Titre : L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet
Auteur : Action française. Auteur du texte
Éditeur : Action française (Paris)
Date d'édition : 1914-08-03
Contributeur : Vaugeois, Henri (1864-1916). Directeur de publication
Contributeur : Daudet, Léon (1867-1942). Directeur de publication
Contributeur : Maurras, Charles (1868-1952). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1914 03 août 1914
Description : 1914/08/03 (Numéro 215). 1914/08/03 (Numéro 215).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k758436c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-6354
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
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ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
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V'
Tout ce qui est national est RÔtrL e D uc d 'O rléans.
RÉDACTION
17, Rue Caumartln, 17 . I< 18, Rue «lu Croissant, 18
ituqu'à dix hearec du soir [1 i partir de dix heures du soir
ï. i^LtoroOKii i»"" SO-40 l[ Tâtii-HOK» Cattrti S4-07
A piwbw TtUiOlUPMiqwi « ACWOnUmPARlg
AJSi-'-V t-
, v Adrtiur toutes les tomoiunicatioiuténcecnant ta Âtdâclion tï> itwe Caamartin ï Parts.:
S?
Henri VAUGEOIS, Directeur politique
Rédacteur en Chef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
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Ports, Seine, Seine -et-Otse........ 5 60
Provinces et Alsace-Lorraine.*. 7 »
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10 »
20 »
13 »
24 »
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38 »
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un Journal :• 17, B. Caumaitin - TëL : LtmH 2649^
«tSoc. dePnblJcHé > J^iPt. data Bourse. Gui. 25-131
: Im Publicité ûuérée dan* UJoarrtal a'engage pat rAc&aMFrtwçaitt
Adresser lettres et Mandata d fAdministraitar de Jf Action Française, 17, Rue Canmurtin, Paris... '
DEÏÀIIT L'EIIBEUI
f NobreHien le plus fort est celui de la
îïPrance, notre intérêt le plus pressant
test de pestetr Français. Les circonstances
«ui rappellent aujourd'hui la vérité
longtemps méconnue concourent à faire
.ïtnîblier cette longue mécon naissance ï car
'jamais l'amitié nationale ne s'est expri
mée dans. Paris par des signes plus
fceaux. D&ns la'journée d'hier, parmi lés
joortèges qui sillonnaient toute® les avè-
qrraes, promenant les drapeaux, chantant
! ïa résolution et l'enthousiasme, je n'ai
-pas aperçu un signe d'égarement ni d'aib
'semee et, ceux qui ont l'habitude des fou
les pardonneront ce trait direct, je n'y ai
pas vu un ivrogne. Les visages des jeu-
«ee hommes respirent une volonté gra
ve et forte et les jeunes femmes qui,
leur disent adieu, dans l'extrême frivo
lité du vêtement d'aujourd'hui gui les
•fait ressembler à de grandes petites fil
les, n'en incarnent que mieux,. droites,
fièree, sans un sanglot , les formes
■ idéales de la Vaillance et de la Foi.
Les Français se réconcilient, <. l'esprit
•finançais "reprend conscience de ses de
voirs. Nous ne signerions pas toutes lés
syllabes de la lettre de M. Gustave Her
vé qu'on trouvera plus loin. Nous ne
sommes pas sûrs de tout cé qu'il affir
me. Mais l'accessoire est l'accessoire, et
l'essentiel ici, c'est le cri final décisif
de « Vive la France tout court ». C'est
aussi notre cri, et nous le reprenons
d'autant plus volontiers qu'il emporte
la preuve d'une des idéep qui nous ont
toujours été les plus chères ; ce n'est
pas, disions-nous, le cœur de la France
qui est entamé, la tête seule est malade,
et la tête guérit, par la force médicatrice
de la réalité.
Puisse le souvenir des anciennes er
reurs dé M. Hervé le préserver de çelles
qu'il commet encore aujourd'hui. Si la
réaction de sa raison peut être complète,
qu'elle le soit donc au plus tôt !
Désireux pour notre part, de faire en
ce moment tout effort susceptible de
coopérer à la paix civique, nous sus
pendons, à dater d'aujourd'hui, le té
moignage quotidien du crime commis
conîre les lois et contra-la patrie par le
plus haut tribunal de la République;
Nous nous proposons même de nous,
abstenir d'y faire aucune allusion. Hier,
il fallait montrer les causes vives qui
risquaient de nous .affaiblir devant l'en
nemi. Aujourd'hui, l'ennemi" est là. Ne
pensons qu'à Je vaincre.
, La même raison nous fait un devoir
de demander à la population de Paris
le plus grand calme devant les officines,
d'espionnage et de trahison. Les unes
;sorot désertes, les autres peut-être hab
itées encore par des gardiens inoffensifs
: ou que l'ouverture des hostilités a ré-
idwits à'l'impossibilité de nuire. Saisie
tfepuis longtemps par les dénonciations
,'du grand livre de Daudet, l'autorité ci-
,véle a passé la main à l'autorité mili-
;tairé. C'est celle-ci que la surveillance
de l'espionnage concerne. Il' est inutile
!et périlleux d!y mêler les, rumeurs d'une
multitude irresponsable et d'ailleurs
forcément mêlée. Les bons citoyens,
s'atostiendront de ces mouvements ; pour
ceux qui font partie de nos organisa
tions. ils ont reçu 1 l'ordre formel de
-s'abstenir de ces tumultes et de rescom-
'mission de « gendarmes supplémentai
res », telle gue l'a formulée mille fois
Maurice Pujo. La gravité des circons
tances ajoute au sérieux de nos recom
mandations. »
. C'est dans un vif sentiment de haute
et courtoise amitié qu'il faut saluer
les manifestations des étrangers, nos
hôtes, qui veulent rester nos amis. Plu
sieurs mêmes voudraient nous défeindre
à main année.Il ne dépend pas de nous,
mais du gouvernement, de dire-si l'aide
doit être accueillie. Personne n'a le droit
de repousser un concours loyal. Mais
chacun doit exiger que l'ordre public
n'en souffre pas. Investie par l'état de
siège, l'autorité militai-ré peut accepter,
refuser ou choisir.
Notre ferme opinion est que, pour
le moment, il convient avant tout de
laisser agir l'armée régulière. Si pure
ment sincères et généreuses que soient
les initiatives de légions internationa
les, à elle seule la diversité des lan
gages représente une difficulté gui suffi
rait à faire naître ces confusions, ces
malentendus qui sont les plus nuisibles,
peut-être les plus dangereux, dans les
rassemblements armés. Bien des guer-
des civiles ne naquirent pas autrement.
C'est l'union-civile qui importe et, fe ur
la maintenir, il importe aussi de main
tenir sévèrement les cadres de notre na
tionalité. Nous ne défendons pas autre
chose en Lorraine ! \
CHAR LES MA URRAS.
nére-use nous adressait la semaine der
nière : •*. . ; . * -
J'ai dans mon voisinage un parlementai
re bien dégoûté de la Réptiblique, bien
effrayé. Je ne serais pas surjtrise quil fût
du nombre de ceux qui n'ont jamais lu
l'Action française. Six mois, ou même
trois mois d'abonnement, au point où il
est, auraient peut-être un heureux résultai:
La sensation à'effroi: et de dégoût donnée
à quelques parlementaires est malheureu
sement trop récente. - Que de malheurs évi
tés où prévenus si des lueurs do vérité leur
était arrivées à temps 1 — Charles Maur-
ras.
ËCHOS
Aviovnmwi
Calendrier de l'affaire Dreyfus. -+■ 3 août
1898. — Ernest Jud«t est condamné, à lu re
quête de Zola, poux avoir- révélé que le fïic
de ce dernier, né à Venise, s'était rciulu- cou
pable die malversations, en 1832, comme offi
cier d'habillement dans la légion .étrangère.
Léon Daudet
VICTIME D'UN ACCIDENT
Dans la nuit de samedi à dimanche,
Léon Daudet a été victime d'un accident
d'automobile, dont les fuites, hâtons-
nous de le dire, n'auront pas la gravité
qu'on aurait pu craindre d'abord.
Comme il passait près d'Artenay, aux
environs l'Orléans, la voiture où il, se
trouvait est entrée en collision avec une
autre automobile. Notre rédacteur en
chef et ami a reçu à la tête une blessure
qui a d'abord donné de vives inquiét
tudes.
Toutefois, grâce au dévouement de ses
compagnons, Léon Daudet revint à lui.
Un.médecin appelé reconnut, qu'il n'y
avait pas de fracture, mais seulement
une plaie très profonde qui. nécessitera
quelques jours de soins.
Toute Y Action française forme ,des
vœux pour le promet rétablissement de
notre ami dont l'activité patriotique
nous est plus nécessaire que jamais dans
les circonstances présentes.
