Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-01-12
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 janvier 1903 12 janvier 1903
Description : 1903/01/12 (A12,N3756). 1903/01/12 (A12,N3756).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7627495f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2014
DOUZIEME ANNE». S750 f
HUIT PAGES - Paris et Départements - CINQ CENTIMES
LUNDI 12 JANVIER 1903
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r-M fitaniuuru non fIubQ - unt mi mit» ■
Marseille
Nous avons dit les raisons de crain-
dre ; voici, maintenant, les raisons d'es-
pérer. -
L'orientation nouvelle du commerce
iu monde, la pénétration soudaine des
voies ferrées dans le continent asiatique
et, surtout, dans les régions centrales et
septentrionales, jusqu'ici délaissées, l'ef-
fort accompli hier, par la Russie et pro-
jeté, pour demain, par l'Allemagne, tout
cet ensemble àura pour effet trop évi-
dent, de concurrencer les voies mariti-
mes et notamment les ports méditerra-
néens. Mais il en résultera, par contre,
tin avanl ^e, non moins évident, à sa-
voir le développement du commerce
et, par conséquent, un accroissement
déclivité profitable à ses principaux or-
ganes.
- La Sibérie, la Mandchourie, les con-
trées profondes de la Chine, du Thibet,
tes populations grouillantes qui couvrent
certaines de ces contrées, les richesses
que leur sol renferme, tout cela surgit,
pour ainsi dire, et entre en ligne par la
création simultanée des nouvelles voies
ferrées : transsibérien, transcaucasien,
transcontinental chinois, transcontinen-
tal persique. C'est une sorte d'éruption
r commerciale qui amène des couches
profondes et inconnues à la lumière.
A ce phénomène, le monde entier est
Intéressé : Marseille aura sa part du bé-
néfice universel.
Une sorte de circuit va s'établfr, qui
contournera le monde par Pétersbourg,
trkoust, Pékin, Shanghai, Saïgon, Suez
et la Méditerranée. Le commerce abou-
tissait, dans les mers de Chine, à un
çul4e-sac ; ce cul-de-sac est ouvert. Une
plus large circulation ne peut que déve-
lopper une plus grande richesse : tout
te qui se trouve sur le passage du cou-
rant doit en être animé et fécondé.
Le circuit porte au delà. Par le détroit
de Gibraltar, il rejoint l'isthme de Pana-
ma qui, bientôt, sera percé à son tour.
C'est donc une ceinture mouvante qui
Wîtoure le monde et, par la disposition
même de la Méditerranée, cette ceinture
passe à Marseille. Notre grand port doit
regagner, plus tard, ce qu'il perdra bien-
tôt. Que Marseille se prépare ! Comme il
lui est arrivé souvent dans l'histoire, cet-
te ville recevra, par une conséquence lo-
gique de sa situation sans pareille, le
baptême d'une nouvelle consécration.
Oui. Mais que Marseille se prépare !
Et pour cela, il faut qu'elle s'appuie
franchement sur la grande nation dont
"Ille fait partie. Depuis quelque temps,
Marseille a comme une tendance à s'iso-
ler, à faire ses affaires elle-même. Elle
ne les fait pas toujours bien. Marseille
se doit à la France qui se doit à Marseil-
le ; pour accomplir sur les bords de la
Méditerranée, l'effort nécessaire, il faut
que tout le monde donne, ensemble, à
plein collier. - - - u'
On annonçait récemment, qu à Gênes,
Vient de se constituer un consortium
thargé de mettre à l'étude toutes les
améliorations désirables pour la prospé-
rité du grand port italien. Ce consortium
n'est pas local ; il est national. L'Etat a,
sur lui, la haute main. Il ne s'agit pas
seulement de Gênes : il s'agit de l'Italie.
Qu'il en soit de même chez nous : il ne
s'agit pas seulement de Marseille, il
it'agit de la France.
Qu'un consortium analogue se consti-
tue sans retard. Qu'il fasse très large la
part de: l'Etat. Celui-ci, d'ailleurs, ap-
porte autre chose que ses lumières, il
apporte son concours. Quel collabora-
teur précieux que celui qui tient les
cordons de la bourse !
Ce consortium, fondé pour de longues
années (celui de Gênes prévoit un demi-
siècle d'existence), aura à examiner mé-
thodiquement les multiples questions
qui se posent en vue de la prospérité
future de Marseille : zone franche, cons-
truction de voies ferrées (et notamment
tte la ligne de l'Estaque-Miramas), tarifi-
cation nouvelle des chemins de fer,canal
latéral au Rhône, marine marchande,
compagnies de navigation, assainisse-
ment de l'a ville, améliorations dans la
Disposition et l'outillage du port. Il aura
surtout à s'occuper des voies et moyens.
Une puissante organisation financière
<îst le corollaire nécessaire d'une vaste
entreprise de travaux publics. Puisque
nous travaillons pour l'avenir, il est
juste que l'avenir supporte sa part dans
les dépenses dont il profitera.
Si cet organisme est créé — et la né-
cessité, à défaut de bonne volonté, l'im-
posera tôt ou tard aux impuissantes
dissensions locales — si ce conseil est
créé, il devra mettre, au premier rang de
ses, préoccupations et de ses études, la
question si passionnante, soulevée ré-
cemment devant la Société de Géogra-
phie de Marseille, par la belle étude de
M. Paul Masson : Marseille Part colo-
nial.
Les résultats obtenus sont déjà, par
eux-mêmes, assez éloquents. Marseille
qui, de 1847 à 1851, faisait un commerce
tle 784,319 tonneaux avec les colonies
françaises, a vu ce même commerce at-
teindre 3,455,134 tonneaux de 1867 à
1871, et 9,702,778 tonneaux dé 1892 à
1896. A l'heure présente, plus du quart
du mouvement du port de Marseille est
alimenté par le trafic des colonies et la
proportion serait beaucoup plus forte,
atteindrait peut-être le 1/3, si l'on tenait
compte des lignes de paquebots dont le
tonnage ne figure pas dans ces chiffres.
Un seul renseignement encore : le total
du chiffre d'affaires de la France avec
ses colonies était, en 1896, de 813 mil-
lions de francs.Or, Marseille figul'e,dans
ce chiffre, pour 502 millions, c'est-à-dire
pour plus des 3/5.
Depuis que ces statistiques ont été
établies, le mouvement n'a fait que croî-
tre, et Marseille peut passer, à bon droit,
aujourd'hui, .pour la capitale métropoli-
taine de l'empire colonial français.
Ce résultat s'explique, en partie, par la
situation de Marseille et la proximité re-
lative de ce port à l'égard de nos princi-
pales colonies. L'Algérie, la Tunisie sont
les clientes naturelles de notre rivage
méditerranéen. Les avantages que la loi
a reconnus à notre marine marchande,
dans nos ports coloniaux, ont aussi con-
tribué au développement du trafic colo-
nial.
Mais cette explication ne suffit pas.
Personne n'ignore, en effet, que, dans l'é-
tat actuel du commerce du monde, ce
n'est pas la question des distances qui
est au premier plan, mais bien celle des
marchés. Un navire, chargé de produits
coloniaux, ne sera pas arrêté par la lon-
gueur de la route, s'il doit être assuré de
se défaire de sa cargaison ou de pren-
dre du fret. Bordeaux, Nantes, Le Havre,
Rouen, Dunkerque, peuvent obtenir et
obtiennent en effet, chaque jour, la préfé-
rence, si le commerce trouve, à ce voya-
ge prolongé de quelques jours, l'avanta-
ge d'un débouché certain. -
On peut même dire que Marseille n est
pas toujours en bonne posture pour sup-
porter la concurrence des autres ports,
puisque la distance par voie de terre, qui
l'éloigné du centre et de la capitale, de-
vient une cause de frais supplémentaires
pour le trafic qui cherche à pénétrer
dans l'intérieur. Comme le dit très bien
M. Masson, Marseille n'est pas, néces-
sairement, le port de débarquement des
produits coloniaux, pas plus que Le Ha-
vre ou Dunkerque, ne sont, nécessaire-
ment, les ports de débarquement des
charbons anglais à destination du terri-
toire français.
il faut donc trouver une autre cause a
la prospérité du commerce colonial de
Marseille.
La vérité est que Marseille attire les
produits coloniaux, parce que son indus-
trie sait manipuler et transformer ces
produits, pour en faire l'objet d'un tra-
fic nouveau de réexportation ou d'expé-
dition vers l'intérieur. Marseille, en effet,
n'est.pas seulement un grand port, c'est
une grande ville industrielle.
Enumérons quelques-uns de ces pro-
duits coloniaux qui viennent se faire
traiter à Marseille : ce sont les céréales
d'Algérie et de Tunisie qui fournissent
la matière première à la minoterie ; les
< 'és durs, qui intéressent la semoulerie
et la brasserie ; les vins d'Algérie et de
Tunisie, qui servent au coupage des vins
du Midi ; les bœufs et les moutons, qui
se répandent dans toute la région du
Sud-Est ; les sucres bruts, qui alimen-
tent la raffinerie ; les graines oléagineu-
ses, les huiles, qui servent à l'huilerie et
à la>ssavonnerie ; les peaux pour les tan-
neries, les minerais, pour l'industrie du
fer, etc. La démonstration est faite rien
que par cette énumération. Marseille
emprunte à nos colonies les matières
premières nécessaires à uiM -tiidusirie
qui occupe et enrichit, non seulement
les ouvriers de son port, mais encore
toute la main-d'œuvre du Midi.
