Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1928-08-26
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 57453 Nombre total de vues : 57453
Description : 26 août 1928 26 août 1928
Description : 1928/08/26 (Numéro 239). 1928/08/26 (Numéro 239).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k763515g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
ACTION FRANÇAISE . 26 AOUT 1928
atteinte d'aucune 6orte, !e dépôt de la foi et des
mœurs — et autre-chose prescrire le'mol, même
sub specie ■ boni, car un tel commandement ne
peut se faire sans atteindre directement la mor&le.
C'est pourquoi, pour des catholiqtfe3, porter contre
le Pape l'accusation de les induire & un crime,'
fut-ce % pour des motifs religieux » et surtout
s'il s'agit d'un acte pontifical ayant une valeur
universelle, c'est méconnaître, plus ou moins con
sciemment, le caractère^ divin du magistère de
l'Eglise, infaillible quant à la foi et sus mœurs.
C 'est oublier l'assistance ordinaire du Saint-Esprit
dans la conduite de l'Eglise.
Voilà une théorie entièrement nouvelle,
soyons-nous, dgns la doctrine de l'Eglise;
nous ne l'avions pas trouvée dans les actes
du Concile du Vatican. Le décret ponti
fical interdisant la lecture de l'Action
française et l'adhésion à notre Ligue ne
peut être dit avoir une « valeur univer
selle » qu'en ce sens qu'il oblige, en prin
cipe, tous les catholiques, mais c'est sur
Tirs cas particulier qu'il se prononce : le
danger que présenteraient nos doctrines ;
il commande des actions déterminées :
"•pour les fidèles, l'éloignement de notre
- journal et de nos organisations, pour nous,
le départ de Maurras et de Daudet. Cela
n'a rien de commun avec les définitions de
la foi et de la morale qui expriment les
vérités absolues et universelles auxquelles
est réservée l'infaillibilité, C'est ce qu'on
appelle en droit un jugement d'espèce, ce
m'est pas la Loi. C'est une mesure discipli
naire. Le Pape est-il faillible sur l'appré-
eiation des faits et des personnes 1
On l'avait çru jusqu'à présent. IML Ma-
quart nous domaine, il cesse d'être faillible à une
certains, limite. Et cependant l'histoire
présente de nombreux cas où les Papes se
sont trompés dans l'ordre pratique ; leurs
erreurs, qu'ils l'aient voulu ou non, ont
porté atteinte à la morale. C'est un men-
' songe qu'ils commandaient à Galilée e®
lui imposant de dire que la terre ne tourne
pas, A eamse de leur? erreurs, il y a eu de
graves péchés commis ; il y a eu des guer-
tç $ injustes ©t dy sang innocent versé.
Tout cela 9 pu se produire en dépit de
« l'assistance ordinaire du Saint-Esprit ».
Quand M. Maquart transporte à cette as
sistance ordinaire le privilège réservé â
ffssistapce extraordinaire du Saint-Esprit,
quand il étend aussi audacieusement le
domaine de l'infaillibilité, nous laissons
sus; théologiens le soin de décider qui est
hérétique de lui ou de nous.
A une fantaisie de ce genre s'apparen
tent d'autres « thèses saugrenues » que
nous avons vu foisonner, hélas ! ehez le»
commentateurs . et apologistes de notre
condamnation ; celle, par exemple, qui
« été soutenue en chaire dans une paroisse
de la banlieue de Paris et d'après laquelle
il y aurait, chez le Pape, présence réelle
de Jésus-Christ au même titre. que dans
l 'eucharistie ! (1) Cela s'accorde avec un
langage nouveau décernant au Pape le ti
tre de vice-Dieu et la « dévotion > réser
vée jusqu'alors à Dieu lui-même et à ses
saints. Mais de tels abus n'étaient-ils pas
la conséquence de la conception qui, en re
mettant aux mains çlu Pape tous les pou
voirs, le temporel avec le spirituel, en
' proclamant ces pouvoirs « pratiquement
illimités », le "faisait sortir,entièrement des
conditions humaines ,et lui donnait à peu
prés, les attributs de la divinité? Nous
avons vu qu'on allait jusqu'à lui accorder
W pouvoir qui n'est pas en Dieu lui-mê
me, celui de faire et défaire à son gré la
jcénté, ,
- . < . r * ■ ■
La dernière « révélation des cœurs »,
H- l'abbé Maquart la trouve dans les inter
prétations politiques que >oous avons don
nées de la sentence pontificale. On nous
contestait le droit de l'interpréter politi
quement parce que le Pape avait affirmé
que cette sentence, était purement reli
gieuse. Mais, d'une part, la matière reli
gieuse alléguée s'est démontrée introuva
ble;-de l'autre, les conséquences de cette
sentence étaient ■effectives çt très graves
dans l'ordre politique. Il était évident, ain-
- ji que le déclarait notre Non possumus,
que « le Saint-Siège atteignait un but po
litique en faisant appel au moyen reli
gieux »,
'."Nous disions que, par-là, -nous n'enten-
dioas pas juger les « intentions » du Sou
verain Pontife (2). Le Pape, affirmant que
ses, motifs étaient religieux/ nous ne met-
ïioBS pas en doute sa parole : nous cons
tations seulement,' avec l'inexactitude ma
térielle de ses motifs, la réalité des effets
politiques produits. Ces effets politiques,
nous avions le droit d'en faire l'inventaire
et d'y reconnaître une ligne générale où il
nous était permis de lire, non les inten
tions, non la pensée du Saint-Siè^e, mais,
a coup sûr, son action.
• Cette action, qui affecte les intérêts de
motre nation, et ses répercussions voulues
.o'tt non sur les événements du monde, c'est
ce qui constitue la « politique » du Saint-
Siège. Cette politique, «ivo'ns-nous le droit
de la définir ? Avons-mous le droit de la
jugeT? Cela n'est pas douteux, du fait
meme que c'est une politique. Nous avons
le droit de la définir et de la ju^er autre
ment que le Pape ne le fait lui-meme et de
ne pas nous en tenir là-dessus à ses affir
mations ; non que nous voulions- douter
de sa bonne foi, mais parce que nous pou
vons voir mieux que lui les incidences de
son action sur nos intérêts. Cette politique,
nous avons le droit de la combattre. L,ors-
on ! peut nous répondre que c'est « de la
démence », « du mensonge » ou « de
l'injure » : ces gros mots ne sont que de
la polémique dont il nous est permis de
i&e pas tenir compte. On a parfaitement le
drçit de nous montrer, si on le peut, que
Ja politique du Saint-Siège n'est pas démo
crate ou germanophile, mais non celui de
nous inviter à nous taire arn nom du pou
voir spirituel.
M. 1 abbé Maquart présente* du discours
prononcé à l'Elysée par Mgr Ma$ione, le
1" janvier 1927, une défense qu'il faut
faire admirer :
■ Acte politique, disait-on, ce discours est l'ap
probation d'une politique sntifrançaise (politique
de Tboirjr et de Locarno) qui «conduit à 3a guerre
tout droit ». Nul ne : dut être plus étonné que Mgr
Maglione du sens donné à «es paroles. Le nonce
de « Celui qui n'a jamais cessé d'appeler, avec la
tendresse d'un père et au nom du prince de la
paix, le désarmement des esprits», pour avoir ex
primé 3a sympathie et la satisfaction avec laquelle
le corps diplomatique suit «les efforts accomplis
par la France pour la pacification des peuples»,
se voit accusé de favoriser une politique proalle
mande, désastreuse pour notre pays. Comment des
hommes, qui font si grand grief au Pape de vou
loir, à ce qu'ils prétendent, nous commander sur
le terrain purement politique, ne discerneat-ils pas
qu'un nonce du Pape, s'il doit se rejouir de tout
ce- qui tend à désarmer les esprits n'a pas, sous
peine de tomber dans la confusion du domaine po
litique avec le domaine religieux, à juger à notre
point de vue national des actes de notre gouver
nement. Louanges ou blâmes ne lui sont permis
que du seul point de vue catholique qu'il repre-
(1) Cette thèse avait déjà été soutenue, un peu
avant ls guerre, par m prêtre. d'un diocèse de
TO.isst et avait été l'objet d'un déîaveu éner-
giqt» de l'Ordinaire.
(2; C?t4 à notre égard qu'un tel abus a été
coma. Lorsque le cardinal Andrieu écrit, dans
son ré. v'sitoire du 25 août 1926, que les catho
liques t . , F. eoat « catholiques par calcul et non
par con iyion j>, il s'arroge ds façon particuliè
rement oJ'cuse le droit de sonder 1«6 reins et les
contrat quï n'appartient qu'à Dieu.
sente. A Thoiry et à Locarno, le ministre de la
France a affirmé travailler pour la paix, le repré
sentant du Pape n'a qu'à s'en réjouir. Il nous
laisse — et il le doit — à nous, Français, le souci
d'apprécié si les moyens employés par nos (repré
sentants méritent, du point de vue politique fran
çais f l'approbation ou l'improbation.
Et voilà I Le Nonce du Pape aurait
simplement approuvé l'affirmation de M.
Briand qu'il travailait pour la paix, sans
se permettre d'apprécier si les moyens
choisis étaient bons ou mauvais; Mais les
communistes « affirment » qu'eux aussi
travaillent pour la paix ; les Allemands
ne rêvent que la peuç germanica ; quant
à l'Action française, elle dit préconiser
les seuls vrais moyens pour obtetnir la
paix réelle. Pourquoi ne se contente-t-on
pas de nos 'affirmations et ne sommes-nous
pas bénits, nous aussi, au lieu d'être ré
prouvés ?
Ce n'est pas seulement des déclarations
pacifiques abstraites et platoniques que
Mgr Maglione a approuvées, c'est un mi
nistre et sa politique, laquelle comprend
un ensemble de moyens et d'actes; ce n'est
pas l'Açtion française,- rappelons-le, c'est
le Temps, suivi d'ailleurs par toute la
presse, qui, le premier, a souligné le carac
tère extraordinaire de cette intervention
d'un diplomate dans un domaine où le
jugement n'appartient qu'aux Français. M.
Maquart se moque de ses lecteurs en
essayant de nier que le nonce ait, ce jour-
làj marqué la préférence du Saint-Siège
pour la politique de Locarno et de Thoiry
que les bons Français jugent désastreuse
pour leur pays. Et, comme aucune loi de
l'Eglise n'ordonne de fermer les yeux de
vant les faits publics, ces bous Français»
fussent-ils catholiques, avaient le droit de
remarquer qu'au même moment le nonce,
à Berlin, Mgr Pacelli, s'employait à assu
rer le concours du Centre catholique à
un ministère nationaliste allemand.
