Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1937-03-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 06 mars 1937 06 mars 1937
Description : 1937/03/06 (A26,N9710). 1937/03/06 (A26,N9710).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7584603c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2013
268 ANNÉE - N* 9710
- SAMEDI 6 MARS 1937
Il ECHO D'ALGER
Télégrammes : ÉCHO ALGER
30 CENTIMES
Chôyoa Postaux : 19-25
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Richelieu, et dans toutes "s nie-
cursalei de la proVInce.
Les décisions du Conseil des ministres
La sécurité financière
est désormais assurée
: par des économies sévères
,. UN COMITÉ DE TECHNICIENS GERERA
: LE FONDS D'ÉGALISATION DES CHANGES
r
La confiance rétablie permet de rendre
la liberté entière au marché de l'or
LA DÉFENSE NATIONALE SERA ASSURÉE
PAR UN EMPRUNT UNIQUE DONT CHACUN
VOUDRA OFFRIR SA PART A LA PATRIE
ORDRE
:. MÉTHODE
Paris, 5 mars. — Nous sommes
heureux d'avoir pu, aussi approximati-
vement que possible, dégager du fatras
des « informations » qui affluaient hier
dans les couloirs parlementaires touchant
les intentions prêtées au Gouvernement
en matières monétaires et financières, ce
qui ressortissait au vraisemblable et ce
qui ne relevait que de la fantaisie ou
encore de la manœuvre.
Ainsi, comme nous l'avions indiqué,
, la pièce maîtresse, si l' on peut dire, de
: l'ensemble des mesures prises, ce ma-
tin, par le Conseil des ministres est la
v création de ce comité ou commission
chargée de gérer le fonds d'égalisation
des changes, au sujet duquel tant d'arti -
culations contradictoires ont été portées
au cours du récent débat sur la politi-
que générale du Gouvernement et dont
certains orateurs ont à la légère, déclaré
qu'il n'existait plus.
Comme on le verra plus loin par le
détail, des représentants qualifiés du
crédit public sont appelés à y siéger
aux côtés de représentants du crédit de
l'Etat et — fait que l'on ne saurait
trop souligner, car il contient selon nous,
toute la portée de l'opération — cette
commission aura pour mission non seule-
ment d'assurer la défense du franc,
e avec le souci d'assurer la sécurité du
commerce et la stabilité des prix », mais
encore de surveiller le marché des ren-
tes.
La création de cette commission s'ac-
compagne, ainsi que nous le faisions
pressentir hier, de mesures libérales con-
cernant la circulation de l'or.
Par ailleurs, le Conseil des ministres
a manifesté la volonté formelle du Gou-
vernement — et M. Léon Blum qui a
donné lecture en personne du commu-
niqué a fort bien marqué la nuance
— de proscrire toutes les dépenses nou-
velles, à l'exception évidemment, de
l'amélioration nécessaire des petits trai-
tements, de réduire également à l'indis-
pensable les charges incombant à la
trésorerie, les charges résultant de l'ar-
mement devant être couvertes par un
emprunt de la défense nationale, en
faveur duquel le chef de l'Etat fera
un appel demain soir.
Telles sont par leurs grandes lignes,
les mesures que le Gouvernement, una-
nime, a, ce matin, arrêtées.
Elles sont inspirées par le désir d' or-
dre et de méthode que M. Camille
Chautemps exprimait il y a quelques
jours. Elles sont d'importance et bien
faites, selon nous, pour calmer les ap-
préhensions, voire les alarmes qui s' é-
taient manifestées au sein du groupe
radical-socialiste.
On va jusqu'à dire que ce sont, pré-
cisément, les radicaux-socialistes qui les
ont suggérées. C'est possible. Mais ce
qui importe, c'est que la sagesse finan-
cière que nous avons constamment prê-
chée ici, sagesse au demeurant fort
compatible avec les préoccupations de
progrès social, l'emporte sur certaines
solutions offertes, plus démagogiques
que substantielles.
FRANCISQUE LAURENT.
M. Léon Blum commentera
demain par radio
les décisions - prises
Paris, 5 mars. — M. Léon Blum, pré-
sident du Conseil, commentera demain
à 19 h. 30 par radio les décisions pri-
ses ce matin en Conseil des ministres.
L'emprunt de défense nationale sera
lancé lundi matin. Il sera précédé d'un
appel radiodiffusé que M. Albert Le-
brun, président de la République, adres-
sera au pays dimanche à 19 heures.
Demain soir t !
:
M. A. Lebrun et M. Jeanneney
MM. Herriot, Daladier, Caillaux
lanceront un appel au pays
M. Edouard Daladier quitte l'Elysée en compagnie de M. Léon Blum
Paris, 5 mars. — A l'occasion du lan-
cement du nouvel emprunt de la Dé-
fense nationale, MM. Daladier, minis-
tre de la Défense nationale, vice-prési-
dent du Conseil ; Jeanneney, président
du Sénat ; Edouard Herriot, président
de la Chambre des députés, et Caillaux,
président de la Commission sénatoriale
des finances, adresseront un appel ra-
diodiffusé au pays, dimanche soir.
M. Albert Lebryn fera également un
appel en faveur de cet emprunt.
Les mesures financières
sont parfaitement orthodoxes
Paris, 5 mars. — Dans les milieux po-
litiques on considère que les mesures,
arrêtées par le gouvernement s'inspi-
rent de la plus parfaite orthodoxie fi-
nancière et le communiqué publié à
l'issue de la délibération ministérielle
est d'une précision et d'une clarté qui
excluent toute difficulté d'interpréta-
tion.
La politique financière du gouverne-
ment y est définie avec une parfaite
netteté.
