Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1924-08-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 août 1924 25 août 1924
Description : 1924/08/25 (A2,N325,ED2). 1924/08/25 (A2,N325,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7637112d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2015
el
15 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
PARIS-SOIR
Eugène MERLE, Directeur I Quotidien
1 924 Deuxième année I *325
HINDI 25 ttlll.
RÉDACTION
14, Boulevard Montmartre
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Les Etats généraux
i de-la virgule
La. création, par Abel Hermant, Jac-
ques'Boulenger et André Thérive d'un
G-rammaire-Club, m'incite à fonder une
institution 'beaucoup plus importante,
qui sera le Parlement de la Virgule.
l'est bien- à tort, en ,,effeti qu'on estime-
rait la nécessité, pour un parlement, de
compter un nombre élevé de membres.
On peut faire, un parlement très hono-
rable à cinq ou six. Il est entendu que
le Conseil de la Virgule, n'aurait égale-
ment rien que de digne. Mais, ce qui
importe, c'est moins ce titre que l'objet
des études de ce sanhédrin. On ne s'y
occuperait que de l'essence du style, ce
qui constitue, à vrai dire, le substrat de
l'art d'écrire : LA PONCTUATION.
J'ai commencé, là-dessus, à écrire
mon Traité de la Virgule, car chacun,
j'imagine, perçoit nettement que la vir-
gule est toute la ponctuation. Le point
comme le tiret, les guillemets, l'alinéa
et même le comma, vulgairement nom-
mé tréma, sont des dérivés de la vir-
gule. J'ajoute même que les signes ma-
thématiques, le = et le —, le x et le + ,
le > et le < m'apparaissent aussi des
transformations de la virg-ule. Ils ser-
viront surtout, en mon traité, à prouver
que l'algèbre est une forme spéciale de
.style, dans laquelle les signes de ponc-
tuation ont pris une valeur exception-
nelle, voire tératologique. Je pense
qu'esquissant ainsi ma thèse sur la vir-
gule, j'en fais apparaître l'importance.
Au lieu d'être cette minuscule larme
pleurnichante entre deux mots étonnés,
•elle est, en vérité, un symbole métaphy-
sique et quasi ineffable. Elle contient et
règle la hiérarchie des idées qui, à son
défaut, sembleraient un écheveau dé-
vidé par une chatte ; elle distribue les
divers sens d'un raisonnement, et, les
séparant, les cohère. Enfin, et, en cela,
le maniement de la virgule est un exer-
cice sportif, elle règle la respiration au
cours des associations verbales. Avez-
,vous remarqué, par exemple, que la
phrase de Péguy était emphysémateuse,
tandis que celle de Jules Renard avait
la régularité brève et nette d'un souf-
fle de stayer courant les 10.000 mètres,
en moins d'une demi-heure ? Tenez, la
phrase de Jacques Boulenger, elle, a de
l'asthme. Quant à celle de Thérive, autre
membre du Grammaire-Club, on voit
■*' nettement qu'elle est sujette au point de
côté.
Dis-moi comment tu disposes tes vir-
gules, et je te dirai si tu -sais écrire !
L'art de ponctuer est le plus haut
qu'aient inventé les humains.
Notez bien que je pourrais insister
sur la possibilité de considérer la vir-
gule comme une lettre ; problème com-
plexe et qu'on ne saurait traiter légè-
rement. Il ne faut pas négliger d'entre-
voir que la virgule a une valeur de ré-
sonance. Réglant le pneusnisme respira-
toire, elle exalte ,ou atténue les ultimes
syllabes des vocables a\ cc lesquels elle
prend contact. De là à affirmer que le
tilde est une virgule à l'intérieur des
mots, il n'y @ a qu'un pas. Je le franchis.
Ainsi les résonances nasales seraient
virgulaires. De même, les sigles ou
abréviations terminales. Mais je ne
veux déflorer mon Traité de la Vir-
gule.
Il est possible qu'après la parution
de cet ouvrage, on soit* en nécessité de
refondre J'alphabet. Mais il faut bien en
.venir là un jour ou l'autre ! Que vou-
lez-vous faire avec nos malheureuses
vingt-cinq 'lettres ? Notre langue com-
porte au fond au moins trente voyelles
et soixante-dix consonnes. Il faudra l'es
définir et les indiquer par des signes
convenables. Il sera donc nécessaire
d'inventer une douzaine d'accents des-
tinés à désigner chaque qualité d'a ou
d'e. etc. En conséquence, il y aura neuf
sortes de virgules, trois pour les pauses
respiratoires, selon leur valeur pulmo-
naire, trois pour les pauses musicales —
car il faut organiser le rythme dans la
phrase, et trois pour levs pauses intellec-
tives, qui sont des. temps durant les-
quels le raisonnement continue seul,
s'arrête ou hésite.
Il faut marquer tout cela.
Enfin, pour donner une technique
neuve à l'ironiste, ne sera-t-il pas bon
de lui fournir une ponctuation spéciale
pour la culture de l'équivoque ?
Et puis, lorsque — ainsi fais-je ici
, - l'écrivain raisonne avec une particu-
lière gravité, ne serait-il pas utile que
cela apparaisse dans un type de virgu-
le semblable à ce geste des orateurs qui,
pour réclamer l'attention, claquent vi-
goureusement leur tribune ?
Bref ! Le Parlement de la lirgule
dominera sous peu la Sorbonne et l'A-
cadémie. Quant à mon Traité, il en sera
la Bible.
Renée DUNAN.
Une baignade tragique
Deux noyés
Les Saliles-rl'Olonne, 24 août. (De notre
correspondant). — Hier. vers 18 heures, un
homme et une femme se baignaient dans la
zone prohibée de la plage. Soudain, ils dis-
parurent.
Le marin Guibert Ferrand se jeta à la
nier tout habille et ramena la femme, ce-
pendant que d'autres personnes parvenaient
a repêcher son compagnon.
Mars il était trop tard. Maigre les soins
empresses des docteurs Marchand et Destre-
mont, les deux noyés ne purent être rappe-
lés à la vie.
Les deux baigneurs imprudents sont deux
Parisiens. M. Citrain Germain, f)0 ans, chef
<)e gare, domicilié 1.16, avenue Félix-Faure, à
Paris, et Mme Marthe Lepage, née Blois 42
ans, modiste, demeurant 15, rue du Ternie.
Ils étaient descendus à Ja pension de ~î'a-
mille Dreano, rue des Remparts. Leurs fa-
milles ont été avisées.
NOTRE "BEL ÉTÉ
Piuie diluvienne
et tremblement de terre
en Angleterre
Pendant ,1a journée d'hier, de violents
orages, accompagnés d'un tremblement de
terre et de trompes d'eau, ont éclaté en
Angleterre, en différents points de l'Ile.'
Malgré le puissant intérêt qu'il y avait
à rester en communication avec la pla-
nète Mars, la puissante station de T. S. F.
de Chelmsford a été fermée pendant une
heure et demi:e.
A Cannington, à Somarse, les routes ont
été transformées en torrents ; la hauteur
d'eau tombée a été de' 2:> millimétrés en
six heures ; des murs, des digues ont été
emportés et les ravages sont tels que la
circulation a été complètement interrom-
pue dans le ditetrict.
