Titre : L'Homme libre : journal quotidien du matin / rédacteur en chef, Georges Clemenceau ; directeur, Fr. Albert
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-03
Contributeur : Clemenceau, Georges (1841-1929). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32787196b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 28718 Nombre total de vues : 28718
Description : 03 avril 1925 03 avril 1925
Description : 1925/04/03 (A13,N3175). 1925/04/03 (A13,N3175).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7596306g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/02/2014
L'HOMME LIBRE
3
DERNIERE HEURE
Un questionnaire précis
concernant Je pacte de garantie
va être envoyé à Berlin
On en élabore actuellement
le texte au Foreign Office
Londres continue à être le centre des
pourparlers relatifs aux suggestions alle-
mandes. Ainsi s'explique sans doute le fait
un peu paradoxal, que nous ne possédions
que des informations de source anglaise
au sujet des in tentions et des démarches
du gouvernement français. C'est par un té-
légramme dù correspondant parisien du
« Times » que nous sommes, par exemple,
mis au courant d'un document communiqué
par le Cabinet de Paris au gouvernement
britannique. Ce correspondant annonce que
le Quai d'Orsay a expédié hier soir un mé-
morandum aux ambassadeurs de France à
Londres et dans les autres capitales alliées.
Ce texte ferait l'objet d'une prochaine con-
versation entre Al. Austen Chamberlain et
• M. de Fleuriau, et, à l'issue de cet entre-
tien, on arrêterait le texte de la note qui
fera adressée au gouvernement allemand.
D'après le « Times », le gouvernement
français entend que les questions suivantes
soient posées à l'Allemagne avant que s'en-
gage avec cile une négociation oITicielle :
1. L'Allemagne a-t-elle l'intention de de-
mander son admission à la S. D. N. sans
formuler de réserves et en acceptant toutes
les obligations qui doivent résulter de son
entrée dans la Ligue ?
2. Quelles sont ses vues, soit en ce qui
concerne les frontières germano-polonaises
et germano-tchécoslovaques, soit en ce qui
a trait à l'Autriche ?
3. L'Allemagne !.Q-t-ellc volontairement
omis de parler des frontières belgfi et ita-
lienne dans son mémorandum du 24 fé-
vrier ? (La France ne saurait, en effet, ac-
cepter un pacte qui ne garantirait pas' la
frontière belge en même temps que la
• sienne. ) .,
- 4. Quelle est sa pensée exacte au sujet
des traités d'arbitrage dont elle a préconisé
la conclusion avec la Pologne et la Tchéco-
slovaquie ? (La France considère que l'état
territorial créé par le traité de Versailles
ne saurait être soumis à un arbitrage, et
qu'en aucun cas les frontières de la Polo-
* gne ne sauraient être modifiées sans le
)lein consentement de la Pologne.)
VI. Chamberlain à Paris ?
.L'f;vening News annonce quMl serait
possible que M. Chamberlain se rendît
prochainement à Paris pour discuter of-
ficiellement avec M. Herriot des questions
de la sécurité et du désarmement. Le
journal rapporte également que le cabinet
anglais, après avoir entendu les déclara-
tions de M. Chamberlain avec M. Herriot
et M. Skrzynski, ministre des affaires
étrangères polonais, s'est montré satisfait
des progrès réalisés dans la voie d'un ac-
eord avec la France.
I A QUESTION DE MOSSOUL
L'Angleterre attendra la décision
de la S. D. X.
Londres, 2 avril. — Dans les milieux
bien informés, on déclare qu'il est exact
que la Turquie ait renouvelé ses offres à
la Grande-Bretagne de régler directement
la question de Mossoul, mais que le gou-
;vainement britannique les -a déclinées, et
qu'il s'en tiendra L la décision que pren-
ra la Société des Nations à cé sujet après
avoir examiné le rapport de la mission
qu'elle a envoyée sur place.
La démission du Cabinet Theunis
Bruxelles, 2 avril. — Les ministres vien-
nent de décider ce matin de remettre au
roi la démission du cabinet dimanche ma-
tin, à l'heure où se termineront les ppé-
i-ations électorales. Le troisième cabinet
Theunis n'était pas en désaccord avec le
Parlement. Il avait la confiance de sa ma-
jorité lorsqu'il a dissous les Chambres.
Comme M. Theunis personnellement et
plusieurs de ses collègues ont pris l'irré-
vocable décision-de ne pas demeurer aux
affaires après le 5 avril, même si les élec-
tions étaient favorables aux partis qui
soutiennent le cabinet et à la politique
poursuivie depuis quatre ans par le pre-
mier ministre, il a paru sage au cabinet
tout entier de démissionner sans attendre
les résultats du scrutin.
On étudie à Londres
entre experts français et anglais
la question des dettes
Une entrevue aurait lieu fin avril
entre MM. Clémentel et Churchill
On se rappelle qu'au moment de la con-
férence financière interalliée pour la répar-
tition de la première anriuité Dawes, qui
se tint à Prtris en janvier dernier, M. Clé-
mentel avait abordé le problème des dettes
interalliées dans des entretiens qu'il eut
avec M. Churchill, et qu'à la suite de ces
entretiens il adressa, le 10 janvier, une let-
tre au chancelier de l'Echiquier. M. Clé-
mentel demandait à son collègue britanni-
que si la Grande-Bretagne était toujours
disposée à maintenir les principes exposés
le 1er août 1922 par la note Balfour, et le
11 août 1923 par la note Curzon, à savoir
que l'Angleterre n'entendait réclamer à ses
débiteurs européens — Allemagne et alliés
— que les sommes qu'elle serait elle-même
tenue de verser aux Etats-Unis.
M. Churchill répondit le 7 février que la
Grande-Bretagne maintenait le principe de
la note Balfour et il envisageait pour le rè-
glement de la dette deux sortes de paye-
ment de la part de la France : 1. une an-
nuité fixe indépendante des versements de
l'Allemagne ; 2. une annuité variable sui-
vant la part française des versements al-
lemands.
Les discussions entre experts
Les experts français et anglais se sont
réunis hier, à Londres, et ont commencé
l'examen de la question des dettes.
Les délégués français ont d'abord de-
mandé des éclaircissements sur certains
points de la lettre dans laquelle M. Chur-
chill a fait les suggestions qu'on connaît
sur le règlement de la dette française.
Ils examineront ensuite, avec leurs col-
lègues anglais, par quels moyens on
pourrait songer à adapter la thèse an-
glaise aux possibilités françaises, lors-
qu'elles auront été définies. On n'en est,
d'ailleurs, qu'au premier stage au cours
duquel les délégués français pourront ex.
poser à la Trésorerie les vues d'ensemble
de M. Clémentel.
Les conversations se poursuivront jus-
qu'au début de la semaine prochaine.
Puis les délégués français rentreront &
Paris pour en rendre compte à M. Clé-
mentel. Il est vraisemblable qu'ils revien-
dront à Londres"continuer leurs négocia-
tions et préparer une conférence qui pour.
rait avoir lieu entre M. Churchill et M.
Clémentèt à la fin du mois. -
EN ALLEMAGNE
les partis restent divisés
Berlin, 2 avril. — Les tentatives de'rap-
prochemant faites hier par le parti écono-
mique provoquent une grande méfiance
dans les milieux républicains. On craint
que le partil économique, -agissant pour le
compte du bloc de droite, ne se déclare prêt
à soutenir un cabinet Hoepker-Aschoff
que pour empêcher une nouvelle élection
de M. Braun. On espère qu'il en résulte-
rait un tel mécontentement dans le parti
socialiste qu'une entente sur une candi-
dature commune de M. Marx dans l'Em-
pire deviendra impossible. Il ne semble
pas, toutefois, que les espoirs du bloc de
droite doivent se réaliser. La décision va
êtri prise aujourd'hui. ,
La presse de droite continue a parler de
la désunion du parfis républicain, mais, tan-
dis que le parti populiste veut maintenir
la candidature Jarre?, un organe nationa-
liste, le Journal de la Bourse, adresse à M.
Jarres un appel l'invitant à renoncer lui-
même à la candidature pour laisser la
place libre à M. Gessler.
La crise prussienne demeure ouïerte
Berlin, 2 avril. — M. Hoepker-Aschoff
a refusé d'accepter son élection à la pré-
sidence du conseil prussien.
La nouvelle élection est fixée à vendredi
après-midi.
Par suite de la démission de M. Hoepker-
Aschoff, la situation prussienne s'est sen-
siblement éclaircie dans les camps répu-
blicains Les démocrates et le centre se
sont prononcés ce soir en faveur de la
nomination d'Otto Braun comme ministre-
président. -
FAITS DIVERS
A PARIS j
————
Suicide en laxi. — Vers 6 h. 30, mercredi
soir, un jeune homme arrêtait un taxi à
rangle de la rue Chevreuse et du boulevard
du Montparnasse et indiquait comme adres-
se l'hôpital de la Charité. En arrivant à
proximité de l'hôpital, le chauffeur entendit
le bruit une détoirntion. C'était son client
qui venait de se tirer une balle dans la
poitrine. On croit que le blessé est un nom-
mé Jean Gouyon, âgé de 16 ans. Il a été
opéré d'urgence et & refusé de faire con-
- naître son adresse..
L'n chauffeur écrase un passant. — A
l'angle de la rue Championnet et du bou-
levard Ornano, M. Robert Chevalier, vingt-
huit ans, 58, rue Championnet, a été ren-
versé par une auto conduite par M. Edouard
Barbotl, demeurant ù Montmorency. Le
blessé, qui avait été transporté à l'hôpital
L-ariboisière, y est mort peu après. M. Pif-
lot., commissaire de police.. a ouvert une
enquête.
Caissier indélièat. - Charles Morel, 18,
passage des Petites-Ecuries, caissier chez
un agent de change, s'est constitut prison-
nier à. la police judiciaire. Depuis plusieurs
armée;), il menait la vie à grandes guides,
dépensait jusqu'à mille francs par jour. Il
"commettait des détournements depuis plu-
sieurs années.
Accident d'auto. — Mme Christiane d'Au-
bigny, artiste lyrique, 9, rue Washington,
a eu un accident d'auto dans l'allée de
Longchamp, au Bois ; violemment 'heurtée
par une autre voiture, elle a été grièvement
btesSée, ce qui a nécessité une opération
chirurgicale.
l/iie inère jette son enfant par la fenêtre.
— Mme Raynaud, née Andrée Jeanne, 56,
'me de Crimée, a jeté, dans un accès de
lièvre, son enfant par la fenêtre. L'enfant
est grièvement blessé. La mère est à fin.
firmerie du dépôt.
