exposi-
tion napoléonienne, une « académie )l, et une
réunion au théâtre. D'autres projets magnifiques
dont il n'est pas encore permis de parler. c;ns»
tituent en même temps une manifestation qui
prouvera une fois de plus les chaudes sympa-
thies de la Pologne pour la Francs.
« Je ne veux, pas terminer sans vous 7j.'kT
de l'hommage espagnol que tient à .renar: une
délégation de vingt membres du comité Bar-
celone, en tête de laquené figurent M. D.,:;
Langer, consul du Japon à Barcelone; le iiiutL-
nant-çolônel Faraude de Saint-Germain, le ca-
pitaine- de -vaisesau d'Ibarra, etc. Cett.- délé-
gation viendra à Paris pour assister à te ires les
cérémonies du Centenaire. -
« Elle apportera, pour être déposée aux Inva-
lides, une plaque de marbre avec un me;J:1ion
représentant la tête laurée de Napoléon. mort et
portant cette inscription : « Tu fama (Icce Il
medida que les generaciones se succeder • iTa
renommée grandit à mesure que les géne: ons
se succèdent).
« Voilà, termine M. Contamine de Lat'-.luT', le
détail de toutes les manifestations qui « doi-
vent avoir lieu pour la célébration du Cente-
naire de notre Grand Empereur. Formons des
vœux pour que nous soyons aides dans ce tu rude
tâche. »
Et sur ces mots, l'aimable secrétaire du co-
mité prend congé de nous, car ses déira che^
d'ans les milieux officiels sont multiples.
ASTÉ D'ESPARBE^.
CONTRE L'IMMORALITÉ
L'Académie des Théâtres
'_: et le projet gouvernemental
APIRES LA SEANCE. (Photos -
M. Oscar DUFRENNE
M. Félix HUCUEiNET
M. Henri AURIOL
Le monde théâtral s'est ému à l'annonce du
dépôt prochain d'un projet de loi réprimant les
attentats aux bonnes mœurs commis par certains
directeurs. Le comité permanent de l'Académie
des Théâtres s'est réuni hier dans le local de
l'Association des Directeurs de Théâtre de Pro-
vince pour aviser aux mesures à prendre, en pré-
sence de la décision du gouvernement.
Organe de défense et de protection de toutes
les catégories de spectacles, le comité c ••••.? r-.-ia
des personnalités éminentes des arts et cV thta
tre. Il est ainsi composé: président, M : Si-
myan, député ; vice-présidents, MM. Romain
Coolus, Albert Carré, Le Senne; secrétaire: .M?
Robert Beunke; membres: MM. Aiphonsç.
Franck, Bizet-Dufaure, A. Saugey, Villeiranck,
Félix Huguenet, Oscar Dufrenne, E. Berny
En outre MM. Chabaaçe et Daurelly, zt t'A.
ly ANNEE — N* 3033 — Quotidien
te NumCro:
Paris 0 fi". 20
Hors Paris.. 0 fr. 25
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MERCREDI 6 AVRIL 1921
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LA PLÉIADE
Une école, une école nouvelle, ah ! cer-
tes, non. Foin des écoles! Et les sept poè-
tes, d'ailleurs, dont les noms sont sur tou-
tes les bouches et qui composent ce grou-
pe de la Pléiade ont achevé leurs classes,
depuis longtemps. Ils se sont rencontrés,
venus des points les- pLus opposés » de rhQ-
rizon intellectuel, unis dans un même culte
et un même souci, celui-là même qui «nima
jadis leurs pères de l'àndemne Brigade, —
la défense et-l'iIItLstratio'n de là langue des
dieux, du lyrisme français.
Ils veulent, plus par l'exemple que par
la théorie, redonner, dans nos lettres, au
lyrisme son rang. Ce rang est le premier.
Certains, avant la guerre, s'ein allaient,
quelques-uns s'en vont encore, aujourd'hui,
s'obstinent à annoncer la fin de toute poé-
sie, proclamant que l'alexandrin et l'octo-
syllabe ont accompli leur temps, que le rè-
gne du poème achevé celui du roman s'ins-
taure, et que ceci, qui est l'avenir, a tué
°®las qui est le passé. Etrange myopie chez
des augures si sûrs du destin, mais qui ne
sentent point le destin héroïque qui de tou-
tes parts les presse et les baigne.
