Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1927-08-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 août 1927 15 août 1927
Description : 1927/08/15 (A5,N1409,ED2). 1927/08/15 (A5,N1409,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76371948
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
25 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
1
1927 Cinquième année N" 1.409
LUNDI 15 AOUT
mRECTÏON « REDACTION
ADMINISTRATION
et
paris - Soir - publicité
11 Boulevard Montmartre, Paris
filé phone : MENB. 67-82, 67-33, LOUVRE 20-41, 28-06
4dr. télègr. : PARIS-SOIR-PARIS,'Chèque postal N° 60-640
6
1 Hantise
9 août 1927.
Nous revoici, depuis des semai-
nes, comme en ces années de la
guerre qui infligèrent à quelques-
uns —; hélas, trop rares ! — la sup-
pliciante épreuve de l'insomnie.
Pour les pauvres mères ayant des
fils en péril de mort, pour les
amoureuses que mutilait l'absen-
- ce, cette veille à distance était la
prolongation naturelle de leur ma-
ternité ou dt leur tendresse, une
sorte de transport nocturne de tout
leur être auprès de l'être chéri.
Il se trouve cependant, en tous
pays, des isolés, ou presque, qui,
dépourvus ou dégagés d'inquiétu-,
des proches, sentirent s'abattre sur
leurs misérables épaules le poids
de l'angoisse universelle. Com-
ment n'en furent-ils pas écrasés ?
Là est le miracle. Le Pape d'alors
ea mourut, pénétré peut-être aussi
du remords de ne s'être pas, la
croix au poing, dressé entre les
peuples. Chaque nation eut ses ré-
sistants, ses rédempteurs, lapides
des plus basses inj ures, flagellés
des plus cruels soupçons, mais qui
sauvaient, pour l'avenir, le renom
de. leur ingrate patrie et l'honneur
de l'esprit humain. Peu importait
le nombre et ses violences, contre
la voix dans le désert ! Aux carre-
fours les plus sombres le flambeau
se dressait, la parole de vérité re-
tentissait. Si assailli que fut l'un,
si huée que fut l'autre, la lumière
avait transpercé, un moment, les
ténèbres; le sens des mots avait
filtré au travers dd tumulte jus-
qu'aux tympans les plus rebelles.
Mais de quelle torture physique
autant que morale, de quelle exa-
cerbation nerveuse, morbide, était
payée cette pénétration, cette ré-
percussion de la plus immense
douleur qui ait jamais ravagé, de-
puis les temps connus, la sphère
terrestre !
Comprendre, c'était ressentir. Il
le fallait pour traduire en profon-
deur, en étendue, cette colossale
souffrance. Le visage émacié de
Romain Rolland, la face ravinée
d'Henri Barbusse préfacent leur
œuvre mieux que ne sauraient fai-
re les phrases. Elle est grande, par-
ce qu'ils ont éprouvé ce qu'ils dé-
crivaient, parce qu'ils ont participé
- le visionnaire comme l'agissant
- à la Grandé agonie.
A leur suite, à leur exemple,
'd'autres marchaient, affrontant la
démence générale, avec cette abo-
minable sensation de vivre parmi
un peuple de fous, de leur voir
accomplir, de les entendre profé-
rer, des gestes, des sons inconnus!
Et, après cette première misère de
ne plus retrouver le même regard
dans les mêmes yeux, les mêmes
mots sur les mêmes lèvres, c'était
la pensée lancinante de ce qui se
passait là-bas, toutes les nuits, du
crépuscule à l'aube, dans l'horreur,
la boue, le sang !
Aucun livre, là-dessus, ne nous
a rien appris. On avait deviné les
taupinières humaines, les mines
éclatant sous les pieds, les obus
éclatant au-dessus des fronts, la
fantasmagorie des fusées et. tous
ces barbelés enserrant la terre
comme si la lune, araignée de l'A-
pocalypse, les avait tissés autour
de sa proie ! Et les appels, les sif-
flements, les clameurs, les éclate-
ments, les râles — la pourriture et
l'odeur des charriers !
Désespérant de rejoindre le som-
meil, on s'asseyait sur; son lit, les
genoux relevés, les bras étreignant
les genoux, le front penché. et, d
la lueur vacillante de la veilleuse,
que ce fut dans Paris, sous les tor-
pilles, ou dans quelque retraite
campagnarde, on écoutait, on re-
gardait, on voyait, les tempes bai-
gnées de sueur, le cœur affolé !
Tous ces hommes, tous ces hom-
mes qui s'égorgeaient ! Et pour-
quoi ? Et tous les autres, qui pou-
vaient vivre, qui dormaient, qui
mangeaient, qui spéculaient, qui
dansaient !.
Qui l'emportait alors, dans les
âmes meurtries, de la désolation ou
d'une sainte fureur ?
Ces heures maudites, ces heures
interminables, ces heures qui abré-
geaient la durée de l'existence par
l'hyperesthésie, nous venons de les
revivre avec une intensité qu'ac-
roissait l'imminence du danger.
Il ne s'agissait plus, évidem-
ment, du sort de milliers, de mil-
lions de créatures humaines --
mais ce n'est pas au chiffre que
se mesure la justice : lui est va-
riable, tandis que le principe est
immuable et éternel. Rien que
deux pauvres diables condamnés
à mort. mais en eux, maib à leur
propos, l'équité atteinte et la cons-
cience universelle bouleversée !
Comment en eût-il été autre-
ment ? Tout s'est conjuré pour que
ce procès, par sa conduite, son
ampleur, le délai inouï écoulé en-
tre la condamnation et l'instant
présent, dépassât le cadre des dé-
bats de ce genre, devînt symboli-
que du duel entre le riche et le
pauvre, le fort et le faible, l'isolé
et le système social, dans son ex-
pression la plus,pharisaïque et la
Plus odieuse.
Ce juge Thaye" t Ce gouverneur
Fuller ! Ces détenteurs de vie hu-
maine qui, par orgueil, pour éta-
blir qu'on ne les intimide pas, se
*
butent, refusent d'accéder aux
voeux qui leur parviennent des
quatre points du monde, détermi-
nent la lutte de classes plus que
ne l'avait fétj, aucun dogme, au-
cune doctrine, portent déflgà l'hu-
manité entière et vont — les mal-
heureux ! — sous prétexte de faire
respecter la loi, déchaîner sur tous
les continents des catastrophes
dont ils ne semblent mesurer ni la
portée, ni l'épouvante !
A quoi donc pensent ces hom-
mes-là? Quelles œillères les em-
pêchent de voir aux alentours ?
Comment ne pressentent-ils pas
le séisme moral qu'ils vont dé-
chaîner, ne devinent-ils pas que
le sol commence de frémir sous
leurs1 pas ?
Ils peuvent, ceux-là aussi, s'at-
tabler sans songer à ces innocents
qui, dans leur cellule, font Ip grève
de la faim depuis déjà bien des
jours ; ils peuvent embrasser leurs
enfants sans penser à la petite de
Sacco dont ils vont faire une or-
pheline ;-ils peuvent — eux qui se
targuent de croire ! — affronter la
malédictjon de :eur Dieu, tout de
justice et de bonté !
Comment, outre les alibis, les té-
moignages, la pauvreté persistante
de ces prétendus voleurs, l'aveu du
coupable, comment n'ont-ils pas
été bouleversés par la phrase d'a-
dieu de Vanzetti, prétendu assas-
sin : « Je jure que jamais je n'ai
tué ou volé ; que toute ma vie j'ai
lutté pour éliminer le crime de la
vie des hommes. »
Voici le soir qui tombe : la veille
va commencer. Elle durera, agitée
et frémissante, jusqu'à ce que la
première feuille imprimé apporte
des nouvelle Mais elles retarde-
ront. C'est pour demain, pour ce
matin.
Arrête les bourreaux, Destin !
Prends en pitié FAmérique !
SEVERINE.
