Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1939-10-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 29 octobre 1939 29 octobre 1939
Description : 1939/10/29 (A28,N10676). 1939/10/29 (A28,N10676).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7585884t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2013
288 ANNÉE — N° 10.676
DIMANCHE 29 OCTOBRE 1939
Chèques Postaux: ALGER 19-25
40 CENTIMES
A dresse téiégraphique ; ECHO ALGER
TAkIF DES ABONNEMENTS
(Souscrivez par chèque postal)
Vacances Trots Six Un
l mois mois mois an
Alger, Algérie. 12 » 86 68 132
France, Colo-
mM. 13 » 38 74 144
Etranger 21.60 63 124 244
ALGER
20. r. de la Liberté
Télêph. î 373-80
(3 lignes groupées)
PARIS
1. bd Haussmann
Tél. Provence
64-65 et 03-80
PUBLICITE
ALGER : Agence
HAVAS. 57. r. Isly
Conc. Ag. Africaine
Téléph.: 352-82
(2 lignes groupées)
PARIS. Ag. Havas,
62. r. de Richelieu
'Et dans toutes
ses succursales
de Province
Du BBIN a la MOSELLE
10 go
L'activité de l'ennemi
s'accroît d'heure en heure
L'ARTILLERIE PROCÈDE A D'INCESSANTS RÉGLAGES DE TIR
NOUVELLES CONCENTRATIONS DE TROUPES
A LA FRONTIÈRE DE HOLLANDE
DONT LONDRES CROIT L'INVASION PROBABLE
S
Les effectifs de la Royal Air Force ont si habilement dissimulé leurs appareils que les correspondants de guerre
des Journaux, visitant ces jours derniers les formations du front français, so nt passés devant sans les apercevoir
(Cens. A - 99.)
LA SITUATION
sur le front français
Paris, 28 octobre. - Des' coups menés
avec des effectifs d'une centaine d'hom-
mes ont été déclenchés sur divers points
du front. Ils représentent l'aggrava-
tion de l'activité ennemie, l'activité de
l'artillerie s'accroît aussi d'heure en
heure; les tirs des canons allemands
sont de plus en plus répandus et de
plus en plus systématiques. De nouvel-
les pièces entrent en action à chaqus
instant, procédant, semble-t-il, à des
réglages de tir.
Le temps interdit une grande obser-
vation aérienne, cependant le comman-
dement français a acquis les preuves
que les déplacements de certaines esca-
drilles allemandes avaient eu lieu à l'in-
térieur de l'Allemagne par la voie de,
airs. De nouvelles concentrations de
troupes allemandes ont été décéléeo
dans la région maritime allemande li-
mitrophe de la frontière hollandaise à
l'ouest de Brème.
La presse neutre mentionne ces con-
centrations mais leur importance a
peut-être été quelque peu exagérée.
Ce déplacement de troupes en direc-
tion de cette région de l'Allemagne ne
semble pas se faire par de grandes uni-
tés. Ce sont des régiments isolés qui
arrivent les uns après les autres.
Là encore il serait hasardeux de ti-
rer des conclusions hâtives de ces faits.
Il peut aussi bien s'agir de troupes re-
venant de Pologne et qui prennent leurs
cantonnements de repos, que d'unités
de choc destinés soit à une invasion
de la Hollande, soit, sait-on jamais, à
la tentative aventureuse de renouveler
l'exploit de Guillaume le Conquérant
qui fut le seul à réussir un débarque-
ment en Angleterre.
Alerte aux îles Orcades
Londres, 28 octobre. — Une alerte an-
tiaérienne a été donnée aujourd'hui aux
Orcades, parce qu'un avion avait été
aperçu volant à basse altitude au-des-
sus des îles.
11 a été pris en chasse et mis en fuite.
Courte alerte
sur le Firth-of-Forth
Londres, 28 octobre. — L'alerte a été
donnée ce matin dans Firth-of-Forth.
La fin de l'alerte a eu lieu une de-
mi-heure après.
Avant que l'alerte dans le Firth-of-
Forth fut donnée, on entendit le bruit
d'une canonnade et plusieurs personnes
virent quelque chose qu'elles prirent pour
un avion ennemi sortir des nuages à
une grande hauteur. Aucune bombe n'a
été jetée.
