Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1925-04-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 avril 1925 04 avril 1925
Description : 1925/04/04 (A3,N547,ED2). 1925/04/04 (A3,N547,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7636515q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
1- 20 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
Eugène MERLE, Directeur
Quotidien
1925 Troisième année no 547
SAMfOI 4 AVRil
DIRECTION « REDACTION
ADMINISTRATION
et
Paris-Soir-Pubiicité Il
11, Boulevard Montmartre, Paris
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t~ La Bourse
OU:.. la P einlure 1
Il est certain qu'on, ne-doit pas se
laisser aller à vendre de la peinture
eomme on vendrait des pâtes de' lapin
pu des fromages de brie.
Tout est dans la nuance.
Le métier exige un artiste, et non un
artisan. Il y a, du reste, beaucoup plus
de marchands que de vendeurs d'art. Il
v a aussi de nombreux vendeurs de bo-
iliments. Ceux-là sont les plus forts.
Nous ne voulons pas examiner la no-
hIe profession des marchands de ta-
beaux. Elle est fort bien conçue, fort
bien approvisionnée avec nombre de
brebis galeuses. Où n'y en a-t-il pas ?
Nous voulons ici exprimer notre stu-
péfaction et notre admiration devant
certains résultats acquis justement,
certes, mais bien vivement peut-être et
même inconsidérément.
Maurice Utrillo est un artiste appré-
cié. Il y a six mois, ses tableaux se ven-
daient de quinze cents à deux mille
francs, et très péniblement ; an moment
où j'écris, sa peinture vaut de dix à
soixante mille francs.
Hausse funambulesque et prodigieu-
se. Ascension qui tient du miracle, mi-
racle provoqué par quelques marchands
'de tableaux. Fait unique dans les anna-
les de la peinture. Etrangeté, illusion
peut-être, mais cependant illusion ma-
térielle et palpable.
Utrillo a une sensibilité aiguë, un
style âpre et simple, une façon bien à
lui d'exprimer ses sensations. Et puis
c'est le seul peintre qui ait su pein-
dre réellement Montmartre. Ses bons
tableaux sont de beaux tableaux. ; les
autres, et il en est des centaines, sont
de méchantes toiles. Donc son talent
fst hors de cause. Il peut durer. et il
durera certainement, ne sera-it-ce que
par l'intérêt anecdotique qu'évoqueront
plus tard ses peintures.
Le cas est amusant et bien représen-
tatif. -Au reste l'époque est la revanche
des peintres. Finie la légende des crève-
la-faim. Les peintres ne sont plus les
martyrs des marchands.
Les rôles sont presque renversés.
• Informez-vous des prix que demande
ae génial Picasso là son vendeur. Ils sont
colossaux, et Matisse et Derain, et les
autres, tous les autres ! La vie est là,.
plus exigeante et plus perfide. Et puis,
il n'y a plus de limites. Les peintres
montent comme des valeurs, et parfois
omme des mines d'or.
De plus il y a le snobisme. Chaque
particulier qui a de l'argent cherche son
peintre. Non pas le mécène, mais le
spéculateur. Il joue, comme à la Bourse,
'vous dis-je. Il achète, met les toiles -au
grenier et il attend. souvent en vain.
Les goûts sont si bizarres !
Où est le collectionneur d'antan ? Ce-
lui qui, dès qu'on le mettait en pré-
sence d'une belle œuvre d'art, admirait
sans dire un mot, puis cherchait par
tous les moyens (même n'ayant pas les
moyens) de se la procurer. Il venait, re-
venait, s'enthousiasmait et n'avait de
'cesse qu'il ne se fût procuré son ta-
bleau.
Age heureux, lointain et si reculé,,
ftu'on douterait même de son existence.
Mais les faits sont là, même s'ils ne
font pas honneur. *à la nouvelle généra-
tion — ou vision d'après-guerre. Jus-
qu'où cela nous mènera-t-il ? Il importe
peu pour des peintres comme nos
grands aînés (Renoir, Monet, Sisley,
Pissarro, etc.), pour des contemporains
jcpmme Picasso, Matisse, Derain, Bra-
que, Gromaire, Bouche, de Segonzac,
etc., mais pour les autres, pour ceux de
l'inflation. Cas,se-cou. Et non, le prin-
cipal est que chacun achète selon son
goût ; qu'il y ait beaucoup d'acheteurs
et tous de goûts divers. Cela pour con-
tenter le plus de monde possible, dans
la plus grande mesure possible.
Jacques DARNETAL.
En voiture ! j
En voiture 1
Le Wagon
des Fumeurs
est prêt à partir !
Paul Grappe prouve en public
qu'il n est pas une femme
Ceci lui vaut d'être inculpé d'outrages
à la pudeur
On n'a pas oublié les extraordinaires aven-
tures de Paul Grappe, qui, déserteur pendant
la guerre, vivait tranquillement à Paris, où
il s'affublait de vêtements féminins, qui lui
seyaient à merveille.
Grappe, dit « Suzanne la Garçonne », n a
pas renoncé à son costume d'emprunt, et il
se trouvait, hier, dans cet acoutrement au
comptoir d'un bar de la rue de Saussure,
quand il eut, une discussion avec d'autres
consommateurs.
A bout d'arguments, et pour prouver qu'il
n'était pas ce qu'il paraissait être, il releva
ses jupes, découvrant, ainsi une partie de son
individu, qui, indubitablement, n'était en rien
féminine.
Malheureusement pour :l/Ii, ceci n'eut pas le
don de olaire à ceux qui l'entouraient, et
peu après Grappe se trouvait devant le com-
missaire de police du quartier, M. Jannette,
qui l'a inculpé d'outrages publics à la pudeur
et l'a envoyé au Dépôt.
LE DÉCLIN DU FASCISME
Mussolini
en échec
au Sénat italien
Le ministre de la Guerre démissionne
La Haute Armée contre le dictateur
Le gouvernement fasciste — quelques
précautions qu'on emploie pour atténuer
la nouvelle — vient de subir un grave
échec devant le Sénat italien.
Cette assemblée était saisi!e, depuis plu-
sieurs mois, d'un projet de réorganisation
militaire élaboré par le ministre de la
guerre, le général di! Giorgio. Or ce pro-
jet, dès la première heure, avait soulevé
de très vives résistances. A la Commis-
sion; la quasi unanimité des membres l'a-
vaient rejeté, et c'est en ce sens qu'avait
conclu le rapporteur, le général Giardiho,
ancien ministre de la Guerre.
Le débat devait s'ouvrir en séance au
Le maréchal Cadorna
début de février. Il fut renvoyé par la
maladie du président du Conseil. Des ce
moment, on envisageait on une crise to-
tale ou une crise partielle du cabinet. La
haute armée est en grosse majorité hostile
au régime fasciste parce que celui-ci a
maintenu la milice nationale pour son
usage personnel. Le Sénat lui-même dis-
simule mal son opposition au système dic-
tatorial et l'on y trouve des adversaires
résolus du duce, tel le comte Sforza.
La discussion de la loi militaire a com-
mencé lundil au Sénat. Le projet n'a guère
trouvé de défenseurs. Les maréchaux Ca-
dorna et Diaz l'ont percé de leurs flèches.
Le général di Giorgio fit annoncer qu'en
cas d'échec de son texte, il se retirerait.