Demain Titi 1er
sera couronne
f
Il roi des gosses"
Titi 1er, roi des gosses de Paris, ac-
compagné d'une cour nombreuse et ju-
vénile, visitera demain en grand pompe
la capitale de son royaume.
Le cortège prendra le départ à. 2 heu-
res, du square des Arts-et-Më tiers. Titi,
— Etienne Cresson pour l'état civil, —
vêtu d'une redingote et coiffé du gibus
paternel, prendra place sur son char
fleuri au milieu de sa cour et de sa
garde d'honneur.
Le couronnement aura lieu place de
l'Opéra, vers 4 heures. Le jeune souve-
rain, - il a treize ans, — célébrera cet
événement considérable et solennel en
distribuant quelques distinctions hono-
rifiques aux hautes personnalités de la
Le Roi des GOMAS et ses ministre*
Cour et, tel Saint-Louis, recevra ses su-
jets.
Puis le cortège royal parcourra ensuite
les grands boulevards. La première vi-
site du jeune souverain sera pour son
journal favori Paris-Soir. Puis Titi et
les grands dignitaires se rendront dans
un grand café, proche du carrefour Sé-
bastopol, où un lunch royal lui sera of-
fert ainsi qu'à ses sujets.
Ces grandes réjouissances organisées
par le Comité des fêtes des Grands Bou-
levards. sont destinées à 4constituer des
ressources pour les gosses de Paris qui
ne peuvent s'offrir la campagne. C'est
pourquoi le jeune souverain vendra sa
photographie pendant le défilé au profit
de la colonie de vaoanoes « les Gosses
de Pari6. »
Les négociations économiques
germano-yougoslaves ont abouti
Berlin, 14 août. — Les négociations
économiques entre l'Allemagne et la
Yougoslavie sont terminées.
Un projet de traité a déjà été paraphé
par M. Von Schubert, secrétaire du dé-
partement des Affaires étrangères, au
nom du Reich, et par M. Balougditch, mi-
nistre de Yougoslavie à Berlin au nom
de son pays.
Lire dans notre Édit on sportive
TOUS LES RESULTATS
SPORTIFS DE LA JOURNEE
LA SANTÉ DES PARISIENS
Comment
est assurée
la salubrité
du Métro
et du Nord-Sud
Au sujet de l'assainissement et de
la purification de l'air dans les che-
mins de fer souterrains de Paris, M.
Joseph Denain. conseiller municipal,
a demandé au préfet de police s'il
est satisfait des résultats obtenus.
La réponse du préfet vient de pa-
raître dans le Bulletin Municipal of-
ficiel. Elle renferme, sur les mé-
thodes de salubrité employées par le
Métrapolitain et le Nord-Sud, des
renseignements qui ne manqueront
pas d'intéresser — et de tranquilli-
ser — les Parisiens. ,
Les quais et les accès sont nettoyés
plusieurs fois par jour avec une
solution de chlorure de calcium et
d'hypochlorite de soude. Tous les
soirs, en fin de service, le sol des sta-
tions est lavé à la brosse, avec une
solution de chlorure de calcium ad-
ditionnée d'hypochlorite.
Les parois - du tunnel sont lavées
pendant la nuit avec un lait de chaux
au moyen de deux tonnes de 10 mè-
tres cubes, qui font le parcours com-
plet du réseau en deux mois.
La voie est, en outre, arrosée au
moyen de deux tonnes de 10 mètres
cubes, projetant de l'eau additionnée
d'hypochlorite de chaux. L'ensemble
du réseau est ainsi! lavé en quatre
semaines.
Les voitures sont, chaque nuit, ar-
rosées avec une solution d'hypochlo-
rite. En outre, elles passent, tous les
quatre jours, aux ateliers d'entre-
tien, où elles sont nettoyées par le
vide et lavées avec une solution d'hy-
pochlorite. - -
Pendant les périodes chaudes, tes
voitures sont arrosées le matin, avant
la mise en service, et dans le cou-
rant de la journée, au moins une fois.
Pour la désodorisation, la Com-
pagnie emploie un produit à base
d'essence de citronelle, avec lequel
les quais, couloirs et accès des sta-
tions importantes sont arrosés plu-
sieurs fois par jour.
D'autre part, des appareils mis en
mouvement par l'ouverture des por-
tes des voitures ont été disposes à
l'arrière de plusieurs rames des. li-
gnes numéros 1 et 3 et vaporisent
automatiquement le même produit
au passage des stations.
Des appareils producteurs d'ozone
ont été installés.
Depuis le 1er janvier 1926, on a
installé 12 nouvelles baies d'aération
qui portent à 132 le nombre actuel
de ces ouvrages.
Enfin, pour éviter la production
de poussières métalliques, les rails
en acier extra-dur ont été seuls em-
ployés depuis 1918 pour l'équipement
des lignes nouvelles.
Toutes ces mesures, indique le pré-
fet de police, avaient été préconi-
sées par la Commission du Conseil
d'hygiène et de salubrité du dépar-
tement de la Seine.
Ita tacatate
rajeunit tes éléphants
les peproqaets
et les hommes.
Londres, 14 août. — Un explorateur,
de retour des Indes, le baron Cageru,
relate qu'au cours d'une visite rendue
au maharadjah de Deshaipur, celui-ci
lui a signalé les, propriétés extraordi-
naires d'une plante, la. « lucutate », qui
rend la jeunesse aux animaux et aux
humains.
Le maharadjah a attiré l'attention de
son hôte sur ce fait que les éléphants
vivent plus longtemps en liberté qu'en
captivité. Ce phénomène, selon lui, est
dû à ce que, durant sa vie errante dans
la jungle, l'éléphant se nourrit de lu-
cutate.
Le maharadjah de Deshaipur s'est li-
vré personnellement à de nombreuses
expériences, toutes concluantes.
Le « doyen des éléphants de Deshai-
pur », dont la décrépitude était na-
vrante, a été nourri aux fruit de lucu-
tate. Le résultat ne se fit pas attendre.
Après quelques semaines de ce régime,
le vieil animal avait retrouvé toute la'
vigueur de son jeune âge, et les appa-
rences d'un adolescent.
D'autre part, de vieux perroquets en
captivité, nourris eux aussi à l'aide des
fruits de cette plante merveilleuse, ont
recouvré en peu de temps un plumage
splendide.
LA TRAVERSÉE DE L'ATLANTIQUE
Les aviateurs allemands
partiraient ce soir.
Au Bourget aucun départ
n'est prévu pour aujourd-ohui
Berlin, 14 août. - Dans le cou-
rant de la nuit, les nouvelles re-
çues à Dessau de l'Office météoro-
logique de Hambourg n'étaient pas
trop défavorables et une améliora-
tion considérable du temps a été
constatée en ce qui concerne l'At-
lantilque.
Si1 ces indications se précisent, la
possibilité d'un départ aujourd'hui
ne doit pas être exclue.
Dans ce cas, l'envolée aurait lieu
vers 6 ou 7 heures du soir.
Une allocution du Prof. Junker
Le maire de Dessau a offert un
thé aux nombreux représentants le
la presse nationale et étrangère
réunis dans la ville.
Le professeur JunKer. qui assis-
tait également à cette petite céré-
monie, a Drononcé une courte allo-
cution dans laquelle il a dit notam-
ment son espoir de voir les grands
raids, comme ceux organisés ac-
tuellement, rapprocher les peuples
les uns des autres et contribuer ain-
si' au triomphe culturel de l'huma-
nité.
« L'aviation, dit-il, doit être en
dehors de toute politique. Au lieu
d'être des avions chargés d'armes
de guerre, tous les avions devraient
être chargés d'armes de paix et de
civilisation.
» Les avi!ons Junkers qui atterri-
ront aux Etats-Unis devront être
des messagers de la pais. »
L'aviateur Koonnecke est arrivé
, à Cologne
Berlin, 14 aoû' — L'aviateur
Koonnecke, accompagné du comte
Solms. a" atterri hiler soir. quelques
minutes avant sept heures au
champ d'avia ,iop de 'Cologne.
