Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1942-02-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 février 1942 05 février 1942
Description : 1942/02/05 (A31,N11505). 1942/02/05 (A31,N11505).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2013
L'ECHO D'ALGER
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UN FRANC
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JJLTIDI
5
yswvàum
1942
318 ANNEE
N° 11.505
Au Conseil national de la Légion
réuni pour la première fois à Vichy, le MARÉCHRL a déclaré:
Légionnaires, vous devez garantir
l'unité de la Nation et son obéissance
Vous n'êtes pas le Pouvoir, mais vous êtes sa garde vigilante et permanente
Le Maréchal précise les conditions de la liaison entre les pouvoirs publics et la Légion
« Votre action doit s'inspirer du présent et de
l'avenir français. Elle doit permettre, dans le respect
de la personne humaine, la restauration des énergies
françaises.
» Elle doit permettre à notre pays de remplir, le
moment venu, sa tâche civilisatrice dans une Europe
réconciliée. »
Vichy. — Le Conseil national de la
Légion, réuni pour la première fois, a
procédé à l'examen d'ensemble des
grandes questions soulevées par la
constitution, l'organisation et l'acti-
vité de la Légion.
Des rapports du plus grand inté-
rêt ont été présentés par M. Meaux.
délégué général de la Légion et par
M. Riand, secrétaire permanent du
comité civique.
Les rapports de la Légion
avec l'Etat
M. François ValentIn, directeur gé-
néral. a présenté lui-même le rapport
principal, sur les rapports de la Lé-
gion avec l'Etat. Son exposé a pro-
duit dans toute l'assistance une pro-
fonde impression par l'élévation de
sa pensée et la précison de ses vues.
Le directeur général, après avoir
fait un historique sommaire de la
création de la Légion, a exprimé les
raisons qui différencient la notion de
« parti unique », peu adaptable au
tempérament et aux traditions de la
nation française, de celle de « mou-
vement unique d'action civique » qui
est le seul accepté et voulu par le
Maréchal pour sa Légion.
Il a tracé les lignes essentielles de
ce que doit être cette « action ci-
vique » et a donné aux chefs régio-
naux et départementaux les directi-
ves exactes qu'ils attendaient de lui.
L'arrivée du Maréchal
et de l'amiral
Vichy. — Le maréchal Pétain, chef
de l'Etat, et l'amiral Darlan ont as-
sisté, cet après-midi, à la séance du
Conseil national de la Légion.
Le Maréchal et l'amiral furent ac-
cueillis par MM. Ramier, Carcopino,
Bergeret, Marion, Dumoulin de la
Barthéte, Laure, Valentia, de Saivre,
chef adjoint du cabinet civil du
chef de l'Etat. Ils gagnèrent aussitôt
la salle de séance où les légionnai-
res, debout, leur firent une ovation.,
M. Valentin demande
que la Légion soit étroitement
associée aux pouvoirs publics
pour aider la Nation à comprendre
et à réaliser la Révolution nationale
Quelques Instants après l'arrivée du
Maréchal, M. François Valentin a sa-
lué le Maréchal en ces termes :
« Monsieur le Maréchal,
» C'est pour les membres du Con-
seil national de la Légion une gran-
de fierté de vous Recueillir dans cette
assemblée et pour moi-même un sin-
gulier honneur de vous saluer en leur
nom. Parmi tous les Français qui vé-
nèrent votre personne, ceux-ci se dis-
tinguent par la chaleur de leur affec-
tion, la profondeur de leur attache-
ment, leur absolue sincérité, leur vo-
lonté de servir.
» Parce que vous êtes la source de
leur énergie, ils trouvent dans votre
venue commet-un rajeunissement, un
renouveau de force et de confiance.
Ils apprécient hautement la présence
à vos côtés, en une manifestation
symbolique, de l'amiral de là flotte
Darlan et des membres du gouverne-
ment à qui vous avez confié en un
moment historique la redoutable
charge d'engager l'Etat dans les voles
de la Révolutlon nationale. »
M. Valentin a apporté ensuite aux
ministres l'adhésion totale d'un mil-
lion 500 mille légionnaires, « dissé-
minés dans toutes les villes comme
dans tous les hameaux de la métro-
pole non occupée et de l'empire. »
« Pour eux, poursuivit le directeur
général de la Légion, la Révolution
nationale n'est pas une formule vai-
nement sonore mais la condition du
salut de la France par la rénovation
fondamentale de ses Institutions et
de ses citoyens. C'est pourquoi ils
sont résolus & en faire une réalité.
» Ils n'oublient pas, Monsieur le
Maréchal, que vous-même rappelâtes
récemment que la « Révolution na-
tionale n'a pas encore quitté le plan
des principes et des textes pour se
placer sur celui des faits et dés
hommes.
» Ils brûlent de vous aIdér à l'y
placer sans retard, dans l'exacte tra-
duction de vos Intentions et la scru-
puleuse observation de vos ordres. Ils
savent que sur vous reposent toutes
les responsabilités.
» Ils sont fiers de celles que vous
voulez bien leur déléguer et fout dis-
posés à multiplier leurs efforts pour
en mériter d'autres, au fur et à me-
sure que leur seront accordés des
pouvoirs proportionnés.
» Monsieur le Maréchal, vous avez
devant vous des soldats disciplinés et
ardents. Vous pouvez tout leur de-
mander de ce qui vous paraîtra utile
à 1& réalisation d* voa desseins. Rien !
ne pourrait leur être plus cruel que
de vous décevoir.
» Ils ont mis en vous toute leur
confiance. Ils n'ont d'autre ambition
que de mériter toujours davantage la
vôtre par la rectitude de leur attitu-
de et l'efficacité de leur action. »
Allocution de M. Merle
chef départemental
Après son allocution, lé directeur gé-
néral à donné la parole à un de ses
colliborateurs. M. Merle, chef dépar-
temental de la Haute-Loire, celui-ci,
en termes mesurés mais néts, et Avec
une ardente conviction, a insisté dans
le même sens que son directeur géné-
ral.
Il a évoqué le « potentiel » dont
ses camarades et lui se sentent ani-
més. Il a demandé que l'activité dont
ils sont capables soit exploitée au
mieux et a terminé par ces mots :
« Quoi que vous commandiez, Mon-
sieur le Maréchal, nous vous obéirons
qar nous vous aimons, nous respec-
tons votre volonté et nous sommes
vos soldats. »
Le Maréchal a pris alors la parole
et lu son son message aux légionnai-
res.
L'allocution du Chef de l'Etat
Voici le texte de l'allocution pro-
noncée par le maréchal Pétain au
côurs de la séance du Conseil natio-
nal de la Légion.
LEGIONNAIRES.
4 C'est aujourd'hui votre première
assemblée de l'année. Je salue les
membres de votre directoire et de vos
comités, vos chefs régionaux, vos
chefs départementaux et cette cohor-
te imposante et neuve de votre Con-
seil national où s'unissent les an-
ciens combattants de la grande
guerre, ceux de la dernière et ces
jeunes volontaires de la Révolution
nationale ralliés à votre Idéal, agré-
gés à votre mouvement.
UNE LARGE ELITE
» Jamais la Lésion n'a donné le
spectacle d'une aussi large élite, d'u-
ne aussi profonde unité parmi lés fa-
milles spirituelles de la France, ja-
mais l'occasion ne s'est mieux offerte
à mo1 de vous dire, en présence des
représentants du gouvernement, ce
que J'attends de vous pour le bien
du pays.
» A mon appel, vous vous êtes le-
vés, en septembre iÔ40, pour offrir au
redressement de la France la caution
et l'appui des générations du feu.
» D'une nation divisée par ses que-
relles, dissociée par ses défaites, vous
représentiez l'élément le plus sain, le
plus sûr, le mieux trempé par l'épreu-
ve. Vous avez, dans votre ardent dé-
sir de servir, multiplié les efforts de
recrutement, d'organisation, de pro-
pagande.. Vous l'avez fait avec en-
thousiasme, avec abnégation. Vous
n'avez épargné ni votre temps, ni vo-
tre peine pour transformer la phy-
sionomie morale te ce pays, pour y
faire admettre la primauté de l'esprit
de sacrifice sur l'esprit de jouissance,
de la fécondité de la famille sur la
stérilité des foyers, de l'apostolat so-
cial sur l'égoïsme bourgeois.
UNE ACTION FECONDE
» Aussi bien, le bilan de votre ac-
tion est-il, dans ce domaine, large-
ment positif : entr'aide aux familles
des anciens combattants, vos cama-
rades des deux guerres, assistance aux
prisonniers, aux réfugiés, aux chô-
meurs, participation effective aux
œuvres de la Croix-Rouge et du Se-
cours national. On peut dire que, sur
le terrain de l'action morale et de
l'action sociale, vous avez pleinement
réussi.
» Mais la prodigieuse croissance de
votre mouvement et l'inexpérience
naturelle de vos cadres devaient, sur
d'autres terrains, vous exposer à su-
bir certainep incompréhensions, par-
fois même certaines hostilités. C'est
ainsi que les hommes que vous étiez
se sont heurtés à d'autres hommes
moins dégagés que vous de l'esprit
du passé, moins imprégnée des né-
cessités de l'intérêt général, soucieux
cependant de l'avenir de la France et
que la rigidité de vos attitudes, la
hâté de vos déterminations, l'am-
pleur de vos exigences, n'ont pas
manqué de troubler et d'inquiéter.
LES FRANÇAIS
SONT TROP ATTACHES
A LEURS PRIVILEGES
» La France est un vieux pays po-
litique où l'esprit critique, fils de
l'individualisme, a multiplié Jadis les
clans et lés partis. Les Français s'in-
clinent en général devant les néces-
sités d'une révolution, mais ils res-
tent volontiers attachés à leurs pri-
vilèges. lis n'acceptent que rarement
de changer de maîtres et exigent de
leurs nouveaux chefs, à défaut d'une
autorité ou d'une valeur personnelle
évidente. beaucoup d'adresse, dP'aou-
plessè. dé force de persuasion.
» Si J'ajoute qu'en dehors de ces
traits permanents du tempérament
français se manifestaient, à l'égard de
la Légion, l'indifférence ou l'hostilité
voilée d'une administration dont tous
les cadres n'ont point désarmé et
dont les réactions vous ont souvent
découragés, vous ne vous étonnerez
pas qu'une certaine confusion se soit
introduite dans l'esprit public au
sujet de votre véritable rôle et que
cette confusion ait porté préjudice
aux intérêts essentiels de la concorde
française.
