Titre : L'Homme libre : journal quotidien du matin / rédacteur en chef, Georges Clemenceau ; directeur, Fr. Albert
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-04-18
Contributeur : Clemenceau, Georges (1841-1929). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 avril 1939 18 avril 1939
Description : 1939/04/18 (A26,N8175). 1939/04/18 (A26,N8175).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2014
L'Homme Libre
Fondateur: Georges CLEIIBNCBAV
Directeur : BenriDII;
Georges CLEMENCEAU
Moteur en chef 1913-1830
A. BERNIER
OiieotMr-Âdmliilitnteu 181MI3J
Eugène LAUTIER
Rédacteur en chef 1920-1985
Rédaction, Administration, Pablicité
13, rue Marivaux, PARIS
VINGT-SIXIEME ANNEE
Numéro 8.175
MARDI
18 AVRIL 1939
Téléph. RIChelieu 83-94
Après 20 heures PRO 08*11
LA SITUATION EUROPEENNE APRES L'INITIATIVE AMERICAINE
Le message du président Roosevelt
n'est point un de ces documents
qui passent inaperçus
que l'on remise en dossier sans au-
tre forme de procès, auxquels on fait
une réponse glacée, polie, proférée
du bout des lèvres.
Ou connaît ce phénomène chimi-
que qui se nomme la cristallisation.
L'intervention du président améri-
cain produit quelque chose de sem-
blable. Il permet aux opinions pu
bliques de prendre forme, de se
fixer, de se durcir, d'apparaître avec
toutes les irisations de leur éclai-
rage particulier.
Le chancelier Hitler l'a bien com-
pris. Il considère que M. Roosevelt
mérite une réponse détaillée, qui
sera un refus ou une acceptation,
mais qui, si entortillée qu'elle soit,
aura la valeur d'une prise de posi-
tion.
J'ai souligné hier la portée prati-
que de la communication américaine.
Je la rappelle en trois points fon-
damentaux :
1. L'éventualité d'un conflit est un
souci pour les Etats-Unis. Il ne faut
pas compter sur leur indifférence;
2. La neutralité en cas de guerre
ne serait un refuge pour personne;
3. H y a possibilité pour les Etats
totalitaires d'obtenir les matières
premières nécessaires à leur vie
économique sous la condition d'une
paix absolue de dix ou de vingt-cinq
ans, garantie par un désàrmement
progressif sous la foi de la signature
américaine.
Mais ce qui en fait tout le prix, au
milieu du désordre et de la confusion
qui régissent le monde, c'est sa net-
teté, sa loyauté, sa sincérité. Aucune
menace, mais des propositions con-
crètes. Le message n'enlève rien
aux Etats totalitaires de ce qu'ils
ont pris par la force avec un mépris
tétai du plus élémentaire droit des
gens. Il toë vise qu'à préserver des
vies humMnes, à assurer aux nations
la libre jouissance de leurs libertés,
chose élémentaire, et de leurs biens,
qui leur appartiennent sans contes-
tation possible parce qu'ils sont le
produit de sacrifices de toutes na-
tures.
La proposition américaine se tient
donc rigoureusement dans la logi-
que et le droit. Elle ne contient rien
qui puisse nuire au prestige de qui-
conque. Au contraire, elle peut per-
mettre aux Etats dont la vie éco-
nomique est embarrassée et dont
certains peuvent redouter le pire
d'échapper à l'étreinte de ces fatali-
tés économiques que seuls, dans
l'application stricte de leurs métho-
des et de leurs idéologies, ils ne
pourraient surmonter..
Voilà la vertu fondamentale du
message. Il donne à coup sur, sans
risque, aux Etats totalitaires, plus
qu'ils ne seraient capables d'obtenir
par une guerre même victorieuse.
On a dit que M. Roosevelt mettait
ainsi Hitler et Mussolini au pied du
mur. Sans doute. Mais qui ne voit
clairement que M. Roosevelt ne
compte pas produire ce seul effet.
Le document qu'il a signé, et que
chacun de nous, hier matin, a relu
avec attention comme un chapitre
émouvant de l'histoire présente, pré-
face de l'histoire de demain, est,
quand on y réfléchit, l'unique
moyen pratique, humain, raisonna-
ble de sortir sans guerre des diffi-
cultés accumulées en Europe par
l'orgueil et l'aveuglement de quel-
ques-uns.
Voilà pourquoi les hommes de
cœur nourrissent à l'égard de M.
Roosevelt une gratitude infinie.
Voilà pourquoi, aussi, Hitler et Mus-
solini ne pourront esquiver la pro-
position américaine sans reconnaître
qu'ils se soucient moins d'être les
bienfaiteurs de leurs peuples que les
managers frénétiques et endurcis
d'une entreprise sanglante dans la-
quelle ils s'épuiseront à chercher
une gloire qui a été refusée à de
plus grands qu'eux. Voilà pourquoi
enfin le message américain a trouvé
un écho immense dans l'univers.
L'Allemagne et l'Italie, elles le con-
çoivent elles-mêmes, et c'est ce qui
fait le fond de leur embarras, ne
pourront plus opposer indéfiniment
l'affirmation de leurs volontés néga-
tives à un plan nettement construc-
tif garanti par l'une des plus hau-
tes signatures mondiales.
M Roosevelt prend la parole au
moment le plus opportun, alors
qu'une action militaire compliquée
de prétentions stratégiques dans
l'Adriatique vient de porter le com-
ble à l'exaspération de l'opinion pu-
blique. e! tandis que sous le contre-
seing de la France. l'Angleterre s'ef-
foree de mettre les nations de l'En..
rope orientale en face des réalités de
demain. .-
L'initiativ® d'outre-Atlantiqne coor-
donne les efforts de la France et de
l'Angleterre et apporte aux autres le
nécessaire complément d'une vo-
lonté d'avance acquise à la réaffir-
mation de leur sentiment national.
S'il était, à cet égard encore, be-
soin de souligner la valeur du mes-
sage, on en trouverait l'occasion en
évoquant les circonstances dans
lesquelles il fut rédigé et transmis.
Dans les remarques dont il a entouré
la lecture à la presse de son appel
aux deux puissances totalitaires,
M. Roosevelt a précisé qu'il n'avait
eu de consultation avec aucun pays,
sauf qu'il avait mis au courant de
l'acte qu'il allait accomplir tous les
pays de l'Amérique du Sud en les in-
formant par eàble. M. Roosevelt a
toujours considéré l'union des peu-
ples d'Amérique du Sud comme une
tâche digne d'être entreprise et qui
le cas échéant pourrait être féconde.
Ces peuples, il les a associés à son
geste. Le fait est digne d'être noté.
Quel que soit le sort réservé au
message de M. Roosevelt, nous en-
trons dans une période d'activités
intéressantes pour l'organisation de
la paix. C'est elle, en somme, qui
marque un point.
La session de printemps des Consei's généraux
La situation extérieure domine les débats
La session de printemps des con-
seils généraux est ouverte- dans
plusieurs départements. Ainsi qu'il
a été cxpliqué, dans ces - colonnes,
les assemblées départementales, par
leur composition même, donnent un
reflet exact des opinions de la ma-
jorité des électeurs..
Elles constituent le pouls qui don-
ne sur le bon fonctionnement du
coelle de la France des renseigne-
ments utiles.,
Ce sont les discours des présidents
qui nous guident. Très souvent, ces
présidents sont des parlementaires
distingués. Ils font alors œuvre d'in-
formateurs et de mentors. Ou bien,
ce sont de hautes personnalités pro-
vinciales dont le témoignage possè-
de, par sa sincérité même, une va-
leur considérable.
Après les discours, les vœux ap-
porteront au gouvernement des in-
dications utiles et des encourage-
ments certains. Nous les connaîtrons
en fin de session, ils seront abon-
dants, en ces circonstances particu-
lièrement difficiles, et apporteront,
sans aucun doute, au président Da-
ladier. l'expression de la reconnais-
sance des populations françaises.
Bien entendu, les événements in-
ternationaux actuels ne vont pas
manquer d'être évoqués et commen-
tés dans tous les discours d'ouver-
ture. ,
« Les mots vibrants de sal ut public appellent une adap-
tation de la vie morale et politique à la gravité de la
situât ion »,
dit M/Abel GARDE Y
Président du Conseil général du GERS.
M. Abel Gardey, rapporteur géné-
ral de l'a commission des finances
du Sénat, en ouvrant hier, matin la
session du conseil général du Gers
dont il est le président, s'est notam-
ment exprimé dans les termes sui-
vants :
Dans l'état actuel des choses, pour
que les lignes de résistance qui ont
été définies par les grandes démo-
craties occidentales deviennent in-
tangibles, pour que des négociations
puissent, le cas échéant, se nouer
sans que s'exerce la pression de
chantages éhontés, l'union des na-
tions qui conservent le culte de la
loi morale et entendent vivre dans
la liberté et dans l'honneur doit se
constituer résolument et sans plus
attendre.-
C'est le rôle de la France pacifi-
que, qui ne demande que sa place
dans le monde, mais qui la veut res-
pectée et inconlestée, de travailler
de tout son élan à cette tâche sacrée.
La France comprend de plus en plus
— et nous en voyons une preuve
éclatante dans le spectacle l'éconfor-
tant qui s'offre à nous sur toute l'é-
tendue du territoire - que, pour
remplir sa mission parmi les peu-
ples et pour se sauver elle-même,
elle doit provoquer, accepter, dansl
toutes les manifestations de son
existence nationale, politique, éco-
nomique, financière, les disciplines
de la patrie en danger.
Nous n'atteindrons ces buts,,
soyons-en persuadés, que si toutes
les énergies nationales s'épaulent
pour instaurer, dans le cadre de nos
institutions et à la manière fran-
çaise, une économie de défense et
d'action, guidée par la seule loi du
solut ublie. -
Salut public! Qu'est-ce à dire ?
Ces mots ont une signification pro-
fonde. Ils évoquent, je le répète, la
patrie en danger et les libertés en
péril. Ils impliquent chez tous les
citoyens un travail accru, la fin des
égoïsmes sociaux, la mise en circu-
lation des capitaux thésaurisés, le
retour des capitaux exportés, une
politique impériale qui apparaît
comme une réplique indispensable
à l'autarcie des nations totalitaires-
Ces mots vibrants de salut public
appellent une adaptation de la vie
morale et politique à la gravité de
la situation; ils. exigent que les dis-
cordes s'éteignent, que la fraternité
règne parmi les citoyens, que les
valeurs spirituelles et morales soient
j'eslaurées, que, sans préjudice de la
défense de l'individu, le foyer fami-
lial, véritable cellule mère de la na-
tion. soit efficacement protégé, que
dans tous les domaines les intérêts
particuliers s'inclinent sans réserve
devant la défense du pays.
Ainsi, la France républicaine, fière
de son passé, illustre, invinciblement
confiante en son destin, constituera
une force irrésistible autant pour sa
propre sécurité que pour le service
de la liberté humaine et de la paix.
« Le brigandage d'Etat éri-
gé en principe de politi-
que internationale »,
estime M. J.-B. LEBAS
Président du Conseil général
: du NORD
(La première session du conseil
général du Nord s'est ouverte hier
après-midi sous la présidence de M.
Lebas. ancien ministre, dépulé-mai-
re de Roubaix.
Dans son discours, M. Lebas a dit
notamment :
« A l'ouverture de nos travaux,
je veux seulement tous prier de
vous souvenir des sentiments que
j'exprimais après la crise européen-
ne de septembre dernier. Je souhai-
tais que les accords de Munich fus-
sent le point de départ d'une politi-
que de règlement pacifique de nom-
breux différends et des problèmes
de natures diverses qui sont à l'ori-
gine de toutes les crises internatio-j
nales.
(Voir la suth en troisième page)
DANS L'ATTENTE DE LA REPONSE
de BERLIN et de ROME
LE REICHSTAG est convoqué pour le 28 avril
Berlin, 17 avril. — Le « D. N. B. » 1
communitcjue :
Le président américain Roosevelt a
demandé au Fiihrer, dans un félé.
nramme, de prendre position sur cer-
taines questions.
Le Fiihrer considère que cette oc-
casion est tellement importante qu'il
s'est décidé A répondre au président
des Etals-Unis, au nom du peuple al-
lemand, devant le ICeichstau.
En conséquence, le Fuhrer-chance-
lier a convoqué le Reichstag pour le
28 avril, pour prendre connaissance
d'une déclaration. ,
Le discours que le Fuhrer-cliance-
lier prononcera durera, dit-on, envi-
ron trois heures. Il s^ra radiodiffusé
par tous les postes émetteurs alle-
mands. Les journaux de l'après-midi
publient en grosse manchette la nou-
velle de la convocation du Reichstag,
écrivant : « Le Fuhrer. répond à Roo-
sevelt ».,
La séance se déroulera, selon l'usa-
ge, à 20 heures, à l'Opéra Kroll.
La position allemande
Berlin, 17 avril. - La décision du
fiihrer chancelier de convoquer le Rei-
chstag, donne une tournure nouvelle a
l'évolution de la politique internationa-
le. Jusqu'à midi, lee bureaux de la
Wilhelmstrasse- et le ministère de la
propagande ue savaient rien de cette
décision et on allait même, jusqu'à af-
firmer qu'il ne serait peut-être pas ré-
pondu au message du président Roose-
velt, ce qui paraissait d'ailleurs très
improbable aux observateurs étrangers
et aux milieux diplomatiques de Berlin.
On admet généralement que, la, con-
vocation du Reiehstag a été décidée
d'accord avec le gouvernement italien.
Mais on relève que c'est M. Adolf Hit-
ler qui répondra directement et publi-
quement au président Roosevelt. On
croit aussi que M. Mussolini s'est ef-
forcé de ne pas accroître l'inquiétude
qui s'est manifestée dans l'opinion
étrangère, après les premières réactions
des milieux politiques et de la presse
allemande. Il n'est pas impossible, dit-
on, que d'accord avec la politique com-
mune de l'axe Berlin-Rome, M. Hitler
dans son discours du 28 avril, se pro-
nonce d'une façon moins négative que
l'a fait la presse allemande. Naturelle-
ment, M. Hitler repoussera, énergique-
ment toutes les suspicions qui, estime
t-on en Allemagne, peuvent être rele-
vées dans le message du président Roo
sevelt concernant l'Allemagne et l'Ita-
lie.
Mais, d'autre part, M. Adolf Hitler,
tout en s'appuyant sur la réaction éner-
gique opposée par les milieux politiques
allemands aux déclarations du presi
dent ROOsevelt, ne fermerait pas les
portes à des conversations plus ou
moins lointaines qui permettraient à
l'Allemagne, de poser la question du re
glement .des problèmes qui lui sont
chers : celui des colonies et celui du
ravitaillement du Reich en matières
premières, sans parler de la question de
1 intensification des exportations alle-
mandes. : ','
M. Hitler rappellerait une fois de
plus les suggestions qu'il a faites au su-
jet de la limitation des armements et
du développement des relations écono-
miques internationales.
Ce ne sont là, évidemment, que des
suppositions parmi celles qui rencoo
trent le plus de crédit dans les milieux
diplomatiques étrangers de Berlin.
(Voir la suite en troisième page)
EN BELGIQUE
LES SOCIALISTES
REFUSENT :}.
DE PARTICIPER
AU GOUVERNEMENT
Bruxelles, 17 avril. — Le congrès du
parti ouvrier belge a rejeté pat
310.000 voix contre 248.000 et 15.000
abstentions l'ordre du jour en faveur
de la participation socialiste au gou-
vernement.
M. Pierlot reste au pouvoir
Bruxelles, 17 avril. — Après avoir
été reçu en audience par le roii M.
Pierlot est rentré, vers 21 h. 30, à son
département.
Il a fait la déclaration suivante :_
« Vous avez suivi comme moi les
derniers événements. Leur sens est
clair et l'on peut, facilement en tirer
les' conclusions. J.'ai fait ce qui dépens
dait de moi pour former un gouverne^
ment d'union nationale, s'appuyant sur
les trou partis, et on. me rendra cette
justice que je n'ai, à cet égard, aucun
reproche à me faire:
Les ministres socCalistes, devant les
indications données par leur' groupe;
n'ont pas cru devoir me continuer leur
concours. Le pays doit, être gouverné.
Il ne reste donc, Pour les ministres non
démissionnaires, qu'à entreprendre leur
tâche après que le gouvernement aura
été complété, ce que j'espère faire dans
le plus bref délai.
Je n'ai pas V intention de corn,
mencer mes consultations à cette
heure tardive. J'aurai cependant quel-
ques communications téléphoniques et
comm,encerai vies démarches demain. »
Les derniers événements internationaux
Aujourd'hui, déclaration de M. Chamberlain
Londres, 17 avril. — La Press
Association annonce que M. Neville
Chamberlain fera une courte décla-
ration sur la situation internationa-
le demain après-midi à la; Chambre
des communes.
On prévoit, ajoute la Press Asso-
ciation, qu'il annoncera l'adhésion
de la Turquie au front de la résis-
tance contre l'agression.
Dans les milieux politiques bri-
tànniquès, on s'attend généralement
à ce qu'en réponse & diverses ques-
tions qui lui seront posées aux Com-
munes par des députés die l'apposi-
tion- M. Chamberlain fasse une cour-
te déclaration sur la situation inter-
nationale telle qu'elle se présente à
la suite des négociations engagées
entre la Grande-Bretagne, les So-
viets et la Turquie, et aussi à la
lumière du message adressé -par le
président Roosevelt à MM. Hitler et
Mussolini.
Concernant les négociations anglo-
turques, M. Chamberlain sera vrai-
semblablement à même de fournir
maintenant à la Chambre quelques
éclaircissements.
Par contre, on ne pense pas que
M. Chamberlain puisse, dès demain,
donner des indications sur les pro-
grès réalisés durant les conversa-
tions de..,Cèa- -quatre derniers jours
entre diplomates britanniques et so-
viétiques. :
(Voir en troisième page)
M. Cafenco ministre des
Affaires étrangères de
Roumanie, séjournera à Paris
La visite que fait actuellement M
Gafenco, ministre des affaires étran
gères de Roumanie, fait partie, on le
sait, d'un périple diplomatique, dont
les principales étapes doivent être
Bruxelles, Londres, Paris et Rome.
M. Gafenco est attendu en visite of-
ficielle à Paris le 26 avril. Le ministre
des affaires étrangères de Roumanie
restera dans la capitale les 2-6, 27 et 28
avril.
Les déclarations de
M. Daladier sont accueillies
avec satisfaction
par le gouvernement hellène
Athènes,. 17 avril. — Les journaux
de cet après-midi publient la note sui-
vante:
« Le ministre de France a rendu
visite au président du conseil auquel
il a communiqué le texte des déclara-
tions que M Daladier fit à Paris, con-
cernant la Grèce, et qui sont identiques
à celles que fit M. Chamberlain à la
Chambre des communes.
Le président du conseil a exprimé
au ministre de France les profonds
remerciements du gouvernement hellé-
nique et l'a prié de les transmettre à
son gouvernement.
Il a ajouté que les déclarations, de
M. Daladier ont été accueillies par le
gouvernement hellénique avec des sen-
timents d'extrême plaisir et de satis-
faction que partage l'unanimité du
peuple hellène.
Du haut du mirador
DE L'ESPRIT D'OBSERVATION
Rien n'est amusant comme la fré-
quentation d'un homme d'esprit sur-
tout quand cet homme s'appelle Pros,-
pér Mérimée et qu'il nous est donné
de découvrir de temps à autre les
coins insoupçonnés de son car adiré.
Que voulez-vous, plus l'horizon
s'assombrit, plus j'ai une furieuss m.
vie de me plonger dans les livres re-
fuge admirable où, loin de s'amollir,
la pensée s enthousiasme et se clan fie
au contact de belles idées. C'est l'uni-
que évasion possible pour quelqu'un
qui recherche non l'oubli de l heure
présente mais bien la possession d'u-
ne certitude dans le letldemain.
Pourquoi la lecture de Mérimée me
periiiet-elle - de m'envelopper dans
cette confiance ?
Parce qu'il avait a le sens aigu du
ridicule » et que je retrouve en lui le
sentiment de Vobservation directe avec
une pointe de mélancolie non avouée
94 dissimulée sous le voile de t'ironie.
Par Marc VARENNE
Je tiens Mérimée pour un pur Fran-
çais de France, vieht d'écrire M. Fer-
dinand Bac qui 1l'Us procure la joie
de mieux connaître l'auteur de a Co-
lomba » en publiant certains de ses
propos dont jusqu'à présent mil n'a-
vait pu apprécier la vérité et la pro-
fondeur.
Des exemples 1 cn - voici deux :
a Quand il m'est difficile de répon-
dre à une question de l'Impératrice
sans la contrarier, je m'arrange pour
qu'elle ne comprenne pas ce que je
pense ni ce que ie dis ».
Qu'ajouter à cette réflexion si ce
n'est, que VImpératrice, sans même
presque s'en douter, devait être sons
tamment sur le qui-vme quand elle
s*entretenait avec son vieil ami.
Second exemple qui, celui-là, a mon
avis, n'appelle aucun commentaire :
« Le duc de Cadore s'habille à Lon-
dres mais se désltahille à Paris P.
Avons-nous encore autour de nous
des a causcurs D de cette force ou plu-
tôt de celte intelligence 1
Il y â eu Adrien Héhrard 1 Et de-
puis ?
Les idées ne manquent pas : ellej
Pullulent. Seulement il faut savoir
d'abord lesckoisir et ensuite les pré-
senter avec une bonne humeur qui
n'exclut pas à l'occasion la raillerie
sans amertume ; et pour atteindre ce
but il est indispensable d'évoluer dans
une atmosphère assez Paisible. Or" je
crains que nous ne vivions trop vite.
et parfois trop malf pour que l'art de
la comiersation soit cultivé et soit pri-
sé ainsi qu'il serait souhaitable dans
une société qui, malgré les difficultés
de notre épGque, continue à demeurer
la plus policée du monie.
MM. Beck et Cafenco
se rencontrent
entre Cracovie et Kattowitz
Varsovie, 17 avril. — M. Beck, mi-
nistre des affaires étrangères de Po-
logne, et M. Gafenco, ministre des af-
faires étrangères de Roumanie, se
sont rencontrés ce matin, vers 11 heu-
res, à Cracovie. Ils ont poursuivi en
commun le voyage jusqu'à Kattowitz.
M, Joseph Beck était arrivé hier
soir à Cracovie et avait passé la nuit
dans son wagon-salon. C'est là qu'il a
salué à son arrivée son collègue rou-
main, M. Gafenco, qui était parti hier
après-midi de Bucarest pour se rendre
à Berlin.
Le colonel Beck, après avoir confé-
ré avec M. Gafenco pendant une heu-
re et demie dans le train, entre Cra-
covie et Kattowitz, a quitté son collè-
gue roumain dans cette dernière vil-
le où il est resté à déjeuner avec le
voïvode de Haute-Silésie, M. Gra-
zynski. n est reparti ensuite pour
Varsovie où il est attendu dans la
soirée.
La rencontre inattendue entre les
ministres des affaires étrangères po-
lonais et roumain retient l'attention
des milieux diplomatiques de Varso-
vie qui considèrent que cet entretien
pourra avoir des conséquences im-
portantes sur les négociations futu-
res entre Varsovie et Bucarest et sur
les relations entre Bucarest et Buda-
pest.
D'autre part, la nouvelle de la ren-
contre Beck-Grazynski est très com-
mentée par les milieux politiques
polonais qui soulignent que pendant
de longues années M. Grazynski —
considéré dans les milieux allemands
comme le plus intransigeant adversai-
re de l'Allemagne nationale-socialiste
— a poursuivi en Haute-Silésie une
politique qui ne s'harmonisait pas
toujours avec la politique du gouver-
nement. M. Beck s'est sans doute in-
formé, pense-t-on, de l'état d'esprit ac-
tuel dans cette province et de l'état
des relations entre Polonais et Alle-
mands en Haute-Silésie.
Un conseil des ministres
se tiendra aujourd'hui
Les membres du gouvernement se
réuniront en conseil des ministres
ce matin, à 10 heures, à l'Elysée,
sous la présidence de M. Albert Le-
brun.
Cette délibération sera consacrée
à l'emmen des affaires extérieures.
-1 Départ pour Rome
des comtes Teleki et Csaky
Budapest, 17 avril. — Le président
du conseil hongrois, le comte Paul
Teleki, et le ministre des affaire-s
étrangères, le comte Csaky, ont quitté
Budapest, par le rapide de Trieste
pour Rome. Leur absence de Buda-
pest sera de quatre jours. Le minis-
tre d'Italie à Budapest, le comte Lui-
CI-Orazio
LES SERVICES DES P. T. T.
FAISONS CONNAITRE
AUX RURAUX
les avantages des
CHEQUES POSTAUX
.11 y a encore en France des gens
qui ignorent tous les avantages de
l'institution des chèques postaux.
Certes, depuis sa création en 1918
le service des chèques postaux n'a
cessé de se développer.
Malgré ce développement appré-
ciable une partie de la population
française n'utilise pas les chèques-
postaux et se prive ainsi des faci-
lités considérables mises par l'ad-
ministration à la disposition du
public.
Cette constatation est évidente à
la campagne. C'est cependant plils
particulièrement aux populations
rurales que le service des chèques-
postaux pourrait rendre des ser-
vices.
La plupart des artisans, des pe-
tits commerçants, des petits et
moyens exploitants agricoles ne
par Jean CASTAGNEZ
Dépulé. Membre de la Commission
des finanres, Rapporteur du Bud-
get des P. T. T.
sont pas clients des banques. Ils
n'utilisent que très peu le chèque
bancaire. Ils n'ont aucun compte-
courant dans les établissements de
crédit. Ils gardent chez eux les
sommes nécessaires à leur tréso-
rerie. C'est dans le tiroir-caisse
qu'est conservé l'argent pour les
échéances. C'est sous la pile de
draps de l'armoire que le cultiva-
teur place les billets dont il aura
besoin pour les grandes dépenses
de l'année : battage, salaires, en-
grais, machines, accroissement du
cheptel.
Les risques de perte et de vol sont
évidents et la rubrique des faits-
divers dans les journaux locaux,
en est une preuve.
Quel moyen plus simple, plus
sûr et plus pratique pour éviter
les pertes et les vols que de verser
ces sommes au crédit d'un compte-
courant postal ? Il y des bureaux
de poste dans de très nombreuses,
localités et, chaque jour, le facteur
Vient- à domicile iusoue dans les
hameaux les plus reculés.
Le percepteur a-t-il envoyé une
feuille d'impôt blanche ou. verte ?
Plus comminatoire, en a-t-il même
choisi une rosé ? Inutile d'aller
au chef-lieu du canton perdre une
demi-jou. ée, faire la qjeiie au
guichet. Un simple virement au
compte-courant postal du r: -eP-
tfeur et tout sera en règle.
Le progrès, sous la tome de la
T.$.F. se répand partout. Rares
sont les fermes qui n'ont pas de
poste récepteur. Avisons le rece-
veur des P.T.T. que nous sommes
titulaires d'un compte courant
postal et ce fonctionnaire se char-
gera de toutes les formalités pour
le paiement de la taxe sans que
nous ayons à nous déranger. Il en
sera de même, le cas échéant, pour
le paiement des taxes téléphoni-
ques. Quant à tous les achats à ef-
fectuer à la ville, il nous sera pos-
sible de passer commande et de ré-
gler sans risque de pertes et pres-
que sans frais, en utilisant un chè-
que de virement.
Nous ne-citons que pour mémoi-
re l'utilité du chèque postal de
virement pour le paiement des
sommes dues aux caisses d'assu-
rances sociales, aux caisses de
compensation d'allocations fami-
liales, ainsi qu'aux sociétés de se-
cours mutuel.
(Voir la suite en troisième page)
EN PASSANT
IL Y A 125 ANS
NAISSAIT LE PÈRE
DU SAXOPHONE
par Georges PREUILL y
C'est avec une rage concentrée
que les hommes de ce temps célè-
brent les anniversaires les plus im-
prévus et commémorent lèsévéne-
ments les moins remarquables.
Si l'anniversaire de la mort d'ult
grand savant ou d'un poète illustre
échappe parfois à leur nttention,
ils n'oublient jamais de,, livrer à l'a-
doration universelle les minus lia-
bens de la gloire et les sous-produita
de la renommée.
On élève un monument à des morts
crui n'ont droit qu'à une plaque. On
couvre de fleurs des souvenirs qui
ne méritent qu'un humble bouquet
de violettes.
Nous ne donnerons donc pas, a
notre tour, dans une centenairoma-
nie funeste, qui risque de lasser à la
longue les facultés admiratives du
public.
Le père du saxophone, Antoine-
Joseph-Adolphe Sax naquit à Dinant
en 1814, il y a cent vingt-cinq ans,
mais HOUS ne lui offrirons point do
statue et nous ne formerons point de
comité d'honneur. Ces quelques li-
gnes ne sont que des fleurs de qua-
tre sous jetées sur sa mémoire.
Le Petit Poucct, « journal des
concerts militaires et civils,) du
siècle dernier, nous raconte que ce
<- génie des cuivres et de l'airain
sonore », comme l'a nommé Meyer-
beer, fut persécuté, dès sa naissan-
ce, par un sort cruel.
Celui qui devait donner son nom
iL toute une série d'instruments à
vent trouva en effet le moyen, en
quelques années, de dégringoler
trois étages d'un escalier, d'avaler
une épingle, de se brûler et de e'era-»
Fondateur: Georges CLEIIBNCBAV
Directeur : BenriDII;
Georges CLEMENCEAU
Moteur en chef 1913-1830
A. BERNIER
OiieotMr-Âdmliilitnteu 181MI3J
Eugène LAUTIER
Rédacteur en chef 1920-1985
Rédaction, Administration, Pablicité
13, rue Marivaux, PARIS
VINGT-SIXIEME ANNEE
Numéro 8.175
MARDI
18 AVRIL 1939
Téléph. RIChelieu 83-94
Après 20 heures PRO 08*11
LA SITUATION EUROPEENNE APRES L'INITIATIVE AMERICAINE
Le message du président Roosevelt
n'est point un de ces documents
qui passent inaperçus
que l'on remise en dossier sans au-
tre forme de procès, auxquels on fait
une réponse glacée, polie, proférée
du bout des lèvres.
Ou connaît ce phénomène chimi-
que qui se nomme la cristallisation.
L'intervention du président améri-
cain produit quelque chose de sem-
blable. Il permet aux opinions pu
bliques de prendre forme, de se
fixer, de se durcir, d'apparaître avec
toutes les irisations de leur éclai-
rage particulier.
Le chancelier Hitler l'a bien com-
pris. Il considère que M. Roosevelt
mérite une réponse détaillée, qui
sera un refus ou une acceptation,
mais qui, si entortillée qu'elle soit,
aura la valeur d'une prise de posi-
tion.
J'ai souligné hier la portée prati-
que de la communication américaine.
Je la rappelle en trois points fon-
damentaux :
1. L'éventualité d'un conflit est un
souci pour les Etats-Unis. Il ne faut
pas compter sur leur indifférence;
2. La neutralité en cas de guerre
ne serait un refuge pour personne;
3. H y a possibilité pour les Etats
totalitaires d'obtenir les matières
premières nécessaires à leur vie
économique sous la condition d'une
paix absolue de dix ou de vingt-cinq
ans, garantie par un désàrmement
progressif sous la foi de la signature
américaine.
Mais ce qui en fait tout le prix, au
milieu du désordre et de la confusion
qui régissent le monde, c'est sa net-
teté, sa loyauté, sa sincérité. Aucune
menace, mais des propositions con-
crètes. Le message n'enlève rien
aux Etats totalitaires de ce qu'ils
ont pris par la force avec un mépris
tétai du plus élémentaire droit des
gens. Il toë vise qu'à préserver des
vies humMnes, à assurer aux nations
la libre jouissance de leurs libertés,
chose élémentaire, et de leurs biens,
qui leur appartiennent sans contes-
tation possible parce qu'ils sont le
produit de sacrifices de toutes na-
tures.
La proposition américaine se tient
donc rigoureusement dans la logi-
que et le droit. Elle ne contient rien
qui puisse nuire au prestige de qui-
conque. Au contraire, elle peut per-
mettre aux Etats dont la vie éco-
nomique est embarrassée et dont
certains peuvent redouter le pire
d'échapper à l'étreinte de ces fatali-
tés économiques que seuls, dans
l'application stricte de leurs métho-
des et de leurs idéologies, ils ne
pourraient surmonter..
Voilà la vertu fondamentale du
message. Il donne à coup sur, sans
risque, aux Etats totalitaires, plus
qu'ils ne seraient capables d'obtenir
par une guerre même victorieuse.
On a dit que M. Roosevelt mettait
ainsi Hitler et Mussolini au pied du
mur. Sans doute. Mais qui ne voit
clairement que M. Roosevelt ne
compte pas produire ce seul effet.
Le document qu'il a signé, et que
chacun de nous, hier matin, a relu
avec attention comme un chapitre
émouvant de l'histoire présente, pré-
face de l'histoire de demain, est,
quand on y réfléchit, l'unique
moyen pratique, humain, raisonna-
ble de sortir sans guerre des diffi-
cultés accumulées en Europe par
l'orgueil et l'aveuglement de quel-
ques-uns.
Voilà pourquoi les hommes de
cœur nourrissent à l'égard de M.
Roosevelt une gratitude infinie.
Voilà pourquoi, aussi, Hitler et Mus-
solini ne pourront esquiver la pro-
position américaine sans reconnaître
qu'ils se soucient moins d'être les
bienfaiteurs de leurs peuples que les
managers frénétiques et endurcis
d'une entreprise sanglante dans la-
quelle ils s'épuiseront à chercher
une gloire qui a été refusée à de
plus grands qu'eux. Voilà pourquoi
enfin le message américain a trouvé
un écho immense dans l'univers.
L'Allemagne et l'Italie, elles le con-
çoivent elles-mêmes, et c'est ce qui
fait le fond de leur embarras, ne
pourront plus opposer indéfiniment
l'affirmation de leurs volontés néga-
tives à un plan nettement construc-
tif garanti par l'une des plus hau-
tes signatures mondiales.
M Roosevelt prend la parole au
moment le plus opportun, alors
qu'une action militaire compliquée
de prétentions stratégiques dans
l'Adriatique vient de porter le com-
ble à l'exaspération de l'opinion pu-
blique. e! tandis que sous le contre-
seing de la France. l'Angleterre s'ef-
foree de mettre les nations de l'En..
rope orientale en face des réalités de
demain. .-
L'initiativ® d'outre-Atlantiqne coor-
donne les efforts de la France et de
l'Angleterre et apporte aux autres le
nécessaire complément d'une vo-
lonté d'avance acquise à la réaffir-
mation de leur sentiment national.
S'il était, à cet égard encore, be-
soin de souligner la valeur du mes-
sage, on en trouverait l'occasion en
évoquant les circonstances dans
lesquelles il fut rédigé et transmis.
Dans les remarques dont il a entouré
la lecture à la presse de son appel
aux deux puissances totalitaires,
M. Roosevelt a précisé qu'il n'avait
eu de consultation avec aucun pays,
sauf qu'il avait mis au courant de
l'acte qu'il allait accomplir tous les
pays de l'Amérique du Sud en les in-
formant par eàble. M. Roosevelt a
toujours considéré l'union des peu-
ples d'Amérique du Sud comme une
tâche digne d'être entreprise et qui
le cas échéant pourrait être féconde.
Ces peuples, il les a associés à son
geste. Le fait est digne d'être noté.
Quel que soit le sort réservé au
message de M. Roosevelt, nous en-
trons dans une période d'activités
intéressantes pour l'organisation de
la paix. C'est elle, en somme, qui
marque un point.
La session de printemps des Consei's généraux
La situation extérieure domine les débats
La session de printemps des con-
seils généraux est ouverte- dans
plusieurs départements. Ainsi qu'il
a été cxpliqué, dans ces - colonnes,
les assemblées départementales, par
leur composition même, donnent un
reflet exact des opinions de la ma-
jorité des électeurs..
Elles constituent le pouls qui don-
ne sur le bon fonctionnement du
coelle de la France des renseigne-
ments utiles.,
Ce sont les discours des présidents
qui nous guident. Très souvent, ces
présidents sont des parlementaires
distingués. Ils font alors œuvre d'in-
formateurs et de mentors. Ou bien,
ce sont de hautes personnalités pro-
vinciales dont le témoignage possè-
de, par sa sincérité même, une va-
leur considérable.
Après les discours, les vœux ap-
porteront au gouvernement des in-
dications utiles et des encourage-
ments certains. Nous les connaîtrons
en fin de session, ils seront abon-
dants, en ces circonstances particu-
lièrement difficiles, et apporteront,
sans aucun doute, au président Da-
ladier. l'expression de la reconnais-
sance des populations françaises.
Bien entendu, les événements in-
ternationaux actuels ne vont pas
manquer d'être évoqués et commen-
tés dans tous les discours d'ouver-
ture. ,
« Les mots vibrants de sal ut public appellent une adap-
tation de la vie morale et politique à la gravité de la
situât ion »,
dit M/Abel GARDE Y
Président du Conseil général du GERS.
M. Abel Gardey, rapporteur géné-
ral de l'a commission des finances
du Sénat, en ouvrant hier, matin la
session du conseil général du Gers
dont il est le président, s'est notam-
ment exprimé dans les termes sui-
vants :
Dans l'état actuel des choses, pour
que les lignes de résistance qui ont
été définies par les grandes démo-
craties occidentales deviennent in-
tangibles, pour que des négociations
puissent, le cas échéant, se nouer
sans que s'exerce la pression de
chantages éhontés, l'union des na-
tions qui conservent le culte de la
loi morale et entendent vivre dans
la liberté et dans l'honneur doit se
constituer résolument et sans plus
attendre.-
C'est le rôle de la France pacifi-
que, qui ne demande que sa place
dans le monde, mais qui la veut res-
pectée et inconlestée, de travailler
de tout son élan à cette tâche sacrée.
La France comprend de plus en plus
— et nous en voyons une preuve
éclatante dans le spectacle l'éconfor-
tant qui s'offre à nous sur toute l'é-
tendue du territoire - que, pour
remplir sa mission parmi les peu-
ples et pour se sauver elle-même,
elle doit provoquer, accepter, dansl
toutes les manifestations de son
existence nationale, politique, éco-
nomique, financière, les disciplines
de la patrie en danger.
Nous n'atteindrons ces buts,,
soyons-en persuadés, que si toutes
les énergies nationales s'épaulent
pour instaurer, dans le cadre de nos
institutions et à la manière fran-
çaise, une économie de défense et
d'action, guidée par la seule loi du
solut ublie. -
Salut public! Qu'est-ce à dire ?
Ces mots ont une signification pro-
fonde. Ils évoquent, je le répète, la
patrie en danger et les libertés en
péril. Ils impliquent chez tous les
citoyens un travail accru, la fin des
égoïsmes sociaux, la mise en circu-
lation des capitaux thésaurisés, le
retour des capitaux exportés, une
politique impériale qui apparaît
comme une réplique indispensable
à l'autarcie des nations totalitaires-
Ces mots vibrants de salut public
appellent une adaptation de la vie
morale et politique à la gravité de
la situation; ils. exigent que les dis-
cordes s'éteignent, que la fraternité
règne parmi les citoyens, que les
valeurs spirituelles et morales soient
j'eslaurées, que, sans préjudice de la
défense de l'individu, le foyer fami-
lial, véritable cellule mère de la na-
tion. soit efficacement protégé, que
dans tous les domaines les intérêts
particuliers s'inclinent sans réserve
devant la défense du pays.
Ainsi, la France républicaine, fière
de son passé, illustre, invinciblement
confiante en son destin, constituera
une force irrésistible autant pour sa
propre sécurité que pour le service
de la liberté humaine et de la paix.
« Le brigandage d'Etat éri-
gé en principe de politi-
que internationale »,
estime M. J.-B. LEBAS
Président du Conseil général
: du NORD
(La première session du conseil
général du Nord s'est ouverte hier
après-midi sous la présidence de M.
Lebas. ancien ministre, dépulé-mai-
re de Roubaix.
Dans son discours, M. Lebas a dit
notamment :
« A l'ouverture de nos travaux,
je veux seulement tous prier de
vous souvenir des sentiments que
j'exprimais après la crise européen-
ne de septembre dernier. Je souhai-
tais que les accords de Munich fus-
sent le point de départ d'une politi-
que de règlement pacifique de nom-
breux différends et des problèmes
de natures diverses qui sont à l'ori-
gine de toutes les crises internatio-j
nales.
(Voir la suth en troisième page)
DANS L'ATTENTE DE LA REPONSE
de BERLIN et de ROME
LE REICHSTAG est convoqué pour le 28 avril
Berlin, 17 avril. — Le « D. N. B. » 1
communitcjue :
Le président américain Roosevelt a
demandé au Fiihrer, dans un félé.
nramme, de prendre position sur cer-
taines questions.
Le Fiihrer considère que cette oc-
casion est tellement importante qu'il
s'est décidé A répondre au président
des Etals-Unis, au nom du peuple al-
lemand, devant le ICeichstau.
En conséquence, le Fuhrer-chance-
lier a convoqué le Reichstag pour le
28 avril, pour prendre connaissance
d'une déclaration. ,
Le discours que le Fuhrer-cliance-
lier prononcera durera, dit-on, envi-
ron trois heures. Il s^ra radiodiffusé
par tous les postes émetteurs alle-
mands. Les journaux de l'après-midi
publient en grosse manchette la nou-
velle de la convocation du Reichstag,
écrivant : « Le Fuhrer. répond à Roo-
sevelt ».,
La séance se déroulera, selon l'usa-
ge, à 20 heures, à l'Opéra Kroll.
La position allemande
Berlin, 17 avril. - La décision du
fiihrer chancelier de convoquer le Rei-
chstag, donne une tournure nouvelle a
l'évolution de la politique internationa-
le. Jusqu'à midi, lee bureaux de la
Wilhelmstrasse- et le ministère de la
propagande ue savaient rien de cette
décision et on allait même, jusqu'à af-
firmer qu'il ne serait peut-être pas ré-
pondu au message du président Roose-
velt, ce qui paraissait d'ailleurs très
improbable aux observateurs étrangers
et aux milieux diplomatiques de Berlin.
On admet généralement que, la, con-
vocation du Reiehstag a été décidée
d'accord avec le gouvernement italien.
Mais on relève que c'est M. Adolf Hit-
ler qui répondra directement et publi-
quement au président Roosevelt. On
croit aussi que M. Mussolini s'est ef-
forcé de ne pas accroître l'inquiétude
qui s'est manifestée dans l'opinion
étrangère, après les premières réactions
des milieux politiques et de la presse
allemande. Il n'est pas impossible, dit-
on, que d'accord avec la politique com-
mune de l'axe Berlin-Rome, M. Hitler
dans son discours du 28 avril, se pro-
nonce d'une façon moins négative que
l'a fait la presse allemande. Naturelle-
ment, M. Hitler repoussera, énergique-
ment toutes les suspicions qui, estime
t-on en Allemagne, peuvent être rele-
vées dans le message du président Roo
sevelt concernant l'Allemagne et l'Ita-
lie.
Mais, d'autre part, M. Adolf Hitler,
tout en s'appuyant sur la réaction éner-
gique opposée par les milieux politiques
allemands aux déclarations du presi
dent ROOsevelt, ne fermerait pas les
portes à des conversations plus ou
moins lointaines qui permettraient à
l'Allemagne, de poser la question du re
glement .des problèmes qui lui sont
chers : celui des colonies et celui du
ravitaillement du Reich en matières
premières, sans parler de la question de
1 intensification des exportations alle-
mandes. : ','
M. Hitler rappellerait une fois de
plus les suggestions qu'il a faites au su-
jet de la limitation des armements et
du développement des relations écono-
miques internationales.
Ce ne sont là, évidemment, que des
suppositions parmi celles qui rencoo
trent le plus de crédit dans les milieux
diplomatiques étrangers de Berlin.
(Voir la suite en troisième page)
EN BELGIQUE
LES SOCIALISTES
REFUSENT :}.
DE PARTICIPER
AU GOUVERNEMENT
Bruxelles, 17 avril. — Le congrès du
parti ouvrier belge a rejeté pat
310.000 voix contre 248.000 et 15.000
abstentions l'ordre du jour en faveur
de la participation socialiste au gou-
vernement.
M. Pierlot reste au pouvoir
Bruxelles, 17 avril. — Après avoir
été reçu en audience par le roii M.
Pierlot est rentré, vers 21 h. 30, à son
département.
Il a fait la déclaration suivante :_
« Vous avez suivi comme moi les
derniers événements. Leur sens est
clair et l'on peut, facilement en tirer
les' conclusions. J.'ai fait ce qui dépens
dait de moi pour former un gouverne^
ment d'union nationale, s'appuyant sur
les trou partis, et on. me rendra cette
justice que je n'ai, à cet égard, aucun
reproche à me faire:
Les ministres socCalistes, devant les
indications données par leur' groupe;
n'ont pas cru devoir me continuer leur
concours. Le pays doit, être gouverné.
Il ne reste donc, Pour les ministres non
démissionnaires, qu'à entreprendre leur
tâche après que le gouvernement aura
été complété, ce que j'espère faire dans
le plus bref délai.
Je n'ai pas V intention de corn,
mencer mes consultations à cette
heure tardive. J'aurai cependant quel-
ques communications téléphoniques et
comm,encerai vies démarches demain. »
Les derniers événements internationaux
Aujourd'hui, déclaration de M. Chamberlain
Londres, 17 avril. — La Press
Association annonce que M. Neville
Chamberlain fera une courte décla-
ration sur la situation internationa-
le demain après-midi à la; Chambre
des communes.
On prévoit, ajoute la Press Asso-
ciation, qu'il annoncera l'adhésion
de la Turquie au front de la résis-
tance contre l'agression.
Dans les milieux politiques bri-
tànniquès, on s'attend généralement
à ce qu'en réponse & diverses ques-
tions qui lui seront posées aux Com-
munes par des députés die l'apposi-
tion- M. Chamberlain fasse une cour-
te déclaration sur la situation inter-
nationale telle qu'elle se présente à
la suite des négociations engagées
entre la Grande-Bretagne, les So-
viets et la Turquie, et aussi à la
lumière du message adressé -par le
président Roosevelt à MM. Hitler et
Mussolini.
Concernant les négociations anglo-
turques, M. Chamberlain sera vrai-
semblablement à même de fournir
maintenant à la Chambre quelques
éclaircissements.
Par contre, on ne pense pas que
M. Chamberlain puisse, dès demain,
donner des indications sur les pro-
grès réalisés durant les conversa-
tions de..,Cèa- -quatre derniers jours
entre diplomates britanniques et so-
viétiques. :
(Voir en troisième page)
M. Cafenco ministre des
Affaires étrangères de
Roumanie, séjournera à Paris
La visite que fait actuellement M
Gafenco, ministre des affaires étran
gères de Roumanie, fait partie, on le
sait, d'un périple diplomatique, dont
les principales étapes doivent être
Bruxelles, Londres, Paris et Rome.
M. Gafenco est attendu en visite of-
ficielle à Paris le 26 avril. Le ministre
des affaires étrangères de Roumanie
restera dans la capitale les 2-6, 27 et 28
avril.
Les déclarations de
M. Daladier sont accueillies
avec satisfaction
par le gouvernement hellène
Athènes,. 17 avril. — Les journaux
de cet après-midi publient la note sui-
vante:
« Le ministre de France a rendu
visite au président du conseil auquel
il a communiqué le texte des déclara-
tions que M Daladier fit à Paris, con-
cernant la Grèce, et qui sont identiques
à celles que fit M. Chamberlain à la
Chambre des communes.
Le président du conseil a exprimé
au ministre de France les profonds
remerciements du gouvernement hellé-
nique et l'a prié de les transmettre à
son gouvernement.
Il a ajouté que les déclarations, de
M. Daladier ont été accueillies par le
gouvernement hellénique avec des sen-
timents d'extrême plaisir et de satis-
faction que partage l'unanimité du
peuple hellène.
Du haut du mirador
DE L'ESPRIT D'OBSERVATION
Rien n'est amusant comme la fré-
quentation d'un homme d'esprit sur-
tout quand cet homme s'appelle Pros,-
pér Mérimée et qu'il nous est donné
de découvrir de temps à autre les
coins insoupçonnés de son car adiré.
Que voulez-vous, plus l'horizon
s'assombrit, plus j'ai une furieuss m.
vie de me plonger dans les livres re-
fuge admirable où, loin de s'amollir,
la pensée s enthousiasme et se clan fie
au contact de belles idées. C'est l'uni-
que évasion possible pour quelqu'un
qui recherche non l'oubli de l heure
présente mais bien la possession d'u-
ne certitude dans le letldemain.
Pourquoi la lecture de Mérimée me
periiiet-elle - de m'envelopper dans
cette confiance ?
Parce qu'il avait a le sens aigu du
ridicule » et que je retrouve en lui le
sentiment de Vobservation directe avec
une pointe de mélancolie non avouée
94 dissimulée sous le voile de t'ironie.
Par Marc VARENNE
Je tiens Mérimée pour un pur Fran-
çais de France, vieht d'écrire M. Fer-
dinand Bac qui 1l'Us procure la joie
de mieux connaître l'auteur de a Co-
lomba » en publiant certains de ses
propos dont jusqu'à présent mil n'a-
vait pu apprécier la vérité et la pro-
fondeur.
Des exemples 1 cn - voici deux :
a Quand il m'est difficile de répon-
dre à une question de l'Impératrice
sans la contrarier, je m'arrange pour
qu'elle ne comprenne pas ce que je
pense ni ce que ie dis ».
Qu'ajouter à cette réflexion si ce
n'est, que VImpératrice, sans même
presque s'en douter, devait être sons
tamment sur le qui-vme quand elle
s*entretenait avec son vieil ami.
Second exemple qui, celui-là, a mon
avis, n'appelle aucun commentaire :
« Le duc de Cadore s'habille à Lon-
dres mais se désltahille à Paris P.
Avons-nous encore autour de nous
des a causcurs D de cette force ou plu-
tôt de celte intelligence 1
Il y â eu Adrien Héhrard 1 Et de-
puis ?
Les idées ne manquent pas : ellej
Pullulent. Seulement il faut savoir
d'abord lesckoisir et ensuite les pré-
senter avec une bonne humeur qui
n'exclut pas à l'occasion la raillerie
sans amertume ; et pour atteindre ce
but il est indispensable d'évoluer dans
une atmosphère assez Paisible. Or" je
crains que nous ne vivions trop vite.
et parfois trop malf pour que l'art de
la comiersation soit cultivé et soit pri-
sé ainsi qu'il serait souhaitable dans
une société qui, malgré les difficultés
de notre épGque, continue à demeurer
la plus policée du monie.
MM. Beck et Cafenco
se rencontrent
entre Cracovie et Kattowitz
Varsovie, 17 avril. — M. Beck, mi-
nistre des affaires étrangères de Po-
logne, et M. Gafenco, ministre des af-
faires étrangères de Roumanie, se
sont rencontrés ce matin, vers 11 heu-
res, à Cracovie. Ils ont poursuivi en
commun le voyage jusqu'à Kattowitz.
M, Joseph Beck était arrivé hier
soir à Cracovie et avait passé la nuit
dans son wagon-salon. C'est là qu'il a
salué à son arrivée son collègue rou-
main, M. Gafenco, qui était parti hier
après-midi de Bucarest pour se rendre
à Berlin.
Le colonel Beck, après avoir confé-
ré avec M. Gafenco pendant une heu-
re et demie dans le train, entre Cra-
covie et Kattowitz, a quitté son collè-
gue roumain dans cette dernière vil-
le où il est resté à déjeuner avec le
voïvode de Haute-Silésie, M. Gra-
zynski. n est reparti ensuite pour
Varsovie où il est attendu dans la
soirée.
La rencontre inattendue entre les
ministres des affaires étrangères po-
lonais et roumain retient l'attention
des milieux diplomatiques de Varso-
vie qui considèrent que cet entretien
pourra avoir des conséquences im-
portantes sur les négociations futu-
res entre Varsovie et Bucarest et sur
les relations entre Bucarest et Buda-
pest.
D'autre part, la nouvelle de la ren-
contre Beck-Grazynski est très com-
mentée par les milieux politiques
polonais qui soulignent que pendant
de longues années M. Grazynski —
considéré dans les milieux allemands
comme le plus intransigeant adversai-
re de l'Allemagne nationale-socialiste
— a poursuivi en Haute-Silésie une
politique qui ne s'harmonisait pas
toujours avec la politique du gouver-
nement. M. Beck s'est sans doute in-
formé, pense-t-on, de l'état d'esprit ac-
tuel dans cette province et de l'état
des relations entre Polonais et Alle-
mands en Haute-Silésie.
Un conseil des ministres
se tiendra aujourd'hui
Les membres du gouvernement se
réuniront en conseil des ministres
ce matin, à 10 heures, à l'Elysée,
sous la présidence de M. Albert Le-
brun.
Cette délibération sera consacrée
à l'emmen des affaires extérieures.
-1 Départ pour Rome
des comtes Teleki et Csaky
Budapest, 17 avril. — Le président
du conseil hongrois, le comte Paul
Teleki, et le ministre des affaire-s
étrangères, le comte Csaky, ont quitté
Budapest, par le rapide de Trieste
pour Rome. Leur absence de Buda-
pest sera de quatre jours. Le minis-
tre d'Italie à Budapest, le comte Lui-
CI-Orazio
LES SERVICES DES P. T. T.
FAISONS CONNAITRE
AUX RURAUX
les avantages des
CHEQUES POSTAUX
.11 y a encore en France des gens
qui ignorent tous les avantages de
l'institution des chèques postaux.
Certes, depuis sa création en 1918
le service des chèques postaux n'a
cessé de se développer.
Malgré ce développement appré-
ciable une partie de la population
française n'utilise pas les chèques-
postaux et se prive ainsi des faci-
lités considérables mises par l'ad-
ministration à la disposition du
public.
Cette constatation est évidente à
la campagne. C'est cependant plils
particulièrement aux populations
rurales que le service des chèques-
postaux pourrait rendre des ser-
vices.
La plupart des artisans, des pe-
tits commerçants, des petits et
moyens exploitants agricoles ne
par Jean CASTAGNEZ
Dépulé. Membre de la Commission
des finanres, Rapporteur du Bud-
get des P. T. T.
sont pas clients des banques. Ils
n'utilisent que très peu le chèque
bancaire. Ils n'ont aucun compte-
courant dans les établissements de
crédit. Ils gardent chez eux les
sommes nécessaires à leur tréso-
rerie. C'est dans le tiroir-caisse
qu'est conservé l'argent pour les
échéances. C'est sous la pile de
draps de l'armoire que le cultiva-
teur place les billets dont il aura
besoin pour les grandes dépenses
de l'année : battage, salaires, en-
grais, machines, accroissement du
cheptel.
Les risques de perte et de vol sont
évidents et la rubrique des faits-
divers dans les journaux locaux,
en est une preuve.
Quel moyen plus simple, plus
sûr et plus pratique pour éviter
les pertes et les vols que de verser
ces sommes au crédit d'un compte-
courant postal ? Il y des bureaux
de poste dans de très nombreuses,
localités et, chaque jour, le facteur
Vient- à domicile iusoue dans les
hameaux les plus reculés.
Le percepteur a-t-il envoyé une
feuille d'impôt blanche ou. verte ?
Plus comminatoire, en a-t-il même
choisi une rosé ? Inutile d'aller
au chef-lieu du canton perdre une
demi-jou. ée, faire la qjeiie au
guichet. Un simple virement au
compte-courant postal du r: -eP-
tfeur et tout sera en règle.
Le progrès, sous la tome de la
T.$.F. se répand partout. Rares
sont les fermes qui n'ont pas de
poste récepteur. Avisons le rece-
veur des P.T.T. que nous sommes
titulaires d'un compte courant
postal et ce fonctionnaire se char-
gera de toutes les formalités pour
le paiement de la taxe sans que
nous ayons à nous déranger. Il en
sera de même, le cas échéant, pour
le paiement des taxes téléphoni-
ques. Quant à tous les achats à ef-
fectuer à la ville, il nous sera pos-
sible de passer commande et de ré-
gler sans risque de pertes et pres-
que sans frais, en utilisant un chè-
que de virement.
Nous ne-citons que pour mémoi-
re l'utilité du chèque postal de
virement pour le paiement des
sommes dues aux caisses d'assu-
rances sociales, aux caisses de
compensation d'allocations fami-
liales, ainsi qu'aux sociétés de se-
cours mutuel.
(Voir la suite en troisième page)
EN PASSANT
IL Y A 125 ANS
NAISSAIT LE PÈRE
DU SAXOPHONE
par Georges PREUILL y
C'est avec une rage concentrée
que les hommes de ce temps célè-
brent les anniversaires les plus im-
prévus et commémorent lèsévéne-
ments les moins remarquables.
Si l'anniversaire de la mort d'ult
grand savant ou d'un poète illustre
échappe parfois à leur nttention,
ils n'oublient jamais de,, livrer à l'a-
doration universelle les minus lia-
bens de la gloire et les sous-produita
de la renommée.
On élève un monument à des morts
crui n'ont droit qu'à une plaque. On
couvre de fleurs des souvenirs qui
ne méritent qu'un humble bouquet
de violettes.
Nous ne donnerons donc pas, a
notre tour, dans une centenairoma-
nie funeste, qui risque de lasser à la
longue les facultés admiratives du
public.
Le père du saxophone, Antoine-
Joseph-Adolphe Sax naquit à Dinant
en 1814, il y a cent vingt-cinq ans,
mais HOUS ne lui offrirons point do
statue et nous ne formerons point de
comité d'honneur. Ces quelques li-
gnes ne sont que des fleurs de qua-
tre sous jetées sur sa mémoire.
Le Petit Poucct, « journal des
concerts militaires et civils,) du
siècle dernier, nous raconte que ce
<- génie des cuivres et de l'airain
sonore », comme l'a nommé Meyer-
beer, fut persécuté, dès sa naissan-
ce, par un sort cruel.
Celui qui devait donner son nom
iL toute une série d'instruments à
vent trouva en effet le moyen, en
quelques années, de dégringoler
trois étages d'un escalier, d'avaler
une épingle, de se brûler et de e'era-»
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