Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1915-08-04
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 août 1915 04 août 1915
Description : 1915/08/04 (Numéro 216). 1915/08/04 (Numéro 216).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k758794m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
HUITIEME ÂNNEE. C « N # 2Î8. :
b N uméro P oiîdies ï Cinq, C'enTitifei,
. MERCREDI ÏXOUT 19Ï5<
RÉDACTION
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
■ t'*!®
Tout çe qui est national est nôtre.
-"Xs DucVQRLÉAKS.
1-7, Rue Caumartln, 17
jusqu'à dix beores du soir '
TC l C pbohb Louvre 26-49
18,. Rue dn Croissant, 19
& partie de dix heures dusoir
TSLAPIiome Ctutr^/ B4-07
AnBBwm TftUtalU PmQUK i ACT IOFRAN-PAlUa
iÀwer toutes les communications cc naniant la Ridaction i7. Rue Cavmartln, Paris.
Henri YAUGEOK», Directeur poîitiqae
Léon DAUi>ET, Directeur Rédacteur en Chef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
PUBLICITÉ ' *""" *'
un Journal f 17, R-CaonutrUa - Tfl. f Lourvre20-<9,
et Soe. ; de Solicité î 6 , Pl. de la> Bwff ^ Out.. jg -ja • f y
LaPubVeiti inséré* «fan» le Journal tiengageptu FAetionFrmsah» :
Mandât A fainbttaUwte l'Action Française, 17. Buo CaumarUn, Pari». •'
8- b A L a mit 8m
Paris, Settu^Selne-ct-Oise.......* ; 5 60fl0 » £0 »
Provinces et Alsace-Lorraine.... ! 7 » £t3 •■■■»• B4 »
lîtconger......................... |10 >118 » 38 »
Eaiil Ullmann
„ ET LA'
« DEUTSCHE BANK »
; ' Ce qui serait arrivé
~ » ^ \ i, •, ■ r • ■ •
Je crois avoir établi, pour toute per
sonne de bonne foi, qu'Emil Ullmann,;
l'Allemand naturalisé, du Comptoir
National d'Escompte de Paris, était un
agmt, de Guillaume II préposé, par la;
faiblesse et l'aveuglement de ses collè
gues, à la direction de cet établissement
de crédit. Entre temps je me suis de
mandé, au cas. où Paris serait tombé,
ero septembre 1914, entre les' mains des
Allemands, quel eiut été le rôle de l'es-
S'ion Emil Ullmann. Le . journal La
lêlropole. qui se' publiait à Anvers
avant l'occupation, nous apporte, dans
son numéro du 19 . juillet courant, une
.saisissante réponse.à cette .'question.
.Voici cette note :
La Bakque Ceotrâlé Anversoise .
Les Allemands viennent dé faire & Anvers
un nouveau coup de force.Ld Banque Cen
trale Anversoise va être absorbée par la
Deutsche Banlt et l'administrateur délégué
de la dite banque devient le directeur de
cette -institution. Cette nouvelle fera sensa-
.tion tant dans les milieux financiers et
commerciaux que dans la bourgeoisie. On
peut se demander comment la chose s'est
faite, car si même le conseil de la banque
s'est, laissé faire t \es actionnaires, auront
certainement protesté,-en tout cas les'acr
tionnaires belges qui doipent être majorité.
D'après w que nous apprenons, dit La
Belgique, cet absorption serait tout simple r-j
ment un coup de force défiant toute loi.
toute justice, un de ces coups de force dans
lesquels les Allemands sont passes'maîtres.
. Voila uxtf nouvelle qui surprendra pei£
CEUX QUI SAVAIENT QUEL BoCHE AVAIT LA MAIN
HAUTE SUR LES - AFFAIRES DE LA BANQUE' CEN
TRALE. , _ , ^ ■
•"'.En agissant ainsi, les Allemands oni^
achevé de démasquer ieùr agent pairi-
siea Emil Ullimann-, auquel. sop .doublé
titre de directeur : du Comptoir National
d'Escompté et de membre du consor
tium ..de? grands établissements de eré-.
dit français eut donné toutes facilités
pour remettre, à Guillaume II, faisant
son entrée dans. notrè capitale, les clés
de la finance française. Imàgine-t-on. cet
^lemdnd né, qui ne demanda sa fàlla-
cieuse naturalisation qu'à l'âge de trente
ans environ, — d'après son propre aveu,
—- dont tous les parents et tous les inté
rêts familiaux sont en Allemagne, op
posant la "moindre résistance aux ordres
de son Empereur ! En pleine paix, sur
l'ordre formel de Guillaume Boche,
Emir Ullmann obtenait comminatoire^
ment de Rouyier, « l'hucndliation sans
précédent », le débarquement « zum
befëhl » de M. Delcassé, jninistre des!
Affaire» Etrangères (1905). Cette inter
vention donne, la mesure de ce qu'il eut;
fait, en temps de guerre, cet Allemand,
pour l'Allemagne victorieuse.
Mais nous "ajlons, pouvoir, sans crèin-
tOxdu moindre démenti,', serrer la ques-f
ticm d"ujn peu plus-près. >'• j
. Le directeur de là. Deutsche Bank,
vient d'escamoter ainsi, au mépris. du|
;droit des gens, la Banque, Centrale An-
"versoise est um nommé H«inemann. Cet
Heinerraunin à un frère, Daniel Heine-;
.roann, adtoinistrateur délégué do la.
Société financière de Transports et]
d'Entreprises industrielles. Or ce Daniel'
Heinemann avait été appelé par Emil
Ullmann' au conseil d'administration
de la Société Centrale pour l'Industrie
Electrique dont je vous ai entretenais, et:
qui avait son siège, 3, rue Moiicey, so
ciété dont le but réel, mais caché, n'était
autre que l'électrification allemande,
par VAllgremeine Eléktricitats Gesells-
chajt, diu réseau des chemins de fér
-français. Daniel Heinemann représen-
tait, dians cette entreprise,. les intérêts
conjoints de VAllgemeine Eléktricitats
Gesellschaft et de la Deutsche Bank.
Pour plus amples détails sur ce Da-
iuiel Heinemann, je vous citerai l'extrait
suivant du Financia de Bruxelles, pro
visoirement établi 4, rue Cadet "à j?aris,
numéro du 10 juillet, 1915, et dont le di
recteur est M. Pol Jaubert, syndic de,
l 'association de la presse financière
belge. Ce journal mène une très intéres-
' santé et très patriotique campagne con
tre « la bocherie financière » :
Les déplacements de M. Heinemaxn ?
■ Dans notre dernier numéro,. nous écri
vions que, sous couvert d'américanisme,
l'administrateur d'une société financière de
transports, ayant son siège à Bruxelles,
vint, pour affaire (?) à Paris, il y a trois
mois, et descendit dans un grand hôtel de
la rue de Rivoli. Ce financier — allemand
d'origine — avait ses passeports en règle.
Comme cette grosse personnalité est re
venue encore, il y a huit jours, nous n'hé
sitons pas à la démasquer, il s'agit de M.
JDaniel Heinemann, administrateur-délégué
de la Société financière de Transports et
d'Entreprises Industrielles.
Commençons par faire remarquer què la
dite société ayant son siège social à Bruxel-"
. les, 46, rue àe Napies, avait de solides ac
cointances avec la Banque" International®
die Bruxelles, organisme purement ger
manophile. Cette banque'procéda, notamr
ment aux multiples émissions d'obligations
de la Société allemande des. Hauts Four
neaux d'Aumets-la-Paix-
■ Financia a juré de démasquer les faux
- lonshommes venus/qu'il nous soit pennis de poser quelques
questions au sujet 'des' déplacements suc-
tessifs'de M. Heinemann-, : . '
1°JM. Heinemann, grâce âîùneïcïmbinai-' j
son /inaricièrfi. savante^ est parvenu à se
faire de solides relations parmi le'a Hiri-,
. géants de la Société générale de Belgique,
n'a-t-il.pas profité de ceUes-ci, pour se fau'
filer au sein de la Belgiao Relief Funa, à
Londres, et obtenir des passeports ?...
2° M. Heinemann; qui se dit sujet améri
cain, TtstAl réellement, et n'est-it pas pu
rement et simplement domicilié aux Etats-
Unis.? '
.3° M. Heinemann, n'a-t-il pas. un frère
qui qui occiipe-les hautes fonctions de di
recteur, de la Deutsche Bànk, à Berlin ?
4° M.-Heinemann, qui était à Bruxelles.
au début de l'occupation-allemande, n'art-il
pas fait 'partie de la' Commission de con
trôle (germanique) des Banques Belges î
& L'hôtôl de la rue de Rivoli, qui hospi
talisa, d deux reprises M. Heinemann, a-t-il
cité le nom de ce. gros financier dans les
listes de ses résidants que publient certains
journaux1 Dans, la négative pourquoi pas ?-
Voilà autant de questions auxquelles ne
peut manquer de répondre rapidement M.
Heinemann, pour sa sécurité personnelle,
et surtout pour la nôtre.
J'ajouterai à cep question® ' les sui
vantes : , -
— M-. H einemann n'a-t-il pas eu plu
sieurs entrevues avec son ami emil
ullmaan ? '
'— L a police parisienne, dont c'est le
devoir, surtout- en tejaps. de guerre, de-
contrôlér les démarches .des agents de
l'ennemi, n'a-t-elle pas eu c&nnaissance
de cbs entrevues ?
— si elle en a eu connaissance, pour
quoi n'a-t-elle pas arrêté purement et
simplement. daniel heinemann et emil
U llmann ?..
Pour parler net, Emil Ullmann était
avant 'la guerre et est demeuré, depuis
la guerre, l'homme lige et le correspon-
diant à. Parris de Salomcnsohn, directeur
*de 'La Disconto et d"Heihemannv direc
teur de la Deutsche Bànk. C'est sur l'or
dre. du gouvernement allemand, ordre
transmis par la Disconto et Salomon»
sohn, qu'lîmil Ullmann a fait" échouer
en France l'emprunt roumain de 1913.
