Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1932-12-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 décembre 1932 09 décembre 1932
Description : 1932/12/09 (ED4,A10,N3352). 1932/12/09 (ED4,A10,N3352).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7637615c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/02/2015
GRAND QUOTIDIEN D'INFORMATIONS ILLUSTRÉES
DERNIERE MINUTE ,
L "-. M'
Long Beach (Californie), 8 Décembre.
La police a arrêté le nommé Charlie Guy,
inculpé d'être l'auteur du meurtre de M.
Wanderwell, assassiné tout récemment à
ibord de son yacht.
VENDRE!
9
DECEMBR
1932
lOml ANNEE
No 3352
REDACTION
ET ADMINISTRATION
PARIS. — 5. RUE LAMARTINE
Tél.: Trudaine H8-07 62-78, 62-79
Adr Télég. : PARIS-SOIR
Compte chèques postaux 1647-6i
PUBLICITE.
PARIS
25, rue Royale
Téléphones :
Anjou 03-80.
03-81, 03-85
4me
ÉDITION
25 cent.
MM. MacDonald et Chamberlain,
Mme Herriot et Germain-Martin
se sont longuement entretenus ce matin
de l'échéance du 15 décembre
La conversation commencée à 10 heures
s'est prolongée jusqu'à 14 h. 30
M. Chamberlain part pour Londres
à 16 heures 30
et M. MacDonald pour Genève
à 20 heures 50
Les conversations franco-britanniques
sur l'échéance du 15 décembre, ont com-
mencé ce matin à l'ambassade d'Angle-
terre, à Paris.
MM. MacDonald et Chamberlain, MM.
Herriot et Germain-Martin ont commen-
cé leurs entretiens à 10 heures.
ns furent aussitôt au courant de la
toute dernière attitude des Etats-Unis.
Comme nous le disons en effet par ail-
leurs, la réponse américaine à la der-
nière note anglaise a été remise hier soir
par M. Stimson à l'ambassadeur d'An-
gleterre à Washington. Celui-ci l'a trans-
mise aussitôt à Londres qui en a envoyé
une copie dans la matinée à l'ambassade
d'Angleterre à Paris.
La matinée
Le rhume dont souffre M .Mac Donald
a modifié l'ordre des événements. Les
conversations franco-britanniques sur la
question des dettes n'ont point eu lieu
au Quai d'Orsay, comme il était prévu,
mais à l'ambassade d'Angleterre.
C'est la raison pour laquelle les photo-
graphes qui, en nombre important, depuis
9 heures ce matin, stationnaient devant
le ministère des Affaires étrangères,
sautèrent soudain dans des taxis qui tra-
versèrent la Seine et stoppèrent faubourg
Saint-Honoré, quelques minutes avant
l'arrivée de M. Herriot.
Malgré le froid vif, il faisait beau. Le
soleil éblouissait le ciel très pur et fai-
sàit luire au passage les nickels des voi-
tures.
Des passants qui pressentaient qu'il
allait se passer quelque chose, s'arrêtè-
rent et quand, vers 10 heures, M. Her-
riot arriva, un murmure flatteur l'ac-
cueillit.
On vit le président du Conseil sauter
sur le sol puis escalader allégement les
marches du perron. .3_'- --
ivi. jjoiuunares, su us-un eu te ui ut» ac-
cords commerciaux au ministère des
Affaires étrangères, l'accompagnait.
Presque aussitôt, l'automobile de M.
Germain-Martin stoppa à son tour à la
porte de l'ambassade.
M. Bizot, sous-directeur du mouve-
ment des fonds, était avec lui.
Dans un salon de l'ambassade, M.
Ramsay Mac Donald et M. Neville
Chamberlain et avec eux leurs secré-
taires particuliers, MM. Butler et Fer-
guson, attendaient les ministres fran-
çais.
Les conversations s'engagèrent aussi-
tôt
Midi 30
Dans le faubourg Saint-Honoré, de-
vant l'ambassade d'Angleterre, journa-
listes, photographes et curieux s'impa-
tientent. Le président déjeunera-t-il à
l'ambassade d'Angleterre ou bien va-t-il
rentrer au Quai d'Orsay ? Et les entre-
tiens reprendront-ils cet après-midi ?
On l'ignore toujours.
La discussion est-elle avancée ? On
apprend maintenant que les entretiens
techniques qui se sont prolongés hier,
tard dans la nuit, au Quai d'Orsay, n'ont
donné aucun résultat posifif, et que M.
Edouard Herriot n'a toujours pas opté
définitivement entre les nombreuses so-
lutions envisagées pour le règlement des
dettes et l'échéance du 15.
Si, pourtant, il y a un résultat positif.
M. Edouard Herriot a écarté la solu-
tion qui aurait consisté à s'en' remettre
à l'arbitrage. Mais le problème demeure
presque aussi complexe. Les longs expo-
sés et les savantes démonstrations des
experts sont assez décevants et semblent
faire ressortir qu'il y a autant d'incon-
vénients dans l'hypothèse du paiement
que dans celle du défaut.
On apprend que M. Chamberlain
compte rentrer à Londres, ce soir, par le
train de 16 h. 30, à la gare Saint-Lazare.
M. Germain-Martin vient d'accueillir M. Neville Chamberlain II
à sa descente de wagon.