Les deux avfateurs ont été accla-
més par une foule énorme.
Koonecke a déclaré qu'il entre-
prendrait ses premiers vols d'essai
dès aujourd'hui avec charge com-
plète.
Deux aviateurs russes arriveront
au Bourget ce coir
On mande de Moscou que les avia-
teurs Voièhitzky et Spirine, sur avion
métallique de construction soviéti-
que Ant. 3, système de l'ingénieur
Tupoïeff, ont pris leur vol ce ma-
tin de l'aérodrome Trotzky, à Mos-
cou. Leur raW autour dé l'Europe
doit s'accomplir avec un nombre mil-
nirna d'arrêts de courte durée. Dans
la journée de dimanche, Voichitzky
et Spirine doivent passer par Lenin-
grad, Stockholm, Copenhague et Ber-
lin. Leur arrivée au Bourget est at-
tendue pour dimanche même, ce soir
à 7 heures. Ils repartiront pour
Prague, Lemberg, Kieff et Moscou à
onze neures du soir environ.
Ce matin, au Bourget,
on surveille le vent
Au camp d'aviation du Bourget on
nous informe qu'aucun départ n'est
prévu pour aujourd'hui, on ajoute
qu'une décision pourra être rapide-
ment prise, dès que le soleil et le bon
vent se mettront de la partie.
Les avions de Corbu et Givon, de
Costes et Le Brix. de Tarascon, de
Drouhin ont leur plein d'essence. Les
essais sont satisfaisants.
La première course
cycliste
Paris-Vichy
Notre confrère Le Journal, dont les
initiatives sportives sont nombreu-
ses, vient d'enrichir la « -aison » cy-
cliste d'une nouvelle course sur route
dont l'idée est due à Gaston Vidal.
L'éminent sportif qu'est notre con-
frère ne cache point ses sympathies
pour l'Allier ; n'était-il pas naturel
qu'il manifeste cette sympathie par
une grandiose épreuve reliant Paris
au célèbre centre thermal ?
Depuis plusieurs années, déjà, le
projet était établi mais l'organisation
d'une telle course s'annonçait longue
et onéreuse et, d'autre part, le nom-
bre des épreuves existant au calen-
drier le 15 août, la rendait presque
impossible à mettre sur pted. Mais
notre confrère Le Journal possède de
puissants moyens ; M mit tout en
oeuvre pour le succès de son épreuve
et réussit à obtenir plus de 80 enga-
gés parmi lesquels figurent les grands
cracks des principaux teams de rou-
tiers.
Le lot des engagés comporte des
jeunes, des anciens plus renommés,
des Belges fameux, les grands régio-.
naux français ; le parcours de
l'épreuve est tel qu'il favorisera tour
à tour les hommes vites et les rou-
tiers résistants, nous faisant connaî-
tre les meilleurs de chaque catégorie.
Paris-Vichy sera donc une épreuve
parfaitement valable au point de vue
sportif et son maintien au calendrier
annuel est souhaitable.
Au reste, Gaston Vidal est trop
profondément sportif et trop attaché
à son pays natal pour nous retirer
Paris-Vichy après nous' avoilr fait
connaître une nouvelle grande
épreuve sur route.
Ne doutons pas qu'elle deviendra
classique. — L. AVOCAT.
(Lire en page sportive les détails
sur l'épreuve.)
0
LIRE EN 2* PAGE :
Les quatre Fils Coulaâeur, par J.
Roberly.
Les fermiers américains
demandent l'annulation
de la dette française
Williamstown, 14 août. — Parlant à
l'Institut des Sciences politiques, M. Wal-
lace, directeur du Journal d'Agriculture.
a déclaré que 20 0/0 des fermiers de
l'Iowa étaient en faveur d'une annulation
de la dette française vis-à-vis de l'Amé-
rique.
« Les fermiers, a-t-il dit. commencent
à croire que la dette internationale leur
fait plus de tort qu'aux autres Améri-
cains. Ils se demandent si l'annulation
de cette dette n'augmenterait pas la puis-
sance d'achat de l'Europe de 100 millions
de dollars par an. »
LA STAR -
Loretta Young, une jeune et char-
mante star de Los Angeles qui est
appelée à de retentissants succès,
s'il y a une justice pour
les joUes filles.
MALGRE LE CIEL GRIS
300.000 Parisiens ont quitté Paris
Et les étrangers arrivent en grand nombre
Comme des pistons gigantesques,
allant et venant sur des rubans
d'acier, les trains de banlieue et ceux
aussi qui mènent à des villégiatures.
ont vidé Paris de bien des Parisiens.
avides d'air pur, et susceptibles de
payer les 35 à 400 francs par jour,
qu'on doit débourser pour en res-
pirer.
Ils fonctionnent d'ailleurs à grand
rendement. La gare Saint-Lazare a
aspiré 95.000 voyageurs, la gare de
l'Est en a évacué 40.000. le P.-L.-M
a attiré -vers un Midi trompeur
36.000 chercheurs de solei'Is- Les ré-
seaux, pompes à grand débit, à eux
tous. ont vidé Paris de 300.000 per-
sonnes !
Les rues sont à peu près désertes.
et les taxis passent, drapeau levé. en
maraudeurs désabusés. Une certaine
animation vient pourtant des étran-
gers empilés sur les cars, et qui se
ressemblent tous comme des frères.
avec leur jeune fille toute frisson-
nante de se trouver dans le Paris des
romans, le monsieur sanguin qui
songe aux histoires effrayantes, mais
combien suggestives, qu'on lui a
contées sur la « Babylone moderne »
et le vieux professeur anglo-saxon
qui, Baedecker en main, suppute le
poids du Louvre et l'ancienneté de la
porte Saint-Martin.
Les étrangers sont assez nombreux
mais les employés des agences ne sont
pas enchantés. Les pourboires sont
maigres. C'est-à-dire qu'ils sont peut-
être les mêmes que l'an passé, mai?
dame Sterling a été dégonflée de. moi-
tié-
Le ciel est gris. Il pleuvra sans
doute. Il en est que cela console d'être
restés à Paris, à prendre le frais dans
un jardin public.
Toutes les corporations chôment
ce qui fait, malgré tout, pas mal d'
travail pour les garçons de café.
Des sages sont restés à Paris : ce
?ont parfois des passionnés de la
danse. Car, au fait, à quoi sert de
s'empiler pendant des heures dans
des trains enfumés, pour aller dan-
ser dans quelque plage à la mode
puisqu'aussi bien, les dancings ne
manquent pas à Paris ?.
Et après-demain, lorsque les pis-
tons ferroviaires ramèneront à Paris
leur cargaison de-coups de soleil, de
démangeaisons, de coryzas et de maux
d'estomac, on se demandera quels se-
ront ceux qui auront le mieux profité
de ces trois jours de halte dans l'an-
née de labeur, de ceux qui sont res-
'és ou de ceux qui. en définitive, sont
revenus ? - p. TOUBIANAj ,,"'1.,-,
EN BOLIVIE
80.000 Indiens
révoltes
marchent
sur
les villes
Les dépêches laissaient entendre
hier que l'insurrection s'étendait
parmi les Peaux-Rouges.
Ils sont 80.000 en ce moment ar-
més de massues, de lances et aussi
d'armes à feu qui avancent vers les
villes. Ils pourraient être bientôt
cinq cent mille.
En tenant compte de l'exagération
qui emporte souvent les informateurs
américains, il reste que le danger qui
menace la Bolivie est grand et réel.
Il est certain que les troupes boli-
viennes, armées à l'européenne, au-
ront facilement raison cette fois des
Indiens mal organisés. Mais demain!
Les Indiens de Bolivie formant une
énorme population, un tiers peut-
être de la population. Ces descèn-
dants des Incas sont évidemment bien
déchus de leur ancienne gloire. Ils
habitent dans des villages de mon-
tagne, sont cultivateurs, mineurs,
petites gens Jn somme, que les en-
vahisseurs espagnols ont remplacés
dans la grande propriété.