Il n'est pas difficile de confecturer quel-
Jes tractations venait'amorcer à Paris,
il y a quelques semaines, avec Emil Ull
mann, son collèg ue à la Société*centrale
pour., ^Industrie, Electrique, Daniel-Hei
nemann, frère • du directeur de ; la
Deutsche Bank. r 1 '
J'insiiste, en terminant, sur. l'omission
volontaire — d'après Financia, du
nom de Daniel Heinemann dans les lis
tes de résidence de l'hôtel en question.
. On m'aissoïe qu© celt hôtel saratit le»
•même où descendit Salomonsolm en
1913, et où. il. se- rencontra avec Emil
Ullmann. Je n'y crois pas. Ce. serait"trop
.beau ! .
- Nous touchons au moment où la tra
hison d'Emil Ullmann, même, en pleine
guerre, va être saisie, pour ainsi dire,
sur le fait. Le misérable agent allemand
doit commencer à s'en rendre compte.
Qu'attend'-iî donc ' pouir- déguerpir ?
Qu'attendent ses coll%ues du Comptoir \
d'Escompte pour, le jeter dehors ? Ou
plutôt qu'attend donc la puissance pu
blique française, poiur l'appréhender ? ;
LEOHliA UVJ$1
LA POLITI QUE
I* M. Jaurès en Suisse
Je ne cesse de. m'informer assez curieu
sement de tout- ce qui peut expliquer l'in
fluence- extraordinaire qu'exerça, dans son"
, parti un esprit aussi ordinaire que M. Jau- ;
: rès. On n'a pas, tout, dit quand on - a re
marqué que les démocraties sont menées
et perdues par les orateurs. D'autant plus
qu'il y eut d'autres orateurs que Jaurès dans
les congrès du socialisme ! 11 faut tenir
compte de son état de professeur et. de
cette habitué d'enseigner,qui 1© mettait un
peu à part des hommes et lui donnait,
eans doute, le ton. et l'accent nécessaires
pour leur faire accepter ce qu'ils ne sa
vaient pas. Ce professeur, était lyrique,
qualité moins commune,et qui le distin
guait et aussi l'élevait sans trop l'isoler.
Il faut se souvenir également des voya
ges continuels de sa pensée en pays ger
manique, d'où elle rapportait à peu près
toute sa substance c'est-à-dire Luther,
Kant, Hegel, Marx. Cet élément de son
. influence tenait du prestige qu'ont les voyà
geurs et les étrangers. Déjà, il y a vingt-
cinq ans, lors de ses thèses en Sorbonne, il
so faisait interrompre tout-à-coup par Je
ban Gabriel Séailles : — Y oyons,.monsieur
Jaurès, il y. a pourtant un socialisme fran
çais !... Saas doute, mais la forme jau-
résienne du socialisme était allemande, et
elle en revêtait un petit reflet d'étrangeté
précieuse,..
Des explications plus complètes allaient-
elles m'ôtre fournies par M. _ Romain ' Rol
land, dans l'article de bout de l'an, que
lui a demandé le Jpurnal de Genève ? M.
Romain Rolland ressemble à Jaurès par
les goûts germanistes, un certain ton de
lyrisme romantique et l'origine universi-
taira (-CeJuirlà aussi fait la classe !) Ce
pendant, son article ne m 1 a rien appris,
pas même le chemin d'une petite perfidie
à l'adresse de Jules Guesde : M. RoLland
indique le livre et.Ja. page où l'on peut
voir comment ce ministre sans portefeuille
de la Défense nationale a pui écrire et
signer un cri de ' « Vive 1 la guerre ».
Comme toujours, cjiez M.Romain Rolland,
beaucoup de . vent et peu de sens. Mais
certains mots d'admiration devant dea
piages de Jaurès, égales ou inférieures au
médiocre, administrent la preuve de la'
médiocrité ou de la. faiblesse du goût-de
M. Rolland. Il se pâmé devant une dmè
qui « marche en profondeur », qui n'est
pas dans une musette. Mais peu importe.
L'intéressant est que le morne dithyrambe
de M. "Romain Rolland n'a pas passé sans
difficulté à . Genève. Ce . Jo urnal . meutre,
ami de la Franco, qui , veut juger- nos
hommes et nos choses du point de vue de
leur concours à la conservation ou à. la
destruction du pays, le Journal de Genève
a refusé " d'avaler la -légende'de Jaurès
grand patriote et grand serviteur du pays,
LES OPÉRATIONS MILITAIRES
; . • -, r,.,t m h. » ... » ; - V
. , . . . , t fTR0IS HEURES SOI»
En Artois, autour de Souchezj vïftf -co/nbata à coups, de grenades et de
pétards pendant une partie de la nuit.
Sur le plateau de Quenpevièrcs, et dans la valIéeudeJ'Aïsrte, actions. d'ar« ;
tilterie assez violentes. SoIssons a été bombardé. .
En Argonne, dans le secteur Saint-Hubert, Marie-Thérèse, Fontaine»aux*-
Charmes, cote 213, la lutte s'est poursuivie pendant la nuit. Les Allemande
- ont lance plusieurs attaques qui n'ont pu déboucher. - , ,
Aux Eparges, bombardement assez intense . •
Dans les -Vosges, l'ennemi a prononcé dans la soirée, du 2 août?, une atta
que contre nos positions du Linge et trois attaques contre celles, du Barren»
kopf. Ces attaques violentes ont toutes été repoussée6..
ONZE HEURES SOIR,
Activité . moindre de l'artillerie sur l'ensemble du front.
En.Argonne une lutte très vive à coups-de pétards : et de grenatfea s'est
poursuivie pendant toute la journée dans la partie occidentale de fa forêt
Jusqu'à la région de Saint-Hubert/
Aucune modification du front dé part ni d'autre.
Devant Vauquois les Allemande ont fait exploser deux mines qui n'ont
causé aucun dégât à noa tranchées. , „ .
Vif bcmbardeniçnt en lorêt d'Api^çrncntet au Ban de Sapt. .
liai fût-elle apportée par ' un écrivain
désireux d'ajouter les avantages du pa-
ipatriotisme aux commodités de Cosano-
polis. M. Romain Rolland avait pqru au
numéro daté dui 2 aoûtDans le même Jour-,
nal de Genève du lendemain, M. AUx.Bon-
nard écrit' "qu'il a « voulu laisser toute li
berté » à son collaborateur, « mais » il
rédige lejj réserves - suivantes :
Mais il est presque superflu de le dire,
si, comme lui, nous admirons le talent et
les connaissances universelles de Jaurès, si
nous avons'toujours cru (i ia sincérité et à
la noblesse de son caractère, nom affir
mons quHl a.exercé une influence débili
tante-parses tendances internationalistes'
et que. Vascendant qu'il prenait a contribué
pour sa large part à éveiller, çw Allemagne'
l'impression que là, France ! ne:: pourrait
plus se défendre et que,l'heure.était venue
de l'écraser.
Ainsi, même à Genève, il est jugé que
Jaurès a-affaibli la France, et l'a montrée,
plus faible qu'elle - n'était devenue par
le malheur de son « ascendant ».
II. M, Jaurès en Allemagne
Une dépêche pàrué au Temps.d'.Uiar< soir
et dont nous respectons absolument les
termes, titre et sous-titre compris, laisse
entrevoir jusqu'où • purent aller les .fa-,
nestes erreurs de Jean Jaurès et comment,
les esipérances que son « ascendant » sur,
les Français avait provoquées én Allema
gne purent être encouragés par son propre
langage :
Le h Wohvaerts » et Jaurès . (Dépêche de
notre correspondant particulier.) Genève,
3 août: — Dans le Worvaerts, le député
socialiste B.ernstein esquisse la figure po
litique de. Jaurès. Il rappelle son élo
quence, qui ne fut inférieure seiilement.
qu'à celle de Mirabeau, les luttes qu'il a
soutenues pour le rapprochement de la
Etante et de l'Allemagne: Il rappelle en-,
core què Jaurès, le 29^ juillet 1914, ait mo
ment où" la. .guerre, allait , éclater, lançait
de' la tribune de l'adîiemblée. de Bruxelles
çes fièrés. paroles■ :■ « ■ Si déclarez la
guërrej nous socialistes français, nous dé
clarions ne^ connaître qu'un sèitl. traité
d'alliance, le .traité < lui nous' lie à l'hu
manité. '»
Ce fût la dernière tentative de maintenir,
la paix én Europe, le. seul .moyen de piiix.
que le socialisme français pouvait alors
offrir, « Ces paroles; ajoute M. Bernstein, ;
sont. .écrites dans nos -cœurs comme le
symbole de toute son œuvre elles,ne pou
vaient être prononcées que pàr tin homme
pour lequel la politique n'avait-pas de va*.,
leur si elle ne tirait pas sies directives■ du
grand principe de la fraternité des peu
ples. » ' ' ' '
Les « directives '» actuelles étant tirées
du grand principe de là fraternité à l'in*
t,érieur des nations, il est éçuitaiije de
ne porter aucun jugement définitif sur le-
tronçon d'un discours qaii a pu, être défiguré
par zèle nationaliste allemand. M. Berns
tein met aiui compte du chef socialiste pa
risien la menace publique de manquer , au
pacte franco-russe. Si M. Bernstein a men
il, nous verrons comment il sera traité par
ses anciens camarade^ français. S'il a- dit
vrai, nous serons en état die reconstituer
quelques-unes des dispositions de Ms Jau
rès dans les deiux derniers jours de sa. via
et de juger dans quelle mesmre elles étaient
conformes aux vœux dé défense nationale
qui lui sont prêtés aujourd'hui.
