Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1919-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 20 janvier 1919 20 janvier 1919
Description : 1919/01/20 (A8,N2493). 1919/01/20 (A8,N2493).
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7579849b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'ECHO D'ALGER
10 Centimes JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN 10 Centimes
Luniîi 20Janv. 1919
,
ABONNEMENTS
3 mois 6 moi- Un m
Alger, Algérie.. 9 fr. 18 fr. 36 fr.
France, Tunisie. 12 24 48
Etranger. 15 30 60
JSnvoyer 0 fr. 50 pour changemeat tfadrtn8
RÉD A CTION-ADMINISTRATION
26, Ba tlevard Camot, 26
Télénhone : 20-54
huitième ^nné^r- N- 2493
—— n — —————.
- an^'C^&S
A Alger : Au Jonrh^l, 28$- Bould Camot,
- A l'Agence iïavb^-T 2,&ie d'Isltf
léoo l ade la
A Paris : A l'Agence Jhsas.^rpleGa de la
Bourse, et dans uu
en Province et à l'Etranger, y -
1 L'Echo d'Alger est désighsê pourrifc*
sertion des Annonces légctiçs et judi-
ciaires.
BUREAUX A PARIS
54. rue Notre-Dame-dea-Victoires
IDEILE-A.I3ST
Petites Annonces
La Situation Diplomatique
Paris, 19 janvier. — De notre correspon-
fiant spécial :
C'était hier le grand jour de la séance
Solennelle de la Conférence de la Paix.
Dans le grand Salon de l'Horloge, soi-
Xante-neuf fauteuils avaient été préparés
pour autant de. délégués. A de petites ta-
bles, Bur les côtés, il y avait place pour
june vingtaine de secrétaires.
Dès 2 heures et demie, les plénipoten-
tiaires arrivent. Pour la première fois,
dans les fastes diplomatiques, ils ne sont
ni en grand uniforme, ni même en habit
noir ; redingote et cravate noire, telle est
la tenue uniformément adoptée.
Chaque délégation arrive à tour de rôle.
Des attachée au Ministère la conduisent
aux fauteuils qui lui sont réservés. Les
plénipotentiaires font silencieusement une
inclinaison de tête et prennent place. Pas
)une parole. Pas un geste.
Les journalistes qui se pressent dans la
galerie adjacente, impitoyablement rete-
nus par d'impassibles huissiers, avancent
la tête. Voici en effet le président Wilson
qui fait son entrée, suivi de M. Lansing et
des autres délégués américainst Pour lui,
je cérémonial est le même que pour les au-
tres, sauf que c'est M. Pichon qui le con-
kluit lui-même à son fauteuil.
Notre ministre des Affaires Etrangères
(cause avec le président américain, lors-
qu'on entend les tambours battre aux
Champs et les officiers r S peler le ; « Garde
à vous ! »
Rapidement, M. Pichon s'éloigne pour
teller recevoir le président de la Républi-
que. Lorsque M. Poincaré pénètre dans le
Salon de l'Horloge, tout le monde est de-
bout. Le président, dont la figure porte
la trace des quatre ans et demi d'émotions
qu'il a traversés, s'avance d'un pas un peu
lourd. Il s'assied au milieu de la grande
table. M. Wilson est à sa droite ; M. Cle-
menceau, toujours jeune et sémillant, à
droite de M. Wilson. A gauche de M. Poin-
caré sont placés MM. Lloyd George et Or-
tando.
Presque immédiatement, le président
déclare la séiance ouverte et tout le monde,
silencieusement, presque mystérieusement,
se rassied.
M. Poincaré commence la lecture de
son discours. Sa voix au début est un peu
sourde, mais rapidement elle gagne en
ampleur et en éclat et fait largement va-
loir les magnifiques périodes de cette ha-
rangue, véritable raccourci d'histoire à la
'.{,l4-p) un? des nlus belles pages qui aient
jamais honoré îa langue française. C'est
un résumé jjtappant, de tout ce que nous
avons vécu. C'est un incomparable ta-
bleau rétrospectif de la guerre mondiale
et un appel d'une haute tenue à la jus-
tice internationale.
Le président a fini. Il se rassied. Pas
tin applaudissement. Les diplomates n'ap-
plaudissent pas.