Ces Indiens, en général asseïfigno-
rants auj ourd'hui et soumis à leurs
prêtres, qui exploitent leur créduli-
té, leur naïveté, n'ont pas remplacé
la vieille civilisation pastorale de
leurs ancêtres.
Ils se sont assimilés aux premiers
Espagnols pour les superstitions
et cela a facilité leur dépossession.
Il faut espérer que les troupes fé-
dérales ne massacreront pas les ré-
voltés, n'extermineront pas ces
malheureux dont l'insurrection est
parfoiis justifiée.
Araignées du soir
L'impôt
sur l'incendie
>
J
'AI sous les yeux une quittance dé-
livrée par une compagnie d'assu-
rances-incendie pour certifier le paie-
ment d'une somme de 15 fr. 40, mon-
tant de la prime annuelle due confor-
mément aux termes de la police nu-
méro 72.001. C'est une quittance en
tous points semblable à des millions
d'autres quittances qui ont été ou se-
ront remises durant l'année 1927 par
les compagnies d'assurances à des mil-
lions de clients en exécution de mil-
lions de polices. Pour banal qu'il soit,
ce document n'en constitue pas moins
une preuve nouvelle du zèle apporté par
notre vieil ami Monsieur Fisc dans
l'accomplissement de ses honorables
fonctions de grippe-sous et de presse-
purée.
Je vous disais donc que le montant
de ma quittance s'élevait à 15 fr. 40.
Dans un angle du papier, on voit un
petit tableau portant ce titre : Dé-
compte de la prime. Voici le décompte :
Prime nette 10 »
Enregistrement 1 50
Timbre 3 40
Taxe 0 25
Timbre quittance.:, 0 25
Total 15 40
Soit 5 fr. 40 d'impôts pour un paie-
ment de 10 francs. Toutes les fois que
nous faisons acte de prévoyance en
versant dix francs à une compagnie
d'assurances, l'Etat, plus prévoyant en-
core, nous fait cracher, à son profit et
sous divers prétextes, un petit supplé-
ment de 5 fr. 40.
Considérer l'incendie comme un
luxe passible d'une taxe légèrement su-
périeure à cinquante pour cent, voilà
certes du beau travail. Qu'il me soit
cependant permis de signaler à Mon-
sieur Fisc une regrettable lacune dans
la perceptioh de ses droits légitimes.
Frapper d'une dîme les assurés, c'est
bien, mais pourquoi négliger les non
assurés ? Quand on s'est aperçu que
de mauvais citoyens échappaient à l'im-
pôt sur les allumettes en usant d'un
briquet, on n'a pas hésité à instituer
une taxe sur les briquets. Qu'est-ce
qu'on attend donc pour créer un bon
petit impôt sur les appareils extinc-
teurs d'incendie ?.
Bernard GERVAISE.
Les conspirateurs portugais
seront déportes
Lisbonne, 14 août. — Le conseil des
ministres s'est réuni hier soir. Il a décidé
de déporter aux colonies toutes-les per-
sonnes impliquées dans le mouvement
révolutionnaire.
Le lieutenant Morais Sarmento est rayé
des cadres de l'armée. M. Fidelino Fi-
guedo est destitué de sa charge de di-
recteur de la Bibliothèque nationale.
M. Painlevé à Ambert
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a
quitté Paris pour se rendre à Amhert
(Puy-de-Dôme), où Il va présider à l'inau-
guration du monument aux anciens com-
battants. Il y prononcera un discours.
C'est demain que nous commenceront
la publication de
wjytiydïeiîe
Roman
PAR
CILAVIDE DAZII
UN ANORMAL
Y a une lettre du percep-
teur; -
— Il n'est donc pas parti en
vacances celui-là !.
(Dessin de R. GUERIN.)
Le douzième 4
arrondissement
est en fête
aujourd'hui
Le XII* est en fête aujourd'hui. Loi
réjouissances que le Comité des fêtes
avait "prévue3 pour dimanche dernier.
avaient été reportées, d'ordre préfecto-
ral. à aujourd'hui, en raison des ma-
nifestations en faveur de Sacoo et Van-
zetti.
Sans doute, l'après-midi ne sera pas
toute entière ensoleillée, maie si les Pa-
risiens font comme nou6. Ils pourront
à bon compte en se promenant a la Na-
tion, goûter les charmes des sites agrès-
tes, des paysages ensoleillés, et les pieds
sur te rivage, contempler les flots infini
de l'Océan C'est que les peintres qui
doivent exposer leurs œuvres aujour-
d'hui n'ont pas craint la pluie mena-
çante. et cette foire aux croûtes groupe
tes tableaux les plus divers dont quel-
ques-uns sont remarauables.
Voici d'ailleurs le copieux et très éclec-
tique programme de' la fêta du XIIe.
14 h. 30 : Départ de la place de la
Bastille d'un cortège composé de fan-
fare la « Fraternelle » des Bigophones
« les Troubadours » et « les. Joyeux
Drilles du lie », les communes libres de
Grenelle, Val-Girard, 'Ménilmontant et *
Bastille. — 15 heures : Départ de la gare -
de Lyon du Grand Prix des paticycles :*
le boulevard Diderot, l'avenue du Bel-
Air, l'avenue de Saint-Mandé. le boule-
vard Soult, le cours de Vincennes et la
place de la Nation. — 16 heures : Bap-
tême de la société lyrique et dansante
l' « Etoile de la Nation », 7. avenue du
Trône. - 16 h. 30 : Arrivée, par « train
spécial », des Marianne:; de Paris. de
la reine du 17*. — 17 h. 30 : Visite de
l'exposition de peinture. — 18 h. 30 ;
Distribution des prix aux artistes, aux
coureurs et aux sociétés. — 19 heures •
Audition musicale. — Le soir. bal à l'an-
gle du faubourg Saint-Antoine et de
l'avenue Daumesnil.
LA SÉRIE
Un pas d'une nouvelle danse eaU-
fornienne. une danse qui s'appelle.
que l'on nomme. que. Ah! flûte,
à la fin, vive la valse!
RICHESSES IGNORÉES
Lit SiMm)))~!!
lie l'Ecore de guerre
par ROBERT LAULAN
Depuis que le Champ-de-Mars
pousse ses pelouses et ses massifs
presque au contact de l'Ecole Mili-
taire, les promeneurs peuvent donner
plus d'attention à la majestueuse fa-
çade de l'édifice de Gabriel que riefïi
ne viendra plus masquer désormais, •
ni constructIOns foraines, ni tribunes
de-concours Hippique. Avec surprise.
ils découvrent au cœur .même de
Paris un joyau artistique enfin dé-
pouillé d'une gangue adventice..
Tandis qu'ils considèrent l'impo-
sante colonnade du portail d'honneur
et le balcon d'où Louis XVI et la «fa-
mille royale assistèrent aux premiè-
res expériences aérostatiques de
Charles et Robert et de Blanchard,
les lourdes portes roulent; une forte
automobile sort lentement, !tirés pour ménager la modestie du
maréchal Joffre dont on entrevoit
rapidement la tête puissante coiffée
d'un chapeau Cronstadt inattendu.
Le maréchal habite-t-il donc l'hôtel
de l'Ecole Militaire ? Non point, mais
il y vient très régulièrement chaque
'natin pour y étudier les oue.-tions
soumises tau Conseil supérieur de la
guerre dont il est membre, pour y ré-
diger ses mémoires, et pour y rece-
voir des visites. notamment celles de
représentants de maisons d'édition
américaines désireuses de £ apurer
la priorité de ces souvenirs sensa-
tionnels.
Les lambris dorés qu'on distingue
derrière le balcon du premier él; décorent son cabinet de travail où
médita Bonaparte consul et oui ne
le cède point, pour le luxe dp la.dé-
coration, aux cabinets de Vf'r;;;aiJJf>s..
Mais qu'abritent donc. au rez-de-
chaussée. ces lambris blancs d'un
goût plus discret et plus sûr ?