Or, ce mouvement n'est qu'à son es-
sor.L'Indo-Chine, Madagascar, le Congo,
la Côte occidentale d'Afrique, la Tunisie,
l'Algérie, sont des réceptacles de riches-
ses nouvelles ou de richesses futures
,qui, si Marseille le veut, viendront à
Marseille prendre la marque de la civili-
sation, la marque française.
Faut-il préciser encore ? Demain, per-
sonne ne l'ignare, les minerais de l'Algé-
rie prendront une place considérable sur
le marché métallurgique européen. Qui
doit profiter de ce nouvel accroissement
dé la production minière, sinon les ports
méditerranéens, et notamment Mar-
seille ?
Ad Sénégal, et dans l'hinterland du
Dahomey, des expériences très sagement
conduites sont entreprises pour introdui-
re, dans les plaines immenses qui, de-
puis i898, appartiennent à la France, la
culture du coton. Au moment de la guer-
re de Sécession, l'Algérie a connu une
courte période de prospérité, due à cette
production. Tout porte à croire qu'elle
réussira également dans les régions si-
tuées dans le bassin du Niger, où le co-
tonnier existe à l'état sauvage, et où il
est déjà cultivé par les indigènes. Si les
premières expériences du général de
Trentinian n'ont pas donné de résultats
positifs, elles n'ont, par contre, rien de
décourageant.
Or, n est-il pas évident que, si cette en-
treprise se développe et prend les propor-
tions qu'il est permis d'espérer, si, dans
un délai qui n'est peut-être pas très éloi-
gné, l'industrie cotonnière française de-
mande, à nos colonies africaines, la ma-
tière première qui, déjà, est produite par
l'Egypte, en quantités appréciables, ce
sera encore Marseille et peut-être l'in-
dustrie marseillaise qui seront appelées
à recueillir les premiers bénéfices.
En un mot, Marseille a, désormais, à
l'égard de notre empire colonial, une
responsabilité particulière. Pour elle-mê-
me et pour lui, elle a charge d'âmes. l\fé-'
tropole commerciale, métropole indus-
trielle, qu'elle remplisse le rôle que. ses
traditions et les événements lui ont assi-
gné. Qu'elle se mette bravement à la tête
du mouvement.
Que manque-t-iil à nos colonies pour
l'exploitation fructueuse de leurs riches-
ses, connues ou inconnues ? Des capi-
taux. Des hommes. Des capitaux ? Il
n'en manque pas en France; des hom-
mes ? Bagasse ! il y a les Marseillais.
GABRIEL HANOTAUX.
ÉCHOS
L
a maison de Victor Hugo.
M. Paul Meurice a lui-même choisi le
sujet de la belle toile qu'est en train de pein-
dre Luc-Olivier Merson. Celt,i-ci n'a fait que
reprendre en la modifiant l'une des composi.
tions dont il a illustré l'œuvre de Victor
Hugo..
La place de Grève. Sur l'horizon se sil-
houettent les deux tours carrées de Notre-
Dame. La cabane du passeur au bord de la
Seine. Sur la place, la vieille maison des Pi-
liers.
La foule des exécutions, grouillante au
pied de l'échafaud, insultait Quasimodo.
Mais voici que la douce Esmeralda, escortée
de sa chèvre blanche, apparaît, pitié suprê-
me, parmi la foule implacable. Elle gravit
les marches de l'échafaud et tend une cruche
d'eau aux lèvres arides du condamné. Un
virement soudain se produit et les injures se
changent en applaudissements.
Tout le peuPle lui-même fut saisi et se
mit à battre des mains, en criant:, (t Woîlf
Noël »
C'est cette phrase même, tirée du chapitre :
« Une larme pour une goutte d'eau », que
Luc-Olivier Merson traduit et commente en
poète, sur la toile qu'il destine à la maison
de Victor Hugo.
G
aribaldi.
Le 21 janvier, aura lieu, à Paris, le
banquet ajmuel en l'honneur de Gàribaldi.
Ce jour est l'anniversaire de la bataille de
Dijon, où Français et Italiens firent, en 1.3p,
les prodiges que l'on sait, sous les ordres du
tribun italien.
M. IL. Lockroy, qui tut un des « mille »
combattants pour l'unification Italienne, aura
la présidence d'honneur ; la présidence effec-
tive est réservée à M. Charles Beauquier, dé-
puté du Doubs, qui aura à ses côtés le géné-
ral Turr et M. Raquent président de la li-
gue franco-italienne.
Ajoutons que le monument de Garibaldi, à
Paris, est chose décidée et que l'on n'attend
plus qu'une chose, c'est que le Conseil muni-
cipal fixe l'emplacement accordé.
En même, temps que, l'inauguration, aura
lieu la déclaration de la Ligue latine, dont
M. IsouJet est le grand manager.
L
e câble San- F ranciseo-Honolulu.
Par suite de la pose d'un câble sous-
marin entre San-Francisco et Honolulu (îles
Hawaï), un bureau télégraphique est ouvert
depuis le 5 janvier, à Honolulu. La taxe per-
çue pour cette nouvelle destination, a été
fixée, pour l'Office français, à 4 fr. 50 par
mot.
Pour la même taxe, les télégrammes pour-
ront emprunter indifféremment l'un des câ-
bles des cinq Compagnies transatlantiques
suivantes : Compagnie française des câbles
télégraphiques, The Conunercial cable Com-
pany, Western Union telegraph Company,Di-
rect Uirted States cables Company, Anglo
American telegraph Company.
Honolulu est la première station du câble
par lequel les Etats-Unis projettent de se
relier aux Philippines, lequel comportera en-
core deux stations intermédiaires à l'île Guam
(archipel des Ladrones) et à l'île Midway.
A
u quartier de l'Abbaye.
- Les alentours de l'ancienne abbave de
Saint-Germain-des-Prés sont, depuis quelque
temps, bien fouillés. Après la restauration
complète de ce qui restait de la prison de
l'Abbaye, — et où l'on vient d'installer un
asile pour les malheureux, — c'est hi jardin
que longe la rue de l'Abbaye, qui se trans-
forme en une sorte de reliquaire architectu-
ral. Mais on n'y admet que des vestiges du.
sol avoisinant, ortiques, colonnes, gargouil-
les et chimères.
Or, on découvrait, it, y a quelques mois,
d'intéressants spécimens gothiques dans les
fouilles nécessitées par la construction d'une
maison neuve, rue de Furstenberg. Ces ves-
tiges se réédifient, en ce moment, dans le jar-
din en question. Même, pour leur céder la
place, on a enlevé le fameux groupe cérami-
que, Les Boulangers, qui figura à l'Exposi-
tion dernière et que l'on y avait installé pour
peu de mois, car en ce moment même on le
rétablit place Scipion, en face la boulange-
rie des hôpitaux civils. De fait, il y a là un
rapport plus palpable.
Quant au quartier de l'Abbaye, ajoutons
que dans les études du prochain percement
de la rue de Rennes, on prévoit d'intéressan-
tes mises au jour des communs et cuisines
du bruyant cardinal de Furstenberg, maître
de l'abbaye de Saint-Germain sous Louis
XIV, ainsi que de caves et souterrains où la
Révolution a dû laisser des miettes précieu-
ses pour les érudits.
L
e monument de Gambetta.
La ville de Bordeaux a commandé au
maître Dalou un monument à la mémoire de
Gambetta. Malheureusement, Dalou est mort
avant d'avoir terminé son oeuvre ; mais M.
Lefèvre, que Dalou avait désigné avant de
mourir, vient d'en achever le modèle demi-
grandeur F'exécutiol1. D'autre part, M. For-
migé en surveille toujours la partie purement
architecturale.
M. Becker, à la tête des praticiens, est en
train de faire faire la mise au point avant
de reprendre la pratique et de mettre la der-
nière main au monument, dont les blocs énor-
mes encombrent les ateliers de l'impasse du
Maine.
Le monument sera érigé sur les allées de
Toumy. Gambetta, les bras croisés, le do-
mine. D'un côté du piédestal : la Sagesse
soutenant la Liberté, allusion à un discours
du tribun ; de l'autre côté, la Défense du
Territoire, femme qui pleure, mal protégée
par l'inutile colère d'un enfant. Au pied, de-
vant, les armes de Bordeaux, avec différents
motifs : chêne, drapeaux, faisceaux de lic-
teurs derrière, trophées d'armes, képi de
mobile et casque, chassenots, fusil à taba-
tière, outil de génie, souvenirs de l'Année
Terrible.
Le monument, auquel on travaille active-
ment, ne sera guère complètement achevé
qu'à la fin de l'année.
A
l'occasion du terme, les Etablissements
Allez frères, 1, rue Saint-Martin.. fe-
ront, du 12 au 14 janvier inclus, sur tcus
leurs articles, d'énormes rabais et au mini-
mum 10
c
artes de visite bienfaitrices.
