Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-07-01
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1915 01 juillet 1915
Description : 1915/07/01 (N8313). 1915/07/01 (N8313).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7600990c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2014
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Des canons^jdc^munitions !
Tandis que le pays donne ch aqu^&fyl
avec un admirable ensemble, des prfeujd
Tes spontaaees de constance, * de sagesse
.«4 de clairvoyance, de graves docteurs
nous prodiguent, avec un sérieux
comique, les conseils de prudence et de
modéraiiojL Ils nous supplient d'épar-
gner la moindre émotion à ce peuple
sain et vigoureux, qu'ils traitent en ma-
lade ou en enfant peureux ; ét tout Içur
'est prétexte à vaines recoinmandations.
Insistons-nous sur la nécessité de rom-
pre avec certains errements ? Chut !
nous sou £ fle-t~on, avec des gestes déses-
pérés ; vous aillez conysromettre l'union
sacrée et semer le doute dans les es-
prits l Réclamons-nous l'application vi-
goureuse d'un nouveau programme dTar-
memeais ? Que faites-vous, malheureux,
nous crie-î-on : vous allez faire croire
que nos moyens de combat ne sont pas
d'ores et déjà poussés à la perfection
suprême et définitive ! Vous allez jeter
la démoralisation dans l'opinion publi-
ue !
Ces adjurations et ces critiques me
laissent profondément froid. La campa-
J%ne que j'ai poursuivie, avec les esprits
les plus libres et les plus ardemment
français de tous les partis et de tous les
milieux, n'a été dirigée contre aucune
personnalité ; ce serait singulièrement
en rétrécir les horizons que de vouloir la
placer sur le terrain de la politique. Elle
est exclusivement nationale.. Elle n'a eu
pour but que d'éclairer le pays sur son
devoir, qu'il était par avance décidé à
-accomplir jusqu'au bout, et qu'il ne de-
mandait qu'à connaître clairement- Loin
de l'émouvoir et de le troubler, elle lui
a donné L'impression de voir enfin se
dissiper le nuage qui obscurcissait sa
raison. H sait pourquoi la victoire a tar-
dé, et comment elle sera obtenue. Il com-
prend. Et cela sejil déjà le rassure.
Ce qu'il faut proscrire, ce ne sont
point les franches explications, qui, en
éclairant les mécomptes du passé, illu-
mi-nent les espérances de l'avenir ; c'est
le faux optimisme, artificiel et vide, qui
demande à l'opinion de s'immobiliser
dans une foi aveugle et irraisonnée. Et
si le moral admirable de la nation avait
pu être atteint, ce n'aurait certes pas été
par le bruit fait autour d'un nouveau
programme d'action, mais bien par le
désappointement de n'avoir pas vu se
réaliser tous les rêves conçus un peu lé-
gèrement et un peu prématurément
La vérité est le pain des forts. C'est
la nourriture que veut aujourd'hui la
France. Chaque jour ses enfants me
le disent, et leurs touchants encourage-
ments, leurs lettres pleines d'une noble
ardeur, me montrent qu'ils ne se mé-
prennent ni sur le but, ni sur l'esprit
de ma propagande.
Continuons donc à réclamer l'intcrisi-
Scation des industries de gtrfrre. L'ef -
fort nécessaire est immense ; que rien
ne le retarde ; que rien ne le ralentisse;
qu'aucune question secondaire n'en
vienne fausser ou gêner. l'épanouisse-
ment.., >
C'est avec une réelle émotion que j'ai
constaté, chez nos chères et admirables
femmes de France, une intelligence
immédiate et vibrante du rôle qu'elles
étaient appelées à jouer dans l'éduca-
tion nécessaire de l'opinion. Toutes,
faisant taire leurs tendresses et leurs
angoisses, ont comprît qu'il fallait en-
courager, approuver lo rappel indispen-
sable des ouvriers et des techniciens ra-
menés du front à l'usfne. Elles ont ap-
plaudi à cette mesure de salut public.
3e les en remercie.
Et je demande aujourd'hui à ceux
des travailleurs métallurgistes qui b'oM
point encore quitté les armées' ne
point réclamer comme un droit: »
renvoi à l'arrière ; une seule considé.
tion prévaut dans toutes les mesures qu
sont prises : celle de l'intérêt national.
Les ateliers, les manufactures, les en-
treprises industrielles de tout genre ne
peuvent se reconstituer ou se monter
en un jour. Il n'est possible de réem-
baucher du personnel qu'au fur et à
mesure de la remise en marche des usi-
nes. Qu'il suffise à tous de savoir qu'au-
cune injustice n'est commise. Et que
chacun ait bon espoir : son travail, son
habileté, un jour viendra où la patrie
y aura recours et saura en tirer parti
pour le bien de tous et pour la victoire.
Car vraiment cette idée doit être en-
foncée chaque jour plus profondément
(fans tous les esprits, ceux des diri-
geants comme ceux du peuple : l'effort
industriel pour l'outillage de guerre doit.
être toujours plus intense, toujours plus
large, toujours plus fécond ; il doit
croître sans limite ; quel qu'il puisse
être, nous devrons toujours le souhaiter
plus ample et plus complet
Tout progrès nouveau, dans cet ordre
d'idées, se chiffre par des vies htyuaines
épargnées, des jours effacés sur le rouge
calendrier de la guerre.
Cessons donc de nous proposer des
tâches limitées d'avance, de croire que
nous pourrons nous dire satisfaits, lors-
que nous serons parvenus à faire tel
nombre de canons, tel nombre de mi-
trailleuses. Nous savons bien que si
nous en faisions le double, le triple, le
quintuple, nous en aurions l'utilisation,
soit ici même, soit chez nos excellents
et précieux alliés.
Cessons aussi de mesurer notre ef-
fort d'après c~lui de nos ennemis. Nous
avons assez cherché à les imiter depuis
le début de la guerre. Ce rôle ne nous
est pas naturel. C'est à nous maintenant
de faire preuve d'initiative et d'inven-
tion..
Ne nous demandons pas s'ils fabri-
quent 250,000 ou 400,000 obus par jour.
Disons-nous seulement qu'ils font tout
ce qu'ils peuvent, sans autres restric-
tions que celles que leur imposent les
limites de leurs forces. Et ne songeons,
nous aussi, qu'à nous surpasser nous-
mêmes. -
Adaptons ou fabriquons les gros ca-
nons, multiplions le nombre de nos 75,
envoyons incessammellt vers le front des
trains bondés de munitions; ayons des
obusiers, des lance-bombes, des fusils,
des mitrailleuses, des tracteurs, des au-
tomobiles blindées, des proj ecteurs, des
télémètres, des téléphones, des aéropla-
nes, des installations de télégraphie
,. ,.
ËU Et Ne laissons pas la routine dis-
ùier Ur tout cet dutiliage, et en limiter
remploi sous le prétexte que le nom-
bre des voitures affectées à telle ou telle
formation ne doit pas être augmenté.