Or, Mussolini, après tyvoir prononcé un
discours où il brandiisMit la menace de
guerre, a aœepté le renvoi à la commis-
sion. C'est l'aveu de la défaite et la Tribu-
na annonce que le général di Giorgio s'en
va.
Ajoutons que cet échec caractéristique
intervient à la veille du jour où la Com-
mission d'instruction de la Haute-Cour va
statuer sur le cas du général de Bono,
ancien directeur de la Sûreté générale, ce
cas étant intimement lié à l'affaire Mat-
teotti.
Si cette affaire elle-même est tout en-
tière évoquée devant la Haute-Cour, ce
sera le procès, du régime fasciste qui sera
fait publiquement. — P. L.
Lire en 58 page :
LE CINEMA
Nouveau tournant
L
'opposition a connu, hier, des heures
délicieuses. Des rumeurs sinistres
couraient. Le gouvernement, affirmait-
on, était décidé à recourir à l'inflation
et, du coup, c'était le trouble dans la
majorité. Cette fois, on les tenait. Puis
voici qu'après les explications très
nettes du .président du Conseil, on ap-
prend tout à coup la démission aussi su-
bite qu'inexplicable de M. Clémentel.
Et nos opposants, joyeusement, de ven-
dre la peau de M. Herriot.
Mais qui fera le total des fausses joies
de l'opposition ?
M. Clémentel s'en va. Bien, la poli-
tique du Cartel continue.
M. Clémentel s'en va. Bon. M. de
Monzie le remplace.
M. de Monzie apparaît comme l'hom-
me de la situation. On sait combien cet
esprit aimable et curieux se montre re-
belle à tout sectarisme. Longtemps, il
proclama son dégoût de l'anticléricalis-
me classique et s'avéra l'un des cham-
pions de la reprise des relations avec le
Saint-Siège. Depuis, de trop bruyantes
manifestations ont dessillé bien des yeux
et la fougueuse levée de crosses qui pro-
voqua, dans le pays, une effervescence
non calmée, apparut à tous comme un
danger public. M. de Monzie ne peut
sous-estimer ce péril quel que soit, par
ailleurs, son désir de libéralisme.
C'est en complet accord avec le Car-
tel des Gauches, sur tous les problèmes
essentiels, que M. de Monzie accepte le
portefeuille tombé de mains fatiguées.
Sa connaissance parfaite des questions
économiques, l'aisance avec laquelle il
débrouille les plus ardus des imbroglios
financiers, sa haute compétence et sa
profonde originalité feront de lui un
auxiliaire précieux du gouvernement.
On peut prévoir qu'en présence de ce
tirailleur robuste doublé d'un fin let-
ta'é l'opposition va se sentir singulière-
ment embarrassée.
Ainsi tout est bien qui ne finit pas
trop mal. Force sera à la
réaction d'attendre une occa-
sion plus favorable.
La séance continue..
UNE CRISE VITE DÉNOUÉE
ïiUe Monzie remplace
M. Clémentel aux Finances
Le décret de nomination paraîtra
J
demain au Il Journal Officiel"
* Ce malin, à 9 heures, le Président
de la République a signé un décret
nommant M. de Monzie, sénateur du
Lot, en remplacement de M. Clémentel
démissionnaire.
* C'est vers une heure du matin que
M. Herriot a reçu la. lettre de démission
de son collaborateur. L'absence de MA
Clémentel à la réunion des groupes de
gauche qui se tenait au quai d'Orsay la
laissait, du reste, pressentir.
* Un Conseil de cabinet se tint im-
médiatement. M. de Monzie accepta
sous la seule réserve qu.e, en ce qui con-
cerne la question du Vatican, le Gou-
vernement accepterait sa proposition
transactionnelle (extension des 'po*-n
voirs du « chargé d'affaires »).
* Le différend qui a abouti à la dé-
mission de M. Clémentel peut se résu-
mer ainsi :
Il avait été entendu au 'dernier Con-
seil des ministres qu'aucune déclara-
tion publique relative aux projets sur la
Trésorerie ne serait faite avant une nou-
velle réunion des ministres qui n'a eu
lieu que ce matin. Ce délai était d'au-
tant plus indispensable que M. Clémen-
tel se montrait favorable à l'inflation
tandis que la majorité de ses collègues
penchait pour un tout autre système.
+ La démarche du groupe socialiste
auprès de M. Herriot, hier matin, était
précisément ba;ée sur le fait qu'un
journal du matin avait,. annoncé, par
avance, l'intervention de M. Clémentel
au Sénat. Lorsque celle-ci se produisit.,
le président du Conseil ne put faire au-
trement que de se rendre rapidement
au Luxembourg pour remettre les cho-
ses au point.
M. de Monzie
- * Ces événements ont créé, bien en-
tendu, une atmosphère fiévreuse dans
les couloirs parlementaires. Deux inter-
pellations sont déposées à la Chambre
et le débat aura lieu très probablement
dès ce soir. De même, la séance au Sé-
nat ne se terminera pas sans que les
incidents de cette crise réduite-aient été
évoqués.
+ Il semble bien, du reste, en tout
état de cause, que le véritable débat ne
se produira que lorsque les projets fi-
nanciers, annoncés par le gouverne-
ment, auront été déposés, ce qui sera
fait sans doute dès les premiers jours
de la semaine prochaine.
1 1 Un débat à la Chambre
sur la démission de M. Clémentel
Une interpellation sera également déposée
sans doute au Sénat
Les adversaires du gouvernement qui,
hier soir, exultaient et ricanaient, ont été
un peu surpris et décontenancés par la
rapidité avec laquelle s'est terminée ce
qu'ils appelaient déjà « la crise »..
Au Sénat #
Ils n'ont pourtant pas perdu tout espoir.
Au Sénat, ainsi qu'on le verra plus loin,
la discussion du budget a été arrêtée ce
matin par une intervention de M. Milliès-
Lacroix, qui a provoqué les yives protes-
tations des Gauches. Il s'agissait surtout
de permettre aux conspirateurs qui s'agi-
tent depuis plusieurs jours déjà de tenir
leurs conciliabules et d'ourdir leurs intri-
gues. Il est infiniment probable qu'au dé-
but de la séance de cet après-midi,, une
demande d'interpellation, de M. Henry
Chéron ou de quelque autre, surgira, qui
permettra à l'opposition de tenter une
manœuvre de grand style.
Celle-ci n'a, du reste, que peu de chance
d'aboutir. Le Sénat voudra évidemment
attendre, pour se prononcer, que les nou-
veaux projets financiers annoncés aient
été déposés..
A la Chambre
A la Chambre aussi, la séance de ce
matiin a été de pure forme ou presque,
mails pour des raisons auxquelles la stra-
tégie parlementaire est étrangère. Les dé-
putés, non prévenus de la mise à l'ordre
du jour du projet survies loyers, avaient
simplement o,mis de se déranger, y com-
pris le rapporteur et le président de la
commission.
Deux interpellations ont été déjà dépo-
s.ées : par MM. Marcel Héraud, député de
Paris, et Nicolle, député du Nord. Toutes
deux visent la démission de M. Clémen-
tel et « les bruits qui courent d'un projet
de prélèvement sur le capital ».
Nous croyons savoir que M. Herriot de-
mandera la discussion immédiate de ces
deux interpellations. Le débat aura donc
lieu dès ce soir.