LE CITOYEN
A PLUS DE DEVOIRS
QUE DE DROITS
» Comme gardien responsable de
l'union dés Français, j'ai le devoir
de mettre Uniterme à cette confu-
sion. Aussi suis-Je amené à définir
ce que doit être votre action civi-
que.
» L'action civique est, par défini-
tion, celle du citoyen. Le citoyen
n'est plus aujourd'hui cet être abs-
trait qu'avalent inventé certains
philosophes d'autrefois et dont les
droits s'inscrivaient en une préface
à la fois naïve et présomptueuse aux
constitutions. Le citoyen français de
1942 a beaucoup plus de devoirs que
de droits. Il ne possède même de
droits véritables que dans la mesure
nécessaire à l'accomplissement de ses
devoirs essentiels. Ses devoirs sont
ceux que lui impose la triple com-
munauté familiale, professionnelle et
nationale auxquels le Légionnaire ne
peut se soustraire s'il veut se classer
parmi les bons citoyens.
LA LEGION DOIT GARANTIR
L'UNITE NATIONALE
» Légionnaires, vous devez donc,
par l'exemple de votre fidélité- totale
et de votre discipline absolue, garan-
tir l'unité de la Nation et son obéis-
sance au Chef pendant les années
d'épreuves qui nous attendent. Vous
devez, bannissant de vos réunions
toute discussion partisane, me don-
ner l'assurance que, en toutes circons-
tances, je saurai trouver auprès de
vous l'appui le plus complet. Ce
n'est qu'à cette condition que la Lé-
gion deviendra le soutien véritable
du gouvernement et le guide qui tra-
cera à l'ensemble de la Nation la
meilleure voie pour atteindrè la ré-
volution nationale.
» La Légion ne peut être un état
dans l'Ètat. Mais elle peut apparaître.
dans un régime qui s'élabore, comme
une institution qui s'affirme par l'ap-
pui qu'elle prête au régime, par l'in-
dispensable complément d'action qu'el-
le assure au gouvernement. Elle doit,
dans un esprit de large tolérance, sus-
citer des hommes de qualité, des hom-
mes désintéressés surtout parmi ces
jeunes ouvriers que l'aile de la guer-
re a moins frôlés que d'autres, mais
qui se sentent le même désir de ser-
vir.
» Que les nouveaux venus parmi
vous s'inspirent de la confiance et de
la foi dont ont fait preuve leurs ai-
nés, qu'ils rivalisent du mêmt souci
de construire, dans le cadre d'un
Etat plus fort une France plus pure.
UNE DOCTRINE A FORTIFIER
» Pour vous permettre d'atteindre
ces buts, il vous faut, à la fois, for-
tifier votre doctrine et améliorer vos
liaisons avec les pouvoirs publics. Vo-
tre doctrine est celle que, par mes
messages, j'ai donnée au peuple fran-
çais. Elle a déjà pénétré profondé-
ment au dedans de vous-mêmes,
transformé vos façons de penser et
d'agir. Mes mandataires et vos chefs,
au cours de vos réunions qu'ils ont
présidées en mon nom, vous en ont
déjà commenté les lignes essentielles.
» Ils viennent aujourd'hui d'en éta-
blir une synthèse précise, vivante, sus-
ceptible de s'enrichir et de se traduire
sur tous les plans en directives clai-
res, en consignes appropriées.
» Imprégnez-vous de ces consignes.
Que vos groupements territoriaux, vos
sections d'entreprises, vos instituts.
vos cercles d'études en facilitent la
diffusion au sein de la masse légion-
naire pour l'amener à se transformer
en une véritable élite légionnaire.
» Mais à côté des règles générales
de la doctrine, 11 est des thèmes plus
particuliers dé propagande ou d'action
dont il faudra que vous assuriez. Ir
moment- renttr - l'authentique et fklête
transmission. Ce problème pose celui
de vos liaisons avec le gouvernement.
LA LEGION
DANS LES CONSEILS
DU GOUVERNEMENT
» Vous avez vécu jusqu'ici trop en
marge des pouvoirs publics. Je tiens
à vous associer davantage à leur ac-
tion, à là fois pour vous manifester
ma confiance et vous épargner des
erreurs d'orientation. Votre directeur
général disposera dorénavant d'une
audience plus large dans les conseils.
Chacun des secrétaires d'Etat désigne-
ra, parmi les fonctionnaires de son
département, un homme de confiance
chargé de se tenir en étroit contact
avec votre directoire. Les légionnaires
d'élite seront appelés en plus grand
nombre dans les conseils consultatifs
de l'Etat et dans lés divers organes
administratifs où paraîtra nécessaire
une représentation des intérêts géné-
raux du pays.
» A l'échelon régional, départemen-
tal et communal, des Instructions
ministérielles détermineront la part
qu'il conviendra d'attribuer dans la
délibération, comme dans l'action,
aux représentants qualifiés de la Lé-
gion. Ainsi se trouvera confirmée et
développée la collaboration confiante
qui s'est déjà manifestée en maints
endroits, notamment en de nom-
breuses préfectures, entre les chefs
de la Légion et les représentants res-
ponsables du pouvoir central.
DES RESPONSABILITES
PLUS ETENDUES
» Légionnaires, je crois avoir suf-
fisamment précisé ce que doit être
votre rôle. Serviteurs passionnés du
bien public, dans l'obéissance aveu-
gle au Chef ou à son représentant.
interprètes fidèles de sa pensée, pro-
pagandistes ardents de la révolution
nationale, vous assumerez, à partir
d'aujourd'hui, des responsabilités plus
étendues.
» Vous bénéficierez, en revanche,
dans des limites précises, d'égards
particuliers. Ainsi re trouveront con-
ciliées les possibilités d'action du
grand mouvement que j'ai fondé et
dont je conserve Ja présidence avec
les exigences permanentes d'un Etat
dont l'autorité ne peut souffrir au-
cune dérogation.
DE NOUVELLES RAISONS
D'AGIR
» Vous n'êtes pas le pouvoir, mais
vous devez en constituer la garde vi-
gilante et permanente. Votre action
doit s'inspirtr du présent et de l'a-
venir français. Elle doit permettre,
dans le respect de la personne hu-
maine, la restauration des énergies
françaises. Elle doit permettre à notre
pays de remplir, le moment venu, sa
tâche civilisatrice dans une Europe
réconciliée.
» Méditez ces paroles, découvrez-y
de nouvelles raisons d:agir. Pour moi.
Je n'ai cessé de vous garder ma con-
fiance. Je suis sûr que vous continue-
rez à la mériter. »
La mission
de la Légion
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Vichy. — La cérémonie au cours de
laquelle le Maréchal vient de confier
à la Légion un message qui, en quel-
ques directives précises, constitue une
sorte de charte à Sun usage, a été,
comme on pouvait s'y attendre, em-
preinte de grandeur et de solennité.
Et aussi de confiance : confiance que
les troupes placent en leur chef vé-
ntré, confiance que le chef a mise en
ceux par lui investis de la mission de
traduire sa pensée dans les gestes de
chaque jour, les plus, élevés comme
les plus humbles.
De cette misssiuTt, aucun des chefs
légionnaires qui se pressaient ce soir
dans les grands salotiÊ de l'hôtel ther-
mal n'entendait mécullllaltre la no-
blesse, pas davantage sous-eslimer le.'
difficultés qui y sont attachées. A
tous, le chef de l'Elat a dit, avec cet
accent pénétrant dont il sait impré-
gner ses propos, qu'il fallait beaucoup
d'amour, beaucoup de foi encore,
beaucoup d'adresse, de souplesse, de
pouvoir de persuasion.
Certes, le bilan de l'œuvre' légion-
naire est déjà considérable. Celle eeu-
vre, la Légion doit l'amplifier en évi-
tant toutes les déviations qui pour-
raient se produire, toutes les confu-
sions qui pourraient se faire jour et
contre lesquelles le Maréchal a tenu
à mettre son auditoire en garde.
Le rMe de la Légion ?
Il' est simple. Il est tout tracé. Il
consiste à susciter des hommes de
qualité soucieux de construire une
France plus pure sans que jamais ce
principe énoncé par le Chef puisse
être obscurci : « La Légion n'est pas
le pouvoir, mais la garde vigilante et
permanente du pouvoir. »
Francisque LAURENT.
WelMlUflU.$.
Les Grecs ont faim
N
os propres malheur s n'ont
pas émoussé notre capa-
cité d'émotion devant la
détresse d'autres peuples:
Les Grecs ont fctlm, ils meurent
d'inanition par centaines et par
milliers. La plus claire lumière
du monde s'obscurcit à leurs
peux. L'Hellade, terre des dieux,
Athènes, la cité protégée de
Minerve sont devenues la proie
d'une mortelle famine. Et l'Eu-
rope qui tire le peu qu'elle n'a
pas oublié de l'éternelle sagesse
grecque, assisterait, impassible,
au martyre d'une race à qui
elle doit la meilleure part de ses
raisons de vivre 1
Non 1 Il nous est impossible
de nous taire. Nous devons ré-
péter à tous les horizons le si-
gne de détresse parti de l'Acro.
pole. On peut, on doit secourir
la Grèce. La Turquie s'offre gé-
néreusement à servir de plate-
forme à ce ravitaillement. Le
Pirée et Salonique ont assez de
vaisseaux pour n'avoir pas à
demandèr l'aide étrangère. Il
suffit qu'on laisse passer, qu'on
n'invoque pas les nécessités du
blocus, car toutes les aaranties
ont été données pour que le tri-
but sacré dû à la Grèce par le
monde civilisé soit exatitement
employé au salut de ce peuple
affamé.
Les soldats hellènes ont com-
battu jusqu'au dernier souffle.
Ils ont arraché à leurs vain-
queurs un cri d'admiration. Leur
jeune sang a ravivé la pourpre
qui rougit les rochers des Ther-
mopyles.
Et l'héroïque nation a été
frappée plus durement que toute
autre. 0 dieux, cessez de frap-
per ! 0 mortels, soyez hu-
mains !
R. R.
Le Havre remercie
la ville d'Alger
Le Havre. - Dans sa séance du ;
février, le conseil municipal du Ha-
vre a pris connaissance de la délibé-
ration par laquelle Alger déclare
adopter Le Havre placée dans une
situation malheureuse par la guerre,
le blocus et les bombardements.
Le conseil a remercié la ville d'Al-
ger d'apporter ainsi un précieux ré-
confort moral à la population et lui
donner une aide matérielle efficace.