Le marché de l'or
La suppression des entraves à la cir-
culation de l'or témoigne d'un libéra-
lisme objectif. La libre négociation de
l'or sur le marché intérieur, l'achat à
vue par la Banque de France au cours
mondial des lingots et monnaies d'or
constituent un retour à la situation
existant avant la mise en vigueur de la
loi monétaire du 10 octobre dernier.
Ces mesures sont de nature à ras-
surer pleinement les détenteurs de ca-
pitaux thésaurisés ou expatriés. Les dé-
cisions concernant l'or auront pour effet
de resserrer les liens qui, du point de
vue monétaire, unissent la France aux
Etats-Unis et à l'Angleterre. D'ailleurs
l'accord tripartite, comme le Gouver-
nement le proclame, doit rester à la
base de la politique de la France.
Le fonds d'égalisation
Le fonds d'égalisation subsiste, car
sa raison d'être n'a pas disparu, mais
au lieu d'être géré par la Banque de
France son fonctionnement sera désor-
mais contrôlé par une commission de
techniciens.
Sans qu'il soit question d'instituer un
« open market », ce contrôle s'exerce-
ra également sur le marché des rentes
en accord avec le directeur de la caisse
des dépôts et consignations.
En ce qui concerne le budget, le gou-
vernement entend concourir à son équi-
libre réel. Dans ce but et pour éviter
toute velléité d'ouverture de crédits qui
seraient injustifiés, le gouvernement
prend l'engagement solennel de ne pas
introduire, auprès du Parlement, de
demandes de crédits additionnels. Il fait
une seule exception concernant l'amé-
lioration indispensable des petits traite-
ments. Cette dépense n'excéderait pas
d'ailleurs, 155 millions de francs.
La trésorerie
Quant à la trésorerie, compte tenu
de l'amélioration de la situation éco-
nomique et de l'engagement pris par
le gouvernement de ne pas recourir à
des crédits supplémentaires, ses besoins
ne doivent pas dépasser la capacité
d'absorption du marché français d'au-
tant plus que les mesures libérales pri-
ses à l'égard de l'or et des garanties
offertes par l'emprunt annoncé, per-
mettront aux capitaux actuellement in-
employés de s'investir en fonds publics.
L'emprunt
L'emprunt qui va être émis pour les
besoins de la défense nationale, pré-
sentera le même avantage que l'em-
prunt 4% 1925 à garantie de change
(emprunt Caillaux) et même des avan-
tages supplémentaires puisque les sous-
cripteurs pourront opter en ce qui con-
cerne la garantie de change, pour l'une
ou l'autre des deux monnaies solidaires
de la monnaie française, livre sterling
ou dollar.
(Lire la suite en troisième page)
Violente tempête
sur la côte charentaise
La Rochelle, 5 mars. — Une tempête
d'une grande violence sévit sur les cô-
tes de la Charente-Inférieure.
Les flots déchaînés déferlent avec
rage, endommageant divers ouvrages de
défense du littoral.
A LA CHAMBRE
REPRISE DU DEBAT SUR LA REPRESSION
DE LA HAUSSE ILLICITE
MM. Buyat et Renaud Jean
ont ouvert la série des interpellations
sur la politique agricole
M. Zay a déposé son projet
de refonte de l'enseignement
rDE NOTRE RÉDACTEUR PARLEMENTAIRE]
Paris, 5 mars. — La Chambre a re-
pris cet après-midi, sans avancer beau-
coup l'affaire, le débat sur la répression
de la hausse illicite qui reprendra mardi.
Au début de la séance, M. Jean Zay
avait déposé son projet sur la réforme
de l'enseignement.
L'important Conseil des ministres qui
se tenait à l'Elysée a nui beaucoup au
débat sur les interpellations agricoles, à
la fois dans l'intérêt et dans le volume.
On y reviendra vendredi.
-- La --- hausse illicite
C'est par l'exposé du rapporteur, M.
Nicod que le débat a repris sur la
hausse illicite. Pour M. Nicod, il faut
rechercher les raisons de la hausse
injustifiée. La hausse licite devant os-
ciller aux environs de 12 puisque
l'augmentation atteint aujourd'hui 30%
on peut en conclure que la hausse illi-
cite est de 18
— Il ne faut pas confondre la reva-
lorisation des produits agricoles et la
haussp illicite, interrompt M. Renaud
Jean. C'est pour ce motif que le groupe
communiste demandera par amende-
ment que la loi ne joue pas pour les
produits agricoles vendus par le pro-
ducteur.
Une loi pour six mois
La loi en discussion ne portera effet
que pendant six mois. M. Nicod le sou-
ligne en ajoutant qu'elle ne sera pas
dirigée contre les petits commerçants,
mais contre les spéculateurs profession-
nels. Elle n'est pas davantage dirigée
contre le paysan qui vit de son travail.
Au demeurant, il est inexact de dire que
la revalorisation des produits agricoles
a été une des raisons de la hausse, car
dans un prdSuit de èe genre, la' plus
grande partie du prix de revient est
constituée par les produits de l'indus-
trie. C'est donc sur ceux-ci que le gou-
vernement doit, faire l'effort de dimi-
nution.
Le rapporteur conclut :
— La loi ne saurait être dangereuse
pour l'économie du pays, mais si elle
devait demeurer inopérante, il faudrait
AUX MINES DE M'DILA
POUR DÉLIER
LES OUVRIERS ASSAILLIS
PAR 300 GRÉVISTES
INDIGÈNES
LA POLICE FAIT USAGE
DE SES ARMES
Quatre morts
Tunis, 5 mars (de notre correspon-
dant particulier). — Voici le bilan dé-
finitif de la bagarre qui a éclaté à la
mine de phosphate de Metlaoui, hier
après-midi :
Treize tués et vingt-six blessés du
côté des grévistes, dont un certain
nombre atteints grièvement, et cinq
gendarmes blessés à coups de revolver
et de matraque sans que leur état ins-
pire d'inquiétude.
Le calme, est rétabli et tous les ser-
vices occupant du personnel européen
ont repris le travail. Aucun autre inci-
dent à signaler par conséquent sur ce
point.
Il n'en est malheureusement pas de
même à la mine de M'Dila, où cet après-
midi ont éclaté également des incidents
sanglants. Il était 14 heures, lorsque les
ouvriers européens allaient reprendre le
travail avec l'assentiment des grévistes
indigènes. Les Européens venaient d'ar-
river à la mine. Soudain un groupe
d'environ trois cents grévistes, campés
sur une hauteur voisine, se précipitè-
rent sur eux, armés de matraques.
Devant cette attitude, les Européens
se réfugièrent dans les locaux de la
Centrale, d'où les grévistes tentèrent de
les déloger. Immédiatement alertée, la
police accourut sur les lieux et tenta de
refouler les assaillants, qui mettaient en
péril la sécurité des Européens.
Devant l'intransigeance des grévistes,
poussés dit-on par des meneurs étran-
gers à la mine, la police dut faire usage
de ses armes et les assaillants prirent
la fuite, abandonnant sur le terrain
quatre morts. On ne signale pas jus-
qu'ici de nouvelles victimes et aucun
blessé n'est venu demander l'assistan-
ce des services hospitaliers.
Le colonel de gendarmerie s'est rendu
sur les lieux où il n'a pas tardé à être
rejoint par les autorités, qui ont ouvert
immédiatement une enquête.
Nous apprenons que de sérieux ren-
forts de troupe ont été dirigés vers le
Sud. afin de prévenir une réaction qui
n'est pas à souhaiter, car chacun ici
espère ardemment qu'après ces événe-
ments sanglants, qui ont fait en moins
de vingt-quatre heures, 17 tués et 31
blessés, le calme soit rétabli définitive-
ment sur tout le territoire.
(Lire la suite en troisième page)
prévoir la nationalisation de certains
services publics ; produits chimiques,
chemins de fer, assurances. En atten-
dant, le rapporteur souligne que le
meilleur moyen de combattre la vie
chère, c'est la suppression de certains
tarifs douaniers.
On vit alors M. Lazurick faire d'ex-
cellents débuts en défendant le texte
de la Commission, texte que M. Que-
nette combattit au contraire en affir-
mant que l'abaissement du coût de la
vie pouvait être seulement poursuivi par
les restrictions des dépenses publiques.
Puis, après M. Elmiger, champion de
la concurrence et de la liberté, le dé-
bat fut renvoyé à mardi.
Les interpellations
agricoles
Comme nous l'indiquons plus haut
le Conseil des ministres allait faire un
tort notable aux interpellations sur la
politique agricole. Aussi bien deux in-
terpellateurs seulement ont pu se faire
entendre. H est vrai que le président
de la Commission de l'agriculture a
trouvé le temps de placer une réponse
pertinente.
Le premier interpellateur, c'est M.
Buyat, lequel n'a d'agricole que la pro-
venance électorale, car il est avocat, M.
Buyat veut, comme bien d'autres, que le
prix du blé soit revalorisé. Mais il croit
utile de donner à son désir une forme
agressive. Pour lui les ruraux ont été
dupés et par l'institution de l'Office du
blé et par la dévaluation. Et d'enfour-
cher ce « dada » un peu fatigué : ce
que l'on a donné aux ouvriers on l'a re-
tiré aux paysans.
— Démagogie, crie quelqu'un à l'ex-
trême-gauche.
- Bièn sûr t.: '•
M. Renaud Jean
Laissons M. Grat avec son débit de
mitrailleuse et voyons à dégager les
points essentiels de l'exposé de M. Re-
naud Jean qui préside la Commission
de l'agriculture.
M. Renaud Jean a du feu et de l'ac-
cent. Au surplus, il est à la Chambre
l'un de ceux qui connaissent le mieux
les questions rurales. On a tiré argu-
ment de la majoration des salaires agri-
coles pour justifier la hausse du blé.
Mais cette majoration est survenue
avant la fixation du prix du blé. Si
on admet les chiffres invoqués, il con-
viendrait d'en tenir compte pour ià
fixation du prix de la récolte prochai-
ne, mais non pour réviser le prix de
la dernière récolte, car M. Renaud Jean
pense qu'une révision est parfaitement
impossible en cours d'exercice.
Pour le reste, M. Renaud Jean a
énuméré les désiderata des agricul-
teurs :. vote définitif des conventions
collectives, vote du projet sur la pro-
priété culturale, nouvelle législation sur
les dettes, institution de l'assurance
obligatoire contre les calamités agri-
coles.
C'est à ce moment que le débat a
été renvoyé à la semaine prochaine.
EN ÊGYPTE
Les moines révoltés
du monastère copte
sont armés
Le Caire, 5 mars. — On croit sa-
voir qu'un certain nombre de moines
retranchés dans le monastère copte de
Deir-el-Moharrak sont armés.
Les autorités égyptiennes ont donné
l'ordre au chef de la municipalité d'As-
siout d'employer le plus grand nombre
possible de troupes et de police pour
prendre le monastère d'assaut.
Aujourd'hui étant joué férié en Egyp-
te, on se trouve sans nouvelles d'As-
siout.
A L'EXPOSITION
Le pavillon des tabacs est fini
Le- pavillon de la régie française des tabacs à l'Exposition de Paris
est. le premier pavillon actuellement terminé
L'ARTISANAT A L'HONNEUR
M Marcel Grégoire préside
la remise des récompenses
aux meilleurs ouvriers d A Igérie
Cette manifestation est suivie
de l'inauguration de l'Exposition
des arts indigènes
M. Marcel Grégoire, secrétaire général du Gouvernement général,
et M. Contenot inaugurent l'exposition des Arts indigènes'
Deux importantes manifestations se
sont déroulées hier sous l'égide de la
chambre de commerce d'Alger, dont les
dirigeants s'appliquent toujours, fort ju-
dicieusement, à exalter l'œuvre des ar-
tisans et des ouvriers de nos trois dé-
partements.
La première de ces cérémonies : la
distribution des récompenses aux lau-
réats de la IVe Exposition nationale du
travail se déroula à 15 h. 30, dans la
salle des délibérations de la chambre
de commerce sous la présidence de M.
Grégoire, secrétaire général du Gouver-
nement, représentant M. Georges Le
Beau, actuellement à Paris et en pré
sence de M. Contenot, ancien président
du conseil municipal, président du co-
mité d'organisation de l'Exposition na-
tionale du travail
Parmi les personnalités qui assistè-
rent à cette cérémonie nous avons re-
connu :
MM. Rozis. maire d'Alger Morard,
président de la chambre de commerce;
Joseph Robert, président des Déléga-
tions financières; Villeneuve, vice-pré-
sident du Conseil général: Mercier, pré-
sident du conseil supérieur des chemins
de fer; Falk, directeur de l'Office algé-
rien à Paris; Lahillone. chef de cabi-
net de M. Bourrât, préfet d'Alger, le
représentant; Castelin, président de
l'Association nationale des meilleurs
ouvriers de France; Poulalion, président
du Syndicat commercial; Guérin et Fa-
bregoules, directeurs au gouvernement
général; capitaine Chollet, représentant
le général Catroux; Vigouroux, commis-
saire adjoint à l'Exposition internatio-
nale de Paris; commandant Leteux, re-
présentant le contre-amiral Motet; Ala-
zard, directeur du Musée national; Gil-
let, directeur des services administratifs
de la chambre de commerce; Jourdan,
secrétaire général du syndicat commer-
cial ; Mme Bel, inspectrice de l'ensei-
gnement technique des indigènes; de
nombreux conseillers municipaux euro-
péens et indigènes, etc.
Dans la vaste salle, les haïks clairs
des femmes indigènes et leurs costu-
mes de soies vives mettaient des taches
gaies et lumineuses.
Mais voici le moment des discours.
M. Morard
M. Morard souhaita la bienvenue à
MM. Grégoire, Contenot, Castelin et
Auribeau, inspecteur général de l'en-
seignement technique, fit observer que
la .prospérité d'un pays repose sur le
travail des enfants de ce pays et défi-
nit les buts des expositions artisanales.
Il évoqua ensuite les succès de la
première participation algérienne, en
1933, à l'Exposition nationale du tra-
vail et souhaita voir bientôt un Algé-
rien obtenir le titre de premier ouvrier
de France.
M. Carayon
M. Carayon, commissaire général pour
l'Algérie de l'Exposition du travail,
ayant salué d'un souvenir ému la mé-
moire de M. Boutiron, remercie M. Gré-
goire d'avoir bien voulu présider cette
cérémonie et le prie d'assurer le chef
de la colonie de la déférente reconnais-
sance des organisateurs.
Il rappelle que 215 ouvrières et ap-
prentis d'Algérie ont participé effecti-
vement à l'Exposition régionale, que 150
travaux ont été envoyés à Paris, où 33
ont été récompensés.
Il termine en proclamant que l'Al-
gérie doit être fière de ses. 29 meilleu-
res ouvrières et meilleurs ouvriers de
France et des 10 récompenses natio-
nales d'apprentissage, « signes les plus
féconds, dit-il, d'une grande Algérie qui
se fait dans une plus grande' France ».
A.-L. B.
(Lire la suite en cinquième page)
Contribution à l'enquête parlementaire
Le projet de loi Viollette
vient au plus mauvais moment
par Jean MÉLIA.
Toute notre vie d'action militante
et politique s'est passée à vouloir fai-
re des indigènes musulmans d'Algérie
des hommes dans toute la dignité
de ce mot et dans toute la frater-
nité qui doit sans cesse nous unir
comme les fils d'une même patrie.
Nous n'avons reculé devant au-
cuné revendication, dût-elle froisser
la tranquillité à laquelle s'habi-
tuent trop facilement tous les gens
satisfaits, devant aucune réforme
qui avait, pour elle, la justice et
le bon droit. Nous nous rappelons
que, pour avoir obéi à ces 'senti-
ments de bonté et d'équité, nous
nous sommes trouvés seuls à côté
des indigènes ; seuls, nous étions à
fréquenter leurs réunions ; seuls, à
les conduire dans les milieux par-
lementaires ou ministériels.
D'excellents patriotes ne nous
comprirent pas alors, et il nous fal-
lut briser des amitiés bien chères.
Mais la conviction- que nous avions
de servir à la fois les intérêts de
l'Algérie française et ceux de l'Al-
gérie musulmane, pour les fondre
dans un patrimoine à jamais com-
mun, nous soutenait sans cesse.
Ainsi, nous demeurons inébranla-
blement fidèles à ce qui a fait, dans
nos livres, dans nos campagnes de
presse, dans nos conférences, la
caractéristique de toute notre exis-
tence. Nous demeurons dans la pen-
sée essentielle que nous devons fai-
re une place de plus en plus gran-
de, parmi nous, au sein même de
la France, à nos frères musulmans.
Oui, il faut réaliser, en leur fa-
veur, tout un programme de réfor-
mes ; mais, Français, nous ne pou-
vons le faire qu'à la condition que
tout ce programme soit compatible
avec notre ordre social et national.
La souveraineté de la France, dans
toutes ses lois, dans son âme, dans
son essence même, doit, en effet,
non seulement être incontestée,
mais encore elle doit inspirer tous
nos sentiments, guider toutes les
choses et présider entièrement, dans
tout son esprit, à tout ce qui peut
être élaboré.
Jean MÊLIA.
(Lire la suite en deuxième page)
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LA DÉFENSE NATIONALE SERA ASSURÉE
PAR UN EMPRUNT UNIQUE DONT CHACUN
VOUDRA OFFRIR SA PART A LA PATRIE
ORDRE
:. MÉTHODE
Paris, 5 mars. — Nous sommes
heureux d'avoir pu, aussi approximati-
vement que possible, dégager du fatras
des « informations » qui affluaient hier
dans les couloirs parlementaires touchant
les intentions prêtées au Gouvernement
en matières monétaires et financières, ce
qui ressortissait au vraisemblable et ce
qui ne relevait que de la fantaisie ou
encore de la manœuvre.
Ainsi, comme nous l'avions indiqué,
, la pièce maîtresse, si l' on peut dire, de
: l'ensemble des mesures prises, ce ma-
tin, par le Conseil des ministres est la
v création de ce comité ou commission
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culations contradictoires ont été portées
au cours du récent débat sur la politi-
que générale du Gouvernement et dont
certains orateurs ont à la légère, déclaré
qu'il n'existait plus.
Comme on le verra plus loin par le
détail, des représentants qualifiés du
crédit public sont appelés à y siéger
aux côtés de représentants du crédit de
l'Etat et — fait que l'on ne saurait
trop souligner, car il contient selon nous,
toute la portée de l'opération — cette
commission aura pour mission non seule-
ment d'assurer la défense du franc,
e avec le souci d'assurer la sécurité du
commerce et la stabilité des prix », mais
encore de surveiller le marché des ren-
tes.
La création de cette commission s'ac-
compagne, ainsi que nous le faisions
pressentir hier, de mesures libérales con-
cernant la circulation de l'or.
Par ailleurs, le Conseil des ministres
a manifesté la volonté formelle du Gou-
vernement — et M. Léon Blum qui a
donné lecture en personne du commu-
niqué a fort bien marqué la nuance
— de proscrire toutes les dépenses nou-
velles, à l'exception évidemment, de
l'amélioration nécessaire des petits trai-
tements, de réduire également à l'indis-
pensable les charges incombant à la
trésorerie, les charges résultant de l'ar-
mement devant être couvertes par un
emprunt de la défense nationale, en
faveur duquel le chef de l'Etat fera
un appel demain soir.
Telles sont par leurs grandes lignes,
les mesures que le Gouvernement, una-
nime, a, ce matin, arrêtées.
Elles sont inspirées par le désir d' or-
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jours. Elles sont d'importance et bien
faites, selon nous, pour calmer les ap-
préhensions, voire les alarmes qui s' é-
taient manifestées au sein du groupe
radical-socialiste.
On va jusqu'à dire que ce sont, pré-
cisément, les radicaux-socialistes qui les
ont suggérées. C'est possible. Mais ce
qui importe, c'est que la sagesse finan-
cière que nous avons constamment prê-
chée ici, sagesse au demeurant fort
compatible avec les préoccupations de
progrès social, l'emporte sur certaines
solutions offertes, plus démagogiques
que substantielles.
FRANCISQUE LAURENT.
M. Léon Blum commentera
demain par radio
les décisions - prises
Paris, 5 mars. — M. Léon Blum, pré-
sident du Conseil, commentera demain
à 19 h. 30 par radio les décisions pri-
ses ce matin en Conseil des ministres.
L'emprunt de défense nationale sera
lancé lundi matin. Il sera précédé d'un
appel radiodiffusé que M. Albert Le-
brun, président de la République, adres-
sera au pays dimanche à 19 heures.
Demain soir t !
:
M. A. Lebrun et M. Jeanneney
MM. Herriot, Daladier, Caillaux
lanceront un appel au pays
M. Edouard Daladier quitte l'Elysée en compagnie de M. Léon Blum
Paris, 5 mars. — A l'occasion du lan-
cement du nouvel emprunt de la Dé-
fense nationale, MM. Daladier, minis-
tre de la Défense nationale, vice-prési-
dent du Conseil ; Jeanneney, président
du Sénat ; Edouard Herriot, président
de la Chambre des députés, et Caillaux,
président de la Commission sénatoriale
des finances, adresseront un appel ra-
diodiffusé au pays, dimanche soir.
M. Albert Lebryn fera également un
appel en faveur de cet emprunt.
Les mesures financières
sont parfaitement orthodoxes
Paris, 5 mars. — Dans les milieux po-
litiques on considère que les mesures,
arrêtées par le gouvernement s'inspi-
rent de la plus parfaite orthodoxie fi-
nancière et le communiqué publié à
l'issue de la délibération ministérielle
est d'une précision et d'une clarté qui
excluent toute difficulté d'interpréta-
tion.
La politique financière du gouverne-
ment y est définie avec une parfaite
netteté.
Le marché de l'or
La suppression des entraves à la cir-
culation de l'or témoigne d'un libéra-
lisme objectif. La libre négociation de
l'or sur le marché intérieur, l'achat à
vue par la Banque de France au cours
mondial des lingots et monnaies d'or
constituent un retour à la situation
existant avant la mise en vigueur de la
loi monétaire du 10 octobre dernier.