( Voir la suite en troisième page)
La grève des étudiants n'est pas générale
Les protestations sont vives en province et à Paris
Un meeting cet après-midi
Pittoresque, ce matin, le boul' Mi!ch' dont
les trottoirs sont encombrés d'étudilants
coilffés de bérets aux dilfférentes couleurs
des Facultés. D'autres ont arboré à leurs
chapeaux l'ordre de grève et cela leur don-
ne l'allure inattendue de distributeurs de
prospectus.
Devant les Facultés, on discute ferme
et les avis sont partagés. Il y a des étu-
diants quii demandent la liberté du tra-
vail. Sur un mode paisible, des étudiants
échangent, avec une grande politesse, leurs
opilnions. On doit tenir compte de toute
chose, que sii le mouvement déchaîné con-
tre le cours de M. Scelle fut, un moment,
fort sérieux, on put constater, dès hier,
et aujourd'hui plus encore, une fissure qui
s'agrandit.
Voici, d'ailleurs, à ce sujet, une protes-
tation motivée, venant après celles que
nous avons insérée hier :
La Ligue d'Action Universitaire républi-
caine et socialiste, ligue. politique comme son
nom l'indique, et qui groupe, au Quartier La-
tin, un fort noyau d'étudiants vraiment répu-
blicains, proteste contre les démarches et les
communiqués de l'A. G. des étudiants.
Elle s'étonne de voir l'A. G. invoquée, pour
justifier son intervention, le caractère corpo-
ratif des récentes manifestations au Quartier
Latin. Après les bagarres sanglantes de sa-
medi dont toute la responsabilité incombe
aux fascistes décerveleurs de l'Action Fran-
çaise, alors que. seuls, les étudiants réac-
tionnaires contestent la régularité de la 'no-
mination de M. Georges Scelle qui n'est qu'un
préteste à la violence, elle affirme que rA.G.
ne peut céder qu'à un besoin d'équivoque en
invoquant de prétendais intérêts corporatifs
dans un différend incontestablement poli-
tique.
Elle déplore que l'A'. G. n'ait pas cru de-
voir continuer à s'abstenir ainsi qu'elle avait,
commence par le faire. Elle ne peut s'empê-
cher de remarquer que le nouveau président
de l'A. G., M. Gattino, est inscrit à Y Action
Française-. Elle affirme énergiquement son
attachement aux prérogatives et à l'indépen-
dance universitaires, mais elle tient à dire
avec la même énergie que les camelots du roi,
quand ils assurent être les seuls continuateur
de la tradition, se sont mis en dehors des
habitudes studiantines.
En conséquence, la Ligue demande à ses
membres de ne pas se rallier à la grève dé-
clarée par l'A. G. et à suivre les cours com-.
me d'habitude et dans le plus grand nombre
possible.
Pour le Bureau de presse de la Ligue :
Pierre Mendès-France
Aux Facultés
Devant les Facultés, à la Sorbonne
principalement, dont les portes sont gar-
dées par les appariteurs des Facultés, il
faut montrer sa carte d'étudiant pour en-
.trer. Il est évident que la grève a fait dé-
serter les cours, mais aussi la proximité
des vacances.
Bien des étudiants, jeunes, pro-
fitent de ces jours de repos inattendu. Ce
quii n'empêche d'ailleurs pas les laborieux
de travai!ller aux laboratoires de la Fa-
culté des Sciences ou de suivre les cours
de la Faculté des Lettres. Les étudiants
étrangers sont assidus et cela se conçoit
aisément.
Au Comité de grève
Voici les chiffres des grévistes donnés
ce matin par l'A. G. E. P. :
Hautes Etudes Commerciales, 100 0/0 ;
Bréguet, 95 0/0 ; Violet. 100 0/0 ; Sudia,
100 0/0 > Travaux publics, 100 0/0 •;
Chastier, 90 0/0 ; Sorbonne (Lettres)
100 0/0 ; P. C. N., 90 0/0 ; Pharmacie
100 0/0 ; Médecine, 100 0/0.
(Voir la suite en troisième page)
En 2a page : LES BONNES FEUILLES
L'initiation de Reine Dermine
par "LES TROIS"
TROIS SOUS DE MOINS
Le prix du pain
serait bientôt
ramené à 1 fr. 50
Le 7 avril il sera à 1 h. 60
et vers le 14 à 1 fr. 55
L'automatique commission consultative
du prix du pain a retourné son appareil.
Ce n'est plus un sou de plus qu'elle nous
apporte chaque semaine, mais un sou de
moins.
C'est la baisse.
Cette commission s'est réunie ce matin
à l'Hôtel de Ville pour enregistrer le cours
des farines, lesquelles sont enfin descen-
dues de 171 francs à 163.
On examine donc une nouvel baisse du
prix du pain.
Il est vrai que la première diminution
de 0 fr. 05 ne doit être effective que le 7
avrill. Le pain sera lors ramené à 1 fr. 60.
Si l'on tient compte du prix des farines
constaté ce matin, ? Mut prévoir, une nou-
velle baisse d'un sou pour le 14 Avril.
Le préfet de la Seiné n'en a pas encore
signé l'arrêté. Il ne lie fera qu'après le 7.
Enfin, et c'est peut-être la bonne série
qui commence,"si la baisse des blés amé-
ricains continue on peut espérer que le
kilo de pain sera à la fin du mois ramené
à 1 fr. 50.
Avec la belle saison,
voici venir l'heure d'été
Demain, à minuit, nous retarderons nos
pendules et nos réveils d'une heure. Ceux qui
ne bénéficient pas du repos dominical, sa-
chant qu'ils quitteront bureaux et ateliers
avant la nuit, s'en consoleront.
Une heure de jour supplémentaire, une heu-
re de clarté avant le dîner et le sommeil,
c'est pour l'ouvrier des villes la faculté de
prendre avec aise un peu de repos frais à
l'ombre des jardins et des parcs ; c'est pour
la midinette la joie de remplir de ses rires
un peu plus longtemps le jardin des Tuileries
devenu moins austère avec le retour du prin-
temps L'es amoureux ppurront prendre le
chemin des écoliers
L'heure d'été, qui est la bienvenue dans les
villes n'apporte pas que ces avantages d'ail-
leurs. Les commerçants eux-mêmes y applau-
dissent. L'heure de l'appéritif se prolongera;
ayant pins d'optimisme les gens se résignent
moins, deviennent plus gourmands, dépen-
sent plus.
Ce n'est pas tout. L'heure d'été annonce
plus de travail, moins d'ombre et peut-être
moins d'intempéries au travailleurs du bâti-
ment, et chacun connaît cet adage :
« Quand le bâtiment va, tout va ! r
AU VEL' D'HIV
Emile AERTS, par EX
ARAIGNEES DU SOIR
Le sénateur adoptif
J'emprunte à notre confrère la Croix de
Lozère, par l'intermédiaire de I'OEuvre,
une information que, malgré les apparem
ces, il est impossible de considérer comme
un poisson d'avril. De la part de l'Œuvl'e,
cette innocente plaisanterie ne surpren-
drait encore qu'à moitié, mais comment
soupçonner la Croix' de Lozère ? Jusqu'à
plus ample informé, je tiens donc l'événe-
ment pour exact. Dans ce cas, il yaut la
peine qu'on en parle, que dis-je, il est
absolument inouï que les journaux fran-
çais parlent encore d'autre chose.. Voilà
l'affaire :
« Le tribunal civil de Mende, jugeant pu-
bliquement, etc., etc., homologue l'acte
d'adoption dont s'agit. Dit en conséquence
y avoir lieu à adoption par Gleize, Marie-
Esther-Joséphine, veuve Pagès, de Daudé,
Paulin-Joseph-Marius. »
Jusque-là, rien de plus banal, n'est-ce
pas ? Mais où ça devient piquant, c'est
quand on apprend que le bambin ainsi
adopté n'est autre que M. Paulin Daudé,
sénateur de la Lozère, âgé de soixante-
deux ans. Notre confrère prétend que cette
adoption d'enfants d'un certain âge cons-
titue un procédé couramment employé
dans le meilleur monde pour frustrer le
fisc des droits de succession. Si tel est le
mobile auquel obéit Mme veuve Pagès en
recueillant le jeune Daudé, Paulin-Joseph-
Marius, que cette intention frauduleuse lui
soit pardonnée en faveur du fait. Dans le
pays de Rabelais, de Molière, de Voltaire
et d'Alphonse Allais, cette dame mérite
non seulement toutes les indulgences,
mais tous les honneurs. Je demande qu'on
la décore, qu'on la statufie, qu'on l'exonère
d'impôts, que l'on fête immédiatement et
par anticipation son centenaire, qu'on ap-
pose des plaques de marbre sur sa de-
meure, que l'on donne son nom aux plus
belles voies de nos cités. Il existe, paraît-il,
quelque part, une Académie Française de
l'Humour et des académiciens humoristes;
qu'est-ce que ces messieurs attendent pour
offrir un fauteuil à Mme veuve Pagès, la
dame qui vient d'adopter un sénateur ? Ja-
mais aucun d'eux n'eut une idée aussi
réjouissante, pas même celui qui songea
à fonder l'Académie !
Bernard GERVAISE.
Jacques DARNETAL.
Des informations contradictoires
'nous ont annoncé, il y a peu de temps,
que M. Jacques Darnetal s'appelait
Jacques Bernheim, puis que M. Jac-
ques. Darnetal continuerait à s'appeler'
Jacques Darnetal.
En réalité, ses parents lui- ont donné
un nom, et lui-mêmç tente de s'en
faire un autre par ses écrits.
Jacques Darnetal fut élevé parini1
les chefs-d'œuvre puisqu'il est le fils de
M. Bernheim, dont le nom- s'associe
à l'idée de toutes qes ventes impor-
tantes de tableaux, depuis ces derniers
temps. C'est pourquoi il était particu-
lièrement qualifié pour parler, comme
il le fait, de la peinture, du rôle des
marchands de tableaux, de la hausse
des oeuvres peintes par certains artis-
tes, des collectionneurs, et du snobisme
contemporain.
Mais c'est surtout comme homme
de lettres «qu'il souhaite d'atteindre ia
renommée.
Ce siècle n'avait pas un an quand
Jacques Darnetal est né à Paris. Il
avait quatorze ans lors de la décla-
ration de la guerre et connut l'existence
passionnante de ceux qui rêvaient de
partir, et d'être pour - quelque chose
dans les communiqués.
Pourtant, une fois soldat, il passa
trois mois en prison pour ne pas s'être
trouvé tout à fait du même avis que
ses chefs, sur certaines questions de
discipline.
Depuis, il publia deux romans : Le
Faune Humain, et Patrice, préfacé par
Maurice Rostand. Cette œuvre attei-
gnit quinze éditions, ce qui est bien
honnête pour un début. Elle offre un
mélange de pathétique et de dandysme
où beaucoup de jeunes Hommes i— se-
Ion l'expression d'Henri Duvernois ;
reconnurent leurs inquiétudes.
Après un volume de vers : DissolJ- j
nonces, Jacques Darnetal publia, l'an
dernier, L'Energumène, qui en est à
sa douzième édition, et qui atteste i—
a écrit Pierre Mac Orlan — uir véri-
table tempérament d'écrivain. « Les
idées s— dit Henri Bidou — y boutf*
lonnent' et le sang coule sous ces
phrases. » Ernest Charles en jugea.
le style '« amusant et pittoresque ».
Et Maurice Boissard qui, pourtant, ne
pèche pas par 'excès d'indulgence, s'é-
cria : « C'est merveilleux d'écrire
comme cela ! a
Dans peu de jours, Jacques Darne-
tal va publier, sous le titre : Le Pro-
menoir des Anges, un volume d'essais
où il nous dira ses idées sur la vie,
ramour, les femmes, le ridicule, les
Anglais, les acteurs. Et il prépare,
pour l'an prochain, un roman impor-
tant : L'Extinction des Feux, déve.-
loppement d'une thèse féministe à la-
quelle il apportera la chaleur de son
âme jeune et le prestige de son talent
chaque jour un peu plus mûri.
Voilà un bagage littéraire qui, en
raison de l'âge de l'auteur, ne laisse
pas d'être considérable. Il sied de
louer M. Jacques Darnetal, pour qui
la vie s'offrait facile, de n'avoir pas
voulu être du nombre des jeunes gens
qui jouissent paisiblement — ou
bruyamment —■ de la fortune pater-
neïïôi
Paul REBOUX.
Au Conseil des Ministres
ce matin
M. Herriot a présenté au Président de
la République M., de Monzie, ministre des
Finances. Le Conseil a examiné les prin-
cipes. sur lesquels sera établi le projit
d'ensemble, relatif à l'assainissement d-
nancier, qui doit être soumis aux Cham-
bres au début de la semaine prochaine.
Le code de la navigation fluviale
M. Peytral, ministre des Travaux pu-
blics, a été autorisé à déposer un projet'
de loi constituant le cadeTde la navigation
fluviale. -..
Projets relatifs au trâvail
M. Justin Godart, ministre du Travail,
a soumis à la signature du Président dQ
la République les textes suivants :
1° Un projet de loi relatif au placement
du personnel du spectacle ; 2° un projet
de loi laissant obligatoirement à la charge
des propriétaires d'automobile un dixième
du montant des dommages qu'ils cause-
ront aux personnes et créant un fend de
garantie pour les victimes des accidents
causés par les automobiles ; 3° un projet
de loi 'étendant aux Alsaciens-Lorrains le
bénéfice de la loi du 4 août 1925 concer-
nant les caisses de retraite fondées par
les anciens combattants ; 4° un décret
portant règlement d'administration pu-
blique pour l'application de l'article 18 de
la loi du 26 avril 1924. Ce règlement régit
la titularisation des employés auxiliaires
de l'Etat dans les conditions générales
prévues par l'avant-projet de l'Office na-
tional des Mutilés.
Fethy bey sera lundi à Paris
1
Constantinople, 3 avril. — Fethy bev, lo
nouvel ambassadeur turc à Paris, et Mmo
Fethy bey sont partis hier de Conetantino-
ple et arriveront lundi dans la mâture à
Paris.
Morte à 103 ans -.