Une grosse panique s'emparait pendant
ce temps de la paisible population de Lo-
citaber : durant six secondes, une violente
secoure sismique ébranla la région, vers
11 heures du matin ; les maisons tremblè-
rent, les meubles et la vaisselle s'entre-
choquèrent et, dans plusieurs intérieurs,
on eut à déplorer de la « casse », les ob-
jets fragiles n'ayant pas résisté à ce phé-
nomène inattendu : une seconde secousse,
de très courte durée, suivit la première, à
quelques minutes d'intervalle. -
Des pluies torrentielles ont ravagé 'le
Lancashire. détruisant les récoltes'; les
fermiers de Sorophshire et de Stratford
sont dans. la désolation.
Dans le sud du Pays de Galles, plusieurs
hectares de champs de blé sont. mainte-
nant, de véritables lacs et la région offre
le lamentable spectacle d'un marécage où
sont engloutis tous les espoirs de salut,tou-
tes le ? espérances des cultivateurs ; à
Severu Tunnel, il y a quatre pieds d'eau,
soit 1 m. 30 dans les parties basses de la
campagne.
L'abbaye de Saint-Faith, magnifique et
antique sivcimen d'architecture ancienne,
près de Norwich, quil remonte à 1105, a
été complètement détruite par l'orage.
Et irien ne laisse prévoir une améliora-
tion du temps : le « bel » été continue !
PERFECTION PHYSIQUE
CeUe jeune miss d'allure si désinvolte
n'est rien moins que la « plus parfaite
(jirl », ainsi que l'a reconnu un comité
américain,' naturellement, d'experts et d'ar-
tistes qui L'ont examinée et mensllrée avant
de lui attribuer un prix de 500 dollars.
Et maintenant les peintres américains
vont se disputer les séances de pose du
« plus beau, modèle in t.he würM ».
LA POLITIQUE DU CARTEL
L'aube de la paix
L
e débat qui s'est termine ce matin au
petit jour à la Chambre par l'affir-
mation nette d'une majorité - enthou-
siaste, solide et même accrue, a été mar-
qué en quelque sorte par deux sommets
lumineux.
L'intervention remarquable de M.
Léon Bium a établi le bilan et les res-
ponsabilités d'une politique définitive-
ment condamnée. Le discours de M.
llerriot, solidement charpenté, et tout
plein, par instants, d'une humanité
émouvante, a posé les bases d'une poli-
tique nouvelle, celle que réclame la dé-
mocratie de ce pays et qui a pour pre-
mière préoccupation : la Paix.
« Si nous voulons la Paix, sachons la
mériter ! », s'est écrié le président du
Conseil. Plus encore, sachons l'imposer.
L' « aube de la paix » que la Chambre
a saluée de ses acclamations ne doit pas
être une aurore fugitive.
L'aventure de la Ruhr a créé dans le
monde une atmosphère de méfiance fa-
vorable aux entreprises du militarisme
qui ne veut pas accepter sa déchéance.
Cette situation n'était pas pour dé-
plaire aUX4 hommes de gouvernement
dont la politique d'isolement satisfaisait
le tempérament et les desseins. Mais,
depuis le 11 mai, un véritable redresse-
ment moral a eu lieu. et non pas seule-
ment en France.
Le ciel, chargé d'orages, commence
à s'éclaireir. Il serait pourtant désas-
treux de croire que tout danger est tota-
lement écarté. Ce n'est pas en un jour
qu'on remonte un courant soigneuse-
ment entretenu de part et d'autre pen-
dant des années.
Il faut « organiser » la Paix dont' le
besoin est au cœur des hommes meur-
tris par la guerre.
M. Herriot n est pas seulement un
homme de bonne volonté, mais aussi un
homme dé volonté. La tâche" qui l'at-
tend est grande, mais des plus belles
qui soient.
Son discours et ses actes donnent l'es-
poir de temps nouveaux. L'adage latin
qui enfanta toutes les tueries est périmé.
On ne crée pas la paix en préparant la
guerre, l'expérience douloureuse ne l'a
que trop démontré.
qite tt-(,) p Charles LUSSY.
AU REICHSTAG
Le débat dans la coulisse
Les partis nationalistes allemands sont divisés"
* On prévoit que le débat sur les
accords de Londres, ouvert hier par les
trois discours de MM. Marx, Luther et
Stresemann, durera, jusqu'à jeudi au
Reichstag.
En réalité, l'intérêt sera beaucoup
moins dans les séances publiques, où
les orateurs des différents partis inter-
viendront successivement, que dans les
commissions on continueront les mar-
chandages.
La politique allemande se fait dans
les coulisses, sous le nouveau régime
comme sous l'ancien.
* Le sort des accords dépend, avant
tout, de la droite. Si la majorité de
celle-ci, hier encore, refusait son con-
cours ait gouvernement, la division ap-
paraît cependant très nette dans le parti.
A une séance qu'il tenait samedi,
l'amiral Tirpitz, qui est l'un des lea-
ders officiels, M. Wallraff, président du
Reichstag, el le premier ministre unir-
tembergeois, se sont prononcés pour
l'acceptation du plan Dawes et le vote
des projets qui en sont la sanction. Mais
comme l'assemblée se dressait contre
eux, ils sont sortis. L'amiral Tirpitz a
refusé de prendre la parole à une réu-
nion du parti où il sera remplacé par
M. Wcstarp.
De - son côté,'le président du Conseil
bavarois, M. Held, l'un des espoirs de la
droite pourtant, fait campagne en fa-
veur du chancelier.
Ces attitudes de personnages impor-
tants montrent que la politique des na-
tionalistes subit une évolution. Est-ce
désir d'entrer dans le gouvernement,
souci d'obtenir de nouveaux avantages
économiques et financiers, crainte de
dissolution ? Tous ces éléments jouent
peut-être à la fois.
* Mais si le chancelier réussit à
ramener la droile, quelle sera l'altitude
de la social-démocratie qui se montre
de plus en plus hostile à la formation
"d"l,n gouvernement de coalition bour-
geoise ? M. Marx perdra sans doute d'un
côté ce qu'il gagnera de l'autre, et la
dissolution, par suite, dcmeurr. une
éventualité immédiate. 1
Par 336 voix contre 204
la Chambre a voté la confiance
au gouvernement
Ï - 1. —
b.e texte de l'ordre du jour
Le débat de politique extérieure insti-
tué jeudi à la Chambre sur lés .accords
de Londres ne s'est terminé que ce matin
à quatre heures et demie,-: après avoir oc-
cupé sept séances dont deux séances de
nuit.
La Chambre. a finalement adopté, par
336 voix contre 20 4, l'ordre du jour de
confiance qui portait. au nom des groupes
de la majorité, les signatures de MM. Ga-
zais, .au nom des radicaux-sooialistes ;
Léon Blum, au nom des socialistes ; Vio-
lette, pour les républicains. socialistes, et
Paul Morel, pour la Gauche radicale.
Voici le texte de cet ordre du jour :
La Chambre, félicitant le gouvernement
d'avoir fait admettre le principe de l'ar-
bitrage dans les accords de Londres ett
ainsi permis aux négociateurs d'aboutir à
des solutions pratiques et pacifiques du
problème des réparations, dans un large
esprit de coopération et de concorde inter-
nationale ;
Confiante en lui pour poursuivre au
cours des prochaines conférences sur les
dettes interalliées, comme auprès de la So-
ciété des nations, 'l'amvre de justice et de
paix qui doit assurer tout ensemble la sé-
curité, de la France et la reconstitution de
l'Europe ;
Approuve les déclarations dIt gouverne-
ment et, repoussant toute addition, passe
à l'ordre du jour.