Ces mesures sont de nature à ras-
surer pleinement les détenteurs de ca-
pitaux thésaurisés ou expatriés. Les dé-
cisions concernant l'or auront pour effet
de resserrer les liens qui, du point de
vue monétaire, unissent la France aux
Etats-Unis et à l'Angleterre. D'ailleurs
l'accord tripartite, comme le Gouver-
nement le proclame, doit rester à la
base de la politique de la France.
Le fonds d'égalisation
Le fonds d'égalisation subsiste, car
sa raison d'être n'a pas disparu, mais
au lieu d'être géré par la Banque de
France son fonctionnement sera désor-
mais contrôlé par une commission de
techniciens.
Sans qu'il soit question d'instituer un
« open market », ce contrôle s'exerce-
ra également sur le marché des rentes
en accord avec le directeur de la caisse
des dépôts et consignations.
En ce qui concerne le budget, le gou-
vernement entend concourir à son équi-
libre réel. Dans ce but et pour éviter
toute velléité d'ouverture de crédits qui
seraient injustifiés, le gouvernement
prend l'engagement solennel de ne pas
introduire, auprès du Parlement, de
demandes de crédits additionnels. Il fait
une seule exception concernant l'amé-
lioration indispensable des petits traite-
ments. Cette dépense n'excéderait pas
d'ailleurs, 155 millions de francs.
La trésorerie
Quant à la trésorerie, compte tenu
de l'amélioration de la situation éco-
nomique et de l'engagement pris par
le gouvernement de ne pas recourir à
des crédits supplémentaires, ses besoins
ne doivent pas dépasser la capacité
d'absorption du marché français d'au-
tant plus que les mesures libérales pri-
ses à l'égard de l'or et des garanties
offertes par l'emprunt annoncé, per-
mettront aux capitaux actuellement in-
employés de s'investir en fonds publics.
L'emprunt
L'emprunt qui va être émis pour les
besoins de la défense nationale, pré-
sentera le même avantage que l'em-
prunt 4% 1925 à garantie de change
(emprunt Caillaux) et même des avan-
tages supplémentaires puisque les sous-
cripteurs pourront opter en ce qui con-
cerne la garantie de change, pour l'une
ou l'autre des deux monnaies solidaires
de la monnaie française, livre sterling
ou dollar.
(Lire la suite en troisième page)
Violente tempête
sur la côte charentaise
La Rochelle, 5 mars. — Une tempête
d'une grande violence sévit sur les cô-
tes de la Charente-Inférieure.
Les flots déchaînés déferlent avec
rage, endommageant divers ouvrages de
défense du littoral.
A LA CHAMBRE
REPRISE DU DEBAT SUR LA REPRESSION
DE LA HAUSSE ILLICITE
MM. Buyat et Renaud Jean
ont ouvert la série des interpellations
sur la politique agricole
M. Zay a déposé son projet
de refonte de l'enseignement
rDE NOTRE RÉDACTEUR PARLEMENTAIRE]
Paris, 5 mars. — La Chambre a re-
pris cet après-midi, sans avancer beau-
coup l'affaire, le débat sur la répression
de la hausse illicite qui reprendra mardi.
Au début de la séance, M. Jean Zay
avait déposé son projet sur la réforme
de l'enseignement.
L'important Conseil des ministres qui
se tenait à l'Elysée a nui beaucoup au
débat sur les interpellations agricoles, à
la fois dans l'intérêt et dans le volume.
On y reviendra vendredi.
-- La --- hausse illicite
C'est par l'exposé du rapporteur, M.
Nicod que le débat a repris sur la
hausse illicite. Pour M. Nicod, il faut
rechercher les raisons de la hausse
injustifiée. La hausse licite devant os-
ciller aux environs de 12 puisque
l'augmentation atteint aujourd'hui 30%
on peut en conclure que la hausse illi-
cite est de 18
— Il ne faut pas confondre la reva-
lorisation des produits agricoles et la
haussp illicite, interrompt M. Renaud
Jean. C'est pour ce motif que le groupe
communiste demandera par amende-
ment que la loi ne joue pas pour les
produits agricoles vendus par le pro-
ducteur.
Une loi pour six mois
La loi en discussion ne portera effet
que pendant six mois. M. Nicod le sou-
ligne en ajoutant qu'elle ne sera pas
dirigée contre les petits commerçants,
mais contre les spéculateurs profession-
nels. Elle n'est pas davantage dirigée
contre le paysan qui vit de son travail.
Au demeurant, il est inexact de dire que
la revalorisation des produits agricoles
a été une des raisons de la hausse, car
dans un prdSuit de èe genre, la' plus
grande partie du prix de revient est
constituée par les produits de l'indus-
trie. C'est donc sur ceux-ci que le gou-
vernement doit, faire l'effort de dimi-
nution.
Le rapporteur conclut :
— La loi ne saurait être dangereuse
pour l'économie du pays, mais si elle
devait demeurer inopérante, il faudrait
AUX MINES DE M'DILA
POUR DÉLIER
LES OUVRIERS ASSAILLIS
PAR 300 GRÉVISTES
INDIGÈNES
LA POLICE FAIT USAGE
DE SES ARMES
Quatre morts
Tunis, 5 mars (de notre correspon-
dant particulier). — Voici le bilan dé-
finitif de la bagarre qui a éclaté à la
mine de phosphate de Metlaoui, hier
après-midi :
Treize tués et vingt-six blessés du
côté des grévistes, dont un certain
nombre atteints grièvement, et cinq
gendarmes blessés à coups de revolver
et de matraque sans que leur état ins-
pire d'inquiétude.
Le calme, est rétabli et tous les ser-
vices occupant du personnel européen
ont repris le travail. Aucun autre inci-
dent à signaler par conséquent sur ce
point.
Il n'en est malheureusement pas de
même à la mine de M'Dila, où cet après-
midi ont éclaté également des incidents
sanglants. Il était 14 heures, lorsque les
ouvriers européens allaient reprendre le
travail avec l'assentiment des grévistes
indigènes. Les Européens venaient d'ar-
river à la mine. Soudain un groupe
d'environ trois cents grévistes, campés
sur une hauteur voisine, se précipitè-
rent sur eux, armés de matraques.
Devant cette attitude, les Européens
se réfugièrent dans les locaux de la
Centrale, d'où les grévistes tentèrent de
les déloger. Immédiatement alertée, la
police accourut sur les lieux et tenta de
refouler les assaillants, qui mettaient en
péril la sécurité des Européens.
Devant l'intransigeance des grévistes,
poussés dit-on par des meneurs étran-
gers à la mine, la police dut faire usage
de ses armes et les assaillants prirent
la fuite, abandonnant sur le terrain
quatre morts. On ne signale pas jus-
qu'ici de nouvelles victimes et aucun
blessé n'est venu demander l'assistan-
ce des services hospitaliers.
Le colonel de gendarmerie s'est rendu
sur les lieux où il n'a pas tardé à être
rejoint par les autorités, qui ont ouvert
immédiatement une enquête.
Nous apprenons que de sérieux ren-
forts de troupe ont été dirigés vers le
Sud. afin de prévenir une réaction qui
n'est pas à souhaiter, car chacun ici
espère ardemment qu'après ces événe-
ments sanglants, qui ont fait en moins
de vingt-quatre heures, 17 tués et 31
blessés, le calme soit rétabli définitive-
ment sur tout le territoire.
(Lire la suite en troisième page)
prévoir la nationalisation de certains
services publics ; produits chimiques,
chemins de fer, assurances. En atten-
dant, le rapporteur souligne que le
meilleur moyen de combattre la vie
chère, c'est la suppression de certains
tarifs douaniers.
On vit alors M. Lazurick faire d'ex-
cellents débuts en défendant le texte
de la Commission, texte que M. Que-
nette combattit au contraire en affir-
mant que l'abaissement du coût de la
vie pouvait être seulement poursuivi par
les restrictions des dépenses publiques.
Puis, après M. Elmiger, champion de
la concurrence et de la liberté, le dé-
bat fut renvoyé à mardi.
Les interpellations
agricoles
Comme nous l'indiquons plus haut
le Conseil des ministres allait faire un
tort notable aux interpellations sur la
politique agricole. Aussi bien deux in-
terpellateurs seulement ont pu se faire
entendre. H est vrai que le président
de la Commission de l'agriculture a
trouvé le temps de placer une réponse
pertinente.
Le premier interpellateur, c'est M.
Buyat, lequel n'a d'agricole que la pro-
venance électorale, car il est avocat, M.
Buyat veut, comme bien d'autres, que le
prix du blé soit revalorisé. Mais il croit
utile de donner à son désir une forme
agressive. Pour lui les ruraux ont été
dupés et par l'institution de l'Office du
blé et par la dévaluation. Et d'enfour-
cher ce « dada » un peu fatigué : ce
que l'on a donné aux ouvriers on l'a re-
tiré aux paysans.
— Démagogie, crie quelqu'un à l'ex-
trême-gauche.
- Bièn sûr t.: '•
M. Renaud Jean
Laissons M. Grat avec son débit de
mitrailleuse et voyons à dégager les
points essentiels de l'exposé de M. Re-
naud Jean qui préside la Commission
de l'agriculture.
M. Renaud Jean a du feu et de l'ac-
cent. Au surplus, il est à la Chambre
l'un de ceux qui connaissent le mieux
les questions rurales. On a tiré argu-
ment de la majoration des salaires agri-
coles pour justifier la hausse du blé.
Mais cette majoration est survenue
avant la fixation du prix du blé. Si
on admet les chiffres invoqués, il con-
viendrait d'en tenir compte pour ià
fixation du prix de la récolte prochai-
ne, mais non pour réviser le prix de
la dernière récolte, car M. Renaud Jean
pense qu'une révision est parfaitement
impossible en cours d'exercice.
Pour le reste, M. Renaud Jean a
énuméré les désiderata des agricul-
teurs :. vote définitif des conventions
collectives, vote du projet sur la pro-
priété culturale, nouvelle législation sur
les dettes, institution de l'assurance
obligatoire contre les calamités agri-
coles.
C'est à ce moment que le débat a
été renvoyé à la semaine prochaine.
EN ÊGYPTE
Les moines révoltés
du monastère copte
sont armés
Le Caire, 5 mars. — On croit sa-
voir qu'un certain nombre de moines
retranchés dans le monastère copte de
Deir-el-Moharrak sont armés.
Les autorités égyptiennes ont donné
l'ordre au chef de la municipalité d'As-
siout d'employer le plus grand nombre
possible de troupes et de police pour
prendre le monastère d'assaut.
Aujourd'hui étant joué férié en Egyp-
te, on se trouve sans nouvelles d'As-
siout.
A L'EXPOSITION
Le pavillon des tabacs est fini
Le- pavillon de la régie française des tabacs à l'Exposition de Paris
est. le premier pavillon actuellement terminé
L'ARTISANAT A L'HONNEUR
M Marcel Grégoire préside
la remise des récompenses
aux meilleurs ouvriers d A Igérie
Cette manifestation est suivie
de l'inauguration de l'Exposition
des arts indigènes
M. Marcel Grégoire, secrétaire général du Gouvernement général,
et M. Contenot inaugurent l'exposition des Arts indigènes'
Deux importantes manifestations se
sont déroulées hier sous l'égide de la
chambre de commerce d'Alger, dont les
dirigeants s'appliquent toujours, fort ju-
dicieusement, à exalter l'œuvre des ar-
tisans et des ouvriers de nos trois dé-
partements.
La première de ces cérémonies : la
distribution des récompenses aux lau-
réats de la IVe Exposition nationale du
travail se déroula à 15 h. 30, dans la
salle des délibérations de la chambre
de commerce sous la présidence de M.
Grégoire, secrétaire général du Gouver-
nement, représentant M. Georges Le
Beau, actuellement à Paris et en pré
sence de M. Contenot, ancien président
du conseil municipal, président du co-
mité d'organisation de l'Exposition na-
tionale du travail
Parmi les personnalités qui assistè-
rent à cette cérémonie nous avons re-
connu :
MM. Rozis. maire d'Alger Morard,
président de la chambre de commerce;
Joseph Robert, président des Déléga-
tions financières; Villeneuve, vice-pré-
sident du Conseil général: Mercier, pré-
sident du conseil supérieur des chemins
de fer; Falk, directeur de l'Office algé-
rien à Paris; Lahillone. chef de cabi-
net de M. Bourrât, préfet d'Alger, le
représentant; Castelin, président de
l'Association nationale des meilleurs
ouvriers de France; Poulalion, président
du Syndicat commercial; Guérin et Fa-
bregoules, directeurs au gouvernement
général; capitaine Chollet, représentant
le général Catroux; Vigouroux, commis-
saire adjoint à l'Exposition internatio-
nale de Paris; commandant Leteux, re-
présentant le contre-amiral Motet; Ala-
zard, directeur du Musée national; Gil-
let, directeur des services administratifs
de la chambre de commerce; Jourdan,
secrétaire général du syndicat commer-
cial ; Mme Bel, inspectrice de l'ensei-
gnement technique des indigènes; de
nombreux conseillers municipaux euro-
péens et indigènes, etc.
Dans la vaste salle, les haïks clairs
des femmes indigènes et leurs costu-
mes de soies vives mettaient des taches
gaies et lumineuses.
Mais voici le moment des discours.
M. Morard
M. Morard souhaita la bienvenue à
MM. Grégoire, Contenot, Castelin et
Auribeau, inspecteur général de l'en-
seignement technique, fit observer que
la .prospérité d'un pays repose sur le
travail des enfants de ce pays et défi-
nit les buts des expositions artisanales.
Il évoqua ensuite les succès de la
première participation algérienne, en
1933, à l'Exposition nationale du tra-
vail et souhaita voir bientôt un Algé-
rien obtenir le titre de premier ouvrier
de France.
M. Carayon
M. Carayon, commissaire général pour
l'Algérie de l'Exposition du travail,
ayant salué d'un souvenir ému la mé-
moire de M. Boutiron, remercie M. Gré-
goire d'avoir bien voulu présider cette
cérémonie et le prie d'assurer le chef
de la colonie de la déférente reconnais-
sance des organisateurs.
Il rappelle que 215 ouvrières et ap-
prentis d'Algérie ont participé effecti-
vement à l'Exposition régionale, que 150
travaux ont été envoyés à Paris, où 33
ont été récompensés.
Il termine en proclamant que l'Al-
gérie doit être fière de ses. 29 meilleu-
res ouvrières et meilleurs ouvriers de
France et des 10 récompenses natio-
nales d'apprentissage, « signes les plus
féconds, dit-il, d'une grande Algérie qui
se fait dans une plus grande' France ».
A.-L. B.
(Lire la suite en cinquième page)
Contribution à l'enquête parlementaire
Le projet de loi Viollette
vient au plus mauvais moment
par Jean MÉLIA.
Toute notre vie d'action militante
et politique s'est passée à vouloir fai-
re des indigènes musulmans d'Algérie
des hommes dans toute la dignité
de ce mot et dans toute la frater-
nité qui doit sans cesse nous unir
comme les fils d'une même patrie.
Nous n'avons reculé devant au-
cuné revendication, dût-elle froisser
la tranquillité à laquelle s'habi-
tuent trop facilement tous les gens
satisfaits, devant aucune réforme
qui avait, pour elle, la justice et
le bon droit. Nous nous rappelons
que, pour avoir obéi à ces 'senti-
ments de bonté et d'équité, nous
nous sommes trouvés seuls à côté
des indigènes ; seuls, nous étions à
fréquenter leurs réunions ; seuls, à
les conduire dans les milieux par-
lementaires ou ministériels.
D'excellents patriotes ne nous
comprirent pas alors, et il nous fal-
lut briser des amitiés bien chères.
Mais la conviction- que nous avions
de servir à la fois les intérêts de
l'Algérie française et ceux de l'Al-
gérie musulmane, pour les fondre
dans un patrimoine à jamais com-
mun, nous soutenait sans cesse.
Ainsi, nous demeurons inébranla-
blement fidèles à ce qui a fait, dans
nos livres, dans nos campagnes de
presse, dans nos conférences, la
caractéristique de toute notre exis-
tence. Nous demeurons dans la pen-
sée essentielle que nous devons fai-
re une place de plus en plus gran-
de, parmi nous, au sein même de
la France, à nos frères musulmans.
Oui, il faut réaliser, en leur fa-
veur, tout un programme de réfor-
mes ; mais, Français, nous ne pou-
vons le faire qu'à la condition que
tout ce programme soit compatible
avec notre ordre social et national.
La souveraineté de la France, dans
toutes ses lois, dans son âme, dans
son essence même, doit, en effet,
non seulement être incontestée,
mais encore elle doit inspirer tous
nos sentiments, guider toutes les
choses et présider entièrement, dans
tout son esprit, à tout ce qui peut
être élaboré.
Jean MÊLIA.
(Lire la suite en deuxième page)
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