III
Clermont-Ferrand, 3 avril. — Mme veuve
Thomas vient de mourir à Biollet à l'âgfr
de. 103 ans, ,
DEUXIÈME ÉDITION
6 pages
Eugène MERLE, Directeur
Quotidien
1925 Troisième année no 547
SAMfOI 4 AVRil
DIRECTION « REDACTION
ADMINISTRATION
et
Paris-Soir-Pubiicité Il
11, Boulevard Montmartre, Paris
Téléphone: GUTENS. 67-S2. 67-83. LOUVRE M 41, 28-03
Adr. télégr.: PAPIS-SOIR-PAIIS - Chèque postal N*60.640
t~ La Bourse
OU:.. la P einlure 1
Il est certain qu'on, ne-doit pas se
laisser aller à vendre de la peinture
eomme on vendrait des pâtes de' lapin
pu des fromages de brie.
Tout est dans la nuance.
Le métier exige un artiste, et non un
artisan. Il y a, du reste, beaucoup plus
de marchands que de vendeurs d'art. Il
v a aussi de nombreux vendeurs de bo-
iliments. Ceux-là sont les plus forts.
Nous ne voulons pas examiner la no-
hIe profession des marchands de ta-
beaux. Elle est fort bien conçue, fort
bien approvisionnée avec nombre de
brebis galeuses. Où n'y en a-t-il pas ?
Nous voulons ici exprimer notre stu-
péfaction et notre admiration devant
certains résultats acquis justement,
certes, mais bien vivement peut-être et
même inconsidérément.
Maurice Utrillo est un artiste appré-
cié. Il y a six mois, ses tableaux se ven-
daient de quinze cents à deux mille
francs, et très péniblement ; an moment
où j'écris, sa peinture vaut de dix à
soixante mille francs.
Hausse funambulesque et prodigieu-
se. Ascension qui tient du miracle, mi-
racle provoqué par quelques marchands
'de tableaux. Fait unique dans les anna-
les de la peinture. Etrangeté, illusion
peut-être, mais cependant illusion ma-
térielle et palpable.
Utrillo a une sensibilité aiguë, un
style âpre et simple, une façon bien à
lui d'exprimer ses sensations. Et puis
c'est le seul peintre qui ait su pein-
dre réellement Montmartre. Ses bons
tableaux sont de beaux tableaux. ; les
autres, et il en est des centaines, sont
de méchantes toiles. Donc son talent
fst hors de cause. Il peut durer. et il
durera certainement, ne sera-it-ce que
par l'intérêt anecdotique qu'évoqueront
plus tard ses peintures.
Le cas est amusant et bien représen-
tatif. -Au reste l'époque est la revanche
des peintres. Finie la légende des crève-
la-faim. Les peintres ne sont plus les
martyrs des marchands.
Les rôles sont presque renversés.
• Informez-vous des prix que demande
ae génial Picasso là son vendeur. Ils sont
colossaux, et Matisse et Derain, et les
autres, tous les autres ! La vie est là,.
plus exigeante et plus perfide. Et puis,
il n'y a plus de limites. Les peintres
montent comme des valeurs, et parfois
omme des mines d'or.
De plus il y a le snobisme. Chaque
particulier qui a de l'argent cherche son
peintre. Non pas le mécène, mais le
spéculateur. Il joue, comme à la Bourse,
'vous dis-je. Il achète, met les toiles -au
grenier et il attend. souvent en vain.
Les goûts sont si bizarres !
Où est le collectionneur d'antan ? Ce-
lui qui, dès qu'on le mettait en pré-
sence d'une belle œuvre d'art, admirait
sans dire un mot, puis cherchait par
tous les moyens (même n'ayant pas les
moyens) de se la procurer. Il venait, re-
venait, s'enthousiasmait et n'avait de
'cesse qu'il ne se fût procuré son ta-
bleau.
Age heureux, lointain et si reculé,,
ftu'on douterait même de son existence.
Mais les faits sont là, même s'ils ne
font pas honneur. *à la nouvelle généra-
tion — ou vision d'après-guerre. Jus-
qu'où cela nous mènera-t-il ? Il importe
peu pour des peintres comme nos
grands aînés (Renoir, Monet, Sisley,
Pissarro, etc.), pour des contemporains
jcpmme Picasso, Matisse, Derain, Bra-
que, Gromaire, Bouche, de Segonzac,
etc., mais pour les autres, pour ceux de
l'inflation. Cas,se-cou. Et non, le prin-
cipal est que chacun achète selon son
goût ; qu'il y ait beaucoup d'acheteurs
et tous de goûts divers. Cela pour con-
tenter le plus de monde possible, dans
la plus grande mesure possible.
Jacques DARNETAL.
En voiture ! j
En voiture 1
Le Wagon
des Fumeurs
est prêt à partir !
Paul Grappe prouve en public
qu'il n est pas une femme
Ceci lui vaut d'être inculpé d'outrages
à la pudeur
On n'a pas oublié les extraordinaires aven-
tures de Paul Grappe, qui, déserteur pendant
la guerre, vivait tranquillement à Paris, où
il s'affublait de vêtements féminins, qui lui
seyaient à merveille.
Grappe, dit « Suzanne la Garçonne », n a
pas renoncé à son costume d'emprunt, et il
se trouvait, hier, dans cet acoutrement au
comptoir d'un bar de la rue de Saussure,
quand il eut, une discussion avec d'autres
consommateurs.
A bout d'arguments, et pour prouver qu'il
n'était pas ce qu'il paraissait être, il releva
ses jupes, découvrant, ainsi une partie de son
individu, qui, indubitablement, n'était en rien
féminine.
Malheureusement pour :l/Ii, ceci n'eut pas le
don de olaire à ceux qui l'entouraient, et
peu après Grappe se trouvait devant le com-
missaire de police du quartier, M. Jannette,
qui l'a inculpé d'outrages publics à la pudeur
et l'a envoyé au Dépôt.
LE DÉCLIN DU FASCISME
Mussolini
en échec
au Sénat italien
Le ministre de la Guerre démissionne
La Haute Armée contre le dictateur
Le gouvernement fasciste — quelques
précautions qu'on emploie pour atténuer
la nouvelle — vient de subir un grave
échec devant le Sénat italien.
Cette assemblée était saisi!e, depuis plu-
sieurs mois, d'un projet de réorganisation
militaire élaboré par le ministre de la
guerre, le général di! Giorgio. Or ce pro-
jet, dès la première heure, avait soulevé
de très vives résistances. A la Commis-
sion; la quasi unanimité des membres l'a-
vaient rejeté, et c'est en ce sens qu'avait
conclu le rapporteur, le général Giardiho,
ancien ministre de la Guerre.
Le débat devait s'ouvrir en séance au
Le maréchal Cadorna
début de février. Il fut renvoyé par la
maladie du président du Conseil. Des ce
moment, on envisageait on une crise to-
tale ou une crise partielle du cabinet. La
haute armée est en grosse majorité hostile
au régime fasciste parce que celui-ci a
maintenu la milice nationale pour son
usage personnel. Le Sénat lui-même dis-
simule mal son opposition au système dic-
tatorial et l'on y trouve des adversaires
résolus du duce, tel le comte Sforza.
La discussion de la loi militaire a com-
mencé lundil au Sénat. Le projet n'a guère
trouvé de défenseurs. Les maréchaux Ca-
dorna et Diaz l'ont percé de leurs flèches.
Le général di Giorgio fit annoncer qu'en
cas d'échec de son texte, il se retirerait.