Le maréchal Gœring
en Italie
D'important. événements
seraient imminents
en Méditerranée
Rome. — La visite du maréchal
Qoerlng en Italie se prolonge. On
annonce officiellement que le chef de
la Luftwaffe a été reçu pour la deu-
xième fois par le Duce, après avoir
rendu visite au prince de Piémont et
après un long entretien avec le com-
te Cavallero, chef d'état-major gé-
néral, sur « des questions d'intérêt
militaire commun ».
Dans les milieux de la presse étran-
gère, où la visite du maréchal alle-
mand a été suivie avec la plus vive
attention, on se borne, en l'absence
de toute indication autorisée, à cons-
tater que la présence en Italie du
chef de la Luftwaffe ne peut pas ne
pas conférer au secteur de la Médi-
terranée une importance capitale et
laisse présager sur ce théâtre de la
guerre des événements dont la portée
pourra être considérable.
HELSINKI. — Les négociations com-
merciales germano-finlandaises ont
commencé hier à Helsinki.
LA GUERRE DU PACIFIQUE
RANGOON ET SINGAPOUR
subissent de violents bombardements
Des effectifs britanniques
quittent Singapour pour Sumatra
Les Japonais tentent de neutraliser
-- les aérodromes de Java --
Nouveau débarquement
nippon à Bornéo
Un navire de guerre
japonais est coulé
à Manille
LA SITUATION
es informations japonaises signa-
lent des opérations de nettoyage de
la région de Johore. On estime sur-
tout que l'entr'acte avant l'attaque
de Singapour est occupé pour la mise
en place des batteries d'artillerie
lourde.
Au nord, le fait le plus important
parait être le bombardement de Ran-
goon. Les Nippons se sont emparés de
l'aérodrome de Moulmein. d'où leurs
appareils sont à cent kilomètres de
vol de la capitale birmane et de la
route des armements chinois. Dès à
présent, celle-ci parait très vulnéra-
ble. Mais si le port du sud était at-
teint par l'offensive japonaise, la me-
nace aérienne s'étendrait sur Calcut-
ta et les Indes. Aussi l'attaque contre
Rangoon désigne-t-elle un des points
névralgiques de la campagne d'Extrê-
me-Orient. Les Américains annoncent
leur intention de faire de cette place
la base de leur prochaine offensive
aérienne contre la Thaïlande.
Un communiqué de Batavia recon-
naît que le raid des bombardiers ja-
ponais a causé des pertes graves à
Sourabaya. Cette opération, bien que
dirigée sur Java, est, en réalité, une
collaboration à l'attaque de Singapour.
Les Nippons cherchent à neutraliser
les aérodromes de l'île hollandaise que
les Anglais comptaient utiliser pour la
défense lointaine de la forteresse du
détroit de Malacca. Les Jaunes espè-
rent ainsi couper par Java les rela-
tions entre l'Inde et l'Australie. Mais
les Britanniques peuvent trouver, à
Sumatra, des terrains d'aviation d'où
ils soutiendront la défense de Sin-
gapour.
Nous entrons, c'est évident, dans
une période décisive où chaque jour
de résistance prend toute sa valeur.
C'est ce que vient d, proclamer le
général Wavell dans soc ordre Ja
jour aux défenseur: de S'ngapour. 2
généralissime a promis l'arrivée pro-
chaine de -rands renforts et Ne 7-
York annonce l'envoi massif de for-
ces d'aviation - ui porteront la guerre
sur le terrain japonais.
Ces défis s'échangent to-ijours avant
les grands combats. R. R.
Des unités britanniques
quittent l'île de Singapour
pour Sumatra „
Vichy. — Le fait qui paraIt le plus
remarquable, sur le front d'Asie, est
le réembarquement des unités britan-
niques quittant l'île de Singapour
pour Sumatra. On peut l'interpréter
de deux manières : ou les chefs de
la défense britannique estiment dis-
poser d'effectifs suffisants pour dé-
fendre lnguement et victorieusement
Singapour, ou, au contraire, désespé-
rant tenir sur pl ze, font la part du
feu et évacuent la plus grande part
des effectifs pour éviter qu'ils soient
perdus dans la défense déjà condam-
née.
L'aviation australienne
attaque Rabaul
Camberra. — L'aviation australien-
ne a attaqué à nouveau Rabaul, la
nuit dernière. Un navire de fort ton-
nage a été atteint directement. Des
chasseurs tentant d'intercepter nos
bombardiers ont été repoussés.
(Lire la suite en deuxième page)
Remaniement
ministériel
en Angleterre
Londres. — On annonce officielle-
ment que les changements suivants
ont été introduits dans le cabinet bri-
tannique : Lord Beaverbrook est nom-
mé ministre de la Production de guer-
re; Sir Andrew Duncan, ministre du
Ravitaillement national, et le colo-
nel Llewellyn, président du « Board
of Trade », ce qui signifie ministre
du Commerce.
"La Charte du Travail
ne récèle de pièges pour personne"
déclare M. Belin
Toutes les revendications ouvrières
seront obligatoirement examinées
Paris. — Interviewé par un collabo-
rateur d'un journal parisien, M. Re-
né Belin, tenant compte des réserves
formulées dans certains milieux à l'é-
gard de la Charte du travail, a décla-
ré que celle-ci ne recelait de pièges
pour personne.
« Avec elle, a ajouté le ministre,
toutes les revendications ouvrières se-
ront obligatoirement examinées. Ou-
vriers et patrons se rencontreront à
tout moment dans un organisme per-
manent : le comité social. Nul ne peut
se dérober. En cas de litige cependant
le tribunal du travail, suivant une
procédure accélérée, statue en dernier
ressort. »
M. Belin a conclu : « Je ne cache
pas que la Charte n'est pas parfaite.
Elle ne prétend pas tout régler. C'est
seulement une œuvre pondérée et de
bpnne volonté. Le problème social
qu'elle entend résoudre est l'un des
plus difficiles que les hommes aient
eu à connaître depuis longtemps. La
Charte comporte une grande promesse
qui sera tenue. Le gouvernement en
prend l'engagement. n sait que l'ave-
nir du pays est pour une grande part
accroché à la réussite de cette expé-
rience. »
LA GUERRE
A L'OCCIDENT
Communiqué allemand
Des appareils de combat allemands
ont bombardé la ruit dernière des
installations portuaires en Angleterre
du sud-ouest.
Communiqué britannique
Londres. — Légère activité de l'a-
viation ennemie au cours de la nuit
dernière dans le sud-est de l'Angle-
terre.
Les pertes de la marine
marchande britannique
d'après Berlin
Berlin. '- Les pertes totales de la
marine marchande ennemie, qui
étalent de 14.702.053 tonnes en fin
d'année 1941, s'élèvent actuellement
à la suite des attaques de la marine
de guerre allemande et de la Luft-
waffe, au cours du mois de Janvier
1942, à 15.103.653 tonnes.
Ne sont pas comprises dans ces
chiffres les pertes de la1 marine so-
viétique ni les dég&ts causés aux
flottes adverses par les forces Ita-
liennes et japonaises.
En outre, un grand nombre de bâ-
timents de commerce et. de trans-
ports ennemis ont été gravement en-
dommagés et mis hors d'état de ser-
vice.
L'ambassadeur
des Etats-Unis à Madrid
est rappelé d'urgence
Madrid. — M. Alexander Weddel,
ambassadeur des U.S.A. à Madrid, a
reçu de M. Roosevelt l'instruction ur-
gente de se rendrq à Washington par
le premier « clipper ». L'ambassadeur
compte quitter Madrid dès ce soir.
EN EGYPTE
M. Khalil Bey
forme le nouveau
gouvernement
Le Caire. — M. Nahas Pacha, pré-
sident du Wafd et M. Mohamed Mah-
moud Khalil Bey, président du Sé-
nat, ont été reçus par le roi.
M. Khalil Bey a été chargé par le
souverain de former le nouveau gou-
vernement.
M. Khalil Bey, riche propriétaire
égyptien, n'appartient à aucun parti
politique. Il jouit en Egypte de l'es-
time générale. Avant la guerre, il
avait coutume de passer six mois de
l'année en France où 11 compte de
nombreux amis. On pense qu'il ten-
tera de constituer un cabinet de
techniciens..
NOUVELLES D'AFRIQUE DU NORD
MAROC
Seize millions
pour le Secours national
Casablanca (de n. c. p.). — Les
quinze jours de campagne du Secours
national ont produit au Maroc plus
de quinze millions six cent mille
francs.
TUNISIE
Un chef cantonnier
emporté par un oued
Tunis. — A la suite de la crue d'un
oued, près de Kledia, un chef-can-
tonnier de la direction des Travaux
publics, Di Pasquale, voulant traver-
ser la rivière avec sa moto, a été
emporté par les eaux. Le corps n'a
pas été retrouvé.
Les collectes
pour le Secours national
ont produit 2.500.000 francs
Tunis. — On peut chiffrer à plus de
2.500.000 francs le produit des diffé-
rentes manifestations organisées tant
à Tunis que dans les autres villes de
la Régence en faveur du Secours na-
tional.
Or ces deux semaines de charité ne
sont que le prolongement de la cam-
pagne du Secours national au cours
de laquelle pour 8 millions environ de
dons en nature ou en espèces furent
recueillis.
Singapour
ne sera peut-être pas
défendue à outrance
(DE NOTRE RÉDACTEUR SPÉCIAL)
Tokio. — Divers renseignements in-
diquent que les installations militai-
res de Singapour sont déjà minées.
L'agence Doméi en conclut que la
place forte ne sera peut-être pas dé-
fendue à outrance. L'attaque, disent
les milieux militaires japonais, exigera
des efforts considérables, peut-être su-
périeurs à ceux nécessaires jadis pour
Port-Arthur. « Singapour n'est pas
un objectif quelconque, mais le pi-
vot du conflit. -
LA GUERRE A L'EST
fortes contre-attaques allemandes
entre Riev et Veliki-Louki
Au nord, les Soviets auraient progressé
sensiblement en direction
de la voie ferrée Leningrad-Vitebsk
Sur le front sud, Timochenko poursuit ses attaques
pour tourner Kharkov par le sud-ouest 1
L'hiver russe est entré dans la
phase des grandes chutes de neige qui
contrarient les opérations et rendent
les routes impraticables. C'est peut-
être à ces circonstances atmosphéri-
ques qu'est dû l'écart entre la vio-
lence des combats et l'insignifiance de
leurs résultats stratégiques.
Sur le front sud, Timochenko a
continué ses attaques pour tourner
Kharkov par le sud-ouest, en déve-
loppant la poche creusée au-dessous
de cette ville. Il a agi avec une égale
énergie dans la région de Taganrog.