L'Ord re avan t tout
La noble et magnifique tenue de la po
pulation parisienne dans les jours graves
que nous traversons fait l'admiration diu
monde. Hier, dimanche, tandis que s'effec
tuait le départ des mobilisés, la fouit» qui'
remplissait nos bo-ulevards, qui affluait
aux gares, a partout gardé la note juste :
celle du patriotisme sérieux et résolu:
Dans lfe soirée toutefois, quelques élé
ment» troubles so sont mêlés à ectte foule
et un certain nombre de magasins alle
mands et autrichiens ont été saccagés.
Nous nous félicitons d'avoir dénoncé cer
taines entreprises d'espionnage cachées
sous le, masque comaiewsM. Nous avons
rendu ce service à la défense national© à
l'heure utile, c'est-à-dire pendant^ le temps
de paix. Grâce à l'Action française, grâce
à la splendide campagne de Léon Daudet,
grâce aussi aux manifestations des Came
lots du Roi qui alors étaient nécessaires
pour attirer l'attention sur le danger, —
les pouvoirs publics avertis ont dû prendre
les précautions qu'il fallait.
Aujourd'hui nous n'avons aucun besoin
d'exercer contre ces adversaires mis dans
l'impossibilité de nuire, des vengeances
bruit aies qui ne nuiraient qu'au paya Les
Gamelots du Roi. qui jugent inutiles les ma
nifestations où Pon crie : « A Berlin t »
ne pouvaient que demeurer plus étrangers
encore aux scènes de désordre qui se sont
produites hier soir.
En effet, à l'heure où la mobilisation s'o
père., où l'on va se battre à '.a frontière,
une nécessité prime tout, celle du main
tien absolu de Tordre à l'arrière des com
battants.
Maurice PUJO.
LA PRISE DE CONTACT
1« Recrutez, des abonnes nouveaux :
î° Provoqûoz des contributions à l 'impOf
national, au taux de dix, cinquante ou cent
francs par moia.
Oes Carnets d'abonnement et des Carnets-
de contribution sont mis. à la disposition de
tous nos amis.
Les réponses de nos amis. — Si brève
que soit l'étendue de ces deux pages aux-
quèlles nous nous réduisons comme la plu-
part des journaux politiques, nous cesser
rons le moins possible d'enregistrer la cor
respondance si vivante et si belle qui con
tinue à nous parvenir. La-réunion der
Chambres aujourd'hui donne un intérêt
: »arti
La lutte est commencée. Sans déclara
tion de guerre les Allemands ont franchi la
frontière. Les avantages militaires qu'Us
retireront de cette initiative des hostilités
ne compenseront pus le dommage diploma
tique certain qu'ils s'infligent à eux-mê
mes. Car ces avantagei militaires sont bien
faibles, on les peut jwjer nuls. Il ne s'agit
plus ici d'une attaque brusquée qui sur
prend l'adversaire on pleine quiétude, le
trouble, le décon£erJL>, paraLuse ses moyens.
Nous étions sur le qtù-vive, nous atten
dions, l'arme au pied, prêts à riposter. La
riposte française se dêclanthe maintenant,
et nous pouvons en attendre l'effet avec con
fiance.
Il est bon de noter au nombre des « cir
constances favorables » qye la Providence
semble avoir résemées à la France, que
les conditions mêmes dans lesq ueUe's
s'engage la bitte sont de nature à contra
rier ies plans généraux d'opérations des Al
lemands. L'état-major allemand, appelé à
lutter à la fois contre la Russie el la Fran
ce, devait évidemment vouloir faire traî
ner les choses en longueur du côté de la
Russie pour frapper un coup décisif sur
la frontière aes - Vosges. La mobilisation,
russe, plus lente que la nôtre, indiquait ce
plan el le rendait nécessaire. Mais ia Rus
sie a commencé sa mobilisation avant la
France. Le. retard de nos alliés s'atténue.
La couverture allemande sur la Vistule de
vra être plus fortement constituée que les
Allemands ne l'auraient désiré. Autant de
Prussien* de moins en face de nous !
Les troupes de couverture qui, à Vheure
actuelle, sont probablement aux prises tout
le long de la frontière franco-allemande
sont de force numérique pratiquement
égale. Et les troupe* françaises combattent
*ur un terrain eu tlUt ont souvent ma
nœuvré ; elles ont pratiqué ce terrain, eU
les ont été dressées à en utiliser toutes les
ressources. Cet avantage compenserait leur
infériorité numérique au cas où elle exis
terait.
Les dépêches connues jusqu'à présent ne
donnent guère de précisions sur ces pre
miers engagements. Cela n'a rten que de
naturel. Il semble en résulter pourtant que
jusquici le principal* effort allemand se
porte sur, la, région de là bass&Meuse et vers
Longwy. La violation du territoire du
Luxembourg tendait â~ cette fin, mais cela
aussi était prévu. Depuis longtemps on
s'était rendu compte que les Allemands
avaient l'intention d'agir fortement de .ce
càlé. En utilisant les vallées de la Meuse
et de 'la Sambre pour gagner la vallée de
l'Oise, ils prenaient la route la plus directe:
et la mieux ouverte vers Paiis. La densité
des garnisons, l'extension, des voies fer
rées révélaient an plan qui, pour tout mi
litaire réfléchi, était comme écrit sur la
carte. ' ■
Ce «ont de ces problèmes stratégiques que
l'état-major français sait éclaircir. Depuis
longtemps, toutes les précautions néces
saires sont prises. L'attaque allemande
dans çette régiçti ne nous prend pas au dé-,
pourvu. Le canon tonne à Ltmgwy, Là
prise de contact i)a s'étendre tout le lùnjf dë
la frontière, où défâ ont eu lieu des escar
mouches préliminaires. Attendrons avec
confiance. Dieu protàqe la France.
: lïofteri do BOISFLEORY :
EN PROVINCE
COMMENT ON PART
Paris a montré, depuis deux jours, ce
que peut donner, en fait d'énergie calme,
souriante et prête à tout, le vieux génie
du cœur français. La mobilisation §e fait
ici sans les tapages inutiles, sans les dié^
sordres, criminellement escomptés et mê
me, visiblement préparés par l's-nnemi, oue !
pouvait craindre Tautoiriié. militaire. Mais"
où brille d'un éolat particulèremenrt, admi
rable la force, conservée intacte, de notre
peuipila, et sa noble éducation traditionnel
le, c'est en province, dans toutes ces petites*
gares que je viens de traverser, en ren
trant de Noama-rwliè à Parte, par cet après-
midi radieux d'un premier dimanche
d'août, qui ne semblait vraiment point
avo-ir été préparé par les derniers capri
ces du vent, des nuées et du soleil, pour
tant de tragiques adieux.
Oui, les voilà échangés, les voilà enfer
més: et fixés dans notre mémoire & tous,
pour l'instruction, le réconfort et l'orgueil
de ceux qui nous suivront,- ces àdieuot !
Les Français, élevés dans la naolle-et rj;or-
telle illusion.;pacifiste de la troisième Ré--
publique, ont su quitter, en dueiques ins
tant#, leur longue erreur. Hier, mis en
faco de la vérité dt l'Histoire, et, d'abord,
de l'Histoire de France, laquelle, cor, me
toutes les vérités, exige, pour fetre comprise
et acceptée, un peu d'élan, les Français
de nos provinces, les paysans des villages,
comme les ouvriers des grandes villes, les*
petits bourgeois ou les commerçants aussi;
bien que les châtelains ou les patron.*»'
d'usines, tous oes Français qu'on disait si,
mal éduqiié3, si mal « élevés ,>, pour se me
surer aux rudes hauteurs de m ■ vie civi
que, tous ont trouvé cet élan joyeux que
commandait le grand départ. Nous sommes
montés en vagon, nous avons voyagvS avec
ceux qui quittaient les belles moissons
mûres,, les bois, les délicieuses prairies de;
l'Ouest; poùr s'en aller chercher, dans la
poussière brûlante de la Champagne, leur-
poste de combat : leurs figures étaient tou -j
tes rayonnantes. Ils ne voyaient plus le-
chemin, mais Je but : la bataille, et lai
victoire. Ils chantaient, et puis, ils cau
saient, tranquillement, sérieusement, cha
cun disant à un voisin . les raisons qu'il
avait de penser que « cette fois, mieux'
vaut en finir... »
: Un de nos grands amis, '^ui a vu la
guerre d'il y a quarante-quatre -ans, et l'en
thousiasme, un peu léger, bruyant, des
premiers cris : « A Berlin' ! » nous disait
hier soir : «.Ça commence tout autrement
« qu'en 1870. C'est mêœe l'inverse. On est,
« cette fois-ci,;sérieux, a/utiant que résolu. »
Ouri, telle est bien 1-allu^e de tous oes
mobilisés de nos provinces. N'est-ce point
l'allure des bonnes arméiîs, — de celles
qui, Dieu aidant, reviendront victorieux
ses ■
HENRI VAVGEOIS.