( DANS LES DEP AUTEMENTS
L'n avion capote dans le T.,Irn. - A Saint-
'Amans-Valtoret (Tarn), deux aviateurs mi-
litaires, le sergent pilote René Gogeret et
l'observateur Georges caissières, du camp
d'aviation du Bourget, se rendant d'Istres
M Pau, surpris par un violent orage, capo-
tèrent en voulant atterrir. L'appareil est
complètement brisé, les deux aviateurs lé-
gèrement blessés.
i
Tentative de cambriolage. — Deux cam-
brioleurs se sont introduits pendant la nuit
dans la villa de M. de Bertier de Souvigny,
à, Nice. Le jardinier, M. Jules Eynard, sur-
prit les malfaiteurs, qui voulurent prendre
la fuite. Il braqua dans leur direction un
revolver, mais l'un des cambrioleurs, avant
qu'il eût pu se servir de son arme, lui porta
à la gorge un coup de pince-monseigneur
qui le blessa grièvement. *
Dévalisé en chemin de fer. — M. Guyon,
de Bellevule-en-Saône, avait pris le train à
Lyon pour se rendre à Beaume-Ies-Dames.
Dans son compartiment montèrent deux
hommes et une femme qui lui demandèrent
la permission de voiler la lumière afin de
pouvoir dormir. Lui-même s'assoupit. Le
trio en profita pour chloroformer M. Guyon.
Avec un rasoir, ils firent une large échan-
crure à son veston et volèrent le portefeuille
du marchand de bestiaux, contenant 95.000
francs. Ils descendirent en gare de Besan-
çon, et ce n'est qu'en arrivant à Beaume-
les-Dames, encore sous l'impression du
narcotique, que M. Guyon s'aperçut du vol
dont il ava.it .été victime.
Un guet-apens. — Le juge d'instruction
de Bône a ordonné l'arrestation d'un riche
indigène, Ali ben Othame. conseiller muni-
cipal. sous l'inculpation de complicité d'as-
sassinat. 1
Le crime remonte à la nuit du 19 au 20
janvier dernier, au cours de laquelle un in-
digène d'une vieille famille bônoise, Lëm-
bouI-Brahim, fut attiré dans un guet-apens
et tué. Cinq indigènes, qui avaient été vus
causant avec la victime le jour du crime,
avaient été arrêtés.
TRIBUNAUX
La cour d'assises de la Somme a con-
damné à mort, hier après-midi, Marceau
Fauvet, âge de trente-quatre ans, CaflWlot,
originaire d'Aubervilliers, demeurnrft à
Nesle (Somme), inculpé d'avoir assassine
chez elle, à Chaulnes, le 17 octobre dernier,
Mme veuve Basset, 72 ans, rentière.
LEGION D'HONNEUR
Ministère des pensions
Sont promus ou nommés :
Officiers. — MM. Juvanon, Piot, rédac-
teur en chef du journal l'Œuvre; Monta-
gne, Delmotte, M. Mayer, chef du cabinet
du ministre des pensions.
a
Les travaux du Sénat
(Suiie de -la première page)
« En juillet 1920, il restait une marge
disponible de 2 milliards par rapport à
la limite d'émission; le gouvernement la
jugea insuffisante, et fit porter le maxi-
mum à 43 milliards. Le chiffre de 41 mil-
liards fut alors atteint. Depuis ce temps,
les besoins commerciaux ont absorbé u::e
nouvelle quantité de billets et restreint
la marge qui demeurait disponible. La
circulation n'est pas descendue depuis
octobre au-dessous de 40 milliards et de-
mi. Une telle situation ne peut être main-
tenue sans péril; le moindre, à-coup au-
rait des conséquences graves, il faut re-
constituer une marge d'émission suffi-
sante pour parer aux éventualités.
« On a dit avec raison combien la thé-
saurisation conitribue à raréfier les bil-
lets de banque. C'est le billet embusqué
qui failt monter le niveau de la circula-
tion. La thésaurisation des billets cessera
grâce à l'amélioration de notre situation
générale. En attendant, nous devons pa-
rer à la raréfaction des billets et pour cela
pourvoir au remplacement dans la circu-
lation des billets thésaurisés. Ce rempla-
cement momentané ne sera pas de l'infla-
tion. Le Sénat doit comprendre qu'il y a
grand intérêt, à une heure où on nous
observe du dehors, à faire cette distinction,
dont M. Morgan lui-même a reconnu la
justesse. J'ajoute que les billets de rem-
placement ne seront susceptibles d'être
employés qu'à l'escompte des traites com-
merciales, lesquelles portent la signature
des commerçants et des industriels les plus
solvables : il n'est pas de garantie, même
en or, qui soit supériieure à celle-là.
« Aussi bien, appartiendra-t-il à la Ban-
que de gérer cette provision nouvelle de
crédits. Elle devra le faire avec parcimo-
nie, en conservant des réserves pour les
circonstances imprévues. L'opinion en
France et à l'étranger ne se trompera pas
sur cette mesure de précaution indispen-
sable, il ne s'agit nil d'inflation pour l'Etat
ni d'inflation commerciale.
« Le gouvernement a fait des efforts
énormes pour reculer cette échéance. La
Banque accepte dès maintenant la réfec-
tion totale. de Ses billets, ce quil lui! per-
mettra de faiire rentrer, pour les échan-
ger, ceux qu'on thésaurise. Il y a long-
temps qu'une telle réfection na pas eu
lieu, nous escomptons un contingent im-
portant de billets perdus, qui augmente-
ront notre marge. »
Le ministre conclut :
« M. de Jouvenel a parlé de la nostal.
gie de l'union sacrée. Je me rappelle ces
heures tragiques où le pays n'a via t qu'une
âme. Si des heures semblables revenaient,
la même union se referait aussitôt. Au-
jourd'hui, des luttes de parti se produi-
sent avec âpreté. Au-dessus d'elles, ne
perdons pas de vue la sécurité nationale
et la sauvegarde de nos finances. Pour
la sécurité, l'union n'a jamais été brisée.
Sur le terrain financier, il faut la refaire,
retirer du feu ardent des passions poli-
tiques notre œuvre de restauration. La
France a réagi et s'est relevée après les
pires crises, elle fera de même après les
destructions effroyables qu'elle a subies.
Ce serait frapper sa mère que d'attaquer
les finances de la France, ce serait frap-
per contre les petits porteurs qui n'en peu-
vent mais. J'appelle l'union de tous mes
vœux, et la France fera enfin, un jour
prochain, je l'espère, de sa victoire si
belle et si cruelle une vivante réalité 1 »
Discours de M. François=MarsaI
La séance, suspendue à 17 heures, est
reprise à 17 heures 20. M. François-Mar-
sal constate tout d'abord que, en juin
1924, la situation de la Trésorerie était
favorable* Certaines mesures financières
y avaient aidé, et puis il existait à l'é-
tranger un mouvement de sympathie ma-
nifeste pour le gouvernement. Mais cette
sympathie, continue-t-il, s'est atténuée.
En France même, le travailleur a senti
passer une menace sur ses économies.
Comment cet ensemble s'est-il traduit
dans les faits financiers ? Par une sorte
de méfiance qui, s'étant généralisée, a
amené une crise de conance.
— La clôture 1 réclament de nombreuses
voix.
Et la clôture de la discussion générale
est prononcée. Le Sénat décide qu'il pas-
sera à. la discussion des articles.
Après discussion de quelques points se-
condaires, M. Clémentel reprend la pa-
role :
Nouvelles déclarations
de M. Clémentel
» Des conversations de couloirs, dit-il,
me donnent à croire que je me suis mal
expliqué et que j'ai été mal compris quand
j'ai parlé de la situation de la Banque de
France, quand j'ai dit qu'il s'agissait uni-
quement, à l'heure actuelle, de pourvoir
aux besoins du commerce, qu'à aucun de-
gré. on ne saurait songer .à l'inflation, et
quand j'ai annoncé un effort prochain et
nécessaire pour assainir la Trésorerie. Le
gouvernement estime donc, après en avoir
délibéré, qu'on ne peut séparer le projet
d'assainissement de la Trésorerie et le pro-
jet concernant la satisfaction des besoins
commerciaux. Sur le premier point, des
sacrifices devront être demandés au pays.
Mais l'Etat ne veut pas se servir pour ses
besoins de la planche à billets. Il n'a au-
cune pensée d'inflation pour les besoins du
Trésor public. »
Intervention de M. Herriot
M. Herriot intervient :
— Je crois, dit-il, que, dans l'intérêt des
finances publiques, il eût été préférable que
ne fùt pas liée au budget la discussion sur
la Trésorerie. J'estime qu'il est impossible
que le Parlement se sépare avant d'avoir
réglé le problème de la Trésorerie. Si nous
avons parlé de ce dernier, c'est que, depuis
quelques jours, il circule à ce sujet des
bruits qui sont amplifiés, commentés et mal
traduits.
M. Herriot explique ensuite que le com-
muniqué paru hier a été publié pour cou-
per court aux bruits qui circulaient.
« Puisque, contrairement à ce que je
considère comem l'intérêt public, on a
mêlé la question du budget et celle de la
trésorerie, je tiens à déclarer ici que nous
sommes toujours opposés à l'inflation
pour les services de l'Etat, c'est-à-dire à
l'augmentation des avances de la Banque
à l'Etat. Mais un autre problème se pose,
celui de la limite de la circulation géné-
rale des billets.
« Sur ce dernier problème, je suis prêt
à m'expliquer. Un gouvernement qui ne
veut pas faire d'emprunt éprouve les plus
grandes difficultés non pas tant à équili-
brer le budget, pour la première fois uni-
fié, qu'à assainir la trésorerie. Le gouver-
nement va, sur ce dernier point, prendre
ses responsabilités. Un large débat s'ins-
tituera, mais ce que je tiens à dire dès
aujourd'hui, c'est que nous n'aurons pas
recours à des expédients, nous ferons face
aux difficultés de trésorerie par des me-
sures où le pays verra des idées généra-
les tet des directives de principe. 'Je dis
donc que, dans quelques jours, nous vous
apporterons un projet de loi sur l'assai-
nissement de la trésorerie. La situation
actuelle ne peut durer, comme vous l'a
dit M. le ministre des finances, et per-
mettez-moi ici de rendre hommage à mon
collaborateur pour avoir supporté pendant
des mois une charge effroyable. De même
que nous avons voulu un budget net, nous
voulons une trésorerie nette. Le gouver-
nement en délibère. Je puis vous dire qu'il
a été unanime à estimer que nous ne pou-
vions faire face à la situation par le plus
odieux des expédients, oiest-à-dire par
l'émission de billets. Un gouvernement qui
se trouve en face d'échéances accumulées
comme celles do cette année, n'a rien à
redouter du jugement du Parlement et du
pays. Non, nous n'aurons pas recours à
l'expédient qui consisterait à émettre des
billets. Je le redis à la face de cette as-
semblée, à la face du pays, dont nous
n'avons rien à redouter, on peut examiner
nos actes financiers nous n'avons rien à
nous reprocher. Demain le gouvernement
ne vous proposera, il faut qu:on le sache
chez nous comme à l'étranger, pour l'as-
sainissement de la trésorerie, que des me-
sures parfaitement saines et parfaitement
loyales. Je demande au Sénat d'attendre
le projet de loi que nous déposerons. J'en
souhaite la discussion prochaine. »
La séance est levée à dix-neuf heures
quinze. Le Sénat se réunira ce matin.