Mais rien ne permet d'apprécier l'am-
pleur de ses progrès.
Au centre, à l'ouest -de Moscou, le
renforcement constant de la Wehr-
macht semble avoir stabilisé les posi-
tions. Les contre-attaques allemandes
ont fait sentir leurs effets entre Rjev
et les environs de Veliki-Louki. On
annonce que de leur côté, les Soviets
dirigent des effectifs considérables sur
ce secteur. On a pu constater souvent
que les champs de bataille qui con-
centrent de telles masses de combat-
tants réservent peu de surprises favo-
bles à l'offensive.
Par contre, sur le front du Nord,
les rouges auraient franchi en plu-
sieurs points le Volkov et avancé sen-
siblement vers l'Ouest. Mais on est
sans confirmation officielle de ces ré-
sultats.
St-F.
Communiqué allemand
Berlin. —• Sur le front oriental, vive
activité.
1" communiqué soviétique
Moscou- Au cours de la journée,
nos troupes ont poursuivi leurs com-
bats offensifs dans la plupart des
secteurs du front. L'ennemi a engagé
de nouvelles réserves et déclenché des
contre-attaques en plusieurs secteurs ;
celles-ci cnt été repoussées. Nos trou-
pes ont continué leur' progression.
Une de nos unités opérant dans le
secteur du front sud-ouest a percé les
lignes fortifiées de l'ennemi, brisant
sa résistance et le contraignant à la
retraite.
2' communiqué soviétique
Moscou. — Au cours de la nuit,
nos troupes ont continué leurs opé-
rations offensives contre l'ennemi.
Une de nos unités opérant dans le
secteur du front central, livrant des
combats contre .l'ennemi en retraite.
S'est emparée d'un important matériel.
Dans un autre secteur du même
front, une autre unité a repoussé, le
2 février, une attaque d'un régiment
allemand.
Le naufrage
du « Lamoricière »
LES CORPS
DE TROIS VICTIMES
Slnt re jetés
sur la cote tunisienne
Tunis. — La mer a rejeté sur la
côte tunisienne, aux environs de Si-
di-Mechrig, un corps qui a pu être
identifié. Il s'agit de celui d'un maî-
tre d'hôtel du « Lamoricière », por-
tant des papiers au nom de Nicolas
Maziplier.
Uu autre cadavre, celui d'une fem-
me, a été trouvé à l'ile de la Ga-
lite. Enfin, un troisième, aux abords
de Ras-el-Koran.
LA GUERRE EN AFRIQUE
DERNA est évacuée
par les Britanniques
Soutenues par la R.A.F. les colonnes mobiles
britanniques poursuivent leur activité dans le désert
L'énigme de Cyrénaîquel
A l'imitation des Allemands, les
Britanniques ont effectué un décro-
chage ultrarapide sur la route côtière
de Cyrénaïque. Couverts par la 4e di-
vision hinioue, ils retraitent à toute
allure sur le golfe de Bomba. Derna
a été abandonnée hier. Ces événe-
ments ne font qu'ajouter au mystère
qui entoure les Intentions des adver-
saires. Le général Ritchie, qui main-
tient sa gauche dans la région est et
nord-est de M'sous, veut-il faire pe-
ser sur les mouvements des forces de
l'Axe une menace de ^contre-offensi-
ve sur Benghazi ? Et, de son côté,
le général Rommel, qui vient de re-
conquérir les trois quarts du terrain
perdu, poussera-t-il son attaque au
delà de la frontière égyptienne, s'il y
parvient ?
Il est impossible de répondre à ces
questions, à la seconde surtout. Pour
diriger une offensive contre Alexan-
drie, des effectifs considérables et un
ravitaillement maritime parfaitement
assuré seraient indispensables aux Ger-
mano-Italiens. Sans doute ceux-ci
viennent-ils de prouver qu'ils éta::nt
capables de garantir la sécurité de
leurs transports en Méditerranée. Des
observateurs attribuent à l'affaiblis-
sement de l'escadre anglaise — par la
perte du Barham — et à la gêne im-
posée à Malte par les bombardements
de l'Axe, la faculté accordée aux con-
vois italiens de parvenir à destina-
tion. Mais une invasion de l'Egypte
par le désert nécessiterait un trafic
encore beaucoup plus ample que celui
qui a été réalisé.
On ne peut d'ailleurs s'empêcher de
faire un rapprochement entre l'éven-
tualité d'une telle campagne et les
entretiens que le maréchal Gœring,
chef de la Luftwaffe, a eus avec le
Dac«ç le PrWMe- tie-- Piémont - et fétat-
major italien. Cette activité indique
que le secteur de la Méditerranée a
des chances de devenir le théâtre d'o-
pérations considérables.
LA CRISE EGYrTIENNE
Faut-il chercher un rapport entre
les événements militaires qui mena-
cent la frontière d'Egypte et la crise
ministérielle qui vient d'éclater au
Caire ? C'est Lcndres qui nous in-
forme qu'il n'en est rien. La démis-
sion du cabinet aurait été exigée par
le roi qui ne pouvait admettre qu'en
son absence, et au mépris de ses pré-
rogatives, ses conseillers aient décidé
de rompre les relations diplomatiques
avec la France. Cette rupture, qui a
provoqué de vives critiques au Parle-
ment, a été suivie d'un malaise poli-
tique dont la crise ministérielle a été
là manifestation publique. Un cabi-
net de coalition ou un cabinet d'af-
faires sera sans doute dfsigné aujour-
d'hui par le souverain.
SAINT-FLORENT.
Communiqué allemand
Berlin. — Les forces hindoues qui
avalent été mises en ligne pour cou-
vrir le repli britannique ont été vain-
cues et repoussées.
Des formations d'appareils de com-
bat allemands ont attaqué à coups de
bombes des colonnes de camions dans
les secteurs de Tobrouk et des dépôts
de matériel ennemis près de Marsa-
Matrouh. Les attaques aériennes con-
tre des aérodromes, des positions de
D.C.A. et des installations militaires
des lies de Malte et de Gozzo ont été
poursuivies.
Communiqué italien
Rome. — Les forces hindoues char-
gées de protéger la retraite anglaise en
Cyrénaïque orientale ont été durement
battues. L'avance des troupes de l'Axe,
vlgouréusement appuyée par l'aviation,
se poursuit en direction de la région
de Derna.
Communiqué du Caire
Le Caire. — Après avoir repoussé
lée détachements allemands qui
avaient essayé d'intsrcepter sa retrai-
te, la 4* division hindoue a quitté
avec succès dans la nuit du 2 au 3
février les positions qu'elle occupait
prés de Derna et a réussi "à rejoindre
le gros des forces britanniques.
D'autre part, nos colonnes mobiles
soutenues par nos aviations ont pour-
suivi leurs activités offensives dans
le désert à l'est et au -nord-egt de
M'Sous.
Nos avions ont coulé dans la nuit
du 2 au 3, un navire marchand en
Méditerranée centrale.
Derna évacuée
Londres. — Un commentateur de la
radio anglaise a annoncé ce soir que
la villé de Derna a été évacuée par
les forcés britanniques.
NOUVELLES --- BRÈVES
VALENCIENNES. - La section spé-
ciale de la cour d'appel de Douai a
condamné pour activité antinationale
quatre militants communistes à 6 ans
de prison et des peinés d'amendé.
MARSEILLE.. — Lé général Laure,
secrétaire général du chef de l'Etat,
présidera samedi et dimanche, à Mar-
seille, les journées nationales du scou-
tisme.
SOFIA. — Le rappel de M. Rustu
Aras, ambassadeur de Turquie à Lon-
dres et son remplacement par M.
Raoud Ortai sont vivement commen-
tes par la presse bulgare qui semble
attribuer une signification particu-
lière à la décision prise par le gouver-
nement d'Ankara.
MADRID. — La championne espa-
gnole de slalom, Mlle Ernestina de
Herreiron, a fait une chute grave sur
le terrain de ski de Navacerrada et
s'est fracturé une Jambe.
SEATTLE. — Le porte-parole du
patronat aux U.S.A. a déclaré que la
grève des soudeurs déclenchée dans
les chantiers de constructions nava-
les de Seattle n'a pas atteint son
but. Tous les ouvriers, à l'exception
d'une vingtaine, ont repris le travail.
LONDRES. — La radio anglaise an-
nonce que toutes les femmes anglai-
ses, mariées ou célibataires, nées en
1908, devront se faire enregistrer sa-
medi, afin d'êtrè employées pour
« un service en temps de guerre ».
DE TOUT
UN PEU
LE VOYAGE
DU GOUVERNEUR GENERAL
EN KABYLIE
L'abondance des matières nous
oblige à reporter à demain le
compte réndu de la deuxième
journée du voyage en Kabylie du
gouverneur général Y. Châtel.
gouverneur général de l'Algérie.
LES DEPLACEMENTS
DU GENERAL KOELTZ
Le général Koeltz, commandant
la 19e région, a quitté Alger hier
matin, accompagné du capitaine
Chalandon, son officier d'ordon-
nance, pour aller inspecter les gar-
nisons du sud-ouest' oranais.
LA NEIGE SOUS LES PAS re-
çoit à Alger le même vibrant ac-
cueil qu'à Marseille et à Vichy.
Allèz donc au REGENT CINEMA
voir ce film magnifique.
VERNISSAGE
La Galerie Pasteur communi-
que :
C'est aujourd'hui, à 16 h., qu'au-
ra lieu, à la Galerie Pasteur, le
vernissage de l'exposition du célè-
bre peintre Guirand de Scévola,
dont l'œuvre immense, originale et
forte est, depuis longtemps, ap-
préciée de tous les amateurs du
monde entier. Germaine Simon et
Marguerite Fournials, paysagistes
et peintres de fleurs qui trqvail-
lent avec le maître et subirent son
influence heureuse, participent à
cette admirable exposition.
Attirerons-nous davantage l'at-
tention sur le triple intérêt que
présente cette unique manifesta-
tion d'Art, appelée à un succès
certain ?
(73.159)
UNE CURE DE REPOS
DANS LES HOTELS TRANSAT
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NECROLOGIE
Monsieur G. Ami et Madame,
née Kieffer, nièce du général L.
