Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-04-13
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 avril 1908 13 avril 1908
Description : 1908/04/13 (A2,N196). 1908/04/13 (A2,N196).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646580k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2' Année. -. N° 196 (Quotidien,*
I* ttnmtro : S ctntinuts - - -
Lundi 13 Avril 1908.
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSK!
RÉDACTION & ADMINISTRATION s
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN t SOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 W
,,' RtDACTION ci ADM!/USTRATION:
-
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 0 mois
Faris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a 20 f
Méditation en sortant
DU
Concours Hippique
En ce siècle où les religions s'étei-
gnent et où la foi disparaît, il est bien
doux de constater que certaines supers-
titions, néanmoins, durent encore. Par
exemple, nous avons la passion, la fu-
reur, la manie, le respect mystique de
:e qu'on nomme au théâtre la mise en
scène. Ah ! qui n'a vu les visages deve-
nir graves et les voix solennelles quand
on vient à prononcer ce seul mot: la
mise en scène! a Cet Untel n'y entend
rien! » s'écrient les amateurs avec dé-
goût. Ou bien: « Cet Untel est inouï!
C'est un évocateur! C'est une fée!. »
Dans les deux cas, les uns et les autres
éprouvent un divin respect pour Untel,
chargé d'une œuvre aussi mystérieuse-
ment prestigieuse et difficile que de
veiller à la figuration et à l'ornementa-
tion d'une scène de théâtre. Toutefois,
ils le considèrent tantôt comme la lu-
mière même du Paradis, et tantôt le
traitent comme ie dernier des derniers
ainsi que les lazzaroni de Naples en
usent avec leur saint patron, selon que
le macaroni fut bon, la veille, ou qu'au
contraire, il fut mal cuit.
Et pourtant, vous savez bien, nous
savons bien tous que, surtout en ce qui
concerne les décors, la mise en scène
est une puérile utopie. Le moyen, au
théâtre, de conserver l'ombre d'une il-
lusion! Passe encore, si l'on nous mon-
tre un salon, une galerie, une pièce
d'apparat. Pourtant, dès qu'il s'agit
seulement d'une chambre à coucher,
voilà déjà que cela va moins bien; c'est
tout à fait comique, si « l'atmosphère »
à reconstituer est celle d'une chau-
mière; mais si l'action se passe au de-
hors, alors il faut une charité vraiment
angélique pour vouloir bien être dupe
des décors. Voyons, là, franchement,
aurez-vous iamais eu QuelQue sincère
impression de réalité devant ces pierres
de toile peinte, ou devant ces arbres,
ceux-ci fussent-ils innombrables, dessi-
nés non moins qu'éclairés à merveille,
mais dont pas une feulle, hélas! ne re-
mue, cependant que, par contre, les
champs, les palais ou les villes qui se
trouvent dans le fond ondulent, molle-
1 ment animés par un charmant zéphyr?
Enfantillage! La méthode du théâtre
classique, où des écriteaux placés ça et
là portaient ces simples mots: Forêt,
Solitude affreuse, Bocage murmurant,
Prairie en fleurs, cette méthode témoi-
gnait d'un goût très délicat. Lorsqu'il
me fut donné d'assister au Roi Lear,
une coïncidence voulut que j'eusse pré-
cisément passé l'après-midi dans une fo-
rêt de pins vénérables — la forêt d'Er-
menonville — qu'avaient secouée tout
ce jour-là des rafales terribles de vent.
La plainte émouvante et les immenses
hurlements des futaies blessées m'em-
plissaient encore les oreilles. En enten-
dant les chétives pétarades et les petits
courants d'air qu'on lâchait dans la
coulisse pendant que le roi Lear se pro-
menait sous la tempête, un rire invin-
cible me saisit, l'irrespect pénétra dans
mon âme, et je ne compris plus un mot
à Shakespeare, grâce, sans doute, à ce
tapage inconvenant qui avait lieu der-
rière les portant?. Fragilité des opinions
humaines !
Or, tandis que nous taisons tant a et-
forts enfantins et bien inutiles pour es-
sayer gauchement d'atteindre, Dar les
cartonnages et les « chichis » du décor,
à l'illusion de la vérité, en revanche
nous ne sommes guère difficiles, dans
certains cas, quand il s'agit des inter-
prètes. Nous leur passons parfois toutes
les invraisemblances, tous {es clichés,
toutes les vieilleries. Un exemple: le
bon ton.
Qui n'a remarqué la voix extraordi-
naire, soit impertinente, soit hautaine et
comme écœurée, soit glaciale et d'une
articulation implacable, la bouche en
derrière de poule, ou bien cachant mal
une ironie diaboliquement discrète, les
gestes mesurés; puis, chez les hommes,
une certaine façon de retirer leurs gants
avec une lenteur outrageante, de les
rouler, de les jeter nonchalamment sur
un guéridon ou sur une cheminée, que
sais-je!. autant d'attitudes tradition-
nelles enfin qui signifient: « Attention!
je suis le vieux marquis, la blanche
douairière, le jeune Herbert ou une
dame très. très distinguée. Je représente
dans la pièce les belles manières, le bon
ton. » Ainsi Chochotte, dans Educa-
tion de prince, quand elle disait : « Il ne
fallait pas que Son Altesse se déran-
geasse.
Erreurs que tout cela. Un petit tour
d:une demi-heure au Concours Hippi-
que, en ce moment même, suffit à dé-
montrer, entre autres choses, que si
l'allure naturelle du cheval est le galop,
l'attitude naturelle de la bonne société
semble être le courroux. Ce n'est pas
d'un air spirituellement insolent ou aris-
tocratiquement réservé que nos musca-
dins et nos merveilleuses traversent la
Piste pour gagner les tribunes, mais
bien avec une figure désagréable, labo-
rieusement dédaigneuse, raide, mal-
veillante, leur figure « collection de
guerre » enfin.
Ensuite, dès qu'ils se sont rejoints,
dès qu'ils se serrent la main et bavar-
dent, croyez-vous qu'ils retrouvent les
grâces et les façons du maréchal de Ri-
chelieu se promenant au Palais-Royal?,
Vous plaisantez! Ilr ont bien trop peur
de paraître « poseurs o. Ce mot les ter-
rifie. C'est tout ce qu'il y a de plus chic
que de n'être pas «poseur». Et pour
atteindre à cet adorable idéal, les uns ne
font pas un geste, ne bougent pas, res-
tent gourds comme des soliveaux, à
l'anglaise; les autres, les plus raffinés,
— les femmes surtout — affectent en-
tre eux et entre elles une allure va-
comme-je-te-pousse et à la bonne fran-
quette, et allez donc!. C'est dégoû-
tant.
Ce doit être aussi pour cette raison,
et dans la même crainte d'éviter toute
« pose » que les personnes distinguées
parlent si mal. Ecoutez-les: elles ne sa-
vent ni finir leurs phrases, ni éviter les
plus grossières fautes de français. Leur
embarras de langage va jusqu'au ânon-
nement, jusqu'aux onomatopées infor-
mes ; leur prononciation est vicieuse,
vulgaire, ils disent : quéqu'un, qué-
qu' chose, su' l' pavé, j' m'en rappelle,
du trèf' pour du trèfle, j'en ai pus pour
je n'en ai plus, qu'on voille pour qu'on
voie, etc. Bref, quiconque chercherait
à définir le bon ton,, serait tout d'abord
frappé par ceci, à savoir qu'il est très
mauvais.