Une des bibliothèques les plus élé-
gantes, les plus riches, et auul Ig
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
1
1927 Cinquième année N" 1.409
LUNDI 15 AOUT
mRECTÏON « REDACTION
ADMINISTRATION
et
paris - Soir - publicité
11 Boulevard Montmartre, Paris
filé phone : MENB. 67-82, 67-33, LOUVRE 20-41, 28-06
4dr. télègr. : PARIS-SOIR-PARIS,'Chèque postal N° 60-640
6
1 Hantise
9 août 1927.
Nous revoici, depuis des semai-
nes, comme en ces années de la
guerre qui infligèrent à quelques-
uns —; hélas, trop rares ! — la sup-
pliciante épreuve de l'insomnie.
Pour les pauvres mères ayant des
fils en péril de mort, pour les
amoureuses que mutilait l'absen-
- ce, cette veille à distance était la
prolongation naturelle de leur ma-
ternité ou dt leur tendresse, une
sorte de transport nocturne de tout
leur être auprès de l'être chéri.
Il se trouve cependant, en tous
pays, des isolés, ou presque, qui,
dépourvus ou dégagés d'inquiétu-,
des proches, sentirent s'abattre sur
leurs misérables épaules le poids
de l'angoisse universelle. Com-
ment n'en furent-ils pas écrasés ?
Là est le miracle. Le Pape d'alors
ea mourut, pénétré peut-être aussi
du remords de ne s'être pas, la
croix au poing, dressé entre les
peuples. Chaque nation eut ses ré-
sistants, ses rédempteurs, lapides
des plus basses inj ures, flagellés
des plus cruels soupçons, mais qui
sauvaient, pour l'avenir, le renom
de. leur ingrate patrie et l'honneur
de l'esprit humain. Peu importait
le nombre et ses violences, contre
la voix dans le désert ! Aux carre-
fours les plus sombres le flambeau
se dressait, la parole de vérité re-
tentissait. Si assailli que fut l'un,
si huée que fut l'autre, la lumière
avait transpercé, un moment, les
ténèbres; le sens des mots avait
filtré au travers dd tumulte jus-
qu'aux tympans les plus rebelles.
Mais de quelle torture physique
autant que morale, de quelle exa-
cerbation nerveuse, morbide, était
payée cette pénétration, cette ré-
percussion de la plus immense
douleur qui ait jamais ravagé, de-
puis les temps connus, la sphère
terrestre !
Comprendre, c'était ressentir. Il
le fallait pour traduire en profon-
deur, en étendue, cette colossale
souffrance. Le visage émacié de
Romain Rolland, la face ravinée
d'Henri Barbusse préfacent leur
œuvre mieux que ne sauraient fai-
re les phrases. Elle est grande, par-
ce qu'ils ont éprouvé ce qu'ils dé-
crivaient, parce qu'ils ont participé
- le visionnaire comme l'agissant
- à la Grandé agonie.
A leur suite, à leur exemple,
'd'autres marchaient, affrontant la
démence générale, avec cette abo-
minable sensation de vivre parmi
un peuple de fous, de leur voir
accomplir, de les entendre profé-
rer, des gestes, des sons inconnus!
Et, après cette première misère de
ne plus retrouver le même regard
dans les mêmes yeux, les mêmes
mots sur les mêmes lèvres, c'était
la pensée lancinante de ce qui se
passait là-bas, toutes les nuits, du
crépuscule à l'aube, dans l'horreur,
la boue, le sang !
Aucun livre, là-dessus, ne nous
a rien appris. On avait deviné les
taupinières humaines, les mines
éclatant sous les pieds, les obus
éclatant au-dessus des fronts, la
fantasmagorie des fusées et. tous
ces barbelés enserrant la terre
comme si la lune, araignée de l'A-
pocalypse, les avait tissés autour
de sa proie ! Et les appels, les sif-
flements, les clameurs, les éclate-
ments, les râles — la pourriture et
l'odeur des charriers !
Désespérant de rejoindre le som-
meil, on s'asseyait sur; son lit, les
genoux relevés, les bras étreignant
les genoux, le front penché. et, d
la lueur vacillante de la veilleuse,
que ce fut dans Paris, sous les tor-
pilles, ou dans quelque retraite
campagnarde, on écoutait, on re-
gardait, on voyait, les tempes bai-
gnées de sueur, le cœur affolé !
Tous ces hommes, tous ces hom-
mes qui s'égorgeaient ! Et pour-
quoi ? Et tous les autres, qui pou-
vaient vivre, qui dormaient, qui
mangeaient, qui spéculaient, qui
dansaient !.
Qui l'emportait alors, dans les
âmes meurtries, de la désolation ou
d'une sainte fureur ?
Ces heures maudites, ces heures
interminables, ces heures qui abré-
geaient la durée de l'existence par
l'hyperesthésie, nous venons de les
revivre avec une intensité qu'ac-
roissait l'imminence du danger.
Il ne s'agissait plus, évidem-
ment, du sort de milliers, de mil-
lions de créatures humaines --
mais ce n'est pas au chiffre que
se mesure la justice : lui est va-
riable, tandis que le principe est
immuable et éternel. Rien que
deux pauvres diables condamnés
à mort. mais en eux, maib à leur
propos, l'équité atteinte et la cons-
cience universelle bouleversée !
Comment en eût-il été autre-
ment ? Tout s'est conjuré pour que
ce procès, par sa conduite, son
ampleur, le délai inouï écoulé en-
tre la condamnation et l'instant
présent, dépassât le cadre des dé-
bats de ce genre, devînt symboli-
que du duel entre le riche et le
pauvre, le fort et le faible, l'isolé
et le système social, dans son ex-
pression la plus,pharisaïque et la
Plus odieuse.
Ce juge Thaye" t Ce gouverneur
Fuller ! Ces détenteurs de vie hu-
maine qui, par orgueil, pour éta-
blir qu'on ne les intimide pas, se
*
butent, refusent d'accéder aux
voeux qui leur parviennent des
quatre points du monde, détermi-
nent la lutte de classes plus que
ne l'avait fétj, aucun dogme, au-
cune doctrine, portent déflgà l'hu-
manité entière et vont — les mal-
heureux ! — sous prétexte de faire
respecter la loi, déchaîner sur tous
les continents des catastrophes
dont ils ne semblent mesurer ni la
portée, ni l'épouvante !
A quoi donc pensent ces hom-
mes-là? Quelles œillères les em-
pêchent de voir aux alentours ?
Comment ne pressentent-ils pas
le séisme moral qu'ils vont dé-
chaîner, ne devinent-ils pas que
le sol commence de frémir sous
leurs1 pas ?
Ils peuvent, ceux-là aussi, s'at-
tabler sans songer à ces innocents
qui, dans leur cellule, font Ip grève
de la faim depuis déjà bien des
jours ; ils peuvent embrasser leurs
enfants sans penser à la petite de
Sacco dont ils vont faire une or-
pheline ;-ils peuvent — eux qui se
targuent de croire ! — affronter la
malédictjon de :eur Dieu, tout de
justice et de bonté !
Comment, outre les alibis, les té-
moignages, la pauvreté persistante
de ces prétendus voleurs, l'aveu du
coupable, comment n'ont-ils pas
été bouleversés par la phrase d'a-
dieu de Vanzetti, prétendu assas-
sin : « Je jure que jamais je n'ai
tué ou volé ; que toute ma vie j'ai
lutté pour éliminer le crime de la
vie des hommes. »
Voici le soir qui tombe : la veille
va commencer. Elle durera, agitée
et frémissante, jusqu'à ce que la
première feuille imprimé apporte
des nouvelle Mais elles retarde-
ront. C'est pour demain, pour ce
matin.
Arrête les bourreaux, Destin !
Prends en pitié FAmérique !
SEVERINE.
Demain Titi 1er
sera couronne
f
Il roi des gosses"
Titi 1er, roi des gosses de Paris, ac-
compagné d'une cour nombreuse et ju-
vénile, visitera demain en grand pompe
la capitale de son royaume.
