Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1928-03-22
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mars 1928 22 mars 1928
Description : 1928/03/22 (Numéro 82). 1928/03/22 (Numéro 82).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7633570
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Yingt et unième année - N" 82
9
Jeudi 22 Mars 1928
25 centimes Piiis
30 centimes Départements er Coi'okies
-ABQNNlSMtSNTS i Uin Six tnels Trois mis
France et Coluules.... Tl fr. 88 fr. 20 fr.
Etranger plein tarif., 19u fr. iu<) fr. 60 fr.
• Pays a tarif réduit.,.. 13(1 fr. 70 fr. to fr.
Chèque postal : Compte 239.00 PARIS
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL
Tout ce qui est national est nôtre.— Le Duc d'ORLEANS. î
Chef de la Maison de France, j'en revendique tous 'les droits, fe$ assume
toutes les responsabilités, j'en accepte tous les devoirs, ■"
. Duc de GUISEs ; héritier des' quarante Rois .qui en mille,ans ^firent la.France. .
REDACTION El ADMINISTRATION
11, rue de Home, PARIS (M
, Adresse télégraphique ! ACTlOFRAÎi- PA1US
rèléphone: Administration: Louvre 2B-4S), Ï0-50
Rédaction: Ccntr. 7b-ii; Pub'licltê: Centr. 74-77
Aprç» 10 heures du ' soir : (kitenberg OS-ia
Registre du 'Commerce : Seine y», ,78.582
Fondateur: HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques i . LEON DAUDET et CHARLES MAURRAS ~ Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
Le Temps définit les socialistes :
' - 1 1 ; "4 ' 1 * ,
' « Un parti de purs politiciens, liâbituéss.à
considérer les affaires publiques sous l'angle ex
clusif de la conquête dji pouvoir, et par suite à ne
jamais se préoccuper d'autre chose que de se
concilier la faveur du plus fjprand nombre possible
d'électeurs. »
Où est donc, dans la République, le parti qui
n?aurait pas la même préoccupation ? Et quel est
celui qui pourrait gérer sérieusement les affaires
publiques sans risquer de se suicider ?
Les yingt ans
de l'A. F. quotidienne
Depuis qnelques heures, VA. F. quoti
dienne a eu ses beaux vingt ans, ayant
été fondée, le 21 mars 1908, avec de bien
petits capitaux, mais de bien grandes
bonnes .volontés. Nous sommes partis, si
j'ai bonne mémoire, avec quelque chose
comme 287.000 francs, qu'administrait
Bernard de Vesins. Notre local, que nous
avions eu du mal à dénicher, était situé
3, rue de la Chaussée-d'Antin, tout en
fiaut de l'immeuble attenant au Vaude
ville. Arthur Meyer nous accordait géné
reusement six mois d'existence; son colla
borateur Teste-au-tromblon — rien de
commun avec celui de Valéry trois
mois ; Ernest Jud et, de la grande Eclair,
quinze jours. Robert de Boisfleury assu
rait le secrétariat de la rédaction. Bain-
ville faisait le compte rendu de la Cham
bre. Maurras, en dehors de ses articles,
assurait une- rubrique toute-nouvelle, la
Revue de la Presse, qu'il signait Criton.
Vaugeois était directeur politique. J'occu
pais la fonction de rédacteur en chef.
Jules Lemaître devait donner un entre-,
tien sur son adhésion au royalisme dans
notre premier.. numéro ; je revois encore
la confection de .ee numéro, à l'imprime
rie, ,rue du Croissant..
C'est à peine si nos confrères parisiens
signalèrent l'apparition de notre journal,
considéré comme un phénomène, parce
qu'il combattait la démocratie et affir
mait la nécessité de restaurer la monar
chie, et avec elle l'équilibre européen* que
nous considérions comme gravement me-
'nacé. ' A peine paraissions-nous depuis
f un mois que l'on racontait que de graves
•querelles avaient éclaté entre Maurras et
3noi ; et je dois dire que ce bobard, du
iype « désir pris pour une réalité », fut
.renouvelé de six mois en six mois, pen
dant quinze ans, pour cesser brusquement
>%n l923.rH me manque* beaucoup, ce bo
bard, ainsi que cet. autre d'après lequel,
icbpime administrateur d'une société da
nubienne (1), j'aurais fait de fortes pertes
ea Bourse ! "
4 A l'heure actuelle, âu dire de Son Emi-
premier pornographe de France », opinion
épuisée chez cette merveille de chasteté
qui s'appelle Gustave Téry, auteur de ce
bréviaire de vertu : les Cardicoles. Tout
jeela est très consolant, surtout vis-à-vis
d'un homme qui a toujours défendu
l'Eglise et qui-a eu son fils assassiné, à
l'âge de quatorze ans et demi, par la
police du gouvernement cher à Son Eini-
nence germànomane.
Çe qui est précisément remarquable,
c'est que lés comités directeurs de l'A. F.
aient vécu pendant vingt ans dans un
contact journalier, au milieu de vicissi
tudes de toutes sortes, sans le moindre
dissentiment sérieux. Cette union, que
Ton peut dire indissoluble, est à l'origine
de nos succès et est le signe de. notre
victoire certaine. Car, en vérité, .ce qui
nous reste à réaliser, PAR TOUS LES
MOYENS LÉGAUX ET ILLÉGAUX, est peu de
chose vis-à-vis des tours de force que
YA. F. a déjà réussis et dont le plus rare
est cette unanimité dans la détermination
et.dans l'action. Il est bien vrai que le
lamentable Gressent, dit « Valois », a
trahi indignement notre confiance ; mais
il-ne comptait point, à TX F., parmi
lés. protagonistes de premier plan et il
n'a jamais eu, en fait, • le titre de comité-
directeur. Je ne le vois jamais admis au
conseil des décisions vraiment essentielles
qu'il nous est arrivé - de prendre. En
1908, j'ignorais son existence et jusqu'à
Bon nom.
, Donc personne, ail début, ne nous a
aidés, dans ce qu'on appelle la grande
presse, et qui n'est, en fait, qu'une presse
de faits divers et de. communiqués gou
vernementaux. Au contraire, on nous
combattait , sournoisement. Ceci nous
mettait bien à l'aise pour parler libre
ment de tout et de tous. En 1909 se grou
pent autour de Maxime del Sarte, de
Plateau et de Lacour, et sous la direction
de Pujo, les Camelots du Roi, agréable
ment plaisantés, sous le nom de Camelots
du «Roy» par les salonnards, ces imbér
ciles .de tous les temps, et les respubli-
qùains. Cette organisation modèle fait des
progrès rapides. De grandes manifesta
tions patriotiques, des journées de pri
son, des mois, des années de prison, des
duels nombreux, le culte public de Jeânne
d'Arc imposé au régime antifrançais, des
procès incessants, nos avertissements répé
tés quant à une menace de guerre alle
mande, que nous disons et savons immi
nente et que le gouvernement déclare illu
soire, mettent, en quatre ans, notre jour
nal au premier plan de l'opinion. La
multiplication des ligueurs par le quoti-
diën rallume le royalisme là où il pré
existait, le fait germer et fructifier là'où
il n'existait plus. On vait maintenant la
profondeur dès racines d'A. F., dont je
(1) Il y f eu, en -effet, un Léon Daudet admi
nistrateur d'une société de navigation. ' • '
parle avec d autant plus d'objectivité que
j'y ai été pour fort peu de chose. Chez
notfs les fonctions, emplois, « honneurs »
extérieurs, ne comptent pas. Ce qui
compte, c'est l'appoint de chacun à l'œu
vre commune, c'est le dévouement à la
cause;
Avant la date du "31 juillet 1914, qui
sonna le tocsin de la Patrie et le glas de
tant des nôtres, la plus vive allégresse
d'action, la meilleure humeur du monde,
ne cessèrent de régner dans nos bureaux.
Nous, combattions la canaille républi
caine et parlementaire en riant, en-nous
fichant de ces fantoches tant que nous
pouvions. Un entourage - de jeunesse con
serve jeunes ceux qui en bénéficient. Ce
qui nous divertissait le plus, c'était l'hé
sitation des ministres et gens en placé,
pris entre la crainte de-nous faire de la
publicité, en sévissant contre nous, et
celle de nous laisser avancer, én ne sévis
sant pas. La loi sur la presse, œuvre des
républicains,, se retournait contre eux, en
les empêchant de nous supprimer. Us s'y
prirent de toutes les façons pour essayer
d'arrêter notre tir et d'enclouer nos ca
nons. Us ne réussirent à rien du tout. La
guerre faucha, certes, beaucoup' des nô
tres, toute une génération où nous avions
des prises très importantes. Mais annon
cée par nous dans les lignes mêmes où
elle se produisit,; elle vérifia et?justifia'
tout ce que nous avions prédit, tout ce
que nous avions dénoncé,, toutes nos accu
sations de fond. Ainsi, furent précipités
dans nos rangs, à partir de 1919, toute la
génération suivante, puis toute là géné
ration post-suivante. Beaucoup de jeunes
gens nous amenèrent leurs parents.
A l'heure où j'écris, aucun mouvement
.politique ne saurait faire la pige au nô
tre ; tout ce que l'on a tenté contre nous
a tourné- à notre avantage. Sans doute
la police politique, que noùs devions ren
contrer .au dernier tournant de notre
offensive* a-t«elle-réussi," avec le concours.,
de Ta trahison; le - triple .assassinat de
Plateau, du, petit Philippe et de Berger.