Les acteurs feraient bien mieux de ne
pas tant fréquenter le monde littéraire,
qui est le seul où l'on sache encore vi-
vre et parler, le seul où il n'y ait pas
que des paysans. Ils seraient moins ten-
tés de se tromper, s'ils allaient voir
d'un peu plus près la Heur des pois.
Mais ils n'en feront rien. Ils conti-
nueront à travestir à leur façon les gens
du bel air, et ils auront bien raison
puisque tout le monde est content, et
puisque, en entendant la duchesse pla-
cer des imparfaits du subjonctif, ou en
voyant le petit vidame mettre un poing
sur la hanche en s'accoudant au dos
d'un fauteuil, le public applaudit et
trouve ça exquis' - pardon esquis!
Marcel BOULENGER.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Silentium
Tandis que, pour les lettrés ètlesar-
tistes, M. Bérenger s'efforce dé- sup-
primer la seule Uljtatitâ de retiàssancè
mtmquè qm Fbn'ntf fàttë m cours âr tes
dernières années, M. Lépine ne reste pas
inactit. il se préoccupe des faubourgs et
vient d'exécuter, d'un trait de plume, les
orgues de Barberi.- Comme cela, nous se-
rons enfin à peu près tranquilles. C'était,
en effet, la seule distraction gratuite et
imprévue qui nous restait, la seule qui, en
quelques minutes, parvenait encore à con-
soler, mieux que ne l'auraient fait tous les
discours, des maisons entières habitées par
des gens pauvres ou non qu'accablent les
ennuis de la vie quotidienne.
Il semble cependant que s'il était une
seule chose que l'administration eût dû en-
couraget, c'était l'industrie des chanteurs
ambulants et des joueurs d'orgue. Evidem-
ment, c'était moins luxueux que les cir-
ques et les théâtres que les gouvernements
anciens mettaient à la disposition du peu-
ple, mais étant donné les conquêtes de la
démocratie, l'orgue de Barberi, comparé
au Colisée, représentait assez bien le pro-
grès accompli en ce sens.
Je comprends d'autant moins la mesure
prise par M. Lépine que, de l'aveu de tous
les romans feuilletons, les joueurs d'orgue,
tout en égrenant le Beau Danube bleu,
servaient d'indicateurs à la police. Faut-il
donc voir, en cette affaire, une mesure
budgétaire, une mise à la retraite par re-
trait d'emploi? Faut-il croire plutôt que
cette suppression tut décidée sur la plainte
de quelques apaches influents que ces sen-
sibleries pleurardes agaçaient dans l'exer-
cice de leur profession? La question de-
meure mystérieuse.
Nous nous consolerons comme nous
pourrons en écoutant la seule musique que
nous laisse l'administration: celle du bou-
tonnage des travées du Métropolitain avec
l'accompagnement de' basse des autobus.
La vie parisienne devient, chaque jour,
plus attrayante et plus gaie.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à la Comédie-Française, pre-
mière représentation de Simone, pièce en
trois actes, de M. Brieux.
On commencera à huit heures trois
quarts, par Les Fresnay.
Cet après-midi, à deux heures, au théâ-
tre des Arts, première représentation de
La Fille de Pilate, pièce en trois actes, en
vp.m de M. René Fauchois. 1
u
ne lettre de Richard Strauss.
Le compositeur de Salomé a une
aent contre les Américains, L.c~ icpicseu-
tations de son œuvre au New-York Metro-
politan Opéra House furent, on s'en sou-
vient, brusquement interrompues, parce que
le puritanisme américain avait été révolté
par la représentation d'un épisode biblique
Strauss trouva, ces jours-ci, l'occasion d'une
revanche. Une association germano-améri-
caine lui ayant demandé de lui adresser,
par patriotisme, une œuvre inédite, il refusa
par ce billet, où il faisait allusion à l'inter-
diction de Salomé :
« Les vices qui me paraissent les plus
dégoûtants, ce sont le manque de talent et
l'hypocrisie. A quoi servent les trésors d'art
de l'Europe à la belle Amérique, si l'esprit
dont ils sont une émanation demeure l'a-
panage du vieux monde? »
Les journaux américains sont furieux de
ce blâme de la mentalité américaine. Ils
ont tort. Pour une fois, Strauss a donné la
note juste. Mais pourquoi n'a-t-il pas rangé
parmi les vices « dégoûtants » l'amour ef-
fréné de la réclame?
FAUSSES NOUVELLES EN TROIS LIGNES
Quelques clauses du traité-type imposé par les
auteurs aux directeurs : Les auteurs n'auront plus
le droit d'assister à leurs répétitions.
- En raison des frais directoriaux, ils ne pour-
ront exiger plus de quatre interprètes par
pièce.
Deux décors-types: un salon et un plein air
serviront exclusivement et uniformément dans
tous les théâtres.
Dans les vaudevilles, tous les enfants devront
être du même lit, pour simplifier la mise en
scène.
v. les prix exorbitants qu'atteignent les cos-
tumes, tous les acteurs joueront, désormais, en
maillot.
♦ *
Pour combattre les tentatives de trust, il est
interdit à un auteur d'être joué dans plus d'un
théâtre à la fois.
Les directeurs auront le droit d'ajouter, dans,
les pièces qu'ils monteront, cinquante répliques
de publicité.
Nous croyons savoir que l'Association syndi-
cale des directeurs va refuser ces exigences
abusives.
NOS ARTISTES
(Stebbing, phot.)
Alice Cuerra
n'est pas seulement une de nos plus jolies artis-
tes. mais encore une des mieux douées. Possède
une voix ravissante, bien timbrée.-détaille le cou-
plet à merveille et n'ignore aucun des secrets de
la chorégraphie. A débuté il y a quatre ans à
Marigny, est partie ensuite à l'étranger où elle
a triomphé dans les grands music-halls de Lon-
dres, Berlin. Vienne. Rome, Saint-Pétersbourg, et
vient de revenir à Paris, engagée par le Moulin-
Rouge pour jouer dans Son Altesse t'Amour !, où
elle remporte chaque soir le plus vit succès.
u
ne mauvaise manœuvre.
La commission des auteurs a réparti
sur douze mois la date d'expiration des con-
trats qui lient la Société et les directeurs.
C'est une manœuvre très dangereuse, très
imprudente et très maladroite, car elle per-
met, s'ils le jugent bons, aux directeurs de
s'entendre et d'échapper à la Société en
déclarant le lock-out.
Et que feront les auteurs?.
O
ù le père a passé.
On n'a pas impunément des parents
qui font du théâtre. -
Hier; nous avons dit que les fils de MM.
Antoine, Fugère, Huguenet, entraient au
théâtre.
Voici que les jeunes filles s'y mettent
aussi.
Mlle Kéroul, que son père prénomma ro-
manesquement Sonia, va faire du théâtre.
Mais, au lieu d'écrire des pièces, elle les
interprétera.
On se rappelle que M. Henri Kéroul,
avant de devenir un célèbre vaudevilliste,
écrivit des romans très noirs et très tragi-
ques.
Telle, Mlle Sonia Kéroul commence par
jouer la tragédie.
Finira-t-elle célèbre interprète de comé-
dies gaies? -
L
a machine à contrôler.
Un inventeur vient, nous dit-on, de
trouver un appareil destiné à assurer le
contrôle automatique dans tous les théâtres,
en empêchant toute fraude. M. Mesureur a
été avisé de cette invention sensatic Jelle,
et il doit l'examiner. 1
En attendant, il se préoccupe de Je sup-
porter aux auteurs — c'est au Yins M.
Pierre Veber qui nous l'anno? „ tf- une
partie des frais du contrôle qui incombent
aujourd'hui à l'Assistance publique.
On veut décidément grever de plus en
plus l'industrie du théâtre.
Plusieurs millions à la disposition de
f l'expert Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, dia-
mants et pierres fines. Grand choix d'oc-
^QeÎAflO
Cette femme était un homme.
La question du sexe du chevalier
d'Eon, dont M. Henry Kistemaeckers nous
entretenait hier, continue à inquiéter cer-
tains de nos confrères. Disons, malgré
l'avis de notre excellent collaborateur, que
la question a été tranchée définitivement au
mois d'avril 1896, et que le sexe masculin
a été reconnu à l'ambassadeur extraordi-
naire de Louis XV:
1° D'après son extrait de baptême du
3 octobre 1728, comme garçon;
2° D'après la tenue qu'il fit, en 1735,
dans la même paroisse, où il fut baptisé,
à Tonnerre, d'un enfant dont il fut le par-
rain ;
30 D'après ses procurations données à
M. Jacquillat de Vaulavré, son parent, an-
térieurement à 1777, et dans lesquelles il
comparaît comme homme;
4° D'après la déclaration de sa mère,
morte à quatre-vingt-quatre ans, et celle
de sa nourrice, qui n'ont jamais cessé de
le considérer comme du sexe masculin;
5° D'après l'autorité du Père Elysée,
premier chirurgien de Louis XVIII, qui as-
sista à son autopsie;
6° D'après une gravure représentant son
torse. Cette gravure était, en 1820, la pro-
priété de M. Marron, pasteur protestant à
Paris;
, 1° Enfin; : d'après les certificats authenti-
ques des chirurgiens qui ont procédé à Poli-
verture de son corps.
C'était bien un hommeJ
O
n ne peut mettre les chapeaux actuels
sans être bien coiffée., ondulations,
insures, grappe de bouclettes artistique-
ment posées. La coiffure moderne est un
des gros succès de la femme élégante.
Une visite 15, rue Royale s'impose.
Georges, le célèbre coiffeur posticheur,
seul, fait des merveilles.
s
emaine de Carême, morue, pommes de
terre, privations!.
— un! moi, je âme tous les soirs cnez
Champeaux, où les plus adorables femmes
de Paris font leur Salut en mangeant la
fameuse truite saumonée du célèbre res-
taurateur du turbot sauce hollandaise ou
des filets'de sole; alors, j'attends Pâques
sans impatience!
E
n lançant leur nouvel antidérapant
ferré Gaulois, les Etablissements
Bergougnan ont montré le souci qu'ils
prennent de l'intérêt de leur clientèle. Le
nouveau Gaulois est non seulement abso-
lument antidérapant, mais le dispositif em-
ployé pour l'apposition des rivets, garan-
tit l'usure complète de ceux-ci sans qu'ils
puissent quitter l'enveloppe.
NOUVELLE A LA MAIN
N
ous avons dit que la lettre interdisant
l'accès de l'Opéra à notre collabora-
teur Vuillemin nous avait été apportée par
un petit messager.
Tout de suite après, celui-ci est parti en
rebroussant chemin; sur sa bicyclette, il
opéra un rapide virage et s'en fut reprendre
la garde dans son administration.
'< Coïncidence et stupidité!.
Le Masque de Verre.
Les c Miml Pinson 2 dans leurs danses (Ch. Biard. nhot.) 1
Hier, & Suresnes, eut lieu l'inauguration d'un monument élevé à la mémoire d'Emile Zola. T »
musique du 89. de ligne joua des fragments de « Messidor » et de « Faute de l'Abbé Mouret »
d'Adolphe Bruneau. présent à la cérémonie. Le « Conservatoire de Mimi Pinson. composé comme
on le sait de gracieuses ouvrières de Paris, fut longuement applatidi dans ses. danses. La séance
artistique se termina par l'exécution du « Chant d'Apothéose » de M. Saint-Geeoorrges de Bouhélier,
musIque de Gustave Charpentier. attf remporta un énorme sucées
La claque est supprimée !
disent les Directeurs de l'Opéra
Vive la claque !
répondent
les Chanteurs
(t La claque est supprimée », affirment
tes placards apposés dans les couloirs de
l'Opéra.
Cette décision, si ostensiblement portée
à la connaissance du public, fit, le soir de la
réouverture, une forte impression.
.On vit là une preuve de courage, un
souci de vérité, qui permettaient de bien au-
gurer de la direction nouvelle. On allait
voir des choses.
On en voit, en effet, de curieuses.
La claque est.supprimée?
Messieurs de l'Opéra, permettez-moi une
petite question, au risque d'être indiscret:
Si la claque est supprimée, comment se
fait-il. alors que nous nous trouvions l'autre
soir, à sept heures trois quarts précises, à
l'entrée de l'Opéra, une vingtaine d'habits
noirs, engagés pour la même besogne, réu-
nis autour d'un chef qui nous remit à cha-
cun un coupon de parterre, et nous donna
en ces termes de suprêmes recommanda-
tions :
« Attention au mouvement, n'est-ce pas?
Au deux. après la dernière réplique « Vous
montrer sa rigueur », PETITE SALVE!
« A la fin du deux, après l'ensemble,
BRAVOS DÉCHAÎNÉS, RAPPELS!
« Attention au trois! Après « C'est toi
qui nous trahis », PETITE SALVE !
« Après l'anathème d'Amonasro « Il
vient! moi, je suis là », GRANDE SALVE.
« Sur les derniers mots du strette final,
« O prêtre, me voilà », BRAVOS DÉCHAÎNÉS,
DEUX. TROIS RAPPELS! »
Et ainsi de suite.
La claque est supprimée, dites-vous?
Comment se fait-il alors qu'au cours de
cette soirée d'Aida, quarante battoirs vier-
ges de tous gants. programme ou lorgnet-
tes, provoquèrent ou soutinrent, aux pas-
sages indiqués, les applaudissements d'un
public plutôt mou?
La claque est supprimée?
Comment se fait-il Qu'au trois, après ces
mots : « C est toi qui nous trahis t), cotre
petite satve, couvrait la réplique â'Alâù,
surprit désagréablement nos voisins et pro-
voqua des « chut » ?
Comment cela se fait-il? Je vais'vous le
dire.
C'est tout simplement que, supprimée par
1a rlîrootinn la plamiA Q t~t~ Allaitât rptQhlie
par certains artistes, secrètement et 2 leurs
frais.' - 1 - 1
tn vente, aviez-vous cru sincèrement
supprimer les applaudissements payés? Ne
serait-ce pas plutôt peut-être l'économie des
quarante fauteuils jadis mis à la disposition
du père Sol qui vous a tentés?
D'ailleurs, pourquoi en voudriez-vous à
cette respectable institution qu'ont appré-
ciée tous vos prédécesseurs? Elle ne pré-
sente que des avantages pour tout le
monde :
1° Elle permet à des mélomanes comme
moi d'assister gratuitement aux représenta-
tions;
2° Elle donne aux chanteurs fatigués,
usés, la possibilité de souffler et reprendra
haleine après, une phrase un peu longue;
3° Elle fait parfois illusion, sinon au pu-
blic, du moins aux directeurs, et en cela
elle sert les intérêts des artistes :
40 Elle fait en tout cas illusion aux
chanteurs, et je ne vois pas pourquoi on
leur refuserait ce plaisir.
Pour toutes ces raisons et d'autres en-
core, si j'osais vous donner un conseil, je
vous dirais: Rétablissez la claque!
Oui! réinstallez dans leurs fauteuils les
quarante convaincus qui. chaque soir. fe-
ront bénéficier de leur enthousiasme tous
vos artistes et vous-mêmes, sans distinction
de personne. Cela mettra fin à l'injuste iné-
galité que crée la claque individuelle telle.
qu'elle fonctionne en ce moment; car ii est
clair que, dans l'état actueL des choses,
seuls ceux recevant des app&intemepts de
ministres peuvent se payer pour 100 ou
Î50 francs d'applaûdîssémenîs' par Moirée.
'.w.-i Ma,S', direz-vous, et ntfs placards pen
dus dàns les couloirs?
— Il ne faut pas que ces petits cart-ne
vous arrêtent! Vous les tournerez de l'autre
côté et vous écrirez dessus, en belle rondt
gothique: « La claque est rétablie: »
LE DFRNTFR RDMACW
Notre Fête d'hier soir
a mis en lumière
quelques jeunes talents
Les débutants y ont cônnu les émotions et les joies de la scène
aux côtés de leurs glorieux aînés.
Un public nombreux et vibrant avait ré-
pondu hier à notre appel en faveur des jeu-
nes artistes.
La jolie petite salle Femina était comble
de spectateurs et aussi de spectatrices dont
les toilettes claires et le sourire égayaient
délicieusement ce cadre déjà si coquet.
C'est donc bien devant le grand public
parisien qu'ont défilé les jeunes talents que
nous avions groupés et, hâtons-nous de le
dire, cette épreuve a été décisive.
Elle a démontré clairement que des ac-
teurs encore inconnus ont parfois beaucoup
de talent. Elle est pour nous un encoura-
gement et nous invite à persévérer dans la
voie où nous nous sommes engagés, cer-
tains que, nous sommes de collaborer ainsi
utilement à l'intéressante cause des jeunes.
Il nous faut d'ailleurs remercier très cha-
leureusement les grands artistes qui ont
prêté spontanément leur généreux concours
à cette tentative.
Nous savions déjà quelle solidarité unit,
dans le monde des théâtres, les aînés à
leurs cadets. Nulle part la lutte inévitable
des intérêts n'est moins âpre et moins fé-
roce, et le joli geste de Dranem. de Mayol
et de tant d'autres venus, à notre appel,
prêter à leurs jeunes camarades l'appui de
leur talent consacré, en est une nouvelle
preuve..
Quant à Tauffenberger, il a voulu venir
faire constater par ses jeunes camarades
qu'il était hors d'état — ah! la fâcheuse
grippe! - de leur apporter l'appui de son
talent.
C'est vraiment le plus fin et le plus puis-
sant en même temps des fantaisistes, que
notre Dranem. On ne se lasse pas de ses
mimiques et de ses gestes qui provoquent
infailliblement la plus folle hilarité par les
moyens les plus simples et les plus dis-
crets..
Il avait, avec une charmante modestie,
accepté de commencer la soirée. Il a fait
entendre quelques-unes de ses plus célè-
bres chansons, comme L'Art culinaire et
La Mère du Père, que salua une longue
ovation.
Et Mayol ! Avec quel art charmant, sa-
vant. souple et séduisant il a fait applaudir
quelques jolis couplets! C'est une joie que
d'entendre détailler aussi savoureusement
la romance que le manque de talent des
interprètes avait laissée tomber dans un
long discrédit.
Le public, enthousiasmé par le talent
avec lequel il avait su nuancer Le Prin-
temps chante, l'a obligé, par ses bravos,.à
venir chanter encore Les Mains de fem-
mes, Propos du Dimanche et Petite Chan-
son anglaise, qui lui valurent'de nouveaux
et prolongés applaudissements.
M. Gosse, « le joyeux troupier », a mis
l'assistance en joie par sa fantaisie origi-
nale et parfaitement naturelle. Le Cheval
vapeur et Le Troupier ennuyé ont notam-
ment réjoui le public.
Un des plus gros succès de la représen-
tation a été pour Mme Boyer de Lafory
dans Plaisir d'amour et dans L'Attente, de
Saint-Saëns. Mme Boyer de Làfory n est
pas seulement douée d'une voix merveil-
leuse, elle chante avec une âme et une
science musicale tout à fait rares.
La Belle Olido, accompagnée par M. Ar-
daillon, a dansé quelques pas espagnols de
beaucoup de caractère. f -
Mme Raucet-Bhnès: la fine chanteuse de
genre, a chanté avec un grand charme La
Dentelière du Roi, de J. Clérice, et La
Bonne Fille, une exquise vieille chanson
de Louis Urgel.
La grâce ingénue avec laquelle Mlle Li-
liann Greuze a dit La Rançon du Baiser
de Jean Rameau, et Le Bonnet de Suzon,
de Henri de-Fleurigny, a séduit tous les
spectateurs.
A coté de ces admirables artistes, nos
jeunes recrues ont fait, dans l'ensemble,
excellente figure. Quelques-uns étaient
bien un pèu intimidés par le trac, mais tous
ont montré de fort intéressantes qualités et
plusieurs ont fait preuve d'un talent déjà
très complet
Mlle Y. Forestier, une jolie et très jeune
demoiselle brune, a montré, par sa parfaite
articulation et par sa spirituelle diction,
qu'elle avait su mettre à profit les excellents
conseils de son maître, M. DavrignY. t
Mlle Rostagni, fort bien accompagnée
par Mlle Léger, a interprété de la façon la
plus intéressante un solo de violon. Cette
jeune virtuose possède du style et de l'âme.
Son audition fut une des meilleures de la
soirée.
M. Albert Dieudonné, le petit-fils du
grand comédien, a dit avec émotion Un Se-
cret, d'Eugène Manuel.
Mlle Morgeot, élève de Mme Tasma, le
savant professeur, a chanté avec une loua-
ble simplicté la romance de Mignon.
Mme Le Floch, dans deux jolis airs de
M. de Clynsen, Aimante et La Jeune Bohé-
mienne, très obligeamment accompagnés
Par! auteur, a prouvé de sérieuses qualités.
M. D. Suarès, malgré un léger accent,
a obtenu un vif succès dans Lucie, d'Alfred
de Musset.
M. Arnold, qui a déjà beaucoup d'auto-
rité, a dit d'une belle voix et avec pittores-
que et puissance L'Holocauste, de Leconte
de Ii«l*
I* ttnmtro : S ctntinuts - - -
Lundi 13 Avril 1908.
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSK!
RÉDACTION & ADMINISTRATION s
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN t SOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 W
,,' RtDACTION ci ADM!/USTRATION:
-
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UN AN 0 mois
Faris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a 20 f
Méditation en sortant
DU
Concours Hippique
En ce siècle où les religions s'étei-
gnent et où la foi disparaît, il est bien
doux de constater que certaines supers-
titions, néanmoins, durent encore. Par
exemple, nous avons la passion, la fu-
reur, la manie, le respect mystique de
:e qu'on nomme au théâtre la mise en
scène. Ah ! qui n'a vu les visages deve-
nir graves et les voix solennelles quand
on vient à prononcer ce seul mot: la
mise en scène! a Cet Untel n'y entend
rien! » s'écrient les amateurs avec dé-
goût. Ou bien: « Cet Untel est inouï!
C'est un évocateur! C'est une fée!. »
Dans les deux cas, les uns et les autres
éprouvent un divin respect pour Untel,
chargé d'une œuvre aussi mystérieuse-
ment prestigieuse et difficile que de
veiller à la figuration et à l'ornementa-
tion d'une scène de théâtre. Toutefois,
ils le considèrent tantôt comme la lu-
mière même du Paradis, et tantôt le
traitent comme ie dernier des derniers
ainsi que les lazzaroni de Naples en
usent avec leur saint patron, selon que
le macaroni fut bon, la veille, ou qu'au
contraire, il fut mal cuit.
Et pourtant, vous savez bien, nous
savons bien tous que, surtout en ce qui
concerne les décors, la mise en scène
est une puérile utopie. Le moyen, au
théâtre, de conserver l'ombre d'une il-
lusion! Passe encore, si l'on nous mon-
tre un salon, une galerie, une pièce
d'apparat. Pourtant, dès qu'il s'agit
seulement d'une chambre à coucher,
voilà déjà que cela va moins bien; c'est
tout à fait comique, si « l'atmosphère »
à reconstituer est celle d'une chau-
mière; mais si l'action se passe au de-
hors, alors il faut une charité vraiment
angélique pour vouloir bien être dupe
des décors. Voyons, là, franchement,
aurez-vous iamais eu QuelQue sincère
impression de réalité devant ces pierres
de toile peinte, ou devant ces arbres,
ceux-ci fussent-ils innombrables, dessi-
nés non moins qu'éclairés à merveille,
mais dont pas une feulle, hélas! ne re-
mue, cependant que, par contre, les
champs, les palais ou les villes qui se
trouvent dans le fond ondulent, molle-
1 ment animés par un charmant zéphyr?
Enfantillage! La méthode du théâtre
classique, où des écriteaux placés ça et
là portaient ces simples mots: Forêt,
Solitude affreuse, Bocage murmurant,
Prairie en fleurs, cette méthode témoi-
gnait d'un goût très délicat. Lorsqu'il
me fut donné d'assister au Roi Lear,
une coïncidence voulut que j'eusse pré-
cisément passé l'après-midi dans une fo-
rêt de pins vénérables — la forêt d'Er-
menonville — qu'avaient secouée tout
ce jour-là des rafales terribles de vent.
La plainte émouvante et les immenses
hurlements des futaies blessées m'em-
plissaient encore les oreilles. En enten-
dant les chétives pétarades et les petits
courants d'air qu'on lâchait dans la
coulisse pendant que le roi Lear se pro-
menait sous la tempête, un rire invin-
cible me saisit, l'irrespect pénétra dans
mon âme, et je ne compris plus un mot
à Shakespeare, grâce, sans doute, à ce
tapage inconvenant qui avait lieu der-
rière les portant?. Fragilité des opinions
humaines !
Or, tandis que nous taisons tant a et-
forts enfantins et bien inutiles pour es-
sayer gauchement d'atteindre, Dar les
cartonnages et les « chichis » du décor,
à l'illusion de la vérité, en revanche
nous ne sommes guère difficiles, dans
certains cas, quand il s'agit des inter-
prètes. Nous leur passons parfois toutes
les invraisemblances, tous {es clichés,
toutes les vieilleries. Un exemple: le
bon ton.
Qui n'a remarqué la voix extraordi-
naire, soit impertinente, soit hautaine et
comme écœurée, soit glaciale et d'une
articulation implacable, la bouche en
derrière de poule, ou bien cachant mal
une ironie diaboliquement discrète, les
gestes mesurés; puis, chez les hommes,
une certaine façon de retirer leurs gants
avec une lenteur outrageante, de les
rouler, de les jeter nonchalamment sur
un guéridon ou sur une cheminée, que
sais-je!. autant d'attitudes tradition-
nelles enfin qui signifient: « Attention!
je suis le vieux marquis, la blanche
douairière, le jeune Herbert ou une
dame très. très distinguée. Je représente
dans la pièce les belles manières, le bon
ton. » Ainsi Chochotte, dans Educa-
tion de prince, quand elle disait : « Il ne
fallait pas que Son Altesse se déran-
geasse.
Erreurs que tout cela. Un petit tour
d:une demi-heure au Concours Hippi-
que, en ce moment même, suffit à dé-
montrer, entre autres choses, que si
l'allure naturelle du cheval est le galop,
l'attitude naturelle de la bonne société
semble être le courroux. Ce n'est pas
d'un air spirituellement insolent ou aris-
tocratiquement réservé que nos musca-
dins et nos merveilleuses traversent la
Piste pour gagner les tribunes, mais
bien avec une figure désagréable, labo-
rieusement dédaigneuse, raide, mal-
veillante, leur figure « collection de
guerre » enfin.
Ensuite, dès qu'ils se sont rejoints,
dès qu'ils se serrent la main et bavar-
dent, croyez-vous qu'ils retrouvent les
grâces et les façons du maréchal de Ri-
chelieu se promenant au Palais-Royal?,
Vous plaisantez! Ilr ont bien trop peur
de paraître « poseurs o. Ce mot les ter-
rifie. C'est tout ce qu'il y a de plus chic
que de n'être pas «poseur». Et pour
atteindre à cet adorable idéal, les uns ne
font pas un geste, ne bougent pas, res-
tent gourds comme des soliveaux, à
l'anglaise; les autres, les plus raffinés,
— les femmes surtout — affectent en-
tre eux et entre elles une allure va-
comme-je-te-pousse et à la bonne fran-
quette, et allez donc!. C'est dégoû-
tant.
Ce doit être aussi pour cette raison,
et dans la même crainte d'éviter toute
« pose » que les personnes distinguées
parlent si mal. Ecoutez-les: elles ne sa-
vent ni finir leurs phrases, ni éviter les
plus grossières fautes de français. Leur
embarras de langage va jusqu'au ânon-
nement, jusqu'aux onomatopées infor-
mes ; leur prononciation est vicieuse,
vulgaire, ils disent : quéqu'un, qué-
qu' chose, su' l' pavé, j' m'en rappelle,
du trèf' pour du trèfle, j'en ai pus pour
je n'en ai plus, qu'on voille pour qu'on
voie, etc. Bref, quiconque chercherait
à définir le bon ton,, serait tout d'abord
frappé par ceci, à savoir qu'il est très
mauvais.