Et appliquons-opùs aussi à ne pas
être toujours à la remorque des Alle-
aftmds en matière d'innovations sensa-
tionnelles ou pratiquement utiles. N'at-
tendons plus qu'ils aient perfectionné
l'emploi des gaz asphyxiants ou des li-
quides enflammés pour leur montrer à
notre tour les ressources de notre scien-
ce et de notre ingéniosité. N'attendons
plus qu'ils aient remanié leurs zèppe-
lins, leurs taubes et leurs aviatiks, pour
nous préoccuper aussi d'augmenter la
puissance, la vitesse, l'armenleni et le
rayon d'action de nos avions.
Que toute la vieille France s'anime
d'une ardente effervescence de travail et
de recherche! Qu'elle fasse jaillir de
son génie immortel l'œuvre de force et
de liberté ! Qu'un souffle vivifiant aère
ces bureaux méphitiques, où tout sem-
blait coordonné en vue de l'avortement
dès idées, de l'étouffement des nouveau-
tés, de l'arrêt du progrès !
Point d'hésitations ; point de regrets
inutiles ; point de mollesse devant l'im-
portance et la longueur de la tâche !
Commençons allègrement le grand ef-
fort au bout duquel est la victoire !
M ! , CHARLES HUMBERT,
Sénateur de la Meuse.
LES ANNIVERSAIRES
1er juillet 1914
Le gouvernement serbe tient à manifester
publiquement son indignation de l'attentat.
Le premier ministre par intérim Pachitch, le
Président de la Skouptchina, le premier dé-
légué serbe à une conférence austro-serbe
de chemins de fer qui s'ouvre à Budapest
expriment par des télégrammes et des allo-
cutions leur réprobation pour les coupables
et leur sympathie pour les victimes.
Les Jours se suivent.«
FORCES PERDUES
-Un homme, ei paraît compétent, nous
tient ce propos : -
— Vous demandiez l'autre jour le nom
de l'aviateur français dont nous avons ap-
pris le dernier exploit par- le Daily Mail
G. était en train d'essayer un aéroplane
à Belfort, raconte votre confrère, lorsqu'on
signala un avion boche. Je puis ajouter
en passant que c'était le Fritz, appareil à
deux mitrailleuses, qui terrorisait la ré-
gion. « Je l'aurai î » s'écria G. en pre-
nant son vol. Il « l'eut » en effet au-des-
sus d'Anspach. Je pense qu'il n'y a aucun
inconvénient à le révéler : G., c'était no-
tre Gilbert, déjà célèbre avant les hostili-
tés. C'est le même Gilbert qui, d'après ie
dernier communiqué, a jeté des obus sur
les hangars de Friedrichshafen, et vient
d'être obligé par une panne d'atterrir en
Suisse. Autrement dit, il est perdu pour
nous, comme Garros.
» Bien entendu, je ne conteste ni la lé-
gitimité, ni l'utilité d'expéditions pareil..
les. Mais les Garros, les Gilbert et leurs
émules ne sont pas seulement des virtuo-
ses de J'aéroplane ; leur longue pratique
de la navigation aérienne à fait d'eux des
spécialistes consommés ; il connaissent le
ciel'comme un amiral connaît l'océan. Au
lieu de leur confier ces missions hasardeu-
ses, qui risquent, sans un profit suffisant,
de nous priver à la fois de leurs services
et de leur expérience, ne vaudrait-il pas
mieux les réserver pour un emploi plus
digne de leurs aptitudes, ou même pour
un rôle directeur qu'ils ne sauraient jouer
dans les conditions actuelles ? Car c'est
encore un paradoxe : un soldat d'infante-
He peut devenir lieutenant, capitaine, co-
lô^l ; mais dans l'aviation, qui n'est pas
considérée comme une arme spéciale, ur.
simple pilote n'a aucun espoir d'avance-
ment sérieux. Il peut monter aussi haut
qu'il voudra dan3 le ciel ; il ne mont? pa*
en grade. Il reste un instrument, comm?
sa machine, et ne devient pas un chef.
Pourquoi ? La aussi, n'y a-t-il pas lieu de
rechercher une utilisation plus heureuse
de nos ressources et de nos talents ? »
Gustave Téry.
332* JOUR DE LA GUERRE
COMMUNIQUES OFFICIELS
, + „ , 30 Juin, quinze heures
Dans la région au nord d'Arias, la nuit a été marquée par une violente ca-
nonnade et quelques actions d'infanterie.
Au nord du château de Carleul. nous jtons légèrement progressé ; au sud
du Cabaret-Rouge, une attaque alle—r nJz a, été repoussée.
Dans les Vosges, les Allemands ont tenté, vers deux heures, contre nos
positions. à rest de Metzeral, une nouvelle attaque qui a été facilement enrayée.
30 Juin, vingt-trois heures
Sur les bords Je rYser et au nord d'Arras, actions J'artillerie. Journée cal-
me entre l'Oise et VArgonne, * T
Dam r Argonne, après un bombardement ininterrompu depuis trois jours,
les Allemands ont attaqué nos positions entre la route de Binarville et le Four de
Paris ; repoussés deux fois. ils ont réussi seulement dans leur troisième attaque à
prendre pied dans quelques éléments de nos lignes vers Bagatelle et oni été re-
jetés partout ailleurs après un violent combat
• Bombardement sur le front nord de Verdun, sur le Bois d'A illp ains; que
dans la région de MetzeraL
M J Ï&UX DARDANELLES
, Depuis notre succès du 21 juin, les troupes françaises nont engagé que des
actions de détail, destinées à consolider et étendre les gains réalisés. Elles ont
occupé plusieurs tranchées nouvelles et creusé des sapes reliant les ouvrages
conquis aux lignes tenues auparavant
Plusieurs contre-attaques ennemies ont été rejeiées.
Le 27, la gauche britannique, appuyée par notre artillerie, a obtenu un
grand succès. Après un bombardement intense, elle a enlevé d'assaut sur cer-
tains points quatre lignes turques et progressé de près de 1.500 mètres ; elle a
occupé à son extrême gauche un m ^ielon à h tuteur de Krithia et fait 180 pri-
sonniers. Une çontre-attaque ennemie le nuit dernière a été anéantie. Les pertes
ennemies sont considérables.
1
'ABLAIN-SAmT-NAZAIU APRÈS LA BATAILLE. — Une rue et h mairie. — A jraîîdhe, un
soldat muni d'un appareil respiratoire.
',' ECHOS
u
ne institutrice suisse, Mlle Anna Weber,
a été condamnée à une semaine de pri-
son pour avoir parle français a haute voix
à Mulhouse.
Elle aurait répondu aux avertissements qui
lui étaient donnés :
— Je suis de la Suisse romande et je peux
parler la langue que je veux.
D
ans notre écho du 26 juin concernant
la manifestation franco-italienne du
Trocadéro, nous avons dit que M. le sénateur
Rossi, maire de Turin, était l'un des direc-
teurs de la maison' Martini-RossL Or, nous
fait-on très justement remarquer, M. Rossi
est non seulement l'un d,es directeurs, mais
aussi l'un des propriétaires de la marque re-
nommée de verxnout de Turin.
