Titre : Le Radical
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1888-05-31
Contributeur : Maret, Henry (1837-1917). Rédacteur
Contributeur : Simond, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847124t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mai 1888 31 mai 1888
Description : 1888/05/31 (N152,A8). 1888/05/31 (N152,A8).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-210
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/08/2014
fiÂDICAJS*
LE DISCOURS DE M. TISZA j
Td. Goblet, ministre des affaires étrangè-
res a entretenu le conseil des dépêches qu'il
a reçues de notre ambassadeur à Vienne,
,au sujet de l'incident de la Chambre hon- ;
groise.
Il a annoncé qu'il attendait incessamment
des informations plus complètes.
LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'INDO-CHINE
M. Floquet a informé ses collègues qu'il
recevrait, à l'issue du conseil, M. Gonstans,
à l'effet de s'entendre définitivement avec
lui au sujet des diverses questions qui con-
cernent le gouvernement général de l'Indo-
Chine. , ,,
LA QUESTION BUDGÉTAIRE
tlo prévision dit cas où te Parlement adop-
terait le projette loi tendant à reporter du
ior janvier au 1" juillet la date d'ouverture
de l'exercice financier, le ministre des finan-
ces a préparé un projet de budget semes-
triel dont les chiffres ont été discutés par
)e conseil.
- M. Peytral a également élaboré un projet
-de budget complet pour l'exercice 1889 en
prévision du cas où le projet sur l'exercice
financier ne serait pas voté par les Cham-
bres.
LES AFFICHES DE L'ISÈRE
M. Charles Floquet, ministre de l'inté-
rieur, a annoncé que l'enquête administra-
tive au sujet des affiches placardées dans le
département de l'Isère et portant les mots :
* Vu : le général Boulanger» était définiti-
vement close.
M. le ministre de l'intérieur a transmis le
rapports son collègue M. Férouillat, minis-
tre de la justice. Celui-ci examinera s'il
convient de donner à l'affaire des suites ju-
diciaires ou. ce qui est plus probable, s'il
suffit de faire recouvrer par l'administra-
tion des finances -les amendes pour le non
payement des droits afférents à ces affi-
ches.
LA COMPTABILITÉ DES MINISTÈRES
La. délibération a, en dernier lieu, porté
S'ur la comptabilité des ministères.
M. Peytral, ministre des finances, a prié
ses collègues de lui faire connaître, dans le'
plus bref délai possible, leur avis à ce sujet.
L'EMBARQUEMENT DES OFFICIERS
Enfin M. l'amiral Krantz, ministre de la
înarine, a soumis à la signature du prési-
lent de la République un décret modifiant
"is conditions d'embarquement au choix des
)fficiers sur les bâtiments armant en essais.
Le Sénat
Le Sénat est arrivd à. l'article 58 de la loi
de recrutement. Il ne reste plus que 38 ar-
ticles à discuter. Si les sénateurs sont per-
sévérants, la loi sera bientôt votée et ren-
voyée à la Chambre.
La Chambre.
La loi sur les accidents
M. le ministre du commerce avait art-
aoncé, la veille, qu'il prendrait la parole
pour soutenir le principe de l'assurance
obligatoire, contre l'avis de la commission
- qui se contentait de l'assurance facultative.
Là était tout l'intérêt du débat d'hier.
Mais, au dernier moment, le' ministre est
venu déclarer qu'il ne présenterait ses ob-
servations qu'au cours de la deuxième dé-
libération.
Dès lors, la séance n'avait plus qu'un in-
térêt très relatif. Et, en effet, tous les arti-
cles de cet important projet de loi sont vo-
tés sans discussion, .à la lecture. Car je ne
compte pas l'intervention, de M. de Lamar-
zelle. H. de Mun avait mieux dit dans la
séance précédente et en meilleurs termes.
M. de Lamarzelle cherche des effets toni-
truants; il n'est qu'insipide.
L'ensemble de la loi est adopté sur la de-
mande du rapporteur, M. Ricard, la se-
conde délibération est inscrite à l'ordre du
lourde lundi.
Voilà du zèle et de la bonne volonté.
Après quoi, M. de Jouvencel dépose une
.proposition de loi tendant à créer des fusi-
liers garde-côtes. Puis on adopte un pro-
jet de loi qui a pour but de proroger pour
sept ans le régime de répression par voié
administrative des infractions spéciales de
l'indigénat en l'Algérie, tel qu'il a été établi
par la loi de 1881.
Il paraît que cette question présentait
an intérêt palpitant. Elle nous a valu le
plaisir de voir à la tribune M. Gaulier, dé-v
juté do Paris. 11 a été court, mais agité.
Jeudi, discussion du projet de M. Peytral,
ministre des finances, tendant à reporter
du 1er janvier au 1er juillet le point de dé-
part de l'exercice financier.
Au Tonkin
L'agence Havas communique aux journaux la
note suivante :
Les informations publiées par certains
journaux pourraient donner à penser que
les effectifs présents au Tonkin ont été de
nouveau augmentés dans le cours des trois
derniers mois.
Rien n'est-plus inexact. -
: Depuis le 1er mars, il n'a été envoyé au
Tonkin que 459 hommes de relève. Il a été
rapatrié 3,372 hommes, y compris ceux ra-
menés 1
Saïd le 26 courant.
L'effeetif du corps expéditionnaire a été.
ainsi diminué, en trois mois, d'environ
3,000 hommes.
EN HONGRIE
On nous télégraphie de Buda-Pesth, 29 mai.
Un incident très commenté s'est produit
à Trencsin, près de Presbourg. Le général
baron Catty, en tournée d'inspection, a
donné l'ordre d'enlever les drapeaux natio-
naux de la caserne de l'archiduc Frédéric
et a blâmé la présence d'une inscription
hongroise qui se trouvait dans cette ca-
serne.
A Presbourg, l'émotion a été très vive.
Le Club hongrois a adressé une réclama-
tion au ministère de la guerre et on prépare
une grande manifestation contre le général
Catty. La police a pris les mesures de pré-
caution nécessaires.
Le général Catty a expliqué sa conduite
au gouvernement hongrois en disant qu'il
avait refusé les ovations qu'on lui préparait
et s'était opposé à ce qu'on décorât la ville
parce qu'étant en mission impériale, il ne
voulait voir que le drapeau impérial.
Quant à l'enlèvement du drapeau hon-
grois, SI s'en^eat excusé,en t'attribuant à un
excès de zèle. ',
Des députés interpelleront demain M.
Tisza à ce props. Le ministre basera sa ré-
ponse sur les explications du général Catty*.
Le recensement des propriétés bâties
Récemment la Chambre a été saisie d'un
projet de loi portant ouverture d'un crédit
extraordinaire de 1,800,000 francs destiné à
permettre au ministère des finances de
terminer le recensement des propriétés
bâties et l'évaluation de leur valeur loca-
tive.
Constatons à ce sujet que l'évaluation des
propriétés bâties,. entreprise à la fin du
mois d'août 1887, à été rapidement pour-
suivie par l'administration des contribu-
tions directes. Au 1er mai 1888, les agents
de cette administration avaient parcouru
16,210 communes et le nombre des pro-
priétés évaluées s'élevaient à 4,162,000. Le
travail effectué représente 46 pour 100 de
l'opération totale.
On avait estimé à 2,800,000 francs le chif-
fre de la dépense à prévoir pour le recense-
ment des propriétés bâties : ces prévisions
ne seront pas dépassées.
ENCORE M. ROCHEFORT
On lit dans la Justice :
Il est odieux et navrant de voir une démons-
tration consacrée au culte des morts troublée
par des coups dé revolver. Mais il est plaisant
de voir Rocilefort se faire de ces détestables
violences un grief contre MM. Clémenceau,
Ranc, Joflrin et Strauss.
On se rappelle qu'à l'époque où un fou tira
sur M. Ferry un coup de pistolet inonensif, les
opportunistes firent une campagne inepte contre
Rochefort, accusé par eux d'avoir provoqué au
meurtre par ses attaquas contre l'ex-président
du conseil..
Nous avons dit notre opinion sur l'absurdité
du procédé. Quant à Rochefort, il était naturel-
tement exaspéré. Il trouvait le procédé indigne.
Ce qui ne l'empêche pas de l'employer à son
tour (sinon contre les radicaux, qu'il veut bien
considérer comme de futures victimes, au moins
contre les possibilistes).
Voilà une absence de mémoire un peu grave.
Ce n'est pas là une unique imprudence! Voilà
qu'à propos de la scène d'hier, il rappelle les
« blouses blanches ! n.Qu'il s'entende avec-M.
Boulanger, pour lequel les « blouses blanches n,
en 187Q, représentaient le peuple de Paris ! Qu'il
s'entende avec l'Intransigeant, dont il est le
maître, et qui nous a recommandé ce point de
vue historique I
Mais à quoi bon discuter avec lui ? Wicker-
shcimer, aujourd'hui même, lui pose, dans la
Nation, une question analogue aux miennes.
C'est dire qu'il n'y répondra pas. Le fait est qu'il
est exaspéré de l'accueil fait à sa couronne. Il va
jusqu'à dénoncer les socialistes qui veulent la
« lutte des classes » 1 Nous l'avons toujours
combattue : rien ne nous permettait d'attendre
de Rochefort un si fougueux concours.
Que dire à un homme qui considère les con-
tradictions les plus lourdes comme un exercice
quotidien? On jette des œufs pourris à M. Bou-
langer! Procédé ignoble l On frappe Ml Joffrin 1
Condamnation solennelle par le peuple. Tire-
t-on sur un de ses adversaires ? La folie seule
est coupable. Tire-t-on sur un de ses amis ?
« Treslaillon va ressusciter de ses cendres. »
(Ce sont là les propres expressions de Roche-
fort.)
Qu'il reprenne son sang-froid 1 C'est ce qu'il
a de mieux à faire. Il se rappelle son passé, et
il est étonné qu'il ne lui soit plus permis d'en-
voyer une couronne sur la tombe des morts de
1871. Tout le monde en est étonné, mais diflé -
remment. Quant à moi, une fois l'amnistie ob-
tenue, je n'ai plus essayé de réveiller les sou-
venirs de la guerre civile, que, le premier en
France, j'avais auparavant rappelé aux pros-
criptettrs impitoyables. Mais, de bonne fol,
peut-on être surpris que des hommes qui vont
rendre hommage à la mémoire des inconnus
rrtÀsaa^s^eft ^îtf nfe pard-OTrtrent pas * ï&po»
théose de l'ancien colonel Boulanger qui, pour
conserver son grade, rappelait les services
rendus par lui dans la plus affreuse tuerie de
ce siècle ?
Ne serait-ce que par respect pour les morts,
on n'avait pas le droit de crier : « Vive Boulan-
ger! » devant le mur du Père-Lachaise. Et Ro-
chefort, au fond, est de mon avis, j'en suis sûr.
CAMILLE PELLETAN.
Les élections municipales en Corse
On télégraphie d'Ajaccio, 29 mai:
On sait que le scrutin pour la nomination des
Conseils municipaux n'a pu avoir lieu dans
quarante communes de la Corse.
Dimanche dernier, les électeurs étaient de
nouveau convoqués. Les -opérations n'ont pu
avoir lieu que dans vingt et une communes.
Dans les auires, le scrutin n'a encore pu être
ouvert.
COULISSES DU PARLEMENT
Les alcools étrangers
Le Journal officiel publiera ce matin la loi
ayant pour objet de proroger Les lois des
5 juillet 1885, 25 novembre 1887 et 26 fé-
vrier 1888, relatives au régime douanier des
alcools étrangers.
Article Hinique. — Les dispositions dè la
lui du 5juillet 1887 et de la loi du 26 février
1888 modifiant le tableau du tarif général
des douanes sur les alcools étrangers (eaux-
de-vie en bouteilles, eaux-de-vie autrement
qu'en bouteilles, alcools autres), continue-
ront d'avoir leur effet jusqu'à ce qu'il en
sorti autrement ordonné.
La présente loi, délibérée et adoptée par
le Sénat et par la Chambre des députés/sera
exécutée comme loi d'Etat.
M. Constans
M. Constans, gouverneur général de
l'Indo-Chine, qui, pendant son séjour en
Extrême-Orient, n'a pas eu la plus légère
indisposition, se trouve aujourd'hui atteint
d'une dysenterie d'un caractère assez sé-
rieux.
Le discours de Il. Tisza
M. Gerville-Réache, qui se proposait d'a-
dresser une question au sujet du discours
prononcé samedi, par M. Tisza, à la Cham-
bre hongroise, a eu hier, pendant la séance,
une conversation à ce sujet avec M. Gablet,
ministre des affaires étrangères.
M. Goblet a prié M. Gerville-Réache d'a-
journer' sa , question, les renseignements
que le gouvernement possède sur l'inci-
dent n'étant pas encore suffisamment com-
plets.
La législation des faillites
La commission des faillites s'est réùriie
hier, suus la présidence de M. Jametel,
pour délibérer sur la proposition de M. Mil-
lerand, et le contre-projet de M. Maxime
Lecomte.
Elle a successivement repoussé ces deux
propositions qui, à ses yeux, sont incom-
plètes et ne réalisent pas une véritable ré-
forme de la législation des faillites.
Sur la proposition de M. Alfred Laroze,
son rapporteur, la commission a adopté un
nouveau projet de loi en vingt et un arti-
cles, détachés du texte précédemment ad-
mis, et qui est le résumé des réformes
qu'elle a votées.
M. Alfred Laroze a été chargé da faire les
démarches nécessaires pour que ce projet
soit porté le plus tôt possible à l'ordre du
jour de la Chambre.
L'ordre du jour des Gauches
La commission chargée d'examiner le
projet d'ordre du jour établi par MM- Hano-
taux, Millerand et Jaurès, a nommé M. An-
tonin Dubost rapporteur.
La commission, qui doit entendre aujour-
d'hui le gouvernement sur ce projet d'ordre
du jour, a décidé en principe d'étendre le
programme du travail parlementaire qui
fait l'objet de la proposition dont elle est
saisie. On comprendait notamment dans ce
programme la plupart des lois que M. Col-
favru, président de la commission d'initia-
tive parlementaire avait énumérées dans
son rapport sommaire.
On sait, d'autre part, que la proposition
de M, Hanotaux tend à ce que la Chambre
consacre deux jours par semaine à la dis-
cussion des lois qui constituent l'ordre du
jour établi par le député de l'Aisne.
La commission est d'avis qu'il suffirait
de réserver deux jours par semaine à la
discussion des questions qui ne seraient
pas comprises dans l'ordre du jour. La
Chambre pourrait ainsi consacrer au moins
trois jours par semaine, le lundi, le mardi
et le jeudi à la discussion des questions
d'affaires.
Le canal de Panama
La commission sénatoriale du Panama a
consacré sa réunion d'hier à la lecture sur
épreuves des documents qui doivent être
annexés au rapport de M. Bozérian.
Les raisins secs
La commission des douanes, réunie sous
la présidence de M. Dev&lle* a entendu MM.
Déandreis et Bernard-Lavergne, signataires
de propositions tendant à appliquer une
surtaxe aux raisins secs de provenance
étrangère.
La commission statuera sur ces proposi-
tions dans une de ses prochaines séances.
LA GERMANISATION
DE - L'ALSACE-LORRAINE
On lit dans la Gazette de l'Allemagne
du Nord :
Ce serait attribuer une signification
inexacte aux mesures prises à la frontière
française, relativement aux passeports, que
de les considérer comme des représailles
contre des incidents particuliers, tels que
ceux de Belfort et d'Avricourt. Ces derniers
et beaucoup d'autres de même nature ne
sont pas en relation immédiate avec les me-
sures prises par le gouvernement allemand.
Ils n'ont qu'une signification indirecte
comme symptômes de la situation.
Les ordonnances relatives aux passeports
sont, de même que l'augmentation des for-
ces défensives de l'Allemagne, des mesures
qui ne se rattachent pas à des faits isolés,
mais dépendent de la politique générale.
La politique allemande et en particulier
l'administration de l'Alsace-Lorraine, doi-
vent naturellement s'efforcer de consolider
la possession de l'Alsace, en resserrant les
rapports entre cette province et l'Alle-
magne..
Le principal obstacle à la solution de
cette question consiste dans la continuation
des relations sociales et économiques avec
la France, telles qu'elles existaient lorsque
le pays de l'empire a de nouveau été réuni
à l'Allemagne. L'effet de ces relations se
trouve encore accrû et va jusqu'à causer
une irritation internationale par suite de
l'excitation et de la provocation des senti-
ments ootigermaniques, par les préparatifs
en vue de la guerre de revanche qui doit
rendre l'Alsace à la France, préparatifs qui
se font par la voie de l'espionnage et par
l'agitation qu'on cherche à créer dans la
population alsacienne-lorraine au moyen
d'associations et d'autres agissements de
toutes sortes..
Sous l'action de ces excitations, l'attitude
hostile des populations de la France à notre
égard, non seulement n'a pas diminué au
cours des dix-sept dernières années, mais
est au contraire devenue plus prononcée,
ainsi que le prouvent les récents incidents
de Beliort.
L'espoir qu'on nourrissait en Allemagne
que le gouvernement français finirait par
se sentir assez fort pour combattre ces me-
nées qui mettent en péril la paix entre les
deux nations, cet espoir ne s'est pas réalisé
jusqu'à, jjiéscnt.
Alors même qu'ils nourrissaient des sen-
timents.pacifiques, les gouvernements qui
se sont succédé jusqu'à ce jour en France
n'oni pu acquérir quelque solidité qu'en far
vorisant plutôt qu'en cherchant à apaiser
la haine nationale.
Les sentiments de la population française
dans les déDartements sont constamment
portés à un degré de haine nationale tel
que les Allemands ne peuvent paraitre sur
n'importe quel point de la France sans ris-
ques pour leur fortune et leur vie.
Il suffit de quelques gamins pour provo-
quer l'explosion de ces dispositions mena-
çantes que ni la réserve de l'Allemagne, ni
ses avances pour de grandes ou de petites
questions, n'ont pu faire cesser.
Dans les guerres de 1813 à 1815, la France
a subi relativement plus de dommages et a
été traitée avec plus de violence qu'en 1870.
Il n'en est pas moins vrai que, dès 1825, il
n'y avait plus trace d'une haine pareille
contre ses voisins.