Au Sénat
Le débat terminé ce matin devant la
Chambre, commencera mardi matin de-
vant le Sénat. On pense, au' Luxembourg.
qu'il sera terminé le soir môme.
Il se réduira du reste en fait à un duel
oratoire entre M. Poincaré et M. Herriot,
à l'issue duquel la majorité du Sénat s'as-
sociant à la décision de la Chambre, re-
nouvellera, par une importante majo-
rité, sa confiance au président du Con-
seil.
LA FEMME EN CHEMIN"
OeTOmi§=iiMM8' assotipliir"
les lieinis dltLfl mariage?
Oui, puisque la femme donne doublement la vié.
Mme BÉROT-BERGER.
Oui, puisque la femme donne double-
ment la vie : vie de chair à l'enfant ;
vie du cœur à l'homme.
L'instinct et l'amour révélèrent à la
femme ses grands et doux devoirs.
Mme Bèrot-Berger
L'instruction y ajouta la compréhen-
sion de ses droits.
L'entrée de l'ouvrière dans le monde
du, travail en fit u\ie lutteuse physique
et morale.
Les natures robustes tinrent et con-
tinuent leur labeur en partie triple, res-
tant epotise, mère et. salariée pour
équilibrer le/budget.
Mais les faibles succombent préma-
turé ment et la natalité en souffre, cha-
que année, davantage.
La période de croissance aurait dû
être soigneusement surveillée dans les
centres .d'hygiène sociale, afin de forti-
fier l'être humain, destiné à perpétuer
la race. -
Oui, la femme est en chemin. Dans les
groupements universitaires on est prêt
au « vote » et. de la Sévrienne à l'ad-
jointe primaire.. l'équilibre est aussi
parfait que-de la femme industrielle à
la petite commerçante.
Les autres suivront par entraînement.
C'est que le cerveau de la femme. s'est
développé et cultivé durant la rafale
impie.
Son courage fut un des éléments de la
victoire et son dévouement à l'homme,
privé de ses fils, aida considérablement
au relèvement actuel.
Il eÛt été beau, simplement, de ne
point l'oublier.
Le Code Civil (art. 217), en faisant de
la femme une incapable, en tutelle, re-
léguée au chapitre des mineurs et des
interdits, n'a pas prévu qu'elle s'en ven-
gerait, tôt ou à tard, en refusant d'être
mère.
Il faut donc arbitrer, sans délai, avec
une généreuse souplesse, ce désaccord
menaçant pour la patrie.
Ait mariage qui paraissait sceller tant
de promesses, se substitue l'union libre
qui rejette le poids des liens devenus
chaînes.
Une période nouvelle est ouverte.
Une révision législative s'impose.
..Souhaitons qu'elle soit la médiatrice
a''endue, réalisant enfin la parole de
Viviani ;
L'heure a sonn-é de partager la vie avec
celles qui nous la donnent.
Membre du Conseil Supérieur de la
Natalité, œuvre d'inspiration patrioti-
que, Mme Bérot-Berger n'hésite pas à
répondre par l'affirmative à la quetion
posée; nous livrons son opinion à ceux
qui nous reprochent d'aider ici, à la dé-
composition morale de la Société.
Renée DAVID.
(Voir Paris-Soir des 4, 5, 6, 7 8. S, 10
11, 12, 13, H., 15, 17, 18, 19, 20, 21,
22 et 23 août.) ,
NOTRE COMTE En 5e page
MONSIEUR ALEXISSE
L'emprunt allemand
en Amérique
Berlin, 24 août. — La presse allemande
affirme qi;e les conditions du futur em-
prunt allemand en Amérique sont déjà
fixées. Le taux serait de 7 à 7 et demi pour
100 et le cours d'émission entre 93 et bâ.,
UN DRAME A REIMS
Un meurtrier
se barricade
et tire sur les agents
(De notre correspondant pariiculier)
• Reims, 24 août. — Une tragédie sanglan-
te, ayant la jalousie pour cause, s'est dé-
roulée cette nuit dans une maison meublée
située rue Bacquenois.
Un ouvrier cordonnier portugais, Do-
mingos dos Santos Silva, .né à Feira le
26 juillet 18t)Hoisse, née Jîerthe Dodé, 42 ans, tenan-
cière du meublé, et un de ses pensionnai-
res, un ouvrier peintre nommé Georges
Steck, 32 ans.
Berthe Dodé menait ce qu'on, est conve-
nu d'appeler « une vie légère ». Elle était
séparée de son mari,'établi coiffeur boule-
vard Ponunery, à Reims, et avait loué une
maison dont elle sous-louait les chambres,
aidée par sa fille Olga, 17 ans.
Elle avait pour amant Domingos, et le
couple vivait au milieu de disputes jour-
nalières.
Rentrant cette nuit, Domingos trouva sa
maîtresse en compagnie'de l'ouvrier pein-
tre Steck, son locataire. Une querelle écla-
ta, qui atteint immédiatement le comble
de la violence.
— Tu as trompé ton mari, mais tu ne
me tromperas pas, moi ! rugit le Portu-
gais.
Et sortant de sa poche un revolver « buil
dog », acheté la veille, il tira à bout por-
tant sur sa maîtresse qui fut atteinte à
l'oreille gauche.
Georges Stock, stupéfait de la rapidité
et de la violence du drame, se penchait
sur la victime, lorsqu'il fut atteint à .son
tour par une balle qui pénétra dans la
tête.
Domingos s'acharna encore sur les deux
victimes écroulées à ses pieds, et déchar-
gea sur elles par deux fois encore son re-
volver.
Au bruit des détonations, la jeune Olga
Roisse accourut et, comprenant le drame,
courut chercher du secours auprès d'un
voisin, M. Thibaut, épicier. Mais quand
celui-ci voulut approcher de la maison du
drame, Domingos, braquant son revolver
par la fenêtre, menaça de tuer quiconque
approcherait.
M. Thibaut s'empressa d'aller télépho-
ner à la police, qui accourut. Mais les
agents, menacés par le revolver du ^Portu-
gais, ne purent approcher et firent appel
aux pompiers.
Ceux-ci ayant pu briser une fenêtre que
Domingos avait barricadée, dirigèrent une
lance d'incendie sur l'énergumène qui alla
se réfugier entre le sommier et le matelas
du lit, toujours armé de son revolver.
La situation devenait grotesque. L'offi-
cier de paix Lion fit le tour de la maison,
escalada le mur et put ainsi pénétrer dans
la maison. Il parvint jusqu'à la chambre
du drame, et projetant subitement le
rayon d'une lampe électrique sur Domin-
gos, et le menaçant de son revolver, il com-
manda : « Haut les mains J »
Trempé, vaincu, Domingos abandonna
son arme et se rendit.
Ce fut avec la plus grande peine que les
agents et le commissaire purent -emmener
le prisonnier au ppste en le protégeant
contre la foule qui voulait le lyncher.
Lire dans notre
31 Edition (Sportive) 1
Les résultats complets des
1 matches et réunions de la
:: :: :: journée :: :: ::
Le cantonnier
providentiel
Revenait d'Angers à tantes par le train,
la dame Blain vit, avec effroi son bébé de
trois ans, qui jouait à la portière disparaître
dans le vide.
On crut l'innocent écrasé sur la voie : il
n'en était rien, car un cantonnier du réseau
l'avait, par miracle, reçu dans ses bras et le
rapporta à: la maman alarmée, mais bientôt
consolée. — (Paris-Soir.)