LA CHAMBRE
(Suite de la première page)
« Les amis du gouvernement ont décla-
ré triomphalement que l'école intercon-
fessionnelle n'était qu'une première étape
vers l'école laïque : or, la population d'Al-
sace ne veut pas de l'école laïque. Les
protestants n'en veulent pas plus que les
catholiques. » (Interruptions à gauche).
M. Georges Weill, rapporteur, déclare
que ses amiSt demandent l'école laïque,
mais avec des modalités d'introduction et
d'application : c'est pour cela qu'ils ad-
mettent que les ministres des différents
cultes, aient accès dans les locaux scolai-
res :
« L'école interconfessionne)4e est une
modification qui se fait dans le cadre de
la loi en vigueur, tandis que toute autre
modification exige un effort législatif. »
M. Altorffer déclare qu'il considère l'é-
cole interconfessionneJle non comme un
moyen, ainsi que M. Weill, mais comme
un but : C'est une différence essentielle,
'(fit-il, entre le point de vue de ses amis
et celui des radicaux-socialistes. Ils de-
mandent un enseignement religieux fa-
cultatif.
Après ce discours, la clôture de la dis-
cussion générale a été prononcée. On
abordera mardi la discussion des articles,
— cependant qu'aujourd'hui la Chambre
siégera, matin et soir.
Le droit du suffrage des femmes
Le matin, sous la présidence de M.
Fernand Bouisson, l'assemblée avait re-
pris le débat sur le droit de suffrage des
femmes, et M. Maupoil s'était prononcé
contre le projet en discussion, car il re-
doute le changement grave que le vote de
dix millions de femmes provoquerait dans
le pays.
L'orateur n'est pas opposé en principe
au vote féminin ; les femmes peuvent ren-
dre les plus grands services dans les as-
semblées électives, mais il est opposé à
l'introduction en bloc de cette nouveauté
dans notre législation.
La femme a-t-elle bien pour le moment
le sens politique ? L'orateur ne le croit
pas : a Dans les campagnes, il n'y a pas
une femme sur dix qui réclame le vote. Il
n'y a aucun mouvement d'opinion dans le
pays en faveur du vote féminin. (Applau.
dissements à gauche). Ici même, le mou-
vement pour le vote des femmes n'est pas
très net.
« La très grande majorité des femmes
estime que teur place est au foyer, non au
forum. Aussi bien, elles voteront toujours
pour les extrêmes, jamais pour le centre,
le bon sens.
L'orateur insiste sur l'influence gran-
dissante que prendraient les prêtres dans
les élections, si lm femmes votaient. Les
prêtres font une propagande très active
contre le Cartel. Très vite, l'Eglise se
transformerait en club et la chaire en tri-
bune, notamment en Bretagne. (Interrup-
tions à droite). Mieux vaut la République
que le vote det femmes 1 Il faut attendre,
pour établir le suffrage féminin, que la
femme ait été formée d'abord à la vie
politique. Une main de femme n'est-elle
pas mieux faite pour le baiser que pour
le bulletin de vote ? M (Applaudissements
a gauche).
M. Escouient développe une thèse ana-
logue : « L'immense.majorité des femmes
n'est pas actuellement préparée aux
luttes politiques.
« Que la femme pénètre dans les con-
sens municipaux, après qu'on en aura
écarté la politique par la réforme du S&
nàt, soit : elle y rendra les pilus grands
services ; mais dans les assemblées poili-
tiques, non.
« Ne risquons pas de saut dans l'incon-
nu. Ce serait un crime de lancer brutale-
ment dans la lutte politique la femme qui
a tant de devoirs à accomplir au foyer, et
dont le rôle social est de défendre l'idée
de la paix. (Applaudissements à gauche).
M. Pierre-Etienne Flandin, rapporteur,
défend cependant le projet en discussion :
Ci La commission, dit-il, ne veut pas brus-
quer la réforme ; mais fidèàe à l'esprit qui
l'animait en 1919, elle a le légitime souci
de la faire aboutir pour les prochaines
élections.
« On dit que la femme n'est pas prépa-
rée à, l'électorat. Mais depuis cinq ans,
ceux qui présentent cet argument n'au-
raient-ils pu tenter de faire l'éducation
politique des femmes.
« L'argument politique est insuffisant
et du reste mal fondé. Depuis l'école laï-
que, les femmes ont reçu exactement le
même enseignement que les hommes :
pourquoi voteraient-elles autrement qu'eux?
« Si l'on craint de légers troubles dans
notre vie publique, l'a sagesse est certai-
nement de procéder par étapes : c'est ce
que propose la commission. Pour les élec-
tions municipales et cantonales, on. a lar-
gement le temps de préparer des listes
électorales.
« Il faut donc voter le projet au plus tôt.
Après le développement du suffrage fémi-
nin dans le monde, il serait indigne de la
Chambre de s'attarder à des débats de
principes périmés.
« Il ne suffit pas de chanter l'hymne de
la famille ; si la famille ne tient plus au-
jourdàhui, c'est parce que le salaire de
l'homme ne suffit plus à la faire vivre et
parce que la femme est obligée d'y ajouter
le sien. Dès lors, comment justifier la si-
tuation diminuée dans laquelle on prétend
maintenir la femme ?
« L'égalité de fait de .l'homme et de la
femme a été créée par ^'évolution écono-
mique : refuser de faire entre eux l'éga-
lité politique serait un anachronisme et
une mauvaise action. » (Applaudisse-
ments. )
M. Garchery intervient également en fa-
veur du vote des femmes au nom du
groupe communiste : « C'est une question
de justice » dit-il.
M. Marce'l Héraud défend à son tour le
principe du droit de suffrage féminin.
Mais M. Lafagette soutient une thèse
contraire. Il n'est pas féministe « au sens
actuel du mot » et il dit pourquoi, invo-
quant les dangers politiques-et sdeiaux de
la réforme en discussion.
L'orateur constate d'abord que les véri-
tables partisans du vote des femmes ne
sont pas si nombreux à la Chambre.
« — J'ai peur, dit-il, qu'à force d'être
nombreux à désirer être battus, nous re
finissions par constituer une majorité qui
sera finalement victorieuse d'elle-même.
Quant aux femmes elles-mêmes, elleg sont
LES fLMSIRS
IDES 57EOT
es ©t 'L''ESPRI
LES THEATRES
Les premières de ce soir
Ce soir, -à 8 h. 30, au théâtre des
Champs-Elysées, inauguration de la sai-
son opéra-music-hall au profit de l'Union
des Arts. Première représentation du pre-
mier acte de Maîtresse de Roi, avec Mlle
Cécile Sorel dans le rôle de la Du Barry.
Etant donné l'importance du spectacle, on
commencera exactement à l'heure indi-
quée. -
A 8 h. 30, à la Renaissance, Romance,
pièce en 3 actes de MM. de Fiers et de
Croisset.
LES MUSIC-HALLS
ALHAMBRA
Ce soir. à 8 h. 30, Nouveau Programme
Débuts d'Aimé SntON-GIRARD, d'Ar-
tagnaa des « Trois Mousquetaires » 1
(avec sa compagnie : Mlle Lizette de
Beer, MM. Carlos Avril, Pons, etc., et
le « Vauchant's Original Orpheum
Jazz »), dans « Le Roi du Jazz », fan-
taisie nouvelle de MM. Mouézy-Eon et
Alf. Macliard. Les 4 Flylng Julians. Les
Londonia. Léon Roger. Allan Shaw. Les
Anges. Les Mazden. Garcia. Janine Car-
lyse. II. Chauvet. Les 4 Casadesus (har-
pistes virtuoses). Rowland and Kitty
(;renelle. Le Premier double Quartette
russe et Ouvrard, le populaire troupier.
Matin. jeudis, sam. et dim., à 2 h. 30.
LES CIRQUES
! NOUVEAU-CIRQUE j
251, rue Saint-Honoré J
-+Gj+-
Tous les soirs, 8 b. M <
i Matinées, 2 li. 30. jeudi, samedi j
| et dimanche <
LE SAUT DE LA MORT j
11 EN AUTOMOBILE j
| 15 ATTRACTIONS NOUVELLES J
Consultez le Programme
CE soin :
Opéra, 7 lie 30, Le Crépuscule des Dieux.
Comédie-Française, 8 h. 15, Les Cor-
beaux.
Opéra-Comique, 8 heures Manon.
Odéon, 8 h. 30, Sapho.
AMBIGU. 8 b. 30 : Mademolsellè JOfIeUé. ma ttmmé.
ANTOINE, s b. 30 t Pile ou Face.
ARTS, 8 h. 30 : Henri IV.
ATELIER, 8 h. 45 : Le Veau gftas.
BOUFFES-PARISIENS 8 II 45 t 1 roubles-mot.
CAPUCINES, 8 b. 45 : Où allons-nous 1
CAUMARTIN. 9 heures : L'Amant rêvé.
CHAMPS ELYSKES
CHAMPS ELI SEES
CHAMPS EUS
(Théâtre des), 8 n. 30 :
Opéra. Mubic:tiaJ2.
(Comédie des), s b. ID )
Koock. Scintillante. u
(Studio). 9 h. ; -L'étrange
épouse du prof, - stierbeck
CHATELET. 8 il. 30 A qui le milliard * -
CLUNY, 8 h. 30 : L'Amour à tous les étages,
DAUNOU, 8 h. 45 : J'adore ça.
DEJAZET. 8 h. 30 : Cinq femmes sur le dos.
FOLIES-DRAMATIQUES, 8 h. 45 : Le Rosier.