Qui n'a remarqué combien la fièvre
des cartes de visite a baissé, cette année, au
jour de l'An ? En effet, la mode' a ses capri-
ces ; ici, elle a sa raison de céder, c'est qu'elle
ne prouve rien. La carte de vœux plus ou
moins sincères n'est plus qu'un usage proto-
olaire. ann é e, qu'il n'en-
Chacun s'est dit, cette année, qu'il n'en-
verrait de cartes. qu'en réponse. Mais qui
donc a pu tenir rigoureusement parole
Quoi qu'il en soit, se doutait-on que la vieille
mode avait un résultat philanthropique ? 'Elle
oblige, en effet, le service des postes à un
surcroît de besogne tel que, pour le départe-
ment de la Seine et ses limitrophes, une lé-
gion de quatre cents femmes est employée au
tri et à l'envoi des « voeux sincères m' ? Il pa-
raît que ce chiffre a bien baissé, cette année,
d'où chômage, malgré la ligueur à constater
si les cinq mots tolérés pour un sou n'ont
point été dépassés.
Aussi, l'an prochain, ceux qui se souvien-
dront de cette note enverront, vous verrez,
leur cent de cartes pour donner de l'ouvrage
pendant quelques jours, aux doigts fuselés de
ces dames ou demoiselles.
L
es magasins du Bois Sculpté, 105, boule-
vard SébastopoL exposent, en ce mo-
menk-ci, au moment du terme, un choix déli-
cieux de chambres à coucher, de salons et de
salles à manger. Le tout vendu de confiance
et très bon marché.
NOUVELLE A LA MAIN
M
me Joseph Prudhomme, solennellement,
interpelle son solennel époux :
— Allez-vous me dire pourquoi, monsieur,
vous ne mettez pas la calotte grecque que je
vous ai donnée pour vos étrennes ?.
— Pour de hautes raisons politiques, ma-
dame. Dans l'état actuel de l'Europe, je
crois prudent de ne pas manifester trop de
sympathie pour la patrie de Thémistocle 1.
JOINVILLE,
EVA TUMARCHES ET SES AMIS
l' Agréable & l'utile
Mlle Tumlarches jubilait. Elle nfoot pas
dit,, quesdjonnoo à rimproviate, si c'était
d'être aimée du baron d'Auge ou parce
qu'il l'avait mise dans ses meubles : le
renouveau printanier correspondait chez
elle à un renouveau sentimental ; mais
elle prisait toujours l'ordre.
Elle était allée à l'hôtel, prendre ses ro-
bes, des cartons, une quantité de fioles et
les pots d'onguents qui, avec un coffret
orne de coquilles, constituaient ses
biens mobiliers ; plus, Les aventures de
Hocambole et te Livret de Caisse d'épar-
gnedont se composait sa bibliothèque.Le
bruit de la fortune d:Eva s'étant ptrorpagé
dans le quartier, elle en empota les aissu-
rances d'urne estime qu'elle sie promit de
tmériter rue Truffaut, où le modèle des
amants venait de nmsttaJtLer en « maison
bourgieoisie». - -
Dams le cabinet de toilette, elle avait
trouvé deux peignoirs vaporeux, des ba-
bouches et un sachet à la peau d'Espace
contieoiainili quelques mouchoirs marqués
C. Eva apprit, en même temps, que ces
reliques âui, appartenaient et quelles re-
présentaient, ajoutées à da personne mê-
me du tendm Hootor, ^héritage de Mlle
Carmen de Saint-Preuil, enlevée, il y avait
de cela un mois, par un marchand de gua-
no, ardent et Brésilien, en partance pour
Bahia.
Mille Turniarches savait le baron à demi
consolé. Elite n'feutdonc aucun scrupule à
l'interroger sur la fugitive et, justement
oonume il disait ta constance de ses soins
et la fidélité de son amour, si vite oubliés
par la plus ingrate dies maîtresses, — un
coup d'e sonnette suspendit l'histoire.
L'air assez ennuyé, il aJlla ouvrir.
De la chambre où elle se prenait à pes-
ter coOTitre l'importune visite, Mlle Tumar-
ches perçut une voix grêle, sautillante,
aiguë.Elle ne réussit pas à distinguer qui
parlaitde la sorte,dans le boudoir voisin.
L'œil au trou de na. serrure^ elle vit. seule-
ment le pied levé de-la Diane de Falguiè-
re,entre les feuilles luisantes d'un caout-
chouc. Elle ste fût impatientée, certes, si
elle n'avait, aussitôt, observé que le bou-
ton de la porte tournait, et eni,;p diti. la
voix sautillante, aiguë et grêle, insister :
- Cher ami, présentez-moi, je vous
prie. présentez-moi.
M. île baron di Augie entrebài 1 la l'huis et,
passant la téta, l'épauU» appuyée au
chambrante, il porta, sur Eva un vrai re-
gard de. maquignon :
— Ma chère Eva, si vous le voulez bien,
je vous présenterai 'mon excellent ami
M. Le Fétu, qui sollicite instamment cet
honneur.
Au moment de franchir le seuil du bou-
doir, i-1 Gtui sembla que son chignon s'é-
croulait. Elle y porta les doigts et ne re-
vint de la fausse alerte que pour faillir
tomber de stupéfaction :
— M. Le Fétu, chère !. Mon excellent
amd, j'aii l'honneur de vous présenter
Mlle Eva, qui bientôt sera ma baronne
d'Auge, s'il plaît à Dieu.
Affirmer qu'en la circonstance Mie Tu-
marches adopta l'étiquette suprême de la
cour saxonne, ce serait exagérer sans be-
soin. Elle accorda sa grâce faubourienne
et natureiJo à la solennité de la cérémo-
nie. La main qu'elle avait franchement of-
ferte en, symbole d'amitié proccuise, fut
baisée avec un manque total de vergogne,
par un petit homme sec, dont oMie sut
qu'il avait les lèvres froides, avapt de re-
coamaître que l'usage immodéré du cos-
métique transformait ses souircils, sa
courte barbe pointue e't sa chevelure em-
pruntée qu'une large raie médiane parta-
geait, — en six morceaux de laque blon-
de, d'un blond invraisemblable de délica-
tesse. 1
M. LeFeuj, après s être assis, joua d'un
monocle rectangulaire arrondi aux an-
gles et entouré d'or, qui pendait à une
ganse de moire. M. Le Fétu avait le re-
gard concupiscent, la narine mobile, et
son teint coloré supportait gaillardement
le voisinage d'une cravate gorge de pii-
geon où le feu d'une opale couvait.
— Madame, je suis on ne peut plus
flatté. je félicite mon ami Hector, et je
l'envie. je l'envie, il me faut L'avouer.
Sa voix dansait On eùt dit des heurts
de pichenettes contre des verres de cris-
tal fêlés. Et tout son corps, menu et roide,
accomipagnait de sautillements son aflerte
parole qu'il semblait vouloir ressaisir en
l'air. Sans cesse, il croisait grS jambes
et les décroisait, pour faire valoir sc-n
pied minuscule et finement chaussa. Plu-
tôt que le style, le pied, c'est l'-homme
même ! D'après leur physionomie ceux
de M. Le Fétu devaient pour tout service
!e porter vers d'élégantes distractions. Ils
fronçaient aeurs gaines de cuir, souple
samis les fatiguer beaucoup, et ils re-
muaient avec vivacité, comme la queue
du chien satisfait de flairer sa propre race
dans l'arôme piquant d'une flaque. M.
Le Fétu humait des parfums imaginaires
depuis raDparitiotti d'Eva. Il 'la contem-
plit, en outre, d'une visée inquisitoriale.
Ainsi qu'une ménagère surveillerait
fl'altfumage difficile d'une lampe, le digne
baron s'intéressait à ce manège. Du pre-
mier coaitac.t dépend puisque toujours la
qualité des relations futures, entre hom-
me et femme. On eût supposé M. le baron
d'Auge mal imbu de cet axiome, tant il
mettait de zèle à ramener l'entretien sur
des thèmes légers ou à multiplier, pour
son aini, tes occasions de montrer ses mé-
rites.
M. Le Fétu le savait : Sa bravoure et la
jeunesse, rehaussées d'argent,sont le phil-
tre efficace des amours contemporaines.
Afin de dissiper un malentendu possible,
car la perfection des potiches a des bor-
nes, incidemment, H situa un souvenir
d'enfance dans le cadre de l'Exposition
universelle de 1878; après avoir révélé,
avec modestie, sa conduite chevaleresque
à Buzenvall. En réalité, M. Le Fétu, dé
dlaré viable en 1849, entendait dater de
sa majorité et ne point vieillir. La tren-
taine lui durait depuis pLus de vingt ans
et elle raccompagnerait au tombeau.
Attenitive à sa tenue, pour paraître déjà
un peu baronne au jugement de ce mon-
dain, Eva en écoutait la conversation po-
lie sanslasoumettre à une mesquine ana-
lyse. Et, (lorsque M. Le Fétu, se levant,
prit congé d'elle par un baise-main, Mlle
Tumarches en accusa 1 equivoque, bien
involontairement d'ailleurs, d'une pres-
sion des doigts qui rapprochaient les
siens de la bouche entr'ouverte sur une
dentition de prix.
— Charmante !. Elle est chaârmaiite I
assurait M. La Fétu, reconduit par le bar
ron.