Kieffer, ont eu l'immense chagrin
de perdre leur petite Marie-Fran-
ce-Elisabeth, inhumée dans Vinti-
mité le 2 janvier. Alger, 2. rue
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JJLTIDI
5
yswvàum
1942
318 ANNEE
N° 11.505
Au Conseil national de la Légion
réuni pour la première fois à Vichy, le MARÉCHRL a déclaré:
Légionnaires, vous devez garantir
l'unité de la Nation et son obéissance
Vous n'êtes pas le Pouvoir, mais vous êtes sa garde vigilante et permanente
Le Maréchal précise les conditions de la liaison entre les pouvoirs publics et la Légion
« Votre action doit s'inspirer du présent et de
l'avenir français. Elle doit permettre, dans le respect
de la personne humaine, la restauration des énergies
françaises.
» Elle doit permettre à notre pays de remplir, le
moment venu, sa tâche civilisatrice dans une Europe
réconciliée. »
Vichy. — Le Conseil national de la
Légion, réuni pour la première fois, a
procédé à l'examen d'ensemble des
grandes questions soulevées par la
constitution, l'organisation et l'acti-
vité de la Légion.
Des rapports du plus grand inté-
rêt ont été présentés par M. Meaux.
délégué général de la Légion et par
M. Riand, secrétaire permanent du
comité civique.
Les rapports de la Légion
avec l'Etat
M. François ValentIn, directeur gé-
néral. a présenté lui-même le rapport
principal, sur les rapports de la Lé-
gion avec l'Etat. Son exposé a pro-
duit dans toute l'assistance une pro-
fonde impression par l'élévation de
sa pensée et la précison de ses vues.
Le directeur général, après avoir
fait un historique sommaire de la
création de la Légion, a exprimé les
raisons qui différencient la notion de
« parti unique », peu adaptable au
tempérament et aux traditions de la
nation française, de celle de « mou-
vement unique d'action civique » qui
est le seul accepté et voulu par le
Maréchal pour sa Légion.
Il a tracé les lignes essentielles de
ce que doit être cette « action ci-
vique » et a donné aux chefs régio-
naux et départementaux les directi-
ves exactes qu'ils attendaient de lui.
L'arrivée du Maréchal
et de l'amiral
Vichy. — Le maréchal Pétain, chef
de l'Etat, et l'amiral Darlan ont as-
sisté, cet après-midi, à la séance du
Conseil national de la Légion.
Le Maréchal et l'amiral furent ac-
cueillis par MM. Ramier, Carcopino,
Bergeret, Marion, Dumoulin de la
Barthéte, Laure, Valentia, de Saivre,
chef adjoint du cabinet civil du
chef de l'Etat. Ils gagnèrent aussitôt
la salle de séance où les légionnai-
res, debout, leur firent une ovation.,
M. Valentin demande
que la Légion soit étroitement
associée aux pouvoirs publics
pour aider la Nation à comprendre
et à réaliser la Révolution nationale
Quelques Instants après l'arrivée du
Maréchal, M. François Valentin a sa-
lué le Maréchal en ces termes :
« Monsieur le Maréchal,
» C'est pour les membres du Con-
seil national de la Légion une gran-
de fierté de vous Recueillir dans cette
assemblée et pour moi-même un sin-
gulier honneur de vous saluer en leur
nom. Parmi tous les Français qui vé-
nèrent votre personne, ceux-ci se dis-
tinguent par la chaleur de leur affec-
tion, la profondeur de leur attache-
ment, leur absolue sincérité, leur vo-
lonté de servir.
» Parce que vous êtes la source de
leur énergie, ils trouvent dans votre
venue commet-un rajeunissement, un
renouveau de force et de confiance.
Ils apprécient hautement la présence
à vos côtés, en une manifestation
symbolique, de l'amiral de là flotte
Darlan et des membres du gouverne-
ment à qui vous avez confié en un
moment historique la redoutable
charge d'engager l'Etat dans les voles
de la Révolutlon nationale. »
M. Valentin a apporté ensuite aux
ministres l'adhésion totale d'un mil-
lion 500 mille légionnaires, « dissé-
minés dans toutes les villes comme
dans tous les hameaux de la métro-
pole non occupée et de l'empire. »
« Pour eux, poursuivit le directeur
général de la Légion, la Révolution
nationale n'est pas une formule vai-
nement sonore mais la condition du
salut de la France par la rénovation
fondamentale de ses Institutions et
de ses citoyens. C'est pourquoi ils
sont résolus & en faire une réalité.
» Ils n'oublient pas, Monsieur le
Maréchal, que vous-même rappelâtes
récemment que la « Révolution na-
tionale n'a pas encore quitté le plan
des principes et des textes pour se
placer sur celui des faits et dés
hommes.
» Ils brûlent de vous aIdér à l'y
placer sans retard, dans l'exacte tra-
duction de vos Intentions et la scru-
puleuse observation de vos ordres. Ils
savent que sur vous reposent toutes
les responsabilités.
» Ils sont fiers de celles que vous
voulez bien leur déléguer et fout dis-
posés à multiplier leurs efforts pour
en mériter d'autres, au fur et à me-
sure que leur seront accordés des
pouvoirs proportionnés.
» Monsieur le Maréchal, vous avez
devant vous des soldats disciplinés et
ardents. Vous pouvez tout leur de-
mander de ce qui vous paraîtra utile
à 1& réalisation d* voa desseins. Rien !
ne pourrait leur être plus cruel que
de vous décevoir.
» Ils ont mis en vous toute leur
confiance. Ils n'ont d'autre ambition
que de mériter toujours davantage la
vôtre par la rectitude de leur attitu-
de et l'efficacité de leur action. »
Allocution de M. Merle
chef départemental
Après son allocution, lé directeur gé-
néral à donné la parole à un de ses
colliborateurs. M. Merle, chef dépar-
temental de la Haute-Loire, celui-ci,
en termes mesurés mais néts, et Avec
une ardente conviction, a insisté dans
le même sens que son directeur géné-
ral.
Il a évoqué le « potentiel » dont
ses camarades et lui se sentent ani-
més. Il a demandé que l'activité dont
ils sont capables soit exploitée au
mieux et a terminé par ces mots :
« Quoi que vous commandiez, Mon-
sieur le Maréchal, nous vous obéirons
qar nous vous aimons, nous respec-
tons votre volonté et nous sommes
vos soldats. »
Le Maréchal a pris alors la parole
et lu son son message aux légionnai-
res.
L'allocution du Chef de l'Etat
Voici le texte de l'allocution pro-
noncée par le maréchal Pétain au
côurs de la séance du Conseil natio-
nal de la Légion.
LEGIONNAIRES.
4 C'est aujourd'hui votre première
assemblée de l'année. Je salue les
membres de votre directoire et de vos
comités, vos chefs régionaux, vos
chefs départementaux et cette cohor-
te imposante et neuve de votre Con-
seil national où s'unissent les an-
ciens combattants de la grande
guerre, ceux de la dernière et ces
jeunes volontaires de la Révolution
nationale ralliés à votre Idéal, agré-
gés à votre mouvement.
UNE LARGE ELITE
» Jamais la Lésion n'a donné le
spectacle d'une aussi large élite, d'u-
ne aussi profonde unité parmi lés fa-
milles spirituelles de la France, ja-
mais l'occasion ne s'est mieux offerte
à mo1 de vous dire, en présence des
représentants du gouvernement, ce
que J'attends de vous pour le bien
du pays.
» A mon appel, vous vous êtes le-
vés, en septembre iÔ40, pour offrir au
redressement de la France la caution
et l'appui des générations du feu.
» D'une nation divisée par ses que-
relles, dissociée par ses défaites, vous
représentiez l'élément le plus sain, le
plus sûr, le mieux trempé par l'épreu-
ve. Vous avez, dans votre ardent dé-
sir de servir, multiplié les efforts de
recrutement, d'organisation, de pro-
pagande.. Vous l'avez fait avec en-
thousiasme, avec abnégation. Vous
n'avez épargné ni votre temps, ni vo-
tre peine pour transformer la phy-
sionomie morale te ce pays, pour y
faire admettre la primauté de l'esprit
de sacrifice sur l'esprit de jouissance,
de la fécondité de la famille sur la
stérilité des foyers, de l'apostolat so-
cial sur l'égoïsme bourgeois.
UNE ACTION FECONDE
» Aussi bien, le bilan de votre ac-
tion est-il, dans ce domaine, large-
ment positif : entr'aide aux familles
des anciens combattants, vos cama-
rades des deux guerres, assistance aux
prisonniers, aux réfugiés, aux chô-
meurs, participation effective aux
œuvres de la Croix-Rouge et du Se-
cours national. On peut dire que, sur
le terrain de l'action morale et de
l'action sociale, vous avez pleinement
réussi.
» Mais la prodigieuse croissance de
votre mouvement et l'inexpérience
naturelle de vos cadres devaient, sur
d'autres terrains, vous exposer à su-
bir certainep incompréhensions, par-
fois même certaines hostilités. C'est
ainsi que les hommes que vous étiez
se sont heurtés à d'autres hommes
moins dégagés que vous de l'esprit
du passé, moins imprégnée des né-
cessités de l'intérêt général, soucieux
cependant de l'avenir de la France et
que la rigidité de vos attitudes, la
hâté de vos déterminations, l'am-
pleur de vos exigences, n'ont pas
manqué de troubler et d'inquiéter.
LES FRANÇAIS
SONT TROP ATTACHES
A LEURS PRIVILEGES
» La France est un vieux pays po-
litique où l'esprit critique, fils de
l'individualisme, a multiplié Jadis les
clans et lés partis. Les Français s'in-
clinent en général devant les néces-
sités d'une révolution, mais ils res-
tent volontiers attachés à leurs pri-
vilèges. lis n'acceptent que rarement
de changer de maîtres et exigent de
leurs nouveaux chefs, à défaut d'une
autorité ou d'une valeur personnelle
évidente. beaucoup d'adresse, dP'aou-
plessè. dé force de persuasion.
» Si J'ajoute qu'en dehors de ces
traits permanents du tempérament
français se manifestaient, à l'égard de
la Légion, l'indifférence ou l'hostilité
voilée d'une administration dont tous
les cadres n'ont point désarmé et
dont les réactions vous ont souvent
découragés, vous ne vous étonnerez
pas qu'une certaine confusion se soit
introduite dans l'esprit public au
sujet de votre véritable rôle et que
cette confusion ait porté préjudice
aux intérêts essentiels de la concorde
française.
LE CITOYEN
A PLUS DE DEVOIRS
QUE DE DROITS
» Comme gardien responsable de
l'union dés Français, j'ai le devoir
de mettre Uniterme à cette confu-
sion. Aussi suis-Je amené à définir
ce que doit être votre action civi-
que.