Les âSieiiifli emliisat intre territoire
■■*1. ❖—4*-
PE0CLÂMÂT10 H DE L'É T AT DE SI ÈGE EN FRANCE
Les Allemands violent la neutralité du Grand-Ducl^é de Luxembourg
1 ' • • ' ' " " ' '"»■ '■■VI" ~ \
La gue rre eufé péenne
L'abominable politique prussienne, telle
que favaient fait connaître au monde deux
cents ans de mauvaise foi et de piraleriej
n'a pas changé : elle est seulement deve
nue plus abominable encore. En 1870, l'Al
lemagne croyait avoir besoin du prétexta
de la dépéclie d'Ems. En 1914, elle a dé
claré la guerre à la Russie sans provoca
tion et elle a décidé d'envahir la France
sans déclaration de guerre !
L'Allemagne se croit donc bien forte-pour
se permettre de pai'eilles audaces ? Ou
bien ce coup d'audace n'est-il qu'un, ccup
de désespoir ?
Si blasées que puissent être les nations
de notre siècle sur les abus de la force et
les attentats à l'indépendance des peuples,
il nous paraît impossible que le monde
européen ne comprenne pas, cette fois, noie
l'Fjnpire alleimand, qui ne s'est fondé qu'au
prix de notre défaite, menace la civilisa
tion tout entière. Avec cet Empire mons
trueux, aucun accommodement n'est pos
sible. L'Europe en fait ,l'expérience au
jourd'hui. ' \
Ce que joue l'Allemagne, c'est son exis
tence même, au prix de la nôtre, et pour
établir son hégémonie définitive sur l'an
cien monde tout entier.
C'est pourquoi nous pouvons dire que la
position de la France attaquée est bonne.
Nous ne soammes plus seuls comme en 1870,
nous ne pouvoms plus l'être, ou alors gran
des et pentes n'atiions seraient frappées d'a
veuglement et de folie.
Et il nous semble que, depuis hier, après
la violation de la neutralité luxembour
geoise qui suffirait à prouver à elle seule
que l'Allemagne foule aux pieds tous les
traités, il n'est plus douteux pour personne
que c est une graerre européenane, une
grande guerre européenne qui commence.
Jacques HAINVlLLiS
SJUtS DÉCURiflSil DE 6DERBE
Le gouvernement-communique les gra
ves. n(Mtv elles suivantes :
Première dépêche. — Les Allemands ont
pénëtrâ ce matin (1^ août), en territoire
français, près de Cirey.
Deuxième dépêche. — Les Allemands ont
pénétré en France à Long-la-Ville, à 1.609
mètres de Longwy, petite place située à la
frentiôre Luxembourgeoise.
Troisième dépêche. — Les Allemands aitt
tiré ce matin (1« août) sur le poste de douane
français de Petit-Croix (territoire de Belfort).
Ces trois attaques ont eu lieu sans que
l'Alleategne ait déclaré la guerre, en vio
lation du droit des gens.
Lor.grla-Ville, la localité située près
fort de Longwy, se trouve près de la bifur
cation . du chemin de fer de-Longwy'&
Luxembourg' et' de Longwy à t Arlon, loca
lité £elge voisine des frontières française
et luxembourgeoise, La place de Longwy
est défendue par un bataillon du 162*
d'infanterie. C'est une ancienne forteresse
dont on avait réclamé le déclassement, sa
résistance ne pouvant être de longue du
rée.
Cirey se trouve à peu de distance de la
nouvelle frontière, sur la route de Lor-
quàn à Sanrebourg, en pays annexé, au
point tenninus d'un embranchement de la
ligne de chemin de fer de Lunéville à Avri-
«ourt. :
NOUVELLES INCURSIONS DES ALLEMANDS
PRES DE BELFORT
t)n nous téléphone de Belfort qu'une pa
trouille allemande aurait pénétré sur le
territoire français et rencontré aux envi
rons de" Joncherey. des soldats français.
L'officier allemand qui commandait cette
patrouillé aurait brûlé la cervelle d'un sol
dat français,
Cet officier aurait été aus sitôt to Vjaar un
D'autre part, une patrouille française
fouillant un bois aux environs de Belfort,
territoire français, aurait rencontré deux
tiHians qu'ils auraient fait prisonniers et
ramenés à Belfort.
Vei& la fin de la matinée une fraction
assez importante de cavalerie allemande
(5® chasseurs) s'est portée sur Suarce,
commune française, au sud-est de Belfort
à trois kilomètres environ de la frontière
inoccupée en vertu de la règle que s'est
tracée le gouvernement français de laisser
une. sorte de zone neutre pour éviter toat
incident de frontière.
Le maire de la commune était en train
de réuhir, en vertu de l'ordre de mobilisa
tion, des chevaux de réquisition destinés
à l'armée. Les cavaliers allemands se sont
saisi brutalement des chevaux de réquisi
tion, ont fait prisonniers les hommes de
complément qui les avaient amenés èt les
ont forcé à les reconduire derrière eux
jusque de l'autre eôté de la frontière.
Il FRANCE El ETAT DE SIÈGE
Le présfdent de la République a signé un
décret proclamant l'état de siège.
Ce décret est ainsi conçu t
« Les: 86 départements, le territoire de Bel»
fort et les trois départements d'Algérie sont
déclarés en état de siège.
« L'état de siège sera maintenu pendant
toute la durée de la guerre, a
CONVOCATION DES CHAMBRES
Le conseil des ministres a décidé la convo
cation des Chambres pour demain.
Les Chambres se réuniront demain à trois
hewes. de l'après-midi.
LE RAPPORT DU MINISTRE DE LA CUEflRE
SUR L'ETAT DE SIÈGE
M. Messimy, ministre de la guerre, a
adressé à M; Raymond Poincaré, président
de la> République, le rapport' suivant ;
Monsieur le président, «
Les Chambres étant ajournées, j'ai l'hon
neur de soumettre à votre signature, -confor
mément aux dispositions prévues, à l'article
2 de la loi du 3 avril 1878, un décret portant
déclaration de mise en état de siège : 1. des.
86 départements français et du territoire de
Betlort ; 2. des trois départements de l'Algé
rie.
Les dispositions de ce projet qui ont été
délibérées en. conseil des ministres se justi-
îient par la nécessité de concentrer tous les
pouvoirs entre les, mains de l'autorité mili
taire dans la zone frontière ainsi que sur
l'ensemble du territoire national. La mise sur
pied de guerre de nos forces nationales et
pins tard l'entretien, des effectifs exigent en
effet la réunion, sur tous les points de la
France, de détachements nombreux d'hom
mes appelés sons les drapeaux. > Pour assurer
le. maintien de l'ordre dans ces conditions,
il; parait nécessaire de donner les pouvoirs
les pJus étendus à l'autorité' militaire.
Enfin, l'éventualité des événements qui
peuvent surgir en Algérie rend également
cette meeare indispensable dans les trois dé
partements de la colonie.
XI y a lieu d'espérer, que le décret ci-joint
sera ratifié par le' patriotisme des Chambres,
-dès qu'elles seront réunies.
Ventilez agréer, eta.
Le ministre de la guerre,
Messimy.
-<•-
Conseil des Ministres
La date de la convocation des Chambre»
reportée au 4 août
CommuRleaittoa Havas :
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se sont réunis hier après-midi à l'Elysée,
sens la présidence de ^M. Polncaré.
Le conseil a décidé de reporter à mardi
4 août la. date dé la convocation des Cliam-
bres qui;'primitivement^ avait été fixée à
demain 3 août
Le gouvernement a, en effet, été avisé
qu'un assez grand nombre de membres du
Parlement se trouvaient dans des départe
ments éloignés de la capitale et que le
temps leur ferait matériellement défaut, en
raison surtout de la difficulté des trans-
^owL fi tro d» retour ajijourd'turt à
L'ambassadeur d'Allemagne
est tou jours à Paris
M; de Schœn, ambassadeur d'AJlemagne,
a rendu visite, hier après-midi, à M. Vi-
viani, président du Conseil, ministre des
Affaires étrangères. On se demande ccm*
ment ^ambassadeur aura pu expliquer les,
inqualiliables agressibns dont se sont ren
dues coupables les troupes allemandes.
^1- ! .■■
Violation du Te rritoire de Luxembourg
Les Allemands viennent de violer le ter
ritoire du grand-duché du Luxembourg.
Voici la dôpêche que nous recevons de
Bruxelles annonçant cette violation i
Un train rempli de soldats allemands est
arrivé & la gare qui a été occupée ainsi que
les' ponts commandant les lignes de Trêves et
des Trois-Vierge8, assurant ainsi le passage
des trains militaires.
Le oommandant des volontaires luxembour
geois a protesté contre cette violation de la
neutralité.
Les Allemands sont actuellement au Palais
du Gouvernement et discutent avec les fonc
tionnaires qui refusent de se retirer en dé
clarant que les lignes leur appartiennent.
Une dépêche de Berlin prétend, peur ex
pliquer la. violation du territoire luxem
bourgeois que le Luxembourg a été occupé
par un détachement allemand en v.ue de la
protection des chemins de fer Allemands.