Mais elle a attisé notre volonté de déli
vrer-la Patrie .par . celle de venger nos
martyrs. Poincaré peut:faire le plaisan
tin, à la Chambre, en nons associant aux
communistes. Ils ne dépendrait que de
nous de lui faire rentrer ; son amusette
dans la barbiche, et comment 1 Je puis,
lui dire, en bon français^ qu'il ne rigolera
pas toujours, -T- foi de Darfdet, — ni 6on
beau-frère l'assassin Lannes non plus.
- Léon DAUDET.
Concert du 24 mars (salle.de Géographie).
Le concert de la Schola devait avoir lieu -le 2A:mars, à la saUe'de la
Société de Géographie, est; remis à une date ulté
rieure, rui sera indiquée en temps utile, des com
plications assez sérieuses, consécutives à sa grippe,
condamnant Mlle. Alice Lefèvre à un repos pro
longé.
Les cartes qui avaient été distribuées resteront
valables. Les personnes qui en avaient reçu sont
donc priées de les conserver.
v*
Vente du groupe des Dames royalistes et d'A. F.
du 17* arrondissement, salle Jouffroy, 70, rue Jouf-
froy, le dimanche 25 mars, de 2 h. à 7 h., sous
la présidence de la vicomtesse de la Besse. Char
les Maurras honorera la vente de sa présence et
signera livres et photographies.. — Buffet.
. . ■ %V
Si'vous voulez suivre la.mode, en voue gardant
de ses excès, voyez, Madame, ce que vous dit
aujourd'hui Braun , fourreur, rubrique « Mode et
Maison », à la 4* page. ' •
A une production mondiale de l'or qui va di
minuant, correspond, actuellement, une consom*
mation toujours croissante.-Acheter des'bijoux
dans ceB conditions est faire un placement d'ave
nir. L'expert joaillier'Pinson, fibrioant-bijoutier,
vend'tous bijoux au cours officie). Expertise gra
tuite, 15, rue de Lévis (Métro t Villiers) de 9 heu
res à midi ou, sur rendez-vous (Wagram : 30-41).
W i
On est impeccable en se servant
pour s'habiller ou faire ses essayages
du Miroir Brot;
pour se poudrer ou se raser
du Mirophar Brot.
Brot, fabricant, 8, rue Boiesy-d'Angias.
'■ s - W
La vogue des bas de soie : rend perplexes nos
académiciens. Il n'existe pas, en effet, de terme
précis dans le dictionnaire pour désignenr le geste
.qui consiste à mettre une jambe dans un bas.. Cer
tains disent bien couramment ganter une jambe,
mais od conviendra que le terme'est impropre.
.On ne peut pourtant pas dire bâter ou même
baser une jambe. Alors? Le terme est trouvé :
désormais on ne dira plus que « Marnyr » une
jambe, car une jolie jambe ne saurait être parée
que de bas Marny... Actuellement grande Quin
zaine de Pâques avec présemtation des nouveautés
de la saison à des prix exceptionels. Les Bas
Mlarny, 33, 'rue Tronchet.
Ruzé, 23 boulevard Haussmann, présente sa col
lection de renards argentés en sprovenance directe
du Canada à partir de 2.000-frames. Le plus beau
travail sur les plus belles fourrures.
DIMANCHE :
La page militaire
de l'Action française
LA
H -
I. Lord Cushendun a bien parlé
«// raille la proposition*îles* Soviets,
« tendant à instituer une police à Vintê->
« rieur; par l'armement des citoyens. Le
€ revolver et la carabine pour chacun. Il
« se demande jusqu'où franchement n'ira
'« pas Vindividjualisme. imprévu de la
• « Russie soviétique. »
C'est ainsi que lord Cushendun a ré-'
powdu non sans humeur au représen
tant: des Soviets, fieffé i-désarriieur; coni-:
me on sait. Mais sa plaisanterie va aw-fondj
des choses. Comme on . doit s'en- rendre;
.compte eu Allemagne, une police peut tou-;
jours devenir une armée. Il ne faut donc:
plus de ipolice. La sécurité de chacun peut-
être assurée par chacwn.-Et, si'chacun ap-!
pelle ses voisiins à l'aide, si -des bandes;
ennemies se forment de cette manière, si'
ces: bandes en 'viennent^aux mains et que,,
à propos de tout, tous soient ainsi; âr-j
més et ■ organisés .contre tous, croit-on:
que ce régime puisse déplaire à aucun"ré->
volutionnaire ? , • r
On décrit le. régime auquel ils.iaspjrént.
Quand ils demandent;-la suppression' de'là
guerre étrangère, ç'.est, dI . us du moijis .aette-
daris lèur'esprit, l'aspîratibn à la guerre
civile.. ■ i ;. , ■■■.■>
La prédication pacifiste courante, celle'
qui a de la portée et du succès n'est pas;
celle qui se,contente 'de répéter qu'il,est,
bien absurde d'aller tuër un homme qui
ne vous a rien fait, dont le crime est;
d-'ha'biter 'l'autre côté de l'eau- ou de la
montagne. Le pacifisme ipersuasif est ce-,
lui qui ajoute à cet argument ou qui y sous-
entend que la tuerie internationale est
dlautant iplus ridicule qu'il y a tant de :
gens connus et habitant tout près de chez
nous que l'on supprimerait de bo,n cœur et
même avec ' fruit ! -On déclare la paix,
mais, à l'ennemi éloigné, pour mieux.;
-faire, la guerre à l'enn'cmi prochain.; La
guerre que l'on interdit de royaume à roy-
aume, ,de RépubliqueàRépublique.on la pré--
pare froidement de maison à maison, v -
H. Le Mal guerrier
Nous n'avons jamais fait l'éloge de-'laj
guerre., Ce qu'elle a de bienfaits ressortit^
à .une classe de- beauco'uip s plus générale et i
■plus cruelle: ceux que l'homme reçoit délai
'Nécessité dont- la dure étreinte- --l'oblige!
et le contraint au génie, ou à la verlu, là
-la découverte ou à l'invention dans l 'or-?
;!d)re de.s r in;d>u : stries,' des sciences,'- des!
arts.> Ce qui jaillit"^ alors comme une hujïej
ou un vin mystique, sous la,vis du pres-l
s'oir r iffont "Ia"cSàir est serrée, eVst'uri^dë-;
gré d'activité,' une force de yroduc-'
tion, une abo'ndance- é.t une variété de "ré
sultats imprévus et imprévisibles dônt on
ne se- croyait -ni ne se sentait-, capable.'
Un rendement physique et moral, qui sém- :
ble dépasser les ressources de la nature,est-
opéré sous la menace de dangers capi
taux et pour échapper à la mort. L'éten-'
due, et la gravité de ces risques sont telles;
qu'il n'est permis à personne ni de les'
désirer ni même,de ne point les redouter.;
Cependant qui les brave doit savoir 1° qu'il;
dépend de lui de tirer du niai et du mire,
un. nouvel ordre de beautés et d'utilités ;
2" que pour créer ce bien, on ne peut con
sentir à susciter ce mal. Il y a, , d'ailleurs, :
infiniment peu de cas, infiniment peu .
d'êtres qui aient à prendre une décision là-
dessus. Dans la plupart ides cas, . dans
la plupart des êtres, le mal est donné, im
posé, - ne dépend d'eux que très faible
ment, si même il en dépend, ce qui est
douteux. L'im,portant est que, devant up tel
mal ainsi donné et imposé, l'homme, ne
se trouve pas désarmé ni dupé.
Le'pire des désarmements, et la-pire' des
tromperies sont venues à l'homme français
des philosophes, rhéteurs et-poètes qui
lui disaient que le mal de la guerre était
à jamais conjuré, et que dans l'avenir il
n'y aurait plus de batailles. « Folié des
armements! » chantait le candidat socialis
te au printemps de 1914,et l'on représentait
dans une image populaire combien l'achat
de livres d'école vaudrait mieux aux. pe
tits Français que l'acquisition ou I9 cons
truction de. canons. Trois mois après ®e
vote pacifiste, il fallut offrir des poitrines
humaines aux canons ennemis, et i'erresur
s'expia .par des„centaines et des cen
taines de milliers de morts innocents. Ces
soldats payèrent pour l'élu, pour l'électeur
et . pour le grand électeur. Les soldats
payèrent pour les politiciens ahuris .et
fols qui, de 1900 à 1913, n'avaient cesr
sé de réclamer - et d'obtenir la réduction
de crédits de matériel militaire pendant
que l'Allemagne'ne cessait de gonfler les
siens. .
Immédiatement après l'empereur. alle
mand longtemps apposé au carnage mais
que débordèrent les faims et les soif; d'un
peuple enragé le premier responsable des
massacres de la dernière guerre est donc
notre régime qui n'a ,p'as voulu lès prévoir
ni su s'y préparer. Sa faiblesse patente;
son horreur flagrante des armes appellaiejit,
attiraient l'attaque qui ne pouvait manquer
de finir par fondre sur lui. Là paix,
d'abord armée, lentement désarmée, avait
fini par lui apparaître quelque chose de na
turel et de spontané qui n'a pas besoin
d'être édifié ni dùfendu par les ^offices
de la force, de la bravoure et de là Taison.