Et la porte ne sei ferma point qu'Eva
n'entendît la voix grêle et sajutillante sur-
enchérir encore :
— Elle est charmante 1. divine I
Il semblait que M. Le Fétu eût emporté
toute la lumière à ses tarons ! Erreur ; il
avait prolongé sa visite et, maintenant,
le crépuscule tombait. M. le baron d'Au-
ge réfléchit une mfenute dans l'anticham-
bre, avant de rentrer au salon. :
Les fins de journée favorisent le rêve
la fuyante clarté dit un adieu confiden-
tiel aux choses avant de s'en détacher
et, jusqu'à l'épaississement de l'ombre,
il flotte entre elles une poésie née de
l'alliance mystérieuse des couleurs près
de disparaître, et qui réveille la mémoi-
re. Mlle Tumarches songeait à son Ar-
sène chéri ! Elle revoyait la longue éta-
pe déroulée, de la fin pénible du bel ado-
ré à la naissance de cette passion nou-
velle et, constatant que la vie la plus mo-
notone change à son heure, elle se jura,
puisque son premier, son unique amant
n'était plus, de bien aimer celui qui mé-
ritait enfin de le remplacer.
— Eva, tu seras la maîtresse de Le Fé-
tu ! prophétisa le baron Hector qui s'é-
tait avancé à pas de loup. -,-
- Oh ! qu'est-ce que tu dis là ? -.
— Tu seras la maîtresse de Le Fétu,
Eva !. Tu lui plais. Il est très riche.,
tu sais. .:
- Oh ! Totor !. mon TotoT I.
'Mlle Tumarches pleurait dans l'obscu-
rité. Elle se défendait d'aucune sale pen-
sée, à mots partis au milieu de hoquets.
Pourtant, M. le baron d'Auge avait parlé
sans amertume ni colère. A tâtons, il ga-
gna le fauteuil où tressaillait l'attendrie,
de tout son pauvre corps insulté et mé-
connu, qu'il entoura de ses bras, dans
un ample geste amoureux. De quel or-
gane persuasif, tendre et viril, il rassu-
ra jusqu'à l'engourdissement total, sa
maîtresse ! La nuit n'était pas complète
autour d'eux que, son chagrin pacifié,
Eva délirante demandait encore du plai-
sir et criait l'éternité d'un tel amour que
jamais elle n'en avait ressenti l'atteinte,
dût la rage crisper le fin fantôme de M.
Arsène Princet dans l'autre monde !
— Ah ! mon mignon, toi ! Ni M. Le
Fétu, ni personne ! Toi ! Toujours toi !.
Il y avait du désordre dans la mise du
gentilhomme et de la netteté dans ses
idées. Sa moustache à la Guillaume II
frôlait l'oreille d'Eva où les insinuèrent
de faibles souffles d'une mollesse volup-
tueuse.
— Eva, écoute-moi bien. Nous som-
mes faits pour nous comprendre. Tout
à l'heure, je ne t'ai pas achevé l'histoire
de Carmen. Tous mes amis ont cru me
tromper avec elle, — et j'en ai beau-
coup 1.
— Pauvre chéri !.
— Ne me plains pas, je l'ai voulu ain-
si. Eva, tu ne me tromperas avec au-
cun; mais, comme Carmen, il faut qu'ils
croient me tromper avec toi, ça leur plai-
ra plus que le reste.
— Le reste ? Oh ! mon beau. mon rro-
tor !
— Tu ne veux pas ?. Si, tu veux
bien ! Il le faut : je n'ai pas lé sou et ils'
sont iiches. C'est moi que tu aimeras
toujours, parbleu !
Un silence suivit, de ceux qui font di-
re, dans le peuple : un ange passe.
M. le baron d'Auge venait de jouer sa
destinée. Parce qu'Eva se taisait, il frot-
ta une allumette et la clarté d'une bougie
vacilla. Mlle Tumarches avait la figure
cachée dans les mains.
— Eh bien ! qu en dis-tu, chérie ?
Elle se leva, comme d'un lourd som-
meil, fit craquer les jointures de ses
doigts, puis, attirée par le regard bleu-
violet qui cherchait la réponse de ses
yeux, elle se jeta au cou de son paladin :
— Je t'adore !. Je ferai tout ce que
tu voudras !
La tenue mondaine n'étant plus de ri-
gueur, M. le baron risqua :
- Il me reste quelques louis. On va
en claquer un, c' soir, à faire la bombe 1
Et le couple s'en fut dîner dans un
grand bar, acajou, modem style, où une
complaisance du sort les fit s'attabler
auprès de M. Le Fétu lui-même.
Nulle gêne ne subsistait entre les
amoureux. Ils connaissaient que l'union
fait la joie et la force et Mlle Tumarches
pressentait peutrêtre, sans le formuler,
qu'au fond, la vie change peu : notre
point d'arrivée, c'est souvent notre point
de départ, à la différence du décor qui se
transforme quelquefois.
CHARLES-HENRY HIBSOB.,
Gazette Rimée
LES AMANTS DE GENÈVE
Dans les Jardin*
De nos instincts
Allons cueillir.
De quoi guérir.
Latoboc^
Si tu veux, faisons un rêve :
Munis d'un double ticket,
Prenons le train pour Genève
De sept heures quarant' sept..
Je suis ta reine et ta serve-
Fuyons cet affreux séjour,
Où tout me rase et m'énerve,
Et voilà pas mal de jours..
L'entends-tu, ma vieille folle
De camerera mayor, ,
Qui hurle son protocole
Tout le long des corridors ?.<«
Oh oui f lâchons cette boîte
En vrai bois de calambour j
Cette Saxe est trop étroite -
Pour contenir notre amour..
La couronne grand - ducale t
Assurément ne vaut pas
Cette bague en chrysocale
Qu'à Noël tu me donnas-
Viens, n'importe où, je m'en ÛCI
Tous les pays valent mieux
Que celui-ci, fors l'Autriche
Patelin de mes aïeux.
Prenons un colis sommailie
Toi, ton galbe d'officier,
Et moi la croix de ma mère ;
J'y tiens comme à mon gésier.
La Suisse est proche et me
Qu'en pensez-vous, ami ? Si
Nous y plantions notre tente'it_.
Nous serions bien moins ici.:
Ah ! quelle chose divine !
S'aimer ou faire semblante
En lisant du Lamartine
Sur la cime du mont Blanc!
Manger à des tables d'hôte t
0 restai ! Faire dodo
Dans un hôtel, côte à côte,
En gardant l'incognito!
Etre entouré de n^stère t
0 mon Belge ! mon époux !
Mais, c'est le bonheur sur teue,
Pour une fois, savez-vous?.
Nous n'avons pas de fortune, -
Dis-tu, — qu'est-ce que ça fam
La fortune est importune.
Ne sois donc pas inquiet.
De plus, tu ne sais nea faire. t
Moi, j'ignore tput travail y
Voilà-t-il pas une affaire t
S'arrêter à ce détail !
J'apprendrai bien la couttre,,
Tu peux chanter dans les euun.
Quand on a quelque culture^
On se débrouille toujours.
Notre jeunesse est flagrante,
« Et Bous n'en craignons aucun TJ
T'as viugi'ahs, j'ea~«î quarante, -"
., ça. nous fait trente ans chacun. ,.
Viens, tandis que tout sommeille
Dans ce palais, .mon chéri,
Partons, avant que s'éveille
Mon vieux chinois de mari..
Viens, tout iîïon coeur se dilate..,
Mais tu me sembles un brin
Long à mettre ta cravater.
Nous allons manquer le train.
RAOUL PONCHOIf;
AU MAROC :'
La situation du sultan s'aggrava.-— X/af«
fensive des rebelles. — Défaite des
troupes impériales.- Pesai- '•
misme général.
(Par télégramme de notre envoyé spêc. ~}f,'f~
TANGER, Il janvier. — La Jég-tfituf
française reçoit, de Fez, d'es mauvaises
nouvelles datées du 6 janvier. Notre ,'.on..
sul, M. Gaillard, écrit que Bou-Hama^
après avoir mis son. butin en sûreté, M -
avoir célébré les fêtes musulmanes, dé la
fin du Rhamadan avec une pompe. irai
riale, vient de concentrer ses troupes a
35 kilomètres à FEst de la capitale, dan3
un Heu nomtpé Ellidjral, sur l'Oued*
lnaoussen. Les forces du prétendant
sont nombreuses, armées de fu-sils m -
dernes et des canons pris dans les de *
nières batailles. On estime à deux m;11
lions environ les bijoux recueillis patf
ses troupes, et à quarante millions 13
douros argent, les sommes recueillie.
sur le champ de bataille.
LE SULTAN DU MAROC 1
d'après tme photographie que nous atkrtètt noM
envoyé spécial
Une nouvelle bataille est imminente
car Bou-Hamara marche sur Fez. Le
soldats du sultan sont démoralisas. Les
tribus voisines de la capitale qui étaient
restées calmes, commencent à s'agiter.
Elles trouvent dans la rébellion un ex-
oellent prétexte pour éviter le paiement
des impôts. Le sultan reste inactif à Fez,
sans profiter du répit de ces derniers
jours pour organiser la défense. Le
Maghzen commence à être effrayé de la
gravité de la situation. Les iiraélitea
sont pris de panique.
La nouyelle de la captivité du frère du
sultan est confirmée. Le mouvement de
l'opinion publique est favorable à Mour
ley-Mohammed. Les légations européen-
nes à Tanger sont unanimes à reconnaî-
tre que la situation est critique. Mais la
révolte semble nettement dirigée contre
la personne du sultan et nullement con-
tre les Européens.Cependant, une explo-
sion de fanatisme est toujours à redouter
HUIT PAGES - Paris et Départements - CINQ CENTIMES
LUNDI 12 JANVIER 1903
~ERMAMD~M~~M~~M~
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ce mx bureaux du JOURNAL
Urmer le* -- d m riteimuntty 1
am- télégraphique : joxjBziAj.^uanajaro-PAB»^
r-M fitaniuuru non fIubQ - unt mi mit» ■
Marseille
Nous avons dit les raisons de crain-
dre ; voici, maintenant, les raisons d'es-
pérer. -
L'orientation nouvelle du commerce
iu monde, la pénétration soudaine des
voies ferrées dans le continent asiatique
et, surtout, dans les régions centrales et
septentrionales, jusqu'ici délaissées, l'ef-
fort accompli hier, par la Russie et pro-
jeté, pour demain, par l'Allemagne, tout
cet ensemble àura pour effet trop évi-
dent, de concurrencer les voies mariti-
mes et notamment les ports méditerra-
néens. Mais il en résultera, par contre,
tin avanl ^e, non moins évident, à sa-
voir le développement du commerce
et, par conséquent, un accroissement
déclivité profitable à ses principaux or-
ganes.
- La Sibérie, la Mandchourie, les con-
trées profondes de la Chine, du Thibet,
tes populations grouillantes qui couvrent
certaines de ces contrées, les richesses
que leur sol renferme, tout cela surgit,
pour ainsi dire, et entre en ligne par la
création simultanée des nouvelles voies
ferrées : transsibérien, transcaucasien,
transcontinental chinois, transcontinen-
tal persique. C'est une sorte d'éruption
r commerciale qui amène des couches
profondes et inconnues à la lumière.
A ce phénomène, le monde entier est
Intéressé : Marseille aura sa part du bé-
néfice universel.
Une sorte de circuit va s'établfr, qui
contournera le monde par Pétersbourg,
trkoust, Pékin, Shanghai, Saïgon, Suez
et la Méditerranée. Le commerce abou-
tissait, dans les mers de Chine, à un
çul4e-sac ; ce cul-de-sac est ouvert. Une
plus large circulation ne peut que déve-
lopper une plus grande richesse : tout
te qui se trouve sur le passage du cou-
rant doit en être animé et fécondé.
Le circuit porte au delà. Par le détroit
de Gibraltar, il rejoint l'isthme de Pana-
ma qui, bientôt, sera percé à son tour.
C'est donc une ceinture mouvante qui
Wîtoure le monde et, par la disposition
même de la Méditerranée, cette ceinture
passe à Marseille. Notre grand port doit
regagner, plus tard, ce qu'il perdra bien-
tôt. Que Marseille se prépare ! Comme il
lui est arrivé souvent dans l'histoire, cet-
te ville recevra, par une conséquence lo-
gique de sa situation sans pareille, le
baptême d'une nouvelle consécration.
Oui. Mais que Marseille se prépare !
Et pour cela, il faut qu'elle s'appuie
franchement sur la grande nation dont
"Ille fait partie. Depuis quelque temps,
Marseille a comme une tendance à s'iso-
ler, à faire ses affaires elle-même. Elle
ne les fait pas toujours bien. Marseille
se doit à la France qui se doit à Marseil-
le ; pour accomplir sur les bords de la
Méditerranée, l'effort nécessaire, il faut
que tout le monde donne, ensemble, à
plein collier. - - - u'
On annonçait récemment, qu à Gênes,
Vient de se constituer un consortium
thargé de mettre à l'étude toutes les
améliorations désirables pour la prospé-
rité du grand port italien. Ce consortium
n'est pas local ; il est national. L'Etat a,
sur lui, la haute main. Il ne s'agit pas
seulement de Gênes : il s'agit de l'Italie.
Qu'il en soit de même chez nous : il ne
s'agit pas seulement de Marseille, il
it'agit de la France.
Qu'un consortium analogue se consti-
tue sans retard. Qu'il fasse très large la
part de: l'Etat. Celui-ci, d'ailleurs, ap-
porte autre chose que ses lumières, il
apporte son concours. Quel collabora-
teur précieux que celui qui tient les
cordons de la bourse !
Ce consortium, fondé pour de longues
années (celui de Gênes prévoit un demi-
siècle d'existence), aura à examiner mé-
thodiquement les multiples questions
qui se posent en vue de la prospérité
future de Marseille : zone franche, cons-
truction de voies ferrées (et notamment
tte la ligne de l'Estaque-Miramas), tarifi-
cation nouvelle des chemins de fer,canal
latéral au Rhône, marine marchande,
compagnies de navigation, assainisse-
ment de l'a ville, améliorations dans la
Disposition et l'outillage du port. Il aura
surtout à s'occuper des voies et moyens.
Une puissante organisation financière
<îst le corollaire nécessaire d'une vaste
entreprise de travaux publics. Puisque
nous travaillons pour l'avenir, il est
juste que l'avenir supporte sa part dans
les dépenses dont il profitera.
Si cet organisme est créé — et la né-
cessité, à défaut de bonne volonté, l'im-
posera tôt ou tard aux impuissantes
dissensions locales — si ce conseil est
créé, il devra mettre, au premier rang de
ses, préoccupations et de ses études, la
question si passionnante, soulevée ré-
cemment devant la Société de Géogra-
phie de Marseille, par la belle étude de
M. Paul Masson : Marseille Part colo-
nial.
Les résultats obtenus sont déjà, par
eux-mêmes, assez éloquents. Marseille
qui, de 1847 à 1851, faisait un commerce
tle 784,319 tonneaux avec les colonies
françaises, a vu ce même commerce at-
teindre 3,455,134 tonneaux de 1867 à
1871, et 9,702,778 tonneaux dé 1892 à
1896. A l'heure présente, plus du quart
du mouvement du port de Marseille est
alimenté par le trafic des colonies et la
proportion serait beaucoup plus forte,
atteindrait peut-être le 1/3, si l'on tenait
compte des lignes de paquebots dont le
tonnage ne figure pas dans ces chiffres.
Un seul renseignement encore : le total
du chiffre d'affaires de la France avec
ses colonies était, en 1896, de 813 mil-
lions de francs.Or, Marseille figul'e,dans
ce chiffre, pour 502 millions, c'est-à-dire
pour plus des 3/5.
Depuis que ces statistiques ont été
établies, le mouvement n'a fait que croî-
tre, et Marseille peut passer, à bon droit,
aujourd'hui, .pour la capitale métropoli-
taine de l'empire colonial français.
Ce résultat s'explique, en partie, par la
situation de Marseille et la proximité re-
lative de ce port à l'égard de nos princi-
pales colonies. L'Algérie, la Tunisie sont
les clientes naturelles de notre rivage
méditerranéen. Les avantages que la loi
a reconnus à notre marine marchande,
dans nos ports coloniaux, ont aussi con-
tribué au développement du trafic colo-
nial.
Mais cette explication ne suffit pas.
Personne n'ignore, en effet, que, dans l'é-
tat actuel du commerce du monde, ce
n'est pas la question des distances qui
est au premier plan, mais bien celle des
marchés. Un navire, chargé de produits
coloniaux, ne sera pas arrêté par la lon-
gueur de la route, s'il doit être assuré de
se défaire de sa cargaison ou de pren-
dre du fret. Bordeaux, Nantes, Le Havre,
Rouen, Dunkerque, peuvent obtenir et
obtiennent en effet, chaque jour, la préfé-
rence, si le commerce trouve, à ce voya-
ge prolongé de quelques jours, l'avanta-
ge d'un débouché certain. -
On peut même dire que Marseille n est
pas toujours en bonne posture pour sup-
porter la concurrence des autres ports,
puisque la distance par voie de terre, qui
l'éloigné du centre et de la capitale, de-
vient une cause de frais supplémentaires
pour le trafic qui cherche à pénétrer
dans l'intérieur. Comme le dit très bien
M. Masson, Marseille n'est pas, néces-
sairement, le port de débarquement des
produits coloniaux, pas plus que Le Ha-
vre ou Dunkerque, ne sont, nécessaire-
ment, les ports de débarquement des
charbons anglais à destination du terri-
toire français.
il faut donc trouver une autre cause a
la prospérité du commerce colonial de
Marseille.
La vérité est que Marseille attire les
produits coloniaux, parce que son indus-
trie sait manipuler et transformer ces
produits, pour en faire l'objet d'un tra-
fic nouveau de réexportation ou d'expé-
dition vers l'intérieur. Marseille, en effet,
n'est.pas seulement un grand port, c'est
une grande ville industrielle.
Enumérons quelques-uns de ces pro-
duits coloniaux qui viennent se faire
traiter à Marseille : ce sont les céréales
d'Algérie et de Tunisie qui fournissent
la matière première à la minoterie ; les
< 'és durs, qui intéressent la semoulerie
et la brasserie ; les vins d'Algérie et de
Tunisie, qui servent au coupage des vins
du Midi ; les bœufs et les moutons, qui
se répandent dans toute la région du
Sud-Est ; les sucres bruts, qui alimen-
tent la raffinerie ; les graines oléagineu-
ses, les huiles, qui servent à l'huilerie et
à la>ssavonnerie ; les peaux pour les tan-
neries, les minerais, pour l'industrie du
fer, etc. La démonstration est faite rien
que par cette énumération. Marseille
emprunte à nos colonies les matières
premières nécessaires à uiM -tiidusirie
qui occupe et enrichit, non seulement
les ouvriers de son port, mais encore
toute la main-d'œuvre du Midi.
Or, ce mouvement n'est qu'à son es-
sor.L'Indo-Chine, Madagascar, le Congo,
la Côte occidentale d'Afrique, la Tunisie,
l'Algérie, sont des réceptacles de riches-
ses nouvelles ou de richesses futures
,qui, si Marseille le veut, viendront à
Marseille prendre la marque de la civili-
sation, la marque française.
Faut-il préciser encore ? Demain, per-
sonne ne l'ignare, les minerais de l'Algé-
rie prendront une place considérable sur
le marché métallurgique européen. Qui
doit profiter de ce nouvel accroissement
dé la production minière, sinon les ports
méditerranéens, et notamment Mar-
seille ?
Ad Sénégal, et dans l'hinterland du
Dahomey, des expériences très sagement
conduites sont entreprises pour introdui-
re, dans les plaines immenses qui, de-
puis i898, appartiennent à la France, la
culture du coton. Au moment de la guer-
re de Sécession, l'Algérie a connu une
courte période de prospérité, due à cette
production. Tout porte à croire qu'elle
réussira également dans les régions si-
tuées dans le bassin du Niger, où le co-
tonnier existe à l'état sauvage, et où il
est déjà cultivé par les indigènes. Si les
premières expériences du général de
Trentinian n'ont pas donné de résultats
positifs, elles n'ont, par contre, rien de
décourageant.
Or, n est-il pas évident que, si cette en-
treprise se développe et prend les propor-
tions qu'il est permis d'espérer, si, dans
un délai qui n'est peut-être pas très éloi-
gné, l'industrie cotonnière française de-
mande, à nos colonies africaines, la ma-
tière première qui, déjà, est produite par
l'Egypte, en quantités appréciables, ce
sera encore Marseille et peut-être l'in-
dustrie marseillaise qui seront appelées
à recueillir les premiers bénéfices.
En un mot, Marseille a, désormais, à
l'égard de notre empire colonial, une
responsabilité particulière. Pour elle-mê-
me et pour lui, elle a charge d'âmes. l\fé-'
tropole commerciale, métropole indus-
trielle, qu'elle remplisse le rôle que. ses
traditions et les événements lui ont assi-
gné. Qu'elle se mette bravement à la tête
du mouvement.
Que manque-t-iil à nos colonies pour
l'exploitation fructueuse de leurs riches-
ses, connues ou inconnues ? Des capi-
taux. Des hommes. Des capitaux ? Il
n'en manque pas en France; des hom-
mes ? Bagasse ! il y a les Marseillais.
GABRIEL HANOTAUX.
ÉCHOS
L
a maison de Victor Hugo.
M. Paul Meurice a lui-même choisi le
sujet de la belle toile qu'est en train de pein-
dre Luc-Olivier Merson. Celt,i-ci n'a fait que
reprendre en la modifiant l'une des composi.
tions dont il a illustré l'œuvre de Victor
Hugo..
La place de Grève. Sur l'horizon se sil-
houettent les deux tours carrées de Notre-
Dame. La cabane du passeur au bord de la
Seine. Sur la place, la vieille maison des Pi-
liers.
La foule des exécutions, grouillante au
pied de l'échafaud, insultait Quasimodo.
Mais voici que la douce Esmeralda, escortée
de sa chèvre blanche, apparaît, pitié suprê-
me, parmi la foule implacable. Elle gravit
les marches de l'échafaud et tend une cruche
d'eau aux lèvres arides du condamné. Un
virement soudain se produit et les injures se
changent en applaudissements.
Tout le peuPle lui-même fut saisi et se
mit à battre des mains, en criant:, (t Woîlf
Noël »
C'est cette phrase même, tirée du chapitre :
« Une larme pour une goutte d'eau », que
Luc-Olivier Merson traduit et commente en
poète, sur la toile qu'il destine à la maison
de Victor Hugo.
G
aribaldi.
Le 21 janvier, aura lieu, à Paris, le
banquet ajmuel en l'honneur de Gàribaldi.
Ce jour est l'anniversaire de la bataille de
Dijon, où Français et Italiens firent, en 1.3p,
les prodiges que l'on sait, sous les ordres du
tribun italien.
M. IL. Lockroy, qui tut un des « mille »
combattants pour l'unification Italienne, aura
la présidence d'honneur ; la présidence effec-
tive est réservée à M. Charles Beauquier, dé-
puté du Doubs, qui aura à ses côtés le géné-
ral Turr et M. Raquent président de la li-
gue franco-italienne.
Ajoutons que le monument de Garibaldi, à
Paris, est chose décidée et que l'on n'attend
plus qu'une chose, c'est que le Conseil muni-
cipal fixe l'emplacement accordé.
En même, temps que, l'inauguration, aura
lieu la déclaration de la Ligue latine, dont
M. IsouJet est le grand manager.
L
e câble San- F ranciseo-Honolulu.
Par suite de la pose d'un câble sous-
marin entre San-Francisco et Honolulu (îles
Hawaï), un bureau télégraphique est ouvert
depuis le 5 janvier, à Honolulu. La taxe per-
çue pour cette nouvelle destination, a été
fixée, pour l'Office français, à 4 fr. 50 par
mot.
Pour la même taxe, les télégrammes pour-
ront emprunter indifféremment l'un des câ-
bles des cinq Compagnies transatlantiques
suivantes : Compagnie française des câbles
télégraphiques, The Conunercial cable Com-
pany, Western Union telegraph Company,Di-
rect Uirted States cables Company, Anglo
American telegraph Company.
Honolulu est la première station du câble
par lequel les Etats-Unis projettent de se
relier aux Philippines, lequel comportera en-
core deux stations intermédiaires à l'île Guam
(archipel des Ladrones) et à l'île Midway.
A
u quartier de l'Abbaye.
- Les alentours de l'ancienne abbave de
Saint-Germain-des-Prés sont, depuis quelque
temps, bien fouillés. Après la restauration
complète de ce qui restait de la prison de
l'Abbaye, — et où l'on vient d'installer un
asile pour les malheureux, — c'est hi jardin
que longe la rue de l'Abbaye, qui se trans-
forme en une sorte de reliquaire architectu-
ral. Mais on n'y admet que des vestiges du.
sol avoisinant, ortiques, colonnes, gargouil-
les et chimères.
Or, on découvrait, it, y a quelques mois,
d'intéressants spécimens gothiques dans les
fouilles nécessitées par la construction d'une
maison neuve, rue de Furstenberg. Ces ves-
tiges se réédifient, en ce moment, dans le jar-
din en question. Même, pour leur céder la
place, on a enlevé le fameux groupe cérami-
que, Les Boulangers, qui figura à l'Exposi-
tion dernière et que l'on y avait installé pour
peu de mois, car en ce moment même on le
rétablit place Scipion, en face la boulange-
rie des hôpitaux civils. De fait, il y a là un
rapport plus palpable.
Quant au quartier de l'Abbaye, ajoutons
que dans les études du prochain percement
de la rue de Rennes, on prévoit d'intéressan-
tes mises au jour des communs et cuisines
du bruyant cardinal de Furstenberg, maître
de l'abbaye de Saint-Germain sous Louis
XIV, ainsi que de caves et souterrains où la
Révolution a dû laisser des miettes précieu-
ses pour les érudits.
L
e monument de Gambetta.
La ville de Bordeaux a commandé au
maître Dalou un monument à la mémoire de
Gambetta. Malheureusement, Dalou est mort
avant d'avoir terminé son oeuvre ; mais M.
Lefèvre, que Dalou avait désigné avant de
mourir, vient d'en achever le modèle demi-
grandeur F'exécutiol1. D'autre part, M. For-
migé en surveille toujours la partie purement
architecturale.
M. Becker, à la tête des praticiens, est en
train de faire faire la mise au point avant
de reprendre la pratique et de mettre la der-
nière main au monument, dont les blocs énor-
mes encombrent les ateliers de l'impasse du
Maine.
Le monument sera érigé sur les allées de
Toumy. Gambetta, les bras croisés, le do-
mine. D'un côté du piédestal : la Sagesse
soutenant la Liberté, allusion à un discours
du tribun ; de l'autre côté, la Défense du
Territoire, femme qui pleure, mal protégée
par l'inutile colère d'un enfant. Au pied, de-
vant, les armes de Bordeaux, avec différents
motifs : chêne, drapeaux, faisceaux de lic-
teurs derrière, trophées d'armes, képi de
mobile et casque, chassenots, fusil à taba-
tière, outil de génie, souvenirs de l'Année
Terrible.
Le monument, auquel on travaille active-
ment, ne sera guère complètement achevé
qu'à la fin de l'année.
A
l'occasion du terme, les Etablissements
Allez frères, 1, rue Saint-Martin.. fe-
ront, du 12 au 14 janvier inclus, sur tcus
leurs articles, d'énormes rabais et au mini-
mum 10
c
artes de visite bienfaitrices.
Qui n'a remarqué combien la fièvre
des cartes de visite a baissé, cette année, au
jour de l'An ? En effet, la mode' a ses capri-
ces ; ici, elle a sa raison de céder, c'est qu'elle
ne prouve rien. La carte de vœux plus ou
moins sincères n'est plus qu'un usage proto-
olaire. ann é e, qu'il n'en-
Chacun s'est dit, cette année, qu'il n'en-
verrait de cartes. qu'en réponse. Mais qui
donc a pu tenir rigoureusement parole
Quoi qu'il en soit, se doutait-on que la vieille
mode avait un résultat philanthropique ? 'Elle
oblige, en effet, le service des postes à un
surcroît de besogne tel que, pour le départe-
ment de la Seine et ses limitrophes, une lé-
gion de quatre cents femmes est employée au
tri et à l'envoi des « voeux sincères m' ? Il pa-
raît que ce chiffre a bien baissé, cette année,
d'où chômage, malgré la ligueur à constater
si les cinq mots tolérés pour un sou n'ont
point été dépassés.
Aussi, l'an prochain, ceux qui se souvien-
dront de cette note enverront, vous verrez,
leur cent de cartes pour donner de l'ouvrage
pendant quelques jours, aux doigts fuselés de
ces dames ou demoiselles.
L
es magasins du Bois Sculpté, 105, boule-
vard SébastopoL exposent, en ce mo-
menk-ci, au moment du terme, un choix déli-
cieux de chambres à coucher, de salons et de
salles à manger. Le tout vendu de confiance
et très bon marché.
NOUVELLE A LA MAIN
M
me Joseph Prudhomme, solennellement,
interpelle son solennel époux :
— Allez-vous me dire pourquoi, monsieur,
vous ne mettez pas la calotte grecque que je
vous ai donnée pour vos étrennes ?.
— Pour de hautes raisons politiques, ma-
dame. Dans l'état actuel de l'Europe, je
crois prudent de ne pas manifester trop de
sympathie pour la patrie de Thémistocle 1.
JOINVILLE,
EVA TUMARCHES ET SES AMIS
l' Agréable & l'utile
Mlle Tumlarches jubilait. Elle nfoot pas
dit,, quesdjonnoo à rimproviate, si c'était
d'être aimée du baron d'Auge ou parce
qu'il l'avait mise dans ses meubles : le
renouveau printanier correspondait chez
elle à un renouveau sentimental ; mais
elle prisait toujours l'ordre.
Elle était allée à l'hôtel, prendre ses ro-
bes, des cartons, une quantité de fioles et
les pots d'onguents qui, avec un coffret
orne de coquilles, constituaient ses
biens mobiliers ; plus, Les aventures de
Hocambole et te Livret de Caisse d'épar-
gnedont se composait sa bibliothèque.Le
bruit de la fortune d:Eva s'étant ptrorpagé
dans le quartier, elle en empota les aissu-
rances d'urne estime qu'elle sie promit de
tmériter rue Truffaut, où le modèle des
amants venait de nmsttaJtLer en « maison
bourgieoisie». - -
Dams le cabinet de toilette, elle avait
trouvé deux peignoirs vaporeux, des ba-
bouches et un sachet à la peau d'Espace
contieoiainili quelques mouchoirs marqués
C. Eva apprit, en même temps, que ces
reliques âui, appartenaient et quelles re-
présentaient, ajoutées à da personne mê-
me du tendm Hootor, ^héritage de Mlle
Carmen de Saint-Preuil, enlevée, il y avait
de cela un mois, par un marchand de gua-
no, ardent et Brésilien, en partance pour
Bahia.
Mille Turniarches savait le baron à demi
consolé. Elite n'feutdonc aucun scrupule à
l'interroger sur la fugitive et, justement
oonume il disait ta constance de ses soins
et la fidélité de son amour, si vite oubliés
par la plus ingrate dies maîtresses, — un
coup d'e sonnette suspendit l'histoire.
L'air assez ennuyé, il aJlla ouvrir.
De la chambre où elle se prenait à pes-
ter coOTitre l'importune visite, Mlle Tumar-
ches perçut une voix grêle, sautillante,
aiguë.Elle ne réussit pas à distinguer qui
parlaitde la sorte,dans le boudoir voisin.
L'œil au trou de na. serrure^ elle vit. seule-
ment le pied levé de-la Diane de Falguiè-
re,entre les feuilles luisantes d'un caout-
chouc. Elle ste fût impatientée, certes, si
elle n'avait, aussitôt, observé que le bou-
ton de la porte tournait, et eni,;p diti. la
voix sautillante, aiguë et grêle, insister :
- Cher ami, présentez-moi, je vous
prie. présentez-moi.
M. île baron di Augie entrebài 1 la l'huis et,
passant la téta, l'épauU» appuyée au
chambrante, il porta, sur Eva un vrai re-
gard de. maquignon :
— Ma chère Eva, si vous le voulez bien,
je vous présenterai 'mon excellent ami
M. Le Fétu, qui sollicite instamment cet
honneur.
Au moment de franchir le seuil du bou-
doir, i-1 Gtui sembla que son chignon s'é-
croulait. Elle y porta les doigts et ne re-
vint de la fausse alerte que pour faillir
tomber de stupéfaction :
— M. Le Fétu, chère !. Mon excellent
amd, j'aii l'honneur de vous présenter
Mlle Eva, qui bientôt sera ma baronne
d'Auge, s'il plaît à Dieu.
Affirmer qu'en la circonstance Mie Tu-
marches adopta l'étiquette suprême de la
cour saxonne, ce serait exagérer sans be-
soin. Elle accorda sa grâce faubourienne
et natureiJo à la solennité de la cérémo-
nie. La main qu'elle avait franchement of-
ferte en, symbole d'amitié proccuise, fut
baisée avec un manque total de vergogne,
par un petit homme sec, dont oMie sut
qu'il avait les lèvres froides, avapt de re-
coamaître que l'usage immodéré du cos-
métique transformait ses souircils, sa
courte barbe pointue e't sa chevelure em-
pruntée qu'une large raie médiane parta-
geait, — en six morceaux de laque blon-
de, d'un blond invraisemblable de délica-
tesse. 1
M. LeFeuj, après s être assis, joua d'un
monocle rectangulaire arrondi aux an-
gles et entouré d'or, qui pendait à une
ganse de moire. M. Le Fétu avait le re-
gard concupiscent, la narine mobile, et
son teint coloré supportait gaillardement
le voisinage d'une cravate gorge de pii-
geon où le feu d'une opale couvait.
— Madame, je suis on ne peut plus
flatté. je félicite mon ami Hector, et je
l'envie. je l'envie, il me faut L'avouer.
Sa voix dansait On eùt dit des heurts
de pichenettes contre des verres de cris-
tal fêlés. Et tout son corps, menu et roide,
accomipagnait de sautillements son aflerte
parole qu'il semblait vouloir ressaisir en
l'air. Sans cesse, il croisait grS jambes
et les décroisait, pour faire valoir sc-n
pied minuscule et finement chaussa. Plu-
tôt que le style, le pied, c'est l'-homme
même ! D'après leur physionomie ceux
de M. Le Fétu devaient pour tout service
!e porter vers d'élégantes distractions. Ils
fronçaient aeurs gaines de cuir, souple
samis les fatiguer beaucoup, et ils re-
muaient avec vivacité, comme la queue
du chien satisfait de flairer sa propre race
dans l'arôme piquant d'une flaque. M.
Le Fétu humait des parfums imaginaires
depuis raDparitiotti d'Eva. Il 'la contem-
plit, en outre, d'une visée inquisitoriale.
Ainsi qu'une ménagère surveillerait
fl'altfumage difficile d'une lampe, le digne
baron s'intéressait à ce manège. Du pre-
mier coaitac.t dépend puisque toujours la
qualité des relations futures, entre hom-
me et femme. On eût supposé M. le baron
d'Auge mal imbu de cet axiome, tant il
mettait de zèle à ramener l'entretien sur
des thèmes légers ou à multiplier, pour
son aini, tes occasions de montrer ses mé-
rites.
M. Le Fétu le savait : Sa bravoure et la
jeunesse, rehaussées d'argent,sont le phil-
tre efficace des amours contemporaines.
Afin de dissiper un malentendu possible,
car la perfection des potiches a des bor-
nes, incidemment, H situa un souvenir
d'enfance dans le cadre de l'Exposition
universelle de 1878; après avoir révélé,
avec modestie, sa conduite chevaleresque
à Buzenvall. En réalité, M. Le Fétu, dé
dlaré viable en 1849, entendait dater de
sa majorité et ne point vieillir. La tren-
taine lui durait depuis pLus de vingt ans
et elle raccompagnerait au tombeau.
Attenitive à sa tenue, pour paraître déjà
un peu baronne au jugement de ce mon-
dain, Eva en écoutait la conversation po-
lie sanslasoumettre à une mesquine ana-
lyse. Et, (lorsque M. Le Fétu, se levant,
prit congé d'elle par un baise-main, Mlle
Tumarches en accusa 1 equivoque, bien
involontairement d'ailleurs, d'une pres-
sion des doigts qui rapprochaient les
siens de la bouche entr'ouverte sur une
dentition de prix.
— Charmante !. Elle est chaârmaiite I
assurait M. La Fétu, reconduit par le bar
ron.
Et la porte ne sei ferma point qu'Eva
n'entendît la voix grêle et sajutillante sur-
enchérir encore :
— Elle est charmante 1. divine I
Il semblait que M. Le Fétu eût emporté
toute la lumière à ses tarons ! Erreur ; il
avait prolongé sa visite et, maintenant,
le crépuscule tombait. M. le baron d'Au-
ge réfléchit une mfenute dans l'anticham-
bre, avant de rentrer au salon. :
Les fins de journée favorisent le rêve
la fuyante clarté dit un adieu confiden-
tiel aux choses avant de s'en détacher
et, jusqu'à l'épaississement de l'ombre,
il flotte entre elles une poésie née de
l'alliance mystérieuse des couleurs près
de disparaître, et qui réveille la mémoi-
re. Mlle Tumarches songeait à son Ar-
sène chéri ! Elle revoyait la longue éta-
pe déroulée, de la fin pénible du bel ado-
ré à la naissance de cette passion nou-
velle et, constatant que la vie la plus mo-
notone change à son heure, elle se jura,
puisque son premier, son unique amant
n'était plus, de bien aimer celui qui mé-
ritait enfin de le remplacer.
— Eva, tu seras la maîtresse de Le Fé-
tu ! prophétisa le baron Hector qui s'é-
tait avancé à pas de loup. -,-
- Oh ! qu'est-ce que tu dis là ? -.
— Tu seras la maîtresse de Le Fétu,
Eva !. Tu lui plais. Il est très riche.,
tu sais. .:
- Oh ! Totor !. mon TotoT I.
'Mlle Tumarches pleurait dans l'obscu-
rité. Elle se défendait d'aucune sale pen-
sée, à mots partis au milieu de hoquets.
Pourtant, M. le baron d'Auge avait parlé
sans amertume ni colère. A tâtons, il ga-
gna le fauteuil où tressaillait l'attendrie,
de tout son pauvre corps insulté et mé-
connu, qu'il entoura de ses bras, dans
un ample geste amoureux. De quel or-
gane persuasif, tendre et viril, il rassu-
ra jusqu'à l'engourdissement total, sa
maîtresse ! La nuit n'était pas complète
autour d'eux que, son chagrin pacifié,
Eva délirante demandait encore du plai-
sir et criait l'éternité d'un tel amour que
jamais elle n'en avait ressenti l'atteinte,
dût la rage crisper le fin fantôme de M.
Arsène Princet dans l'autre monde !
— Ah ! mon mignon, toi ! Ni M. Le
Fétu, ni personne ! Toi ! Toujours toi !.
Il y avait du désordre dans la mise du
gentilhomme et de la netteté dans ses
idées. Sa moustache à la Guillaume II
frôlait l'oreille d'Eva où les insinuèrent
de faibles souffles d'une mollesse volup-
tueuse.
— Eva, écoute-moi bien. Nous som-
mes faits pour nous comprendre. Tout
à l'heure, je ne t'ai pas achevé l'histoire
de Carmen. Tous mes amis ont cru me
tromper avec elle, — et j'en ai beau-
coup 1.
— Pauvre chéri !.
— Ne me plains pas, je l'ai voulu ain-
si. Eva, tu ne me tromperas avec au-
cun; mais, comme Carmen, il faut qu'ils
croient me tromper avec toi, ça leur plai-
ra plus que le reste.
— Le reste ? Oh ! mon beau. mon rro-
tor !
— Tu ne veux pas ?. Si, tu veux
bien ! Il le faut : je n'ai pas lé sou et ils'
sont iiches. C'est moi que tu aimeras
toujours, parbleu !
Un silence suivit, de ceux qui font di-
re, dans le peuple : un ange passe.
M. le baron d'Auge venait de jouer sa
destinée. Parce qu'Eva se taisait, il frot-
ta une allumette et la clarté d'une bougie
vacilla. Mlle Tumarches avait la figure
cachée dans les mains.
— Eh bien ! qu en dis-tu, chérie ?
Elle se leva, comme d'un lourd som-
meil, fit craquer les jointures de ses
doigts, puis, attirée par le regard bleu-
violet qui cherchait la réponse de ses
yeux, elle se jeta au cou de son paladin :
— Je t'adore !. Je ferai tout ce que
tu voudras !
La tenue mondaine n'étant plus de ri-
gueur, M. le baron risqua :
- Il me reste quelques louis. On va
en claquer un, c' soir, à faire la bombe 1
Et le couple s'en fut dîner dans un
grand bar, acajou, modem style, où une
complaisance du sort les fit s'attabler
auprès de M. Le Fétu lui-même.
Nulle gêne ne subsistait entre les
amoureux. Ils connaissaient que l'union
fait la joie et la force et Mlle Tumarches
pressentait peutrêtre, sans le formuler,
qu'au fond, la vie change peu : notre
point d'arrivée, c'est souvent notre point
de départ, à la différence du décor qui se
transforme quelquefois.
CHARLES-HENRY HIBSOB.,
Gazette Rimée
LES AMANTS DE GENÈVE
Dans les Jardin*
De nos instincts
Allons cueillir.
De quoi guérir.
Latoboc^
Si tu veux, faisons un rêve :
Munis d'un double ticket,
Prenons le train pour Genève
De sept heures quarant' sept..
Je suis ta reine et ta serve-
Fuyons cet affreux séjour,
Où tout me rase et m'énerve,
Et voilà pas mal de jours..
L'entends-tu, ma vieille folle
De camerera mayor, ,
Qui hurle son protocole
Tout le long des corridors ?.<«
Oh oui f lâchons cette boîte
En vrai bois de calambour j
Cette Saxe est trop étroite -
Pour contenir notre amour..
La couronne grand - ducale t
Assurément ne vaut pas
Cette bague en chrysocale
Qu'à Noël tu me donnas-
Viens, n'importe où, je m'en ÛCI
Tous les pays valent mieux
Que celui-ci, fors l'Autriche
Patelin de mes aïeux.
Prenons un colis sommailie
Toi, ton galbe d'officier,
Et moi la croix de ma mère ;
J'y tiens comme à mon gésier.
La Suisse est proche et me
Qu'en pensez-vous, ami ? Si
Nous y plantions notre tente'it_.
Nous serions bien moins ici.:
Ah ! quelle chose divine !
S'aimer ou faire semblante
En lisant du Lamartine
Sur la cime du mont Blanc!
Manger à des tables d'hôte t
0 restai ! Faire dodo
Dans un hôtel, côte à côte,
En gardant l'incognito!
Etre entouré de n^stère t
0 mon Belge ! mon époux !
Mais, c'est le bonheur sur teue,
Pour une fois, savez-vous?.
Nous n'avons pas de fortune, -
Dis-tu, — qu'est-ce que ça fam
La fortune est importune.
Ne sois donc pas inquiet.
De plus, tu ne sais nea faire. t
Moi, j'ignore tput travail y
Voilà-t-il pas une affaire t
S'arrêter à ce détail !
J'apprendrai bien la couttre,,
Tu peux chanter dans les euun.
Quand on a quelque culture^
On se débrouille toujours.
Notre jeunesse est flagrante,
« Et Bous n'en craignons aucun TJ
T'as viugi'ahs, j'ea~«î quarante, -"
., ça. nous fait trente ans chacun. ,.
Viens, tandis que tout sommeille
Dans ce palais, .mon chéri,
Partons, avant que s'éveille
Mon vieux chinois de mari..
Viens, tout iîïon coeur se dilate..,
Mais tu me sembles un brin
Long à mettre ta cravater.
Nous allons manquer le train.
RAOUL PONCHOIf;
AU MAROC :'
La situation du sultan s'aggrava.-— X/af«
fensive des rebelles. — Défaite des
troupes impériales.- Pesai- '•
misme général.
(Par télégramme de notre envoyé spêc. ~}f,'f~
TANGER, Il janvier. — La Jég-tfituf
française reçoit, de Fez, d'es mauvaises
nouvelles datées du 6 janvier. Notre ,'.on..
sul, M. Gaillard, écrit que Bou-Hama^
après avoir mis son. butin en sûreté, M -
avoir célébré les fêtes musulmanes, dé la
fin du Rhamadan avec une pompe. irai
riale, vient de concentrer ses troupes a
35 kilomètres à FEst de la capitale, dan3
un Heu nomtpé Ellidjral, sur l'Oued*
lnaoussen. Les forces du prétendant
sont nombreuses, armées de fu-sils m -
dernes et des canons pris dans les de *
nières batailles. On estime à deux m;11
lions environ les bijoux recueillis patf
ses troupes, et à quarante millions 13
douros argent, les sommes recueillie.
sur le champ de bataille.
LE SULTAN DU MAROC 1
d'après tme photographie que nous atkrtètt noM
envoyé spécial
Une nouvelle bataille est imminente
car Bou-Hamara marche sur Fez. Le
soldats du sultan sont démoralisas. Les
tribus voisines de la capitale qui étaient
restées calmes, commencent à s'agiter.
Elles trouvent dans la rébellion un ex-
oellent prétexte pour éviter le paiement
des impôts. Le sultan reste inactif à Fez,
sans profiter du répit de ces derniers
jours pour organiser la défense. Le
Maghzen commence à être effrayé de la
gravité de la situation. Les iiraélitea
sont pris de panique.
La nouyelle de la captivité du frère du
sultan est confirmée. Le mouvement de
l'opinion publique est favorable à Mour
ley-Mohammed. Les légations européen-
nes à Tanger sont unanimes à reconnaî-
tre que la situation est critique. Mais la
révolte semble nettement dirigée contre
la personne du sultan et nullement con-
tre les Européens.Cependant, une explo-
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