FEMINA, 8 h. 30 : Une Femme.
CTAITE-LÏKIQUE. 8 b. 30 : La Hutsarde.
GRAND-GUIGNOL, 8 b. 45 : L'Amant de ta moft.
GYMNASE, 9 heures : Le Voleur.
MADELEINE. 8 h. 45 > e Vertige.
MATHURINS, 8 h. 30 Boudu sauvé de» eaux,
MICHEL, 8 b. 45 : J'aime Frédéric.
MOULIN-BLEU. 8 b. 30 : Le Compagnon.
NOUVEAUTES. 8 h. 30 : Pas sur la Bouche.
POTINIERE, 9 heures : T.e Coup do deux.
PORTE-SAINT-MARTIN, a h. 30 : Madelon.
PALAIS-ROYAL, 8 h. 30 : î-e Monsieur de 5 betutt.
RENAISSANCE, 8 b. 30 : Romance.
SARAH-BERNHARDT. 8 h. 45 : L'Archange.
SCALA, 8 h. 45 : Ie Coup de Jarnac.
THEATRE DE PARIS, 8 h. 30: L'Enfant de l'Amour.
TRIANON. 8 h. 30 : La Fille de Mme Angot.
VAUDEVILLE, 8 h. 30 : L Idiot.
ALHAMBRA
A. Simon-Girard. Les 4 Casadesus.
Les Anges. The four flying Julians.
AMBASSADEURS. 8 b. ao t C'est n'ua Cbic.
BA-TA-CLAN, 8 b. 30 : Chou-Chou.
KMPIRE. 8 b. 30 s Attractions.
FOLIES-BERGERE, 8 b. 30 t Cœurs 60 tflMS.
CASINO DE PARIS. 8 b. 30 : Bonjour Parte. -
OLYMPIA. 8 n 30 1 Attractions.
CONCERT MAYOL. 8 b. 30 Très excitante.-
NOUVEAU CIRÛliE
8 b. 30 Programme folio
midable.
CIRQUE DE PARIS. 8 h. 30 ? Attraction*.
PALACE M h. ao : vive lx femme i
Le dlner de l' Atro-Club de France
Hier soir, dans les salons du Carlton
Sous la présidence de M. Laurent-Eynne
a été donné lp. diner mensuel qui avait un
caractère d'importance tout à fait parti.
culierj du tait de la présence des grands
« as » des missions de Goys et XrTachart-
Lemaitre.
Noté parmi les personnalités ; M. Lau-
rent-Eynac, Gabriel Brule, général Boc-
quet, général Denainf général Dumesnil,
maréchal Francliet d'Espérey, comman-
dants Fratin et Leblanc, M. Henry Palé,
lieutenant-colonel Reimbert, colonel Bé.
guin, et, parmi les équipages, Colonels de
Goyst Vuillemin, commandants Lé Prieuri
Dagiieaux, capitaines Pelletier d'Oisy, Ar-
rachart, Lemaitre, adjudant Besin, ser.
gents Knecht, Dely, enfin MM. Birhigt, La-
coste, Louis Blériotf Louis Bréguet, Geor.
ges Besançon, etc.
A Vheure des discours, nous avons en.
tendu de bonnes paroles de M. le comte
de la Vaulx, colonel de Goys, capitaines
Arrachart, Lemaitre, et enfin notre sous-i
secrétaire d'Etat M. Laurent-Eynac.
Bonne et charmante soirée où de bon-
nes choses ont été dites et de bonfle pro-
messes entrap"erçuU.
Henry LARQIJEY.
e P
en assez petit nombre celles qui, en de-
hors de jeunes filles d'un certain âge dé-
sireuses d'utiliser les réserves d'une acti-
vité méconnus (Sourires), souhaitent ar-
demment le droit de suffrage.
(i Ainsi une majorité d'hommes qui n'y
tient pas beaucoup va donner aux femmes
un droit auquel elles ne tiennent pas du
tout. Les conséquences ?
« Il faut d'abord craindre que la femme,
nerveuse et impulsive, ne modifie brusque-
ment la température politique du pays ou
des assemblées. Et ne peut-on craindre que
les partis politiques, désireux de se don-
ner un maître, ne soient singulièrement
renforcés par l'admission de la femme ?
« Si la femme devient l'égale politique
de l'homme, si elle vit de la même vie,
n'atira-t-elle pas peu à peu des exigences
et des indulgences analogues ?
« Quand l'évolution ainsi favorisée sera
complète, adieu mariage, famille et foyer.
Il n'y aura plus que des unions d'un jour.
Qu'est-ce que les femmes y gagneront ?
« Et que deviendra l'enfant ? Il ne
pottrra plus appartenir qu'à l'Etat. Ainsi
apparaît-il que le parti communiste est
seul logique. Le père n'aura pas l'occa-
sion ni la possibilité, de s'occuper de son
enfant il ne lui donnera plus son nom.
L'enfant prendra le nom de sa mère ; ce
sera le matriarcat. (Mouvements divers.)
« Dira-t-on que la justice exige que
l'égalité règne dans le couple conjugal ?
Mais biologiquement la supériorité énergé-
tique du mâle — elle atteint 50 Mans la
race humaine — est constaté dans toutes
les races. « L'égalité juridique de sexes
« tendrait à la stérilité physiologique du
« couple n. constate TM éminent homme
de science. » (Interruptions.)
Pour l'orateur, la question n'est pas de
subordonner la femme, mais de diviser
le travail : il faut affranchir la mère des
obligations du dehors.
« Les femmes ne sont pas indignes de la
politique. C'est la politique qui est indigne
d'elles. Le véritable destin douloureux de
la femme, il est si marqué qu'elle en souf-
fre déjà longtemps à l'avance et que tout
son effort doit être concentré sur l'enfant
né ou à naître. La maternité n'est plus
grand'chose si la maternité n'est pas tout.
(Applaudissements.)
« De l'évolution qui se prépare, l'orateur
sera le témoin, mais pas le complice. On
prépare un avènement. Qu'on craigne une
déchéance 1 » (Vifs applaudissements.)
Ce débat sera repris mardi.
Mareel IIUAnT.
Une délégation des groupes
de la minorité chez M. Painlevé
A la suite du vote de la Chambre sur
l'élection de M. Maurice de Rothschild, tous
les groupes de la minorité ont tenu une
réunion.
Voici le procès verbal communiqué à l'is-
sue -de la séance :
« Les groupes de l'opposition, après s'être
réunis sous la présidence de M. Louis Ma-
rin, ont délégué à la présidence de la Cham-
bre MM. Louis Marin, Edouard de Warren,
Maginot, Le Trocquer, Paul Simon, l'abbé
Bergey, pour présenter une protestation
énergique, parce qu'ils n'admettent pas que
la voix de la minorité soit étouffée dans les
séances publiques. »
M. Painlevé, président de la Chambre, a
assuré la délégation que, d'après ses ren-
seignements, le vote d'hier serait considéré
comme acquis cet après-midi.
Les groupes de l'opposition se réuniront
aujourd'hui, à H heures.
Et une lettre de H. Cluzel
Ajoutons que M. Cluzel a adressé une
lettre à M. Painlevé pour lui demander
d'être entendu par la Commission d'enqut-
te dès qu'elle; sera nommée. En outre, il
demande que l'enquête soit aussi complète
que possible et, à cet effet, il réclame l'au-
dition de MM. Fou rat, Forgeot, etc.
informations politiques
Les élections municipales
La période électorale, pour les élections
municipales prochaines, s'ouvrira officiel-
lement le dimanclte 19 avril. Conirre on le
salit, le. scrutin a été fixé au 3 mai et le.
ballottage au 10 mai!.
Les élections pour le coaselll générîù de
la Seine auront lieu les 15* et 26 mai pro-
chain.
Les mutilés du poumon
Après un échange de yues entre M.M.
Sarraut, le général Stuhl et M. Piërre Ber-
ger, le groupe des anciens combattants a
été unanime à prier son président, M. de
Lubersac, d'insister auprès de la commis-
sion des finances et de son rapporteur gé-
néral pour obtenir certains avantages nou-
veaux en faveur des blessés du poumon.
Le groupe se rallierait au chiffre de 3.500
francs au lieu de 5.000 francs, chiffre voté
par la Chambre, et de 2.400 francs, chiffre
proposé par la Commission.
Le Congrès annuel des mutilés
de Seine-et-Oise
Le Congrès annuel de la Fédération dé-
partementale des Associations de mutilés,
invalides, veuves et pensionnés de la guerre
de Seine-et-Oise, aura lieu le 5 avril, à
Etampes ( Seine-et-Oise), sous la présidèifkîe
dé M. Bovier-Lapielft, ministre des pen-
sions.
Une interpellation
M. Louis Nicolle, député, du Nord, S'ëât
rendu hier matin chez M.Herriot,président
du Conseil, pour l'informer qu'il avait l'in-
tention de iui poser une question sur les
problèmes économiques et financiers mis à
l'ordre du jour par certains articles parus
dans des journaux de toutes les nuances
de l'opinion, articles qui font prévoir une.
très prochaine augmentation de la circu-
lation monétaire, et que cette augmentation
serait appuyée de mesures importantes
d'ordre fiscal.
Le président du Conseil a déclaré ne pou-
voir accepter cette question,- le:.rœseU- de*
ministres n'ayant pas encore -d-étibéré sur
le sujet.
Le congrès du parti républicain
démocratique et social
Le congrès national du parti républii-
Jam démocratique et social se tiendra à
Paris, salle Saint-Georges, 7, rue Saint-
Georges, aujourd'hui yendredii, et demain
3amedi.
M. Antony RatiEr4 vice-président du Sé-
nat, président du parti républicain démo-
cratique et social, a prononcé hier soir, aU
banquet de ce parti, un discours où Il s'ap-
pliqua à la critique du gouvernement ac-
tuel, tant au point de vue de son activité
extérieure que de sa politique intérieure.
M. Paul Reynaud, ancien député, prési-
dent de la Commission de' propagande du
parti, surenchérit à son tour. -1
UNE MANIFESTATION
DE FONCTIONNAIRES
Hier soir, vers 19 h. 30, une manifesta-
tion des employés auxiliaires du ministère
du travail a eu lieu devant le ministère,
150, rue de Grenelle. Ils demandaient l'ap-
plication de l'article 18, ayant trait à l'avan-
cement.
Puis une délégation s'est rendue au quai
d'Orsay auprès de M. Herriot.
On ne signale pas d'incidents.