Le cortège prendra le départ à. 2 heu-
res, du square des Arts-et-Më tiers. Titi,
— Etienne Cresson pour l'état civil, —
vêtu d'une redingote et coiffé du gibus
paternel, prendra place sur son char
fleuri au milieu de sa cour et de sa
garde d'honneur.
Le couronnement aura lieu place de
l'Opéra, vers 4 heures. Le jeune souve-
rain, - il a treize ans, — célébrera cet
événement considérable et solennel en
distribuant quelques distinctions hono-
rifiques aux hautes personnalités de la
Le Roi des GOMAS et ses ministre*
Cour et, tel Saint-Louis, recevra ses su-
jets.
Puis le cortège royal parcourra ensuite
les grands boulevards. La première vi-
site du jeune souverain sera pour son
journal favori Paris-Soir. Puis Titi et
les grands dignitaires se rendront dans
un grand café, proche du carrefour Sé-
bastopol, où un lunch royal lui sera of-
fert ainsi qu'à ses sujets.
Ces grandes réjouissances organisées
par le Comité des fêtes des Grands Bou-
levards. sont destinées à 4constituer des
ressources pour les gosses de Paris qui
ne peuvent s'offrir la campagne. C'est
pourquoi le jeune souverain vendra sa
photographie pendant le défilé au profit
de la colonie de vaoanoes « les Gosses
de Pari6. »
Les négociations économiques
germano-yougoslaves ont abouti
Berlin, 14 août. — Les négociations
économiques entre l'Allemagne et la
Yougoslavie sont terminées.
Un projet de traité a déjà été paraphé
par M. Von Schubert, secrétaire du dé-
partement des Affaires étrangères, au
nom du Reich, et par M. Balougditch, mi-
nistre de Yougoslavie à Berlin au nom
de son pays.
Lire dans notre Édit on sportive
TOUS LES RESULTATS
SPORTIFS DE LA JOURNEE
LA SANTÉ DES PARISIENS
Comment
est assurée
la salubrité
du Métro
et du Nord-Sud
Au sujet de l'assainissement et de
la purification de l'air dans les che-
mins de fer souterrains de Paris, M.
Joseph Denain. conseiller municipal,
a demandé au préfet de police s'il
est satisfait des résultats obtenus.
La réponse du préfet vient de pa-
raître dans le Bulletin Municipal of-
ficiel. Elle renferme, sur les mé-
thodes de salubrité employées par le
Métrapolitain et le Nord-Sud, des
renseignements qui ne manqueront
pas d'intéresser — et de tranquilli-
ser — les Parisiens. ,
Les quais et les accès sont nettoyés
plusieurs fois par jour avec une
solution de chlorure de calcium et
d'hypochlorite de soude. Tous les
soirs, en fin de service, le sol des sta-
tions est lavé à la brosse, avec une
solution de chlorure de calcium ad-
ditionnée d'hypochlorite.
Les parois - du tunnel sont lavées
pendant la nuit avec un lait de chaux
au moyen de deux tonnes de 10 mè-
tres cubes, qui font le parcours com-
plet du réseau en deux mois.
La voie est, en outre, arrosée au
moyen de deux tonnes de 10 mètres
cubes, projetant de l'eau additionnée
d'hypochlorite de chaux. L'ensemble
du réseau est ainsi! lavé en quatre
semaines.
Les voitures sont, chaque nuit, ar-
rosées avec une solution d'hypochlo-
rite. En outre, elles passent, tous les
quatre jours, aux ateliers d'entre-
tien, où elles sont nettoyées par le
vide et lavées avec une solution d'hy-
pochlorite. - -
Pendant les périodes chaudes, tes
voitures sont arrosées le matin, avant
la mise en service, et dans le cou-
rant de la journée, au moins une fois.
Pour la désodorisation, la Com-
pagnie emploie un produit à base
d'essence de citronelle, avec lequel
les quais, couloirs et accès des sta-
tions importantes sont arrosés plu-
sieurs fois par jour.
D'autre part, des appareils mis en
mouvement par l'ouverture des por-
tes des voitures ont été disposes à
l'arrière de plusieurs rames des. li-
gnes numéros 1 et 3 et vaporisent
automatiquement le même produit
au passage des stations.
Des appareils producteurs d'ozone
ont été installés.
Depuis le 1er janvier 1926, on a
installé 12 nouvelles baies d'aération
qui portent à 132 le nombre actuel
de ces ouvrages.
Enfin, pour éviter la production
de poussières métalliques, les rails
en acier extra-dur ont été seuls em-
ployés depuis 1918 pour l'équipement
des lignes nouvelles.
Toutes ces mesures, indique le pré-
fet de police, avaient été préconi-
sées par la Commission du Conseil
d'hygiène et de salubrité du dépar-
tement de la Seine.
Ita tacatate
rajeunit tes éléphants
les peproqaets
et les hommes.
Londres, 14 août. — Un explorateur,
de retour des Indes, le baron Cageru,
relate qu'au cours d'une visite rendue
au maharadjah de Deshaipur, celui-ci
lui a signalé les, propriétés extraordi-
naires d'une plante, la. « lucutate », qui
rend la jeunesse aux animaux et aux
humains.
Le maharadjah a attiré l'attention de
son hôte sur ce fait que les éléphants
vivent plus longtemps en liberté qu'en
captivité. Ce phénomène, selon lui, est
dû à ce que, durant sa vie errante dans
la jungle, l'éléphant se nourrit de lu-
cutate.
Le maharadjah de Deshaipur s'est li-
vré personnellement à de nombreuses
expériences, toutes concluantes.
Le « doyen des éléphants de Deshai-
pur », dont la décrépitude était na-
vrante, a été nourri aux fruit de lucu-
tate. Le résultat ne se fit pas attendre.
Après quelques semaines de ce régime,
le vieil animal avait retrouvé toute la'
vigueur de son jeune âge, et les appa-
rences d'un adolescent.
D'autre part, de vieux perroquets en
captivité, nourris eux aussi à l'aide des
fruits de cette plante merveilleuse, ont
recouvré en peu de temps un plumage
splendide.
LA TRAVERSÉE DE L'ATLANTIQUE
Les aviateurs allemands
partiraient ce soir.
Au Bourget aucun départ
n'est prévu pour aujourd-ohui
Berlin, 14 août. - Dans le cou-
rant de la nuit, les nouvelles re-
çues à Dessau de l'Office météoro-
logique de Hambourg n'étaient pas
trop défavorables et une améliora-
tion considérable du temps a été
constatée en ce qui concerne l'At-
lantilque.
Si1 ces indications se précisent, la
possibilité d'un départ aujourd'hui
ne doit pas être exclue.
Dans ce cas, l'envolée aurait lieu
vers 6 ou 7 heures du soir.
Une allocution du Prof. Junker
Le maire de Dessau a offert un
thé aux nombreux représentants le
la presse nationale et étrangère
réunis dans la ville.
Le professeur JunKer. qui assis-
tait également à cette petite céré-
monie, a Drononcé une courte allo-
cution dans laquelle il a dit notam-
ment son espoir de voir les grands
raids, comme ceux organisés ac-
tuellement, rapprocher les peuples
les uns des autres et contribuer ain-
si' au triomphe culturel de l'huma-
nité.
« L'aviation, dit-il, doit être en
dehors de toute politique. Au lieu
d'être des avions chargés d'armes
de guerre, tous les avions devraient
être chargés d'armes de paix et de
civilisation.
» Les avi!ons Junkers qui atterri-
ront aux Etats-Unis devront être
des messagers de la pais. »
L'aviateur Koonnecke est arrivé
, à Cologne
Berlin, 14 aoû' — L'aviateur
Koonnecke, accompagné du comte
Solms. a" atterri hiler soir. quelques
minutes avant sept heures au
champ d'avia ,iop de 'Cologne.
Les deux avfateurs ont été accla-
més par une foule énorme.