III. « L'Histoire de :
deux peuples »
Av,ec une netteté saisissante et une vérité
de sentiment digmé d'impressionner, tous
les esprits de bonne foi, M. André
Beaunier a su analyser, dans la Revue des
Deux, Mondes, l'admirable instrument
d'étyrae, d'exposition;. de propagande et de
déEat que Jacques Baiôvîlle vient de met
tre au service djes Français clairvoyants,
M. Beaunier n'a pas dissimulé la force
d'une conception que, manifestement, il ne
portage pas, et nulle part l'auteur, notre
ami," ne saurait se plaindre d'avoir été
trahi ou mal . saisi, dans ce compte
rendu lumineux. Pour nous, vieux, lec
teurs de Bainville, et qui- fréquentons de
puis longtemps ses idées les plus persan- ■
nelles, les plus originales et les . plus
chères, nous pouvons dire que l'étude de
M. Beaunier, en précisant nos, réflexions,
a le mérite d'ajouter aux puissances de
suggestion induises dans- ce grand petit
livre.
A prémièîre lecture, nous avons indiqué
ici- comment l'Histoire de Deux Peuples
posait la question de deux traditions : tra
dition diffuse, purement populaire et
démocratique — ou tradition, concentrée,
organisée dans une dynastie, et royale, —
celle-ci éclairée, celle-là ^Aveugle ; — la
première sujette à" des' erreurs et capable
de s'y enfoncer obstinément- juqu'à ce que.
mort s'js» suive, la seconde sujette aussi
â se tromper comme le cœur et la tête ]
de Tliomme, mais . puissamment induite
pair Ea nature même d'abord à sientir l'er
reur une fois commise,ensuite à la corrigwr.
^ La : mag!nifique. Étude d'un, cas concret dé
veloppé sur douze siècles apport© ainsi
■un document do premier ordre à la théo
rie, de l'Etat. Tous nos amis sauront en
tenir compte désormais. Il leur sera facile
déposer, l'Histoire, de Deux Peuples à-
la' main, les deux genres de tradition,
autrement substance : l'analyse du renversement des
Alliances sous Louis XV et Louis XVI et -j
'des campagnes révolu tionnaires contre là
» Maison; d Autriche » fera tou-cher.du doigt
la différence entre la foule «qui s'écrie
Meure. m4; vie.'» en s'eaitêtanit dons» une "
.tradition périmée et le souverain consîietnt
qui en recueillant do ses pères leur héri
tage moral, le révisé sans cesse, ein ,déduit
le passif, en. ada/pte i'axstdif aux nécessités
v'ariabtes' de la vie poJii,tique, "
IV. L'opinion v
et le gouvernement
M. André Beaumier va nous aider à
compléter- un -autre chapitre • de nos doc-
•trines-; "Celui ' des r a,p,poils ae l'opinion et
de l'Etat. 11 écrit : -
, La monarchie française avait- raison,
'l'opinion publique avait tort : cela, M. Jac
ques Bainville l'a démontré. Concluons :
il fallait réduire d néant l'opinion publi
que, La monarchie française n'a pas ré
duit à néant l'opinion publique. Elle est
entrée en lutte av$c l'opinion publique ; et
elle a succombé. ,
En quoi, elle a eu tort. M. André Beau
miea* se doute un peu. que nous n'en dou
tons pas. Mais nous vo-udrions lui mon
trer comme ce tort, cette faiblesse,, résulta-
des circonstances particulières, circons
tances qui ont péri ou qui dépérissent.
"• Transportons-nous à l'époque .funeste où.!
■l.e"Roi national, synthèse de nos intérêts:
généraux passés, présents et à venir s'est
laissé abattre.
" Par qui ? Et qu'étaitcé que l'opinion
d'alors'■? Une; Coalition - d'é-arivains -dont
-béaiioouip. su' /aient leur -toquade, fceaU-
•cou|p "dautles étaient- les -sportulaires
de l'étranger. . Les. uns. et. les autres:
jouissent d'ùné influence "et d'une auto-
ritié,toutes, -neuves.-.Et devant eux, que ;
Daisaieint les anciens pouvoirs ? 11 faut se'
demander plutôt : -r- que pensaient-ils. ?
- C'est l'autre nouveauté du teanps. ■
V. Une abdication historique
On ne comprend Tien aux événements dé
l'époque si l'on n'admet au'un nouvel-
ordre de sentiments •. s'était . introduit
dans -les cœurs... Beaucoup de ceux qui
avaient paart à la conduit© des affaires
nommaient leur droit u>n préjugé ; ils doat>-
toient sérieuseanient de la justice de leur
cause et de la légitimité de ce 4 te œuvre
de direction, et cfo gouvertneanienit qu'ils»;
avaient en charge publique. Ls sarifioe
de Louis-XVI représenté à la perfection
le genre de chute que firent alors toutes les
têtes .du- troupeau : avant d'être tranchées
elles se î ©tranchèrent ; on n'eut pas à les
renverser, ..elles se laissèrent tomber. Plus
tard, l'abdication de LouisrPhilipipc et le
départ de ses deux, filfc. Aumale et Join-
viflito, pourtant maîtres aibsolus des armées
do terre çt de mer, montrent d'autreo types
très netg; du même doute, de soi. flans les
consciences gouvernementales. Ces hauts
pouvoirs de fait,que l'hérédité,la gloire,l'in
térêt général, la foi et les. lois'en vigueur
avaient constituée, cédaient, a,près la dIus
molle dés résistances, à dek,simples, échauf-
fourées. La canonnade et la fusillade bien,
appliquées, auraient cependant saiivé l'os?
dre ét lia p^tïîe, en évitent à l'humanité les
deuils inoomparai)îes qui suivirent et qui
devaient" suivre.
—■ Che c.„ ! disait le jeune Bonaparte
au 10 août. -Ce n'est pas- tout à fait lé
mot, : ni Louis XVI, ni ses conseallers,
ni' ses fonctionnaires, ni Louis-Ptrilsippe,
ni ses fils n'étaient ce que disait Bona
parte', ayant fait preuve d'énergie morale
en d'auitres sujets. Mais la Révolution s'é
tait, accomplie dans les profondeurs de
leur mentalité ; diftpuio que lie philoeo-
phisme les avait pétries, ce n'étaient plus
eux qui régnaient ; ce qui régnait sur eux,
t'était la littérature du siècle. Les vrais
rois, lés lettrés,, n'avaient ext qu'à pamaî-
tra pour obtenir la pourpre, et se,la parta
ger. -
L'époque révolutionnaire inarque le plus
haut point de dictature littéraire. Quant tin
veut embrasser d'un mot la composition des
trois assemblées de la Révolution, qyaibi
on cherche pour ce ramas de gentilahonv
.nffis déclassés, d'anciens militaires, d'an
ciens Capucins, un dénominateur qui. lfiir
soit .pomïmleittirés qu'il faïuit revenir. Oni.perat trouver
leur littérature, ûiaippée de, tous les signes
dé la- caducité : temporeltementï die triom
pha, gouverna. et. administra. ; Aucun Gcu-
verjiicimen,t ne fut plus JlttéraiBA livres
d'autrefois aux galons d'autrefois, des sa
lons aux projets de réformes qui circulaient
depuis 1750, de ces papiers ■ publics aux
« Déclaration », ^successives, la .'-trace est
continue on arrange en texte des lois
ce qui avait d'abord été publié en volume.
Les idées dirigeantes" - sont les Jdêes des
piMLoeopbès. Si lès imaîtreô do Ja philo
sophie ne paraissent'pas â la tribune,et
aux aitaires, c'est que, à l'aurore de la
Révodiution, ils sont. morts, presque. tous.
Les survivants, au grand complet, viennent
jouer , leiir bout.de rôle,.* avec les .disciples
des mortsi. • - '
VI. Là foi de l'opinion
Les cinquante ou. soixante -lignes qui 1
précèdent-sont tirées mot pour mot d'un
petit livre paru.il y a dix ans. Elles se ra
mènent à aire que la Révolution française
n'est pas un. phénomène de .révolte opéré
de bas .en haut, mais plutôt une phénomène
de démission et d'abdication qui s'est dé
veloppé de haut en ba& L'histoire future la
quafMiéra jpèult-êtfré un ' jour non. fc>oint
comme une crise mitais comme une mala
die de l'autorité. Cette maladie est.guérie
depuis longtemps dans sa cause, et si les ef
fets dé. la destruction" des autorités'vivan
tes et concrètes continuent à-faire souffrir
le pays, il y a longtemps que l'autorité
a cessé d'être' consdxlérée par le public
instruit et sérieux comme un mal ; car
son bienfait est™ -non seulement • reconnu
mais désiré, même chez les gens qui s'inspi
rent de la plus folâtre anarchie. D'autre
part, qu'est devenu le crédit de l'oipd-
nion ■? M; André Bea.unier se l'est-il de
mandé ? Qu'il ,se demande hardiment. ce
qu'etst devenu notre crédlit ■ corpora-
ti'f, ce que vaut die nos jours l'auiorité
du journaliste et si la valeur morale du
journal est en h/ausse! Il subsiste des io.ur-
nous resipectés ' et -. honorés. J'ai 1 hon
neur d'écrire dans ùn des rares organes
capables de rallier dans la' vie et dans la
mort dès confiances et' des dévoumewts.
Mais ne parlons pas .journaux, parlons
journalisme : autant parler 'publicité ! Et
ce n'est pas seiulement entre nous, initiés,
qiie. se pose l'infâme équation-du jour
nalisme, de „la publicité, de la vénalité,, du
capitalisme .aaheteuîr èt esomuipteur : le pu
blic la connaît aussi, et le public qui - sait
celai, c'est ùn public qui doute, c est un
public'qui ne marcihe pas ou» qui marche
peui, : ou ^ qu'on empêché facilement de
marcher. Ce qiuè le doute' pUi>lic. a gagné-
de la. sorte a été perdu pour, l'autorité
et. l'influence des organes.-de ''opinion.