La neuralité du grand-duché de Luxem
bourg a été reconnue le 11 mai par les
grandes, puissances aai nomhre desquelles
se trouve la Prusse et les états de la con-
fédéraiftion de l'Allemagne du Nord.
En s'eumpaipant des lignes ferrées pays dont quelques-unes sont dirigées vere
la r
fac
qu'eue veut employer p
deux forts d'arrêt de Longue, dy et le camp de Verdiua.
France,. l'état-major allemand pourra
silement transporter sa grosse artillerie
:'elle veut employer pour bombar-ier nos
Protestation du Luxembourg
M. Eyschen, ministre d'Etat du Luxem
bourg, adresse & M. Viviam la protesta-,
tion suivante :
J'ai l'honneur de porter à la connaissance
de Votre Excellence-les faits suivants :
Dimanche 2 août, de grande matin, les
troupes allemandes d'après des informations
qui sont parvenues au gouvernement grand-
ducal à l'heure actuelle ont pénétré sur le
territoire luxembourgeois par les ponts de
Wasserbilllg et de Remich se dirigeant spé
cialement vers le sud du pays et vers la ville
de Luxembourg, capitale du Grand-Duché.
Un certain nombre d-e trains blindés avec
des troupes et des munitions oht été aohemi-
ikés-par la voie du chemin de fer de Wasser-
billig à Luxembourg, où l'on attend de les
voit aaTiver d'un instant à l'auâre.
Ces faits Impliquent des actes manifeste
ment contraires à la neutralité du grand-du
ché, garantie par le traité de Londres de
1867.
Le gouvernement luxembourgeois n'a pas
manqué de protester énergfquement contre
cette agression auprès des représentants de'
S. M. r -emoereur d'Allemagne & Luxembourg.
Une protestation identique va être trans
mise télégraphlquement au secrétaire d'Etat
pour les affaires étrangères & Berlin. .
Luxembourg, 2 août.
' " ' , ' evscben.
ministre d Biaf,
, président du gouvernement.
Le pape fait prier pour éloigner
la guerre
: VOsservatore Romano publie une exhor^
tation du Pape aux catholiques du monde
entier disant qu'on- ne peut pas ne pas
sentir son esprit saisi par la plus' vive
douleur pour le salut et la vie de tant de
peuples entraînés dians les orages d'une
guerre très funeste.
Le l'ape exhorte les catholiques à élever
leurs âmes vers le Christ médiateur très
poissant des hommes auprès de Dieu ; il
les invitent & faire des prières publiques
alla d'obtouir aao-Dj«a ftiaigne la.guerre. /
- : : - -, ' t
KN - ftK GIiET ERIllSj
Le roi intervient en faveur de ta paiX'ijj
• Londres, l w août. — On apprend d(
source officielle que, le roi est interv
Un sentiment un peu plus optimiste
vaut maintenant.
La neutralité de" !a Belgique
: Londres, 2 août. — On apprend que
Asquith a demandé au prince Lichiiowsk;
ambassadeur d'Allemagne, si la neutirali ;
dé la Belgique serait respectée pàr l'Aile-
imagne.
Le prince Lichnowsny répondit qu l il
pouvait donner aucune réponse à ce
question, n'ayant reçu aucune instructi-
Deux réunions des ministres
Londres x 2 août, 3 h il soi', retardé dans/
la transmission. — lin Conseil de cobinçti
; a levé sa séance à deux heures. ,
Un Conseil de cabinet se réunira de nou»
veau à six heures, -W
Le ministre d'Allemagne à Londres ^
■ Londres, 2 août. — C'est avant la réii-s
nion du Conseil de cabinet qui avait com^
inencé à 11 heures du matin que i'ambas-J
sadeur d'Allemagne a rendu visite à Ma
Asquith. v .
Lo prince Lichnowsky a eu ensuite
entretien avec Sir Ed. G-rey.
Une foule énorme stationne aux abordai
de Downing Street.
L'expulsion des étrangers de Cibra)tar^|
AlQésiras, 2 août. — [.'entrée de Gibral^
tar est prohibée depuis aujourd'hui ; l'évà>
cotation de tous les étrangers a été ordon-
-née, ainsi que celle des non combattants. ,#
La cohstruction des tranchées est très
active. ■ ■■ ., - - ■■ fjr
L'attitude du gouvernement
La plupart des journaux de Londres esà
en faveur,d'une*énergique intervention det
l'Angleterre. . •?
L Observer refuse d'accorder créance à}
un bruit suivant lequel quelques membre^
du cabinet anglais seraient en faveur de laX
neutralité. Il insiste pour que le eobinetâ,
proclame immédiatement l'appui de i'An^
gleterre à la France sous peine d'une honte}
éternelle pour la nation anglaisé. |
Le Daily Télégraph e, publié une éditionl
spéciale contenant ce que le journal appelle!
« l'exposé autorisé de la position de laf
Grande-Bretagne en cas de guerre euiw
péenne ». ■. |
Cet exposé dit quo la politique anglaisa
ne sera nullement modifiée par l'annonce»
de la neutralité de l'Italie. Le : gouverner
ment anglais n'a pas encore pris d.o dé ci-)
si on au sujet d'une intervention ; il se Iai&|
sera guider par le cours des événements
mais il est certain, que l'Angleterre
absolument loyale à l'égard de ses
Le Daily Telegraph prétend que 1
che-Hongrie a exprimé son acceptation fors
melïe de la proposition, de sir Edward'
Grey tendant à la réunion d'une co-nfé
renco. . -
L'Angleterre sera absolument loyale envers
ses amis " f
Nous lisons dans le Daily Telegraph : |V
La politique de !a Grande-Bretagne ne seFM
affectée en aucune façon -par la nouvelle?
que l'Italie a décidé de rester neutre potiS
la raison, prétend-elk, que le cas us fœdei
ris n'impose pas.son intervention, en vortia
dies termes précis des traités de la Triple?}
Alliance. Ceci preuve simplement combien»
ce traité est un instrument fragile, et l'Itâa
lie aura à justifier plus tard envers se»
propres associés son action ou son inac-J
lion. Lé gouvernement français n'a jamaiâf
été directement ou indirectement amené êâ
croire que la Grande-Bretagne était tenu<*
de ren^plir, dans une forme déterminées
ses obligations envers la France ; c-epen|
dant elle restera strietement fidèle à l'éslt
prit et à la lettre de l'entente. -f
« hb gouvornêmont le Sa Majesté n'a pa^
décidé s'il interviendra, ou s'il, le faits
quand il interviendra dans la guerre euro*
péenne qui vient d'éclater. Il s 'est toujoura
réservé , le, droit de déterminer le rôle qua
nous jouerons dans la Triple-Entente. Au»
tune action particulière n'a été décidée^
quoique tant a l'ami fauté qu'au ministère»
de la guerre, plusieurs plans d'action aientl
été élaborés dans les moindres détailsj' yf
compris la désignation des officiers com-,
mandant en chef, de leurs états-majors ct|
de leurs subordonnés. - . j
« Le cabinet deoidera en face des èvé^i
nmvents l'attitude qiu'ad-)ptera l'Angieter-;
re, mais on peut considérer comme -acquiaf
qu'elle sera absolument loyale envere SC3\
amis, n ; !
Sir Edward Grey. qui est resté tard a#/
Foreign Office hier soir, après avoir vu M;.-;
Asquith, s'est ren lu à Rucliingham-PaIace(d
où il a été reçu en audience -par le roi. y.
Emotion à Londres i -■?
&i
Londres, z août. — i ^es nouvelles oes in»
cidents survenus à la frontière français^
provoqués par les Allemands produisent,
une vive émotion, au Foreiga Office, ûm
même que la violation de la neutralité di
Luxembourg.
: — .
•ELJSK 'RÏÎSSXE
L'enthousiasme de la population en ;
apprenant la déclaration de guerre ' -
Saint-Pétersbourg, 1 er août. — La'décla^i
ration de guerre par 1"Allemagne, coïiimuw
niquée au public vers 9 heures 30 du soir,';
a provoqué partout de grandes démonstracf
tions d'enthousiasme et de patriotisme. ; i
La capitale a pré. enté toute la soiréfl:
une animation extraordinaire, ; les rùea:
regorgeaient de ni-vn-Je,- notamment .-les-
grandies artères, ■ ou dos groupes se for
maient pour ftre la.v éditions, spéciales, des,
journaux. Sur la perspective Ncwsky,'.
où la foule se pou,.; en masse, c'était un»
défilé' ininterrompu de manifestations,,
auxquelles prenaU.ut. .part toutes les claa*
ses de la société, des femmes et des effi»
fants. Des coloniros circulaient précédées
de drapeaux, et portant 1-e portrait du tsar»
que saluaient' de longues ovations, -!
De temps à autre les manifestations s'aC*
rêtaieii t et, un orateur improvisé haran^
guait la foule en termes patriotiques, qu#
soulevaient des hourras chaleureux. La^
plupart, en passant devant la cathédralA
de Kazan, entonnaient en chœur l'hymnat
russe que tous les assistante écoutaient^
la tête découvert* cUns Am. afcis compl<®
v " «eSc,:
ORGANE DU NATIONALISME INTÉGRAL
t
V'
Tout ce qui est national est RÔtr
RÉDACTION
17, Rue Caumartln, 17 . I< 18, Rue «lu Croissant, 18
ituqu'à dix hearec du soir [1 i partir de dix heures du soir
ï. i^LtoroOKii i»"" SO-40 l[ Tâtii-HOK» Cattrti S4-07
A piwbw TtUiOlUPMiqwi « ACWOnUmPARlg
AJSi-'-V t-
, v Adrtiur toutes les tomoiunicatioiuténcecnant ta Âtdâclion tï> itwe Caamartin ï Parts.:
S?
Henri VAUGEOIS, Directeur politique
Rédacteur en Chef
ADMINISTRATION
ABONNEMENTS
>■>
Ports, Seine, Seine -et-Otse........ 5 60
Provinces et Alsace-Lorraine.*. 7 »
■EUtah^C^ .....a................... 10 ^
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20 »
13 »
24 »
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un Journal :• 17, B. Caumaitin - TëL : LtmH 2649^
«tSoc. dePnblJcHé > J^iPt. data Bourse. Gui. 25-131
: Im Publicité ûuérée dan* UJoarrtal a'engage pat rAc&aMFrtwçaitt
Adresser lettres et Mandata d fAdministraitar de Jf Action Française, 17, Rue Canmurtin, Paris... '
DEÏÀIIT L'EIIBEUI
f NobreHien le plus fort est celui de la
îïPrance, notre intérêt le plus pressant
test de pestetr Français. Les circonstances
«ui rappellent aujourd'hui la vérité
longtemps méconnue concourent à faire
.ïtnîblier cette longue mécon naissance ï car
'jamais l'amitié nationale ne s'est expri
mée dans. Paris par des signes plus
fceaux. D&ns la'journée d'hier, parmi lés
joortèges qui sillonnaient toute® les avè-
qrraes, promenant les drapeaux, chantant
! ïa résolution et l'enthousiasme, je n'ai
-pas aperçu un signe d'égarement ni d'aib
'semee et, ceux qui ont l'habitude des fou
les pardonneront ce trait direct, je n'y ai
pas vu un ivrogne. Les visages des jeu-
«ee hommes respirent une volonté gra
ve et forte et les jeunes femmes qui,
leur disent adieu, dans l'extrême frivo
lité du vêtement d'aujourd'hui gui les
•fait ressembler à de grandes petites fil
les, n'en incarnent que mieux,. droites,
fièree, sans un sanglot , les formes
■ idéales de la Vaillance et de la Foi.
Les Français se réconcilient, <. l'esprit
•finançais "reprend conscience de ses de
voirs. Nous ne signerions pas toutes lés
syllabes de la lettre de M. Gustave Her
vé qu'on trouvera plus loin. Nous ne
sommes pas sûrs de tout cé qu'il affir
me. Mais l'accessoire est l'accessoire, et
l'essentiel ici, c'est le cri final décisif
de « Vive la France tout court ». C'est
aussi notre cri, et nous le reprenons
d'autant plus volontiers qu'il emporte
la preuve d'une des idéep qui nous ont
toujours été les plus chères ; ce n'est
pas, disions-nous, le cœur de la France
qui est entamé, la tête seule est malade,
et la tête guérit, par la force médicatrice
de la réalité.
Puisse le souvenir des anciennes er
reurs dé M. Hervé le préserver de çelles
qu'il commet encore aujourd'hui. Si la
réaction de sa raison peut être complète,
qu'elle le soit donc au plus tôt !
Désireux pour notre part, de faire en
ce moment tout effort susceptible de
coopérer à la paix civique, nous sus
pendons, à dater d'aujourd'hui, le té
moignage quotidien du crime commis
conîre les lois et contra-la patrie par le
plus haut tribunal de la République;
Nous nous proposons même de nous,
abstenir d'y faire aucune allusion. Hier,
il fallait montrer les causes vives qui
risquaient de nous .affaiblir devant l'en
nemi. Aujourd'hui, l'ennemi" est là. Ne
pensons qu'à Je vaincre.
, La même raison nous fait un devoir
de demander à la population de Paris
le plus grand calme devant les officines,
d'espionnage et de trahison. Les unes
;sorot désertes, les autres peut-être hab
itées encore par des gardiens inoffensifs
: ou que l'ouverture des hostilités a ré-
idwits à'l'impossibilité de nuire. Saisie
tfepuis longtemps par les dénonciations
,'du grand livre de Daudet, l'autorité ci-
,véle a passé la main à l'autorité mili-
;tairé. C'est celle-ci que la surveillance
de l'espionnage concerne. Il' est inutile
!et périlleux d!y mêler les, rumeurs d'une
multitude irresponsable et d'ailleurs
forcément mêlée. Les bons citoyens,
s'atostiendront de ces mouvements ; pour
ceux qui font partie de nos organisa
tions. ils ont reçu 1 l'ordre formel de
-s'abstenir de ces tumultes et de rescom-
'
res », telle gue l'a formulée mille fois
Maurice Pujo. La gravité des circons
tances ajoute au sérieux de nos recom
mandations. »
. C'est dans un vif sentiment de haute
et courtoise amitié qu'il faut saluer
les manifestations des étrangers, nos
hôtes, qui veulent rester nos amis. Plu
sieurs mêmes voudraient nous défeindre
à main année.Il ne dépend pas de nous,
mais du gouvernement, de dire-si l'aide
doit être accueillie. Personne n'a le droit
de repousser un concours loyal. Mais
chacun doit exiger que l'ordre public
n'en souffre pas. Investie par l'état de
siège, l'autorité militai-ré peut accepter,
refuser ou choisir.
Notre ferme opinion est que, pour
le moment, il convient avant tout de
laisser agir l'armée régulière. Si pure
ment sincères et généreuses que soient
les initiatives de légions internationa
les, à elle seule la diversité des lan
gages représente une difficulté gui suffi
rait à faire naître ces confusions, ces
malentendus qui sont les plus nuisibles,
peut-être les plus dangereux, dans les
rassemblements armés. Bien des guer-
des civiles ne naquirent pas autrement.
C'est l'union-civile qui importe et, fe ur
la maintenir, il importe aussi de main
tenir sévèrement les cadres de notre na
tionalité. Nous ne défendons pas autre
chose en Lorraine ! \
CHAR LES MA URRAS.
nére-use nous adressait la semaine der
nière : •*. . ; . * -
J'ai dans mon voisinage un parlementai
re bien dégoûté de la Réptiblique, bien
effrayé. Je ne serais pas surjtrise quil fût
du nombre de ceux qui n'ont jamais lu
l'Action française. Six mois, ou même
trois mois d'abonnement, au point où il
est, auraient peut-être un heureux résultai:
La sensation à'effroi: et de dégoût donnée
à quelques parlementaires est malheureu
sement trop récente. - Que de malheurs évi
tés où prévenus si des lueurs do vérité leur
était arrivées à temps 1 — Charles Maur-
ras.
ËCHOS
Aviovnmwi
Calendrier de l'affaire Dreyfus. -+■ 3 août
1898. — Ernest Jud«t est condamné, à lu re
quête de Zola, poux avoir- révélé que le fïic
de ce dernier, né à Venise, s'était rciulu- cou
pable die malversations, en 1832, comme offi
cier d'habillement dans la légion .étrangère.
Léon Daudet
VICTIME D'UN ACCIDENT
Dans la nuit de samedi à dimanche,
Léon Daudet a été victime d'un accident
d'automobile, dont les fuites, hâtons-
nous de le dire, n'auront pas la gravité
qu'on aurait pu craindre d'abord.
Comme il passait près d'Artenay, aux
environs l'Orléans, la voiture où il, se
trouvait est entrée en collision avec une
autre automobile. Notre rédacteur en
chef et ami a reçu à la tête une blessure
qui a d'abord donné de vives inquiét
tudes.
Toutefois, grâce au dévouement de ses
compagnons, Léon Daudet revint à lui.
Un.médecin appelé reconnut, qu'il n'y
avait pas de fracture, mais seulement
une plaie très profonde qui. nécessitera
quelques jours de soins.
Toute Y Action française forme ,des
vœux pour le promet rétablissement de
notre ami dont l'activité patriotique
nous est plus nécessaire que jamais dans
les circonstances présentes.
L'Ord re avan t tout
La noble et magnifique tenue de la po
pulation parisienne dans les jours graves
que nous traversons fait l'admiration diu
monde. Hier, dimanche, tandis que s'effec
tuait le départ des mobilisés, la fouit» qui'
remplissait nos bo-ulevards, qui affluait
aux gares, a partout gardé la note juste :
celle du patriotisme sérieux et résolu:
Dans lfe soirée toutefois, quelques élé
ment» troubles so sont mêlés à ectte foule
et un certain nombre de magasins alle
mands et autrichiens ont été saccagés.
Nous nous félicitons d'avoir dénoncé cer
taines entreprises d'espionnage cachées
sous le, masque comaiewsM. Nous avons
rendu ce service à la défense national© à
l'heure utile, c'est-à-dire pendant^ le temps
de paix. Grâce à l'Action française, grâce
à la splendide campagne de Léon Daudet,
grâce aussi aux manifestations des Came
lots du Roi qui alors étaient nécessaires
pour attirer l'attention sur le danger, —
les pouvoirs publics avertis ont dû prendre
les précautions qu'il fallait.
Aujourd'hui nous n'avons aucun besoin
d'exercer contre ces adversaires mis dans
l'impossibilité de nuire, des vengeances
bruit aies qui ne nuiraient qu'au paya Les
Gamelots du Roi. qui jugent inutiles les ma
nifestations où Pon crie : « A Berlin t »
ne pouvaient que demeurer plus étrangers
encore aux scènes de désordre qui se sont
produites hier soir.
En effet, à l'heure où la mobilisation s'o
père., où l'on va se battre à '.a frontière,
une nécessité prime tout, celle du main
tien absolu de Tordre à l'arrière des com
battants.
Maurice PUJO.
LA PRISE DE CONTACT
1« Recrutez, des abonnes nouveaux :
î° Provoqûoz des contributions à l 'impOf
national, au taux de dix, cinquante ou cent
francs par moia.
Oes Carnets d'abonnement et des Carnets-
de contribution sont mis. à la disposition de
tous nos amis.
Les réponses de nos amis. — Si brève
que soit l'étendue de ces deux pages aux-
quèlles nous nous réduisons comme la plu-
part des journaux politiques, nous cesser
rons le moins possible d'enregistrer la cor
respondance si vivante et si belle qui con
tinue à nous parvenir. La-réunion der
Chambres aujourd'hui donne un intérêt
: »arti
La lutte est commencée. Sans déclara
tion de guerre les Allemands ont franchi la
frontière. Les avantages militaires qu'Us
retireront de cette initiative des hostilités
ne compenseront pus le dommage diploma
tique certain qu'ils s'infligent à eux-mê
mes. Car ces avantagei militaires sont bien
faibles, on les peut jwjer nuls. Il ne s'agit
plus ici d'une attaque brusquée qui sur
prend l'adversaire on pleine quiétude, le
trouble, le décon£erJL>, paraLuse ses moyens.
Nous étions sur le qtù-vive, nous atten
dions, l'arme au pied, prêts à riposter. La
riposte française se dêclanthe maintenant,
et nous pouvons en attendre l'effet avec con
fiance.
Il est bon de noter au nombre des « cir
constances favorables » qye la Providence
semble avoir résemées à la France, que
les conditions mêmes dans lesq ueUe's
s'engage la bitte sont de nature à contra
rier ies plans généraux d'opérations des Al
lemands. L'état-major allemand, appelé à
lutter à la fois contre la Russie el la Fran
ce, devait évidemment vouloir faire traî
ner les choses en longueur du côté de la
Russie pour frapper un coup décisif sur
la frontière aes - Vosges. La mobilisation,
russe, plus lente que la nôtre, indiquait ce
plan el le rendait nécessaire. Mais ia Rus
sie a commencé sa mobilisation avant la
France. Le. retard de nos alliés s'atténue.
La couverture allemande sur la Vistule de
vra être plus fortement constituée que les
Allemands ne l'auraient désiré. Autant de
Prussien* de moins en face de nous !
Les troupes de couverture qui, à Vheure
actuelle, sont probablement aux prises tout
le long de la frontière franco-allemande
sont de force numérique pratiquement
égale. Et les troupe* françaises combattent
*ur un terrain eu tlUt ont souvent ma
nœuvré ; elles ont pratiqué ce terrain, eU
les ont été dressées à en utiliser toutes les
ressources. Cet avantage compenserait leur
infériorité numérique au cas où elle exis
terait.
Les dépêches connues jusqu'à présent ne
donnent guère de précisions sur ces pre
miers engagements. Cela n'a rten que de
naturel. Il semble en résulter pourtant que
jusquici le principal* effort allemand se
porte sur, la, région de là bass&Meuse et vers
Longwy. La violation du territoire du
Luxembourg tendait â~ cette fin, mais cela
aussi était prévu. Depuis longtemps on
s'était rendu compte que les Allemands
avaient l'intention d'agir fortement de .ce
càlé. En utilisant les vallées de la Meuse
et de 'la Sambre pour gagner la vallée de
l'Oise, ils prenaient la route la plus directe:
et la mieux ouverte vers Paiis. La densité
des garnisons, l'extension, des voies fer
rées révélaient an plan qui, pour tout mi
litaire réfléchi, était comme écrit sur la
carte. ' ■
Ce «ont de ces problèmes stratégiques que
l'état-major français sait éclaircir. Depuis
longtemps, toutes les précautions néces
saires sont prises. L'attaque allemande
dans çette régiçti ne nous prend pas au dé-,
pourvu. Le canon tonne à Ltmgwy, Là
prise de contact i)a s'étendre tout le lùnjf dë
la frontière, où défâ ont eu lieu des escar
mouches préliminaires. Attendrons avec
confiance. Dieu protàqe la France.
: lïofteri do BOISFLEORY :
EN PROVINCE
COMMENT ON PART
Paris a montré, depuis deux jours, ce
que peut donner, en fait d'énergie calme,
souriante et prête à tout, le vieux génie
du cœur français. La mobilisation §e fait
ici sans les tapages inutiles, sans les dié^
sordres, criminellement escomptés et mê
me, visiblement préparés par l's-nnemi, oue !
pouvait craindre Tautoiriié. militaire. Mais"
où brille d'un éolat particulèremenrt, admi
rable la force, conservée intacte, de notre
peuipila, et sa noble éducation traditionnel
le, c'est en province, dans toutes ces petites*
gares que je viens de traverser, en ren
trant de Noama-rwliè à Parte, par cet après-
midi radieux d'un premier dimanche
d'août, qui ne semblait vraiment point
avo-ir été préparé par les derniers capri
ces du vent, des nuées et du soleil, pour
tant de tragiques adieux.
Oui, les voilà échangés, les voilà enfer
més: et fixés dans notre mémoire & tous,
pour l'instruction, le réconfort et l'orgueil
de ceux qui nous suivront,- ces àdieuot !
Les Français, élevés dans la naolle-et rj;or-
telle illusion.;pacifiste de la troisième Ré--
publique, ont su quitter, en dueiques ins
tant#, leur longue erreur. Hier, mis en
faco de la vérité dt l'Histoire, et, d'abord,
de l'Histoire de France, laquelle, cor, me
toutes les vérités, exige, pour fetre comprise
et acceptée, un peu d'élan, les Français
de nos provinces, les paysans des villages,
comme les ouvriers des grandes villes, les*
petits bourgeois ou les commerçants aussi;
bien que les châtelains ou les patron.*»'
d'usines, tous oes Français qu'on disait si,
mal éduqiié3, si mal « élevés ,>, pour se me
surer aux rudes hauteurs de m ■ vie civi
que, tous ont trouvé cet élan joyeux que
commandait le grand départ. Nous sommes
montés en vagon, nous avons voyagvS avec
ceux qui quittaient les belles moissons
mûres,, les bois, les délicieuses prairies de;
l'Ouest; poùr s'en aller chercher, dans la
poussière brûlante de la Champagne, leur-
poste de combat : leurs figures étaient tou -j
tes rayonnantes. Ils ne voyaient plus le-
chemin, mais Je but : la bataille, et lai
victoire. Ils chantaient, et puis, ils cau
saient, tranquillement, sérieusement, cha
cun disant à un voisin . les raisons qu'il
avait de penser que « cette fois, mieux'
vaut en finir... »
: Un de nos grands amis, '^ui a vu la
guerre d'il y a quarante-quatre -ans, et l'en
thousiasme, un peu léger, bruyant, des
premiers cris : « A Berlin' ! » nous disait
hier soir : «.Ça commence tout autrement
« qu'en 1870. C'est mêœe l'inverse. On est,
« cette fois-ci,;sérieux, a/utiant que résolu. »
Ouri, telle est bien 1-allu^e de tous oes
mobilisés de nos provinces. N'est-ce point
l'allure des bonnes arméiîs, — de celles
qui, Dieu aidant, reviendront victorieux
ses ■
HENRI VAVGEOIS.
