Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1934-04-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 avril 1934 19 avril 1934
Description : 1934/04/19 (A12,N3847,ED4). 1934/04/19 (A12,N3847,ED4).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7640140t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/02/2015
Paris - soir
GRAND QUOTIDIEN D'INFORMATIONS ILLUSTRÉES
DERNIÈRE MINUTE
Athènes, 18 Avril.
La grève générale de 24 heures, décrétée par les che-
minots, en signe de protestation contre les dernières
mesures financières du gouvernement, est devenue ef-
fective partout. Tout trafic ferroviaire est arrêté.
L'Orient-Express est immobilisé à Salonique.
JEUDI
19
AVRIL
1934
12'ANNEE
N° 3847
REDACTION
10, rue du Fg-Montmartre, PARIS
Téléphones : Taltbout 92-10 à 92-16
et 99-40 à 99-44
Inter. : Taitbout 246 à 248
Adr. Télégr. : PARIS-SOIR
Administration
et Publicité :
37, r. do Louvre
Téléphones, :
Turbigo 52-00
— 96-80
(30 llg. group.
s* ces numéros)
Ive
e
ÉDITION
25 cent.
¡ Les lecteurs de « Paris-soir », à partir de demain, vont faire
le tour du monde. Non pas le tour du monde banal et délicieux,
avec de brèves escales et de longues traversées, mais un tour du
monde qui étreint véritablement la terre.
Le monde tout entier est en frémissement. Partout, à chaque
carrefour, se dressent, pareils à des Sphinx, de rudes problèmes.
Ceux qui ont reçu la charge, ou recherché la gloire, de diri-
ger les nations s'agitent fébrilement ou silencieusement suivant
leur caractère. Ce ne sont partout qu' «expériences», «program-
mes», «plans». Et, en bas, les foules continuent à vivre. Toutes
subissent les contre-coups des expériences audacieuses qui s'éla-
borent en haut, mais toutes aussi leur échappent en partie, car
l'instinct de vivre les emporte. Saisir ce double aspect du monde,
pénétrer dans la pensée des maîtres, participer à l'existence des
foules, tel a été le but du reportage que « Paris-soir » a réalisé.
Deux journalistes et écrivains de grande classe: MM. JULES
SAUERWEIN et MARC CHADOURNE ont été associés pour me-
ner à bien cette tâche colossale. M. Jules Sauerwein, dont la
connaissance de la politique mondiale est presque sans égale, a
interrogé les chefs ; M. Marc Chadourne, dont l'œil est clair,
et la plume déliée, a regardé les peuples. Les images qu'ont
recueillies auprès d'eux de nombreux reporters-photographes,
dirigés par Pierre Verger, viendront encore aider l'imagina-
tion des voyageurs immobiles.
D'abord les Etats-Unis, hier encore capitale du monde et
qui aspirent à le redevenir. L'expérience Roosevelt, une des plus
hardies qui aient jamais été conçues, est en cours. Ptiis le Paci-
fique, aire gigantesque de chaque côté de laquelle s'observent le
Japon et les Etats-Unis.
Plus loin, le Japon, patrie de Phéroïsme silencieux, le Japon
énigmatique et tenace, avec son peuple débordant, sa froide
ambition et son idéal mystérieux.
Plus loin encore, la Chine, énorme cadavre qui fermente et
d'où la vie peut sortir.
Là-haut, la Mandchourie, née de la volonté du Japon, Etat
Hybride et incertain, puissance d'ordre — ou de désordre - en
Extrême-Orient.
Le cercle se resserre autour du globe. Au sud, l Asie jaune.
Au nord, la Russie rouge. Celle-ci couvant celle-là. L'Indochine
toujours inquiète, les Indes toujours effervescentes. L'immense
Russie reprenant les rêves des tsars et faisant planer sur
l'Europe rombre de l'aigle noir.
Et puis, l'Europe, où aboutissent toutes les secousses du
globe. L'Italie, l'Allemagne. Deux points d'interrogation enca-
drant la France.