On le croit aisément. ïî est évident que ce
brave cantonnier, lorsqu'il reçut le bébé tom-
bé d'une portière ouverte, travaillait d'un fa-
çon curieuse car, pour accueillir Tenfantelet
dans ses bras, il fallait que le cantonnier ne
tînt aucun outil.
Et comme il doit être béni, ce cantonnier
qui ne faisait rien, ayant justement les bras
libres pour y recevoir avec élégance et sû-
reté le « grouillot » tombant de la portière.
Enfin, le cantonnier pouvait être blesse.
Les voyageurs savent pourtant bien — n'est-
ce pas affiché dans chaque wa.gon?-qu'il est
expressément défendu de jeter des objets par
les portières, des agents de la Compagnie
ayant été souvent blessés par ces objets. »
A plus forte raison on devrait interdire
le jet clc6 enfants de trois ans èt demi.
Deux sujets bulgares qui furent
par trop parisiens
L'autre nuit, deux Bulgares, MM. AJexan-
drof Baian, âgé de 22 ans, mécanicien de son
état, et Constantin Wapclikoff, âgé de 25 ans,
étudiant, demeurant 156, rue de Courcellos,
avaient passé la soirée dans un music-hall
de Montmartre et rencontré, dans cet établis-
sement, deux jeunes filles connues au quar-
tier latin : Carmen Esquier, âgée de 20 ans,
habitant 4, rue des Ecoles, à Aubervilliers. et
Berthe Martin, 24 ans, demeurant. 82, rue
de Plaisance, à Nogent-sur-Marne.
On but, on dansa. On rentra deux par deux,
156, rue de Courcelles, puis, 31, rue Monge,
dans un hôtel.
Après quoi.
On ne sait trop pourquoi, Alcxandrof Baian
réclama 100 francs à Berthe Martin, somme
qu'il lui avait donnée précédemment, mais
celle-ci ne voulut rien entendre à ce rembour-
sement.
Il y eut cris, discussion violente, bataille.
Le mécanicien bulgare frappa à coupa de
canne plombée la malheureuse Berthe Martin,
quant à. l'étudiant Constantin Wapchkoff, lais-
sant son ami se battre contre les deux fem-
mes, il en profita oour leur dérober dans leurs
sacr; à mam, ;!GG francs ,
Les cris redoublèrent. Des agents, attirés
par ces clamet.n~-effj'~-&blf~ ~f) o 11 tcr~i~t-d~n~
l'appartement, arrêtèrent les deux Bulgares
et les conduisirent au commissariat du quar-
tier Saint-Victor.
m
[l'tioto U. Manuel.)
Renée DUNAN -
La personnalité de Mme Renée Du-
nan s'affirme, chaque année, par des
œuvres curieuses, tentes différentes, où
des idées, des sentiments toujours gé-
néreux et liardis se pressent, se heur-
tent, se bousculent dans un désordre
passion.né.
Curieuse de tous ies mouvements de
la pensée, d'une rare pénétration d'es-
prit, elle s'assimile les connaissances,
les plus récentes, avec une extraordi-
naire activité et les répand dans des
ouvrages d'une écriture simple et di-
recte qui ont déjà touché le grand pu-
blic : La triple caresse, La Culotte en
Jersey de soie, Baal, Le Brigand de
Hongrie et Le Prix Lacombyne.
D'une* activité prodigieuse, elle n'a
pas moins, pour finstant, d'une bonne
dizaine de volumes en préparation.
C'est un des rares écrivains qui ont
le couràge d'aller jusqu'à l'extrême
des conclusions que lui imposent des
sujets souvent délicats. Elle le fait
toujours sans aucune réticence, mais
avec tact; et chacun de ses livres, en
fournissant l'exemple d'une droiture
Intellectuelle exceptionnelle, la conduit
peu à peu vers la maîtrise qu'elle cher-
che — et le succès.
Gabriel REUILLARD.
Les grandes fêtes provençales
auront lien en Avïpan
Avignon, 24 août. — De siandts tètes pro-
vençales auront lieu en Avignon Jes 27 et
29 septembre en vue de commémorer le
soixante-dixième anniversaire de la fonda-
tion du félibrige. Au cours dé ces journées
se tiendra également à Avignon .le congrè8
annuel de la Maintenance de Provence. -
{Paris-Soir.) :
L'offensive
gouvernementale
contre la vie chère
"--
Elle va commencer bientôt
Celle des mercantis est décianchée
Il est de toute évidence que 1e." accords
de Londres vont avoir et ont déjà une ré-
percussion sur le « prix » de la livre.
La baisse de la monnaie anglaise doit
«drainer logiquement la baisse du coût de
la vie. Je dis bien « doit » car la ionique
est une fille sévère qui ignore tous les
« haussâtes » de la terre et M. Chéron a
pu déclarer, goguenard et madré. l'autre
jour, au Sénat :
« Mai's je croyais que je prix de la vie
allait diminuer immédiatement à mon dé-
part du ministère ! »
Le vieux malin de Normand savait fort
bien que sil sa politique de protection à
outrance avait amené la hausse scandaleuse
.do certaines denrées, et des procèdes com-
merciaux « discutables », il n'était pas
possible à son successeur, l'honorable M.
Queuiille,de rétablir d'un coup de reins une
situation lourde' avec le soin méticuleux
d'un homme à qui on laissa une maison
chancelante, appuyée sur un seul étai. La
baisse ne peut pas se faire d'un seul coup,
car il y a tout à refaire dans la maison.
cc Tout » n'est pas excessif.
Les problèmes
Tout d'abord le gouvernement doit de-
mander aux Chambres des armes contre
la vie chère, puisque le fameux amende-
ment Puech retira aux magistrats la pos-
sibilité de poursuivre les mercantis.
Puis il lui! faudra voi!r de. près l'orga-
nisation — je parle pour Pariis — des dif-
férents marchés parisiens (La Villette et
les Halles).
Les abus qui s'y commettent sont in-
finis et 4es Halles sont une forteresse où
vivent à l'abri! une quantité de capitaines,
une armée de soldats, qui connaissent la
guerre en rase campagne, les replis' tra-
tégiques et les déelanchements, d'offensives
subites contre cet ennemi ridicule, naïf,
inorganisé, toujours prêt à capituler aVec
son éternel vainqueur : l'acheteur enfin.
Il y a bien une police aux Halles. Elle
fonctionne, oh ! mon dteu ! tous les jours.
Elle établit les cours, envoie des rapports
et se tient en relations avec le personnel
de la Préfecture de la Seime et -avec les
gros commissionnaires.
Cette poliee subiit, l'influence du milieu
et ne vit-on pas, avec étonnement, dans le
cabinet de «feu» M..Tu il lard, le préfet de.
la Seine, des délégués de commerçants
courroucés, présentés par le Commissaire
des Halles lul-,même, mails qui ne quitta
leur groupe pendant l'entrevue !
Il ne faut plus s'étonner de rien et re-
garder d'un œil amusé le retour vers leurs
domiciles des inspecteurs du Service spé-
cial des Halles et le partage des mottes de
beurre, de paniers de friiils et de bottes de
légumes, cela sans pudeur, avec la force
que crée l'habitude d'une mauvaise action
qui est devenue -sis naturelle que tout cy-
nisme doit en être banni.
Ajoutez à ceci que le président du Con-
seil munit i pal est conseiller des Halles ;
M. Maurice Quentin ajoute, par sa nouvelle
situation, une pierre solide à l'édifice où
-eons-triiit toujours plus forte la maison
de la vie parisienne plus chère.
