Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-10-13
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 octobre 1906 13 octobre 1906
Description : 1906/10/13 (A15,N5126). 1906/10/13 (A15,N5126).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7627226h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2014
V
OtHNZlEMB ANNEE. — N* 5126 HUIT PAGES !>• Numéro quotidien (Paris et Départements) —• CTFTQ CENTIMES 4 * SAMEDI13 OCTOBRE 1906
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Cet manuscrits non insères ne stmt pas yeMtM
Le Bevers de la Médaille
Cette année comme tous les ans, ce
nu on. appelle la rentrée, rentrée des pa-
rents chez eux, rentrée des enfants à
décale, a été signalé, à Paris, par une
recrudescence de fièvre typhoïde, dont
DA n'a pas manqué de rendre notre ser-
vice des eaux responsable.
f Je crois que c'est injuste et que toutes
les grandes villes de France, dont les
habitants se déplacent au moment des
Vacances, ne sont pas plus que nous
exemptes du fléau. C'est un tribut qu'el-
les paient régulièrement et point n'est,
besoin de consulter les statistiques pour
être renseigné à cet égard. Il suffit de
jeauser avec les médecins.
1 Interrogez-les ce mois-ci : presque
tous vous- diront qu'ils soignent, dans
leur clientèle, un ou plusieurs cas de
fièvre typhoïde consécutifs à un séjour
plus ou moins long dans un petit trou
pas cher. Lorsque le trou est cher, d'ail-
leurs, le résultat souvent est exactement
le même.
f Quel être singulier et peu conséquent
avec lui-même que le Parisien! Chez
lui, J'eau lui inspire une méfiance quel-
quefois légitime. Il s'entoure de précau-
tions, prête l'oreille aux conseils qui lui
viennent de toutes parts, filtre son eau,
la fait bouillir, pousse même l'appréhèn-
Bion jusqu'à la bannir de sa table et à
l'y remplacer par des eaux minérales,
dont il fait une consommation énorme.
Vous ne lui feriez pas boira un verre
d'eau pour tout l'or du monde, et quand
vous lui dites que cette eau est pure,
toute son ironie se déchaîne contre vous
gn, traits plus ou moins spirituels.
A la campagne, c'est autre chose. Il
Est parti pour faire provision de santé
Ht-demeure convaincu que son lieu de
pinégiature, quel qu'il soit, réalisera
pëtte espérance. L'endroit lui plaît, le
site est joli, le logement est acceptable,
parce qu'il ne faut pas s'attendre à
trouver ailleurs le même oonfort que
chez soi. » ; tqut est pour le mieux et il
na reste piu« jqu'à attendre paisiblement
lcs\effets de la cure.
L'eau ? Eh bien ! quoi, l'eau ? Elle est
potable ; elle doit être potable. Il n'y a
qu'à. Paris qu'elle ne l'est pas. Le petit
trou pas cher ne ferait point à ses hôtes
l'injure de les empoisonner. L'air est
pur, le lait est pur, l'eau est pure, tout
est pur, e~ vous prétendez le contraire,
Ée Parisien se remet à vos dépens-en !
frais d'ironie.
Adieu, les précautions recomman-
dées ! On n'a pas quitté Paris pour subir
autre part les mêmes contraintes. On se
promené, on a chaud, on a soif..: ètTon
boit n'importe où, n'importe quelle eau.
La confiance règne. C'est le préjugé à
rebours.
; Aussi comme l'on voit à regret le mo-
ment du retour arriver! On était si
bien ! Que va-t-on boire maintenant, que
Va-t-on respirer ?
On rentre donc, et Top est à peine
réinstallé chez soi, en effet, qu'une fiè-
vre typhoïde se déclare ! On 1 a rappor-
tée du pôtit trou, qui n'était pas cher.
mais qui va le devenir. Il y avait une
vipère sous les fledrs, et l'on a été mor-
tfU:..
On voudrait bien encore, par habitu-
de, incriminer notre service des eaux
qui a bon dos et qui n'est pas irrépro-
chable, je le veux bien ; mais il faut se
rendre à' l'éviçlence : la seule municipa-
lité a blâmer, cette fois, est la' munici-
palité du petit trou pas cher, laquelle ne
demande pas mieux que de profiter du
passage dés étrangers, mais se montre.
réfractaire, par économie, à toute me-
sure de salubrité.
On devrait faire une croix sur ces en-
droits-là: c'est sa place.
Ce n'est point la première fois que
iious avertissons nos lecteurs des dan-
gers qu'ils courent en ne demandant pas
a leurs séjours d'été les garanties dé
sécurité qu'ils réclament partout ail-
leurs ; et nous avons déjà dénoncé, à
maintes reprises, la coupable négligen-
ce des municipalités rurales à cet
égard.
Nous avons toujours prêché dans le
désert, parce qu'il nous est impossible
de désigner nommément les localités pé-
rilleuses ou suspectes par manque d'eau
ou défaut de canalisation. A quoi nous
exposerions-nous, justes dieux !
Tout le monde connaît le chef-d'œuvre
d'Ibsen : L'Ennemi du peuple.
Dans une petite ville de Norvège, sur
la côte, le. docteur Stockmann est le mé-
decin de l'établissement des Bains, dont
la renommée universelle se traduit en
prospérité pour le pays.
Or, le docteur, honnête et sincère, s'a-
perçoit un jour que les bains ne sont
qu'une' source.pestilentielle, un.tombeau
empoisonné par toutes les immondices
de la vallée. Î1 a. analysé l'eau : point de
doute. Son attention, d'ailleurs, n'avait»
elle pas été appelée sur cette cause d'in-
fection par les accidents typhiques et
gastriaués observés chez les baigneurs ?
.])èwrs, son devoir est tracé. Il rédige
un rapport sur la question des eaux et
le fait parvenir au préfet, son ami. Ce-
lui-ci en discute l'opportunité. Il a con-
sulté les ingénieurs. Stockmann sait-il
ce que coûteraient un égout collecteur,
de nouvelles conduites d'eau, etc. ? Evi-
demment, il n'y a pas s^ongé.
- Ma foi, non, répond le bon et naïf
doreur. J'ai simplement pensé aux ma-
lades à quitus recommandons comme
boisson.et comme bains une eau nuisi-
ble à la santé qu'ils viennent, rétablir
Chez nous,
l Sojt, reprend l'autre. Mais les tra-
vaux dureront au moins deux ans. deux
ans pendant lesquels - l'établissement de-
vra rester fermé. Et après ? Quand nous
aurons proclamé que notre eau est ma.l-
saine, nous aurons à jamais éloigné la
clientèle. La concurrence en profitera et
achèvera la ruine de ta ville, de ta ville
fatale.
7- Mais, d'autre part, le silence est un
crime envers le public, envers la société
tout entière.
- Réfléchis. Tu vas commettra une
imprudence irréparable.
Il la coïnmet~p~nendan~ <&tt tao~ta~
ville se dresse contre lui. Ceux qui ne
lui jettent pas des pierres le font,^passer
pour fou. C'est l'ennemi du peuple. On
renvoie ses enfants de l'école, on les
déshérite. Le pestiféré, ce n'est plus l'é-
tablissement des Bains, c'est lui, Stock-
mann.
Admirable sujet et admirable pièce.
Quant à la réalité dont Ibsen s'inspira
certainement, elle n'offre rien qui dis-
tingue la Norvège de la France.
Il y a quelques années, l'aventure du
docteur Stockmann fut précisément celle
d'un brave médecin du Jura. Lui aussi,
frappé de l'insalubrité de la petite ville
où il exerçait, proposa inconsidérément
de l'assainir.
Ah ! le malheureux! Qu'alla-t-il faire
dans cette galère !
« Nous sommes ravagés par la fièvre
typhoïde, c'est vrai, dirent ses conci-
toyens, mais est-ce une raison pour em,.
pécher les étrangers de venir la contrac-
ter chez nous ? Vous êtes ici pour soi-
gner les maladies et non pas pour les
prévenir. Vos révélations nous causent
un préjudice considérable. Allez-vous-
en !»
Et le pauvre homme, contre lequel
tous les pouvoirs s'étaient lignés, out
déguerpir au plus vite.
Résultat : j'ai traversé, l'été dernier,
la petite ville en question : la fièvre ty-
phoïde y sévit toujours.
— Mais c'est inutile de le dire, m'a-t-
on recommandé.
Que faire, alors ? - -
il y a des publications spéciales qui
se chargent de renseigner le voyageur,
le touriste, sur les pays qu'il parcourt
et de lui indiquer non seulement les cu-
riosités, niais les ressources de chaque
endroit en fait d'hôtels, de garages pour
automobiles, de pensions, etc.
Vous pensez bien que pas une de ces
publications ne se risquerait à mettre en
garde ses lecteurs contre l'absence ou
la qualité pitoyable des eaux, si précieux
que soit pourtant l'avertissement. L'édi-
teur responsable saurait bientôt ce que
sa franchise lui coûterait.
Mais ce qu'il ne peut faire est sans
inconvénients pour les victimes, leurs
parents, leurs amis, leurs relations. et
cette publicité orale organisée par eux
contre tous les endroits où l'on est ex-
posé à prendre le germe de graves ma-
ladies déterminerait sans doute la plu-
part des localités visées à consentir les
sacrifices indispensables que leur inté-
rêt seul obtiendra d'elles.
Qu'elles tuent l'étransrer après avoir
vécu de lui, c'est de l'ingratitude.
.[,yCIEN DESCAVES.
Carnet d'un Sauvage
Lorsque Ruy Blas demande ce que faisait
le roi d'Espagne pendant que ses ministres
dépeçaient son empire, la reine lui répond :
« Il allait à la chasse. »
Ce n'est pas sans un certain dédain
qu'elle prononce cette parole ; et l'auteur a
évidemment l'intention de faire circuler
dans la salle cette réflexion :
« En voilà un drôle ae chef d'Etat, qui
passe son temps à aller à la chasse, au
lieu de s'occuper des affaires du pays ! »
C'est ici qu'on peut faire la différence
entre les gens qui n'ont pas de chance et
les gens qui en ont. Si ce pauvre Charles II
avait vécu de nos jours, et s'il avait été
roi constitutionnel ou président de répu-
blique, loin de constituer un blâme, le fait
d'aller à la chasse aurait été pour lui le
plus grancf des éloges.
Cette charge d'aller à la chasse paraît
inhérente à la première magistrature de
l'Etat. C'est la seule dont on ait, hérité, sans
la réformer, des anciennes attributions des
monarques. Cela est si vrai qu'aucun jour-
nal ne manque de nous donner cette nou-
velle palpitante que le Président est allé à
la chasse dans les termes respectueux
qu'on emploie pour annoncer toute pratique
d'une auguste fonction.
Remarquez en effet que si, par hasard, le
Président fait une partie de bridge, ce qui
ne lui est pas interdit par la Constitution,
ou se contente d'un simple loto de famille,
il n'en est nullement question dans la
presse. Pourquoi ? Parce que ces jeux
sont considérés comme des délassements
d'ordre privé, tandis que la chasse est un
service d'Etat.
Lorsque M. Grévy jouait au billard, les
gazettes n'en soufflaient mot. Lui ne chas-
sait point. C'est ce qui le fit congédier
comme insuffisant.
Dans. une petite ville de province, le per-
cepteur était violoniste et dirigeait la fan-
fare. Quand il fut question de son change-
ment, le député de l'endroit alla voir le mi-
nistre et lui dit :
■ — Donnez-moi-le percepteur qu'il vous
plaira, mais il faut qu'il sache jouer du
violon. ,
Nous autres* nous ne comprendrions pas
un Président qui ne sût pas chasser ; et
tout comme aux beaux jours du grand "siè-
cle, nos cœurs tressaillent d'allégresse
quand nous lisons les noms des mortels
fortunés qui ont été admis à l'honneur in-
signe d'exercer avec lui ce devoir de la
puissance suprême.
Henry Maret.
ECHOS
L
a reine douairière d'Italie a quitté Paris,
hier matin, à dix heures un quart. Elle
est montée en automobile avec les trois per-
sonnes qui l'accompagnent, son mécanicien et
son chauffeur, devant l'hôtel Castiglione. La
reine rentre à Turin par grandes étapes.
L
e roi des Belges, qui était arrivé avant-
hier soir en automobile à Reims, en est
reparti hier matin pour Pans, dou il se ren-
dra dans le Midi.
D
ans la promotion de la Légion d'honneur
de Saint-Louis, que nous publions d'au-
tre part, nous sommes heureux de relever le
nom de deux collaborateurs du journal : Paul
Adam est promu officier; Abel Faivre est
nommé chevalier.
A ces deux collaborateurs, à ces deux amis,
le Journal adresse ses chaleureuses félicita-
tions.
E~BLë~ ~-
Laguionie, directeur du Printemps, et M- Fil-
lot, directeur du Bon Marché, et parmi les
nouveaux chevaliers, M. Pierre Lafitte, le
jeune et brillant directeur des PublieatioJl.)
Pierre Lajitte, et M. Roger Bouvard, l'archi-
tecte distingué. 1
M.
Etienne, ministre de la- guerre, accom-
pagné du directeur de l'intendance et
du commandant Jouinot-Gambetta, assistera
lundi, à Evreux, aux manœuvres de ravitail-
lement prescrites il y a quelques jours.
A
l'occasion du voyage du lord-maire à Pa-
ris, M. Léon Bourgeois offrira mercredi,
a cinq heures, dans les salons du ministère
des affaires étrangères, un thé en son hon-
neur.
A cette réception seront invités un certain
nombre de membres du Parlement, du Con-
seil municipal de Paris et de nombreuses
notabilités parisiennes.
L
e sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts
vient de déléguer M. Raoul Pradel, chef
de son secrétariat, pour le représenter aujour-
d'hui à l'inauguration du théâtre Sextien (an-
cien théâtre Romain) d'Aix-en-Provence. Le
spectacle sera composé de Phyllis, tragédie
antique de M. Paul Souchon.
M
arigny achève sa saison dans une apo-
théose, et miss Ruth, pour ses dernières
représentations, se voit acclamée comme au
tout premier soir de ses retentissants débuts.
Les danses de Radha — il faut préciser —
ne seront plus données que trois fois : ce soir
samedi et demain dimanche^ en majorée d*
en soirée.
L
a rentrée.
La rentrée est pour beaucoup une cause
de dépenses importantes, transformation d'ap-
partements, achats de vêtements, etc., etc.
Tous ces soucis sont évités, grâce aux facili-
tés que donne l'administration Dufayel à ses
clients de pouvoir, avec ses avis de livraisons,
acheter au même prix qu'au comptant dans
plus de sept cents magasins de Paris et de
province. Les paiements échelonnés peuvent
être faits, au gré du client, soit à domicile
Par les b"anques comme pour les autres effets
de commerce, ou entre les mains des receveurs
en uniforme ou en civil, soit par mandats-
porte, soi* par versements effectués directe-
ment aux caisses de l'administration. La bro-
chure explicative est envoyée franco.
u
n très petit nombre de privilégiés sa-
- vaient que Colette Wïlly était une mime
exquise; tout Pans, cest-a-dire le monde en-
tier, a ratifié cette opinion en admirant dans
ta Roitzanie-iiel,* qu'elle interprète avec une
grâce si étrange, l'artiste nouvelle qui attire
tous les soirs à l'Olympia un public d'élite.
M. Paul Ruez, qui sait si bien satisfaire la
curiosité parisienne, a vraiment été heureux
le jour où il a. su convaincre Mme Colette
Willy de monter sur la scène de l'Olympia.
L
e Prix Gladiateur, qui sera couru demain,
se compose, comme chaque année, d'un
prix en espèces et d'un objet dart aune va-
leur de dix mille francs. L'exécution de cette
oeuvre a été confiée à la maison Boin-Taburet.
C'est un surtout de table en porcelaines an-
ciennes et vermeil qui fait le plus grand hon-
neur à l'orfèvre qui l'a conçu.
G
râce à Une indiscrétion, on sait mainte-
nant que la décoration et l'ameublement
du magasin « A la Marquise de bevigne M,
11, boulevard de la Madeleine,. sont une re-
constitution merveilleuse de salons de l'épo-
que du Grand Roi. C'est dans un intérieur
royal que vont être présentés lundi sdir, aux
Parisiens et Parisiennes, les Chocolats de
Royat et les Confiseries d'Auvergne, objets
#s. leurs délices. 1
L
e Saut de la Mort, telle est l'attraction
nouvelle dont le Cirque Métropole an-
nonce les débuts pour ce soir; ce saut est
exécuté par la jeune écuyère Gabrielle sur
son cheval Saïd" pur sang arabe gris pom-
melé. Le grand hippodrome de l'avenue de
La Motte-Picquet n'avait pas besoin d'ajouter
ce nouveau numéro à son programme si ex-
traordinairement brillant à l'heure actuelle et
qui attire tout Paris dans ce meryfciljeux éta-
bassement.
JOINVILLE.
LE LORD-MAIRE A PARIS
Sir Morgan Walter Vaughan arrivera ce soir à cinq heures
à Paris. - Programme officiel des Visites et réceptions.
.:. .: M. H. GEORGES SMAILMAN M. T. VANSITTART BOWAl'ER
,.. - Les deux shériffs Ilut accompagnent le lord-maire à Paris..
Le lord-maire de la Cité de Londres ar-
rive à Paris, aujourd'hui, à cinq heures. Le
président de notre Conseil municipal se ren-
dra à la gare du Nord au-devant de notre
hôte. Ce n est point sans quelque résistance
que celui-ci a consenti à ce que l'on vint
ainsi officiellement à sa rencontre. Sir Mor-
gan Walter Vaughan est, en effet, un strict
observateur du dimanche, et, pour lui, le
jour du Seigneur commence dès le samedi
soir. Il avait donc, dans le premier instant,
exprimé le souhait d'arriver à Paris in-
cognito, comme un voyageur ordinaire, et
sans que le moindre garde municipal fùt dé-
rangé pour sa venue. Il a fallu, pour ra-
mener le lord-maire à d'autres sentiments,
que l'honorable M. Bellan, syndic de la mu-
nicipalité parisienne, lui fit remarquer
qu'une pareille abstention serait interprétée
par la population comme un manque d'é-
gards envers un hôte illustre. Sir Morgan
Walter Vaughan s'est résigné à ce qu'une
petite réception ait. lieu. Un cordial « wel-
çome » lui sera donné dans l'un des salons
de la gare, puis, tandis, que les tambours
battront aux champs, les landaus, escortés
par les gardes prestigieux,, prendront le
chemin du Grand Hôtel, aux acclamations
d'une foule enthousiaste..
Sir .M. W. Vaughan est un beau et vigou-
reux vieillard de soixante-quinze ans, et, de-
puis sa quinzième année, il n'a guère connu
que le travail. Labor improbus omnia vin-
cit. Pour s'être approprié cette forte pa-
role de notre vieil Horace, l'hôte que nous
allons fêter a pu, en même temps qu'il fai-
sait sa fortune, recueillir cet honneur envié
entre tous qui consiste à être choisi pour
présider aux destinées commerciales de la
Cité de Londres. Le petit employé de la Na-
tional Provincial Bank qu'était sir M. W.
Vaughan, vers 1846, le fondateur de la mai-
son Morgan, Crllcile and Co, le propriétaire
des deux journaux techniques importants,
le Chemist and Droguist et le Ironmonger
Journal, le lord-maire, enfin, n'a jamais
fait de politique, préférant porter tous ses
soins à l'amélioration des rouages commer-
ciaux sur lesquels sa haute magistrature
lui donnait pleins pouvoirs..
Il nous faut à présent donner le program-
me des visites et des réceptions organisées
pour la venue à Paris de sir Morgan Walter
Vaughan. Elles ne commenceront que lundi.
On sait pourquoi.
Fundi 15 c,(I(,bj*c. — Déparr di: Grand Hôtel à
i b. 45. Rues Scribe et Auber, place de l'Opéra.
avenue de l'Opéra, rue de Rohan, rue de Rivoli t't
du Louvre, quai du Louvre, de la Mégisserie et de
Gesrvres, place de l'Hôtel-de-Ville.
2 heures. — Réception à l'Hôtel de Ville. Départ
par la rue de Rivoli, 1^ boulevards Sébastopol,
Saint-Denis, Bonne-Nouvelle. Poissonnière, Mont-
martre, des Italiens, des Capucines, de la Made-
leine, la rue Royale, la place de la Concorde, l'a-
venue de.. Chaapxs-Élysées, l'avenue de Marigny,
la rue Saint-HonorA
4 heures. — Réception à lelys". Après la ré-
:MBti
Honoré, la rue Royale, le boulevard des Capucines
et la rue Scribe.
7 heures. — Départ du Grand Hôtel, rue de la
Paix, place Vendôme, rue de Castiglione, rue de
Rivoli et placé de l'Hôtel-de-Ville. Dîner et récep-
tion à l'Hôtel de Ville.
Mardi 16. octobre. — Départ de la rue de Pon-
thieu, à 1 h. l ri, pour le musée Carnavalet. Itiné-
raire ; rue ae i-'uiHiineu avenue u'Auuu, ;a.veJ,lue uts
Champs-Elysées, pont Alexandre-III, quai d'Orsay,
boulevard SauH-Germam, pont Sully, boulevard
lienri-iV, place de la tsastilie, boulevard beaumar-
cUais. rue dy Jfas-de-la-.viuie, place des Vosges,
rue aes Francs-bourgeois, rue de Sevigne.
a heures. — Visite des maucties et abattoirs de
la Vilieite : le cortège suivra les rues de SèVlgné,
du parc-.p.oya.l, de Turenne. des Filles-du-Calvaire,
le boulevard du Temple, le boulevard Magenia, la
rue Lalayutte, la rue de l'Aqueduc, le boulevard
de la Villette, la rue d'Allemagne.
4b. 1/2. — Caserne des pompiers de la rue Car-
peaux. Itihéraire ; rue de Flandre, rues Rlquet,
Ordeuer, Montcalxo, Marcadet et Carpeaux.
Retour au urdod. Hôtel par les rues Lamarck,
l'avenue de Saint-Ouen et l'avenue de Clichy, la
rue de Clichy, lx place de la Trinité, la Chaussée-
d'Antin, le boulevard ilaussmaun et la rue Scrute.
7 h. 30. — Banquet du Comité républicain du
commerce et de l'industrie, sous la présidence de
M. Mascuraud.
Mercredi 17 octobre. — Visite aux Halles à 10
heures du matin. Départ à 9 h. 30 par la rue du
yuatre-Septembre la Bourse, les rues Réaumur.
Montmartre, Etienne-Magroeli le boula /.«,.*& de Sébas-
topol et la rue de la Cossonrterie
Ensuite promenade au bois. de Eoalog-ne ; itiné-
raire : rues Antoine-Carême, Baltard, du Pont-Neuf,
quais du Louvre et des Xuiljnes, Cours la Reine,
avenue Alexandre-Ill, avenue des. Ciumips JUysées
et avenue du Bois-de-Boulogne. routée des Saolans,
allée de Longchamps route de Bagatelle.
Déjeuner à Bagatelle à midi, puis retour dP.JS
Paris pour visiter les travaux du Métropolitain,
place Saint-Michel. Itinéraire : route de Sèvres, Cas-
cade, avenue de l'Hippodrome, chemin de Ceinture
du la/v avei*ue avenue Henri-Martin, avenue du Trocadéro, pont
de l'Aima,, quais d'Orsay, Voltaire et Malaquais,
Conty, des Grands-Augustins, place Saint-Michel.
AprèS la. visite du Métropolitain, réception a. la
caserne .de. la. Cité où seront groupés d'es pelptons
de gardes républicains, de gardiens dé la patx, de
gendarmes et de pompiew.
4 heures. — Visite des égouts. Entrée place du
Châtelet, sortie place Satnt-N'icola5-des-0haxnp6.
7 heures. — Dîner au ministère des affaires étran-
gères : le cortège suivra les boulevards des Capu-
cjnes et de la Madeleine, la rue Royale, le pont de
la Concorde
9 heures. — Représentation à l'Opéra. On donnera
Faust.
Jeudi ts octobre. — Départ du Grand Hôtel à 11
heures du matin rue Scribe, boulevard Haussmann,
rue Lafayette. Départ a. 11 h. 55 par la gare du
Nord.
Nous avons dit que sir M. W. Vaughan
était un observateur strict du repos domi-
nical. Peut-être est-il curieux d'ajouter que
son successeur, désigné pour remplir après
lui la haute magistrature, est à cet égard
d'une opinion tout à fait opposée, au point
qu'il a accepté la présidence d'une ligue
constituée dans le but,,d'enlever au diman-
che un peu de son austérité. Ainsi, dans la
Cité, les lords-maires se suivent sans tou-
jours se ressembler. Mais, Outre-Manche,
de pareilles contradictions ne sont pour
choquer personne. On y admet toutes les
opinions, et ainsi l'Angleterre prouve une
fois de plus qu'elle est bien le pays de toutes
les liberté?. — EDMOND La ROY»-
AUTOUR D'UNE LÉGENDE
UN% E VISITE A "L'AUBERGE SANGLANT'E"
Notre envoyé spécial se rend au col de la Mendel ; il visite lof
"Waldbuffet cause avec ses. tenanciers, et sa conviction
- s'affirme que tout ce qui a été dit est de pure invention.
A MENDEL. — Le c( Wald buffet », auberge tenue par M. Leitner; devant l'auberge, le
père Leitner et un de ses fils.
BOZEN, 9 octobre. (Par lettre de notre en-
voyé spécial.) - Je reviens du col de la
Mendel, d'où AL Alphonse Braunschweig a
disparu le 10 août, dans les circonstances
que je vous ai racontées ; j'ai vu les mem-
bres de la famille Leitner, que l'on a ac-
cusés de l'assassinat du député de Neuchâ-
tel. J'ai visité leur très rudimentaire bico-
que de bois, édifiée en pleine forêt, et le
magasin .de pâtisserie qu'ils possèdent à
Kaltern ; j'ai eu, à Fonde, une longue con-
versation avec le docteur Conci, consei.ler
du canton, chargé de la direction de l'en-
quête ouverte par la gendarmerie pour re-
trouver M. Braunschweig ; je me suis en-
tretenu avec des commerçants, des pay-
sans, des gardes forestiers, des gendar-
mes. et, de tous les renseignements que j'ai
ainsi pu recueillir et contrôler, il résulte
quVucup détail, qu'aucun indice n'est venu,
depuis deux mois, dissiper lé mystère en-
tourant la disparition de l'hôte de la villa
Camille.
Les recherches, décevantes, sont conti-
nuées avec ardeur, avec ténacité ; il n'est
plus un seul endroit du col de la Mendel qui
n'ait été visité, plus un trou que l'on n'ait
fouillé et, chaque soir, comme de vulgaires
Devah et autres Ramana, gendarmes, gar-
des forestiers et paysans avouent n'avoir
rien trouvé.
Quant à la culpabilité des propriétaires
du « Waldbuffet », la fameuse « auberge
sanglante », personne à Mendel, non plus
qu'à Kaltern, n'y a cru, et l'on trouve que
les deux policiers privés engagés dans une
agence parisienne par l'un des. fils de M.
Braunschweig ont accusé un peu légère-
ment la famille Leitner.
la yifBa Camille
Je suis allé en automobile à Mendel. Cette
station dans la montagne ne se compose
que de quelques hôtels, eé quelques nouti-
ques et de quatre ou cinq villas.
La villa Camille, où vfîlégiaturaient M:'
Alphonse Braunschweig et sa famille, est
élevée sur le bord de la route. C'est une
très belle propriété entourée de sapins et
dans laquelle son propriétaire,l\1.Schwartz,
qui possède de très brillantes relations à
la cour d'Autriche, a eu l'honneur de re-
cevoir l'empereur François-Joseph.
Aujourd'hui, la villa Camille est fermée.
Mme Braunschweig en est partie une di-
zaine de jours après la disparition de son
mari pour rentrer à la Chaux-de-Fonds, et
M. Schwartz a réintégré son appartement
de Bozen.
l'auberge sanglante
Avant de m'informer des habitudes de
M. Braunschweig, je m'inquiète de la direc-
tion à suivre pour aller dans l'auberge te-
nue par les Leitner. Je suis tôt renseigné et
puis aisément trouver ma route. Dans la
forêt, à vingt pas à peine de la villa Ca-
mille, j'aperçois sur un» arbre un petit pan-
neau de bois sur lequel est dessinée une
flèche surmontant ces deux mots : « Zum
Waldbuffet. n n-n'y. a pas à se tromper,
d'autant plus que jusqu'au buffet de la
forêt, le chemin est indiqué par des croix
rouges encadrées de larges raies blanches
apposées sur les arbres.
On avance lentement, car le sol, bosselé
et rocailleux, rend la marche difficile. Pen-
dant la belle saison, ce sentier, par où l'on
peut passer pour gagner le chemin condui-
sant au mont Roôu, -est très fréquenté,
mais ce matin, je n'y ai pas rencontré une
seule personne. Le nombre des touristes
restant à Mendel est, il est vrai, considéra-
blement réduit ; mais il est juste aussi de
reconnaître que les dépêches jKETTées par
les journaux autrichiens sur ce buffet, dont
on a voulu faire une Auberge des Adrets
tyrolienne, ont un peu inquiété les -excur-
sionnistes qui, prudents, s'abstiennent de
s'aller promener dans cette partie de la
forêt.
Après vingt minutes de marche, le « Wald-
buffet », masqué par des touffes d'arbres,
surgit tout à coup, admirablement situé sur
un petit tertre dans un endroit délicieux. Son
installation est simple. Deux petites bara-
ques en bois, des planches clouées sur des
pieux fichés en terre, des bancs, une cave
creusée dans le sol à la manière des ze-
liamski russes, et c'est tout. Le père Leitner,
secondé par ses fils, a construit lui-même
ces deux petits chalets ou plutôt ces deux
cabanes au milieu du lot de la forêt mesu-
rant 5,000 mètres carrés, dont il s'est rendu
acquéreur, et c'est depuis le mois d'avril
dernier seulement qu'il vend aux prome-
neurs de la bière, du lait, du vin ou des
fruits. Mais ses affaires étaient déjà si pros-
pères qu'il songeait à agrandir et à amélio-
rer son installation.
Pour l'instant, lé (c Waldbuffet » lui aussi
est clos, et j'ai beau ébranler la porte, frap-
per aux volets, aucune voix ne se fait en-
tendre.
Si je veux voir ceux que les policiers fran-
çais ont accusé aussi gravement, il me faut
aller à Kaltern. J'aurai sans doute plus de
chance de les rencontrer dans leur pâtisse-
rie. Je reviens donc à Mendel. Mon chauf-
feur me descend à une vitesse folle de la
montagne et, pendant qu'il souffle de toutes
ses forces dans la trompette qui remplit ici
l'office de notre vulgaire et désagréable
trompe, nous pénétrons dans Kaltern, un
des principaux villages de rUebecetacht re-
nommé j1Our. ses vins*
Chez Sa famille leitner à Kalterm
La pâtisserie de la famille Leitner n'esti
guère plus imposante que le « Waldbuffet ». ;
C'est une modeste boutique de campagne,
dans laquelle je ne trouve que la femme dur
père Leitner et -leur. fille, une assez jolie
brunette aux yeux rieurs, qui rû'appremd
que son père et son frère sont partis une
heure auparavant pour le col de la MendeL
Comme ils font l'ascension à pied, ils n'ar.,
riveront donc que dans une heure et demie
au « Waldbuffet ». J'ai du temps devant moi
et j'en profite pour bavarder avec la jeune
fille et sa mère. Ces deux femmes ignoraient
encore les récits des journaux: au trichions J
Aussi leur lecture les stupéfia. 1
— C'est monstrueux, mé dit la jeune LeiM
ner. Comment peut-on inventer des histoi4
res semblables ? Il n'y a pas un mot de vrai.'
Nous ne connaissons pas M. Braunschweig^
nous ne l'avons jamais vu et, lorsqu'on a
perquisitionné dans le « Waldbuffet », on
n'a rien trouvé. Pourquoi raconte-t-on tout
cela ? On dit que mon frère est en fuite. Ce
n'est pas vrai. Chaque hiver, il travaille che2
des fourreurs parisiens et il est parti en
France, comme d'habitude. Il ne se cache
pas, il habite aux environs-de Paris. Je ne
connais pas exactement son adresse, mais
si vous montez à Mendelpass, mon frère
vous la communiquera, certainement.
» Le 10 août, je me trouvais dans notre buf.
fet de Mendel. Eh bien ! je vous affirme qu'il
ne s'y est Tien passé d'anormal, et les dé*
tectives français nous accusant ne sont pas
forts. Voyons, est-ce que ma mère et moi
avons des têtes de criminelles ? u me do.,
manda en riant la jeune fille.
Qe que disent les tenanofars
au "Waldbuffet
Que' minutes après, je gravîssaïfc
pour lu ,, conde fois le col de la Mendel e"
j'arrivai au « Waldbuffet » en même tetnp.
que le père et le fils Leitner. Ma visite les
étonna un peu, mais ne les inquiéta nulles
ment..
Le père Leitner est un petit vieillard iouf
blanc, sec et l'air peu vigoureux. Son -fils
par contre, est un colosse la figure énergie
que. Quand il eut pris connaissance des jour.
naux que je lui avais apportés et que jè lui
eus expliqué le motif de ma présence au
« Waiabuffet », il voulut de suite me faire
visiter sa propriété. BrusqueAent, il en ar«:
racha les volets pour m'en Inantrer l'inté-
rieur et ouvrit toutes les portes. ,
- Voilà, me dit-il. Toute la journée, le
buffet est ouvert- Vous voyez que sa ëalle
est minuscule puisqu'on ne peut pas y in sa
taller plus de deux escabeaux et de deux
tables. Derrière cette salle se trouva la cui-
sine nous servant de chambre à coucher "la
nuit, et cette autre baraque nous sert de dé-
barras et aussi de chambre à coucher pour-,
ma mère et ma sœur lorsqu'elles sont ici.:
Enfin, voici la cave où nous remisons ia
vin, la bière, les fruits et de menues provi-
sions.
— L'accusation que l'on a portée, contre
nous est ridicule, me déclare a son tour 18
père Leitner. Ni mot, ni ma femme, ni mes
enfants ne connaissions M. Braunschweig.
S'il est venu au « Waldbuffet x, nous ne l'a-
vons pas remarquée et puis enfin, quoi- qu'on-
ait affirmé, nous sommer d'honnêtes gens.
Si nous avons construit ces bicoques sur ce
terrain, que j'ai payé 1,000 francs, c'est pour
y faire du commerce et non pas, pour y atti-
rer. les étrangers et les dévaliser après les
avoir tués.
» Et puis; c'est ridicule de croire que M.
Braunschweig ait pu être assassiné .dans ces
parages en plein jour et, dans la matinée
surtout. Entre huit et dix heures du matin, *
il y a^nstamment — notamment au mois
d'août - des promeneurs sur le chemin,
des consommateurs au buffet, et il serait
bien difficile de commettre un crime de
cette nature sans être aperçu.
— Vous avez connu les agents français
qui vous ont accusés ?
— Je crois bien. purant trois semaines, ils
venaient chaque jour ici et restaient assis
de longues heures à cette table. Nous igno-
rions leur qualité, et, malgré que leur atti.
tude nous parût drôle, nous n'y prêtions pas
grande attention.
Nous n'avons su qui ils étaient que le 10
septembre, lorsqu'ils sont venus pour per-
quisitionner ici et à Kaltern, en compagnie
d'un inspecteur de police de Trente.
Naturellement, ils n'ont rien trouvé, paf
plus de cadavre que des vêtements déchirés
ou des boutons ayant appartenu à M.
Braunschweig. Il ne pouvait en être autre-
ment. Cependant cette affaire nous a bien
embêtés et nous subirons certainement un
grand préjudice ; je me demande même si
nous pourrons continuer à exercer notre
commerce. Vous pouvez vous en rendre
compte ; quoique la saison ne soit pas ache-
vée et que beaucoup de voyageurs montent
encore à la Mendel, aucun n'ose s'aventurer
de M.
de ce côté. Depuis la disparition de M.
Braunschweig, cette partie de la iorêt est
suspecte. a
— Vous avez été Interrogés ?
— Oui, par le conseiller de Fondo et par
l'inspecteur de Trente. Nous leur avons dit
ce que nous venons de vous raconter, et ils
ont été bien vite convaincus de notre inlits
cence.
— Vous ont-ils parlé de votre fils, que l'ont
prétend être en fuite ?
- ParfëiteQiexiU et nous leur avons. foura|
OtHNZlEMB ANNEE. — N* 5126 HUIT PAGES !>• Numéro quotidien (Paris et Départements) —• CTFTQ CENTIMES 4 * SAMEDI13 OCTOBRE 1906
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Adresser les mandats-veste 0 fyTddmùiitiratem
Adresse télégraphique : JOURNAL - i d aTEMEO - Pinif
Cet manuscrits non insères ne stmt pas yeMtM
Le Bevers de la Médaille
Cette année comme tous les ans, ce
nu on. appelle la rentrée, rentrée des pa-
rents chez eux, rentrée des enfants à
décale, a été signalé, à Paris, par une
recrudescence de fièvre typhoïde, dont
DA n'a pas manqué de rendre notre ser-
vice des eaux responsable.
f Je crois que c'est injuste et que toutes
les grandes villes de France, dont les
habitants se déplacent au moment des
Vacances, ne sont pas plus que nous
exemptes du fléau. C'est un tribut qu'el-
les paient régulièrement et point n'est,
besoin de consulter les statistiques pour
être renseigné à cet égard. Il suffit de
jeauser avec les médecins.
1 Interrogez-les ce mois-ci : presque
tous vous- diront qu'ils soignent, dans
leur clientèle, un ou plusieurs cas de
fièvre typhoïde consécutifs à un séjour
plus ou moins long dans un petit trou
pas cher. Lorsque le trou est cher, d'ail-
leurs, le résultat souvent est exactement
le même.
f Quel être singulier et peu conséquent
avec lui-même que le Parisien! Chez
lui, J'eau lui inspire une méfiance quel-
quefois légitime. Il s'entoure de précau-
tions, prête l'oreille aux conseils qui lui
viennent de toutes parts, filtre son eau,
la fait bouillir, pousse même l'appréhèn-
Bion jusqu'à la bannir de sa table et à
l'y remplacer par des eaux minérales,
dont il fait une consommation énorme.
Vous ne lui feriez pas boira un verre
d'eau pour tout l'or du monde, et quand
vous lui dites que cette eau est pure,
toute son ironie se déchaîne contre vous
gn, traits plus ou moins spirituels.
A la campagne, c'est autre chose. Il
Est parti pour faire provision de santé
Ht-demeure convaincu que son lieu de
pinégiature, quel qu'il soit, réalisera
pëtte espérance. L'endroit lui plaît, le
site est joli, le logement est acceptable,
parce qu'il ne faut pas s'attendre à
trouver ailleurs le même oonfort que
chez soi. » ; tqut est pour le mieux et il
na reste piu« jqu'à attendre paisiblement
lcs\effets de la cure.
L'eau ? Eh bien ! quoi, l'eau ? Elle est
potable ; elle doit être potable. Il n'y a
qu'à. Paris qu'elle ne l'est pas. Le petit
trou pas cher ne ferait point à ses hôtes
l'injure de les empoisonner. L'air est
pur, le lait est pur, l'eau est pure, tout
est pur, e~ vous prétendez le contraire,
Ée Parisien se remet à vos dépens-en !
frais d'ironie.
Adieu, les précautions recomman-
dées ! On n'a pas quitté Paris pour subir
autre part les mêmes contraintes. On se
promené, on a chaud, on a soif..: ètTon
boit n'importe où, n'importe quelle eau.
La confiance règne. C'est le préjugé à
rebours.
; Aussi comme l'on voit à regret le mo-
ment du retour arriver! On était si
bien ! Que va-t-on boire maintenant, que
Va-t-on respirer ?
On rentre donc, et Top est à peine
réinstallé chez soi, en effet, qu'une fiè-
vre typhoïde se déclare ! On 1 a rappor-
tée du pôtit trou, qui n'était pas cher.
mais qui va le devenir. Il y avait une
vipère sous les fledrs, et l'on a été mor-
tfU:..
On voudrait bien encore, par habitu-
de, incriminer notre service des eaux
qui a bon dos et qui n'est pas irrépro-
chable, je le veux bien ; mais il faut se
rendre à' l'éviçlence : la seule municipa-
lité a blâmer, cette fois, est la' munici-
palité du petit trou pas cher, laquelle ne
demande pas mieux que de profiter du
passage dés étrangers, mais se montre.
réfractaire, par économie, à toute me-
sure de salubrité.
On devrait faire une croix sur ces en-
droits-là: c'est sa place.
Ce n'est point la première fois que
iious avertissons nos lecteurs des dan-
gers qu'ils courent en ne demandant pas
a leurs séjours d'été les garanties dé
sécurité qu'ils réclament partout ail-
leurs ; et nous avons déjà dénoncé, à
maintes reprises, la coupable négligen-
ce des municipalités rurales à cet
égard.
Nous avons toujours prêché dans le
désert, parce qu'il nous est impossible
de désigner nommément les localités pé-
rilleuses ou suspectes par manque d'eau
ou défaut de canalisation. A quoi nous
exposerions-nous, justes dieux !
Tout le monde connaît le chef-d'œuvre
d'Ibsen : L'Ennemi du peuple.
Dans une petite ville de Norvège, sur
la côte, le. docteur Stockmann est le mé-
decin de l'établissement des Bains, dont
la renommée universelle se traduit en
prospérité pour le pays.
Or, le docteur, honnête et sincère, s'a-
perçoit un jour que les bains ne sont
qu'une' source.pestilentielle, un.tombeau
empoisonné par toutes les immondices
de la vallée. Î1 a. analysé l'eau : point de
doute. Son attention, d'ailleurs, n'avait»
elle pas été appelée sur cette cause d'in-
fection par les accidents typhiques et
gastriaués observés chez les baigneurs ?
.])èwrs, son devoir est tracé. Il rédige
un rapport sur la question des eaux et
le fait parvenir au préfet, son ami. Ce-
lui-ci en discute l'opportunité. Il a con-
sulté les ingénieurs. Stockmann sait-il
ce que coûteraient un égout collecteur,
de nouvelles conduites d'eau, etc. ? Evi-
demment, il n'y a pas s^ongé.
- Ma foi, non, répond le bon et naïf
doreur. J'ai simplement pensé aux ma-
lades à quitus recommandons comme
boisson.et comme bains une eau nuisi-
ble à la santé qu'ils viennent, rétablir
Chez nous,
l Sojt, reprend l'autre. Mais les tra-
vaux dureront au moins deux ans. deux
ans pendant lesquels - l'établissement de-
vra rester fermé. Et après ? Quand nous
aurons proclamé que notre eau est ma.l-
saine, nous aurons à jamais éloigné la
clientèle. La concurrence en profitera et
achèvera la ruine de ta ville, de ta ville
fatale.
7- Mais, d'autre part, le silence est un
crime envers le public, envers la société
tout entière.
- Réfléchis. Tu vas commettra une
imprudence irréparable.
Il la coïnmet~p~nendan~ <&tt tao~ta~
ville se dresse contre lui. Ceux qui ne
lui jettent pas des pierres le font,^passer
pour fou. C'est l'ennemi du peuple. On
renvoie ses enfants de l'école, on les
déshérite. Le pestiféré, ce n'est plus l'é-
tablissement des Bains, c'est lui, Stock-
mann.
Admirable sujet et admirable pièce.
Quant à la réalité dont Ibsen s'inspira
certainement, elle n'offre rien qui dis-
tingue la Norvège de la France.
Il y a quelques années, l'aventure du
docteur Stockmann fut précisément celle
d'un brave médecin du Jura. Lui aussi,
frappé de l'insalubrité de la petite ville
où il exerçait, proposa inconsidérément
de l'assainir.
Ah ! le malheureux! Qu'alla-t-il faire
dans cette galère !
« Nous sommes ravagés par la fièvre
typhoïde, c'est vrai, dirent ses conci-
toyens, mais est-ce une raison pour em,.
pécher les étrangers de venir la contrac-
ter chez nous ? Vous êtes ici pour soi-
gner les maladies et non pas pour les
prévenir. Vos révélations nous causent
un préjudice considérable. Allez-vous-
en !»
Et le pauvre homme, contre lequel
tous les pouvoirs s'étaient lignés, out
déguerpir au plus vite.
Résultat : j'ai traversé, l'été dernier,
la petite ville en question : la fièvre ty-
phoïde y sévit toujours.
— Mais c'est inutile de le dire, m'a-t-
on recommandé.
Que faire, alors ? - -
il y a des publications spéciales qui
se chargent de renseigner le voyageur,
le touriste, sur les pays qu'il parcourt
et de lui indiquer non seulement les cu-
riosités, niais les ressources de chaque
endroit en fait d'hôtels, de garages pour
automobiles, de pensions, etc.
Vous pensez bien que pas une de ces
publications ne se risquerait à mettre en
garde ses lecteurs contre l'absence ou
la qualité pitoyable des eaux, si précieux
que soit pourtant l'avertissement. L'édi-
teur responsable saurait bientôt ce que
sa franchise lui coûterait.
Mais ce qu'il ne peut faire est sans
inconvénients pour les victimes, leurs
parents, leurs amis, leurs relations. et
cette publicité orale organisée par eux
contre tous les endroits où l'on est ex-
posé à prendre le germe de graves ma-
ladies déterminerait sans doute la plu-
part des localités visées à consentir les
sacrifices indispensables que leur inté-
rêt seul obtiendra d'elles.
Qu'elles tuent l'étransrer après avoir
vécu de lui, c'est de l'ingratitude.
.[,yCIEN DESCAVES.
Carnet d'un Sauvage
Lorsque Ruy Blas demande ce que faisait
le roi d'Espagne pendant que ses ministres
dépeçaient son empire, la reine lui répond :
« Il allait à la chasse. »
Ce n'est pas sans un certain dédain
qu'elle prononce cette parole ; et l'auteur a
évidemment l'intention de faire circuler
dans la salle cette réflexion :
« En voilà un drôle ae chef d'Etat, qui
passe son temps à aller à la chasse, au
lieu de s'occuper des affaires du pays ! »
C'est ici qu'on peut faire la différence
entre les gens qui n'ont pas de chance et
les gens qui en ont. Si ce pauvre Charles II
avait vécu de nos jours, et s'il avait été
roi constitutionnel ou président de répu-
blique, loin de constituer un blâme, le fait
d'aller à la chasse aurait été pour lui le
plus grancf des éloges.
Cette charge d'aller à la chasse paraît
inhérente à la première magistrature de
l'Etat. C'est la seule dont on ait, hérité, sans
la réformer, des anciennes attributions des
monarques. Cela est si vrai qu'aucun jour-
nal ne manque de nous donner cette nou-
velle palpitante que le Président est allé à
la chasse dans les termes respectueux
qu'on emploie pour annoncer toute pratique
d'une auguste fonction.
Remarquez en effet que si, par hasard, le
Président fait une partie de bridge, ce qui
ne lui est pas interdit par la Constitution,
ou se contente d'un simple loto de famille,
il n'en est nullement question dans la
presse. Pourquoi ? Parce que ces jeux
sont considérés comme des délassements
d'ordre privé, tandis que la chasse est un
service d'Etat.
Lorsque M. Grévy jouait au billard, les
gazettes n'en soufflaient mot. Lui ne chas-
sait point. C'est ce qui le fit congédier
comme insuffisant.
Dans. une petite ville de province, le per-
cepteur était violoniste et dirigeait la fan-
fare. Quand il fut question de son change-
ment, le député de l'endroit alla voir le mi-
nistre et lui dit :
■ — Donnez-moi-le percepteur qu'il vous
plaira, mais il faut qu'il sache jouer du
violon. ,
Nous autres* nous ne comprendrions pas
un Président qui ne sût pas chasser ; et
tout comme aux beaux jours du grand "siè-
cle, nos cœurs tressaillent d'allégresse
quand nous lisons les noms des mortels
fortunés qui ont été admis à l'honneur in-
signe d'exercer avec lui ce devoir de la
puissance suprême.
Henry Maret.
ECHOS
L
a reine douairière d'Italie a quitté Paris,
hier matin, à dix heures un quart. Elle
est montée en automobile avec les trois per-
sonnes qui l'accompagnent, son mécanicien et
son chauffeur, devant l'hôtel Castiglione. La
reine rentre à Turin par grandes étapes.
L
e roi des Belges, qui était arrivé avant-
hier soir en automobile à Reims, en est
reparti hier matin pour Pans, dou il se ren-
dra dans le Midi.
D
ans la promotion de la Légion d'honneur
de Saint-Louis, que nous publions d'au-
tre part, nous sommes heureux de relever le
nom de deux collaborateurs du journal : Paul
Adam est promu officier; Abel Faivre est
nommé chevalier.
A ces deux collaborateurs, à ces deux amis,
le Journal adresse ses chaleureuses félicita-
tions.
E~BLë~ ~-
Laguionie, directeur du Printemps, et M- Fil-
lot, directeur du Bon Marché, et parmi les
nouveaux chevaliers, M. Pierre Lafitte, le
jeune et brillant directeur des PublieatioJl.)
Pierre Lajitte, et M. Roger Bouvard, l'archi-
tecte distingué. 1
M.
Etienne, ministre de la- guerre, accom-
pagné du directeur de l'intendance et
du commandant Jouinot-Gambetta, assistera
lundi, à Evreux, aux manœuvres de ravitail-
lement prescrites il y a quelques jours.
A
l'occasion du voyage du lord-maire à Pa-
ris, M. Léon Bourgeois offrira mercredi,
a cinq heures, dans les salons du ministère
des affaires étrangères, un thé en son hon-
neur.
A cette réception seront invités un certain
nombre de membres du Parlement, du Con-
seil municipal de Paris et de nombreuses
notabilités parisiennes.
L
e sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts
vient de déléguer M. Raoul Pradel, chef
de son secrétariat, pour le représenter aujour-
d'hui à l'inauguration du théâtre Sextien (an-
cien théâtre Romain) d'Aix-en-Provence. Le
spectacle sera composé de Phyllis, tragédie
antique de M. Paul Souchon.
M
arigny achève sa saison dans une apo-
théose, et miss Ruth, pour ses dernières
représentations, se voit acclamée comme au
tout premier soir de ses retentissants débuts.
Les danses de Radha — il faut préciser —
ne seront plus données que trois fois : ce soir
samedi et demain dimanche^ en majorée d*
en soirée.
L
a rentrée.
La rentrée est pour beaucoup une cause
de dépenses importantes, transformation d'ap-
partements, achats de vêtements, etc., etc.
Tous ces soucis sont évités, grâce aux facili-
tés que donne l'administration Dufayel à ses
clients de pouvoir, avec ses avis de livraisons,
acheter au même prix qu'au comptant dans
plus de sept cents magasins de Paris et de
province. Les paiements échelonnés peuvent
être faits, au gré du client, soit à domicile
Par les b"anques comme pour les autres effets
de commerce, ou entre les mains des receveurs
en uniforme ou en civil, soit par mandats-
porte, soi* par versements effectués directe-
ment aux caisses de l'administration. La bro-
chure explicative est envoyée franco.
u
n très petit nombre de privilégiés sa-
- vaient que Colette Wïlly était une mime
exquise; tout Pans, cest-a-dire le monde en-
tier, a ratifié cette opinion en admirant dans
ta Roitzanie-iiel,* qu'elle interprète avec une
grâce si étrange, l'artiste nouvelle qui attire
tous les soirs à l'Olympia un public d'élite.
M. Paul Ruez, qui sait si bien satisfaire la
curiosité parisienne, a vraiment été heureux
le jour où il a. su convaincre Mme Colette
Willy de monter sur la scène de l'Olympia.
L
e Prix Gladiateur, qui sera couru demain,
se compose, comme chaque année, d'un
prix en espèces et d'un objet dart aune va-
leur de dix mille francs. L'exécution de cette
oeuvre a été confiée à la maison Boin-Taburet.
C'est un surtout de table en porcelaines an-
ciennes et vermeil qui fait le plus grand hon-
neur à l'orfèvre qui l'a conçu.
G
râce à Une indiscrétion, on sait mainte-
nant que la décoration et l'ameublement
du magasin « A la Marquise de bevigne M,
11, boulevard de la Madeleine,. sont une re-
constitution merveilleuse de salons de l'épo-
que du Grand Roi. C'est dans un intérieur
royal que vont être présentés lundi sdir, aux
Parisiens et Parisiennes, les Chocolats de
Royat et les Confiseries d'Auvergne, objets
#s. leurs délices. 1
L
e Saut de la Mort, telle est l'attraction
nouvelle dont le Cirque Métropole an-
nonce les débuts pour ce soir; ce saut est
exécuté par la jeune écuyère Gabrielle sur
son cheval Saïd" pur sang arabe gris pom-
melé. Le grand hippodrome de l'avenue de
La Motte-Picquet n'avait pas besoin d'ajouter
ce nouveau numéro à son programme si ex-
traordinairement brillant à l'heure actuelle et
qui attire tout Paris dans ce meryfciljeux éta-
bassement.
JOINVILLE.
LE LORD-MAIRE A PARIS
Sir Morgan Walter Vaughan arrivera ce soir à cinq heures
à Paris. - Programme officiel des Visites et réceptions.
.:. .: M. H. GEORGES SMAILMAN M. T. VANSITTART BOWAl'ER
,.. - Les deux shériffs Ilut accompagnent le lord-maire à Paris..
Le lord-maire de la Cité de Londres ar-
rive à Paris, aujourd'hui, à cinq heures. Le
président de notre Conseil municipal se ren-
dra à la gare du Nord au-devant de notre
hôte. Ce n est point sans quelque résistance
que celui-ci a consenti à ce que l'on vint
ainsi officiellement à sa rencontre. Sir Mor-
gan Walter Vaughan est, en effet, un strict
observateur du dimanche, et, pour lui, le
jour du Seigneur commence dès le samedi
soir. Il avait donc, dans le premier instant,
exprimé le souhait d'arriver à Paris in-
cognito, comme un voyageur ordinaire, et
sans que le moindre garde municipal fùt dé-
rangé pour sa venue. Il a fallu, pour ra-
mener le lord-maire à d'autres sentiments,
que l'honorable M. Bellan, syndic de la mu-
nicipalité parisienne, lui fit remarquer
qu'une pareille abstention serait interprétée
par la population comme un manque d'é-
gards envers un hôte illustre. Sir Morgan
Walter Vaughan s'est résigné à ce qu'une
petite réception ait. lieu. Un cordial « wel-
çome » lui sera donné dans l'un des salons
de la gare, puis, tandis, que les tambours
battront aux champs, les landaus, escortés
par les gardes prestigieux,, prendront le
chemin du Grand Hôtel, aux acclamations
d'une foule enthousiaste..
Sir .M. W. Vaughan est un beau et vigou-
reux vieillard de soixante-quinze ans, et, de-
puis sa quinzième année, il n'a guère connu
que le travail. Labor improbus omnia vin-
cit. Pour s'être approprié cette forte pa-
role de notre vieil Horace, l'hôte que nous
allons fêter a pu, en même temps qu'il fai-
sait sa fortune, recueillir cet honneur envié
entre tous qui consiste à être choisi pour
présider aux destinées commerciales de la
Cité de Londres. Le petit employé de la Na-
tional Provincial Bank qu'était sir M. W.
Vaughan, vers 1846, le fondateur de la mai-
son Morgan, Crllcile and Co, le propriétaire
des deux journaux techniques importants,
le Chemist and Droguist et le Ironmonger
Journal, le lord-maire, enfin, n'a jamais
fait de politique, préférant porter tous ses
soins à l'amélioration des rouages commer-
ciaux sur lesquels sa haute magistrature
lui donnait pleins pouvoirs..
Il nous faut à présent donner le program-
me des visites et des réceptions organisées
pour la venue à Paris de sir Morgan Walter
Vaughan. Elles ne commenceront que lundi.
On sait pourquoi.
Fundi 15 c,(I(,bj*c. — Déparr di: Grand Hôtel à
i b. 45. Rues Scribe et Auber, place de l'Opéra.
avenue de l'Opéra, rue de Rohan, rue de Rivoli t't
du Louvre, quai du Louvre, de la Mégisserie et de
Gesrvres, place de l'Hôtel-de-Ville.
2 heures. — Réception à l'Hôtel de Ville. Départ
par la rue de Rivoli, 1^ boulevards Sébastopol,
Saint-Denis, Bonne-Nouvelle. Poissonnière, Mont-
martre, des Italiens, des Capucines, de la Made-
leine, la rue Royale, la place de la Concorde, l'a-
venue de.. Chaapxs-Élysées, l'avenue de Marigny,
la rue Saint-HonorA
4 heures. — Réception à lelys". Après la ré-
:MBti
Honoré, la rue Royale, le boulevard des Capucines
et la rue Scribe.
7 heures. — Départ du Grand Hôtel, rue de la
Paix, place Vendôme, rue de Castiglione, rue de
Rivoli et placé de l'Hôtel-de-Ville. Dîner et récep-
tion à l'Hôtel de Ville.
Mardi 16. octobre. — Départ de la rue de Pon-
thieu, à 1 h. l ri, pour le musée Carnavalet. Itiné-
raire ; rue ae i-'uiHiineu avenue u'Auuu, ;a.veJ,lue uts
Champs-Elysées, pont Alexandre-III, quai d'Orsay,
boulevard SauH-Germam, pont Sully, boulevard
lienri-iV, place de la tsastilie, boulevard beaumar-
cUais. rue dy Jfas-de-la-.viuie, place des Vosges,
rue aes Francs-bourgeois, rue de Sevigne.
a heures. — Visite des maucties et abattoirs de
la Vilieite : le cortège suivra les rues de SèVlgné,
du parc-.p.oya.l, de Turenne. des Filles-du-Calvaire,
le boulevard du Temple, le boulevard Magenia, la
rue Lalayutte, la rue de l'Aqueduc, le boulevard
de la Villette, la rue d'Allemagne.
4b. 1/2. — Caserne des pompiers de la rue Car-
peaux. Itihéraire ; rue de Flandre, rues Rlquet,
Ordeuer, Montcalxo, Marcadet et Carpeaux.
Retour au urdod. Hôtel par les rues Lamarck,
l'avenue de Saint-Ouen et l'avenue de Clichy, la
rue de Clichy, lx place de la Trinité, la Chaussée-
d'Antin, le boulevard ilaussmaun et la rue Scrute.
7 h. 30. — Banquet du Comité républicain du
commerce et de l'industrie, sous la présidence de
M. Mascuraud.
Mercredi 17 octobre. — Visite aux Halles à 10
heures du matin. Départ à 9 h. 30 par la rue du
yuatre-Septembre la Bourse, les rues Réaumur.
Montmartre, Etienne-Magroeli le boula /.«,.*& de Sébas-
topol et la rue de la Cossonrterie
Ensuite promenade au bois. de Eoalog-ne ; itiné-
raire : rues Antoine-Carême, Baltard, du Pont-Neuf,
quais du Louvre et des Xuiljnes, Cours la Reine,
avenue Alexandre-Ill, avenue des. Ciumips JUysées
et avenue du Bois-de-Boulogne. routée des Saolans,
allée de Longchamps route de Bagatelle.
Déjeuner à Bagatelle à midi, puis retour dP.JS
Paris pour visiter les travaux du Métropolitain,
place Saint-Michel. Itinéraire : route de Sèvres, Cas-
cade, avenue de l'Hippodrome, chemin de Ceinture
du la/v avei*ue
de l'Aima,, quais d'Orsay, Voltaire et Malaquais,
Conty, des Grands-Augustins, place Saint-Michel.
AprèS la. visite du Métropolitain, réception a. la
caserne .de. la. Cité où seront groupés d'es pelptons
de gardes républicains, de gardiens dé la patx, de
gendarmes et de pompiew.
4 heures. — Visite des égouts. Entrée place du
Châtelet, sortie place Satnt-N'icola5-des-0haxnp6.
7 heures. — Dîner au ministère des affaires étran-
gères : le cortège suivra les boulevards des Capu-
cjnes et de la Madeleine, la rue Royale, le pont de
la Concorde
9 heures. — Représentation à l'Opéra. On donnera
Faust.
Jeudi ts octobre. — Départ du Grand Hôtel à 11
heures du matin rue Scribe, boulevard Haussmann,
rue Lafayette. Départ a. 11 h. 55 par la gare du
Nord.
Nous avons dit que sir M. W. Vaughan
était un observateur strict du repos domi-
nical. Peut-être est-il curieux d'ajouter que
son successeur, désigné pour remplir après
lui la haute magistrature, est à cet égard
d'une opinion tout à fait opposée, au point
qu'il a accepté la présidence d'une ligue
constituée dans le but,,d'enlever au diman-
che un peu de son austérité. Ainsi, dans la
Cité, les lords-maires se suivent sans tou-
jours se ressembler. Mais, Outre-Manche,
de pareilles contradictions ne sont pour
choquer personne. On y admet toutes les
opinions, et ainsi l'Angleterre prouve une
fois de plus qu'elle est bien le pays de toutes
les liberté?. — EDMOND La ROY»-
AUTOUR D'UNE LÉGENDE
UN% E VISITE A "L'AUBERGE SANGLANT'E"
Notre envoyé spécial se rend au col de la Mendel ; il visite lof
"Waldbuffet cause avec ses. tenanciers, et sa conviction
- s'affirme que tout ce qui a été dit est de pure invention.
A MENDEL. — Le c( Wald buffet », auberge tenue par M. Leitner; devant l'auberge, le
père Leitner et un de ses fils.
BOZEN, 9 octobre. (Par lettre de notre en-
voyé spécial.) - Je reviens du col de la
Mendel, d'où AL Alphonse Braunschweig a
disparu le 10 août, dans les circonstances
que je vous ai racontées ; j'ai vu les mem-
bres de la famille Leitner, que l'on a ac-
cusés de l'assassinat du député de Neuchâ-
tel. J'ai visité leur très rudimentaire bico-
que de bois, édifiée en pleine forêt, et le
magasin .de pâtisserie qu'ils possèdent à
Kaltern ; j'ai eu, à Fonde, une longue con-
versation avec le docteur Conci, consei.ler
du canton, chargé de la direction de l'en-
quête ouverte par la gendarmerie pour re-
trouver M. Braunschweig ; je me suis en-
tretenu avec des commerçants, des pay-
sans, des gardes forestiers, des gendar-
mes. et, de tous les renseignements que j'ai
ainsi pu recueillir et contrôler, il résulte
quVucup détail, qu'aucun indice n'est venu,
depuis deux mois, dissiper lé mystère en-
tourant la disparition de l'hôte de la villa
Camille.
Les recherches, décevantes, sont conti-
nuées avec ardeur, avec ténacité ; il n'est
plus un seul endroit du col de la Mendel qui
n'ait été visité, plus un trou que l'on n'ait
fouillé et, chaque soir, comme de vulgaires
Devah et autres Ramana, gendarmes, gar-
des forestiers et paysans avouent n'avoir
rien trouvé.
Quant à la culpabilité des propriétaires
du « Waldbuffet », la fameuse « auberge
sanglante », personne à Mendel, non plus
qu'à Kaltern, n'y a cru, et l'on trouve que
les deux policiers privés engagés dans une
agence parisienne par l'un des. fils de M.
Braunschweig ont accusé un peu légère-
ment la famille Leitner.
la yifBa Camille
Je suis allé en automobile à Mendel. Cette
station dans la montagne ne se compose
que de quelques hôtels, eé quelques nouti-
ques et de quatre ou cinq villas.
La villa Camille, où vfîlégiaturaient M:'
Alphonse Braunschweig et sa famille, est
élevée sur le bord de la route. C'est une
très belle propriété entourée de sapins et
dans laquelle son propriétaire,l\1.Schwartz,
qui possède de très brillantes relations à
la cour d'Autriche, a eu l'honneur de re-
cevoir l'empereur François-Joseph.
Aujourd'hui, la villa Camille est fermée.
Mme Braunschweig en est partie une di-
zaine de jours après la disparition de son
mari pour rentrer à la Chaux-de-Fonds, et
M. Schwartz a réintégré son appartement
de Bozen.
l'auberge sanglante
Avant de m'informer des habitudes de
M. Braunschweig, je m'inquiète de la direc-
tion à suivre pour aller dans l'auberge te-
nue par les Leitner. Je suis tôt renseigné et
puis aisément trouver ma route. Dans la
forêt, à vingt pas à peine de la villa Ca-
mille, j'aperçois sur un» arbre un petit pan-
neau de bois sur lequel est dessinée une
flèche surmontant ces deux mots : « Zum
Waldbuffet. n n-n'y. a pas à se tromper,
d'autant plus que jusqu'au buffet de la
forêt, le chemin est indiqué par des croix
rouges encadrées de larges raies blanches
apposées sur les arbres.
On avance lentement, car le sol, bosselé
et rocailleux, rend la marche difficile. Pen-
dant la belle saison, ce sentier, par où l'on
peut passer pour gagner le chemin condui-
sant au mont Roôu, -est très fréquenté,
mais ce matin, je n'y ai pas rencontré une
seule personne. Le nombre des touristes
restant à Mendel est, il est vrai, considéra-
blement réduit ; mais il est juste aussi de
reconnaître que les dépêches jKETTées par
les journaux autrichiens sur ce buffet, dont
on a voulu faire une Auberge des Adrets
tyrolienne, ont un peu inquiété les -excur-
sionnistes qui, prudents, s'abstiennent de
s'aller promener dans cette partie de la
forêt.
Après vingt minutes de marche, le « Wald-
buffet », masqué par des touffes d'arbres,
surgit tout à coup, admirablement situé sur
un petit tertre dans un endroit délicieux. Son
installation est simple. Deux petites bara-
ques en bois, des planches clouées sur des
pieux fichés en terre, des bancs, une cave
creusée dans le sol à la manière des ze-
liamski russes, et c'est tout. Le père Leitner,
secondé par ses fils, a construit lui-même
ces deux petits chalets ou plutôt ces deux
cabanes au milieu du lot de la forêt mesu-
rant 5,000 mètres carrés, dont il s'est rendu
acquéreur, et c'est depuis le mois d'avril
dernier seulement qu'il vend aux prome-
neurs de la bière, du lait, du vin ou des
fruits. Mais ses affaires étaient déjà si pros-
pères qu'il songeait à agrandir et à amélio-
rer son installation.
Pour l'instant, lé (c Waldbuffet » lui aussi
est clos, et j'ai beau ébranler la porte, frap-
per aux volets, aucune voix ne se fait en-
tendre.
Si je veux voir ceux que les policiers fran-
çais ont accusé aussi gravement, il me faut
aller à Kaltern. J'aurai sans doute plus de
chance de les rencontrer dans leur pâtisse-
rie. Je reviens donc à Mendel. Mon chauf-
feur me descend à une vitesse folle de la
montagne et, pendant qu'il souffle de toutes
ses forces dans la trompette qui remplit ici
l'office de notre vulgaire et désagréable
trompe, nous pénétrons dans Kaltern, un
des principaux villages de rUebecetacht re-
nommé j1Our. ses vins*
Chez Sa famille leitner à Kalterm
La pâtisserie de la famille Leitner n'esti
guère plus imposante que le « Waldbuffet ». ;
C'est une modeste boutique de campagne,
dans laquelle je ne trouve que la femme dur
père Leitner et -leur. fille, une assez jolie
brunette aux yeux rieurs, qui rû'appremd
que son père et son frère sont partis une
heure auparavant pour le col de la MendeL
Comme ils font l'ascension à pied, ils n'ar.,
riveront donc que dans une heure et demie
au « Waldbuffet ». J'ai du temps devant moi
et j'en profite pour bavarder avec la jeune
fille et sa mère. Ces deux femmes ignoraient
encore les récits des journaux: au trichions J
Aussi leur lecture les stupéfia. 1
— C'est monstrueux, mé dit la jeune LeiM
ner. Comment peut-on inventer des histoi4
res semblables ? Il n'y a pas un mot de vrai.'
Nous ne connaissons pas M. Braunschweig^
nous ne l'avons jamais vu et, lorsqu'on a
perquisitionné dans le « Waldbuffet », on
n'a rien trouvé. Pourquoi raconte-t-on tout
cela ? On dit que mon frère est en fuite. Ce
n'est pas vrai. Chaque hiver, il travaille che2
des fourreurs parisiens et il est parti en
France, comme d'habitude. Il ne se cache
pas, il habite aux environs-de Paris. Je ne
connais pas exactement son adresse, mais
si vous montez à Mendelpass, mon frère
vous la communiquera, certainement.
» Le 10 août, je me trouvais dans notre buf.
fet de Mendel. Eh bien ! je vous affirme qu'il
ne s'y est Tien passé d'anormal, et les dé*
tectives français nous accusant ne sont pas
forts. Voyons, est-ce que ma mère et moi
avons des têtes de criminelles ? u me do.,
manda en riant la jeune fille.
Qe que disent les tenanofars
au "Waldbuffet
Que' minutes après, je gravîssaïfc
pour lu ,, conde fois le col de la Mendel e"
j'arrivai au « Waldbuffet » en même tetnp.
que le père et le fils Leitner. Ma visite les
étonna un peu, mais ne les inquiéta nulles
ment..
Le père Leitner est un petit vieillard iouf
blanc, sec et l'air peu vigoureux. Son -fils
par contre, est un colosse la figure énergie
que. Quand il eut pris connaissance des jour.
naux que je lui avais apportés et que jè lui
eus expliqué le motif de ma présence au
« Waiabuffet », il voulut de suite me faire
visiter sa propriété. BrusqueAent, il en ar«:
racha les volets pour m'en Inantrer l'inté-
rieur et ouvrit toutes les portes. ,
- Voilà, me dit-il. Toute la journée, le
buffet est ouvert- Vous voyez que sa ëalle
est minuscule puisqu'on ne peut pas y in sa
taller plus de deux escabeaux et de deux
tables. Derrière cette salle se trouva la cui-
sine nous servant de chambre à coucher "la
nuit, et cette autre baraque nous sert de dé-
barras et aussi de chambre à coucher pour-,
ma mère et ma sœur lorsqu'elles sont ici.:
Enfin, voici la cave où nous remisons ia
vin, la bière, les fruits et de menues provi-
sions.
— L'accusation que l'on a portée, contre
nous est ridicule, me déclare a son tour 18
père Leitner. Ni mot, ni ma femme, ni mes
enfants ne connaissions M. Braunschweig.
S'il est venu au « Waldbuffet x, nous ne l'a-
vons pas remarquée et puis enfin, quoi- qu'on-
ait affirmé, nous sommer d'honnêtes gens.
Si nous avons construit ces bicoques sur ce
terrain, que j'ai payé 1,000 francs, c'est pour
y faire du commerce et non pas, pour y atti-
rer. les étrangers et les dévaliser après les
avoir tués.
» Et puis; c'est ridicule de croire que M.
Braunschweig ait pu être assassiné .dans ces
parages en plein jour et, dans la matinée
surtout. Entre huit et dix heures du matin, *
il y a^nstamment — notamment au mois
d'août - des promeneurs sur le chemin,
des consommateurs au buffet, et il serait
bien difficile de commettre un crime de
cette nature sans être aperçu.
— Vous avez connu les agents français
qui vous ont accusés ?
— Je crois bien. purant trois semaines, ils
venaient chaque jour ici et restaient assis
de longues heures à cette table. Nous igno-
rions leur qualité, et, malgré que leur atti.
tude nous parût drôle, nous n'y prêtions pas
grande attention.
Nous n'avons su qui ils étaient que le 10
septembre, lorsqu'ils sont venus pour per-
quisitionner ici et à Kaltern, en compagnie
d'un inspecteur de police de Trente.
Naturellement, ils n'ont rien trouvé, paf
plus de cadavre que des vêtements déchirés
ou des boutons ayant appartenu à M.
Braunschweig. Il ne pouvait en être autre-
ment. Cependant cette affaire nous a bien
embêtés et nous subirons certainement un
grand préjudice ; je me demande même si
nous pourrons continuer à exercer notre
commerce. Vous pouvez vous en rendre
compte ; quoique la saison ne soit pas ache-
vée et que beaucoup de voyageurs montent
encore à la Mendel, aucun n'ose s'aventurer
de M.
de ce côté. Depuis la disparition de M.
Braunschweig, cette partie de la iorêt est
suspecte. a
— Vous avez été Interrogés ?
— Oui, par le conseiller de Fondo et par
l'inspecteur de Trente. Nous leur avons dit
ce que nous venons de vous raconter, et ils
ont été bien vite convaincus de notre inlits
cence.
— Vous ont-ils parlé de votre fils, que l'ont
prétend être en fuite ?
- ParfëiteQiexiU et nous leur avons. foura|
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