M. Poincaré se relève, saIue et, toujours
esocrté de M. Pichon, se retire.
Alors M. Clemenceau, de sa voix gogue-
narde, demande à la Conférence de nom-
mer son président. Immédiatement, M.
M'ïlson, avec un fort accent anglo-saxon,
appuie la candidature Clemenceau. M.
Lloyd George, de cet organe gallois qui
donne tant de saveur à sa façon de par-
ler l'anglais, se prononce dans le même
sens. M. Orlando fait une déclaration ana-
logue.
Proclamé président, M. Clemenceau
Inaugure les travaux du Congrès par une
de ces causeries, à bâtons rompus, où il
jfst vraiment passé maître.
Puis la séance est levée. Sans une pa-
role l'assemblée s'écoule.
Lundi commenceront les affaires sé-
rieuses.
1 1 GUY DE SAltfT-OLAIR.
A VIA TI ON DE L'AVENIR
L'AEROBUS PARIS-LONDRES
< Paris, 19 janvier. — Hier, on a procédé,
avec succès, aux premiers essais publics
d'un grand avion, « Le Goliath, qui doit, :a
Semaine prochaine, inaugurer le service d'aé-
robus Paris-Londres.
Le ministre de la Guerre français a autorisé
ce service public. Il ne reste plus qu'à obtenir
l'autorisation du Gouvernement britannique.
UN EXPLOIT DE VEDRINES
Paris, 19 janvier. — Védrines a réussi, cet après.
midi, un remarquable exploit.
Ayant malgré un brouillard intense quitté Issy-
les-Moulineaux. il a atterri à la terrasse des
magasins des Galeries Lafayette. Védrines gagne
(ainsi le prix de 25.000 francs offert à l'aviateur
qui, le premier, se poserait sur un toit.
EN ITALIE
LA CRISE MINISTERIELLE.
NOUVEAUX SOUS-SECRETAIRES D'ETAT
Rome, 19 janvier. — Le Conseil des minis-
tres a accepté, la démission des sous-secrétai-
res d'Etat au Trésor, à la Guerre, aux Pen-
sions, à l'Industrie. Il a nommé de nouveaux
sous-secrétaires qui appartiennent tous à .a.
Chambre des députés.
Au Trésor, M, Denigola ; à la Guerre, M.
Battagliéri, actuellement chargé du sous-se-
cretariat des transports ; à l'Industrie, M.
fc-iappr; à la Reconstitution des terres enva-
hies, M. Pietriboni ; à l'Agriculture, M. Sitta.
LE GROUPE PARLEMENTAIRE SOCIALISTE
ET LA POiLITIQUE DU GOUVERNEMENT
Rome, 19 janvier. - L'Avanti annonce
:qu une délégation du groupe parlementaire
socialiste à rendu visite à, M. Orlando pour
t'entretenir des quatre points suivants :
1° L'armistice ;
2 La démobilisation ;
3 Le rétablissement des libertés publiques ;
40 (La non intervention des Alliés en Russie
et en Allemagne.
En ce qui concerne l'armistice, le président
-du Conseil a répondu que la question était à
J'étude. L'Italie démobilise plus- rapidement
:!Que tout autre pays.
Pour ce qui est du rétablissement des liber-
tés -publiques, les. zones de guerre ont déjà
été réduites mais M. Orlando examinera !a
possibilté de les réduire davantage. La ques-
tion de l'mtervention en Russie et en Alle-
magne de en Russie et en Alle-
Paix • résolue par le Congrès de
Le Congrès de la Paix
LES DEBATS REPRENDRONT LUNDI
Paris, 19 janvier. — Selon l'Echo de Pa-
ris, les débats reprendront lundi à ila Con-
férence.
Une Commission de la Société des Na-
tions sera constituée, lors de la prochaine
réunion piénière, dont la date n'est pas
fixée. ---
M. Léon Bourgeois aura une première
conversation avec le président Wilson, lun-
di ou mardi.
Il est probable que d'autres Commissions
seront constituées à mesure que les puis-
sances préciseront leur accord sur les di-
vers problèmes.