Son esprit d'optimisme traditionnel vouait
la République a cette conception d'aveugle
cm d'insensé. Elle aimait en secret .son
agresseur désigné, son -.envahisseur fatal,
; elle n'en'attendait que l'amour. Des pré
cautions solides eussent maintenu et con
tenu le démenti elles eussent limité sérieu
sement la zone de ses dévastations. Parce
que celui-ci s'est cru et vu tout permis
il a tout osé, tout tenté et, l'ineptie de
son calcul ambitieux, quand oh en pèse
toutes les chances le réussite,; est peu dè
choses auprès de l'erreur énorme et tra
gique commise par ceux à qui cinq inva
sions en un quart de siècle, Je s armements
croissants, - les menaces renouvelées, ne
rappelèrent pas le prix de la patrie et la
nécessité de la défendre pour la garder.
Quelque fausse niaiserie qu'il ajoute à la
naturelle, le Bekante ; Temps rédactear,
M. Paul Souday, ne fera croire à person
ne que l'empereur allemand eut reçu en
garde le maintien de la paix française.
Ce souci--ne 'concernait, que. notre Etat
républicain qui s'appliquait à m 'y •'poirit
songer et..même à en éloigner la pensée
de ses commettants. Sa diplomatie, ses
armées étaient réglés en vue de celte am
nésie, dé; .cette paralysie,, par- consé
quent de ce charnier qui. le juge et qui le
condamne.
III. Les Suisses
et la centralisation
Nous avons signalé le mouvement cen
tralisateur qui s'opère dans tous - les pays
démocratiques, par le jeu de l'élection, et
les résistances presque toujours vaines,
mais- moralement si - fortes, intellectuelle-;
ment si fondées qui y sont opposées sur;
certains points (de la Suisse. . ;
Dans la Gazette dè Lausanne, M. Georges
Rigassi. .semble craindre que, même dans
la patrie, du fédéralisme,, même dans le
parti fédéraliste, il y ait un affaiblissement
notable. L'institution • d'un. Code pénal
unitaire, l'unification du droit, sont propo
sées - et; se feront - probahlement accepter
comme un progrès humanitaire supérieur.
Notre confrère de Lausanne le nie de ;
|oute sa force. 5/, dit-fl avec raison, ■
si l'on est' centralisateur, il est naturel
que-ton .souhaita l'unification du droit
pénal ; mais si l'on est fédéraliste, il est
inconcevable qu'on" abandonne^ l'un des
principaux attributs, de la souveraineté
cantonale. Jamais un fédéraliste vraiment
convaincu ne pourra 1 transiger sur point. C'est dire avec quel plaisir^ nous
avons la les passages suivants de l'avant-
propos que M. le procureur général Capt a
écrit pour le projet de revision- du Code
pénal vaudois et que nous tenons à citer
textuellement : ' .
« Le droit pénal est relié par des -fils
* plus ou moins visibles,- plm ou-moins
« iénils, avec une foule de ch )st:s : il Um-
« che<à tout, à la moratej à 11 politique, à
« la religion, aux mœurs, aux traditions,
.« aux coutumes, aux usages locaux, aux
■ « aspirations idéales d'un peuple, au sen-
« timent qu'il à diL bien, du vrai, du beau,
« du juste, à. tout cet ensemble de choses
« insaisissables et profondes et' qui for-
< ment' l'âme dé ce pbuple. Ne touchez pas
à ces choses-précieuses, ne heurtez pas
« les sentiments intimes du peuple, sinon
\mrvouS'risquez de'les détériorer. Le droit
« pénal, reflète ainsi l'âme et la pientalité
du peuple,, beaucoup plus que .le droit
civil, ou le-dioit administratif. Si le. droit
pénaLn'a pas ce caractcje, s'il, ne rem-
plit. pas cette fonction, : il^perd^a son
efficacité et lè peuple perdra le respect
ïf,q.ui : estd$ à.la loi. ; ■ ; -
. c 'Or,. H u a ]un- peuple .suisse, niais il y
„„i-- a- aussi ç.6& peuples dans lés cantons, et
"_i« ce qui fait la force et la grandeur de la
. « Suisse, c'est .la force, l'originalité, la vi-
< talité, la volonté de vivre, des cantons.
« En' ènlevant aux cantons le pouvoir de
« légiférer en matière pénale, on leur ar-
' € t rache ûne part importante de leur sou-
' *-vèrdineté ; c'est- une amputation, et mie
« amputation bien inutile. "
Dangereuse même, mais quoi ! là démo
cratie c'a! point de conscience "ni de mé
moire- elle. 11e peut être sensible au péril
ds peuples.
■Les socialistes obtiendront ce qu'ils de
mandent,~*non pas quoique mauvais, mais
parce que mauvais.
• 'M. Rigassi poursuit :
' Venetnt au terme d'iihe lorigue. poussée
centralisatrice ininterrompue, l'unification
pénale écraserait définitivement ce qui res
te jde l'atxtononiie de nos cantons et consti
tuerait de. ce fait un grave danger pour no
tre union nationale. Quand nous parlons
(Tesprit suisse, n'oublions jamais qu'il est
en 22 personnes, qui sont nos cantons.
C'est bien pour cela, du reste, que les
socialistes-rêvolttlionnatres sont des parti
sans enthousiasteme. Ils savent bien que l'exces de centra
lisation et d'étatisme rend un pays vulné
rable'aux révolutions et que le socialisme
aura plus de chances de triompher dans
une Suisse .où aura passé le rouleau com
presseur de l'unification. '
-J M. Léon Nicole i'avouait dans le Droit
du Peuple du 6 mars dernier : « Un Code,
pénal fédéral, disait-il, n'aurait de vérita
bles chances de succès que dans un pays
suisse ou le socialisme détiendrait le pou
voir. y Qu'en pensent les radicaux zuri
chois ?
Je pense qu*à Zurich comme ailleurs, les
partis sont tout à la fois doidrinaires ©t
alimentaires, afin que l'aliment ■, fortifie
la doctrine. Les radicaux zurichois au
ront la grande satisfaction d'esprit de
voir leurs filous et ■ leurs assassins traités
identiquement à Bâla et à .Fribourg, à'Glia-
ris et a Lausanne, et ils y gagneront quel
ques bonnes, petites places qui leur per
mettront d'exercer leurs talents le jour
venu d'élections ratificatires.
Charles M AVERAS.
VIOLENT RAZ DE -MAREE
DANS L'AUDE
Rupture d'une digue
Nombreuses maisons inondées
Narbonne, 21 mars. — Sous l'action
'jd'une tempête du sud-ouest extrêmement
; violente, un raz de marée sans précédent
î s-'est produit ce uiatin . à Gruissan. Lia
•presque totalité des maisons a été enva-
?hie par la mer et les habitants logent.au.
i. premier- étage. On ne circule plus dans les
i rues qu'à l'aide d'embarcations. La digue
; dè Salines-Saint-Martin n'a pu résister à
la poussée des eaux et-s'est rompue, aggra
vant encore la situation.
Sous la tërreur...
EN VOUS ABONNANT
VOVS- PAYEREZ VOTRE NUMERO
19 centimes 8
dans toute la France
\ et vous nous ferez économiser
30 % DU PAPIER .
qu'il nous faut mettre en vente ;
pour vous atteindre -
La Croix est plaine de mandements
d'évêques qui visent plus cu-moins l'Ac
tion française. Avec plus ou moins de zèle
les chefs de nos diocèses recommencent
l'effort ingrat.qui a donné si, peu de résul
tats depuis dix-huit mois. On lit ces let
tres pastorales en conscience. On y cherche
l'argument nouveau et efficace. On n'y
trouve hélas I que les [ mêmes 1 généralités
inopérantes telles que celles-ci : «L'auto-
ritéest un élément essentiel dans toute so
ciété... Cette autorité, quei .qu'en soit le
porteur, est d'origine, divine, soit dans
l'Eglise, soit'dans l'Etat, soit dans là T fa-
mifie. » Mais s'imagine-t-on que nos amis,
respectueux du principe, ne sont pas ca- ;
pables de faire toutes les discriminations
nécessaires et que les lois de l'Eglise elle-
même ont sagement'spécifiées ? Comment
ne comprend-t-on .pas-que cette crise ne
sera résolue que dans la,loyauté et la,clarté
et non dans la-confusion, (fu'eMe soit cha
leureuse ou: qu'on v'euitle l'imposer à coups
de bâton.- !
Mgr Gàuraud; évêque-de Vannes,'écrit':
«Quel est Feulant qui oserait .lui dire (à
son 1 père) Y vous 'outrepassez vos droits en
me commandant ?.» S'il.plaisait a mon père
de m'enjoindre de laisser ma femme et mes
enfants exposés à un danger, sous prétéxte
qu',iï sait mieux que moi ce qui leur con
vient, je lai répondrais 'y non. Et la loi na
turelle, la loi de Dieu m'en ferait un de
voirV ■ ' J : ■ -• ; _
Mgr Duparc, évêque de Qaimper, dresse
un réquisitoire contre le nationalisme :
Le nationalisme que nous blâmons... exa
gère -les droits, les pouvoirs de la patrie,
de la nation, de l'Etat. Il en dénature la
notion. Au lieu d'y voir un ensemble de
moyens au service des individus et des
collectivités qui en font partie, il y voit
une'fin 'en soi, à laquelle il faut que tout
le reste soit subordonné. 11 en fait une
idole, c'est-^-dire un faux dieu, qui exige
qu'on lui offre-des victimes et des sacri
fices. N'avez-vous pas entendu parler de la
religion de la patrie, du culte de la 'pa
trie ?... .
Ce n'est pas à /'Action française que
l'on fait de la patrie une idole et un faux
dieu exigeant des victimes et des sacri
fices : c'est en Allemagne. Mais chez nous,
on 11a la réduit pas non plus à « un en
semble de moyens au service des indivi
dus et des collectivités qui en font partie *.
Nous craindrions en effet,-par-cette doc
trine qui est celle de la Révolution, d'ins
taurer une-autre idole,-un autre faux dieu
infiniment moins respectable qui serait
l'individu lui-mêijie. La Patrie\ est une per
sonne morale. Elle comprend non seule-
nieiit les individus vivants qui s'en « ser-
.uent- », mais nos compatriotes, nos ancêtres
défunts qui, no us ont laissé les fruits ac
cumulés de leurs efforts, le trésor de nos
traditions-et de notre civilisation; elle com
prend aussi nos -compatriotes et nos en
fants à naître à qui nous devons trans
mettre ce trésor apré»l'avoir accru à notre
tour. La Patrie n'est pas pour cela une
«'fin en soi » si l'on entend par là une
fin absolue et dernière. Cette fin relative,
cette -fin seconde, n'en mérite pas moins
notre amour et notre dévouement, même
quand elle ne nous «'sért » pas, de même
que nos ' parents ont droit à notre amour
et à notre dévouement alors que nous
n'avons plus besoin d'eux. Comment pour
rait-elle réclamer le sacrifice de notre vie
si elle n'était qu'un « moyen » ?
Et c'est pourquoi les évêques français,
naguère, sans faire tort à Dieu, osaient re
commander « le culte de la Patrie ».
Dans la suite de sa lettre Mgr Duparc
tire du nationalisme d'étranges consé
quences* Pour lui, à l'extérieur, le natio
nalisme est nécessairement « égoïste et
agressif » (!) Sa devise est : « Là où il
y a un intérêt national, je ne connais plus
le droit » (! 1) « Il supprime l'égalité d'o
rigine et de destinée des divers peuples. »
— Il ne supprime rien du tout mais il pen
se que le devoir des Français d'aujourd'hui,
leur devoir d'état est de défendre la
France avant d'aider les autres peuples à
accomplir leur destinée dont Dieu seul
d'ailleurs connaît les voies.
A l'intérieur, selon Mgr Duparc, ce na
tionalisme est « - despotique et absolu
tiste ■>.: ■
« A ses yeux, il n'y a rien au-dessus de
'la nation constituée en Etat. L'Etat, qui,
par nature, .devrait servir les intérêts des
citoyens, ne connaît que ses intérêts pro
pres. Il n'a plus de devoirs, il ne veut
avoir que' des droits. Et,, comme l'expé
rience nous le fait voir clairement, il sou
met tout le monde au joug de fer d'une
tyrannie collective. » ;
Mgr l'évêque de Quimper vient de'faire
ici le portrait d'un Etat que tous nos lec
teurs auront reconnu : c'est l'Etat démo
cratique,.l'Etat issu des chimères de Rous
seau et de la Révolution-française. C'est cet
Etat-là dont la centralisation fatale oublie
les intérêts des citoyens pour ne connaître
que ses intérêts propres. C'est cet Etat-là
qui a supprimé tous ses' devoirs et ne veut
avoir que des droits. C'est lui qui fait pe-
'ser sur noùs le joug de fer de la tyrannie
collective.
Seulement cet Etat démocratique est ce
lui qui allait hier à Locarno, évacuera de
main le lihin et laissera la France, désar
mée à la -merci d'une nouvelle invasion :
il est.tout le contraire du nationalisme!
L'A. F. .
IÏENCIICLIFFE ET Mis S MACKAY ?
On aurait retrouvé deux cadavres
. New-York, 21 mars. — Le journal Porl-
land Evemng News, de Portland (Etat du
Maine), publie aujourd'hui une informa
tion qui n'a d'ailleurs reçu aucune con
firmation annonçant que deroc cadavres
que l'on croit être ceux du'capitaine Hinch-
.cliffe et de miss Mackay auraient été trou
vés sur unie montagne près de Pattep, à
environ 150 kilomètres de la côte améri
caine de l'Etat du Maine.
.,- Cette nouvelle ne.doit, jusqu'à plus am
ple informé, être acceuillie , qu'avec les
phrs expresses réserves.
Lé gagnant
Qui est responsable d'avoir convoqué et
réuni à Genève la commission du désarme
ment avant qu'on ait résolu le problème
de la sécurité et qu'on sache même s'il est
soluble ? Qui a mis la charrue avant les
bœufs ? Peu importent la raison, l'ordre
logique des choses, Fart de «sérier les
questions ». Seulement, on ne ' doit -pas
s'étonner de l'énorme confusion qui- en
résulte et de l'atteinte qu'en reçoit la Société
des Nations.
Les délégués français, M. Paul-Boncour
en tête, se sont donné pour tâche de définir
le3 conditions de la sécurité, puis,' les
garanties obtenues, de passer au désarme
ment. C'est du moins satisfaisant pour
l'esprit. Mais ces garanties, il y a neuf-ans
qu'on les cherche et elles se dérobent tou
jours. Précisément peut-être parce qu'elles
se dérobent, M. Kellogg introduit un élé
ment, nouveau. Ses pactes multi, pluri ou
uni latéraux condamnent le devoir d'inter
vention-.et--d'assistance, autrement, dit la
guerre à la guerre, qui se déduit des prin
cipes du Covenanl. La proscription de toute
guerre, selon l'idée de M. Kellogg, marche
donc avec le désarmement.
Heureux celui qui, là dedans, reconnaîtra
ses petits ! A-t-on renoncé ou non au Pro
tocole de Genève et à tout ce qui ressemble
rait au Protocole de Genève ? Si c'est oui,
il faut convenir qu'on a abandonné l'an
cienne- conception de la sécurité. Si c'est
non, comment garantira-t-on à ceux qui
auront désarmé qu'ils seront à l'abri de ceux
qui garderont des armes ?- Quelle sanction
aura le désarmement ?
On s'embrouille, 011 se .perd dans le flot
des pactes. Mais il y a , des.'gouvernements
et des délégués qui gardent, leur tête et.leur
sang-froid parce' qu'ils "savent où ils veulent
en venir. C'est ainsi-que le comte Bernstorff
a de nouveau'prêté son approbation à la
proposition soviétique dont l'absurdité lie
fait pas plus de doute pour lui que pour
lord Cushendum, mais avec cette arrière-
pensée, visible à l'œil nu, que, par Litvinof,
il exorcise Paul-Boncour, tue la thèse fran
çaise et fait avancer la thèse allemande de
l'égalité dans le désarmement.
En effet, le comte Bernstorff tient la sécu
rité pour acquise^ N'y a-t-il pas Locarno ?
N'a-t-on pas affirmé, répété, divulgué que
Locarno arrangerait tout? Si, après Loca'rao,
on cherche encore la sécurité, si l'on n'éva
cue pas la rive gauche du Rhin (le comîa
Bernstorff soutient en d'autres termes la
même idée que M. Stresemann), c'est donc
que l'on n'a pas été sincère en signant le
pacte locarnien ou qu'en exaltant ce pacte
on a exagéré sciemment;
Toutes ces fâcheuses conséquences sor
tent les unes des autres. Il est assez peu
douteux que l'énorme confusion des débats
de Genève et des discussions sur la sécu
rité, le désarmement intégral ou propor
tionnel, l'assistance, la guerre à la guerre et
la proscription de la. guerre, fournit à
l'Allemagne une excellente occasion de
dire : « J'ai réduit me3 forces militaires
dans la limite que vous avez voulue. J'ai
offert moi-même le pacte de Locarno.
C'est à vous de désarmer ». — /. B.
Lettre de Suisse
L'armée suisse,. ses traditions, son
moral, sa valeur. — Entretien avec
M. Eddv Bauer.
- , Lausanne ~
Si lu Suisse n'a pas subi, en 1914, le sort
de la Belgique, si sa neutralité a été res
pectée par l'Allemagne, c'est à son orga
nisation militaire qu'elle le doit. Guillau
me II en personne s'était rendu compte de
la valeur de l'armée suisse, au cours d'un
voyage tapageur ; ...L'armée suisse était
prête à toute éventualité ; le vieil adage
de la sagesse romaine fut encore une fois
'confirmé : ayant préparé la guerre, la
«Confédération helvétique» put jouir des
bienfaits de la paix...
Aussi, dans sa grande majorité, le peuple
suisse est resté très attaché à son armée
dont l'importance et le rôle, vu l'état ac
tuel de l'Europe, ne sauraient être négligés.
On ne saurait non plus, sans faire une
grosse faute de psychologie sociale, ne pas
tenir compte de l'influence politique con
sidérable des associations patriotiques
militaires qui, comme nous l'écrivait der
nièrement un de nos amis, groupent plus
d'un million d'hommes et constituent la
principale force de résistance aux tenta
tives communistes. J'ai déjà eu l'occasion
de signaler ici ce rôle bienfaisant de l'ar
mée suisse dans la vie politique du pays
où les associations militaires s'opposent
souvent à tous .les glissements .démagogi
ques ver.v lesquels penche natureliomcnt
toute déiiocratie.
En ser.iit-il ainsi, si vraiment, comme
l'affirmait Jaurès dans son « Armée nou
velles, l'armée suisse était « de tous le?
systèmes militaires pratiqués dans U
monde celui qui se rapproche à coup sûr
le plus de l'idéal de l'armée démocratique
et populaire » ? Non, répond lu seule rai
son, quand on connaît d'une part la dis
tions démocratiques» en sein de l'armee
russe en. 1917. Mais dans le domaine des
faits, surtout quand il s'agit d 'un pav
étranger,, il faut se méfier parfois de !
seule raison. Nous avons donc cru i;!i
demander à un officier suisse une en
9
Jeudi 22 Mars 1928
25 centimes Piiis
30 centimes Départements er Coi'okies
-ABQNNlSMtSNTS i Uin Six tnels Trois mis
France et Coluules.... Tl fr. 88 fr. 20 fr.
Etranger plein tarif., 19u fr. iu<) fr. 60 fr.
• Pays a tarif réduit.,.. 13(1 fr. 70 fr. to fr.
Chèque postal : Compte 239.00 PARIS
ORGANE DU NATIONALISME INTEGRAL
Tout ce qui est national est nôtre.— Le Duc d'ORLEANS. î
Chef de la Maison de France, j'en revendique tous 'les droits, fe$ assume
toutes les responsabilités, j'en accepte tous les devoirs, ■"
. Duc de GUISEs ; héritier des' quarante Rois .qui en mille,ans ^firent la.France. .
REDACTION El ADMINISTRATION
11, rue de Home, PARIS (M
, Adresse télégraphique ! ACTlOFRAÎi- PA1US
rèléphone: Administration: Louvre 2B-4S), Ï0-50
Rédaction: Ccntr. 7b-ii; Pub'licltê: Centr. 74-77
Aprç» 10 heures du ' soir : (kitenberg OS-ia
Registre du 'Commerce : Seine y», ,78.582
Fondateur: HENRI VAUGEOIS — Directeurs politiques i . LEON DAUDET et CHARLES MAURRAS ~ Rédacteur en chef : MAURICE PUJO
Le Temps définit les socialistes :
' - 1 1 ; "4 ' 1 * ,
' « Un parti de purs politiciens, liâbituéss.à
considérer les affaires publiques sous l'angle ex
clusif de la conquête dji pouvoir, et par suite à ne
jamais se préoccuper d'autre chose que de se
concilier la faveur du plus fjprand nombre possible
d'électeurs. »
Où est donc, dans la République, le parti qui
n?aurait pas la même préoccupation ? Et quel est
celui qui pourrait gérer sérieusement les affaires
publiques sans risquer de se suicider ?
Les yingt ans
de l'A. F. quotidienne
Depuis qnelques heures, VA. F. quoti
dienne a eu ses beaux vingt ans, ayant
été fondée, le 21 mars 1908, avec de bien
petits capitaux, mais de bien grandes
bonnes .volontés. Nous sommes partis, si
j'ai bonne mémoire, avec quelque chose
comme 287.000 francs, qu'administrait
Bernard de Vesins. Notre local, que nous
avions eu du mal à dénicher, était situé
3, rue de la Chaussée-d'Antin, tout en
fiaut de l'immeuble attenant au Vaude
ville. Arthur Meyer nous accordait géné
reusement six mois d'existence; son colla
borateur Teste-au-tromblon — rien de
commun avec celui de Valéry trois
mois ; Ernest Jud et, de la grande Eclair,
quinze jours. Robert de Boisfleury assu
rait le secrétariat de la rédaction. Bain-
ville faisait le compte rendu de la Cham
bre. Maurras, en dehors de ses articles,
assurait une- rubrique toute-nouvelle, la
Revue de la Presse, qu'il signait Criton.
Vaugeois était directeur politique. J'occu
pais la fonction de rédacteur en chef.
Jules Lemaître devait donner un entre-,
tien sur son adhésion au royalisme dans
notre premier.. numéro ; je revois encore
la confection de .ee numéro, à l'imprime
rie, ,rue du Croissant..
C'est à peine si nos confrères parisiens
signalèrent l'apparition de notre journal,
considéré comme un phénomène, parce
qu'il combattait la démocratie et affir
mait la nécessité de restaurer la monar
chie, et avec elle l'équilibre européen* que
nous considérions comme gravement me-
'nacé. ' A peine paraissions-nous depuis
f un mois que l'on racontait que de graves
•querelles avaient éclaté entre Maurras et
3noi ; et je dois dire que ce bobard, du
iype « désir pris pour une réalité », fut
.renouvelé de six mois en six mois, pen
dant quinze ans, pour cesser brusquement
>%n l923.rH me manque* beaucoup, ce bo
bard, ainsi que cet. autre d'après lequel,
icbpime administrateur d'une société da
nubienne (1), j'aurais fait de fortes pertes
ea Bourse ! "
4 A l'heure actuelle, âu dire de Son Emi-
épuisée chez cette merveille de chasteté
qui s'appelle Gustave Téry, auteur de ce
bréviaire de vertu : les Cardicoles. Tout
jeela est très consolant, surtout vis-à-vis
d'un homme qui a toujours défendu
l'Eglise et qui-a eu son fils assassiné, à
l'âge de quatorze ans et demi, par la
police du gouvernement cher à Son Eini-
nence germànomane.
Çe qui est précisément remarquable,
c'est que lés comités directeurs de l'A. F.
aient vécu pendant vingt ans dans un
contact journalier, au milieu de vicissi
tudes de toutes sortes, sans le moindre
dissentiment sérieux. Cette union, que
Ton peut dire indissoluble, est à l'origine
de nos succès et est le signe de. notre
victoire certaine. Car, en vérité, .ce qui
nous reste à réaliser, PAR TOUS LES
MOYENS LÉGAUX ET ILLÉGAUX, est peu de
chose vis-à-vis des tours de force que
YA. F. a déjà réussis et dont le plus rare
est cette unanimité dans la détermination
et.dans l'action. Il est bien vrai que le
lamentable Gressent, dit « Valois », a
trahi indignement notre confiance ; mais
il-ne comptait point, à TX F., parmi
lés. protagonistes de premier plan et il
n'a jamais eu, en fait, • le titre de comité-
directeur. Je ne le vois jamais admis au
conseil des décisions vraiment essentielles
qu'il nous est arrivé - de prendre. En
1908, j'ignorais son existence et jusqu'à
Bon nom.
, Donc personne, ail début, ne nous a
aidés, dans ce qu'on appelle la grande
presse, et qui n'est, en fait, qu'une presse
de faits divers et de. communiqués gou
vernementaux. Au contraire, on nous
combattait , sournoisement. Ceci nous
mettait bien à l'aise pour parler libre
ment de tout et de tous. En 1909 se grou
pent autour de Maxime del Sarte, de
Plateau et de Lacour, et sous la direction
de Pujo, les Camelots du Roi, agréable
ment plaisantés, sous le nom de Camelots
du «Roy» par les salonnards, ces imbér
ciles .de tous les temps, et les respubli-
qùains. Cette organisation modèle fait des
progrès rapides. De grandes manifesta
tions patriotiques, des journées de pri
son, des mois, des années de prison, des
duels nombreux, le culte public de Jeânne
d'Arc imposé au régime antifrançais, des
procès incessants, nos avertissements répé
tés quant à une menace de guerre alle
mande, que nous disons et savons immi
nente et que le gouvernement déclare illu
soire, mettent, en quatre ans, notre jour
nal au premier plan de l'opinion. La
multiplication des ligueurs par le quoti-
diën rallume le royalisme là où il pré
existait, le fait germer et fructifier là'où
il n'existait plus. On vait maintenant la
profondeur dès racines d'A. F., dont je
(1) Il y f eu, en -effet, un Léon Daudet admi
nistrateur d'une société de navigation. ' • '
parle avec d autant plus d'objectivité que
j'y ai été pour fort peu de chose. Chez
notfs les fonctions, emplois, « honneurs »
extérieurs, ne comptent pas. Ce qui
compte, c'est l'appoint de chacun à l'œu
vre commune, c'est le dévouement à la
cause;
Avant la date du "31 juillet 1914, qui
sonna le tocsin de la Patrie et le glas de
tant des nôtres, la plus vive allégresse
d'action, la meilleure humeur du monde,
ne cessèrent de régner dans nos bureaux.
Nous, combattions la canaille républi
caine et parlementaire en riant, en-nous
fichant de ces fantoches tant que nous
pouvions. Un entourage - de jeunesse con
serve jeunes ceux qui en bénéficient. Ce
qui nous divertissait le plus, c'était l'hé
sitation des ministres et gens en placé,
pris entre la crainte de-nous faire de la
publicité, en sévissant contre nous, et
celle de nous laisser avancer, én ne sévis
sant pas. La loi sur la presse, œuvre des
républicains,, se retournait contre eux, en
les empêchant de nous supprimer. Us s'y
prirent de toutes les façons pour essayer
d'arrêter notre tir et d'enclouer nos ca
nons. Us ne réussirent à rien du tout. La
guerre faucha, certes, beaucoup' des nô
tres, toute une génération où nous avions
des prises très importantes. Mais annon
cée par nous dans les lignes mêmes où
elle se produisit,; elle vérifia et?justifia'
tout ce que nous avions prédit, tout ce
que nous avions dénoncé,, toutes nos accu
sations de fond. Ainsi, furent précipités
dans nos rangs, à partir de 1919, toute la
génération suivante, puis toute là géné
ration post-suivante. Beaucoup de jeunes
gens nous amenèrent leurs parents.
A l'heure où j'écris, aucun mouvement
.politique ne saurait faire la pige au nô
tre ; tout ce que l'on a tenté contre nous
a tourné- à notre avantage. Sans doute
la police politique, que noùs devions ren
contrer .au dernier tournant de notre
offensive* a-t«elle-réussi," avec le concours.,
de Ta trahison; le - triple .assassinat de
Plateau, du, petit Philippe et de Berger.
Mais elle a attisé notre volonté de déli
vrer-la Patrie .par . celle de venger nos
martyrs. Poincaré peut:faire le plaisan
tin, à la Chambre, en nons associant aux
communistes. Ils ne dépendrait que de
nous de lui faire rentrer ; son amusette
dans la barbiche, et comment 1 Je puis,
lui dire, en bon français^ qu'il ne rigolera
pas toujours, -T- foi de Darfdet, — ni 6on
beau-frère l'assassin Lannes non plus.
- Léon DAUDET.
Concert du 24 mars (salle.de Géographie).
Le concert de la Schola
Société de Géographie, est; remis à une date ulté
rieure, rui sera indiquée en temps utile, des com
plications assez sérieuses, consécutives à sa grippe,
condamnant Mlle. Alice Lefèvre à un repos pro
longé.
Les cartes qui avaient été distribuées resteront
valables. Les personnes qui en avaient reçu sont
donc priées de les conserver.
v*
Vente du groupe des Dames royalistes et d'A. F.
du 17* arrondissement, salle Jouffroy, 70, rue Jouf-
froy, le dimanche 25 mars, de 2 h. à 7 h., sous
la présidence de la vicomtesse de la Besse. Char
les Maurras honorera la vente de sa présence et
signera livres et photographies.. — Buffet.
. . ■ %V
Si'vous voulez suivre la.mode, en voue gardant
de ses excès, voyez, Madame, ce que vous dit
aujourd'hui Braun , fourreur, rubrique « Mode et
Maison », à la 4* page. ' •
A une production mondiale de l'or qui va di
minuant, correspond, actuellement, une consom*
mation toujours croissante.-Acheter des'bijoux
dans ceB conditions est faire un placement d'ave
nir. L'expert joaillier'Pinson, fibrioant-bijoutier,
vend'tous bijoux au cours officie). Expertise gra
tuite, 15, rue de Lévis (Métro t Villiers) de 9 heu
res à midi ou, sur rendez-vous (Wagram : 30-41).
W i
On est impeccable en se servant
pour s'habiller ou faire ses essayages
du Miroir Brot;
pour se poudrer ou se raser
du Mirophar Brot.
Brot, fabricant, 8, rue Boiesy-d'Angias.
'■ s - W
La vogue des bas de soie : rend perplexes nos
académiciens. Il n'existe pas, en effet, de terme
précis dans le dictionnaire pour désignenr le geste
.qui consiste à mettre une jambe dans un bas.. Cer
tains disent bien couramment ganter une jambe,
mais od conviendra que le terme'est impropre.
.On ne peut pourtant pas dire bâter ou même
baser une jambe. Alors? Le terme est trouvé :
désormais on ne dira plus que « Marnyr » une
jambe, car une jolie jambe ne saurait être parée
que de bas Marny... Actuellement grande Quin
zaine de Pâques avec présemtation des nouveautés
de la saison à des prix exceptionels. Les Bas
Mlarny, 33, 'rue Tronchet.
Ruzé, 23 boulevard Haussmann, présente sa col
lection de renards argentés en sprovenance directe
du Canada à partir de 2.000-frames. Le plus beau
travail sur les plus belles fourrures.
DIMANCHE :
La page militaire
de l'Action française
LA
H -
I. Lord Cushendun a bien parlé
«// raille la proposition*îles* Soviets,
« tendant à instituer une police à Vintê->
« rieur; par l'armement des citoyens. Le
€ revolver et la carabine pour chacun. Il
« se demande jusqu'où franchement n'ira
'« pas Vindividjualisme. imprévu de la
• « Russie soviétique. »
C'est ainsi que lord Cushendun a ré-'
powdu non sans humeur au représen
tant: des Soviets, fieffé i-désarriieur; coni-:
me on sait. Mais sa plaisanterie va aw-fondj
des choses. Comme on . doit s'en- rendre;
.compte eu Allemagne, une police peut tou-;
jours devenir une armée. Il ne faut donc:
plus de ipolice. La sécurité de chacun peut-
être assurée par chacwn.-Et, si'chacun ap-!
pelle ses voisiins à l'aide, si -des bandes;
ennemies se forment de cette manière, si'
ces: bandes en 'viennent^aux mains et que,,
à propos de tout, tous soient ainsi; âr-j
més et ■ organisés .contre tous, croit-on:
que ce régime puisse déplaire à aucun"ré->
volutionnaire ? , • r
On décrit le. régime auquel ils.iaspjrént.
Quand ils demandent;-la suppression' de'là
guerre étrangère, ç'.est, dI . us du moijis .aette-
daris lèur'esprit, l'aspîratibn à la guerre
civile.. ■ i ;. , ■■■.■>
La prédication pacifiste courante, celle'
qui a de la portée et du succès n'est pas;
celle qui se,contente 'de répéter qu'il,est,
bien absurde d'aller tuër un homme qui
ne vous a rien fait, dont le crime est;
d-'ha'biter 'l'autre côté de l'eau- ou de la
montagne. Le pacifisme ipersuasif est ce-,
lui qui ajoute à cet argument ou qui y sous-
entend que la tuerie internationale est
dlautant iplus ridicule qu'il y a tant de :
gens connus et habitant tout près de chez
nous que l'on supprimerait de bo,n cœur et
même avec ' fruit ! -On déclare la paix,
mais, à l'ennemi éloigné, pour mieux.;
-faire, la guerre à l'enn'cmi prochain.; La
guerre que l'on interdit de royaume à roy-
aume, ,de RépubliqueàRépublique.on la pré--
pare froidement de maison à maison, v -
H. Le Mal guerrier
Nous n'avons jamais fait l'éloge de-'laj
guerre., Ce qu'elle a de bienfaits ressortit^
à .une classe de- beauco'uip s plus générale et i
■plus cruelle: ceux que l'homme reçoit délai
'Nécessité dont- la dure étreinte- --l'oblige!
et le contraint au génie, ou à la verlu, là
-la découverte ou à l'invention dans l 'or-?
;!d)re de.s r in;d>u : stries,' des sciences,'- des!
arts.> Ce qui jaillit"^ alors comme une hujïej
ou un vin mystique, sous la,vis du pres-l
s'oir r iffont "Ia"cSàir est serrée, eVst'uri^dë-;
gré d'activité,' une force de yroduc-'
tion, une abo'ndance- é.t une variété de "ré
sultats imprévus et imprévisibles dônt on
ne se- croyait -ni ne se sentait-, capable.'
Un rendement physique et moral, qui sém- :
ble dépasser les ressources de la nature,est-
opéré sous la menace de dangers capi
taux et pour échapper à la mort. L'éten-'
due, et la gravité de ces risques sont telles;
qu'il n'est permis à personne ni de les'
désirer ni même,de ne point les redouter.;
Cependant qui les brave doit savoir 1° qu'il;
dépend de lui de tirer du niai et du mire,
un. nouvel ordre de beautés et d'utilités ;
2" que pour créer ce bien, on ne peut con
sentir à susciter ce mal. Il y a, , d'ailleurs, :
infiniment peu de cas, infiniment peu .
d'êtres qui aient à prendre une décision là-
dessus. Dans la plupart ides cas, . dans
la plupart des êtres, le mal est donné, im
posé, - ne dépend d'eux que très faible
ment, si même il en dépend, ce qui est
douteux. L'im,portant est que, devant up tel
mal ainsi donné et imposé, l'homme, ne
se trouve pas désarmé ni dupé.
Le'pire des désarmements, et la-pire' des
tromperies sont venues à l'homme français
des philosophes, rhéteurs et-poètes qui
lui disaient que le mal de la guerre était
à jamais conjuré, et que dans l'avenir il
n'y aurait plus de batailles. « Folié des
armements! » chantait le candidat socialis
te au printemps de 1914,et l'on représentait
dans une image populaire combien l'achat
de livres d'école vaudrait mieux aux. pe
tits Français que l'acquisition ou I9 cons
truction de. canons. Trois mois après ®e
vote pacifiste, il fallut offrir des poitrines
humaines aux canons ennemis, et i'erresur
s'expia .par des„centaines et des cen
taines de milliers de morts innocents. Ces
soldats payèrent pour l'élu, pour l'électeur
et . pour le grand électeur. Les soldats
payèrent pour les politiciens ahuris .et
fols qui, de 1900 à 1913, n'avaient cesr
sé de réclamer - et d'obtenir la réduction
de crédits de matériel militaire pendant
que l'Allemagne'ne cessait de gonfler les
siens. .
Immédiatement après l'empereur. alle
mand longtemps apposé au carnage mais
que débordèrent les faims et les soif; d'un
peuple enragé le premier responsable des
massacres de la dernière guerre est donc
notre régime qui n'a ,p'as voulu lès prévoir
ni su s'y préparer. Sa faiblesse patente;
son horreur flagrante des armes appellaiejit,
attiraient l'attaque qui ne pouvait manquer
de finir par fondre sur lui. Là paix,
d'abord armée, lentement désarmée, avait
fini par lui apparaître quelque chose de na
turel et de spontané qui n'a pas besoin
d'être édifié ni dùfendu par les ^offices
de la force, de la bravoure et de là Taison.
Son esprit d'optimisme traditionnel vouait
la République a cette conception d'aveugle
cm d'insensé. Elle aimait en secret .son
agresseur désigné, son -.envahisseur fatal,
; elle n'en'attendait que l'amour. Des pré
cautions solides eussent maintenu et con
tenu le démenti elles eussent limité sérieu
sement la zone de ses dévastations. Parce
que celui-ci s'est cru et vu tout permis
il a tout osé, tout tenté et, l'ineptie de
son calcul ambitieux, quand oh en pèse
toutes les chances le réussite,; est peu dè
choses auprès de l'erreur énorme et tra
gique commise par ceux à qui cinq inva
sions en un quart de siècle, Je s armements
croissants, - les menaces renouvelées, ne
rappelèrent pas le prix de la patrie et la
nécessité de la défendre pour la garder.
Quelque fausse niaiserie qu'il ajoute à la
naturelle, le Bekante ; Temps rédactear,
M. Paul Souday, ne fera croire à person
ne que l'empereur allemand eut reçu en
garde le maintien de la paix française.
Ce souci--ne 'concernait, que. notre Etat
républicain qui s'appliquait à m 'y •'poirit
songer et..même à en éloigner la pensée
de ses commettants. Sa diplomatie, ses
armées étaient réglés en vue de celte am
nésie, dé; .cette paralysie,, par- consé
quent de ce charnier qui. le juge et qui le
condamne.
III. Les Suisses
et la centralisation
Nous avons signalé le mouvement cen
tralisateur qui s'opère dans tous - les pays
démocratiques, par le jeu de l'élection, et
les résistances presque toujours vaines,
mais- moralement si - fortes, intellectuelle-;
ment si fondées qui y sont opposées sur;
certains points (de la Suisse. . ;
Dans la Gazette dè Lausanne, M. Georges
Rigassi. .semble craindre que, même dans
la patrie, du fédéralisme,, même dans le
parti fédéraliste, il y ait un affaiblissement
notable. L'institution • d'un. Code pénal
unitaire, l'unification du droit, sont propo
sées - et; se feront - probahlement accepter
comme un progrès humanitaire supérieur.
Notre confrère de Lausanne le nie de ;
|oute sa force. 5/, dit-fl avec raison, ■
si l'on est' centralisateur, il est naturel
que-ton .souhaita l'unification du droit
pénal ; mais si l'on est fédéraliste, il est
inconcevable qu'on" abandonne^ l'un des
principaux attributs, de la souveraineté
cantonale. Jamais un fédéraliste vraiment
convaincu ne pourra 1 transiger sur
avons la les passages suivants de l'avant-
propos que M. le procureur général Capt a
écrit pour le projet de revision- du Code
pénal vaudois et que nous tenons à citer
textuellement : ' .
« Le droit pénal est relié par des -fils
* plus ou moins visibles,- plm ou-moins
« iénils, avec une foule de ch )st:s : il Um-
« che<à tout, à la moratej à 11 politique, à
« la religion, aux mœurs, aux traditions,
.« aux coutumes, aux usages locaux, aux
■ « aspirations idéales d'un peuple, au sen-
« timent qu'il à diL bien, du vrai, du beau,
« du juste, à. tout cet ensemble de choses
« insaisissables et profondes et' qui for-
< ment' l'âme dé ce pbuple. Ne touchez pas
à ces choses-précieuses, ne heurtez pas
« les sentiments intimes du peuple, sinon
\mrvouS'risquez de'les détériorer. Le droit
« pénal, reflète ainsi l'âme et la pientalité
du peuple,, beaucoup plus que .le droit
civil, ou le-dioit administratif. Si le. droit
pénaLn'a pas ce caractcje, s'il, ne rem-
plit. pas cette fonction, : il^perd^a son
efficacité et lè peuple perdra le respect
ïf,q.ui : estd$ à.la loi. ; ■ ; -
. c 'Or,. H u a ]un- peuple .suisse, niais il y
„„i-- a- aussi ç.6& peuples dans lés cantons, et
"_i« ce qui fait la force et la grandeur de la
. « Suisse, c'est .la force, l'originalité, la vi-
< talité, la volonté de vivre, des cantons.
« En' ènlevant aux cantons le pouvoir de
« légiférer en matière pénale, on leur ar-
' € t rache ûne part importante de leur sou-
' *-vèrdineté ; c'est- une amputation, et mie
« amputation bien inutile. "
Dangereuse même, mais quoi ! là démo
cratie c'a! point de conscience "ni de mé
moire- elle. 11e peut être sensible au péril
ds peuples.
■Les socialistes obtiendront ce qu'ils de
mandent,~*non pas quoique mauvais, mais
parce que mauvais.
• 'M. Rigassi poursuit :
' Venetnt au terme d'iihe lorigue. poussée
centralisatrice ininterrompue, l'unification
pénale écraserait définitivement ce qui res
te jde l'atxtononiie de nos cantons et consti
tuerait de. ce fait un grave danger pour no
tre union nationale. Quand nous parlons
(Tesprit suisse, n'oublions jamais qu'il est
en 22 personnes, qui sont nos cantons.
C'est bien pour cela, du reste, que les
socialistes-rêvolttlionnatres sont des parti
sans enthousiaste
lisation et d'étatisme rend un pays vulné
rable'aux révolutions et que le socialisme
aura plus de chances de triompher dans
une Suisse .où aura passé le rouleau com
presseur de l'unification. '
-J M. Léon Nicole i'avouait dans le Droit
du Peuple du 6 mars dernier : « Un Code,
pénal fédéral, disait-il, n'aurait de vérita
bles chances de succès que dans un pays
suisse ou le socialisme détiendrait le pou
voir. y Qu'en pensent les radicaux zuri
chois ?
Je pense qu*à Zurich comme ailleurs, les
partis sont tout à la fois doidrinaires ©t
alimentaires, afin que l'aliment ■, fortifie
la doctrine. Les radicaux zurichois au
ront la grande satisfaction d'esprit de
voir leurs filous et ■ leurs assassins traités
identiquement à Bâla et à .Fribourg, à'Glia-
ris et a Lausanne, et ils y gagneront quel
ques bonnes, petites places qui leur per
mettront d'exercer leurs talents le jour
venu d'élections ratificatires.
Charles M AVERAS.
VIOLENT RAZ DE -MAREE
DANS L'AUDE
Rupture d'une digue
Nombreuses maisons inondées
Narbonne, 21 mars. — Sous l'action
'jd'une tempête du sud-ouest extrêmement
; violente, un raz de marée sans précédent
î s-'est produit ce uiatin . à Gruissan. Lia
•presque totalité des maisons a été enva-
?hie par la mer et les habitants logent.au.
i. premier- étage. On ne circule plus dans les
i rues qu'à l'aide d'embarcations. La digue
; dè Salines-Saint-Martin n'a pu résister à
la poussée des eaux et-s'est rompue, aggra
vant encore la situation.
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qu'il nous faut mettre en vente ;
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La Croix est plaine de mandements
d'évêques qui visent plus cu-moins l'Ac
tion française. Avec plus ou moins de zèle
les chefs de nos diocèses recommencent
l'effort ingrat.qui a donné si, peu de résul
tats depuis dix-huit mois. On lit ces let
tres pastorales en conscience. On y cherche
l'argument nouveau et efficace. On n'y
trouve hélas I que les [ mêmes 1 généralités
inopérantes telles que celles-ci : «L'auto-
ritéest un élément essentiel dans toute so
ciété... Cette autorité, quei .qu'en soit le
porteur, est d'origine, divine, soit dans
l'Eglise, soit'dans l'Etat, soit dans là T fa-
mifie. » Mais s'imagine-t-on que nos amis,
respectueux du principe, ne sont pas ca- ;
pables de faire toutes les discriminations
nécessaires et que les lois de l'Eglise elle-
même ont sagement'spécifiées ? Comment
ne comprend-t-on .pas-que cette crise ne
sera résolue que dans la,loyauté et la,clarté
et non dans la-confusion, (fu'eMe soit cha
leureuse ou: qu'on v'euitle l'imposer à coups
de bâton.- !
Mgr Gàuraud; évêque-de Vannes,'écrit':
«Quel est Feulant qui oserait .lui dire (à
son 1 père) Y vous 'outrepassez vos droits en
me commandant ?.» S'il.plaisait a mon père
de m'enjoindre de laisser ma femme et mes
enfants exposés à un danger, sous prétéxte
qu',iï sait mieux que moi ce qui leur con
vient, je lai répondrais 'y non. Et la loi na
turelle, la loi de Dieu m'en ferait un de
voirV ■ ' J : ■ -• ; _
Mgr Duparc, évêque de Qaimper, dresse
un réquisitoire contre le nationalisme :
Le nationalisme que nous blâmons... exa
gère -les droits, les pouvoirs de la patrie,
de la nation, de l'Etat. Il en dénature la
notion. Au lieu d'y voir un ensemble de
moyens au service des individus et des
collectivités qui en font partie, il y voit
une'fin 'en soi, à laquelle il faut que tout
le reste soit subordonné. 11 en fait une
idole, c'est-^-dire un faux dieu, qui exige
qu'on lui offre-des victimes et des sacri
fices. N'avez-vous pas entendu parler de la
religion de la patrie, du culte de la 'pa
trie ?... .
Ce n'est pas à /'Action française que
l'on fait de la patrie une idole et un faux
dieu exigeant des victimes et des sacri
fices : c'est en Allemagne. Mais chez nous,
on 11a la réduit pas non plus à « un en
semble de moyens au service des indivi
dus et des collectivités qui en font partie *.