Cette opinion n'a plus de foi en elle.
Lentement, sûrement, ce me semble, les
puissances' de" l'opinion, accomplissent une
évolution descendant© qui tend à les -con
duire dans la direction du nadir, vers lé
poinit symétrique du zénith auquel on la vit
s'élever do 1756 à 1789. Il n'en est pas de
même partout. La France n'est pas l'Ita
lie, qui n'est pas la Russie. Je dis 'ce qui
se voit ici. Et tout en aivouant ce qu'il a de
fâcheux pour notre métier, cc « cepticis-
me môtivé de l'opinion,. contient de telles
semences de bon sens, de raison, .de ré
flexion, de stabilité' politique, et sociale,
qu'il faut s'en réjouir pour tous les biens
généraux qu'il permet et promet.'
Le financier Caillàux publie tous les soirs
uin immonde torchon contre nous. Cela
ne. fait aucun èffét.. Tout le monde se tord.
Le financier. Çaillaux prend, asôure.-t-on,
la direction d'ùn grand journal du matin,
et par là, par lë - retentissement de dis
cussions qull y' veut provoqiuér, il espère .-
Inaippèr l'imagination, des assemblées poli
tiques; ébianler l'Etat, y rentrer,s'en empa-.i
"rer. Ce "nouveau dessein n'est pas -jugé
somme représentant la valeur d'un, aborù.
nement que je n\ai. pas pu renouveler ait
printemps/étant mobilisé depuis lé début,
de la campagne. J'ai la . chance de pouvoir[
me procurer _ Ze journal au numéro: tout
le $ jours et Suivre là campagne d'ardent
patriotisme qu'on y mène, ic sera un des
éléments de, la victoire.
Nous venons .de médire de 1'. « écrit » et
de l'argenW . Voilà pourtant des lignes et
voilà des sommes d'argent ■ travers lesh
queiHes 1'œM de l'âme voit briller -les lu-.-
mières; de la V 'ïali®on, la flamme • gânéreuseij
du plus beau sang.dfe.ï&ïwce, — Charles
Maurras. v
ËCHOS
nal serait; supprimé, tous ses lecteurs ap
plaudiraient et M. Joseph Caillaux irait"
•méditer au désert sur le grave, inconvé
nient qu'il peut y avoir à "
Sauï en des;
cas 1 extrêm'eme rares, de" notre temps,
l'esprit public a fini par se mettre du parti'
du commissaire contre l'apache : toute®
réflexion faite aux embûches de l'or et de
l'esprit révolutionnaire ocsalisés sur une
même feuille de pajpier, le public a fini par
considérer qu'après tout, le commissaire
présente la plus haute somme de garan
ti es. On pèut .a.ppeLer oe changement de
front une véritable révolution morale. Pré- ;
paréa au milieu du dix-nenvièmo siècle,
elle s'accomplit choque jour: chaque jour
voit remplacer de simples , pouvoirs d'opi
nion-par des-pouvoirs d'action et de réa
lité. Cela, pourrait bÈen -améliorer., dans
de fortes proportions, l'IIhistoire de l'un des
deux peuples que le parallèle de Bain-;
ville met en, présence. Ce beau livre n'y
aura pas nui. M. Aiuiré Beaunier pourrait
y aider fortement.
CHARLES MAVnRAS.
Post-Scriptum. — G. D. Le personna
ge en question, doué d'une hauite fatuité,
a été très en faveur dans les milieux con
servateurs, libéraux et démocrates,quoique
où parce que fonctionnaire officiel. Je l'ai
toujours connu homme de parti.
... V. R. d: t. — Quel est donc l'ar
ticle de revue, où, dites-vous, « l'Action
Française, est attaquée dans les prémisses
et plagiée dans la/ conclusion » ? Cette
« bonne mélihode bocîie- »,, comme vous
dites, ne nous câiainge pas* beaucoup, mais
nous aimerions à "voir l'oibjet.
* 1 J » * .
1» Recrutez des abonnes nouveaux ;
2° Provoqués dfis contributions à l'impôt
national, au lauic de dix; cinquante ou cent
francs par mois.'
Des Carnets d'abonnement et des Carnets
de contribution sont ml? à ta disposition do
tous nos amis. . .'
Les réponses de nos ^isiis: — Voici deux
letttres aont nous sommés particulièrement
fiers de déoorer un- litonéro où les dis
cussion» d'idées. pures:' ont peut-être tenu
trop de placé- L'un dit :
Je vous adresse ci-joint 50 francs pour
la Locomotive, car. c'est grdee d notre
chère Action Française que je comprends
mieux toute l'étendue de mes devoirs d'of
ficier et je vous en suis à' tout jamais
reconnaissant. £'Action Française est aussi
le meilleur journal pour persuader à ceux
qui ne pensent qu'à leurs affaires' person
nelles. que. celles de la France priment tout
en ce.moment, . .
v '".Ei-Tatatre : .:':'/.' ■■ - r-v'v»
Je vous' envoie ci-joint un mandat de
) francs pour la propagande du jouryab
L 'anniversaire de la. mort de J ules
L emaitre . — Nous rappelons que de*,
inaim jeudi 5 août, jour anniversaire de
la mort de Jules Lemaitre, une messe
sera dite, à 10 heures 1/2, dans l'église
paroissiale de Tavers (Loiret), pour le
repos de; son âme. Tous ceux de nos
amis qui ne pourront être présents à
cette commémoration s'y .associeront
par la pensée. ,
On peut dire que Jules Lemaîtrey
frappé au cœur par. la Nouvelle du for
midable'conflit européen, a été une des
victimes de la guerre. Il aura été aussi;
par son nationalisme Clairvoyant, uri
des auiteure de la renaissance française.'
Sa. mémoire est donc doublement chère
aux patriotes qui évoqueront demain
avec unje pieuse émotion ce grand écri
vain ét ce grand Français.
L'abondance des matières, nous 'oblige
(Tajourner la 303 0 liste de ' l' A ction
française au-champ d'honneur i
LEg ANN ALES DE LA GUERRE
Message du Président d$ la République
aux Çhambres. — ia séance de
l'« Union, sacrée ». —. L'Allemagne
déclare la, guerre^à la Belgique. —.
Déclaration de guerre de l'Angle-
terre à l'Alle magne :
4 Août iOlb
. Le président de la • Jtépiiblîque adresse
un message à la Chambre et au Sénat.
M. Viviani fait l'historique du conflit de
vant les Chambres ; il prouve que l'Alle
magne a-voulu la guerre!
L'Allemagne, dont lès armées ont déjà
violé le territoire belge, déclare la guerre
à la Belgique. Des forces allemandes se'
portent . sur la forteresse de Liège. Des
escarmouches ont lieu à Visé. Le roi. Albert
adresfse une proclamation à ses soldats.
Il explique à la Chambre des députés pour
quoi il a refusé délivrer passage aux
troupes allemandes. '
L'Angleterre n'ayant reçu aucune ré
ponse de l'Allemagne au sujet de la neu
tralité de. la Belgique ; ayant appris, la vio~
lation du territoire belge, et que l'ambassa
deur anglais à Berlin avait reçu ses passe"
ports, déclare la giîerre à l'Allemagne,
Les croiseurs allemands^Gceben et Breslau
lancéht des obus, sur Bône èt 'PhilippeviUei
ils.' s]éloignent ensiiite à toute- vitesse.
' A Berlin» Guillaume ' Il et le chancelier'
de Bethmann-Hollweg 'prononcent des dis
cours dans lesquels Us ont affirmé mcitîfti-
gérenïent qu'ils ,n'avaient pas provoqué le
^conflit.
En - France, là 'mobilisation s'effectue
dans le plus grand ordre. Des engagements.
ont lieu près de Yœuf, à la frontière lor
raine'. », ...
LE « LlïRE (IBIS » BELUE
Une prop ositio n infâme
Le Livre gris que. vient de publier lé
gouvernement belge, renferme un document
d'une haute signification politique : c'est
une lettre du, baron Beyens^ ministre- de..
Belgique, à Berlin, qui signale une scanda
leuse proposition faite à la France au
mois d'avril 1914 par le gouvernement im
périal : celle de « conclure un accord }>
sur le Congo aux dépens de là Belgique.'
Ces suggestions, — si grossièrement caï-,
quées sur celles de Bismarck avant 1870, —
furent d'ailleurs' repoussées par le gouver-,
nement français. Ce sont les mêmes, eh,'.
somme, triais cette fois aux dépens de la :
France que l'Allemagne apportait au,
mois d août au gouvernement britannique
et qui furent répétés à leur tour comme•
constituant des propositions « infaman
tes », -■
Ni la France, id l'Angleterre ne seront
tombées dans ce piège déshonorant. Mais
quel jour est jeté par cette révélation du
gouvernement belge sur'l'état-d'esprit 4e
nos ennemis ! D'après ce qu'ils osaient
imaginer, combiner et formuler en pleine
paix, on, peut juger de ce qu'ils doivent
essayer, à l'heure, actuelle, en fait de ten
tations et- d'intrigues. On peut juger de ce'
que;sont leurs manoeuvres chez les neu
tres ét des espérances qu'ils entretiennent
sur les divisions entre alliés^ A ce point M
vue, le Livré gris belge n'apporte pas. seu>
lement un renseignement rétrospectif ; U
met le monde en garde- contre l'hypocrisie
sans scrupules de l'Allemagnç. — J. B. :
Voici le> texte dé la lettre du bartirt
Beyêns à M.' Davignon, ministre des affaU
res étrangères : , .