< >ftAiw#vmn#i»iAfinwwiwiwywr AWAHII
i; L'Homme Libre i|
- est le seul journal de Paris j
j qui défende les intérêts ! ;
< de la banlieue i
-, - owww- -1w
3
DERNIERE HEURE
Un questionnaire précis
concernant Je pacte de garantie
va être envoyé à Berlin
On en élabore actuellement
le texte au Foreign Office
Londres continue à être le centre des
pourparlers relatifs aux suggestions alle-
mandes. Ainsi s'explique sans doute le fait
un peu paradoxal, que nous ne possédions
que des informations de source anglaise
au sujet des in tentions et des démarches
du gouvernement français. C'est par un té-
légramme dù correspondant parisien du
« Times » que nous sommes, par exemple,
mis au courant d'un document communiqué
par le Cabinet de Paris au gouvernement
britannique. Ce correspondant annonce que
le Quai d'Orsay a expédié hier soir un mé-
morandum aux ambassadeurs de France à
Londres et dans les autres capitales alliées.
Ce texte ferait l'objet d'une prochaine con-
versation entre Al. Austen Chamberlain et
• M. de Fleuriau, et, à l'issue de cet entre-
tien, on arrêterait le texte de la note qui
fera adressée au gouvernement allemand.
D'après le « Times », le gouvernement
français entend que les questions suivantes
soient posées à l'Allemagne avant que s'en-
gage avec cile une négociation oITicielle :
1. L'Allemagne a-t-elle l'intention de de-
mander son admission à la S. D. N. sans
formuler de réserves et en acceptant toutes
les obligations qui doivent résulter de son
entrée dans la Ligue ?
2. Quelles sont ses vues, soit en ce qui
concerne les frontières germano-polonaises
et germano-tchécoslovaques, soit en ce qui
a trait à l'Autriche ?
3. L'Allemagne !.Q-t-ellc volontairement
omis de parler des frontières belgfi et ita-
lienne dans son mémorandum du 24 fé-
vrier ? (La France ne saurait, en effet, ac-
cepter un pacte qui ne garantirait pas' la
frontière belge en même temps que la
• sienne. ) .,
- 4. Quelle est sa pensée exacte au sujet
des traités d'arbitrage dont elle a préconisé
la conclusion avec la Pologne et la Tchéco-
slovaquie ? (La France considère que l'état
territorial créé par le traité de Versailles
ne saurait être soumis à un arbitrage, et
qu'en aucun cas les frontières de la Polo-
* gne ne sauraient être modifiées sans le
)lein consentement de la Pologne.)
VI. Chamberlain à Paris ?
.L'f;vening News annonce quMl serait
possible que M. Chamberlain se rendît
prochainement à Paris pour discuter of-
ficiellement avec M. Herriot des questions
de la sécurité et du désarmement. Le
journal rapporte également que le cabinet
anglais, après avoir entendu les déclara-
tions de M. Chamberlain avec M. Herriot
et M. Skrzynski, ministre des affaires
étrangères polonais, s'est montré satisfait
des progrès réalisés dans la voie d'un ac-
eord avec la France.
I A QUESTION DE MOSSOUL
L'Angleterre attendra la décision
de la S. D. X.
Londres, 2 avril. — Dans les milieux
bien informés, on déclare qu'il est exact
que la Turquie ait renouvelé ses offres à
la Grande-Bretagne de régler directement
la question de Mossoul, mais que le gou-
;vainement britannique les -a déclinées, et
qu'il s'en tiendra L la décision que pren-
ra la Société des Nations à cé sujet après
avoir examiné le rapport de la mission
qu'elle a envoyée sur place.
La démission du Cabinet Theunis
Bruxelles, 2 avril. — Les ministres vien-
nent de décider ce matin de remettre au
roi la démission du cabinet dimanche ma-
tin, à l'heure où se termineront les ppé-
i-ations électorales. Le troisième cabinet
Theunis n'était pas en désaccord avec le
Parlement. Il avait la confiance de sa ma-
jorité lorsqu'il a dissous les Chambres.
Comme M. Theunis personnellement et
plusieurs de ses collègues ont pris l'irré-
vocable décision-de ne pas demeurer aux
affaires après le 5 avril, même si les élec-
tions étaient favorables aux partis qui
soutiennent le cabinet et à la politique
poursuivie depuis quatre ans par le pre-
mier ministre, il a paru sage au cabinet
tout entier de démissionner sans attendre
les résultats du scrutin.
On étudie à Londres
entre experts français et anglais
la question des dettes
Une entrevue aurait lieu fin avril
entre MM. Clémentel et Churchill
On se rappelle qu'au moment de la con-
férence financière interalliée pour la répar-
tition de la première anriuité Dawes, qui
se tint à Prtris en janvier dernier, M. Clé-
mentel avait abordé le problème des dettes
interalliées dans des entretiens qu'il eut
avec M. Churchill, et qu'à la suite de ces
entretiens il adressa, le 10 janvier, une let-
tre au chancelier de l'Echiquier. M. Clé-
mentel demandait à son collègue britanni-
que si la Grande-Bretagne était toujours
disposée à maintenir les principes exposés
le 1er août 1922 par la note Balfour, et le
11 août 1923 par la note Curzon, à savoir
que l'Angleterre n'entendait réclamer à ses
débiteurs européens — Allemagne et alliés
— que les sommes qu'elle serait elle-même
tenue de verser aux Etats-Unis.
M. Churchill répondit le 7 février que la
Grande-Bretagne maintenait le principe de
la note Balfour et il envisageait pour le rè-
glement de la dette deux sortes de paye-
ment de la part de la France : 1. une an-
nuité fixe indépendante des versements de
l'Allemagne ; 2. une annuité variable sui-
vant la part française des versements al-
lemands.
Les discussions entre experts
Les experts français et anglais se sont
réunis hier, à Londres, et ont commencé
l'examen de la question des dettes.
Les délégués français ont d'abord de-
mandé des éclaircissements sur certains
points de la lettre dans laquelle M. Chur-
chill a fait les suggestions qu'on connaît
sur le règlement de la dette française.
Ils examineront ensuite, avec leurs col-
lègues anglais, par quels moyens on
pourrait songer à adapter la thèse an-
glaise aux possibilités françaises, lors-
qu'elles auront été définies. On n'en est,
d'ailleurs, qu'au premier stage au cours
duquel les délégués français pourront ex.
poser à la Trésorerie les vues d'ensemble
de M. Clémentel.
Les conversations se poursuivront jus-
qu'au début de la semaine prochaine.
Puis les délégués français rentreront &
Paris pour en rendre compte à M. Clé-
mentel. Il est vraisemblable qu'ils revien-
dront à Londres"continuer leurs négocia-
tions et préparer une conférence qui pour.
rait avoir lieu entre M. Churchill et M.
Clémentèt à la fin du mois. -
EN ALLEMAGNE
les partis restent divisés
Berlin, 2 avril. — Les tentatives de'rap-
prochemant faites hier par le parti écono-
mique provoquent une grande méfiance
dans les milieux républicains. On craint
que le partil économique, -agissant pour le
compte du bloc de droite, ne se déclare prêt
à soutenir un cabinet Hoepker-Aschoff
que pour empêcher une nouvelle élection
de M. Braun. On espère qu'il en résulte-
rait un tel mécontentement dans le parti
socialiste qu'une entente sur une candi-
dature commune de M. Marx dans l'Em-
pire deviendra impossible. Il ne semble
pas, toutefois, que les espoirs du bloc de
droite doivent se réaliser. La décision va
êtri prise aujourd'hui. ,
La presse de droite continue a parler de
la désunion du parfis républicain, mais, tan-
dis que le parti populiste veut maintenir
la candidature Jarre?, un organe nationa-
liste, le Journal de la Bourse, adresse à M.
Jarres un appel l'invitant à renoncer lui-
même à la candidature pour laisser la
place libre à M. Gessler.
La crise prussienne demeure ouïerte
Berlin, 2 avril. — M. Hoepker-Aschoff
a refusé d'accepter son élection à la pré-
sidence du conseil prussien.
La nouvelle élection est fixée à vendredi
après-midi.
Par suite de la démission de M. Hoepker-
Aschoff, la situation prussienne s'est sen-
siblement éclaircie dans les camps répu-
blicains Les démocrates et le centre se
sont prononcés ce soir en faveur de la
nomination d'Otto Braun comme ministre-
président. -
FAITS DIVERS
A PARIS j
————
Suicide en laxi. — Vers 6 h. 30, mercredi
soir, un jeune homme arrêtait un taxi à
rangle de la rue Chevreuse et du boulevard
du Montparnasse et indiquait comme adres-
se l'hôpital de la Charité. En arrivant à
proximité de l'hôpital, le chauffeur entendit
le bruit une détoirntion. C'était son client
qui venait de se tirer une balle dans la
poitrine. On croit que le blessé est un nom-
mé Jean Gouyon, âgé de 16 ans. Il a été
opéré d'urgence et & refusé de faire con-
- naître son adresse..
L'n chauffeur écrase un passant. — A
l'angle de la rue Championnet et du bou-
levard Ornano, M. Robert Chevalier, vingt-
huit ans, 58, rue Championnet, a été ren-
versé par une auto conduite par M. Edouard
Barbotl, demeurant ù Montmorency. Le
blessé, qui avait été transporté à l'hôpital
L-ariboisière, y est mort peu après. M. Pif-
lot., commissaire de police.. a ouvert une
enquête.
Caissier indélièat. - Charles Morel, 18,
passage des Petites-Ecuries, caissier chez
un agent de change, s'est constitut prison-
nier à. la police judiciaire. Depuis plusieurs
armée;), il menait la vie à grandes guides,
dépensait jusqu'à mille francs par jour. Il
"commettait des détournements depuis plu-
sieurs années.
Accident d'auto. — Mme Christiane d'Au-
bigny, artiste lyrique, 9, rue Washington,
a eu un accident d'auto dans l'allée de
Longchamp, au Bois ; violemment 'heurtée
par une autre voiture, elle a été grièvement
btesSée, ce qui a nécessité une opération
chirurgicale.
l/iie inère jette son enfant par la fenêtre.
— Mme Raynaud, née Andrée Jeanne, 56,
'me de Crimée, a jeté, dans un accès de
lièvre, son enfant par la fenêtre. L'enfant
est grièvement blessé. La mère est à fin.
firmerie du dépôt.