Un grand voyage, une plongée dans l'avenir, mais aussi un
film pittoresque qui se déroulera devant nos lecteurs comme
sur un écran. En même temps paraîtront les articles de Jules
Sauerwein, ceux de Marc Chardourne et les documents de nos
reporters-photographes. Ainsi, sous ces trois angles de vues, le
monde apparaîtra aux lecteurs de « Paris-soir » non seulement
avec les couleurs, mais avec le relief de la vie. .-.--..
L'arrêté d'expulsion
pris contre Trotsky
ne lui a pas
encore été slsnlfié
officiellement
L'ancien commissaire
du peuple se prépare
à quitter Barbizon
sans savoir
pour quelle destination
Barbizon, 18 Avril (par téléph.)
Un vent aigrelet souffle sur Barbizon
aujourd'hui. Une dizaine de personnes
stationnent devant la villa Ker Moni-
que. Les voisins ne savent rien. On
s'interroge :
— Sont-ils là ? Sont-ils déjà partis.
Nous sonnons à la porte. Aussitôt, les
chiens accourent. Deux sont très gros
et bondissent derrière la claire-voie,
menaçants. Un troisième, beaucoup plus
jeune, gambade.
En passant à Melun, nous avions pu
voir, quelques minutes, M. Sassier, chef
de cabinet de la préfecture de Seine-
et-Marne.
— Nous ne savons rien encore. La
notification de l'arrêté d'expulsion n'a
pas été faite officiellement à M.
Trotsky. Il est probable que 48 heures
seront laissées à l'ex-généralissime des
armées rouges.
- N'est-il pas parti en secret ?
— Je ne le pense pas.
Nous nous arrêtions peu après à la
mairie de Barbizon. Le maire, M. Ma-
riiis Roger étant absent, ce fut son ad-
joint, M. Salmon, qui nous reçut dans
sa petite villa, noyée sous la verdure :
- Je ne sais rien encore; je ne sais
même pas s'il n'est pas parti.
« Pour nous, naturellement, nous
n'aimons pas que des personnes en vil-
légiature nous quittent. Mais quand ce
sont des conspirateurs !. »
Trotsky fait ses bagages
Mais nous voici devant la villa. Les
aboiements ont fini par attirer un jeu-
ne homme blond, en culotte de golf,
moulé dans un pull-over éclatant :
— « Beno », silence ! orie-t-il.
]$t le plus gros des chiens, à l'appel
de son nom, se tait. -
— Que voulez-vous, messieurs ? In-
terroge-t-il, en un français assez pur,
où traîne cependant un souvenir d'ac-
cent slave.
Aimablement, 11 répond à notre ques-
tion :
Jean Devau.
(Suite en page 5)
LE SENS DES FAITS
Pensez
aux loyers
Puisque le gouvernement s'occupe de
faire baisser le coût de la vie, je me per-
mets de lui signaler les plaintes qui me
parviennent de nombreux lecteurs, con-
cernant la cherté des loyers
Il y a là une question à étudier
d'urgence.
Les décrets d'économies, à mon avis,
auront peu d'influence sur le volume
de la consommation. Mais, s'il n'est pas
fait quelque chose pour corriger le
risque, ils peuvent avoir une influence
très pénible sur le logement de la po-
pulation laborieuse.
Il ne s'agit pas de polémiques. Il
s'agit de comprendre les réalités socia-
les et humaines.
La charge relativement la plus
lourde et, en même temps, la moins fa-
cile à alléger, pour le budget familial
du travailleur, est celle du loyer. Or,
depuis trois ou quatre ans, un des ef-
fets de la crise dont on parle le moins,
a été d'aggraver encore la charge des
petits loyers.
Non seulement les ressources de la
population laborieuse ont diminué,
mais, par suite de l'appauvrissement gé-
néral, il y a èu reflux de l'ensemble
des familles vers les logements les
moins chers.
Le mouvement est contraire suivant
que l'on se trouve en période de pros-
périté ou en période de crise.
En période de prospérité, les gens
riches vont aux logements les plus
neufs et les plus chers. Les classes
moyennes remplacent les classes riches
dans les logements que ces derniers ont
délaissés. Et ainsi de suite. Le loge-
ment à bon marché est ainsi dégagé,
sauf le cas d'un afflux de nouvelle po-
pulation. Entre parenthèses, on ne de-
vrait jamais permettre ou favoriser un
brusque afflux de population dans un
endroit déterminé quand les habitants y
sont déjà mal logés.
En période de crise, c'est l'inverse.
Les anciennes classes riches, dont la
fortune est diminuée, retombent sur les
logements moyens. Les classes moyen-
nes, à leur tour, retombent sur les lo-
gements populaires. De sorte que la
chute générale des revenus et salaires
aboutit, en définitive, à une difficulté
de se loger plus grande, à la base
même de la pyramide sociale.
Les mesures d'économies vont fatale-
ment, pendant quelque temps, exercer
une nouvelle pression sur cette base.
Nous pensons donc qu'il faut s'en
occuper tout de suite. C'est plus pressé
que de rechercher le moyen de réduire
de deux ou trois sous le prix des den-
rées. C'est même plus pressé que d'étu-
dier une réforme électorale qui fasse
le bonheur de nos députés.
Lucien ROMIER.
La confrontation générale
des. 20 et 21 décidera
du sort des trois prévenus
de Dijon
LEUR DÉTENTION N'A ÉTÉ PROLONGÉE
CE MATIN QUE POUR QUINZE JOURS
Mme Watson et sa fille après leur déposition.
Ce n'est pas de Chatou que viendra
la lumière sur l'affaire Prince. Il sem-
ble maintenant établi que Maurice Bru-
neau, mythomane, a tout bonnement
inventé sa rocambolesque histoire et
qu'en réalité il n'a jmais tué ni blessé
l'un des assassins du conseiller près de
la frontière italienne.
Il existait bien sur la Riviera un cer-
tain « Jeannot-le-Rieur », qui a d'ail-
leurs disparu depuis quelque temps, à
la suite d'une affaire d'escroquerie ;
mais rien ne permet de dire que ce
nouveau Jeannot ait pris part à l'atten- •
tat de la Combe-aux-Fées, ni qu'il ait
été exécuté par le secrétaire du richis-
sime M. Watson..
(Suite en page 5) :
LIRE EN PAGE 3 : -
La commission Stavisky entend
cet après-midi le premier président Dreyfus
le procureur général Donat-Guigue
et MM. Daladier et Penancier
Me Marcel Héraud a fait ce matin
une importante déposition
Poursuivant l'enquête judiciaire, M. Ordonneau
interroge aujourd'hui Depardon et Romagnino
Le nouveau préfet de police,
M. Langeron, expose à « Paris-soir »
les grandes lignes de son programme
« Maintenir l'ordre, assurer la sécurité,
améliorer l'hygiène, rendre Paris plus habitable,
la nuit, plus agréable le jour »
Il y a des formules toutes faites pour
présenter un homme. Mais seul, dans
ce cabinet tranquille, aux murs ornés
de tableaux dont la couleur vieil-or pâ-
lit dans la lumière diffuse, en face de
M. Langeron, préfet de police, je m'a-
perçois qu'aucune ne conviendrait à ce
haut fonctionnaire, si net dans le choix
de ses mots, la précision de ses phra-
ses, qui traduisent sans effort une pen-
sée qui ne trébuche ou ne vacille ja-
mais.
Il lui a suffi d'un mois pour connaî-
tre le fonctionnement de ses services,
apprécier ceux qui les dirigent et avoir
sur la capitale, sur cette immense vie
collective — dont, en ouvrant la fe-
nêtre, nous entendrions le bruissement
formidable de ruche éveillée — des
aperçus vraiment originaux mis au
service d'une technique perfectionnée
par toute une existence consacrée à
l'administration de la chose publique.
G. Rougerie.
(Suite en page 5)
M. Langeron dans son cabinet.
GRAND QUOTIDIEN D'INFORMATIONS ILLUSTRÉES
DERNIÈRE MINUTE
Athènes, 18 Avril.
La grève générale de 24 heures, décrétée par les che-
minots, en signe de protestation contre les dernières
mesures financières du gouvernement, est devenue ef-
fective partout. Tout trafic ferroviaire est arrêté.
L'Orient-Express est immobilisé à Salonique.
JEUDI
19
AVRIL
1934
12'ANNEE
N° 3847
REDACTION
10, rue du Fg-Montmartre, PARIS
Téléphones : Taltbout 92-10 à 92-16
et 99-40 à 99-44
Inter. : Taitbout 246 à 248
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et Publicité :
37, r. do Louvre
Téléphones, :
Turbigo 52-00
— 96-80
(30 llg. group.
s* ces numéros)
Ive
e
ÉDITION
25 cent.
¡ Les lecteurs de « Paris-soir », à partir de demain, vont faire
le tour du monde. Non pas le tour du monde banal et délicieux,
avec de brèves escales et de longues traversées, mais un tour du
monde qui étreint véritablement la terre.
Le monde tout entier est en frémissement. Partout, à chaque
carrefour, se dressent, pareils à des Sphinx, de rudes problèmes.
Ceux qui ont reçu la charge, ou recherché la gloire, de diri-
ger les nations s'agitent fébrilement ou silencieusement suivant
leur caractère. Ce ne sont partout qu' «expériences», «program-
mes», «plans». Et, en bas, les foules continuent à vivre. Toutes
subissent les contre-coups des expériences audacieuses qui s'éla-
borent en haut, mais toutes aussi leur échappent en partie, car
l'instinct de vivre les emporte. Saisir ce double aspect du monde,
pénétrer dans la pensée des maîtres, participer à l'existence des
foules, tel a été le but du reportage que « Paris-soir » a réalisé.
Deux journalistes et écrivains de grande classe: MM. JULES
SAUERWEIN et MARC CHADOURNE ont été associés pour me-
ner à bien cette tâche colossale. M. Jules Sauerwein, dont la
connaissance de la politique mondiale est presque sans égale, a
interrogé les chefs ; M. Marc Chadourne, dont l'œil est clair,
et la plume déliée, a regardé les peuples. Les images qu'ont
recueillies auprès d'eux de nombreux reporters-photographes,
dirigés par Pierre Verger, viendront encore aider l'imagina-
tion des voyageurs immobiles.
D'abord les Etats-Unis, hier encore capitale du monde et
qui aspirent à le redevenir. L'expérience Roosevelt, une des plus
hardies qui aient jamais été conçues, est en cours. Ptiis le Paci-
fique, aire gigantesque de chaque côté de laquelle s'observent le
Japon et les Etats-Unis.
Plus loin, le Japon, patrie de Phéroïsme silencieux, le Japon
énigmatique et tenace, avec son peuple débordant, sa froide
ambition et son idéal mystérieux.
Plus loin encore, la Chine, énorme cadavre qui fermente et
d'où la vie peut sortir.
Là-haut, la Mandchourie, née de la volonté du Japon, Etat
Hybride et incertain, puissance d'ordre — ou de désordre - en
Extrême-Orient.
Le cercle se resserre autour du globe. Au sud, l Asie jaune.
Au nord, la Russie rouge. Celle-ci couvant celle-là. L'Indochine
toujours inquiète, les Indes toujours effervescentes. L'immense
Russie reprenant les rêves des tsars et faisant planer sur
l'Europe rombre de l'aigle noir.
Et puis, l'Europe, où aboutissent toutes les secousses du
globe. L'Italie, l'Allemagne. Deux points d'interrogation enca-
drant la France.
Un grand voyage, une plongée dans l'avenir, mais aussi un
film pittoresque qui se déroulera devant nos lecteurs comme
sur un écran. En même temps paraîtront les articles de Jules
Sauerwein, ceux de Marc Chardourne et les documents de nos
reporters-photographes. Ainsi, sous ces trois angles de vues, le
monde apparaîtra aux lecteurs de « Paris-soir » non seulement
avec les couleurs, mais avec le relief de la vie. .-.--..
L'arrêté d'expulsion
pris contre Trotsky
ne lui a pas
encore été slsnlfié
officiellement
L'ancien commissaire
du peuple se prépare
à quitter Barbizon
sans savoir
pour quelle destination
Barbizon, 18 Avril (par téléph.)
Un vent aigrelet souffle sur Barbizon
aujourd'hui. Une dizaine de personnes
stationnent devant la villa Ker Moni-
que. Les voisins ne savent rien. On
s'interroge :
— Sont-ils là ? Sont-ils déjà partis.
Nous sonnons à la porte. Aussitôt, les
chiens accourent. Deux sont très gros
et bondissent derrière la claire-voie,
menaçants. Un troisième, beaucoup plus
jeune, gambade.
En passant à Melun, nous avions pu
voir, quelques minutes, M. Sassier, chef
de cabinet de la préfecture de Seine-
et-Marne.
— Nous ne savons rien encore. La
notification de l'arrêté d'expulsion n'a
pas été faite officiellement à M.
Trotsky. Il est probable que 48 heures
seront laissées à l'ex-généralissime des
armées rouges.
- N'est-il pas parti en secret ?
— Je ne le pense pas.
Nous nous arrêtions peu après à la
mairie de Barbizon. Le maire, M. Ma-
riiis Roger étant absent, ce fut son ad-
joint, M. Salmon, qui nous reçut dans
sa petite villa, noyée sous la verdure :
- Je ne sais rien encore; je ne sais
même pas s'il n'est pas parti.
« Pour nous, naturellement, nous
n'aimons pas que des personnes en vil-
légiature nous quittent. Mais quand ce
sont des conspirateurs !. »
Trotsky fait ses bagages
Mais nous voici devant la villa. Les
aboiements ont fini par attirer un jeu-
ne homme blond, en culotte de golf,
moulé dans un pull-over éclatant :
— « Beno », silence ! orie-t-il.
]$t le plus gros des chiens, à l'appel
de son nom, se tait. -
— Que voulez-vous, messieurs ? In-
terroge-t-il, en un français assez pur,
où traîne cependant un souvenir d'ac-
cent slave.
Aimablement, 11 répond à notre ques-
tion :
Jean Devau.
(Suite en page 5)
LE SENS DES FAITS
Pensez
aux loyers
Puisque le gouvernement s'occupe de
faire baisser le coût de la vie, je me per-
mets de lui signaler les plaintes qui me
parviennent de nombreux lecteurs, con-
cernant la cherté des loyers
Il y a là une question à étudier
d'urgence.
Les décrets d'économies, à mon avis,
auront peu d'influence sur le volume
de la consommation. Mais, s'il n'est pas
fait quelque chose pour corriger le
risque, ils peuvent avoir une influence
très pénible sur le logement de la po-
pulation laborieuse.
Il ne s'agit pas de polémiques. Il
s'agit de comprendre les réalités socia-
les et humaines.
La charge relativement la plus
lourde et, en même temps, la moins fa-
cile à alléger, pour le budget familial
du travailleur, est celle du loyer. Or,
depuis trois ou quatre ans, un des ef-
fets de la crise dont on parle le moins,
a été d'aggraver encore la charge des
petits loyers.
Non seulement les ressources de la
population laborieuse ont diminué,
mais, par suite de l'appauvrissement gé-
néral, il y a èu reflux de l'ensemble
des familles vers les logements les
moins chers.
Le mouvement est contraire suivant
que l'on se trouve en période de pros-
périté ou en période de crise.