Un avion allemand
est contraint d'atterrir
en Ecosse
Londres, 28 octobre. — Le Ministère
de l'air communique qu'un avion alle-
mand, qui venait d'effectuer ce matin
un vol de reconnaissance, a été con-
traint par des avions de chasse britan-
niques, d'atterrir à l'est de Dalkeith
(Ecosse). «
L'avion avait quatre hommes. Deux
étaient morts, un troisième blessé, le
jpilfîttf était indemne.
109e COMMUNIQUE
OFFICIEL
(28 octobre matin)
Nuit calme sur Vensem-
ble du front.
110e COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
(28 octobre soir)
Rencontres de détache-
ments de reconnaissance
sur divers points du front.
SUR MER. — Nos pa-
trouilleurs ont recueilli des
corps d'officiers et de ma-
rins allemands apparte-
nant à un sous - marin
coulé.
L'U.R.S.S. participera
aux travaux
de la S.D.N.
Genève, 28 octobre. — M. Potemkine,
commissaire adjoint des Affaires étran-
gères en U.R.S.S., a fait connaître te-
légraphiquement à la Société des Na-
tions que son gouvernement donne son
assentiment à la convocation de l'as-
semblée de Genève le 4 décembre.
Le Ministère slovaque
est constitué par M. Tuka
Berne, 28 octobre. — On mande de
Bratislava au D.N.B. :
Le nouveau cabinet slovaque est cons-
titué sous la présidence de M. Tuka.
M. Durcansky est nommé ministre des
Affaires étrangères et gère en même
temps le portefeuille de l'Intérieur.
Un puissant auxiliaire
Le Canada
devient
l'arsenal
et le grenier
des Alliés
UNE ARMÉE DE L'AIR
CANADIENNE ,
franchira l'Atlantique
--- en janvier
LES USINES pE GUERRE 1
TRAVAILLENT
sous la direction du Creusot
Londres, 28 octobre. — Un plan pour
faire du vaste Dominion du Canada
l'arsenal et le grenier des alliés est en
voie d'exécution.
On apprend d'Ottawa qu'une armada
de l'air canadienne franchira l'Atlanti-
que par ses propres moyens en janvier
pour renforcer la R.A.F. Les escadrilles
d'appareils du type « Dampden > pour-
ront être livrées en trois mois et d'au-
tres suivront à intervalles réguliers et
brefs.
La Grande-Bretagne a déjà comman-
dé au Canada un millier d'avions de
bombardement, de chasse et d'entraî-
nement et, seuls, ces derniers resteront
outre-Atlantique pour l'éducation des
pilotes anglais, australiens et canadiens.
Plus de cent champs d'aviation mili-
taire ont été construits et tous les aé-
roports civils ont été réquisitionnés.
Les dispositions prises permettent la
formation de 25.000 aviateurs par an.
Les dépenses de guerre du Canada
évaluées, au début des hostilités, à
200.000 livres sterling par jour dépas-
sent maintenant un total quotidien de
500.000 livres.
Le travail dans les usines a commen-
cé sous la direction d'experts du groupe
fièftiër'-'et du OreUSÙTr-— ,
Les ressources naturelles intenses du
Canada ont été organisées pour assurer
aux alliés un apport constant d'ali-
ments, de minerais, de métaux et de
bois de construction. Le Çanada peut
exporter 400 millions de boisseaux de
blé.
Constitution à Ottawa
d'une compagnie
de fabrique d'armes
Londres, 28 octobre. - D'Ottawa à
l'agence Reuter :
On annonce la constitution » d'une
compagnie qui fabriquera des armes et
des munitions.
Cette compagnie portera le nom de
« Sorel Steel Industries » et aura un
capital maximum de 10.500.000 dollars.
LA POLITIQUE
"La France commande"
Paris, 28 octobre. — Une objection
est fréquemment formulée à l'approche
de la discussion budgétaire. La règle
d'impartialité que nous nous sommes
assignée nous fait un devoir de l'exa-
miner dès maintenant afin d'éviter tout
malentendu.
On craint que des députés ne suc-
combent à diverses tentations ; à celle,
notamment, qui consisterait à éparpiller
les ressources budgétaires sur "ne infi-
nité de sujets dont l'intérêt évidemment
ne fait pas question mais qui, quelque
légitime qu'ils soient, doivent s'effacer,
en ce moment, devant l'intérêt supérieur
de la nation.
Evitons de condamner en bloc et
d'avance. Il est certains crédits du
temps de paix que le temps de guerre
ne paraît plus justifier. Nous en som-
mes d'accord. Il sera pénible, néan-
moins, de les voir disparaître. De mê-
me ce sera extrêmement pénible si l'Etat
se trouve contraint de mesurer l'aide
qu'il accordait, jusqu'ici, à telle ou teile
catégorie de citoyens, lesquels ne peu-
vent envisager de secours que de lui.
De ce que nous disons là il ne fau-
drait pas déduire que le gouvernement
se propose de pratiquer des « coupes
sombres » dans les chapitres de dépen-
ses, de « sabrer » ici et là, sans rete-
nue, comme sans pitié. Nous ne con-
naissons rien de ses véritables intentions
et il est probable que les services du
Ministère des finances, pour l'instant,
n'en savent pas plus que nous-mêmes.
M. Paul Reynaud n'a-t-il pas dé-
claré, à la Commission des finances du
Sénat, que la question du traitement ré-
servé aux fonctionnaires mobilisés, ques-
tion entre toutes délicate et complexe,
n'est pas réglée, qu'elle est encore à
l'étude ? Quoi qu'il en soit, on peut
préjuger que, si certaines dépenses —
les dépenses d'assistance plus particuliè-
rement — subsistent pour la raison que
les données élémentaires d'humanité le
prescrivent, il n'en faudra pas moins,
obligatoirement, procéder à un « resser-
rement » des dépenses en vue de consa-
crer, le plus possible, le meilleur, le plus
clair de nos ressources aux besoins de la
guerre.
Ces besoins sont énormes, fantasti-
ques. Des chiffres, des chiffres quoti-
diens circulent de bouche à oreille.
Nous n'en citerons aucun, car il n'est
pas un Français qui ne sache aujour-
d'hui, au moins approximativement, ce
que coûte un coup de canon.
« La France commande », a dit le
président du Conseil. On retrouvera
probablement cette phrase à plus d'un
tournant de la prochaine discussion bud-
gétaire.
Est-il quelqu'un, au Sénat ou à la
Chambre, qui parle seulement d'en ou-
blier le caractère impératif, inéluctable?
Nous ne le croyons pas. Nous ne le
croyons d'autant moins que les commu-
nistes dont la surenchère électorale for-
merait l'essentiel le plus clair de la po-
litique sont. ailleurs.
FRANCISQUE LAURENT.
Dans des tranchées spécialement construites pour cet usage, ces jeunes
recrues britanniques s'exercent au tir, dans un camp d'entrainement, quel-
que part en Angleterre (Censure n' A. 210).
La révision du "Neufrality Act" aux Etats-Unis
LE PRO JET PITTMRNN
abrogeant l'embargo sur les armes
EST VOTÉ PAR LE SÉNAT
La majorité de 63 voix contre 30 est considérée
comme une éclatante victoire du président Roosevelt
LE VOTE
du -- Sénat américain
Paris, 28 octobre. — Le vote émis
la nuit dernière par le Sénat américain
à plus des deux tiers des voix, constitue
un succès pour le président Roosevelt et
aussi, peut-on dire, pour les puissances
occidentales, car la clause essentielle du
projet qui revise la loi de neutralité est
celle qui lève l'embargo sur les sorties
d'armes au profit des puissances qui les
payent comptant et peuvent les transpor-
ter sur leurs propres navires. C'est le cas
de la France et de l'Angleterre. Ce
n'est pas le cas du Reich.
Il n'a pas tenu au président Roose-
velt et au sénateur Cordell Hull que
ctte révision ne soit sanctionnée avant,
la guerre mondiale. Les arguments qu'ils
firent valoir alors étaient ceux qui ont
triomphé aujourd'hui : volonté de tenir
l'Amérique en dehors de la guerre et
aussi de ne pas favoriser l'agresseur.