» L'action civique est, par défini-
tion, celle du citoyen. Le citoyen
n'est plus aujourd'hui cet être abs-
trait qu'avalent inventé certains
philosophes d'autrefois et dont les
droits s'inscrivaient en une préface
à la fois naïve et présomptueuse aux
constitutions. Le citoyen français de
1942 a beaucoup plus de devoirs que
de droits. Il ne possède même de
droits véritables que dans la mesure
nécessaire à l'accomplissement de ses
devoirs essentiels. Ses devoirs sont
ceux que lui impose la triple com-
munauté familiale, professionnelle et
nationale auxquels le Légionnaire ne
peut se soustraire s'il veut se classer
parmi les bons citoyens.
LA LEGION DOIT GARANTIR
L'UNITE NATIONALE
» Légionnaires, vous devez donc,
par l'exemple de votre fidélité- totale
et de votre discipline absolue, garan-
tir l'unité de la Nation et son obéis-
sance au Chef pendant les années
d'épreuves qui nous attendent. Vous
devez, bannissant de vos réunions
toute discussion partisane, me don-
ner l'assurance que, en toutes circons-
tances, je saurai trouver auprès de
vous l'appui le plus complet. Ce
n'est qu'à cette condition que la Lé-
gion deviendra le soutien véritable
du gouvernement et le guide qui tra-
cera à l'ensemble de la Nation la
meilleure voie pour atteindrè la ré-
volution nationale.
» La Légion ne peut être un état
dans l'Ètat. Mais elle peut apparaître.
dans un régime qui s'élabore, comme
une institution qui s'affirme par l'ap-
pui qu'elle prête au régime, par l'in-
dispensable complément d'action qu'el-
le assure au gouvernement. Elle doit,
dans un esprit de large tolérance, sus-
citer des hommes de qualité, des hom-
mes désintéressés surtout parmi ces
jeunes ouvriers que l'aile de la guer-
re a moins frôlés que d'autres, mais
qui se sentent le même désir de ser-
vir.
» Que les nouveaux venus parmi
vous s'inspirent de la confiance et de
la foi dont ont fait preuve leurs ai-
nés, qu'ils rivalisent du mêmt souci
de construire, dans le cadre d'un
Etat plus fort une France plus pure.
UNE DOCTRINE A FORTIFIER
» Pour vous permettre d'atteindre
ces buts, il vous faut, à la fois, for-
tifier votre doctrine et améliorer vos
liaisons avec les pouvoirs publics. Vo-
tre doctrine est celle que, par mes
messages, j'ai donnée au peuple fran-
çais. Elle a déjà pénétré profondé-
ment au dedans de vous-mêmes,
transformé vos façons de penser et
d'agir. Mes mandataires et vos chefs,
au cours de vos réunions qu'ils ont
présidées en mon nom, vous en ont
déjà commenté les lignes essentielles.
» Ils viennent aujourd'hui d'en éta-
blir une synthèse précise, vivante, sus-
ceptible de s'enrichir et de se traduire
sur tous les plans en directives clai-
res, en consignes appropriées.
» Imprégnez-vous de ces consignes.
Que vos groupements territoriaux, vos
sections d'entreprises, vos instituts.
vos cercles d'études en facilitent la
diffusion au sein de la masse légion-
naire pour l'amener à se transformer
en une véritable élite légionnaire.
» Mais à côté des règles générales
de la doctrine, 11 est des thèmes plus
particuliers dé propagande ou d'action
dont il faudra que vous assuriez. Ir
moment- renttr - l'authentique et fklête
transmission. Ce problème pose celui
de vos liaisons avec le gouvernement.
LA LEGION
DANS LES CONSEILS
DU GOUVERNEMENT
» Vous avez vécu jusqu'ici trop en
marge des pouvoirs publics. Je tiens
à vous associer davantage à leur ac-
tion, à là fois pour vous manifester
ma confiance et vous épargner des
erreurs d'orientation. Votre directeur
général disposera dorénavant d'une
audience plus large dans les conseils.
Chacun des secrétaires d'Etat désigne-
ra, parmi les fonctionnaires de son
département, un homme de confiance
chargé de se tenir en étroit contact
avec votre directoire. Les légionnaires
d'élite seront appelés en plus grand
nombre dans les conseils consultatifs
de l'Etat et dans lés divers organes
administratifs où paraîtra nécessaire
une représentation des intérêts géné-
raux du pays.
» A l'échelon régional, départemen-
tal et communal, des Instructions
ministérielles détermineront la part
qu'il conviendra d'attribuer dans la
délibération, comme dans l'action,
aux représentants qualifiés de la Lé-
gion. Ainsi se trouvera confirmée et
développée la collaboration confiante
qui s'est déjà manifestée en maints
endroits, notamment en de nom-
breuses préfectures, entre les chefs
de la Légion et les représentants res-
ponsables du pouvoir central.
DES RESPONSABILITES
PLUS ETENDUES
» Légionnaires, je crois avoir suf-
fisamment précisé ce que doit être
votre rôle. Serviteurs passionnés du
bien public, dans l'obéissance aveu-
gle au Chef ou à son représentant.
interprètes fidèles de sa pensée, pro-
pagandistes ardents de la révolution
nationale, vous assumerez, à partir
d'aujourd'hui, des responsabilités plus
étendues.
» Vous bénéficierez, en revanche,
dans des limites précises, d'égards
particuliers. Ainsi re trouveront con-
ciliées les possibilités d'action du
grand mouvement que j'ai fondé et
dont je conserve Ja présidence avec
les exigences permanentes d'un Etat
dont l'autorité ne peut souffrir au-
cune dérogation.
DE NOUVELLES RAISONS
D'AGIR
» Vous n'êtes pas le pouvoir, mais
vous devez en constituer la garde vi-
gilante et permanente. Votre action
doit s'inspirtr du présent et de l'a-
venir français. Elle doit permettre,
dans le respect de la personne hu-
maine, la restauration des énergies
françaises. Elle doit permettre à notre
pays de remplir, le moment venu, sa
tâche civilisatrice dans une Europe
réconciliée.
» Méditez ces paroles, découvrez-y
de nouvelles raisons d:agir. Pour moi.
Je n'ai cessé de vous garder ma con-
fiance. Je suis sûr que vous continue-
rez à la mériter. »
La mission
de la Légion
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Vichy. — La cérémonie au cours de
laquelle le Maréchal vient de confier
à la Légion un message qui, en quel-
ques directives précises, constitue une
sorte de charte à Sun usage, a été,
comme on pouvait s'y attendre, em-
preinte de grandeur et de solennité.
Et aussi de confiance : confiance que
les troupes placent en leur chef vé-
ntré, confiance que le chef a mise en
ceux par lui investis de la mission de
traduire sa pensée dans les gestes de
chaque jour, les plus, élevés comme
les plus humbles.
De cette misssiuTt, aucun des chefs
légionnaires qui se pressaient ce soir
dans les grands salotiÊ de l'hôtel ther-
mal n'entendait mécullllaltre la no-
blesse, pas davantage sous-eslimer le.'
difficultés qui y sont attachées. A
tous, le chef de l'Elat a dit, avec cet
accent pénétrant dont il sait impré-
gner ses propos, qu'il fallait beaucoup
d'amour, beaucoup de foi encore,
beaucoup d'adresse, de souplesse, de
pouvoir de persuasion.
Certes, le bilan de l'œuvre' légion-
naire est déjà considérable. Celle eeu-
vre, la Légion doit l'amplifier en évi-
tant toutes les déviations qui pour-
raient se produire, toutes les confu-
sions qui pourraient se faire jour et
contre lesquelles le Maréchal a tenu
à mettre son auditoire en garde.
Le rMe de la Légion ?
Il' est simple. Il est tout tracé. Il
consiste à susciter des hommes de
qualité soucieux de construire une
France plus pure sans que jamais ce
principe énoncé par le Chef puisse
être obscurci : « La Légion n'est pas
le pouvoir, mais la garde vigilante et
permanente du pouvoir. »
Francisque LAURENT.
WelMlUflU.$.
Les Grecs ont faim
N
os propres malheur s n'ont
pas émoussé notre capa-
cité d'émotion devant la
détresse d'autres peuples:
Les Grecs ont fctlm, ils meurent
d'inanition par centaines et par
milliers. La plus claire lumière
du monde s'obscurcit à leurs
peux. L'Hellade, terre des dieux,
Athènes, la cité protégée de
Minerve sont devenues la proie
d'une mortelle famine. Et l'Eu-
rope qui tire le peu qu'elle n'a
pas oublié de l'éternelle sagesse
grecque, assisterait, impassible,
au martyre d'une race à qui
elle doit la meilleure part de ses
raisons de vivre 1
Non 1 Il nous est impossible
de nous taire. Nous devons ré-
péter à tous les horizons le si-
gne de détresse parti de l'Acro.
pole. On peut, on doit secourir
la Grèce. La Turquie s'offre gé-
néreusement à servir de plate-
forme à ce ravitaillement. Le
Pirée et Salonique ont assez de
vaisseaux pour n'avoir pas à
demandèr l'aide étrangère. Il
suffit qu'on laisse passer, qu'on
n'invoque pas les nécessités du
blocus, car toutes les aaranties
ont été données pour que le tri-
but sacré dû à la Grèce par le
monde civilisé soit exatitement
employé au salut de ce peuple
affamé.
Les soldats hellènes ont com-
battu jusqu'au dernier souffle.
Ils ont arraché à leurs vain-
queurs un cri d'admiration. Leur
jeune sang a ravivé la pourpre
qui rougit les rochers des Ther-
mopyles.
Et l'héroïque nation a été
frappée plus durement que toute
autre. 0 dieux, cessez de frap-
per ! 0 mortels, soyez hu-
mains !
R. R.
Le Havre remercie
la ville d'Alger
Le Havre. - Dans sa séance du ;
février, le conseil municipal du Ha-
vre a pris connaissance de la délibé-
ration par laquelle Alger déclare
adopter Le Havre placée dans une
situation malheureuse par la guerre,
le blocus et les bombardements.
Le conseil a remercié la ville d'Al-
ger d'apporter ainsi un précieux ré-
confort moral à la population et lui
donner une aide matérielle efficace.
Le maréchal Gœring
en Italie
D'important. événements
seraient imminents
en Méditerranée
Rome. — La visite du maréchal
Qoerlng en Italie se prolonge. On
annonce officiellement que le chef de
la Luftwaffe a été reçu pour la deu-
xième fois par le Duce, après avoir
rendu visite au prince de Piémont et
après un long entretien avec le com-
te Cavallero, chef d'état-major gé-
néral, sur « des questions d'intérêt
militaire commun ».
