Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1936-11-20
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 novembre 1936 20 novembre 1936
Description : 1936/11/20 (N16104). 1936/11/20 (N16104).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76348866
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/12/2014
ÉDITION DE 5 HEURES
PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU Vendredi 20 ~N, ovembre 1936
Le numéro: 30 cent. (N° 16104) < * * * * Téiéph. : Richelieu 81-54 et la suite * * • Vendredi 20 Novembre 1936
L'HOMME OUI ÉTAIT TROP GRAND
Roman par
PIERRE BENOIT et CLAUDE FARRÈRE
Le plus grand succès de librairie
de la saison
LES EDITIONS DE FRANCE. — Un volume 15 francs
LES RÉVOLTÉS DD BODNTY"
par
JEAN DOKS EX
Un drame véridique plus passionnant
quun roman
LES EDITIONS DE FRANCE. — Un volume 15 'francs
XI
LE S ;' » MARTET
L'histoire des origines
de l'humanité peut
s'écrire comme suit :
D'abord, la femme est
une espèce de bête de
somme et de bête à per-
pétuer la race. L'homme,
lui, est idiot. Il boit, il
mange, il chasse, et,
quand il rencontre sur
son chemin un autre
homme, il fait entendre
un cri guttural et il tue
l'homme. C'est un être
parfaitement ridicule
dont les historiens ont
voulu faire quelque chose
comme un miracle pour
cette raison qu'il sait se
tenir debout sur ses pat-
tes de derrière et qu'il
sait se servir de ses
mains. Or le singe, lui
aussi, sait se servir de ses
mains et faire le beau sur
ses pattes de derrière, et
le singe est autrement
sympathique.
- Mais un jour l'homme tombe amoureux de la
femme et il cherche à lui plaire.
Alors tout se transforme et une étrange lumière
se répand sur le monde.
Il cherche à lui plaire pour commencer par les
moyens qui sont à sa disposition, par la force et par
le courage. Il lui fait admirer sa puissante muscu-
lature et le mépris du danger avec lequel il se pré-
cipite au combat.
La femme trouve cela très beau.
Puis voici qu'elle en a assez. La femme, pour le
bonheur et le salut de l'humanité, est un être qui
se lasse assez vite et qui met l'homme, perpétuelle-
ment, dans l'obligation de trouver autre chose.
L'homme, alors, s'avise de faire rire la femme et
de lui raconter des histoires.
Ce jour-là, l'humanité fait un très grand pas.
L'homme, grâce à la femme, a compris qu'il n'y
avait pas que la force et que, même, la force était
une chose un peu fatigante à la longue. La femme,
sans doute, n'a pas guéri l'homme de la force. La
force est un mal incurable. Mais, dès les temps
.-anciens, elle lui a révélé qu'avec deux ou
trois petits mots bien placés on 'arrivait à peu
près au même résultat qu'avec toute une volée de
coups de massup. L'histoire a commencé par une
épopée du genre de l'Iliade. Les hommes ne pen-
sent qu'à tuer, à flanquer le feu partout. Puis un
jour on voit aborder dans une île une espèce de
bavard charmant qui se trouve nez à nez avec la
jeune Nausicaa et qui ne songe ni à la tuer ni à lui
faire subir les derniers outrages. Il ne rêve que de
la faire sourire. C'est l'Odyssée.
Il faut absolument que nous nous demandions à
qui l'humanité doit Ulysse.
Elle le doit à la femme.
Le bouillant Achille rougissait d'avoir vécu une
partie de sa jeunesse au milieu des femmes, parta-
geant leurs travaux et leurs joies. Il n'était content
que quand il avait une grande épée à la main et
quand avec cela il perçait le cœur des Troyens, aux
belles cnémides.