Les acteurs feraient bien mieux de ne
pas tant fréquenter le monde littéraire,
qui est le seul où l'on sache encore vi-
vre et parler, le seul où il n'y ait pas
que des paysans. Ils seraient moins ten-
tés de se tromper, s'ils allaient voir
d'un peu plus près la Heur des pois.
Mais ils n'en feront rien. Ils conti-
nueront à travestir à leur façon les gens
du bel air, et ils auront bien raison
puisque tout le monde est content, et
puisque, en entendant la duchesse pla-
cer des imparfaits du subjonctif, ou en
voyant le petit vidame mettre un poing
sur la hanche en s'accoudant au dos
d'un fauteuil, le public applaudit et
trouve ça exquis' - pardon esquis!
Marcel BOULENGER.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Silentium
Tandis que, pour les lettrés ètlesar-
tistes, M. Bérenger s'efforce dé- sup-
primer la seule Uljtatitâ de retiàssancè
mtmquè qm Fbn'ntf fàttë m cours âr tes
dernières années, M. Lépine ne reste pas
inactit. il se préoccupe des faubourgs et
vient d'exécuter, d'un trait de plume, les
orgues de Barberi.- Comme cela, nous se-
rons enfin à peu près tranquilles. C'était,
en effet, la seule distraction gratuite et
imprévue qui nous restait, la seule qui, en
quelques minutes, parvenait encore à con-
soler, mieux que ne l'auraient fait tous les
discours, des maisons entières habitées par
des gens pauvres ou non qu'accablent les
ennuis de la vie quotidienne.
Il semble cependant que s'il était une
seule chose que l'administration eût dû en-
couraget, c'était l'industrie des chanteurs
ambulants et des joueurs d'orgue. Evidem-
ment, c'était moins luxueux que les cir-
ques et les théâtres que les gouvernements
anciens mettaient à la disposition du peu-
ple, mais étant donné les conquêtes de la
démocratie, l'orgue de Barberi, comparé
au Colisée, représentait assez bien le pro-
grès accompli en ce sens.
Je comprends d'autant moins la mesure
prise par M. Lépine que, de l'aveu de tous
les romans feuilletons, les joueurs d'orgue,
tout en égrenant le Beau Danube bleu,
servaient d'indicateurs à la police. Faut-il
donc voir, en cette affaire, une mesure
budgétaire, une mise à la retraite par re-
trait d'emploi? Faut-il croire plutôt que
cette suppression tut décidée sur la plainte
de quelques apaches influents que ces sen-
sibleries pleurardes agaçaient dans l'exer-
cice de leur profession? La question de-
meure mystérieuse.
Nous nous consolerons comme nous
pourrons en écoutant la seule musique que
nous laisse l'administration: celle du bou-
tonnage des travées du Métropolitain avec
l'accompagnement de' basse des autobus.
La vie parisienne devient, chaque jour,
plus attrayante et plus gaie.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à la Comédie-Française, pre-
mière représentation de Simone, pièce en
trois actes, de M. Brieux.
On commencera à huit heures trois
quarts, par Les Fresnay.
Cet après-midi, à deux heures, au théâ-
tre des Arts, première représentation de
La Fille de Pilate, pièce en trois actes, en
vp.m de M. René Fauchois. 1
u
ne lettre de Richard Strauss.
Le compositeur de Salomé a une
aent contre les Américains, L.c~ icpicseu-
tations de son œuvre au New-York Metro-
politan Opéra House furent, on s'en sou-
vient, brusquement interrompues, parce que
le puritanisme américain avait été révolté
par la représentation d'un épisode biblique
Strauss trouva, ces jours-ci, l'occasion d'une
revanche. Une association germano-améri-
caine lui ayant demandé de lui adresser,
par patriotisme, une œuvre inédite, il refusa
par ce billet, où il faisait allusion à l'inter-
diction de Salomé :
« Les vices qui me paraissent les plus
dégoûtants, ce sont le manque de talent et
l'hypocrisie. A quoi servent les trésors d'art
de l'Europe à la belle Amérique, si l'esprit
dont ils sont une émanation demeure l'a-
panage du vieux monde? »
Les journaux américains sont furieux de
ce blâme de la mentalité américaine. Ils
ont tort. Pour une fois, Strauss a donné la
note juste. Mais pourquoi n'a-t-il pas rangé
parmi les vices « dégoûtants » l'amour ef-
fréné de la réclame?
FAUSSES NOUVELLES EN TROIS LIGNES
Quelques clauses du traité-type imposé par les
auteurs aux directeurs : Les auteurs n'auront plus
le droit d'assister à leurs répétitions.
- En raison des frais directoriaux, ils ne pour-
ront exiger plus de quatre interprètes par
pièce.
Deux décors-types: un salon et un plein air
serviront exclusivement et uniformément dans
tous les théâtres.
Dans les vaudevilles, tous les enfants devront
être du même lit, pour simplifier la mise en
scène.
v. les prix exorbitants qu'atteignent les cos-
tumes, tous les acteurs joueront, désormais, en
maillot.
♦ *
Pour combattre les tentatives de trust, il est
interdit à un auteur d'être joué dans plus d'un
théâtre à la fois.
Les directeurs auront le droit d'ajouter, dans,
les pièces qu'ils monteront, cinquante répliques
de publicité.
Nous croyons savoir que l'Association syndi-
cale des directeurs va refuser ces exigences
abusives.
NOS ARTISTES
(Stebbing, phot.)
Alice Cuerra
n'est pas seulement une de nos plus jolies artis-
tes. mais encore une des mieux douées. Possède
une voix ravissante, bien timbrée.-détaille le cou-
plet à merveille et n'ignore aucun des secrets de
la chorégraphie. A débuté il y a quatre ans à
Marigny, est partie ensuite à l'étranger où elle
a triomphé dans les grands music-halls de Lon-
dres, Berlin. Vienne. Rome, Saint-Pétersbourg, et
vient de revenir à Paris, engagée par le Moulin-
Rouge pour jouer dans Son Altesse t'Amour !, où
elle remporte chaque soir le plus vit succès.
u
ne mauvaise manœuvre.
La commission des auteurs a réparti
sur douze mois la date d'expiration des con-
trats qui lient la Société et les directeurs.
C'est une manœuvre très dangereuse, très
imprudente et très maladroite, car elle per-
met, s'ils le jugent bons, aux directeurs de
s'entendre et d'échapper à la Société en
déclarant le lock-out.
Et que feront les auteurs?.
O
ù le père a passé.
On n'a pas impunément des parents
qui font du théâtre. -
Hier; nous avons dit que les fils de MM.
Antoine, Fugère, Huguenet, entraient au
théâtre.
Voici que les jeunes filles s'y mettent
aussi.
Mlle Kéroul, que son père prénomma ro-
manesquement Sonia, va faire du théâtre.
Mais, au lieu d'écrire des pièces, elle les
interprétera.
On se rappelle que M. Henri Kéroul,
avant de devenir un célèbre vaudevilliste,
écrivit des romans très noirs et très tragi-
ques.
Telle, Mlle Sonia Kéroul commence par
jouer la tragédie.
Finira-t-elle célèbre interprète de comé-
dies gaies? -
L
a machine à contrôler.
Un inventeur vient, nous dit-on, de
trouver un appareil destiné à assurer le
contrôle automatique dans tous les théâtres,
en empêchant toute fraude. M. Mesureur a
été avisé de cette invention sensatic Jelle,
et il doit l'examiner. 1
En attendant, il se préoccupe de Je sup-
porter aux auteurs — c'est au Yins M.
Pierre Veber qui nous l'anno? „ tf- une
partie des frais du contrôle qui incombent
aujourd'hui à l'Assistance publique.
On veut décidément grever de plus en
plus l'industrie du théâtre.
Plusieurs millions à la disposition de
f l'expert Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, dia-
mants et pierres fines. Grand choix d'oc-
^QeÎAflO
Cette femme était un homme.
La question du sexe du chevalier
d'Eon, dont M. Henry Kistemaeckers nous
entretenait hier, continue à inquiéter cer-
tains de nos confrères. Disons, malgré
l'avis de notre excellent collaborateur, que
la question a été tranchée définitivement au
mois d'avril 1896, et que le sexe masculin
a été reconnu à l'ambassadeur extraordi-
naire de Louis XV:
1° D'après son extrait de baptême du
3 octobre 1728, comme garçon;
2° D'après la tenue qu'il fit, en 1735,
dans la même paroisse, où il fut baptisé,
à Tonnerre, d'un enfant dont il fut le par-
rain ;
30 D'après ses procurations données à
M. Jacquillat de Vaulavré, son parent, an-
térieurement à 1777, et dans lesquelles il
comparaît comme homme;
4° D'après la déclaration de sa mère,
morte à quatre-vingt-quatre ans, et celle
de sa nourrice, qui n'ont jamais cessé de
le considérer comme du sexe masculin;
5° D'après l'autorité du Père Elysée,
premier chirurgien de Louis XVIII, qui as-
sista à son autopsie;
6° D'après une gravure représentant son
torse. Cette gravure était, en 1820, la pro-
priété de M. Marron, pasteur protestant à
Paris;
, 1° Enfin; : d'après les certificats authenti-
ques des chirurgiens qui ont procédé à Poli-
verture de son corps.
C'était bien un hommeJ
O
n ne peut mettre les chapeaux actuels
sans être bien coiffée., ondulations,
insures, grappe de bouclettes artistique-
ment posées. La coiffure moderne est un
des gros succès de la femme élégante.
Une visite 15, rue Royale s'impose.
Georges, le célèbre coiffeur posticheur,
seul, fait des merveilles.
s
emaine de Carême, morue, pommes de
terre, privations!.
— un! moi, je âme tous les soirs cnez
Champeaux, où les plus adorables femmes
de Paris font leur Salut en mangeant la
fameuse truite saumonée du célèbre res-
taurateur du turbot sauce hollandaise ou
des filets'de sole; alors, j'attends Pâques
sans impatience!
E
n lançant leur nouvel antidérapant
ferré Gaulois, les Etablissements
Bergougnan ont montré le souci qu'ils
prennent de l'intérêt de leur clientèle. Le
nouveau Gaulois est non seulement abso-
lument antidérapant, mais le dispositif em-
ployé pour l'apposition des rivets, garan-
tit l'usure complète de ceux-ci sans qu'ils
puissent quitter l'enveloppe.
NOUVELLE A LA MAIN
N
ous avons dit que la lettre interdisant
l'accès de l'Opéra à notre collabora-
teur Vuillemin nous avait été apportée par
un petit messager.
Tout de suite après, celui-ci est parti en
rebroussant chemin; sur sa bicyclette, il
opéra un rapide virage et s'en fut reprendre
la garde dans son administration.
'< Coïncidence et stupidité!.
Le Masque de Verre.
Les c Miml Pinson 2 dans leurs danses (Ch. Biard. nhot.) 1
Hier, & Suresnes, eut lieu l'inauguration d'un monument élevé à la mémoire d'Emile Zola. T »
musique du 89. de ligne joua des fragments de « Messidor » et de « Faute de l'Abbé Mouret »
d'Adolphe Bruneau. présent à la cérémonie. Le « Conservatoire de Mimi Pinson. composé comme
on le sait de gracieuses ouvrières de Paris, fut longuement applatidi dans ses. danses. La séance
artistique se termina par l'exécution du « Chant d'Apothéose » de M. Saint-Geeoorrges de Bouhélier,
musIque de Gustave Charpentier. attf remporta un énorme sucées
La claque est supprimée !
disent les Directeurs de l'Opéra
Vive la claque !
répondent
les Chanteurs
(t La claque est supprimée », affirment
tes placards apposés dans les couloirs de
l'Opéra.
Cette décision, si ostensiblement portée
à la connaissance du public, fit, le soir de la
réouverture, une forte impression.
.On vit là une preuve de courage, un
souci de vérité, qui permettaient de bien au-
gurer de la direction nouvelle. On allait
voir des choses.
On en voit, en effet, de curieuses.
La claque est.supprimée?
Messieurs de l'Opéra, permettez-moi une
petite question, au risque d'être indiscret:
Si la claque est supprimée, comment se
fait-il. alors que nous nous trouvions l'autre
soir, à sept heures trois quarts précises, à
l'entrée de l'Opéra, une vingtaine d'habits
noirs, engagés pour la même besogne, réu-
nis autour d'un chef qui nous remit à cha-
cun un coupon de parterre, et nous donna
en ces termes de suprêmes recommanda-
tions :
« Attention au mouvement, n'est-ce pas?
Au deux. après la dernière réplique « Vous
montrer sa rigueur », PETITE SALVE!
« A la fin du deux, après l'ensemble,
BRAVOS DÉCHAÎNÉS, RAPPELS!
« Attention au trois! Après « C'est toi
qui nous trahis », PETITE SALVE !
« Après l'anathème d'Amonasro « Il
vient! moi, je suis là », GRANDE SALVE.
« Sur les derniers mots du strette final,
« O prêtre, me voilà », BRAVOS DÉCHAÎNÉS,
DEUX. TROIS RAPPELS! »
Et ainsi de suite.
La claque est supprimée, dites-vous?
Comment se fait-il alors qu'au cours de
cette soirée d'Aida, quarante battoirs vier-
ges de tous gants. programme ou lorgnet-
tes, provoquèrent ou soutinrent, aux pas-
sages indiqués, les applaudissements d'un
public plutôt mou?
La claque est supprimée?
Comment se fait-il Qu'au trois, après ces
mots : « C est toi qui nous trahis t), cotre
petite satve, couvrait la réplique â'Alâù,
surprit désagréablement nos voisins et pro-
voqua des « chut » ?
Comment cela se fait-il? Je vais'vous le
dire.
C'est tout simplement que, supprimée par
1a rlîrootinn la plamiA Q t~t~ Allaitât rptQhlie
par certains artistes, secrètement et 2 leurs
frais.' - 1 - 1
tn vente, aviez-vous cru sincèrement
supprimer les applaudissements payés? Ne
serait-ce pas plutôt peut-être l'économie des
quarante fauteuils jadis mis à la disposition
du père Sol qui vous a tentés?
D'ailleurs, pourquoi en voudriez-vous à
cette respectable institution qu'ont appré-
ciée tous vos prédécesseurs? Elle ne pré-
sente que des avantages pour tout le
monde :
1° Elle permet à des mélomanes comme
moi d'assister gratuitement aux représenta-
tions;
2° Elle donne aux chanteurs fatigués,
usés, la possibilité de souffler et reprendra
haleine après, une phrase un peu longue;
3° Elle fait parfois illusion, sinon au pu-
blic, du moins aux directeurs, et en cela
elle sert les intérêts des artistes :
40 Elle fait en tout cas illusion aux
chanteurs, et je ne vois pas pourquoi on
leur refuserait ce plaisir.
Pour toutes ces raisons et d'autres en-
core, si j'osais vous donner un conseil, je
vous dirais: Rétablissez la claque!
Oui! réinstallez dans leurs fauteuils les
quarante convaincus qui. chaque soir. fe-
ront bénéficier de leur enthousiasme tous
vos artistes et vous-mêmes, sans distinction
de personne. Cela mettra fin à l'injuste iné-
galité que crée la claque individuelle telle.
qu'elle fonctionne en ce moment; car ii est
clair que, dans l'état actueL des choses,
seuls ceux recevant des app&intemepts de
ministres peuvent se payer pour 100 ou
Î50 francs d'applaûdîssémenîs' par Moirée.
'.w.-i Ma,S', direz-vous, et ntfs placards pen
dus dàns les couloirs?
— Il ne faut pas que ces petits cart-ne
vous arrêtent! Vous les tournerez de l'autre
côté et vous écrirez dessus, en belle rondt
gothique: « La claque est rétablie: »
LE DFRNTFR RDMACW
Notre Fête d'hier soir
a mis en lumière
quelques jeunes talents
Les débutants y ont cônnu les émotions et les joies de la scène
aux côtés de leurs glorieux aînés.
Un public nombreux et vibrant avait ré-
pondu hier à notre appel en faveur des jeu-
nes artistes.
La jolie petite salle Femina était comble
de spectateurs et aussi de spectatrices dont
les toilettes claires et le sourire égayaient
délicieusement ce cadre déjà si coquet.
C'est donc bien devant le grand public
parisien qu'ont défilé les jeunes talents que
nous avions groupés et, hâtons-nous de le
dire, cette épreuve a été décisive.
Elle a démontré clairement que des ac-
teurs encore inconnus ont parfois beaucoup
de talent. Elle est pour nous un encoura-
gement et nous invite à persévérer dans la
voie où nous nous sommes engagés, cer-
tains que, nous sommes de collaborer ainsi
utilement à l'intéressante cause des jeunes.
Il nous faut d'ailleurs remercier très cha-
leureusement les grands artistes qui ont
prêté spontanément leur généreux concours
à cette tentative.
Nous savions déjà quelle solidarité unit,
dans le monde des théâtres, les aînés à
leurs cadets. Nulle part la lutte inévitable
des intérêts n'est moins âpre et moins fé-
roce, et le joli geste de Dranem. de Mayol
et de tant d'autres venus, à notre appel,
prêter à leurs jeunes camarades l'appui de
leur talent consacré, en est une nouvelle
preuve..
Quant à Tauffenberger, il a voulu venir
faire constater par ses jeunes camarades
qu'il était hors d'état — ah! la fâcheuse
grippe! - de leur apporter l'appui de son
talent.
C'est vraiment le plus fin et le plus puis-
sant en même temps des fantaisistes, que
notre Dranem. On ne se lasse pas de ses
mimiques et de ses gestes qui provoquent
infailliblement la plus folle hilarité par les
moyens les plus simples et les plus dis-
crets..
Il avait, avec une charmante modestie,
accepté de commencer la soirée. Il a fait
entendre quelques-unes de ses plus célè-
bres chansons, comme L'Art culinaire et
La Mère du Père, que salua une longue
ovation.
Et Mayol ! Avec quel art charmant, sa-
vant. souple et séduisant il a fait applaudir
quelques jolis couplets! C'est une joie que
d'entendre détailler aussi savoureusement
la romance que le manque de talent des
interprètes avait laissée tomber dans un
long discrédit.
Le public, enthousiasmé par le talent
avec lequel il avait su nuancer Le Prin-
temps chante, l'a obligé, par ses bravos,.à
venir chanter encore Les Mains de fem-
mes, Propos du Dimanche et Petite Chan-
son anglaise, qui lui valurent'de nouveaux
et prolongés applaudissements.
M. Gosse, « le joyeux troupier », a mis
l'assistance en joie par sa fantaisie origi-
nale et parfaitement naturelle. Le Cheval
vapeur et Le Troupier ennuyé ont notam-
ment réjoui le public.
Un des plus gros succès de la représen-
tation a été pour Mme Boyer de Lafory
dans Plaisir d'amour et dans L'Attente, de
Saint-Saëns. Mme Boyer de Làfory n est
pas seulement douée d'une voix merveil-
leuse, elle chante avec une âme et une
science musicale tout à fait rares.
La Belle Olido, accompagnée par M. Ar-
daillon, a dansé quelques pas espagnols de
beaucoup de caractère. f -
Mme Raucet-Bhnès: la fine chanteuse de
genre, a chanté avec un grand charme La
Dentelière du Roi, de J. Clérice, et La
Bonne Fille, une exquise vieille chanson
de Louis Urgel.
La grâce ingénue avec laquelle Mlle Li-
liann Greuze a dit La Rançon du Baiser
de Jean Rameau, et Le Bonnet de Suzon,
de Henri de-Fleurigny, a séduit tous les
spectateurs.
A coté de ces admirables artistes, nos
jeunes recrues ont fait, dans l'ensemble,
excellente figure. Quelques-uns étaient
bien un pèu intimidés par le trac, mais tous
ont montré de fort intéressantes qualités et
plusieurs ont fait preuve d'un talent déjà
très complet
Mlle Y. Forestier, une jolie et très jeune
demoiselle brune, a montré, par sa parfaite
articulation et par sa spirituelle diction,
qu'elle avait su mettre à profit les excellents
conseils de son maître, M. DavrignY. t
Mlle Rostagni, fort bien accompagnée
par Mlle Léger, a interprété de la façon la
plus intéressante un solo de violon. Cette
jeune virtuose possède du style et de l'âme.
Son audition fut une des meilleures de la
soirée.
M. Albert Dieudonné, le petit-fils du
grand comédien, a dit avec émotion Un Se-
cret, d'Eugène Manuel.
Mlle Morgeot, élève de Mme Tasma, le
savant professeur, a chanté avec une loua-
ble simplicté la romance de Mignon.
Mme Le Floch, dans deux jolis airs de
M. de Clynsen, Aimante et La Jeune Bohé-
mienne, très obligeamment accompagnés
Par! auteur, a prouvé de sérieuses qualités.
M. D. Suarès, malgré un léger accent,
a obtenu un vif succès dans Lucie, d'Alfred
de Musset.
M. Arnold, qui a déjà beaucoup d'auto-
rité, a dit d'une belle voix et avec pittores-
que et puissance L'Holocauste, de Leconte
de Ii«l*
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