Mais à ce moment l'isolationnisme,
plus fort que maintenant à cause de la
propagande nazie, trouvait des oreilles
plus dociles. L'invasion de la Pologne,
le pacte germano-soviétique, les mesures
dirigées contre toutes les démocraties,
les incidents de la guerre maritime, ont
déterminé un énorme revirement outre-
Atlantique. Von Ribbentrop trompait
son auditoire quand il évoquait la sym-
pathie du peuple américain et les prévi-
sions de Gœbbels ont été lourdement
démontiez. L' Amévtiiu.ç-tfr is,, uno pwt-
tion morale qui ne peut échapper à
personne.
On conçoit qu'après le vote du Sé-
nat, celui de la Chambre n'est plus dou-
teux. Il a eu un profond retentissement
dans les deux mondes. Les puissances
occidentales ont désormais à leur dis-
position des ressources illimitées.
DIPLOMATICUS.
Majorité significative
Washington, 28 octobre. — Le projet
de loi de neutralité appelée « projet
Pittman », a été adopté par le Sénat
par 63 voix contre 30.
Le scrutin est le suivant :
Pour : démocrates, 54; républicains,
8; indépendant, 1.
Contre : démocrates, 12; républicains,
15; fermiers travaillistes. 2; progressis-
te, 1.
M. Barkley, le leader démocrate, a
rendu hommage aux sénateurs pour la
parfaite tenue des débats qui ont duré
trois semaines.
Il a annoncé que le Sénat se réunirait
la semaine prochaine pour recevoir de
la commission mixte le texte définitif
de la loi après le vote de la Chambre.
La déclaration de M. Barkley confir-
me l'espoir de l'administration que la
Chambre suivra le Sénat. La majorité
de 63 voix contre 30 est considérée com-
me une éclatante victoire pour l'admi-
nistration et la ratification implicite de
la politique étrangère du président Roo-
sevelt.
La question de la levée de l'embargo
était devenue symbolique. La propagan-
de isolationniste avait répandu cette
notion que permettre l'exportation des
armements serait interprété partout
comme preuve que le gouvernement des
Etats-Unis désire porter aide aux al-
liés.
(Lire la suite en deuxième page)
Principal artisan de la signature du pacte anglo-franco-turc, voici le
président de la République turque, Ismet Inonu, pendant un discours
(Censure n, 12.702.)
Tî
Le roi et la reine d'Angleterre ont visité les centres d'où partent les
ballons captifs ou x saucisses », un des moyens de défense passive de
la capitale anglaise. — Le roi, au centre, examinant le cable qui retient
l'un des ballons
(Censure n" 12.552).
LE PROBLÈME RUSSO-FINLANDAIS -
M. ROOSEVELT a demandé
aux délégués finnois
de l'aviser si les pourparlers
prenaient mauvaise tournure
HELSINKI CRAINT QUE MOSCOU
NE ROMPE LES NÉGOCIATIONS -
SI SES DEMANDES SONT REJETÉES
Amsterdam, 28 octobre. — Le corres-
pondant du « Telegraaf » à Helsinki
dit savoir que la délégation finnoise à
Moscou aurait reçu, avant sa dernière
visite au Kremlin, un message person-
nel du président Roosevelt, transmis
par l'ambassadeur des Etats-Unis. M.
Roosevelt demandait à être avisé Im-
médiatement dès que les pourparlers
prendraient mauvaise tournure pour la
Finlande.
A Helsinki, poursuit le correspondant,
on craint que les Soviets ne rompent
les pourparlers si leurs revendications
ne sont pas acceptées, faisant ainsi pe- ,
ser une menace latente sur la Finlan-
de et l'obligeant à rester mobilisée. On
ne pense pas que les pourparlers puis-
sent reprendre au Kremlin avant mer-
credi ou jeudi. Le correspondant hol-
landais rapporte le bruit selon lequel
les Russes auraient proposé à la Fin-
lande la conclusion d'un pacte militai-
re incompatible avec la neutralité fin-
noise.
ENTRE LE JAPON
L'ANGLETERRE
ET LES ÉTATS-UNIS,
les relations
vont s'améliorer
Tokio, 28 octobre. — L'ambassadeur
de Grande-Bretagne, sir Robert Craigie,
a fait une visite de courtoisie au vice-
ministre des Affaires étrangères, M.
Masayuki Tani, pour le féliciter de son
entrée dans ses nouvelles fonctions.