Cette passagère phobie du vers a été si
10in poussée qu'on a même vu une acadé-
mie se fonder où la qualité de poète, se-
Crètement déclarée fonction infamante, iin-
terdit à. tout porte-lyre l'accès d'une im-
rr>Ç>T,talité à courtes rentes, promises non
Plus à quarante, mais à dix, sous la condi-
tion de n'avoi.r jamais rythmé d'orphiques
syllabes. Théodore de Banville pourtant, le
Plus moderne des lyriques, fut l'ami des
Concourt, lés plus prosaïques des prosa-
teurs.
Comme ils ont rapidement vieilli, ces
Concourt, les plus bornés des hommes.
Comme ils méconnurent les grandes direc-
tions intellectuelles de leur temps, en
croyant s'y plonger jusqu'au cou. M. Léon
Daudet, dans le dernier numéro de la Re-
vue universelle, vient en vain, ma,lgré tou-
te sa verve, d'essayer de réanimer la pâle
Pâte humaine de ce morne et inoompré-
hensif Edmond! II est bien mort. Et l'es-
Prit des poètes et des classiques qu'il abo-
minait, le lyrisme de Banville rayonnent,
au-dessus des platitudes naturalistes, avec
plus de grâce et de force, avec plus d'éclat
Que jamais. Nous entrons, loin des sinis-
tres royaumes prophétisés de l'Epithète
rare, dans une ère d'inspiration, de pléni-
tudai chantante, d'affirmation victorieuse.
Les Bâtisseurs sont de retour.
Certes, le romain accomplit ses destinées
merveilleuses, nyis il n'a pas tué la poé-
sie, il s'appuie tout entier sur elle. Lyriques
sont nos grands romanciers, de Rosny aîné
st Elémir Bourges, les épiques, à Edmond
ïaloux et Gaston Chérau, les psychologues
st les élégiàques. Lyriques "sont les oeu-
vres, lyriques sont les temps. ,.
Qu'uin grand critique se lève Qui - le cons-
tate et le proclame, celui que nous atten-
dons tous. A celui-là on peut prédire un
règne magnifique;. Brunetière, dans son
Evolution de la poésie lyrique en France
au 19e siècle lui a ouvert les voies,
mai.s l'essentiel reste à dire. Jamais époque
ne fut plus que la nôtre avide et débordante
à la fois de poésie. Partout on respire l,es
Muses dans l'air. Un immense public est
Prêt. Les poètes de talent abondent. Quatre
ou cinq, parmi eux, éclatent d'un génie cer-
tain. Et par un malentendu dont le hasard
n'est point Seuil responsable, le contact ne
s'est pas produit encore entre ce public in-
nombrable qui cherche et attend ses voix
et les poèmes conçus, écrits, chantés pour
lui.' * • -
Je n'oublie pas que les, œuvres de la com-
tesse de Noailies où d'Emile Verhaeren
commencent à se- tirer, heureusement, à
une vingtaine d'éditions et que leurs chants,
où se répercute tout l'élan de notre âme
moderne, sont de la poésie toute hrûkwrte.
Les pures et magnifiques Elégies de Geor-
ges Duhamel, à peine parures, semblent
avoir atteint déjà la sensibilité dies plus
humbles et délié des plus raffinés. Ce sont
là d'admirables signes. Mais parmi lies
chanteurs! de génie momentanément mé-
connus pair la foule, je rie prendrai qu'uin
éclatant exemple. -
Que de fois ai-je rencontré des esprits
parfaitement informés par ailleurs, malis qui
ayant lu. en entier, cela va sans dire, l'œu-
vre de M. Anatole France, ignorent cepenr
dant un seul de ses volumes, et le plus
beau, celui qui demeurera incontestable-
ment aux yeux d;e l'avenir, comme le plus
représentatif de cet amer et délicat génie,
le recueil de ses poèmes, où brillénit, entre
tant de chef s-d'oeuvres, Les Cerfs, La Pri-
se■ de voile et Léuconoé. Il n'est rien de
plus haut, de plus dense, de plus harmo-
nieusement équilibré dans la pensée con-
temporaine. En ces pleines cadences épa-
nouies, notlne race balance ses plus subti-
les fleurs. Que leur préfère-t-on? Le peu-
pile des lecteurs les ignore.