Les âSieiiifli emliisat intre territoire
■■*1. ❖—4*-
PE0CLÂMÂT10 H DE L'É T AT DE SI ÈGE EN FRANCE
Les Allemands violent la neutralité du Grand-Ducl^é de Luxembourg
1 ' • • ' ' " " ' '"»■ '■■VI" ~ \
La gue rre eufé péenne
L'abominable politique prussienne, telle
que favaient fait connaître au monde deux
cents ans de mauvaise foi et de piraleriej
n'a pas changé : elle est seulement deve
nue plus abominable encore. En 1870, l'Al
lemagne croyait avoir besoin du prétexta
de la dépéclie d'Ems. En 1914, elle a dé
claré la guerre à la Russie sans provoca
tion et elle a décidé d'envahir la France
sans déclaration de guerre !
L'Allemagne se croit donc bien forte-pour
se permettre de pai'eilles audaces ? Ou
bien ce coup d'audace n'est-il qu'un, ccup
de désespoir ?
Si blasées que puissent être les nations
de notre siècle sur les abus de la force et
les attentats à l'indépendance des peuples,
il nous paraît impossible que le monde
européen ne comprenne pas, cette fois, noie
l'Fjnpire alleimand, qui ne s'est fondé qu'au
prix de notre défaite, menace la civilisa
tion tout entière. Avec cet Empire mons
trueux, aucun accommodement n'est pos
sible. L'Europe en fait ,l'expérience au
jourd'hui. ' \
Ce que joue l'Allemagne, c'est son exis
tence même, au prix de la nôtre, et pour
établir son hégémonie définitive sur l'an
cien monde tout entier.
C'est pourquoi nous pouvons dire que la
position de la France attaquée est bonne.
Nous ne soammes plus seuls comme en 1870,
nous ne pouvoms plus l'être, ou alors gran
des et pentes n'atiions seraient frappées d'a
veuglement et de folie.
Et il nous semble que, depuis hier, après
la violation de la neutralité luxembour
geoise qui suffirait à prouver à elle seule
que l'Allemagne foule aux pieds tous les
traités, il n'est plus douteux pour personne
que c est une graerre européenane, une
grande guerre européenne qui commence.
Jacques HAINVlLLiS
SJUtS DÉCURiflSil DE 6DERBE
Le gouvernement-communique les gra
ves. n(Mtv elles suivantes :
Première dépêche. — Les Allemands ont
pénëtrâ ce matin (1^ août), en territoire
français, près de Cirey.
Deuxième dépêche. — Les Allemands ont
pénétré en France à Long-la-Ville, à 1.609
mètres de Longwy, petite place située à la
frentiôre Luxembourgeoise.
Troisième dépêche. — Les Allemands aitt
tiré ce matin (1« août) sur le poste de douane
français de Petit-Croix (territoire de Belfort).
Ces trois attaques ont eu lieu sans que
l'Alleategne ait déclaré la guerre, en vio
lation du droit des gens.
Lor.grla-Ville, la localité située près
fort de Longwy, se trouve près de la bifur
cation . du chemin de fer de-Longwy'&
Luxembourg' et' de Longwy à t Arlon, loca
lité £elge voisine des frontières française
et luxembourgeoise, La place de Longwy
est défendue par un bataillon du 162*
d'infanterie. C'est une ancienne forteresse
dont on avait réclamé le déclassement, sa
résistance ne pouvant être de longue du
rée.
Cirey se trouve à peu de distance de la
nouvelle frontière, sur la route de Lor-
quàn à Sanrebourg, en pays annexé, au
point tenninus d'un embranchement de la
ligne de chemin de fer de Lunéville à Avri-
«ourt. :
NOUVELLES INCURSIONS DES ALLEMANDS
PRES DE BELFORT
t)n nous téléphone de Belfort qu'une pa
trouille allemande aurait pénétré sur le
territoire français et rencontré aux envi
rons de" Joncherey. des soldats français.
L'officier allemand qui commandait cette
patrouillé aurait brûlé la cervelle d'un sol
dat français,
Cet officier aurait été aus sitôt to Vjaar un
D'autre part, une patrouille française
fouillant un bois aux environs de Belfort,
territoire français, aurait rencontré deux
tiHians qu'ils auraient fait prisonniers et
ramenés à Belfort.
Vei& la fin de la matinée une fraction
assez importante de cavalerie allemande
(5® chasseurs) s'est portée sur Suarce,
commune française, au sud-est de Belfort
à trois kilomètres environ de la frontière
inoccupée en vertu de la règle que s'est
tracée le gouvernement français de laisser
une. sorte de zone neutre pour éviter toat
incident de frontière.
Le maire de la commune était en train
de réuhir, en vertu de l'ordre de mobilisa
tion, des chevaux de réquisition destinés
à l'armée. Les cavaliers allemands se sont
saisi brutalement des chevaux de réquisi
tion, ont fait prisonniers les hommes de
complément qui les avaient amenés èt les
ont forcé à les reconduire derrière eux
jusque de l'autre eôté de la frontière.
Il FRANCE El ETAT DE SIÈGE
Le présfdent de la République a signé un
décret proclamant l'état de siège.
Ce décret est ainsi conçu t
« Les: 86 départements, le territoire de Bel»
fort et les trois départements d'Algérie sont
déclarés en état de siège.
« L'état de siège sera maintenu pendant
toute la durée de la guerre, a
CONVOCATION DES CHAMBRES
Le conseil des ministres a décidé la convo
cation des Chambres pour demain.
Les Chambres se réuniront demain à trois
hewes. de l'après-midi.
LE RAPPORT DU MINISTRE DE LA CUEflRE
SUR L'ETAT DE SIÈGE
M. Messimy, ministre de la guerre, a
adressé à M; Raymond Poincaré, président
de la> République, le rapport' suivant ;
Monsieur le président, «
Les Chambres étant ajournées, j'ai l'hon
neur de soumettre à votre signature, -confor
mément aux dispositions prévues, à l'article
2 de la loi du 3 avril 1878, un décret portant
déclaration de mise en état de siège : 1. des.
86 départements français et du territoire de
Betlort ; 2. des trois départements de l'Algé
rie.
Les dispositions de ce projet qui ont été
délibérées en. conseil des ministres se justi-
îient par la nécessité de concentrer tous les
pouvoirs entre les, mains de l'autorité mili
taire dans la zone frontière ainsi que sur
l'ensemble du territoire national. La mise sur
pied de guerre de nos forces nationales et
pins tard l'entretien, des effectifs exigent en
effet la réunion, sur tous les points de la
France, de détachements nombreux d'hom
mes appelés sons les drapeaux. > Pour assurer
le. maintien de l'ordre dans ces conditions,
il; parait nécessaire de donner les pouvoirs
les pJus étendus à l'autorité' militaire.
Enfin, l'éventualité des événements qui
peuvent surgir en Algérie rend également
cette meeare indispensable dans les trois dé
partements de la colonie.
XI y a lieu d'espérer, que le décret ci-joint
sera ratifié par le' patriotisme des Chambres,
-dès qu'elles seront réunies.
Ventilez agréer, eta.
Le ministre de la guerre,
Messimy.
-<•-
Conseil des Ministres
La date de la convocation des Chambre»
reportée au 4 août
CommuRleaittoa Havas :
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se sont réunis hier après-midi à l'Elysée,
sens la présidence de ^M. Polncaré.
Le conseil a décidé de reporter à mardi
4 août la. date dé la convocation des Cliam-
bres qui;'primitivement^ avait été fixée à
demain 3 août
Le gouvernement a, en effet, été avisé
qu'un assez grand nombre de membres du
Parlement se trouvaient dans des départe
ments éloignés de la capitale et que le
temps leur ferait matériellement défaut, en
raison surtout de la difficulté des trans-
^owL fi tro d» retour ajijourd'turt à
L'ambassadeur d'Allemagne
est tou jours à Paris
M; de Schœn, ambassadeur d'AJlemagne,
a rendu visite, hier après-midi, à M. Vi-
viani, président du Conseil, ministre des
Affaires étrangères. On se demande ccm*
ment ^ambassadeur aura pu expliquer les,
inqualiliables agressibns dont se sont ren
dues coupables les troupes allemandes.
^1- ! .■■
Violation du Te rritoire de Luxembourg
Les Allemands viennent de violer le ter
ritoire du grand-duché du Luxembourg.
Voici la dôpêche que nous recevons de
Bruxelles annonçant cette violation i
Un train rempli de soldats allemands est
arrivé & la gare qui a été occupée ainsi que
les' ponts commandant les lignes de Trêves et
des Trois-Vierge8, assurant ainsi le passage
des trains militaires.
Le oommandant des volontaires luxembour
geois a protesté contre cette violation de la
neutralité.
Les Allemands sont actuellement au Palais
du Gouvernement et discutent avec les fonc
tionnaires qui refusent de se retirer en dé
clarant que les lignes leur appartiennent.
Une dépêche de Berlin prétend, peur ex
pliquer la. violation du territoire luxem
bourgeois que le Luxembourg a été occupé
par un détachement allemand en v.ue de la
protection des chemins de fer Allemands.
La neuralité du grand-duché de Luxem
bourg a été reconnue le 11 mai par les
grandes, puissances aai nomhre desquelles
se trouve la Prusse et les états de la con-
fédéraiftion de l'Allemagne du Nord.