Enfin, le marché de la Villette eut une
telle pétaudière quili faudrait des mesures
15 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
PARIS-SOIR
Eugène MERLE, Directeur I Quotidien
1 924 Deuxième année I *325
HINDI 25 ttlll.
RÉDACTION
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kir. télégr. : PARIS-SOIR-PARIS - Chèque postal N* 60.640
Les Etats généraux
i de-la virgule
La. création, par Abel Hermant, Jac-
ques'Boulenger et André Thérive d'un
G-rammaire-Club, m'incite à fonder une
institution 'beaucoup plus importante,
qui sera le Parlement de la Virgule.
l'est bien- à tort, en ,,effeti qu'on estime-
rait la nécessité, pour un parlement, de
compter un nombre élevé de membres.
On peut faire, un parlement très hono-
rable à cinq ou six. Il est entendu que
le Conseil de la Virgule, n'aurait égale-
ment rien que de digne. Mais, ce qui
importe, c'est moins ce titre que l'objet
des études de ce sanhédrin. On ne s'y
occuperait que de l'essence du style, ce
qui constitue, à vrai dire, le substrat de
l'art d'écrire : LA PONCTUATION.
J'ai commencé, là-dessus, à écrire
mon Traité de la Virgule, car chacun,
j'imagine, perçoit nettement que la vir-
gule est toute la ponctuation. Le point
comme le tiret, les guillemets, l'alinéa
et même le comma, vulgairement nom-
mé tréma, sont des dérivés de la vir-
gule. J'ajoute même que les signes ma-
thématiques, le = et le —, le x et le + ,
le > et le < m'apparaissent aussi des
transformations de la virg-ule. Ils ser-
viront surtout, en mon traité, à prouver
que l'algèbre est une forme spéciale de
.style, dans laquelle les signes de ponc-
tuation ont pris une valeur exception-
nelle, voire tératologique. Je pense
qu'esquissant ainsi ma thèse sur la vir-
gule, j'en fais apparaître l'importance.
Au lieu d'être cette minuscule larme
pleurnichante entre deux mots étonnés,
•elle est, en vérité, un symbole métaphy-
sique et quasi ineffable. Elle contient et
règle la hiérarchie des idées qui, à son
défaut, sembleraient un écheveau dé-
vidé par une chatte ; elle distribue les
divers sens d'un raisonnement, et, les
séparant, les cohère. Enfin, et, en cela,
le maniement de la virgule est un exer-
cice sportif, elle règle la respiration au
cours des associations verbales. Avez-
,vous remarqué, par exemple, que la
phrase de Péguy était emphysémateuse,
tandis que celle de Jules Renard avait
la régularité brève et nette d'un souf-
fle de stayer courant les 10.000 mètres,
en moins d'une demi-heure ? Tenez, la
phrase de Jacques Boulenger, elle, a de
l'asthme. Quant à celle de Thérive, autre
membre du Grammaire-Club, on voit
■*' nettement qu'elle est sujette au point de
côté.
Dis-moi comment tu disposes tes vir-
gules, et je te dirai si tu -sais écrire !
L'art de ponctuer est le plus haut
qu'aient inventé les humains.
Notez bien que je pourrais insister
sur la possibilité de considérer la vir-
gule comme une lettre ; problème com-
plexe et qu'on ne saurait traiter légè-
rement. Il ne faut pas négliger d'entre-
voir que la virgule a une valeur de ré-
sonance. Réglant le pneusnisme respira-
toire, elle exalte ,ou atténue les ultimes
syllabes des vocables a\ cc lesquels elle
prend contact. De là à affirmer que le
tilde est une virgule à l'intérieur des
mots, il n'y @ a qu'un pas. Je le franchis.
Ainsi les résonances nasales seraient
virgulaires. De même, les sigles ou
abréviations terminales. Mais je ne
veux déflorer mon Traité de la Vir-
gule.
Il est possible qu'après la parution
de cet ouvrage, on soit* en nécessité de
refondre J'alphabet. Mais il faut bien en
.venir là un jour ou l'autre ! Que vou-
lez-vous faire avec nos malheureuses
vingt-cinq 'lettres ? Notre langue com-
porte au fond au moins trente voyelles
et soixante-dix consonnes. Il faudra l'es
définir et les indiquer par des signes
convenables. Il sera donc nécessaire
d'inventer une douzaine d'accents des-
tinés à désigner chaque qualité d'a ou
d'e. etc. En conséquence, il y aura neuf
sortes de virgules, trois pour les pauses
respiratoires, selon leur valeur pulmo-
naire, trois pour les pauses musicales —
car il faut organiser le rythme dans la
phrase, et trois pour levs pauses intellec-
tives, qui sont des. temps durant les-
quels le raisonnement continue seul,
s'arrête ou hésite.
Il faut marquer tout cela.
Enfin, pour donner une technique
neuve à l'ironiste, ne sera-t-il pas bon
de lui fournir une ponctuation spéciale
pour la culture de l'équivoque ?
Et puis, lorsque — ainsi fais-je ici
, - l'écrivain raisonne avec une particu-
lière gravité, ne serait-il pas utile que
cela apparaisse dans un type de virgu-
le semblable à ce geste des orateurs qui,
pour réclamer l'attention, claquent vi-
goureusement leur tribune ?
Bref ! Le Parlement de la lirgule
dominera sous peu la Sorbonne et l'A-
cadémie. Quant à mon Traité, il en sera
la Bible.
Renée DUNAN.
Une baignade tragique
Deux noyés
Les Saliles-rl'Olonne, 24 août. (De notre
correspondant). — Hier. vers 18 heures, un
homme et une femme se baignaient dans la
zone prohibée de la plage. Soudain, ils dis-
parurent.
Le marin Guibert Ferrand se jeta à la
nier tout habille et ramena la femme, ce-
pendant que d'autres personnes parvenaient
a repêcher son compagnon.
Mars il était trop tard. Maigre les soins
empresses des docteurs Marchand et Destre-
mont, les deux noyés ne purent être rappe-
lés à la vie.
Les deux baigneurs imprudents sont deux
Parisiens. M. Citrain Germain, f)0 ans, chef
<)e gare, domicilié 1.16, avenue Félix-Faure, à
Paris, et Mme Marthe Lepage, née Blois 42
ans, modiste, demeurant 15, rue du Ternie.
Ils étaient descendus à Ja pension de ~î'a-
mille Dreano, rue des Remparts. Leurs fa-
milles ont été avisées.
NOTRE "BEL ÉTÉ
Piuie diluvienne
et tremblement de terre
en Angleterre
Pendant ,1a journée d'hier, de violents
orages, accompagnés d'un tremblement de
terre et de trompes d'eau, ont éclaté en
Angleterre, en différents points de l'Ile.'
Malgré le puissant intérêt qu'il y avait
à rester en communication avec la pla-
nète Mars, la puissante station de T. S. F.
de Chelmsford a été fermée pendant une
heure et demi:e.
A Cannington, à Somarse, les routes ont
été transformées en torrents ; la hauteur
d'eau tombée a été de' 2:> millimétrés en
six heures ; des murs, des digues ont été
emportés et les ravages sont tels que la
circulation a été complètement interrom-
pue dans le ditetrict.
