Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-09
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 mars 1931 09 mars 1931
Description : 1931/03/09 (N14022). 1931/03/09 (N14022).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7628979c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2014
6 HEURES DU MATIN
LE NUMERO : 25 c. (N° 14022)
4 A * PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU * A
Tél. Gut. 81-54, 81-55, 81-56, 81-57, 81-58, 81-59
LUNDI 9 MARS 1931
UN CADEAU UTILE ET INEDIT
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yg=—j\a
pendu. e j<
20
un des lots du Bal
amaBroi^al de l'Opéra, le 12 Mars
NE SE REMONTE PAS
o"oe avec
~oe rtequelle
! Poche
e
il E^RICHwmmEFi
20.22.CitëTrévise.Paris
III i
Les tourments
d'un «dénombré»
« Est-il donc écrit que, tous les
samedis, je passerai ma soirée à
travailler pour l'Etat ? Samedi
dernier, j'ai dû dénombrer mes
pauvres revenus, sans omettre un
centime. Une semaine seulement
s'écoule, et me voici invité à me
dénombrer moi-même. Dieu sait
ce qu'on inventera, la semaine
prochaine ! Enfin ! dénombrons-
nous. Prenons ces feuilles que
vient d'apporter la concierge.
Remplissons-en vaillamment les
espaces libres. Et tâchons de ne
pas grincer des dents, de ne pas
grogner, de ne pas regretter le
cinéma, ni même ce livre tout
neuf qui parait si amusant. Rions!
Un bon citoyen doit savoir obéir.
Mais, surtout, il doit savoir rire.
Dans les temps où nous sommes,
c'est une obligation sacrée. »
Ainsi me parlai-je à moi-même,
et je saisis toute la paperasse que
l'agent recenseur avait rassem-
blée à mon intention. La pre-
mière feuille était bleue, et s'inti-
tulait feuille de ménage. Elle
commençait par cette affirmation
singulière : Une personne vivant
seule constitue un ménage. Et je
crus d'abord à une erreur. Car
tous les dictionnaires, les plus an-
ciens comme les plus modernes,
les plus gros comme les plus min-
ces, s'accordent à dire qu'un mé-
nage est la réunion de deux per-
sonnes au moins. Mais il faut
croire que l'administration a des
lumières qui nous sont refusées,
à nous, humbles contribuables.
En effet, pour que nous ne pus-
sions la soupçonner de se trom-
per, elle répétait plus loin : Cette
feuille, formant chemise, est des-
tinée à contenir tous les bulletins
individuels appartenant à un
même ménage, lors même que le
ménage ne serait composé que
d'une seule personne.
Ainsi, non seulement une seule
personne constitue un ménage,
mais elle le compose. Autrefois,
composer signifiait « former un
tout de différentes parties ». Mais
cela est changé. On compose
maintenant avec une seule par-
tie, qui constitue un ménage. Les
recenseurs Dut à leur disposition
un vocabulaire spécial. C'est ce-
lui du sergent qui nous criait
jadis : « Comptez-vous quatre ! »
Et ils nous prient de mettre dans
une chemise tous les bulletins,
« lors même qu'il n'y en aurait
qu'un ».
Mais j'oubliai vite ces nou-
veautés grammaticales, car un
problème difficile se posait. C'é-
tait de dénombrer « les pièces
destinées à l'habitation des mem-
bres du ménage ». La feuille bleue
rçi'apprenait ce qu'il faut enten-
dre par pièce, à savoir : tout com-
partiment séparé des autres par
des cloisons allant jusqu'au pla-
fond., et assez grand pour conte-
nir un lit d'adulte. Donc, la cui-
sine, ajoutait cette feuille bleue,
« la cuisine, l'antichambre, les ca-
binets de toilette, etc., mais pas
les lieux d'aisance ». Grand mer-
ci ! je n'avais jamais songé à
loger un adulte dans les lieux
d'aisance. La pensée que l'admi-
nistration pouvait me prêter cette
Intention nauséabonde me vexa
extrêmement. Mais je pardonnai
vite. A la ligne suivante, en effet,
je lus : Ne comprendre les bou-
tiques, écuries, etc., que lors-
qu'une ou plusieurs personnes y
passent habituellement la nuit.
Du moment où l'administration
est informée qu'il y a des person-
nes qui passent habituellement la
nuit dans les écuries, elle peut
soupçonner aussi qu'on en met-
trait dans les cabinets. Seulement,
puisqu'elle le sait, elle devrait l'in-
terdire, au lieu de recenser.
Je comptai. La cuisine, un ;
l'antichambre, deux ; la pende-
rie. Oh î la penderie me donna
bien du tracas. A première vue,
elle ne semble pas pouvoir conte-
nir un lit d'adulte. Mais peut-être,
si cet adulte n'a pas besoin
d'air, et s'il veut, au moindre cau-
chemar, se fracasser le crâne con-
tre la muraille, il tiendrait dans
ce ccompartinlent ». Dans quel
état on l'en retirerait le lende-
main, je ne sais pas. Mais le re-
censeur ne me demande pas cela.
Il me demande seulement si la
penderie peut contenir l'adulte.
Faut-il dire oui? faut-il dire
non ? Après un long débat inté-
rieur, ma grandeur d'âme l'em-
porta. Je dis non. Il n'y aura pas
d'adulte dans ma penderie. En
revanche, j'en acceptai un dans le
cabinet de toilette, sur les bords
charmants de la baignoire.
Je pus alors passer au dénom-
brement des personnes. La feuille
bleue me conviâit à me dénom-
brer d'abord, et ensuite tous c'les
membres du ménage présents >. A
ceux-ci elle n'avait pas réservé
moins de vingt lignes, et quinze
aux membres du ménage absents.
Si bien qu'après avoir commencé
par déclarer qu'à moi tout seul
Je constituerais fort bien et com-
poserais un ménage, elle suppo-
sait maintenant que, peut-être,
je rassemblais sous mon toit
trente-cinq personnes, sans comp-
ter les c hôtes de passage », com-
ane voyageurs, militaires en
permission, élèves internes en
Songé, etc.
h~ LOUIS LATZARUS.
k(: féa suite en 2' pageX 1
UN RENTIER
au cours d'une discussion
égorge sa femme
à coups de rasoir
et tente de se suicider
Trois drames, en moins de quinze
jours, viennent de jeter l'émoi dans la
petite ville de Dourdan, si paisible d'or-
dinaire.
L'autre jour, c'était une jeune fille
de 19 ans qui se tirait un coup de re-
volver dans la tête à la suite de cha-
grins d'amour ; avant-hier, c'était un
homme de 40 ans que l'on trouvait pen-
du dans sa chambre, et voici qu'hier une
nouvelle scène d'épouvante a complété
cette série lugubre.
La gendarmerie était alertée aux pre-
mières heures de la matinée par M.
Drouilleaux, habitant route des Gran-
ges. Celui-ci signalait que ses beaux-pa-
rents, enfermes dans leur appartement,
ne donnaient pas signe de vie.
Les gendarmes se rendirent 30, rue
Saint-Pierre, où habitaient, depuis cinq
mois, M. et Mme Meunier, rentiers, âgés
tous deux de 50 ans, anciens cultivateurs
et vivant depuis quelques années de
leurs modestes rentes.
Un serrurier ouvrit la porte du petit
logement, au deuxième étage. Dans la
chambre pleine de sang, les corps des
deux époux gisaient. Mme Meunier, la
gorge tranchée, étendue sur le parquet,
le mari allongé sur son lit et râlant, un
rasoir ensanglanté était tombé non loin
de sa main.
L'enquête des magistrats et la pre-
mière constatation des gendarmes éta-
blirent qu'au milieu de la niut, pour
un motif encore inconnu, mais lié très
FÉLIX MEUNIER
vraisemblablement à des questions d'in-
térêts, le mari porta à sa compagne trois
coups de rasoir à la gorge, puis essaya
de se suicider.
Le beau-fils des époux Meunier a bien
voulu nous déclarer :
Mes beaux-parents étalent, depuis deux
ans, en profond désaccord. Ils s'étaient
une première fois quittés, puis réconci-
liés et étaient venus habiter Paris. Après
une seconde brouille, ils avaient repris la
vie commune au petit village d'Auneau,
en Eure-et-Loir, dont mon beau-père était
originaire.
Il y a cinq mois, ils étaient venus s'éta-
blir ici et, depuis quelques jours, ils
avaient décidé de se quitter une troisiè-
me et dernière fois. Dans cette Intention,
ils avaient fait leurs malles et rangé tou-
tes leurs affaires dans des caisses prêtes
à partir. Mon beau-père avait résolu de
se retirer à Paris chez ses sœurs, tandis
que sa femme devait venir habiter chez
nous. Nous ne savons pas pour quel motif
précis, au dernier moment, il eut ce geste
épouvantable.
L'autopsie de la victime sera prati-
quée ce matin par le docteur Detis, mé-
decin légiste à Versailles.
MON FILM
Vous connaissez l'histoire du fac-
tionnaire dont la consigne était d'em-
pêcher les géns distraits de s'asseoir
sur un banc fraîchement repeint. Trente-
sept, ans après, il y avait encore un
factionnaire, avec la même consigne,
auprès du même banc.
Une autre histoire de factionnaire -
elle est moins courtelinesque mais, hé-
las ! plus vraie — vient de nous être
contée par le Journal.
Un tirailleur sénégalais avait été
.placé, en sentinelle, par une nuit très
froide, aux abords de quelque bâtiment
ou terrain militaire, à Rochefort.
Comment la consigne lui fut-elle
donnée ? On l'ignore. Mais on sait
qu'elle fut, à coup sûr, mal comprise.
Le noir — qui était un bleu — crut
qu'il devait s'abstenif du moindre geste,
s'inspirant ainsi, sans le savoir, d'un des
mots fameux du brave général Poilloue
de Saint-Mars :
— L'immobilité est le plus beau
mouvement du soldat.
Ayant fait l'homme de bronze pen-
dant trois longues heures, la sentinelle
fut enfin relevée.
— Y a pas bon, dit-elle au capo-
ral. Meilleur à l'ombre di cocotiers 1
— Tu réchaufferas tes pieds au
poste. Allons, Ahmadou, marche plus
vite !
Or, le pauvre Sénégalais avait tout
simplement lies pieds gelés. Pendant
dix-sept jours, bien que souffrant cruel-
lement, il n'en dit rien. N'en pouvant
plus, il se présenta au major — ou au
capitaine-médecin — lequel, effrayé par
son état, ne put que l'envoyer d'urgence
à l'hôpital.
Ahmadou vient d'être amputé des
deux pieds.
Cette triste aventure appelle de mul-
tiples observations et questions :
Evidemment, une sentinelle noire est
moins visible qu'une blanche dans l'obs-
curité, mais convient-il de faire monter
la garde, sous notre ciel, pendant une
nuit d'hiver, par un enfant des pays
chauds ?
Ne convient-il pas toujours de s'as-
surer qu'une consigne, même militaire,
a été bien comprise ?
Suffira-t-il, pour que l'autorité mili-
taire se décharge de toute responsabili'J,
qu'elle dise :
— Ce tirailleur a été la victime de
sa propre bêtise bien plus que du froid.
Faut-il en avoir une couche pour s'ima-
giner qu'une sentinelle doit rester figée
comme une statue 1
Je ne sais ce que vous dites, mais,
pour ma part, je pense que le pauvre
Ahmadou — qui ne pouvait vraiment
pas prendre feu dans sa guérite — est
une manière de héros et de martyr.
Il a sans doute mal compris son de-
voir et ce n'est pas de sa faute, mais
contrairement à ce qui arrive d'ordi-
naire en pareil cas, dans le civil comme
dans l'armée, c'est le plus qu'il a fait
et non le moins : ce soldat stoïque a
droit, non seulement à une pension, mais
encore à la médaille militaire. e—
ÉLÉMENT VAUTEL. J
Après un dimanche ensoleillé
la crue de la Seine
est près d'atteindré son maximúm
LA VOIE FERRÉE INONDÉE AU BARRAGE D'ABLON
Parisiens et banlieusards ont eu, hier,
à leur réveil, une heureuse surprise : un
soleil printanier épandait sa joie et sa
tiédeur sur les berges de la Seine, la
veille encore assombrie par un brouil-
lard glacial. Ce retour au beau temps,
forcément accompagné d'une élévation
de la température, aiwnoins dans le mi-
lieu du jour, n'a pu qu'avancer la fonte
des neiges encore accrochées aux flancs
des coteaux. De ce fait, la crue a pu
être momentanément aggravée. Mais, si
le soleil persiste, la baisse des eaux doit
rapidement succéder à cette montée ex-
ceptionnelle. C'est pourquoi les riverains
de la Seine et de ses affluents eurent,
hier, doublement raison de saluer joyeu-
sement la providentielle éclaircie.
Se prolongera-t-elle ? A l'Office na-
tional météorologique, on prévoit au
moins quarante-huit heures de temps
sec. D'autre part, malgré le ciel serein,
le froid reste assez vif, au sud et à l'est
du bassin de la Seine ; la fonte des
dernières neiges ne sera donc peut-être
pas, dans cette région, aussi rapide
qu'on pouvait le craindre.
Cependant, hier. le spectacle des ber-
ges de la Seine, bien que moins lugubre
sous le soleil resplendissant, ne laissa
pas d'émouvoir les nombreux Parisiens
qui dirigèrent leur promenade le long
du fleuve bouillonnant et fangeux.
Autour des piles de pont et sur les
murs des quais, la zone claire indiquant
le niveau de la première crue diminuait
d'heure en heure.
Au service de la navigation , on pré-
voit que, pour Paris, la cote la plus éle-
vée sera atteinte aujourd'hui avec
5 m. 70 à Austerlitz, contre 5 m. 26,
hier, et avec 5 m. 08, à la Tournelle.
Aucune infiltration ne s'est produite
encore Sans les quartiers menacés par
la crue.
En banlieue
Par contre, en banlieue. l'inondation
a continué ses ravages, mais les nou-
velles reçues du bassin de la Seine per-
mettent de croire que l'on assiste aux
ultimes caprices des eaux déchaînées.
En effet, si les dernières cotes -relevées
pour la haute Seine et les affluents ac-
cusent encore des hausses sensibles, cel-
les-ci sont cependant moins importantes
que la veille. o.
Voici les chiffres :
7 mars 8 mars
Haute-Seine :
Bray 2 m. 64 2 m. 78
Montereau 8 m. 15 8 m. 84
Marne :
Damery 8 m. 93 4 m. 08
Chalifert 3 m. 48 3 m. 58
Yonne :
Joigny 3 m. 74 8 m. 75
Sens 2 m. 70 2 m 94
L'eau continue lentement mais impla-
cablement à envahir les quais et cer-
taines rues de Courbevoie.
De nouvelles évacuations sont signa-
lées à Bry-sur-Marne, où la Marne a
encore monté de 6 centimètres. Deux
familles ont dû quitter leur habitation ;
elles ont été hébergées par les soins de
la municipalité. A Saint-Maur égale-
ment, une maison sise quai du Port-de-
Créteil a dû être évacuée.
Dans la boucle de la Marne, à Saint-
Maur, les quais Schaken, du Petit-Parc,
ainsi que les îles, sont recouverts par les
eaux. En plusieurs endroits, des pompes
ont été mises en batterie. On épuise les
égouts.
Enfin, dans l'Ile Saint-Denis, de nom-
breuses caves sont inondées et plusieurs
passerelles ont dû être établies notam-
ment dans le quartier des Allumettes.
Hier matin, à 11 heures, M. Bonne-
foy-Sibour, préfet de Seing-et-Oise, ac-
compagné de son chéi de cabinet, M.
Dumoulin, s'est rendu dans plusieurs
localités de son département pour visi-
ter les sinistrés. A Villeneuve-Saint-
Georges, il a été reçu par M. Leduc,
maire et conseiller général. Le préfet a
constaté que, dans cette commune, tou-
tes les mesures avaient été prises pour
venir en aide aux nombreuses victimes
des inondations.
M. Bonnefoy-Sibour a gagné ensuite
Viry-Châtillon, où le maire, M. Gersant,
et MM. Gaubert, sous-préfet de Cor-
beil, André Mottu, député, et Paque-
reaux, conseiller général, l'attendaient.
M. Gersant a démenti la nouvelle de la
démission du conseil municipal propa-
gée par des alarmistes ; il a exposé les
mesures déjà prises pour enrayer les ra-
vages de l'inondation. Les travaux
d'aménagement dans les vallées de l'Or-
ge et de l'Yvette vont être immédiate-
ment effectués.
Ajoutons que, hier matin, la situation
s'était nettement améliorée à Viry-Chà-
tillon, où l'on a constaté une baisse de
30 centimètres.
(En 4e page, le mauvais temps en
province)
Victoire française
aux "Six Jours" de New-York
NEW-YORK, 8 mars. -:Le.s Français
Alfred Letourneur et Marcel Guimbre-
tière ont gagné les 15' Six Jours cyclis-
tes dits « Course du printemps », cou-
LETOURNEUR et GUIMBRETIÊRE
vrant 2.663 milice, et obtenant 867 points.
Broccardo-Linari se sont classés se-
conds, avec la même distance et 533
points.
Sur quinze équipes qui avaient pris
le départ, huit ont terminé la course.
C'est la seconde victoire remportée
par nos compatriotes aux Etats-Unis où
ils sont très populaires.
LE PROCES
des troubles de la Guyane
commence aujourd'hui
devant les assises
de la Loire- Inférieure
C'est aujourd'hui que commen-
cent, devant les jurés de Nantes, les
débats du procès que l'on a appelé
improprement l'affaire Galmot.
A la vérité, rééditant un mot célè-
bre, on peut écrire qu'il n'y a pas
d'affaire Galmot.
En effet, encore que nombre de
ses amis persistent à croire que Jean
Galmot succomba, le 6 août 1928,
aux suites d'un empoisonnement
criminel, la justice, après une lon-
gue instruction, a conclu à la mort
naturelle de cet étonnant person-
nage, qui fut, pour un temps, une
manière de monarque in partibus
de la Guyane, et elle a accordé un
non-lieu à sa jeune servante créole,
Adrienne Cernis, transférée à Nan-
tes avec les accusés d'aujourd'hui
et avec 21 autres .inculpés ayant,
comme elle, bénéficié d'un non-lieu.
Les quatorze accusés, retenus dans
les liens de la prévention et qui com-
paraîtront aujourd'hui devant le
jury, sont les émeutiers qui se firent
les vengeurs de la mort de Jean
Galmot.
C'est assez dire que l'ombre de
Galmot dominera le procès et qu'au
cours des débats, prévus pour quin-
ze jours, sera souvent évoquée la
figure si curieuse de cet aventurier
d'incontestable allure, qui réalisa
M.- GALMOT
une fortune colossale, la perdit puis
la refit, connut l'ivresse des triom-
phes populaires et l'humiliation du
tribunal correctionnel-
Jean Galmot succomba assez
brusquement, le 6 août 1928, à l'hô-
pital de Cayenne. A ce#e époque,
les esprits étaient encore excités,
d'abord par l'élection législative du
mois d'avril précédent, puis par les
élections municipales du mois de
juin. Dans ces deux scrutins, Jean
Galmot s'était jeté à corps perdu,
et s'il n'avait pu faire triompher le
candidat qu'il patronnait au pre-
mier, le second avait été entièrement
favorable à ses amis.
Sa disparition soudaine, un propos
qu'il avait tenu ayant de mourir :
c Ils m'ont eu ; ils ont choisi la
mort la plus terrible », il n'en fallut
pas plus pour déchaîner la fureur
de ceux qui voyaient en « Papa Gal-
mot » une sorte de dieu bienfai-
sant, une puissance tutélaire et sa-
crée. Tandis qu'on arrêtait la jeune
bonne de Galmot, une foule ivre de
fureur vengeresse se répandait dans
les rues de Cayenne. Six adversaires
de Galmot furent tués : Hilarion
Lanois, dit Larose, conservateur du
cimetière de Cayenne, réputé pour
se livrer à des pratiques de sorcel-
lerie ; le docteur Jean Clément, chef
des services de l'instruction publi-
que ; Bourgarel, conseiller général ;
enfin, Jubel, Eustache Servais et
Thélus Thébia, adversaires acharnés
de Galmot. En même temps, les mai-
sons du docteur Jean Clément et
celle de M. Gober, ancien maire de
Cayenne, étaient mises au pillage.
GEO LONDON.
(La suite en 28 page)
LE ZOUAVE DU PONT DE L'ALMA
Encore là cme}lin ~ns Vç^iadMJi "ffîessin a©-
De nouvelles secousses sismiques
se sont produites dans les Balkans
Il y a plusieurs centaines de victimes
UNE VUE DE DOIRAN -
Les secousses sismiques qui se sont
produites dans la nuit de vendredi
à samedi dans toute la région - bal-
kanique et que nous avons signalées
dans nos éditions d'hier se sont re-
nouvelées avec plus de gravité dans
les premières heures de la matinée
de dimanche. EUes englobent toute
la partie sud de la Sefbie et de la
Bulgarie et une grande partie du
territoire hellénique. Voici les dépê-
ches que nous avons reçues à ce
sujet :
SKOPLIÉ, 8 mars. — De nouvelles
et fortes secousses sismiques ont
été ressenties ce matin, à 1 heure 40,
dans la région de Skoplié, Strou-
mitza et Doiran. Dans cette dernière
ville, l'église s'est effondrée, ainsi
que de nombreuses maisons. On si-
gnale de nombreuses victimes et un
grand nombre de blessés. Certains
villages sont fortement endommagés.
La petite ville de Pirawa serait an-
néantie.
Plusieurs gares de chemins de fer
se sont affaissées et l'on signale
maintes sections de voies disloquées.
Les communications télégraphiques
et téléphoniques sont partiellement
interrompues.
Selon des informations qu'il est
impossible de confirmer, en raison
de l'interruption totale des commu-
nications téléphoniques et télégra-
phiques avec les régions sinistrées,
le nombre des morts s'élèverait à 100
et celui des blessés à 500.
Le roi Alexandre est parti avec le
général Zinkotis pour diriger les
opérations de secours dans la zone
yougoslave affectée par le séisme.
Les dégâts en Bulgarie
SonA, 8 mars. — Ce matin, à
3 heures 45, une secousse sismique
assez violente a été ressentie à Sofia.
Elle a été suivie à peu d'intervalle
d'une seconde secousse beaucoup
plus faible. Une troisième secousse,
plus violente que les précédentes, a
été ressentie à Sofia, Radomir, Kus-
tendil, Gorna, Djoumaja, Petritch,
Svetivratch. Ce tremblement de terre
est le plus grave qu'on ait enregistré
depuis 1928. ,
La secousse a causé en maints en-
droits l'écroulement de barraques,
de pans .de mur& et de cheminées.
A Gorna-Djumaya, onze secousses
successives ont été ressenties.
Le village de Nesky, dans la région
de Nevrokpp, est le plus atteint.
Quelques maisons sont complète-
ment démolies et il y a eu deux
morts et deux blessés.
Dans diverses localités la popula-
tion prise de panique a quitté ses.
demeures, qu'elle n'ose réintégrer
dans la crainte de nouvelles se-
cousses.
L'épicentre du séisme se localise,
comme celui de la veille, dans un
secteut d'une centaine de kilomètres
de rayon, au sud de Sotta.
Le séisme en Grèce
ATHÈNES, & mars. — Toute la Ma-
çédoine a été secouée, depuis hier,
2 heures, par des séismes violents et*
répétés, qui ont été ressentis à Salo-
nique, Vodena,1 Florina, Kilkitch,
Drama, Sérès, et jusqu'à la frontière
serbe et à la frontière bulgare.
Ce matin, à 3 h. 15, de nouvel-
les et très violentes secousses ont
été enregistrées par l'observatoire
d'Athènes. Leur épicentre se trouvait
à 60 kilomètres au nord-ouest de
Ghevgueli.
(La suite en 3* page)
EN 3" PAGE :
La combinaison des accords navals,
par SAI*X-BRIC»
Le monument du pigeon-soldat.
EN. 48 PAGE :
Première au théâtre de la Renaissance,
par G. DE PAWLOWSKI
M. Hèrriot et l'accord naval.
Propos d'un banlieusard.
EN 5' PAGE :
La Vie sportive.
Les courses à Auteuil et à Nice.
EN 68 PAGE
La Semaine financière. -7
FEMMES D AUJODRD mjf
Au service de l'État
Le métier de
fonctionnaire,
qu'un dramaturge
contemporain ré-
pondant aux accu-
sations souvent in-
justes dirigées con-
tre les serviteurs
de l'Etat a baptisé
le Beau Métier, est
assurément bien
fait pour tenter les
femmes. Etre fonc-
tionnaire, c'est vi-
vre à l'abri des
coups du sort, en
sachant par avance
dans quelle mesure
on sera récompensé
de son travail- Les
femmes, qui n'ont
point de goût pour
le risque, en ont
généralement pour
Par Jean BOTROT
cette profession aux multiples as-
pects.
Ce n'est d'ailleurs pas seulement à
cause de la guerre que les femmes
sont aujourd'hui si nombreuses dans
certains services publics, mais aussi
du fait qu'il existe beaucoup d'em-
plois vers lesquels les jeunes gens
se sentent de moins en moins atti-
rés- Je vais prendre un exemple
frappant : celui de l'enseignement
primaire. Avant la guerre, il y avait
en France 118.000 postes d'institu-
teurs et d'institutrices également ré-
partis entre les deux sexes. Or, on
compte actuellement 77.000 institu-
trices contre 43.000 instituteurs.
Aussi les conseils départementaux
de l'enseignement primaire se trôu-
vent-ils obligés de donner chaque
année aux inspecteurs d'académie
l'autorisation de confier à des fem-
mes un certain nombre de classes
de garçons.
Pourquoi des jeunes gens que leurs
parents ou leurs maîtres destinaient
a l'enseignement refusent-ils d'y en-
trer ? Il peut y avoir plusieurs rai-
sons. Les uns s'aiguillent vers d'au-
tres emplois de l'Etat — notamment
les postes et les contributions in-
directes — qu'ils considèrent com-
me plus rémunérateurs. D'autres
craignent QUe. l'enseignement ne
leur semble bientôt trop absorbant
ou trop monotone et ils vont tenter
leur chance dans telle ou telle car-
rière privée. D'autres encore s'éva-
dent dans l'armée : après avoir
passé le certificat de préparation
militaire supérieure, ils peuvent se
trouver sous-lieutenants durant les
six derniers mois de leur service. Ils
touchent alors une solde de 15.200
francs. Vont-ils quitter cela pour le
traitement de 9.270 francs d'un ins-
tituteur débutant? Evidemment non.
Ils resteront donc dans l'armée,
M? J* Journal des 5, 6,7 et 8 M.M3S.
gues années dans le poste le plus i
déshérité de quelque pays de mon-
tagne : le chemin de fer à trente
kilomètres, le boucher une fois par
semaine, la neige six mois sur douze, *
pas un visage ami à regarder, pas
une voix çhere à écouter. Céfie-Jà,
ne pouvant faire le « mariage pé-
dagogique » qui lui conviendrait,
épousera un homme simple et bon,
mais d'une éducation sI différente la sienne qu;jls seront .- toujours dés
étrangers ru#
m
LE NUMERO : 25 c. (N° 14022)
4 A * PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU * A
Tél. Gut. 81-54, 81-55, 81-56, 81-57, 81-58, 81-59
LUNDI 9 MARS 1931
UN CADEAU UTILE ET INEDIT
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yg=—j\a
pendu. e j<
20
un des lots du Bal
amaBroi^al de l'Opéra, le 12 Mars
NE SE REMONTE PAS
o"oe avec
~oe rtequelle
! Poche
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il E^RICHwmmEFi
20.22.CitëTrévise.Paris
III i
Les tourments
d'un «dénombré»
« Est-il donc écrit que, tous les
samedis, je passerai ma soirée à
travailler pour l'Etat ? Samedi
dernier, j'ai dû dénombrer mes
pauvres revenus, sans omettre un
centime. Une semaine seulement
s'écoule, et me voici invité à me
dénombrer moi-même. Dieu sait
ce qu'on inventera, la semaine
prochaine ! Enfin ! dénombrons-
nous. Prenons ces feuilles que
vient d'apporter la concierge.
Remplissons-en vaillamment les
espaces libres. Et tâchons de ne
pas grincer des dents, de ne pas
grogner, de ne pas regretter le
cinéma, ni même ce livre tout
neuf qui parait si amusant. Rions!
Un bon citoyen doit savoir obéir.
Mais, surtout, il doit savoir rire.
Dans les temps où nous sommes,
c'est une obligation sacrée. »
Ainsi me parlai-je à moi-même,
et je saisis toute la paperasse que
l'agent recenseur avait rassem-
blée à mon intention. La pre-
mière feuille était bleue, et s'inti-
tulait feuille de ménage. Elle
commençait par cette affirmation
singulière : Une personne vivant
seule constitue un ménage. Et je
crus d'abord à une erreur. Car
tous les dictionnaires, les plus an-
ciens comme les plus modernes,
les plus gros comme les plus min-
ces, s'accordent à dire qu'un mé-
nage est la réunion de deux per-
sonnes au moins. Mais il faut
croire que l'administration a des
lumières qui nous sont refusées,
à nous, humbles contribuables.
En effet, pour que nous ne pus-
sions la soupçonner de se trom-
per, elle répétait plus loin : Cette
feuille, formant chemise, est des-
tinée à contenir tous les bulletins
individuels appartenant à un
même ménage, lors même que le
ménage ne serait composé que
d'une seule personne.
Ainsi, non seulement une seule
personne constitue un ménage,
mais elle le compose. Autrefois,
composer signifiait « former un
tout de différentes parties ». Mais
cela est changé. On compose
maintenant avec une seule par-
tie, qui constitue un ménage. Les
recenseurs Dut à leur disposition
un vocabulaire spécial. C'est ce-
lui du sergent qui nous criait
jadis : « Comptez-vous quatre ! »
Et ils nous prient de mettre dans
une chemise tous les bulletins,
« lors même qu'il n'y en aurait
qu'un ».
Mais j'oubliai vite ces nou-
veautés grammaticales, car un
problème difficile se posait. C'é-
tait de dénombrer « les pièces
destinées à l'habitation des mem-
bres du ménage ». La feuille bleue
rçi'apprenait ce qu'il faut enten-
dre par pièce, à savoir : tout com-
partiment séparé des autres par
des cloisons allant jusqu'au pla-
fond., et assez grand pour conte-
nir un lit d'adulte. Donc, la cui-
sine, ajoutait cette feuille bleue,
« la cuisine, l'antichambre, les ca-
binets de toilette, etc., mais pas
les lieux d'aisance ». Grand mer-
ci ! je n'avais jamais songé à
loger un adulte dans les lieux
d'aisance. La pensée que l'admi-
nistration pouvait me prêter cette
Intention nauséabonde me vexa
extrêmement. Mais je pardonnai
vite. A la ligne suivante, en effet,
je lus : Ne comprendre les bou-
tiques, écuries, etc., que lors-
qu'une ou plusieurs personnes y
passent habituellement la nuit.
Du moment où l'administration
est informée qu'il y a des person-
nes qui passent habituellement la
nuit dans les écuries, elle peut
soupçonner aussi qu'on en met-
trait dans les cabinets. Seulement,
puisqu'elle le sait, elle devrait l'in-
terdire, au lieu de recenser.
Je comptai. La cuisine, un ;
l'antichambre, deux ; la pende-
rie. Oh î la penderie me donna
bien du tracas. A première vue,
elle ne semble pas pouvoir conte-
nir un lit d'adulte. Mais peut-être,
si cet adulte n'a pas besoin
d'air, et s'il veut, au moindre cau-
chemar, se fracasser le crâne con-
tre la muraille, il tiendrait dans
ce ccompartinlent ». Dans quel
état on l'en retirerait le lende-
main, je ne sais pas. Mais le re-
censeur ne me demande pas cela.
Il me demande seulement si la
penderie peut contenir l'adulte.
Faut-il dire oui? faut-il dire
non ? Après un long débat inté-
rieur, ma grandeur d'âme l'em-
porta. Je dis non. Il n'y aura pas
d'adulte dans ma penderie. En
revanche, j'en acceptai un dans le
cabinet de toilette, sur les bords
charmants de la baignoire.
Je pus alors passer au dénom-
brement des personnes. La feuille
bleue me conviâit à me dénom-
brer d'abord, et ensuite tous c'les
membres du ménage présents >. A
ceux-ci elle n'avait pas réservé
moins de vingt lignes, et quinze
aux membres du ménage absents.
Si bien qu'après avoir commencé
par déclarer qu'à moi tout seul
Je constituerais fort bien et com-
poserais un ménage, elle suppo-
sait maintenant que, peut-être,
je rassemblais sous mon toit
trente-cinq personnes, sans comp-
ter les c hôtes de passage », com-
ane voyageurs, militaires en
permission, élèves internes en
Songé, etc.
h~ LOUIS LATZARUS.
k(: féa suite en 2' pageX 1
UN RENTIER
au cours d'une discussion
égorge sa femme
à coups de rasoir
et tente de se suicider
Trois drames, en moins de quinze
jours, viennent de jeter l'émoi dans la
petite ville de Dourdan, si paisible d'or-
dinaire.
L'autre jour, c'était une jeune fille
de 19 ans qui se tirait un coup de re-
volver dans la tête à la suite de cha-
grins d'amour ; avant-hier, c'était un
homme de 40 ans que l'on trouvait pen-
du dans sa chambre, et voici qu'hier une
nouvelle scène d'épouvante a complété
cette série lugubre.
La gendarmerie était alertée aux pre-
mières heures de la matinée par M.
Drouilleaux, habitant route des Gran-
ges. Celui-ci signalait que ses beaux-pa-
rents, enfermes dans leur appartement,
ne donnaient pas signe de vie.
Les gendarmes se rendirent 30, rue
Saint-Pierre, où habitaient, depuis cinq
mois, M. et Mme Meunier, rentiers, âgés
tous deux de 50 ans, anciens cultivateurs
et vivant depuis quelques années de
leurs modestes rentes.
Un serrurier ouvrit la porte du petit
logement, au deuxième étage. Dans la
chambre pleine de sang, les corps des
deux époux gisaient. Mme Meunier, la
gorge tranchée, étendue sur le parquet,
le mari allongé sur son lit et râlant, un
rasoir ensanglanté était tombé non loin
de sa main.
L'enquête des magistrats et la pre-
mière constatation des gendarmes éta-
blirent qu'au milieu de la niut, pour
un motif encore inconnu, mais lié très
FÉLIX MEUNIER
vraisemblablement à des questions d'in-
térêts, le mari porta à sa compagne trois
coups de rasoir à la gorge, puis essaya
de se suicider.
Le beau-fils des époux Meunier a bien
voulu nous déclarer :
Mes beaux-parents étalent, depuis deux
ans, en profond désaccord. Ils s'étaient
une première fois quittés, puis réconci-
liés et étaient venus habiter Paris. Après
une seconde brouille, ils avaient repris la
vie commune au petit village d'Auneau,
en Eure-et-Loir, dont mon beau-père était
originaire.
Il y a cinq mois, ils étaient venus s'éta-
blir ici et, depuis quelques jours, ils
avaient décidé de se quitter une troisiè-
me et dernière fois. Dans cette Intention,
ils avaient fait leurs malles et rangé tou-
tes leurs affaires dans des caisses prêtes
à partir. Mon beau-père avait résolu de
se retirer à Paris chez ses sœurs, tandis
que sa femme devait venir habiter chez
nous. Nous ne savons pas pour quel motif
précis, au dernier moment, il eut ce geste
épouvantable.
L'autopsie de la victime sera prati-
quée ce matin par le docteur Detis, mé-
decin légiste à Versailles.
MON FILM
Vous connaissez l'histoire du fac-
tionnaire dont la consigne était d'em-
pêcher les géns distraits de s'asseoir
sur un banc fraîchement repeint. Trente-
sept, ans après, il y avait encore un
factionnaire, avec la même consigne,
auprès du même banc.
Une autre histoire de factionnaire -
elle est moins courtelinesque mais, hé-
las ! plus vraie — vient de nous être
contée par le Journal.
Un tirailleur sénégalais avait été
.placé, en sentinelle, par une nuit très
froide, aux abords de quelque bâtiment
ou terrain militaire, à Rochefort.
Comment la consigne lui fut-elle
donnée ? On l'ignore. Mais on sait
qu'elle fut, à coup sûr, mal comprise.
Le noir — qui était un bleu — crut
qu'il devait s'abstenif du moindre geste,
s'inspirant ainsi, sans le savoir, d'un des
mots fameux du brave général Poilloue
de Saint-Mars :
— L'immobilité est le plus beau
mouvement du soldat.
Ayant fait l'homme de bronze pen-
dant trois longues heures, la sentinelle
fut enfin relevée.
— Y a pas bon, dit-elle au capo-
ral. Meilleur à l'ombre di cocotiers 1
— Tu réchaufferas tes pieds au
poste. Allons, Ahmadou, marche plus
vite !
Or, le pauvre Sénégalais avait tout
simplement lies pieds gelés. Pendant
dix-sept jours, bien que souffrant cruel-
lement, il n'en dit rien. N'en pouvant
plus, il se présenta au major — ou au
capitaine-médecin — lequel, effrayé par
son état, ne put que l'envoyer d'urgence
à l'hôpital.
Ahmadou vient d'être amputé des
deux pieds.
Cette triste aventure appelle de mul-
tiples observations et questions :
Evidemment, une sentinelle noire est
moins visible qu'une blanche dans l'obs-
curité, mais convient-il de faire monter
la garde, sous notre ciel, pendant une
nuit d'hiver, par un enfant des pays
chauds ?
Ne convient-il pas toujours de s'as-
surer qu'une consigne, même militaire,
a été bien comprise ?
Suffira-t-il, pour que l'autorité mili-
taire se décharge de toute responsabili'J,
qu'elle dise :
— Ce tirailleur a été la victime de
sa propre bêtise bien plus que du froid.
Faut-il en avoir une couche pour s'ima-
giner qu'une sentinelle doit rester figée
comme une statue 1
Je ne sais ce que vous dites, mais,
pour ma part, je pense que le pauvre
Ahmadou — qui ne pouvait vraiment
pas prendre feu dans sa guérite — est
une manière de héros et de martyr.
Il a sans doute mal compris son de-
voir et ce n'est pas de sa faute, mais
contrairement à ce qui arrive d'ordi-
naire en pareil cas, dans le civil comme
dans l'armée, c'est le plus qu'il a fait
et non le moins : ce soldat stoïque a
droit, non seulement à une pension, mais
encore à la médaille militaire. e—
ÉLÉMENT VAUTEL. J
Après un dimanche ensoleillé
la crue de la Seine
est près d'atteindré son maximúm
LA VOIE FERRÉE INONDÉE AU BARRAGE D'ABLON
Parisiens et banlieusards ont eu, hier,
à leur réveil, une heureuse surprise : un
soleil printanier épandait sa joie et sa
tiédeur sur les berges de la Seine, la
veille encore assombrie par un brouil-
lard glacial. Ce retour au beau temps,
forcément accompagné d'une élévation
de la température, aiwnoins dans le mi-
lieu du jour, n'a pu qu'avancer la fonte
des neiges encore accrochées aux flancs
des coteaux. De ce fait, la crue a pu
être momentanément aggravée. Mais, si
le soleil persiste, la baisse des eaux doit
rapidement succéder à cette montée ex-
ceptionnelle. C'est pourquoi les riverains
de la Seine et de ses affluents eurent,
hier, doublement raison de saluer joyeu-
sement la providentielle éclaircie.
Se prolongera-t-elle ? A l'Office na-
tional météorologique, on prévoit au
moins quarante-huit heures de temps
sec. D'autre part, malgré le ciel serein,
le froid reste assez vif, au sud et à l'est
du bassin de la Seine ; la fonte des
dernières neiges ne sera donc peut-être
pas, dans cette région, aussi rapide
qu'on pouvait le craindre.
Cependant, hier. le spectacle des ber-
ges de la Seine, bien que moins lugubre
sous le soleil resplendissant, ne laissa
pas d'émouvoir les nombreux Parisiens
qui dirigèrent leur promenade le long
du fleuve bouillonnant et fangeux.
Autour des piles de pont et sur les
murs des quais, la zone claire indiquant
le niveau de la première crue diminuait
d'heure en heure.
Au service de la navigation , on pré-
voit que, pour Paris, la cote la plus éle-
vée sera atteinte aujourd'hui avec
5 m. 70 à Austerlitz, contre 5 m. 26,
hier, et avec 5 m. 08, à la Tournelle.
Aucune infiltration ne s'est produite
encore Sans les quartiers menacés par
la crue.
En banlieue
Par contre, en banlieue. l'inondation
a continué ses ravages, mais les nou-
velles reçues du bassin de la Seine per-
mettent de croire que l'on assiste aux
ultimes caprices des eaux déchaînées.
En effet, si les dernières cotes -relevées
pour la haute Seine et les affluents ac-
cusent encore des hausses sensibles, cel-
les-ci sont cependant moins importantes
que la veille. o.
Voici les chiffres :
7 mars 8 mars
Haute-Seine :
Bray 2 m. 64 2 m. 78
Montereau 8 m. 15 8 m. 84
Marne :
Damery 8 m. 93 4 m. 08
Chalifert 3 m. 48 3 m. 58
Yonne :
Joigny 3 m. 74 8 m. 75
Sens 2 m. 70 2 m 94
L'eau continue lentement mais impla-
cablement à envahir les quais et cer-
taines rues de Courbevoie.
De nouvelles évacuations sont signa-
lées à Bry-sur-Marne, où la Marne a
encore monté de 6 centimètres. Deux
familles ont dû quitter leur habitation ;
elles ont été hébergées par les soins de
la municipalité. A Saint-Maur égale-
ment, une maison sise quai du Port-de-
Créteil a dû être évacuée.
Dans la boucle de la Marne, à Saint-
Maur, les quais Schaken, du Petit-Parc,
ainsi que les îles, sont recouverts par les
eaux. En plusieurs endroits, des pompes
ont été mises en batterie. On épuise les
égouts.
Enfin, dans l'Ile Saint-Denis, de nom-
breuses caves sont inondées et plusieurs
passerelles ont dû être établies notam-
ment dans le quartier des Allumettes.
Hier matin, à 11 heures, M. Bonne-
foy-Sibour, préfet de Seing-et-Oise, ac-
compagné de son chéi de cabinet, M.
Dumoulin, s'est rendu dans plusieurs
localités de son département pour visi-
ter les sinistrés. A Villeneuve-Saint-
Georges, il a été reçu par M. Leduc,
maire et conseiller général. Le préfet a
constaté que, dans cette commune, tou-
tes les mesures avaient été prises pour
venir en aide aux nombreuses victimes
des inondations.
M. Bonnefoy-Sibour a gagné ensuite
Viry-Châtillon, où le maire, M. Gersant,
et MM. Gaubert, sous-préfet de Cor-
beil, André Mottu, député, et Paque-
reaux, conseiller général, l'attendaient.
M. Gersant a démenti la nouvelle de la
démission du conseil municipal propa-
gée par des alarmistes ; il a exposé les
mesures déjà prises pour enrayer les ra-
vages de l'inondation. Les travaux
d'aménagement dans les vallées de l'Or-
ge et de l'Yvette vont être immédiate-
ment effectués.
Ajoutons que, hier matin, la situation
s'était nettement améliorée à Viry-Chà-
tillon, où l'on a constaté une baisse de
30 centimètres.
(En 4e page, le mauvais temps en
province)
Victoire française
aux "Six Jours" de New-York
NEW-YORK, 8 mars. -:Le.s Français
Alfred Letourneur et Marcel Guimbre-
tière ont gagné les 15' Six Jours cyclis-
tes dits « Course du printemps », cou-
LETOURNEUR et GUIMBRETIÊRE
vrant 2.663 milice, et obtenant 867 points.
Broccardo-Linari se sont classés se-
conds, avec la même distance et 533
points.
Sur quinze équipes qui avaient pris
le départ, huit ont terminé la course.
C'est la seconde victoire remportée
par nos compatriotes aux Etats-Unis où
ils sont très populaires.
LE PROCES
des troubles de la Guyane
commence aujourd'hui
devant les assises
de la Loire- Inférieure
C'est aujourd'hui que commen-
cent, devant les jurés de Nantes, les
débats du procès que l'on a appelé
improprement l'affaire Galmot.
A la vérité, rééditant un mot célè-
bre, on peut écrire qu'il n'y a pas
d'affaire Galmot.
En effet, encore que nombre de
ses amis persistent à croire que Jean
Galmot succomba, le 6 août 1928,
aux suites d'un empoisonnement
criminel, la justice, après une lon-
gue instruction, a conclu à la mort
naturelle de cet étonnant person-
nage, qui fut, pour un temps, une
manière de monarque in partibus
de la Guyane, et elle a accordé un
non-lieu à sa jeune servante créole,
Adrienne Cernis, transférée à Nan-
tes avec les accusés d'aujourd'hui
et avec 21 autres .inculpés ayant,
comme elle, bénéficié d'un non-lieu.
Les quatorze accusés, retenus dans
les liens de la prévention et qui com-
paraîtront aujourd'hui devant le
jury, sont les émeutiers qui se firent
les vengeurs de la mort de Jean
Galmot.
C'est assez dire que l'ombre de
Galmot dominera le procès et qu'au
cours des débats, prévus pour quin-
ze jours, sera souvent évoquée la
figure si curieuse de cet aventurier
d'incontestable allure, qui réalisa
M.- GALMOT
une fortune colossale, la perdit puis
la refit, connut l'ivresse des triom-
phes populaires et l'humiliation du
tribunal correctionnel-
Jean Galmot succomba assez
brusquement, le 6 août 1928, à l'hô-
pital de Cayenne. A ce#e époque,
les esprits étaient encore excités,
d'abord par l'élection législative du
mois d'avril précédent, puis par les
élections municipales du mois de
juin. Dans ces deux scrutins, Jean
Galmot s'était jeté à corps perdu,
et s'il n'avait pu faire triompher le
candidat qu'il patronnait au pre-
mier, le second avait été entièrement
favorable à ses amis.
Sa disparition soudaine, un propos
qu'il avait tenu ayant de mourir :
c Ils m'ont eu ; ils ont choisi la
mort la plus terrible », il n'en fallut
pas plus pour déchaîner la fureur
de ceux qui voyaient en « Papa Gal-
mot » une sorte de dieu bienfai-
sant, une puissance tutélaire et sa-
crée. Tandis qu'on arrêtait la jeune
bonne de Galmot, une foule ivre de
fureur vengeresse se répandait dans
les rues de Cayenne. Six adversaires
de Galmot furent tués : Hilarion
Lanois, dit Larose, conservateur du
cimetière de Cayenne, réputé pour
se livrer à des pratiques de sorcel-
lerie ; le docteur Jean Clément, chef
des services de l'instruction publi-
que ; Bourgarel, conseiller général ;
enfin, Jubel, Eustache Servais et
Thélus Thébia, adversaires acharnés
de Galmot. En même temps, les mai-
sons du docteur Jean Clément et
celle de M. Gober, ancien maire de
Cayenne, étaient mises au pillage.
GEO LONDON.
(La suite en 28 page)
LE ZOUAVE DU PONT DE L'ALMA
Encore là cme}lin ~ns Vç^iadMJi "ffîessin a©-
De nouvelles secousses sismiques
se sont produites dans les Balkans
Il y a plusieurs centaines de victimes
UNE VUE DE DOIRAN -
Les secousses sismiques qui se sont
produites dans la nuit de vendredi
à samedi dans toute la région - bal-
kanique et que nous avons signalées
dans nos éditions d'hier se sont re-
nouvelées avec plus de gravité dans
les premières heures de la matinée
de dimanche. EUes englobent toute
la partie sud de la Sefbie et de la
Bulgarie et une grande partie du
territoire hellénique. Voici les dépê-
ches que nous avons reçues à ce
sujet :
SKOPLIÉ, 8 mars. — De nouvelles
et fortes secousses sismiques ont
été ressenties ce matin, à 1 heure 40,
dans la région de Skoplié, Strou-
mitza et Doiran. Dans cette dernière
ville, l'église s'est effondrée, ainsi
que de nombreuses maisons. On si-
gnale de nombreuses victimes et un
grand nombre de blessés. Certains
villages sont fortement endommagés.
La petite ville de Pirawa serait an-
néantie.
Plusieurs gares de chemins de fer
se sont affaissées et l'on signale
maintes sections de voies disloquées.
Les communications télégraphiques
et téléphoniques sont partiellement
interrompues.
Selon des informations qu'il est
impossible de confirmer, en raison
de l'interruption totale des commu-
nications téléphoniques et télégra-
phiques avec les régions sinistrées,
le nombre des morts s'élèverait à 100
et celui des blessés à 500.
Le roi Alexandre est parti avec le
général Zinkotis pour diriger les
opérations de secours dans la zone
yougoslave affectée par le séisme.
Les dégâts en Bulgarie
SonA, 8 mars. — Ce matin, à
3 heures 45, une secousse sismique
assez violente a été ressentie à Sofia.
Elle a été suivie à peu d'intervalle
d'une seconde secousse beaucoup
plus faible. Une troisième secousse,
plus violente que les précédentes, a
été ressentie à Sofia, Radomir, Kus-
tendil, Gorna, Djoumaja, Petritch,
Svetivratch. Ce tremblement de terre
est le plus grave qu'on ait enregistré
depuis 1928. ,
La secousse a causé en maints en-
droits l'écroulement de barraques,
de pans .de mur& et de cheminées.
A Gorna-Djumaya, onze secousses
successives ont été ressenties.
Le village de Nesky, dans la région
de Nevrokpp, est le plus atteint.
Quelques maisons sont complète-
ment démolies et il y a eu deux
morts et deux blessés.
Dans diverses localités la popula-
tion prise de panique a quitté ses.
demeures, qu'elle n'ose réintégrer
dans la crainte de nouvelles se-
cousses.
L'épicentre du séisme se localise,
comme celui de la veille, dans un
secteut d'une centaine de kilomètres
de rayon, au sud de Sotta.
Le séisme en Grèce
ATHÈNES, & mars. — Toute la Ma-
çédoine a été secouée, depuis hier,
2 heures, par des séismes violents et*
répétés, qui ont été ressentis à Salo-
nique, Vodena,1 Florina, Kilkitch,
Drama, Sérès, et jusqu'à la frontière
serbe et à la frontière bulgare.
Ce matin, à 3 h. 15, de nouvel-
les et très violentes secousses ont
été enregistrées par l'observatoire
d'Athènes. Leur épicentre se trouvait
à 60 kilomètres au nord-ouest de
Ghevgueli.
(La suite en 3* page)
EN 3" PAGE :
La combinaison des accords navals,
par SAI*X-BRIC»
Le monument du pigeon-soldat.
EN. 48 PAGE :
Première au théâtre de la Renaissance,
par G. DE PAWLOWSKI
M. Hèrriot et l'accord naval.
Propos d'un banlieusard.
EN 5' PAGE :
La Vie sportive.
Les courses à Auteuil et à Nice.
EN 68 PAGE
La Semaine financière. -7
FEMMES D AUJODRD mjf
Au service de l'État
Le métier de
fonctionnaire,
qu'un dramaturge
contemporain ré-
pondant aux accu-
sations souvent in-
justes dirigées con-
tre les serviteurs
de l'Etat a baptisé
le Beau Métier, est
assurément bien
fait pour tenter les
femmes. Etre fonc-
tionnaire, c'est vi-
vre à l'abri des
coups du sort, en
sachant par avance
dans quelle mesure
on sera récompensé
de son travail- Les
femmes, qui n'ont
point de goût pour
le risque, en ont
généralement pour
Par Jean BOTROT
cette profession aux multiples as-
pects.
Ce n'est d'ailleurs pas seulement à
cause de la guerre que les femmes
sont aujourd'hui si nombreuses dans
certains services publics, mais aussi
du fait qu'il existe beaucoup d'em-
plois vers lesquels les jeunes gens
se sentent de moins en moins atti-
rés- Je vais prendre un exemple
frappant : celui de l'enseignement
primaire. Avant la guerre, il y avait
en France 118.000 postes d'institu-
teurs et d'institutrices également ré-
partis entre les deux sexes. Or, on
compte actuellement 77.000 institu-
trices contre 43.000 instituteurs.
Aussi les conseils départementaux
de l'enseignement primaire se trôu-
vent-ils obligés de donner chaque
année aux inspecteurs d'académie
l'autorisation de confier à des fem-
mes un certain nombre de classes
de garçons.
Pourquoi des jeunes gens que leurs
parents ou leurs maîtres destinaient
a l'enseignement refusent-ils d'y en-
trer ? Il peut y avoir plusieurs rai-
sons. Les uns s'aiguillent vers d'au-
tres emplois de l'Etat — notamment
les postes et les contributions in-
directes — qu'ils considèrent com-
me plus rémunérateurs. D'autres
craignent QUe. l'enseignement ne
leur semble bientôt trop absorbant
ou trop monotone et ils vont tenter
leur chance dans telle ou telle car-
rière privée. D'autres encore s'éva-
dent dans l'armée : après avoir
passé le certificat de préparation
militaire supérieure, ils peuvent se
trouver sous-lieutenants durant les
six derniers mois de leur service. Ils
touchent alors une solde de 15.200
francs. Vont-ils quitter cela pour le
traitement de 9.270 francs d'un ins-
tituteur débutant? Evidemment non.
Ils resteront donc dans l'armée,
M? J* Journal des 5, 6,7 et 8 M.M3S.
gues années dans le poste le plus i
déshérité de quelque pays de mon-
tagne : le chemin de fer à trente
kilomètres, le boucher une fois par
semaine, la neige six mois sur douze, *
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ne pouvant faire le « mariage pé-
dagogique » qui lui conviendrait,
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