Tous les lecteurs des Jours se suivent.
JL voudront lire le Jaurès, de Gustave
Téry. On trouve chez tous les libraires ces
trois cents pages de petites histoires contem-
poraines, qui sont de la plus dramatique,
mais aussi de la plus amusante actualité.
Hetif sous-marins et un Zeppelin
dans la mer du Nord
Amsterdam, 29 juin. — On confirme que
les douaniers hollandais ont signalé la pré-
sence de neuf sous-marins allemands, au
large d'Ameland, hier matin.
L'escadrille était escortée par un zeppe-
lin qui la survolait à une faible hauteur.
OOMMÏÏNIOUÉ
- F rida ! Les monstres français avouent leurs atrocités : « Hier, Jisent-ils nos troupes ont enlevé à la
baïonnette un boyau allemand » mm*****, mot*
L'Offensive 1
scientifique
OU S'ARRÊTERONT-ILS?
Un Appel à nos Savants
L* o.h'fs militai?*! alifnïànu^ ont ap-
pelé à leur secours tous les savants de l'em-
pire. Ce qu'ils leur ont demandé n'est pas
douteux : a Apportez-nous d'abord tous
le.3 perfectionnements techniques pour nos
munitions et notre matériel de guerre,
puis indiquez-nous tous les moyens de dé-
truire qui sont, suivant vos spécialités, en
votre pouvoir; ne vous arrêtez que devant
l'impossibilité absolue de la mise en pra-
tique. » De là sont nés les liquides enflam-
més. les gaz toxiques, tout cet arsenal
physico-chimiqué dont nos troupes ont eu
à souffrir. Jusqu'où iront-ils ? Ils ont donné
assez de preuves de leur eerviUsme, de leur
manque total d'humanité et de scrupules
pour qu'on suppose qu'ils s'arrêteront en
route. &
Tout ce que les laboratoires pourront
donner, tout ce que la science, dans toutes
ses branches, pourra révéler, sera employé
contre les soldats alliés.
Le Journal a publié à cet égard deux in-
formations symptomaliques. De la premiè-
re il résulte que toute l'armée allemande
est systématiquement, depuis quelques
jours, vaccinée contre lo choléra.
L'autre rapportait que, lors de rentrée
des Italiens dans une bourgade autrichien-
ne, ils avaient saisi des ballons remplis de
cultures fraîches de bacilles typhiques.
N'est-ce pas la guerre bactérienne qui s'an-
nonce de la sorte ?
Alors, qu'allons-nous faire, nous ? Al-
lons-nous nous contenter de rendre coup
pour coup? Attendrons-Dous qu'un nouveau
procédé de nous dotlner la mort soit mis
en œuvro pour y recourir ? Allons-nous
n'user encore que de « représailles A ? Oe
serait pure folie et impardonnable impru-
dence. Il nous faut résolument sur ce ter-
rain prendre une offensive hardie. Que
faut-il pour qu'elle soit heureuse ? Com-
me pour toute offensive : de vrais chefs,
des troupes aguerries, le matériel suffisant
Nous avons le tout en surnombre. Trou-
pes et matériel ce n'est pas douteux. C'est
une des caractéristiques unanimement re-
connues du tempérament français de pos-
séder le don de l'invention et de l'adapta-
tion, et notre outillage scientifique est de
premier ordre. Des chefs ? Nous pouvons
être tranquilles, mais il est bon d'en passer
une rapide revue. -
Personne ne connaît la télégraphie sans
fil comme Branly, son initiateur. Les ra-
diations mystérieuses et puissantes du
spectre solaire n'ont pas de secrets pour
Daniel Berth^loL Si leur Ostwald manie
comme il le fait la catalyse, c'est parce que
Sabatier, de Toulouse, lui en a appris le
processus compliqué. Les gaz toxiques et
leur action sur l'organisme ? Richet, Ga-
briel Bertrand, Desgrez, sont là pour éta-
blir quels sont ceux dont l'actioa est la
plus sûre. La métallurgie doit ses progrès
tes plus récents à Le Chàtelier et à Guillet.
Toute notre école de chimie organique
connaît admirablement les explosifs : Hal-
1er, Béhal, Darzens, Moureu, Urbain, vingt
autres encore. S'il nous faut des appareils
d'optique nouveaux, Lippmann et Weiss
peuvent rapidement nous les donner. Nos
mathématiciens incomparables : Appell,
Darboux, Painlevé, Guichard, Koenigs,
Emile Picard, Marchis, peuvent donner à
nos officiers toutes les indications relati-
ves à la mécanique pure, à l'aviation, aux
calculs de distance. La liste pourrait dé-
mesurément s'allonger.. Elle suffit pour
nous rassurer pleinement.
Il s'agit seulement d'encourager a la re-
cherche tous ces savants, de diriger leurs
efforts vers le but à atteindre et de les
coordonner, de susciter leurs initiatives.
Il faut aussi ne pas les enfermer dans
Vu formalisme réglementaire trop étroit
où il leur est impossible de se mouvoir et
qui stérilise leur activité.
Derrière eux la foule des travailleurs,
des chercheurs, est prête à marcher, si à
son égard on marque aussi quelque bonne
volonté; une seule condition restera alors à
remplir : il faudra que l'union sacrée pé-
pètre dans des milieux qui semblent jus-
qu'à ce jour lui être demeurés fermés.
C'est bien le moins, en un temps où t'a..
tnoliques, protestanta, juifs, libres penseurs,
royalistes, républicains et autres font taire
leurs convictions personnelles et ne pen-
sent qu'au balut commun, que l'Ecole po-
lv technique consente à ouvrir sans arrière-
pensée les bras à l'Ecole centrale et que
les deux réunies n'écrasent pas de leur dé-
dain les modestes qui ont eu le mérite
de s'être faits eux-mêmes.
La science française unie et fortement
organisée pourra alors donner l'assaut à la
science allemande et la culbuter hors de ses
retranchements. — LUCIEN - CiussAmNz.
La Confiance
de Nicolas II
PAS DE PAIX, POSSIBLE
si l'ennemi n'est «battu
PiTaôGtau. JO juin. - LU *
péri al publié t»u nom du préslt. "aA
conseil, M. Goremykine, porte :
ffe De tons le* côtés du pays natal, je re-
çois des appels témoignant une forte vo-
lonté de tous les Russes de consacrer leurs
forces à l'oeuvre de l'approvisionnement de
l'armée. Je puise dans cete unanimité na-
tionale l'assurance inébranlaNe d'un ave-
nir radieux. La guerre prolongée demande
des efforts toujours nouveaux ; mais,
surmontant lè3 difficultés croissantes et
parant aux vicissitudes inévitables de la
guerre, nous raffermissons et trempons
dans nos cœurs la résolution de mener la
lutte, avec l'aide de bieu, jusqu'au triom-
phe complet des armées russes. L'ennemi
devra être abattu, sans quoi la paix est
impossible. Avec une foi ferme et des for-
ces inépuisables, la Russie attend que le?
institutions gouvernementales et publi-
ques, l'industrie russe et tous les fidèles
fils de la patrie, sans distinction d'idée ni
de classe, travaillent solidairement et una-
nimement pour satisfaire aux besoins de
notre vaillante armée. C'est ce problème
unique et désormais national qui doit at-
tirer toutes les pensées de la Russie unie
et invincible dans son unité.
* Ayant formé pour la disen^sko des
questions d'approvisionnements une 7^ -
mission spéciale avec la participe ts v î*
membres des chambres législatif .;. 'S
représentantes de l'industrie, je ret -
nécessaire de rapprocher en conséqi. ot.
la date de réouverture de ces instituts
législatives pour exécuter la voie de ia
terre russe. Aussi ayant décidé la reprise
des sessions à la Douma et du conseil de
l'Empire pour le niois d'août, au plus tard.
je confie au conseil des ministres le soin
d'élaborer, selon mes indications, les
projets de loi nécessités par le temps de
guerre. J) ?
Un télégramme du grand-duc
Nicolas
Londres, 30 juin. — Le MortUug Post »
reçu, hier, du quartier général russe, le
télégramme suivant :
« Mes meilleurs remerciements pour
l'aimable télégramme par lequel vous avez
félicité l'armée russe de sa vaiilanee.
» Notre armée, comme toutes celles des
alliés, tire sa puissance des principes pour
lesquels elle combat et de la certitude de
la victoire finale.
* Signé : Grand-duc NICOLAS. »
he Tsar affirme le lœu de
la Russie
Les alliés de la Russie ".n'avaiEmt. pa.,
besoin de manifestations publiques pour
être fixés sur le caractère inébranlable
d'une résolution au-dessus do tout.
épreuve. Les ennemis. n'ont pas néglige
davantage la leçon de l'histoire, si on en
juge par la modestie inaccoutumée de leur
appréciation des dernières opératioas mi-
litaires. Malgré tout, il y a des certitude1?
qu'on ne proclame jamais assez haut Cest
pourquoi il faut nous féliciter du double
en de foi qui tombe aujourd'hui de la
bouche du grand-duc Nicolas et du tsar.
Le généralissime russe n'a jamais pro-
digué les effets oratoires. Une simple
phrase de lui vaut mieux qu'un long dis-
cours, quand elle est une affirmation de
confiance absolue dans le succès final.
Le geste de*Nicolas Il a une autre portée.
C'est un manifeste officierdont les termes
ont été arrêtés dans une délibération solen-
nelle de soldats et d'hommes politiques
tenue au grand quartier générât toute la
solennité de l'acte est d'ailleurs dans cee
circonstances. En vain chercherai trcn
l'emphase et la grandiloquence d'autres
manifestations impériales. Le souverain
russe s'adre9»e à ses sujets comme un père
à ses enfants. Il les remercie de s'être unis
pour la grande cause. Il leur montre la
nécessité de multiplier et de coordonner
leurs efforts. Prince chrétien parlant à des
peuples croyants, il invoque la protection
divine, sans prétendre contraindre le
concours céleste.
a L'ennemi devra être abattu, sans quoi
la paix est impossible. » Veiià la phrase
essentielle. Ellc dit tout dans sa simplicité:
et la résolution des longues luttes, et la
confiance tranquille dans le triomphe final.
Son retentissement dépassera les frontières
de l'empire. Elle détruira peut-être quel-
ques illusions chez nos adversaires. Elle
éveillera certainement des échos enthou-
siastes dans tous tes pays alliés de la
Russie. - S.-B. • '*
SUR LE FRONT NORD
Bonne humeur française
1""! «r ♦»*, » --
Bergues, 26 juin.
La télégraphie sans fil vient d'appren-
dre aux Allemands la reddition de Lem-
berg ; leurs tranchées s'emplissent aus-
sitôt d'un enthousiasme tumultueux.
C'est pour eux une nuit de ripaille désor-
donnée : leurs chants, le bruit de leurs
beuveries dévalent — tel un gaz odorant
- vers nos tranchées. Nos hommes en
haussent les épaules : ils savent ce que
vaut l'aune d'une telle victoire.
— On voit bien, me dit un petit Pari-
gof, que ces muffs-là ne sont pas des
sportsmen. Y a longtemps qu'ils auraient
pigé le trùc des Russes. La guerre d'au
jour d'aujourd'hui, c'est, à quelque chose
près, comme le Grand Prix à Long-
champ. Les alliés, c'est une écurie cou-
plée. Y a un cheval qui fait le jeu ; les
autres, ils s'esquintent à le suivre ; puis,
au tournant, v'ià le favo qui s'amène ;
au pavillon, il se détache du peloton, et,
les derniers cent mètres, il les fait. en
broutant, — devant tout le peloton es-
soufflé. Tant mieux qu'ils courent après
les Russes, les Boches. Nous, on arrivera
quand y. seront çt la cravache, et on
gagnera en rigolant.
Pas si bête, le raisonnement de mon
petit territorial ; il est vrai que c'est un
copain des Gobmuch, et que ceux des
bords de là Bièvre n'ont jamais eu froid
aux yeux. Pendant qu'il me parle, les
« kamratt.-» nous jettent par-dessus la
tranchée les résidus de leur goinfrerie :
des boute de saucisses, enveloppés de
papiers, dégringolent jasqu'à bous ; « A
bientôt votre tour ! A Calais S » '-- Oui,
kamarades. En attendant, nos hommes
ouvrent un feu de salve. Les 156 conti-
nuent la danse, — et le .* enlève deux
cents mètres de tranenée, pour voir, —
et pour fêter à sa façon l'héroïsme si
utile des Russes. x
Chaque fois que les Allemands reçoi-
vent une pile, ils se vengent à distance.
A deux heures du matin, leurs 380 com-
mencent leur musique vers Dunkerque
et la circonférence dont ils'forment le
centre. A Bergues, trois obus obtiennent
le résultat que voici : un moineau Wé ;
et encore, les ailes seules en sont dé-
plumées. Nos poilus l'empaquettent et
à leur tour l'expédient par delà le front,
avec l'adresse suivante : c S. M. l'em-
pereur des Boches. — Le plomb vous
coûte assez cher pour qu'on vous garde
le gibier. Les moineaux de France ne se
laissent pas facilement plumer. D
-n y a quelques jours, nos « joyenx »
ont reblanchi leurs casiers judieftires *
par un acte d'audace admirable. CeUx-U.
sont amvés depuis peu sur les bords de
l'Yser. Au débarqué, leurs allures quel-
que peu désordonnées avaient étonna
les populations. Ils traversaient villes et
villages en un peloton assez jfeeurié :
évidemment on ne sentait pas ehe$eux
une discipline de fer."*Mais, dès qu'ils
furent sur le front, Quelle métamor-
phose ! En quelques jours, lem-obo fs,
avec dés mo du eoeur de ces paroles
amies que certains de cas oévoyés
n'avaient ecteadoes, aracut rat
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sa jroDBzub» too» vw *»K michbuso, MUUS
Ca^phone Guk : 61-45, 61-66, 61-67 et 26-27
AâresM wegra&Mq** t Najujoch-Pahîs
,- TTL AVEC LONDRES : 190, FUEST SnoBr I
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lEUm t- JUHAAST 1915. — ÎC» au
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e t k la S* G*» des A^ntraess, 8, piàoe de la Bourse
Des canons^jdc^munitions !
Tandis que le pays donne ch aqu^&fyl
avec un admirable ensemble, des prfeujd
Tes spontaaees de constance, * de sagesse
.«4 de clairvoyance, de graves docteurs
nous prodiguent, avec un sérieux
comique, les conseils de prudence et de
modéraiiojL Ils nous supplient d'épar-
gner la moindre émotion à ce peuple
sain et vigoureux, qu'ils traitent en ma-
lade ou en enfant peureux ; ét tout Içur
'est prétexte à vaines recoinmandations.
Insistons-nous sur la nécessité de rom-
pre avec certains errements ? Chut !
nous sou £ fle-t~on, avec des gestes déses-
pérés ; vous aillez conysromettre l'union
sacrée et semer le doute dans les es-
prits l Réclamons-nous l'application vi-
goureuse d'un nouveau programme dTar-
memeais ? Que faites-vous, malheureux,
nous crie-î-on : vous allez faire croire
que nos moyens de combat ne sont pas
d'ores et déjà poussés à la perfection
suprême et définitive ! Vous allez jeter
la démoralisation dans l'opinion publi-
ue !
Ces adjurations et ces critiques me
laissent profondément froid. La campa-
J%ne que j'ai poursuivie, avec les esprits
les plus libres et les plus ardemment
français de tous les partis et de tous les
milieux, n'a été dirigée contre aucune
personnalité ; ce serait singulièrement
en rétrécir les horizons que de vouloir la
placer sur le terrain de la politique. Elle
est exclusivement nationale.. Elle n'a eu
pour but que d'éclairer le pays sur son
devoir, qu'il était par avance décidé à
-accomplir jusqu'au bout, et qu'il ne de-
mandait qu'à connaître clairement- Loin
de l'émouvoir et de le troubler, elle lui
a donné L'impression de voir enfin se
dissiper le nuage qui obscurcissait sa
raison. H sait pourquoi la victoire a tar-
dé, et comment elle sera obtenue. Il com-
prend. Et cela sejil déjà le rassure.
Ce qu'il faut proscrire, ce ne sont
point les franches explications, qui, en
éclairant les mécomptes du passé, illu-
mi-nent les espérances de l'avenir ; c'est
le faux optimisme, artificiel et vide, qui
demande à l'opinion de s'immobiliser
dans une foi aveugle et irraisonnée. Et
si le moral admirable de la nation avait
pu être atteint, ce n'aurait certes pas été
par le bruit fait autour d'un nouveau
programme d'action, mais bien par le
désappointement de n'avoir pas vu se
réaliser tous les rêves conçus un peu lé-
gèrement et un peu prématurément
La vérité est le pain des forts. C'est
la nourriture que veut aujourd'hui la
France. Chaque jour ses enfants me
le disent, et leurs touchants encourage-
ments, leurs lettres pleines d'une noble
ardeur, me montrent qu'ils ne se mé-
prennent ni sur le but, ni sur l'esprit
de ma propagande.
Continuons donc à réclamer l'intcrisi-
Scation des industries de gtrfrre. L'ef -
fort nécessaire est immense ; que rien
ne le retarde ; que rien ne le ralentisse;
qu'aucune question secondaire n'en
vienne fausser ou gêner. l'épanouisse-
ment.., >
C'est avec une réelle émotion que j'ai
constaté, chez nos chères et admirables
femmes de France, une intelligence
immédiate et vibrante du rôle qu'elles
étaient appelées à jouer dans l'éduca-
tion nécessaire de l'opinion. Toutes,
faisant taire leurs tendresses et leurs
angoisses, ont comprît qu'il fallait en-
courager, approuver lo rappel indispen-
sable des ouvriers et des techniciens ra-
menés du front à l'usfne. Elles ont ap-
plaudi à cette mesure de salut public.
3e les en remercie.
Et je demande aujourd'hui à ceux
des travailleurs métallurgistes qui b'oM
point encore quitté les armées' ne
point réclamer comme un droit: »
renvoi à l'arrière ; une seule considé.
tion prévaut dans toutes les mesures qu
sont prises : celle de l'intérêt national.
Les ateliers, les manufactures, les en-
treprises industrielles de tout genre ne
peuvent se reconstituer ou se monter
en un jour. Il n'est possible de réem-
baucher du personnel qu'au fur et à
mesure de la remise en marche des usi-
nes. Qu'il suffise à tous de savoir qu'au-
cune injustice n'est commise. Et que
chacun ait bon espoir : son travail, son
habileté, un jour viendra où la patrie
y aura recours et saura en tirer parti
pour le bien de tous et pour la victoire.
Car vraiment cette idée doit être en-
foncée chaque jour plus profondément
(fans tous les esprits, ceux des diri-
geants comme ceux du peuple : l'effort
industriel pour l'outillage de guerre doit.
être toujours plus intense, toujours plus
large, toujours plus fécond ; il doit
croître sans limite ; quel qu'il puisse
être, nous devrons toujours le souhaiter
plus ample et plus complet
Tout progrès nouveau, dans cet ordre
d'idées, se chiffre par des vies htyuaines
épargnées, des jours effacés sur le rouge
calendrier de la guerre.
Cessons donc de nous proposer des
tâches limitées d'avance, de croire que
nous pourrons nous dire satisfaits, lors-
que nous serons parvenus à faire tel
nombre de canons, tel nombre de mi-
trailleuses. Nous savons bien que si
nous en faisions le double, le triple, le
quintuple, nous en aurions l'utilisation,
soit ici même, soit chez nos excellents
et précieux alliés.
Cessons aussi de mesurer notre ef-
fort d'après c~lui de nos ennemis. Nous
avons assez cherché à les imiter depuis
le début de la guerre. Ce rôle ne nous
est pas naturel. C'est à nous maintenant
de faire preuve d'initiative et d'inven-
tion..
Ne nous demandons pas s'ils fabri-
quent 250,000 ou 400,000 obus par jour.
Disons-nous seulement qu'ils font tout
ce qu'ils peuvent, sans autres restric-
tions que celles que leur imposent les
limites de leurs forces. Et ne songeons,
nous aussi, qu'à nous surpasser nous-
mêmes. -
Adaptons ou fabriquons les gros ca-
nons, multiplions le nombre de nos 75,
envoyons incessammellt vers le front des
trains bondés de munitions; ayons des
obusiers, des lance-bombes, des fusils,
des mitrailleuses, des tracteurs, des au-
tomobiles blindées, des proj ecteurs, des
télémètres, des téléphones, des aéropla-
nes, des installations de télégraphie
,. ,.
ËU Et Ne laissons pas la routine dis-
ùier Ur tout cet dutiliage, et en limiter
remploi sous le prétexte que le nom-
bre des voitures affectées à telle ou telle
formation ne doit pas être augmenté.
Et appliquons-opùs aussi à ne pas
être toujours à la remorque des Alle-
aftmds en matière d'innovations sensa-
tionnelles ou pratiquement utiles. N'at-
tendons plus qu'ils aient perfectionné
l'emploi des gaz asphyxiants ou des li-
quides enflammés pour leur montrer à
notre tour les ressources de notre scien-
ce et de notre ingéniosité. N'attendons
plus qu'ils aient remanié leurs zèppe-
lins, leurs taubes et leurs aviatiks, pour
nous préoccuper aussi d'augmenter la
puissance, la vitesse, l'armenleni et le
rayon d'action de nos avions.
Que toute la vieille France s'anime
d'une ardente effervescence de travail et
de recherche! Qu'elle fasse jaillir de
son génie immortel l'œuvre de force et
de liberté ! Qu'un souffle vivifiant aère
ces bureaux méphitiques, où tout sem-
blait coordonné en vue de l'avortement
dès idées, de l'étouffement des nouveau-
tés, de l'arrêt du progrès !
Point d'hésitations ; point de regrets
inutiles ; point de mollesse devant l'im-
portance et la longueur de la tâche !
Commençons allègrement le grand ef-
fort au bout duquel est la victoire !
M ! , CHARLES HUMBERT,
Sénateur de la Meuse.
LES ANNIVERSAIRES
1er juillet 1914
Le gouvernement serbe tient à manifester
publiquement son indignation de l'attentat.
Le premier ministre par intérim Pachitch, le
Président de la Skouptchina, le premier dé-
légué serbe à une conférence austro-serbe
de chemins de fer qui s'ouvre à Budapest
expriment par des télégrammes et des allo-
cutions leur réprobation pour les coupables
et leur sympathie pour les victimes.
Les Jours se suivent.«
FORCES PERDUES
-Un homme, ei paraît compétent, nous
tient ce propos : -
— Vous demandiez l'autre jour le nom
de l'aviateur français dont nous avons ap-
pris le dernier exploit par- le Daily Mail
G. était en train d'essayer un aéroplane
à Belfort, raconte votre confrère, lorsqu'on
signala un avion boche. Je puis ajouter
en passant que c'était le Fritz, appareil à
deux mitrailleuses, qui terrorisait la ré-
gion. « Je l'aurai î » s'écria G. en pre-
nant son vol. Il « l'eut » en effet au-des-
sus d'Anspach. Je pense qu'il n'y a aucun
inconvénient à le révéler : G., c'était no-
tre Gilbert, déjà célèbre avant les hostili-
tés. C'est le même Gilbert qui, d'après ie
dernier communiqué, a jeté des obus sur
les hangars de Friedrichshafen, et vient
d'être obligé par une panne d'atterrir en
Suisse. Autrement dit, il est perdu pour
nous, comme Garros.
» Bien entendu, je ne conteste ni la lé-
gitimité, ni l'utilité d'expéditions pareil..
les. Mais les Garros, les Gilbert et leurs
émules ne sont pas seulement des virtuo-
ses de J'aéroplane ; leur longue pratique
de la navigation aérienne à fait d'eux des
spécialistes consommés ; il connaissent le
ciel'comme un amiral connaît l'océan. Au
lieu de leur confier ces missions hasardeu-
ses, qui risquent, sans un profit suffisant,
de nous priver à la fois de leurs services
et de leur expérience, ne vaudrait-il pas
mieux les réserver pour un emploi plus
digne de leurs aptitudes, ou même pour
un rôle directeur qu'ils ne sauraient jouer
dans les conditions actuelles ? Car c'est
encore un paradoxe : un soldat d'infante-
He peut devenir lieutenant, capitaine, co-
lô^l ; mais dans l'aviation, qui n'est pas
considérée comme une arme spéciale, ur.
simple pilote n'a aucun espoir d'avance-
ment sérieux. Il peut monter aussi haut
qu'il voudra dan3 le ciel ; il ne mont? pa*
en grade. Il reste un instrument, comm?
sa machine, et ne devient pas un chef.
Pourquoi ? La aussi, n'y a-t-il pas lieu de
rechercher une utilisation plus heureuse
de nos ressources et de nos talents ? »
Gustave Téry.
332* JOUR DE LA GUERRE
COMMUNIQUES OFFICIELS
, + „ , 30 Juin, quinze heures
Dans la région au nord d'Arias, la nuit a été marquée par une violente ca-
nonnade et quelques actions d'infanterie.
Au nord du château de Carleul. nous jtons légèrement progressé ; au sud
du Cabaret-Rouge, une attaque alle—r nJz a, été repoussée.
Dans les Vosges, les Allemands ont tenté, vers deux heures, contre nos
positions. à rest de Metzeral, une nouvelle attaque qui a été facilement enrayée.
30 Juin, vingt-trois heures
Sur les bords Je rYser et au nord d'Arras, actions J'artillerie. Journée cal-
me entre l'Oise et VArgonne, * T
Dam r Argonne, après un bombardement ininterrompu depuis trois jours,
les Allemands ont attaqué nos positions entre la route de Binarville et le Four de
Paris ; repoussés deux fois. ils ont réussi seulement dans leur troisième attaque à
prendre pied dans quelques éléments de nos lignes vers Bagatelle et oni été re-
jetés partout ailleurs après un violent combat
• Bombardement sur le front nord de Verdun, sur le Bois d'A illp ains; que
dans la région de MetzeraL
M J Ï&UX DARDANELLES
, Depuis notre succès du 21 juin, les troupes françaises nont engagé que des
actions de détail, destinées à consolider et étendre les gains réalisés. Elles ont
occupé plusieurs tranchées nouvelles et creusé des sapes reliant les ouvrages
conquis aux lignes tenues auparavant
Plusieurs contre-attaques ennemies ont été rejeiées.
Le 27, la gauche britannique, appuyée par notre artillerie, a obtenu un
grand succès. Après un bombardement intense, elle a enlevé d'assaut sur cer-
tains points quatre lignes turques et progressé de près de 1.500 mètres ; elle a
occupé à son extrême gauche un m ^ielon à h tuteur de Krithia et fait 180 pri-
sonniers. Une çontre-attaque ennemie le nuit dernière a été anéantie. Les pertes
ennemies sont considérables.
1
'ABLAIN-SAmT-NAZAIU APRÈS LA BATAILLE. — Une rue et h mairie. — A jraîîdhe, un
soldat muni d'un appareil respiratoire.
',' ECHOS
u
ne institutrice suisse, Mlle Anna Weber,
a été condamnée à une semaine de pri-
son pour avoir parle français a haute voix
à Mulhouse.
Elle aurait répondu aux avertissements qui
lui étaient donnés :
— Je suis de la Suisse romande et je peux
parler la langue que je veux.
D
ans notre écho du 26 juin concernant
la manifestation franco-italienne du
Trocadéro, nous avons dit que M. le sénateur
Rossi, maire de Turin, était l'un des direc-
teurs de la maison' Martini-RossL Or, nous
fait-on très justement remarquer, M. Rossi
est non seulement l'un d,es directeurs, mais
aussi l'un des propriétaires de la marque re-
nommée de verxnout de Turin.
Tous les lecteurs des Jours se suivent.
JL voudront lire le Jaurès, de Gustave
Téry. On trouve chez tous les libraires ces
trois cents pages de petites histoires contem-
poraines, qui sont de la plus dramatique,
mais aussi de la plus amusante actualité.
Hetif sous-marins et un Zeppelin
dans la mer du Nord
Amsterdam, 29 juin. — On confirme que
les douaniers hollandais ont signalé la pré-
sence de neuf sous-marins allemands, au
large d'Ameland, hier matin.
L'escadrille était escortée par un zeppe-
lin qui la survolait à une faible hauteur.
OOMMÏÏNIOUÉ
- F rida ! Les monstres français avouent leurs atrocités : « Hier, Jisent-ils nos troupes ont enlevé à la
baïonnette un boyau allemand » mm*****, mot*
L'Offensive 1
scientifique
OU S'ARRÊTERONT-ILS?
Un Appel à nos Savants
L* o.h'fs militai?*! alifnïànu^ ont ap-
pelé à leur secours tous les savants de l'em-
pire. Ce qu'ils leur ont demandé n'est pas
douteux : a Apportez-nous d'abord tous
le.3 perfectionnements techniques pour nos
munitions et notre matériel de guerre,
puis indiquez-nous tous les moyens de dé-
truire qui sont, suivant vos spécialités, en
votre pouvoir; ne vous arrêtez que devant
l'impossibilité absolue de la mise en pra-
tique. » De là sont nés les liquides enflam-
més. les gaz toxiques, tout cet arsenal
physico-chimiqué dont nos troupes ont eu
à souffrir. Jusqu'où iront-ils ? Ils ont donné
assez de preuves de leur eerviUsme, de leur
manque total d'humanité et de scrupules
pour qu'on suppose qu'ils s'arrêteront en
route. &
Tout ce que les laboratoires pourront
donner, tout ce que la science, dans toutes
ses branches, pourra révéler, sera employé
contre les soldats alliés.
Le Journal a publié à cet égard deux in-
formations symptomaliques. De la premiè-
re il résulte que toute l'armée allemande
est systématiquement, depuis quelques
jours, vaccinée contre lo choléra.
L'autre rapportait que, lors de rentrée
des Italiens dans une bourgade autrichien-
ne, ils avaient saisi des ballons remplis de
cultures fraîches de bacilles typhiques.
N'est-ce pas la guerre bactérienne qui s'an-
nonce de la sorte ?
Alors, qu'allons-nous faire, nous ? Al-
lons-nous nous contenter de rendre coup
pour coup? Attendrons-Dous qu'un nouveau
procédé de nous dotlner la mort soit mis
en œuvro pour y recourir ? Allons-nous
n'user encore que de « représailles A ? Oe
serait pure folie et impardonnable impru-
dence. Il nous faut résolument sur ce ter-
rain prendre une offensive hardie. Que
faut-il pour qu'elle soit heureuse ? Com-
me pour toute offensive : de vrais chefs,
des troupes aguerries, le matériel suffisant
Nous avons le tout en surnombre. Trou-
pes et matériel ce n'est pas douteux. C'est
une des caractéristiques unanimement re-
connues du tempérament français de pos-
séder le don de l'invention et de l'adapta-
tion, et notre outillage scientifique est de
premier ordre. Des chefs ? Nous pouvons
être tranquilles, mais il est bon d'en passer
une rapide revue. -
Personne ne connaît la télégraphie sans
fil comme Branly, son initiateur. Les ra-
diations mystérieuses et puissantes du
spectre solaire n'ont pas de secrets pour
Daniel Berth^loL Si leur Ostwald manie
comme il le fait la catalyse, c'est parce que
Sabatier, de Toulouse, lui en a appris le
processus compliqué. Les gaz toxiques et
leur action sur l'organisme ? Richet, Ga-
briel Bertrand, Desgrez, sont là pour éta-
blir quels sont ceux dont l'actioa est la
plus sûre. La métallurgie doit ses progrès
tes plus récents à Le Chàtelier et à Guillet.
Toute notre école de chimie organique
connaît admirablement les explosifs : Hal-
1er, Béhal, Darzens, Moureu, Urbain, vingt
autres encore. S'il nous faut des appareils
d'optique nouveaux, Lippmann et Weiss
peuvent rapidement nous les donner. Nos
mathématiciens incomparables : Appell,
Darboux, Painlevé, Guichard, Koenigs,
Emile Picard, Marchis, peuvent donner à
nos officiers toutes les indications relati-
ves à la mécanique pure, à l'aviation, aux
calculs de distance. La liste pourrait dé-
mesurément s'allonger.. Elle suffit pour
nous rassurer pleinement.
Il s'agit seulement d'encourager a la re-
cherche tous ces savants, de diriger leurs
efforts vers le but à atteindre et de les
coordonner, de susciter leurs initiatives.
Il faut aussi ne pas les enfermer dans
Vu formalisme réglementaire trop étroit
où il leur est impossible de se mouvoir et
qui stérilise leur activité.
Derrière eux la foule des travailleurs,
des chercheurs, est prête à marcher, si à
son égard on marque aussi quelque bonne
volonté; une seule condition restera alors à
remplir : il faudra que l'union sacrée pé-
pètre dans des milieux qui semblent jus-
qu'à ce jour lui être demeurés fermés.
C'est bien le moins, en un temps où t'a..
tnoliques, protestanta, juifs, libres penseurs,
royalistes, républicains et autres font taire
leurs convictions personnelles et ne pen-
sent qu'au balut commun, que l'Ecole po-
lv technique consente à ouvrir sans arrière-
pensée les bras à l'Ecole centrale et que
les deux réunies n'écrasent pas de leur dé-
dain les modestes qui ont eu le mérite
de s'être faits eux-mêmes.
La science française unie et fortement
organisée pourra alors donner l'assaut à la
science allemande et la culbuter hors de ses
retranchements. — LUCIEN - CiussAmNz.
La Confiance
de Nicolas II
PAS DE PAIX, POSSIBLE
si l'ennemi n'est «battu
PiTaôGtau. JO juin. - LU *
péri al publié t»u nom du préslt. "aA
conseil, M. Goremykine, porte :
ffe De tons le* côtés du pays natal, je re-
çois des appels témoignant une forte vo-
lonté de tous les Russes de consacrer leurs
forces à l'oeuvre de l'approvisionnement de
l'armée. Je puise dans cete unanimité na-
tionale l'assurance inébranlaNe d'un ave-
nir radieux. La guerre prolongée demande
des efforts toujours nouveaux ; mais,
surmontant lè3 difficultés croissantes et
parant aux vicissitudes inévitables de la
guerre, nous raffermissons et trempons
dans nos cœurs la résolution de mener la
lutte, avec l'aide de bieu, jusqu'au triom-
phe complet des armées russes. L'ennemi
devra être abattu, sans quoi la paix est
impossible. Avec une foi ferme et des for-
ces inépuisables, la Russie attend que le?
institutions gouvernementales et publi-
ques, l'industrie russe et tous les fidèles
fils de la patrie, sans distinction d'idée ni
de classe, travaillent solidairement et una-
nimement pour satisfaire aux besoins de
notre vaillante armée. C'est ce problème
unique et désormais national qui doit at-
tirer toutes les pensées de la Russie unie
et invincible dans son unité.
* Ayant formé pour la disen^sko des
questions d'approvisionnements une 7^ -
mission spéciale avec la participe ts v î*
membres des chambres législatif .;. 'S
représentantes de l'industrie, je ret -
nécessaire de rapprocher en conséqi. ot.
la date de réouverture de ces instituts
législatives pour exécuter la voie de ia
terre russe. Aussi ayant décidé la reprise
des sessions à la Douma et du conseil de
l'Empire pour le niois d'août, au plus tard.
je confie au conseil des ministres le soin
d'élaborer, selon mes indications, les
projets de loi nécessités par le temps de
guerre. J) ?
Un télégramme du grand-duc
Nicolas
Londres, 30 juin. — Le MortUug Post »
reçu, hier, du quartier général russe, le
télégramme suivant :
« Mes meilleurs remerciements pour
l'aimable télégramme par lequel vous avez
félicité l'armée russe de sa vaiilanee.
» Notre armée, comme toutes celles des
alliés, tire sa puissance des principes pour
lesquels elle combat et de la certitude de
la victoire finale.
* Signé : Grand-duc NICOLAS. »
he Tsar affirme le lœu de
la Russie
Les alliés de la Russie ".n'avaiEmt. pa.,
besoin de manifestations publiques pour
être fixés sur le caractère inébranlable
d'une résolution au-dessus do tout.
épreuve. Les ennemis. n'ont pas néglige
davantage la leçon de l'histoire, si on en
juge par la modestie inaccoutumée de leur
appréciation des dernières opératioas mi-
litaires. Malgré tout, il y a des certitude1?
qu'on ne proclame jamais assez haut Cest
pourquoi il faut nous féliciter du double
en de foi qui tombe aujourd'hui de la
bouche du grand-duc Nicolas et du tsar.
Le généralissime russe n'a jamais pro-
digué les effets oratoires. Une simple
phrase de lui vaut mieux qu'un long dis-
cours, quand elle est une affirmation de
confiance absolue dans le succès final.
Le geste de*Nicolas Il a une autre portée.
C'est un manifeste officierdont les termes
ont été arrêtés dans une délibération solen-
nelle de soldats et d'hommes politiques
tenue au grand quartier générât toute la
solennité de l'acte est d'ailleurs dans cee
circonstances. En vain chercherai trcn
l'emphase et la grandiloquence d'autres
manifestations impériales. Le souverain
russe s'adre9»e à ses sujets comme un père
à ses enfants. Il les remercie de s'être unis
pour la grande cause. Il leur montre la
nécessité de multiplier et de coordonner
leurs efforts. Prince chrétien parlant à des
peuples croyants, il invoque la protection
divine, sans prétendre contraindre le
concours céleste.
a L'ennemi devra être abattu, sans quoi
la paix est impossible. » Veiià la phrase
essentielle. Ellc dit tout dans sa simplicité:
et la résolution des longues luttes, et la
confiance tranquille dans le triomphe final.
Son retentissement dépassera les frontières
de l'empire. Elle détruira peut-être quel-
ques illusions chez nos adversaires. Elle
éveillera certainement des échos enthou-
siastes dans tous tes pays alliés de la
Russie. - S.-B. • '*
SUR LE FRONT NORD
Bonne humeur française
1""! «r ♦»*, » --
Bergues, 26 juin.
La télégraphie sans fil vient d'appren-
dre aux Allemands la reddition de Lem-
berg ; leurs tranchées s'emplissent aus-
sitôt d'un enthousiasme tumultueux.
C'est pour eux une nuit de ripaille désor-
donnée : leurs chants, le bruit de leurs
beuveries dévalent — tel un gaz odorant
- vers nos tranchées. Nos hommes en
haussent les épaules : ils savent ce que
vaut l'aune d'une telle victoire.
— On voit bien, me dit un petit Pari-
gof, que ces muffs-là ne sont pas des
sportsmen. Y a longtemps qu'ils auraient
pigé le trùc des Russes. La guerre d'au
jour d'aujourd'hui, c'est, à quelque chose
près, comme le Grand Prix à Long-
champ. Les alliés, c'est une écurie cou-
plée. Y a un cheval qui fait le jeu ; les
autres, ils s'esquintent à le suivre ; puis,
au tournant, v'ià le favo qui s'amène ;
au pavillon, il se détache du peloton, et,
les derniers cent mètres, il les fait. en
broutant, — devant tout le peloton es-
soufflé. Tant mieux qu'ils courent après
les Russes, les Boches. Nous, on arrivera
quand y. seront çt la cravache, et on
gagnera en rigolant.
Pas si bête, le raisonnement de mon
petit territorial ; il est vrai que c'est un
copain des Gobmuch, et que ceux des
bords de là Bièvre n'ont jamais eu froid
aux yeux. Pendant qu'il me parle, les
« kamratt.-» nous jettent par-dessus la
tranchée les résidus de leur goinfrerie :
des boute de saucisses, enveloppés de
papiers, dégringolent jasqu'à bous ; « A
bientôt votre tour ! A Calais S » '-- Oui,
kamarades. En attendant, nos hommes
ouvrent un feu de salve. Les 156 conti-
nuent la danse, — et le .* enlève deux
cents mètres de tranenée, pour voir, —
et pour fêter à sa façon l'héroïsme si
utile des Russes. x
Chaque fois que les Allemands reçoi-
vent une pile, ils se vengent à distance.
A deux heures du matin, leurs 380 com-
mencent leur musique vers Dunkerque
et la circonférence dont ils'forment le
centre. A Bergues, trois obus obtiennent
le résultat que voici : un moineau Wé ;
et encore, les ailes seules en sont dé-
plumées. Nos poilus l'empaquettent et
à leur tour l'expédient par delà le front,
avec l'adresse suivante : c S. M. l'em-
pereur des Boches. — Le plomb vous
coûte assez cher pour qu'on vous garde
le gibier. Les moineaux de France ne se
laissent pas facilement plumer. D
-n y a quelques jours, nos « joyenx »
ont reblanchi leurs casiers judieftires *
par un acte d'audace admirable. CeUx-U.
sont amvés depuis peu sur les bords de
l'Yser. Au débarqué, leurs allures quel-
que peu désordonnées avaient étonna
les populations. Ils traversaient villes et
villages en un peloton assez jfeeurié :
évidemment on ne sentait pas ehe$eux
une discipline de fer."*Mais, dès qu'ils
furent sur le front, Quelle métamor-
phose ! En quelques jours, lem-obo fs,
avec dés mo du eoeur de ces paroles
amies que certains de cas oévoyés
n'avaient ecteadoes, aracut rat
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