Koonecke a déclaré qu'il entre-
prendrait ses premiers vols d'essai
dès aujourd'hui avec charge com-
plète.
Deux aviateurs russes arriveront
au Bourget ce coir
On mande de Moscou que les avia-
teurs Voièhitzky et Spirine, sur avion
métallique de construction soviéti-
que Ant. 3, système de l'ingénieur
Tupoïeff, ont pris leur vol ce ma-
tin de l'aérodrome Trotzky, à Mos-
cou. Leur raW autour dé l'Europe
doit s'accomplir avec un nombre mil-
nirna d'arrêts de courte durée. Dans
la journée de dimanche, Voichitzky
et Spirine doivent passer par Lenin-
grad, Stockholm, Copenhague et Ber-
lin. Leur arrivée au Bourget est at-
tendue pour dimanche même, ce soir
à 7 heures. Ils repartiront pour
Prague, Lemberg, Kieff et Moscou à
onze neures du soir environ.
Ce matin, au Bourget,
on surveille le vent
Au camp d'aviation du Bourget on
nous informe qu'aucun départ n'est
prévu pour aujourd'hui, on ajoute
qu'une décision pourra être rapide-
ment prise, dès que le soleil et le bon
vent se mettront de la partie.
Les avions de Corbu et Givon, de
Costes et Le Brix. de Tarascon, de
Drouhin ont leur plein d'essence. Les
essais sont satisfaisants.
La première course
cycliste
Paris-Vichy
Notre confrère Le Journal, dont les
initiatives sportives sont nombreu-
ses, vient d'enrichir la « -aison » cy-
cliste d'une nouvelle course sur route
dont l'idée est due à Gaston Vidal.
L'éminent sportif qu'est notre con-
frère ne cache point ses sympathies
pour l'Allier ; n'était-il pas naturel
qu'il manifeste cette sympathie par
une grandiose épreuve reliant Paris
au célèbre centre thermal ?
Depuis plusieurs années, déjà, le
projet était établi mais l'organisation
d'une telle course s'annonçait longue
et onéreuse et, d'autre part, le nom-
bre des épreuves existant au calen-
drier le 15 août, la rendait presque
impossible à mettre sur pted. Mais
notre confrère Le Journal possède de
puissants moyens ; M mit tout en
oeuvre pour le succès de son épreuve
et réussit à obtenir plus de 80 enga-
gés parmi lesquels figurent les grands
cracks des principaux teams de rou-
tiers.
Le lot des engagés comporte des
jeunes, des anciens plus renommés,
des Belges fameux, les grands régio-.
naux français ; le parcours de
l'épreuve est tel qu'il favorisera tour
à tour les hommes vites et les rou-
tiers résistants, nous faisant connaî-
tre les meilleurs de chaque catégorie.
Paris-Vichy sera donc une épreuve
parfaitement valable au point de vue
sportif et son maintien au calendrier
annuel est souhaitable.
Au reste, Gaston Vidal est trop
profondément sportif et trop attaché
à son pays natal pour nous retirer
Paris-Vichy après nous' avoilr fait
connaître une nouvelle grande
épreuve sur route.
Ne doutons pas qu'elle deviendra
classique. — L. AVOCAT.
(Lire en page sportive les détails
sur l'épreuve.)
0
LIRE EN 2* PAGE :
Les quatre Fils Coulaâeur, par J.
Roberly.
Les fermiers américains
demandent l'annulation
de la dette française
Williamstown, 14 août. — Parlant à
l'Institut des Sciences politiques, M. Wal-
lace, directeur du Journal d'Agriculture.
a déclaré que 20 0/0 des fermiers de
l'Iowa étaient en faveur d'une annulation
de la dette française vis-à-vis de l'Amé-
rique.
« Les fermiers, a-t-il dit. commencent
à croire que la dette internationale leur
fait plus de tort qu'aux autres Améri-
cains. Ils se demandent si l'annulation
de cette dette n'augmenterait pas la puis-
sance d'achat de l'Europe de 100 millions
de dollars par an. »
LA STAR -
Loretta Young, une jeune et char-
mante star de Los Angeles qui est
appelée à de retentissants succès,
s'il y a une justice pour
les joUes filles.
MALGRE LE CIEL GRIS
300.000 Parisiens ont quitté Paris
Et les étrangers arrivent en grand nombre
Comme des pistons gigantesques,
allant et venant sur des rubans
d'acier, les trains de banlieue et ceux
aussi qui mènent à des villégiatures.
ont vidé Paris de bien des Parisiens.
avides d'air pur, et susceptibles de
payer les 35 à 400 francs par jour,
qu'on doit débourser pour en res-
pirer.
Ils fonctionnent d'ailleurs à grand
rendement. La gare Saint-Lazare a
aspiré 95.000 voyageurs, la gare de
l'Est en a évacué 40.000. le P.-L.-M
a attiré -vers un Midi trompeur
36.000 chercheurs de solei'Is- Les ré-
seaux, pompes à grand débit, à eux
tous. ont vidé Paris de 300.000 per-
sonnes !
Les rues sont à peu près désertes.
et les taxis passent, drapeau levé. en
maraudeurs désabusés. Une certaine
animation vient pourtant des étran-
gers empilés sur les cars, et qui se
ressemblent tous comme des frères.
avec leur jeune fille toute frisson-
nante de se trouver dans le Paris des
romans, le monsieur sanguin qui
songe aux histoires effrayantes, mais
combien suggestives, qu'on lui a
contées sur la « Babylone moderne »
et le vieux professeur anglo-saxon
qui, Baedecker en main, suppute le
poids du Louvre et l'ancienneté de la
porte Saint-Martin.
Les étrangers sont assez nombreux
mais les employés des agences ne sont
pas enchantés. Les pourboires sont
maigres. C'est-à-dire qu'ils sont peut-
être les mêmes que l'an passé, mai?
dame Sterling a été dégonflée de. moi-
tié-
Le ciel est gris. Il pleuvra sans
doute. Il en est que cela console d'être
restés à Paris, à prendre le frais dans
un jardin public.
Toutes les corporations chôment
ce qui fait, malgré tout, pas mal d'
travail pour les garçons de café.
Des sages sont restés à Paris : ce
?ont parfois des passionnés de la
danse. Car, au fait, à quoi sert de
s'empiler pendant des heures dans
des trains enfumés, pour aller dan-
ser dans quelque plage à la mode
puisqu'aussi bien, les dancings ne
manquent pas à Paris ?.
Et après-demain, lorsque les pis-
tons ferroviaires ramèneront à Paris
leur cargaison de-coups de soleil, de
démangeaisons, de coryzas et de maux
d'estomac, on se demandera quels se-
ront ceux qui auront le mieux profité
de ces trois jours de halte dans l'an-
née de labeur, de ceux qui sont res-
'és ou de ceux qui. en définitive, sont
revenus ? - p. TOUBIANAj ,,"'1.,-,
EN BOLIVIE
80.000 Indiens
révoltes
marchent
sur
les villes
Les dépêches laissaient entendre
hier que l'insurrection s'étendait
parmi les Peaux-Rouges.
Ils sont 80.000 en ce moment ar-
més de massues, de lances et aussi
d'armes à feu qui avancent vers les
villes. Ils pourraient être bientôt
cinq cent mille.
En tenant compte de l'exagération
qui emporte souvent les informateurs
américains, il reste que le danger qui
menace la Bolivie est grand et réel.
Il est certain que les troupes boli-
viennes, armées à l'européenne, au-
ront facilement raison cette fois des
Indiens mal organisés. Mais demain!
Les Indiens de Bolivie formant une
énorme population, un tiers peut-
être de la population. Ces descèn-
dants des Incas sont évidemment bien
déchus de leur ancienne gloire. Ils
habitent dans des villages de mon-
tagne, sont cultivateurs, mineurs,
petites gens Jn somme, que les en-
vahisseurs espagnols ont remplacés
dans la grande propriété.