On croitsavoir qu'au cours de l'entre-
tien qui dura 4Q minutes, sir Robert
Craigie fit part des dispositions de son
gouvernement, qui sont favorables à la
reprise des pourparlers en vue du règle-
ment des affaires de Tien-Sin, pourpar-
lers interrompus depuis le mois d'août
dernier.
(Lire la suite en deuxième page)
DIMANCHE 29 OCTOBRE 1939
Chèques Postaux: ALGER 19-25
40 CENTIMES
A dresse téiégraphique ; ECHO ALGER
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Vacances Trots Six Un
l mois mois mois an
Alger, Algérie. 12 » 86 68 132
France, Colo-
mM. 13 » 38 74 144
Etranger 21.60 63 124 244
ALGER
20. r. de la Liberté
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(3 lignes groupées)
PARIS
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ALGER : Agence
HAVAS. 57. r. Isly
Conc. Ag. Africaine
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PARIS. Ag. Havas,
62. r. de Richelieu
'Et dans toutes
ses succursales
de Province
Du BBIN a la MOSELLE
10 go
L'activité de l'ennemi
s'accroît d'heure en heure
L'ARTILLERIE PROCÈDE A D'INCESSANTS RÉGLAGES DE TIR
NOUVELLES CONCENTRATIONS DE TROUPES
A LA FRONTIÈRE DE HOLLANDE
DONT LONDRES CROIT L'INVASION PROBABLE
S
Les effectifs de la Royal Air Force ont si habilement dissimulé leurs appareils que les correspondants de guerre
des Journaux, visitant ces jours derniers les formations du front français, so nt passés devant sans les apercevoir
(Cens. A - 99.)
LA SITUATION
sur le front français
Paris, 28 octobre. - Des' coups menés
avec des effectifs d'une centaine d'hom-
mes ont été déclenchés sur divers points
du front. Ils représentent l'aggrava-
tion de l'activité ennemie, l'activité de
l'artillerie s'accroît aussi d'heure en
heure; les tirs des canons allemands
sont de plus en plus répandus et de
plus en plus systématiques. De nouvel-
les pièces entrent en action à chaqus
instant, procédant, semble-t-il, à des
réglages de tir.
Le temps interdit une grande obser-
vation aérienne, cependant le comman-
dement français a acquis les preuves
que les déplacements de certaines esca-
drilles allemandes avaient eu lieu à l'in-
térieur de l'Allemagne par la voie de,
airs. De nouvelles concentrations de
troupes allemandes ont été décéléeo
dans la région maritime allemande li-
mitrophe de la frontière hollandaise à
l'ouest de Brème.
La presse neutre mentionne ces con-
centrations mais leur importance a
peut-être été quelque peu exagérée.
Ce déplacement de troupes en direc-
tion de cette région de l'Allemagne ne
semble pas se faire par de grandes uni-
tés. Ce sont des régiments isolés qui
arrivent les uns après les autres.
Là encore il serait hasardeux de ti-
rer des conclusions hâtives de ces faits.
Il peut aussi bien s'agir de troupes re-
venant de Pologne et qui prennent leurs
cantonnements de repos, que d'unités
de choc destinés soit à une invasion
de la Hollande, soit, sait-on jamais, à
la tentative aventureuse de renouveler
l'exploit de Guillaume le Conquérant
qui fut le seul à réussir un débarque-
ment en Angleterre.
Alerte aux îles Orcades
Londres, 28 octobre. — Une alerte an-
tiaérienne a été donnée aujourd'hui aux
Orcades, parce qu'un avion avait été
aperçu volant à basse altitude au-des-
sus des îles.
11 a été pris en chasse et mis en fuite.
Courte alerte
sur le Firth-of-Forth
Londres, 28 octobre. — L'alerte a été
donnée ce matin dans Firth-of-Forth.
La fin de l'alerte a eu lieu une de-
mi-heure après.
Avant que l'alerte dans le Firth-of-
Forth fut donnée, on entendit le bruit
d'une canonnade et plusieurs personnes
virent quelque chose qu'elles prirent pour
un avion ennemi sortir des nuages à
une grande hauteur. Aucune bombe n'a
été jetée.
Un avion allemand
est contraint d'atterrir
en Ecosse
Londres, 28 octobre. — Le Ministère
de l'air communique qu'un avion alle-
mand, qui venait d'effectuer ce matin
un vol de reconnaissance, a été con-
traint par des avions de chasse britan-
niques, d'atterrir à l'est de Dalkeith
(Ecosse). «
L'avion avait quatre hommes. Deux
étaient morts, un troisième blessé, le
jpilfîttf était indemne.
109e COMMUNIQUE
OFFICIEL
(28 octobre matin)
Nuit calme sur Vensem-
ble du front.
110e COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
(28 octobre soir)
Rencontres de détache-
ments de reconnaissance
sur divers points du front.
SUR MER. — Nos pa-
trouilleurs ont recueilli des
corps d'officiers et de ma-
rins allemands apparte-
nant à un sous - marin
coulé.
L'U.R.S.S. participera
aux travaux
de la S.D.N.
Genève, 28 octobre. — M. Potemkine,
commissaire adjoint des Affaires étran-
gères en U.R.S.S., a fait connaître te-
légraphiquement à la Société des Na-
tions que son gouvernement donne son
assentiment à la convocation de l'as-
semblée de Genève le 4 décembre.
Le Ministère slovaque
est constitué par M. Tuka
Berne, 28 octobre. — On mande de
Bratislava au D.N.B. :
Le nouveau cabinet slovaque est cons-
titué sous la présidence de M. Tuka.
M. Durcansky est nommé ministre des
Affaires étrangères et gère en même
temps le portefeuille de l'Intérieur.
Un puissant auxiliaire
Le Canada
devient
l'arsenal
et le grenier
des Alliés
UNE ARMÉE DE L'AIR
CANADIENNE ,
franchira l'Atlantique
--- en janvier
LES USINES pE GUERRE 1
TRAVAILLENT
sous la direction du Creusot
Londres, 28 octobre. — Un plan pour
faire du vaste Dominion du Canada
l'arsenal et le grenier des alliés est en
voie d'exécution.
On apprend d'Ottawa qu'une armada
de l'air canadienne franchira l'Atlanti-
que par ses propres moyens en janvier
pour renforcer la R.A.F. Les escadrilles
d'appareils du type « Dampden > pour-
ront être livrées en trois mois et d'au-
tres suivront à intervalles réguliers et
brefs.
La Grande-Bretagne a déjà comman-
dé au Canada un millier d'avions de
bombardement, de chasse et d'entraî-
nement et, seuls, ces derniers resteront
outre-Atlantique pour l'éducation des
pilotes anglais, australiens et canadiens.
Plus de cent champs d'aviation mili-
taire ont été construits et tous les aé-
roports civils ont été réquisitionnés.
Les dispositions prises permettent la
formation de 25.000 aviateurs par an.
Les dépenses de guerre du Canada
évaluées, au début des hostilités, à
200.000 livres sterling par jour dépas-
sent maintenant un total quotidien de
500.000 livres.
Le travail dans les usines a commen-
cé sous la direction d'experts du groupe
fièftiër'-'et du OreUSÙTr-— ,
Les ressources naturelles intenses du
Canada ont été organisées pour assurer
aux alliés un apport constant d'ali-
ments, de minerais, de métaux et de
bois de construction. Le Çanada peut
exporter 400 millions de boisseaux de
blé.
Constitution à Ottawa
d'une compagnie
de fabrique d'armes
Londres, 28 octobre. - D'Ottawa à
l'agence Reuter :
On annonce la constitution » d'une
compagnie qui fabriquera des armes et
des munitions.
Cette compagnie portera le nom de
« Sorel Steel Industries » et aura un
capital maximum de 10.500.000 dollars.
LA POLITIQUE
"La France commande"
Paris, 28 octobre. — Une objection
est fréquemment formulée à l'approche
de la discussion budgétaire. La règle
d'impartialité que nous nous sommes
assignée nous fait un devoir de l'exa-
miner dès maintenant afin d'éviter tout
malentendu.
On craint que des députés ne suc-
combent à diverses tentations ; à celle,
notamment, qui consisterait à éparpiller
les ressources budgétaires sur "ne infi-
nité de sujets dont l'intérêt évidemment
ne fait pas question mais qui, quelque
légitime qu'ils soient, doivent s'effacer,
en ce moment, devant l'intérêt supérieur
de la nation.
Evitons de condamner en bloc et
d'avance. Il est certains crédits du
temps de paix que le temps de guerre
ne paraît plus justifier. Nous en som-
mes d'accord. Il sera pénible, néan-
moins, de les voir disparaître. De mê-
me ce sera extrêmement pénible si l'Etat
se trouve contraint de mesurer l'aide
qu'il accordait, jusqu'ici, à telle ou teile
catégorie de citoyens, lesquels ne peu-
vent envisager de secours que de lui.
De ce que nous disons là il ne fau-
drait pas déduire que le gouvernement
se propose de pratiquer des « coupes
sombres » dans les chapitres de dépen-
ses, de « sabrer » ici et là, sans rete-
nue, comme sans pitié. Nous ne con-
naissons rien de ses véritables intentions
et il est probable que les services du
Ministère des finances, pour l'instant,
n'en savent pas plus que nous-mêmes.
M. Paul Reynaud n'a-t-il pas dé-
claré, à la Commission des finances du
Sénat, que la question du traitement ré-
servé aux fonctionnaires mobilisés, ques-
tion entre toutes délicate et complexe,
n'est pas réglée, qu'elle est encore à
l'étude ? Quoi qu'il en soit, on peut
préjuger que, si certaines dépenses —
les dépenses d'assistance plus particuliè-
rement — subsistent pour la raison que
les données élémentaires d'humanité le
prescrivent, il n'en faudra pas moins,
obligatoirement, procéder à un « resser-
rement » des dépenses en vue de consa-
crer, le plus possible, le meilleur, le plus
clair de nos ressources aux besoins de la
guerre.
Ces besoins sont énormes, fantasti-
ques. Des chiffres, des chiffres quoti-
diens circulent de bouche à oreille.
Nous n'en citerons aucun, car il n'est
pas un Français qui ne sache aujour-
d'hui, au moins approximativement, ce
que coûte un coup de canon.
« La France commande », a dit le
président du Conseil. On retrouvera
probablement cette phrase à plus d'un
tournant de la prochaine discussion bud-
gétaire.
Est-il quelqu'un, au Sénat ou à la
Chambre, qui parle seulement d'en ou-
blier le caractère impératif, inéluctable?
Nous ne le croyons pas. Nous ne le
croyons d'autant moins que les commu-
nistes dont la surenchère électorale for-
merait l'essentiel le plus clair de la po-
litique sont. ailleurs.
FRANCISQUE LAURENT.
Dans des tranchées spécialement construites pour cet usage, ces jeunes
recrues britanniques s'exercent au tir, dans un camp d'entrainement, quel-
que part en Angleterre (Censure n' A. 210).
La révision du "Neufrality Act" aux Etats-Unis
LE PRO JET PITTMRNN
abrogeant l'embargo sur les armes
EST VOTÉ PAR LE SÉNAT
La majorité de 63 voix contre 30 est considérée
comme une éclatante victoire du président Roosevelt
LE VOTE
du -- Sénat américain
Paris, 28 octobre. — Le vote émis
la nuit dernière par le Sénat américain
à plus des deux tiers des voix, constitue
un succès pour le président Roosevelt et
aussi, peut-on dire, pour les puissances
occidentales, car la clause essentielle du
projet qui revise la loi de neutralité est
celle qui lève l'embargo sur les sorties
d'armes au profit des puissances qui les
payent comptant et peuvent les transpor-
ter sur leurs propres navires. C'est le cas
de la France et de l'Angleterre. Ce
n'est pas le cas du Reich.
Il n'a pas tenu au président Roose-
velt et au sénateur Cordell Hull que
ctte révision ne soit sanctionnée avant,
la guerre mondiale. Les arguments qu'ils
firent valoir alors étaient ceux qui ont
triomphé aujourd'hui : volonté de tenir
l'Amérique en dehors de la guerre et
aussi de ne pas favoriser l'agresseur.
Mais à ce moment l'isolationnisme,
plus fort que maintenant à cause de la
propagande nazie, trouvait des oreilles
plus dociles. L'invasion de la Pologne,
le pacte germano-soviétique, les mesures
dirigées contre toutes les démocraties,
les incidents de la guerre maritime, ont
déterminé un énorme revirement outre-
Atlantique. Von Ribbentrop trompait
son auditoire quand il évoquait la sym-
pathie du peuple américain et les prévi-
sions de Gœbbels ont été lourdement
démontiez. L' Amévtiiu.ç-tfr is,, uno pwt-
tion morale qui ne peut échapper à
personne.
On conçoit qu'après le vote du Sé-
nat, celui de la Chambre n'est plus dou-
teux. Il a eu un profond retentissement
dans les deux mondes. Les puissances
occidentales ont désormais à leur dis-
position des ressources illimitées.
DIPLOMATICUS.
Majorité significative
Washington, 28 octobre. — Le projet
de loi de neutralité appelée « projet
Pittman », a été adopté par le Sénat
par 63 voix contre 30.
Le scrutin est le suivant :
Pour : démocrates, 54; républicains,
8; indépendant, 1.
Contre : démocrates, 12; républicains,
15; fermiers travaillistes. 2; progressis-
te, 1.
M. Barkley, le leader démocrate, a
rendu hommage aux sénateurs pour la
parfaite tenue des débats qui ont duré
trois semaines.
Il a annoncé que le Sénat se réunirait
la semaine prochaine pour recevoir de
la commission mixte le texte définitif
de la loi après le vote de la Chambre.
La déclaration de M. Barkley confir-
me l'espoir de l'administration que la
Chambre suivra le Sénat. La majorité
de 63 voix contre 30 est considérée com-
me une éclatante victoire pour l'admi-
nistration et la ratification implicite de
la politique étrangère du président Roo-
sevelt.
La question de la levée de l'embargo
était devenue symbolique. La propagan-
de isolationniste avait répandu cette
notion que permettre l'exportation des
armements serait interprété partout
comme preuve que le gouvernement des
Etats-Unis désire porter aide aux al-
liés.
(Lire la suite en deuxième page)
Principal artisan de la signature du pacte anglo-franco-turc, voici le
président de la République turque, Ismet Inonu, pendant un discours
(Censure n, 12.702.)
Tî
Le roi et la reine d'Angleterre ont visité les centres d'où partent les
ballons captifs ou x saucisses », un des moyens de défense passive de
la capitale anglaise. — Le roi, au centre, examinant le cable qui retient
l'un des ballons
(Censure n" 12.552).
LE PROBLÈME RUSSO-FINLANDAIS -
M. ROOSEVELT a demandé
aux délégués finnois
de l'aviser si les pourparlers
prenaient mauvaise tournure
HELSINKI CRAINT QUE MOSCOU
NE ROMPE LES NÉGOCIATIONS -
SI SES DEMANDES SONT REJETÉES
Amsterdam, 28 octobre. — Le corres-
pondant du « Telegraaf » à Helsinki
dit savoir que la délégation finnoise à
Moscou aurait reçu, avant sa dernière
visite au Kremlin, un message person-
nel du président Roosevelt, transmis
par l'ambassadeur des Etats-Unis. M.
Roosevelt demandait à être avisé Im-
médiatement dès que les pourparlers
prendraient mauvaise tournure pour la
Finlande.
A Helsinki, poursuit le correspondant,
on craint que les Soviets ne rompent
les pourparlers si leurs revendications
ne sont pas acceptées, faisant ainsi pe- ,
ser une menace latente sur la Finlan-
de et l'obligeant à rester mobilisée. On
ne pense pas que les pourparlers puis-
sent reprendre au Kremlin avant mer-
credi ou jeudi. Le correspondant hol-
landais rapporte le bruit selon lequel
les Russes auraient proposé à la Fin-
lande la conclusion d'un pacte militai-
re incompatible avec la neutralité fin-
noise.
ENTRE LE JAPON
L'ANGLETERRE
ET LES ÉTATS-UNIS,
les relations
vont s'améliorer
Tokio, 28 octobre. — L'ambassadeur
de Grande-Bretagne, sir Robert Craigie,
a fait une visite de courtoisie au vice-
ministre des Affaires étrangères, M.
Masayuki Tani, pour le féliciter de son
entrée dans ses nouvelles fonctions.
On croitsavoir qu'au cours de l'entre-
tien qui dura 4Q minutes, sir Robert
Craigie fit part des dispositions de son
gouvernement, qui sont favorables à la
reprise des pourparlers en vue du règle-
ment des affaires de Tien-Sin, pourpar-
lers interrompus depuis le mois d'août
dernier.
(Lire la suite en deuxième page)
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