Dans les milieux de la presse étran-
gère, où la visite du maréchal alle-
mand a été suivie avec la plus vive
attention, on se borne, en l'absence
de toute indication autorisée, à cons-
tater que la présence en Italie du
chef de la Luftwaffe ne peut pas ne
pas conférer au secteur de la Médi-
terranée une importance capitale et
laisse présager sur ce théâtre de la
guerre des événements dont la portée
pourra être considérable.
HELSINKI. — Les négociations com-
merciales germano-finlandaises ont
commencé hier à Helsinki.
LA GUERRE DU PACIFIQUE
RANGOON ET SINGAPOUR
subissent de violents bombardements
Des effectifs britanniques
quittent Singapour pour Sumatra
Les Japonais tentent de neutraliser
-- les aérodromes de Java --
Nouveau débarquement
nippon à Bornéo
Un navire de guerre
japonais est coulé
à Manille
LA SITUATION
es informations japonaises signa-
lent des opérations de nettoyage de
la région de Johore. On estime sur-
tout que l'entr'acte avant l'attaque
de Singapour est occupé pour la mise
en place des batteries d'artillerie
lourde.
Au nord, le fait le plus important
parait être le bombardement de Ran-
goon. Les Nippons se sont emparés de
l'aérodrome de Moulmein. d'où leurs
appareils sont à cent kilomètres de
vol de la capitale birmane et de la
route des armements chinois. Dès à
présent, celle-ci parait très vulnéra-
ble. Mais si le port du sud était at-
teint par l'offensive japonaise, la me-
nace aérienne s'étendrait sur Calcut-
ta et les Indes. Aussi l'attaque contre
Rangoon désigne-t-elle un des points
névralgiques de la campagne d'Extrê-
me-Orient. Les Américains annoncent
leur intention de faire de cette place
la base de leur prochaine offensive
aérienne contre la Thaïlande.
Un communiqué de Batavia recon-
naît que le raid des bombardiers ja-
ponais a causé des pertes graves à
Sourabaya. Cette opération, bien que
dirigée sur Java, est, en réalité, une
collaboration à l'attaque de Singapour.
Les Nippons cherchent à neutraliser
les aérodromes de l'île hollandaise que
les Anglais comptaient utiliser pour la
défense lointaine de la forteresse du
détroit de Malacca. Les Jaunes espè-
rent ainsi couper par Java les rela-
tions entre l'Inde et l'Australie. Mais
les Britanniques peuvent trouver, à
Sumatra, des terrains d'aviation d'où
ils soutiendront la défense de Sin-
gapour.
Nous entrons, c'est évident, dans
une période décisive où chaque jour
de résistance prend toute sa valeur.
C'est ce que vient d, proclamer le
général Wavell dans soc ordre Ja
jour aux défenseur: de S'ngapour. 2
généralissime a promis l'arrivée pro-
chaine de -rands renforts et Ne 7-
York annonce l'envoi massif de for-
ces d'aviation - ui porteront la guerre
sur le terrain japonais.
Ces défis s'échangent to-ijours avant
les grands combats. R. R.
Des unités britanniques
quittent l'île de Singapour
pour Sumatra „
Vichy. — Le fait qui paraIt le plus
remarquable, sur le front d'Asie, est
le réembarquement des unités britan-
niques quittant l'île de Singapour
pour Sumatra. On peut l'interpréter
de deux manières : ou les chefs de
la défense britannique estiment dis-
poser d'effectifs suffisants pour dé-
fendre lnguement et victorieusement
Singapour, ou, au contraire, désespé-
rant tenir sur pl ze, font la part du
feu et évacuent la plus grande part
des effectifs pour éviter qu'ils soient
perdus dans la défense déjà condam-
née.
L'aviation australienne
attaque Rabaul
Camberra. — L'aviation australien-
ne a attaqué à nouveau Rabaul, la
nuit dernière. Un navire de fort ton-
nage a été atteint directement. Des
chasseurs tentant d'intercepter nos
bombardiers ont été repoussés.
(Lire la suite en deuxième page)
Remaniement
ministériel
en Angleterre
Londres. — On annonce officielle-
ment que les changements suivants
ont été introduits dans le cabinet bri-
tannique : Lord Beaverbrook est nom-
mé ministre de la Production de guer-
re; Sir Andrew Duncan, ministre du
Ravitaillement national, et le colo-
nel Llewellyn, président du « Board
of Trade », ce qui signifie ministre
du Commerce.
"La Charte du Travail
ne récèle de pièges pour personne"
déclare M. Belin
Toutes les revendications ouvrières
seront obligatoirement examinées
Paris. — Interviewé par un collabo-
rateur d'un journal parisien, M. Re-
né Belin, tenant compte des réserves
formulées dans certains milieux à l'é-
gard de la Charte du travail, a décla-
ré que celle-ci ne recelait de pièges
pour personne.
« Avec elle, a ajouté le ministre,
toutes les revendications ouvrières se-
ront obligatoirement examinées. Ou-
vriers et patrons se rencontreront à
tout moment dans un organisme per-
manent : le comité social. Nul ne peut
se dérober. En cas de litige cependant
le tribunal du travail, suivant une
procédure accélérée, statue en dernier
ressort. »
M. Belin a conclu : « Je ne cache
pas que la Charte n'est pas parfaite.
Elle ne prétend pas tout régler. C'est
seulement une œuvre pondérée et de
bpnne volonté. Le problème social
qu'elle entend résoudre est l'un des
plus difficiles que les hommes aient
eu à connaître depuis longtemps. La
Charte comporte une grande promesse
qui sera tenue. Le gouvernement en
prend l'engagement. n sait que l'ave-
nir du pays est pour une grande part
accroché à la réussite de cette expé-
rience. »
LA GUERRE
A L'OCCIDENT
Communiqué allemand
Des appareils de combat allemands
ont bombardé la ruit dernière des
installations portuaires en Angleterre
du sud-ouest.
Communiqué britannique
Londres. — Légère activité de l'a-
viation ennemie au cours de la nuit
dernière dans le sud-est de l'Angle-
terre.
Les pertes de la marine
marchande britannique
d'après Berlin
Berlin. '- Les pertes totales de la
marine marchande ennemie, qui
étalent de 14.702.053 tonnes en fin
d'année 1941, s'élèvent actuellement
à la suite des attaques de la marine
de guerre allemande et de la Luft-
waffe, au cours du mois de Janvier
1942, à 15.103.653 tonnes.
Ne sont pas comprises dans ces
chiffres les pertes de la1 marine so-
viétique ni les dég&ts causés aux
flottes adverses par les forces Ita-
liennes et japonaises.
En outre, un grand nombre de bâ-
timents de commerce et. de trans-
ports ennemis ont été gravement en-
dommagés et mis hors d'état de ser-
vice.
L'ambassadeur
des Etats-Unis à Madrid
est rappelé d'urgence
Madrid. — M. Alexander Weddel,
ambassadeur des U.S.A. à Madrid, a
reçu de M. Roosevelt l'instruction ur-
gente de se rendrq à Washington par
le premier « clipper ». L'ambassadeur
compte quitter Madrid dès ce soir.
EN EGYPTE
M. Khalil Bey
forme le nouveau
gouvernement
Le Caire. — M. Nahas Pacha, pré-
sident du Wafd et M. Mohamed Mah-
moud Khalil Bey, président du Sé-
nat, ont été reçus par le roi.
M. Khalil Bey a été chargé par le
souverain de former le nouveau gou-
vernement.
M. Khalil Bey, riche propriétaire
égyptien, n'appartient à aucun parti
politique. Il jouit en Egypte de l'es-
time générale. Avant la guerre, il
avait coutume de passer six mois de
l'année en France où 11 compte de
nombreux amis. On pense qu'il ten-
tera de constituer un cabinet de
techniciens..
NOUVELLES D'AFRIQUE DU NORD
MAROC
Seize millions
pour le Secours national
Casablanca (de n. c. p.). — Les
quinze jours de campagne du Secours
national ont produit au Maroc plus
de quinze millions six cent mille
francs.
TUNISIE
Un chef cantonnier
emporté par un oued
Tunis. — A la suite de la crue d'un
oued, près de Kledia, un chef-can-
tonnier de la direction des Travaux
publics, Di Pasquale, voulant traver-
ser la rivière avec sa moto, a été
emporté par les eaux. Le corps n'a
pas été retrouvé.
Les collectes
pour le Secours national
ont produit 2.500.000 francs
Tunis. — On peut chiffrer à plus de
2.500.000 francs le produit des diffé-
rentes manifestations organisées tant
à Tunis que dans les autres villes de
la Régence en faveur du Secours na-
tional.
Or ces deux semaines de charité ne
sont que le prolongement de la cam-
pagne du Secours national au cours
de laquelle pour 8 millions environ de
dons en nature ou en espèces furent
recueillis.
Singapour
ne sera peut-être pas
défendue à outrance
(DE NOTRE RÉDACTEUR SPÉCIAL)
Tokio. — Divers renseignements in-
diquent que les installations militai-
res de Singapour sont déjà minées.
L'agence Doméi en conclut que la
place forte ne sera peut-être pas dé-
fendue à outrance. L'attaque, disent
les milieux militaires japonais, exigera
des efforts considérables, peut-être su-
périeurs à ceux nécessaires jadis pour
Port-Arthur. « Singapour n'est pas
un objectif quelconque, mais le pi-
vot du conflit. -
LA GUERRE A L'EST
fortes contre-attaques allemandes
entre Riev et Veliki-Louki
Au nord, les Soviets auraient progressé
sensiblement en direction
de la voie ferrée Leningrad-Vitebsk
Sur le front sud, Timochenko poursuit ses attaques
pour tourner Kharkov par le sud-ouest 1
L'hiver russe est entré dans la
phase des grandes chutes de neige qui
contrarient les opérations et rendent
les routes impraticables. C'est peut-
être à ces circonstances atmosphéri-
ques qu'est dû l'écart entre la vio-
lence des combats et l'insignifiance de
leurs résultats stratégiques.
Sur le front sud, Timochenko a
continué ses attaques pour tourner
Kharkov par le sud-ouest, en déve-
loppant la poche creusée au-dessous
de cette ville. Il a agi avec une égale
énergie dans la région de Taganrog.
Mais rien ne permet d'apprécier l'am-
pleur de ses progrès.