Or, Mussolini, après tyvoir prononcé un
discours où il brandiisMit la menace de
guerre, a aœepté le renvoi à la commis-
sion. C'est l'aveu de la défaite et la Tribu-
na annonce que le général di Giorgio s'en
va.
Ajoutons que cet échec caractéristique
intervient à la veille du jour où la Com-
mission d'instruction de la Haute-Cour va
statuer sur le cas du général de Bono,
ancien directeur de la Sûreté générale, ce
cas étant intimement lié à l'affaire Mat-
teotti.
Si cette affaire elle-même est tout en-
tière évoquée devant la Haute-Cour, ce
sera le procès, du régime fasciste qui sera
fait publiquement. — P. L.
Lire en 58 page :
LE CINEMA
Nouveau tournant
L
'opposition a connu, hier, des heures
délicieuses. Des rumeurs sinistres
couraient. Le gouvernement, affirmait-
on, était décidé à recourir à l'inflation
et, du coup, c'était le trouble dans la
majorité. Cette fois, on les tenait. Puis
voici qu'après les explications très
nettes du .président du Conseil, on ap-
prend tout à coup la démission aussi su-
bite qu'inexplicable de M. Clémentel.
Et nos opposants, joyeusement, de ven-
dre la peau de M. Herriot.
Mais qui fera le total des fausses joies
de l'opposition ?
M. Clémentel s'en va. Bien, la poli-
tique du Cartel continue.
M. Clémentel s'en va. Bon. M. de
Monzie le remplace.
M. de Monzie apparaît comme l'hom-
me de la situation. On sait combien cet
esprit aimable et curieux se montre re-
belle à tout sectarisme. Longtemps, il
proclama son dégoût de l'anticléricalis-
me classique et s'avéra l'un des cham-
pions de la reprise des relations avec le
Saint-Siège. Depuis, de trop bruyantes
manifestations ont dessillé bien des yeux
et la fougueuse levée de crosses qui pro-
voqua, dans le pays, une effervescence
non calmée, apparut à tous comme un
danger public. M. de Monzie ne peut
sous-estimer ce péril quel que soit, par
ailleurs, son désir de libéralisme.
C'est en complet accord avec le Car-
tel des Gauches, sur tous les problèmes
essentiels, que M. de Monzie accepte le
portefeuille tombé de mains fatiguées.
Sa connaissance parfaite des questions
économiques, l'aisance avec laquelle il
débrouille les plus ardus des imbroglios
financiers, sa haute compétence et sa
profonde originalité feront de lui un
auxiliaire précieux du gouvernement.
On peut prévoir qu'en présence de ce
tirailleur robuste doublé d'un fin let-
ta'é l'opposition va se sentir singulière-
ment embarrassée.
Ainsi tout est bien qui ne finit pas
trop mal. Force sera à la
réaction d'attendre une occa-
sion plus favorable.
La séance continue..
UNE CRISE VITE DÉNOUÉE
ïiUe Monzie remplace
M. Clémentel aux Finances
Le décret de nomination paraîtra
J
demain au Il Journal Officiel"
* Ce malin, à 9 heures, le Président
de la République a signé un décret
nommant M. de Monzie, sénateur du
Lot, en remplacement de M. Clémentel
démissionnaire.
* C'est vers une heure du matin que
M. Herriot a reçu la. lettre de démission
de son collaborateur. L'absence de MA
Clémentel à la réunion des groupes de
gauche qui se tenait au quai d'Orsay la
laissait, du reste, pressentir.
* Un Conseil de cabinet se tint im-
médiatement. M. de Monzie accepta
sous la seule réserve qu.e, en ce qui con-
cerne la question du Vatican, le Gou-
vernement accepterait sa proposition
transactionnelle (extension des 'po*-n
voirs du « chargé d'affaires »).
* Le différend qui a abouti à la dé-
mission de M. Clémentel peut se résu-
mer ainsi :
Il avait été entendu au 'dernier Con-
seil des ministres qu'aucune déclara-
tion publique relative aux projets sur la
Trésorerie ne serait faite avant une nou-
velle réunion des ministres qui n'a eu
lieu que ce matin. Ce délai était d'au-
tant plus indispensable que M. Clémen-
tel se montrait favorable à l'inflation
tandis que la majorité de ses collègues
penchait pour un tout autre système.
+ La démarche du groupe socialiste
auprès de M. Herriot, hier matin, était
précisément ba;ée sur le fait qu'un
journal du matin avait,. annoncé, par
avance, l'intervention de M. Clémentel
au Sénat. Lorsque celle-ci se produisit.,
le président du Conseil ne put faire au-
trement que de se rendre rapidement
au Luxembourg pour remettre les cho-
ses au point.
M. de Monzie
- * Ces événements ont créé, bien en-
tendu, une atmosphère fiévreuse dans
les couloirs parlementaires. Deux inter-
pellations sont déposées à la Chambre
et le débat aura lieu très probablement
dès ce soir. De même, la séance au Sé-
nat ne se terminera pas sans que les
incidents de cette crise réduite-aient été
évoqués.
+ Il semble bien, du reste, en tout
état de cause, que le véritable débat ne
se produira que lorsque les projets fi-
nanciers, annoncés par le gouverne-
ment, auront été déposés, ce qui sera
fait sans doute dès les premiers jours
de la semaine prochaine.
1 1 Un débat à la Chambre
sur la démission de M. Clémentel
Une interpellation sera également déposée
sans doute au Sénat
Les adversaires du gouvernement qui,
hier soir, exultaient et ricanaient, ont été
un peu surpris et décontenancés par la
rapidité avec laquelle s'est terminée ce
qu'ils appelaient déjà « la crise »..
Au Sénat #
Ils n'ont pourtant pas perdu tout espoir.
Au Sénat, ainsi qu'on le verra plus loin,
la discussion du budget a été arrêtée ce
matin par une intervention de M. Milliès-
Lacroix, qui a provoqué les yives protes-
tations des Gauches. Il s'agissait surtout
de permettre aux conspirateurs qui s'agi-
tent depuis plusieurs jours déjà de tenir
leurs conciliabules et d'ourdir leurs intri-
gues. Il est infiniment probable qu'au dé-
but de la séance de cet après-midi,, une
demande d'interpellation, de M. Henry
Chéron ou de quelque autre, surgira, qui
permettra à l'opposition de tenter une
manœuvre de grand style.
Celle-ci n'a, du reste, que peu de chance
d'aboutir. Le Sénat voudra évidemment
attendre, pour se prononcer, que les nou-
veaux projets financiers annoncés aient
été déposés..
A la Chambre
A la Chambre aussi, la séance de ce
matiin a été de pure forme ou presque,
mails pour des raisons auxquelles la stra-
tégie parlementaire est étrangère. Les dé-
putés, non prévenus de la mise à l'ordre
du jour du projet survies loyers, avaient
simplement o,mis de se déranger, y com-
pris le rapporteur et le président de la
commission.
Deux interpellations ont été déjà dépo-
s.ées : par MM. Marcel Héraud, député de
Paris, et Nicolle, député du Nord. Toutes
deux visent la démission de M. Clémen-
tel et « les bruits qui courent d'un projet
de prélèvement sur le capital ».
