Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-10-05
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 octobre 1907 05 octobre 1907
Description : 1907/10/05 (A1,N5). 1907/10/05 (A1,N5).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645303s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
Première Année; NO go, té ffumêro : S centimes
Samedi 5 Octobre W07, 'f>--
i
COMŒDIA
Rédacteur en Chef: G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION : -
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONA: 288..r.D.i
Adresse Télégraphique : COMŒDlA*PARIS
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UN AN 6 MOIS
Patis et Départements 24 fr. 1^2 fr.
franger 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION !
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-0*7
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PAIIS
ABONNEMENTS:
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-
Paris et Départements 24 fr. lis fr.
Étranger. 40 » 20 »
CONTES PROBABLES
La Vocation
A Charles-Henry Hirsch.
M. Brun fut invité, le 1er mai dernier,
à un grand dîner chez des amis. Au
nombre des convives figurait Mamergeot,
Christian Mamergeot, le dramaturge
souvent applaudi.
Durant tout le repas, M. Brun s'as-
treignit à n'appeler Mamergeot que
« cher et illustre maître ». Durant toute
la soirée, il s'astreignit à lui servir de
Partenaire au whist et à perdre conscien-
Cieusement.
Vers minuit, M. Brun murmura :
- Je suis père d'un grand garçon de
Vingt ans, cher et illustre maître. Si
J osais, je vous demanderais de me ren-
dre un service.
- Parlez. si c'est possible. avec
plaisir.
- Mon Gaston a une marotte. Du ma-
tin. au soir, il dialogue des scènes. Il sou-
Jhatterait devenir auteur dramatique.
ie n'y verrais, somme toute, aucun
inconvénient. Mais voilà, a-t-il ce qu'il
faut pOur réussir au théâtre? Ne l'a-t-il
pas? Je l'ignore absolument. Je serais
heureux de connaître votre sentiment à
son sujet. Voulez-vous m'autoriser à
vous 1 envoyer, un de ces matins, avec
quelques-uns de ses manuscrits?
Le lendemain, vers dix heures, le va-
let de chambre frappa à la pbrte du ca-
oinet de travail de Mamergeot. Il remit
à son maître une carte de visite.
- « Gaston Brun » ?. murmura Ma-
mergeot. Ah! oui, ce doit être ce jeune
homme sur l'avenir dramatique duquel
son papa m'a prié, hier, de me faire une
opinion. Bien embarrassant, ce qu'il
^'a demandé là, ce papa. Enfin, il est
S1 sympathique!. Je m'en voudrais de
lui répondre à la légère.
Il sembla réfléchir. Il se gratta le front
d'un air soucieux.
- Eh bien, eh bien! finit-il par ordôn-
ner à son valet de chambre, eh bien,
faites une chose. Dites à ce monsieur
a ^tendre.
1\ onze heures, le domestique frappa
de nouveau à la porte du cabinet de tra-
vail :
- Pardon, Monsieur. Monsieur a
PB ^ut-etre oublié. Ce monsieur attend
tOUjours à l'antichambre.
Mamergeot sourit :
- Mais non, mais non, je n'ai pas
oublié !.
Après un temps, il ajouta :
- Laissez-le attendre encore.
v oyons. encore une heure. A midi,
eus lui annoncerez qu'il m'est impos-
oie de le recevoir aujourd'hui. Vous
Ui direz que s'il désire me voir, il fau-
dra qu'il revienne. Et vous lui direz
cela sur un ton assez sec, je vous prie !
Le valet de chambre n'eut-il plus ja-
ais l'occasion, au cours du mois de
ai, de passer à Mamergeot la carte du
JeUne Gaston Brun ?. Si, maintes fois.
Du 3 au 13 mai, il eut l'occasion de
Passer cette carte à son maître tous les
n'atins- Du 13 au 21 mai, il eut l'occa-
si on de la passer tous les matins, et
ssi tous les après-midi. Du 21 au 31
mal: eut l'occasion de la passer tous les
atins, tous les après-midi et aussi tous
les soirs.
d' Christian Mamergeot donna-t-il l'ordre
.d' introduire Gaston Brun dans son ca-
binet de travail, toutes les fois que le
valet de chambre lui passa cette carte?.
Non. Pas une fois.
Régulièrement, il donna à son valet de
chambre un des ordres suivants :
b - Faites attendre ce monsieur trois
heur es. Vous lui annoncerez ensuite
q ? je viens de décider de ne plus rece-
Vuir Personne aujourd'hui.
Sa -:- Répondez à ce monsieur que je suis
sorti. Mais je serai là, certainement, de-
main toute la journée. Demain, vous
lui déclarerez ; « Monsieur est parti ce
matin faire un petit voyage en automo-
trèe. Nous ne savons pas quand il ren-
trera. »
- Confiez à ce monsieur qu'il n'a
réellement pas de chance. Ajoutez que
j'a etait arrivé deux minutes plus tôt,
-
j'a a*s pu le recevoir. Concluez qu'il
n' a Qu', un parti à prendre : revenir ce
soir, a minuit. Il sera inutile de le faire
attendre. Vous lui conseillerez de reve-
nir demain matin, à six heures et demie.
le 1er juin, M. Brun dit à son fils :
- Au fait, Gaston, tu ne m'as jamais
rendu compte de ta visite à M. Mamer-
geot.
Le jeuns homme narra à son père ses
te natives infructueuses.
Sous l'empire d'une violente colère,
M. Brun décida de se rendre sur-le-
champ chez l'auteur dramatique.
Introduit dans le cabinet de travail de
Mamergeot, il se préparait à débiter sur
un ton pincé : « Si vous étiez décidé à
ne point me rendre le service que je sol-
licitais de vous, Monsieur, vous auriez
mieux fait de me l'avouer franchement.
Il était superflu que. » Il n'eut pas le
loisir de proférer une seule phrase.
- Ravi! Je suis ravi de vous voir,
cher m serrant Brun ! s'écria Mamergeot,
en lui serrant affectueusement la main.
l'a U ais vous écrire. Vous savez que vo-
tre fils est étonnant! Je suis enthou-
siasmé. Quel avenir!.
M. Brun était stupéfait. Timidement,
il murmura :
— Co. comment. vous pronostiquez
à mon fils un tel avenir?. Voyons,
voyons. Gaston m'aurait-il menti?. Il
m'a affirmé qu'il avait monté votre es-
calier cinquante-neuf fois, qu'il avait
attendu deux cent quatre-vingt-seize
heures dans votre antichambre, sans
parvenir à vous voir. Alors?
L'absolue ignorance des qualités né-
cessaires à un jeune homme pour réus-
sir dans la carrière dramatique, dont té-
moignaient les paroles de M. Brun, arra-
cha à Christian Mamergeot un sincère
éclat de rire :
— Mais, précisément, cher Monsieur,
précisément! C'est parce que, sans que
je le reçoive jamais, il est revenu in-
lassablement cinquante-neuf fois chez
moi. c'est parce que, sans jamais se
décourager, il a passé deux cent quatre-
vingt-seize heures dans mon anticham-
bre. que je puis vous certifier
qu'un superbe avenir lui est réservé au
théâtre! Vous m'avez demandé, voici un
mois : « Oui ou non, mon fils a-t-il ce
qu'il faut pour faire un auteur ap-
plaudi? » En toute conscience, je me
dois de vous répondre aujourd'hui :
« Pour l'amour de Dieu, monsieur
Brun, ne contrariez pas la vocation
de Gaston Brun! Il ira loin, ce petit! Il
ira très loin! »
Max et Alex FISCHER.