• Berlin, le 2 avril 1914'.^
Monsieur le ministre,
. M. l'ambassadeur de., France m'a- fait'
part ce matin confidentiellement d'urne
conversation qu'il avait eue tout dernière-!
ment avec M. de Jagow, après un.' dîner,
intime auquel il avait été invité chez* ce!
dernier. •
Pendant une récente absepee de M. Ganï-'
bon, le secrétaire d'Etat aux colonies, ren-i
cooitrant le chargé d'affaires de France;
dans une goixéa et,, quelques.louis après,'
b N uméro P oiîdies ï Cinq, C'enTitifei,
. MERCREDI ÏXOUT 19Ï5<
RÉDACTION
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
■ t'*!®
Tout çe qui est national est nôtre.
-"Xs DucVQRLÉAKS.
1-7, Rue Caumartln, 17
jusqu'à dix beores du soir '
TC l C pbohb Louvre 26-49
18,. Rue dn Croissant, 19
& partie de dix heures dusoir
TSLAPIiome Ctutr^/ B4-07
AnBBwm TftUtalU PmQUK i ACT IOFRAN-PAlUa
iÀwer toutes les communications cc naniant la Ridaction i7. Rue Cavmartln, Paris.
Henri YAUGEOK», Directeur poîitiqae
Léon DAUi>ET, Directeur Rédacteur en Chef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
PUBLICITÉ ' *""" *'
un Journal f 17, R-CaonutrUa - Tfl. f Lourvre20-<9,
et Soe. ; de Solicité î 6 , Pl. de la> Bwff ^ Out.. jg -ja • f y
LaPubVeiti inséré* «fan» le Journal tiengageptu FAetionFrmsah» :
Mandât A fainbttaUwte l'Action Française, 17. Buo CaumarUn, Pari». •'
8- b A L a mit 8m
Paris, Settu^Selne-ct-Oise.......* ; 5 60fl0 » £0 »
Provinces et Alsace-Lorraine.... ! 7 » £t3 •■■■»• B4 »
lîtconger......................... |10 >118 » 38 »
Eaiil Ullmann
„ ET LA'
« DEUTSCHE BANK »
; ' Ce qui serait arrivé
~ » ^ \ i, •, ■ r • ■ •
Je crois avoir établi, pour toute per
sonne de bonne foi, qu'Emil Ullmann,;
l'Allemand naturalisé, du Comptoir
National d'Escompte de Paris, était un
agmt, de Guillaume II préposé, par la;
faiblesse et l'aveuglement de ses collè
gues, à la direction de cet établissement
de crédit. Entre temps je me suis de
mandé, au cas. où Paris serait tombé,
ero septembre 1914, entre les' mains des
Allemands, quel eiut été le rôle de l'es-
S'ion Emil Ullmann. Le . journal La
lêlropole. qui se' publiait à Anvers
avant l'occupation, nous apporte, dans
son numéro du 19 . juillet courant, une
.saisissante réponse.à cette .'question.
.Voici cette note :
La Bakque Ceotrâlé Anversoise .
Les Allemands viennent dé faire & Anvers
un nouveau coup de force.Ld Banque Cen
trale Anversoise va être absorbée par la
Deutsche Banlt et l'administrateur délégué
de la dite banque devient le directeur de
cette -institution. Cette nouvelle fera sensa-
.tion tant dans les milieux financiers et
commerciaux que dans la bourgeoisie. On
peut se demander comment la chose s'est
faite, car si même le conseil de la banque
s'est, laissé faire t \es actionnaires, auront
certainement protesté,-en tout cas les'acr
tionnaires belges qui doipent être majorité.
D'après w que nous apprenons, dit La
Belgique, cet absorption serait tout simple r-j
ment un coup de force défiant toute loi.
toute justice, un de ces coups de force dans
lesquels les Allemands sont passes'maîtres.
. Voila uxtf nouvelle qui surprendra pei£
CEUX QUI SAVAIENT QUEL BoCHE AVAIT LA MAIN
HAUTE SUR LES - AFFAIRES DE LA BANQUE' CEN
TRALE. , _ , ^ ■
•"'.En agissant ainsi, les Allemands oni^
achevé de démasquer ieùr agent pairi-
siea Emil Ullimann-, auquel. sop .doublé
titre de directeur : du Comptoir National
d'Escompté et de membre du consor
tium ..de? grands établissements de eré-.
dit français eut donné toutes facilités
pour remettre, à Guillaume II, faisant
son entrée dans. notrè capitale, les clés
de la finance française. Imàgine-t-on. cet
^lemdnd né, qui ne demanda sa fàlla-
cieuse naturalisation qu'à l'âge de trente
ans environ, — d'après son propre aveu,
—- dont tous les parents et tous les inté
rêts familiaux sont en Allemagne, op
posant la "moindre résistance aux ordres
de son Empereur ! En pleine paix, sur
l'ordre formel de Guillaume Boche,
Emir Ullmann obtenait comminatoire^
ment de Rouyier, « l'hucndliation sans
précédent », le débarquement « zum
befëhl » de M. Delcassé, jninistre des!
Affaire» Etrangères (1905). Cette inter
vention donne, la mesure de ce qu'il eut;
fait, en temps de guerre, cet Allemand,
pour l'Allemagne victorieuse.
Mais nous "ajlons, pouvoir, sans crèin-
tOxdu moindre démenti,', serrer la ques-f
ticm d"ujn peu plus-près. >'• j
. Le directeur de là. Deutsche Bank,
vient d'escamoter ainsi, au mépris. du|
;droit des gens, la Banque, Centrale An-
"versoise est um nommé H«inemann. Cet
Heinerraunin à un frère, Daniel Heine-;
.roann, adtoinistrateur délégué do la.
Société financière de Transports et]
d'Entreprises industrielles. Or ce Daniel'
Heinemann avait été appelé par Emil
Ullmann' au conseil d'administration
de la Société Centrale pour l'Industrie
Electrique dont je vous ai entretenais, et:
qui avait son siège, 3, rue Moiicey, so
ciété dont le but réel, mais caché, n'était
autre que l'électrification allemande,
par VAllgremeine Eléktricitats Gesells-
chajt, diu réseau des chemins de fér
-français. Daniel Heinemann représen-
tait, dians cette entreprise,. les intérêts
conjoints de VAllgemeine Eléktricitats
Gesellschaft et de la Deutsche Bank.
Pour plus amples détails sur ce Da-
iuiel Heinemann, je vous citerai l'extrait
suivant du Financia de Bruxelles, pro
visoirement établi 4, rue Cadet "à j?aris,
numéro du 10 juillet, 1915, et dont le di
recteur est M. Pol Jaubert, syndic de,
l 'association de la presse financière
belge. Ce journal mène une très intéres-
' santé et très patriotique campagne con
tre « la bocherie financière » :
Les déplacements de M. Heinemaxn ?
■ Dans notre dernier numéro,. nous écri
vions que, sous couvert d'américanisme,
l'administrateur d'une société financière de
transports, ayant son siège à Bruxelles,
vint, pour affaire (?) à Paris, il y a trois
mois, et descendit dans un grand hôtel de
la rue de Rivoli. Ce financier — allemand
d'origine — avait ses passeports en règle.
Comme cette grosse personnalité est re
venue encore, il y a huit jours, nous n'hé
sitons pas à la démasquer, il s'agit de M.
JDaniel Heinemann, administrateur-délégué
de la Société financière de Transports et
d'Entreprises Industrielles.
Commençons par faire remarquer què la
dite société ayant son siège social à Bruxel-"
. les, 46, rue àe Napies, avait de solides ac
cointances avec la Banque" International®
die Bruxelles, organisme purement ger
manophile. Cette banque'procéda, notamr
ment aux multiples émissions d'obligations
de la Société allemande des. Hauts Four
neaux d'Aumets-la-Paix-
■ Financia a juré de démasquer les faux
- lonshommes venus
questions au sujet 'des' déplacements suc-
tessifs'de M. Heinemann-, : . '
1°JM. Heinemann, grâce âîùneïcïmbinai-' j
son /inaricièrfi. savante^ est parvenu à se
faire de solides relations parmi le'a Hiri-,
. géants de la Société générale de Belgique,
n'a-t-il.pas profité de ceUes-ci, pour se fau'
filer au sein de la Belgiao Relief Funa, à
Londres, et obtenir des passeports ?...
2° M. Heinemann; qui se dit sujet améri
cain, TtstAl réellement, et n'est-it pas pu
rement et simplement domicilié aux Etats-
Unis.? '
.3° M. Heinemann, n'a-t-il pas. un frère
qui qui occiipe-les hautes fonctions de di
recteur, de la Deutsche Bànk, à Berlin ?
4° M.-Heinemann, qui était à Bruxelles.
au début de l'occupation-allemande, n'art-il
pas fait 'partie de la' Commission de con
trôle (germanique) des Banques Belges î
& L'hôtôl de la rue de Rivoli, qui hospi
talisa, d deux reprises M. Heinemann, a-t-il
cité le nom de ce. gros financier dans les
listes de ses résidants que publient certains
journaux1 Dans, la négative pourquoi pas ?-
Voilà autant de questions auxquelles ne
peut manquer de répondre rapidement M.
Heinemann, pour sa sécurité personnelle,
et surtout pour la nôtre.
J'ajouterai à cep question® ' les sui
vantes : , -
— M-. H einemann n'a-t-il pas eu plu
sieurs entrevues avec son ami emil
ullmaan ? '
'— L a police parisienne, dont c'est le
devoir, surtout- en tejaps. de guerre, de-
contrôlér les démarches .des agents de
l'ennemi, n'a-t-elle pas eu c&nnaissance
de cbs entrevues ?
— si elle en a eu connaissance, pour
quoi n'a-t-elle pas arrêté purement et
simplement. daniel heinemann et emil
U llmann ?..
Pour parler net, Emil Ullmann était
avant 'la guerre et est demeuré, depuis
la guerre, l'homme lige et le correspon-
diant à. Parris de Salomcnsohn, directeur
*de 'La Disconto et d"Heihemannv direc
teur de la Deutsche Bànk. C'est sur l'or
dre. du gouvernement allemand, ordre
transmis par la Disconto et Salomon»
sohn, qu'lîmil Ullmann a fait" échouer
en France l'emprunt roumain de 1913.