De son côté M. MacDonald doit quitter
Paris dans la soirée pour se rendre à
Genève. Il prendra le train de 21 h. 50
à la gare de Lyon.
A 13 h. 20, on annonce aux photogra-
phes que M. Edouard Herriot déjeunera
à l'ambassade ; mais ceux-ci prudents,
par profession, ne se dispersent que pour
un moment et continuent par la suite
leur patiente surveillance.
A 14 heures 30, MM. Herriot
et Germain-Martin
quittent l'ambassade (FAngleterre
Les entretiens franco-britanniques se
sont terminés à 14 h. 30. A cette heure-
là, MM. Herriot et Germain-Martin ont
quitté l'ambassade en compagnie de leurs
collaborateurs.
M. Herriot paraissait satisfait. Il est
monté dans son auto et a regagné le
Quai d'Orsay où il a déjeuné.
M. Germain-Martin s'est, comme le
président du Conseil, refusé pour le mo-
ment à toute déclaration.
Le communiqué officiel 1.
M. Edouard Herriot, en rentrant au
Quai d'Orsay, a réuni dans son cabinet
les représentants de la presse et leur a
remis le communiqué suivant :
« Les deux gouvernements se sont mu-
tuellement exposés l'état de l'opinion
publique en Grande-Bretagne et en
France. Au cours d'un échange , de vues
approfondi, ils ont considéré leur situa-
tion respective au regard des accords de
Lausanne et ils ont examiné les diffi-
cultés soulevées par l'échéance du 15 dé-
cembre 1932.
» Tout en réservant leur indépen-
dance d'action à cet égard, ils ont cons-
taté leur volonté commune de continuer
à agir dans un effort de coopération in-
ternationale pour obtenir les mesures
favorables à la restauration économique
du monde. *
Le Gouvernement américain a répondu
négativement à la seconde note anglaise
Mais, dans un message au Congrès, le président Hoover
proposerait un plan de règlement de l'échéance
destiné à éviter le déséquilibre des changes
(De notre correspondant particulier)
Washington, 8 Décembre.
(Par câble)
On annonce de Washington que M.
Stimson, secrétaire d'Etat américa.in, a
remis à sir Ronald Lindsay, ambassadeur
de Grande-Bretagne, le texte de la ré-
ponse de son gouvernement à la seconde
note britannique du 30 novembre sur les
dettes de guerre.
Les termes de cette réponse n'ont pas
été divulgués, mais on présume que ce
document reflétera l'opinion exprimée
récemment par les milieux officiels, à
savoir notamment :
« Que l'Amériquè s'attend à recevoir
les versements qui lui sont dus en dé-
cembre.
» Que seul, le Congrès a le pouvoir de
modifier les accords sur les dettes.
» Que le président Hoover recomman-
derait à cette assemblée de constituer
un organisme chargé d'examiner cette
question. »
La réponse à la note française n'a pas
encore été remise ; M. Stimson consa-
cre actuellement toute son activité à
l'élaboration de cette réponse.
Le président Hoover doit 'adresser au-
jourd'hui ou demain un message spé-
cial au Congrès au sujet des dettes inter-
gouvernementales.
Ce message proposerait un plan de rè-
glement de l'échéance du 15 décembre,
qui permettrait d'éviter un sérieux désé-
quilibre des changes.
LES INCIDENTS D'HIER AU REICHSTAG
On sait que de violents incidents eurent lieu hier durant la séance du Reichstag. Une véritable bataille ran-
gée eut lieu dans les couloirs et plusieurs députés furent assez sérieusement blessés. Le président Gœhring,
premier lieutenant d'Hitler, ne parvint que difficilement à rétablir l'ordre. On le voit, ci-dessus, donnant-des
ordres avant-la-ségnce-à l'un..de ses gardes du corpê. : T7
, Le débat sur l'échéance
, du 15 décembre
ne s'ouvrirait à ,la Chambre
que lundi ou mardi
MAIS LE GROUPE SOCIALISTE DEMANDERAIT CE SOIR
A L'ASSEMBLÉ D'ENGAGER LA DISCUSSION DÈS SAMEDI
i
La Chambre semblait pressée, il y a
huit jours, d'ouvrir l'important débat
sur l'échéance du 15 décembre. Rendez-
vous avait été pris, d'accord avec le
gouvernement, pour demain vendredi.
Or, cette nuit, il apparaissait que les
conversations franco-anglaises, qui pren-
nent aujourd'hui un caractère décisif,
allaient retarder quelque peu le pro-
gramme prévu.
En effet, ce matin et cet après-midi,
MM. Edouard Herriot, MacDonald, Ne-
ville Chamberlain et Germain-Martin,
réunis à l'ambassade d'Angleterre, re-
cherchent avec ténacité, et en compa-
gnie d'experts, une formule d'accord sur
laquelle s'établirait un front commun
européen.
Ainsi, le président du Conseil est dans
l'impossibilité de se rendre aujourd'hui
devant les commissions des Finances et
des Affaires étrangères de la Chambre.
Ce sera partie remise à demain vendre-
di ou à aprës-demaM samedi.
Ensuite, M. Herript devra également
être entendu par les commissions cor-
respondantes du Sénat.
Ce n'est qu'à ce moment que le chef
du gouvernement prendra sa décision
sur le fond du problème, et la soumettra
à ses collègues du Cabinet.