Ces Indiens, en général asseïfigno-
rants auj ourd'hui et soumis à leurs
prêtres, qui exploitent leur créduli-
té, leur naïveté, n'ont pas remplacé
la vieille civilisation pastorale de
leurs ancêtres.
Ils se sont assimilés aux premiers
Espagnols pour les superstitions
et cela a facilité leur dépossession.
Il faut espérer que les troupes fé-
dérales ne massacreront pas les ré-
voltés, n'extermineront pas ces
malheureux dont l'insurrection est
parfoiis justifiée.
Araignées du soir
L'impôt
sur l'incendie
>
J
'AI sous les yeux une quittance dé-
livrée par une compagnie d'assu-
rances-incendie pour certifier le paie-
ment d'une somme de 15 fr. 40, mon-
tant de la prime annuelle due confor-
mément aux termes de la police nu-
méro 72.001. C'est une quittance en
tous points semblable à des millions
d'autres quittances qui ont été ou se-
ront remises durant l'année 1927 par
les compagnies d'assurances à des mil-
lions de clients en exécution de mil-
lions de polices. Pour banal qu'il soit,
ce document n'en constitue pas moins
une preuve nouvelle du zèle apporté par
notre vieil ami Monsieur Fisc dans
l'accomplissement de ses honorables
fonctions de grippe-sous et de presse-
purée.
Je vous disais donc que le montant
de ma quittance s'élevait à 15 fr. 40.
Dans un angle du papier, on voit un
petit tableau portant ce titre : Dé-
compte de la prime. Voici le décompte :
Prime nette 10 »
Enregistrement 1 50
Timbre 3 40
Taxe 0 25
Timbre quittance.:, 0 25
Total 15 40
Soit 5 fr. 40 d'impôts pour un paie-
ment de 10 francs. Toutes les fois que
nous faisons acte de prévoyance en
versant dix francs à une compagnie
d'assurances, l'Etat, plus prévoyant en-
core, nous fait cracher, à son profit et
sous divers prétextes, un petit supplé-
ment de 5 fr. 40.
Considérer l'incendie comme un
luxe passible d'une taxe légèrement su-
périeure à cinquante pour cent, voilà
certes du beau travail. Qu'il me soit
cependant permis de signaler à Mon-
sieur Fisc une regrettable lacune dans
la perceptioh de ses droits légitimes.
Frapper d'une dîme les assurés, c'est
bien, mais pourquoi négliger les non
assurés ? Quand on s'est aperçu que
de mauvais citoyens échappaient à l'im-
pôt sur les allumettes en usant d'un
briquet, on n'a pas hésité à instituer
une taxe sur les briquets. Qu'est-ce
qu'on attend donc pour créer un bon
petit impôt sur les appareils extinc-
teurs d'incendie ?.
Bernard GERVAISE.
Les conspirateurs portugais
seront déportes
Lisbonne, 14 août. — Le conseil des
ministres s'est réuni hier soir. Il a décidé
de déporter aux colonies toutes-les per-
sonnes impliquées dans le mouvement
révolutionnaire.
Le lieutenant Morais Sarmento est rayé
des cadres de l'armée. M. Fidelino Fi-
guedo est destitué de sa charge de di-
recteur de la Bibliothèque nationale.
M. Painlevé à Ambert
M. Painlevé, ministre de la Guerre, a
quitté Paris pour se rendre à Amhert
(Puy-de-Dôme), où Il va présider à l'inau-
guration du monument aux anciens com-
battants. Il y prononcera un discours.
C'est demain que nous commenceront
la publication de
wjytiydïeiîe
Roman
PAR
CILAVIDE DAZII
UN ANORMAL
Y a une lettre du percep-
teur; -
— Il n'est donc pas parti en
vacances celui-là !.
(Dessin de R. GUERIN.)
Le douzième 4
arrondissement
est en fête
aujourd'hui
Le XII* est en fête aujourd'hui. Loi
réjouissances que le Comité des fêtes
avait "prévue3 pour dimanche dernier.
avaient été reportées, d'ordre préfecto-
ral. à aujourd'hui, en raison des ma-
nifestations en faveur de Sacoo et Van-
zetti.
Sans doute, l'après-midi ne sera pas
toute entière ensoleillée, maie si les Pa-
risiens font comme nou6. Ils pourront
à bon compte en se promenant a la Na-
tion, goûter les charmes des sites agrès-
tes, des paysages ensoleillés, et les pieds
sur te rivage, contempler les flots infini
de l'Océan C'est que les peintres qui
doivent exposer leurs œuvres aujour-
d'hui n'ont pas craint la pluie mena-
çante. et cette foire aux croûtes groupe
tes tableaux les plus divers dont quel-
ques-uns sont remarauables.
Voici d'ailleurs le copieux et très éclec-
tique programme de' la fêta du XIIe.
14 h. 30 : Départ de la place de la
Bastille d'un cortège composé de fan-
fare la « Fraternelle » des Bigophones
« les Troubadours » et « les. Joyeux
Drilles du lie », les communes libres de
Grenelle, Val-Girard, 'Ménilmontant et *
Bastille. — 15 heures : Départ de la gare -
de Lyon du Grand Prix des paticycles :*
le boulevard Diderot, l'avenue du Bel-
Air, l'avenue de Saint-Mandé. le boule-
vard Soult, le cours de Vincennes et la
place de la Nation. — 16 heures : Bap-
tême de la société lyrique et dansante
l' « Etoile de la Nation », 7. avenue du
Trône. - 16 h. 30 : Arrivée, par « train
spécial », des Marianne:; de Paris. de
la reine du 17*. — 17 h. 30 : Visite de
l'exposition de peinture. — 18 h. 30 ;
Distribution des prix aux artistes, aux
coureurs et aux sociétés. — 19 heures •
Audition musicale. — Le soir. bal à l'an-
gle du faubourg Saint-Antoine et de
l'avenue Daumesnil.
LA SÉRIE
Un pas d'une nouvelle danse eaU-
fornienne. une danse qui s'appelle.
que l'on nomme. que. Ah! flûte,
à la fin, vive la valse!
RICHESSES IGNORÉES
Lit SiMm)))~!!
lie l'Ecore de guerre
par ROBERT LAULAN
Depuis que le Champ-de-Mars
pousse ses pelouses et ses massifs
presque au contact de l'Ecole Mili-
taire, les promeneurs peuvent donner
plus d'attention à la majestueuse fa-
çade de l'édifice de Gabriel que riefïi
ne viendra plus masquer désormais, •
ni constructIOns foraines, ni tribunes
de-concours Hippique. Avec surprise.
ils découvrent au cœur .même de
Paris un joyau artistique enfin dé-
pouillé d'une gangue adventice..
Tandis qu'ils considèrent l'impo-
sante colonnade du portail d'honneur
et le balcon d'où Louis XVI et la «fa-
mille royale assistèrent aux premiè-
res expériences aérostatiques de
Charles et Robert et de Blanchard,
les lourdes portes roulent; une forte
automobile sort lentement, !tirés pour ménager la modestie du
maréchal Joffre dont on entrevoit
rapidement la tête puissante coiffée
d'un chapeau Cronstadt inattendu.
Le maréchal habite-t-il donc l'hôtel
de l'Ecole Militaire ? Non point, mais
il y vient très régulièrement chaque
'natin pour y étudier les oue.-tions
soumises tau Conseil supérieur de la
guerre dont il est membre, pour y ré-
diger ses mémoires, et pour y rece-
voir des visites. notamment celles de
représentants de maisons d'édition
américaines désireuses de £ apurer
la priorité de ces souvenirs sensa-
tionnels.
Les lambris dorés qu'on distingue
derrière le balcon du premier él;
médita Bonaparte consul et oui ne
le cède point, pour le luxe dp la.dé-
coration, aux cabinets de Vf'r;;;aiJJf>s..
Mais qu'abritent donc. au rez-de-
chaussée. ces lambris blancs d'un
goût plus discret et plus sûr ?
Une des bibliothèques les plus élé-
gantes, les plus riches, et auul Ig
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