^ # $c
On se veut pas que nos yeux soient
ouverts ; ou ne veui pas que cotre esprit
fonctionne. Nous ne devons rien induire
des préférences marquées pendant la
guerre par le cardinal Gasparji à la cause
des Empires centraux ni de l'étrange fa
veur dont put jofuir un espion comme Mgr
von Gerlach. Kien non plus de la Lettre
sur l'occupation de la Ruhr qui signala le
début du pontificat de Pie XI, et où notre
prise de gage était qualifiée « d'odieuse »,
JRifrû, aujourd'hui, de la dernière, cote offi
cieuse parue à l'Osservatore Honuuio où,
à propos du pacte Kellogg, il est parlé de
« l'injustice » des traités de paix. Nous
ne devons tirer aucune, conclusion du fait
que le Saint-Siège, si sévère à l'égard de
l'Action française, s'abstient obstinément
de toute intervention contre les autono
mistes alsaciens, bien qu'ils s'allient pu
bliquement aux communistes, bien qu'ils
soient en lutte, ouverte à la fois contre leur
évolue et contre le pouvoir établi (est-ce
moins coupable parce que ce pouvoir éta
bli est ici la France et non plus seulement
la République ?)
Condamnés pour leur collaboration
avec des incroyants qui défendent J'Egii-
se, les catholiques d'A, F. no doivent pas
s'étonner de la bénédiction envoyée au
congrès de Bierville, où d'autres catho
liques, des prêtres, des évêques fraterni
saient, dans les doctrines du pacifisme in
ternational, avec de hauts dignitaires de
la franc-maçonnerie et des hommes com
me M- Ferdinand Buisson, dont toute la
carrière a été consacrée à arracher le ca
tholicisme de l'âme des enfants ide France.
Ils doivent trouver naturel que le candi
dat démocrate à l'élection présidentielle
des Etats-Unis, soutenu par le Saint-Siège,
formule un Credo qui ne reconnaît à
l'Eglise « aucun pouvoir d'intervenir »
dans les choses de la : politique, alors
qu'eux-mêmes, catholiques d'A. F., qui
n'ont jamais nié le pouvoir indirect, sont
frappes pour ne pas admettre qu'il ab
sorbe toute la politique.
Nous devons juger sans importance les
hautes approbations ecclésiastiques don
nées â l'œuvre de trahison de I abbé De-
mulier. Approbations données « par sur
prise », dit &L Maquart, et qui ont été sui
vies d'un désaveu. Rien n'est plus faux :
les encouragements du Saint-Siège ont été
envoyés au contraire par le cardinal Gas
pard au directeur de la Correspondance
catholique franco-allemande pour répon
dre au blâme 'infligé, un mois auparavant,
à ce prêtre par l'Ordinaire de Lille et
pour én annuler l'effet. Quand le cardinal
Dubois faisait adresser à l'abbé Demulier
la lettre d'approbation du 6 Juin 1927, il
ne peut nier" qu'il connaissait ce prêtre
et sa campagne depuis plusieurs années.
Pour le désaveu, il me s'est produit qu'en
octobre 1?27, quand le scandale révélé
par l'Action française fut devenu intolé
rable. Encore ce 'désaveu ctait-il formulé
en termes pitoyables !
A
Quant à l'action du Saint-Siège sur no
tre politique intérieure, on ne nous per
mettra pas davantage de chercher un lien
logique dans ses manifestations et décla
rations successives. Nous ne devrons pas
remarquer, que, dans l'Allocution consis-
toriale du 20 décembre 1926, douze lignes
après le passage qui condamne l'Action
française au nom de la foi et de la mo
rale, le Saint Père donne des instructions
politiques aux catholiques français :
D'ailleurs, il ne convient pas que nos très cher»
fils français restent plus longtemps divisés et sans
concorde entre eux à cause de la politique, cela
dans leur propre intérêt, dans l'intérêt de la Cité,
dans l'intérêt de l'Eglise,
Et, encore, quelques lignes plus loin :
. Ces exhortations à l 'accord et à l'çntente pour
l'action en faveur des choses les plus saintes ne
diffèrent, pas, en substance, des conseils donnés
par cotre prédécesseur Léon XIII, d'immortelle
mémoire, pomme n'en différaient pas les ins
tructions de Pie X, de sainte mémoire.
Nous ne devrons établir aucun rapport
entre les hérésies qui viennent de nous
être reprochées et cette invitation à : oes-
ser notre opposition aux démocrates et
aux libéraux et à reprendre la tradition du
Ralliement. Lorsqu'on dit ici aux catholi
ques qu'ils devront s'unir, sur les intérêts
religieux à l'exclusion de tous < autres,
ils devront comprendre, en conséquence,
qa'ils doivent accepter pratiquement le
terrain constitutionnel, mais il faudra
qu'ils continuent à appeler terrain reli
gieux ce qui est, en fait, le terrain répu
blicain.
Lorsque le cardinal Gasparri publie, le
4 mars 1928, à la veille de nos élections
législatives, les directions pontificales, sur
la politique, aux catholiques de France,
nous devrons croire que cela ne constitue
pas une intervention dans ces élections.
Lorsque le Secrétaire d'Etat, au nom du
Saint-Siège, spécifie que celui-ci ne ré
clame pas seulement de nous « l'accepta
tion extérieure- du régime républicain,
mais, au contraire, l'acceptation sans ar
rière pensée » ; lorsqu'il ajoute que, si
Pie XI a déclaré « que l'Eglise laisse à
chacun la juste liberté », il ne faut pas
« laisser croire que, par une telle formule.
Sa Sainteté n'aurait plus demandé l'adhé
sion au régime actuel », nous devrons ce
pendant rester persuadés qu'on ne. nous
enlève pas, ainsi, cette juste liberté, que
nous gardons le droit de « préférer une
forme de gouvernement à l'autre... et même
de soutenir, en pratique, le triomphe de
l'rn ou do l'autre idéal politique » !
Nous ne devrons pas faire _ attention
aux faveurs, aux recommandations dont
sont comblés les démocrates chrétiens et
leurs organes, à l'opposition qu'ont ren
contrée, sur le terrain électoral, de la part
des autorités ecclésiastiques, les candidats
.fidèles aux idées de * droite,, aux menaces,
9ux mises en demeure, aux évictions bru
tales 4çnt sont l'objet des journaux'qui
soutiennent les mêmes idées. Nous ne de
vrons faire aucune réflexion sur les ap
plaudissements d'un cardinal à un dis
cours de M. Edouard Herriot, ni sur la
consigne donnée aux parlementaires catho
liques de s'abstenir de chercher noise, sur
les questions scolaires, au ministre anti
clérical de l'école unique. Nous ne devrons
pas en faire davantaga sur les concep
tions développées dans les Semaines so
ciales, sous la présidence d'un prince de
l'Eglise et la bénédiction de Rome, où,
au nom de la charité, on cultive les hai
nes démocratiques, ou l'on jette le mépris
sur les initiatives individuelles et corpo
ratives pour livrer le domaine des réfor
mes sociales à l'Etat. Et noms ne devrons
pas nous alarmer lorsque nous voyons les
syndicats ^retiens accomplir librement
dans les campagnes, auprès de nos pay*
sans de France, restés sains jusqu'alors,
la même besogne de division sociale que
socialistes et communistes ont accomplie
dans les villes auprès des ouvriers.
Dans tout cela, nous n'aurons pas le
droit de discerner « rane politique ».
Tout cela, pour nous empêcher de je dis
cuter, on voudra que nous l'appelions
< religion »!
Maurice PVJO.
(La fin à demain.)
Pour l'Atlantique
Après mi envol émouvant,
l'équipage du franc&
revient à son point de départ
Honneur au capitaine Condouret ! Hon
neur à ceux qui 'raccompagnaient, le capi
taine 'Mffilloux et le lieutenant de Maiilîv-
Nesle, Ces trois brèves ont affronté ïa
mort hier avec Je sourira ft n'ont dû la
.vie qu'à la virtuosité du pilote, le capi
taine Coudouret.
Depuis le tragique départ de Numgesscr
et Coli, deux aviateurs polonais sont par
tis du Bourgtt également à l'aube pour
tenter la grande aventure. Aussi l'émotion
des spectateurs avant l'envolé? était-èllc
moins intense hier matin qu'il y a* un an.
Mais tous ceux qui savent ce que repré
sente de formidable et calme audace le
décollage d'un appareil aussi lourdement
chargé avaient 'le cœur légèrement oppres
sé quand' Coudouret, Mailly-Nesle, Mail-
loux* prirent pdace hier" matin à 6 heures
mins cinq dans la carlingue du France.
Oa iconnaît fa silhouette de l'appareil.
Une copie plus ou moins bonne, selon les
avis, du FoiJjer que l'on a vu, il y a plu
sieurs années, exposé au Salon, Une belle
aile monoplane semi-épaisse solidement
fixée sur un fuselage adroitement profilé.
Le tout tiré par un 600 chevaux. Nul doute
que l'appareiï n'est pas à la taille de la
traversée de l'Atlantique en une seule étape,
mais l'audace des hommes peut quelquefois
accomplir des miracles.
C'est ce qu'on escomptait. Chargé « jusqu'à
13 gueule > de combustible — 4.000 litres
d'essence — avec trois hommes à bord,
la possibilité de l'envol constituait un coup
de* dés, On npus a parlé de 135 kilos au
mètre carré, ce qui atteindrait,'à quelques
kilos près, la charge des « racers » mono
places italiens et anglais qui ont battu le
record du monde de vitesse. On devine
l'angoisse de tous/ceux qui virent s'ébran
ler le France, hier matin, h 6 h. 09.
Pour comble de malheur, la plus grande
distance sur le terrain obligeait les avia
teurs à partir avec un méchant vent de
trois-quart arrière. Le France prit diffi
cilement de la vitesse et le bout du terrain
arrivait rapidement quand l'appareil s'al
légea quelque peu et prit sa ligne de vol,
lâchant la roue arrière'qui lui servait de
béquille. Un pneu dut crever, car l'on vit
très nettement l'avion s'embarquer sur la
droite et Coudouret rétablir par un puis
sant coup de pied. L'appareil n'avait pas
encore franchement décollé quand il arriva
sur la Morée : Couduret réussit à la
« sauter »,-A ce moment, par suite des ca*
bots, les vide-vite des réservoirs s'ouvri
rent et l'avion, se délestant d'une partie de
son combustible, put décoller. Pas assez
carrément cependant pour que le pilote
put passer aurdessus d'une ligne de force.
Avec une habileté dont on ne saurait trop
le louer, Coudouret réalisa le tour de force
de passer dessous sans toucher le sol.
Mais une seconide ligne se «dressait. Le
pilote ne put l'éviter et rentra «dedans».
L'avant de l'appareil, entre le radiateur
d'huile et le radiateur d'eau, fut enfoncé,
mais l'hélice ne toucha pas. Miraculeux !
Perdant déjà de l'essence à flots, Coudou
ret vidangea tout ce qu'il put, fit un tour et
atterrit très normalement. Les de-ux pneus
étaient éclatés et ï'essence dégoulinait de
partout. , .