D'ici là, la réponse américaine à la
dernière note française sera parvenue
i au Quai d'Orsay et l'attitude définitive
des Anglais sera connue.
Mais tout ceci nous renvoie, pour le
débat public de la Chambre, à lundi ou
mardi, c'est-à-dire à deux jours à peine
de l'échéance. La discussion parlemen-
taire risque, pour cette raison, d'être
empreinte de fièvre et de passion.
L'attitude des socialistes
Déjà, ce matin, dans les couloirs du
Palais-Bourbon ont retenti les échos de
la réunion du groupe socialiste, au cours
de laquelle ce dernier a décidé de de-
mander la convocation immédiate des
commissions intéressées, afin qu'elles se
prononcent d'urgence sur la motion
Vincent-Auriol.
De plus, les S. F. 1. O. auraient l'in-
tention de proposer à la Chambre d'en-
gager la discussion sur l'échéance du
15 décembre dès samedi prochain. Cer-
tains députés d'extrême-droite ne ca-
chaient pas ce matin qu'ils se rallie-
raient volontiers à cette initiative.
Il ne serait donc pas surprenant qu'un
court et vif débat eût lieu ce soir ou
demain, au Palais-Bourbon, sur la date
du grand débat.
Jacques LA BREDE.
(Lire nos informations
en cinquième page)
LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DE LA PORTE
MONUMENTALE DU PALAIS DES EXPOSITIONS
M. Edouard Renard pose la première pierre de la porte monumentale.
Il manquait au Parc des Expositions,
fui abrite tout au long de l'année un
grand nombre de manifestations, et de
manifestations si variées, une entrée di-
gne de lui : il ne saurait désormais
s'écouler longtemps avant qu'une porte
monumentale s'ouvre sur la place de la
Porte-de-Versailles.
A midi, M Renard, préfet de la Seine,
entouré des quatre conseillers munici-
paux du quinzième arrondissement, dont
M. Lionel-Nastorg, élu de Necker et vice-
président du Conseil municipal, a procé-
dé à la sol.ennelle formalité de la pose de
la première pierre : 11 ne reste plus, sur
cette pierre, qu'à bâtir la nouvelle porte
du Parc qui prévaudra sur l'ancienne.
L'ancienne entrée, de fait, en bois enlu-
miné, disparaîtra sans laisser de regrets à
quiconque.
Le conseil d'administration de la Foire
de Paris avait organisé à l'issue de la cé-
rémonie un déjeuner présidé par M. Ju-
lien Durand, à l'occasion de la remise de
la médaille décennale aux industriels ayant
exposé pendant dix ans à la Foire.
LE PLUS JEUNE JOURNALISTE DE FRANCE
Pierre Bourgeon, directeur-rédacteur en chef du Petit Lycéen, est bien
le plus jeune journaliste de France, puisqu'il n'a pas encore quatorze ans
et a réussi déjà à interviewer le président Herriot et M. de Monzie.
Ce matin, Pierre Bourgeon est parti pour, l'Angleterre effectuer un grand
reportage dont Paris-soir s'est réservé la primeur. Le jeune rédacteur
visitera Londres de fond en comble, sera reçu par le lord-maire et par
les grands journaux anglais. Il espère avoir une entrevue avec l'un des
membres du ministère anglais et, avant de revenir en France, parlera à
la T.. S. F. La venue du jeune Français soulève une grande curiosité dans
la capitale anglaise. Voici Pierre Bourgeon faisant ses adieux ce matin
- , i son ^ère à la gare Saint-Lazare»
»
Bien que ses deux complices aient avoué
le meurtre de M. Donald Ross,
Anchisi, le chef de la bande, ., 1
prétend ne se souvenir de rien .,'
A LA FIN D'UNE SCÈNE D'ORGIE, LES BANDITS
LIGOTÈRENT L'ANGLAIS, QUI MENAÇAIT D'INCENDIER SA MAISON,
ET QUI DUT AINSI SUCCOMBER A UNE CONGESTION
.--: .;. La villa de Donald Ross où celui-ci fut trouvé mort '-Â'
En médaillon : Anchisi. En bas : ses -de ux comp liè es "*■ rv
, Sauvageot (à gauche) et Guilleminot (à droite). -
(DE - NOfTRE ENVOYE SPECIAL)
St-Julien-en-Genevois, 8 Décembre.
— Allô ! Allô ! ici Saint-Julien-en-
Genevois. Les assassins de Donald
Ross viennent d'être découverts !
C'est ainsi qu'hier, tard dans la soirée,
on apprenait à Paris l'épilogue du mys-
tère de Maisons-Lafntte.
L'affaire Ross f Personne ne la con-
naissait dans cette petite ville de monta-
gne, nichée à quelques kilomètres de Ge-
nève. Il a fallu l'arrivée soudaine d'une
troupe de journalistes pour .éveiller l'at-
tention-de la population. Mais, à Paris,
on n'a pas oublié cette sanglante énig-
me ; tous les détails de l'affaire sont
restés gravés dans les mémoires. Com-
ment, entre le 15 et le 17 septembre,
Donald Ross était-il mort dans sa villa?
Dans quelles conditions avait-il été ligo-
té avec les fUs électriques de son appa-
reil de T.S.F.N ? Quels étaient ses agres-
seurs ? Autant de questions que, pen-
dant des semaines, les enquêteurs
s'étaient posées.
Les assassins, demeurés introuvables,
étaient au seul endroit où on ne les cher-
chait pas. en prison !
Paul Anchisi, 20 p.ns, dit Coutoli, Pierre
Guilleminot. 26 ans, dit Dangon, Serge
Sauvageot, 26 ans, voici le sinistre trio.
Ce matin, dans la cour de la gendarme-
rie de Saint-Julien, tous trois, menottes
aux mains, ont posé devannes photo-
graphes.
Ah ! la belle bande ! Sauvageot^ l'es^
clave, le faible, est pâle, défait. Il porte
l'uniforme des prisonniers. H est chétif,
maigre, inintéressant.
Guilleminot, c'est le malin de la ban-
de, l'esprit Imaginatif. n gouaille, il rit,
il plaisante. Son sourire nargue les po-
liciers; ses yeux malicieux rient dans une
face émaciée. Avec une élégance toute
faubourienne, il porte un pull-over or. _4.
ge vif..
Enfin, voici la silhouette grêle d'Anchi-
si. Chef de bande, mauvais garçon,, sou-
riant et arrogant, celui-ci est le plus in-
telligent des trois.
Tous trois avaient été appréhendés à
la suite de l'agression de Thonon-les-
Bains. Le 30 août dernier, M. et Mme
Perret, demeurant à Thonon, avaient été
torturés par cinq malandrins qui s'étaient
introduits, la nuit, dans leur logis. M. et
Mme Perret ayant ea un différend avec
leur propriétaire et celui-ci, ayant été
obligé de leur verser quelque six jours
auparavant une indemnité, on supposa
aussitôt que le propriétaire avait dû
payer les agresseurs.
A.-G. Leroux,
(Lire la suite en cinquième page)
Le fermier Guillaume, ,
conseiller municipal de Mondreville,
comparaît aux assises de Seine-et-Oise
Il avait tué, avec une sauvagerie extraordinaire,
j un de ses ouvriers qui refusait de quitter la ferme
Un crime commis avec une sauvagerie
extraordinaire a été évoqué aujourd'hui
devant la cour d'assises de Seine-et-Oise,
présidée par M. le conseiller Devise.
Le 20 juin dernier, vers 7 heures du
matin, un métayer, Raymond Guillaume,
âgé de 37 ans, demeurant au hameau de
la Noue, près de Mondreville, trouvait sur
le seuil de ses écuries un ouvrier agricole,
nommé Louis Peltier, auquel, la veille, 11
avait signifié son congé.
Peltier, qui n'avait pas pris la décision
du patron au sérieux, lui demanda :
- Que faut-il faire, ce matin ?
- Partir, riposta Guillaume. Et plus vi-
te que cela !
Peltier rentra dans l'écurie où il cou-
chait et s'assit sur son lit.
Guillaume le suivit et se mit à fouiller
les couvertures. Ce geste de méfiance eut
le don d'exaspérer l'ouvrier, qui déclara :
— Puisque c'est comme ça, je ne par-
tirai pas.
Guillaume qui dira, après le crime,
qu'i cherchait alors une arme que Peltier
aurait pu cacher dans sapaillasse, entra
dans une vive colère. Il monta dans sa
chambre et revint peu après, un revolver
à la main.
— Alors, dit-Il, tu ne veux pas t'en
aller ?
Puis, sans attendre la réponse, 11 tira
sur Peltier.
Le fusil après 18 revolver
Celui-ci, qui avait été légèrement at-
teint, se réfugia derrière les chevaux,
tandis que son beau-frère, un autre ou-
vrier nommé Lefaucheur, prenait lâche-
ment la fuite.
Guillaume continua à tirer dans la di-
rection de Peltier jusqu'à épuisement de
son chargeur ; puis, voyant qu'il n'avait
pu abattre son ouvrier, il remonta dans
sa chambre, s'arma de son fusil et revint
à l'écurie. Peltier, assez sérieusement bles-
sé, essayait de prendre la fuite ; mais
son patron lui déchargea son arme en
pleine figure. L'infortuné, la mâchoire
fracassée, tomba en hurlant.
Péniblement, le blessé se traîna à nou-
veau derrière les chevaux. Guillaume, une
seconde fois, remonta dans sa chambre
pour y • chercher sa autre revolver, et
revint vers l'écurie. Mais, à ce moment, Il
fut arrêté et désarmé par deux, de ses
ouvriers.
Il paraissait se calmer lorsque, tout à
coup, il aperçut sa victime, toute san-
glante, qui tentait de se relever. Alors,
d'un geste brusque, le métayer se 'déga-
gea, rétourna en courant à sa chambre,
reprit son fusil et, comme on voulait s'in-
terposer encore, il s'exclama :
— Retirez-vous ou je tire ! Il faut que
je supprime ce bandit, sans quoi 11 tuera
ma femme et mon enfant r
Et de nouveau, sans hésitation, il fit,
à bout portant, sauter la cervelle du mal-
heureux sans défense.
Le meurtrier se laissa ensuite arrêter
sans résistance. Il invoqua, pour justifier
son acte, qu'il avait été maintes, fols me-'
nacé de mort par sa victime qui, 11 faut
le reconnaître, jouissait d'une assez mau-
vaise réputation.
Guillaume, qui parait n'avoir pas com-
pris toute l'horreur de son acte, est dé-
fendu par M» Maurice VIoUette. Le-
substitut Camboulives soutient l'accusa-
tion. L'affaire a attiré d'autant plus de
monde que le meurtrier était conseiller
municipal de sa commune. — E. Lynch.
DANS
PARIS-SOIR 100
Un passionnant récit
de voyage ,
AMOU -'
& SORCELLERIE
CARAÏBES
texte et photographies
d'Odette ARNAUD
DERNIERE MINUTE ,
L "-. M'
Long Beach (Californie), 8 Décembre.
La police a arrêté le nommé Charlie Guy,
inculpé d'être l'auteur du meurtre de M.
Wanderwell, assassiné tout récemment à
ibord de son yacht.
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PARIS
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Anjou 03-80.
03-81, 03-85
4me
ÉDITION
25 cent.
MM. MacDonald et Chamberlain,
Mme Herriot et Germain-Martin
se sont longuement entretenus ce matin
de l'échéance du 15 décembre
La conversation commencée à 10 heures
s'est prolongée jusqu'à 14 h. 30
M. Chamberlain part pour Londres
à 16 heures 30
et M. MacDonald pour Genève
à 20 heures 50
Les conversations franco-britanniques
sur l'échéance du 15 décembre, ont com-
mencé ce matin à l'ambassade d'Angle-
terre, à Paris.
MM. MacDonald et Chamberlain, MM.
Herriot et Germain-Martin ont commen-
cé leurs entretiens à 10 heures.
ns furent aussitôt au courant de la
toute dernière attitude des Etats-Unis.
Comme nous le disons en effet par ail-
leurs, la réponse américaine à la der-
nière note anglaise a été remise hier soir
par M. Stimson à l'ambassadeur d'An-
gleterre à Washington. Celui-ci l'a trans-
mise aussitôt à Londres qui en a envoyé
une copie dans la matinée à l'ambassade
d'Angleterre à Paris.
La matinée
Le rhume dont souffre M .Mac Donald
a modifié l'ordre des événements. Les
conversations franco-britanniques sur la
question des dettes n'ont point eu lieu
au Quai d'Orsay, comme il était prévu,
mais à l'ambassade d'Angleterre.
C'est la raison pour laquelle les photo-
graphes qui, en nombre important, depuis
9 heures ce matin, stationnaient devant
le ministère des Affaires étrangères,
sautèrent soudain dans des taxis qui tra-
versèrent la Seine et stoppèrent faubourg
Saint-Honoré, quelques minutes avant
l'arrivée de M. Herriot.
Malgré le froid vif, il faisait beau. Le
soleil éblouissait le ciel très pur et fai-
sàit luire au passage les nickels des voi-
tures.
Des passants qui pressentaient qu'il
allait se passer quelque chose, s'arrêtè-
rent et quand, vers 10 heures, M. Her-
riot arriva, un murmure flatteur l'ac-
cueillit.
On vit le président du Conseil sauter
sur le sol puis escalader allégement les
marches du perron. .3_'- --
ivi. jjoiuunares, su us-un eu te ui ut» ac-
cords commerciaux au ministère des
Affaires étrangères, l'accompagnait.
Presque aussitôt, l'automobile de M.
Germain-Martin stoppa à son tour à la
porte de l'ambassade.
M. Bizot, sous-directeur du mouve-
ment des fonds, était avec lui.
Dans un salon de l'ambassade, M.
Ramsay Mac Donald et M. Neville
Chamberlain et avec eux leurs secré-
taires particuliers, MM. Butler et Fer-
guson, attendaient les ministres fran-
çais.
Les conversations s'engagèrent aussi-
tôt
Midi 30
Dans le faubourg Saint-Honoré, de-
vant l'ambassade d'Angleterre, journa-
listes, photographes et curieux s'impa-
tientent. Le président déjeunera-t-il à
l'ambassade d'Angleterre ou bien va-t-il
rentrer au Quai d'Orsay ? Et les entre-
tiens reprendront-ils cet après-midi ?
On l'ignore toujours.
La discussion est-elle avancée ? On
apprend maintenant que les entretiens
techniques qui se sont prolongés hier,
tard dans la nuit, au Quai d'Orsay, n'ont
donné aucun résultat posifif, et que M.
Edouard Herriot n'a toujours pas opté
définitivement entre les nombreuses so-
lutions envisagées pour le règlement des
dettes et l'échéance du 15.
Si, pourtant, il y a un résultat positif.
M. Edouard Herriot a écarté la solu-
tion qui aurait consisté à s'en' remettre
à l'arbitrage. Mais le problème demeure
presque aussi complexe. Les longs expo-
sés et les savantes démonstrations des
experts sont assez décevants et semblent
faire ressortir qu'il y a autant d'incon-
vénients dans l'hypothèse du paiement
que dans celle du défaut.
On apprend que M. Chamberlain
compte rentrer à Londres, ce soir, par le
train de 16 h. 30, à la gare Saint-Lazare.
M. Germain-Martin vient d'accueillir M. Neville Chamberlain II
à sa descente de wagon.
De son côté M. MacDonald doit quitter
Paris dans la soirée pour se rendre à
Genève. Il prendra le train de 21 h. 50
à la gare de Lyon.
A 13 h. 20, on annonce aux photogra-
phes que M. Edouard Herriot déjeunera
à l'ambassade ; mais ceux-ci prudents,
par profession, ne se dispersent que pour
un moment et continuent par la suite
leur patiente surveillance.
A 14 heures 30, MM. Herriot
et Germain-Martin
quittent l'ambassade (FAngleterre
Les entretiens franco-britanniques se
sont terminés à 14 h. 30. A cette heure-
là, MM. Herriot et Germain-Martin ont
quitté l'ambassade en compagnie de leurs
collaborateurs.
M. Herriot paraissait satisfait. Il est
monté dans son auto et a regagné le
Quai d'Orsay où il a déjeuné.
M. Germain-Martin s'est, comme le
président du Conseil, refusé pour le mo-
ment à toute déclaration.
Le communiqué officiel 1.
M. Edouard Herriot, en rentrant au
Quai d'Orsay, a réuni dans son cabinet
les représentants de la presse et leur a
remis le communiqué suivant :
« Les deux gouvernements se sont mu-
tuellement exposés l'état de l'opinion
publique en Grande-Bretagne et en
France. Au cours d'un échange , de vues
approfondi, ils ont considéré leur situa-
tion respective au regard des accords de
Lausanne et ils ont examiné les diffi-
cultés soulevées par l'échéance du 15 dé-
cembre 1932.
» Tout en réservant leur indépen-
dance d'action à cet égard, ils ont cons-
taté leur volonté commune de continuer
à agir dans un effort de coopération in-
ternationale pour obtenir les mesures
favorables à la restauration économique
du monde. *
Le Gouvernement américain a répondu
négativement à la seconde note anglaise
Mais, dans un message au Congrès, le président Hoover
proposerait un plan de règlement de l'échéance
destiné à éviter le déséquilibre des changes
(De notre correspondant particulier)
Washington, 8 Décembre.
(Par câble)
On annonce de Washington que M.
Stimson, secrétaire d'Etat américa.in, a
remis à sir Ronald Lindsay, ambassadeur
de Grande-Bretagne, le texte de la ré-
ponse de son gouvernement à la seconde
note britannique du 30 novembre sur les
dettes de guerre.
Les termes de cette réponse n'ont pas
été divulgués, mais on présume que ce
document reflétera l'opinion exprimée
récemment par les milieux officiels, à
savoir notamment :
« Que l'Amériquè s'attend à recevoir
les versements qui lui sont dus en dé-
cembre.
» Que seul, le Congrès a le pouvoir de
modifier les accords sur les dettes.
» Que le président Hoover recomman-
derait à cette assemblée de constituer
un organisme chargé d'examiner cette
question. »
La réponse à la note française n'a pas
encore été remise ; M. Stimson consa-
cre actuellement toute son activité à
l'élaboration de cette réponse.
Le président Hoover doit 'adresser au-
jourd'hui ou demain un message spé-
cial au Congrès au sujet des dettes inter-
gouvernementales.
Ce message proposerait un plan de rè-
glement de l'échéance du 15 décembre,
qui permettrait d'éviter un sérieux désé-
quilibre des changes.
LES INCIDENTS D'HIER AU REICHSTAG
On sait que de violents incidents eurent lieu hier durant la séance du Reichstag. Une véritable bataille ran-
gée eut lieu dans les couloirs et plusieurs députés furent assez sérieusement blessés. Le président Gœhring,
premier lieutenant d'Hitler, ne parvint que difficilement à rétablir l'ordre. On le voit, ci-dessus, donnant-des
ordres avant-la-ségnce-à l'un..de ses gardes du corpê. : T7
, Le débat sur l'échéance
, du 15 décembre
ne s'ouvrirait à ,la Chambre
que lundi ou mardi
MAIS LE GROUPE SOCIALISTE DEMANDERAIT CE SOIR
A L'ASSEMBLÉ D'ENGAGER LA DISCUSSION DÈS SAMEDI
i
La Chambre semblait pressée, il y a
huit jours, d'ouvrir l'important débat
sur l'échéance du 15 décembre. Rendez-
vous avait été pris, d'accord avec le
gouvernement, pour demain vendredi.
Or, cette nuit, il apparaissait que les
conversations franco-anglaises, qui pren-
nent aujourd'hui un caractère décisif,
allaient retarder quelque peu le pro-
gramme prévu.
En effet, ce matin et cet après-midi,
MM. Edouard Herriot, MacDonald, Ne-
ville Chamberlain et Germain-Martin,
réunis à l'ambassade d'Angleterre, re-
cherchent avec ténacité, et en compa-
gnie d'experts, une formule d'accord sur
laquelle s'établirait un front commun
européen.
Ainsi, le président du Conseil est dans
l'impossibilité de se rendre aujourd'hui
devant les commissions des Finances et
des Affaires étrangères de la Chambre.
Ce sera partie remise à demain vendre-
di ou à aprës-demaM samedi.
Ensuite, M. Herript devra également
être entendu par les commissions cor-
respondantes du Sénat.
Ce n'est qu'à ce moment que le chef
du gouvernement prendra sa décision
sur le fond du problème, et la soumettra
à ses collègues du Cabinet.
D'ici là, la réponse américaine à la
dernière note française sera parvenue
i au Quai d'Orsay et l'attitude définitive
des Anglais sera connue.
Mais tout ceci nous renvoie, pour le
débat public de la Chambre, à lundi ou
mardi, c'est-à-dire à deux jours à peine
de l'échéance. La discussion parlemen-
taire risque, pour cette raison, d'être
empreinte de fièvre et de passion.
L'attitude des socialistes
Déjà, ce matin, dans les couloirs du
Palais-Bourbon ont retenti les échos de
la réunion du groupe socialiste, au cours
de laquelle ce dernier a décidé de de-
mander la convocation immédiate des
commissions intéressées, afin qu'elles se
prononcent d'urgence sur la motion
Vincent-Auriol.
De plus, les S. F. 1. O. auraient l'in-
tention de proposer à la Chambre d'en-
gager la discussion sur l'échéance du
15 décembre dès samedi prochain. Cer-
tains députés d'extrême-droite ne ca-
chaient pas ce matin qu'ils se rallie-
raient volontiers à cette initiative.
Il ne serait donc pas surprenant qu'un
court et vif débat eût lieu ce soir ou
demain, au Palais-Bourbon, sur la date
du grand débat.
Jacques LA BREDE.
(Lire nos informations
en cinquième page)
LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DE LA PORTE
MONUMENTALE DU PALAIS DES EXPOSITIONS
M. Edouard Renard pose la première pierre de la porte monumentale.
Il manquait au Parc des Expositions,
fui abrite tout au long de l'année un
grand nombre de manifestations, et de
manifestations si variées, une entrée di-
gne de lui : il ne saurait désormais
s'écouler longtemps avant qu'une porte
monumentale s'ouvre sur la place de la
Porte-de-Versailles.
A midi, M Renard, préfet de la Seine,
entouré des quatre conseillers munici-
paux du quinzième arrondissement, dont
M. Lionel-Nastorg, élu de Necker et vice-
président du Conseil municipal, a procé-
dé à la sol.ennelle formalité de la pose de
la première pierre : 11 ne reste plus, sur
cette pierre, qu'à bâtir la nouvelle porte
du Parc qui prévaudra sur l'ancienne.
L'ancienne entrée, de fait, en bois enlu-
miné, disparaîtra sans laisser de regrets à
quiconque.
Le conseil d'administration de la Foire
de Paris avait organisé à l'issue de la cé-
rémonie un déjeuner présidé par M. Ju-
lien Durand, à l'occasion de la remise de
la médaille décennale aux industriels ayant
exposé pendant dix ans à la Foire.
LE PLUS JEUNE JOURNALISTE DE FRANCE
Pierre Bourgeon, directeur-rédacteur en chef du Petit Lycéen, est bien
le plus jeune journaliste de France, puisqu'il n'a pas encore quatorze ans
et a réussi déjà à interviewer le président Herriot et M. de Monzie.
Ce matin, Pierre Bourgeon est parti pour, l'Angleterre effectuer un grand
reportage dont Paris-soir s'est réservé la primeur. Le jeune rédacteur
visitera Londres de fond en comble, sera reçu par le lord-maire et par
les grands journaux anglais. Il espère avoir une entrevue avec l'un des
membres du ministère anglais et, avant de revenir en France, parlera à
la T.. S. F. La venue du jeune Français soulève une grande curiosité dans
la capitale anglaise. Voici Pierre Bourgeon faisant ses adieux ce matin
- , i son ^ère à la gare Saint-Lazare»
»
Bien que ses deux complices aient avoué
le meurtre de M. Donald Ross,
Anchisi, le chef de la bande, ., 1
prétend ne se souvenir de rien .,'
A LA FIN D'UNE SCÈNE D'ORGIE, LES BANDITS
LIGOTÈRENT L'ANGLAIS, QUI MENAÇAIT D'INCENDIER SA MAISON,
ET QUI DUT AINSI SUCCOMBER A UNE CONGESTION
.--: .;. La villa de Donald Ross où celui-ci fut trouvé mort '-Â'
En médaillon : Anchisi. En bas : ses -de ux comp liè es "*■ rv
, Sauvageot (à gauche) et Guilleminot (à droite). -
(DE - NOfTRE ENVOYE SPECIAL)
St-Julien-en-Genevois, 8 Décembre.
— Allô ! Allô ! ici Saint-Julien-en-
Genevois. Les assassins de Donald
Ross viennent d'être découverts !
C'est ainsi qu'hier, tard dans la soirée,
on apprenait à Paris l'épilogue du mys-
tère de Maisons-Lafntte.
L'affaire Ross f Personne ne la con-
naissait dans cette petite ville de monta-
gne, nichée à quelques kilomètres de Ge-
nève. Il a fallu l'arrivée soudaine d'une
troupe de journalistes pour .éveiller l'at-
tention-de la population. Mais, à Paris,
on n'a pas oublié cette sanglante énig-
me ; tous les détails de l'affaire sont
restés gravés dans les mémoires. Com-
ment, entre le 15 et le 17 septembre,
Donald Ross était-il mort dans sa villa?
Dans quelles conditions avait-il été ligo-
té avec les fUs électriques de son appa-
reil de T.S.F.N ? Quels étaient ses agres-
seurs ? Autant de questions que, pen-
dant des semaines, les enquêteurs
s'étaient posées.
Les assassins, demeurés introuvables,
étaient au seul endroit où on ne les cher-
chait pas. en prison !
Paul Anchisi, 20 p.ns, dit Coutoli, Pierre
Guilleminot. 26 ans, dit Dangon, Serge
Sauvageot, 26 ans, voici le sinistre trio.
Ce matin, dans la cour de la gendarme-
rie de Saint-Julien, tous trois, menottes
aux mains, ont posé devannes photo-
graphes.
Ah ! la belle bande ! Sauvageot^ l'es^
clave, le faible, est pâle, défait. Il porte
l'uniforme des prisonniers. H est chétif,
maigre, inintéressant.
Guilleminot, c'est le malin de la ban-
de, l'esprit Imaginatif. n gouaille, il rit,
il plaisante. Son sourire nargue les po-
liciers; ses yeux malicieux rient dans une
face émaciée. Avec une élégance toute
faubourienne, il porte un pull-over or. _4.
ge vif..
Enfin, voici la silhouette grêle d'Anchi-
si. Chef de bande, mauvais garçon,, sou-
riant et arrogant, celui-ci est le plus in-
telligent des trois.
Tous trois avaient été appréhendés à
la suite de l'agression de Thonon-les-
Bains. Le 30 août dernier, M. et Mme
Perret, demeurant à Thonon, avaient été
torturés par cinq malandrins qui s'étaient
introduits, la nuit, dans leur logis. M. et
Mme Perret ayant ea un différend avec
leur propriétaire et celui-ci, ayant été
obligé de leur verser quelque six jours
auparavant une indemnité, on supposa
aussitôt que le propriétaire avait dû
payer les agresseurs.
A.-G. Leroux,
(Lire la suite en cinquième page)
Le fermier Guillaume, ,
conseiller municipal de Mondreville,
comparaît aux assises de Seine-et-Oise
Il avait tué, avec une sauvagerie extraordinaire,
j un de ses ouvriers qui refusait de quitter la ferme
Un crime commis avec une sauvagerie
extraordinaire a été évoqué aujourd'hui
devant la cour d'assises de Seine-et-Oise,
présidée par M. le conseiller Devise.
Le 20 juin dernier, vers 7 heures du
matin, un métayer, Raymond Guillaume,
âgé de 37 ans, demeurant au hameau de
la Noue, près de Mondreville, trouvait sur
le seuil de ses écuries un ouvrier agricole,
nommé Louis Peltier, auquel, la veille, 11
avait signifié son congé.
Peltier, qui n'avait pas pris la décision
du patron au sérieux, lui demanda :
- Que faut-il faire, ce matin ?
- Partir, riposta Guillaume. Et plus vi-
te que cela !
Peltier rentra dans l'écurie où il cou-
chait et s'assit sur son lit.
Guillaume le suivit et se mit à fouiller
les couvertures. Ce geste de méfiance eut
le don d'exaspérer l'ouvrier, qui déclara :
— Puisque c'est comme ça, je ne par-
tirai pas.
Guillaume qui dira, après le crime,
qu'i cherchait alors une arme que Peltier
aurait pu cacher dans sapaillasse, entra
dans une vive colère. Il monta dans sa
chambre et revint peu après, un revolver
à la main.
— Alors, dit-Il, tu ne veux pas t'en
aller ?
Puis, sans attendre la réponse, 11 tira
sur Peltier.
Le fusil après 18 revolver
Celui-ci, qui avait été légèrement at-
teint, se réfugia derrière les chevaux,
tandis que son beau-frère, un autre ou-
vrier nommé Lefaucheur, prenait lâche-
ment la fuite.
Guillaume continua à tirer dans la di-
rection de Peltier jusqu'à épuisement de
son chargeur ; puis, voyant qu'il n'avait
pu abattre son ouvrier, il remonta dans
sa chambre, s'arma de son fusil et revint
à l'écurie. Peltier, assez sérieusement bles-
sé, essayait de prendre la fuite ; mais
son patron lui déchargea son arme en
pleine figure. L'infortuné, la mâchoire
fracassée, tomba en hurlant.
Péniblement, le blessé se traîna à nou-
veau derrière les chevaux. Guillaume, une
seconde fois, remonta dans sa chambre
pour y • chercher sa autre revolver, et
revint vers l'écurie. Mais, à ce moment, Il
fut arrêté et désarmé par deux, de ses
ouvriers.
Il paraissait se calmer lorsque, tout à
coup, il aperçut sa victime, toute san-
glante, qui tentait de se relever. Alors,
d'un geste brusque, le métayer se 'déga-
gea, rétourna en courant à sa chambre,
reprit son fusil et, comme on voulait s'in-
terposer encore, il s'exclama :
— Retirez-vous ou je tire ! Il faut que
je supprime ce bandit, sans quoi 11 tuera
ma femme et mon enfant r
Et de nouveau, sans hésitation, il fit,
à bout portant, sauter la cervelle du mal-
heureux sans défense.
Le meurtrier se laissa ensuite arrêter
sans résistance. Il invoqua, pour justifier
son acte, qu'il avait été maintes, fols me-'
nacé de mort par sa victime qui, 11 faut
le reconnaître, jouissait d'une assez mau-
vaise réputation.
Guillaume, qui parait n'avoir pas com-
pris toute l'horreur de son acte, est dé-
fendu par M» Maurice VIoUette. Le-
substitut Camboulives soutient l'accusa-
tion. L'affaire a attiré d'autant plus de
monde que le meurtrier était conseiller
municipal de sa commune. — E. Lynch.
DANS
PARIS-SOIR 100
Un passionnant récit
de voyage ,
AMOU -'
& SORCELLERIE
CARAÏBES
texte et photographies
d'Odette ARNAUD
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