Nous craindrions en effet,-par-cette doc
trine qui est celle de la Révolution, d'ins
taurer une-autre idole,-un autre faux dieu
infiniment moins respectable qui serait
l'individu lui-mêijie. La Patrie\ est une per
sonne morale. Elle comprend non seule-
nieiit les individus vivants qui s'en « ser-
.uent- », mais nos compatriotes, nos ancêtres
défunts qui, no us ont laissé les fruits ac
cumulés de leurs efforts, le trésor de nos
traditions-et de notre civilisation; elle com
prend aussi nos -compatriotes et nos en
fants à naître à qui nous devons trans
mettre ce trésor apré»l'avoir accru à notre
tour. La Patrie n'est pas pour cela une
«'fin en soi » si l'on entend par là une
fin absolue et dernière. Cette fin relative,
cette -fin seconde, n'en mérite pas moins
notre amour et notre dévouement, même
quand elle ne nous «'sért » pas, de même
que nos ' parents ont droit à notre amour
et à notre dévouement alors que nous
n'avons plus besoin d'eux. Comment pour
rait-elle réclamer le sacrifice de notre vie
si elle n'était qu'un « moyen » ?
Et c'est pourquoi les évêques français,
naguère, sans faire tort à Dieu, osaient re
commander « le culte de la Patrie ».
Dans la suite de sa lettre Mgr Duparc
tire du nationalisme d'étranges consé
quences* Pour lui, à l'extérieur, le natio
nalisme est nécessairement « égoïste et
agressif » (!) Sa devise est : « Là où il
y a un intérêt national, je ne connais plus
le droit » (! 1) « Il supprime l'égalité d'o
rigine et de destinée des divers peuples. »
— Il ne supprime rien du tout mais il pen
se que le devoir des Français d'aujourd'hui,
leur devoir d'état est de défendre la
France avant d'aider les autres peuples à
accomplir leur destinée dont Dieu seul
d'ailleurs connaît les voies.
A l'intérieur, selon Mgr Duparc, ce na
tionalisme est « - despotique et absolu
tiste ■>.: ■
« A ses yeux, il n'y a rien au-dessus de
'la nation constituée en Etat. L'Etat, qui,
par nature, .devrait servir les intérêts des
citoyens, ne connaît que ses intérêts pro
pres. Il n'a plus de devoirs, il ne veut
avoir que' des droits. Et,, comme l'expé
rience nous le fait voir clairement, il sou
met tout le monde au joug de fer d'une
tyrannie collective. » ;
Mgr l'évêque de Quimper vient de'faire
ici le portrait d'un Etat que tous nos lec
teurs auront reconnu : c'est l'Etat démo
cratique,.l'Etat issu des chimères de Rous
seau et de la Révolution-française. C'est cet
Etat-là dont la centralisation fatale oublie
les intérêts des citoyens pour ne connaître
que ses intérêts propres. C'est cet Etat-là
qui a supprimé tous ses' devoirs et ne veut
avoir que des droits. C'est lui qui fait pe-
'ser sur noùs le joug de fer de la tyrannie
collective.
Seulement cet Etat démocratique est ce
lui qui allait hier à Locarno, évacuera de
main le lihin et laissera la France, désar
mée à la -merci d'une nouvelle invasion :
il est.tout le contraire du nationalisme!
L'A. F. .
IÏENCIICLIFFE ET Mis S MACKAY ?
On aurait retrouvé deux cadavres
. New-York, 21 mars. — Le journal Porl-
land Evemng News, de Portland (Etat du
Maine), publie aujourd'hui une informa
tion qui n'a d'ailleurs reçu aucune con
firmation annonçant que deroc cadavres
que l'on croit être ceux du'capitaine Hinch-
.cliffe et de miss Mackay auraient été trou
vés sur unie montagne près de Pattep, à
environ 150 kilomètres de la côte améri
caine de l'Etat du Maine.
.,- Cette nouvelle ne.doit, jusqu'à plus am
ple informé, être acceuillie , qu'avec les
phrs expresses réserves.
Lé gagnant
Qui est responsable d'avoir convoqué et
réuni à Genève la commission du désarme
ment avant qu'on ait résolu le problème
de la sécurité et qu'on sache même s'il est
soluble ? Qui a mis la charrue avant les
bœufs ? Peu importent la raison, l'ordre
logique des choses, Fart de «sérier les
questions ». Seulement, on ne ' doit -pas
s'étonner de l'énorme confusion qui- en
résulte et de l'atteinte qu'en reçoit la Société
des Nations.
Les délégués français, M. Paul-Boncour
en tête, se sont donné pour tâche de définir
le3 conditions de la sécurité, puis,' les
garanties obtenues, de passer au désarme
ment. C'est du moins satisfaisant pour
l'esprit. Mais ces garanties, il y a neuf-ans
qu'on les cherche et elles se dérobent tou
jours. Précisément peut-être parce qu'elles
se dérobent, M. Kellogg introduit un élé
ment, nouveau. Ses pactes multi, pluri ou
uni latéraux condamnent le devoir d'inter
vention-.et--d'assistance, autrement, dit la
guerre à la guerre, qui se déduit des prin
cipes du Covenanl. La proscription de toute
guerre, selon l'idée de M. Kellogg, marche
donc avec le désarmement.
Heureux celui qui, là dedans, reconnaîtra
ses petits ! A-t-on renoncé ou non au Pro
tocole de Genève et à tout ce qui ressemble
rait au Protocole de Genève ? Si c'est oui,
il faut convenir qu'on a abandonné l'an
cienne- conception de la sécurité. Si c'est
non, comment garantira-t-on à ceux qui
auront désarmé qu'ils seront à l'abri de ceux
qui garderont des armes ?- Quelle sanction
aura le désarmement ?
On s'embrouille, 011 se .perd dans le flot
des pactes. Mais il y a , des.'gouvernements
et des délégués qui gardent, leur tête et.leur
sang-froid parce' qu'ils "savent où ils veulent
en venir. C'est ainsi-que le comte Bernstorff
a de nouveau'prêté son approbation à la
proposition soviétique dont l'absurdité lie
fait pas plus de doute pour lui que pour
lord Cushendum, mais avec cette arrière-
pensée, visible à l'œil nu, que, par Litvinof,
il exorcise Paul-Boncour, tue la thèse fran
çaise et fait avancer la thèse allemande de
l'égalité dans le désarmement.
En effet, le comte Bernstorff tient la sécu
rité pour acquise^ N'y a-t-il pas Locarno ?
N'a-t-on pas affirmé, répété, divulgué que
Locarno arrangerait tout? Si, après Loca'rao,
on cherche encore la sécurité, si l'on n'éva
cue pas la rive gauche du Rhin (le comîa
Bernstorff soutient en d'autres termes la
même idée que M. Stresemann), c'est donc
que l'on n'a pas été sincère en signant le
pacte locarnien ou qu'en exaltant ce pacte
on a exagéré sciemment;
Toutes ces fâcheuses conséquences sor
tent les unes des autres. Il est assez peu
douteux que l'énorme confusion des débats
de Genève et des discussions sur la sécu
rité, le désarmement intégral ou propor
tionnel, l'assistance, la guerre à la guerre et
la proscription de la. guerre, fournit à
l'Allemagne une excellente occasion de
dire : « J'ai réduit me3 forces militaires
dans la limite que vous avez voulue. J'ai
offert moi-même le pacte de Locarno.
C'est à vous de désarmer ». — /. B.
Lettre de Suisse
L'armée suisse,. ses traditions, son
moral, sa valeur. — Entretien avec
M. Eddv Bauer.
- , Lausanne ~
Si lu Suisse n'a pas subi, en 1914, le sort
de la Belgique, si sa neutralité a été res
pectée par l'Allemagne, c'est à son orga
nisation militaire qu'elle le doit. Guillau
me II en personne s'était rendu compte de
la valeur de l'armée suisse, au cours d'un
voyage tapageur ; ...L'armée suisse était
prête à toute éventualité ; le vieil adage
de la sagesse romaine fut encore une fois
'confirmé : ayant préparé la guerre, la
«Confédération helvétique» put jouir des
bienfaits de la paix...
Aussi, dans sa grande majorité, le peuple
suisse est resté très attaché à son armée
dont l'importance et le rôle, vu l'état ac
tuel de l'Europe, ne sauraient être négligés.
On ne saurait non plus, sans faire une
grosse faute de psychologie sociale, ne pas
tenir compte de l'influence politique con
sidérable des associations patriotiques
militaires qui, comme nous l'écrivait der
nièrement un de nos amis, groupent plus
d'un million d'hommes et constituent la
principale force de résistance aux tenta
tives communistes. J'ai déjà eu l'occasion
de signaler ici ce rôle bienfaisant de l'ar
mée suisse dans la vie politique du pays
où les associations militaires s'opposent
souvent à tous .les glissements .démagogi
ques ver.v lesquels penche natureliomcnt
toute déiiocratie.
En ser.iit-il ainsi, si vraiment, comme
l'affirmait Jaurès dans son « Armée nou
velles, l'armée suisse était « de tous le?
systèmes militaires pratiqués dans U
monde celui qui se rapproche à coup sûr
le plus de l'idéal de l'armée démocratique
et populaire » ? Non, répond lu seule rai
son, quand on connaît d'une part la dis
tions démocratiques» en sein de l'armee
russe en. 1917. Mais dans le domaine des
faits, surtout quand il s'agit d 'un pav
étranger,, il faut se méfier parfois de !
seule raison. Nous avons donc cru i;!i
demander à un officier suisse une en
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