On rechercherait vainement alors dans
les annales de la France les vestiges d'une
haine semblable contre ses voisins, d'une
pareille soif de revanche pour les défaites
de Leipzig et de Waterloo, comme elle se
montre aujourd'hui dans tous les journaux
français et dans l'attitude de la population.
L'infructuosité de la réserve et de la pru-
dence dont l'Allemagne a fait preuve jus-
qu'ici, l'impossibilité qui en résulte d'arri-
ver-à modifier les sentiments des Français
n'éveille chez les Allemands aucune idée
belliqueuse. Nous poussons le respect de |
l'indépendance de nos voisins jusqu'à la to-
lérance absolue d'une haine injustifiée.
Nous ne désirons pas la guerre, nous nous
bornons à entretenir des relations moins
étroites avec la France et, comme nous
sommes liés par le voisinage, nous devons
nous borner, dans nos relations avec la
'France, à restreindre nos rapports sur la
frontière, où ces rapports ne servent qu'à
entretenir l'agitation au sein de la popula-
tion.
Nous désirons que les Français soient
plus réservés dans leurs rapports avec l'Al-
sace. Nous ne regretterons pas de voir la
France prendre de son côté des mesures
analogues, c'est-à-dire qui tendent à empê-
cher les Allemands à se rendre dansée
pays.
Les mesures appliquées par le gouverne-
ment allemand sont dégagées de toute hos-
tilité. Elles ne constituent qu'un moyen au-
torisé par les lois internationales d'activer
l'œuvre historique de la regermanisation
des pays reconquis par l'empire allemand
et leur détachement de leur union avec la
France.
Les froissements internationaux que fa-
cilité ét encouragé la nature des rapports'
qui ont eu lieu jusqu'à ce jour entre les
Français et l'Alsace sont plus dangereux,
au point de vue de la consolidation de la
paix, que des mesures qui ont pour objet
de tracer plus nettement la ligne de démar-
cation indiquée par la frontière. C'est pour-
quoi nous croyons que le gouvernement
impérial rend service à la paix lorsqu'il
seconde la France dans sa tendance à con-i
trôler exactement les relations à la fron-
tière, et à donner à son animation des li-
mites qui excluent autant que possible tout
froissement politique.
Pour prévenir l'effet des mesures ap-
pliquées en Alsace-Lorraine aux voya-
geurs venant de France, la Compagnie
des chemins de fer de l'Est se propose-
rait, assure-t-on, de faire passer par
Delle les trains express qui passent ac-
tuellement par Mulhouse.
D'après le nouvel itinéraire projeté, la
ligne de Paris à Belfort, Montreux,
Vieux-Mulhouse et Baie serait rempla-
cée, pour les trains express, par la ligne
de Paris à Belfort et Bâle, de telle sorte
que les voyageurs se rendant de France
à Bâle n'auraient plus à traverser le ter-
ritoire d'Alsace-Lorraine.
Ajoutons, d'après le Temps, que l'am-
bassade d'Allemagne à Paris ne vise
plus, pour le moment, de passeports.
Elle prend le nom des personnes dési-
rant entrer en Allemagne par l'Alsace-
Lorraine, et leur, fait connaître, au bout
de dix ou quinze jours, le jour où ils de-
vront se présenter a l'ambassade pour le
visa, qui sera de 12 fr. 50 au lieu de
1 fr. 90.
LES
RÉCOMPENSES DU SALON
Voici la liste des récompenses qui ont été
décernées jusqu'à présent :
ARCHITECTURE
Médaille d'honneur
M. Douane.
Cette médaille a été décernée à l'unanimité.
M. Deglane expose cette année, sous le n°
4,858 : Restitution des palais des Césars, sur le
Mont Palatin, à Rome.
-, Médaille de ire classe
M, Girault..
Médaille de 2° classe
MM. Hardion, Ruprich-Robert, Bréasson, Re-
don, Roussi.
Médaille de 30 classe
MM. Pay, Lafargue, Rigaut, Paul Lafïolye, Le-
wicki, Augustin Sulleroy.
Mentions honorables
MM. Allorge, Brunnarius, Carie, Chaize, Des-
caves, Despradelle, Galinier, Geisse, Guesnier,
Gonverp,iuuitard, Hévreux, Huguet, Lachouque,
Landry, Laquerrière, Leblond, Moussis, Peinte,
Plackaert, Saint-Père, Sandier, Schmidt, Weis-
semburger.
GRAVURtt (
Pas de ite médaille. j
263 médailles
Burin. — M. Boisson.
Bois. — M. Léveillé.
3es médailles
Burin. — M. Deblois.
Eau-forte. — MM. Fornet, Ricardo de los
Rios, Leterrier, Faivre ; Mme Louveau-Rou-
veyre.
Bois. — MM. Dutheîl, Delangle, Guillaume.
Lithographie. — MM. Thornley, Fauchon.
Mentions honorables
Burin. — MM. Robinson, Dubouchat, Micha-
lek, Christophe, Mlle Danse. 1
Eau-forte. — MM. Frédéric, Jacques, Boilot,
Alasonnière. Sevettre, Bruneau, Piguet, de Bel-,
lée, Manehou, Michel Cazin, Mlle Mathilde Teys-
sonriières, Mme Van den Broeck d'Obrenau.
Bois. — MM. Devos, Perez, Kolh, Vintrant,
Mignot, Ruffe, Douillard, Koch, Félise, Bois-
sard, Woltl, Charpentier; Mmes SchifI, Trin-
guier.
Lithographie. — MM. Grenier, Deroy, Aresty.
PEINTURE
Médailles de Ire classe
MM. Delanec, Forsbergr
Médailles de 20 classe
MM. Le Sénéchal, Latouche, Truphême, N.
Berthon, A. Perrel. Watelin, Lepoittevin, Rivey,
Paul Leroy, Aug. Flameng, Callot, Jeannin"
Médaills de 3e classe
Ed. Grandjean, Jean Brunet, Joseph Aubère
Abel Boyer, Boudot, Isenbart, Laroche, Richet.
François Lami, Alexis Vallon, Alfred Smith,
Knignt, Decanis, Mlle Màximilienne Guyon,
v alter Gay, Odier, Quignon, Jourdeuil, Howe,
Paul Lecomte, Dauphin, Tournés, Paul Schmitt,
Melchers, Laverie, Vail, Marins Michel, Mosler,
Pezant, Sallé, Kuehl, Cartier, Grimelund.
sculpture
Pas de ires médailles.
Médailles de 29 classe
MM. Levasseur, Quinton, Lefèvre, Enderlis
Gardet, Barbaroux.
Médailles de 3e classe
- MM. Mathet, Baralis, Kinsberger, Ringel d'rî
zach, Peyrol, Piilet, Jacquoty Holwackî'Robert
.Choppin, Pompon, Erickson.
,/ OitAVUlUi EN MÉDAIJAPS ET PIERRES FI8B"»
Pas de ires et de 2es médailles.
Médailles de 3a classe j.^, -
Dubois, gravure en médailles.
Lechevrel, gravure sur pierres nnes.
Mouchon, gravure en médailles.
Les Employés de chemins de fet
Sous le titre qui précède, le Parti ouvrier
publie l'information suivante :
Les employés de chemins de fer sont de ceux,
qui, parmi tous les travailleurs, ont le mieux
compris l'utilité du groupement; aussi rencon*
tre-t-on dans les. Compagnies, une, deux et
même plusieurs Sociétés de secours, organisées
par les employés attachés à chacune d'elles.
L'utilité de ces Sociétés, de mutuelle solida-
rité, est bien reconnue; elles assurent chacun
de leurs membres contre l'incapacité de travail
en cas de maladie, et servant des pensions da
retraite après un certain temps de présence
dans la Société. 1.
Avec ces petites Sociétés particulières à cha"
que Compagnie, on peut compter deux vastes
associations qui réunissent tous les employée
des chemins de fer français.
L'une, la Fraternelle, est florissante et la plue
nombreuse comme effectif. Elle est surtout une
Société de retraites.
L'autre, la 'Protection mutuelle, dont le siège
est à Paris, 9, rue Portefoin, est fondée depuis
cinq ans. Son principal but est de distribuée
une allocation quotidienne à. ses membres ma-
lâdës. Elle visa aussi à servir des pensions dEF
retraites prélèvées sur les économies réalisées
chaque année et aussi à l'aide des versements
spéciaux faits par certains membres, pour amê<
liorer leur situation- au point de vue des pen-c
sions.
Cette société compte déjà un certain nombra
de membres participants de toutes les Compa-
gnies, se répartissant actuellement eh plus de
quarante sections. La cotisation mensuelle est
de 1 fr. 50, moyennant laquelle Société, sage-
ment administrée, parvient à donner à chaque
adhérent malade, 2 francs par jour pendant les,
trois premiers mois de la maladie et ensuite
1 franc par jour.
C'est là un avantage sérieux pour les em-
ployés; les Compagnies, en effet, fournissent
bien les secours médicaux; mais, ce n'est pas
tout, la famille a aussi besoin de vivre pen-
dant le chômage et la maladie. Certaines com-
pagnies conservent bien la demi-solde à leurs
agents pendant un certain temps, mais il y en
a qui la suppriment à leurs malades. Dans le
premier cas, les deux francs quotidiens aug-
mentent la demi-solde ; dans l'autre cas, ils ont
une ressource précieuse autant qu'indispensa.-
ble.
Le groupement des employés de tous les che-
mins de fer français dans ces importantes asso-
ciations est déjà un grand pas fait; le résultat
serait plus imposant, si un groupement, dans
une association unique, de toutes ces Sociétés
de membres de la même corporation, pouvait
se réaliser, les charges seraient moins lourdes
pour tous les intéressés. C'est une question qui
mérite d'être étudiée.
La Protection mutuelle a donné un grand fes-
tival au palais du Trocadéro. Le programma
était fort bien composé et il a tenu tout ce qu'il
promettait, ce qui n'est pas toujours le ^ropr^
des programmes.
PLATS DU JOUR
Hier, dans l'après-midi, la colonie armé-
nienne de Paris a accompli, comme les an<
nées précédentes, son pèlerinage, à Saint<
Denis, au tombeau de son dernier roi,
Léon VI de Lusignan, qui repose au milieu
Léon
des rois de France. Une affluence considé-
rable, le R. P. Der-Sahas Utigian, prêtre
desservant de la colonie arménienne en
tête, s'était rendue à trois heures au lieu du
pèlerinage.
Est-ce qu'on a chanté la Reine de Chypre T
L'Ecole normale de Nancy a été licenciés
à la suite du décès d'un élève atteint de la
fièvre scarlatine, dont une épidémie avait
éclaté dans l'Ecole.
La session extrordinaire de la Société bo-
tanique de France s'ouvrira à Narbonne le
9 juin. Le conseil de la Société sera repré-
senté par MM. Ad. Chatin, membre de l'Ins-
titut, ancien président de la Société, et
- y
FEUILLETON DU RADICAL
m
LA BELLE
RABRIELLE
PAR
AUGUSTE MAQUEI
- xxxn ..-
La patrouille bourgeoise
(Suite)
'- ..:. J'en réponds bien plus que vous,
.répliqua Brissac, puisque j'en suis le
gouverneur,
— Et quand je devrais employer la
lorce pour chasser les travailleurs.
— N'y essayez pas, dit Brissac froide-
ment, car je vous avertis que si l'on tou-
che à un seul de mes piocheurs, je fais
sonner le tocsin et jeter tous vos Espa-
gnols dans la Rivière.
Monsieur I. s'écria le duc, blanc
de colère.
TenosiVous pour averti ; et ne vous
avisez jamais de me menacer, car si je
ne servais la même cause que vous, si i
je ne redoutais plus que vous rapproche-
du Béarnais, contre lequel j'ai besoin de
votre garnison, il y a déjà longtemps
que vous seriez tous enterrés dans les
plus vilains endroits de ma ville.
Le duc, grinçant des dents :
- Nous verrons plus tard, dit-il.
-Bah! nous sommes d'excellents amis,
et plus tard nous oublierons tout cela.
Voyons, pensons au service de nuit, et
ne donnons pas à nos hommes qui obr
servent le spectacleid'une querelle entre
les chefs. Nous sommes ici à la porte
Neuve. Que mettons-nous ce soir pour
garder la porte Neuve?
Le due essuya son front-mouillé de
sueur.
— Je verrai, murmura-t-il,
— Mettez-y beaucoup de monde, puis-
que vous avez de l'inquiétude à cause de
cet enlèvement des terres.
— J'y mettrai .beaucoup d'Espagnols,
monsieur .le" gouverneur.
- Soit.. Mais dépêchons-nous. Il y a
seize portes.à Paris, et si nous allons de
ce train, la clôture ne se fera pas avant
le jour..
— Je vais me consulter avec mes capi-
taines.
- Fort bien. Et moi avec mes bour-
geois.
Le duc appela don José et ses officiers; 1
Brissac alla trouver Langloiset les deux
magistrats.
- Tout notre monde est-il entré, dit-il.
Oui, monsieur.
-Sans soupçons nulle part?
- Aucuns.
A quelle heure le roi vietidra-t-il
avec ses troupes ?
— Vers trois heures et demie du ma-
tin?
- Pas avant?
— Il ne part de Saint-Denis qu'à deux
heures.
— Il suffit.
Brissac se retourna au bruit d'un com-
mandement militaire. Le duc de Féria
venait de désignerle détachement chargé
de garder la porte Neuve.
,- Soixante hommes, compta Bris-
sac.
— Commandés par don José, dit Lan-
glois.
Hors Jes. rangs, soixante hommes.I
cria Brissac à ses bourgeois. ,, (CC
Le duc de Féria s'approcha vive-
ment. ,.
— Monsieur, dit-il, c'est trop. '1
— Vous avez mis soixante des vôtres,
monsieur le due. '1
— Mais je vous prie de me laisser la
supériorité du nombre. Cette porte aura
un grand service à faire.
— Raison de plus pour que j'y envoie
autant d'hommes que vous..
— Tenez , monsieur, dit l'Espagnol,
cédez-moi sur ce point.
— A cause de votre défiance éternelle,
monsieur le duc. Eh bien ! soit ; je n'en-
verrai que quarante hommes.
— C'est encore trop ; il n'en tient que
soixante-douze dans le poste de la porte
Neuve.
— Eh! monsieur de Brissac, dit f-nn-
glois présent à ce colloque, prouvou. à
M. le duc toute notre sincérité, n'en-
voyons que douze hommes, puisqu'il le
désire.
— Je choisis les derniers venus ! s'é-
cria don José en désignant avec un rire
moqueur la troupe amenée par l'éche-
vin.
— Va pour les derniers venus, dit
Langlois.en poussant le coude à Brissac
au moment du défilé de ces douze
hommes.
En effet, l'officier au gros ventre sou-
leva sa visière en passant devant Bris-
sac, et le comte, à l'aspect de ce visage,
ne put retenir un tressaillement de sur-
prise.
— Peste! dit-il à José qui épluchait
au passage chaque tournure et chaque
accoutrement de ces douze ,bî)grgeois,-
vous avez eu la main heureuse, mon
cher capitaine.
— N'est-ce pas, répliqua Castil, qu'il
n'y en a pas de pareils dans tout Paris?
— Ni ailleurs, dit Brissac.
Les douze hommes, suivis du capi-
taine espagnol, entrèrent dansée poste.
de la porte Neuve, dont les grilles se
fermèrent sur eux.
Langlois et les deux magistrats échan-
gèrent avec Brissac un coup d'œil furtif
qui voulait dire aussi que don José avait
eu la main bien heureuse.
A peine cette opération était-elle ache-
vée, que la duchesse de Montpensier
apparut sur la place ; elle faisait piaffer
un cheval ardent, et traînait après elle
toute une armée de serviteurs et d'oiil.
ciers de toute espèce.
— Eh bien ! dit-elle à Brissac, par-
tage-t-on la garde comme j'avais or-
donné?
- C'est fait pour la porte Neuve, ré-
pliqua le comte, et. nous allons passer
aux autres.
— Vous savez qu'on parle d'une alerte
pour cette nuit ?
— On dit tous les jours la même chose.
— Comment sommes-nous avec le
duc ?
— Au mieux.
- A propos, comte, si j'avais quel-
que message à vous transmettre, je vous
enverrais mes aides de camp. En voici
un nouveau; regardez-le bien, pour le
reconnaître. ;'
- Qui est monsieur ?
, — M. La Ramée) un gentilhomme qui
Vîent de perdre son père, et m'est arrivé
tantôt avec un zèle et une foi admirables ;
pour la Ligue.
- Très-bien ! dit Brissac.
- Il était aussi recommandé aux En-
tragues, mais il parait que les Entraguès
sont devenus plus'royalistes que le roi.
M. de La Ramée a donc préféré venir
me trouver à Paris, au centre de l'ac-
tion; c'est d'un bon augure,
-- Nous donnerons de l'ouvrage à
monsieur, répliqua Brissac, dont le coup
d'oeil observateur avait toisé le nouveau
venu des pieds à la tête.
-.r Surveillez bien l'Espagnol, dit tout
bas la duchesse au comte; j'ai ouï dire
qu'il voulait vous jouer un tour.
— Merci, répliqua Brissac.
La duchesse, caracolant, disparut
dans la rue Saint-Honoré. au milieu
d'un tourbillon de canailles qui criaient
à s'étrangler : « Vive Guise 1 »
— Elle s'enivre avec ce gros vin ! mur-
mura Brissac en dirigeant son cheval
du côté de la porte Saint-Denis.
Mais il fut rejoint par le duc de Féria,
qui guettait tous ses mouvements et lui
barra le passage.
- Qu'y a-t-il encore? demanda Bris-
sac.
— Deux mots, comte. Est-il bien né-
cessaire que nous nous promenions tous
deux dans Paris, lorsque le danger est
à la fois dedans et dehors?
—Non, dit Brissac, il y a de la beso-
gne pour deux bons chevaux.
— D'autant plus, ajouta l'Espagnole
qu'il court un bruit très grave.
— Bah! lequel ? ,
— On assure qu'on a vu force cavale-
rie ennemie du côté de Saint-Ouen et da
Montrouge.
— Voilà des chimères !
— L'homme que voici, dit froidement
le duc en désignant un soldat wallon, a,
vu cette cavalerie.
; Le soldat affirma.
— C'est digèrent, répliqua Brissac, et
la chose mériterait examen.
— Voilà pourquoi je vous ai consulté,
monsieur le comte. La chose mérita
examen, et il faudrait l'examiner.
- Vous avez raison, monsieur le duq.,
Umàml
LE DISCOURS DE M. TISZA j
Td. Goblet, ministre des affaires étrangè-
res a entretenu le conseil des dépêches qu'il
a reçues de notre ambassadeur à Vienne,
,au sujet de l'incident de la Chambre hon- ;
groise.
Il a annoncé qu'il attendait incessamment
des informations plus complètes.
LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'INDO-CHINE
M. Floquet a informé ses collègues qu'il
recevrait, à l'issue du conseil, M. Gonstans,
à l'effet de s'entendre définitivement avec
lui au sujet des diverses questions qui con-
cernent le gouvernement général de l'Indo-
Chine. , ,,
LA QUESTION BUDGÉTAIRE
tlo prévision dit cas où te Parlement adop-
terait le projette loi tendant à reporter du
ior janvier au 1" juillet la date d'ouverture
de l'exercice financier, le ministre des finan-
ces a préparé un projet de budget semes-
triel dont les chiffres ont été discutés par
)e conseil.
- M. Peytral a également élaboré un projet
-de budget complet pour l'exercice 1889 en
prévision du cas où le projet sur l'exercice
financier ne serait pas voté par les Cham-
bres.
LES AFFICHES DE L'ISÈRE
M. Charles Floquet, ministre de l'inté-
rieur, a annoncé que l'enquête administra-
tive au sujet des affiches placardées dans le
département de l'Isère et portant les mots :
* Vu : le général Boulanger» était définiti-
vement close.
M. le ministre de l'intérieur a transmis le
rapports son collègue M. Férouillat, minis-
tre de la justice. Celui-ci examinera s'il
convient de donner à l'affaire des suites ju-
diciaires ou. ce qui est plus probable, s'il
suffit de faire recouvrer par l'administra-
tion des finances -les amendes pour le non
payement des droits afférents à ces affi-
ches.
LA COMPTABILITÉ DES MINISTÈRES
La. délibération a, en dernier lieu, porté
S'ur la comptabilité des ministères.
M. Peytral, ministre des finances, a prié
ses collègues de lui faire connaître, dans le'
plus bref délai possible, leur avis à ce sujet.
L'EMBARQUEMENT DES OFFICIERS
Enfin M. l'amiral Krantz, ministre de la
înarine, a soumis à la signature du prési-
lent de la République un décret modifiant
"is conditions d'embarquement au choix des
)fficiers sur les bâtiments armant en essais.
Le Sénat
Le Sénat est arrivd à. l'article 58 de la loi
de recrutement. Il ne reste plus que 38 ar-
ticles à discuter. Si les sénateurs sont per-
sévérants, la loi sera bientôt votée et ren-
voyée à la Chambre.
La Chambre.
La loi sur les accidents
M. le ministre du commerce avait art-
aoncé, la veille, qu'il prendrait la parole
pour soutenir le principe de l'assurance
obligatoire, contre l'avis de la commission
- qui se contentait de l'assurance facultative.
Là était tout l'intérêt du débat d'hier.
Mais, au dernier moment, le' ministre est
venu déclarer qu'il ne présenterait ses ob-
servations qu'au cours de la deuxième dé-
libération.
Dès lors, la séance n'avait plus qu'un in-
térêt très relatif. Et, en effet, tous les arti-
cles de cet important projet de loi sont vo-
tés sans discussion, .à la lecture. Car je ne
compte pas l'intervention, de M. de Lamar-
zelle. H. de Mun avait mieux dit dans la
séance précédente et en meilleurs termes.
M. de Lamarzelle cherche des effets toni-
truants; il n'est qu'insipide.
L'ensemble de la loi est adopté sur la de-
mande du rapporteur, M. Ricard, la se-
conde délibération est inscrite à l'ordre du
lourde lundi.
Voilà du zèle et de la bonne volonté.
Après quoi, M. de Jouvencel dépose une
.proposition de loi tendant à créer des fusi-
liers garde-côtes. Puis on adopte un pro-
jet de loi qui a pour but de proroger pour
sept ans le régime de répression par voié
administrative des infractions spéciales de
l'indigénat en l'Algérie, tel qu'il a été établi
par la loi de 1881.
Il paraît que cette question présentait
an intérêt palpitant. Elle nous a valu le
plaisir de voir à la tribune M. Gaulier, dé-v
juté do Paris. 11 a été court, mais agité.
Jeudi, discussion du projet de M. Peytral,
ministre des finances, tendant à reporter
du 1er janvier au 1er juillet le point de dé-
part de l'exercice financier.
Au Tonkin
L'agence Havas communique aux journaux la
note suivante :
Les informations publiées par certains
journaux pourraient donner à penser que
les effectifs présents au Tonkin ont été de
nouveau augmentés dans le cours des trois
derniers mois.
Rien n'est-plus inexact. -
: Depuis le 1er mars, il n'a été envoyé au
Tonkin que 459 hommes de relève. Il a été
rapatrié 3,372 hommes, y compris ceux ra-
menés 1
Saïd le 26 courant.
L'effeetif du corps expéditionnaire a été.
ainsi diminué, en trois mois, d'environ
3,000 hommes.
EN HONGRIE
On nous télégraphie de Buda-Pesth, 29 mai.
Un incident très commenté s'est produit
à Trencsin, près de Presbourg. Le général
baron Catty, en tournée d'inspection, a
donné l'ordre d'enlever les drapeaux natio-
naux de la caserne de l'archiduc Frédéric
et a blâmé la présence d'une inscription
hongroise qui se trouvait dans cette ca-
serne.
A Presbourg, l'émotion a été très vive.
Le Club hongrois a adressé une réclama-
tion au ministère de la guerre et on prépare
une grande manifestation contre le général
Catty. La police a pris les mesures de pré-
caution nécessaires.
Le général Catty a expliqué sa conduite
au gouvernement hongrois en disant qu'il
avait refusé les ovations qu'on lui préparait
et s'était opposé à ce qu'on décorât la ville
parce qu'étant en mission impériale, il ne
voulait voir que le drapeau impérial.
Quant à l'enlèvement du drapeau hon-
grois, SI s'en^eat excusé,en t'attribuant à un
excès de zèle. ',
Des députés interpelleront demain M.
Tisza à ce props. Le ministre basera sa ré-
ponse sur les explications du général Catty*.
Le recensement des propriétés bâties
Récemment la Chambre a été saisie d'un
projet de loi portant ouverture d'un crédit
extraordinaire de 1,800,000 francs destiné à
permettre au ministère des finances de
terminer le recensement des propriétés
bâties et l'évaluation de leur valeur loca-
tive.
Constatons à ce sujet que l'évaluation des
propriétés bâties,. entreprise à la fin du
mois d'août 1887, à été rapidement pour-
suivie par l'administration des contribu-
tions directes. Au 1er mai 1888, les agents
de cette administration avaient parcouru
16,210 communes et le nombre des pro-
priétés évaluées s'élevaient à 4,162,000. Le
travail effectué représente 46 pour 100 de
l'opération totale.
On avait estimé à 2,800,000 francs le chif-
fre de la dépense à prévoir pour le recense-
ment des propriétés bâties : ces prévisions
ne seront pas dépassées.
ENCORE M. ROCHEFORT
On lit dans la Justice :
Il est odieux et navrant de voir une démons-
tration consacrée au culte des morts troublée
par des coups dé revolver. Mais il est plaisant
de voir Rocilefort se faire de ces détestables
violences un grief contre MM. Clémenceau,
Ranc, Joflrin et Strauss.
On se rappelle qu'à l'époque où un fou tira
sur M. Ferry un coup de pistolet inonensif, les
opportunistes firent une campagne inepte contre
Rochefort, accusé par eux d'avoir provoqué au
meurtre par ses attaquas contre l'ex-président
du conseil..
Nous avons dit notre opinion sur l'absurdité
du procédé. Quant à Rochefort, il était naturel-
tement exaspéré. Il trouvait le procédé indigne.
Ce qui ne l'empêche pas de l'employer à son
tour (sinon contre les radicaux, qu'il veut bien
considérer comme de futures victimes, au moins
contre les possibilistes).
Voilà une absence de mémoire un peu grave.
Ce n'est pas là une unique imprudence! Voilà
qu'à propos de la scène d'hier, il rappelle les
« blouses blanches ! n.Qu'il s'entende avec-M.
Boulanger, pour lequel les « blouses blanches n,
en 187Q, représentaient le peuple de Paris ! Qu'il
s'entende avec l'Intransigeant, dont il est le
maître, et qui nous a recommandé ce point de
vue historique I
Mais à quoi bon discuter avec lui ? Wicker-
shcimer, aujourd'hui même, lui pose, dans la
Nation, une question analogue aux miennes.
C'est dire qu'il n'y répondra pas. Le fait est qu'il
est exaspéré de l'accueil fait à sa couronne. Il va
jusqu'à dénoncer les socialistes qui veulent la
« lutte des classes » 1 Nous l'avons toujours
combattue : rien ne nous permettait d'attendre
de Rochefort un si fougueux concours.
Que dire à un homme qui considère les con-
tradictions les plus lourdes comme un exercice
quotidien? On jette des œufs pourris à M. Bou-
langer! Procédé ignoble l On frappe Ml Joffrin 1
Condamnation solennelle par le peuple. Tire-
t-on sur un de ses adversaires ? La folie seule
est coupable. Tire-t-on sur un de ses amis ?
« Treslaillon va ressusciter de ses cendres. »
(Ce sont là les propres expressions de Roche-
fort.)
Qu'il reprenne son sang-froid 1 C'est ce qu'il
a de mieux à faire. Il se rappelle son passé, et
il est étonné qu'il ne lui soit plus permis d'en-
voyer une couronne sur la tombe des morts de
1871. Tout le monde en est étonné, mais diflé -
remment. Quant à moi, une fois l'amnistie ob-
tenue, je n'ai plus essayé de réveiller les sou-
venirs de la guerre civile, que, le premier en
France, j'avais auparavant rappelé aux pros-
criptettrs impitoyables. Mais, de bonne fol,
peut-on être surpris que des hommes qui vont
rendre hommage à la mémoire des inconnus
rrtÀsaa^s^eft ^îtf nfe pard-OTrtrent pas * ï&po»
théose de l'ancien colonel Boulanger qui, pour
conserver son grade, rappelait les services
rendus par lui dans la plus affreuse tuerie de
ce siècle ?
Ne serait-ce que par respect pour les morts,
on n'avait pas le droit de crier : « Vive Boulan-
ger! » devant le mur du Père-Lachaise. Et Ro-
chefort, au fond, est de mon avis, j'en suis sûr.
CAMILLE PELLETAN.
Les élections municipales en Corse
On télégraphie d'Ajaccio, 29 mai:
On sait que le scrutin pour la nomination des
Conseils municipaux n'a pu avoir lieu dans
quarante communes de la Corse.
Dimanche dernier, les électeurs étaient de
nouveau convoqués. Les -opérations n'ont pu
avoir lieu que dans vingt et une communes.
Dans les auires, le scrutin n'a encore pu être
ouvert.
COULISSES DU PARLEMENT
Les alcools étrangers
Le Journal officiel publiera ce matin la loi
ayant pour objet de proroger Les lois des
5 juillet 1885, 25 novembre 1887 et 26 fé-
vrier 1888, relatives au régime douanier des
alcools étrangers.
Article Hinique. — Les dispositions dè la
lui du 5juillet 1887 et de la loi du 26 février
1888 modifiant le tableau du tarif général
des douanes sur les alcools étrangers (eaux-
de-vie en bouteilles, eaux-de-vie autrement
qu'en bouteilles, alcools autres), continue-
ront d'avoir leur effet jusqu'à ce qu'il en
sorti autrement ordonné.
La présente loi, délibérée et adoptée par
le Sénat et par la Chambre des députés/sera
exécutée comme loi d'Etat.
M. Constans
M. Constans, gouverneur général de
l'Indo-Chine, qui, pendant son séjour en
Extrême-Orient, n'a pas eu la plus légère
indisposition, se trouve aujourd'hui atteint
d'une dysenterie d'un caractère assez sé-
rieux.
Le discours de Il. Tisza
M. Gerville-Réache, qui se proposait d'a-
dresser une question au sujet du discours
prononcé samedi, par M. Tisza, à la Cham-
bre hongroise, a eu hier, pendant la séance,
une conversation à ce sujet avec M. Gablet,
ministre des affaires étrangères.
M. Goblet a prié M. Gerville-Réache d'a-
journer' sa , question, les renseignements
que le gouvernement possède sur l'inci-
dent n'étant pas encore suffisamment com-
plets.
La législation des faillites
La commission des faillites s'est réùriie
hier, suus la présidence de M. Jametel,
pour délibérer sur la proposition de M. Mil-
lerand, et le contre-projet de M. Maxime
Lecomte.
Elle a successivement repoussé ces deux
propositions qui, à ses yeux, sont incom-
plètes et ne réalisent pas une véritable ré-
forme de la législation des faillites.
Sur la proposition de M. Alfred Laroze,
son rapporteur, la commission a adopté un
nouveau projet de loi en vingt et un arti-
cles, détachés du texte précédemment ad-
mis, et qui est le résumé des réformes
qu'elle a votées.
M. Alfred Laroze a été chargé da faire les
démarches nécessaires pour que ce projet
soit porté le plus tôt possible à l'ordre du
jour de la Chambre.
L'ordre du jour des Gauches
La commission chargée d'examiner le
projet d'ordre du jour établi par MM- Hano-
taux, Millerand et Jaurès, a nommé M. An-
tonin Dubost rapporteur.
La commission, qui doit entendre aujour-
d'hui le gouvernement sur ce projet d'ordre
du jour, a décidé en principe d'étendre le
programme du travail parlementaire qui
fait l'objet de la proposition dont elle est
saisie. On comprendait notamment dans ce
programme la plupart des lois que M. Col-
favru, président de la commission d'initia-
tive parlementaire avait énumérées dans
son rapport sommaire.
On sait, d'autre part, que la proposition
de M, Hanotaux tend à ce que la Chambre
consacre deux jours par semaine à la dis-
cussion des lois qui constituent l'ordre du
jour établi par le député de l'Aisne.
La commission est d'avis qu'il suffirait
de réserver deux jours par semaine à la
discussion des questions qui ne seraient
pas comprises dans l'ordre du jour. La
Chambre pourrait ainsi consacrer au moins
trois jours par semaine, le lundi, le mardi
et le jeudi à la discussion des questions
d'affaires.
Le canal de Panama
La commission sénatoriale du Panama a
consacré sa réunion d'hier à la lecture sur
épreuves des documents qui doivent être
annexés au rapport de M. Bozérian.
Les raisins secs
La commission des douanes, réunie sous
la présidence de M. Dev&lle* a entendu MM.
Déandreis et Bernard-Lavergne, signataires
de propositions tendant à appliquer une
surtaxe aux raisins secs de provenance
étrangère.
La commission statuera sur ces proposi-
tions dans une de ses prochaines séances.
LA GERMANISATION
DE - L'ALSACE-LORRAINE
On lit dans la Gazette de l'Allemagne
du Nord :
Ce serait attribuer une signification
inexacte aux mesures prises à la frontière
française, relativement aux passeports, que
de les considérer comme des représailles
contre des incidents particuliers, tels que
ceux de Belfort et d'Avricourt. Ces derniers
et beaucoup d'autres de même nature ne
sont pas en relation immédiate avec les me-
sures prises par le gouvernement allemand.
Ils n'ont qu'une signification indirecte
comme symptômes de la situation.
Les ordonnances relatives aux passeports
sont, de même que l'augmentation des for-
ces défensives de l'Allemagne, des mesures
qui ne se rattachent pas à des faits isolés,
mais dépendent de la politique générale.
La politique allemande et en particulier
l'administration de l'Alsace-Lorraine, doi-
vent naturellement s'efforcer de consolider
la possession de l'Alsace, en resserrant les
rapports entre cette province et l'Alle-
magne..
Le principal obstacle à la solution de
cette question consiste dans la continuation
des relations sociales et économiques avec
la France, telles qu'elles existaient lorsque
le pays de l'empire a de nouveau été réuni
à l'Allemagne. L'effet de ces relations se
trouve encore accrû et va jusqu'à causer
une irritation internationale par suite de
l'excitation et de la provocation des senti-
ments ootigermaniques, par les préparatifs
en vue de la guerre de revanche qui doit
rendre l'Alsace à la France, préparatifs qui
se font par la voie de l'espionnage et par
l'agitation qu'on cherche à créer dans la
population alsacienne-lorraine au moyen
d'associations et d'autres agissements de
toutes sortes..
Sous l'action de ces excitations, l'attitude
hostile des populations de la France à notre
égard, non seulement n'a pas diminué au
cours des dix-sept dernières années, mais
est au contraire devenue plus prononcée,
ainsi que le prouvent les récents incidents
de Beliort.
L'espoir qu'on nourrissait en Allemagne
que le gouvernement français finirait par
se sentir assez fort pour combattre ces me-
nées qui mettent en péril la paix entre les
deux nations, cet espoir ne s'est pas réalisé
jusqu'à, jjiéscnt.
Alors même qu'ils nourrissaient des sen-
timents.pacifiques, les gouvernements qui
se sont succédé jusqu'à ce jour en France
n'oni pu acquérir quelque solidité qu'en far
vorisant plutôt qu'en cherchant à apaiser
la haine nationale.
Les sentiments de la population française
dans les déDartements sont constamment
portés à un degré de haine nationale tel
que les Allemands ne peuvent paraitre sur
n'importe quel point de la France sans ris-
ques pour leur fortune et leur vie.
Il suffit de quelques gamins pour provo-
quer l'explosion de ces dispositions mena-
çantes que ni la réserve de l'Allemagne, ni
ses avances pour de grandes ou de petites
questions, n'ont pu faire cesser.
Dans les guerres de 1813 à 1815, la France
a subi relativement plus de dommages et a
été traitée avec plus de violence qu'en 1870.
Il n'en est pas moins vrai que, dès 1825, il
n'y avait plus trace d'une haine pareille
contre ses voisins.
On rechercherait vainement alors dans
les annales de la France les vestiges d'une
haine semblable contre ses voisins, d'une
pareille soif de revanche pour les défaites
de Leipzig et de Waterloo, comme elle se
montre aujourd'hui dans tous les journaux
français et dans l'attitude de la population.
L'infructuosité de la réserve et de la pru-
dence dont l'Allemagne a fait preuve jus-
qu'ici, l'impossibilité qui en résulte d'arri-
ver-à modifier les sentiments des Français
n'éveille chez les Allemands aucune idée
belliqueuse. Nous poussons le respect de |
l'indépendance de nos voisins jusqu'à la to-
lérance absolue d'une haine injustifiée.
Nous ne désirons pas la guerre, nous nous
bornons à entretenir des relations moins
étroites avec la France et, comme nous
sommes liés par le voisinage, nous devons
nous borner, dans nos relations avec la
'France, à restreindre nos rapports sur la
frontière, où ces rapports ne servent qu'à
entretenir l'agitation au sein de la popula-
tion.
Nous désirons que les Français soient
plus réservés dans leurs rapports avec l'Al-
sace. Nous ne regretterons pas de voir la
France prendre de son côté des mesures
analogues, c'est-à-dire qui tendent à empê-
cher les Allemands à se rendre dansée
pays.
Les mesures appliquées par le gouverne-
ment allemand sont dégagées de toute hos-
tilité. Elles ne constituent qu'un moyen au-
torisé par les lois internationales d'activer
l'œuvre historique de la regermanisation
des pays reconquis par l'empire allemand
et leur détachement de leur union avec la
France.
Les froissements internationaux que fa-
cilité ét encouragé la nature des rapports'
qui ont eu lieu jusqu'à ce jour entre les
Français et l'Alsace sont plus dangereux,
au point de vue de la consolidation de la
paix, que des mesures qui ont pour objet
de tracer plus nettement la ligne de démar-
cation indiquée par la frontière. C'est pour-
quoi nous croyons que le gouvernement
impérial rend service à la paix lorsqu'il
seconde la France dans sa tendance à con-i
trôler exactement les relations à la fron-
tière, et à donner à son animation des li-
mites qui excluent autant que possible tout
froissement politique.
Pour prévenir l'effet des mesures ap-
pliquées en Alsace-Lorraine aux voya-
geurs venant de France, la Compagnie
des chemins de fer de l'Est se propose-
rait, assure-t-on, de faire passer par
Delle les trains express qui passent ac-
tuellement par Mulhouse.
D'après le nouvel itinéraire projeté, la
ligne de Paris à Belfort, Montreux,
Vieux-Mulhouse et Baie serait rempla-
cée, pour les trains express, par la ligne
de Paris à Belfort et Bâle, de telle sorte
que les voyageurs se rendant de France
à Bâle n'auraient plus à traverser le ter-
ritoire d'Alsace-Lorraine.
Ajoutons, d'après le Temps, que l'am-
bassade d'Allemagne à Paris ne vise
plus, pour le moment, de passeports.
Elle prend le nom des personnes dési-
rant entrer en Allemagne par l'Alsace-
Lorraine, et leur, fait connaître, au bout
de dix ou quinze jours, le jour où ils de-
vront se présenter a l'ambassade pour le
visa, qui sera de 12 fr. 50 au lieu de
1 fr. 90.
LES
RÉCOMPENSES DU SALON
Voici la liste des récompenses qui ont été
décernées jusqu'à présent :
ARCHITECTURE
Médaille d'honneur
M. Douane.
Cette médaille a été décernée à l'unanimité.
M. Deglane expose cette année, sous le n°
4,858 : Restitution des palais des Césars, sur le
Mont Palatin, à Rome.
-, Médaille de ire classe
M, Girault..
Médaille de 2° classe
MM. Hardion, Ruprich-Robert, Bréasson, Re-
don, Roussi.
Médaille de 30 classe
MM. Pay, Lafargue, Rigaut, Paul Lafïolye, Le-
wicki, Augustin Sulleroy.
Mentions honorables
MM. Allorge, Brunnarius, Carie, Chaize, Des-
caves, Despradelle, Galinier, Geisse, Guesnier,
Gonverp,iuuitard, Hévreux, Huguet, Lachouque,
Landry, Laquerrière, Leblond, Moussis, Peinte,
Plackaert, Saint-Père, Sandier, Schmidt, Weis-
semburger.
GRAVURtt (
Pas de ite médaille. j
263 médailles
Burin. — M. Boisson.
Bois. — M. Léveillé.
3es médailles
Burin. — M. Deblois.
Eau-forte. — MM. Fornet, Ricardo de los
Rios, Leterrier, Faivre ; Mme Louveau-Rou-
veyre.
Bois. — MM. Dutheîl, Delangle, Guillaume.
Lithographie. — MM. Thornley, Fauchon.
Mentions honorables
Burin. — MM. Robinson, Dubouchat, Micha-
lek, Christophe, Mlle Danse. 1
Eau-forte. — MM. Frédéric, Jacques, Boilot,
Alasonnière. Sevettre, Bruneau, Piguet, de Bel-,
lée, Manehou, Michel Cazin, Mlle Mathilde Teys-
sonriières, Mme Van den Broeck d'Obrenau.
Bois. — MM. Devos, Perez, Kolh, Vintrant,
Mignot, Ruffe, Douillard, Koch, Félise, Bois-
sard, Woltl, Charpentier; Mmes SchifI, Trin-
guier.
Lithographie. — MM. Grenier, Deroy, Aresty.
PEINTURE
Médailles de Ire classe
MM. Delanec, Forsbergr
Médailles de 20 classe
MM. Le Sénéchal, Latouche, Truphême, N.
Berthon, A. Perrel. Watelin, Lepoittevin, Rivey,
Paul Leroy, Aug. Flameng, Callot, Jeannin"
Médaills de 3e classe
Ed. Grandjean, Jean Brunet, Joseph Aubère
Abel Boyer, Boudot, Isenbart, Laroche, Richet.
François Lami, Alexis Vallon, Alfred Smith,
Knignt, Decanis, Mlle Màximilienne Guyon,
v alter Gay, Odier, Quignon, Jourdeuil, Howe,
Paul Lecomte, Dauphin, Tournés, Paul Schmitt,
Melchers, Laverie, Vail, Marins Michel, Mosler,
Pezant, Sallé, Kuehl, Cartier, Grimelund.
sculpture
Pas de ires médailles.
Médailles de 29 classe
MM. Levasseur, Quinton, Lefèvre, Enderlis
Gardet, Barbaroux.
Médailles de 3e classe
- MM. Mathet, Baralis, Kinsberger, Ringel d'rî
zach, Peyrol, Piilet, Jacquoty Holwackî'Robert
.Choppin, Pompon, Erickson.
,/ OitAVUlUi EN MÉDAIJAPS ET PIERRES FI8B"»
Pas de ires et de 2es médailles.
Médailles de 3a classe j.^, -
Dubois, gravure en médailles.
Lechevrel, gravure sur pierres nnes.
Mouchon, gravure en médailles.
Les Employés de chemins de fet
Sous le titre qui précède, le Parti ouvrier
publie l'information suivante :
Les employés de chemins de fer sont de ceux,
qui, parmi tous les travailleurs, ont le mieux
compris l'utilité du groupement; aussi rencon*
tre-t-on dans les. Compagnies, une, deux et
même plusieurs Sociétés de secours, organisées
par les employés attachés à chacune d'elles.
L'utilité de ces Sociétés, de mutuelle solida-
rité, est bien reconnue; elles assurent chacun
de leurs membres contre l'incapacité de travail
en cas de maladie, et servant des pensions da
retraite après un certain temps de présence
dans la Société. 1.
Avec ces petites Sociétés particulières à cha"
que Compagnie, on peut compter deux vastes
associations qui réunissent tous les employée
des chemins de fer français.
L'une, la Fraternelle, est florissante et la plue
nombreuse comme effectif. Elle est surtout une
Société de retraites.
L'autre, la 'Protection mutuelle, dont le siège
est à Paris, 9, rue Portefoin, est fondée depuis
cinq ans. Son principal but est de distribuée
une allocation quotidienne à. ses membres ma-
lâdës. Elle visa aussi à servir des pensions dEF
retraites prélèvées sur les économies réalisées
chaque année et aussi à l'aide des versements
spéciaux faits par certains membres, pour amê<
liorer leur situation- au point de vue des pen-c
sions.
Cette société compte déjà un certain nombra
de membres participants de toutes les Compa-
gnies, se répartissant actuellement eh plus de
quarante sections. La cotisation mensuelle est
de 1 fr. 50, moyennant laquelle Société, sage-
ment administrée, parvient à donner à chaque
adhérent malade, 2 francs par jour pendant les,
trois premiers mois de la maladie et ensuite
1 franc par jour.
C'est là un avantage sérieux pour les em-
ployés; les Compagnies, en effet, fournissent
bien les secours médicaux; mais, ce n'est pas
tout, la famille a aussi besoin de vivre pen-
dant le chômage et la maladie. Certaines com-
pagnies conservent bien la demi-solde à leurs
agents pendant un certain temps, mais il y en
a qui la suppriment à leurs malades. Dans le
premier cas, les deux francs quotidiens aug-
mentent la demi-solde ; dans l'autre cas, ils ont
une ressource précieuse autant qu'indispensa.-
ble.
Le groupement des employés de tous les che-
mins de fer français dans ces importantes asso-
ciations est déjà un grand pas fait; le résultat
serait plus imposant, si un groupement, dans
une association unique, de toutes ces Sociétés
de membres de la même corporation, pouvait
se réaliser, les charges seraient moins lourdes
pour tous les intéressés. C'est une question qui
mérite d'être étudiée.
La Protection mutuelle a donné un grand fes-
tival au palais du Trocadéro. Le programma
était fort bien composé et il a tenu tout ce qu'il
promettait, ce qui n'est pas toujours le ^ropr^
des programmes.
PLATS DU JOUR
Hier, dans l'après-midi, la colonie armé-
nienne de Paris a accompli, comme les an<
nées précédentes, son pèlerinage, à Saint<
Denis, au tombeau de son dernier roi,
Léon VI de Lusignan, qui repose au milieu
Léon
des rois de France. Une affluence considé-
rable, le R. P. Der-Sahas Utigian, prêtre
desservant de la colonie arménienne en
tête, s'était rendue à trois heures au lieu du
pèlerinage.
Est-ce qu'on a chanté la Reine de Chypre T
L'Ecole normale de Nancy a été licenciés
à la suite du décès d'un élève atteint de la
fièvre scarlatine, dont une épidémie avait
éclaté dans l'Ecole.
La session extrordinaire de la Société bo-
tanique de France s'ouvrira à Narbonne le
9 juin. Le conseil de la Société sera repré-
senté par MM. Ad. Chatin, membre de l'Ins-
titut, ancien président de la Société, et
- y
FEUILLETON DU RADICAL
m
LA BELLE
RABRIELLE
PAR
AUGUSTE MAQUEI
- xxxn ..-
La patrouille bourgeoise
(Suite)
'- ..:. J'en réponds bien plus que vous,
.répliqua Brissac, puisque j'en suis le
gouverneur,
— Et quand je devrais employer la
lorce pour chasser les travailleurs.
— N'y essayez pas, dit Brissac froide-
ment, car je vous avertis que si l'on tou-
che à un seul de mes piocheurs, je fais
sonner le tocsin et jeter tous vos Espa-
gnols dans la Rivière.
Monsieur I. s'écria le duc, blanc
de colère.
TenosiVous pour averti ; et ne vous
avisez jamais de me menacer, car si je
ne servais la même cause que vous, si i
je ne redoutais plus que vous rapproche-
du Béarnais, contre lequel j'ai besoin de
votre garnison, il y a déjà longtemps
que vous seriez tous enterrés dans les
plus vilains endroits de ma ville.
Le duc, grinçant des dents :
- Nous verrons plus tard, dit-il.
-Bah! nous sommes d'excellents amis,
et plus tard nous oublierons tout cela.
Voyons, pensons au service de nuit, et
ne donnons pas à nos hommes qui obr
servent le spectacleid'une querelle entre
les chefs. Nous sommes ici à la porte
Neuve. Que mettons-nous ce soir pour
garder la porte Neuve?
Le due essuya son front-mouillé de
sueur.
— Je verrai, murmura-t-il,
— Mettez-y beaucoup de monde, puis-
que vous avez de l'inquiétude à cause de
cet enlèvement des terres.
— J'y mettrai .beaucoup d'Espagnols,
monsieur .le" gouverneur.
- Soit.. Mais dépêchons-nous. Il y a
seize portes.à Paris, et si nous allons de
ce train, la clôture ne se fera pas avant
le jour..
— Je vais me consulter avec mes capi-
taines.
- Fort bien. Et moi avec mes bour-
geois.
Le duc appela don José et ses officiers; 1
Brissac alla trouver Langloiset les deux
magistrats.
- Tout notre monde est-il entré, dit-il.
Oui, monsieur.
-Sans soupçons nulle part?
- Aucuns.
A quelle heure le roi vietidra-t-il
avec ses troupes ?
— Vers trois heures et demie du ma-
tin?
- Pas avant?
— Il ne part de Saint-Denis qu'à deux
heures.
— Il suffit.
Brissac se retourna au bruit d'un com-
mandement militaire. Le duc de Féria
venait de désignerle détachement chargé
de garder la porte Neuve.
,- Soixante hommes, compta Bris-
sac.
— Commandés par don José, dit Lan-
glois.
Hors Jes. rangs, soixante hommes.I
cria Brissac à ses bourgeois. ,, (CC
Le duc de Féria s'approcha vive-
ment. ,.
— Monsieur, dit-il, c'est trop. '1
— Vous avez mis soixante des vôtres,
monsieur le due. '1
— Mais je vous prie de me laisser la
supériorité du nombre. Cette porte aura
un grand service à faire.
— Raison de plus pour que j'y envoie
autant d'hommes que vous..
— Tenez , monsieur, dit l'Espagnol,
cédez-moi sur ce point.
— A cause de votre défiance éternelle,
monsieur le duc. Eh bien ! soit ; je n'en-
verrai que quarante hommes.
— C'est encore trop ; il n'en tient que
soixante-douze dans le poste de la porte
Neuve.
— Eh! monsieur de Brissac, dit f-nn-
glois présent à ce colloque, prouvou. à
M. le duc toute notre sincérité, n'en-
voyons que douze hommes, puisqu'il le
désire.
— Je choisis les derniers venus ! s'é-
cria don José en désignant avec un rire
moqueur la troupe amenée par l'éche-
vin.
— Va pour les derniers venus, dit
Langlois.en poussant le coude à Brissac
au moment du défilé de ces douze
hommes.
En effet, l'officier au gros ventre sou-
leva sa visière en passant devant Bris-
sac, et le comte, à l'aspect de ce visage,
ne put retenir un tressaillement de sur-
prise.
— Peste! dit-il à José qui épluchait
au passage chaque tournure et chaque
accoutrement de ces douze ,bî)grgeois,-
vous avez eu la main heureuse, mon
cher capitaine.
— N'est-ce pas, répliqua Castil, qu'il
n'y en a pas de pareils dans tout Paris?
— Ni ailleurs, dit Brissac.
Les douze hommes, suivis du capi-
taine espagnol, entrèrent dansée poste.
de la porte Neuve, dont les grilles se
fermèrent sur eux.
Langlois et les deux magistrats échan-
gèrent avec Brissac un coup d'œil furtif
qui voulait dire aussi que don José avait
eu la main bien heureuse.
A peine cette opération était-elle ache-
vée, que la duchesse de Montpensier
apparut sur la place ; elle faisait piaffer
un cheval ardent, et traînait après elle
toute une armée de serviteurs et d'oiil.
ciers de toute espèce.
— Eh bien ! dit-elle à Brissac, par-
tage-t-on la garde comme j'avais or-
donné?
- C'est fait pour la porte Neuve, ré-
pliqua le comte, et. nous allons passer
aux autres.
— Vous savez qu'on parle d'une alerte
pour cette nuit ?
— On dit tous les jours la même chose.
— Comment sommes-nous avec le
duc ?
— Au mieux.
- A propos, comte, si j'avais quel-
que message à vous transmettre, je vous
enverrais mes aides de camp. En voici
un nouveau; regardez-le bien, pour le
reconnaître. ;'
- Qui est monsieur ?
, — M. La Ramée) un gentilhomme qui
Vîent de perdre son père, et m'est arrivé
tantôt avec un zèle et une foi admirables ;
pour la Ligue.
- Très-bien ! dit Brissac.
- Il était aussi recommandé aux En-
tragues, mais il parait que les Entraguès
sont devenus plus'royalistes que le roi.
M. de La Ramée a donc préféré venir
me trouver à Paris, au centre de l'ac-
tion; c'est d'un bon augure,
-- Nous donnerons de l'ouvrage à
monsieur, répliqua Brissac, dont le coup
d'oeil observateur avait toisé le nouveau
venu des pieds à la tête.
-.r Surveillez bien l'Espagnol, dit tout
bas la duchesse au comte; j'ai ouï dire
qu'il voulait vous jouer un tour.
— Merci, répliqua Brissac.
La duchesse, caracolant, disparut
dans la rue Saint-Honoré. au milieu
d'un tourbillon de canailles qui criaient
à s'étrangler : « Vive Guise 1 »
— Elle s'enivre avec ce gros vin ! mur-
mura Brissac en dirigeant son cheval
du côté de la porte Saint-Denis.
Mais il fut rejoint par le duc de Féria,
qui guettait tous ses mouvements et lui
barra le passage.
- Qu'y a-t-il encore? demanda Bris-
sac.
— Deux mots, comte. Est-il bien né-
cessaire que nous nous promenions tous
deux dans Paris, lorsque le danger est
à la fois dedans et dehors?
—Non, dit Brissac, il y a de la beso-
gne pour deux bons chevaux.
— D'autant plus, ajouta l'Espagnole
qu'il court un bruit très grave.
— Bah! lequel ? ,
— On assure qu'on a vu force cavale-
rie ennemie du côté de Saint-Ouen et da
Montrouge.
— Voilà des chimères !
— L'homme que voici, dit froidement
le duc en désignant un soldat wallon, a,
vu cette cavalerie.
; Le soldat affirma.
— C'est digèrent, répliqua Brissac, et
la chose mériterait examen.
— Voilà pourquoi je vous ai consulté,
monsieur le comte. La chose mérita
examen, et il faudrait l'examiner.
- Vous avez raison, monsieur le duq.,
Umàml
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