( DANS LES DEP AUTEMENTS
L'n avion capote dans le T.,Irn. - A Saint-
'Amans-Valtoret (Tarn), deux aviateurs mi-
litaires, le sergent pilote René Gogeret et
l'observateur Georges caissières, du camp
d'aviation du Bourget, se rendant d'Istres
M Pau, surpris par un violent orage, capo-
tèrent en voulant atterrir. L'appareil est
complètement brisé, les deux aviateurs lé-
gèrement blessés.
i
Tentative de cambriolage. — Deux cam-
brioleurs se sont introduits pendant la nuit
dans la villa de M. de Bertier de Souvigny,
à, Nice. Le jardinier, M. Jules Eynard, sur-
prit les malfaiteurs, qui voulurent prendre
la fuite. Il braqua dans leur direction un
revolver, mais l'un des cambrioleurs, avant
qu'il eût pu se servir de son arme, lui porta
à la gorge un coup de pince-monseigneur
qui le blessa grièvement. *
Dévalisé en chemin de fer. — M. Guyon,
de Bellevule-en-Saône, avait pris le train à
Lyon pour se rendre à Beaume-Ies-Dames.
Dans son compartiment montèrent deux
hommes et une femme qui lui demandèrent
la permission de voiler la lumière afin de
pouvoir dormir. Lui-même s'assoupit. Le
trio en profita pour chloroformer M. Guyon.
Avec un rasoir, ils firent une large échan-
crure à son veston et volèrent le portefeuille
du marchand de bestiaux, contenant 95.000
francs. Ils descendirent en gare de Besan-
çon, et ce n'est qu'en arrivant à Beaume-
les-Dames, encore sous l'impression du
narcotique, que M. Guyon s'aperçut du vol
dont il ava.it .été victime.
Un guet-apens. — Le juge d'instruction
de Bône a ordonné l'arrestation d'un riche
indigène, Ali ben Othame. conseiller muni-
cipal. sous l'inculpation de complicité d'as-
sassinat. 1
Le crime remonte à la nuit du 19 au 20
janvier dernier, au cours de laquelle un in-
digène d'une vieille famille bônoise, Lëm-
bouI-Brahim, fut attiré dans un guet-apens
et tué. Cinq indigènes, qui avaient été vus
causant avec la victime le jour du crime,
avaient été arrêtés.
TRIBUNAUX
La cour d'assises de la Somme a con-
damné à mort, hier après-midi, Marceau
Fauvet, âge de trente-quatre ans, CaflWlot,
originaire d'Aubervilliers, demeurnrft à
Nesle (Somme), inculpé d'avoir assassine
chez elle, à Chaulnes, le 17 octobre dernier,
Mme veuve Basset, 72 ans, rentière.
LEGION D'HONNEUR
Ministère des pensions
Sont promus ou nommés :
Officiers. — MM. Juvanon, Piot, rédac-
teur en chef du journal l'Œuvre; Monta-
gne, Delmotte, M. Mayer, chef du cabinet
du ministre des pensions.
a
Les travaux du Sénat
(Suiie de -la première page)
« En juillet 1920, il restait une marge
disponible de 2 milliards par rapport à
la limite d'émission; le gouvernement la
jugea insuffisante, et fit porter le maxi-
mum à 43 milliards. Le chiffre de 41 mil-
liards fut alors atteint. Depuis ce temps,
les besoins commerciaux ont absorbé u::e
nouvelle quantité de billets et restreint
la marge qui demeurait disponible. La
circulation n'est pas descendue depuis
octobre au-dessous de 40 milliards et de-
mi. Une telle situation ne peut être main-
tenue sans péril; le moindre, à-coup au-
rait des conséquences graves, il faut re-
constituer une marge d'émission suffi-
sante pour parer aux éventualités.
« On a dit avec raison combien la thé-
saurisation conitribue à raréfier les bil-
lets de banque. C'est le billet embusqué
qui failt monter le niveau de la circula-
tion. La thésaurisation des billets cessera
grâce à l'amélioration de notre situation
générale. En attendant, nous devons pa-
rer à la raréfaction des billets et pour cela
pourvoir au remplacement dans la circu-
lation des billets thésaurisés. Ce rempla-
cement momentané ne sera pas de l'infla-
tion. Le Sénat doit comprendre qu'il y a
grand intérêt, à une heure où on nous
observe du dehors, à faire cette distinction,
dont M. Morgan lui-même a reconnu la
justesse. J'ajoute que les billets de rem-
placement ne seront susceptibles d'être
employés qu'à l'escompte des traites com-
merciales, lesquelles portent la signature
des commerçants et des industriels les plus
solvables : il n'est pas de garantie, même
en or, qui soit supériieure à celle-là.
« Aussi bien, appartiendra-t-il à la Ban-
que de gérer cette provision nouvelle de
crédits. Elle devra le faire avec parcimo-
nie, en conservant des réserves pour les
circonstances imprévues. L'opinion en
France et à l'étranger ne se trompera pas
sur cette mesure de précaution indispen-
sable, il ne s'agit nil d'inflation pour l'Etat
ni d'inflation commerciale.
« Le gouvernement a fait des efforts
énormes pour reculer cette échéance. La
Banque accepte dès maintenant la réfec-
tion totale. de Ses billets, ce quil lui! per-
mettra de faiire rentrer, pour les échan-
ger, ceux qu'on thésaurise. Il y a long-
temps qu'une telle réfection na pas eu
lieu, nous escomptons un contingent im-
portant de billets perdus, qui augmente-
ront notre marge. »
Le ministre conclut :
« M. de Jouvenel a parlé de la nostal.
gie de l'union sacrée. Je me rappelle ces
heures tragiques où le pays n'a via t qu'une
âme. Si des heures semblables revenaient,
la même union se referait aussitôt. Au-
jourd'hui, des luttes de parti se produi-
sent avec âpreté. Au-dessus d'elles, ne
perdons pas de vue la sécurité nationale
et la sauvegarde de nos finances. Pour
la sécurité, l'union n'a jamais été brisée.
Sur le terrain financier, il faut la refaire,
retirer du feu ardent des passions poli-
tiques notre œuvre de restauration. La
France a réagi et s'est relevée après les
pires crises, elle fera de même après les
destructions effroyables qu'elle a subies.
Ce serait frapper sa mère que d'attaquer
les finances de la France, ce serait frap-
per contre les petits porteurs qui n'en peu-
vent mais. J'appelle l'union de tous mes
vœux, et la France fera enfin, un jour
prochain, je l'espère, de sa victoire si
belle et si cruelle une vivante réalité 1 »
Discours de M. François=MarsaI
La séance, suspendue à 17 heures, est
reprise à 17 heures 20. M. François-Mar-
sal constate tout d'abord que, en juin
1924, la situation de la Trésorerie était
favorable* Certaines mesures financières
y avaient aidé, et puis il existait à l'é-
tranger un mouvement de sympathie ma-
nifeste pour le gouvernement. Mais cette
sympathie, continue-t-il, s'est atténuée.
En France même, le travailleur a senti
passer une menace sur ses économies.
Comment cet ensemble s'est-il traduit
dans les faits financiers ? Par une sorte
de méfiance qui, s'étant généralisée, a
amené une crise de conance.
— La clôture 1 réclament de nombreuses
voix.
Et la clôture de la discussion générale
est prononcée. Le Sénat décide qu'il pas-
sera à. la discussion des articles.
Après discussion de quelques points se-
condaires, M. Clémentel reprend la pa-
role :
Nouvelles déclarations
de M. Clémentel
» Des conversations de couloirs, dit-il,
me donnent à croire que je me suis mal
expliqué et que j'ai été mal compris quand
j'ai parlé de la situation de la Banque de
France, quand j'ai dit qu'il s'agissait uni-
quement, à l'heure actuelle, de pourvoir
aux besoins du commerce, qu'à aucun de-
gré. on ne saurait songer .à l'inflation, et
quand j'ai annoncé un effort prochain et
nécessaire pour assainir la Trésorerie. Le
gouvernement estime donc, après en avoir
délibéré, qu'on ne peut séparer le projet
d'assainissement de la Trésorerie et le pro-
jet concernant la satisfaction des besoins
commerciaux. Sur le premier point, des
sacrifices devront être demandés au pays.
Mais l'Etat ne veut pas se servir pour ses
besoins de la planche à billets. Il n'a au-
cune pensée d'inflation pour les besoins du
Trésor public. »
Intervention de M. Herriot
M. Herriot intervient :
— Je crois, dit-il, que, dans l'intérêt des
finances publiques, il eût été préférable que
ne fùt pas liée au budget la discussion sur
la Trésorerie. J'estime qu'il est impossible
que le Parlement se sépare avant d'avoir
réglé le problème de la Trésorerie. Si nous
avons parlé de ce dernier, c'est que, depuis
quelques jours, il circule à ce sujet des
bruits qui sont amplifiés, commentés et mal
traduits.
M. Herriot explique ensuite que le com-
muniqué paru hier a été publié pour cou-
per court aux bruits qui circulaient.
« Puisque, contrairement à ce que je
considère comem l'intérêt public, on a
mêlé la question du budget et celle de la
trésorerie, je tiens à déclarer ici que nous
sommes toujours opposés à l'inflation
pour les services de l'Etat, c'est-à-dire à
l'augmentation des avances de la Banque
à l'Etat. Mais un autre problème se pose,
celui de la limite de la circulation géné-
rale des billets.
« Sur ce dernier problème, je suis prêt
à m'expliquer. Un gouvernement qui ne
veut pas faire d'emprunt éprouve les plus
grandes difficultés non pas tant à équili-
brer le budget, pour la première fois uni-
fié, qu'à assainir la trésorerie. Le gouver-
nement va, sur ce dernier point, prendre
ses responsabilités. Un large débat s'ins-
tituera, mais ce que je tiens à dire dès
aujourd'hui, c'est que nous n'aurons pas
recours à des expédients, nous ferons face
aux difficultés de trésorerie par des me-
sures où le pays verra des idées généra-
les tet des directives de principe. 'Je dis
donc que, dans quelques jours, nous vous
apporterons un projet de loi sur l'assai-
nissement de la trésorerie. La situation
actuelle ne peut durer, comme vous l'a
dit M. le ministre des finances, et per-
mettez-moi ici de rendre hommage à mon
collaborateur pour avoir supporté pendant
des mois une charge effroyable. De même
que nous avons voulu un budget net, nous
voulons une trésorerie nette. Le gouver-
nement en délibère. Je puis vous dire qu'il
a été unanime à estimer que nous ne pou-
vions faire face à la situation par le plus
odieux des expédients, oiest-à-dire par
l'émission de billets. Un gouvernement qui
se trouve en face d'échéances accumulées
comme celles do cette année, n'a rien à
redouter du jugement du Parlement et du
pays. Non, nous n'aurons pas recours à
l'expédient qui consisterait à émettre des
billets. Je le redis à la face de cette as-
semblée, à la face du pays, dont nous
n'avons rien à redouter, on peut examiner
nos actes financiers nous n'avons rien à
nous reprocher. Demain le gouvernement
ne vous proposera, il faut qu:on le sache
chez nous comme à l'étranger, pour l'as-
sainissement de la trésorerie, que des me-
sures parfaitement saines et parfaitement
loyales. Je demande au Sénat d'attendre
le projet de loi que nous déposerons. J'en
souhaite la discussion prochaine. »
La séance est levée à dix-neuf heures
quinze. Le Sénat se réunira ce matin.