Il n'est pas difficile de confecturer quel-
Jes tractations venait'amorcer à Paris,
il y a quelques semaines, avec Emil Ull
mann, son collèg ue à la Société*centrale
pour., ^Industrie, Electrique, Daniel-Hei
nemann, frère • du directeur de ; la
Deutsche Bank. r 1 '
J'insiiste, en terminant, sur. l'omission
volontaire — d'après Financia, du
nom de Daniel Heinemann dans les lis
tes de résidence de l'hôtel en question.
. On m'aissoïe qu© celt hôtel saratit le»
•même où descendit Salomonsolm en
1913, et où. il. se- rencontra avec Emil
Ullmann. Je n'y crois pas. Ce. serait"trop
.beau ! .
- Nous touchons au moment où la tra
hison d'Emil Ullmann, même, en pleine
guerre, va être saisie, pour ainsi dire,
sur le fait. Le misérable agent allemand
doit commencer à s'en rendre compte.
Qu'attend'-iî donc ' pouir- déguerpir ?
Qu'attendent ses coll%ues du Comptoir \
d'Escompte pour, le jeter dehors ? Ou
plutôt qu'attend donc la puissance pu
blique française, poiur l'appréhender ? ;
LEOHliA UVJ$1
LA POLITI QUE
I* M. Jaurès en Suisse
Je ne cesse de. m'informer assez curieu
sement de tout- ce qui peut expliquer l'in
fluence- extraordinaire qu'exerça, dans son"
, parti un esprit aussi ordinaire que M. Jau- ;
: rès. On n'a pas, tout, dit quand on - a re
marqué que les démocraties sont menées
et perdues par les orateurs. D'autant plus
qu'il y eut d'autres orateurs que Jaurès dans
les congrès du socialisme ! 11 faut tenir
compte de son état de professeur et. de
cette habitué d'enseigner,qui 1© mettait un
peu à part des hommes et lui donnait,
eans doute, le ton. et l'accent nécessaires
pour leur faire accepter ce qu'ils ne sa
vaient pas. Ce professeur, était lyrique,
qualité moins commune,et qui le distin
guait et aussi l'élevait sans trop l'isoler.
Il faut se souvenir également des voya
ges continuels de sa pensée en pays ger
manique, d'où elle rapportait à peu près
toute sa substance c'est-à-dire Luther,
Kant, Hegel, Marx. Cet élément de son
. influence tenait du prestige qu'ont les voyà
geurs et les étrangers. Déjà, il y a vingt-
cinq ans, lors de ses thèses en Sorbonne, il
so faisait interrompre tout-à-coup par Je
ban Gabriel Séailles : — Y oyons,.monsieur
Jaurès, il y. a pourtant un socialisme fran
çais !... Saas doute, mais la forme jau-
résienne du socialisme était allemande, et
elle en revêtait un petit reflet d'étrangeté
précieuse,..
Des explications plus complètes allaient-
elles m'ôtre fournies par M. _ Romain ' Rol
land, dans l'article de bout de l'an, que
lui a demandé le Jpurnal de Genève ? M.
Romain Rolland ressemble à Jaurès par
les goûts germanistes, un certain ton de
lyrisme romantique et l'origine universi-
taira (-CeJuirlà aussi fait la classe !) Ce
pendant, son article ne m 1 a rien appris,
pas même le chemin d'une petite perfidie
à l'adresse de Jules Guesde : M. RoLland
indique le livre et.Ja. page où l'on peut
voir comment ce ministre sans portefeuille
de la Défense nationale a pui écrire et
signer un cri de ' « Vive 1 la guerre ».
Comme toujours, cjiez M.Romain Rolland,
beaucoup de . vent et peu de sens. Mais
certains mots d'admiration devant dea
piages de Jaurès, égales ou inférieures au
médiocre, administrent la preuve de la'
médiocrité ou de la. faiblesse du goût-de
M. Rolland. Il se pâmé devant une dmè
qui « marche en profondeur », qui n'est
pas dans une musette. Mais peu importe.
L'intéressant est que le morne dithyrambe
de M. "Romain Rolland n'a pas passé sans
difficulté à . Genève. Ce . Jo urnal . meutre,
ami de la Franco, qui , veut juger- nos
hommes et nos choses du point de vue de
leur concours à la conservation ou à. la
destruction du pays, le Journal de Genève
a refusé " d'avaler la -légende'de Jaurès
grand patriote et grand serviteur du pays,
LES OPÉRATIONS MILITAIRES
; . • -, r,.,t m h. » ... » ; - V
. , . . . , t fTR0IS HEURES SOI»
En Artois, autour de Souchezj vïftf -co/nbata à coups, de grenades et de
pétards pendant une partie de la nuit.
Sur le plateau de Quenpevièrcs, et dans la valIéeudeJ'Aïsrte, actions. d'ar« ;
tilterie assez violentes. SoIssons a été bombardé. .
En Argonne, dans le secteur Saint-Hubert, Marie-Thérèse, Fontaine»aux*-
Charmes, cote 213, la lutte s'est poursuivie pendant la nuit. Les Allemande
- ont lance plusieurs attaques qui n'ont pu déboucher. - , ,
Aux Eparges, bombardement assez intense . •
Dans les -Vosges, l'ennemi a prononcé dans la soirée, du 2 août?, une atta
que contre nos positions du Linge et trois attaques contre celles, du Barren»
kopf. Ces attaques violentes ont toutes été repoussée6..
ONZE HEURES SOIR,
Activité . moindre de l'artillerie sur l'ensemble du front.
En.Argonne une lutte très vive à coups-de pétards : et de grenatfea s'est
poursuivie pendant toute la journée dans la partie occidentale de fa forêt
Jusqu'à la région de Saint-Hubert/
Aucune modification du front dé part ni d'autre.
Devant Vauquois les Allemande ont fait exploser deux mines qui n'ont
causé aucun dégât à noa tranchées. , „ .
Vif bcmbardeniçnt en lorêt d'Api^çrncntet au Ban de Sapt. .
liai fût-elle apportée par ' un écrivain
désireux d'ajouter les avantages du pa-
ipatriotisme aux commodités de Cosano-
polis. M. Romain Rolland avait pqru au
numéro daté dui 2 aoûtDans le même Jour-,
nal de Genève du lendemain, M. AUx.Bon-
nard écrit' "qu'il a « voulu laisser toute li
berté » à son collaborateur, « mais » il
rédige lejj réserves - suivantes :
Mais il est presque superflu de le dire,
si, comme lui, nous admirons le talent et
les connaissances universelles de Jaurès, si
nous avons'toujours cru (i ia sincérité et à
la noblesse de son caractère, nom affir
mons quHl a.exercé une influence débili
tante-parses tendances internationalistes'
et que. Vascendant qu'il prenait a contribué
pour sa large part à éveiller, çw Allemagne'
l'impression que là, France ! ne:: pourrait
plus se défendre et que,l'heure.était venue
de l'écraser.
Ainsi, même à Genève, il est jugé que
Jaurès a-affaibli la France, et l'a montrée,
plus faible qu'elle - n'était devenue par
le malheur de son « ascendant ».
II. M, Jaurès en Allemagne
Une dépêche pàrué au Temps.d'.Uiar< soir
et dont nous respectons absolument les
termes, titre et sous-titre compris, laisse
entrevoir jusqu'où • purent aller les .fa-,
nestes erreurs de Jean Jaurès et comment,
les esipérances que son « ascendant » sur,
les Français avait provoquées én Allema
gne purent être encouragés par son propre
langage :
Le h Wohvaerts » et Jaurès . (Dépêche de
notre correspondant particulier.) Genève,
3 août: — Dans le Worvaerts, le député
socialiste B.ernstein esquisse la figure po
litique de. Jaurès. Il rappelle son élo
quence, qui ne fut inférieure seiilement.
qu'à celle de Mirabeau, les luttes qu'il a
soutenues pour le rapprochement de la
Etante et de l'Allemagne: Il rappelle en-,
core què Jaurès, le 29^ juillet 1914, ait mo
ment où" la. .guerre, allait , éclater, lançait
de' la tribune de l'adîiemblée. de Bruxelles
çes fièrés. paroles■ :■ « ■ Si déclarez la
guërrej nous socialistes français, nous dé
clarions ne^ connaître qu'un sèitl. traité
d'alliance, le .traité < lui nous' lie à l'hu
manité. '»
Ce fût la dernière tentative de maintenir,
la paix én Europe, le. seul .moyen de piiix.
que le socialisme français pouvait alors
offrir, « Ces paroles; ajoute M. Bernstein, ;
sont. .écrites dans nos -cœurs comme le
symbole de toute son œuvre elles,ne pou
vaient être prononcées que pàr tin homme
pour lequel la politique n'avait-pas de va*.,
leur si elle ne tirait pas sies directives■ du
grand principe de la fraternité des peu
ples. » ' ' ' '
Les « directives '» actuelles étant tirées
du grand principe de là fraternité à l'in*
t,érieur des nations, il est éçuitaiije de
ne porter aucun jugement définitif sur le-
tronçon d'un discours qaii a pu, être défiguré
par zèle nationaliste allemand. M. Berns
tein met aiui compte du chef socialiste pa
risien la menace publique de manquer , au
pacte franco-russe. Si M. Bernstein a men
il, nous verrons comment il sera traité par
ses anciens camarade^ français. S'il a- dit
vrai, nous serons en état die reconstituer
quelques-unes des dispositions de Ms Jau
rès dans les deiux derniers jours de sa. via
et de juger dans quelle mesmre elles étaient
conformes aux vœux dé défense nationale
qui lui sont prêtés aujourd'hui.