En période de prospérité, les gens
riches vont aux logements les plus
neufs et les plus chers. Les classes
moyennes remplacent les classes riches
dans les logements que ces derniers ont
délaissés. Et ainsi de suite. Le loge-
ment à bon marché est ainsi dégagé,
sauf le cas d'un afflux de nouvelle po-
pulation. Entre parenthèses, on ne de-
vrait jamais permettre ou favoriser un
brusque afflux de population dans un
endroit déterminé quand les habitants y
sont déjà mal logés.
En période de crise, c'est l'inverse.
Les anciennes classes riches, dont la
fortune est diminuée, retombent sur les
logements moyens. Les classes moyen-
nes, à leur tour, retombent sur les lo-
gements populaires. De sorte que la
chute générale des revenus et salaires
aboutit, en définitive, à une difficulté
de se loger plus grande, à la base
même de la pyramide sociale.
Les mesures d'économies vont fatale-
ment, pendant quelque temps, exercer
une nouvelle pression sur cette base.
Nous pensons donc qu'il faut s'en
occuper tout de suite. C'est plus pressé
que de rechercher le moyen de réduire
de deux ou trois sous le prix des den-
rées. C'est même plus pressé que d'étu-
dier une réforme électorale qui fasse
le bonheur de nos députés.
Lucien ROMIER.
La confrontation générale
des. 20 et 21 décidera
du sort des trois prévenus
de Dijon
LEUR DÉTENTION N'A ÉTÉ PROLONGÉE
CE MATIN QUE POUR QUINZE JOURS
Mme Watson et sa fille après leur déposition.
Ce n'est pas de Chatou que viendra
la lumière sur l'affaire Prince. Il sem-
ble maintenant établi que Maurice Bru-
neau, mythomane, a tout bonnement
inventé sa rocambolesque histoire et
qu'en réalité il n'a jmais tué ni blessé
l'un des assassins du conseiller près de
la frontière italienne.
Il existait bien sur la Riviera un cer-
tain « Jeannot-le-Rieur », qui a d'ail-
leurs disparu depuis quelque temps, à
la suite d'une affaire d'escroquerie ;
mais rien ne permet de dire que ce
nouveau Jeannot ait pris part à l'atten- •
tat de la Combe-aux-Fées, ni qu'il ait
été exécuté par le secrétaire du richis-
sime M. Watson..
(Suite en page 5) :
LIRE EN PAGE 3 : -
La commission Stavisky entend
cet après-midi le premier président Dreyfus
le procureur général Donat-Guigue
et MM. Daladier et Penancier
Me Marcel Héraud a fait ce matin
une importante déposition
Poursuivant l'enquête judiciaire, M. Ordonneau
interroge aujourd'hui Depardon et Romagnino
Le nouveau préfet de police,
M. Langeron, expose à « Paris-soir »
les grandes lignes de son programme
« Maintenir l'ordre, assurer la sécurité,
améliorer l'hygiène, rendre Paris plus habitable,
la nuit, plus agréable le jour »
Il y a des formules toutes faites pour
présenter un homme. Mais seul, dans
ce cabinet tranquille, aux murs ornés
de tableaux dont la couleur vieil-or pâ-
lit dans la lumière diffuse, en face de
M. Langeron, préfet de police, je m'a-
perçois qu'aucune ne conviendrait à ce
haut fonctionnaire, si net dans le choix
de ses mots, la précision de ses phra-
ses, qui traduisent sans effort une pen-
sée qui ne trébuche ou ne vacille ja-
mais.
Il lui a suffi d'un mois pour connaî-
tre le fonctionnement de ses services,
apprécier ceux qui les dirigent et avoir
sur la capitale, sur cette immense vie
collective — dont, en ouvrant la fe-
nêtre, nous entendrions le bruissement
formidable de ruche éveillée — des
aperçus vraiment originaux mis au
service d'une technique perfectionnée
par toute une existence consacrée à
l'administration de la chose publique.
G. Rougerie.
(Suite en page 5)
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