LA CHAMBRE
(Suite de la première page)
« Les amis du gouvernement ont décla-
ré triomphalement que l'école intercon-
fessionnelle n'était qu'une première étape
vers l'école laïque : or, la population d'Al-
sace ne veut pas de l'école laïque. Les
protestants n'en veulent pas plus que les
catholiques. » (Interruptions à gauche).
M. Georges Weill, rapporteur, déclare
que ses amiSt demandent l'école laïque,
mais avec des modalités d'introduction et
d'application : c'est pour cela qu'ils ad-
mettent que les ministres des différents
cultes, aient accès dans les locaux scolai-
res :
« L'école interconfessionne)4e est une
modification qui se fait dans le cadre de
la loi en vigueur, tandis que toute autre
modification exige un effort législatif. »
M. Altorffer déclare qu'il considère l'é-
cole interconfessionneJle non comme un
moyen, ainsi que M. Weill, mais comme
un but : C'est une différence essentielle,
'(fit-il, entre le point de vue de ses amis
et celui des radicaux-socialistes. Ils de-
mandent un enseignement religieux fa-
cultatif.
Après ce discours, la clôture de la dis-
cussion générale a été prononcée. On
abordera mardi la discussion des articles,
— cependant qu'aujourd'hui la Chambre
siégera, matin et soir.
Le droit du suffrage des femmes
Le matin, sous la présidence de M.
Fernand Bouisson, l'assemblée avait re-
pris le débat sur le droit de suffrage des
femmes, et M. Maupoil s'était prononcé
contre le projet en discussion, car il re-
doute le changement grave que le vote de
dix millions de femmes provoquerait dans
le pays.
L'orateur n'est pas opposé en principe
au vote féminin ; les femmes peuvent ren-
dre les plus grands services dans les as-
semblées électives, mais il est opposé à
l'introduction en bloc de cette nouveauté
dans notre législation.
La femme a-t-elle bien pour le moment
le sens politique ? L'orateur ne le croit
pas : a Dans les campagnes, il n'y a pas
une femme sur dix qui réclame le vote. Il
n'y a aucun mouvement d'opinion dans le
pays en faveur du vote féminin. (Applau.
dissements à gauche). Ici même, le mou-
vement pour le vote des femmes n'est pas
très net.
« La très grande majorité des femmes
estime que teur place est au foyer, non au
forum. Aussi bien, elles voteront toujours
pour les extrêmes, jamais pour le centre,
le bon sens.
L'orateur insiste sur l'influence gran-
dissante que prendraient les prêtres dans
les élections, si lm femmes votaient. Les
prêtres font une propagande très active
contre le Cartel. Très vite, l'Eglise se
transformerait en club et la chaire en tri-
bune, notamment en Bretagne. (Interrup-
tions à droite). Mieux vaut la République
que le vote det femmes 1 Il faut attendre,
pour établir le suffrage féminin, que la
femme ait été formée d'abord à la vie
politique. Une main de femme n'est-elle
pas mieux faite pour le baiser que pour
le bulletin de vote ? M (Applaudissements
a gauche).
M. Escouient développe une thèse ana-
logue : « L'immense.majorité des femmes
n'est pas actuellement préparée aux
luttes politiques.
« Que la femme pénètre dans les con-
sens municipaux, après qu'on en aura
écarté la politique par la réforme du S&
nàt, soit : elle y rendra les pilus grands
services ; mais dans les assemblées poili-
tiques, non.
« Ne risquons pas de saut dans l'incon-
nu. Ce serait un crime de lancer brutale-
ment dans la lutte politique la femme qui
a tant de devoirs à accomplir au foyer, et
dont le rôle social est de défendre l'idée
de la paix. (Applaudissements à gauche).
M. Pierre-Etienne Flandin, rapporteur,
défend cependant le projet en discussion :
Ci La commission, dit-il, ne veut pas brus-
quer la réforme ; mais fidèàe à l'esprit qui
l'animait en 1919, elle a le légitime souci
de la faire aboutir pour les prochaines
élections.
« On dit que la femme n'est pas prépa-
rée à, l'électorat. Mais depuis cinq ans,
ceux qui présentent cet argument n'au-
raient-ils pu tenter de faire l'éducation
politique des femmes.
« L'argument politique est insuffisant
et du reste mal fondé. Depuis l'école laï-
que, les femmes ont reçu exactement le
même enseignement que les hommes :
pourquoi voteraient-elles autrement qu'eux?
« Si l'on craint de légers troubles dans
notre vie publique, l'a sagesse est certai-
nement de procéder par étapes : c'est ce
que propose la commission. Pour les élec-
tions municipales et cantonales, on. a lar-
gement le temps de préparer des listes
électorales.
« Il faut donc voter le projet au plus tôt.
Après le développement du suffrage fémi-
nin dans le monde, il serait indigne de la
Chambre de s'attarder à des débats de
principes périmés.
« Il ne suffit pas de chanter l'hymne de
la famille ; si la famille ne tient plus au-
jourdàhui, c'est parce que le salaire de
l'homme ne suffit plus à la faire vivre et
parce que la femme est obligée d'y ajouter
le sien. Dès lors, comment justifier la si-
tuation diminuée dans laquelle on prétend
maintenir la femme ?
« L'égalité de fait de .l'homme et de la
femme a été créée par ^'évolution écono-
mique : refuser de faire entre eux l'éga-
lité politique serait un anachronisme et
une mauvaise action. » (Applaudisse-
ments. )
M. Garchery intervient également en fa-
veur du vote des femmes au nom du
groupe communiste : « C'est une question
de justice » dit-il.
M. Marce'l Héraud défend à son tour le
principe du droit de suffrage féminin.
Mais M. Lafagette soutient une thèse
contraire. Il n'est pas féministe « au sens
actuel du mot » et il dit pourquoi, invo-
quant les dangers politiques-et sdeiaux de
la réforme en discussion.
L'orateur constate d'abord que les véri-
tables partisans du vote des femmes ne
sont pas si nombreux à la Chambre.
« — J'ai peur, dit-il, qu'à force d'être
nombreux à désirer être battus, nous re
finissions par constituer une majorité qui
sera finalement victorieuse d'elle-même.
Quant aux femmes elles-mêmes, elleg sont
LES fLMSIRS
IDES 57EOT
es ©t 'L''ESPRI
LES THEATRES
Les premières de ce soir
Ce soir, -à 8 h. 30, au théâtre des
Champs-Elysées, inauguration de la sai-
son opéra-music-hall au profit de l'Union
des Arts. Première représentation du pre-
mier acte de Maîtresse de Roi, avec Mlle
Cécile Sorel dans le rôle de la Du Barry.
Etant donné l'importance du spectacle, on
commencera exactement à l'heure indi-
quée. -
A 8 h. 30, à la Renaissance, Romance,
pièce en 3 actes de MM. de Fiers et de
Croisset.
LES MUSIC-HALLS
ALHAMBRA
Ce soir. à 8 h. 30, Nouveau Programme
Débuts d'Aimé SntON-GIRARD, d'Ar-
tagnaa des « Trois Mousquetaires » 1
(avec sa compagnie : Mlle Lizette de
Beer, MM. Carlos Avril, Pons, etc., et
le « Vauchant's Original Orpheum
Jazz »), dans « Le Roi du Jazz », fan-
taisie nouvelle de MM. Mouézy-Eon et
Alf. Macliard. Les 4 Flylng Julians. Les
Londonia. Léon Roger. Allan Shaw. Les
Anges. Les Mazden. Garcia. Janine Car-
lyse. II. Chauvet. Les 4 Casadesus (har-
pistes virtuoses). Rowland and Kitty
(;renelle. Le Premier double Quartette
russe et Ouvrard, le populaire troupier.
Matin. jeudis, sam. et dim., à 2 h. 30.
LES CIRQUES
! NOUVEAU-CIRQUE j
251, rue Saint-Honoré J
-+Gj+-
Tous les soirs, 8 b. M <
i Matinées, 2 li. 30. jeudi, samedi j
| et dimanche <
LE SAUT DE LA MORT j
11 EN AUTOMOBILE j
| 15 ATTRACTIONS NOUVELLES J
Consultez le Programme
CE soin :
Opéra, 7 lie 30, Le Crépuscule des Dieux.
Comédie-Française, 8 h. 15, Les Cor-
beaux.
Opéra-Comique, 8 heures Manon.
Odéon, 8 h. 30, Sapho.
AMBIGU. 8 b. 30 : Mademolsellè JOfIeUé. ma ttmmé.
ANTOINE, s b. 30 t Pile ou Face.
ARTS, 8 h. 30 : Henri IV.
ATELIER, 8 h. 45 : Le Veau gftas.
BOUFFES-PARISIENS 8 II 45 t 1 roubles-mot.
CAPUCINES, 8 b. 45 : Où allons-nous 1
CAUMARTIN. 9 heures : L'Amant rêvé.
CHAMPS ELYSKES
CHAMPS ELI SEES
CHAMPS EUS
(Théâtre des), 8 n. 30 :
Opéra. Mubic:tiaJ2.
(Comédie des), s b. ID )
Koock. Scintillante. u
(Studio). 9 h. ; -L'étrange
épouse du prof, - stierbeck
CHATELET. 8 il. 30 A qui le milliard * -
CLUNY, 8 h. 30 : L'Amour à tous les étages,
DAUNOU, 8 h. 45 : J'adore ça.
DEJAZET. 8 h. 30 : Cinq femmes sur le dos.
FOLIES-DRAMATIQUES, 8 h. 45 : Le Rosier.
FEMINA, 8 h. 30 : Une Femme.
CTAITE-LÏKIQUE. 8 b. 30 : La Hutsarde.
GRAND-GUIGNOL, 8 b. 45 : L'Amant de ta moft.
GYMNASE, 9 heures : Le Voleur.
MADELEINE. 8 h. 45 > e Vertige.