III. « L'Histoire de :
deux peuples »
Av,ec une netteté saisissante et une vérité
de sentiment digmé d'impressionner, tous
les esprits de bonne foi, M. André
Beaunier a su analyser, dans la Revue des
Deux, Mondes, l'admirable instrument
d'étyrae, d'exposition;. de propagande et de
déEat que Jacques Baiôvîlle vient de met
tre au service djes Français clairvoyants,
M. Beaunier n'a pas dissimulé la force
d'une conception que, manifestement, il ne
portage pas, et nulle part l'auteur, notre
ami," ne saurait se plaindre d'avoir été
trahi ou mal . saisi, dans ce compte
rendu lumineux. Pour nous, vieux, lec
teurs de Bainville, et qui- fréquentons de
puis longtemps ses idées les plus persan- ■
nelles, les plus originales et les . plus
chères, nous pouvons dire que l'étude de
M. Beaunier, en précisant nos, réflexions,
a le mérite d'ajouter aux puissances de
suggestion induises dans- ce grand petit
livre.
A prémièîre lecture, nous avons indiqué
ici- comment l'Histoire de Deux Peuples
posait la question de deux traditions : tra
dition diffuse, purement populaire et
démocratique — ou tradition, concentrée,
organisée dans une dynastie, et royale, —
celle-ci éclairée, celle-là ^Aveugle ; — la
première sujette à" des' erreurs et capable
de s'y enfoncer obstinément- juqu'à ce que.
mort s'js» suive, la seconde sujette aussi
â se tromper comme le cœur et la tête ]
de Tliomme, mais . puissamment induite
pair Ea nature même d'abord à sientir l'er
reur une fois commise,ensuite à la corrigwr.
^ La : mag!nifique. Étude d'un, cas concret dé
veloppé sur douze siècles apport© ainsi
■un document do premier ordre à la théo
rie, de l'Etat. Tous nos amis sauront en
tenir compte désormais. Il leur sera facile
déposer, l'Histoire, de Deux Peuples à-
la' main, les deux genres de tradition,
autrement
Alliances sous Louis XV et Louis XVI et -j
'des campagnes révolu tionnaires contre là
» Maison; d Autriche » fera tou-cher.du doigt
la différence entre la foule «qui s'écrie
Meure. m4; vie.'» en s'eaitêtanit dons» une "
.tradition périmée et le souverain consîietnt
qui en recueillant do ses pères leur héri
tage moral, le révisé sans cesse, ein ,déduit
le passif, en. ada/pte i'axstdif aux nécessités
v'ariabtes' de la vie poJii,tique, "
IV. L'opinion v
et le gouvernement
M. André Beaumier va nous aider à
compléter- un -autre chapitre • de nos doc-
•trines-; "Celui ' des r a,p,poils ae l'opinion et
de l'Etat. 11 écrit : -
, La monarchie française avait- raison,
'l'opinion publique avait tort : cela, M. Jac
ques Bainville l'a démontré. Concluons :
il fallait réduire d néant l'opinion publi
que, La monarchie française n'a pas ré
duit à néant l'opinion publique. Elle est
entrée en lutte av$c l'opinion publique ; et
elle a succombé. ,
En quoi, elle a eu tort. M. André Beau
miea* se doute un peu. que nous n'en dou
tons pas. Mais nous vo-udrions lui mon
trer comme ce tort, cette faiblesse,, résulta-
des circonstances particulières, circons
tances qui ont péri ou qui dépérissent.
"• Transportons-nous à l'époque .funeste où.!
■l.e"Roi national, synthèse de nos intérêts:
généraux passés, présents et à venir s'est
laissé abattre.
" Par qui ? Et qu'étaitcé que l'opinion
d'alors'■? Une; Coalition - d'é-arivains -dont
-béaiioouip. su' /aient leur -toquade, fceaU-
•cou|p "dautles étaient- les -sportulaires
de l'étranger. . Les. uns. et. les autres:
jouissent d'ùné influence "et d'une auto-
ritié,toutes, -neuves.-.Et devant eux, que ;
Daisaieint les anciens pouvoirs ? 11 faut se'
demander plutôt : -r- que pensaient-ils. ?
- C'est l'autre nouveauté du teanps. ■
V. Une abdication historique
On ne comprend Tien aux événements dé
l'époque si l'on n'admet au'un nouvel-
ordre de sentiments •. s'était . introduit
dans -les cœurs... Beaucoup de ceux qui
avaient paart à la conduit© des affaires
nommaient leur droit u>n préjugé ; ils doat>-
toient sérieuseanient de la justice de leur
cause et de la légitimité de ce 4 te œuvre
de direction, et cfo gouvertneanienit qu'ils»;
avaient en charge publique. Ls sarifioe
de Louis-XVI représenté à la perfection
le genre de chute que firent alors toutes les
têtes .du- troupeau : avant d'être tranchées
elles se î ©tranchèrent ; on n'eut pas à les
renverser, ..elles se laissèrent tomber. Plus
tard, l'abdication de LouisrPhilipipc et le
départ de ses deux, filfc. Aumale et Join-
viflito, pourtant maîtres aibsolus des armées
do terre çt de mer, montrent d'autreo types
très netg; du même doute, de soi. flans les
consciences gouvernementales. Ces hauts
pouvoirs de fait,que l'hérédité,la gloire,l'in
térêt général, la foi et les. lois'en vigueur
avaient constituée, cédaient, a,près la dIus
molle dés résistances, à dek,simples, échauf-
fourées. La canonnade et la fusillade bien,
appliquées, auraient cependant saiivé l'os?
dre ét lia p^tïîe, en évitent à l'humanité les
deuils inoomparai)îes qui suivirent et qui
devaient" suivre.
—■ Che c.„ ! disait le jeune Bonaparte
au 10 août. -Ce n'est pas- tout à fait lé
mot, : ni Louis XVI, ni ses conseallers,
ni' ses fonctionnaires, ni Louis-Ptrilsippe,
ni ses fils n'étaient ce que disait Bona
parte', ayant fait preuve d'énergie morale
en d'auitres sujets. Mais la Révolution s'é
tait, accomplie dans les profondeurs de
leur mentalité ; diftpuio que lie philoeo-
phisme les avait pétries, ce n'étaient plus
eux qui régnaient ; ce qui régnait sur eux,
t'était la littérature du siècle. Les vrais
rois, lés lettrés,, n'avaient ext qu'à pamaî-
tra pour obtenir la pourpre, et se,la parta
ger. -
L'époque révolutionnaire inarque le plus
haut point de dictature littéraire. Quant tin
veut embrasser d'un mot la composition des
trois assemblées de la Révolution, qyaibi
on cherche pour ce ramas de gentilahonv
.nffis déclassés, d'anciens militaires, d'an
ciens Capucins, un dénominateur qui. lfiir
soit .pomïm
leur littérature, ûiaippée de, tous les signes
dé la- caducité : temporeltementï die triom
pha, gouverna. et. administra. ; Aucun Gcu-
verjiicimen,t ne fut plus JlttéraiBA livres
d'autrefois aux galons d'autrefois, des sa
lons aux projets de réformes qui circulaient
depuis 1750, de ces papiers ■ publics aux
« Déclaration », ^successives, la .'-trace est
continue on arrange en texte des lois
ce qui avait d'abord été publié en volume.
Les idées dirigeantes" - sont les Jdêes des
piMLoeopbès. Si lès imaîtreô do Ja philo
sophie ne paraissent'pas â la tribune,et
aux aitaires, c'est que, à l'aurore de la
Révodiution, ils sont. morts, presque. tous.
Les survivants, au grand complet, viennent
jouer , leiir bout.de rôle,.* avec les .disciples
des mortsi. • - '
VI. Là foi de l'opinion
Les cinquante ou. soixante -lignes qui 1
précèdent-sont tirées mot pour mot d'un
petit livre paru.il y a dix ans. Elles se ra
mènent à aire que la Révolution française
n'est pas un. phénomène de .révolte opéré
de bas .en haut, mais plutôt une phénomène
de démission et d'abdication qui s'est dé
veloppé de haut en ba& L'histoire future la
quafMiéra jpèult-êtfré un ' jour non. fc>oint
comme une crise mitais comme une mala
die de l'autorité. Cette maladie est.guérie
depuis longtemps dans sa cause, et si les ef
fets dé. la destruction" des autorités'vivan
tes et concrètes continuent à-faire souffrir
le pays, il y a longtemps que l'autorité
a cessé d'être' consdxlérée par le public
instruit et sérieux comme un mal ; car
son bienfait est™ -non seulement • reconnu
mais désiré, même chez les gens qui s'inspi
rent de la plus folâtre anarchie. D'autre
part, qu'est devenu le crédit de l'oipd-
nion ■? M; André Bea.unier se l'est-il de
mandé ? Qu'il ,se demande hardiment. ce
qu'etst devenu notre crédlit ■ corpora-
ti'f, ce que vaut die nos jours l'auiorité
du journaliste et si la valeur morale du
journal est en h/ausse! Il subsiste des io.ur-
nous resipectés ' et -. honorés. J'ai 1 hon
neur d'écrire dans ùn des rares organes
capables de rallier dans la' vie et dans la
mort dès confiances et' des dévoumewts.
Mais ne parlons pas .journaux, parlons
journalisme : autant parler 'publicité ! Et
ce n'est pas seiulement entre nous, initiés,
qiie. se pose l'infâme équation-du jour
nalisme, de „la publicité, de la vénalité,, du
capitalisme .aaheteuîr èt esomuipteur : le pu
blic la connaît aussi, et le public qui - sait
celai, c'est ùn public qui doute, c est un
public'qui ne marcihe pas ou» qui marche
peui, : ou ^ qu'on empêché facilement de
marcher. Ce qiuè le doute' pUi>lic. a gagné-
de la. sorte a été perdu pour, l'autorité
et. l'influence des organes.-de ''opinion.
Cette opinion n'a plus de foi en elle.