Mais puisqu'à une chance exception
nelle, nràs devons de n'avoir pas perdu
hier trois braves, cette expérience appelle
quelques commentaires. Pour un appareil,
aussi « tangent » que l'était hier le France,
il est indispensable de posséder une piste
de départ inclinée et en ciment. Ni les
Italiens Ferrarin et le malheureux Prete,
qui réalisèrent Rome-Natal, ni Byrd avec
son tri-moteurs, oui réussit la traversée de
l'Atlantique, ni Llndbergh lui-même, m'au
raient p-u décoller s'ils n'avaient eu à leur
disposition un plan incliné pour facilUer
le décollage. La Framce est Iç seul jjrand
pays à l'heure actuelle qui soit privée de
ce « tremplin » indispensable aux départs
de grands raids.
Deuxième commentaire : Coudouret a
trop présumé des forces de son appareil
en prenant le départ sans attendre que le
vent facilitât an moins son envol au lieu
de le contrarier.
Troisièmement. Le gouvernement atten-
dra-t-il qu'il se produise des accidents
graves pour prendre la décision de sup
primer ces lignes de force qui pourraient
être arussi bien souterraines qu'aériennes?
Sejo.
UN BEAU RAID
Roelïanîs et Mallar &el font 5.000 kil.
en 38 heures de vol
Le capitaine Roellants et le lieutenant
Mallardel, du 3G" R. A. O. de Pau, viennent
de réaliser sur leur avion d'armes un inté
ressant voyage.
Partis de Pau le 17 août, à 3 heures du
matin, ils se p-osaient le soir même à Zag
reb, à 17 heures (1.300 kil.), après des es
cales de ravitaillement à Brescia et Tricste.
Le 18 août, l'équipage couvrait l'étape
Zagreb-Belgrade-Bucarest (800 kil.), après
avoir essuyé des orages violents durant la
traversée des Carpathes. Le 20 août, ils re
liaient Bucarest à Varsovie (1.050 kil.),
avec ravitaillement â Iassi et Lwow. Le
21 août, ils vplèrent de Varsovie ô Prague
(500 kil.), après un jour d'arrêt à Prague,
prévu sur leur tableau de marche.
Le capitaine Roellants et le lieutenant
Mallardel, retardés par le mauvais temps
régnant sur l'Allemagne, et par les forma
lités de police allemandes, s'arrêtèrent à
Strasbourg le 23 et mirent le 24 août un
point final à leur belle performance en
couvrant l'étape Strasbourg-Pau (1.100 ki
lomètres), avec escale de ravitaillement à
Lyon et à Istres. •
L Frank B. Kellogg
reçoit la presse •••
Le secrétaire d'Etat américain avait prié
la presse hier matin à l'ambassade des
Etats-Unis. Nombreux étaient les confrères
qui s'étaient rendus avec empressement à
cette aimable invitation. A Ï1 heures, le§
grilles de l'ambassade étaient ouvertes et
M. Myron T. Herrick, s"" ambassadeur,
dont le parisianisme n'est plus à faire,
reçut a'vec son amabilité côutumière les
membres de la presse.
Grande fut la stupéfaction de tous qtuand
M, Kellogg apparut au haut de l'escalier et
reçut ainsi ses invités. « Je suis heureux
de* vous voir, déclara' plusieurs' fois M,
Kellogg en anglais. »
. Et comme certains essayaient, (bien poli-
jnè'ût, de poser quelques questions au secré
taire d'Etat, touchant le pacte, M. Kellogg
déclara' ;
J'ai déjà tout dit sur ce sujet, dans mes précé
dentes déclaration, J'espère seulement que cq
traité constituera un premier pas en avant vers la
pais universelle.
Je suis profondément recoanaissant de la mer
veilleuse ifçeption que Paris m'a faite.
Je suis très heureux de me retrouver en France
et d'y jouir de eca hospitalité. Je suis "venu ici sim
plement pour signer le traité.
Interrogé au sujet de l'éventualité d'un
refus du Sénat américain de ratifier le
pacte de renonciation à la guerre, M. Kel-
lûgg répondit que c'était là une affaire qui
regarde exclusivement Je Sénat des Etats-
Unis, . _
Le secrétaire d'iitat américain annonça
ensuite qu'il verrait M- Poincarê dimanche
après-midi.
Tandis que M. Kellogg se retirait dans
ses appartements, on put l'entendre plu
sieurs lois répéter : « Mr Kellogg is very
tired, » (M, Kellogg est très fatigué.)
Nous avons compris hier comment npus
avons pu commettre l'erreur de dire que
M. Kellogg était un « grand » vieillard.
M. Kellogg aime tout particulièrei.iient à
se tenir sur les escaliers,
; J. L. B.
Au tombeau dn SoMat Inconna
A midi et demi, M. Kellogg, acoompa-
gué de M. Myron T. Herrick, ambassa
deur des Etats-Unis,..et de M. Phénix, at
taché au ministère des Affaires étrangè
res, s'est rendu à l'Arc de Triomphe. Le
secrétaire d'Etat américain s'est avancé
vers le tombeau dn Soldat inconnu, où 'il
a fait déposer une magnifique gerbe dç
fleurs naturelles glaïeuls et roses rou
ges - enrubannée aux couleurs américai
nes. M. Kellogg s'est agenouillé sur la
dalle sacrée, a murmuré quelques paroles
— invocation ou prière — tandis que der
rière lui se tenaient IMIM. Myron T. Her-
rlck et Phénix, *
Pavoisexnenî officiel
Le gouvernement a décidé que, pen»
dant les journées de dimanche 2(> et luudi
27, les monuments et établissements de
l'Etat et de la Viiîe de Paris seraient pa-
voisés et illuminés.
Le ministère 'des Affaires étrangères a
reçu une décoration où figurent des tro
phées de drapeaux aux couleurs de tou.
tes les nations participant à la signature
du pacte général de renonciation à la
guerre.
Arrivée de M. Benèg
M, Benès, ministre des Affaires étrangè
res de Tchécoslovaquie, qui vient signer
le pacte général de renonciation à la
guerre, est arrivé hier après-mi'di à Pa
ris, â 14 h. 45. I'I a été reçu, à sa descente
de vagon, par MiMu de Fouquières, direc
teur du protocole; Osusky, ministre de
Tchécoslovaquie à Paris,
Arrivée de M. Hyraans
M. Hymans, ministre des Affaires étran
gères as Belgique, qui représentera son
pays à 3a signature du pacte contre la
guerre, est arrivé à Paris Mer après-jnidi,
a 17 h. 10.
Avant son départ pour Parris, M. Hy
mans avait fait à 1 Indépendance belge
des déclarations tdont voici l'essentiel :
« Le pacte accentue le mouvement de
l'esprit public, vers les idées (de droit et
de pacification et augmente dans le inonde
les forces de paix. »
Puis, aprè« s'être recueilli quelques Ins
tants, le ministre a ajouté
. « La Belgique, quand le pacte lui fut
soumis, tint à assurer qu'il n'ébranlait ni
n'énervait les droits et ies obligations ré
sultant des traités de Locarno et du pacte
dv la Société des Nations. Les explica-
tions qui ont été échangées ont dissipé
nos scrupules. A cet egard, le pacie ne
.fait que renforcer les garanties juridiques
et morales de la paix. » \
Amvés de M. Cosgrave
M. Cosgrave, président de l'Etat libre
d'Irlande est arrivé hier soir à Paris.
Avant de quitter la capitale britannique,
il a fait part de sa grande satisfaction per
sonnelle et de celle de l'Irlande de parti
ciper à la signature, du pacte.
< Notre étroite amitié avec la France,
a-t-il dit, date de plusieurs siècles ».
A propos de son retour à Dublin, en
compagnies de M. Kellog, M. Cosgrave a
dit en riant : ■
« Nous allons attaquer la côte irlandaise
■avec les navires de guerre américains, »
M. Stresemann est parti pour Paris
M. Stresemann a quitté Berlin hier soir,
à 22 b. 11, par le Nord-Express, se rendant
à Paris.
L'Espagne et le pacte Kellogg
Madrid, 25 août, r— Bien que les gou
vernements américain et espagnol se mon
trent tous deux pleins de reticen ;es quant
à l'attitude actuelle de l'Espagne à l'égard
du pacte Kellogg de renonciation à la
guerre, certaines difficultés seraient sur
venues à cause des nouvelles objections
qui ont été soulevées à la suite de la com
munication faite par l'ambassade améri
caine dans une note qui accompagnait le
texte du traité.
Il semble que les difficultés, qui débu
tèrent, quand l'Espagne ne fut pas invitée
à participer à la signature du pacte à Pa
ris, se soient aggravées lorsque, après une
étude attentive des textes par le ministère
espagnol des affaires étrangères, les fonc
tionnaires espagnols exprimèrent l'opi
nion oue, quelques jours avant la reprise
par l'Êspagne de sa collaboration aux tra
vaux de la Société des Nations à Genève,
un pacte déclarant la guerre hors la loi ne
paraissait pas avoir plus d'efficacité que
les accords de la S. D. N. ou ceux de Lo
carno.
En conséquence, les experts espagnols
estiment presque inutile d'adhérer au pac
te, particulièrement depuis que l'Espagne
a suivi une politique consistant à signer
avec les diverses nations des traités d'ar
bitrage qui, du point de vue espagnol, ont
autant, sinon plus de valeur que le pacte
Kellogg.
. Il apparaît donc comme un fait jfresque
certain que l'Espagne, au lieu d'être par
mi les premières puissances à signer le
pacte Kellogg, préférera attendre que le
traité ait commencé k fournir des preuves
avant de décider quelle sera son attitude à
cet égard.
EN ALBANIE
L'ouverture
de F Assemblée nationale
Tirana, 25 août, — Le bureau de presse
albanais publie l'information suivante :
Aujourd'hui, à 9 heures, a eu lieu, en
grande solennité et au milieu de l'enthou
siasme général, l'ouverture de l'assemblée
constituante albanaise.
Le ministre de la Justice a lu, au nom
du isbef de l'Etat, un message d'ouverture
dont voici quelques extraits :
« La présidence de l'Etat albanais, en
ce moment historique, éprouve la joie la
plus vive én saluant les représentants de
la nation souveraine, en leur souhaitant
la bienvenue et en leur exprimant les
vœux qu'elle forme pour le succès de la
haute mission que la nation leur a con
fiée.
« En vous saluant avec la joî? îa plus
sincère et en souhaitant le succès 1-e plus
complet dans l'accomplissement de cette
tâche sacrée, nous considérons comme un
devoir patriotique de rappeler que la na
tion d'Albanie, après une longue période
de péripéties multiples dans sa vie natio-
nale, est aujourd'hui, de par l'entremise
de ses représentants, libre et souveraine
de ses destinées, conformément à sa vo
lonté et à la manière qu'elle jugera la plus
favorable pour son bonheur et son ave
nir.