Nous croyons savoir que M. Herriot de-
mandera la discussion immédiate de ces
deux interpellations. Le débat aura donc
lieu dès ce soir.
( Voir la suite en troisième page)
La grève des étudiants n'est pas générale
Les protestations sont vives en province et à Paris
Un meeting cet après-midi
Pittoresque, ce matin, le boul' Mi!ch' dont
les trottoirs sont encombrés d'étudilants
coilffés de bérets aux dilfférentes couleurs
des Facultés. D'autres ont arboré à leurs
chapeaux l'ordre de grève et cela leur don-
ne l'allure inattendue de distributeurs de
prospectus.
Devant les Facultés, on discute ferme
et les avis sont partagés. Il y a des étu-
diants quii demandent la liberté du tra-
vail. Sur un mode paisible, des étudiants
échangent, avec une grande politesse, leurs
opilnions. On doit tenir compte de toute
chose, que sii le mouvement déchaîné con-
tre le cours de M. Scelle fut, un moment,
fort sérieux, on put constater, dès hier,
et aujourd'hui plus encore, une fissure qui
s'agrandit.
Voici, d'ailleurs, à ce sujet, une protes-
tation motivée, venant après celles que
nous avons insérée hier :
La Ligue d'Action Universitaire républi-
caine et socialiste, ligue. politique comme son
nom l'indique, et qui groupe, au Quartier La-
tin, un fort noyau d'étudiants vraiment répu-
blicains, proteste contre les démarches et les
communiqués de l'A. G. des étudiants.
Elle s'étonne de voir l'A. G. invoquée, pour
justifier son intervention, le caractère corpo-
ratif des récentes manifestations au Quartier
Latin. Après les bagarres sanglantes de sa-
medi dont toute la responsabilité incombe
aux fascistes décerveleurs de l'Action Fran-
çaise, alors que. seuls, les étudiants réac-
tionnaires contestent la régularité de la 'no-
mination de M. Georges Scelle qui n'est qu'un
préteste à la violence, elle affirme que rA.G.
ne peut céder qu'à un besoin d'équivoque en
invoquant de prétendais intérêts corporatifs
dans un différend incontestablement poli-
tique.
Elle déplore que l'A'. G. n'ait pas cru de-
voir continuer à s'abstenir ainsi qu'elle avait,
commence par le faire. Elle ne peut s'empê-
cher de remarquer que le nouveau président
de l'A. G., M. Gattino, est inscrit à Y Action
Française-. Elle affirme énergiquement son
attachement aux prérogatives et à l'indépen-
dance universitaires, mais elle tient à dire
avec la même énergie que les camelots du roi,
quand ils assurent être les seuls continuateur
de la tradition, se sont mis en dehors des
habitudes studiantines.
En conséquence, la Ligue demande à ses
membres de ne pas se rallier à la grève dé-
clarée par l'A. G. et à suivre les cours com-.
me d'habitude et dans le plus grand nombre
possible.
Pour le Bureau de presse de la Ligue :
Pierre Mendès-France
Aux Facultés
Devant les Facultés, à la Sorbonne
principalement, dont les portes sont gar-
dées par les appariteurs des Facultés, il
faut montrer sa carte d'étudiant pour en-
.trer. Il est évident que la grève a fait dé-
serter les cours, mais aussi la proximité
des vacances.
Bien des étudiants, jeunes, pro-
fitent de ces jours de repos inattendu. Ce
quii n'empêche d'ailleurs pas les laborieux
de travai!ller aux laboratoires de la Fa-
culté des Sciences ou de suivre les cours
de la Faculté des Lettres. Les étudiants
étrangers sont assidus et cela se conçoit
aisément.
Au Comité de grève
Voici les chiffres des grévistes donnés
ce matin par l'A. G. E. P. :
Hautes Etudes Commerciales, 100 0/0 ;
Bréguet, 95 0/0 ; Violet. 100 0/0 ; Sudia,
100 0/0 > Travaux publics, 100 0/0 •;
Chastier, 90 0/0 ; Sorbonne (Lettres)
100 0/0 ; P. C. N., 90 0/0 ; Pharmacie
100 0/0 ; Médecine, 100 0/0.
(Voir la suite en troisième page)
En 2a page : LES BONNES FEUILLES
L'initiation de Reine Dermine
par "LES TROIS"
TROIS SOUS DE MOINS
Le prix du pain
serait bientôt
ramené à 1 fr. 50
Le 7 avril il sera à 1 h. 60
et vers le 14 à 1 fr. 55
L'automatique commission consultative
du prix du pain a retourné son appareil.
Ce n'est plus un sou de plus qu'elle nous
apporte chaque semaine, mais un sou de
moins.
C'est la baisse.
Cette commission s'est réunie ce matin
à l'Hôtel de Ville pour enregistrer le cours
des farines, lesquelles sont enfin descen-
dues de 171 francs à 163.
On examine donc une nouvel baisse du
prix du pain.
Il est vrai que la première diminution
de 0 fr. 05 ne doit être effective que le 7
avrill. Le pain sera lors ramené à 1 fr. 60.
Si l'on tient compte du prix des farines
constaté ce matin, ? Mut prévoir, une nou-
velle baisse d'un sou pour le 14 Avril.
Le préfet de la Seiné n'en a pas encore
signé l'arrêté. Il ne lie fera qu'après le 7.
Enfin, et c'est peut-être la bonne série
qui commence,"si la baisse des blés amé-
ricains continue on peut espérer que le
kilo de pain sera à la fin du mois ramené
à 1 fr. 50.
Avec la belle saison,
voici venir l'heure d'été
Demain, à minuit, nous retarderons nos
pendules et nos réveils d'une heure. Ceux qui
ne bénéficient pas du repos dominical, sa-
chant qu'ils quitteront bureaux et ateliers
avant la nuit, s'en consoleront.
Une heure de jour supplémentaire, une heu-
re de clarté avant le dîner et le sommeil,
c'est pour l'ouvrier des villes la faculté de
prendre avec aise un peu de repos frais à
l'ombre des jardins et des parcs ; c'est pour
la midinette la joie de remplir de ses rires
un peu plus longtemps le jardin des Tuileries
devenu moins austère avec le retour du prin-
temps L'es amoureux ppurront prendre le
chemin des écoliers
L'heure d'été, qui est la bienvenue dans les
villes n'apporte pas que ces avantages d'ail-
leurs. Les commerçants eux-mêmes y applau-
dissent. L'heure de l'appéritif se prolongera;
ayant pins d'optimisme les gens se résignent
moins, deviennent plus gourmands, dépen-
sent plus.