Une grosse panique s'emparait pendant
ce temps de la paisible population de Lo-
citaber : durant six secondes, une violente
secoure sismique ébranla la région, vers
11 heures du matin ; les maisons tremblè-
rent, les meubles et la vaisselle s'entre-
choquèrent et, dans plusieurs intérieurs,
on eut à déplorer de la « casse », les ob-
jets fragiles n'ayant pas résisté à ce phé-
nomène inattendu : une seconde secousse,
de très courte durée, suivit la première, à
quelques minutes d'intervalle. -
Des pluies torrentielles ont ravagé 'le
Lancashire. détruisant les récoltes'; les
fermiers de Sorophshire et de Stratford
sont dans. la désolation.
Dans le sud du Pays de Galles, plusieurs
hectares de champs de blé sont. mainte-
nant, de véritables lacs et la région offre
le lamentable spectacle d'un marécage où
sont engloutis tous les espoirs de salut,tou-
tes le ? espérances des cultivateurs ; à
Severu Tunnel, il y a quatre pieds d'eau,
soit 1 m. 30 dans les parties basses de la
campagne.
L'abbaye de Saint-Faith, magnifique et
antique sivcimen d'architecture ancienne,
près de Norwich, quil remonte à 1105, a
été complètement détruite par l'orage.
Et irien ne laisse prévoir une améliora-
tion du temps : le « bel » été continue !
PERFECTION PHYSIQUE
CeUe jeune miss d'allure si désinvolte
n'est rien moins que la « plus parfaite
(jirl », ainsi que l'a reconnu un comité
américain,' naturellement, d'experts et d'ar-
tistes qui L'ont examinée et mensllrée avant
de lui attribuer un prix de 500 dollars.
Et maintenant les peintres américains
vont se disputer les séances de pose du
« plus beau, modèle in t.he würM ».
LA POLITIQUE DU CARTEL
L'aube de la paix
L
e débat qui s'est termine ce matin au
petit jour à la Chambre par l'affir-
mation nette d'une majorité - enthou-
siaste, solide et même accrue, a été mar-
qué en quelque sorte par deux sommets
lumineux.
L'intervention remarquable de M.
Léon Bium a établi le bilan et les res-
ponsabilités d'une politique définitive-
ment condamnée. Le discours de M.
llerriot, solidement charpenté, et tout
plein, par instants, d'une humanité
émouvante, a posé les bases d'une poli-
tique nouvelle, celle que réclame la dé-
mocratie de ce pays et qui a pour pre-
mière préoccupation : la Paix.
« Si nous voulons la Paix, sachons la
mériter ! », s'est écrié le président du
Conseil. Plus encore, sachons l'imposer.
L' « aube de la paix » que la Chambre
a saluée de ses acclamations ne doit pas
être une aurore fugitive.
L'aventure de la Ruhr a créé dans le
monde une atmosphère de méfiance fa-
vorable aux entreprises du militarisme
qui ne veut pas accepter sa déchéance.
Cette situation n'était pas pour dé-
plaire aUX4 hommes de gouvernement
dont la politique d'isolement satisfaisait
le tempérament et les desseins. Mais,
depuis le 11 mai, un véritable redresse-
ment moral a eu lieu. et non pas seule-
ment en France.
Le ciel, chargé d'orages, commence
à s'éclaireir. Il serait pourtant désas-
treux de croire que tout danger est tota-
lement écarté. Ce n'est pas en un jour
qu'on remonte un courant soigneuse-
ment entretenu de part et d'autre pen-
dant des années.
Il faut « organiser » la Paix dont' le
besoin est au cœur des hommes meur-
tris par la guerre.
M. Herriot n est pas seulement un
homme de bonne volonté, mais aussi un
homme dé volonté. La tâche" qui l'at-
tend est grande, mais des plus belles
qui soient.
Son discours et ses actes donnent l'es-
poir de temps nouveaux. L'adage latin
qui enfanta toutes les tueries est périmé.
On ne crée pas la paix en préparant la
guerre, l'expérience douloureuse ne l'a
que trop démontré.
qite tt-(,) p Charles LUSSY.
AU REICHSTAG
Le débat dans la coulisse
Les partis nationalistes allemands sont divisés"
* On prévoit que le débat sur les
accords de Londres, ouvert hier par les
trois discours de MM. Marx, Luther et
Stresemann, durera, jusqu'à jeudi au
Reichstag.
En réalité, l'intérêt sera beaucoup
moins dans les séances publiques, où
les orateurs des différents partis inter-
viendront successivement, que dans les
commissions on continueront les mar-
chandages.
La politique allemande se fait dans
les coulisses, sous le nouveau régime
comme sous l'ancien.
* Le sort des accords dépend, avant
tout, de la droite. Si la majorité de
celle-ci, hier encore, refusait son con-
cours ait gouvernement, la division ap-
paraît cependant très nette dans le parti.
A une séance qu'il tenait samedi,
l'amiral Tirpitz, qui est l'un des lea-
ders officiels, M. Wallraff, président du
Reichstag, el le premier ministre unir-
tembergeois, se sont prononcés pour
l'acceptation du plan Dawes et le vote
des projets qui en sont la sanction. Mais
comme l'assemblée se dressait contre
eux, ils sont sortis. L'amiral Tirpitz a
refusé de prendre la parole à une réu-
nion du parti où il sera remplacé par
M. Wcstarp.
De - son côté,'le président du Conseil
bavarois, M. Held, l'un des espoirs de la
droite pourtant, fait campagne en fa-
veur du chancelier.
Ces attitudes de personnages impor-
tants montrent que la politique des na-
tionalistes subit une évolution. Est-ce
désir d'entrer dans le gouvernement,
souci d'obtenir de nouveaux avantages
économiques et financiers, crainte de
dissolution ? Tous ces éléments jouent
peut-être à la fois.
* Mais si le chancelier réussit à
ramener la droile, quelle sera l'altitude
de la social-démocratie qui se montre
de plus en plus hostile à la formation
"d"l,n gouvernement de coalition bour-
geoise ? M. Marx perdra sans doute d'un
côté ce qu'il gagnera de l'autre, et la
dissolution, par suite, dcmeurr. une
éventualité immédiate. 1
Par 336 voix contre 204
la Chambre a voté la confiance
au gouvernement
Ï - 1. —
b.e texte de l'ordre du jour
Le débat de politique extérieure insti-
tué jeudi à la Chambre sur lés .accords
de Londres ne s'est terminé que ce matin
à quatre heures et demie,-: après avoir oc-
cupé sept séances dont deux séances de
nuit.
La Chambre. a finalement adopté, par
336 voix contre 20 4, l'ordre du jour de
confiance qui portait. au nom des groupes
de la majorité, les signatures de MM. Ga-
zais, .au nom des radicaux-sooialistes ;
Léon Blum, au nom des socialistes ; Vio-
lette, pour les républicains. socialistes, et
Paul Morel, pour la Gauche radicale.
Voici le texte de cet ordre du jour :
La Chambre, félicitant le gouvernement
d'avoir fait admettre le principe de l'ar-
bitrage dans les accords de Londres ett
ainsi permis aux négociateurs d'aboutir à
des solutions pratiques et pacifiques du
problème des réparations, dans un large
esprit de coopération et de concorde inter-
nationale ;
Confiante en lui pour poursuivre au
cours des prochaines conférences sur les
dettes interalliées, comme auprès de la So-
ciété des nations, 'l'amvre de justice et de
paix qui doit assurer tout ensemble la sé-
curité, de la France et la reconstitution de
l'Europe ;
Approuve les déclarations dIt gouverne-
ment et, repoussant toute addition, passe
à l'ordre du jour.
Au Sénat
Le débat terminé ce matin devant la
Chambre, commencera mardi matin de-
vant le Sénat. On pense, au' Luxembourg.
qu'il sera terminé le soir môme.
Il se réduira du reste en fait à un duel
oratoire entre M. Poincaré et M. Herriot,
à l'issue duquel la majorité du Sénat s'as-
sociant à la décision de la Chambre, re-
nouvellera, par une importante majo-
rité, sa confiance au président du Con-
seil.
LA FEMME EN CHEMIN"
OeTOmi§=iiMM8' assotipliir"
les lieinis dltLfl mariage?
Oui, puisque la femme donne doublement la vié.
Mme BÉROT-BERGER.
Oui, puisque la femme donne double-
ment la vie : vie de chair à l'enfant ;
vie du cœur à l'homme.
L'instinct et l'amour révélèrent à la
femme ses grands et doux devoirs.
Mme Bèrot-Berger
L'instruction y ajouta la compréhen-
sion de ses droits.
L'entrée de l'ouvrière dans le monde
du, travail en fit u\ie lutteuse physique
et morale.
Les natures robustes tinrent et con-
tinuent leur labeur en partie triple, res-
tant epotise, mère et. salariée pour
équilibrer le/budget.
Mais les faibles succombent préma-
turé ment et la natalité en souffre, cha-
que année, davantage.
La période de croissance aurait dû
être soigneusement surveillée dans les
centres .d'hygiène sociale, afin de forti-
fier l'être humain, destiné à perpétuer
la race. -
Oui, la femme est en chemin. Dans les
groupements universitaires on est prêt
au « vote » et. de la Sévrienne à l'ad-
jointe primaire.. l'équilibre est aussi
parfait que-de la femme industrielle à
la petite commerçante.
Les autres suivront par entraînement.
C'est que le cerveau de la femme. s'est
développé et cultivé durant la rafale
impie.
Son courage fut un des éléments de la
victoire et son dévouement à l'homme,
privé de ses fils, aida considérablement
au relèvement actuel.
Il eÛt été beau, simplement, de ne
point l'oublier.
Le Code Civil (art. 217), en faisant de
la femme une incapable, en tutelle, re-
léguée au chapitre des mineurs et des
interdits, n'a pas prévu qu'elle s'en ven-
gerait, tôt ou à tard, en refusant d'être
mère.
Il faut donc arbitrer, sans délai, avec
une généreuse souplesse, ce désaccord
menaçant pour la patrie.
Ait mariage qui paraissait sceller tant
de promesses, se substitue l'union libre
qui rejette le poids des liens devenus
chaînes.
Une période nouvelle est ouverte.
Une révision législative s'impose.
..Souhaitons qu'elle soit la médiatrice
a''endue, réalisant enfin la parole de
Viviani ;
L'heure a sonn-é de partager la vie avec
celles qui nous la donnent.
Membre du Conseil Supérieur de la
Natalité, œuvre d'inspiration patrioti-
que, Mme Bérot-Berger n'hésite pas à
répondre par l'affirmative à la quetion
posée; nous livrons son opinion à ceux
qui nous reprochent d'aider ici, à la dé-
composition morale de la Société.
Renée DAVID.
(Voir Paris-Soir des 4, 5, 6, 7 8. S, 10
11, 12, 13, H., 15, 17, 18, 19, 20, 21,
22 et 23 août.) ,
NOTRE COMTE En 5e page
MONSIEUR ALEXISSE
L'emprunt allemand
en Amérique
Berlin, 24 août. — La presse allemande
affirme qi;e les conditions du futur em-
prunt allemand en Amérique sont déjà
fixées. Le taux serait de 7 à 7 et demi pour
100 et le cours d'émission entre 93 et bâ.,
UN DRAME A REIMS
Un meurtrier
se barricade
et tire sur les agents
(De notre correspondant pariiculier)
• Reims, 24 août. — Une tragédie sanglan-
te, ayant la jalousie pour cause, s'est dé-
roulée cette nuit dans une maison meublée
située rue Bacquenois.
Un ouvrier cordonnier portugais, Do-
mingos dos Santos Silva, .né à Feira le
26 juillet 18t)Hoisse, née Jîerthe Dodé, 42 ans, tenan-
cière du meublé, et un de ses pensionnai-
res, un ouvrier peintre nommé Georges
Steck, 32 ans.
Berthe Dodé menait ce qu'on, est conve-
nu d'appeler « une vie légère ». Elle était
séparée de son mari,'établi coiffeur boule-
vard Ponunery, à Reims, et avait loué une
maison dont elle sous-louait les chambres,
aidée par sa fille Olga, 17 ans.
Elle avait pour amant Domingos, et le
couple vivait au milieu de disputes jour-
nalières.
Rentrant cette nuit, Domingos trouva sa
maîtresse en compagnie'de l'ouvrier pein-
tre Steck, son locataire. Une querelle écla-
ta, qui atteint immédiatement le comble
de la violence.
— Tu as trompé ton mari, mais tu ne
me tromperas pas, moi ! rugit le Portu-
gais.
Et sortant de sa poche un revolver « buil
dog », acheté la veille, il tira à bout por-
tant sur sa maîtresse qui fut atteinte à
l'oreille gauche.
Georges Stock, stupéfait de la rapidité
et de la violence du drame, se penchait
sur la victime, lorsqu'il fut atteint à .son
tour par une balle qui pénétra dans la
tête.
Domingos s'acharna encore sur les deux
victimes écroulées à ses pieds, et déchar-
gea sur elles par deux fois encore son re-
volver.
Au bruit des détonations, la jeune Olga
Roisse accourut et, comprenant le drame,
courut chercher du secours auprès d'un
voisin, M. Thibaut, épicier. Mais quand
celui-ci voulut approcher de la maison du
drame, Domingos, braquant son revolver
par la fenêtre, menaça de tuer quiconque
approcherait.
M. Thibaut s'empressa d'aller télépho-
ner à la police, qui accourut. Mais les
agents, menacés par le revolver du ^Portu-
gais, ne purent approcher et firent appel
aux pompiers.
Ceux-ci ayant pu briser une fenêtre que
Domingos avait barricadée, dirigèrent une
lance d'incendie sur l'énergumène qui alla
se réfugier entre le sommier et le matelas
du lit, toujours armé de son revolver.
La situation devenait grotesque. L'offi-
cier de paix Lion fit le tour de la maison,
escalada le mur et put ainsi pénétrer dans
la maison. Il parvint jusqu'à la chambre
du drame, et projetant subitement le
rayon d'une lampe électrique sur Domin-
gos, et le menaçant de son revolver, il com-
manda : « Haut les mains J »
Trempé, vaincu, Domingos abandonna
son arme et se rendit.
Ce fut avec la plus grande peine que les
agents et le commissaire purent -emmener
le prisonnier au ppste en le protégeant
contre la foule qui voulait le lyncher.
Lire dans notre
31 Edition (Sportive) 1
Les résultats complets des
1 matches et réunions de la
:: :: :: journée :: :: ::
Le cantonnier
providentiel
Revenait d'Angers à tantes par le train,
la dame Blain vit, avec effroi son bébé de
trois ans, qui jouait à la portière disparaître
dans le vide.
On crut l'innocent écrasé sur la voie : il
n'en était rien, car un cantonnier du réseau
l'avait, par miracle, reçu dans ses bras et le
rapporta à: la maman alarmée, mais bientôt
consolée. — (Paris-Soir.)
On le croit aisément. ïî est évident que ce
brave cantonnier, lorsqu'il reçut le bébé tom-
bé d'une portière ouverte, travaillait d'un fa-
çon curieuse car, pour accueillir Tenfantelet
dans ses bras, il fallait que le cantonnier ne
tînt aucun outil.
Et comme il doit être béni, ce cantonnier
qui ne faisait rien, ayant justement les bras
libres pour y recevoir avec élégance et sû-
reté le « grouillot » tombant de la portière.
Enfin, le cantonnier pouvait être blesse.
Les voyageurs savent pourtant bien — n'est-
ce pas affiché dans chaque wa.gon?-qu'il est
expressément défendu de jeter des objets par
les portières, des agents de la Compagnie
ayant été souvent blessés par ces objets. »
A plus forte raison on devrait interdire
le jet clc6 enfants de trois ans èt demi.
Deux sujets bulgares qui furent
par trop parisiens
L'autre nuit, deux Bulgares, MM. AJexan-
drof Baian, âgé de 22 ans, mécanicien de son
état, et Constantin Wapclikoff, âgé de 25 ans,
étudiant, demeurant 156, rue de Courcellos,
avaient passé la soirée dans un music-hall
de Montmartre et rencontré, dans cet établis-
sement, deux jeunes filles connues au quar-
tier latin : Carmen Esquier, âgée de 20 ans,
habitant 4, rue des Ecoles, à Aubervilliers. et
Berthe Martin, 24 ans, demeurant. 82, rue
de Plaisance, à Nogent-sur-Marne.
On but, on dansa. On rentra deux par deux,
156, rue de Courcelles, puis, 31, rue Monge,
dans un hôtel.
Après quoi.
On ne sait trop pourquoi, Alcxandrof Baian
réclama 100 francs à Berthe Martin, somme
qu'il lui avait donnée précédemment, mais
celle-ci ne voulut rien entendre à ce rembour-
sement.
Il y eut cris, discussion violente, bataille.
Le mécanicien bulgare frappa à coupa de
canne plombée la malheureuse Berthe Martin,
quant à. l'étudiant Constantin Wapchkoff, lais-
sant son ami se battre contre les deux fem-
mes, il en profita oour leur dérober dans leurs
sacr; à mam, ;!GG francs ,
Les cris redoublèrent. Des agents, attirés
par ces clamet.n~-effj'~-&blf~ ~f) o 11 tcr~i~t-d~n~
l'appartement, arrêtèrent les deux Bulgares
et les conduisirent au commissariat du quar-
tier Saint-Victor.
m
[l'tioto U. Manuel.)
Renée DUNAN -
La personnalité de Mme Renée Du-
nan s'affirme, chaque année, par des
œuvres curieuses, tentes différentes, où
des idées, des sentiments toujours gé-
néreux et liardis se pressent, se heur-
tent, se bousculent dans un désordre
passion.né.
Curieuse de tous ies mouvements de
la pensée, d'une rare pénétration d'es-
prit, elle s'assimile les connaissances,
les plus récentes, avec une extraordi-
naire activité et les répand dans des
ouvrages d'une écriture simple et di-
recte qui ont déjà touché le grand pu-
blic : La triple caresse, La Culotte en
Jersey de soie, Baal, Le Brigand de
Hongrie et Le Prix Lacombyne.
D'une* activité prodigieuse, elle n'a
pas moins, pour finstant, d'une bonne
dizaine de volumes en préparation.
C'est un des rares écrivains qui ont
le couràge d'aller jusqu'à l'extrême
des conclusions que lui imposent des
sujets souvent délicats. Elle le fait
toujours sans aucune réticence, mais
avec tact; et chacun de ses livres, en
fournissant l'exemple d'une droiture
Intellectuelle exceptionnelle, la conduit
peu à peu vers la maîtrise qu'elle cher-
che — et le succès.
Gabriel REUILLARD.
Les grandes fêtes provençales
auront lien en Avïpan
Avignon, 24 août. — De siandts tètes pro-
vençales auront lieu en Avignon Jes 27 et
29 septembre en vue de commémorer le
soixante-dixième anniversaire de la fonda-
tion du félibrige. Au cours dé ces journées
se tiendra également à Avignon .le congrè8
annuel de la Maintenance de Provence. -
{Paris-Soir.) :
L'offensive
gouvernementale
contre la vie chère
"--
Elle va commencer bientôt
Celle des mercantis est décianchée
Il est de toute évidence que 1e." accords
de Londres vont avoir et ont déjà une ré-
percussion sur le « prix » de la livre.
La baisse de la monnaie anglaise doit
«drainer logiquement la baisse du coût de
la vie. Je dis bien « doit » car la ionique
est une fille sévère qui ignore tous les
« haussâtes » de la terre et M. Chéron a
pu déclarer, goguenard et madré. l'autre
jour, au Sénat :
« Mai's je croyais que je prix de la vie
allait diminuer immédiatement à mon dé-
part du ministère ! »
Le vieux malin de Normand savait fort
bien que sil sa politique de protection à
outrance avait amené la hausse scandaleuse
.do certaines denrées, et des procèdes com-
merciaux « discutables », il n'était pas
possible à son successeur, l'honorable M.
Queuiille,de rétablir d'un coup de reins une
situation lourde' avec le soin méticuleux
d'un homme à qui on laissa une maison
chancelante, appuyée sur un seul étai. La
baisse ne peut pas se faire d'un seul coup,
car il y a tout à refaire dans la maison.
cc Tout » n'est pas excessif.
Les problèmes
Tout d'abord le gouvernement doit de-
mander aux Chambres des armes contre
la vie chère, puisque le fameux amende-
ment Puech retira aux magistrats la pos-
sibilité de poursuivre les mercantis.
Puis il lui! faudra voi!r de. près l'orga-
nisation — je parle pour Pariis — des dif-
férents marchés parisiens (La Villette et
les Halles).
Les abus qui s'y commettent sont in-
finis et 4es Halles sont une forteresse où
vivent à l'abri! une quantité de capitaines,
une armée de soldats, qui connaissent la
guerre en rase campagne, les replis' tra-
tégiques et les déelanchements, d'offensives
subites contre cet ennemi ridicule, naïf,
inorganisé, toujours prêt à capituler aVec
son éternel vainqueur : l'acheteur enfin.
Il y a bien une police aux Halles. Elle
fonctionne, oh ! mon dteu ! tous les jours.
Elle établit les cours, envoie des rapports
et se tient en relations avec le personnel
de la Préfecture de la Seime et -avec les
gros commissionnaires.
Cette poliee subiit, l'influence du milieu
et ne vit-on pas, avec étonnement, dans le
cabinet de «feu» M..Tu il lard, le préfet de.
la Seine, des délégués de commerçants
courroucés, présentés par le Commissaire
des Halles lul-,même, mails qui ne quitta
leur groupe pendant l'entrevue !
Il ne faut plus s'étonner de rien et re-
garder d'un œil amusé le retour vers leurs
domiciles des inspecteurs du Service spé-
cial des Halles et le partage des mottes de
beurre, de paniers de friiils et de bottes de
légumes, cela sans pudeur, avec la force
que crée l'habitude d'une mauvaise action
qui est devenue -sis naturelle que tout cy-
nisme doit en être banni.
Ajoutez à ceci que le président du Con-
seil munit i pal est conseiller des Halles ;
M. Maurice Quentin ajoute, par sa nouvelle
situation, une pierre solide à l'édifice où
-eons-triiit toujours plus forte la maison
de la vie parisienne plus chère.
Enfin, le marché de la Villette eut une
telle pétaudière quili faudrait des mesures
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