Au centre, à l'ouest -de Moscou, le
renforcement constant de la Wehr-
macht semble avoir stabilisé les posi-
tions. Les contre-attaques allemandes
ont fait sentir leurs effets entre Rjev
et les environs de Veliki-Louki. On
annonce que de leur côté, les Soviets
dirigent des effectifs considérables sur
ce secteur. On a pu constater souvent
que les champs de bataille qui con-
centrent de telles masses de combat-
tants réservent peu de surprises favo-
bles à l'offensive.
Par contre, sur le front du Nord,
les rouges auraient franchi en plu-
sieurs points le Volkov et avancé sen-
siblement vers l'Ouest. Mais on est
sans confirmation officielle de ces ré-
sultats.
St-F.
Communiqué allemand
Berlin. —• Sur le front oriental, vive
activité.
1" communiqué soviétique
Moscou- Au cours de la journée,
nos troupes ont poursuivi leurs com-
bats offensifs dans la plupart des
secteurs du front. L'ennemi a engagé
de nouvelles réserves et déclenché des
contre-attaques en plusieurs secteurs ;
celles-ci cnt été repoussées. Nos trou-
pes ont continué leur' progression.
Une de nos unités opérant dans le
secteur du front sud-ouest a percé les
lignes fortifiées de l'ennemi, brisant
sa résistance et le contraignant à la
retraite.
2' communiqué soviétique
Moscou. — Au cours de la nuit,
nos troupes ont continué leurs opé-
rations offensives contre l'ennemi.
Une de nos unités opérant dans le
secteur du front central, livrant des
combats contre .l'ennemi en retraite.
S'est emparée d'un important matériel.
Dans un autre secteur du même
front, une autre unité a repoussé, le
2 février, une attaque d'un régiment
allemand.
Le naufrage
du « Lamoricière »
LES CORPS
DE TROIS VICTIMES
Slnt re jetés
sur la cote tunisienne
Tunis. — La mer a rejeté sur la
côte tunisienne, aux environs de Si-
di-Mechrig, un corps qui a pu être
identifié. Il s'agit de celui d'un maî-
tre d'hôtel du « Lamoricière », por-
tant des papiers au nom de Nicolas
Maziplier.
Uu autre cadavre, celui d'une fem-
me, a été trouvé à l'ile de la Ga-
lite. Enfin, un troisième, aux abords
de Ras-el-Koran.
LA GUERRE EN AFRIQUE
DERNA est évacuée
par les Britanniques
Soutenues par la R.A.F. les colonnes mobiles
britanniques poursuivent leur activité dans le désert
L'énigme de Cyrénaîquel
A l'imitation des Allemands, les
Britanniques ont effectué un décro-
chage ultrarapide sur la route côtière
de Cyrénaïque. Couverts par la 4e di-
vision hinioue, ils retraitent à toute
allure sur le golfe de Bomba. Derna
a été abandonnée hier. Ces événe-
ments ne font qu'ajouter au mystère
qui entoure les Intentions des adver-
saires. Le général Ritchie, qui main-
tient sa gauche dans la région est et
nord-est de M'sous, veut-il faire pe-
ser sur les mouvements des forces de
l'Axe une menace de ^contre-offensi-
ve sur Benghazi ? Et, de son côté,
le général Rommel, qui vient de re-
conquérir les trois quarts du terrain
perdu, poussera-t-il son attaque au
delà de la frontière égyptienne, s'il y
parvient ?
Il est impossible de répondre à ces
questions, à la seconde surtout. Pour
diriger une offensive contre Alexan-
drie, des effectifs considérables et un
ravitaillement maritime parfaitement
assuré seraient indispensables aux Ger-
mano-Italiens. Sans doute ceux-ci
viennent-ils de prouver qu'ils éta::nt
capables de garantir la sécurité de
leurs transports en Méditerranée. Des
observateurs attribuent à l'affaiblis-
sement de l'escadre anglaise — par la
perte du Barham — et à la gêne im-
posée à Malte par les bombardements
de l'Axe, la faculté accordée aux con-
vois italiens de parvenir à destina-
tion. Mais une invasion de l'Egypte
par le désert nécessiterait un trafic
encore beaucoup plus ample que celui
qui a été réalisé.
On ne peut d'ailleurs s'empêcher de
faire un rapprochement entre l'éven-
tualité d'une telle campagne et les
entretiens que le maréchal Gœring,
chef de la Luftwaffe, a eus avec le
Dac«ç le PrWMe- tie-- Piémont - et fétat-
major italien. Cette activité indique
que le secteur de la Méditerranée a
des chances de devenir le théâtre d'o-
pérations considérables.
LA CRISE EGYrTIENNE
Faut-il chercher un rapport entre
les événements militaires qui mena-
cent la frontière d'Egypte et la crise
ministérielle qui vient d'éclater au
Caire ? C'est Lcndres qui nous in-
forme qu'il n'en est rien. La démis-
sion du cabinet aurait été exigée par
le roi qui ne pouvait admettre qu'en
son absence, et au mépris de ses pré-
rogatives, ses conseillers aient décidé
de rompre les relations diplomatiques
avec la France. Cette rupture, qui a
provoqué de vives critiques au Parle-
ment, a été suivie d'un malaise poli-
tique dont la crise ministérielle a été
là manifestation publique. Un cabi-
net de coalition ou un cabinet d'af-
faires sera sans doute dfsigné aujour-
d'hui par le souverain.
SAINT-FLORENT.
Communiqué allemand
Berlin. — Les forces hindoues qui
avalent été mises en ligne pour cou-
vrir le repli britannique ont été vain-
cues et repoussées.
Des formations d'appareils de com-
bat allemands ont attaqué à coups de
bombes des colonnes de camions dans
les secteurs de Tobrouk et des dépôts
de matériel ennemis près de Marsa-
Matrouh. Les attaques aériennes con-
tre des aérodromes, des positions de
D.C.A. et des installations militaires
des lies de Malte et de Gozzo ont été
poursuivies.
Communiqué italien
Rome. — Les forces hindoues char-
gées de protéger la retraite anglaise en
Cyrénaïque orientale ont été durement
battues. L'avance des troupes de l'Axe,
vlgouréusement appuyée par l'aviation,
se poursuit en direction de la région
de Derna.
Communiqué du Caire
Le Caire. — Après avoir repoussé
lée détachements allemands qui
avaient essayé d'intsrcepter sa retrai-
te, la 4* division hindoue a quitté
avec succès dans la nuit du 2 au 3
février les positions qu'elle occupait
prés de Derna et a réussi "à rejoindre
le gros des forces britanniques.
D'autre part, nos colonnes mobiles
soutenues par nos aviations ont pour-
suivi leurs activités offensives dans
le désert à l'est et au -nord-egt de
M'Sous.
Nos avions ont coulé dans la nuit
du 2 au 3, un navire marchand en
Méditerranée centrale.
Derna évacuée
Londres. — Un commentateur de la
radio anglaise a annoncé ce soir que
la villé de Derna a été évacuée par
les forcés britanniques.
NOUVELLES --- BRÈVES
VALENCIENNES. - La section spé-
ciale de la cour d'appel de Douai a
condamné pour activité antinationale
quatre militants communistes à 6 ans
de prison et des peinés d'amendé.
MARSEILLE.. — Lé général Laure,
secrétaire général du chef de l'Etat,
présidera samedi et dimanche, à Mar-
seille, les journées nationales du scou-
tisme.
SOFIA. — Le rappel de M. Rustu
Aras, ambassadeur de Turquie à Lon-
dres et son remplacement par M.
Raoud Ortai sont vivement commen-
tes par la presse bulgare qui semble
attribuer une signification particu-
lière à la décision prise par le gouver-
nement d'Ankara.
MADRID. — La championne espa-
gnole de slalom, Mlle Ernestina de
Herreiron, a fait une chute grave sur
le terrain de ski de Navacerrada et
s'est fracturé une Jambe.
SEATTLE. — Le porte-parole du
patronat aux U.S.A. a déclaré que la
grève des soudeurs déclenchée dans
les chantiers de constructions nava-
les de Seattle n'a pas atteint son
but. Tous les ouvriers, à l'exception
d'une vingtaine, ont repris le travail.
LONDRES. — La radio anglaise an-
nonce que toutes les femmes anglai-
ses, mariées ou célibataires, nées en
1908, devront se faire enregistrer sa-
medi, afin d'êtrè employées pour
« un service en temps de guerre ».
DE TOUT
UN PEU
LE VOYAGE
DU GOUVERNEUR GENERAL
EN KABYLIE
L'abondance des matières nous
oblige à reporter à demain le
compte réndu de la deuxième
journée du voyage en Kabylie du
gouverneur général Y. Châtel.
gouverneur général de l'Algérie.
LES DEPLACEMENTS
DU GENERAL KOELTZ
Le général Koeltz, commandant
la 19e région, a quitté Alger hier
matin, accompagné du capitaine
Chalandon, son officier d'ordon-
nance, pour aller inspecter les gar-
nisons du sud-ouest' oranais.
LA NEIGE SOUS LES PAS re-
çoit à Alger le même vibrant ac-
cueil qu'à Marseille et à Vichy.
Allèz donc au REGENT CINEMA
voir ce film magnifique.
VERNISSAGE
La Galerie Pasteur communi-
que :
C'est aujourd'hui, à 16 h., qu'au-
ra lieu, à la Galerie Pasteur, le
vernissage de l'exposition du célè-
bre peintre Guirand de Scévola,
dont l'œuvre immense, originale et
forte est, depuis longtemps, ap-
préciée de tous les amateurs du
monde entier. Germaine Simon et
Marguerite Fournials, paysagistes
et peintres de fleurs qui trqvail-
lent avec le maître et subirent son
influence heureuse, participent à
cette admirable exposition.
Attirerons-nous davantage l'at-
tention sur le triple intérêt que
présente cette unique manifesta-
tion d'Art, appelée à un succès
certain ?
(73.159)
UNE CURE DE REPOS
DANS LES HOTELS TRANSAT
(50.145)
NECROLOGIE
Monsieur G. Ami et Madame,
née Kieffer, nièce du général L.
Kieffer, ont eu l'immense chagrin
de perdre leur petite Marie-Fran-
ce-Elisabeth, inhumée dans Vinti-
mité le 2 janvier. Alger, 2. rue
Bellevue. (4.358)
BIJOUTERIE BANULS, 1, rue du
Coq (angle Chaussures André, 14,
rue (72.224)
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Lundi 9 février
A ALGER
TIRAGE DE LA 3e TRANCHE
DE LA
LOTERIE ALGÉRIENNE
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