Lentement, sûrement, ce me semble, les
puissances' de" l'opinion, accomplissent une
évolution descendant© qui tend à les -con
duire dans la direction du nadir, vers lé
poinit symétrique du zénith auquel on la vit
s'élever do 1756 à 1789. Il n'en est pas de
même partout. La France n'est pas l'Ita
lie, qui n'est pas la Russie. Je dis 'ce qui
se voit ici. Et tout en aivouant ce qu'il a de
fâcheux pour notre métier, cc « cepticis-
me môtivé de l'opinion,. contient de telles
semences de bon sens, de raison, .de ré
flexion, de stabilité' politique, et sociale,
qu'il faut s'en réjouir pour tous les biens
généraux qu'il permet et promet.'
Le financier Caillàux publie tous les soirs
uin immonde torchon contre nous. Cela
ne. fait aucun èffét.. Tout le monde se tord.
Le financier. Çaillaux prend, asôure.-t-on,
la direction d'ùn grand journal du matin,
et par là, par lë - retentissement de dis
cussions qull y' veut provoqiuér, il espère .-
Inaippèr l'imagination, des assemblées poli
tiques; ébianler l'Etat, y rentrer,s'en empa-.i
"rer. Ce "nouveau dessein n'est pas -jugé
somme représentant la valeur d'un, aborù.
nement que je n\ai. pas pu renouveler ait
printemps/étant mobilisé depuis lé début,
de la campagne. J'ai la . chance de pouvoir[
me procurer _ Ze journal au numéro: tout
le $ jours et Suivre là campagne d'ardent
patriotisme qu'on y mène, ic sera un des
éléments de, la victoire.
Nous venons .de médire de 1'. « écrit » et
de l'argenW . Voilà pourtant des lignes et
voilà des sommes d'argent ■ travers lesh
queiHes 1'œM de l'âme voit briller -les lu-.-
mières; de la V 'ïali®on, la flamme • gânéreuseij
du plus beau sang.dfe.ï&ïwce, — Charles
Maurras. v
ËCHOS
nal serait; supprimé, tous ses lecteurs ap
plaudiraient et M. Joseph Caillaux irait"
•méditer au désert sur le grave, inconvé
nient qu'il peut y avoir à "
Sauï en des;
cas 1 extrêm'eme rares, de" notre temps,
l'esprit public a fini par se mettre du parti'
du commissaire contre l'apache : toute®
réflexion faite aux embûches de l'or et de
l'esprit révolutionnaire ocsalisés sur une
même feuille de pajpier, le public a fini par
considérer qu'après tout, le commissaire
présente la plus haute somme de garan
ti es. On pèut .a.ppeLer oe changement de
front une véritable révolution morale. Pré- ;
paréa au milieu du dix-nenvièmo siècle,
elle s'accomplit choque jour: chaque jour
voit remplacer de simples , pouvoirs d'opi
nion-par des-pouvoirs d'action et de réa
lité. Cela, pourrait bÈen -améliorer., dans
de fortes proportions, l'IIhistoire de l'un des
deux peuples que le parallèle de Bain-;
ville met en, présence. Ce beau livre n'y
aura pas nui. M. Aiuiré Beaunier pourrait
y aider fortement.
CHARLES MAVnRAS.
Post-Scriptum. — G. D. Le personna
ge en question, doué d'une hauite fatuité,
a été très en faveur dans les milieux con
servateurs, libéraux et démocrates,quoique
où parce que fonctionnaire officiel. Je l'ai
toujours connu homme de parti.
... V. R. d: t. — Quel est donc l'ar
ticle de revue, où, dites-vous, « l'Action
Française, est attaquée dans les prémisses
et plagiée dans la/ conclusion » ? Cette
« bonne mélihode bocîie- »,, comme vous
dites, ne nous câiainge pas* beaucoup, mais
nous aimerions à "voir l'oibjet.
* 1 J » * .
1» Recrutez des abonnes nouveaux ;
2° Provoqués dfis contributions à l'impôt
national, au lauic de dix; cinquante ou cent
francs par mois.'
Des Carnets d'abonnement et des Carnets
de contribution sont ml? à ta disposition do
tous nos amis. . .'
Les réponses de nos ^isiis: — Voici deux
letttres aont nous sommés particulièrement
fiers de déoorer un- litonéro où les dis
cussion» d'idées. pures:' ont peut-être tenu
trop de placé- L'un dit :
Je vous adresse ci-joint 50 francs pour
la Locomotive, car. c'est grdee d notre
chère Action Française que je comprends
mieux toute l'étendue de mes devoirs d'of
ficier et je vous en suis à' tout jamais
reconnaissant. £'Action Française est aussi
le meilleur journal pour persuader à ceux
qui ne pensent qu'à leurs affaires' person
nelles. que. celles de la France priment tout
en ce.moment, . .
v '".Ei-Tatatre : .:':'/.' ■■ - r-v'v»
Je vous' envoie ci-joint un mandat de
) francs pour la propagande du jouryab
L 'anniversaire de la. mort de J ules
L emaitre . — Nous rappelons que de*,
inaim jeudi 5 août, jour anniversaire de
la mort de Jules Lemaitre, une messe
sera dite, à 10 heures 1/2, dans l'église
paroissiale de Tavers (Loiret), pour le
repos de; son âme. Tous ceux de nos
amis qui ne pourront être présents à
cette commémoration s'y .associeront
par la pensée. ,
On peut dire que Jules Lemaîtrey
frappé au cœur par. la Nouvelle du for
midable'conflit européen, a été une des
victimes de la guerre. Il aura été aussi;
par son nationalisme Clairvoyant, uri
des auiteure de la renaissance française.'
Sa. mémoire est donc doublement chère
aux patriotes qui évoqueront demain
avec unje pieuse émotion ce grand écri
vain ét ce grand Français.
L'abondance des matières, nous 'oblige
(Tajourner la 303 0 liste de ' l' A ction
française au-champ d'honneur i
LEg ANN ALES DE LA GUERRE
Message du Président d$ la République
aux Çhambres. — ia séance de
l'« Union, sacrée ». —. L'Allemagne
déclare la, guerre^à la Belgique. —.
Déclaration de guerre de l'Angle-
terre à l'Alle magne :
4 Août iOlb
. Le président de la • Jtépiiblîque adresse
un message à la Chambre et au Sénat.
M. Viviani fait l'historique du conflit de
vant les Chambres ; il prouve que l'Alle
magne a-voulu la guerre!
L'Allemagne, dont lès armées ont déjà
violé le territoire belge, déclare la guerre
à la Belgique. Des forces allemandes se'
portent . sur la forteresse de Liège. Des
escarmouches ont lieu à Visé. Le roi. Albert
adresfse une proclamation à ses soldats.
Il explique à la Chambre des députés pour
quoi il a refusé délivrer passage aux
troupes allemandes. '
L'Angleterre n'ayant reçu aucune ré
ponse de l'Allemagne au sujet de la neu
tralité de. la Belgique ; ayant appris, la vio~
lation du territoire belge, et que l'ambassa
deur anglais à Berlin avait reçu ses passe"
ports, déclare la giîerre à l'Allemagne,
Les croiseurs allemands^Gceben et Breslau
lancéht des obus, sur Bône èt 'PhilippeviUei
ils.' s]éloignent ensiiite à toute- vitesse.
' A Berlin» Guillaume ' Il et le chancelier'
de Bethmann-Hollweg 'prononcent des dis
cours dans lesquels Us ont affirmé mcitîfti-
gérenïent qu'ils ,n'avaient pas provoqué le
^conflit.
En - France, là 'mobilisation s'effectue
dans le plus grand ordre. Des engagements.
ont lieu près de Yœuf, à la frontière lor
raine'. », ...
LE « LlïRE (IBIS » BELUE
Une prop ositio n infâme
Le Livre gris que. vient de publier lé
gouvernement belge, renferme un document
d'une haute signification politique : c'est
une lettre du, baron Beyens^ ministre- de..
Belgique, à Berlin, qui signale une scanda
leuse proposition faite à la France au
mois d'avril 1914 par le gouvernement im
périal : celle de « conclure un accord }>
sur le Congo aux dépens de là Belgique.'
Ces suggestions, — si grossièrement caï-,
quées sur celles de Bismarck avant 1870, —
furent d'ailleurs' repoussées par le gouver-,
nement français. Ce sont les mêmes, eh,'.
somme, triais cette fois aux dépens de la :
France que l'Allemagne apportait au,
mois d août au gouvernement britannique
et qui furent répétés à leur tour comme•
constituant des propositions « infaman
tes », -■
Ni la France, id l'Angleterre ne seront
tombées dans ce piège déshonorant. Mais
quel jour est jeté par cette révélation du
gouvernement belge sur'l'état-d'esprit 4e
nos ennemis ! D'après ce qu'ils osaient
imaginer, combiner et formuler en pleine
paix, on, peut juger de ce qu'ils doivent
essayer, à l'heure, actuelle, en fait de ten
tations et- d'intrigues. On peut juger de ce'
que;sont leurs manoeuvres chez les neu
tres ét des espérances qu'ils entretiennent
sur les divisions entre alliés^ A ce point M
vue, le Livré gris belge n'apporte pas. seu>
lement un renseignement rétrospectif ; U
met le monde en garde- contre l'hypocrisie
sans scrupules de l'Allemagnç. — J. B. :
Voici le> texte dé la lettre du bartirt
Beyêns à M.' Davignon, ministre des affaU
res étrangères : , .
• Berlin, le 2 avril 1914'.^
Monsieur le ministre,
. M. l'ambassadeur de., France m'a- fait'
part ce matin confidentiellement d'urne
conversation qu'il avait eue tout dernière-!
ment avec M. de Jagow, après un.' dîner,
intime auquel il avait été invité chez* ce!
dernier. •
Pendant une récente absepee de M. Ganï-'
bon, le secrétaire d'Etat aux colonies, ren-i
cooitrant le chargé d'affaires de France;
dans une goixéa et,, quelques.louis après,'
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