(Traduction réservée.)
ETEIGNOIRS
A PLUMES
L'éternel problème des chapeaux de
femmes au théâtre a cela de commun
avec le rhume de cerveau, que l'on vou-
drait bien n'en plus parler, mais que,
lui, ne vous oublie pas.
La dame qui a un grand chapeau
est un être immuable et dénaturé
qui n'a rien de commun avec l'humanité
pensante et agissante. Peu lui importe la
pièce qu'elle va jouer. Vous pouvez
lui raconter que l'Amour vëiïlè est un
'titre de pièce juive, vous pouvez lui
demander des renseignements sur l'Ita-
lien Piano et sur sa maîtresse, elle ne
bronchera pas et sourira sans penser, en
ayant soin toutefois de ne point remuer
la tête. Elle est, en effet, dans la situa-
tion du petit pâtissier qui maintient en
équilibre sur son. crâne un panier rem-
pli de saint honorés : le jardin suspendu
qu'elle porte suffit à absorber toutes ses
facultés.
La gêne qu'elle procure à ses voisins
ne saurait l'émouvoir. Elle qui, en temps
ordinaire, se ferait un scrupule de pas-
ser devant quelqu'un sans s'en excuser,
elle n'hésite point, sans utilité véritable,
à masquer totalement la pièce entière à
des centaines de gens qui ne le méritent
point.
Chercher à cela un remède dans la
médecine courante, il n'y faut point son-
ger ; seule, l'homéopathie peut nous ve-
nir en aide et je ne comprends point
qu'on hésite plus longtemps à l'appli-
quer. Voici comment :
Nos contrôleurs de théâtres ont un
tact exquis pour répartir dans la salle
les spectateurs d'une façon harmonieuse ;
leur serait-il donc bien difficile, avec dis-
crétion et sans en avoir l'air, de placer
tout tranquillement les unes derrière les
autres toutes les dames munies de
grands chapeaux, de les réunir toutes
dans un coin du parterre en une gra-
cieuse corbeille que l'on pourrait même,
par mesure de précaution, entourer
d'une vitrine comme les devantures des
modistes ?
Du reste, comme il serait impossi-
ble d'entrevoir la scène des places ainsi
occupées, rien n'empêcherait de prolon-
ger leur file dans les caves du' théâtre et
de gagner ainsi un nombre de places
appréciable.
Les dames les plus intelligentes ayant
pour accoutumé de ne jamais vouloir ad-
mettre qu'elles ont tort, je vous assure
bien qu'aucune ne se plaindrait. El-
les demeureraient obstinément, durant
toute la soirée, les unes derrière les au-
tres, souriantes et glacées.
Seuls leurs maris, au retour, en souf-
friraient peut-être.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
L
es comédiens vont avoir un nouveau
confrère de marque, le grand-duc
Constantin, cousin du tsar, tout simplement.
Il a signé un contrat avec le directeur d'un
théâtre de province, et ce sera probable-
ment à Helsingfors qu'il fera ses débuts.
Le grand-duc affichait, depuis quelques
années, des goûts inquiétants. Il admirait
fort Tolstoï et Shakespeare. Il traduisait
Hamlet et le jouait dans quelques cercles
privés. Il écrivait aussi des romans en col-
laboration avec la grande-duchesse.
Aux dîners de la cour, ne s'avisait-il pas
de parler littérature? Chez l'empereur de
toutes les Russies, la littérature, c'est. gê-
nant!
D'autre part, en sa qualité de général, il
avait la manie d'inspecter à tout propos les
casernes. Il arrivait à l'improviste au quar-
tier, mettant le trouble dans les jeux et les
libations des officiers. En deux ans, il en
révoqua vingt et un de tous gj^ides pour
usage de faux, viol, concussion, et autres
bagatelles semblables.
C'était à n'y pas tenir.
On lui a fait comprendre que sa démis-
sion serait bien accueillie, ou, pour le
moins, qu'un voyage au long cours s'impo-
sait.
Dans ces" conditions, Constantin préfère
renoncer à la carrière militaire et à la vie
de cour. Il vient d'informer son auguste cou-
sin qu'il entre au théâtre, pour y jouer. la
Puissance des ténèbres.
Au début, il ne gagnera que trente rou-
bles par mois ; mais il a quelques ressources
personnelles : ses domaines lui rapportent
quatre à cinq millions par an.
D
ans le seizième arrondissement, non
loin de la porte Dauphine. une nou-
velle salie de spectacle va être aménagée,
qui dépassera, sous le rapport du luxe et
du confort, tout ce qui existe, à l'heure ac-
tuelle, à Paris. Pour tout dire, les plans du
futur établissement ne seront autres que
ceux — considérablement agrandis — de la
bonbonnière établie par M. Pierre Lafitte,
dans l'hôtel Fémina.
Les devis prévoient une dépense de
quinze cent mille francs. Les travaux seront
poussés avec la plus vive activité. Bref, il
ne s'écoulera pas un long temps avant que
la nouvelle salle puissel être mise à la dis-
position des impresarii ou des artistes dési-
reux d'y donner des concerts.
F
laubert au théâtre.
Nombreux ont été les dramaturges
qui ont voulu transporter sur la scène Ma-
dame Bovary en adaptant — Dieu ou le
Diable savent comme. - le roman de
Flaubert.
Ce que l'on ignore, c'est que Mme Ré-
jane, au cours de sa carrière, a été sollici-
tée par trois de ces adaptateurs audacieux,
de vouloir bien incarner l'héroïne célèbre.
Chaque fois, la grande artiste déclina l'in-
vite et aucune de ces trois productions, d'ail-
leurs, ne vit lé feu de la rampe.
Comme quoi l'audaces fortuna juvat n'est
pas toujours une indiscutable réalité.
c
'était pendant une des dernières répé-
titions de la Maîtresse de Piano, dont
le théâtre Sarah-Bernhardt nous a donné,
hier, la primeur.
La scène battait son plein.
Mlle BorzFM, emportes par son jetr; ne
remarqua point que, dans la salle obscure,
un homme était entré.
— Quand elle eut terminé, il monta sur
le « plateau » et fit à la jeune femme, sur
sa manière de jouer, des observations sé-
vères mais qu'il croyait justes.
Est-ce l'énervement, la fatigue ou
l'orage?
Toujours arriva-t-il que Mlle Dorziat se
mit à fondre en larmes et qu'on eut toutes
les peines du monde à la consoler.
M. Le Bargy était très embêté!.
Tiens, j'avais oublié de vous dire qu'il
s'appelait ainsi.
L
e. grand reportage et l'histoire du
théâtre.
L'envoyé spécial d'un grand quotidien,
charge de raconter la visite de M. Fallières
aux sinistrés du Midi, y met du lyrisme,
.ce qui est bien, et de la précision, ce qui
est dangereux :
« L'attitude, toute de simplicité, du chef
de l'Etat a conquis les populations méridio-
nales, vous disais-je. Nulle part, je ne l'ai
mieux constaté qu'à Pézenas. J'ai vu des
bourgeois et des prolétaires, etc. échanger
des propos simples avec le Président, et ici,
dans la cité Qui vit naître Molière, M. Fal-
lières fut, plus que partout ailleurs, le vi-
gneron, le paysan fin lettré, virgilien, qu'il
a voulu rester, même au faîte des hon-
neurs. »
Si virgilien que soit M. Fallières, ça n'em-
pêche pas Molière d'être né à Paris.
p
uisque se sont rouverts tous nos théâ-
tres et tous nos concerts, et que nos
chefs d'orchestre ont repris place dans leurs
hautes et confortables fauteuils, disons quel
fut l'inventeur de ce fameux bâton qui fait,
à lui seul, marcher toute une armée de mu-
siciens.
C'est Lulli. L'invention, comme vous le
voyez, ne remonte pas très loin.
Auparavant, et depuis l'antiquité, les
chefs d'orchestre conduisaient leurs troupes
en marquant la mesure du pied ou en frap-
pant dans leurs mains. Parfois aussi, on se
servait, comme chez les Grecs, de coquil-
lages, de valves d'huîtres, notamment, que
l'on frappait l'une contre l'autre.
Lulli, qui trouvait incommode et fatigant
de toujours frapper du pied, conçut alors
l'idée de remplacer le pied par un bâton,
pour indiquer la mesure. Il en prit un qui,
paraît-il, ne mesurait pas moins de six pieds,
et avec lequel il frappait le plancher pour
indiquer la cadence.
Cette innovation, d'ailleurs, ne réussit
guère à l'ingénieux chef d'orchestre, car, un
jour, par mégarde, il se frappa le pied de
son bâton. Il se fit ainsi une blessure assez
grave, à laquelle, cependant, il ne prêta
qu'une médiocre attention, ne voulant pas
se faire soigner; mal lui en prit, car la
gangrène vint et il mourut peu de temps
après.
Depuis Lulli, le bâton de chef d'orchestre
a subi des perfectionnements; il a surtout
beaucoup moins de volume. et c'est tant
mieux 1
u
-- -
ne pétition.
Un groupe de très honorables ins-
titutrices de la banlieue ouest de Paris est
en train de rédiger une pétition collective,
qui sera envoyée aux directeurs de
théâtres.
Il s'agit d'obtenir de ces derniers, pour
le personnel enseignant, la réduction dont il
profite déjà sur les compagnies de che-
mins de fer et qui est de cinquante pour
cent.
On comprendra aisément qu'il soit assez
difficile à des fonctionnaires dont le traite-
ment va de 900 à 2,000 francs par an, de
s'offrir tous les jours un fauteuil d'orchestre
de huit et dix francs.
D'un autre côté, il est indéniable que les
personnes chargées d'éduquer les enfants
ont besoin, de temps à autre, de se retrem-
per dans le classique; et, par conséquent,
tout au moins dans les théâtres subvention-
nés, il paraîtrait assez juste de donner sa-
tisfaction aux revendications des « petites
fonctionnaires » qui, en ce moment, prê-
chent la bonne croisade.
Que demande-t-on, aujourd'hui, à une voi-
ture automobile de luxe?
Le maximum de' confort, d'élégance, de
souplesse.
Toutes ces qualités ne se trouvent-elles
pas réunies dans les automobiles Charron,
et Charron ne se trouve-t-il pas, à cause de
cela, le fournisseur authentique et officiel de
rentes les élégances parisiennes? - -
"Aux courses, au Bois,, à la sortie des
théâtres, rue de -la Paix, les Charron ne se
comptent PLUS. -
Quel meilleur endroit, à la sortie du
théâtre ouedu concert, que ce délicieux Filet
de Sole, où le cadre est de goût excellent, la
chair délicieuse et le prix abordable.
Retenez votre table d'avance, téléphone
155-65, au Filet de Sole, 15, rue du Fau-
bourg-Montmartre.
La marque des rois.
Oui, c'est bien la marque des têtes cou-
ronnées que la marque automobile Renault
frères; elle n'est point seulement dans les
garages de tous les souverains, elle trans-
porte aussi toutes nos reines incontestées du
théâtre.
.- -
L'art et le sport.
Que voilà deux choses qui vont fort bien
ensemble. Demandez plutôt à Yvonne de
Bray, la délicieuse artiste du Vaudeville, qui
ne dédaigne point de temps à autre d'enfour-
cher, pour une matinale promenade au Bois,
sa bicyclette La Française.
NOUVELLE A LA MAIN
s
ur le plateau — devant le poste d'in-
cendie, est un seau, rempli d'eau, dans
lequel, en sortant de scène, les artistes jet-
tent cigarettes et cigares à demi-consumés.
Un soir, le récipient est absent.
— Tiens, fait un Espoir, le seau qui n'est
pas là ! -
— Tu ne vois donc pas clafr, riposte un
bon camarade. Le sot y est toujours, l'eau
seule est absente !
Le Masque de Verre.
Nous publierons demain une nouvelle
de
J.-H. ROSNY
Théâtre Sarah-Bernhardt : La Maîtresse de piano
M. ANDRÉ-HALL
M. MAURY
COMŒDIA 6 L'ART LYRIQUE -
Un Grand Prix de 10,000 fr.
U Comœdia H donne 10,000 francs a l'auteur de restée lyrique
inédite, jugée, par concours, la meilleure, et la fera
jouer sur une grande scène parisienne.
Noblesse oblige! Comœdia lancé, Co-
mœd'a accueilli partout, avec le succès
que l'on sait, devait, pour sanctionner
sa venue — en don de joyeux avène-
ment — encourager l'art lyrique comme
il encouragera l'art dramatique et, en
général, tout ce qui touche au Théâ-
tre.
Il a donc fondé un prix, un grand
prix de
Dix mille francs
qu'il donnera aux auteurs de la meil-
leure œuvre lyrique qui lui sera sou-
mise.
Ce concours est ouvert à partir d'au-
jourd'hui. Nous en publierons ultérieu-
rement le règlement — fort simple
d'ailleurs.
Le jugement des artistes
Un jury sera composé — comportant
les noms les plus célèbres des annales
musicales contemporaines — auquel les
œuvres des concurrents seront soumises.
Il jugera.
Le jugement du public
L'œuvre primée sera ensuite REPRÉ-
SENTÉE sur une grande scène parisienne,
grâce aux bons offices de Comœdia dont
le succès est tel que les sympathies qui
naquirent, lors de son premier numéro,
se transforment, à l'heure actuelle, en
ardentes amitiés.
Que nos auteurs, librettistes et musi-
ciens, se mettent donc à l'œuvre. Co-
mœdia est là qui les soutiendra.
Son programme est immense, ses for-
ces sont généreuses et rien de ce qtfi
touche à l'Art ne peut lui être étranger.
Il sollicite l'Effort. Il le mènera, qu'on
en soit sûr, à l'épanouissement des oeu-
vres à terme. On le verra dans la suite.
Comœdia est venu — nécessaire. Ce
qu'il tente, il le réalisera pour la plus
grande gloire de l'Art!
COMŒ'DIA.
THEATRE SARAH=tBERNHART>T
La Maîtresse de Piano
Pièce en 5 actes et 7 tableaux
de MM. Félix Duquesnel et André Barde
Il y a un très nombreux public, beau-
coup plus nombreux qu'on ne pense, à
qui plaît et plaira toujours, dans le livre
comme sur la scène, une histoire à la
fois claire et mouvementée, vécue par
des personnages sans grandes complica-
tiorls psychologiques, au langage simple,
aux larmes et au rire faciles. Et ce pu-
Cliché MANUEIJ
M. ANDRÉ BARDE
blic sera pleinement satisfait si la vie,
qu'on lui présente de la sorte, n'est pas
trop irréelle, tout en se passant dans un
monde un peu chimérique quand même
et supérieur au monde ordinaire. Une
littérature entière fleurit vers cet idéal
en fleurs, que les artistes intransigeants
trouvent artificielles, mais devant les-
quelles se pâment force lecteurs et spec-
tateurs, pourvu que le bouquet en soit
bien fait et noué de rubans à la nuance
agréable. ,,
Tel fut le cas pour la Maîtresse de
piano, le roman publié il Y a dix-huit
mois environ par M. Félix Duquesnel,
et tel il sera très certainement pour la
pièce qu'a tirée de ce roman M. Andjré
Barde. Car il n'y a point de raison
pour que ne plaise pas au théâtre ce qui
a plu dans le livre, étant donné ce genre
et qu'il a un gros public de fidèles ama-
teurs.
Les sept tableaux, que M. André
Barde a découpés, ont l'air de sept cha-
pitres qu'on voit mis en action ; et com-
me du même coup, c'est de la morale
en action, de la bonne et saine morale
courante chère à Cy public, on pense
s'il aura lieu de s'y délecter, les dé-
coupures ayant été faites d'une main
adroite, légère, habile à utiliser toutes
les situations capitales du livre, et de fa-
çon à laisser le drame compréhensible
même pour ceux qui ne connaissent pas
le roman.
Voici le sommaire de ces situations
capitales, et comme le texte explicatif
que l'on pourrait inscrire sous les sept
images d'Epinal où seraient coloriés les
sept tableaux:
Premier tableau : Au CHATEAU DE CHA-
ZEAU. Devant le bon curé Bricourt et
sa vieille gouvernante Brigitte, le no-
taire excellent Me Ricardet apprend à la
comtesse de Chazeau, veuve, que le
comte est mort après l'avoir ruinée. Le
château va être vendu. La comtesse et
sa fille, la distinguée et fière Yvonne,
sont réduites à la misère. Yvonne prend
héroïquement le parti d'aller à Paris,
pour gagner sa vie et celle de sa mère
en donnant des leçons de piano.
Deuxième tableau: LA MAITRESSE DE
PIANO. C'est chez les Laubadier
qu'Yvonne, présentée par ■>: cur*, a
trouvé une placé. Elle e.: ,'l':¡lirc,s' de
piano et souverr 'i: d' Me .-orW:»: au-
badier, fille de ces parvenus. Entre cette
jeune personne très mal élevée, son frère
Victor et les amis de ce frère, tous gros-
siers sportsmen, et surtout en face de
Mme Laubadier, ancienne cuisinière de-
venue millionnaire, l'infortunée Yvonne
subit les pires humiliations. ,'" r.- - 't'
Troisième tableau ; UN BÀL CiiE2;
MME LAUBADIER. A ce bal, l'ancien ma-
çon Laubadier (brave homme, lui) a pu
faire venir, parmi ses invités bourgeois,
le marquis de Puylautens, type accom-
pli du gentilhomme de race, qui con-
traste avec cette bande de gens du com-
mun. Yvonne est là, pour la première
fois, exposée aux tentatives amoureuses
du jeune Victor Laubadier. Elle dévore
en silence l'affront. Sa fierté va jusqu'à
ne pas vouloir que le marquis recon-
naisse en elle la fille de son vieil ami le
comte de Chazeau.
Quatrième tableau: LA CLAIRIÈRE. A'
une partie de chasse dans le parc des
Laubadier, Yvonne est de nouveau, et
cette fois presque avec violence, outra-
gée par les désirs du brutal Victor. Mais
maintenant elle a un défenseur dans le
marquis, à qui elle a dû confesser qu elle
est bien la fille du feu comte. Fort de
cette confession, et agissant en vieil ami
de la famille sans crainte de compro-
mettre Yvonne, le marquis remet ver-'
tement à sa place Victor, et, celui-ci
l'insultant, il en résultera un duel.
Cinquième tableau: LE DUEL. Natu-<
rellement, c'est Victor qui est blessé,
malgré sa force à l'épée, par le marquis.
fleurettiste vieux jeu, mais tireur redou-
table. Après quoi, en une explication
loyale, Victor avoue qu'il" a provoqué le
marquis par jalousie pure, qu'il le
croyait l'amant d'Yvonne, et qu'il aime
sincèrement la jeune fille. Instruit de sa
noblesse qu'il ignorait, il se repent, veut
réparer sa faute envers elle, et prie le
marquis de demander à Yvonne ss main
pour lui, Victor Laubadier.' Le marquis
accepte, après une douloureuse hésita-
tion où l'on comprend que lui-même,
sans vouloir se l'avouer, aime .Yvonne.
Sixième tableau : LES TERRASSES DU
CHATEAU A ROQUELAY. A la stupéfac-
tion de Mme Laubadier, le marquis an-
nonce la résolution de Victor, puis Vic.
tor en personne confirme sa volonté d'é- >
pouser Yvonne. Mais Yvonne, qui a déjà
refusé au marquis de devenir Mme Vic-
tor et avec une tristesse indignée, re-
fuse à Victor aussi, avec colère et hau-
teur. Mme Laubadier lui reproche d'agir
ainsi par ruse, pour attiser l'amour du
jeune homme; et, la traitant d'aventu
rière, elle la chasse.
Septième tableau: LE JARDIN DU PRÈS-
BYTÈRE. Chez le bon curé sont la com-
tesse et sa fille. Yvonne est très malade.
sans que les médecins puissent dire ce
qu'elle a. Le marquis, appelé à la res-
cousse, ne peut non plus connaître le
secret dont elle se meurt. Mais Mme
Laubadier arrive. Sous sa grossière
écorce, c est une brave et digne femme.
Venue pour faire des excuses à Yvonne
et lui offrir le nom et la grosse fortune.
de Victor Laubadier son fils, et reçue
par Yvonne avec le même orgueil qui
refuse, elle s'étonne, cherche à com-
prendre, comprend. Elle fait voir au
marquis et à Yvonne qu'ils s'aiment.
Et tout finit le mieux du monde par un
mariage qui va ramener chez les Cha-
zeau la fortune et le, bonheur, ainsi que
le mérite la fière conduite de la jeune
fille héroïque et distinguée.
Q'- ;: on goût personnel soit absolu-
:'v- '• Je par cette sorte de roman et
Samedi 5 Octobre W07, 'f>--
i
COMŒDIA
Rédacteur en Chef: G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION : -
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
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Patis et Départements 24 fr. 1^2 fr.
franger 40 » 20 »
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Paris et Départements 24 fr. lis fr.
Étranger. 40 » 20 »
CONTES PROBABLES
La Vocation
A Charles-Henry Hirsch.
M. Brun fut invité, le 1er mai dernier,
à un grand dîner chez des amis. Au
nombre des convives figurait Mamergeot,
Christian Mamergeot, le dramaturge
souvent applaudi.
Durant tout le repas, M. Brun s'as-
treignit à n'appeler Mamergeot que
« cher et illustre maître ». Durant toute
la soirée, il s'astreignit à lui servir de
Partenaire au whist et à perdre conscien-
Cieusement.
Vers minuit, M. Brun murmura :
- Je suis père d'un grand garçon de
Vingt ans, cher et illustre maître. Si
J osais, je vous demanderais de me ren-
dre un service.
- Parlez. si c'est possible. avec
plaisir.
- Mon Gaston a une marotte. Du ma-
tin. au soir, il dialogue des scènes. Il sou-
Jhatterait devenir auteur dramatique.
ie n'y verrais, somme toute, aucun
inconvénient. Mais voilà, a-t-il ce qu'il
faut pOur réussir au théâtre? Ne l'a-t-il
pas? Je l'ignore absolument. Je serais
heureux de connaître votre sentiment à
son sujet. Voulez-vous m'autoriser à
vous 1 envoyer, un de ces matins, avec
quelques-uns de ses manuscrits?
Le lendemain, vers dix heures, le va-
let de chambre frappa à la pbrte du ca-
oinet de travail de Mamergeot. Il remit
à son maître une carte de visite.
- « Gaston Brun » ?. murmura Ma-
mergeot. Ah! oui, ce doit être ce jeune
homme sur l'avenir dramatique duquel
son papa m'a prié, hier, de me faire une
opinion. Bien embarrassant, ce qu'il
^'a demandé là, ce papa. Enfin, il est
S1 sympathique!. Je m'en voudrais de
lui répondre à la légère.
Il sembla réfléchir. Il se gratta le front
d'un air soucieux.
- Eh bien, eh bien! finit-il par ordôn-
ner à son valet de chambre, eh bien,
faites une chose. Dites à ce monsieur
a ^tendre.
1\ onze heures, le domestique frappa
de nouveau à la porte du cabinet de tra-
vail :
- Pardon, Monsieur. Monsieur a
PB ^ut-etre oublié. Ce monsieur attend
tOUjours à l'antichambre.
Mamergeot sourit :
- Mais non, mais non, je n'ai pas
oublié !.
Après un temps, il ajouta :
- Laissez-le attendre encore.
v oyons. encore une heure. A midi,
eus lui annoncerez qu'il m'est impos-
oie de le recevoir aujourd'hui. Vous
Ui direz que s'il désire me voir, il fau-
dra qu'il revienne. Et vous lui direz
cela sur un ton assez sec, je vous prie !
Le valet de chambre n'eut-il plus ja-
ais l'occasion, au cours du mois de
ai, de passer à Mamergeot la carte du
JeUne Gaston Brun ?. Si, maintes fois.
Du 3 au 13 mai, il eut l'occasion de
Passer cette carte à son maître tous les
n'atins- Du 13 au 21 mai, il eut l'occa-
si on de la passer tous les matins, et
ssi tous les après-midi. Du 21 au 31
mal: eut l'occasion de la passer tous les
atins, tous les après-midi et aussi tous
les soirs.
d' Christian Mamergeot donna-t-il l'ordre
.d' introduire Gaston Brun dans son ca-
binet de travail, toutes les fois que le
valet de chambre lui passa cette carte?.
Non. Pas une fois.
Régulièrement, il donna à son valet de
chambre un des ordres suivants :
b - Faites attendre ce monsieur trois
heur es. Vous lui annoncerez ensuite
q ? je viens de décider de ne plus rece-
Vuir Personne aujourd'hui.
Sa -:- Répondez à ce monsieur que je suis
sorti. Mais je serai là, certainement, de-
main toute la journée. Demain, vous
lui déclarerez ; « Monsieur est parti ce
matin faire un petit voyage en automo-
trèe. Nous ne savons pas quand il ren-
trera. »
- Confiez à ce monsieur qu'il n'a
réellement pas de chance. Ajoutez que
j'a etait arrivé deux minutes plus tôt,
-
j'a a*s pu le recevoir. Concluez qu'il
n' a Qu', un parti à prendre : revenir ce
soir, a minuit. Il sera inutile de le faire
attendre. Vous lui conseillerez de reve-
nir demain matin, à six heures et demie.
le 1er juin, M. Brun dit à son fils :
- Au fait, Gaston, tu ne m'as jamais
rendu compte de ta visite à M. Mamer-
geot.
Le jeuns homme narra à son père ses
te natives infructueuses.
Sous l'empire d'une violente colère,
M. Brun décida de se rendre sur-le-
champ chez l'auteur dramatique.
Introduit dans le cabinet de travail de
Mamergeot, il se préparait à débiter sur
un ton pincé : « Si vous étiez décidé à
ne point me rendre le service que je sol-
licitais de vous, Monsieur, vous auriez
mieux fait de me l'avouer franchement.
Il était superflu que. » Il n'eut pas le
loisir de proférer une seule phrase.
- Ravi! Je suis ravi de vous voir,
cher m serrant Brun ! s'écria Mamergeot,
en lui serrant affectueusement la main.
l'a U ais vous écrire. Vous savez que vo-
tre fils est étonnant! Je suis enthou-
siasmé. Quel avenir!.
M. Brun était stupéfait. Timidement,
il murmura :
— Co. comment. vous pronostiquez
à mon fils un tel avenir?. Voyons,
voyons. Gaston m'aurait-il menti?. Il
m'a affirmé qu'il avait monté votre es-
calier cinquante-neuf fois, qu'il avait
attendu deux cent quatre-vingt-seize
heures dans votre antichambre, sans
parvenir à vous voir. Alors?
L'absolue ignorance des qualités né-
cessaires à un jeune homme pour réus-
sir dans la carrière dramatique, dont té-
moignaient les paroles de M. Brun, arra-
cha à Christian Mamergeot un sincère
éclat de rire :
— Mais, précisément, cher Monsieur,
précisément! C'est parce que, sans que
je le reçoive jamais, il est revenu in-
lassablement cinquante-neuf fois chez
moi. c'est parce que, sans jamais se
décourager, il a passé deux cent quatre-
vingt-seize heures dans mon anticham-
bre. que je puis vous certifier
qu'un superbe avenir lui est réservé au
théâtre! Vous m'avez demandé, voici un
mois : « Oui ou non, mon fils a-t-il ce
qu'il faut pour faire un auteur ap-
plaudi? » En toute conscience, je me
dois de vous répondre aujourd'hui :
« Pour l'amour de Dieu, monsieur
Brun, ne contrariez pas la vocation
de Gaston Brun! Il ira loin, ce petit! Il
ira très loin! »
Max et Alex FISCHER.
(Traduction réservée.)
ETEIGNOIRS
A PLUMES
L'éternel problème des chapeaux de
femmes au théâtre a cela de commun
avec le rhume de cerveau, que l'on vou-
drait bien n'en plus parler, mais que,
lui, ne vous oublie pas.
La dame qui a un grand chapeau
est un être immuable et dénaturé
qui n'a rien de commun avec l'humanité
pensante et agissante. Peu lui importe la
pièce qu'elle va jouer. Vous pouvez
lui raconter que l'Amour vëiïlè est un
'titre de pièce juive, vous pouvez lui
demander des renseignements sur l'Ita-
lien Piano et sur sa maîtresse, elle ne
bronchera pas et sourira sans penser, en
ayant soin toutefois de ne point remuer
la tête. Elle est, en effet, dans la situa-
tion du petit pâtissier qui maintient en
équilibre sur son. crâne un panier rem-
pli de saint honorés : le jardin suspendu
qu'elle porte suffit à absorber toutes ses
facultés.
La gêne qu'elle procure à ses voisins
ne saurait l'émouvoir. Elle qui, en temps
ordinaire, se ferait un scrupule de pas-
ser devant quelqu'un sans s'en excuser,
elle n'hésite point, sans utilité véritable,
à masquer totalement la pièce entière à
des centaines de gens qui ne le méritent
point.
Chercher à cela un remède dans la
médecine courante, il n'y faut point son-
ger ; seule, l'homéopathie peut nous ve-
nir en aide et je ne comprends point
qu'on hésite plus longtemps à l'appli-
quer. Voici comment :
Nos contrôleurs de théâtres ont un
tact exquis pour répartir dans la salle
les spectateurs d'une façon harmonieuse ;
leur serait-il donc bien difficile, avec dis-
crétion et sans en avoir l'air, de placer
tout tranquillement les unes derrière les
autres toutes les dames munies de
grands chapeaux, de les réunir toutes
dans un coin du parterre en une gra-
cieuse corbeille que l'on pourrait même,
par mesure de précaution, entourer
d'une vitrine comme les devantures des
modistes ?
Du reste, comme il serait impossi-
ble d'entrevoir la scène des places ainsi
occupées, rien n'empêcherait de prolon-
ger leur file dans les caves du' théâtre et
de gagner ainsi un nombre de places
appréciable.
Les dames les plus intelligentes ayant
pour accoutumé de ne jamais vouloir ad-
mettre qu'elles ont tort, je vous assure
bien qu'aucune ne se plaindrait. El-
les demeureraient obstinément, durant
toute la soirée, les unes derrière les au-
tres, souriantes et glacées.
Seuls leurs maris, au retour, en souf-
friraient peut-être.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
L
es comédiens vont avoir un nouveau
confrère de marque, le grand-duc
Constantin, cousin du tsar, tout simplement.
Il a signé un contrat avec le directeur d'un
théâtre de province, et ce sera probable-
ment à Helsingfors qu'il fera ses débuts.
Le grand-duc affichait, depuis quelques
années, des goûts inquiétants. Il admirait
fort Tolstoï et Shakespeare. Il traduisait
Hamlet et le jouait dans quelques cercles
privés. Il écrivait aussi des romans en col-
laboration avec la grande-duchesse.
Aux dîners de la cour, ne s'avisait-il pas
de parler littérature? Chez l'empereur de
toutes les Russies, la littérature, c'est. gê-
nant!
D'autre part, en sa qualité de général, il
avait la manie d'inspecter à tout propos les
casernes. Il arrivait à l'improviste au quar-
tier, mettant le trouble dans les jeux et les
libations des officiers. En deux ans, il en
révoqua vingt et un de tous gj^ides pour
usage de faux, viol, concussion, et autres
bagatelles semblables.
C'était à n'y pas tenir.
On lui a fait comprendre que sa démis-
sion serait bien accueillie, ou, pour le
moins, qu'un voyage au long cours s'impo-
sait.
Dans ces" conditions, Constantin préfère
renoncer à la carrière militaire et à la vie
de cour. Il vient d'informer son auguste cou-
sin qu'il entre au théâtre, pour y jouer. la
Puissance des ténèbres.
Au début, il ne gagnera que trente rou-
bles par mois ; mais il a quelques ressources
personnelles : ses domaines lui rapportent
quatre à cinq millions par an.
D
ans le seizième arrondissement, non
loin de la porte Dauphine. une nou-
velle salie de spectacle va être aménagée,
qui dépassera, sous le rapport du luxe et
du confort, tout ce qui existe, à l'heure ac-
tuelle, à Paris. Pour tout dire, les plans du
futur établissement ne seront autres que
ceux — considérablement agrandis — de la
bonbonnière établie par M. Pierre Lafitte,
dans l'hôtel Fémina.
Les devis prévoient une dépense de
quinze cent mille francs. Les travaux seront
poussés avec la plus vive activité. Bref, il
ne s'écoulera pas un long temps avant que
la nouvelle salle puissel être mise à la dis-
position des impresarii ou des artistes dési-
reux d'y donner des concerts.
F
laubert au théâtre.
Nombreux ont été les dramaturges
qui ont voulu transporter sur la scène Ma-
dame Bovary en adaptant — Dieu ou le
Diable savent comme. - le roman de
Flaubert.
Ce que l'on ignore, c'est que Mme Ré-
jane, au cours de sa carrière, a été sollici-
tée par trois de ces adaptateurs audacieux,
de vouloir bien incarner l'héroïne célèbre.
Chaque fois, la grande artiste déclina l'in-
vite et aucune de ces trois productions, d'ail-
leurs, ne vit lé feu de la rampe.
Comme quoi l'audaces fortuna juvat n'est
pas toujours une indiscutable réalité.
c
'était pendant une des dernières répé-
titions de la Maîtresse de Piano, dont
le théâtre Sarah-Bernhardt nous a donné,
hier, la primeur.
La scène battait son plein.
Mlle BorzFM, emportes par son jetr; ne
remarqua point que, dans la salle obscure,
un homme était entré.
— Quand elle eut terminé, il monta sur
le « plateau » et fit à la jeune femme, sur
sa manière de jouer, des observations sé-
vères mais qu'il croyait justes.
Est-ce l'énervement, la fatigue ou
l'orage?
Toujours arriva-t-il que Mlle Dorziat se
mit à fondre en larmes et qu'on eut toutes
les peines du monde à la consoler.
M. Le Bargy était très embêté!.
Tiens, j'avais oublié de vous dire qu'il
s'appelait ainsi.
L
e. grand reportage et l'histoire du
théâtre.
L'envoyé spécial d'un grand quotidien,
charge de raconter la visite de M. Fallières
aux sinistrés du Midi, y met du lyrisme,
.ce qui est bien, et de la précision, ce qui
est dangereux :
« L'attitude, toute de simplicité, du chef
de l'Etat a conquis les populations méridio-
nales, vous disais-je. Nulle part, je ne l'ai
mieux constaté qu'à Pézenas. J'ai vu des
bourgeois et des prolétaires, etc. échanger
des propos simples avec le Président, et ici,
dans la cité Qui vit naître Molière, M. Fal-
lières fut, plus que partout ailleurs, le vi-
gneron, le paysan fin lettré, virgilien, qu'il
a voulu rester, même au faîte des hon-
neurs. »
Si virgilien que soit M. Fallières, ça n'em-
pêche pas Molière d'être né à Paris.
p
uisque se sont rouverts tous nos théâ-
tres et tous nos concerts, et que nos
chefs d'orchestre ont repris place dans leurs
hautes et confortables fauteuils, disons quel
fut l'inventeur de ce fameux bâton qui fait,
à lui seul, marcher toute une armée de mu-
siciens.
C'est Lulli. L'invention, comme vous le
voyez, ne remonte pas très loin.
Auparavant, et depuis l'antiquité, les
chefs d'orchestre conduisaient leurs troupes
en marquant la mesure du pied ou en frap-
pant dans leurs mains. Parfois aussi, on se
servait, comme chez les Grecs, de coquil-
lages, de valves d'huîtres, notamment, que
l'on frappait l'une contre l'autre.
Lulli, qui trouvait incommode et fatigant
de toujours frapper du pied, conçut alors
l'idée de remplacer le pied par un bâton,
pour indiquer la mesure. Il en prit un qui,
paraît-il, ne mesurait pas moins de six pieds,
et avec lequel il frappait le plancher pour
indiquer la cadence.
Cette innovation, d'ailleurs, ne réussit
guère à l'ingénieux chef d'orchestre, car, un
jour, par mégarde, il se frappa le pied de
son bâton. Il se fit ainsi une blessure assez
grave, à laquelle, cependant, il ne prêta
qu'une médiocre attention, ne voulant pas
se faire soigner; mal lui en prit, car la
gangrène vint et il mourut peu de temps
après.
Depuis Lulli, le bâton de chef d'orchestre
a subi des perfectionnements; il a surtout
beaucoup moins de volume. et c'est tant
mieux 1
u
-- -
ne pétition.
Un groupe de très honorables ins-
titutrices de la banlieue ouest de Paris est
en train de rédiger une pétition collective,
qui sera envoyée aux directeurs de
théâtres.
Il s'agit d'obtenir de ces derniers, pour
le personnel enseignant, la réduction dont il
profite déjà sur les compagnies de che-
mins de fer et qui est de cinquante pour
cent.
On comprendra aisément qu'il soit assez
difficile à des fonctionnaires dont le traite-
ment va de 900 à 2,000 francs par an, de
s'offrir tous les jours un fauteuil d'orchestre
de huit et dix francs.
D'un autre côté, il est indéniable que les
personnes chargées d'éduquer les enfants
ont besoin, de temps à autre, de se retrem-
per dans le classique; et, par conséquent,
tout au moins dans les théâtres subvention-
nés, il paraîtrait assez juste de donner sa-
tisfaction aux revendications des « petites
fonctionnaires » qui, en ce moment, prê-
chent la bonne croisade.
Que demande-t-on, aujourd'hui, à une voi-
ture automobile de luxe?
Le maximum de' confort, d'élégance, de
souplesse.
Toutes ces qualités ne se trouvent-elles
pas réunies dans les automobiles Charron,
et Charron ne se trouve-t-il pas, à cause de
cela, le fournisseur authentique et officiel de
rentes les élégances parisiennes? - -
"Aux courses, au Bois,, à la sortie des
théâtres, rue de -la Paix, les Charron ne se
comptent PLUS. -
Quel meilleur endroit, à la sortie du
théâtre ouedu concert, que ce délicieux Filet
de Sole, où le cadre est de goût excellent, la
chair délicieuse et le prix abordable.
Retenez votre table d'avance, téléphone
155-65, au Filet de Sole, 15, rue du Fau-
bourg-Montmartre.
La marque des rois.
Oui, c'est bien la marque des têtes cou-
ronnées que la marque automobile Renault
frères; elle n'est point seulement dans les
garages de tous les souverains, elle trans-
porte aussi toutes nos reines incontestées du
théâtre.
.- -
L'art et le sport.
Que voilà deux choses qui vont fort bien
ensemble. Demandez plutôt à Yvonne de
Bray, la délicieuse artiste du Vaudeville, qui
ne dédaigne point de temps à autre d'enfour-
cher, pour une matinale promenade au Bois,
sa bicyclette La Française.
NOUVELLE A LA MAIN
s
ur le plateau — devant le poste d'in-
cendie, est un seau, rempli d'eau, dans
lequel, en sortant de scène, les artistes jet-
tent cigarettes et cigares à demi-consumés.
Un soir, le récipient est absent.
— Tiens, fait un Espoir, le seau qui n'est
pas là ! -
— Tu ne vois donc pas clafr, riposte un
bon camarade. Le sot y est toujours, l'eau
seule est absente !
Le Masque de Verre.
Nous publierons demain une nouvelle
de
J.-H. ROSNY
Théâtre Sarah-Bernhardt : La Maîtresse de piano
M. ANDRÉ-HALL
M. MAURY
COMŒDIA 6 L'ART LYRIQUE -
Un Grand Prix de 10,000 fr.
U Comœdia H donne 10,000 francs a l'auteur de restée lyrique
inédite, jugée, par concours, la meilleure, et la fera
jouer sur une grande scène parisienne.
Noblesse oblige! Comœdia lancé, Co-
mœd'a accueilli partout, avec le succès
que l'on sait, devait, pour sanctionner
sa venue — en don de joyeux avène-
ment — encourager l'art lyrique comme
il encouragera l'art dramatique et, en
général, tout ce qui touche au Théâ-
tre.
Il a donc fondé un prix, un grand
prix de
Dix mille francs
qu'il donnera aux auteurs de la meil-
leure œuvre lyrique qui lui sera sou-
mise.
Ce concours est ouvert à partir d'au-
jourd'hui. Nous en publierons ultérieu-
rement le règlement — fort simple
d'ailleurs.
Le jugement des artistes
Un jury sera composé — comportant
les noms les plus célèbres des annales
musicales contemporaines — auquel les
œuvres des concurrents seront soumises.
Il jugera.
Le jugement du public
L'œuvre primée sera ensuite REPRÉ-
SENTÉE sur une grande scène parisienne,
grâce aux bons offices de Comœdia dont
le succès est tel que les sympathies qui
naquirent, lors de son premier numéro,
se transforment, à l'heure actuelle, en
ardentes amitiés.
Que nos auteurs, librettistes et musi-
ciens, se mettent donc à l'œuvre. Co-
mœdia est là qui les soutiendra.
Son programme est immense, ses for-
ces sont généreuses et rien de ce qtfi
touche à l'Art ne peut lui être étranger.
Il sollicite l'Effort. Il le mènera, qu'on
en soit sûr, à l'épanouissement des oeu-
vres à terme. On le verra dans la suite.
Comœdia est venu — nécessaire. Ce
qu'il tente, il le réalisera pour la plus
grande gloire de l'Art!
COMŒ'DIA.
THEATRE SARAH=tBERNHART>T
La Maîtresse de Piano
Pièce en 5 actes et 7 tableaux
de MM. Félix Duquesnel et André Barde
Il y a un très nombreux public, beau-
coup plus nombreux qu'on ne pense, à
qui plaît et plaira toujours, dans le livre
comme sur la scène, une histoire à la
fois claire et mouvementée, vécue par
des personnages sans grandes complica-
tiorls psychologiques, au langage simple,
aux larmes et au rire faciles. Et ce pu-
Cliché MANUEIJ
M. ANDRÉ BARDE
blic sera pleinement satisfait si la vie,
qu'on lui présente de la sorte, n'est pas
trop irréelle, tout en se passant dans un
monde un peu chimérique quand même
et supérieur au monde ordinaire. Une
littérature entière fleurit vers cet idéal
en fleurs, que les artistes intransigeants
trouvent artificielles, mais devant les-
quelles se pâment force lecteurs et spec-
tateurs, pourvu que le bouquet en soit
bien fait et noué de rubans à la nuance
agréable. ,,
Tel fut le cas pour la Maîtresse de
piano, le roman publié il Y a dix-huit
mois environ par M. Félix Duquesnel,
et tel il sera très certainement pour la
pièce qu'a tirée de ce roman M. Andjré
Barde. Car il n'y a point de raison
pour que ne plaise pas au théâtre ce qui
a plu dans le livre, étant donné ce genre
et qu'il a un gros public de fidèles ama-
teurs.
Les sept tableaux, que M. André
Barde a découpés, ont l'air de sept cha-
pitres qu'on voit mis en action ; et com-
me du même coup, c'est de la morale
en action, de la bonne et saine morale
courante chère à Cy public, on pense
s'il aura lieu de s'y délecter, les dé-
coupures ayant été faites d'une main
adroite, légère, habile à utiliser toutes
les situations capitales du livre, et de fa-
çon à laisser le drame compréhensible
même pour ceux qui ne connaissent pas
le roman.
Voici le sommaire de ces situations
capitales, et comme le texte explicatif
que l'on pourrait inscrire sous les sept
images d'Epinal où seraient coloriés les
sept tableaux:
Premier tableau : Au CHATEAU DE CHA-
ZEAU. Devant le bon curé Bricourt et
sa vieille gouvernante Brigitte, le no-
taire excellent Me Ricardet apprend à la
comtesse de Chazeau, veuve, que le
comte est mort après l'avoir ruinée. Le
château va être vendu. La comtesse et
sa fille, la distinguée et fière Yvonne,
sont réduites à la misère. Yvonne prend
héroïquement le parti d'aller à Paris,
pour gagner sa vie et celle de sa mère
en donnant des leçons de piano.
Deuxième tableau: LA MAITRESSE DE
PIANO. C'est chez les Laubadier
qu'Yvonne, présentée par ■>: cur*, a
trouvé une placé. Elle e.: ,'l':¡lirc,s' de
piano et souverr 'i: d' Me .-orW:»: au-
badier, fille de ces parvenus. Entre cette
jeune personne très mal élevée, son frère
Victor et les amis de ce frère, tous gros-
siers sportsmen, et surtout en face de
Mme Laubadier, ancienne cuisinière de-
venue millionnaire, l'infortunée Yvonne
subit les pires humiliations. ,'" r.- - 't'
Troisième tableau ; UN BÀL CiiE2;
MME LAUBADIER. A ce bal, l'ancien ma-
çon Laubadier (brave homme, lui) a pu
faire venir, parmi ses invités bourgeois,
le marquis de Puylautens, type accom-
pli du gentilhomme de race, qui con-
traste avec cette bande de gens du com-
mun. Yvonne est là, pour la première
fois, exposée aux tentatives amoureuses
du jeune Victor Laubadier. Elle dévore
en silence l'affront. Sa fierté va jusqu'à
ne pas vouloir que le marquis recon-
naisse en elle la fille de son vieil ami le
comte de Chazeau.
Quatrième tableau: LA CLAIRIÈRE. A'
une partie de chasse dans le parc des
Laubadier, Yvonne est de nouveau, et
cette fois presque avec violence, outra-
gée par les désirs du brutal Victor. Mais
maintenant elle a un défenseur dans le
marquis, à qui elle a dû confesser qu elle
est bien la fille du feu comte. Fort de
cette confession, et agissant en vieil ami
de la famille sans crainte de compro-
mettre Yvonne, le marquis remet ver-'
tement à sa place Victor, et, celui-ci
l'insultant, il en résultera un duel.
Cinquième tableau: LE DUEL. Natu-<
rellement, c'est Victor qui est blessé,
malgré sa force à l'épée, par le marquis.
fleurettiste vieux jeu, mais tireur redou-
table. Après quoi, en une explication
loyale, Victor avoue qu'il" a provoqué le
marquis par jalousie pure, qu'il le
croyait l'amant d'Yvonne, et qu'il aime
sincèrement la jeune fille. Instruit de sa
noblesse qu'il ignorait, il se repent, veut
réparer sa faute envers elle, et prie le
marquis de demander à Yvonne ss main
pour lui, Victor Laubadier.' Le marquis
accepte, après une douloureuse hésita-
tion où l'on comprend que lui-même,
sans vouloir se l'avouer, aime .Yvonne.
Sixième tableau : LES TERRASSES DU
CHATEAU A ROQUELAY. A la stupéfac-
tion de Mme Laubadier, le marquis an-
nonce la résolution de Victor, puis Vic.
tor en personne confirme sa volonté d'é- >
pouser Yvonne. Mais Yvonne, qui a déjà
refusé au marquis de devenir Mme Vic-
tor et avec une tristesse indignée, re-
fuse à Victor aussi, avec colère et hau-
teur. Mme Laubadier lui reproche d'agir
ainsi par ruse, pour attiser l'amour du
jeune homme; et, la traitant d'aventu
rière, elle la chasse.
Septième tableau: LE JARDIN DU PRÈS-
BYTÈRE. Chez le bon curé sont la com-
tesse et sa fille. Yvonne est très malade.
sans que les médecins puissent dire ce
qu'elle a. Le marquis, appelé à la res-
cousse, ne peut non plus connaître le
secret dont elle se meurt. Mais Mme
Laubadier arrive. Sous sa grossière
écorce, c est une brave et digne femme.
Venue pour faire des excuses à Yvonne
et lui offrir le nom et la grosse fortune.
de Victor Laubadier son fils, et reçue
par Yvonne avec le même orgueil qui
refuse, elle s'étonne, cherche à com-
prendre, comprend. Elle fait voir au
marquis et à Yvonne qu'ils s'aiment.
Et tout finit le mieux du monde par un
mariage qui va ramener chez les Cha-
zeau la fortune et le, bonheur, ainsi que
le mérite la fière conduite de la jeune
fille héroïque et distinguée.
Q'- ;: on goût personnel soit absolu-
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