Ulysse, lui, a vécu le plus possible avec les fem-
mes et il n'en a jamais rougi. Il leur doit évidem-
ment quelques déboires, quelques incidents qui ont
failli mal tourner. Mais il
leur doit aussi d'avoir
une âme et la possibilité
de l'exprimer. Ulysse, je
suis sûr qu'Homère l'a
trahi. Il n'a rien compris
à son histoire. Son ex-
cuse était d'être aveugle
et de n'avoir ainsi des
femmes qu'une notion
assez imparfaite. S'il les
avait mieux connues, il
n'aurait jamais eu l'idée
saugrenue de transformer
en pourceaux les compa-
gnons d'Ulysse. Quand
ceux-ci étaient arrivés
chez Circé, ils n'étaient
que de braves gens, et je
les vois très bien, dans le
carré de leur bateau,
échangeant de petites
plaisanteries faci-
les. Quand ils en sont re-
partis, ils avaient flairé
le seul problème de ce
monde aui mérite d'être
,reusé,et,debout à la poupe de leur bateau,ils se sen-
taient tout à la fois vieillis et rajeunis de mille ans.
* *
A la femme, l'homme doit l'esprit. Je ne dis
point l'esprit de table d'hôte et la pratique du
calembour. L'esprit tout court. Elle l'a dégrossi,
défriché. Jusque-là, il n'avait eu à vaincre que
de pauvres petites difficultés de quatre sous. Il
s'agissait pour lui d'être plus malin que le singe,
plus fort que le lion, et, dans la reptation, de faire
moins de bruit que le serpent. C'étaient des choses
bien misérables. La femme a mis l'homme en
demeure d'aller plus avant dans le domaine de
l'ingéniosité, et, pour l'y entraîner, elle lui a offert
son regard, son sourire, la voix qu'elle prend pour,
quand elle ment, faire croire qu'elle dit la vérité, et,
quand elle dit la vérité, donner à penser qu'elle
ment. Elle a été à ce point de vue une fameuse
éducatrice.
Elle a été mieux encore : le mystère de l'homme.
Son seul mystère. Car pour tout le reste notre
siège est fait. Nous savons qu'il y a un Dieu ou nous
savons qu'il n'y en a pas. Nous savons qu'avec la
mort tout s'achève ou nous savons que tout
continue.
Mais avec la femme nous ne savons jamais ce
qui se passe dans cette petite caboche-là.
La mythologie grecque raconte qu'il y avait aux
portes. de Thèbes un sphinx à tête de femme qui
posait aux voyageurs des questions du genre de
celle-ci : « Quel est l'animal qui se promène le
matin à quatre pattes, sur deux pattes à midi, et, le
soir, sur trois pattes ? » Il fallait répondre : « C'est
l'homme, qui, au début de sa vie, rampe sur le sol,
qui finit par se tenir debout et qui, lorsque vient la
vieillesse, marche appuyé sur un bâton ». Si l'on ne
répondait point cela, on était mangé.
Moi, je trouve cette histoire complètement
stupide et cette énigme parfaitement indigne d'Un
sphinx à tête de femme.
Le sphinx n'a qu'une question à poser et c'est
celle-ci : « Qui suis-je ? »
C'est bien assez pour exercer la sagacité de
l'homme et faire travailler ses méninges.
LA NUIT ROUGE
DU RAT MORT"
de nouveau évoquée
devant les assises
Les témoins sont restés les
mêmes que lors du premier
procès mais leurs dépositions
ont miraculeusement changé
Voici (vus par Pavis) au cours de
l'audience STEFANI et son défenseur
M* DE MORO-GIAFFERRI. — Lire en
4e page, y colonne, le compte rendu
des débats par GEO LONDON.
LE CERCUEIL DE M. SALENGRO
sera exposé demain après-midi
à l'hôtel de ville de Lille
LA POPULATION SERA ADMISE A
DÉFILER JUSQU'AU SOIR ET PEN-
DANT LA MATINÉE DE DIMANCHE
Les médecins légistes et un expert chimiste ont
procédé, hier, à de minutieuses constatations
EN y PAGE, 1" COLONNE, LA DEPECHE D'ALBERT CH.-MORICE.
LES LiLLOIS VENANT SIGNER LE REGISTRE DÉPOSÉ A L'HOTEL DE VILLE
ANDRE JAPY
brise son appareil
contre une colline
à 900 klms du but
V
L'aviateur a les jambes brisées et souf-
fre de blessures légères à la tête mais
ses jours ne sont pas en danger
L'ACCIDENT S'EST PRODUIT AU SUD DU JAPON DANS LA
MONTAGNE DE L'ILE KIOU-SIOU, DÉPARTEMENT DE SAGA
LE « SIMOUN », AVION DE JAPY.- Lire les détails en 5" page, 3E colonne.
LE TRAIT NOIR INDIQUE LE CHEMIN PARCOURU, ET LE POINTILLÉ CE QUI RESTAIT A FAIRE
M. Eden réaffirme aux Communes
la volonté de l'Angleterre
de ne pas intervenir en Espagne
COMMENTANT LA RECONNAISSANCE
DE FRANCO PAR ROME ET BERLIN
LE MINISTRE AJOUTE:
"Il y a d'autres gouvernements plus à blâmer
que ceux de l'Allemagne et de l'Italie"
Communiqués contradictoires
sur le front de Madrid:
"Toutes les posi-
tions de l'ennemi
ont été enlevées,"
affirment les na-
tionalistes
Nous progressons
dans la Cité uni-
versitaire, répli-
quent les défen-
seurs de la ville
En 5" page, la dépêche de A.-H.
FLASSCH et nos informations.
JOSÉ-ANTONIO PRIMO DE RIVERA, ch'ef
des « Phalanges espagnoles » dont nous
avons annoncé la condamnation à mort. -
EN 2e PAGE :
ARTICLES DE PARIS
EN 3e PAGE, 2e COLONNE :
Figures américaines : un homme, Ford.
par FRANÇOIS DE CHAMPEAUX*
EN 4e PAGE, 2" COLONNE T
Un crime à l'asile de nuit, où deux
pauvres diables luttent à mort pour
une bicyclette.
LE CRIME DU STRASBOURG-VINTIMILLE
LE CACHE-NEZ GRIS BLEU
e
FERA-T-IL DÉCOUVRIR
LE MYSTÉRIEUX ASSASSIN ?
L HOMME CRtSONNANT EST IDENTIFIÉ
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Nice, 19 novembre. — La brigade mo-
bile de Marseille, dès le commencement
de son enquête pQlicière sur l'assassinat
de Mme Garola, pensa se trouver en
présence d'un meurtre passionnel. Sa
conviction fut si grande qu'on eut même
un moment l'intention de procéder à
l'arrestation d'un des familiers de Mme
Garola.
Ce n'est que devant les preuves d'un
alibi certain qu'on abandonna cette pre-
mière piste, mais il semble que la con-
viction du commissaire Petit et de ses
inspecteurs Chauvin et Mazoyer de-
meure toujours que l'agression qui coûta
la vie à Mme Garola a été commise par
un familier de la victime.
En tout cas, c'est en vain que M. Pe-
tit attendit toute cette matinée, au com-
missariat central de Cannes, l'homme
aux tempes d'argent, quinquagénaire,
coiffé d'un béret banque qui, aux Arcs,
conseilla au contrôleur du train, M.
Veyrac, de ne pas troubler le sommeil
de la femme qui semblait dormir et qui
n'était autre que Mme Garola.
Après cette inutile attente, M. le com-
missaire Petit s'est contenté d'indiquer
qu'il faisait vérifier loin de Cannes d'im-
portants renseignements par l'inspecteur
Chauvin, que si ces renseignements sont
confirmés, il aura enfin un point de dé-
part solide pour son enquête.
Du côté instruction, la conviction de
M. Giacomoni, le magistrat qui mène
l'enquête, c'est qu'on ne se trouve pas
en présence d'un crime crapuleux, mal-
gré les précautions prises par l'assassin
pour le faire croire.
Un mystère à éclaircir ?
Pour ce magistrat, il y a certaine-
ment quelque chose de mystérieux dans
la vie de Mme Garola et ce mystère se-
rait connu de certains familiers de la
jeune femme.
— Certaines gens de son entourage, m'a
déclaré M. Giacomoni, auraient témoigné
que Mme Garola avait manifesté, à plu-
sieurs reprises, durant ces derniers mois,
la crainte de tomber sous les coups d'un
assassin.
Dans l'espoir que M. le commissaire
Petit arrivera à desceller les lèvres clo-
ses, le juge d'instruction tient en ce
moment en suspens un mandat d'arrêt
qu'il est prêt à signer.
H m'a encore confié cet après-midi
que parmi les nombreuses lettres qu'il
a reçues, l'une d'elles a retenu plus
particulièrement son attention, car son
auteur, qui est anonyme, donne avec
des précisions des détails troublants sur
l'affaire, en priant le magistrat d'inter-
roger une personne dont il indique le
nom, et qui doit connaître l'assassin
de Mme Garola.
HENRY BARBY.
La suite en 4" page, 1" colonne
M. Albert Lebrun a, hier soir
,,' quitté Paris pour St-Chamas
où il assistera aux obsèques
des victimes de l'explosion
LIRE TOUS LES DETAILS DANS NOTRE DEPECHE EN T PAGE
EN DERNIÈRE PAGE, LA CONCLUSION DE
L'ENQUÊTE DE JACQUES LE BOURGEOIS l"
Quand la France
ne travaillera plus que
40 heures par semaine
PILOTÉS EN HtftBt
Pour développer chez les enfants-le goût de l'aviation, il n'est sans doute pas de meilleur moyen que de leur
faire connaître ses merveilles. Aussi une visite gratuite du Salon de l'aéronautique a-t-elle été accordée hier aux
petits écoliers. Combien de pilotes futurs parmi ces bambins photographiés au Grand Palais dans u.,.
avion « Centaure », tandis qu'un technicien leur fournissait nombre de renseignements!
«r
PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU Vendredi 20 ~N, ovembre 1936
Le numéro: 30 cent. (N° 16104) < * * * * Téiéph. : Richelieu 81-54 et la suite * * • Vendredi 20 Novembre 1936
L'HOMME OUI ÉTAIT TROP GRAND
Roman par
PIERRE BENOIT et CLAUDE FARRÈRE
Le plus grand succès de librairie
de la saison
LES EDITIONS DE FRANCE. — Un volume 15 francs
LES RÉVOLTÉS DD BODNTY"
par
JEAN DOKS EX
Un drame véridique plus passionnant
quun roman
LES EDITIONS DE FRANCE. — Un volume 15 'francs
XI
LE S ;' » MARTET
L'histoire des origines
de l'humanité peut
s'écrire comme suit :
D'abord, la femme est
une espèce de bête de
somme et de bête à per-
pétuer la race. L'homme,
lui, est idiot. Il boit, il
mange, il chasse, et,
quand il rencontre sur
son chemin un autre
homme, il fait entendre
un cri guttural et il tue
l'homme. C'est un être
parfaitement ridicule
dont les historiens ont
voulu faire quelque chose
comme un miracle pour
cette raison qu'il sait se
tenir debout sur ses pat-
tes de derrière et qu'il
sait se servir de ses
mains. Or le singe, lui
aussi, sait se servir de ses
mains et faire le beau sur
ses pattes de derrière, et
le singe est autrement
sympathique.
- Mais un jour l'homme tombe amoureux de la
femme et il cherche à lui plaire.
Alors tout se transforme et une étrange lumière
se répand sur le monde.
Il cherche à lui plaire pour commencer par les
moyens qui sont à sa disposition, par la force et par
le courage. Il lui fait admirer sa puissante muscu-
lature et le mépris du danger avec lequel il se pré-
cipite au combat.
La femme trouve cela très beau.
