Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-10-04
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 octobre 1907 04 octobre 1907
Description : 1907/10/04 (A1,N4). 1907/10/04 (A1,N4).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645302c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
--;i.
Première Annee. — N° 4.
Le Numéro : 5 centimes
1
Vendredi 4 Octobrt t 90'-.
- ■ -v
.--.. ■
: Rédacteur en Chef 0. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard. Poissonnière, PARIS
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Adresse Télégraphique : COMŒDIA»PARIS
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4 UN AN 6 MO.'S
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RÉDACTION & ADMINISTRATION
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UN Atè S MOTT
Pans et Départements 24 f 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
",
Souvenirs
d'Odéonie
antique
- Henri quatre! qu'est-ce que c'est
que çà, Henri quatre? Qui est-ce qui
s'occupe d'Henri quatre, en ce moment?
qui le connaît?
C'est par cette bordée de clameurs
que Ginisty accueillit notre abordage,
quand mon ami Maurice Soulié et moi,
lui apportâmes notre Roi Galant.
Il aiouta :
— Moi! tout ce qui précède le dix-
huitième siècle ne m'intéresse pas!
Ginisty se calomniait. Ginisty est un
érudit, voir un chercheur de documents,
et rien de ce qui touche à l'histoire fran-
çaise ne le laisse indifférent.
Mais Ginisty est économe; et il n'y
avait pas de costumes Henri quatre dans
le magasin des costumes de l'Odéon.
Alors, n'est-ce pas? la pièce pouvait être
un chef-d'œuvre. Ce n'est pas en enri-
- chissant les tailleurs qu'une direction
joint les deux bouts !
D'ailleurs, quand les répétitions eu-
rent tout de même commencé, c'est sur
la question costumes que s'engagèrent
les.premières escarmouches.
- Ils avaient des modes ridicules, en
ce temps-là ! vitupérait, chaque après-mi-
di, Ginisty. Cette culotte à pipe, tenez!
c'est ridicule ! c'est odieux!
Culotte à pipe!
J'avais regardé des tableaux, des des-
sins, des albums entiers; et cette injure
de « culotte à pipe», infligée au vête-
ment inférieur des contemporains du
Vert Galant, me demeurait incompré-
hensible.
Je demandai à Ginisty :
—- Mais enfin! qu'est-ce que vous en-
tendez par « culotte à pipe ! »
Il leva vers le ciel et les. justes dieux
des bras indignés et répondit :
— « La culotte à pipe? mais c'est cette
ignoble culotte qu'ils portaient, ces gens-
là! cette culotte, enfin! cette culotte à
£ipe? quoi !
Je n'insistai point. La feue élégance
des débuts du dix-septième siècle portait
simplement la peine de n'être point
représentée dans les penderies du
deuxième Théâtre-Français !
Je ne voudrais pas qu'on prît ce petit
fragment de souvenirs pour un mauvais
procédé à l'égard du prédécesseur d'An-
toine. J'ai gardé, au contraire, de Gi-
nisty directeur, l'impression d'un lettré
très avisé, de bon conseil et de relations
exquises. Seulement, qu'il était éco-
nome, cet Arverne ! et quelles drôles
d'idées il avait parfois!
Ainsi, lors de la distribution des rôles,
quand il s'agit de choisir laquelle des
Pensionnaires de l'Odéon incarnerait
Charlotte de Montmorency, princesse de
Condé, une toute jeune petite héroïne de
dix-sept ans, frêle et blonde, j'avais de-
mandé Mlle Sylvie.
Ginisty refusa net. Mlle Sylvie venait
de jouer Y Absent, de Mitchell. On ne
* pouvait pourtant pas la mettre à toutes
les sauces !
- — Qui me proposez-vous, alors?
— Gilda Darthy !
— Mais elle est très brune!
— Elle mettra une perruque.
;— Mais elle n'est pas spécialement
tfiince ! Au contraire!
— Elle serrera son coreet !
- Elle n'a pas les yeux bleus.
- Elle se maquillera en conséquence.
- Enfin, toute jeune et belle femme
qu'elle est, elle n'a pas l'air d'avoir dix-
sept ans !
— Eh bien, voilà! comme c'est sim-
pIe! conclut Ginisty avec autorité; vous
supprimerez dans vos vers tous ceux
qui ont trait à la couleur des yeux et des
cheveux, au tour de taille et aux dix-sept
ans de Charlotte de Montmorency ! Et ça
ira très bien.
— Mais, pourtant, gémis-je, Charlotte
de Montmorency a existé telle qu'elle
était. Vous ne ferez pas interpréter un
personnage précisément par son con-
traste vivant! Il y a l'histoire.
— Il y a les histoires que vous me
cherchez! bougonna Ginisty. Mais il
Rnit, à ma prière, par me donner
Mlle Sylvie.
Tout s'arrange! comme dit Capus.
Il y eut aussi l'anecdote\de la toile
de fond. Au quatrième acte du Roi Ga-
lant, la scène se déroule au Louvre,
dans le cabinet du roi. A un moment,
la fenêtre du fond doit s'ouvrir à cause
d'une tirade sur Paris - mais cela,
c'est de la manique, je passe! Or, la
, première fois qu'on équipa cette fa-
meuse toile de fond, je constatai qu'elle
représentait une vue,sur la Seine, avec
toute la pointe de l'île de la Cité, Notre-
Dame, etc., etc. Or, jamais, d'aucune
Croisée du Louvre d'Henri quatre, on
n'a pu apercevoir ce panorama.
Le décor était un ancien décor des
Truands, je crois, et vous pensez si
Ginisty était satisfait de le ré-utiiiser !).
A nion objection topographique, il ré-
torqua froidement:
— Eh bien! on n'ouvrira pas la fenê-
tre, voilà tout!
- Alors, ce n'est pas la peine de
mettre une toile de fond!
En effet, dans ce cas-là, ce n'était
plus mon texte qu'il fallait changer,
c'était l'emplacement du Louvre! La
fenêtre ne fut pas ouverte.
Et le « bœuf sur la langue! » Le roi,
recommandant la discrétion à un de ses
confidents, lui disait : « Mettez un bœuf
sur votre langue! »
Ce « bœuf sur la langue » avait for-
tement déplu à Ginisty. — « Qu'est-ce
que ça signifie? » s'enquérait-il en haus-
sant les épaules.
Comme, en l'espèce, il avait parfai-
tement raison, et que cette locution, en-
core qu'elle soit fréquente dans Ho-
mère et que l'Odéon soit un théâtre
classique par définition, n'avait rien de
nécessaire à la réussite de l'ouvrage, je
coupai mon « bœuf » sans difficulté.
Mais, de toutes ces petites persécu-
tions tatillonnes, j'avais conçu un aga-
cement léger. Surtout que, sans. se las-
ser, Ginisty ne cessait pas de me réé-
diter son opinion première : à savoir
que Henri quatre était absolument dé-
suet, ignoré, périmé, hors d'usage, et
que personne ne saurait de qui il était
question, quand on le verrait apparaî-
tre sur le plateau.
En sorte qu'un jour je lui dis:
- Ecoutez! vous avez probablement
raison, et j'ai songé à quelque chose.
Henri quatre, en effet, n'est peut-être
plus d'actualité du tout; et il est tou-
jours bon, au théâtre, d'éclairer sa lan-
terne. Si vous voulez, le jour de la ré-
pétition générale, de la première aussi,
et d'ailleurs de toutes les représenta-
tions subséquentes, aussitôt après les
trois coups frappés, Kemm, qui joue le
Roi, apparaîtra sur le proscenium sous
le rideau à moitié levé. Il exécutera les
trois salutations officielles et récitera les
deux vers suivants qui constitueront, je
pense, un excellent prologue :
J'ai le bœuf sur la langue et la culotte à pipe.
Je me nomme Henri Quatre et non Louis-Philippe.
Je suppose qu'alors le public sera
fixé et comprendra à qui il a affaire!
Quel est votre avis?
Mais Ginisty, ne rrfa jamais autorisé
à donner suite à ce projet, qui cepen-
dant éclaircissait tout, on en conviendra.
Louis MARSOLLEAU.
Nous publierons demain une chroni-
que de
MAX et ALEX FISCHER
INTERMÈDES
COMIQUES
Il paraît qu'en Chine les pièces de
théâtre durent de huit à quinze jours.
Evidemment, les spectateurs sont for-
cés, comme dans les guinguettes de ban-
lieue, d'apporter leur manger, voire
même leur lit pour pouvoir suivre le
spectacle avec fruit ; mais il faut bien re-
connaître qu'ils en ont véritablement
pour leur argent. Et puis, chose qui
pour les auteurs n'est pas à dédaigner,
une pièce ainsi comprise, pour peu
qu'elle ait été jouée une dizaine de fois,
atteint rapidement sa centième journée
de représentation, et cela fait toujours
bien sur les affiches.
Il faut espérer que nous ne tarde-
rons pas à goûter tous les charmes
de la vie chinoise si nos directeurs de
théâtres continuent à allonger toujours
plus, comme ils le font, la longueur des
entr'actes.
Il y a de cela peu d'années, seuls
les hommes très alertes pouvaient se ris-
quer dans les couloirs pendant les quel-
ques minutes d'entr'acte. Puis les chan-
gements de décors se prolongeant, on
s'aventura dans le foyer, puis dans la
rue. Des cafés se créèrent où l'on put
se reposer, puis souper entre deux ac-
tes. Bientôt ce seront des music-halls où
l'on pourra aller passer une heure ou
deux en attendant la reprise du specta-
cle.
Puis ce seront enfin, espérons-le, de
nouveaux théâtres que l'on montera
dans les environs des vieux théâtres, et
qui, eux, seront machinés comme en
Allemagne avec des scènes tournantes
permettant de changer de décor en quel-
ques minutes. Durant l'éternel entr'acte
de nos anciens théâtres, nous pourrons
alors nous rendre dans ces établisse-
ments modernes et voir jouer la pièce
entière et en moins d'.une heure.
Puis enfin ne plus aller du tout dans
les vieux théâtres inutiles et désuets.
A moins toutefois que leurs directeurs
ne se décident à tolérer devant le rideau
baissé quelques attractions telles qu'on
en voit dans les rues barrées, en per-
mettant aux marchands de couteaux à
couper le verre ou de savons à détacher
les vieux chapeaux de venir amuser,
par leur boniment, l'angoissant ennui
des spectateurs.
Au surplus, cette dernière solution se-
rait peut-être la meilleure, car elle intro-
duirait enfin sur nos scènes, pendant
quelques instants tout au moins, un peu
de naturel dans la diction.
G. DE PÀWLOWSKI,
Échos
Ce soir, au Théâtre Sarah-Bernhardt, première
représentation de La Maîtresse de Piano.
E
t m'écrasent les Dieux Immortels si
r je mens!
Un petit théâtre, situé rue de Douai,
« petit palais », si vous voulez, vient de
passer aux mains d'un nouveau directeur.
Et ce directeur a une idée. L'idée d'un
drame qu'il voudrait bien voir jouer, sur
cette scène qu'il n'a peut-être acquise qu'à
cet effet.
Seulement, il voudrait que ce drame fût
écrit par quelqu'un du métier, car lui-
même. Et il en propose généreusement le
sujet à qui voudra en faire un chef-d'œuvre.
Ah! le sujet n'est pas banal. Le voici:
Un jeune mondain, dans le parc de son châ-
teau, offre à souper, aux lanternes, à des amis
et amies de sa vie joveuse.
,Mais la fille du garde (la voyez-vous la fille du
garde?) est éprise de lui. Invitée à prendre un
verre, elle déclare « qu'elle croit à l'amour com-
mt elle croit en Dieu! » (Faites attention à cela,
c'est le nœud de l'action.)
- Mais Dieu n'existe pas! raille le jeune châ-
tehin. « Tiens! un pari! S'il existait, à minuit
sonnant, je tomberais mort pour avoir douté de
lui ! »
Là-dessus, minuit sonne; et l'imprudent dé-
bouché embrasse une des hétaïres. Alors, frois-
sée à la fois dans son cœur et dans son culte, la
fille du garde le poignarde. Vlan!
- Tu vois bien qu'il y a un Dieu! — conclut-
elle.
Et voilà. Avis aux auteurs de talent que
tentera ce scénario. Ils entreront en répé-
tition, tout de suite, rue de Douai.
p
armi les orateurs et les tribuns qui ont
honoré la tribune française, depuis la
fondation de la République, deux hommes
politiques, Léon Gambetta et M. Paul Dé-
roulède, avaient une prédilection marquée
pour Coquelin aîné. Le merveilleux artiste
fut l'ami, le commensal et le confident de
l'organisateur de la Défense nationale.
M. Paul Déroulède allie à son amitié pour
Coq. une parfaite estime pour son érudi-.
tion, il le consultait, avec intérêt, sur des
détails historiques dont il aima à s'entourer
dans Duguesclin, qui fut, précisément, joué
à la Porte-Saint-Martin.
Waldeck-Rousseau, par contre, entrete-
nait d'étroites relations avec Cadet.
M. Jean Jaurès, en même temps qu'il fré-
quente la Comédie, l'Odéon et le Théâtre-
Antoine, adore la société des artistes. Sans
être tutoyeur, il en use, par exemple, avec
M. de Féraudy, qui lui répète souvent :
« Tu es un plus grand artiste que moi. »
Le tribun socialiste fut, en effet, un élève
assidu de Got, qui lui apprit toutes les nuan-
ces de l'art oratoire. Pendant trois ans, à
l'Ecole de la rue' d'Ulm, où Got enseignait
l'art de la déclamation, M. Jaurès fut son
auditeur le plus constant et le plus fidèle.
Quand il récitait les passages les plus émou-
vants des sermons de Bossuet ou de Bour-
daloue, de Massillon et de Fléchier, le
doyen de la Comédie ne cessait de s'excla-
mer : « Vous serez le glorieux rival de
Mounet-Sully ! » •
Le futur député du Tarn, d'alors, son-
geait, '.déjà, aux Folies-Bourbon.
Mo
Franck est un profond ironiste.
Le Joujou tragique qu'il vient de
briser, après deux fort joyeuses soirées,
lui avait été apporté par un romancier illus-
tre. Le « parrain » littéraire de Mlle
Jehanne d'Orliac avait insisté très chaleu-
reusement pour que l'œuvre fut inscrite au
répertoire du Théâtre de Madame.
Le directeur du Gymnase, quelques jours
plus tard, rencontrant l'illustre romancier,
lui dit, sans un sourire, en lui tapotant
amicalement l'épaule:
- Avouez, mon cher, que c'est de vous!
]
1 faut ici écrire l'Histoire, malgré qu'il
en puisse coûter à nos débuts.
Comeedia, le Comœdia moderne, pim-
pant, gai, mondain et informe, a eu un
ancêtre, à travers les plusieurs qui tentè-
rent une aventure, sans maturité.
Cet ancêtre parut en 1849.
Il dura quatre jours de janvier. L'hiver
tue les grands-pères!
Il s'appelait, sur un mode plaisant : « Le
Rideau-Journal, acoustique, dramatique,
aristocratique, démocratique et pas du tout
pacifique. » l
Le titre était, comme on voit, un peu
long, mais sa vie fut si- courte qu'il est
bien excusable!
Leuven et Brunswick, les revuistes d'a-
lors qui rivalisaient avec Clairville et Cor-
dier, s'y déclaraient « les rédacteurs-res-
ponsables ».
La feuille fut tirée pour les seuls spec-
tateurs du vaudeville. Elle contenait tout
ce qu'un journal de l'époque pouvait con-
tenir: article de tête, informations nouvel-
les de l'étranger, correspondances.
Il y eut même un roman, au rez-de-chaus-
sée.
Il s'appelait — dans la note plaisante du
moment:
LE CERVELAS A L'AIL
Grand roman hindou,
et l'on trouvait plus loin, en caractères
gras, une colonne entière qui, gravement,
s'appelait: « Actes officiels. »
On pouvait y lire:
M. le ministre de l'Inférieur ne recevra pas
jeudi prochain : M. le ministre des Finances rece-
vra tant qu 'on voudra !
L
es grincheries du quinteux Reyer
n'empêchaient cas Bertrand de ren-
dre justice à Salammbô et à ses interprè-
tes. Le soir de la première, en 1892 (quel-
ques jours avant le Prince d'Aurec) les
abonnés se pressaient au foyer, enthousias-
tes, acclamant Rose Caron avec une fer-
veur que l'excellent directeur partageait:
— Oui, messieurs, proclama le prédéces-
seur de Samuel, oui, vous avez raison d'ap-
plaudir Mme Caron. Elle est sublime! Elle
m'a rappelé Hortense Schneider!
A propos de Rose Caron, sait-on que M.
Gàilhard lui attribue l'échec de ses projets
directoriaux? Peu de temps avant sa chute,
une somnambule extra-lucide, consultée par
lui, se contenta de répondre à ses interro-
gations anxieuses par ce distique :
Messager et Brôusàan et Lagardé t'auront.
Tu descends aux enfers dans la barque à. Caron.
N
os rédacteurs se plaignent de nos ty-
DOS. c'est dans l'ordre.
Que - diraient-ils si, ayant analysé un
« choral » de Bach, ils lisaient le lendemain
dans Comœdia ce que nous lisons dans une
revue lyonnaise « .des harmonies aussi ri-
ches et aussi savantes que celles d'un che-
val de Bach » ? 1
L
orsque Salammbô fut jouée à Paris, le
r gros Bertrand eut maille - à partir, lui
aussi, avec 1 irascible compositeur qui ne
dissimula jamais son peu d'estime pour la
compétence musicale de cet ancien direc-
teur des Variétés.
La première fois qu'il entendit Mme Ca-
ron soupirer délicieusement : « Qui me
donnera, comme à la colombe. », Bertrand
crut devoir complimenter l'auteur :
— Ravissante, votre romance.
— Ça n'est pas une romance, monsieur!
-— Ravissante, votre mélodie.
— Ça n'est pas une mélodie, monsieur!
or ":'-'Eh bien, alors, ravissant votre. ma-
chin.
M
ademoiselie Pimprenette de Foligny
(noblesse de robe), chanteuse, si
l'on veut, vient de se faire portraicturer au
Salon d'Automne en Léda. Cygne des
temps !
Pour que nul n'en ignore, Pimprenette
stationne devant le tableau, en fait les hon-
neurs à toutes ses petites amies et proclame,
avec un orgueil bourbonnien : « Léda, c'est
moi! »
O
n vient de publier quelques lettres iné-
dites de Beethoven; elles n'ajoute-
ront rien à sa gloire. Mais elles prouveront
que les biographes du génial musicien
n'exagèrent pas quand, tous, ils s'accordent
à lui trouver un fâcheux caractère.
Qu'on en juge d'après le billet adressé à
son copiste Wolaneck. Ce malheureux
s'étant permis de faire remarquer à Bee-
thoven combien il éprouvait de. difficultés
à déchiffrer la mauvaise écriture du maî-
tre, il fut châtié de sa témérité par cette
réponse épileptique:
Sot animal ! Prétentieux individu 1
Ane bâté !
■■ Avec un voyou de cette espèce, qui vous vQ),e.
votre argent, faudrait-il encore faire des façons !
Il ne mérite que d'être tiré par les oreilles!
Gâcheur d'encre ! Imbécile fieffé !
Corrigez les fautes que vous avez commises
par votre ignorance, par votre présomption, votre
vanité et votre bêtise; cela vaudra mieux que
de vouloir me donner des leçons, car c'est tout
comme si la truie voulait éduquer Minerve.
BEETHOVEN.
Disons à la décharge de Beethoven que
son existence était difficile, triste, entourée
d'hostilités et d'incompréhensions. Gœthe
ne le comprit jamais. IL est vrai que le
grand poète allemand se documentait au-
près d'étranges musiciens, tel ce Zelter dont
M. Kling vient de traduire les lettres effa-
rantes adressées à l'auteur des Affinités
électives, lettres où se trouvent des pas-
sages comme ceux-ci:
Il me semble que ses propres œuvres lui ins-
pirent de l'horreur (à Beethoven). Je les compa-
rerais volontiers à des enfants dont le père serait
une femme et dont la mère serait un homme ( ! !)
Son Christ au Mont des Oliviers me fait l'effet
d'une impudicité (!!!) <
Gœthe était bien renseigné!
L
'amitié d'un directeur est un bienfait
des dieux.
Un menton bleu dont l'incapacité notoire
l'obligea à quitter les théâtres où on avait
bien voulu l'engager sur de puissantes re-
commandations, a, parmi ses amis, un di-
recteur nouvellement promu aux fonctions
directoriales.
Ne pouvant utiliser son protégé —
comme artiste — on a dû créer à son in-
tention un poste de confiance.
On le nomma d'office inspecteur général
de la caisse !
La nouvelle fut annoncée dans le théâtre
à coups de grosse caisse — évidemment.
Le rôle de l'automobile est encore à fixer.
Si nos auteurs les plus réputés en font tous
un puissant élément d'intérêt, si nos plus
aimables artistes, telle- Polaire, qui possède
une splendide limousine C. G. V., se ren-
dent en automobile au théâtre; que dire du
public élégant?
Celui-là a fixé son choix depuis long-
temps et il serait curieux de faire la sta-
tistique des diverses marques et des somp-
tueux équipages automobiles qui allongent
leurs files interminables et brillantes de-
vant les portes de nos grandes scènes pa-
risiennes.
Il y a gros à parier que plus de soixante
pour cent de ces voitures sont des Charron,
car Charron est le fournisseur attitré et in-
discutable des élégances parisiennes. ,
On sait que le grand avantage du Sam-
son sur les autres antidérapants est d'être
entièrement protégé sur les flancs contre les
silex et les clous, ce qui lui assure une du-
rée moyenne double de celle des autres
pneus.
Son seul inconvénient était d'être d'un
prix élevé; cet inconvénient vient de dispa-
raître, par suite de la nouvelle baisse des
prix qui met désormais le Samson à la por-
tée de toutes les bourses.
Tous les commerçants qui désirent avoir
de bonnes commandes s'adressent, paran-n,
cette année, au 12 de l'avenue de la
Grande-Armée, où se vendent les célèbres
commandes à transmission souple Bowden,
les seules utilisées aujourd'hui en méca-
nique.
Le Masque de Verre.
, AU VAUDEVILLE
Granier reprend ce soir "Education de Prince". « Tandis que Mauricé
Donnai) entrera à VAcadémie, le VaudeVille célèbt >ra:
la centième de sa pièce.
— Veille de première?,
— Pas tout à fait.
— .de reprise?
— Oui.
Alors, professionnellement, visite au Vau-
deville; petit escalier sombre, collision avec
des ouvriers plâtriers qui descendent je ne
sais quoi de je ne sais où.
Catastrophe, poussière, pas de brosse !
Mme JEANNE GRANIER cliché
Poudré comme un marquis de l'ancien ré-
gime, interviews dans cet appareil digne de
la Porte-Saint-Martin.
- Ah! Comœdia, bonjour Comœdia!..*
Quoi de nouveau? 1
— Vous lirez cela demain matin.
— Cette reprise, nous dit Granier, qui
arrivait. en retard, je crois, à la répétition,
nous en sommes enchantés, car elle fait
plaisir à Maurice. et puis c'était bien le
moins d'aller à la centième pour fêter son
entrée à l'Académie! »
L'Education de Prince fait aussi plaisir
au public. On a raison de reprendre, au
Vaudeville, cette jolie œuvre qui se soutien-
dra aisément une quinzaine, peut-être plus.
On a fait de gros frais pour reprendre
cette œuvre amusante. Décors soignés, or-
chestre. Les élégantes pensionnaires du
Vaudeville vont encore, à cette occasion,
lancer des modes exquises. On en bavar-
dait, hier, sur le plateau. ,
— Ma chère, au « deux », X. ni.a mou-
lée, véritablement.
Et les bonnes petites amies de s ,esclaf-
fer :
- Nous allons tout savoir, surtout voir-t
même les « horribles détails > -
Elles sont charmantes, en mérité, et It
camaraderie, au théâtre, n'es décidément
pas une vaine formule !
Heureusement, cela n'a ai une impor-
tance, et il suffit, n'est-ce" pas d'avoir du
talent pour réussir.
Et, au demeurant, tous ces i --tits grouper
s'arrêtent dans les coulisses d Jaude\.
avec le sourire aux lèvres.
N'a-t-on pas Granier et son entrain en-
diablé pour enlever tout le monde-, t" la
salle? ,
La gracieuse artiste s'amuse aux réf u-
tions et ses camarades n'ont pas l'air d'en-
gendrer mélancolie aux côtés de celle qui
sera toujours Mam'zelle Gavroche.
* M. Peter Carin, qui redoute par dessus
tout les nerfs des artistes, les nerfs des àu-
teurs. peut-être les siens, doit être parfai-
tement heureux. M. Porel, plus blasé sui
l'effervescence des veilles de premières on
même de reprises, sait bien que tout s'ar-
range dès qu'on frappe les trois coups,
même au Vaudeville, où c'est un timbre qui
vibre!.
Allons, bonne chance : les yeux rieurs de
Granier vont, une fois de plus, affirmer ce
parisianisme suraigu qui accroît encore son
charme.
.Et puisque « çà fait plaisir h Matrice-»,,
nous serions bien coupables de n'etr pas
contents.
PIERRE SOUVESTRE.
Le Comité de lecture
de la Comédie=Française
Il faut le rétablir. « La campagne de presse de 1901. — La querelli
des "M.'as=tu Vu" et des "M'as=tu lu". „ Sous la pressi mde
M. Roujon, M. Leygues signe le décret du 12 octobre 19t l.
Protestations des Sociétaires. Du uRoi" à la
uCourtisane"= Le principe du COmité de
lecture est indiscutable : il n'en est pas
de même de sa composition.
Le travail que Comœdia veut bien ac-
cueillir n'était pas destiné à la publicité.
Il y a six mois, je me serais opposé à sa
publication. Je n'ai plus les mêmes mo-
tifs aujourd'hui.
Après la Courtisane, après Poliche,
après la Maison -d'Argile, M. Jules Cla-
retie, en adoptant mes conclusions, au-
rait paru capitùler. A cette heure, au
lendemain du triomphe de l'Amour
veille, suivant de si près le grand succès
de Chacun sa vie, M. Jules Claretie
peut, sans s'attirer de méchants propos,
réparer à six ans d'intervalle, presque
jour pour jour, une grosse injustice.
J'ose dire que, d'un homme tel que
lui, j'attends 1 ce beau geste avec con-
fiance.
E. M.
1
Le Comité de lecture
1° Admet-on le principe du Comité de
lecture?
2° Le principe admis, comment le Comité
doit-il être composé? De ces deux proposi-
tions, la seconde a été à l'ordre du jour de
la Comédie-Française depuis ph < e ;
cle, d'une façon sinon périr 'nent îl
moins périodique. La première -
traire, n'a été sérieusement dise tee — v
brusquement résolue! — qu'au -noL d'~
tobre 1901. Etudions-les séparé; ~t.
Du principe d'un
Comité de facture
La déchéance des coméd
« La Comédie-Française telle c » s
tait depuis 1680 a vécu. » C ~i M.
termes que Gustave Larroumet c i**r.
dans son feuilleton du Temps d
bre 1901, son éloquente et très ■-
protestation contre la mesure qi v
veille, avait brutalement — il
d autre mot r- anéanti le plus Y II
droits des sociétaires de notre ^re miter
scène.
L'éminent critique, l'ancien dir ot ur de
Beaux-Arts, avait pleinement raisc 1 qu? uf i
ajoutait : « Après l'indignité légt. des c ■
médiens abolie par la loi et les r .JÎ?, -U
Ions-nous avoir leur indignité litt raire dé
crétée par des auteurs dont beauo up ne ici
valent pas? »
Quand, le 14 juillet 1790, les sf jtP'e-r
..réunis à la Comédie-Française, sa'uaitû? *
leurs applaudissements chaleureu. ci- VÎ".
Première Annee. — N° 4.
Le Numéro : 5 centimes
1
Vendredi 4 Octobrt t 90'-.
- ■ -v
.--.. ■
: Rédacteur en Chef 0. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard. Poissonnière, PARIS
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Pans et Départements 24 f 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
",
Souvenirs
d'Odéonie
antique
- Henri quatre! qu'est-ce que c'est
que çà, Henri quatre? Qui est-ce qui
s'occupe d'Henri quatre, en ce moment?
qui le connaît?
C'est par cette bordée de clameurs
que Ginisty accueillit notre abordage,
quand mon ami Maurice Soulié et moi,
lui apportâmes notre Roi Galant.
Il aiouta :
— Moi! tout ce qui précède le dix-
huitième siècle ne m'intéresse pas!
Ginisty se calomniait. Ginisty est un
érudit, voir un chercheur de documents,
et rien de ce qui touche à l'histoire fran-
çaise ne le laisse indifférent.
Mais Ginisty est économe; et il n'y
avait pas de costumes Henri quatre dans
le magasin des costumes de l'Odéon.
Alors, n'est-ce pas? la pièce pouvait être
un chef-d'œuvre. Ce n'est pas en enri-
- chissant les tailleurs qu'une direction
joint les deux bouts !
D'ailleurs, quand les répétitions eu-
rent tout de même commencé, c'est sur
la question costumes que s'engagèrent
les.premières escarmouches.
- Ils avaient des modes ridicules, en
ce temps-là ! vitupérait, chaque après-mi-
di, Ginisty. Cette culotte à pipe, tenez!
c'est ridicule ! c'est odieux!
Culotte à pipe!
J'avais regardé des tableaux, des des-
sins, des albums entiers; et cette injure
de « culotte à pipe», infligée au vête-
ment inférieur des contemporains du
Vert Galant, me demeurait incompré-
hensible.
Je demandai à Ginisty :
—- Mais enfin! qu'est-ce que vous en-
tendez par « culotte à pipe ! »
Il leva vers le ciel et les. justes dieux
des bras indignés et répondit :
— « La culotte à pipe? mais c'est cette
ignoble culotte qu'ils portaient, ces gens-
là! cette culotte, enfin! cette culotte à
£ipe? quoi !
Je n'insistai point. La feue élégance
des débuts du dix-septième siècle portait
simplement la peine de n'être point
représentée dans les penderies du
deuxième Théâtre-Français !
Je ne voudrais pas qu'on prît ce petit
fragment de souvenirs pour un mauvais
procédé à l'égard du prédécesseur d'An-
toine. J'ai gardé, au contraire, de Gi-
nisty directeur, l'impression d'un lettré
très avisé, de bon conseil et de relations
exquises. Seulement, qu'il était éco-
nome, cet Arverne ! et quelles drôles
d'idées il avait parfois!
Ainsi, lors de la distribution des rôles,
quand il s'agit de choisir laquelle des
Pensionnaires de l'Odéon incarnerait
Charlotte de Montmorency, princesse de
Condé, une toute jeune petite héroïne de
dix-sept ans, frêle et blonde, j'avais de-
mandé Mlle Sylvie.
Ginisty refusa net. Mlle Sylvie venait
de jouer Y Absent, de Mitchell. On ne
* pouvait pourtant pas la mettre à toutes
les sauces !
- — Qui me proposez-vous, alors?
— Gilda Darthy !
— Mais elle est très brune!
— Elle mettra une perruque.
;— Mais elle n'est pas spécialement
tfiince ! Au contraire!
— Elle serrera son coreet !
- Elle n'a pas les yeux bleus.
- Elle se maquillera en conséquence.
- Enfin, toute jeune et belle femme
qu'elle est, elle n'a pas l'air d'avoir dix-
sept ans !
— Eh bien, voilà! comme c'est sim-
pIe! conclut Ginisty avec autorité; vous
supprimerez dans vos vers tous ceux
qui ont trait à la couleur des yeux et des
cheveux, au tour de taille et aux dix-sept
ans de Charlotte de Montmorency ! Et ça
ira très bien.
— Mais, pourtant, gémis-je, Charlotte
de Montmorency a existé telle qu'elle
était. Vous ne ferez pas interpréter un
personnage précisément par son con-
traste vivant! Il y a l'histoire.
— Il y a les histoires que vous me
cherchez! bougonna Ginisty. Mais il
Rnit, à ma prière, par me donner
Mlle Sylvie.
Tout s'arrange! comme dit Capus.
Il y eut aussi l'anecdote\de la toile
de fond. Au quatrième acte du Roi Ga-
lant, la scène se déroule au Louvre,
dans le cabinet du roi. A un moment,
la fenêtre du fond doit s'ouvrir à cause
d'une tirade sur Paris - mais cela,
c'est de la manique, je passe! Or, la
, première fois qu'on équipa cette fa-
meuse toile de fond, je constatai qu'elle
représentait une vue,sur la Seine, avec
toute la pointe de l'île de la Cité, Notre-
Dame, etc., etc. Or, jamais, d'aucune
Croisée du Louvre d'Henri quatre, on
n'a pu apercevoir ce panorama.
Le décor était un ancien décor des
Truands, je crois, et vous pensez si
Ginisty était satisfait de le ré-utiiiser !).
A nion objection topographique, il ré-
torqua froidement:
— Eh bien! on n'ouvrira pas la fenê-
tre, voilà tout!
- Alors, ce n'est pas la peine de
mettre une toile de fond!
En effet, dans ce cas-là, ce n'était
plus mon texte qu'il fallait changer,
c'était l'emplacement du Louvre! La
fenêtre ne fut pas ouverte.
Et le « bœuf sur la langue! » Le roi,
recommandant la discrétion à un de ses
confidents, lui disait : « Mettez un bœuf
sur votre langue! »
Ce « bœuf sur la langue » avait for-
tement déplu à Ginisty. — « Qu'est-ce
que ça signifie? » s'enquérait-il en haus-
sant les épaules.
Comme, en l'espèce, il avait parfai-
tement raison, et que cette locution, en-
core qu'elle soit fréquente dans Ho-
mère et que l'Odéon soit un théâtre
classique par définition, n'avait rien de
nécessaire à la réussite de l'ouvrage, je
coupai mon « bœuf » sans difficulté.
Mais, de toutes ces petites persécu-
tions tatillonnes, j'avais conçu un aga-
cement léger. Surtout que, sans. se las-
ser, Ginisty ne cessait pas de me réé-
diter son opinion première : à savoir
que Henri quatre était absolument dé-
suet, ignoré, périmé, hors d'usage, et
que personne ne saurait de qui il était
question, quand on le verrait apparaî-
tre sur le plateau.
En sorte qu'un jour je lui dis:
- Ecoutez! vous avez probablement
raison, et j'ai songé à quelque chose.
Henri quatre, en effet, n'est peut-être
plus d'actualité du tout; et il est tou-
jours bon, au théâtre, d'éclairer sa lan-
terne. Si vous voulez, le jour de la ré-
pétition générale, de la première aussi,
et d'ailleurs de toutes les représenta-
tions subséquentes, aussitôt après les
trois coups frappés, Kemm, qui joue le
Roi, apparaîtra sur le proscenium sous
le rideau à moitié levé. Il exécutera les
trois salutations officielles et récitera les
deux vers suivants qui constitueront, je
pense, un excellent prologue :
J'ai le bœuf sur la langue et la culotte à pipe.
Je me nomme Henri Quatre et non Louis-Philippe.
Je suppose qu'alors le public sera
fixé et comprendra à qui il a affaire!
Quel est votre avis?
Mais Ginisty, ne rrfa jamais autorisé
à donner suite à ce projet, qui cepen-
dant éclaircissait tout, on en conviendra.
Louis MARSOLLEAU.
Nous publierons demain une chroni-
que de
MAX et ALEX FISCHER
INTERMÈDES
COMIQUES
Il paraît qu'en Chine les pièces de
théâtre durent de huit à quinze jours.
Evidemment, les spectateurs sont for-
cés, comme dans les guinguettes de ban-
lieue, d'apporter leur manger, voire
même leur lit pour pouvoir suivre le
spectacle avec fruit ; mais il faut bien re-
connaître qu'ils en ont véritablement
pour leur argent. Et puis, chose qui
pour les auteurs n'est pas à dédaigner,
une pièce ainsi comprise, pour peu
qu'elle ait été jouée une dizaine de fois,
atteint rapidement sa centième journée
de représentation, et cela fait toujours
bien sur les affiches.
Il faut espérer que nous ne tarde-
rons pas à goûter tous les charmes
de la vie chinoise si nos directeurs de
théâtres continuent à allonger toujours
plus, comme ils le font, la longueur des
entr'actes.
Il y a de cela peu d'années, seuls
les hommes très alertes pouvaient se ris-
quer dans les couloirs pendant les quel-
ques minutes d'entr'acte. Puis les chan-
gements de décors se prolongeant, on
s'aventura dans le foyer, puis dans la
rue. Des cafés se créèrent où l'on put
se reposer, puis souper entre deux ac-
tes. Bientôt ce seront des music-halls où
l'on pourra aller passer une heure ou
deux en attendant la reprise du specta-
cle.
Puis ce seront enfin, espérons-le, de
nouveaux théâtres que l'on montera
dans les environs des vieux théâtres, et
qui, eux, seront machinés comme en
Allemagne avec des scènes tournantes
permettant de changer de décor en quel-
ques minutes. Durant l'éternel entr'acte
de nos anciens théâtres, nous pourrons
alors nous rendre dans ces établisse-
ments modernes et voir jouer la pièce
entière et en moins d'.une heure.
Puis enfin ne plus aller du tout dans
les vieux théâtres inutiles et désuets.
A moins toutefois que leurs directeurs
ne se décident à tolérer devant le rideau
baissé quelques attractions telles qu'on
en voit dans les rues barrées, en per-
mettant aux marchands de couteaux à
couper le verre ou de savons à détacher
les vieux chapeaux de venir amuser,
par leur boniment, l'angoissant ennui
des spectateurs.
Au surplus, cette dernière solution se-
rait peut-être la meilleure, car elle intro-
duirait enfin sur nos scènes, pendant
quelques instants tout au moins, un peu
de naturel dans la diction.
G. DE PÀWLOWSKI,
Échos
Ce soir, au Théâtre Sarah-Bernhardt, première
représentation de La Maîtresse de Piano.
E
t m'écrasent les Dieux Immortels si
r je mens!
Un petit théâtre, situé rue de Douai,
« petit palais », si vous voulez, vient de
passer aux mains d'un nouveau directeur.
Et ce directeur a une idée. L'idée d'un
drame qu'il voudrait bien voir jouer, sur
cette scène qu'il n'a peut-être acquise qu'à
cet effet.
Seulement, il voudrait que ce drame fût
écrit par quelqu'un du métier, car lui-
même. Et il en propose généreusement le
sujet à qui voudra en faire un chef-d'œuvre.
Ah! le sujet n'est pas banal. Le voici:
Un jeune mondain, dans le parc de son châ-
teau, offre à souper, aux lanternes, à des amis
et amies de sa vie joveuse.
,Mais la fille du garde (la voyez-vous la fille du
garde?) est éprise de lui. Invitée à prendre un
verre, elle déclare « qu'elle croit à l'amour com-
mt elle croit en Dieu! » (Faites attention à cela,
c'est le nœud de l'action.)
- Mais Dieu n'existe pas! raille le jeune châ-
tehin. « Tiens! un pari! S'il existait, à minuit
sonnant, je tomberais mort pour avoir douté de
lui ! »
Là-dessus, minuit sonne; et l'imprudent dé-
bouché embrasse une des hétaïres. Alors, frois-
sée à la fois dans son cœur et dans son culte, la
fille du garde le poignarde. Vlan!
- Tu vois bien qu'il y a un Dieu! — conclut-
elle.
Et voilà. Avis aux auteurs de talent que
tentera ce scénario. Ils entreront en répé-
tition, tout de suite, rue de Douai.
p
armi les orateurs et les tribuns qui ont
honoré la tribune française, depuis la
fondation de la République, deux hommes
politiques, Léon Gambetta et M. Paul Dé-
roulède, avaient une prédilection marquée
pour Coquelin aîné. Le merveilleux artiste
fut l'ami, le commensal et le confident de
l'organisateur de la Défense nationale.
M. Paul Déroulède allie à son amitié pour
Coq. une parfaite estime pour son érudi-.
tion, il le consultait, avec intérêt, sur des
détails historiques dont il aima à s'entourer
dans Duguesclin, qui fut, précisément, joué
à la Porte-Saint-Martin.
Waldeck-Rousseau, par contre, entrete-
nait d'étroites relations avec Cadet.
M. Jean Jaurès, en même temps qu'il fré-
quente la Comédie, l'Odéon et le Théâtre-
Antoine, adore la société des artistes. Sans
être tutoyeur, il en use, par exemple, avec
M. de Féraudy, qui lui répète souvent :
« Tu es un plus grand artiste que moi. »
Le tribun socialiste fut, en effet, un élève
assidu de Got, qui lui apprit toutes les nuan-
ces de l'art oratoire. Pendant trois ans, à
l'Ecole de la rue' d'Ulm, où Got enseignait
l'art de la déclamation, M. Jaurès fut son
auditeur le plus constant et le plus fidèle.
Quand il récitait les passages les plus émou-
vants des sermons de Bossuet ou de Bour-
daloue, de Massillon et de Fléchier, le
doyen de la Comédie ne cessait de s'excla-
mer : « Vous serez le glorieux rival de
Mounet-Sully ! » •
Le futur député du Tarn, d'alors, son-
geait, '.déjà, aux Folies-Bourbon.
Mo
Franck est un profond ironiste.
Le Joujou tragique qu'il vient de
briser, après deux fort joyeuses soirées,
lui avait été apporté par un romancier illus-
tre. Le « parrain » littéraire de Mlle
Jehanne d'Orliac avait insisté très chaleu-
reusement pour que l'œuvre fut inscrite au
répertoire du Théâtre de Madame.
Le directeur du Gymnase, quelques jours
plus tard, rencontrant l'illustre romancier,
lui dit, sans un sourire, en lui tapotant
amicalement l'épaule:
- Avouez, mon cher, que c'est de vous!
]
1 faut ici écrire l'Histoire, malgré qu'il
en puisse coûter à nos débuts.
Comeedia, le Comœdia moderne, pim-
pant, gai, mondain et informe, a eu un
ancêtre, à travers les plusieurs qui tentè-
rent une aventure, sans maturité.
Cet ancêtre parut en 1849.
Il dura quatre jours de janvier. L'hiver
tue les grands-pères!
Il s'appelait, sur un mode plaisant : « Le
Rideau-Journal, acoustique, dramatique,
aristocratique, démocratique et pas du tout
pacifique. » l
Le titre était, comme on voit, un peu
long, mais sa vie fut si- courte qu'il est
bien excusable!
Leuven et Brunswick, les revuistes d'a-
lors qui rivalisaient avec Clairville et Cor-
dier, s'y déclaraient « les rédacteurs-res-
ponsables ».
La feuille fut tirée pour les seuls spec-
tateurs du vaudeville. Elle contenait tout
ce qu'un journal de l'époque pouvait con-
tenir: article de tête, informations nouvel-
les de l'étranger, correspondances.
Il y eut même un roman, au rez-de-chaus-
sée.
Il s'appelait — dans la note plaisante du
moment:
LE CERVELAS A L'AIL
Grand roman hindou,
et l'on trouvait plus loin, en caractères
gras, une colonne entière qui, gravement,
s'appelait: « Actes officiels. »
On pouvait y lire:
M. le ministre de l'Inférieur ne recevra pas
jeudi prochain : M. le ministre des Finances rece-
vra tant qu 'on voudra !
L
es grincheries du quinteux Reyer
n'empêchaient cas Bertrand de ren-
dre justice à Salammbô et à ses interprè-
tes. Le soir de la première, en 1892 (quel-
ques jours avant le Prince d'Aurec) les
abonnés se pressaient au foyer, enthousias-
tes, acclamant Rose Caron avec une fer-
veur que l'excellent directeur partageait:
— Oui, messieurs, proclama le prédéces-
seur de Samuel, oui, vous avez raison d'ap-
plaudir Mme Caron. Elle est sublime! Elle
m'a rappelé Hortense Schneider!
A propos de Rose Caron, sait-on que M.
Gàilhard lui attribue l'échec de ses projets
directoriaux? Peu de temps avant sa chute,
une somnambule extra-lucide, consultée par
lui, se contenta de répondre à ses interro-
gations anxieuses par ce distique :
Messager et Brôusàan et Lagardé t'auront.
Tu descends aux enfers dans la barque à. Caron.
N
os rédacteurs se plaignent de nos ty-
DOS. c'est dans l'ordre.
Que - diraient-ils si, ayant analysé un
« choral » de Bach, ils lisaient le lendemain
dans Comœdia ce que nous lisons dans une
revue lyonnaise « .des harmonies aussi ri-
ches et aussi savantes que celles d'un che-
val de Bach » ? 1
L
orsque Salammbô fut jouée à Paris, le
r gros Bertrand eut maille - à partir, lui
aussi, avec 1 irascible compositeur qui ne
dissimula jamais son peu d'estime pour la
compétence musicale de cet ancien direc-
teur des Variétés.
La première fois qu'il entendit Mme Ca-
ron soupirer délicieusement : « Qui me
donnera, comme à la colombe. », Bertrand
crut devoir complimenter l'auteur :
— Ravissante, votre romance.
— Ça n'est pas une romance, monsieur!
-— Ravissante, votre mélodie.
— Ça n'est pas une mélodie, monsieur!
or ":'-'Eh bien, alors, ravissant votre. ma-
chin.
M
ademoiselie Pimprenette de Foligny
(noblesse de robe), chanteuse, si
l'on veut, vient de se faire portraicturer au
Salon d'Automne en Léda. Cygne des
temps !
Pour que nul n'en ignore, Pimprenette
stationne devant le tableau, en fait les hon-
neurs à toutes ses petites amies et proclame,
avec un orgueil bourbonnien : « Léda, c'est
moi! »
O
n vient de publier quelques lettres iné-
dites de Beethoven; elles n'ajoute-
ront rien à sa gloire. Mais elles prouveront
que les biographes du génial musicien
n'exagèrent pas quand, tous, ils s'accordent
à lui trouver un fâcheux caractère.
Qu'on en juge d'après le billet adressé à
son copiste Wolaneck. Ce malheureux
s'étant permis de faire remarquer à Bee-
thoven combien il éprouvait de. difficultés
à déchiffrer la mauvaise écriture du maî-
tre, il fut châtié de sa témérité par cette
réponse épileptique:
Sot animal ! Prétentieux individu 1
Ane bâté !
■■ Avec un voyou de cette espèce, qui vous vQ),e.
votre argent, faudrait-il encore faire des façons !
Il ne mérite que d'être tiré par les oreilles!
Gâcheur d'encre ! Imbécile fieffé !
Corrigez les fautes que vous avez commises
par votre ignorance, par votre présomption, votre
vanité et votre bêtise; cela vaudra mieux que
de vouloir me donner des leçons, car c'est tout
comme si la truie voulait éduquer Minerve.
BEETHOVEN.
Disons à la décharge de Beethoven que
son existence était difficile, triste, entourée
d'hostilités et d'incompréhensions. Gœthe
ne le comprit jamais. IL est vrai que le
grand poète allemand se documentait au-
près d'étranges musiciens, tel ce Zelter dont
M. Kling vient de traduire les lettres effa-
rantes adressées à l'auteur des Affinités
électives, lettres où se trouvent des pas-
sages comme ceux-ci:
Il me semble que ses propres œuvres lui ins-
pirent de l'horreur (à Beethoven). Je les compa-
rerais volontiers à des enfants dont le père serait
une femme et dont la mère serait un homme ( ! !)
Son Christ au Mont des Oliviers me fait l'effet
d'une impudicité (!!!) <
Gœthe était bien renseigné!
L
'amitié d'un directeur est un bienfait
des dieux.
Un menton bleu dont l'incapacité notoire
l'obligea à quitter les théâtres où on avait
bien voulu l'engager sur de puissantes re-
commandations, a, parmi ses amis, un di-
recteur nouvellement promu aux fonctions
directoriales.
Ne pouvant utiliser son protégé —
comme artiste — on a dû créer à son in-
tention un poste de confiance.
On le nomma d'office inspecteur général
de la caisse !
La nouvelle fut annoncée dans le théâtre
à coups de grosse caisse — évidemment.
Le rôle de l'automobile est encore à fixer.
Si nos auteurs les plus réputés en font tous
un puissant élément d'intérêt, si nos plus
aimables artistes, telle- Polaire, qui possède
une splendide limousine C. G. V., se ren-
dent en automobile au théâtre; que dire du
public élégant?
Celui-là a fixé son choix depuis long-
temps et il serait curieux de faire la sta-
tistique des diverses marques et des somp-
tueux équipages automobiles qui allongent
leurs files interminables et brillantes de-
vant les portes de nos grandes scènes pa-
risiennes.
Il y a gros à parier que plus de soixante
pour cent de ces voitures sont des Charron,
car Charron est le fournisseur attitré et in-
discutable des élégances parisiennes. ,
On sait que le grand avantage du Sam-
son sur les autres antidérapants est d'être
entièrement protégé sur les flancs contre les
silex et les clous, ce qui lui assure une du-
rée moyenne double de celle des autres
pneus.
Son seul inconvénient était d'être d'un
prix élevé; cet inconvénient vient de dispa-
raître, par suite de la nouvelle baisse des
prix qui met désormais le Samson à la por-
tée de toutes les bourses.
Tous les commerçants qui désirent avoir
de bonnes commandes s'adressent, paran-n,
cette année, au 12 de l'avenue de la
Grande-Armée, où se vendent les célèbres
commandes à transmission souple Bowden,
les seules utilisées aujourd'hui en méca-
nique.
Le Masque de Verre.
, AU VAUDEVILLE
Granier reprend ce soir "Education de Prince". « Tandis que Mauricé
Donnai) entrera à VAcadémie, le VaudeVille célèbt >ra:
la centième de sa pièce.
— Veille de première?,
— Pas tout à fait.
— .de reprise?
— Oui.
Alors, professionnellement, visite au Vau-
deville; petit escalier sombre, collision avec
des ouvriers plâtriers qui descendent je ne
sais quoi de je ne sais où.
Catastrophe, poussière, pas de brosse !
Mme JEANNE GRANIER cliché
Poudré comme un marquis de l'ancien ré-
gime, interviews dans cet appareil digne de
la Porte-Saint-Martin.
- Ah! Comœdia, bonjour Comœdia!..*
Quoi de nouveau? 1
— Vous lirez cela demain matin.
— Cette reprise, nous dit Granier, qui
arrivait. en retard, je crois, à la répétition,
nous en sommes enchantés, car elle fait
plaisir à Maurice. et puis c'était bien le
moins d'aller à la centième pour fêter son
entrée à l'Académie! »
L'Education de Prince fait aussi plaisir
au public. On a raison de reprendre, au
Vaudeville, cette jolie œuvre qui se soutien-
dra aisément une quinzaine, peut-être plus.
On a fait de gros frais pour reprendre
cette œuvre amusante. Décors soignés, or-
chestre. Les élégantes pensionnaires du
Vaudeville vont encore, à cette occasion,
lancer des modes exquises. On en bavar-
dait, hier, sur le plateau. ,
— Ma chère, au « deux », X. ni.a mou-
lée, véritablement.
Et les bonnes petites amies de s ,esclaf-
fer :
- Nous allons tout savoir, surtout voir-t
même les « horribles détails > -
Elles sont charmantes, en mérité, et It
camaraderie, au théâtre, n'es décidément
pas une vaine formule !
Heureusement, cela n'a ai une impor-
tance, et il suffit, n'est-ce" pas d'avoir du
talent pour réussir.
Et, au demeurant, tous ces i --tits grouper
s'arrêtent dans les coulisses d Jaude\.
avec le sourire aux lèvres.
N'a-t-on pas Granier et son entrain en-
diablé pour enlever tout le monde-, t" la
salle? ,
La gracieuse artiste s'amuse aux réf u-
tions et ses camarades n'ont pas l'air d'en-
gendrer mélancolie aux côtés de celle qui
sera toujours Mam'zelle Gavroche.
* M. Peter Carin, qui redoute par dessus
tout les nerfs des artistes, les nerfs des àu-
teurs. peut-être les siens, doit être parfai-
tement heureux. M. Porel, plus blasé sui
l'effervescence des veilles de premières on
même de reprises, sait bien que tout s'ar-
range dès qu'on frappe les trois coups,
même au Vaudeville, où c'est un timbre qui
vibre!.
Allons, bonne chance : les yeux rieurs de
Granier vont, une fois de plus, affirmer ce
parisianisme suraigu qui accroît encore son
charme.
.Et puisque « çà fait plaisir h Matrice-»,,
nous serions bien coupables de n'etr pas
contents.
PIERRE SOUVESTRE.
Le Comité de lecture
de la Comédie=Française
Il faut le rétablir. « La campagne de presse de 1901. — La querelli
des "M.'as=tu Vu" et des "M'as=tu lu". „ Sous la pressi mde
M. Roujon, M. Leygues signe le décret du 12 octobre 19t l.
Protestations des Sociétaires. Du uRoi" à la
uCourtisane"= Le principe du COmité de
lecture est indiscutable : il n'en est pas
de même de sa composition.
Le travail que Comœdia veut bien ac-
cueillir n'était pas destiné à la publicité.
Il y a six mois, je me serais opposé à sa
publication. Je n'ai plus les mêmes mo-
tifs aujourd'hui.
Après la Courtisane, après Poliche,
après la Maison -d'Argile, M. Jules Cla-
retie, en adoptant mes conclusions, au-
rait paru capitùler. A cette heure, au
lendemain du triomphe de l'Amour
veille, suivant de si près le grand succès
de Chacun sa vie, M. Jules Claretie
peut, sans s'attirer de méchants propos,
réparer à six ans d'intervalle, presque
jour pour jour, une grosse injustice.
J'ose dire que, d'un homme tel que
lui, j'attends 1 ce beau geste avec con-
fiance.
E. M.
1
Le Comité de lecture
1° Admet-on le principe du Comité de
lecture?
2° Le principe admis, comment le Comité
doit-il être composé? De ces deux proposi-
tions, la seconde a été à l'ordre du jour de
la Comédie-Française depuis ph < e ;
cle, d'une façon sinon périr 'nent îl
moins périodique. La première -
traire, n'a été sérieusement dise tee — v
brusquement résolue! — qu'au -noL d'~
tobre 1901. Etudions-les séparé; ~t.
Du principe d'un
Comité de facture
La déchéance des coméd
« La Comédie-Française telle c » s
tait depuis 1680 a vécu. » C ~i M.
termes que Gustave Larroumet c i**r.
dans son feuilleton du Temps d
bre 1901, son éloquente et très ■-
protestation contre la mesure qi v
veille, avait brutalement — il
d autre mot r- anéanti le plus Y II
droits des sociétaires de notre ^re miter
scène.
L'éminent critique, l'ancien dir ot ur de
Beaux-Arts, avait pleinement raisc 1 qu? uf i
ajoutait : « Après l'indignité légt. des c ■
médiens abolie par la loi et les r .JÎ?, -U
Ions-nous avoir leur indignité litt raire dé
crétée par des auteurs dont beauo up ne ici
valent pas? »
Quand, le 14 juillet 1790, les sf jtP'e-r
..réunis à la Comédie-Française, sa'uaitû? *
leurs applaudissements chaleureu. ci- VÎ".
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