LES DÉLÉGUÉS ITALIENS
Rome, 19 janvier. — M. Orlando, prési-
dent du Conseil, est parti hier soir pour
Paris, accompagné de MM. Salandra et
Barzilaï, délégués italiens à la Conférence
de la paix. Tous les ministres, sous-secré-
taires d'Etat, ainsi que de nombreuses auto-
rités ont. au départ du train, acclamé lon-
guement M. Orlando et les délégués.
LE MEMOIRE
SUR LES RESPONSABILITES
DE LA GUERRE
Paris, 19 janvier. — Le mémoire sur les
responsabilités de la guerre dont M. Cle-
menceau a parlé hier à la séance d'ou-
verture de la Conférence, a pour objet
de rechercher, au point de vue juridique :
1° Si les crimes du Gouvernement et
de l'armée de l'Empire allemand enga-
gent la responsabilité pénale de l'empe-
reur ;
20 Par quel tribunal l'empereur doit
être jugé ;
3° Si l'on a le droi't d'exiger que l'empe-
reur soit livré par le pays où il s'est ré-
fugié.
Sur le premier point, le mémoire éta-
blit que Guillaume eut été infailliblement
traduit devant un conseil de guerre s'il
avait été pris par les armées américaines,
car les instructions fédérales de 1863 por-
tent que quiconque, Américain ou enne
mi, achève un adversaire déjà hors de
combat sera puni de mort.
Le second point déclare que Guillaume
ne relève pas d'un tribunal de droit com-
mun, car jamais le droit criminel interna
n'a pu préparer de dispositions qui aient
permis de réprimer des actes pareils et
qu'il faut recourir à un tribunal interna-
tional. Ce tribunal ne peut être la Cour de
La Haye dont la compétence s'étend à des
litiges * où aucune peine ne doit être ap-
pliquée. On est donc amené à créer uns
juridiction nouvelle qui sera le premier
organe de la Société des Nations et dans
lequel figureront exclusivement des repré-
sentants des Etats qui ont combattu l'Al-
lemagne.
En terminant, le mémoire établit que
l'extradition ne saurait être refusée pour
l'empereur allemand car il n'est pas un
réfugié politique. Il serait antijuridique
de vouloir assimiler la guerre à un com-
plot, à une conspiration. Les crimes de
guerre sont des crimes de droit public,
Je droit jacfccmKiionai et non des oriro«&
politiques.
LA RESPONSABILITE CIVILE
ET PENALE DE GUILLAUME
Paris, 19 janvier. — Voici quelques dé-
tails sur le premier point du mémoire
qui traite de la responsabilité civile et
pénale de Guillaume.
Une peine n'est pas possible contre une
nation ou contre une société, mais elle
peut atteindre le gérant de cette société.
Or, aux termes des constitutions de la
Prusse et de l'Empire, l'empereur possè-
de une autorité particulière. Il ne dépend
que de Dieu et de son épée. Il est le sei-
gneur de la guerre. Le constitutionnalis-
me allemand ne s'étend pas à l'armée.
Les prérogatives de l'empereur sont ai'
solues dans les choses de l'armée et il esc
indépendant même du ministre de la
guerre.
Le mémoire rappelle la lettre écrite par
Guillaume à François-Joeeph, dans les
premiers jours de la guerre.
« Mon âme se déchire, mais il faut tout
mettre à feu et à sang, égorger les hom-
mes, les femmes, les enfants, les vieil-
lards ; ne laisser debout ni un arbre vu
une maison. J'ai dû choisir ce système
malgré toute ma répugnance. »
L'empereur a donc encouru une respon-
sabilité pénale personnelle qui s'ajoute à
la responsabilité de l'Empire. -L'impunité
de l'Allemagne porterait une atteinte ir-
rémédiable au droit international nou-
veau.
A PROPOS DU REFUS D'ACCEPTER LES
BOLCHEVISTES A LA CONFERENCE
Paris 19 janvier. — Le Conseil du bloc
national et démocratique russe, qui repré-
sente divers groupements politiques russes
à l'étranger, a adressé à M. Pichon une note
pour lui exprimer sa gratitude pour son re-
fus d'accepter les délégués bolchcvistes à
la Conférence. La note dit :
Aucune place parmi les. délégués des na-
tions libres n'est possible pour les bour-
reaux de la Russie. Aucun patriote russe ne
consentirait à siéger auprès des traîtres qui
ont trahi la Russie et les Alliés. Les admet-
tre à la Conférence serait leur permettre
d'étendre 'leur propagande.