MATHURINS, 8 h. 30 Boudu sauvé de» eaux,
MICHEL, 8 b. 45 : J'aime Frédéric.
MOULIN-BLEU. 8 b. 30 : Le Compagnon.
NOUVEAUTES. 8 h. 30 : Pas sur la Bouche.
POTINIERE, 9 heures : T.e Coup do deux.
PORTE-SAINT-MARTIN, a h. 30 : Madelon.
PALAIS-ROYAL, 8 h. 30 : î-e Monsieur de 5 betutt.
RENAISSANCE, 8 b. 30 : Romance.
SARAH-BERNHARDT. 8 h. 45 : L'Archange.
SCALA, 8 h. 45 : Ie Coup de Jarnac.
THEATRE DE PARIS, 8 h. 30: L'Enfant de l'Amour.
TRIANON. 8 h. 30 : La Fille de Mme Angot.
VAUDEVILLE, 8 h. 30 : L Idiot.
ALHAMBRA
A. Simon-Girard. Les 4 Casadesus.
Les Anges. The four flying Julians.
AMBASSADEURS. 8 b. ao t C'est n'ua Cbic.
BA-TA-CLAN, 8 b. 30 : Chou-Chou.
KMPIRE. 8 b. 30 s Attractions.
FOLIES-BERGERE, 8 b. 30 t Cœurs 60 tflMS.
CASINO DE PARIS. 8 b. 30 : Bonjour Parte. -
OLYMPIA. 8 n 30 1 Attractions.
CONCERT MAYOL. 8 b. 30 Très excitante.-
NOUVEAU CIRÛliE
8 b. 30 Programme folio
midable.
CIRQUE DE PARIS. 8 h. 30 ? Attraction*.
PALACE M h. ao : vive lx femme i
Le dlner de l' Atro-Club de France
Hier soir, dans les salons du Carlton
Sous la présidence de M. Laurent-Eynne
a été donné lp. diner mensuel qui avait un
caractère d'importance tout à fait parti.
culierj du tait de la présence des grands
« as » des missions de Goys et XrTachart-
Lemaitre.
Noté parmi les personnalités ; M. Lau-
rent-Eynac, Gabriel Brule, général Boc-
quet, général Denainf général Dumesnil,
maréchal Francliet d'Espérey, comman-
dants Fratin et Leblanc, M. Henry Palé,
lieutenant-colonel Reimbert, colonel Bé.
guin, et, parmi les équipages, Colonels de
Goyst Vuillemin, commandants Lé Prieuri
Dagiieaux, capitaines Pelletier d'Oisy, Ar-
rachart, Lemaitre, adjudant Besin, ser.
gents Knecht, Dely, enfin MM. Birhigt, La-
coste, Louis Blériotf Louis Bréguet, Geor.
ges Besançon, etc.
A Vheure des discours, nous avons en.
tendu de bonnes paroles de M. le comte
de la Vaulx, colonel de Goys, capitaines
Arrachart, Lemaitre, et enfin notre sous-i
secrétaire d'Etat M. Laurent-Eynac.
Bonne et charmante soirée où de bon-
nes choses ont été dites et de bonfle pro-
messes entrap"erçuU.
Henry LARQIJEY.
e P
en assez petit nombre celles qui, en de-
hors de jeunes filles d'un certain âge dé-
sireuses d'utiliser les réserves d'une acti-
vité méconnus (Sourires), souhaitent ar-
demment le droit de suffrage.
(i Ainsi une majorité d'hommes qui n'y
tient pas beaucoup va donner aux femmes
un droit auquel elles ne tiennent pas du
tout. Les conséquences ?
« Il faut d'abord craindre que la femme,
nerveuse et impulsive, ne modifie brusque-
ment la température politique du pays ou
des assemblées. Et ne peut-on craindre que
les partis politiques, désireux de se don-
ner un maître, ne soient singulièrement
renforcés par l'admission de la femme ?
« Si la femme devient l'égale politique
de l'homme, si elle vit de la même vie,
n'atira-t-elle pas peu à peu des exigences
et des indulgences analogues ?
« Quand l'évolution ainsi favorisée sera
complète, adieu mariage, famille et foyer.
Il n'y aura plus que des unions d'un jour.
Qu'est-ce que les femmes y gagneront ?
« Et que deviendra l'enfant ? Il ne
pottrra plus appartenir qu'à l'Etat. Ainsi
apparaît-il que le parti communiste est
seul logique. Le père n'aura pas l'occa-
sion ni la possibilité, de s'occuper de son
enfant il ne lui donnera plus son nom.
L'enfant prendra le nom de sa mère ; ce
sera le matriarcat. (Mouvements divers.)
« Dira-t-on que la justice exige que
l'égalité règne dans le couple conjugal ?
Mais biologiquement la supériorité énergé-
tique du mâle — elle atteint 50 Mans la
race humaine — est constaté dans toutes
les races. « L'égalité juridique de sexes
« tendrait à la stérilité physiologique du
« couple n. constate TM éminent homme
de science. » (Interruptions.)
Pour l'orateur, la question n'est pas de
subordonner la femme, mais de diviser
le travail : il faut affranchir la mère des
obligations du dehors.
« Les femmes ne sont pas indignes de la
politique. C'est la politique qui est indigne
d'elles. Le véritable destin douloureux de
la femme, il est si marqué qu'elle en souf-
fre déjà longtemps à l'avance et que tout
son effort doit être concentré sur l'enfant
né ou à naître. La maternité n'est plus
grand'chose si la maternité n'est pas tout.
(Applaudissements.)
« De l'évolution qui se prépare, l'orateur
sera le témoin, mais pas le complice. On
prépare un avènement. Qu'on craigne une
déchéance 1 » (Vifs applaudissements.)
Ce débat sera repris mardi.
Mareel IIUAnT.
Une délégation des groupes
de la minorité chez M. Painlevé
A la suite du vote de la Chambre sur
l'élection de M. Maurice de Rothschild, tous
les groupes de la minorité ont tenu une
réunion.
Voici le procès verbal communiqué à l'is-
sue -de la séance :
« Les groupes de l'opposition, après s'être
réunis sous la présidence de M. Louis Ma-
rin, ont délégué à la présidence de la Cham-
bre MM. Louis Marin, Edouard de Warren,
Maginot, Le Trocquer, Paul Simon, l'abbé
Bergey, pour présenter une protestation
énergique, parce qu'ils n'admettent pas que
la voix de la minorité soit étouffée dans les
séances publiques. »
M. Painlevé, président de la Chambre, a
assuré la délégation que, d'après ses ren-
seignements, le vote d'hier serait considéré
comme acquis cet après-midi.
Les groupes de l'opposition se réuniront
aujourd'hui, à H heures.
Et une lettre de H. Cluzel
Ajoutons que M. Cluzel a adressé une
lettre à M. Painlevé pour lui demander
d'être entendu par la Commission d'enqut-
te dès qu'elle; sera nommée. En outre, il
demande que l'enquête soit aussi complète
que possible et, à cet effet, il réclame l'au-
dition de MM. Fou rat, Forgeot, etc.
informations politiques
Les élections municipales
La période électorale, pour les élections
municipales prochaines, s'ouvrira officiel-
lement le dimanclte 19 avril. Conirre on le
salit, le. scrutin a été fixé au 3 mai et le.
ballottage au 10 mai!.
Les élections pour le coaselll générîù de
la Seine auront lieu les 15* et 26 mai pro-
chain.
Les mutilés du poumon
Après un échange de yues entre M.M.
Sarraut, le général Stuhl et M. Piërre Ber-
ger, le groupe des anciens combattants a
été unanime à prier son président, M. de
Lubersac, d'insister auprès de la commis-
sion des finances et de son rapporteur gé-
néral pour obtenir certains avantages nou-
veaux en faveur des blessés du poumon.
Le groupe se rallierait au chiffre de 3.500
francs au lieu de 5.000 francs, chiffre voté
par la Chambre, et de 2.400 francs, chiffre
proposé par la Commission.
Le Congrès annuel des mutilés
de Seine-et-Oise
Le Congrès annuel de la Fédération dé-
partementale des Associations de mutilés,
invalides, veuves et pensionnés de la guerre
de Seine-et-Oise, aura lieu le 5 avril, à
Etampes ( Seine-et-Oise), sous la présidèifkîe
dé M. Bovier-Lapielft, ministre des pen-
sions.
Une interpellation
M. Louis Nicolle, député, du Nord, S'ëât
rendu hier matin chez M.Herriot,président
du Conseil, pour l'informer qu'il avait l'in-
tention de iui poser une question sur les
problèmes économiques et financiers mis à
l'ordre du jour par certains articles parus
dans des journaux de toutes les nuances
de l'opinion, articles qui font prévoir une.
très prochaine augmentation de la circu-
lation monétaire, et que cette augmentation
serait appuyée de mesures importantes
d'ordre fiscal.
Le président du Conseil a déclaré ne pou-
voir accepter cette question,- le:.rœseU- de*
ministres n'ayant pas encore -d-étibéré sur
le sujet.
Le congrès du parti républicain
démocratique et social
Le congrès national du parti républii-
Jam démocratique et social se tiendra à
Paris, salle Saint-Georges, 7, rue Saint-
Georges, aujourd'hui yendredii, et demain
3amedi.
M. Antony RatiEr4 vice-président du Sé-
nat, président du parti républicain démo-
cratique et social, a prononcé hier soir, aU
banquet de ce parti, un discours où Il s'ap-
pliqua à la critique du gouvernement ac-
tuel, tant au point de vue de son activité
extérieure que de sa politique intérieure.
M. Paul Reynaud, ancien député, prési-
dent de la Commission de' propagande du
parti, surenchérit à son tour. -1
UNE MANIFESTATION
DE FONCTIONNAIRES
Hier soir, vers 19 h. 30, une manifesta-
tion des employés auxiliaires du ministère
du travail a eu lieu devant le ministère,
150, rue de Grenelle. Ils demandaient l'ap-
plication de l'article 18, ayant trait à l'avan-
cement.
Puis une délégation s'est rendue au quai
d'Orsay auprès de M. Herriot.
On ne signale pas d'incidents.
< >ftAiw#vmn#i»iAfinwwiwiwywr AWAHII
i; L'Homme Libre i|
- est le seul journal de Paris j
j qui défende les intérêts ! ;
< de la banlieue i
-, - owww- -1w
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.58%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.58%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
- Auteurs similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7596306g/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7596306g/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7596306g/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7596306g/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7596306g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7596306g
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7596306g/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest