Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-10-05
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 octobre 1912 05 octobre 1912
Description : 1912/10/05 (N7314). 1912/10/05 (N7314).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7625001c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2014
f DÉPÔT LÉGi
LE JOURNAL
912
DIX PAGES. — CINQ CENTIMES
FILS SPÉCIAUX : LONDRES, BERLIN
AGENCE DE TENDUES : 190, FLEET STREET, E. C.
AGENCE M BEWJN : 59 et 60, FMEOMCHSTRASaS
LE JOURNAL, 100, RUE DE RICHELIEU, PARIS
Téléphone, 3 lignes : nM 161-65, 161-66, 161-62
Adresse téidgruphique : NALJOUR-PAMS
i ; Í v
j i SAMEDI 5 OCTOBRE 1912 — N" 7314
ABONNEMENTS 1111 £.1 srx MOIS TMOUUM»
[SKI NE * BUNE-ET-OISE 29 » 40 50 6 56
[FRANCK A COLONIES..,. 3» » 42 » 6 b
ETiiANCEri 25 » £8 3 10 t
PUHMCITÉ AUX BUREAUX DU - JOURNAL »
et chez LAGIIANIGE ET CpaF, 8, place de la Bourse,
Lcs maT/'U$'('rils non (nærú ne sont pas tictMtea
EflTRE M GUERRE ET M PRIX -
On se bat dans les Balkans
TURCS & ITALIENS PENSENT A POSER LES ARMES
L'Jnfêrûéntiôji des Puissances se précise
LANCIERS TURCS
!;.es troupes bulgares seraient entrées
jp.ii Macédoine.
Le projet æïntervenLiûn des puissan-
IBes prend tournure-
La paix itala-turque est annoncée pré-
maturément, mais est seulement ajour-
Jlée.
Voilà les faite du jour.
Les hostilités en 3XCacédoinc
On annonce de Gonstanlinople que les
Bulgares ont passé la frontière à l'est dn
lihodope, qu'ils se sont avancés d'une
quinzaine de kilomètres et ont occupé
Kflidbtivaé, à 30 kilomètres au nord de la
T'ofieressé de Kir-Kilisse, qui forme l'ex-
trémité orientale de la ligne de couver-
ture turque. Si le fait est exact, et l'ori-
'grû^offic^ile de la nouvelle ne permet
giiirc d^en dduleE, malgré les dèhientis
bulgares, il serait difficile au gouverne-
mont de Constanlmopie de ne pas le
regarder comme un casus belli..
D'ailleurs. tout ce qui se passe depuis
trois jours dans les Balkans ne ressem-
bie-t-il pas beaucoup plus à l'état de
guerre qu'à l'état de paix ? Les arme-
ments se poursuivent avec une activité
fiévreuse. Les armées se concentrent les
ctais-ntajors se forment. Les trains sont
arrêtés. Les communications télégraphi-
ques sont brouillées. La Turquie retient
yjans la mer de Marmara plus de cent
jiavires grecs. Que faut-il de plus-?
Le Projet Poincaré
JJSS puissances ne T'énoncent pas cepen-
riant sinon à conjurer la crise du moins
à la limiter. Inactivité guerrière des peu-
ples balkaniques n'a d'égale que l'acia-
vilp diplomatique des ciianceileries- On
travaille fiévreusement à mettre sur pied
le projet d'action internationale qui gar-
liera dams l'histoire le nom de M. Poin-
caré. H faut laisser à notre ministre des
araires étrangères tout le mérite et tout
ïlwiineur d"une initiative absolument,
pereoemctiB. La proposition Bercbtold
était tombée complètement à plat. C'est
M. Bbincaré qui. conscient du péril, a.,
dès le 22 scpif îiibïc, pris en main la re-
amsütution. du concert européen. Son
programme, qui s'est naturellement de-
veloppé lavec. les événements, se présente
de la manière suivante.
Premier acte. Détermination d'une vo-
lonté d'actidsi collective de toutes les
puissances. Elimination des défiances
austro-russes, qui sont la pierre d'achop-
pement.
Deuxième acte, Etude de la modalité
qu'empruntera Faction internationale, Y
asim-t-il intervention collective de toutes
les. grandes puissances, intervention d'un
seul mandataire neutre, retour au systè-
me de Muersateg-, qui constituait l'Au-
triche et la Russie porte-parole de PEu-
®ope ?
Troisième acte. Elaboration du com-
promis que ron tentera de faire adopter
par la Turquie et par les Etats balkani-
ques.
Quatrième acte. Entente pour limiter
le conflit, s'il ne peut être évité. Enga-
gement de toutes les puissances com-
portant une promesse de désintéresse-
ment territorial et de non-intervention.
Cinquième acte. Promesse de* ne pas
laisser moduler le statu qUI) territorial
balkanique et d'intervenir d'un commun
accord quand Nleure de la paix sonnera,
si l'a guerre ne peut être évitée.
Où en est-on de Inexécution de ce béat
plan ? Le principe de raction collective
est admis. Les défiances austro-russes
paraissent écartées sur les bases d'un
mutuel dcsiait/vressem^nt* Mais J'éLabo-
ration d'une solution (acceptable par tou-
tes des parties se heurte à des difficultés
que nous avons déjà prêtasses. D'antre
part, la Rnssie peut difSciitameïti se dé-
sintéresser complètement des nations
slaves et prendre l'engagement de ne
pas intervenir quoi qu'il arrive. Enfin,
il est certain que c'est, unse faire illu-
sion dé prétendre maintenir le staiu quo
territorial quelle que soit révolution de
la crise. Il reste bien des obstacles à sur-
monter- Tout ce qu'on peut dire, c'est
que l'action internationale est en Bonne
voie.
La Paix Italo- Turque ajœamée
Le bruit de la coociusion de la paix
italo-turque a couru hier avec plus de
persistance encore que les jours précé-
dents. La rumeur n'est pas pius exacte.
Elle correspond seulement au désir de la
Turquie de faite traîner les choses en
langueur tant que du crise balkanique
n'aura pas pris une orientation décisive.
Il est à noter que les informations opti-
mistes parviennent toutes de GonsLanti-
nople ou de l'entourage des délégués
turcs à Oiiciiy. L'enwi par la Turquie
d'un nouveau dîpkxmtate, Se M Edmne,
rentre bien dans la même manœuvre
d'atermoiement.
A Rome, on commence à s'impatenter.
Une note officieuse très catégorique met
les choses au point. L'Italie a dit son der-
nier mot. Elle laisse huit jours au 'gou-
vernement ottoman pour se décider.
Cet ultime répit sera sans doute suffi-
sant. On a peine à croire que résolution
de la dise orientale ne se dessine pas
avant une semaine- If autre part, l'avan-
tage d'une neutralisation de 1 Italie serait
si grand pour ta Turquie que l'on peut
être certain que le gouvernement otto-
man y regardera à deux fois avant de
compromettre cette ciiance. Les espoirs
de paix ne sont donc pas définitivement
compromis. Il sont seulement ajournés.
SAINT-BRICE.
ÉCHOS
L
':ind£ du maire de Nantes prescrivant à
sçs administrées de munir de protège-
pointes les épingles de Leurs chapeaux est
entré en vigueur. Les agents chargés de l'exé-
cution de cet arrêté rappellent à l'ordre, cour-
toisement, les Nantaises qui y sont rebelles :
dans quelques jours, aux observations amè-
nes- succéderont les contravoftions.
Q
uaud vous aurez tout essaye et que rien
ne vous aura réussi, prenez les déli-
-ci conœritnés d'Aearase et vous se-
fez émerveillé des résultats satisfaisants que
poàs en obtiendrez dans toutes les affections
N
e vendez pas vos bijoux, diamants, per-
tes, terres fines, ainsi que vos recoo-
aaissances, sans les montrer an Comptoir
înéernational, 44, Chaussée-d'Antin, 2* étage.
l'fous n'en aurez que satisfaction. (T. 269-67.)
E
n même temps que le numéro d'octobre
de son remarquable Larousse Mensuel,
toujours s richement illustre et si merveil-
leusement documenté sur les questions les
plus diverses, à la fois littéraire, artistique,
scientifique, politique, géographique, etc., la
Librairie Larousse fait paraître aujottrdTmi
le 36* fascicule du Larousse Médical Illustré,
avec une belle planche en couleurs, et un
charmant volume, Contes du Japon; dans sa
collection de • Livres. Roses gour la jeunesse
à 15 centimes (chez tous les libraires .* çt
dans les gares).
L
a Flanelle est un tissu de laine sans mé-
lange. nettement snoérienr à tons les
tissus de laine quels qu'ils soient. N'oublions j
donc pas, surtout aux changements de sai-
son, que la Flanelle nous évite bien des maux
et portons, pour être valides, des soas-vête-
ments en Flanelle de Santé de Reims.
Q
~uelle sera la mode masctçliôe cet hiver ?
Lejeune, l'excellent taiIJem:, 8, Boule-
vard des Italiens. dottt les comolets à!
80 francs sont si réputes pour ,leur élégance,
expose ses nouveaux modèles qui répondent
admirablement à cette qncsàon.
u
ne date dams l'histoire de-la presse fran-
çaise - „ ,
La presse française réalise chaque jour de
sérieux progrès techniques et matériels; elle
n'aura bientôt pins rien à envier aux jour-
naux anglais et américains si souvent cités
comme modèles.
C'est ainsi que, à l'occasion du Grand Prix
du Conseil municipal, Excchsior, débordé par
la publicité qui résulte de son succès, est
obligé de paraître demain sur seize pages,
marquant une nouvelle étape dans la marche
en avant de la presse française.
N
'e renvoyez pas an lendemain ce que voas
pouvez faire le jour même. C'est un dic-
ton que voas pratiquerez si vous êtes son-
cieux de votre santé. Goûtez illico le Toni-
Kola Sécrestat, goi est: dans-tous les cafés.^
EUGENE DEGRAEYE -
est poursuivi
en vertu de la Loi Bismetrck
BRI XT:LJÛES.. 4 octobre. (Par dépêche de noT
ttv fé spécial.) - - Butène Degrat îve, dit
~Rorique, qui est détenu depuis maTs^,-
guère de chance d'ête remis en liberté.
« Je considère son cas comme surtlsam-
ment grave pour qu'il, ne puisse être ques-
tion d'une mesure d'élargissement en sa fa-
veur. » Telles sont les paroles par lesquel-
les M. Bolvoet. procureur du roi à Bruxel-
les, voulut bien me, confier son sentiment
sur la nouvelle affaire Rorique.
Quamt à connaître les charges précises qui
pèsent sur le prisonnier, il n'y f&ui point
songer. Les instructions judiciaires, en Bel-
gique, ne sont pas contradictoirept, mais se
poursuivent dans le secret le phiis absolu.
Tout ce que j'ai pu apprendre, c'est que De-
graeve est sous le coup d'un chef d'inculpa-
tion constituant une des. partieullarit-és de
la législation belge.
La H Loi Bismarék"
En iTance, les crimes qui n'ont pas reçu
rm coinmencemeni, d'exécution ne sont pas
reconnus par la justice. En Belgique,, le-dé-
lit d'intention existe. Quiconque a projeté
ou proposé à quelqu'un de commettre un
crime entraînant soit la peine de mort, soit
les travaux forcés; encourt, même si rien
n'a été fait, des sanctions pénales. Ce sont
les tribunaux correctionnels qui statuent, et
ils peuvent infliger au délinquant de trois
mois à cinq ans de prison.
La loi qui a donné cette faculté aux ma-
gistrats est dénommée « Loi Bismarck » et
l'origine vaut-d'en être racontée. Alors que
le chancelier de fer exerpaii encore son
omnipotence, un individu écrivit de Bejgi-
que en Allemagne pour proposer, moyen-
nant: finances,"de l'assassines*. La lettrét.offt»-
ba dans les mains de la notice allemande et
la justice belge.fut sollicitée d'intervenir.;
elle ne put le faim aucun texte ne lui per-
mettant de poursuivre le délit d'i nient ion.
Il y eut alors outre-Rhin des commen-
taires très vifs. et dans la suite le Parle-
ment belge vota la loi à laquelle je viens
de faire allusion.
Ses complices l'accablent
C'est donc pour avoir eu Tiatesotion de
cambrioler l'inestimable trésor de la cathé-
drale de Namur qu'Eugène Degraeve est
détenu dans les geôles de Bruxelles. Il pro-
teste avec énergie de son innocence et so
prétend victime d'une ténébreuse machina-
tien. Cependant, les trois inculpés arrêta
en même temps que lui et qui devaient être
ses complices ont avoué et raooablent, La
Sûreté bruxelloise, prévenue .par des lettres
anonymes et avisée par des indicateurs, sur-
prit Rorique dans de compromettante con-
ciliabules. Des objets et des documents trou-
vés au cours des perquisAions oompléte-
raient enfin le faisceau de preuves réunies
contre l'inculpé. Ce dernier seraît-il encore
une fois victime æ-nne erreur Judiciaire ?
La chose semble peu probable, et il con-
vient d'attendre le grand jour de l'audience
pour porter un jugement plusédtwré.
Les antécédents
Dès à préscàiL toôstfefois, je dois aIre qii'ê
It-s renseignements recueillis sur le compte
d""Eogène Degraeve ne sont pas du tout fa-
vorables. Il occupa de janvier à août der-
ider un petit logement au numéro 47 de la
rue Botanique, n a laissé dans la maison
le souvenir d'un homme violent et prêt à
tout. Il demanda un joui- au locataire prin-
cipal. un serrurier, de lui apprendre à cro-
oheter les serrures : naturellement, ce der-
nier, surpris, refusa, Les deux hommes se
fâchèrent, et, dès lors, Degraeve aceabla son
ennemi de menaces de mort.. ümpoison-
na ses chiens, et mi joui* manqua de le tuer
en hri jetant à la votée plusieurs lourds
pote de fleurs à la tête. Il quitta l'apparte-
ment car y brisant tout ce qui pommait être
brisé et avec du goudron couvrit les murs
et le plafond d'iiwcriptiorrs haineuses, vili-
pendant. la maison ci les locataires.
'Degraeve fut (également expulse d'un lo-
gement qu'il occupa rue Pachicot. (iertams
indices permettent die pensez qu'il tenta
de plus de cambrioler Fappartemeht dim de
ses voisins. Somme tome., citait un loca-
taire « indésirable Ses familiers ont dé-
posé que c'était un homme extrêmement
jxm et foncièrement juste. Les souffrances
qu'il a endurées au bogEte ont certainement
altéré l'intégrité de ses facuibés.
Eugène Borique déséquilibré : Par là, s'ex-
pfiqueraitmt,. et rin*rtab îlité de son earac-
tèape, et la mise en scènei un peu enfantine
de la tentative qu'il lirojtîtait contre le tré-r
sur de la cathédrale de Bamur. — RAOUL
S~BA!!tŒL
Les jours se suivent.
Si nous continuons à uoBosner « dépê-
chés » Les messages envoyés par le moyen
de la télégraphie dite électrique, nous en-
tendons généralement par la çfcte ces mes-
sages sont transmis avec, une certaine cé-
lérité.
Erreur. Notas devrious nous mettre une
bonne fois dans la tête, comme les P. T. T.
ne cessent de nous le rappeler, qif électri-
que ne veut pas dire rapide et qu'il ne faut
pas confondre Vitesse avec administraiion.
De Boulogne-anr-Mer, par exempèe, le
25 août à midi. M. Capdepon téiégraçîiiîe à
son père pour lui annoncer son arrivée. Eh
bien ! il ne doit pas s'étonner d'être ré-
veillé à minait, seras le toit paternel, par
un ironique télégraphiste qui lui apporte
son propre message. Rien à dire le retard
ne dépasse pas douze hesires.
M. Renault, de Bayao, est également mal
fondé à se plaindre, car, si le télégramme
qui lui fut expédié de Paris, le 13 août à
quatre heures du soir, rte lui est parvenu
que le lendemain à Hait heures, l'adminis-
tration lui explique aimablement que les
heures de nuit ne comptent pas, — sauT
peut-être pour ceux qui attendent un télé-
gramme.
Entre nous, d'aillesors, l'administration
est bien bonne de donner des explications.
Gar, ainsi quelle en informe M. Dofny, l'E-
tat, aux termes de la W du 29 novembre
1850, art. 6, « n'est soemis à ancune res-
ponsabilité à raison du service de la cor-
respondance privée par la voie télégraphi-
que ». Quoi qu'il arrive, ou plutôt quoi.
qu'il n'arrive pas. l'administration peut
donc toujours nous répondre par l'article 6,
c'est-à-dire : « Flûte 1 »
Quant aux lettres, clest mieux encore. M.
Feuillet, de Vincesones, ayant, envoyé au
mois de janvier ses voeux de bonne année
à ses amis de Fouras, la carte vient de leur
être remise le 22 septembre. En revanche,
M. Juies Leanome a reçu le 28 une lettre
ffoihrée dp 2SL Mais jpa .ne compense pas.
'"J' ftastftve Téxy-.
LA JUSTICE 1
est incorruptible
Un Témoin offre au 'Président des
billets de cinéma : 25 francs
d'amende.
Bien mal avisé fut le témoin Emile
.i:u,ufmah, qifi, •cité à l'audience dé' là di-
xième chambre correctionnelle pour venir
déposer dans un procès pour blessures par
imprudence intenté contre l'écraseur de sa
femme, crut devoir adresser à M. le prési-
dent Schlumberger, une lettre conçue dans
les termes suivants :
Monsieur le président,
Je vous phe de m'excuser do ne pouvoir me
rendre à titre de témoin ne jour à votre appel ;
mon emploi ne me permet pns d'être absent
plusieurs heures, car au Palans on sait quand
on rentre, mais pas quand on sort.
Si toutefois' ma' présence est tout à fait indis-
pensable, ce que je ne pense pas. n'avajtt pas
été témoin direct, je me ferai un plaisir de me
rendre à l'audience, mais autant que possible
à une heure fixe.
Espérant que la chose ne vous contrariera pas
trop, je vous prie, monsieur le président,
d'agréer mçs sentiments bien dévoués
E. KAUFMAN,
témoin convoque pour le 4 octobre.
Ce n'est pas tout. Immédiatement après
la signature, ce petit post-scriptum :
Vous me permettrez de vous offrir les quatre
places incluses.
Et ces quatre places données sur papier
rose pâle, épinglées à la lettre, étaient des
fauteuils réserves pour un Cinéma-Attrac-
tions du quartier de l'Europe, valables jus-
qu'au i5 courant.
A peine M. le président Schlumberger
avait-il fini la lecture de cette missive et
pris connaissance de son contenu, que M. le
substitut Lafon, qui occupait le siège du
ministère public, s'empressa, d'élever la
voix potfr protester et requérir :
¿ En. présekee d'une telle impertinence,
je pense que le tribunal n'hésitera pas à
infliger au signataire de cette lettre la
peine que comporte sa défaillance comme
témoin et qui est édictée par le Code d'ins-
truction criminelle.
Le tribunal de punir aussitôt de 25 fr.
d'amende cette impertinence. Mais est-ce
bien là une impertinence ? N'est-ce pas
plutôt dans un tout autre esprit que cet
excitent homme avait pensé au président,
à ses deux assesseurs et au substitut ?.
Quoi qu'il en soit,* M. le substitut Lafon
a saisi les billets sur papier rose du Ciné-
ma-Attractions et demain, sur son ordre,
M. le commissaire de police du quartier les
restituera contre récépissé à l'inconscient
donateur.
M. Lampué s'indigne
contre le Salon d'Automne
Nûtre distingué collaborateur M. Gabriel
Mourey, dans sa critique du Salon d'Au-
tome, a dit des vérités plutôt dures aux
novateurs de cette -exposition. Or voici qu'à
son tour l'Hôtel de Ville, en la personne de
M. Lampué, doyen d'âge du Conseil muni-
cipal, ^indigne et proteste contre une pa-
r.ea"Iie déformation de l'ai't. M. Lampué vient,
FM jrffeLd'adresi&erà M-Bérard, sous-secré-
"fcaire• "■a^p&aSt -BéatûD-asrts, la léttoé ou-
verte suivante, qui ne peut manquer d'a-
voir du retentissement :
Monsieur, •
Si la voix d'un conseiller municipal pouvait
arriver jusque vous, je vous prierais, je vous
supplierais d'aller faire un tour au Salon- cran-
lonine.
,Allez-y, monsieur, et, quoique ministre, j'es-
père que vous en sortirez aussI écœuré que bien
des gens que je connais, j'espère même que
vous vous direz tout bas : ai-je bien le droit
de prêter un monument public à une bande de
malfaiteurs qui se comportent dans le monde
des ails connue les apaches dans la vie ordi-
naire.
Yous vous demanderez, monsieur le ministre,
en sortant de là, si la nature et la forme hu-
maines ont jamais subi de tels outrages ; vous
constaterez avec tristesse, que, dans ce salon,
on étale, on accumule les laideurs et les vnlgari-
tés les plus triviales qu'on puisse imaginer, et
vous vous demanderez encore, monsieur le mi-
nistre, Si la dignité du gouvernement dont vous
faites partie n'est pas atteinte, puisqu'il parait
prendre sous sa protection. un pareil scandale.
en abritant de semblables horreurs dans un
monument national.
Le gouvernement de la République devrait,
me semble-t-il, être plus soucieux et plus res-
pectueux de la dignité artistique de la France.
Il y a un an. et, pour une autre raison,
j'écrivis à votre prédécesseur, qui ne tint aucun
compte de ma lettre, mais, quoi d'étonnant, ne
laisse-t-il pas croire à tout le monde qu'il est
méridional, alors qu'il n'est né qu'à Montmartre.
Monsieur le ministre,
,-"Vn ami me souffle que vous êtes d'Orthez.
nous sommés donc pays, c'est pre.:;.;que comme
si vous étiez de Mootrejeau; alors, Diou bibant!
ça ne sera pas long.
VeuHlez agréer, monsieur le ministre, l'ex-
pression de mes meilleure sentiments.
LAMPUÉ.
UNE MISEREUSE
assassinée aux Aubrais
Ce nouveau forfait alarme la région où
pullulent des interdits de séjour
ÛRLEANS, 4 octobre. (Par dépêche de notre,
correspondant particulier.) — Deux jeunes
gens sortaient ceLte nuit d'un débit du fau-
bourg Bannier lorsque, passant à quelques
cent mètres des Aubrais, ils aperçurent, sur
un trottoir, une femme inanimée, *ls avi-
sèrent la police et le commissaire de po-
lice, M. Deihy, arriva en toute hâte et com-
mença son enquête.
La femme était étendue sur le dos, le
bras gauche en l'air, les vêtements relevés;
en outre, le cou de la défunte portait des
traces de strangulation; les ongles étaient
nettement imprimés sur les chairs et une
écume-sanglante sortait de la bouche.
Le cadavre fut porté à la Morgue, où le
docteur Corville constata ce matin que le
crime remontait à quelques heures seule-
ment. Le chef de la Sûreté, M. Chardon, re-
connut dans la victime une fille peu re-
commandable du nom de Geocgette Cousin,
âgée de dix-sept ans.
Depuis quelques semaines elle n'habitait
plus chez ses parents, couchant, où elle pou-
vait et parfois à l'asile de nuit. Elle était
sortie de prison le 19 septembre et se trou-
vait plus ou moins compromise dans une
affaire de vol venant aujourd'hui précisé-
ment en police correctionnelle. Quel est
l'assassin ? C'est le problème que s'efforce
de solutionner M. Balthazard, commissaire
central.
Georgette Cousin avait quitté deux de ses
amies vers dix heures, jeudi ; on la revit en
divers endroit de la ville dans l'après-midi,
et pour la dernière fois vers six heures. De
ce moment jusqu'à la découverte du crime,
on ignore remploi du temps de la victime.
Georgette n'avait pas un sou vaillant
le vol n'est donc pas le mobile du cri-
me. Ce nouveau forfait a jeté l'émoi une
fois de plus dans le quartier des Aubrais;
1 assassin est sans doute un de ces apaches
comme il en pullule à Orléans, refuge des
interdite de eéjour.
un SOUS-PP ANGLAIS
coulé par un transatlantique allemand
SEIZE VICTIMES - SEUL LUFFKKR EN SECOND EST SAUVÉ
Le sous-marin anglais « B-II »
Lof*DRE$, 4 octobre. (Par fil spécial.) —
l'a perte d'un sous-marin est venue en-
deuiller à nouveau la marine britannique.
Le B.-II, aborde par un transatlantique, a
sombré immédiatement, engloutissant ses
quatorze hommes d'équipage et son com-
mandant, le lieutenant de vaisseau O'Brien.
Le seul survivant est l'officier en second, le
lieutenant Pulleyne.
Voici dans quelles conditions la catastro-
phe s'est produite :
Ce matin, un peu avant cinq heures, douze
sous-marins escortés de trois, contre-torpil-
leurs quittaient Douvres pour se livrer à
des exercices de plongée et de tactique. A
5 h. 30, l'officier de quart d'un transatlanti-
que appartenant à la compagnie allemande
Hambourg-Amerika. VAmerUia, qui se ren-
dait dé H ambôûrg' à Soútbampton pour y
embarquer-des passagers à destination de
New-York, apercevait à moins de 20 mètres
en avant leîeude tribord d'un sous-marin.
A pèine avait-il eu temps de faire mettre
la barre à Mb6r~ là collision se pro-
duisit.
Avec ses 23,000 tonner le navire alle-
mand, qui marchait à plus de 17 nœuds,
prit le B.-II par le travers et le coupa pres-
que en deux. Le sous-marin coula instanta-
nément.
Aux signaux de détresse de VAmerika, qui
mit deux canots à la mer, la flottille entière
rallia le lieu de l'accident.
Un seul survivant fut recueilli : le lieute-
nant Pulleyne, qui, à demi noyé, n'eut la
force que d'articuler quelques mots : « Cou-
pés en deux. J'ai cru descendre à des milles
de profondeur, » puis s'évanouit.
U fut transporte à bord du Forth. navire
d'escorte de la flottille des sous-marins et
est encore dans. un état critique, qui l'em-
pêche de donner aucun détail, sur la catas-
trophe.
On suppose qu'au moment de la collision
il se trouvait sur le pont du sous-marin.
Des secours furent demandés à Douvres par
la,. télégraphie sans fil .et les remorqueurs
Ader et Fern aidèrent le reste de l'escadrille
dans leurs opérations de dragage.
-A deux heures de -l'après-midi, on appre-
nait que l'endroit où gisait l'épave avait,été
localise et que des scaphandriers allaient
tenter de' descendre. Le B.-ll, i presque en-
tièrement coupe en, dmu:, rwse par 2.7 mè-
tres de fond, et il est hors de doute que
tout l'équipage est noyé. On essaiera cepen-
dant de relever le bateau et des chalands
spéciaux Mit été demandés à Sheerness,
Le B.-Il. qui était mû par l'électricité,
avait été lancé en 1905. Il avait 30 mètres
de long, 4 mètres de large et jaugeait 313
tonneaux. Sa vitesse à la surface était de
13* nœuds.
Le roi, en apprenant le désastre, a envoyé
un télégramme de condoléances. On se sou-
vient que, hier encore, M. Winston Chur-
chill, premier lord de l'amirauté, faisait
plusieurs plongées à bord du A.-XI1J. sous-
marin du type qui précédait le B.-ll.
LES PRISONNIERS DE MARRAKECH
font le récit de leur captivité
Le consul Maigret (en veston sombreet le commandant Verlct-Uanus (en tunique
claire" se rendent auprès du colonel Mangin, au camp de tlucUiz, le soir du
7 septembre. (D'après Y Illustration.)
MAKHAKiiCH, 10 septembre. [Dépêche de
noire efivoyé spécial transmise par l'llnger,
le -o octobre.) "-- Me voici à .Marrakech où
j'ai réussi à devancer tous mes confrères
français. Ce De fut pas sans peine. Il me fal-
lut traverser un pays que l'on disait impra-
ticable et que ne suivent pas d'ordinaire les
convoi?. Cependant!' je dois le dire, à aucun
moment, je n'ai eu lieu d'être inquiet pen-
dant ma randonnée à travers le pays des
Rehamnas qu'on disait insoumis. D'ailleurs,
sur cette route d'étapes, nos troupes en
marche vers le Sud jalonnaient déjà leurs
postes. J'ai vu successivement le comman-
d.ant Marty au camp de Mechra-ben-Abbou,
le colonel Gueydon à la boucle de l'oued
Er-Rebia, les effectifs laissés à Souk-el-Ar-
ba par le colonel Mangin ; j'ai rejoint à Bén-
Guerir les deux bataillons qu'y commande
ie colonel Savy et d'où il garde la route de
Mazagan. Enfin, j'ai atteint Sidi-bou-Ath-
man à l'entrée du Djebelilat. ce premier
échelon de l'Atlas, qui vient borner l'im-
mense plaine. Dans le fond, j'apercevais le
monstrueux Atlas dont certains sommets
couverts de neiges éternelles miroitent aui
reflets étincelants du soleil. C'est a Mdi-
boo-Athman que les troupes du prétendant
El Hibba ont perdu plus de 1,500 des leurs.
J'atteignis bientôt la vaste palmeraie qui,
pendant dix kilomètres, encercle de ver-
dure la ville de Marrakech, dont le minaret
de la Koutouya émerge comme un obélisque
tout blanc. C'est le soir ; à la clarté de la
lune, je dois attendre aux portes avec ma
petite escorte, car la ville est close. On est
allé chercher les clefs chez le pacha. Celui-
ci m'envoie des hommes de garde et, fait ser-
vir à mes hommes un généreux couscous.
Quelques heures plus tard, je saluais le
colonel Mangin et j'avais le plaisir de ser-
rer la main à quelques rescapés, notamment
au commandant Verlet-Hanus et au consul
de France-, M. Maigret, qui sont tous deux
très bien portants.
— Vous voulez savoir mes impressions
de captivité, me dit M. Maigret, ; elles sont
bien simples. Nos malheurs commencèrent
lorsque, traqués par les Rehamnas, nous
dûmes fuir sous leurs balles et quand, ne
pouvant traverser leurs lignes, nous fûmes
obligés de rentrer dans Marrakech. Bientôt
après, livrés à El Hibba, nous restâmes pen-
dant dix-huit jours dans la situation du
condamné à mort, qui attend l'exécution de
la sentence fatale.
» Ah ! c'est que notre cause était bien
mauvaise, continue M. Maigret avec un sou-
rire tandis que ses yeux brillants de fièvre
luisent dans son visage émacié qui a la
pâleur mate des impaludés.
» Ge fut le 15 août, à une heure de l'a-
près-midi, que nous résolûmes de quitter
Marrakech, où Hibba allait pénétrer en
maître. Escortés par vingt-cinq soldats que
nous donna le pacha, nous sortîmes par la
porte de Doukala- pour prendre la direc-
tion de Mazagan, seule route encore à peu
près libre, car celle de Safli était depuis
longtemps coupée. Il y avait là le comman-
dant Vérlet-Hànus, le docteur Guichard; les
lieutenants • l^arlîng et COilltdi, le vice-
consul M. Monge, lesous-ofucier d'artil-
lerie Fiory, les deux ordonnances des deux
lieutenants, et moi. Nous partîmes sous les
huées d'une foule hostile qui nous accom-
pagnait d'une pluie de cailloux.
» Malgré tout .nous atteignions l'oued Ten-
sift, que nous franchissions à gué ; mais,
sur l'autre rive, ies coups de fusil nous ac-
cueillirent. Les bords de l'oued sont es-
carpés, l'embuscade aisée, la marche dif-
ficile. La fusillade d'instant en instant de-
venait plus nourrie. Deux de nos soldais
tombèrent blesses, les autres s'enfuirent.
La muie de M; Monge s'abattit sous les bal-
les. Nous ne pouvions riposter 'à un en-
nemi à Ja fois invisible et trop nombreux.
Finalement notre petit groupe décida de
rebrousser chemin, uniquement protège
par les rares coups de feu que nous pou-
vions tirer utilement.
» A la-nuit, tombante, nous frappions aux
portes du dar Glaoui, où nous trouvions
abri. Nous étions de nouveau dans Marra-
kech. Le Glaoui ne nous cacha pas-qu'il-lui
serait, impossible de résister à El Hibba,
dont les hordes fanatisées s'avançaient ra-
pidement.
» Le 17 août, en effet* il était aux portes
de la ville ,Le commandant Verlet.-Hanus, les
lieutenants Harling et Conadi, le sous-of-
cier Fiory tentent une sortie à la tête du
tabor. Mais à peine dehors les soldats lIlJ
pacha désertent et le tahor h's suit. En
quelques infants notre petite mehalla est
ainsi dispersée. Encore une fois, lutter est
impossible. Le commandant Verlet-Hanus
décide de regagner le dar Glaoui. On enlevé
donc les percuteurs des canons qu'on est
oblige d'abandonner et, sous la grêle des
balles ennemies, la petite troupe rentre
lentement. Le dar Glaoui est désormais
notre prison, car rien ne s'oppose plus à
rentrée dans Marrakech des forces d'El
Hibba.
» Cclui-çi entame aussitôt des pourpar-
lers avec le Glaoui, qui est bientôt oblige de
nous livrer au prétendant. 'Il obtient seule-
ment la promesse formelle qu'il ne sera pas
attenté à nos jours. Cette assurance nous
est donnée, mais sait-on jamais comment
de telles paroles seront tenues avec des
fanatiques comme le sont les soldats d'EI
Hibba.
» Le 18 août, les « hommes biens » vien-
LE JOURNAL
912
DIX PAGES. — CINQ CENTIMES
FILS SPÉCIAUX : LONDRES, BERLIN
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AGENCE M BEWJN : 59 et 60, FMEOMCHSTRASaS
LE JOURNAL, 100, RUE DE RICHELIEU, PARIS
Téléphone, 3 lignes : nM 161-65, 161-66, 161-62
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Lcs maT/'U$'('rils non (nærú ne sont pas tictMtea
EflTRE M GUERRE ET M PRIX -
On se bat dans les Balkans
TURCS & ITALIENS PENSENT A POSER LES ARMES
L'Jnfêrûéntiôji des Puissances se précise
LANCIERS TURCS
!;.es troupes bulgares seraient entrées
jp.ii Macédoine.
Le projet æïntervenLiûn des puissan-
IBes prend tournure-
La paix itala-turque est annoncée pré-
maturément, mais est seulement ajour-
Jlée.
Voilà les faite du jour.
Les hostilités en 3XCacédoinc
On annonce de Gonstanlinople que les
Bulgares ont passé la frontière à l'est dn
lihodope, qu'ils se sont avancés d'une
quinzaine de kilomètres et ont occupé
Kflidbtivaé, à 30 kilomètres au nord de la
T'ofieressé de Kir-Kilisse, qui forme l'ex-
trémité orientale de la ligne de couver-
ture turque. Si le fait est exact, et l'ori-
'grû^offic^ile de la nouvelle ne permet
giiirc d^en dduleE, malgré les dèhientis
bulgares, il serait difficile au gouverne-
mont de Constanlmopie de ne pas le
regarder comme un casus belli..
D'ailleurs. tout ce qui se passe depuis
trois jours dans les Balkans ne ressem-
bie-t-il pas beaucoup plus à l'état de
guerre qu'à l'état de paix ? Les arme-
ments se poursuivent avec une activité
fiévreuse. Les armées se concentrent les
ctais-ntajors se forment. Les trains sont
arrêtés. Les communications télégraphi-
ques sont brouillées. La Turquie retient
yjans la mer de Marmara plus de cent
jiavires grecs. Que faut-il de plus-?
Le Projet Poincaré
JJSS puissances ne T'énoncent pas cepen-
riant sinon à conjurer la crise du moins
à la limiter. Inactivité guerrière des peu-
ples balkaniques n'a d'égale que l'acia-
vilp diplomatique des ciianceileries- On
travaille fiévreusement à mettre sur pied
le projet d'action internationale qui gar-
liera dams l'histoire le nom de M. Poin-
caré. H faut laisser à notre ministre des
araires étrangères tout le mérite et tout
ïlwiineur d"une initiative absolument,
pereoemctiB. La proposition Bercbtold
était tombée complètement à plat. C'est
M. Bbincaré qui. conscient du péril, a.,
dès le 22 scpif îiibïc, pris en main la re-
amsütution. du concert européen. Son
programme, qui s'est naturellement de-
veloppé lavec. les événements, se présente
de la manière suivante.
Premier acte. Détermination d'une vo-
lonté d'actidsi collective de toutes les
puissances. Elimination des défiances
austro-russes, qui sont la pierre d'achop-
pement.
Deuxième acte, Etude de la modalité
qu'empruntera Faction internationale, Y
asim-t-il intervention collective de toutes
les. grandes puissances, intervention d'un
seul mandataire neutre, retour au systè-
me de Muersateg-, qui constituait l'Au-
triche et la Russie porte-parole de PEu-
®ope ?
Troisième acte. Elaboration du com-
promis que ron tentera de faire adopter
par la Turquie et par les Etats balkani-
ques.
Quatrième acte. Entente pour limiter
le conflit, s'il ne peut être évité. Enga-
gement de toutes les puissances com-
portant une promesse de désintéresse-
ment territorial et de non-intervention.
Cinquième acte. Promesse de* ne pas
laisser moduler le statu qUI) territorial
balkanique et d'intervenir d'un commun
accord quand Nleure de la paix sonnera,
si l'a guerre ne peut être évitée.
Où en est-on de Inexécution de ce béat
plan ? Le principe de raction collective
est admis. Les défiances austro-russes
paraissent écartées sur les bases d'un
mutuel dcsiait/vressem^nt* Mais J'éLabo-
ration d'une solution (acceptable par tou-
tes des parties se heurte à des difficultés
que nous avons déjà prêtasses. D'antre
part, la Rnssie peut difSciitameïti se dé-
sintéresser complètement des nations
slaves et prendre l'engagement de ne
pas intervenir quoi qu'il arrive. Enfin,
il est certain que c'est, unse faire illu-
sion dé prétendre maintenir le staiu quo
territorial quelle que soit révolution de
la crise. Il reste bien des obstacles à sur-
monter- Tout ce qu'on peut dire, c'est
que l'action internationale est en Bonne
voie.
La Paix Italo- Turque ajœamée
Le bruit de la coociusion de la paix
italo-turque a couru hier avec plus de
persistance encore que les jours précé-
dents. La rumeur n'est pas pius exacte.
Elle correspond seulement au désir de la
Turquie de faite traîner les choses en
langueur tant que du crise balkanique
n'aura pas pris une orientation décisive.
Il est à noter que les informations opti-
mistes parviennent toutes de GonsLanti-
nople ou de l'entourage des délégués
turcs à Oiiciiy. L'enwi par la Turquie
d'un nouveau dîpkxmtate, Se M Edmne,
rentre bien dans la même manœuvre
d'atermoiement.
A Rome, on commence à s'impatenter.
Une note officieuse très catégorique met
les choses au point. L'Italie a dit son der-
nier mot. Elle laisse huit jours au 'gou-
vernement ottoman pour se décider.
Cet ultime répit sera sans doute suffi-
sant. On a peine à croire que résolution
de la dise orientale ne se dessine pas
avant une semaine- If autre part, l'avan-
tage d'une neutralisation de 1 Italie serait
si grand pour ta Turquie que l'on peut
être certain que le gouvernement otto-
man y regardera à deux fois avant de
compromettre cette ciiance. Les espoirs
de paix ne sont donc pas définitivement
compromis. Il sont seulement ajournés.
SAINT-BRICE.
ÉCHOS
L
':ind£ du maire de Nantes prescrivant à
sçs administrées de munir de protège-
pointes les épingles de Leurs chapeaux est
entré en vigueur. Les agents chargés de l'exé-
cution de cet arrêté rappellent à l'ordre, cour-
toisement, les Nantaises qui y sont rebelles :
dans quelques jours, aux observations amè-
nes- succéderont les contravoftions.
Q
uaud vous aurez tout essaye et que rien
ne vous aura réussi, prenez les déli-
-ci conœritnés d'Aearase et vous se-
fez émerveillé des résultats satisfaisants que
poàs en obtiendrez dans toutes les affections
N
e vendez pas vos bijoux, diamants, per-
tes, terres fines, ainsi que vos recoo-
aaissances, sans les montrer an Comptoir
înéernational, 44, Chaussée-d'Antin, 2* étage.
l'fous n'en aurez que satisfaction. (T. 269-67.)
E
n même temps que le numéro d'octobre
de son remarquable Larousse Mensuel,
toujours s richement illustre et si merveil-
leusement documenté sur les questions les
plus diverses, à la fois littéraire, artistique,
scientifique, politique, géographique, etc., la
Librairie Larousse fait paraître aujottrdTmi
le 36* fascicule du Larousse Médical Illustré,
avec une belle planche en couleurs, et un
charmant volume, Contes du Japon; dans sa
collection de • Livres. Roses gour la jeunesse
à 15 centimes (chez tous les libraires .* çt
dans les gares).
L
a Flanelle est un tissu de laine sans mé-
lange. nettement snoérienr à tons les
tissus de laine quels qu'ils soient. N'oublions j
donc pas, surtout aux changements de sai-
son, que la Flanelle nous évite bien des maux
et portons, pour être valides, des soas-vête-
ments en Flanelle de Santé de Reims.
Q
~uelle sera la mode masctçliôe cet hiver ?
Lejeune, l'excellent taiIJem:, 8, Boule-
vard des Italiens. dottt les comolets à!
80 francs sont si réputes pour ,leur élégance,
expose ses nouveaux modèles qui répondent
admirablement à cette qncsàon.
u
ne date dams l'histoire de-la presse fran-
çaise - „ ,
La presse française réalise chaque jour de
sérieux progrès techniques et matériels; elle
n'aura bientôt pins rien à envier aux jour-
naux anglais et américains si souvent cités
comme modèles.
C'est ainsi que, à l'occasion du Grand Prix
du Conseil municipal, Excchsior, débordé par
la publicité qui résulte de son succès, est
obligé de paraître demain sur seize pages,
marquant une nouvelle étape dans la marche
en avant de la presse française.
N
'e renvoyez pas an lendemain ce que voas
pouvez faire le jour même. C'est un dic-
ton que voas pratiquerez si vous êtes son-
cieux de votre santé. Goûtez illico le Toni-
Kola Sécrestat, goi est: dans-tous les cafés.^
EUGENE DEGRAEYE -
est poursuivi
en vertu de la Loi Bismetrck
BRI XT:LJÛES.. 4 octobre. (Par dépêche de noT
ttv fé spécial.) - - Butène Degrat îve, dit
~Rorique, qui est détenu depuis maTs^,-
guère de chance d'ête remis en liberté.
« Je considère son cas comme surtlsam-
ment grave pour qu'il, ne puisse être ques-
tion d'une mesure d'élargissement en sa fa-
veur. » Telles sont les paroles par lesquel-
les M. Bolvoet. procureur du roi à Bruxel-
les, voulut bien me, confier son sentiment
sur la nouvelle affaire Rorique.
Quamt à connaître les charges précises qui
pèsent sur le prisonnier, il n'y f&ui point
songer. Les instructions judiciaires, en Bel-
gique, ne sont pas contradictoirept, mais se
poursuivent dans le secret le phiis absolu.
Tout ce que j'ai pu apprendre, c'est que De-
graeve est sous le coup d'un chef d'inculpa-
tion constituant une des. partieullarit-és de
la législation belge.
La H Loi Bismarék"
En iTance, les crimes qui n'ont pas reçu
rm coinmencemeni, d'exécution ne sont pas
reconnus par la justice. En Belgique,, le-dé-
lit d'intention existe. Quiconque a projeté
ou proposé à quelqu'un de commettre un
crime entraînant soit la peine de mort, soit
les travaux forcés; encourt, même si rien
n'a été fait, des sanctions pénales. Ce sont
les tribunaux correctionnels qui statuent, et
ils peuvent infliger au délinquant de trois
mois à cinq ans de prison.
La loi qui a donné cette faculté aux ma-
gistrats est dénommée « Loi Bismarck » et
l'origine vaut-d'en être racontée. Alors que
le chancelier de fer exerpaii encore son
omnipotence, un individu écrivit de Bejgi-
que en Allemagne pour proposer, moyen-
nant: finances,"de l'assassines*. La lettrét.offt»-
ba dans les mains de la notice allemande et
la justice belge.fut sollicitée d'intervenir.;
elle ne put le faim aucun texte ne lui per-
mettant de poursuivre le délit d'i nient ion.
Il y eut alors outre-Rhin des commen-
taires très vifs. et dans la suite le Parle-
ment belge vota la loi à laquelle je viens
de faire allusion.
Ses complices l'accablent
C'est donc pour avoir eu Tiatesotion de
cambrioler l'inestimable trésor de la cathé-
drale de Namur qu'Eugène Degraeve est
détenu dans les geôles de Bruxelles. Il pro-
teste avec énergie de son innocence et so
prétend victime d'une ténébreuse machina-
tien. Cependant, les trois inculpés arrêta
en même temps que lui et qui devaient être
ses complices ont avoué et raooablent, La
Sûreté bruxelloise, prévenue .par des lettres
anonymes et avisée par des indicateurs, sur-
prit Rorique dans de compromettante con-
ciliabules. Des objets et des documents trou-
vés au cours des perquisAions oompléte-
raient enfin le faisceau de preuves réunies
contre l'inculpé. Ce dernier seraît-il encore
une fois victime æ-nne erreur Judiciaire ?
La chose semble peu probable, et il con-
vient d'attendre le grand jour de l'audience
pour porter un jugement plusédtwré.
Les antécédents
Dès à préscàiL toôstfefois, je dois aIre qii'ê
It-s renseignements recueillis sur le compte
d""Eogène Degraeve ne sont pas du tout fa-
vorables. Il occupa de janvier à août der-
ider un petit logement au numéro 47 de la
rue Botanique, n a laissé dans la maison
le souvenir d'un homme violent et prêt à
tout. Il demanda un joui- au locataire prin-
cipal. un serrurier, de lui apprendre à cro-
oheter les serrures : naturellement, ce der-
nier, surpris, refusa, Les deux hommes se
fâchèrent, et, dès lors, Degraeve aceabla son
ennemi de menaces de mort.. ümpoison-
na ses chiens, et mi joui* manqua de le tuer
en hri jetant à la votée plusieurs lourds
pote de fleurs à la tête. Il quitta l'apparte-
ment car y brisant tout ce qui pommait être
brisé et avec du goudron couvrit les murs
et le plafond d'iiwcriptiorrs haineuses, vili-
pendant. la maison ci les locataires.
'Degraeve fut (également expulse d'un lo-
gement qu'il occupa rue Pachicot. (iertams
indices permettent die pensez qu'il tenta
de plus de cambrioler Fappartemeht dim de
ses voisins. Somme tome., citait un loca-
taire « indésirable Ses familiers ont dé-
posé que c'était un homme extrêmement
jxm et foncièrement juste. Les souffrances
qu'il a endurées au bogEte ont certainement
altéré l'intégrité de ses facuibés.
Eugène Borique déséquilibré : Par là, s'ex-
pfiqueraitmt,. et rin*rtab îlité de son earac-
tèape, et la mise en scènei un peu enfantine
de la tentative qu'il lirojtîtait contre le tré-r
sur de la cathédrale de Bamur. — RAOUL
S~BA!!tŒL
Les jours se suivent.
Si nous continuons à uoBosner « dépê-
chés » Les messages envoyés par le moyen
de la télégraphie dite électrique, nous en-
tendons généralement par la çfcte ces mes-
sages sont transmis avec, une certaine cé-
lérité.
Erreur. Notas devrious nous mettre une
bonne fois dans la tête, comme les P. T. T.
ne cessent de nous le rappeler, qif électri-
que ne veut pas dire rapide et qu'il ne faut
pas confondre Vitesse avec administraiion.
De Boulogne-anr-Mer, par exempèe, le
25 août à midi. M. Capdepon téiégraçîiiîe à
son père pour lui annoncer son arrivée. Eh
bien ! il ne doit pas s'étonner d'être ré-
veillé à minait, seras le toit paternel, par
un ironique télégraphiste qui lui apporte
son propre message. Rien à dire le retard
ne dépasse pas douze hesires.
M. Renault, de Bayao, est également mal
fondé à se plaindre, car, si le télégramme
qui lui fut expédié de Paris, le 13 août à
quatre heures du soir, rte lui est parvenu
que le lendemain à Hait heures, l'adminis-
tration lui explique aimablement que les
heures de nuit ne comptent pas, — sauT
peut-être pour ceux qui attendent un télé-
gramme.
Entre nous, d'aillesors, l'administration
est bien bonne de donner des explications.
Gar, ainsi quelle en informe M. Dofny, l'E-
tat, aux termes de la W du 29 novembre
1850, art. 6, « n'est soemis à ancune res-
ponsabilité à raison du service de la cor-
respondance privée par la voie télégraphi-
que ». Quoi qu'il arrive, ou plutôt quoi.
qu'il n'arrive pas. l'administration peut
donc toujours nous répondre par l'article 6,
c'est-à-dire : « Flûte 1 »
Quant aux lettres, clest mieux encore. M.
Feuillet, de Vincesones, ayant, envoyé au
mois de janvier ses voeux de bonne année
à ses amis de Fouras, la carte vient de leur
être remise le 22 septembre. En revanche,
M. Juies Leanome a reçu le 28 une lettre
ffoihrée dp 2SL Mais jpa .ne compense pas.
'"J' ftastftve Téxy-.
LA JUSTICE 1
est incorruptible
Un Témoin offre au 'Président des
billets de cinéma : 25 francs
d'amende.
Bien mal avisé fut le témoin Emile
.i:u,ufmah, qifi, •cité à l'audience dé' là di-
xième chambre correctionnelle pour venir
déposer dans un procès pour blessures par
imprudence intenté contre l'écraseur de sa
femme, crut devoir adresser à M. le prési-
dent Schlumberger, une lettre conçue dans
les termes suivants :
Monsieur le président,
Je vous phe de m'excuser do ne pouvoir me
rendre à titre de témoin ne jour à votre appel ;
mon emploi ne me permet pns d'être absent
plusieurs heures, car au Palans on sait quand
on rentre, mais pas quand on sort.
Si toutefois' ma' présence est tout à fait indis-
pensable, ce que je ne pense pas. n'avajtt pas
été témoin direct, je me ferai un plaisir de me
rendre à l'audience, mais autant que possible
à une heure fixe.
Espérant que la chose ne vous contrariera pas
trop, je vous prie, monsieur le président,
d'agréer mçs sentiments bien dévoués
E. KAUFMAN,
témoin convoque pour le 4 octobre.
Ce n'est pas tout. Immédiatement après
la signature, ce petit post-scriptum :
Vous me permettrez de vous offrir les quatre
places incluses.
Et ces quatre places données sur papier
rose pâle, épinglées à la lettre, étaient des
fauteuils réserves pour un Cinéma-Attrac-
tions du quartier de l'Europe, valables jus-
qu'au i5 courant.
A peine M. le président Schlumberger
avait-il fini la lecture de cette missive et
pris connaissance de son contenu, que M. le
substitut Lafon, qui occupait le siège du
ministère public, s'empressa, d'élever la
voix potfr protester et requérir :
¿ En. présekee d'une telle impertinence,
je pense que le tribunal n'hésitera pas à
infliger au signataire de cette lettre la
peine que comporte sa défaillance comme
témoin et qui est édictée par le Code d'ins-
truction criminelle.
Le tribunal de punir aussitôt de 25 fr.
d'amende cette impertinence. Mais est-ce
bien là une impertinence ? N'est-ce pas
plutôt dans un tout autre esprit que cet
excitent homme avait pensé au président,
à ses deux assesseurs et au substitut ?.
Quoi qu'il en soit,* M. le substitut Lafon
a saisi les billets sur papier rose du Ciné-
ma-Attractions et demain, sur son ordre,
M. le commissaire de police du quartier les
restituera contre récépissé à l'inconscient
donateur.
M. Lampué s'indigne
contre le Salon d'Automne
Nûtre distingué collaborateur M. Gabriel
Mourey, dans sa critique du Salon d'Au-
tome, a dit des vérités plutôt dures aux
novateurs de cette -exposition. Or voici qu'à
son tour l'Hôtel de Ville, en la personne de
M. Lampué, doyen d'âge du Conseil muni-
cipal, ^indigne et proteste contre une pa-
r.ea"Iie déformation de l'ai't. M. Lampué vient,
FM jrffeLd'adresi&erà M-Bérard, sous-secré-
"fcaire• "■a^p&aSt -BéatûD-asrts, la léttoé ou-
verte suivante, qui ne peut manquer d'a-
voir du retentissement :
Monsieur, •
Si la voix d'un conseiller municipal pouvait
arriver jusque vous, je vous prierais, je vous
supplierais d'aller faire un tour au Salon- cran-
lonine.
,Allez-y, monsieur, et, quoique ministre, j'es-
père que vous en sortirez aussI écœuré que bien
des gens que je connais, j'espère même que
vous vous direz tout bas : ai-je bien le droit
de prêter un monument public à une bande de
malfaiteurs qui se comportent dans le monde
des ails connue les apaches dans la vie ordi-
naire.
Yous vous demanderez, monsieur le ministre,
en sortant de là, si la nature et la forme hu-
maines ont jamais subi de tels outrages ; vous
constaterez avec tristesse, que, dans ce salon,
on étale, on accumule les laideurs et les vnlgari-
tés les plus triviales qu'on puisse imaginer, et
vous vous demanderez encore, monsieur le mi-
nistre, Si la dignité du gouvernement dont vous
faites partie n'est pas atteinte, puisqu'il parait
prendre sous sa protection. un pareil scandale.
en abritant de semblables horreurs dans un
monument national.
Le gouvernement de la République devrait,
me semble-t-il, être plus soucieux et plus res-
pectueux de la dignité artistique de la France.
Il y a un an. et, pour une autre raison,
j'écrivis à votre prédécesseur, qui ne tint aucun
compte de ma lettre, mais, quoi d'étonnant, ne
laisse-t-il pas croire à tout le monde qu'il est
méridional, alors qu'il n'est né qu'à Montmartre.
Monsieur le ministre,
,-"Vn ami me souffle que vous êtes d'Orthez.
nous sommés donc pays, c'est pre.:;.;que comme
si vous étiez de Mootrejeau; alors, Diou bibant!
ça ne sera pas long.
VeuHlez agréer, monsieur le ministre, l'ex-
pression de mes meilleure sentiments.
LAMPUÉ.
UNE MISEREUSE
assassinée aux Aubrais
Ce nouveau forfait alarme la région où
pullulent des interdits de séjour
ÛRLEANS, 4 octobre. (Par dépêche de notre,
correspondant particulier.) — Deux jeunes
gens sortaient ceLte nuit d'un débit du fau-
bourg Bannier lorsque, passant à quelques
cent mètres des Aubrais, ils aperçurent, sur
un trottoir, une femme inanimée, *ls avi-
sèrent la police et le commissaire de po-
lice, M. Deihy, arriva en toute hâte et com-
mença son enquête.
La femme était étendue sur le dos, le
bras gauche en l'air, les vêtements relevés;
en outre, le cou de la défunte portait des
traces de strangulation; les ongles étaient
nettement imprimés sur les chairs et une
écume-sanglante sortait de la bouche.
Le cadavre fut porté à la Morgue, où le
docteur Corville constata ce matin que le
crime remontait à quelques heures seule-
ment. Le chef de la Sûreté, M. Chardon, re-
connut dans la victime une fille peu re-
commandable du nom de Geocgette Cousin,
âgée de dix-sept ans.
Depuis quelques semaines elle n'habitait
plus chez ses parents, couchant, où elle pou-
vait et parfois à l'asile de nuit. Elle était
sortie de prison le 19 septembre et se trou-
vait plus ou moins compromise dans une
affaire de vol venant aujourd'hui précisé-
ment en police correctionnelle. Quel est
l'assassin ? C'est le problème que s'efforce
de solutionner M. Balthazard, commissaire
central.
Georgette Cousin avait quitté deux de ses
amies vers dix heures, jeudi ; on la revit en
divers endroit de la ville dans l'après-midi,
et pour la dernière fois vers six heures. De
ce moment jusqu'à la découverte du crime,
on ignore remploi du temps de la victime.
Georgette n'avait pas un sou vaillant
le vol n'est donc pas le mobile du cri-
me. Ce nouveau forfait a jeté l'émoi une
fois de plus dans le quartier des Aubrais;
1 assassin est sans doute un de ces apaches
comme il en pullule à Orléans, refuge des
interdite de eéjour.
un SOUS-PP ANGLAIS
coulé par un transatlantique allemand
SEIZE VICTIMES - SEUL LUFFKKR EN SECOND EST SAUVÉ
Le sous-marin anglais « B-II »
Lof*DRE$, 4 octobre. (Par fil spécial.) —
l'a perte d'un sous-marin est venue en-
deuiller à nouveau la marine britannique.
Le B.-II, aborde par un transatlantique, a
sombré immédiatement, engloutissant ses
quatorze hommes d'équipage et son com-
mandant, le lieutenant de vaisseau O'Brien.
Le seul survivant est l'officier en second, le
lieutenant Pulleyne.
Voici dans quelles conditions la catastro-
phe s'est produite :
Ce matin, un peu avant cinq heures, douze
sous-marins escortés de trois, contre-torpil-
leurs quittaient Douvres pour se livrer à
des exercices de plongée et de tactique. A
5 h. 30, l'officier de quart d'un transatlanti-
que appartenant à la compagnie allemande
Hambourg-Amerika. VAmerUia, qui se ren-
dait dé H ambôûrg' à Soútbampton pour y
embarquer-des passagers à destination de
New-York, apercevait à moins de 20 mètres
en avant leîeude tribord d'un sous-marin.
A pèine avait-il eu temps de faire mettre
la barre à Mb6r~ là collision se pro-
duisit.
Avec ses 23,000 tonner le navire alle-
mand, qui marchait à plus de 17 nœuds,
prit le B.-II par le travers et le coupa pres-
que en deux. Le sous-marin coula instanta-
nément.
Aux signaux de détresse de VAmerika, qui
mit deux canots à la mer, la flottille entière
rallia le lieu de l'accident.
Un seul survivant fut recueilli : le lieute-
nant Pulleyne, qui, à demi noyé, n'eut la
force que d'articuler quelques mots : « Cou-
pés en deux. J'ai cru descendre à des milles
de profondeur, » puis s'évanouit.
U fut transporte à bord du Forth. navire
d'escorte de la flottille des sous-marins et
est encore dans. un état critique, qui l'em-
pêche de donner aucun détail, sur la catas-
trophe.
On suppose qu'au moment de la collision
il se trouvait sur le pont du sous-marin.
Des secours furent demandés à Douvres par
la,. télégraphie sans fil .et les remorqueurs
Ader et Fern aidèrent le reste de l'escadrille
dans leurs opérations de dragage.
-A deux heures de -l'après-midi, on appre-
nait que l'endroit où gisait l'épave avait,été
localise et que des scaphandriers allaient
tenter de' descendre. Le B.-ll, i presque en-
tièrement coupe en, dmu:, rwse par 2.7 mè-
tres de fond, et il est hors de doute que
tout l'équipage est noyé. On essaiera cepen-
dant de relever le bateau et des chalands
spéciaux Mit été demandés à Sheerness,
Le B.-Il. qui était mû par l'électricité,
avait été lancé en 1905. Il avait 30 mètres
de long, 4 mètres de large et jaugeait 313
tonneaux. Sa vitesse à la surface était de
13* nœuds.
Le roi, en apprenant le désastre, a envoyé
un télégramme de condoléances. On se sou-
vient que, hier encore, M. Winston Chur-
chill, premier lord de l'amirauté, faisait
plusieurs plongées à bord du A.-XI1J. sous-
marin du type qui précédait le B.-ll.
LES PRISONNIERS DE MARRAKECH
font le récit de leur captivité
Le consul Maigret (en veston sombreet le commandant Verlct-Uanus (en tunique
claire" se rendent auprès du colonel Mangin, au camp de tlucUiz, le soir du
7 septembre. (D'après Y Illustration.)
MAKHAKiiCH, 10 septembre. [Dépêche de
noire efivoyé spécial transmise par l'llnger,
le -o octobre.) "-- Me voici à .Marrakech où
j'ai réussi à devancer tous mes confrères
français. Ce De fut pas sans peine. Il me fal-
lut traverser un pays que l'on disait impra-
ticable et que ne suivent pas d'ordinaire les
convoi?. Cependant!' je dois le dire, à aucun
moment, je n'ai eu lieu d'être inquiet pen-
dant ma randonnée à travers le pays des
Rehamnas qu'on disait insoumis. D'ailleurs,
sur cette route d'étapes, nos troupes en
marche vers le Sud jalonnaient déjà leurs
postes. J'ai vu successivement le comman-
d.ant Marty au camp de Mechra-ben-Abbou,
le colonel Gueydon à la boucle de l'oued
Er-Rebia, les effectifs laissés à Souk-el-Ar-
ba par le colonel Mangin ; j'ai rejoint à Bén-
Guerir les deux bataillons qu'y commande
ie colonel Savy et d'où il garde la route de
Mazagan. Enfin, j'ai atteint Sidi-bou-Ath-
man à l'entrée du Djebelilat. ce premier
échelon de l'Atlas, qui vient borner l'im-
mense plaine. Dans le fond, j'apercevais le
monstrueux Atlas dont certains sommets
couverts de neiges éternelles miroitent aui
reflets étincelants du soleil. C'est a Mdi-
boo-Athman que les troupes du prétendant
El Hibba ont perdu plus de 1,500 des leurs.
J'atteignis bientôt la vaste palmeraie qui,
pendant dix kilomètres, encercle de ver-
dure la ville de Marrakech, dont le minaret
de la Koutouya émerge comme un obélisque
tout blanc. C'est le soir ; à la clarté de la
lune, je dois attendre aux portes avec ma
petite escorte, car la ville est close. On est
allé chercher les clefs chez le pacha. Celui-
ci m'envoie des hommes de garde et, fait ser-
vir à mes hommes un généreux couscous.
Quelques heures plus tard, je saluais le
colonel Mangin et j'avais le plaisir de ser-
rer la main à quelques rescapés, notamment
au commandant Verlet-Hanus et au consul
de France-, M. Maigret, qui sont tous deux
très bien portants.
— Vous voulez savoir mes impressions
de captivité, me dit M. Maigret, ; elles sont
bien simples. Nos malheurs commencèrent
lorsque, traqués par les Rehamnas, nous
dûmes fuir sous leurs balles et quand, ne
pouvant traverser leurs lignes, nous fûmes
obligés de rentrer dans Marrakech. Bientôt
après, livrés à El Hibba, nous restâmes pen-
dant dix-huit jours dans la situation du
condamné à mort, qui attend l'exécution de
la sentence fatale.
» Ah ! c'est que notre cause était bien
mauvaise, continue M. Maigret avec un sou-
rire tandis que ses yeux brillants de fièvre
luisent dans son visage émacié qui a la
pâleur mate des impaludés.
» Ge fut le 15 août, à une heure de l'a-
près-midi, que nous résolûmes de quitter
Marrakech, où Hibba allait pénétrer en
maître. Escortés par vingt-cinq soldats que
nous donna le pacha, nous sortîmes par la
porte de Doukala- pour prendre la direc-
tion de Mazagan, seule route encore à peu
près libre, car celle de Safli était depuis
longtemps coupée. Il y avait là le comman-
dant Vérlet-Hànus, le docteur Guichard; les
lieutenants • l^arlîng et COilltdi, le vice-
consul M. Monge, lesous-ofucier d'artil-
lerie Fiory, les deux ordonnances des deux
lieutenants, et moi. Nous partîmes sous les
huées d'une foule hostile qui nous accom-
pagnait d'une pluie de cailloux.
» Malgré tout .nous atteignions l'oued Ten-
sift, que nous franchissions à gué ; mais,
sur l'autre rive, ies coups de fusil nous ac-
cueillirent. Les bords de l'oued sont es-
carpés, l'embuscade aisée, la marche dif-
ficile. La fusillade d'instant en instant de-
venait plus nourrie. Deux de nos soldais
tombèrent blesses, les autres s'enfuirent.
La muie de M; Monge s'abattit sous les bal-
les. Nous ne pouvions riposter 'à un en-
nemi à Ja fois invisible et trop nombreux.
Finalement notre petit groupe décida de
rebrousser chemin, uniquement protège
par les rares coups de feu que nous pou-
vions tirer utilement.
» A la-nuit, tombante, nous frappions aux
portes du dar Glaoui, où nous trouvions
abri. Nous étions de nouveau dans Marra-
kech. Le Glaoui ne nous cacha pas-qu'il-lui
serait, impossible de résister à El Hibba,
dont les hordes fanatisées s'avançaient ra-
pidement.
» Le 17 août, en effet* il était aux portes
de la ville ,Le commandant Verlet.-Hanus, les
lieutenants Harling et Conadi, le sous-of-
cier Fiory tentent une sortie à la tête du
tabor. Mais à peine dehors les soldats lIlJ
pacha désertent et le tahor h's suit. En
quelques infants notre petite mehalla est
ainsi dispersée. Encore une fois, lutter est
impossible. Le commandant Verlet-Hanus
décide de regagner le dar Glaoui. On enlevé
donc les percuteurs des canons qu'on est
oblige d'abandonner et, sous la grêle des
balles ennemies, la petite troupe rentre
lentement. Le dar Glaoui est désormais
notre prison, car rien ne s'oppose plus à
rentrée dans Marrakech des forces d'El
Hibba.
» Cclui-çi entame aussitôt des pourpar-
lers avec le Glaoui, qui est bientôt oblige de
nous livrer au prétendant. 'Il obtient seule-
ment la promesse formelle qu'il ne sera pas
attenté à nos jours. Cette assurance nous
est donnée, mais sait-on jamais comment
de telles paroles seront tenues avec des
fanatiques comme le sont les soldats d'EI
Hibba.
» Le 18 août, les « hommes biens » vien-
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