« Le président de l'Etat et ses organes,
s'inspirant du plus grand respect pour
la souveraineté intégrale et inviolable du
peuple albanais, expriment encore une
fois, de la façon la plus formelle, l'assu
rance que vous, représentants de la na
tion, examinerez et trancherez toutes les
questions dont dépend le sort de la nation
dans la plénitude de votre souveraineté,
comme vous le jugerez le plus utile pom*
la prospérité de l'Albanie. »
EN YOUGOSLAVIE
L'arrestation de M. Matcbek
«
serait décidée
M. KELLOGG N'IRA PAS A LONDRES
L'impression en Angleterre
La nouvelle annonçant que M, Kellogg
n'est pas en mesure d'accepter l'invitation
du gouvernement britannique de se rendra
à Londres avant de retourner aux Etats-
Unis est accueillie avec un profond regret
dans les milieux intéressés de Londres.
Et en Amérique
Le correspondant du Times à New-York
télégraphie :
* La déclaration faite à Plymoutb par
M. Kellogg, selon laquelle, pendant son
séjoiur en Europe, il ne discuterait pas le
compromis naval anglo-français, a une si
gnification plus profonde que ces simples
mots. Naturellement, le département d'Etat
garde le silence à ce sujet, ou bien donne
des explications banales sur la détermina
tion soudaine du secrétaire d'Etat de lais
ser Londres en dehors de son itinéraire.
La conviction générale à Washington est
qu'il a reçu l'ordre de laisser les questions
navales en dehors du champ des conver
sations qu'il aura avec les représentants
des gouvernements britannique et fran
çais. »
M, VALDEMARAS IRA A GENEVE
■ Koviw, 25 août. ■- — M. Valdemaras par
tira le 29 août, avec les . autres membres
de la délégation lituanienne, pour Genève.
Dans les milieux politiques lituaniens,
on ne cro'it pas que le président du Con
seil modifiera son attitude à l'égard de
la Pologne. Dans ces conditions, toutes
bonnes relations entre les 'deux pays ne
seraient possibles que si la Pologne s'as
sociait au point de vue de la Lituanie
dans la question de Vilna.
Zagreb, 25 août. — Le oorespondant du
journal Qbzor, à Belgrade, rapporte que le
gouvernement yougoslave aurait décidé de
mettre en état d'arrestation M. Matchek,
qui succéda à M. Stephan Raditch à la
présidence du parti paysan croate.
L'accusation portée contre M. Matchek
est d'avoir participé à une agitation' dans
le but de ruiner l'Etat yougoslave et d'a
voir diffamé le pays tout entier en adres
sant au congrès de l'union interparlemen-
taire à Berlin un message dans lequel il
protestait., vivement contre le fait que les
députés, yougoslaves y représentaient la
CroaUe.
Une interview de M. Troumhitch .
Rome, 25 août. — Interviewé par l'en
voyé spécial à Zagreb du Giornale d'Italia,
M. Trourobitch a déclaré :
« Les dissentions entre Belgrade et Za-
greb proviennent d'une conception diffé
rente de l'Etat serbe-croate-slovène. Bel
grade considère cet Etat comme une con- a
séquence de la -'ictoire serbe et traite, par
conséquent, la Croatie, de même que les
autres pays qui faisaient autrefois partie
de la monarchie austro-hongroise, comme
des pays annexés. Les Croates, au con
traire, entendent constituer une commu-
naiité politique dans laquelle la Croatie
aurait amélioré sa position.
« Les Serbes ont créé un système cen
traliste ; c'était assumer uns grosse res
ponsabilité, mais l'expérience n'a pas
réussi.
« n en résulte une crise permanente,
& la fois pour l'Etat et pour la population,
causant un. grand méconîentement parmi
cette dernière et engendrant, en Croatie,
une grave' réaction contre Belgrade.
« La Croatie se_rend compte, en effet,
que sa position,, loin de, s'améliorer, s'est
aggravée, Elle avait toujours joui, sous les
Habsbourg, d'une autonomie résultant de
son droit public séculaire ; elle faisait par-
tie de la couronne de Saint-Etienne, mais
elle ne s'était jamais fondue avec la H011-
"grie, conservant son individualité politi
que çt nationale.
« La constitution de l'actuel Etat serbe- x
croate et solvène a fait table rase de tous
les droits et privilèges dont jouissait 1a
Croatie.
« Actuellement, la Croatie se révolte ré
solument contre l'hégémonie de Belgrade ;
elle réclame le rétablissement de.son au'o-
noraie. Pour nous, la mer représente !e
plus grand intérêt national ; toute la côte
est habitée uniquement par des Croates ; ,
Belgrade est loin de la mër et a, de toutes
choses, une conception à laquelle nous ne
saurions nous adapter. >
Dernières nouvelles sportive»
LES GRANDS RAIDS TRANSATLANTIQUES
Deux départs projalés pour demain
Aucun-départ transatlantique «.'est pré
vu pour aujourd'hui. Les aviateurs Costes
el Bellonte ont. fait connaître leur inten
tion de partir lundi matin.
Les aviateurs Assollant et Lefèvre, qui
ont procédé hier après-midi, sur la plate
forme da régulation du Bourget â l'opéra
tion de compensation de leur compas, ont
choisi également la journée de lundi "pour
tenter d'effectuer le raid Paris-New-York.
AU MAROC
Le retour da sultan
Casablanca, 25 août, — Le sultan Sidï
Mohamed, retour de France, a débarqué à
Casablanca à 9 heures ce matin. Salué à'
la gare par M. Urbain Blanc, délégué de
la Bésidénce, le commandant supérieur
des troupes et toutes les personnalités civip
les et militaires, il a été très acclamé par
Ja foule pendant son trajet, du débarcadère
au Palais impérial entre une double haie
de troupes, pendant que tonnaient les ca
nons et que les avions survolaient le porti
Le sultan s'est dit é? ;rveillé de tout
ce au'il avait vu au cours de son voyage
en France. "
Petitd# nouvelles de la nuit
— Le roi d'Espagne a décidé, hier, de fembar*
quer le 10 septembre à Saint-Sébastien pour la
Suède.
—• Â Lille, au cours cPune entrevue des repré.
sentants ifes mineurs du Nord et du Pas-de-Calais
avec le président de la délégation patronale, ce-
foi-ci « déclaré qu'il était impossible de consentir
la moindre augmentation de salcàros.
— Hier soir, à Bobigny, trn enfant de dix ans,
Louis Maillot, s'est noyé dans le canal de UOwrcq.
-r- Dans l'Inde anglaise, Rakhavendra Rao a es
sayé de former un gouvernement révolutionnaire
des provinces centrales de l'Inde.
— A Budapest une bataille en règle a éclaté
entre soldats et civils. La police a séparé les com
battants à coups de sabre.
t - Les Soviets, dans une note à la S- D. IV.,
s'étonnant qu'on ne convoque pas assez vite la com
mission du désarmement.
■ LE TEMPS, -r- Temps nuageux cl yn pea ora
geux, belles éelaircies, quelques orages ou rverses.
Température en faiMe hausse. A Paris, maxi
mum plus *<3°. t
LA VILLE. A li heures, courses â Vinoennes.
Palais des Expositions : Concours Léphic.
Musée du Luxembourg : Dessins d'urtistcj fran
çais, 4e 1800 à nos jours.
AUJOUraracr. — Salut Z
Les entrées dans les musées,
et palais nationaux
ont produit plus de cinq millions en 1927
■Les recettes provenant de la perception da droit
d'entrée dans ies musées, collections et monuments
appartenant à l'Etat et affectés à l'administration
des Beaux-Arts, se sont élevées, en 1927, à la somme
de 5.046.184 francs.
Lès recettes les plus importantes ont été effec
tuées an musée du Louvre ' (932.948 francs), au
château de Versailles (569.425 francs), au Panthéon
C589.228 fr. 75), à l'ancienne abbaye du Mont Saint-
Michel (396.694 francs), a la Sainto-Ghapclle du
Palais de Justice (307.439 francs), au palais de
Fontainebleau (243.147 francs), au musé® du Lu
xembourg (199.785 francs), au château de Pfu
(173.981 francs), à l'Arc de Triomphe de l'Etoile
(136.837 francs), eu musée de Cluny (129.082
francs), aux remparts de la Cité de Carcassor.ne
(KJ7.491 francs). ' ;
P oïit la réalisation da programme
de construction
Le Journal officid a publié hier des décrets
nommant trois corn missions en vue de préparer
lies mesures d'application de la loi du 13 juillet
1928, relative au programme de "construction.
Ces commissions concernent : la première, ies
habitations à bon marché; la seconde, les loge
ments ruraux; la troisième, les logements à loyers
moyens. Elles comprennent des parlementaires, des
hauts fonctionnaires et des « techniciens ».
Les commissions seront présidées par le ministre
du Travail. Les vice-présidents désignés sont :
MM. Paul Strauss et Bonneviy pour la première
commission; M. Yves LeTrocquer, pour la seconja
et M, Louis Pasquet pour la troisième.
Mort <îe. Mgr Poirier, évêque de Tarbes
Mgr Poirier, évêquç de Tarbes çt de Lourdes, est
mort hier matin à 8 taures. Le prélat avait subi
la veille, au palais épitcopal, une douloureuse opé
ration chirurgicale. 4 •
Mgr Poirier était né le 17 mars 1866 à Saint-
Michcl-en-l'Herm (Vendée). ,11 avait succédé le
2-1 août 1927 à Mgr Schaeppfer, dont il était le
coadjutenr depuis le 11 février 1926.
PETITES NOUVELLES
—X— M. Potncaré présidera, te 8 septembre
prpchain, à Strasbourg, la cérémonie d'inaugura
tion de la S" Foire-Exposition.
— X — Le général Gamelin, commandant supé
rieur des troupe;, du Levant, se rendwt en congé
en France, s'est emfoanjué à Bcyrontb ot est parti
via Constantinople.
—X— Les obsèques du pilote Laxocht, dont •
les cendres ont été ramenées vendredi soir par
avion de Berlin, auront lieu mardi, à il heures,
au Père-Laoliaise.
—X— La statue Jules Mèllne sera inaugurée
aujourd'hui à Hemiremont Hier. 300 membre» de
Ja société « Les amis de Jules Héline » se sont
réunis pris du tombeau de l'ancien président du
Conseil. '
CHRONIQUE DU MONDE
ET DE LA VILLE
Deuils
Nous apprenons la mort de Mme Jactfues
Bourges, née Marie-Louise Dardenne,
épouse du capitaine Jacques Bourges, da
3(5" d'aviation et sœur et belle-sœur de M.
et Mme Pierre de Bienassis de Gauluson,
vice-président et vice-présidente de la sec
tion d'A. F. et des Dames royalistes de
Villéneuve-sur-Lot (L.-et-G
—- Nous apprenons ta mort de Mlle Cé
cile de Féligonde, pieusement décédée aa
château de Saint-Genest par Riom. Elle
,était la fille de M. Gabriel de Féligonde
décédé, et de Mme née des Aulnats, et
la sœur de MM. Georges et René de Féli
gonde. Cet avis tiendra lieu de faire-part.
Agent à NICE
CHESNAUD, 44, rue Berlioz,
(pour Alpes-Maritimes et Bouches-da-Ehô/ie)
Au jourd'hui
HOTELS
nos
4'
eme
page
atteinte d'aucune 6orte, !e dépôt de la foi et des
mœurs — et autre-chose prescrire le'mol, même
sub specie ■ boni, car un tel commandement ne
peut se faire sans atteindre directement la mor&le.
C'est pourquoi, pour des catholiqtfe3, porter contre
le Pape l'accusation de les induire & un crime,'
fut-ce % pour des motifs religieux » et surtout
s'il s'agit d'un acte pontifical ayant une valeur
universelle, c'est méconnaître, plus ou moins con
sciemment, le caractère^ divin du magistère de
l'Eglise, infaillible quant à la foi et sus mœurs.
C 'est oublier l'assistance ordinaire du Saint-Esprit
dans la conduite de l'Eglise.
Voilà une théorie entièrement nouvelle,
soyons-nous, dgns la doctrine de l'Eglise;
nous ne l'avions pas trouvée dans les actes
du Concile du Vatican. Le décret ponti
fical interdisant la lecture de l'Action
française et l'adhésion à notre Ligue ne
peut être dit avoir une « valeur univer
selle » qu'en ce sens qu'il oblige, en prin
cipe, tous les catholiques, mais c'est sur
Tirs cas particulier qu'il se prononce : le
danger que présenteraient nos doctrines ;
il commande des actions déterminées :
"•pour les fidèles, l'éloignement de notre
- journal et de nos organisations, pour nous,
le départ de Maurras et de Daudet. Cela
n'a rien de commun avec les définitions de
la foi et de la morale qui expriment les
vérités absolues et universelles auxquelles
est réservée l'infaillibilité, C'est ce qu'on
appelle en droit un jugement d'espèce, ce
m'est pas la Loi. C'est une mesure discipli
naire. Le Pape est-il faillible sur l'appré-
eiation des faits et des personnes 1
On l'avait çru jusqu'à présent. IML Ma-
quart nous
certains, limite. Et cependant l'histoire
présente de nombreux cas où les Papes se
sont trompés dans l'ordre pratique ; leurs
erreurs, qu'ils l'aient voulu ou non, ont
porté atteinte à la morale. C'est un men-
' songe qu'ils commandaient à Galilée e®
lui imposant de dire que la terre ne tourne
pas, A eamse de leur? erreurs, il y a eu de
graves péchés commis ; il y a eu des guer-
tç $ injustes ©t dy sang innocent versé.
Tout cela 9 pu se produire en dépit de
« l'assistance ordinaire du Saint-Esprit ».
Quand M. Maquart transporte à cette as
sistance ordinaire le privilège réservé â
ffssistapce extraordinaire du Saint-Esprit,
quand il étend aussi audacieusement le
domaine de l'infaillibilité, nous laissons
sus; théologiens le soin de décider qui est
hérétique de lui ou de nous.
A une fantaisie de ce genre s'apparen
tent d'autres « thèses saugrenues » que
nous avons vu foisonner, hélas ! ehez le»
commentateurs . et apologistes de notre
condamnation ; celle, par exemple, qui
« été soutenue en chaire dans une paroisse
de la banlieue de Paris et d'après laquelle
il y aurait, chez le Pape, présence réelle
de Jésus-Christ au même titre. que dans
l 'eucharistie ! (1) Cela s'accorde avec un
langage nouveau décernant au Pape le ti
tre de vice-Dieu et la « dévotion > réser
vée jusqu'alors à Dieu lui-même et à ses
saints. Mais de tels abus n'étaient-ils pas
la conséquence de la conception qui, en re
mettant aux mains çlu Pape tous les pou
voirs, le temporel avec le spirituel, en
' proclamant ces pouvoirs « pratiquement
illimités », le "faisait sortir,entièrement des
conditions humaines ,et lui donnait à peu
prés, les attributs de la divinité? Nous
avons vu qu'on allait jusqu'à lui accorder
W pouvoir qui n'est pas en Dieu lui-mê
me, celui de faire et défaire à son gré la
jcénté, ,
- . < . r * ■ ■
La dernière « révélation des cœurs »,
H- l'abbé Maquart la trouve dans les inter
prétations politiques que >oous avons don
nées de la sentence pontificale. On nous
contestait le droit de l'interpréter politi
quement parce que le Pape avait affirmé
que cette sentence, était purement reli
gieuse. Mais, d'une part, la matière reli
gieuse alléguée s'est démontrée introuva
ble;-de l'autre, les conséquences de cette
sentence étaient ■effectives çt très graves
dans l'ordre politique. Il était évident, ain-
- ji que le déclarait notre Non possumus,
que « le Saint-Siège atteignait un but po
litique en faisant appel au moyen reli
gieux »,
'."Nous disions que, par-là, -nous n'enten-
dioas pas juger les « intentions » du Sou
verain Pontife (2). Le Pape, affirmant que
ses, motifs étaient religieux/ nous ne met-
ïioBS pas en doute sa parole : nous cons
tations seulement,' avec l'inexactitude ma
térielle de ses motifs, la réalité des effets
politiques produits. Ces effets politiques,
nous avions le droit d'en faire l'inventaire
et d'y reconnaître une ligne générale où il
nous était permis de lire, non les inten
tions, non la pensée du Saint-Siè^e, mais,
a coup sûr, son action.
• Cette action, qui affecte les intérêts de
motre nation, et ses répercussions voulues
.o'tt non sur les événements du monde, c'est
ce qui constitue la « politique » du Saint-
Siège. Cette politique, «ivo'ns-nous le droit
de la définir ? Avons-mous le droit de la
jugeT? Cela n'est pas douteux, du fait
meme que c'est une politique. Nous avons
le droit de la définir et de la ju^er autre
ment que le Pape ne le fait lui-meme et de
ne pas nous en tenir là-dessus à ses affir
mations ; non que nous voulions- douter
de sa bonne foi, mais parce que nous pou
vons voir mieux que lui les incidences de
son action sur nos intérêts. Cette politique,
nous avons le droit de la combattre. L,ors-
on ! peut nous répondre que c'est « de la
démence », « du mensonge » ou « de
l'injure » : ces gros mots ne sont que de
la polémique dont il nous est permis de
i&e pas tenir compte. On a parfaitement le
drçit de nous montrer, si on le peut, que
Ja politique du Saint-Siège n'est pas démo
crate ou germanophile, mais non celui de
nous inviter à nous taire arn nom du pou
voir spirituel.
M. 1 abbé Maquart présente* du discours
prononcé à l'Elysée par Mgr Ma$ione, le
1" janvier 1927, une défense qu'il faut
faire admirer :
■ Acte politique, disait-on, ce discours est l'ap
probation d'une politique sntifrançaise (politique
de Tboirjr et de Locarno) qui «conduit à 3a guerre
tout droit ». Nul ne : dut être plus étonné que Mgr
Maglione du sens donné à «es paroles. Le nonce
de « Celui qui n'a jamais cessé d'appeler, avec la
tendresse d'un père et au nom du prince de la
paix, le désarmement des esprits», pour avoir ex
primé 3a sympathie et la satisfaction avec laquelle
le corps diplomatique suit «les efforts accomplis
par la France pour la pacification des peuples»,
se voit accusé de favoriser une politique proalle
mande, désastreuse pour notre pays. Comment des
hommes, qui font si grand grief au Pape de vou
loir, à ce qu'ils prétendent, nous commander sur
le terrain purement politique, ne discerneat-ils pas
qu'un nonce du Pape, s'il doit se rejouir de tout
ce- qui tend à désarmer les esprits n'a pas, sous
peine de tomber dans la confusion du domaine po
litique avec le domaine religieux, à juger à notre
point de vue national des actes de notre gouver
nement. Louanges ou blâmes ne lui sont permis
que du seul point de vue catholique qu'il repre-
(1) Cette thèse avait déjà été soutenue, un peu
avant ls guerre, par m prêtre. d'un diocèse de
TO.isst et avait été l'objet d'un déîaveu éner-
giqt» de l'Ordinaire.
(2; C?t4 à notre égard qu'un tel abus a été
coma. Lorsque le cardinal Andrieu écrit, dans
son ré. v'sitoire du 25 août 1926, que les catho
liques t . , F. eoat « catholiques par calcul et non
par con iyion j>, il s'arroge ds façon particuliè
rement oJ'cuse le droit de sonder 1«6 reins et les
contrat quï n'appartient qu'à Dieu.
sente. A Thoiry et à Locarno, le ministre de la
France a affirmé travailler pour la paix, le repré
sentant du Pape n'a qu'à s'en réjouir. Il nous
laisse — et il le doit — à nous, Français, le souci
d'apprécié si les moyens employés par nos (repré
sentants méritent, du point de vue politique fran
çais f l'approbation ou l'improbation.
Et voilà I Le Nonce du Pape aurait
simplement approuvé l'affirmation de M.
Briand qu'il travailait pour la paix, sans
se permettre d'apprécier si les moyens
choisis étaient bons ou mauvais; Mais les
communistes « affirment » qu'eux aussi
travaillent pour la paix ; les Allemands
ne rêvent que la peuç germanica ; quant
à l'Action française, elle dit préconiser
les seuls vrais moyens pour obtetnir la
paix réelle. Pourquoi ne se contente-t-on
pas de nos 'affirmations et ne sommes-nous
pas bénits, nous aussi, au lieu d'être ré
prouvés ?
Ce n'est pas seulement des déclarations
pacifiques abstraites et platoniques que
Mgr Maglione a approuvées, c'est un mi
nistre et sa politique, laquelle comprend
un ensemble de moyens et d'actes; ce n'est
pas l'Açtion française,- rappelons-le, c'est
le Temps, suivi d'ailleurs par toute la
presse, qui, le premier, a souligné le carac
tère extraordinaire de cette intervention
d'un diplomate dans un domaine où le
jugement n'appartient qu'aux Français. M.
Maquart se moque de ses lecteurs en
essayant de nier que le nonce ait, ce jour-
làj marqué la préférence du Saint-Siège
pour la politique de Locarno et de Thoiry
que les bons Français jugent désastreuse
pour leur pays. Et, comme aucune loi de
l'Eglise n'ordonne de fermer les yeux de
vant les faits publics, ces bous Français»
fussent-ils catholiques, avaient le droit de
remarquer qu'au même moment le nonce,
à Berlin, Mgr Pacelli, s'employait à assu
rer le concours du Centre catholique à
un ministère nationaliste allemand.
^ # $c
On se veut pas que nos yeux soient
ouverts ; ou ne veui pas que cotre esprit
fonctionne. Nous ne devons rien induire
des préférences marquées pendant la
guerre par le cardinal Gasparji à la cause
des Empires centraux ni de l'étrange fa
veur dont put jofuir un espion comme Mgr
von Gerlach. Kien non plus de la Lettre
sur l'occupation de la Ruhr qui signala le
début du pontificat de Pie XI, et où notre
prise de gage était qualifiée « d'odieuse »,
JRifrû, aujourd'hui, de la dernière, cote offi
cieuse parue à l'Osservatore Honuuio où,
à propos du pacte Kellogg, il est parlé de
« l'injustice » des traités de paix. Nous
ne devons tirer aucune, conclusion du fait
que le Saint-Siège, si sévère à l'égard de
l'Action française, s'abstient obstinément
de toute intervention contre les autono
mistes alsaciens, bien qu'ils s'allient pu
bliquement aux communistes, bien qu'ils
soient en lutte, ouverte à la fois contre leur
évolue et contre le pouvoir établi (est-ce
moins coupable parce que ce pouvoir éta
bli est ici la France et non plus seulement
la République ?)
Condamnés pour leur collaboration
avec des incroyants qui défendent J'Egii-
se, les catholiques d'A, F. no doivent pas
s'étonner de la bénédiction envoyée au
congrès de Bierville, où d'autres catho
liques, des prêtres, des évêques fraterni
saient, dans les doctrines du pacifisme in
ternational, avec de hauts dignitaires de
la franc-maçonnerie et des hommes com
me M- Ferdinand Buisson, dont toute la
carrière a été consacrée à arracher le ca
tholicisme de l'âme des enfants ide France.
Ils doivent trouver naturel que le candi
dat démocrate à l'élection présidentielle
des Etats-Unis, soutenu par le Saint-Siège,
formule un Credo qui ne reconnaît à
l'Eglise « aucun pouvoir d'intervenir »
dans les choses de la : politique, alors
qu'eux-mêmes, catholiques d'A. F., qui
n'ont jamais nié le pouvoir indirect, sont
frappes pour ne pas admettre qu'il ab
sorbe toute la politique.
Nous devons juger sans importance les
hautes approbations ecclésiastiques don
nées â l'œuvre de trahison de I abbé De-
mulier. Approbations données « par sur
prise », dit &L Maquart, et qui ont été sui
vies d'un désaveu. Rien n'est plus faux :
les encouragements du Saint-Siège ont été
envoyés au contraire par le cardinal Gas
pard au directeur de la Correspondance
catholique franco-allemande pour répon
dre au blâme 'infligé, un mois auparavant,
à ce prêtre par l'Ordinaire de Lille et
pour én annuler l'effet. Quand le cardinal
Dubois faisait adresser à l'abbé Demulier
la lettre d'approbation du 6 Juin 1927, il
ne peut nier" qu'il connaissait ce prêtre
et sa campagne depuis plusieurs années.
Pour le désaveu, il me s'est produit qu'en
octobre 1?27, quand le scandale révélé
par l'Action française fut devenu intolé
rable. Encore ce 'désaveu ctait-il formulé
en termes pitoyables !
A
Quant à l'action du Saint-Siège sur no
tre politique intérieure, on ne nous per
mettra pas davantage de chercher un lien
logique dans ses manifestations et décla
rations successives. Nous ne devrons pas
remarquer, que, dans l'Allocution consis-
toriale du 20 décembre 1926, douze lignes
après le passage qui condamne l'Action
française au nom de la foi et de la mo
rale, le Saint Père donne des instructions
politiques aux catholiques français :
D'ailleurs, il ne convient pas que nos très cher»
fils français restent plus longtemps divisés et sans
concorde entre eux à cause de la politique, cela
dans leur propre intérêt, dans l'intérêt de la Cité,
dans l'intérêt de l'Eglise,
Et, encore, quelques lignes plus loin :
. Ces exhortations à l 'accord et à l'çntente pour
l'action en faveur des choses les plus saintes ne
diffèrent, pas, en substance, des conseils donnés
par cotre prédécesseur Léon XIII, d'immortelle
mémoire, pomme n'en différaient pas les ins
tructions de Pie X, de sainte mémoire.
Nous ne devrons établir aucun rapport
entre les hérésies qui viennent de nous
être reprochées et cette invitation à : oes-
ser notre opposition aux démocrates et
aux libéraux et à reprendre la tradition du
Ralliement. Lorsqu'on dit ici aux catholi
ques qu'ils devront s'unir, sur les intérêts
religieux à l'exclusion de tous < autres,
ils devront comprendre, en conséquence,
qa'ils doivent accepter pratiquement le
terrain constitutionnel, mais il faudra
qu'ils continuent à appeler terrain reli
gieux ce qui est, en fait, le terrain répu
blicain.
Lorsque le cardinal Gasparri publie, le
4 mars 1928, à la veille de nos élections
législatives, les directions pontificales, sur
la politique, aux catholiques de France,
nous devrons croire que cela ne constitue
pas une intervention dans ces élections.
Lorsque le Secrétaire d'Etat, au nom du
Saint-Siège, spécifie que celui-ci ne ré
clame pas seulement de nous « l'accepta
tion extérieure- du régime républicain,
mais, au contraire, l'acceptation sans ar
rière pensée » ; lorsqu'il ajoute que, si
Pie XI a déclaré « que l'Eglise laisse à
chacun la juste liberté », il ne faut pas
« laisser croire que, par une telle formule.
Sa Sainteté n'aurait plus demandé l'adhé
sion au régime actuel », nous devrons ce
pendant rester persuadés qu'on ne. nous
enlève pas, ainsi, cette juste liberté, que
nous gardons le droit de « préférer une
forme de gouvernement à l'autre... et même
de soutenir, en pratique, le triomphe de
l'rn ou do l'autre idéal politique » !
Nous ne devrons pas faire _ attention
aux faveurs, aux recommandations dont
sont comblés les démocrates chrétiens et
leurs organes, à l'opposition qu'ont ren
contrée, sur le terrain électoral, de la part
des autorités ecclésiastiques, les candidats
.fidèles aux idées de * droite,, aux menaces,
9ux mises en demeure, aux évictions bru
tales 4çnt sont l'objet des journaux'qui
soutiennent les mêmes idées. Nous ne de
vrons faire aucune réflexion sur les ap
plaudissements d'un cardinal à un dis
cours de M. Edouard Herriot, ni sur la
consigne donnée aux parlementaires catho
liques de s'abstenir de chercher noise, sur
les questions scolaires, au ministre anti
clérical de l'école unique. Nous ne devrons
pas en faire davantaga sur les concep
tions développées dans les Semaines so
ciales, sous la présidence d'un prince de
l'Eglise et la bénédiction de Rome, où,
au nom de la charité, on cultive les hai
nes démocratiques, ou l'on jette le mépris
sur les initiatives individuelles et corpo
ratives pour livrer le domaine des réfor
mes sociales à l'Etat. Et noms ne devrons
pas nous alarmer lorsque nous voyons les
syndicats ^retiens accomplir librement
dans les campagnes, auprès de nos pay*
sans de France, restés sains jusqu'alors,
la même besogne de division sociale que
socialistes et communistes ont accomplie
dans les villes auprès des ouvriers.
Dans tout cela, nous n'aurons pas le
droit de discerner « rane politique ».
Tout cela, pour nous empêcher de je dis
cuter, on voudra que nous l'appelions
< religion »!
Maurice PVJO.
(La fin à demain.)
Pour l'Atlantique
Après mi envol émouvant,
l'équipage du franc&
revient à son point de départ
Honneur au capitaine Condouret ! Hon
neur à ceux qui 'raccompagnaient, le capi
taine 'Mffilloux et le lieutenant de Maiilîv-
Nesle, Ces trois brèves ont affronté ïa
mort hier avec Je sourira ft n'ont dû la
.vie qu'à la virtuosité du pilote, le capi
taine Coudouret.
Depuis le tragique départ de Numgesscr
et Coli, deux aviateurs polonais sont par
tis du Bourgtt également à l'aube pour
tenter la grande aventure. Aussi l'émotion
des spectateurs avant l'envolé? était-èllc
moins intense hier matin qu'il y a* un an.
Mais tous ceux qui savent ce que repré
sente de formidable et calme audace le
décollage d'un appareil aussi lourdement
chargé avaient 'le cœur légèrement oppres
sé quand' Coudouret, Mailly-Nesle, Mail-
loux* prirent pdace hier" matin à 6 heures
mins cinq dans la carlingue du France.
Oa iconnaît fa silhouette de l'appareil.
Une copie plus ou moins bonne, selon les
avis, du FoiJjer que l'on a vu, il y a plu
sieurs années, exposé au Salon, Une belle
aile monoplane semi-épaisse solidement
fixée sur un fuselage adroitement profilé.
Le tout tiré par un 600 chevaux. Nul doute
que l'appareiï n'est pas à la taille de la
traversée de l'Atlantique en une seule étape,
mais l'audace des hommes peut quelquefois
accomplir des miracles.
C'est ce qu'on escomptait. Chargé « jusqu'à
13 gueule > de combustible — 4.000 litres
d'essence — avec trois hommes à bord,
la possibilité de l'envol constituait un coup
de* dés, On npus a parlé de 135 kilos au
mètre carré, ce qui atteindrait,'à quelques
kilos près, la charge des « racers » mono
places italiens et anglais qui ont battu le
record du monde de vitesse. On devine
l'angoisse de tous/ceux qui virent s'ébran
ler le France, hier matin, h 6 h. 09.
Pour comble de malheur, la plus grande
distance sur le terrain obligeait les avia
teurs à partir avec un méchant vent de
trois-quart arrière. Le France prit diffi
cilement de la vitesse et le bout du terrain
arrivait rapidement quand l'appareil s'al
légea quelque peu et prit sa ligne de vol,
lâchant la roue arrière'qui lui servait de
béquille. Un pneu dut crever, car l'on vit
très nettement l'avion s'embarquer sur la
droite et Coudouret rétablir par un puis
sant coup de pied. L'appareil n'avait pas
encore franchement décollé quand il arriva
sur la Morée : Couduret réussit à la
« sauter »,-A ce moment, par suite des ca*
bots, les vide-vite des réservoirs s'ouvri
rent et l'avion, se délestant d'une partie de
son combustible, put décoller. Pas assez
carrément cependant pour que le pilote
put passer aurdessus d'une ligne de force.
Avec une habileté dont on ne saurait trop
le louer, Coudouret réalisa le tour de force
de passer dessous sans toucher le sol.
Mais une seconide ligne se «dressait. Le
pilote ne put l'éviter et rentra «dedans».
L'avant de l'appareil, entre le radiateur
d'huile et le radiateur d'eau, fut enfoncé,
mais l'hélice ne toucha pas. Miraculeux !
Perdant déjà de l'essence à flots, Coudou
ret vidangea tout ce qu'il put, fit un tour et
atterrit très normalement. Les de-ux pneus
étaient éclatés et ï'essence dégoulinait de
partout. , .
Mais puisqu'à une chance exception
nelle, nràs devons de n'avoir pas perdu
hier trois braves, cette expérience appelle
quelques commentaires. Pour un appareil,
aussi « tangent » que l'était hier le France,
il est indispensable de posséder une piste
de départ inclinée et en ciment. Ni les
Italiens Ferrarin et le malheureux Prete,
qui réalisèrent Rome-Natal, ni Byrd avec
son tri-moteurs, oui réussit la traversée de
l'Atlantique, ni Llndbergh lui-même, m'au
raient p-u décoller s'ils n'avaient eu à leur
disposition un plan incliné pour facilUer
le décollage. La Framce est Iç seul jjrand
pays à l'heure actuelle qui soit privée de
ce « tremplin » indispensable aux départs
de grands raids.
Deuxième commentaire : Coudouret a
trop présumé des forces de son appareil
en prenant le départ sans attendre que le
vent facilitât an moins son envol au lieu
de le contrarier.
Troisièmement. Le gouvernement atten-
dra-t-il qu'il se produise des accidents
graves pour prendre la décision de sup
primer ces lignes de force qui pourraient
être arussi bien souterraines qu'aériennes?
Sejo.
UN BEAU RAID
Roelïanîs et Mallar &el font 5.000 kil.
en 38 heures de vol
Le capitaine Roellants et le lieutenant
Mallardel, du 3G" R. A. O. de Pau, viennent
de réaliser sur leur avion d'armes un inté
ressant voyage.
Partis de Pau le 17 août, à 3 heures du
matin, ils se p-osaient le soir même à Zag
reb, à 17 heures (1.300 kil.), après des es
cales de ravitaillement à Brescia et Tricste.
Le 18 août, l'équipage couvrait l'étape
Zagreb-Belgrade-Bucarest (800 kil.), après
avoir essuyé des orages violents durant la
traversée des Carpathes. Le 20 août, ils re
liaient Bucarest à Varsovie (1.050 kil.),
avec ravitaillement â Iassi et Lwow. Le
21 août, ils vplèrent de Varsovie ô Prague
(500 kil.), après un jour d'arrêt à Prague,
prévu sur leur tableau de marche.
Le capitaine Roellants et le lieutenant
Mallardel, retardés par le mauvais temps
régnant sur l'Allemagne, et par les forma
lités de police allemandes, s'arrêtèrent à
Strasbourg le 23 et mirent le 24 août un
point final à leur belle performance en
couvrant l'étape Strasbourg-Pau (1.100 ki
lomètres), avec escale de ravitaillement à
Lyon et à Istres. •
L Frank B. Kellogg
reçoit la presse •••
Le secrétaire d'Etat américain avait prié
la presse hier matin à l'ambassade des
Etats-Unis. Nombreux étaient les confrères
qui s'étaient rendus avec empressement à
cette aimable invitation. A Ï1 heures, le§
grilles de l'ambassade étaient ouvertes et
M. Myron T. Herrick, s"" ambassadeur,
dont le parisianisme n'est plus à faire,
reçut a'vec son amabilité côutumière les
membres de la presse.
Grande fut la stupéfaction de tous qtuand
M, Kellogg apparut au haut de l'escalier et
reçut ainsi ses invités. « Je suis heureux
de* vous voir, déclara' plusieurs' fois M,
Kellogg en anglais. »
. Et comme certains essayaient, (bien poli-
jnè'ût, de poser quelques questions au secré
taire d'Etat, touchant le pacte, M. Kellogg
déclara' ;
J'ai déjà tout dit sur ce sujet, dans mes précé
dentes déclaration, J'espère seulement que cq
traité constituera un premier pas en avant vers la
pais universelle.
Je suis profondément recoanaissant de la mer
veilleuse ifçeption que Paris m'a faite.
Je suis très heureux de me retrouver en France
et d'y jouir de eca hospitalité. Je suis "venu ici sim
plement pour signer le traité.
Interrogé au sujet de l'éventualité d'un
refus du Sénat américain de ratifier le
pacte de renonciation à la guerre, M. Kel-
lûgg répondit que c'était là une affaire qui
regarde exclusivement Je Sénat des Etats-
Unis, . _
Le secrétaire d'iitat américain annonça
ensuite qu'il verrait M- Poincarê dimanche
après-midi.
Tandis que M. Kellogg se retirait dans
ses appartements, on put l'entendre plu
sieurs lois répéter : « Mr Kellogg is very
tired, » (M, Kellogg est très fatigué.)
Nous avons compris hier comment npus
avons pu commettre l'erreur de dire que
M. Kellogg était un « grand » vieillard.
M. Kellogg aime tout particulièrei.iient à
se tenir sur les escaliers,
; J. L. B.
Au tombeau dn SoMat Inconna
A midi et demi, M. Kellogg, acoompa-
gué de M. Myron T. Herrick, ambassa
deur des Etats-Unis,..et de M. Phénix, at
taché au ministère des Affaires étrangè
res, s'est rendu à l'Arc de Triomphe. Le
secrétaire d'Etat américain s'est avancé
vers le tombeau dn Soldat inconnu, où 'il
a fait déposer une magnifique gerbe dç
fleurs naturelles glaïeuls et roses rou
ges - enrubannée aux couleurs américai
nes. M. Kellogg s'est agenouillé sur la
dalle sacrée, a murmuré quelques paroles
— invocation ou prière — tandis que der
rière lui se tenaient IMIM. Myron T. Her-
rlck et Phénix, *
Pavoisexnenî officiel
Le gouvernement a décidé que, pen»
dant les journées de dimanche 2(> et luudi
27, les monuments et établissements de
l'Etat et de la Viiîe de Paris seraient pa-
voisés et illuminés.
Le ministère 'des Affaires étrangères a
reçu une décoration où figurent des tro
phées de drapeaux aux couleurs de tou.
tes les nations participant à la signature
du pacte général de renonciation à la
guerre.
Arrivée de M. Benèg
M, Benès, ministre des Affaires étrangè
res de Tchécoslovaquie, qui vient signer
le pacte général de renonciation à la
guerre, est arrivé hier après-mi'di à Pa
ris, â 14 h. 45. I'I a été reçu, à sa descente
de vagon, par MiMu de Fouquières, direc
teur du protocole; Osusky, ministre de
Tchécoslovaquie à Paris,
Arrivée de M. Hyraans
M. Hymans, ministre des Affaires étran
gères as Belgique, qui représentera son
pays à 3a signature du pacte contre la
guerre, est arrivé à Paris Mer après-jnidi,
a 17 h. 10.
Avant son départ pour Parris, M. Hy
mans avait fait à 1 Indépendance belge
des déclarations tdont voici l'essentiel :
« Le pacte accentue le mouvement de
l'esprit public, vers les idées (de droit et
de pacification et augmente dans le inonde
les forces de paix. »
Puis, aprè« s'être recueilli quelques Ins
tants, le ministre a ajouté
. « La Belgique, quand le pacte lui fut
soumis, tint à assurer qu'il n'ébranlait ni
n'énervait les droits et ies obligations ré
sultant des traités de Locarno et du pacte
dv la Société des Nations. Les explica-
tions qui ont été échangées ont dissipé
nos scrupules. A cet egard, le pacie ne
.fait que renforcer les garanties juridiques
et morales de la paix. » \
Amvés de M. Cosgrave
M. Cosgrave, président de l'Etat libre
d'Irlande est arrivé hier soir à Paris.
Avant de quitter la capitale britannique,
il a fait part de sa grande satisfaction per
sonnelle et de celle de l'Irlande de parti
ciper à la signature, du pacte.
< Notre étroite amitié avec la France,
a-t-il dit, date de plusieurs siècles ».
A propos de son retour à Dublin, en
compagnies de M. Kellog, M. Cosgrave a
dit en riant : ■
« Nous allons attaquer la côte irlandaise
■avec les navires de guerre américains, »
M. Stresemann est parti pour Paris
M. Stresemann a quitté Berlin hier soir,
à 22 b. 11, par le Nord-Express, se rendant
à Paris.
L'Espagne et le pacte Kellogg
Madrid, 25 août, r— Bien que les gou
vernements américain et espagnol se mon
trent tous deux pleins de reticen ;es quant
à l'attitude actuelle de l'Espagne à l'égard
du pacte Kellogg de renonciation à la
guerre, certaines difficultés seraient sur
venues à cause des nouvelles objections
qui ont été soulevées à la suite de la com
munication faite par l'ambassade améri
caine dans une note qui accompagnait le
texte du traité.
Il semble que les difficultés, qui débu
tèrent, quand l'Espagne ne fut pas invitée
à participer à la signature du pacte à Pa
ris, se soient aggravées lorsque, après une
étude attentive des textes par le ministère
espagnol des affaires étrangères, les fonc
tionnaires espagnols exprimèrent l'opi
nion oue, quelques jours avant la reprise
par l'Êspagne de sa collaboration aux tra
vaux de la Société des Nations à Genève,
un pacte déclarant la guerre hors la loi ne
paraissait pas avoir plus d'efficacité que
les accords de la S. D. N. ou ceux de Lo
carno.
En conséquence, les experts espagnols
estiment presque inutile d'adhérer au pac
te, particulièrement depuis que l'Espagne
a suivi une politique consistant à signer
avec les diverses nations des traités d'ar
bitrage qui, du point de vue espagnol, ont
autant, sinon plus de valeur que le pacte
Kellogg.
. Il apparaît donc comme un fait jfresque
certain que l'Espagne, au lieu d'être par
mi les premières puissances à signer le
pacte Kellogg, préférera attendre que le
traité ait commencé k fournir des preuves
avant de décider quelle sera son attitude à
cet égard.
EN ALBANIE
L'ouverture
de F Assemblée nationale
Tirana, 25 août, — Le bureau de presse
albanais publie l'information suivante :
Aujourd'hui, à 9 heures, a eu lieu, en
grande solennité et au milieu de l'enthou
siasme général, l'ouverture de l'assemblée
constituante albanaise.
Le ministre de la Justice a lu, au nom
du isbef de l'Etat, un message d'ouverture
dont voici quelques extraits :
« La présidence de l'Etat albanais, en
ce moment historique, éprouve la joie la
plus vive én saluant les représentants de
la nation souveraine, en leur souhaitant
la bienvenue et en leur exprimant les
vœux qu'elle forme pour le succès de la
haute mission que la nation leur a con
fiée.
« En vous saluant avec la joî? îa plus
sincère et en souhaitant le succès 1-e plus
complet dans l'accomplissement de cette
tâche sacrée, nous considérons comme un
devoir patriotique de rappeler que la na
tion d'Albanie, après une longue période
de péripéties multiples dans sa vie natio-
nale, est aujourd'hui, de par l'entremise
de ses représentants, libre et souveraine
de ses destinées, conformément à sa vo
lonté et à la manière qu'elle jugera la plus
favorable pour son bonheur et son ave
nir.
« Le président de l'Etat et ses organes,
s'inspirant du plus grand respect pour
la souveraineté intégrale et inviolable du
peuple albanais, expriment encore une
fois, de la façon la plus formelle, l'assu
rance que vous, représentants de la na
tion, examinerez et trancherez toutes les
questions dont dépend le sort de la nation
dans la plénitude de votre souveraineté,
comme vous le jugerez le plus utile pom*
la prospérité de l'Albanie. »
EN YOUGOSLAVIE
L'arrestation de M. Matcbek
«
serait décidée
M. KELLOGG N'IRA PAS A LONDRES
L'impression en Angleterre
La nouvelle annonçant que M, Kellogg
n'est pas en mesure d'accepter l'invitation
du gouvernement britannique de se rendra
à Londres avant de retourner aux Etats-
Unis est accueillie avec un profond regret
dans les milieux intéressés de Londres.
Et en Amérique
Le correspondant du Times à New-York
télégraphie :
* La déclaration faite à Plymoutb par
M. Kellogg, selon laquelle, pendant son
séjoiur en Europe, il ne discuterait pas le
compromis naval anglo-français, a une si
gnification plus profonde que ces simples
mots. Naturellement, le département d'Etat
garde le silence à ce sujet, ou bien donne
des explications banales sur la détermina
tion soudaine du secrétaire d'Etat de lais
ser Londres en dehors de son itinéraire.
La conviction générale à Washington est
qu'il a reçu l'ordre de laisser les questions
navales en dehors du champ des conver
sations qu'il aura avec les représentants
des gouvernements britannique et fran
çais. »
M, VALDEMARAS IRA A GENEVE
■ Koviw, 25 août. ■- — M. Valdemaras par
tira le 29 août, avec les . autres membres
de la délégation lituanienne, pour Genève.
Dans les milieux politiques lituaniens,
on ne cro'it pas que le président du Con
seil modifiera son attitude à l'égard de
la Pologne. Dans ces conditions, toutes
bonnes relations entre les 'deux pays ne
seraient possibles que si la Pologne s'as
sociait au point de vue de la Lituanie
dans la question de Vilna.
Zagreb, 25 août. — Le oorespondant du
journal Qbzor, à Belgrade, rapporte que le
gouvernement yougoslave aurait décidé de
mettre en état d'arrestation M. Matchek,
qui succéda à M. Stephan Raditch à la
présidence du parti paysan croate.
L'accusation portée contre M. Matchek
est d'avoir participé à une agitation' dans
le but de ruiner l'Etat yougoslave et d'a
voir diffamé le pays tout entier en adres
sant au congrès de l'union interparlemen-
taire à Berlin un message dans lequel il
protestait., vivement contre le fait que les
députés, yougoslaves y représentaient la
CroaUe.
Une interview de M. Troumhitch .
Rome, 25 août. — Interviewé par l'en
voyé spécial à Zagreb du Giornale d'Italia,
M. Trourobitch a déclaré :
« Les dissentions entre Belgrade et Za-
greb proviennent d'une conception diffé
rente de l'Etat serbe-croate-slovène. Bel
grade considère cet Etat comme une con- a
séquence de la -'ictoire serbe et traite, par
conséquent, la Croatie, de même que les
autres pays qui faisaient autrefois partie
de la monarchie austro-hongroise, comme
des pays annexés. Les Croates, au con
traire, entendent constituer une commu-
naiité politique dans laquelle la Croatie
aurait amélioré sa position.
« Les Serbes ont créé un système cen
traliste ; c'était assumer uns grosse res
ponsabilité, mais l'expérience n'a pas
réussi.
« n en résulte une crise permanente,
& la fois pour l'Etat et pour la population,
causant un. grand méconîentement parmi
cette dernière et engendrant, en Croatie,
une grave' réaction contre Belgrade.
« La Croatie se_rend compte, en effet,
que sa position,, loin de, s'améliorer, s'est
aggravée, Elle avait toujours joui, sous les
Habsbourg, d'une autonomie résultant de
son droit public séculaire ; elle faisait par-
tie de la couronne de Saint-Etienne, mais
elle ne s'était jamais fondue avec la H011-
"grie, conservant son individualité politi
que çt nationale.
« La constitution de l'actuel Etat serbe- x
croate et solvène a fait table rase de tous
les droits et privilèges dont jouissait 1a
Croatie.
« Actuellement, la Croatie se révolte ré
solument contre l'hégémonie de Belgrade ;
elle réclame le rétablissement de.son au'o-
noraie. Pour nous, la mer représente !e
plus grand intérêt national ; toute la côte
est habitée uniquement par des Croates ; ,
Belgrade est loin de la mër et a, de toutes
choses, une conception à laquelle nous ne
saurions nous adapter. >
Dernières nouvelles sportive»
LES GRANDS RAIDS TRANSATLANTIQUES
Deux départs projalés pour demain
Aucun-départ transatlantique «.'est pré
vu pour aujourd'hui. Les aviateurs Costes
el Bellonte ont. fait connaître leur inten
tion de partir lundi matin.
Les aviateurs Assollant et Lefèvre, qui
ont procédé hier après-midi, sur la plate
forme da régulation du Bourget â l'opéra
tion de compensation de leur compas, ont
choisi également la journée de lundi "pour
tenter d'effectuer le raid Paris-New-York.
AU MAROC
Le retour da sultan
Casablanca, 25 août, — Le sultan Sidï
Mohamed, retour de France, a débarqué à
Casablanca à 9 heures ce matin. Salué à'
la gare par M. Urbain Blanc, délégué de
la Bésidénce, le commandant supérieur
des troupes et toutes les personnalités civip
les et militaires, il a été très acclamé par
Ja foule pendant son trajet, du débarcadère
au Palais impérial entre une double haie
de troupes, pendant que tonnaient les ca
nons et que les avions survolaient le porti
Le sultan s'est dit é? ;rveillé de tout
ce au'il avait vu au cours de son voyage
en France. "
Petitd# nouvelles de la nuit
— Le roi d'Espagne a décidé, hier, de fembar*
quer le 10 septembre à Saint-Sébastien pour la
Suède.
—• Â Lille, au cours cPune entrevue des repré.
sentants ifes mineurs du Nord et du Pas-de-Calais
avec le président de la délégation patronale, ce-
foi-ci « déclaré qu'il était impossible de consentir
la moindre augmentation de salcàros.
— Hier soir, à Bobigny, trn enfant de dix ans,
Louis Maillot, s'est noyé dans le canal de UOwrcq.
-r- Dans l'Inde anglaise, Rakhavendra Rao a es
sayé de former un gouvernement révolutionnaire
des provinces centrales de l'Inde.
— A Budapest une bataille en règle a éclaté
entre soldats et civils. La police a séparé les com
battants à coups de sabre.
t - Les Soviets, dans une note à la S- D. IV.,
s'étonnant qu'on ne convoque pas assez vite la com
mission du désarmement.
■ LE TEMPS, -r- Temps nuageux cl yn pea ora
geux, belles éelaircies, quelques orages ou rverses.
Température en faiMe hausse. A Paris, maxi
mum plus *<3°. t
LA VILLE. A li heures, courses â Vinoennes.
Palais des Expositions : Concours Léphic.
Musée du Luxembourg : Dessins d'urtistcj fran
çais, 4e 1800 à nos jours.
AUJOUraracr. — Salut Z
Les entrées dans les musées,
et palais nationaux
ont produit plus de cinq millions en 1927
■Les recettes provenant de la perception da droit
d'entrée dans ies musées, collections et monuments
appartenant à l'Etat et affectés à l'administration
des Beaux-Arts, se sont élevées, en 1927, à la somme
de 5.046.184 francs.
Lès recettes les plus importantes ont été effec
tuées an musée du Louvre ' (932.948 francs), au
château de Versailles (569.425 francs), au Panthéon
C589.228 fr. 75), à l'ancienne abbaye du Mont Saint-
Michel (396.694 francs), a la Sainto-Ghapclle du
Palais de Justice (307.439 francs), au palais de
Fontainebleau (243.147 francs), au musé® du Lu
xembourg (199.785 francs), au château de Pfu
(173.981 francs), à l'Arc de Triomphe de l'Etoile
(136.837 francs), eu musée de Cluny (129.082
francs), aux remparts de la Cité de Carcassor.ne
(KJ7.491 francs). ' ;
P oïit la réalisation da programme
de construction
Le Journal officid a publié hier des décrets
nommant trois corn missions en vue de préparer
lies mesures d'application de la loi du 13 juillet
1928, relative au programme de "construction.
Ces commissions concernent : la première, ies
habitations à bon marché; la seconde, les loge
ments ruraux; la troisième, les logements à loyers
moyens. Elles comprennent des parlementaires, des
hauts fonctionnaires et des « techniciens ».
Les commissions seront présidées par le ministre
du Travail. Les vice-présidents désignés sont :
MM. Paul Strauss et Bonneviy pour la première
commission; M. Yves LeTrocquer, pour la seconja
et M, Louis Pasquet pour la troisième.
Mort <îe. Mgr Poirier, évêque de Tarbes
Mgr Poirier, évêquç de Tarbes çt de Lourdes, est
mort hier matin à 8 taures. Le prélat avait subi
la veille, au palais épitcopal, une douloureuse opé
ration chirurgicale. 4 •
Mgr Poirier était né le 17 mars 1866 à Saint-
Michcl-en-l'Herm (Vendée). ,11 avait succédé le
2-1 août 1927 à Mgr Schaeppfer, dont il était le
coadjutenr depuis le 11 février 1926.
PETITES NOUVELLES
—X— M. Potncaré présidera, te 8 septembre
prpchain, à Strasbourg, la cérémonie d'inaugura
tion de la S" Foire-Exposition.
— X — Le général Gamelin, commandant supé
rieur des troupe;, du Levant, se rendwt en congé
en France, s'est emfoanjué à Bcyrontb ot est parti
via Constantinople.
—X— Les obsèques du pilote Laxocht, dont •
les cendres ont été ramenées vendredi soir par
avion de Berlin, auront lieu mardi, à il heures,
au Père-Laoliaise.
—X— La statue Jules Mèllne sera inaugurée
aujourd'hui à Hemiremont Hier. 300 membre» de
Ja société « Les amis de Jules Héline » se sont
réunis pris du tombeau de l'ancien président du
Conseil. '
CHRONIQUE DU MONDE
ET DE LA VILLE
Deuils
Nous apprenons la mort de Mme Jactfues
Bourges, née Marie-Louise Dardenne,
épouse du capitaine Jacques Bourges, da
3(5" d'aviation et sœur et belle-sœur de M.
et Mme Pierre de Bienassis de Gauluson,
vice-président et vice-présidente de la sec
tion d'A. F. et des Dames royalistes de
Villéneuve-sur-Lot (L.-et-G
—- Nous apprenons ta mort de Mlle Cé
cile de Féligonde, pieusement décédée aa
château de Saint-Genest par Riom. Elle
,était la fille de M. Gabriel de Féligonde
décédé, et de Mme née des Aulnats, et
la sœur de MM. Georges et René de Féli
gonde. Cet avis tiendra lieu de faire-part.
Agent à NICE
CHESNAUD, 44, rue Berlioz,
(pour Alpes-Maritimes et Bouches-da-Ehô/ie)
Au jourd'hui
HOTELS
nos
4'
eme
page
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.83%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.83%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
- Auteurs similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k763515g/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k763515g/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k763515g/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k763515g/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k763515g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k763515g
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k763515g/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest