Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-06-30
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juin 1915 30 juin 1915
Description : 1915/06/30 (N8312). 1915/06/30 (N8312).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7602431d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2014
1 SIX PAGBS. — CMC CBNTOFL»
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MERCREDI 30 JUIN 1915. — N* 83tt
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FRANCE ET COLONIES.. 24 » 12 » 6 »
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et & la Sté G- des Annonces, 8, place de la Bourse
hES DESSOUS DU BhUff HdtEPIïD
MANQUENT-ILS DE CUIVRE ?
III
Les Allemands se flattent de produire
artificiellement, par des procédés chi-
miques, tout ce qui leur manque pour
ta fabrication de leurs engins de guerre
et de leurs munitions.
N'est-ce pas là seulement une de ces
vantardises dont ils sont coutumiers ?
N'avaient-ils pas, tapageusement, an-
noncé, à date fixe, un blocus par sous-
marins qui devait affamer l'Angle-
terre ?
Mais un fait est certain : la difficulté
{pour l'Allemagne de se procurer des
métaux. Et cette difficulté éclate si on
jette un coup d'œil sur certaines mer-
curiales œoutre-Uhin, que me fait-tenir
lin ingénieur des mines qui se double
d'un économiste très averti et très do-
cumenté, M. A. de Keppen.
Voici, en effet, ce que coûtait, là-bas,
avant la guerre, et ce qu'ont coûté, en
Novembre 1914, les métaux suivants :
Avant la guerre Fin 1914
Cuivre (la tonne" 1,200 mark 2.500 mark
Aluminmm. 1,600 — 5,000 —
Antimoine. 450 — 2,000 —
Nickel .-. 3,250 — 6,000 —
Cette hausse, due à la spéculation,
inquiéta grandement le gouvernement
impérial, qui fixa un maximum dû
prix des métaux. Toutefois, il s'abstint
de coter le cuivre qui atteignit parfois
à des cours vertigineux. A preuve, à la
date du 10 janvier 1915, ces lignes d'un
journal anglais, le Daily Express :
Rendu à. n'importe quel point de la frontière
allemande sans qu'awune question indiscrète
feait posée par te. doaane etieœamh - 5Uj (1j, de
la provenance, le cuivre coûte maintenant en
Allemagne de 4,500 à 5,000 francs la tonne.
N'eske pas là un signe évident de la
rareté des métaux, — et notamment du
cuivre, qui est un élément essentiel de
l'artillerie moderne ?
C'est que, du cuivre, l'Allemagne, qui
n'en produit que peu, en consomme une
quantité « colossale », - et surtout
depuis qu'elle a rêvé d'asservir le Monde
et que les besoins de son armement se
sont accrus, en prévision 'de la guerre.
;Yoici un tableau statistique de la pro-
duction et de la consommation com-
parées du métal rouge par les Barbares
pendant la dernière période décennale,
qui l'établit lumineusement :
Excéd. de la
Années Proauct. Consommât, consommât.
-- -
(En tonnes)
N~ ~~00 136,300 115,000
d9m 22,500 128,000 105,500
4906 -.--. 20,700 151,100 130,400
iW -.-..--.. 20,800 150,000 129,200
0008 — 20,500 186,800 166,300
11909 .w. 22,800 182,000 159,800
tt910 25.100 212,500 187,400
ttSll -. 22,400 222.500 900,100
tfM2 25,600 231/700 206,100
HJM3 25,900 259,309 236,000
Ainsi donc, en dix sus, l'Allemagne
en est arrivée à dépenser dix fois plus
de cuivre que ne lui en livre son sous-
sol. Et, dans cette même péridde, sa con-
sommation a plus que doublé.
Cette progression formidable dans
l'appétit de cuivre que manifestait notre
ivorace voisin ne dénotait-elle pas une
préparation militaire intense ? Car les
utilisations purement industrielles de ce
métal ne justifient que dans une mesure
limitée une telle nage d'approvisionné-
ments. A la lumière de la statistique, les
gouvernements - étrangers auraient dû
(dès longtemps prévoir que nos ennemis
entassaient dans leurs magasins et leurs
parcs d'artillerie des stocks considéra-
bles de projectiles.- Mais il y a si peu
kte gens qui lisent on sachent lire les sta-
tistiques !
Du jour ou la guerre se prolongeait
eu delà des limites qu'ils avaient pré-
vues, il fallait aux Allemands plus que
jamais du cuivre. Et c'est alors que des
émissaires, chez tous les neutres, firent
annoncer à grand renfort de réclames
idans les journaux qu'ils étaient preneurs
ide cuivre à tout prix L. En même temps,
c'était dans la presse allemande des gé-
missements sans fin sur la disette du
cuivre. Les Boches pleuraient sur la né-
cessité où se trouvait le gouvernement de
fondre les cloches des églises et les bat-
teries de cuisine. Et on apprenait que
les bustes en cuivre du grand héros
national germanique, le maréchal von
Hindenburg, qui, fabriqués en Suède,
avaient passé la frontière comme ob-
jets d'art, sitôt là-bas, étaient fondus,
transformés en lingots — pêle-mêle
avec de vulgaires boîtes de sardines, à
alliage de cuivre, introduites comme
conserves — pour être employés à la fa-
brication des munitions.
Daqs cette disette de cuivre, le sa-
lut de l'Allemagne devait sortir des la-
boratoires des savants qui déjà avaient
découvert le moyen de remplacer le
métal rouge par du fer doux — avec un
petit alliage de cuivre et de zinc traité
par un procédé spécial- dans la fa-
brication de douilles d'obus et de car-
touches. des fusées et des grenades !.
EU bien, tout ça, tous ces chichis, com-
me dit le peuple, c'était, en réalité, la
paradé du pitre à la porte de la baraque
foraine pour amuser et 'Retenir des ba-
dauds, — pendant que c'est derrière la
toile, à rintérieur, qu'opèrent les vrais
artistes.
Evidemment, tout le cuivre racolé
Sei ou là, à coups de grosses malices,
passait la frontière, et c'était autant de
pris.
Encore du cuivre ; toujours du cui-
rvre J— C'était là une hantise, une obses-
sion. Comme la pie voleuse qui enlève
et tporte vers son nid le moindre objet
qui brille, tout Barbare, durant l'inva-
sion, se jetait sur le plus petit bout du
rouge métal. A Senlis, un officier gé-
néral, après s'être restauré copieusement
— à l'allemande — dans un hôtel fa-
meux, « annexait a la batterie de cuisine,
qu'il faisait charger sur une automobile
qui, à toute vitesse, filait sur la plus
proche fonderie teutonne. Je ne sais plus
quel personnage de < vaudeville, après
manger, léchait encore les casseroles ;
les Boches, eux, les emportent.
Mais la vérité, c'est que, malgré le,
contrôle très rigoureux de l'Angleterre,
ils ont pu s'approvisionner de cuivre en
Amérique par le Daibnuark-, la Suède et
surtout la Hollande. On sait, en effet, les
arrivées de vapeurs à Roterdam, puisque
j'ai taontré que de New-York seul —
sans parler des autres ports — il en par-
lait parfois qusÀtè dans: la même journée
à destination de ce jysrfc hollandais. Or
l'Amérique est la grande productrice et
la grande pourvoyeuse dse cuivre, comme
l'indiquent les chiffres suivants :
Production .m.. 719,300 tonnes
Consommation 351,100 —
Excédent.-. 368,200 tonnes
Où va cet excédent? Etant donnée la
consommation de cuivre, que j'ai dite,
de l'Allemagne, c'est incontestablement
cette puissance qui, en grande partie,
l'accapare. Car, où se fournirait-elle —
si on regarde la production des autres
parties du monde :
Production Consommât.
Europe.u 139,600 643,100
Afrique 22,900
Asie (Japon) 7:1,200. 50,300
Australie 47,300
Et on s'explique alors que, parfois,
sur les quais de Rotterdam, au cours
de déchargements de navires venant
d'Amérique, quand une barrique vient
à tomber des griffes de la grue qui la
transborde, elle laisse voir, en s'éven-
trant, des lingots de cuivre enfouis sous
des marchandises.
Le fait s'est maintes fois produit, à la
stupéfaction de certains réfugiés belges,
et la Belgique Nouvelle le rapportait
ainsi le 30 mai dernier :
Ils s'étonnent de voir des quantités deu.
métaux amenés par des vapeurs, déchargés
avec une hâte fiévreuse sur de longnes files de
wagons alignés qui prennent aussitôt -le chemin
de l'Est ou du Sud-Est.
Cette contrebande, pratiquée par des
trafiquants qui, s'étant fait la main de-
puis le début de la guerre, ont acquis
dans la partie, comme disent les voya-
geurs de commerce, une réelle maîtrise,
s'exerce avec une telle intensité que
l'Angleterre a dû, un jour, protester au-
près des Etats-Unis en faisant état des
quantités de cuivre scandaleusement
anormales exportées d'Amérique dans
les ports neutres de la mer du Nord et
de la Baltique.
Mais aussi sur la Méditerranée s'ou-
vrent largement, à Barcelone, à Tarra-
gone, des pores par lesquelles des trafi-
quants s'emploient à ravitaiàier les Bar-
bares en métal rouge, avec une ardeur
qu'aiguillonne l'appât du gros profit. Et
ils opèrent, là, d'autant plus fructueuse-
ment que l'Espagne, à elle sente, produit
plus de la moitié du cuivre de l'Europe.
Donc, nous devons veiller, et d'au-
tant pltKfs qtre^fe« Boches, par tons les
moyens, essaient de nous jeter de la
poudre aux yeux pour nous aveugler,
— nous empêcher de-voir 1-
JACQUES DHUR.
(A suivre.)
LES flflNlVERSAinES
30 juin 1914
,. Uempereur François-Joseph rentre à
Vienne. d'Ischl. Le, gouvernement austro-
hongrois fomente des troubles antiserbes à
Sarajevoi et à Agrom.
he Président de la République
aux Armées
Le Président de la République a passé
au milieu des armées les journées de di-
manche et de lundi. Il a visité les troupes
qui opèrent dans la région de l'Aisne..
Il a épinglé la Croix de guerre aux dra-
peaux de six régiments qui ont été cités à
l'ordre du jour de l'armée pour leur vail-
lante conduite. 1
Il s'est ensuite rendu à Reims, d'où il a
gagné nos premières lignes en compagnie
du général Franchet d'Esperey. Il a lon-
guement parcouru les tranchées au nord
et à l'est de Bétheny, en s'entretenant par-
tout avec les officiers et avec les hommes.
Il a visité ensuite un certain nombre de
batteries d'artillerie en action, puis des
cantonnements et des hôpitaux tempo-
raires.
Il est revenu à Paris par. Fismes, où il
s'est arrêté pour y examiner les formations
sanitaires.
LIRE EN 28 PAGE :
CROQUIS DE DÉPÔT, par Léon Lafage
..-- Hélas 1. je ne vois rien de bon- là-dedans.
N <— C'est nofee chameau de cahinière qui aura de la chicorée.*.
iDelsm de VELLEMOT.)
331* JOUR DE LA GUERRE
COMMUNIQUES OFFICIELS
29 Juin, quinze heures
Dans la région au nord d'Arras, la canonnade s'est poursuivie la nuit
dernière au nord et au sud de Souchez ainsi qu'au nord de Neuville.
Une action d'infanterie nous a permis de progresser dans le chemin creux
d'Angres à Ablain.
En Argonne, à Bagatelle lutte incessante à coups de torpilles et de
grenades.
Dans les Vosges, une attaque allemande -a réussi à rejeter momentanément
nos avant-postes des pentes à l'est de Metzeral. Nous avons, par une contre-
attaque immédiate, reconquis en partie le terrain perdu.
Sur le reste du front, nuit calme.
29 Juin, vingt-trois heures
Dans les Vosges, nous awns reconquis dans la matinée toutes les positions
que nous occupions à Vest de Metzeral.
Sur le reste du front, rien à signaler, si ce n'est quelques actions d'artillerie..
LE XSAS SUR UE FRONT. — L'empereur Nicolas Il vient de visiter à nouveau ses trouves.
Cette photographie montre le souverain à bord d'un aéroplane géant dont son inven-
teur, le pilote Sikorsky, lui fait les honneurs.
Je ne l'ai pas voulu ",
-< ose dire Guillaume II
GENÈVE, 29 juin. — On raconte à Berlin
que, lors de sa dernière visite sur le front
oriental, le kaiser s'est agenouillé. sur la
tombe commune de nombreux soldats et a
dit, en se relevant: « Je ne l'ai pas voulu. »
(iYach habe ich nicht gewollt.) 1
ECHOS
L
'étoile des grands hommes allemands pâlit
avec une singulière rapidité. ,' - ,
Un magazine de Leipzig a ouvert auprès
de ses lecteurs un vote permanent pour qu'ils
désignent quel est le « héros national ». Ce
fut d'abord le kaiser qui eut cet honneur, puis
von Kluck. Après' rechec. de là-Marne, les
suffrages allèrent à Hindenburg. Aujourd'hui
c'est le lieutenant Weddingen, commandiant
de sous-marin, qui, tient la tête, suivi du
capitaine Hersing, qui coula la Lusitania.
Sic transit-
A
vec la Bretelle Franck-Braun tenant le
pantalon par le bouton du milieu,. plus
de pantalons déformés, plus de poids suf tes
épaules. Ep coton, 3 fr. 75 ; en soie, y'fr. 50.
Envoi -i franco contre mandat ou chèque.
La Ceinture Franck-Braun soutient et diminué
le ventre. 35 francs toutes tailles. (Donner
le tour de taiHc pris sur le pantalon. ,1
p
our nos soldats : Le K.K.O. L.S.K. c'est
S. Kl ! Pour nous autres civils, le
K.K.O. S. KI, c'est L.S.K. — Echantillons
franco à .toutes maisons d'alimentation ; sur
demande adressée à Eleska, 54, avenue du
Maine, Paris.
u
ne qualité précieuse sûr le front
L'alcool de menthe du Docteur. Pierre,
de la Fa,culté de médecine de Paris, est très
concentré, donc très actif sous un farble
volume. Le flacon plat de poche, o fr. 90.
Un Mon gigantesque
est construit iD. lugtetefEe
LoNDnEg, 39 juin. — Le Daily Chronicle
rappelle aujourd'hui qu'un gigantesque
superbiplan est actuellement en construc-
tion en Angleterre.
( Cet avion possède quatre moteurs, d'une
puissance totale de 500 chevaux-vapeur et
emmènera un équipage de seize hommes.
Mesures contre les attaques ennemies
LONDRES, 29 juin.— M. Balfoor, preinicr
lord, de l'amirauté, a informé sir Walter
Runciman que son ministère prenait en ce
moment toutes .les. mesures possibles pour
.a:-isurer la protection de la côte nord-est du
royaume contre des raids aériens.
Un raid uw Gand
AMSTERDAM, 29 juin. — Deux aviateurs
alliés ont survolé Gand dimanche soir. -
Malgré le feu nourri,.qui a été dirigé
contre eux, ils ont pu regagner indemnes
leur base. ;
Les Complots de l'Allemagne
aux Etats-Unis
EUe voulait fomenter une grève générale
;' ..,' de marins J
LONDRES, 29-juin. — On mande de New-
York au Daily Mail ; > f." f
* « M. Andrew Furuseth, président de l'U-.
nion internationale des marins daméri-
que, déclare que l'Allemagne a essayé, fees
: temps derniers,, de fomenter uno grève
mondiale de marins.
» Des agents dn gouvernement impérial
avaient reçu mission de' garantir1 unç pen-
sion .de 50 francs par semaine à tous les
grévistes, tant qu'ils chômeraient.
» M. Furuseth se déclare en mesure de
prouver les faits qu'il avance et qu'il a
formellement dénoncés au cabinet de Was-
hington. »
lie Kaiser inqaiet
DES RENFORTS ALLEMANDS
envoyés au nord a'A7Ta3
AMSTERDAM, 29 juin. — Le kaiser a or-
donné que de grands renforts soient en-
voyés au nord d Arras, où il compte diriger
lui-même une grande bataille.
Le kaiser est devenu très nerveux par
suite des événements eu Autriche qui ont
forcé l'Allemagne à un très grana enort. Au
cours d'un déjeuner avec ses officiers, le
kaiser a déclaré que si l'Autriche se lais-
sait battre, c'est elle qui paierait les frais
de la guerre.
L'empereur François-Joseph est mainte-
nant convaincu que le kaiser pratique la
politique du « sauve qui peut » et agira en
conséquence, au besoin en demandant une
paix séparée si l'Allemagne ne contribue
pas à arrèter les Italiens.
Une grande victoire au nord d'Arras
pourrait, pense le kaiser, empêcher la Bul-
garie et la Roumanie de se joindre aux
aliiés.
Un hommage allemand à la bravoure
française
LoNDRES, 29 juin. — On mande de New-
York au Times que le New-York Times
publie les impressions de son correspon-
dant au quartier général allemand devant
attacha.
-Le- correspondant du journal américain
avait pris place avec le prince Luitpold et
le duc de Bavière, beau-frère du roi des
Belges, sur une plate-forme en bois d'une
très grande hauteur. De cette plate-forme,
le journaliste assista à un duel d'artillerie
qui dépasse l'imagination.
Un général qui se trouvait- également
présent n'a pas caché le sentiment d'admi-
ration que provoquait chez l'ennemi la bra-
voure des Français « qui défient la mort a
et il évoqua les pertes terribles subies par
les Allemands à la sucrerie de Souchez.
Vantardises prématurées
LoNDRES, 29 juin. — On mande d'Ams-
terdam au Morning Post :
D'après une dépêche de' Berlin au jour-
nal Het Volk, M. de Bethmann-Hollweg et
le ministre des affaires étrangères approu-
veraient un projet modifié d'annexion de la
Belgique : celle-ci serait autonome, mais
reliée économiquement à l'Allemagne. On
aurait l'intention d'annexer aussi quelques
parties de la Russie, mais on respecterait
autant que possible l'intégrité territoriale
de la France.
Cependant, les parties agraires et indus-
trielles soutiennent l'annexion à outrance
et se livrent à des polémiques contre les
opinions manifestées par le gouvernement,
flétrissant tous les modérés comme traîtres
à la patrie.
JOS, succÈS iDI DiiDMELLES
On bombarde encore GaUipoïî
ATHÈNES, 29 juin. — Le bombardement
ide la presqu'île de Gallipoli continue, dé-
montrant la supériorité de l'artillerie fran-
çaise par les résultats destructeurs des po-
sitions turques.
Un croiseur détruit des dépôts
et des voiliers turcs
ATHÈNES, 29 juin (dép. part.). — Un
croiseur de la flotte alliée a hier, à 11 heu,
res du matin, bombardé des dépôts de pé-
trole et de mnuitions situés aux bains de
Ledjia, -près de Tchesme. Ces dépôts sont
complètement détruits.
- Le même bâtiment, pénétrant ensuite
dans le golfe de Tchesme, a coulé quatorze
voiliers urcs et détruit le phare. Puis il a
dispersé un groupement -de troupes tur-
ques retranchées aux environs de Tchesme.
Italie et Turquie
PAS ENCORE DE GUERRE
mais rupture diplomatique
Un communiqué officiel de l'agence Ste-
fani coupe court aux rumeurs de presse
qui envisageaient depuis deux jours une
intervention italienne contre la Turquie,
mais une intervention limitée à l'envoi do
navires de guerre aux Dardanelles.
Il est singulier que ces bruits aient pu.
trouver créance, car ils portent en eux-
mêmes leur démenti. Une action navale
suppose l'état de guerre. Et l'état de guer-
re implique la coopération directe et en-
tière au succès. Si l'Italie s'associait à la
lutte contre l'empire ottoman, elle entre-
rait automatiquement dans la campagne
menée pour forcer les Détroits. Or, .dana
cette campagne, le facteur naval est de-i
venu tout à fait secondaire. Les mines d'a-
bord, les sous-marins ensuite, ont donné
à l'armée de terre le premier rôle. Ajou-
tons que l'Angleterre et la France ont plus
de bateaux qu'il n'en faut pour faire faoe
à tous les besoins de la cause.
Certains journaux italiens ont parlé de
remaniements navals nécessités par la
guerre de l'Italie contre l'Autriche et l'é-
volution du facteur adriatique. Il y a beau
temps que cette situation est réglée. N'a-
t-on pas publié, il y a quelques jours, un
ordre du jour de l'amiral de Lapeyrère
qui y faisait très clairement allusion ?
La situation ne comporte donc aucune
ambiguïté. Il n'en est que plus singulier de
constater le mouvement d'ensemble qui a'
orienté la presse italienne sur une fausse
piste ou plutôt qui l'a amenée à mareher
plus vite que les violons. Car il y a une
parcelle de vérité dans tout le tapage fait,
autour des rapports itaio-turcs. Il semble
bien qu'une rupture diplomatique soit sur
le point de se produire.
Et vraiment on peut se demander com-
ment elle ne s'est pas produite plus tôt. La
Turquie est, en fait, l'alliée de l'Autriche
et de l'Allemagne. Il n'est pas possible
d'être l'ennemi de l'une et de çonserveç
des relations amicales avec l'autre.
L'Italie en a fait l'expérience bien avant
qu'elle ait rompu avec Vienne, alors qu'elle
se contentait de manifester aux alliés de
très franches sympathie^ On sait combien
les intrigues ottomanes se sont ingéniées
à entretenir l'attitude belliqueuse des
tribus arabes de Cyrénaïque et de Tripoli-
taine. Depuis le début de la guerre ita-
lienne la situation s'est compliquée de
froissements incessants. L'ambassadeur,
italien, le marquis Garone, a une position
impossible à Constantinople et Naby bey;
fait figure d'intrus à Rome.
La rupture diplomatique est raboutis-
sant inéluctable des difficultés de ce genre.
Toute la question est de savoir si elle sera
une conclusion ou si elle ne sera simple
ment qu'une étape. — SAINT-BRICE.
La Hollande organise
la fabrication des mnmtinna
LA HATE, 28 juin. — Sur l'initiative du
ministre de la guerre de Hollande, un grand
nombre de manufacturiers néerlandais de
tous les points du royaume ont pris part à
une délibération que présidait le ministre et
relative à la possibilité de fabriquer des
munitions.
Le ministre a reçu des manufacturiers
présents l'assurance qu'ils prêteraient vo..,
lontiers leur concours au gouvernement.
On ouvrira, en dehors du ministère, un
bureau des munitions, dont la composition
sera annoncée ultérieurement.
Les Italiens pénètrent
au delà du lac de Garde
BRESCIA, 29 juin. — Les Italiens sont en-
trés en territoire autrichien, au sud de
Riva, sur la rive occidentale du lac de
Garde. Ils ont descendu les pentes escar-
pées du mont Carone, qui a 1,500 mètres
de haut, et sont entrés dans la vallée du
Ledro, où ils ont atteint la rivière de la
Ponale. 1
L'UNANIMITÉ AU SÉNAT
U|J DÉBUT ; POLITIQUE ET MILITAIRE
* J'apporte ici des paroles de netteté, de loyauté, de
: cordialité. Nous demandons au Sénat, dit M. Viviani,
une confiance raisonnée., méthodique."
\L6> Sénat discutait, hier" le projet des
nouveaux douzièmes provisoires; le débat
a pris,.en raison de l'intervention du pré-
sident du conseil, une allure politique. Il
était nécessaire, en effet, selon le mot de
M. Viviani, de dissiper certains malen-
tendus. De .plus, ajouta le président du
conseil, le gouvernement doit avoir la
confiance de l'assemblée devant laquelle il
se présente.
« Nouf demandons au Sénat, dit-il, une
confiance raisonnée, méthodique. >*
.Le ministre de la guerre a cru devoir
donner ensuite à la tribune un aperçu des
mesures prises par son administration et
défendre les services de son département
qui avaient été critiqués.
A ce débat qui laisse de côté les travaux
de la commission de l'armée, une seule
sanction pouvait intervenir. Répondant à
l'appel du gouvernement le Sénat a adopté
les douzièmes provisoires à l'unanimité
des 272 votants.
Le débat s'est engagé sur l'intervention
de M. Aimond, rapporteur général de la
commission des finances, qui exposa que
les dépenses nouvelles étaient rendues né-
cessaires par la guerre barbare telle que
l'ont organisée les Allemands.
Le rapporteur passe en revue les. divers
crédits et il fait ces constatations :
M. Aimond. - Sur les 24 milliards de cré-
dits qui auront été votés par les Chambres pour
les quatorze premiers mois de la guerre, le mi-
nistère de la guerre absorbe à lui seul i6 mil-
liards 238 millions, soit 73 p. 100 du total ; la
dette publique compte dans le total pour moins
de 7 p. 100, les dépenses de solidarité sociale
représentent près de 11 p. 100.
Certes, nul ne s'élève contre le principe de
ces dernières dépenses.
M. Malvy, ministre de rintérieur. — C'est un
élément important de paix sociale.
M. Aimond. — Certainement; mais R ne
faut pas moins réagir contre cette opinion que
les familles de tous les mobilisés sans excep-
tion ont droit aux allocations militaires.
Cette opinion eest fausse : jusqu'à présent,
tout au moins, seules les familles nécessiteuses
ont droit aux allocations.
M. Aimond termine en ces termes :
En tout cas, notre armure financière ne fai-
blira pas.
Nous supporterons tous les sacrifices qu'il
faudra pour soutenir la guerre Jusqu'au bout.
(Très bien ! Très bien !)
Les commissions du Parlement exercent leur
contrôle bienfaisant, et dont on connaîtra plus
tard le détail, sur les actes de l'administration.
Elles collaborent avec le gouvernement. Nofcro
.commission des finances estime qu'il v a des-
dépenses qu'on, fait trop largement ; eLe s'ap-
proprie à cet égard les paroles prononcées par
M. le ministre des financera la Chambre des
députés.
II y a émulation pour ie mieux faire entre le
gouvernement et les commissions parlemen-
taires. Tous nous voulons améliorer la défense
"nationale pour rendre certain le salut de la pa-
trie. (Très bien ! Applaudissements.)
Discours de M. Viviani
Le président du conseil demande la
parole et monte aussitôt à la tribune. Un
grand silence s'établit.
« Je ne fournirai, dit en commençant
M. Viviani, aucune explication au point de
vue financier, c'est le rôle de mon collègue
des finances, mais je veux apporter ici des
paroles de netteté, de loyauté, de cor-
dialité afin de dissiper certains malen-
tendus. »
Et le président du conseil, répondant
sans aucun doute à certaines préoccupa-
tions, s'exprime ainsi :
M. Viviani — Qu'est-ce qui a été fait dans
le passé au point de vue du contrôle ? Le
Parlement a le contrôle, le gouvernement a
l'exécution. C'est là le principe essentiel de toute
démocratie. Ce principe a été appliqué stricte-
ment depuis dix mois.
Le contrôle parlementaire doit emporter per-
igome,nce de la sessiôn ; M. le ministre de ta.
guerre a présenté aux commissions de l'armée
de la Chambre et du Sénat des règles sur les-
quelles on s'est mis d'accord au sujet de Texer-
rice du contrôle de ces deux commissions.
Certes, les commissions parlementaires se
sont trouvées à certains moments en divergence
avec: le gouvernement ; mais cela était inévi-
table, et de la discussion devait jaillir la vérité
et l'amord.
La commission de l'armée du Sénat a abonti
à certaines conclusions : quelques-uns des
grands services de la guerre ont échappé à la
critique ; pour d'autres, il y a eu des lacunes,
des flottements, des erreurs.
Ces fautes, ces erreurs sont en voie de ré-
paration rapide. La collaboration de la com-
mission de l'armée avec le gouvernement a<*v
célérera l'accomplissement de l'teuvre néces-
saire.
Nous intensifierons surtout des fabrications
industrielles indispensables.
Mais il y a un élément moral. Le gouverne-
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MANQUENT-ILS DE CUIVRE ?
III
Les Allemands se flattent de produire
artificiellement, par des procédés chi-
miques, tout ce qui leur manque pour
ta fabrication de leurs engins de guerre
et de leurs munitions.
N'est-ce pas là seulement une de ces
vantardises dont ils sont coutumiers ?
N'avaient-ils pas, tapageusement, an-
noncé, à date fixe, un blocus par sous-
marins qui devait affamer l'Angle-
terre ?
Mais un fait est certain : la difficulté
{pour l'Allemagne de se procurer des
métaux. Et cette difficulté éclate si on
jette un coup d'œil sur certaines mer-
curiales œoutre-Uhin, que me fait-tenir
lin ingénieur des mines qui se double
d'un économiste très averti et très do-
cumenté, M. A. de Keppen.
Voici, en effet, ce que coûtait, là-bas,
avant la guerre, et ce qu'ont coûté, en
Novembre 1914, les métaux suivants :
Avant la guerre Fin 1914
Cuivre (la tonne" 1,200 mark 2.500 mark
Aluminmm. 1,600 — 5,000 —
Antimoine. 450 — 2,000 —
Nickel .-. 3,250 — 6,000 —
Cette hausse, due à la spéculation,
inquiéta grandement le gouvernement
impérial, qui fixa un maximum dû
prix des métaux. Toutefois, il s'abstint
de coter le cuivre qui atteignit parfois
à des cours vertigineux. A preuve, à la
date du 10 janvier 1915, ces lignes d'un
journal anglais, le Daily Express :
Rendu à. n'importe quel point de la frontière
allemande sans qu'awune question indiscrète
feait posée par te. doaane etieœamh - 5Uj (1j, de
la provenance, le cuivre coûte maintenant en
Allemagne de 4,500 à 5,000 francs la tonne.
N'eske pas là un signe évident de la
rareté des métaux, — et notamment du
cuivre, qui est un élément essentiel de
l'artillerie moderne ?
C'est que, du cuivre, l'Allemagne, qui
n'en produit que peu, en consomme une
quantité « colossale », - et surtout
depuis qu'elle a rêvé d'asservir le Monde
et que les besoins de son armement se
sont accrus, en prévision 'de la guerre.
;Yoici un tableau statistique de la pro-
duction et de la consommation com-
parées du métal rouge par les Barbares
pendant la dernière période décennale,
qui l'établit lumineusement :
Excéd. de la
Années Proauct. Consommât, consommât.
-- -
(En tonnes)
N~ ~~00 136,300 115,000
d9m 22,500 128,000 105,500
4906 -.--. 20,700 151,100 130,400
iW -.-..--.. 20,800 150,000 129,200
0008 — 20,500 186,800 166,300
11909 .w. 22,800 182,000 159,800
tt910 25.100 212,500 187,400
ttSll -. 22,400 222.500 900,100
tfM2 25,600 231/700 206,100
HJM3 25,900 259,309 236,000
Ainsi donc, en dix sus, l'Allemagne
en est arrivée à dépenser dix fois plus
de cuivre que ne lui en livre son sous-
sol. Et, dans cette même péridde, sa con-
sommation a plus que doublé.
Cette progression formidable dans
l'appétit de cuivre que manifestait notre
ivorace voisin ne dénotait-elle pas une
préparation militaire intense ? Car les
utilisations purement industrielles de ce
métal ne justifient que dans une mesure
limitée une telle nage d'approvisionné-
ments. A la lumière de la statistique, les
gouvernements - étrangers auraient dû
(dès longtemps prévoir que nos ennemis
entassaient dans leurs magasins et leurs
parcs d'artillerie des stocks considéra-
bles de projectiles.- Mais il y a si peu
kte gens qui lisent on sachent lire les sta-
tistiques !
Du jour ou la guerre se prolongeait
eu delà des limites qu'ils avaient pré-
vues, il fallait aux Allemands plus que
jamais du cuivre. Et c'est alors que des
émissaires, chez tous les neutres, firent
annoncer à grand renfort de réclames
idans les journaux qu'ils étaient preneurs
ide cuivre à tout prix L. En même temps,
c'était dans la presse allemande des gé-
missements sans fin sur la disette du
cuivre. Les Boches pleuraient sur la né-
cessité où se trouvait le gouvernement de
fondre les cloches des églises et les bat-
teries de cuisine. Et on apprenait que
les bustes en cuivre du grand héros
national germanique, le maréchal von
Hindenburg, qui, fabriqués en Suède,
avaient passé la frontière comme ob-
jets d'art, sitôt là-bas, étaient fondus,
transformés en lingots — pêle-mêle
avec de vulgaires boîtes de sardines, à
alliage de cuivre, introduites comme
conserves — pour être employés à la fa-
brication des munitions.
Daqs cette disette de cuivre, le sa-
lut de l'Allemagne devait sortir des la-
boratoires des savants qui déjà avaient
découvert le moyen de remplacer le
métal rouge par du fer doux — avec un
petit alliage de cuivre et de zinc traité
par un procédé spécial- dans la fa-
brication de douilles d'obus et de car-
touches. des fusées et des grenades !.
EU bien, tout ça, tous ces chichis, com-
me dit le peuple, c'était, en réalité, la
paradé du pitre à la porte de la baraque
foraine pour amuser et 'Retenir des ba-
dauds, — pendant que c'est derrière la
toile, à rintérieur, qu'opèrent les vrais
artistes.
Evidemment, tout le cuivre racolé
Sei ou là, à coups de grosses malices,
passait la frontière, et c'était autant de
pris.
Encore du cuivre ; toujours du cui-
rvre J— C'était là une hantise, une obses-
sion. Comme la pie voleuse qui enlève
et tporte vers son nid le moindre objet
qui brille, tout Barbare, durant l'inva-
sion, se jetait sur le plus petit bout du
rouge métal. A Senlis, un officier gé-
néral, après s'être restauré copieusement
— à l'allemande — dans un hôtel fa-
meux, « annexait a la batterie de cuisine,
qu'il faisait charger sur une automobile
qui, à toute vitesse, filait sur la plus
proche fonderie teutonne. Je ne sais plus
quel personnage de < vaudeville, après
manger, léchait encore les casseroles ;
les Boches, eux, les emportent.
Mais la vérité, c'est que, malgré le,
contrôle très rigoureux de l'Angleterre,
ils ont pu s'approvisionner de cuivre en
Amérique par le Daibnuark-, la Suède et
surtout la Hollande. On sait, en effet, les
arrivées de vapeurs à Roterdam, puisque
j'ai taontré que de New-York seul —
sans parler des autres ports — il en par-
lait parfois qusÀtè dans: la même journée
à destination de ce jysrfc hollandais. Or
l'Amérique est la grande productrice et
la grande pourvoyeuse dse cuivre, comme
l'indiquent les chiffres suivants :
Production .m.. 719,300 tonnes
Consommation 351,100 —
Excédent.-. 368,200 tonnes
Où va cet excédent? Etant donnée la
consommation de cuivre, que j'ai dite,
de l'Allemagne, c'est incontestablement
cette puissance qui, en grande partie,
l'accapare. Car, où se fournirait-elle —
si on regarde la production des autres
parties du monde :
Production Consommât.
Europe.u 139,600 643,100
Afrique 22,900
Asie (Japon) 7:1,200. 50,300
Australie 47,300
Et on s'explique alors que, parfois,
sur les quais de Rotterdam, au cours
de déchargements de navires venant
d'Amérique, quand une barrique vient
à tomber des griffes de la grue qui la
transborde, elle laisse voir, en s'éven-
trant, des lingots de cuivre enfouis sous
des marchandises.
Le fait s'est maintes fois produit, à la
stupéfaction de certains réfugiés belges,
et la Belgique Nouvelle le rapportait
ainsi le 30 mai dernier :
Ils s'étonnent de voir des quantités deu.
métaux amenés par des vapeurs, déchargés
avec une hâte fiévreuse sur de longnes files de
wagons alignés qui prennent aussitôt -le chemin
de l'Est ou du Sud-Est.
Cette contrebande, pratiquée par des
trafiquants qui, s'étant fait la main de-
puis le début de la guerre, ont acquis
dans la partie, comme disent les voya-
geurs de commerce, une réelle maîtrise,
s'exerce avec une telle intensité que
l'Angleterre a dû, un jour, protester au-
près des Etats-Unis en faisant état des
quantités de cuivre scandaleusement
anormales exportées d'Amérique dans
les ports neutres de la mer du Nord et
de la Baltique.
Mais aussi sur la Méditerranée s'ou-
vrent largement, à Barcelone, à Tarra-
gone, des pores par lesquelles des trafi-
quants s'emploient à ravitaiàier les Bar-
bares en métal rouge, avec une ardeur
qu'aiguillonne l'appât du gros profit. Et
ils opèrent, là, d'autant plus fructueuse-
ment que l'Espagne, à elle sente, produit
plus de la moitié du cuivre de l'Europe.
Donc, nous devons veiller, et d'au-
tant pltKfs qtre^fe« Boches, par tons les
moyens, essaient de nous jeter de la
poudre aux yeux pour nous aveugler,
— nous empêcher de-voir 1-
JACQUES DHUR.
(A suivre.)
LES flflNlVERSAinES
30 juin 1914
,. Uempereur François-Joseph rentre à
Vienne. d'Ischl. Le, gouvernement austro-
hongrois fomente des troubles antiserbes à
Sarajevoi et à Agrom.
he Président de la République
aux Armées
Le Président de la République a passé
au milieu des armées les journées de di-
manche et de lundi. Il a visité les troupes
qui opèrent dans la région de l'Aisne..
Il a épinglé la Croix de guerre aux dra-
peaux de six régiments qui ont été cités à
l'ordre du jour de l'armée pour leur vail-
lante conduite. 1
Il s'est ensuite rendu à Reims, d'où il a
gagné nos premières lignes en compagnie
du général Franchet d'Esperey. Il a lon-
guement parcouru les tranchées au nord
et à l'est de Bétheny, en s'entretenant par-
tout avec les officiers et avec les hommes.
Il a visité ensuite un certain nombre de
batteries d'artillerie en action, puis des
cantonnements et des hôpitaux tempo-
raires.
Il est revenu à Paris par. Fismes, où il
s'est arrêté pour y examiner les formations
sanitaires.
LIRE EN 28 PAGE :
CROQUIS DE DÉPÔT, par Léon Lafage
..-- Hélas 1. je ne vois rien de bon- là-dedans.
N <— C'est nofee chameau de cahinière qui aura de la chicorée.*.
iDelsm de VELLEMOT.)
331* JOUR DE LA GUERRE
COMMUNIQUES OFFICIELS
29 Juin, quinze heures
Dans la région au nord d'Arras, la canonnade s'est poursuivie la nuit
dernière au nord et au sud de Souchez ainsi qu'au nord de Neuville.
Une action d'infanterie nous a permis de progresser dans le chemin creux
d'Angres à Ablain.
En Argonne, à Bagatelle lutte incessante à coups de torpilles et de
grenades.
Dans les Vosges, une attaque allemande -a réussi à rejeter momentanément
nos avant-postes des pentes à l'est de Metzeral. Nous avons, par une contre-
attaque immédiate, reconquis en partie le terrain perdu.
Sur le reste du front, nuit calme.
29 Juin, vingt-trois heures
Dans les Vosges, nous awns reconquis dans la matinée toutes les positions
que nous occupions à Vest de Metzeral.
Sur le reste du front, rien à signaler, si ce n'est quelques actions d'artillerie..
LE XSAS SUR UE FRONT. — L'empereur Nicolas Il vient de visiter à nouveau ses trouves.
Cette photographie montre le souverain à bord d'un aéroplane géant dont son inven-
teur, le pilote Sikorsky, lui fait les honneurs.
Je ne l'ai pas voulu ",
-< ose dire Guillaume II
GENÈVE, 29 juin. — On raconte à Berlin
que, lors de sa dernière visite sur le front
oriental, le kaiser s'est agenouillé. sur la
tombe commune de nombreux soldats et a
dit, en se relevant: « Je ne l'ai pas voulu. »
(iYach habe ich nicht gewollt.) 1
ECHOS
L
'étoile des grands hommes allemands pâlit
avec une singulière rapidité. ,' - ,
Un magazine de Leipzig a ouvert auprès
de ses lecteurs un vote permanent pour qu'ils
désignent quel est le « héros national ». Ce
fut d'abord le kaiser qui eut cet honneur, puis
von Kluck. Après' rechec. de là-Marne, les
suffrages allèrent à Hindenburg. Aujourd'hui
c'est le lieutenant Weddingen, commandiant
de sous-marin, qui, tient la tête, suivi du
capitaine Hersing, qui coula la Lusitania.
Sic transit-
A
vec la Bretelle Franck-Braun tenant le
pantalon par le bouton du milieu,. plus
de pantalons déformés, plus de poids suf tes
épaules. Ep coton, 3 fr. 75 ; en soie, y'fr. 50.
Envoi -i franco contre mandat ou chèque.
La Ceinture Franck-Braun soutient et diminué
le ventre. 35 francs toutes tailles. (Donner
le tour de taiHc pris sur le pantalon. ,1
p
our nos soldats : Le K.K.O. L.S.K. c'est
S. Kl ! Pour nous autres civils, le
K.K.O. S. KI, c'est L.S.K. — Echantillons
franco à .toutes maisons d'alimentation ; sur
demande adressée à Eleska, 54, avenue du
Maine, Paris.
u
ne qualité précieuse sûr le front
L'alcool de menthe du Docteur. Pierre,
de la Fa,culté de médecine de Paris, est très
concentré, donc très actif sous un farble
volume. Le flacon plat de poche, o fr. 90.
Un Mon gigantesque
est construit iD. lugtetefEe
LoNDnEg, 39 juin. — Le Daily Chronicle
rappelle aujourd'hui qu'un gigantesque
superbiplan est actuellement en construc-
tion en Angleterre.
( Cet avion possède quatre moteurs, d'une
puissance totale de 500 chevaux-vapeur et
emmènera un équipage de seize hommes.
Mesures contre les attaques ennemies
LONDRES, 29 juin.— M. Balfoor, preinicr
lord, de l'amirauté, a informé sir Walter
Runciman que son ministère prenait en ce
moment toutes .les. mesures possibles pour
.a:-isurer la protection de la côte nord-est du
royaume contre des raids aériens.
Un raid uw Gand
AMSTERDAM, 29 juin. — Deux aviateurs
alliés ont survolé Gand dimanche soir. -
Malgré le feu nourri,.qui a été dirigé
contre eux, ils ont pu regagner indemnes
leur base. ;
Les Complots de l'Allemagne
aux Etats-Unis
EUe voulait fomenter une grève générale
;' ..,' de marins J
LONDRES, 29-juin. — On mande de New-
York au Daily Mail ; > f." f
* « M. Andrew Furuseth, président de l'U-.
nion internationale des marins daméri-
que, déclare que l'Allemagne a essayé, fees
: temps derniers,, de fomenter uno grève
mondiale de marins.
» Des agents dn gouvernement impérial
avaient reçu mission de' garantir1 unç pen-
sion .de 50 francs par semaine à tous les
grévistes, tant qu'ils chômeraient.
» M. Furuseth se déclare en mesure de
prouver les faits qu'il avance et qu'il a
formellement dénoncés au cabinet de Was-
hington. »
lie Kaiser inqaiet
DES RENFORTS ALLEMANDS
envoyés au nord a'A7Ta3
AMSTERDAM, 29 juin. — Le kaiser a or-
donné que de grands renforts soient en-
voyés au nord d Arras, où il compte diriger
lui-même une grande bataille.
Le kaiser est devenu très nerveux par
suite des événements eu Autriche qui ont
forcé l'Allemagne à un très grana enort. Au
cours d'un déjeuner avec ses officiers, le
kaiser a déclaré que si l'Autriche se lais-
sait battre, c'est elle qui paierait les frais
de la guerre.
L'empereur François-Joseph est mainte-
nant convaincu que le kaiser pratique la
politique du « sauve qui peut » et agira en
conséquence, au besoin en demandant une
paix séparée si l'Allemagne ne contribue
pas à arrèter les Italiens.
Une grande victoire au nord d'Arras
pourrait, pense le kaiser, empêcher la Bul-
garie et la Roumanie de se joindre aux
aliiés.
Un hommage allemand à la bravoure
française
LoNDRES, 29 juin. — On mande de New-
York au Times que le New-York Times
publie les impressions de son correspon-
dant au quartier général allemand devant
attacha.
-Le- correspondant du journal américain
avait pris place avec le prince Luitpold et
le duc de Bavière, beau-frère du roi des
Belges, sur une plate-forme en bois d'une
très grande hauteur. De cette plate-forme,
le journaliste assista à un duel d'artillerie
qui dépasse l'imagination.
Un général qui se trouvait- également
présent n'a pas caché le sentiment d'admi-
ration que provoquait chez l'ennemi la bra-
voure des Français « qui défient la mort a
et il évoqua les pertes terribles subies par
les Allemands à la sucrerie de Souchez.
Vantardises prématurées
LoNDRES, 29 juin. — On mande d'Ams-
terdam au Morning Post :
D'après une dépêche de' Berlin au jour-
nal Het Volk, M. de Bethmann-Hollweg et
le ministre des affaires étrangères approu-
veraient un projet modifié d'annexion de la
Belgique : celle-ci serait autonome, mais
reliée économiquement à l'Allemagne. On
aurait l'intention d'annexer aussi quelques
parties de la Russie, mais on respecterait
autant que possible l'intégrité territoriale
de la France.
Cependant, les parties agraires et indus-
trielles soutiennent l'annexion à outrance
et se livrent à des polémiques contre les
opinions manifestées par le gouvernement,
flétrissant tous les modérés comme traîtres
à la patrie.
JOS, succÈS iDI DiiDMELLES
On bombarde encore GaUipoïî
ATHÈNES, 29 juin. — Le bombardement
ide la presqu'île de Gallipoli continue, dé-
montrant la supériorité de l'artillerie fran-
çaise par les résultats destructeurs des po-
sitions turques.
Un croiseur détruit des dépôts
et des voiliers turcs
ATHÈNES, 29 juin (dép. part.). — Un
croiseur de la flotte alliée a hier, à 11 heu,
res du matin, bombardé des dépôts de pé-
trole et de mnuitions situés aux bains de
Ledjia, -près de Tchesme. Ces dépôts sont
complètement détruits.
- Le même bâtiment, pénétrant ensuite
dans le golfe de Tchesme, a coulé quatorze
voiliers urcs et détruit le phare. Puis il a
dispersé un groupement -de troupes tur-
ques retranchées aux environs de Tchesme.
Italie et Turquie
PAS ENCORE DE GUERRE
mais rupture diplomatique
Un communiqué officiel de l'agence Ste-
fani coupe court aux rumeurs de presse
qui envisageaient depuis deux jours une
intervention italienne contre la Turquie,
mais une intervention limitée à l'envoi do
navires de guerre aux Dardanelles.
Il est singulier que ces bruits aient pu.
trouver créance, car ils portent en eux-
mêmes leur démenti. Une action navale
suppose l'état de guerre. Et l'état de guer-
re implique la coopération directe et en-
tière au succès. Si l'Italie s'associait à la
lutte contre l'empire ottoman, elle entre-
rait automatiquement dans la campagne
menée pour forcer les Détroits. Or, .dana
cette campagne, le facteur naval est de-i
venu tout à fait secondaire. Les mines d'a-
bord, les sous-marins ensuite, ont donné
à l'armée de terre le premier rôle. Ajou-
tons que l'Angleterre et la France ont plus
de bateaux qu'il n'en faut pour faire faoe
à tous les besoins de la cause.
Certains journaux italiens ont parlé de
remaniements navals nécessités par la
guerre de l'Italie contre l'Autriche et l'é-
volution du facteur adriatique. Il y a beau
temps que cette situation est réglée. N'a-
t-on pas publié, il y a quelques jours, un
ordre du jour de l'amiral de Lapeyrère
qui y faisait très clairement allusion ?
La situation ne comporte donc aucune
ambiguïté. Il n'en est que plus singulier de
constater le mouvement d'ensemble qui a'
orienté la presse italienne sur une fausse
piste ou plutôt qui l'a amenée à mareher
plus vite que les violons. Car il y a une
parcelle de vérité dans tout le tapage fait,
autour des rapports itaio-turcs. Il semble
bien qu'une rupture diplomatique soit sur
le point de se produire.
Et vraiment on peut se demander com-
ment elle ne s'est pas produite plus tôt. La
Turquie est, en fait, l'alliée de l'Autriche
et de l'Allemagne. Il n'est pas possible
d'être l'ennemi de l'une et de çonserveç
des relations amicales avec l'autre.
L'Italie en a fait l'expérience bien avant
qu'elle ait rompu avec Vienne, alors qu'elle
se contentait de manifester aux alliés de
très franches sympathie^ On sait combien
les intrigues ottomanes se sont ingéniées
à entretenir l'attitude belliqueuse des
tribus arabes de Cyrénaïque et de Tripoli-
taine. Depuis le début de la guerre ita-
lienne la situation s'est compliquée de
froissements incessants. L'ambassadeur,
italien, le marquis Garone, a une position
impossible à Constantinople et Naby bey;
fait figure d'intrus à Rome.
La rupture diplomatique est raboutis-
sant inéluctable des difficultés de ce genre.
Toute la question est de savoir si elle sera
une conclusion ou si elle ne sera simple
ment qu'une étape. — SAINT-BRICE.
La Hollande organise
la fabrication des mnmtinna
LA HATE, 28 juin. — Sur l'initiative du
ministre de la guerre de Hollande, un grand
nombre de manufacturiers néerlandais de
tous les points du royaume ont pris part à
une délibération que présidait le ministre et
relative à la possibilité de fabriquer des
munitions.
Le ministre a reçu des manufacturiers
présents l'assurance qu'ils prêteraient vo..,
lontiers leur concours au gouvernement.
On ouvrira, en dehors du ministère, un
bureau des munitions, dont la composition
sera annoncée ultérieurement.
Les Italiens pénètrent
au delà du lac de Garde
BRESCIA, 29 juin. — Les Italiens sont en-
trés en territoire autrichien, au sud de
Riva, sur la rive occidentale du lac de
Garde. Ils ont descendu les pentes escar-
pées du mont Carone, qui a 1,500 mètres
de haut, et sont entrés dans la vallée du
Ledro, où ils ont atteint la rivière de la
Ponale. 1
L'UNANIMITÉ AU SÉNAT
U|J DÉBUT ; POLITIQUE ET MILITAIRE
* J'apporte ici des paroles de netteté, de loyauté, de
: cordialité. Nous demandons au Sénat, dit M. Viviani,
une confiance raisonnée., méthodique."
\L6> Sénat discutait, hier" le projet des
nouveaux douzièmes provisoires; le débat
a pris,.en raison de l'intervention du pré-
sident du conseil, une allure politique. Il
était nécessaire, en effet, selon le mot de
M. Viviani, de dissiper certains malen-
tendus. De .plus, ajouta le président du
conseil, le gouvernement doit avoir la
confiance de l'assemblée devant laquelle il
se présente.
« Nouf demandons au Sénat, dit-il, une
confiance raisonnée, méthodique. >*
.Le ministre de la guerre a cru devoir
donner ensuite à la tribune un aperçu des
mesures prises par son administration et
défendre les services de son département
qui avaient été critiqués.
A ce débat qui laisse de côté les travaux
de la commission de l'armée, une seule
sanction pouvait intervenir. Répondant à
l'appel du gouvernement le Sénat a adopté
les douzièmes provisoires à l'unanimité
des 272 votants.
Le débat s'est engagé sur l'intervention
de M. Aimond, rapporteur général de la
commission des finances, qui exposa que
les dépenses nouvelles étaient rendues né-
cessaires par la guerre barbare telle que
l'ont organisée les Allemands.
Le rapporteur passe en revue les. divers
crédits et il fait ces constatations :
M. Aimond. - Sur les 24 milliards de cré-
dits qui auront été votés par les Chambres pour
les quatorze premiers mois de la guerre, le mi-
nistère de la guerre absorbe à lui seul i6 mil-
liards 238 millions, soit 73 p. 100 du total ; la
dette publique compte dans le total pour moins
de 7 p. 100, les dépenses de solidarité sociale
représentent près de 11 p. 100.
Certes, nul ne s'élève contre le principe de
ces dernières dépenses.
M. Malvy, ministre de rintérieur. — C'est un
élément important de paix sociale.
M. Aimond. — Certainement; mais R ne
faut pas moins réagir contre cette opinion que
les familles de tous les mobilisés sans excep-
tion ont droit aux allocations militaires.
Cette opinion eest fausse : jusqu'à présent,
tout au moins, seules les familles nécessiteuses
ont droit aux allocations.
M. Aimond termine en ces termes :
En tout cas, notre armure financière ne fai-
blira pas.
Nous supporterons tous les sacrifices qu'il
faudra pour soutenir la guerre Jusqu'au bout.
(Très bien ! Très bien !)
Les commissions du Parlement exercent leur
contrôle bienfaisant, et dont on connaîtra plus
tard le détail, sur les actes de l'administration.
Elles collaborent avec le gouvernement. Nofcro
.commission des finances estime qu'il v a des-
dépenses qu'on, fait trop largement ; eLe s'ap-
proprie à cet égard les paroles prononcées par
M. le ministre des financera la Chambre des
députés.
II y a émulation pour ie mieux faire entre le
gouvernement et les commissions parlemen-
taires. Tous nous voulons améliorer la défense
"nationale pour rendre certain le salut de la pa-
trie. (Très bien ! Applaudissements.)
Discours de M. Viviani
Le président du conseil demande la
parole et monte aussitôt à la tribune. Un
grand silence s'établit.
« Je ne fournirai, dit en commençant
M. Viviani, aucune explication au point de
vue financier, c'est le rôle de mon collègue
des finances, mais je veux apporter ici des
paroles de netteté, de loyauté, de cor-
dialité afin de dissiper certains malen-
tendus. »
Et le président du conseil, répondant
sans aucun doute à certaines préoccupa-
tions, s'exprime ainsi :
M. Viviani — Qu'est-ce qui a été fait dans
le passé au point de vue du contrôle ? Le
Parlement a le contrôle, le gouvernement a
l'exécution. C'est là le principe essentiel de toute
démocratie. Ce principe a été appliqué stricte-
ment depuis dix mois.
Le contrôle parlementaire doit emporter per-
igome,nce de la sessiôn ; M. le ministre de ta.
guerre a présenté aux commissions de l'armée
de la Chambre et du Sénat des règles sur les-
quelles on s'est mis d'accord au sujet de Texer-
rice du contrôle de ces deux commissions.
Certes, les commissions parlementaires se
sont trouvées à certains moments en divergence
avec: le gouvernement ; mais cela était inévi-
table, et de la discussion devait jaillir la vérité
et l'amord.
La commission de l'armée du Sénat a abonti
à certaines conclusions : quelques-uns des
grands services de la guerre ont échappé à la
critique ; pour d'autres, il y a eu des lacunes,
des flottements, des erreurs.
Ces fautes, ces erreurs sont en voie de ré-
paration rapide. La collaboration de la com-
mission de l'armée avec le gouvernement a<*v
célérera l'accomplissement de l'teuvre néces-
saire.
Nous intensifierons surtout des fabrications
industrielles indispensables.
Mais il y a un élément moral. Le gouverne-
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