Seramt-oe que de vagues et trop presses
déséquiliibristes dressant leurs tréteaux au-
tour du Bois sacré en éloignent la foule,
par les momies cabrioles de leur grinçante
parade? La poésie est chose sérieuse. Du
moins, les vrais poètes le pensant, et le
pensent aussi tous ceux qui chérissent les
vrais poètes. C'est le goût de la perfection
inné dans notre humanité quii don!ne à cette
humanité ses véritables titres de noblesse
et c'est lui qui constitue l'essence même de
la poésie. Unie poésie en laquelle le ,momde
ne trouverait ou ne chercherait, tout au
moins, sa raison d'être, que seinait-elle, au
fond? Un jeu, un éclat d'un moment. Le
vrai lyrisme est éternel. Il pénètre l'inti-
mité des êtres et des choses. Il incarne,
en ses rythmes, ses images, sa vie, la subs-
tance impondérable des lois, leur âme. De
l'oublier, lies races meurent. -
Or, la nôtre ne veut pas- mourir. Jamais
elle ne s'offrir plus ardente, au soleil de
l'inspiration. Sortant de l'immense catastro-
phe qui l'a bouleversée et transfigurée, elle
en demeure toute tressaillante. Les commua
niqués, durant cinq années, remplaçant,
dans les gazettes, la mesquine monotonie
des faits-divers, ont, vefrsé dans toutes lies
cesses de lecteurs l'appétit du sublime, le
sens de l'héroïque. On a pris l'habitude de
sentir et de voir grand. Certains critiques
ne veulent pas y prendre garde. Par des-
sus eux. la foule v,a droit à ce qui l'exalte
et la nourrit, au chantant et au vigoureux.
Au. théâtre, sans tenir .compté des « géné-
rales », hier elle acclamait Crommelynck
et Gabriel Dupont, aujourd'hui elle fête
François de Curel. Il y a vraiment quelque
chose de changé dans l'âme profonde du
public. Et l'heure est bien choisie pari les
sept de la Pléiade. Paris et la. France vic-
torieuse se remettent à aimer les poètes.
Joachim GASQUET.
(
Le Concours de Chansons -"-
de Comœdia et de Paris Qui. Chante
III
#
Les lauréats
Nos lecteurs trouveront dans le dernier numéro
Paris qui Chante les oeuvres qui ont obtenu
2s premiers prix à notre concours. Nous donu
Ilioto Ell-g, Pirou)
Mme Louis URQEL
Premier PrIx du Concours paroles - et Mu usi■que)
npns ci-dessus la photographie, de Mme Louis
^gel qui a été classée première par le jury
Rappelons à nos abonnés que toutes les chan-
ts primées seront chantées lundli II, au
l'iléâtre des Variétés, au cours d'une grande
'Matinée organisée avec notre aide, par la direc-
lion du Théâtre de la Chanson.
Les demandes de places nous parviennent
T^ïibreurts. Nous invitons les amateurs de
gansons à se hâter de réclamer dans nos but-
- l'eaux les; fauteuils que nous mettons gracieuse-
ment à leur disposition.
voici la liste complète des auteurs qui ont
Jf€nu des récompenses et les titres des chan-
ns primées.
- PREMIERE CATEGORIE
Violes et musique du même auteur
prix : Trois petits Garçons, Louis Urgel
2° prix : Sérénade au Masque blanc, Gaston
Bertier (G
(Gastouze). -
3e PJix: La Ronde des Guerres, Maurice Ha-
A. (Bug Jargal).
>aulc^si'ts. - ier : L'Etoile, Jean de Misaine
«UI Bail): ,
2° : C pour demain, Luc Noël (Ver-
tère) Chanson pour demain, Luc Noël er.,
DEUXIEME CATEGORIE
Paroles et musique en collaboration
Pas de Premier prix.
2° remler priX.
2° prix : Oh! la charmante Bergeronnette, mu-
sique d-e C Rogélio Huguet-Tagell (Dorcine). Poé-
sie de G. Desaux.
-1'bPrix.: Les Feuilles qui tombent, musique
de Th. S'legrist (Estey). Poésie de René Bastien
jet-
Ier accessit : Oh! monsieur le Commissaire,
musique de Rogelio Huguet-Tagell (Dorcine).
