Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-09-17
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 septembre 1922 17 septembre 1922
Description : 1922/09/17 (N10927). 1922/09/17 (N10927).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7608270p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2014
W EDITION DE 5 HEURES DU MATIN
Aigu., :r,
,
Quinze centimes (numéro 10927) < Dimanche 17 Septembre 1922
Quand le Turc ne demandait qu'à causer,
John Butl faisait la sourde oreille.
Aujourd'hui, John Bull voudrait causer.
Hélas ! Le Turc est trop occupé.
IX
: la vraie question d Orient
l c'est la question des Détroits
L'épée de Mustapha Kemal a déchiré
le voile qui dissimule depuis trop long-
temps les traits. essentiels du problème
oriental. L'effondrement -de la mégalo-
manie hellénique découvre le vieux
conflit d'impérialisme dont les péripé-
ties troublent le monde depuis plus d'un
siècle. Force est de reconnaître que
l'éternelle question d'Orient n'est ni
l'eveil des nationalités, ni la rivalité des
religions. Elle est avant tout une lutte
de domination dont l'enjeu est Constan-
tinople, clef des Détroits.
La question d'Orient est née le jour
où la Russie, ayant atteint la mer Noire,
a senti la nécessité d'un débouché vers
la mer libre.
Une volonté se met en travers. Est-ce-
celle 'de la Turquie ? Nullement. Dès
1832, au lendemain de l'affranchisse-
ment de la Grèce, la Porte accepte d'ou-
vrir les Dardanelles au pavillon de
Saint-André. L'Angleterre met son .veto.
Le traité de Londres enferme la Russie
dans la mer Noire en interdisant le pas-
sage des Détroits aux navires de guerre.
: L'arrêt est confirmé- par le traité de Pa-
• ris après la guerre de Crimée. Telle est
la résolution anglaise que Gortchakoff
n'ose pas l'affronter en 1870, quand il
profite des désastres français pour s'af-
franchir de la plupart des servitudes de
1856. La Russie ne retrouve le droit de
se créer une flotte dans la mer Noire qu'à
condition de l'employer exclusivement
dans cette mer. Elle n'a même pas pu la
faire sortir pour l'envoyer à Tsoushima.
L'extension de la guerre mondiale à
l'Orient a déçu tous les calculs de l'An-
gleterre. Allié de; la Russie contre la Tur-
quie,,lû gouvernement britannique allait-
il se trouver dans la nécessité de réali-
ser lui-memo le rcve de Pierre le Grand,
d'installer les Russes a Constantinople,
de leur- ouvrir les Détroits ? Seuls la
chute du tsarisme et le cataclysme bol-
cheviste ont détourné cette conclusion
paradoxale qui avait été prévue formel-
lement dans les accords de 1915. Il y a
là un point que feront bien de ne pas
négliger les futurs historiens de la révo-
lution russe. Ce qui est, en. tout cas, for-
mellement établi dès maintenant, c'est
que l'Angleterre n'a pas perdu un ins-
tant' pour profiter de la débâcle russe.
Elle s'est installée à Constantinople et
elle a substitué, en travers des Darda-
nelles, au fragile verrou turc, le formi..,
dable barrage de ses dreadnoughts. C'est
ce qu'on appelle à Londres « établir la
liberté des Détroits ». -
Voilà ce qu'il faut bien comprendre,
parce que c'est l'origine de tous les trou-
bles qui'ser sont succédé depuis trois ans
et que tout l'avenir est lié à cette équi-
voque. Le régime que le traité de Sè-
vres a prétendu établir aboutissait à ce
résultat : la Turquie gardait nominale-
ment Constantinople, mais les Grecs te-
naient la capitale ottomane sous leur ca-
non du.côté de la terre, et les Dardanel-
les désarmées, sous le contrôle d'une
gendarmerie internationale impuissante,
s'ouvraient à toutes les fantaisies des
escadres hostiles. Le maître de la mer
devenait le vrai maître de la grande
porte de mer. Or, le maître de la mer est
l'Angleterre.
On sait la suite : la révolte du patrio-
tisme turc, l'envoi des Grecs .à Smyrne
avec mission de mettre les audacieux à
m raison, l'exaspération du nationalis-
me ottoman, l'échec de l'offensive hellé-
nique.
Au début de cette année; les Anglais
ont compris la nécessité de jeter du lest.
Ils ont admis la restitution de Smyrne à
la Turquie. Mais ils ont voulu marchan-
der cette concession et en tirer la consé-
cration de leur mainmise sur les Dé-
troits. Tel est le secret de l'interminable
partie diplomatique qui s'est engagée
autour de l'exécution du programme de
la conférence de Paris. En apparence,
on discutait des conditions d'armistice,
d'évacuation de l'Asie Mineure, de con-
férences. En réalité, l'Angleterre voulait
amener les Turcs à accepter d'avance le
régime établi à Constantinople et dans
les Dardanelles par le traité de Sèvres.
Les kemalistes s'y sont refusés obstiné-
ment. Ils préfèrent rester en Asie que de
figurer parmi les Etats européens en
payant ce grand honneur de leur indé-
pendance..
L'Asie leur offre un vaste champ. De
l'Anatolie au Turkestan chinois, des
bords de l'Araxe aux rives du Gange se
groupent plus de cent millions de mu-
sulmans qui ont pris conscience de leur
solidarité, qui ont frémi d'enthousiasme
au bruit, des victoires kemalistes. Un
grand nombre d'entre eux aspirent à se-
couer le joug britannique. Si le réveil
de l'Islam s'oriente vers l'Asie, c'en est
fait de la domination anglaise dans
l'Inde.
La sagesse commande donc de rame-
ner la Turquie en Europe et de discipli-
ner par le frein de la civilisation les for-
ces qui viennent de s'affirmer. La chose
est parfaitement possible. Les chefs du
mouvement d'Angora ont une concep-
tion très nette des possibilités politiques.
Leur programme n'a rien de déraison-
nable. Il prévoit simplement les mesu-
res indispensables pour assurer l'indé-
pendance réelle de Constantinople, ca-
pitale ottomane. Indépendance du côté
de la terre par une zone de couverture
suffisante, d'autant plus aisée à réaliser
que la Thrace a une population en gran-
de majorité turque. Indépendance du
côté de la mer par une véritable liberté
des Détroits, c'est-à-dire par une liberté
réservée exclusivement aux honnêtes
gens.
- C'est sur ce point évidemment que
l'entente est le plus difficile, parce que
l'Angleterre a créé une dangereuse
équivoque. Les, Anglais se posent en
champions ardents de la liberté des Dé-
troits. Mais la liberté qu'ils préconisent
est en réalité une clôture plus herméti-
que que le statut de 1840. On pouvait
s'entendre facilement avec le placidc
portier ottoman. Avec la porte ouverte â i
tout venant, il faudra subir les lois dr;jh
coniennes du maître de la mer, Les
tions rivéraines de ramer Noire n'ont'
pas gagné au change.
Le problème est-il donc insoluble ?
Nullement, La pleine liberté de circula-
tion en temps de paix n'est discutée par
personne. La seule difficulté est d'assu-
rer, en cas de conflit, le libre passage des
nations qui demeurent en dehors de la
querelle tout en permettant a la Turquie
de défendre sa capitale contre une atta-
que. Il est évident que cette sécurité élé-
mentaire n'existe pas tant que les batte-
ries démantelées des Dardanelles lais-
sent la circulation ouverte à toutes les
fantaisies d'un agresseur. La vraie so-
lution est d'armer formidablement les
Détroits, et de confier la défense de cette
position essentielle à une force indépen-
dante capable d'en imposer à tous les
perturbateurs. Ainsi tous les intérêts
avouables sont rigoureusement garantis.
N'est-ce pas le cas ou jamais pour la.
Société des nations de prouver qu'elle !
peut aspirer au rôle de gardien de l'ordre?
1 SAINT-BRICE.
L'arène sportive du «Journal»
sera inaugurée aujourd'hui
Les Sporf-smen parisiens — et par ce mot
« parisiens M. il faut comprendre aussi les
habitants de toute la banlieue dé la. capi-
tale — ont attendu depuis de longs mois la
journée d'aujourd'hui : entin, cet après-
midi, à 11 heures, la grande arène sportive
qui s'est placée sous llégide du Journal, le
Stade-Vélodrome Buffalo, va ouvrir ses
portes;
Paris aura lieu d'être fier de ce magni-
fique établissement aménagé de façon
qu'on puisse y pratiquer tous. les sports, et
cela dans les meilleures conditions possi-
bles, tandis que le public qui se passionne
de plus en plus pour les beaux spectacles
cyclistes et athlétiques sera admis à y as-
sister convenablement assis et certain
d'être, en cas de mauvais temps, à l'abri des
intempéries.
IL y a gros. à paner que le Stade-Vélo-
drome sera comble aujourd'hui. En dehors
de l'attrait qu'offre l'inauguration d'un éta-
blissement nouveau, il est hors de doute
que le premier programme cycliste élaboré
par la direction de la piste de M ont rouge
est de nature à y attirer la grande foule.
Nous avons annoncé hier que Vanders-
tuyft et soig infernal entraîneur Luyken
sur sa terrible, motocyclette y feront de
nouveaux essais de vitesse en vue de bat-
tre le record de l'heure.
Un autre recordman célèbre, Henri Fos-
sier, tentera de battre son record des dix
kilomètres. Etr après ces débauches de vi-
tesse, le Critérium de Paris des cent kilo-
mètres mettra en présence les, « as. » de la
route doint xpiei tes noms. : v >
1. Thys, 2. Christophe, 3. Barthélémy, 4:
H. Suter, 5. Emile Aertsr 6. Henri Pélïssier,
7.. Marcel Huot.'Ô. Jacquinot, 9. Reboul, 10.
Môerc.nhou't, 11. Hector Heusghem, 12. J.
Coomans, 13. Gerbaud, 14. Francis Pélis-
sier, 15. Alancourt, 16. Vérmandel, 17. M.
Godard, 18. Sieux, 19. Noflati, 20. Verte-
matti.
Malgré lé gros intérêt de ce spectacle, le
prix des places de la journée inaugurale du
Stade-Vélodrome Buffalo a été fixé de fa-
çon que tout le monde .puisse y assis-
ter. Jugez-en :
Secondes : 1 franc. Premières ; 3 francs.
Pesage: 5 francs. Loges: 7 francs par
place.
Pour terminer, indiquons les moyens de
communications qui permettent de se ren-
dre facilement à la nouvelle arène spor-
tive :
Métro : Descendre à la Porte d'Orléans. —
Chemin de fer de ceinture, de Sceaux-Limours.
Tramways : de Monlrouge-Gare de l'Est ;
Montrouge-Saint-Augustin-Gare du Nord; Porte
de Vincennes-Porte d'Orléans ; Porte de Saint-
Cloud-Porte d'Orléans. — Tramways de Ba-
gheux, de Fontenay, de Sceaux, de Robinson,
d'Antony, d'Arpajon, etc.
Service rapide d'autobus du Métro aux portes
du Stade (trajet en moins de trois minutes).
— Si monsieur veut bien arrêter les danses, le locataire du dessus vient de mourir.
r-,S'il était malade, je comprendrait mais il n'est que mort ! 3 (Deisiâ a'ABga FAIVRB»X
flOTRE CONCOURS
des 20 étoiles françaises
de Cinéma
XX - L'ÉTOILE DES PROVINCIALES
DE PARIS ..-;:
• (Photo SARTQJT^
Mlle Arlette JENNY
Née à Mortagne (Orne), le 3 mars 1905.
Elue sur une sélection de 40 candidates
par le jury de Paris,
présidé par M. BARTHOI.OMÉ, président
de la Société Nationale des BlJaux-Arts.
lie concours entre nos lecteurs.
commence le 20 septembre
LES PRIX :
50 000 francs; nombreux prix en nature
A partir de mercredi prochain 20 sep-
tembre, pendant dix jours, nos lecteurs
trouveront ici chaque matin le bulletin de
concours qui leur permet de gagner un
premier prix de 50,000 francs en espèces,
et de nombreux prix en nature dont nous
donnerons la liste.
On sait que le concours entre nos lec-
teurs consiste à pronostiquer dans quel or-
dre seront classées — par notre jury na-
tional d'octobre — les vingt étoiles régio-
nales. Dans ce but, pendant les dix jours
où paraîtra notre bulletin de concours (du
20 au 30 septembre), la manchette du
Journal contiendra la série des vingt por-
traits, à raison de deux -portraits par jour.
Ces vingt portraits devront nous être ren':'
voyés.Chaque lecteur n'a droit qu'à un
bulletin, qu'il découpera indifféremment
dans l'un de nos dix numéros, mais ce bul-
letin doit être accompagné de la série des
vingt portraits au complet.
Nous rappelons les' garanties d'impartia-
lité qui donnent à tout lecteur la même
chance de sàamer les 50,000 francs :
1° Le concours sera clos au 1er octobre,
avant toute réunion des vingt concurren-
tes à Paris, donc aVanf que personne, fût-
ce un membre du futur jury, puisse pré-
voir ce que donnera leur comparution,
puisque les vingt étoiles habitent des vil-
les différentes et ne se sont jamais trou-
vées réunies. Les six premières ne seront
d'ailleurs classées qu'après une comparai-
son de leur jeu dans des films cinémato-
graphiques.
20 Comme le Journal l'a fait dans son
concours du Litre d'or en 1913, les grandes
banques et les grandes maisons de com-
merce de Paris désigneront chacune un dé-
légué pour assister à la mise sous scellés
des bulletins le 1" octobre. Et ces mêmes j
délégués procéderont seuls à la rupture des j
scellés après la publication du verdict' du
jury. ; : : I,','LI;' i I:."
Les insurgés irlandais
tuent un général -
et en blessent un autre
LONDRts, 16 septembre. — Le général de
brigade Joseph Ring, qui fut le héros d'une
centaine de combats entre les volontaires
irlandais et les troupes britanniques, a été
tué à la'tête d'un détacheipent de troupes
de l'Etal libre, -au cours d'une bataille de
dix heures aveq les irréguliers dans lés
montagnes-de Mayo et de Sligo. Le général
Lalor, commandant en chef de l'armée de
l'ouest, a été deux fois blessé dans le même
combat.
Une bombe a été lancée au milieu d'une
foule composée en majeure .partie d'en-
fants, hier soir, à Belfast. Neuf personnes
ont été blessées. Une d'elles, une jeune
femme, a succombé à ses blessures. ■ —
(Journal.) ,1
MON FILM
Edouard III-a; créé l'ordre de là Jarre-
tière; Napoléon à créé la Légion d'honheur;
M. Méline a créé le Mérite agricole.
Moi, j'ai créé'l'insigne des jeunes filles à
marier.
Sans doute, des confrères qui, simples
geais, se patent sans vergogne des plumes
du paon, s'efforcent de faire croire que cette
idée a germé d'abord dans leur falote cer-
velle ; d'autres qu'offusque le vrai mérite et
qui n'ont pas l'honnêteté de lui rendre un
légitime hommage, d'autres, dis-je, parlent
sans même prononcer mon nom de cet ordre
que j'ai institué.
Ça ne m'étonne "paà -* j'ai lu l'histoire des
grands bienfaiteurs de l'humanité et je sais
que l'ingratitude est leur salaire tradition-
net -
N'importe, l'heure de l'immanente justice
sonnera au cadran de la postérité; !e jour
viendra — je ne suis pas pressé - où des
couples reconnaissants viendront jeter des
fleurs sur ma tombe qui portera cette sim-
ple épitaphe si rarement méritée :
Il fit des heureux. »
L'ordre du liséré vert, que j'ai fondé, fera,
en effet, beaucoup plus pour le bonheur des
gens que l'aviation à voiles ou la révéla-
tion des lois de la relativité.
Les cœurs qui soupirent n'ont pas ce qu'ils
désirent. Que désirent-ils ? La reconstitu-
tion de l'Europe, la liberté de l'Irlande, le
relèvement du franc ?
Pas du tout. Ce sont des cœurs solitai-
res qui, dans le désert de la vie, voudraient
rencontrer d'autres cœurs pour battre à
l'unisson. *
L'insigne des jeunes filles à marier, qui
sera conféré aussi aux célibataires du sexe
d'en face, répond à ce besoin et permet de
le satisfaire honnêtement, c'est-à-dire dans
le mariage. <
Je ne pouvais que créer - cet insigne cou-
leur d'espérance : le club des « Lisérés
verts » qui vient de naître sous la présidence
de M. Fontaine et la haute protection du pré-
lïâ elià Seine ainsi que du maire du 'IV- ar-
rondissement, ce club entreprenant va 4rre
entrer mon idée dans le domaine de la réa-
lité.
Une réunion constitutive est annoncée.
Et .l'on parle d'une vaste organisation qui,
groupant tous les jeunes gens et toutes les
jeunes filles à marier de France, fera de
l'ordre du Liséré vert un ordre vraiment na-
tional.
Peut-être conviendra-t-il de réserver le
simple liséré aux personnes qui n'ont pas en-
core servi dans la Légion conjugale. Les
veufs, veuves, divorcés, divorcées porte-
raient une rosette ; après deux veuvages ou
deux divorces, les membres du club auraient
droit à la cravate de commandeur et ainsi
de suite jusqu'au grand cordon avec plaque.
Il est vrai que, pareil au premier million,
c'est le premier mariage qui est difficile à
décrocher : voilà pourquoi, toute plaisanterie
à part, je crois à l'efficacité de ce petit liséré
vert des cœurs isolés et, puisque j'ai parlé de
l'ordre de la Jarretière, je demande que le
nouvel ordre, créé dans un but honorable,
adopte la devise : « Honni soit qui mal y
pense ». — CLÉMENT VAUTEL, *. , I
AUX GRANDES MANŒUVRES DE L'OUEST
LE ROUGE ET LE BLEU
CAMP DE COETQUIDAN, 16 septembre. —
La bataille a duré deux jours, le 13 et
le 14. Je ne compte pas la fantasia offerte
hier au président de la République.
La donnée était; celle-ci : une armée
rouge venue de l'Est, attaque une armée
bleue, que sa faiblesse provisoire contraint
à se retrancher dans les landes de Coet-
quidan. De part et d'autre, des détache-
ments de sûreté ont été portés en avant.
M. MILLERAND INTERVIEWE UN ROUGE
Ils -se, sont rencontrés à l'est d'jin tfossé
noiPd-sud qui s'appelle le ruisseaif.de l'Aff
et qtfi 'couvre les landes de Goetquidan.
Les éléments bleus se sont repliés vers
l'ouest et ont regagné la ligne de surveil-
lance, qui est à trois kilomètres environ
dans l'ouest de l'Ait. Les éléments rouges
ont saisi les passages du ruisseau. Un
communiqué dit même qu'ils ont perdu le
contact, ce qui est ou une erreur de rédac-
tion. 'ou une hypothèse de manœuvre bien
hardie, ou une faute presque invraisem-
blable de la cavalerie rouge. Comment
peut-on perdre le coiitact avec un adver-
saire retranché à trois kilomètres ? L'his-
toire, il est vrai, en fournit des exemples.
Mais elle leur est sévère.
Quoi qu'il en soit, le 13 au matin, l'a-
vant-garde de l'armée rouge (ou plus exac-
tement de la division rouge dont le secteur
nous intéresse et qui est la' division Bar-
bier, d'autres divisions étant imaginées par
hypothèse à gauche et à. droite), l'avant-
garde de l'armée rouge donc, s'est portée
par une marche d'approche d'abord de ses
positions de stationnement jusque sur l'Aff
dans la matinée, puis de rAIT vers la pre-
mière position où position de surveillance
des Bleus. Elle s'est moulée sur cette posi-
tion en fin de journée. Autrement dit, la
journée a consisté en une marche; d'ap-
proche, sans contact avec l'ennemi, pro-
longée jusqu'à venir à distance d'assaut
pour le lendemain.
Il nous est très difficile de juger de cette
journée, où nous n'avons, vu que des pa-
quets d'infanterie rouge qui se .coulaient
dans les bois. Ils étaient arrêtés par des tirs
d'interdiction que nul signe extérieur ne
révélait aux spectateurs et qui n'étaient
connus que des seuls arbitres. En fait, les
Rouges ont marché plus lentement qu'il
n'était prévu. Je n'ai aucun moyen de
savoir s;il faut attribuer ce retard au tir
des Bleus ou à des fautes qui auraient été
commises par les Rouges eux-mêmes. Les
fautes, si elles ont existé, ce que j'ignore,
nous ont été soigneusement cachées et la
direction a été imperturbablement sou-
riante.
Le soir du 13, la division rouge était
arrivée au contact des positions bleues.
Voici comment celles-ci étaient établies.
La première position, dite position de
surveillance, était établie sur la ligne
cote 160-ferme Vinouse, sur des plateaux
ridés comme par une très large houle.
Comme une liberté à peu près totale avait
été laissée aux exécutants, la direction
elle-même était souvent médiocrement
informée. C'est ainsi qu'on avait pensé d'a-
bord que cette position de surveillance
serait établie sur la pente face à-l'ennemi,
c'est-à-dire sur la pente est, de façon Ji
battre de ses feux la zone où il avancerait.
En fait, elle a été établie sur une conlre-
pente formée par un repli insensible de
terrain. Eût-il" mieux valu agir autrement?
La question reste ouverte. <
Les Rouges ont forcé, le 14, cette-posi-
tion de surveillance, qui n'était, d'ailleurs,
tenue que très légèrement; mais, progres-
sant de houle en houle, ils se sont bientôt
trouvés devant une nouvelle crête, où ils
se sont trouvés arrêtés net. On leur a con-
cédé, par hypothèse, qu'ils l'auraient passée
dans la. nuit du 14 au 15, et le 15 au matin
ils se sont trouvés devant une troisième
crête. La carte d'état-major la porte à la
hauteur de la cote 135. Elle est a un kilo-
mètre environ à l'est de la positidn de
résistance principale.
Or, s*r la contre-pente de 135, et plus
au sud, à un kilomètre environ de leur
position de résistance. -les Bleus avaient
organisé non pas une ligne continue mais
trois centres de résistance garnis de mi-
trailleuses. Les Rouges sont supposés en
être venus à bout, le 15 au matin, par des
attaques massives. Dans la réalité, le
succès qu'auraient eu ces attaques est fort
douteux. Je n'ai pas pu démêler si les
Rouges avaient connu, par leur aviation,
l'existence de ces centres qui, étant à con-
tre-pente, étaient invisibles aux observa-
toires terrestres, où si, au contraire, les
Rouges avaient été surpris en se heurtant,
à ces organisations.
La bataille s'est arrêtée là. Pour ne pas
interrompre le récit des actions d'infan-
terie. j'ai omis, dans la nuit du 13 au 14,
une démonstration d'artillerie des Rouges.
Cette démonstration, qui a eu lieu à
11 heures du soir, avait pour dessein d'o-
bliger les Bleus à démasquer leurs batte-
ries en ripostant. Par malheur, les Bleus
n'ont pas riposté. Pourquoi l'auraient-ils
fait? Aucune action d'infanterie rouge
n'ayant suivi la démonstration d'artillerie,
l'infanterie bleue n'a demandé nulle part
le secours de son artillerie, qui a gardé le
silence. En pouvait-il être autrement ?
Donnons maintenant un regard à cette
position de résistance bleue, qui n'a pas été
attaquée et qui était remarquablement.
organisée. Vous trouverez aisément la pre-
mière ligne sur la carte dans le ravin boisé
et marécageux qui est à l'ouest de 135.
Elie était là, tapie dans les taillis, invisible.
couverte à gauche par des étangs, avec
toutes sortes de flanquements par des mi-
trailleuses et des fusils mitrailleurs; tout
ce fond était un vrai coupe-gorge, où la
défense se fût sans doute prolongée 161ig-
temps. -- *- :'.
Une seconde ligne soutenait celle-là et
une troisième s'appuyait à un tertre oti
s'élève un bizarre, château à tourelles,
romantique et moderne, avec des fenêtres
et des portes béantes, sans planchers ni'
cloisons, un vrai château de clair de lune1
qui s'appelle le château, du Bois-du-Loup.
Là étaient les observatoires. Des batteries,
admirablement camouflées, étaient cachéeè
dans les vergers voisins.
On *h'attend pas de cet article une cri-
tique des manœuvres, et je n'ai pas les
moyens de la faire. Seuls certains points
sont apparus avec évidence, comme l'em-
ploi malheureux des tanks, que les arbitres
ont dû neutraliser presque constamment.
Mais l'ensemble nous échappe. On a-déjà
rendu justice à l'excellence des dispositions
prises par les Blpus. Toutefois, il est équi-
table de se souvenir que la tâche des
Rouges était infiniment plus difficile.
HENRY BIDOIT.
LA GREVE DE 23 HEURES
De nombreux ports travaillent
CALAIS, 16 septembre.. - Tout est calme
dans le port de Calais. Aucune défection
n'est à enregistrer dans le personnel des
inscrits maritimes et parmi les dnckers,
il n'y a pas de grève en perspective.
DUNKERQUE, 16 septembre. — Tous les
équipages des navires français sont des-
cendus à terre ce matin à 7 heures et se
sont réndus à la permanence où a lieu
le pointage des cartes.
Le personnel des remorqueurs ne s'est
pas présenté ce matin à bord. Le personnel
naviguant des ponts et chaussées a suivi le
mouvement de grève.
Deux vapeurs français, l'Amiral Sallan-
dl;ouze de La Mornaix et le Château La-
tour, qui devaient partir ce matin, ont dft
ajourner leur sortie.
LE HAVRE, 16 septembre. - Les marins
ont mis sac à terre à 8 heures. Toutefois,
Aigu., :r,
,
Quinze centimes (numéro 10927) < Dimanche 17 Septembre 1922
Quand le Turc ne demandait qu'à causer,
John Butl faisait la sourde oreille.
Aujourd'hui, John Bull voudrait causer.
Hélas ! Le Turc est trop occupé.
IX
: la vraie question d Orient
l c'est la question des Détroits
L'épée de Mustapha Kemal a déchiré
le voile qui dissimule depuis trop long-
temps les traits. essentiels du problème
oriental. L'effondrement -de la mégalo-
manie hellénique découvre le vieux
conflit d'impérialisme dont les péripé-
ties troublent le monde depuis plus d'un
siècle. Force est de reconnaître que
l'éternelle question d'Orient n'est ni
l'eveil des nationalités, ni la rivalité des
religions. Elle est avant tout une lutte
de domination dont l'enjeu est Constan-
tinople, clef des Détroits.
La question d'Orient est née le jour
où la Russie, ayant atteint la mer Noire,
a senti la nécessité d'un débouché vers
la mer libre.
Une volonté se met en travers. Est-ce-
celle 'de la Turquie ? Nullement. Dès
1832, au lendemain de l'affranchisse-
ment de la Grèce, la Porte accepte d'ou-
vrir les Dardanelles au pavillon de
Saint-André. L'Angleterre met son .veto.
Le traité de Londres enferme la Russie
dans la mer Noire en interdisant le pas-
sage des Détroits aux navires de guerre.
: L'arrêt est confirmé- par le traité de Pa-
• ris après la guerre de Crimée. Telle est
la résolution anglaise que Gortchakoff
n'ose pas l'affronter en 1870, quand il
profite des désastres français pour s'af-
franchir de la plupart des servitudes de
1856. La Russie ne retrouve le droit de
se créer une flotte dans la mer Noire qu'à
condition de l'employer exclusivement
dans cette mer. Elle n'a même pas pu la
faire sortir pour l'envoyer à Tsoushima.
L'extension de la guerre mondiale à
l'Orient a déçu tous les calculs de l'An-
gleterre. Allié de; la Russie contre la Tur-
quie,,lû gouvernement britannique allait-
il se trouver dans la nécessité de réali-
ser lui-memo le rcve de Pierre le Grand,
d'installer les Russes a Constantinople,
de leur- ouvrir les Détroits ? Seuls la
chute du tsarisme et le cataclysme bol-
cheviste ont détourné cette conclusion
paradoxale qui avait été prévue formel-
lement dans les accords de 1915. Il y a
là un point que feront bien de ne pas
négliger les futurs historiens de la révo-
lution russe. Ce qui est, en. tout cas, for-
mellement établi dès maintenant, c'est
que l'Angleterre n'a pas perdu un ins-
tant' pour profiter de la débâcle russe.
Elle s'est installée à Constantinople et
elle a substitué, en travers des Darda-
nelles, au fragile verrou turc, le formi..,
dable barrage de ses dreadnoughts. C'est
ce qu'on appelle à Londres « établir la
liberté des Détroits ». -
Voilà ce qu'il faut bien comprendre,
parce que c'est l'origine de tous les trou-
bles qui'ser sont succédé depuis trois ans
et que tout l'avenir est lié à cette équi-
voque. Le régime que le traité de Sè-
vres a prétendu établir aboutissait à ce
résultat : la Turquie gardait nominale-
ment Constantinople, mais les Grecs te-
naient la capitale ottomane sous leur ca-
non du.côté de la terre, et les Dardanel-
les désarmées, sous le contrôle d'une
gendarmerie internationale impuissante,
s'ouvraient à toutes les fantaisies des
escadres hostiles. Le maître de la mer
devenait le vrai maître de la grande
porte de mer. Or, le maître de la mer est
l'Angleterre.
On sait la suite : la révolte du patrio-
tisme turc, l'envoi des Grecs .à Smyrne
avec mission de mettre les audacieux à
m raison, l'exaspération du nationalis-
me ottoman, l'échec de l'offensive hellé-
nique.
Au début de cette année; les Anglais
ont compris la nécessité de jeter du lest.
Ils ont admis la restitution de Smyrne à
la Turquie. Mais ils ont voulu marchan-
der cette concession et en tirer la consé-
cration de leur mainmise sur les Dé-
troits. Tel est le secret de l'interminable
partie diplomatique qui s'est engagée
autour de l'exécution du programme de
la conférence de Paris. En apparence,
on discutait des conditions d'armistice,
d'évacuation de l'Asie Mineure, de con-
férences. En réalité, l'Angleterre voulait
amener les Turcs à accepter d'avance le
régime établi à Constantinople et dans
les Dardanelles par le traité de Sèvres.
Les kemalistes s'y sont refusés obstiné-
ment. Ils préfèrent rester en Asie que de
figurer parmi les Etats européens en
payant ce grand honneur de leur indé-
pendance..
L'Asie leur offre un vaste champ. De
l'Anatolie au Turkestan chinois, des
bords de l'Araxe aux rives du Gange se
groupent plus de cent millions de mu-
sulmans qui ont pris conscience de leur
solidarité, qui ont frémi d'enthousiasme
au bruit, des victoires kemalistes. Un
grand nombre d'entre eux aspirent à se-
couer le joug britannique. Si le réveil
de l'Islam s'oriente vers l'Asie, c'en est
fait de la domination anglaise dans
l'Inde.
La sagesse commande donc de rame-
ner la Turquie en Europe et de discipli-
ner par le frein de la civilisation les for-
ces qui viennent de s'affirmer. La chose
est parfaitement possible. Les chefs du
mouvement d'Angora ont une concep-
tion très nette des possibilités politiques.
Leur programme n'a rien de déraison-
nable. Il prévoit simplement les mesu-
res indispensables pour assurer l'indé-
pendance réelle de Constantinople, ca-
pitale ottomane. Indépendance du côté
de la terre par une zone de couverture
suffisante, d'autant plus aisée à réaliser
que la Thrace a une population en gran-
de majorité turque. Indépendance du
côté de la mer par une véritable liberté
des Détroits, c'est-à-dire par une liberté
réservée exclusivement aux honnêtes
gens.
- C'est sur ce point évidemment que
l'entente est le plus difficile, parce que
l'Angleterre a créé une dangereuse
équivoque. Les, Anglais se posent en
champions ardents de la liberté des Dé-
troits. Mais la liberté qu'ils préconisent
est en réalité une clôture plus herméti-
que que le statut de 1840. On pouvait
s'entendre facilement avec le placidc
portier ottoman. Avec la porte ouverte â i
tout venant, il faudra subir les lois dr;jh
coniennes du maître de la mer, Les
tions rivéraines de ramer Noire n'ont'
pas gagné au change.
Le problème est-il donc insoluble ?
Nullement, La pleine liberté de circula-
tion en temps de paix n'est discutée par
personne. La seule difficulté est d'assu-
rer, en cas de conflit, le libre passage des
nations qui demeurent en dehors de la
querelle tout en permettant a la Turquie
de défendre sa capitale contre une atta-
que. Il est évident que cette sécurité élé-
mentaire n'existe pas tant que les batte-
ries démantelées des Dardanelles lais-
sent la circulation ouverte à toutes les
fantaisies d'un agresseur. La vraie so-
lution est d'armer formidablement les
Détroits, et de confier la défense de cette
position essentielle à une force indépen-
dante capable d'en imposer à tous les
perturbateurs. Ainsi tous les intérêts
avouables sont rigoureusement garantis.
N'est-ce pas le cas ou jamais pour la.
Société des nations de prouver qu'elle !
peut aspirer au rôle de gardien de l'ordre?
1 SAINT-BRICE.
L'arène sportive du «Journal»
sera inaugurée aujourd'hui
Les Sporf-smen parisiens — et par ce mot
« parisiens M. il faut comprendre aussi les
habitants de toute la banlieue dé la. capi-
tale — ont attendu depuis de longs mois la
journée d'aujourd'hui : entin, cet après-
midi, à 11 heures, la grande arène sportive
qui s'est placée sous llégide du Journal, le
Stade-Vélodrome Buffalo, va ouvrir ses
portes;
Paris aura lieu d'être fier de ce magni-
fique établissement aménagé de façon
qu'on puisse y pratiquer tous. les sports, et
cela dans les meilleures conditions possi-
bles, tandis que le public qui se passionne
de plus en plus pour les beaux spectacles
cyclistes et athlétiques sera admis à y as-
sister convenablement assis et certain
d'être, en cas de mauvais temps, à l'abri des
intempéries.
IL y a gros. à paner que le Stade-Vélo-
drome sera comble aujourd'hui. En dehors
de l'attrait qu'offre l'inauguration d'un éta-
blissement nouveau, il est hors de doute
que le premier programme cycliste élaboré
par la direction de la piste de M ont rouge
est de nature à y attirer la grande foule.
Nous avons annoncé hier que Vanders-
tuyft et soig infernal entraîneur Luyken
sur sa terrible, motocyclette y feront de
nouveaux essais de vitesse en vue de bat-
tre le record de l'heure.
Un autre recordman célèbre, Henri Fos-
sier, tentera de battre son record des dix
kilomètres. Etr après ces débauches de vi-
tesse, le Critérium de Paris des cent kilo-
mètres mettra en présence les, « as. » de la
route doint xpiei tes noms. : v >
1. Thys, 2. Christophe, 3. Barthélémy, 4:
H. Suter, 5. Emile Aertsr 6. Henri Pélïssier,
7.. Marcel Huot.'Ô. Jacquinot, 9. Reboul, 10.
Môerc.nhou't, 11. Hector Heusghem, 12. J.
Coomans, 13. Gerbaud, 14. Francis Pélis-
sier, 15. Alancourt, 16. Vérmandel, 17. M.
Godard, 18. Sieux, 19. Noflati, 20. Verte-
matti.
Malgré lé gros intérêt de ce spectacle, le
prix des places de la journée inaugurale du
Stade-Vélodrome Buffalo a été fixé de fa-
çon que tout le monde .puisse y assis-
ter. Jugez-en :
Secondes : 1 franc. Premières ; 3 francs.
Pesage: 5 francs. Loges: 7 francs par
place.
Pour terminer, indiquons les moyens de
communications qui permettent de se ren-
dre facilement à la nouvelle arène spor-
tive :
Métro : Descendre à la Porte d'Orléans. —
Chemin de fer de ceinture, de Sceaux-Limours.
Tramways : de Monlrouge-Gare de l'Est ;
Montrouge-Saint-Augustin-Gare du Nord; Porte
de Vincennes-Porte d'Orléans ; Porte de Saint-
Cloud-Porte d'Orléans. — Tramways de Ba-
gheux, de Fontenay, de Sceaux, de Robinson,
d'Antony, d'Arpajon, etc.
Service rapide d'autobus du Métro aux portes
du Stade (trajet en moins de trois minutes).
— Si monsieur veut bien arrêter les danses, le locataire du dessus vient de mourir.
r-,S'il était malade, je comprendrait mais il n'est que mort ! 3 (Deisiâ a'ABga FAIVRB»X
flOTRE CONCOURS
des 20 étoiles françaises
de Cinéma
XX - L'ÉTOILE DES PROVINCIALES
DE PARIS ..-;:
• (Photo SARTQJT^
Mlle Arlette JENNY
Née à Mortagne (Orne), le 3 mars 1905.
Elue sur une sélection de 40 candidates
par le jury de Paris,
présidé par M. BARTHOI.OMÉ, président
de la Société Nationale des BlJaux-Arts.
lie concours entre nos lecteurs.
commence le 20 septembre
LES PRIX :
50 000 francs; nombreux prix en nature
A partir de mercredi prochain 20 sep-
tembre, pendant dix jours, nos lecteurs
trouveront ici chaque matin le bulletin de
concours qui leur permet de gagner un
premier prix de 50,000 francs en espèces,
et de nombreux prix en nature dont nous
donnerons la liste.
On sait que le concours entre nos lec-
teurs consiste à pronostiquer dans quel or-
dre seront classées — par notre jury na-
tional d'octobre — les vingt étoiles régio-
nales. Dans ce but, pendant les dix jours
où paraîtra notre bulletin de concours (du
20 au 30 septembre), la manchette du
Journal contiendra la série des vingt por-
traits, à raison de deux -portraits par jour.
Ces vingt portraits devront nous être ren':'
voyés.Chaque lecteur n'a droit qu'à un
bulletin, qu'il découpera indifféremment
dans l'un de nos dix numéros, mais ce bul-
letin doit être accompagné de la série des
vingt portraits au complet.
Nous rappelons les' garanties d'impartia-
lité qui donnent à tout lecteur la même
chance de sàamer les 50,000 francs :
1° Le concours sera clos au 1er octobre,
avant toute réunion des vingt concurren-
tes à Paris, donc aVanf que personne, fût-
ce un membre du futur jury, puisse pré-
voir ce que donnera leur comparution,
puisque les vingt étoiles habitent des vil-
les différentes et ne se sont jamais trou-
vées réunies. Les six premières ne seront
d'ailleurs classées qu'après une comparai-
son de leur jeu dans des films cinémato-
graphiques.
20 Comme le Journal l'a fait dans son
concours du Litre d'or en 1913, les grandes
banques et les grandes maisons de com-
merce de Paris désigneront chacune un dé-
légué pour assister à la mise sous scellés
des bulletins le 1" octobre. Et ces mêmes j
délégués procéderont seuls à la rupture des j
scellés après la publication du verdict' du
jury. ; : : I,','LI;' i I:."
Les insurgés irlandais
tuent un général -
et en blessent un autre
LONDRts, 16 septembre. — Le général de
brigade Joseph Ring, qui fut le héros d'une
centaine de combats entre les volontaires
irlandais et les troupes britanniques, a été
tué à la'tête d'un détacheipent de troupes
de l'Etal libre, -au cours d'une bataille de
dix heures aveq les irréguliers dans lés
montagnes-de Mayo et de Sligo. Le général
Lalor, commandant en chef de l'armée de
l'ouest, a été deux fois blessé dans le même
combat.
Une bombe a été lancée au milieu d'une
foule composée en majeure .partie d'en-
fants, hier soir, à Belfast. Neuf personnes
ont été blessées. Une d'elles, une jeune
femme, a succombé à ses blessures. ■ —
(Journal.) ,1
MON FILM
Edouard III-a; créé l'ordre de là Jarre-
tière; Napoléon à créé la Légion d'honheur;
M. Méline a créé le Mérite agricole.
Moi, j'ai créé'l'insigne des jeunes filles à
marier.
Sans doute, des confrères qui, simples
geais, se patent sans vergogne des plumes
du paon, s'efforcent de faire croire que cette
idée a germé d'abord dans leur falote cer-
velle ; d'autres qu'offusque le vrai mérite et
qui n'ont pas l'honnêteté de lui rendre un
légitime hommage, d'autres, dis-je, parlent
sans même prononcer mon nom de cet ordre
que j'ai institué.
Ça ne m'étonne "paà -* j'ai lu l'histoire des
grands bienfaiteurs de l'humanité et je sais
que l'ingratitude est leur salaire tradition-
net -
N'importe, l'heure de l'immanente justice
sonnera au cadran de la postérité; !e jour
viendra — je ne suis pas pressé - où des
couples reconnaissants viendront jeter des
fleurs sur ma tombe qui portera cette sim-
ple épitaphe si rarement méritée :
Il fit des heureux. »
L'ordre du liséré vert, que j'ai fondé, fera,
en effet, beaucoup plus pour le bonheur des
gens que l'aviation à voiles ou la révéla-
tion des lois de la relativité.
Les cœurs qui soupirent n'ont pas ce qu'ils
désirent. Que désirent-ils ? La reconstitu-
tion de l'Europe, la liberté de l'Irlande, le
relèvement du franc ?
Pas du tout. Ce sont des cœurs solitai-
res qui, dans le désert de la vie, voudraient
rencontrer d'autres cœurs pour battre à
l'unisson. *
L'insigne des jeunes filles à marier, qui
sera conféré aussi aux célibataires du sexe
d'en face, répond à ce besoin et permet de
le satisfaire honnêtement, c'est-à-dire dans
le mariage. <
Je ne pouvais que créer - cet insigne cou-
leur d'espérance : le club des « Lisérés
verts » qui vient de naître sous la présidence
de M. Fontaine et la haute protection du pré-
lïâ elià Seine ainsi que du maire du 'IV- ar-
rondissement, ce club entreprenant va 4rre
entrer mon idée dans le domaine de la réa-
lité.
Une réunion constitutive est annoncée.
Et .l'on parle d'une vaste organisation qui,
groupant tous les jeunes gens et toutes les
jeunes filles à marier de France, fera de
l'ordre du Liséré vert un ordre vraiment na-
tional.
Peut-être conviendra-t-il de réserver le
simple liséré aux personnes qui n'ont pas en-
core servi dans la Légion conjugale. Les
veufs, veuves, divorcés, divorcées porte-
raient une rosette ; après deux veuvages ou
deux divorces, les membres du club auraient
droit à la cravate de commandeur et ainsi
de suite jusqu'au grand cordon avec plaque.
Il est vrai que, pareil au premier million,
c'est le premier mariage qui est difficile à
décrocher : voilà pourquoi, toute plaisanterie
à part, je crois à l'efficacité de ce petit liséré
vert des cœurs isolés et, puisque j'ai parlé de
l'ordre de la Jarretière, je demande que le
nouvel ordre, créé dans un but honorable,
adopte la devise : « Honni soit qui mal y
pense ». — CLÉMENT VAUTEL, *. , I
AUX GRANDES MANŒUVRES DE L'OUEST
LE ROUGE ET LE BLEU
CAMP DE COETQUIDAN, 16 septembre. —
La bataille a duré deux jours, le 13 et
le 14. Je ne compte pas la fantasia offerte
hier au président de la République.
La donnée était; celle-ci : une armée
rouge venue de l'Est, attaque une armée
bleue, que sa faiblesse provisoire contraint
à se retrancher dans les landes de Coet-
quidan. De part et d'autre, des détache-
ments de sûreté ont été portés en avant.
M. MILLERAND INTERVIEWE UN ROUGE
Ils -se, sont rencontrés à l'est d'jin tfossé
noiPd-sud qui s'appelle le ruisseaif.de l'Aff
et qtfi 'couvre les landes de Goetquidan.
Les éléments bleus se sont repliés vers
l'ouest et ont regagné la ligne de surveil-
lance, qui est à trois kilomètres environ
dans l'ouest de l'Ait. Les éléments rouges
ont saisi les passages du ruisseau. Un
communiqué dit même qu'ils ont perdu le
contact, ce qui est ou une erreur de rédac-
tion. 'ou une hypothèse de manœuvre bien
hardie, ou une faute presque invraisem-
blable de la cavalerie rouge. Comment
peut-on perdre le coiitact avec un adver-
saire retranché à trois kilomètres ? L'his-
toire, il est vrai, en fournit des exemples.
Mais elle leur est sévère.
Quoi qu'il en soit, le 13 au matin, l'a-
vant-garde de l'armée rouge (ou plus exac-
tement de la division rouge dont le secteur
nous intéresse et qui est la' division Bar-
bier, d'autres divisions étant imaginées par
hypothèse à gauche et à. droite), l'avant-
garde de l'armée rouge donc, s'est portée
par une marche d'approche d'abord de ses
positions de stationnement jusque sur l'Aff
dans la matinée, puis de rAIT vers la pre-
mière position où position de surveillance
des Bleus. Elle s'est moulée sur cette posi-
tion en fin de journée. Autrement dit, la
journée a consisté en une marche; d'ap-
proche, sans contact avec l'ennemi, pro-
longée jusqu'à venir à distance d'assaut
pour le lendemain.
Il nous est très difficile de juger de cette
journée, où nous n'avons, vu que des pa-
quets d'infanterie rouge qui se .coulaient
dans les bois. Ils étaient arrêtés par des tirs
d'interdiction que nul signe extérieur ne
révélait aux spectateurs et qui n'étaient
connus que des seuls arbitres. En fait, les
Rouges ont marché plus lentement qu'il
n'était prévu. Je n'ai aucun moyen de
savoir s;il faut attribuer ce retard au tir
des Bleus ou à des fautes qui auraient été
commises par les Rouges eux-mêmes. Les
fautes, si elles ont existé, ce que j'ignore,
nous ont été soigneusement cachées et la
direction a été imperturbablement sou-
riante.
Le soir du 13, la division rouge était
arrivée au contact des positions bleues.
Voici comment celles-ci étaient établies.
La première position, dite position de
surveillance, était établie sur la ligne
cote 160-ferme Vinouse, sur des plateaux
ridés comme par une très large houle.
Comme une liberté à peu près totale avait
été laissée aux exécutants, la direction
elle-même était souvent médiocrement
informée. C'est ainsi qu'on avait pensé d'a-
bord que cette position de surveillance
serait établie sur la pente face à-l'ennemi,
c'est-à-dire sur la pente est, de façon Ji
battre de ses feux la zone où il avancerait.
En fait, elle a été établie sur une conlre-
pente formée par un repli insensible de
terrain. Eût-il" mieux valu agir autrement?
La question reste ouverte. <
Les Rouges ont forcé, le 14, cette-posi-
tion de surveillance, qui n'était, d'ailleurs,
tenue que très légèrement; mais, progres-
sant de houle en houle, ils se sont bientôt
trouvés devant une nouvelle crête, où ils
se sont trouvés arrêtés net. On leur a con-
cédé, par hypothèse, qu'ils l'auraient passée
dans la. nuit du 14 au 15, et le 15 au matin
ils se sont trouvés devant une troisième
crête. La carte d'état-major la porte à la
hauteur de la cote 135. Elle est a un kilo-
mètre environ à l'est de la positidn de
résistance principale.
Or, s*r la contre-pente de 135, et plus
au sud, à un kilomètre environ de leur
position de résistance. -les Bleus avaient
organisé non pas une ligne continue mais
trois centres de résistance garnis de mi-
trailleuses. Les Rouges sont supposés en
être venus à bout, le 15 au matin, par des
attaques massives. Dans la réalité, le
succès qu'auraient eu ces attaques est fort
douteux. Je n'ai pas pu démêler si les
Rouges avaient connu, par leur aviation,
l'existence de ces centres qui, étant à con-
tre-pente, étaient invisibles aux observa-
toires terrestres, où si, au contraire, les
Rouges avaient été surpris en se heurtant,
à ces organisations.
La bataille s'est arrêtée là. Pour ne pas
interrompre le récit des actions d'infan-
terie. j'ai omis, dans la nuit du 13 au 14,
une démonstration d'artillerie des Rouges.
Cette démonstration, qui a eu lieu à
11 heures du soir, avait pour dessein d'o-
bliger les Bleus à démasquer leurs batte-
ries en ripostant. Par malheur, les Bleus
n'ont pas riposté. Pourquoi l'auraient-ils
fait? Aucune action d'infanterie rouge
n'ayant suivi la démonstration d'artillerie,
l'infanterie bleue n'a demandé nulle part
le secours de son artillerie, qui a gardé le
silence. En pouvait-il être autrement ?
Donnons maintenant un regard à cette
position de résistance bleue, qui n'a pas été
attaquée et qui était remarquablement.
organisée. Vous trouverez aisément la pre-
mière ligne sur la carte dans le ravin boisé
et marécageux qui est à l'ouest de 135.
Elie était là, tapie dans les taillis, invisible.
couverte à gauche par des étangs, avec
toutes sortes de flanquements par des mi-
trailleuses et des fusils mitrailleurs; tout
ce fond était un vrai coupe-gorge, où la
défense se fût sans doute prolongée 161ig-
temps. -- *- :'.
Une seconde ligne soutenait celle-là et
une troisième s'appuyait à un tertre oti
s'élève un bizarre, château à tourelles,
romantique et moderne, avec des fenêtres
et des portes béantes, sans planchers ni'
cloisons, un vrai château de clair de lune1
qui s'appelle le château, du Bois-du-Loup.
Là étaient les observatoires. Des batteries,
admirablement camouflées, étaient cachéeè
dans les vergers voisins.
On *h'attend pas de cet article une cri-
tique des manœuvres, et je n'ai pas les
moyens de la faire. Seuls certains points
sont apparus avec évidence, comme l'em-
ploi malheureux des tanks, que les arbitres
ont dû neutraliser presque constamment.
Mais l'ensemble nous échappe. On a-déjà
rendu justice à l'excellence des dispositions
prises par les Blpus. Toutefois, il est équi-
table de se souvenir que la tâche des
Rouges était infiniment plus difficile.
HENRY BIDOIT.
LA GREVE DE 23 HEURES
De nombreux ports travaillent
CALAIS, 16 septembre.. - Tout est calme
dans le port de Calais. Aucune défection
n'est à enregistrer dans le personnel des
inscrits maritimes et parmi les dnckers,
il n'y a pas de grève en perspective.
DUNKERQUE, 16 septembre. — Tous les
équipages des navires français sont des-
cendus à terre ce matin à 7 heures et se
sont réndus à la permanence où a lieu
le pointage des cartes.
Le personnel des remorqueurs ne s'est
pas présenté ce matin à bord. Le personnel
naviguant des ponts et chaussées a suivi le
mouvement de grève.
Deux vapeurs français, l'Amiral Sallan-
dl;ouze de La Mornaix et le Château La-
tour, qui devaient partir ce matin, ont dft
ajourner leur sortie.
LE HAVRE, 16 septembre. - Les marins
ont mis sac à terre à 8 heures. Toutefois,
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