Puis voici qu'elle en a assez. La femme, pour le
bonheur et le salut de l'humanité, est un être qui
se lasse assez vite et qui met l'homme, perpétuelle-
ment, dans l'obligation de trouver autre chose.
L'homme, alors, s'avise de faire rire la femme et
de lui raconter des histoires.
Ce jour-là, l'humanité fait un très grand pas.
L'homme, grâce à la femme, a compris qu'il n'y
avait pas que la force et que, même, la force était
une chose un peu fatigante à la longue. La femme,
sans doute, n'a pas guéri l'homme de la force. La
force est un mal incurable. Mais, dès les temps
.-anciens, elle lui a révélé qu'avec deux ou
trois petits mots bien placés on 'arrivait à peu
près au même résultat qu'avec toute une volée de
coups de massup. L'histoire a commencé par une
épopée du genre de l'Iliade. Les hommes ne pen-
sent qu'à tuer, à flanquer le feu partout. Puis un
jour on voit aborder dans une île une espèce de
bavard charmant qui se trouve nez à nez avec la
jeune Nausicaa et qui ne songe ni à la tuer ni à lui
faire subir les derniers outrages. Il ne rêve que de
la faire sourire. C'est l'Odyssée.
Il faut absolument que nous nous demandions à
qui l'humanité doit Ulysse.
Elle le doit à la femme.
Le bouillant Achille rougissait d'avoir vécu une
partie de sa jeunesse au milieu des femmes, parta-
geant leurs travaux et leurs joies. Il n'était content
que quand il avait une grande épée à la main et
quand avec cela il perçait le cœur des Troyens, aux
belles cnémides.
Ulysse, lui, a vécu le plus possible avec les fem-
mes et il n'en a jamais rougi. Il leur doit évidem-
ment quelques déboires, quelques incidents qui ont
failli mal tourner. Mais il
leur doit aussi d'avoir
une âme et la possibilité
de l'exprimer. Ulysse, je
suis sûr qu'Homère l'a
trahi. Il n'a rien compris
à son histoire. Son ex-
cuse était d'être aveugle
et de n'avoir ainsi des
femmes qu'une notion
assez imparfaite. S'il les
avait mieux connues, il
n'aurait jamais eu l'idée
saugrenue de transformer
en pourceaux les compa-
gnons d'Ulysse. Quand
ceux-ci étaient arrivés
chez Circé, ils n'étaient
que de braves gens, et je
les vois très bien, dans le
carré de leur bateau,
échangeant de petites
plaisanteries faci-
les. Quand ils en sont re-
partis, ils avaient flairé
le seul problème de ce
monde aui mérite d'être
,reusé,et,debout à la poupe de leur bateau,ils se sen-
taient tout à la fois vieillis et rajeunis de mille ans.
* *
A la femme, l'homme doit l'esprit. Je ne dis
point l'esprit de table d'hôte et la pratique du
calembour. L'esprit tout court. Elle l'a dégrossi,
défriché. Jusque-là, il n'avait eu à vaincre que
de pauvres petites difficultés de quatre sous. Il
s'agissait pour lui d'être plus malin que le singe,
plus fort que le lion, et, dans la reptation, de faire
moins de bruit que le serpent. C'étaient des choses
bien misérables. La femme a mis l'homme en
demeure d'aller plus avant dans le domaine de
l'ingéniosité, et, pour l'y entraîner, elle lui a offert
son regard, son sourire, la voix qu'elle prend pour,
quand elle ment, faire croire qu'elle dit la vérité, et,
quand elle dit la vérité, donner à penser qu'elle
ment. Elle a été à ce point de vue une fameuse
éducatrice.
Elle a été mieux encore : le mystère de l'homme.
Son seul mystère. Car pour tout le reste notre
siège est fait. Nous savons qu'il y a un Dieu ou nous
savons qu'il n'y en a pas. Nous savons qu'avec la
mort tout s'achève ou nous savons que tout
continue.
Mais avec la femme nous ne savons jamais ce
qui se passe dans cette petite caboche-là.
La mythologie grecque raconte qu'il y avait aux
portes. de Thèbes un sphinx à tête de femme qui
posait aux voyageurs des questions du genre de
celle-ci : « Quel est l'animal qui se promène le
matin à quatre pattes, sur deux pattes à midi, et, le
soir, sur trois pattes ? » Il fallait répondre : « C'est
l'homme, qui, au début de sa vie, rampe sur le sol,
qui finit par se tenir debout et qui, lorsque vient la
vieillesse, marche appuyé sur un bâton ». Si l'on ne
répondait point cela, on était mangé.
Moi, je trouve cette histoire complètement
stupide et cette énigme parfaitement indigne d'Un
sphinx à tête de femme.
Le sphinx n'a qu'une question à poser et c'est
celle-ci : « Qui suis-je ? »
C'est bien assez pour exercer la sagacité de
l'homme et faire travailler ses méninges.
LA NUIT ROUGE
DU RAT MORT"
de nouveau évoquée
devant les assises
Les témoins sont restés les
mêmes que lors du premier
procès mais leurs dépositions
ont miraculeusement changé
Voici (vus par Pavis) au cours de
l'audience STEFANI et son défenseur
M* DE MORO-GIAFFERRI. — Lire en
4e page, y colonne, le compte rendu
des débats par GEO LONDON.
LE CERCUEIL DE M. SALENGRO
sera exposé demain après-midi
à l'hôtel de ville de Lille
LA POPULATION SERA ADMISE A
DÉFILER JUSQU'AU SOIR ET PEN-
DANT LA MATINÉE DE DIMANCHE
Les médecins légistes et un expert chimiste ont
procédé, hier, à de minutieuses constatations
EN y PAGE, 1" COLONNE, LA DEPECHE D'ALBERT CH.-MORICE.
LES LiLLOIS VENANT SIGNER LE REGISTRE DÉPOSÉ A L'HOTEL DE VILLE
ANDRE JAPY
brise son appareil
contre une colline
à 900 klms du but
V
L'aviateur a les jambes brisées et souf-
fre de blessures légères à la tête mais
ses jours ne sont pas en danger
L'ACCIDENT S'EST PRODUIT AU SUD DU JAPON DANS LA
MONTAGNE DE L'ILE KIOU-SIOU, DÉPARTEMENT DE SAGA
LE « SIMOUN », AVION DE JAPY.- Lire les détails en 5" page, 3E colonne.
LE TRAIT NOIR INDIQUE LE CHEMIN PARCOURU, ET LE POINTILLÉ CE QUI RESTAIT A FAIRE
M. Eden réaffirme aux Communes
la volonté de l'Angleterre
de ne pas intervenir en Espagne
COMMENTANT LA RECONNAISSANCE
DE FRANCO PAR ROME ET BERLIN
LE MINISTRE AJOUTE:
"Il y a d'autres gouvernements plus à blâmer
que ceux de l'Allemagne et de l'Italie"
Communiqués contradictoires
sur le front de Madrid:
"Toutes les posi-
tions de l'ennemi
ont été enlevées,"
affirment les na-
tionalistes
Nous progressons
dans la Cité uni-
versitaire, répli-
quent les défen-
seurs de la ville
En 5" page, la dépêche de A.-H.
FLASSCH et nos informations.
JOSÉ-ANTONIO PRIMO DE RIVERA, ch'ef
des « Phalanges espagnoles » dont nous
avons annoncé la condamnation à mort. -
EN 2e PAGE :
ARTICLES DE PARIS
EN 3e PAGE, 2e COLONNE :
Figures américaines : un homme, Ford.
par FRANÇOIS DE CHAMPEAUX*
EN 4e PAGE, 2" COLONNE T
Un crime à l'asile de nuit, où deux
pauvres diables luttent à mort pour
une bicyclette.
LE CRIME DU STRASBOURG-VINTIMILLE
LE CACHE-NEZ GRIS BLEU
e
FERA-T-IL DÉCOUVRIR
LE MYSTÉRIEUX ASSASSIN ?
L HOMME CRtSONNANT EST IDENTIFIÉ
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Nice, 19 novembre. — La brigade mo-
bile de Marseille, dès le commencement
de son enquête pQlicière sur l'assassinat
de Mme Garola, pensa se trouver en
présence d'un meurtre passionnel. Sa
conviction fut si grande qu'on eut même
un moment l'intention de procéder à
l'arrestation d'un des familiers de Mme
Garola.
Ce n'est que devant les preuves d'un
alibi certain qu'on abandonna cette pre-
mière piste, mais il semble que la con-
viction du commissaire Petit et de ses
inspecteurs Chauvin et Mazoyer de-
meure toujours que l'agression qui coûta
la vie à Mme Garola a été commise par
un familier de la victime.
En tout cas, c'est en vain que M. Pe-
tit attendit toute cette matinée, au com-
missariat central de Cannes, l'homme
aux tempes d'argent, quinquagénaire,
coiffé d'un béret banque qui, aux Arcs,
conseilla au contrôleur du train, M.
Veyrac, de ne pas troubler le sommeil
de la femme qui semblait dormir et qui
n'était autre que Mme Garola.
Après cette inutile attente, M. le com-
missaire Petit s'est contenté d'indiquer
qu'il faisait vérifier loin de Cannes d'im-
portants renseignements par l'inspecteur
Chauvin, que si ces renseignements sont
confirmés, il aura enfin un point de dé-
part solide pour son enquête.
Du côté instruction, la conviction de
M. Giacomoni, le magistrat qui mène
l'enquête, c'est qu'on ne se trouve pas
en présence d'un crime crapuleux, mal-
gré les précautions prises par l'assassin
pour le faire croire.
Un mystère à éclaircir ?
Pour ce magistrat, il y a certaine-
ment quelque chose de mystérieux dans
la vie de Mme Garola et ce mystère se-
rait connu de certains familiers de la
jeune femme.
— Certaines gens de son entourage, m'a
déclaré M. Giacomoni, auraient témoigné
que Mme Garola avait manifesté, à plu-
sieurs reprises, durant ces derniers mois,
la crainte de tomber sous les coups d'un
assassin.
Dans l'espoir que M. le commissaire
Petit arrivera à desceller les lèvres clo-
ses, le juge d'instruction tient en ce
moment en suspens un mandat d'arrêt
qu'il est prêt à signer.
H m'a encore confié cet après-midi
que parmi les nombreuses lettres qu'il
a reçues, l'une d'elles a retenu plus
particulièrement son attention, car son
auteur, qui est anonyme, donne avec
des précisions des détails troublants sur
l'affaire, en priant le magistrat d'inter-
roger une personne dont il indique le
nom, et qui doit connaître l'assassin
de Mme Garola.
HENRY BARBY.
La suite en 4" page, 1" colonne
M. Albert Lebrun a, hier soir
,,' quitté Paris pour St-Chamas
où il assistera aux obsèques
des victimes de l'explosion
LIRE TOUS LES DETAILS DANS NOTRE DEPECHE EN T PAGE
EN DERNIÈRE PAGE, LA CONCLUSION DE
L'ENQUÊTE DE JACQUES LE BOURGEOIS l"
Quand la France
ne travaillera plus que
40 heures par semaine
PILOTÉS EN HtftBt
Pour développer chez les enfants-le goût de l'aviation, il n'est sans doute pas de meilleur moyen que de leur
faire connaître ses merveilles. Aussi une visite gratuite du Salon de l'aéronautique a-t-elle été accordée hier aux
petits écoliers. Combien de pilotes futurs parmi ces bambins photographiés au Grand Palais dans u.,.
avion « Centaure », tandis qu'un technicien leur fournissait nombre de renseignements!
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