Poésie de G. Desaux-
2° accessit : Le Vent du Large m'a conté, mu-
sique d'André Candie* (Eîie Lanney). Poésie
d'Auguste tFaure (Marcel Delorme),
Mérite d'être cité:
Oubliez-moi, musique de Le Cun (Ty Kreîz).
Poésie de Raphaël Derossi (Dédinet).
TROISIEME CATEGORIE
Paroies seules r
ier prix: Mathurine, Auguste Faure (Marcel
Detorme).
26 prix: L'Horloge, Henri Allain et Pierre de
Coarcy (Le Savetier).
2e prix : La Jaunette, Jacques Martel (J. Hay-
me).
3e prix: Petite Fleur bleue, Jean Soulel (Co-
rigan).
Accessits. - ier: En écrivant une Chanson,
Philippe Thual (R. Clam).
Méritent d'être citées:
Les Coups de Vents, Henri Caumont (Aimer, -
chanter, espérer). 1
Quand les Fleurs ont fait le Printemps, Jean
Soulel (Obéron).
Le Coffret d'Amour, Maurice Grimault (Arte
pro Artes).
Les Ailes de notre Moulin, Auguste Faure
(Marcel Delorme).
QUATRIEME CATEGORIE
Musique seule
ier prix: Souvenir de Viterbe, Paul Fauchey
(Paul Casmes).
(Dessin de Bib) 1
M. Georges MILLANDY
Commissaire-Adjoint du Concours
211 prix: Broken Love, Lucien Escoffier (X
Y. Z. W.).
, MAX VITERBO.
Nous publierons demain un article de
JACQUES NORMAND
et « La Mode à Paris » de
SWELL '-
CINÉ=COMŒDIA
Seul dans toute la Presse COMŒDIA pu-
blie, chaque vendredi, les changements de
programme des plus importants cinémas.
Rappelons que, tous les vendredis, COMŒ-
DIA paraît sur six page$% -
- Échos
'6 Avril 1851. — Débuts de Grignon fils dans La
Favorite.
A
cheval.
Au. Concours Hippique, eut lieu
Il'.a,u:tr,e jour, une r brillante présentation de:
chevaux de chasse à laquelle prirent part
dé nombreuses dames. ;
Jeanne Saint-Bonnet, qui est, on le sait,
une écuyère accomplie, assistant à 'cft-te-
présentation, manifesta aussitôt l'intention
de monter en selle. Mais, il était trop tll(d:
ce sera donc pour l'année prochaine, ré-
jouissons-nous.
L
oisiirs.
Notre collaborateur et ami Jean; Bas-
tiia a pris un congé de quelques jours, mais
il a occupé ses loisirs en travaillant : il a
achevé en effet, La Petite Bretonne, opé-
rette avec Claude Terrasse, Des poules vi-
vaient en paix., comédie musicale avec
Hirschmann, Paradisia, comédie avec Paul
Giafféri. C'est ce que l'on a accoutumé
d'appeler u:n « repos bien gagné ». Ajou-
tons que J. Bastia reviendra prochaiinemem
des bords db la Loire vers les bords de le
scène, pour reprendre ses loisirs.
E
n queue de poisson.
On vient d'arrêter à Douai !un. ar-
tiste de music-hall qui s înitituiiaat l nomme
aquarium: ce phénomène absorbait en ef-
fet, noin seulement des Liquides variés en
fort grande quantité mais encore ingurgitait
des poissons et des grenomlles qu'il resti-
tuait ensuite (par la même voie) en parfaite
santé.
Vous allez supposer, bien sûr, que l'hom-
me-aquarium a été arrêté pour avenir.
maingé la grenouille: il n'en est rien. Cet
arti:s,te a été condamné par un Conseil de
Guierre pour avoir pris faussement, pendant
'la guerre, la qualité d'ouvrier ajusteur, ce
qui lui avait permis d'entrer dans des usi-
nes. qui n'étaient pas littéraires!
D
éplâcemeints ou. villégiature?
Notre ami Galipaux explique dans un
journal de Lyon que ce sont les acteurs co-
miques qui « se déplacent » le plus tacite-
ment : entendons-mous, il ne s'agit inte-
ment de tournées. Tous nos lecteurs savait,
en effet, qu'en argot profe®sw>nmel (Cf. u.
bart Génin Op. passim) '(c' s,e déplacer »:
veut dire « changer d'emploi j').
Et, après Bouffé, Lesueur, Saint-Ger-
maitn Dailly, Coquieliin aîné, Galipaux à
l'appui de sa thèse, se cite en exemple. Ne
vjeinii-.il pas de jouter à Lyon en moins de
cinq semaines une comédite « '■Maquette »,
un vaudevilile « Le Contrôleur des Wagons-
Liits », une opérette « FlorabeiUa », un
dirame « Faintomas? ».,' -
Galipaux assure même que M. Mont-
charmont lui a proposé dei chainiter « Sieg-
fried. » Mais, ce n'est p'Luts un « déplace-
ment )>, ça., c'est une v ill'émilætü're f
L
e droit de critique.
Peu -. après le vote de cette loi suir
ta presse dlu 25 mars l ïid<£, ,a:v;cc son ra-
meux article 11 sur le diroit de réponse
double de> longueur, Déjazet attaqua Charités
Maurice, qui avait écrit: « Nous prévenons
les mères de ne pas conduiTe leurs, filles
au Gymnase le jour où la demoiselle Vir-
ginie Déjazet y étale le scandale d'e sa pré-
sence. »
L'actrice requit la publicati,OIn: de sa ré-
ponse. Mais le journaliste mit des interli-
grues de commentaires au fur et à mesure.
Le tribunal royal, en avril 1824, prit
néanmoins l'attendu « que les acteurs sont,
pair la nature même' de leur profession, sou-
mis à la critique et au jugement du public,
et piriincipalement des rédacteurs des joulr-
paux, pour tout ce qui est relatif à leur
jeu, leur tenue et Leurs habitudes sur la
scène. »
Mais à cause de 1 insertion interlignée, il
appliqua l'article 11.
p
rix de Rome?
Nous remarqu'oms, sur l'affiche d'un
établissement, la mention suivante, au-aes-
sous d'un nom propre :
« Baryton franco-italien. Premier prix de
Rome. » ;::' '*
Certes, puisqu'on, peut être premier prix
de Paris, premier prix de bien des choses,
— du Cons,e!'vatoire, notamment, — on
peut bien l'être aussi dans la capitale de
l'Italie.
Mais, chez nous, le titre de prepiier prix
die Rome n'est pas porté par des chanteurs,
et est exclusivement réservé à dies lauréats
couronnés pIaf l'Académie des Beaux-Arts,
en composition, peinture, sculpture, archi-
tecture ou gravure !
Pour bien marquer leur primauté, les
vrais préfèrent d'ailleurs porter, par la sui-
te, le titre d' « ancien pensionnaire de la
V iH.a: Médicis».
c
'est mardi prochain, 12 avril, que le
PRINTEMPS présentera à saclientèle
ses dernières nouveauies uie 1,j::l' &:M~u~.
A l'occasion de cette mise en vente, qui
comporte un grand nombre de créations élé-
g.awîes et d'occasions de premier ordre, le
PRINTEMPS a édité un de oes beaux cata-
iîoguies illuistrés dont il a liaincé la mode, et
qui est en ce moment distribué dans le ma.
gasin à ses fidèles clientes.
Le Masque de Verre.
Le Théâtre d'Amateurs
Alors que dans toute la France et dans le mon-
de entier, d'innombrables groupements d'ama-
teurs organisent des spectacles, parfois très artis-
tiques, Comœdia, soucieux de s'intéresser à l'art
théâtral dans toutes ses manifestations, entend
ne pas rester indifférent à leurs efforts.
Nous prions donc tous les cercles, associations,
patronages, sociétés, lycées, collèges, amicales,
etc., en un mot tous les groupements affiliés ou
non aux fédérations d'amateurs, de faire parvenir
régulièrement et dès maintenant, leurs program-
mes à Comœdia.
Nous leur demandons aussi de nous tenir au
courant de leurs projets artistiques et de nous
donner tous renseignements sur le groupement
lui-même et les séances en préparation: adresse
du siège social, titres des pièces jouées, noms
des artistes, etc.
Munis de ces renseignements, nous pourrons
utilement consacrer périodiquement une rubrique
sF péciale au « Théâtre d'amateurs ».
COMŒDIA. -
Le Centenaire de Napoléon Ier
Le jour approche où on va fêter dignement
la mémoire du Grand Empereur. De toutes parts
des concours précieux sont apportés au Comité
du Centenaire en vue de donner à la fête du
5 mai un éclat tout particulier.
M. Patrice Contamine de Latour, le très actif
et très sympathique secrétaire général du Co-
mité du Centenak",e; a bien voulu nous donner
quelques détails sur le; programme de la fête.
■ — Tout d'abord, nous dit-il, et ainsi que vous
l'avez annoncé, le jeudi 28 avril, au Trocadéro,
à. 20 h. 30, aura lieu une représentation de gala,
sous le haut patronage du Président de la Ré-
publique, des membres du Gouvernement, et
sous la présidence d'honneur du maréchal Foch,
au cours de laquelle on présentera, pour la pre-
mière fois, L'Agonie des Aigles, de Georges
d'Esparbès, avec une partition musicale inédite
du maître Alexandre Georges. L'orchestre sera
sous la direction de Victor Charpentier, et la
musique de la Garde Républicaine, sous la di-
rection de M. Balay.
« Le mercredi 4 mai, à 10 h. 30, aura lieu,
à Notre-Dame, une cérémonie funèbre à la mé-
moire de Napoléon Icr, présidée par le cardinal
Dubois, archevêque de Paris. L'abbé Henocque,
ancien aumônier de la 7/ division, officier de la
Légjpn d'honneur, croix de* guerre, onze cita-
tions, prononcera une alilocution sur Napolén.
« Cette cérémnie comportera une splendide
partie musicale : la messe du Requiem, la mar-
che funèbre et la chant d'apothéose, et la Sym-
phonie funèbre et triomphale, d'Hertor Berlioz,
avec orchestre, chœurs, quatre fanfares de la
Garde Républicaine (550 exécutants), sous la di-
rection de M. Victor Charpentier, et la Maîtrise
de Notre-Dame, sous la direction de l'abbé Re-
gnault. Au grand orgue, M. Vierne.
« A la Sorbonne. Dans l'après-midi du 4 mai,
une cérémonie aura lieu, à la Sorbonne, en
l'honneur des institutions civiles de Napoléon,
BOUS la présidence de M. Bérard, ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Des
instructions ont été données pour assurer la re-
présentation des différents corps constitués.
« A t'Arc-de-Triomphe, le matin du 5 mai,
aura lieu une cérémonie militaire, pouf associer
l'armée actuelle aux grognards de la Grande
Armée, sous forme d'un hommage solennel au
Soldat Inconnu. La marine sera représentée par
les fusiliers marins de iLo,rient. et M. Barthou
assistera à cette cérémonie.
« Aux Invalides, le jeudi 5, à 3 heures, aura
lieu, en l'Eglise Saint-Louis, une cérémonie au
cours de laquelle on entendra le Chant Funèbre,
de Gabriel' Faiuré, composé par l'éminent mu-
sicien à l'occasion du centenaire, et exécuté par
la musique de la Garde Républicaine, avec l'or-
chestration de M. Guillaume Balay.
« L'absoute sera donnée par S. Em. le car-
dinal Dubois, archevêque de Paris, qui chantera
le Libera, accompagné par la Maîtrise de Notre-
Dame, sous la direction de M. l'abbé Renault.
La musique de la Garde Républicaine jouera en-
suite la Marche Héroïque, de Saint-Saëns. Puis
une cérémonie aura lieu devant l,e tombeau où
le maréchal Foch prendra la parole.
« En dehors de Paris, continue en soudant M.
Contamine de Latour, des fêtes seront données
un peu partout. L'exposition napoléonienne de
la Malmaison sera inaugurée vers le 15 avril.
Celle du Palais de Fontainebleau suivra dans
le courant de mai.
« M. Bourguignon parlera, à la Malmaison,
de « Napoléon et Joséphine », et Mme Marcelle
Tinayre de la « Psychologie de Joséphine »; à
Cotnpiègne, M. Edouard Sarradin fera une cau-
serie sur « Napoléon et Maire-Louise au'château
de Compiègne »; à Fontainebleau, M. Georges
d'Esparbès parlera des « Adieux de Fontaine-
bleau », et à Mayence, M. Babelon parlera de
« Napoléon et le Rhin ». Enfin, à Paris, le gé-
néral Malleterre parlera du « Tombeau de l'Em-
pereur » au Palais des Invalides. -ences se .ra
« Le produit de ces fêtes et conférences sera
attribué à la Fondation de la Victoire et à l'Aide
aux Veuves des Militaires de la Grande Guerre,
dont la présidente est Mme la maréchale Foch.
« En dehors des services célébrés à Notre-
Dame de Paris et dans les cathédraLes d'Aix et
d'Ajaccio, d'autres services de prières auront
lieu à Strasbourg, Lyon, Marseille, Nice, Gre-
noble, Orléans, Reims, etc.
« En Corse, le comité d'Ajaccio est présidé
par un grand mutilé de la guerre, le lieutenant
Marcel Levis, officier de la Légion d'honneur.
Les présidents d'honneur sont le maire et les
trois anciens maires de la ville d'Ajaccio : M.
Jérôme Perri, MM. Joseph Pugliesi, Pierre Bo-
day et Pugliesi-Conti. Voilà le programme som-
maire des cérémonies qui auront lieu; à cette
occasion :
4 mai 1921. — Messe des morts à la chapelle
impériale; réception: à l'Hôtel de Ville des per-
sonnalités civiles, militaires, navales et reli-
gieuses, qui seront présentes à Aiaccio. Pose de
plaques commémoratives aux endroits histori-
ques de la jeunesse de Napoléon ll'r. Concert
pair la musique des équipages de la flotte. Ban-
quet en l'honneur des hôtes de la ville
5 mai. — Grand-messe, soit à la cathédrale,
soit en plein ai,r, à la Grotte de Casone,' chan-
tée par Mgr l'archevêque d'Aix. Après-midi,
départ en procession de la cathédrale de Casone.
Inauguration du monument commémoratif. Ab-
soute et bénédiction papale donnée par Mgr
l'archevêque d'Aix, à 5 h. 30, heure à laquelle
Napoléon, expirait à Sainte-Hélène. Illumination
de la ville.
6 mai. - Visite et dépôt d'une couronne, à la
Maison Bonaparte. Concert par la musique de
la Flotte. Conférences aux endroits où se sont
déroulés les événements historiques de la jeu-
nesse de Napoléon IER.
« Pour Sainte-Hélène, toutes les démarches
nécessaires ont été faites. Je suis allé au minis-
tère des Affaires étrangères porter une lettre de
M. Winston Churchill, ministre des Colonies
d'Angleterre, me disant que, sous réserve do
l'approbation du Gouvernement Français, le
Gouvernement Anglais était disposé à commé-
morer le centenaire de la mort de Napoléon Ie1
« Cette commémoration se traduirait par un
service reliigieux catholique à Longwood, le ma-
tin du 5 mai. Un coup de canon serait tiré d'heu-
re en heure par une batterie de la côte et une
salve de cent un coups de canon annoncerait, à
6 heures moins Il minutes du soir, qu'à ce mo-
ment-là, cent ans auparavant, Napoléon expiait
sur son rocher.
L'Empereur NAPOLEON I" — D'après le tableau de P. DELAROCHE
f( Cette lettre fut reçue avec joie par le mi-
nistre des Affaires étrangères, qui déclara que
non seulement le Gouvernement Français ac-
ceptait l'hommage des Anglais, mais qu'il y
verrait encore une preuve dè la sympathie de
l'Angleterre pour la France.
« Dans les pays rhénans, et sur l'initiative de
M. Paul Tirard, haut commissaire de la Répu-
blique française dans les pays du Rhin, une ex-
position d'art français s'ouvrira prochainement à
Wiesbaden. Cette exposition comprendra une
rétrospective napoléonienne, qui sera inaugurée
avec le plus grand éclat possible. Un appel est
fait aux personnalités des provinces rhénanes
La Maison de NAPOLEON à AttMttt — (D'après une gravue de Lacoudrle)
qui possèdent des souvenirs de Napoléon et qui
seraient disposées à les prêter.
« En Belgique, des préparatifs sont faits pour
assurer la participation belge au Centenaire. Dès
à présent, il est à peu près certain que cé-
rémonies relieuses et civiles auront. ! i u à
Waterloo et dans les communes de Braine-l'A i
lend. En outre ,un pèlerinage avec cork 1 - nec.
sera organisé à Waterloo, le 18 juin prochain.
(( En Pologne, le comité du Centenaire c .ns-
titué à Varsovie par le comte Stanislas :■ Mi-
riez, délégué général du comité central p.,-
ris, sous le patronage du maréchal Piis'-uiski.
comprend entre autres personnalités :
« Le cardinal Kakowski, M. Tramp,::;:\T¡:;ki.
maréchal de la diète; M. Witos, président Ju
Conseil des ministres; M. Wroblewski. vice-
ministre à la présidence dit Conseil; le c< '('nt!
Wieniawa-Dlugoszewski; Ignace Balinsk:, ks
colonels Budkowski., L. Debicki, P. Drzéw ec~!.
B. Geinbarzewsi, Haudelsmann, Klyzows- com-
te E. Krasinski, Arthur Oppmann. comte H. Po-
tocki, C. Vaqueiret. comte A. Zamoyski. A. de
Zivan, M. F. Delagenau, etc.
« La journée du 5 mai s'ouvrira par !:., ser-
vice religieux qui sera célébré par l'aumônier
de l'armée, Mgr Gall. Il y aura une céierr.on:e
militaire, l'inauguration solennelle de l'exposi-
tion napoléonienne, une « académie )l, et une
réunion au théâtre. D'autres projets magnifiques
dont il n'est pas encore permis de parler. c;ns»
tituent en même temps une manifestation qui
prouvera une fois de plus les chaudes sympa-
thies de la Pologne pour la Francs.
« Je ne veux, pas terminer sans vous 7j.'kT
de l'hommage espagnol que tient à .renar: une
délégation de vingt membres du comité Bar-
celone, en tête de laquené figurent M. D.,:;
Langer, consul du Japon à Barcelone; le iiiutL-
nant-çolônel Faraude de Saint-Germain, le ca-
pitaine- de -vaisesau d'Ibarra, etc. Cett.- délé-
gation viendra à Paris pour assister à te ires les
cérémonies du Centenaire. -
« Elle apportera, pour être déposée aux Inva-
lides, une plaque de marbre avec un me;J:1ion
représentant la tête laurée de Napoléon. mort et
portant cette inscription : « Tu fama (Icce Il
medida que les generaciones se succeder • iTa
renommée grandit à mesure que les géne: ons
se succèdent).
« Voilà, termine M. Contamine de Lat'-.luT', le
détail de toutes les manifestations qui « doi-
vent avoir lieu pour la célébration du Cente-
naire de notre Grand Empereur. Formons des
vœux pour que nous soyons aides dans ce tu rude
tâche. »
Et sur ces mots, l'aimable secrétaire du co-
mité prend congé de nous, car ses déira che^
d'ans les milieux officiels sont multiples.
ASTÉ D'ESPARBE^.
CONTRE L'IMMORALITÉ
L'Académie des Théâtres
'_: et le projet gouvernemental
APIRES LA SEANCE. (Photos -
M. Oscar DUFRENNE
M. Félix HUCUEiNET
M. Henri AURIOL
Le monde théâtral s'est ému à l'annonce du
dépôt prochain d'un projet de loi réprimant les
attentats aux bonnes mœurs commis par certains
directeurs. Le comité permanent de l'Académie
des Théâtres s'est réuni hier dans le local de
l'Association des Directeurs de Théâtre de Pro-
vince pour aviser aux mesures à prendre, en pré-
sence de la décision du gouvernement.
Organe de défense et de protection de toutes
les catégories de spectacles, le comité c ••••.? r-.-ia
des personnalités éminentes des arts et cV thta
tre. Il est ainsi composé: président, M : Si-
myan, député ; vice-présidents, MM. Romain
Coolus, Albert Carré, Le Senne; secrétaire: .M?
Robert Beunke; membres: MM. Aiphonsç.
Franck, Bizet-Dufaure, A. Saugey, Villeiranck,
Félix Huguenet, Oscar Dufrenne, E. Berny
En outre MM. Chabaaçe et Daurelly, zt t'A.
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