En s'eumpaipant des lignes ferrées pays dont quelques-unes sont dirigées vere
la r
fac
qu'eue veut employer p
deux forts d'arrêt de Longue,
France,. l'état-major allemand pourra
silement transporter sa grosse artillerie
:'elle veut employer pour bombar-ier nos
Protestation du Luxembourg
M. Eyschen, ministre d'Etat du Luxem
bourg, adresse & M. Viviam la protesta-,
tion suivante :
J'ai l'honneur de porter à la connaissance
de Votre Excellence-les faits suivants :
Dimanche 2 août, de grande matin, les
troupes allemandes d'après des informations
qui sont parvenues au gouvernement grand-
ducal à l'heure actuelle ont pénétré sur le
territoire luxembourgeois par les ponts de
Wasserbilllg et de Remich se dirigeant spé
cialement vers le sud du pays et vers la ville
de Luxembourg, capitale du Grand-Duché.
Un certain nombre d-e trains blindés avec
des troupes et des munitions oht été aohemi-
ikés-par la voie du chemin de fer de Wasser-
billig à Luxembourg, où l'on attend de les
voit aaTiver d'un instant à l'auâre.
Ces faits Impliquent des actes manifeste
ment contraires à la neutralité du grand-du
ché, garantie par le traité de Londres de
1867.
Le gouvernement luxembourgeois n'a pas
manqué de protester énergfquement contre
cette agression auprès des représentants de'
S. M. r -emoereur d'Allemagne & Luxembourg.
Une protestation identique va être trans
mise télégraphlquement au secrétaire d'Etat
pour les affaires étrangères & Berlin. .
Luxembourg, 2 août.
' " ' , ' evscben.
ministre d Biaf,
, président du gouvernement.
Le pape fait prier pour éloigner
la guerre
: VOsservatore Romano publie une exhor^
tation du Pape aux catholiques du monde
entier disant qu'on- ne peut pas ne pas
sentir son esprit saisi par la plus' vive
douleur pour le salut et la vie de tant de
peuples entraînés dians les orages d'une
guerre très funeste.
Le l'ape exhorte les catholiques à élever
leurs âmes vers le Christ médiateur très
poissant des hommes auprès de Dieu ; il
les invitent & faire des prières publiques
alla d'obtouir aao-Dj«a ftiaigne la.guerre. /
- : : - -, ' t
KN - ftK GIiET ERIllSj
Le roi intervient en faveur de ta paiX'ijj
• Londres, l w août. — On apprend d(
source officielle que, le roi est interv
Un sentiment un peu plus optimiste
vaut maintenant.
La neutralité de" !a Belgique
: Londres, 2 août. — On apprend que
Asquith a demandé au prince Lichiiowsk;
ambassadeur d'Allemagne, si la neutirali ;
dé la Belgique serait respectée pàr l'Aile-
imagne.
Le prince Lichnowsny répondit qu l il
pouvait donner aucune réponse à ce
question, n'ayant reçu aucune instructi-
Deux réunions des ministres
Londres x 2 août, 3 h il soi', retardé dans/
la transmission. — lin Conseil de cobinçti
; a levé sa séance à deux heures. ,
Un Conseil de cabinet se réunira de nou»
veau à six heures, -W
Le ministre d'Allemagne à Londres ^
■ Londres, 2 août. — C'est avant la réii-s
nion du Conseil de cabinet qui avait com^
inencé à 11 heures du matin que i'ambas-J
sadeur d'Allemagne a rendu visite à Ma
Asquith. v .
Lo prince Lichnowsky a eu ensuite
entretien avec Sir Ed. G-rey.
Une foule énorme stationne aux abordai
de Downing Street.
L'expulsion des étrangers de Cibra)tar^|
AlQésiras, 2 août. — [.'entrée de Gibral^
tar est prohibée depuis aujourd'hui ; l'évà>
cotation de tous les étrangers a été ordon-
-née, ainsi que celle des non combattants. ,#
La cohstruction des tranchées est très
active. ■ ■■ ., - - ■■ fjr
L'attitude du gouvernement
La plupart des journaux de Londres esà
en faveur,d'une*énergique intervention det
l'Angleterre. . •?
L Observer refuse d'accorder créance à}
un bruit suivant lequel quelques membre^
du cabinet anglais seraient en faveur de laX
neutralité. Il insiste pour que le eobinetâ,
proclame immédiatement l'appui de i'An^
gleterre à la France sous peine d'une honte}
éternelle pour la nation anglaisé. |
Le Daily Télégraph e, publié une éditionl
spéciale contenant ce que le journal appelle!
« l'exposé autorisé de la position de laf
Grande-Bretagne en cas de guerre euiw
péenne ». ■. |
Cet exposé dit quo la politique anglaisa
ne sera nullement modifiée par l'annonce»
de la neutralité de l'Italie. Le : gouverner
ment anglais n'a pas encore pris d.o dé ci-)
si on au sujet d'une intervention ; il se Iai&|
sera guider par le cours des événements
mais il est certain, que l'Angleterre
absolument loyale à l'égard de ses
Le Daily Telegraph prétend que 1
che-Hongrie a exprimé son acceptation fors
melïe de la proposition, de sir Edward'
Grey tendant à la réunion d'une co-nfé
renco. . -
L'Angleterre sera absolument loyale envers
ses amis " f
Nous lisons dans le Daily Telegraph : |V
La politique de !a Grande-Bretagne ne seFM
affectée en aucune façon -par la nouvelle?
que l'Italie a décidé de rester neutre potiS
la raison, prétend-elk, que le cas us fœdei
ris n'impose pas.son intervention, en vortia
dies termes précis des traités de la Triple?}
Alliance. Ceci preuve simplement combien»
ce traité est un instrument fragile, et l'Itâa
lie aura à justifier plus tard envers se»
propres associés son action ou son inac-J
lion. Lé gouvernement français n'a jamaiâf
été directement ou indirectement amené êâ
croire que la Grande-Bretagne était tenu<*
de ren^plir, dans une forme déterminées
ses obligations envers la France ; c-epen|
dant elle restera strietement fidèle à l'éslt
prit et à la lettre de l'entente. -f
« hb gouvornêmont le Sa Majesté n'a pa^
décidé s'il interviendra, ou s'il, le faits
quand il interviendra dans la guerre euro*
péenne qui vient d'éclater. Il s 'est toujoura
réservé , le, droit de déterminer le rôle qua
nous jouerons dans la Triple-Entente. Au»
tune action particulière n'a été décidée^
quoique tant a l'ami fauté qu'au ministère»
de la guerre, plusieurs plans d'action aientl
été élaborés dans les moindres détailsj' yf
compris la désignation des officiers com-,
mandant en chef, de leurs états-majors ct|
de leurs subordonnés. - . j
« Le cabinet deoidera en face des èvé^i
nmvents l'attitude qiu'ad-)ptera l'Angieter-;
re, mais on peut considérer comme -acquiaf
qu'elle sera absolument loyale envere SC3\
amis, n ; !
Sir Edward Grey. qui est resté tard a#/
Foreign Office hier soir, après avoir vu M;.-;
Asquith, s'est ren lu à Rucliingham-PaIace(d
où il a été reçu en audience -par le roi. y.
Emotion à Londres i -■?
&i
Londres, z août. — i ^es nouvelles oes in»
cidents survenus à la frontière français^
provoqués par les Allemands produisent,
une vive émotion, au Foreiga Office, ûm
même que la violation de la neutralité di
Luxembourg.
: — .
•ELJSK 'RÏÎSSXE
L'enthousiasme de la population en ;
apprenant la déclaration de guerre ' -
Saint-Pétersbourg, 1 er août. — La'décla^i
ration de guerre par 1"Allemagne, coïiimuw
niquée au public vers 9 heures 30 du soir,';
a provoqué partout de grandes démonstracf
tions d'enthousiasme et de patriotisme. ; i
La capitale a pré. enté toute la soiréfl:
une animation extraordinaire, ; les rùea:
regorgeaient de ni-vn-Je,- notamment .-les-
grandies artères, ■ ou dos groupes se for
maient pour ftre la.v éditions, spéciales, des,
journaux. Sur la perspective Ncwsky,'.
où la foule se pou,.; en masse, c'était un»
défilé' ininterrompu de manifestations,,
auxquelles prenaU.ut. .part toutes les claa*
ses de la société, des femmes et des effi»
fants. Des coloniros circulaient précédées
de drapeaux, et portant 1-e portrait du tsar»
que saluaient' de longues ovations, -!
De temps à autre les manifestations s'aC*
rêtaieii t et, un orateur improvisé haran^
guait la foule en termes patriotiques, qu#
soulevaient des hourras chaleureux. La^
plupart, en passant devant la cathédralA
de Kazan, entonnaient en chœur l'hymnat
russe que tous les assistante écoutaient^
la tête découvert* cUns Am. afcis compl<®
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