Ce n'est pas tout. L'heure d'été annonce
plus de travail, moins d'ombre et peut-être
moins d'intempéries au travailleurs du bâti-
ment, et chacun connaît cet adage :
« Quand le bâtiment va, tout va ! r
AU VEL' D'HIV
Emile AERTS, par EX
ARAIGNEES DU SOIR
Le sénateur adoptif
J'emprunte à notre confrère la Croix de
Lozère, par l'intermédiaire de I'OEuvre,
une information que, malgré les apparem
ces, il est impossible de considérer comme
un poisson d'avril. De la part de l'Œuvl'e,
cette innocente plaisanterie ne surpren-
drait encore qu'à moitié, mais comment
soupçonner la Croix' de Lozère ? Jusqu'à
plus ample informé, je tiens donc l'événe-
ment pour exact. Dans ce cas, il yaut la
peine qu'on en parle, que dis-je, il est
absolument inouï que les journaux fran-
çais parlent encore d'autre chose.. Voilà
l'affaire :
« Le tribunal civil de Mende, jugeant pu-
bliquement, etc., etc., homologue l'acte
d'adoption dont s'agit. Dit en conséquence
y avoir lieu à adoption par Gleize, Marie-
Esther-Joséphine, veuve Pagès, de Daudé,
Paulin-Joseph-Marius. »
Jusque-là, rien de plus banal, n'est-ce
pas ? Mais où ça devient piquant, c'est
quand on apprend que le bambin ainsi
adopté n'est autre que M. Paulin Daudé,
sénateur de la Lozère, âgé de soixante-
deux ans. Notre confrère prétend que cette
adoption d'enfants d'un certain âge cons-
titue un procédé couramment employé
dans le meilleur monde pour frustrer le
fisc des droits de succession. Si tel est le
mobile auquel obéit Mme veuve Pagès en
recueillant le jeune Daudé, Paulin-Joseph-
Marius, que cette intention frauduleuse lui
soit pardonnée en faveur du fait. Dans le
pays de Rabelais, de Molière, de Voltaire
et d'Alphonse Allais, cette dame mérite
non seulement toutes les indulgences,
mais tous les honneurs. Je demande qu'on
la décore, qu'on la statufie, qu'on l'exonère
d'impôts, que l'on fête immédiatement et
par anticipation son centenaire, qu'on ap-
pose des plaques de marbre sur sa de-
meure, que l'on donne son nom aux plus
belles voies de nos cités. Il existe, paraît-il,
quelque part, une Académie Française de
l'Humour et des académiciens humoristes;
qu'est-ce que ces messieurs attendent pour
offrir un fauteuil à Mme veuve Pagès, la
dame qui vient d'adopter un sénateur ? Ja-
mais aucun d'eux n'eut une idée aussi
réjouissante, pas même celui qui songea
à fonder l'Académie !
Bernard GERVAISE.
Jacques DARNETAL.
Des informations contradictoires
'nous ont annoncé, il y a peu de temps,
que M. Jacques Darnetal s'appelait
Jacques Bernheim, puis que M. Jac-
ques. Darnetal continuerait à s'appeler'
Jacques Darnetal.
En réalité, ses parents lui- ont donné
un nom, et lui-mêmç tente de s'en
faire un autre par ses écrits.
Jacques Darnetal fut élevé parini1
les chefs-d'œuvre puisqu'il est le fils de
M. Bernheim, dont le nom- s'associe
à l'idée de toutes qes ventes impor-
tantes de tableaux, depuis ces derniers
temps. C'est pourquoi il était particu-
lièrement qualifié pour parler, comme
il le fait, de la peinture, du rôle des
marchands de tableaux, de la hausse
des oeuvres peintes par certains artis-
tes, des collectionneurs, et du snobisme
contemporain.
Mais c'est surtout comme homme
de lettres «qu'il souhaite d'atteindre ia
renommée.
Ce siècle n'avait pas un an quand
Jacques Darnetal est né à Paris. Il
avait quatorze ans lors de la décla-
ration de la guerre et connut l'existence
passionnante de ceux qui rêvaient de
partir, et d'être pour - quelque chose
dans les communiqués.
Pourtant, une fois soldat, il passa
trois mois en prison pour ne pas s'être
trouvé tout à fait du même avis que
ses chefs, sur certaines questions de
discipline.
Depuis, il publia deux romans : Le
Faune Humain, et Patrice, préfacé par
Maurice Rostand. Cette œuvre attei-
gnit quinze éditions, ce qui est bien
honnête pour un début. Elle offre un
mélange de pathétique et de dandysme
où beaucoup de jeunes Hommes i— se-
Ion l'expression d'Henri Duvernois ;
reconnurent leurs inquiétudes.
Après un volume de vers : DissolJ- j
nonces, Jacques Darnetal publia, l'an
dernier, L'Energumène, qui en est à
sa douzième édition, et qui atteste i—
a écrit Pierre Mac Orlan — uir véri-
table tempérament d'écrivain. « Les
idées s— dit Henri Bidou — y boutf*
lonnent' et le sang coule sous ces
phrases. » Ernest Charles en jugea.
le style '« amusant et pittoresque ».
Et Maurice Boissard qui, pourtant, ne
pèche pas par 'excès d'indulgence, s'é-
cria : « C'est merveilleux d'écrire
comme cela ! a
Dans peu de jours, Jacques Darne-
tal va publier, sous le titre : Le Pro-
menoir des Anges, un volume d'essais
où il nous dira ses idées sur la vie,
ramour, les femmes, le ridicule, les
Anglais, les acteurs. Et il prépare,
pour l'an prochain, un roman impor-
tant : L'Extinction des Feux, déve.-
loppement d'une thèse féministe à la-
quelle il apportera la chaleur de son
âme jeune et le prestige de son talent
chaque jour un peu plus mûri.
Voilà un bagage littéraire qui, en
raison de l'âge de l'auteur, ne laisse
pas d'être considérable. Il sied de
louer M. Jacques Darnetal, pour qui
la vie s'offrait facile, de n'avoir pas
voulu être du nombre des jeunes gens
qui jouissent paisiblement — ou
bruyamment —■ de la fortune pater-
neïïôi
Paul REBOUX.
Au Conseil des Ministres
ce matin
M. Herriot a présenté au Président de
la République M., de Monzie, ministre des
Finances. Le Conseil a examiné les prin-
cipes. sur lesquels sera établi le projit
d'ensemble, relatif à l'assainissement d-
nancier, qui doit être soumis aux Cham-
bres au début de la semaine prochaine.
Le code de la navigation fluviale
M. Peytral, ministre des Travaux pu-
blics, a été autorisé à déposer un projet'
de loi constituant le cadeTde la navigation
fluviale. -..
Projets relatifs au trâvail
M. Justin Godart, ministre du Travail,
a soumis à la signature du Président dQ
la République les textes suivants :
1° Un projet de loi relatif au placement
du personnel du spectacle ; 2° un projet
de loi laissant obligatoirement à la charge
des propriétaires d'automobile un dixième
du montant des dommages qu'ils cause-
ront aux personnes et créant un fend de
garantie pour les victimes des accidents
causés par les automobiles ; 3° un projet
de loi 'étendant aux Alsaciens-Lorrains le
bénéfice de la loi du 4 août 1925 concer-
nant les caisses de retraite fondées par
les anciens combattants ; 4° un décret
portant règlement d'administration pu-
blique pour l'application de l'article 18 de
la loi du 26 avril 1924. Ce règlement régit
la titularisation des employés auxiliaires
de l'Etat dans les conditions générales
prévues par l'avant-projet de l'Office na-
tional des Mutilés.
Fethy bey sera lundi à Paris
1
Constantinople, 3 avril. — Fethy bev, lo
nouvel ambassadeur turc à Paris, et Mmo
Fethy bey sont partis hier de Conetantino-
ple et arriveront lundi dans la mâture à
Paris.
Morte à 103 ans -.
III
Clermont-Ferrand, 3 avril. — Mme veuve
Thomas vient de mourir à Biollet à l'âgfr
de. 103 ans, ,
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