Le Conseil espère que la Russie pourra se
faire entendre au Congrès, mais par la voix
de la Russie véritable, libre, démocratique
et opposée à toute tyrannie.
IMPRESSIONS SUR LA PREMIÈRE
SEANCE
Paris, 19 janvier. — Un rédacteur du Pe-
tit Parisien donne, sur la première séance
officielle de la Conférence, les impressions
suivantes :
Nous sommes loin des Congrès de grand
gala et des conférences à grands costumes
et à falbalas. Oa dirait un Parlement inter-
national, un Parlement un peu sévère et de
haute tenue, un Parlement privilégié, où il
ne serait pas besoin de (président ni de son-
nette pour assurer l'ordre et le silence et
pour appeler l'attention.
Personne ne parle, en effet, avant l'ou-
verture de la séance ; aucun geste non plus.
Les délégués sont scellés en leur fauteuil.
Beaucoup sont chauves. Il y a plus de bruns
que de blonds, mais la plupart sont gris et
même blancs.
Pour célébrer les chevauchées folles d'au-
trefois, les charges épiques des vieilles ba-
tailles et la victoire des monarques, il con-
venait de s'abriter de panaches et de cein-
dre l'épée.
Pour régler le sort des peuples h .qui le
progrès a imposé de se battre en faisant
usage de gaz, d'avions et de sous-marins, la
sobre redingote est plus. seyante.
L'Echo de Paris considère que la date du
18 janvier est une de celles qui resteront
gravée le plus profondément dans les mé-
moires.
Principale victime et principal soldat de la
guerre, la France a été proclamée le plus
grand champion de la paix. Chez elle se noue
une grande alliance dont le monde attend a
tranquillité future. Dans la vie d'une na-
tion, si glorieuse soit-elle, de telles heures
sont uniques. Le président de la République
française a su faire monter la voix de la
Patrie, cette voix immortelle.
Les phrases dites hier retentiront aux
oreilles de ceux qui viendront après nous
comme ont retenti à nos oreilles les bulle-
tins de la Grande Arméé.
M. Clemenceau, qui doit à ses fonctions
de vivre dans des régions moins sereines
et qui porte le poids ties discussions où se
joueront quotidiennement nos intérêts, a
entendu exprimer envers sa personne l'hom-
mage de l'Angleterre, de l'Amérique et de
l'Itaiie, en termes que ses concitoyens ne
pourront pas lire sans fierté.
Cet événement prouve la valeur des con-
victions tenaces et l'amour des responsabi-
lités jusque dans le maintien d'une alliance.
Nous ne doutons pas qu'en de nombreuses
circonstances, notre premier ministre ne se
soit vivement opposé à telle ou telle idée
du président Wilson, de M. Lloyd Géorgie
ou de M. Orlando. Mais ces loyaux alliés
lui reconnaissent une qualité, qu'ils appré-
cient entre toutes et qui est fort admirée
par les Anglo-Saxons : la constance solide.
Quand-notre représentant réfute leurs ar-
guments, ils se souviennent des jours tra-
giques où le sort de notre civilisation a dé-
pendu largement de cette tête énergique.
Ils se souviennent des jours où, anticipant
sur les discours d'hier, le chef d'Etat amé-
ricain disait à M. Delanney, qui le rappor-
tait ensuite dans sa première dépêche : « A
lui seul, le président du ministère français
vaut plusieurs divisions, et la confiance y
étant, l'accord finit toujours par venir. »
La France Libre apprécie ainsi le discours
de M. Poincaré :
C'est un remarquable morceau d'éloquen-
ce, un acte de foi passionné dans la justice
internationale, qui fera vibrer les cœurs des
peuples assoiffés de paix et de liberté. A le
lire de la première à la dernière 'ligne, il
n'est pas une phrase qui ne s'affirme, une
idée qui ne se proclame, une vérité qui ne
fasse justice d'un mensonge.
Le Petit Journal déclare à son tour très
justement :
La précision de l'historien, la flamme de
l'orateur, la pensée du philosophe se mêlent
dans ce raccourci de ce que fut cette ef-
froyable guerre de 50 mois, voulue par les
Etaripires de proie, et terminée par le triom-
phe du Droit.
DANS LA PRESSE ANGLAISE
Londres, 19 janvier — La presse anglaise
fait de vifs éloges du discours de M. Poin-
caré à la Conférence. Les journaux louent
son esprit de justice et son désir de prompt
règlement des questions pendantes. Ces
voeu.x, disent les journaux, sont ceux de
tous les peuples de l'univers.
LA CESSION DE LA FLOTTE
COMMERCIALE ALLEMANDE
Paris, 19 janvier. — Le Journal des Dé-
bats dit :
Le partage de la flotte commerciale alle-
mande institué par la nouvelle clause de
l'armistice porte sur 3 millions 200.000 ton-
nes de naviies armés ; de plus, l'Allema-
gne avait cdmtneneé pendant la guerre la
construction lie 68 bâtiments de 9.4)00 à
56.000 tonnes, représentant un total de 1 mil-
lion 576.996 tonnes.
Le Journal des Débats demande si les
'cïrostrnctioïis en chantier sont également
remises aux Alliés et à quelles 'uuil!0IéJ11b
on fera-appel pour leur répartition.
« L'ALSACE EST PERDUE A JAMAIS POUR
NOUS », DIT UN ALLEMAND NOTOIRE
(Baie, 19 janvier. — On mande de Stutt-
gart :
Le docteur Walter, allemand, qui a assisté
à l'entrée des Français à Strasbourg, écrit
dans le Kt;'ues Tageblatt : Ce pays est perdu
pour nous à jiii-iiis, ; l'enthousiasme de .la
population pour la France était vraiment
sincère ; nous n'avons jamais compris que
l'Alsace ait trouvé le chemin de son âme.
LA MAITRISE DES MERS
Londres, 19 janvier. — L Observer déclare
qu'il voit sans appréhension la concurrence
des Etats-Unis sur les mers. Avec les be-
soins nouveaux que créera la guerre, l'uni-
ver pourra absorber tout le tonnage que
l'Angleterre et les Etats-Unis pourront lui
donner.
L'ALLEMAGNE PROTESTE CONTRE
LA LIVRAISON DES MACHINES
AGRICOLES
Berne, 19 janvier. — Des protestations
se font entendre en Allemagne contre la
livraison des machines agricoles à l'En-
tente, qui est l'une des conditions de pro-
longation de l'armistice.
Le secrétaire d'Etat à l'Office économi-
que de l'Empire déclare, d'après une dé-
pêche de Berlin, qu'il n'aurait jamais fal-
lu accepter de pareilles conditions, afin
de laisser à l'Entente la pleine responsa-
bilité de toutes les conséquences éven-
tuelles.
Le secrétaire d'Etat à l'Office économi-
que de l'Empire n'a connu, dit-il, que par
la presse lès conditions imposées qui ren-
dent absolument impossible le ravitaille-
ment du peuple allemand.
La Société des Nations
TOUTES LES PETITES NATIONS Y ADHERENT
Paris, 19 janvier. — Sur l'initiative du Comité
pacifiste de Norvège, les Sociétés pacifistes de
tous les pays neutres publient un manifeste dans
lequel elles adhèrent pleinement à la Société des
Nations.
Les petites nations, dit notamment ce document.
mettent, tout leur espoir dans la création de cette
Société. Leur plein concours est acquis à. cette
grande oeuvre.
Nous avons vu en effet que la future Société
des Nations donnera à toutes les nations les mê-
mes droits au développement économique et rem-
placera l'anarchie internationale par une réorga-
nisation juridique.
.6 Ob .0.
En Belgique
<0' LE BOYCOTTACE DES BOCHES
Bruxelles, 19 janvier. — La Bourse des cuirs a
décidé do rayer d'office tous les sujets ennemis
qui figurent parmi ses membres.
ENFANTS VICTIMES D'EXPLOSIONS DE
DYNAMITE
Bruxelles, 19 janvier. — Des enfants ayant vou-
lu ouvrir une boîte de dynamite trouvée sous les
décombres d'un pont en reconstruction à Ghlin-
lèz-Mons, une formidable explosion s'est produi-
te. Neuf entants ont été tués, plusieurs ont été
blesaéa: mortellement et de nombreux autres ont
été atteints moins grièvement.
D'autre part, à Appelterre-le-Ninove où des en-
fants jouaient avec une boîte trouvée près de la
voie ferrée, une explosion s'est également pro-
duite. "Sept enfants ont été tués et plusieurs au-
tres ont été blessés.
AU SAINT-SIÈGE
FORMATION D'UN GRAND PARTI CATHOLIQUE
Paris, 19 janvier. — On mande de Rome au
Temps : Le Saint-Siège a mis deux conditions à
la formation d'un grand parti catholique :
Premièrement: Ce parti n'affichera aucun ca-
ractère catholique officiel:
Deuxièmement : Aucun prêtre ne sera envoyé
'\} Parlement.
La Révolution
; en Allemagne
DECISION DU C. 0. S. — GREVE GENERALE
Bâle, 19 janvier. — A Hambourg et à Leip-
zig, le Comité des Ouvriers et Soldats a dé-
cidé la grève générale. Des manifestations
sympathie en l'honneur de Liebknecht et
de Rosa Luxembourg ont été organisées.
éNQUETE SUR LA MORT DE LIEBKNECHT
ET DE ROSA LUXEMBOURG
Bâle, 19 janvier. — On mande de Berlin :
Sur la demande du commissaire du peuple
Landsberg, un membre du parti socialiste in-
dépendant a été invité, pour éviter toute sus-
picion, à assister à l'enquête sur les circons-
tances de la mort de Liebknecht et de Rosa
Luxembourg.
,L'enquête médicale a démontré que Lieb-
lcûecht avait été. attein-t de trois coups de feu
dans le dos. Le seul reproche qui peut être
fait est le manque de protection à l'égard dé
Rosa Luxembourg.
LIEBKNECHT ET ROSA LUXEMBOURG
LAISSENT PEU DE REGRETS
Bâle, 19 janvier. — A Berlin, la grève gé-
nérale proclamée par les socialistes minori-
taires pour protester contre la mort de Lieb-
knecht et de Rosa Luxembourg, n'a pas été
effective ; quelques manufactures seules chô-
ment.
LE BILAN DES BATAILLES DE RUES
Bâle, 19 janvier. — A Berlin, au cours des
émeutes, les troupes gouvernementales ont
perdu 316 tués, les spartaciens 600, au moins.
POUR DEFENDRE LA FRONTIERE
Bâle, 19 janvier. — A Berlin, les journaux
disent que le maréchal Hindenburg ira pro-
bablement, vers la fin du mois, à Bromberg
pour diriger le retour des armées allemandes
et-pour prendre des mesures de défense de la
frontière contre les Polonais et les bolche-
vistes.
PROTESTATION DU GOUVERNEMENT
ALLEMAND
Bâle, 19 janvier. — Le Gouvernement alle-
ifiand a envoyé au Gouvernement des Soviets
une énergique protestation contre le secours
donné officiellement à l'insurrection de Ber-
lin par'le Gouvernement russe.
QUATRE CHEFS SPARTACIENS ARRETES
Bâle, 19 janvier. - A Spandau, quatre lea-
ders spartaciens ont été arrêtés au cours des
troubles récents. En essayant de s'enfuir, 's
ont été tués par leurs gardiens.
tA QUESTION DE LA PRESIDENCE
DE LA REPUBLIQUE ALLEMANDE
Bâle, 19 janvier. — Les journaux allemands
annoncent que les divers Etats de l'Allema-
gne n'auront pas de présidents particuliers.
Seul, l'ensemble des Etats confédérés aura un
président.
Les États du Sud ont décidé d'avoir un
collège gouvernemental commun.
LE CHIFFRE DES TUES
Zurich, 19 janvier. — Un télégramme de
Berlin annonce que d'après les chiffres
que l'on possède actuellement 140 person-
nes en tout ont é\é tuées au cours des
désordres spartaciens.. Ce chiffre com-
prend les blessés, marts ultérieurement à
leurs blessures..
LES - ATROCITÉS BULGARES
TORTURES INFLIGEES AU CLERGE GREC
Salonique, 19 janvier. — La Commission
d'enquête chargée de faire la lumière sur l ;;
agissements des soldats bulgares a établi une
liste de 140 prêtres tués par eux. Le cadavre
d'un prêtre a été coupé en morceaux. Un au-
tre a été dévoré par les chiens.
L'un des prêtres a été tué avec 150 de ses
paroissiens. D'autres, attachés à des arbres,
ont été frappés et mis à mort.
.——————————————
L'ANARCHIE RUSSE
PROGRES BOLCHEVISTES
EN PRUSSE ORIENTALE
Berne, 19 janvier. — Le commandement
militaire allemand annonce en date du 18
janvier que les bolcheviftes qui s'avan-
cent vers la Prusse Orientale se sont em-
parés de Bcheljani, Schaulon, Mitau
Tukkum et Goldutz.
COMMENT MOURURENT LE TSAR
ET SA FAMILLE
Bergen* 19 janvier. — Un diplomate au
trichien qui a' été en mission à Ekatc-
rinenbourg se trouvant de passage à Ber-
gen, a déclaré tenir de source sûre le
récit de la mort du tsar et des membres
de sa famille. L'assassinat aurait été com-
mis dans la maison même du tsar où les
bolchevistes avaient pénétré. Ayant fait
sortir le tsar de sa chambre ils le tuèrent
à coups de revolver. Ils tuèrent ensuite
de la même façon la tsarine et les gran-
des. duchesses, dans leurs chambres mê-
mes. Le tsarévitch fut tué le dernier, tan-
dis qu'assis à sa table il lisait. Un des
conspirateurs le tua d'un coup de revol-
ver derrière la tête qui lui fit sauter la
cervelle. --- Le tsarévitch mourut sur le
1 J '1"" , e-
coup. Les cadavres lurent ensuite Druies
dans un four afin de faire disparaître
toutes les traces du crime.
Le diplomate autrichien a produit di-
vers documents pour confirmer l'authen-
ticité de son récit.
En Pologne
UN ARMISTICE ENTRE LA POLOGNE
ET L'ALLEMAGNE
Bâle, 19 janvier. — Les délégués polonais
sont arrivés hier à Posen et ont conféré avec
les délégués allemands en vue de conclure
un armistice général entre la Pologne et l'Al-
lemagne.
MOBILISATION DE LA CLASSE 1893
Varsovie, 19 janvier. — Un premier décret
du Gouvernement ordonne le recrutement
obligatoire de la classe 1898.
CONVOCATION DE LA DIÈTE
POLITIQUE DU NOUVEAU CABINET
VruTsovie, 19 janvier..- La convocation de
ia Diète a été fixée au 9 février.
Le nouveau Cabinet annonce qu'il défen-
dra les frontières menacées et s'efforcera
d'établir, aussitôt que possible, des relations
avec les Etats alliés vainqueurs, et de pro-
clamer nettement que la République polo-
naise se considère comme leur alliée.
AUX ÉTATS-UNIS
LES SOLDATS AMERICAINS
ET LES ENFANTS DE LA FRANCE -
Londres, 19 janvier. - Les soldats améri-
cains, qui ont toujours montré une vive sol-
licitude pour les orphelins de la guerre fran-
çais et ont réuni deux millions, versés par
450.000 d'entre eux, ont résolu de créer un
« fonds de continuation » que la Croix Rouge
américaine emploiera à l'éducation des en-
fants français.
LA DEMOBILISATION SERA TRES LARGE
New-York, 19 janvier. — Le général March
a déclaré que les forces américaines qui ae
trouvent en France et dans les territoires oc-
cupés seront réduites à un minimum très in-
férieur à trente divisions. La question est ac-
tuellement soumise au maréchal Foch.
La démobilisation de toutes les unités de
l'armée métropolitaine a été ordonnée, excep-
tion faite pour les forces nécessaires à la
garde des camps.
L'ARMÉE GRECQUE
Salonique, 19 janvier. — Dans le courant
du mois de janvier, une grande partie du
corps d'arme" de la défense nationale ira
en Vieille Grèce pour la démobilisation.
Le général anglais Faiirhelm a remis au
général Paraskevo Poulos les insignes de
l'ordre du Bain.
AU PÉROU
LA GRÈVE A PRIS FIN
Lima, 19 janvier. — La grève est terminée
à la suite du décret établissant la journée
de huit heures et l'arbitrage du président
de la CCHIIP suprême pour les différends en-
tre patrons et ouvriers. La. situation est re-
devenue absolument normale.
-6 M *.
, En Angleterre
LA FLOTTE DE LA MEDITERRANEE
VA ETRE RECONSTITUEE
Londres, 19 janvier. — Selon le Sunday
Express, le Gouvernement a l'intention de re-
conlituer une escadre britannique dans la
Méditerranée où la puissance navale britan-
nique sera représentée par une escadre parti-
culièrement puissante. Les équipages de la
première escadre de bataille ont reçu l'ordre
de-se préparer à deux aimées de service à
l'étranger. Cette escadre comprendra cinq
cuirassés, une division de croiseurs légers et
deux flottilles de contre-torpilleurs.
LE PLUS dEUNE FILS DU ROI EST MORT
Londres, 19 janvier. — Le prince John, qui
est le plus jeune fils du roi George, est mort
aujourd'hui à Sandringhan.
LE PRINCE DE GAL/LES AJOURNE
SA VISITE EN RAISON DE SON DEUIL
Paris, 19 janvier. — L'ambassade d'Angle-
terre communique une note disant qu'en rai-
son du décès du prince John la visite offi-
cieuse que le prince de Galles devait faire à
Paris cette semaine est remise à plus tard.
:
EN ARGENTINE
L'ETAT DE SIEGE A BUENOS-AYRES
Buenos-Ayres, 19 janvier. — La situation en
ville tend à s'améliorer. La Chambre a voté
l'état de siege ; le Sénat le votera ce soir.
La grève prend une certaine extension dans
les provinces. Des wagons ont été incendiés ;
des agitateurs ont été arrêtés. La police a
opéré une descente dans les bureaux d'un
journal anarchiste et y a arrêté plusieurs in-
dividus.
En Aiatriolae
LE SORT DES ALLEMANDS D'AUTRICHE
Baie, 19 janfior, - Parlant à Vienne, dans une
réunion électorale, M. Bauer, secrétaire d'Etat
aux Affaires étrangères, a fait les déclarations
suivantes :
, En restant indépendants nons nous vouerions
à une misère affreuse ou à l'émigration en mas-
se Nous avons donc le choix entre deux alterna-
tives : l'union avec ceux qui ont eu le bonheur
de rec&nquérir leur liberté ou la réunion à l'Al-
lemagne.
« Les socialistes préconisent une fédération de
toutes les unités politiques ; mais alors dix mil-
bons d'Allemands seraient soumis à un gouver-
nement slave, avec Prague comme centre. Une
tdle fédération de tous les Etats du Danube de-
vrait, dans la pensée, des autres nations, s'oppo-
ser à l'impérialisme allemand. Mais nous doutons
que dans cet arrangement, nous conservions le
droit de disposer de nous-mêmes. Ncus ne voyons
donc pas d'autre issue que l'union avec l'Allema-
gne. Des accords nous protégeraient contre la
c* arge menaçante que constituent les indemnités
ao guerre que devra payer l'Allemagne et nous
ne proclamerons pas notre union sans examen. »
EN ESTHONIE
ATROCITÉS BOLCHEVISTES
Helsingfoïs, 19 janvier. — Un général sué-
dois, revenu d'Esthonie, déclare que les po-
pulations d'Esthonie sont lasses du joug
bolcheviste et réclament une prompte inter-
vention de la Suède.
Les bolchevistes accumulent les horreurs ;
ils ont, à Wesenberg, enfermé dans des lo-
caux 500 habitants qu'ils ont massacrés en-
suite à coups de grenades.
UNE CONDAMNATION
DEVANT LA COUR D'ASSISES DE LA SEINE
Paris, 19 janvier. — L'Algérien Selour Said
ben Mohammed, 23 ans, a comparu devant
la Cour d'assises de la Seine, pour avoir i-jé
à coups de revolver, le 24 août, à Paris, ea
maîtresse, Gabrielle André, âgée de 20 ans,
qu'il accusait d'un vol de 1.000 francs ; cette
somme représentait ses économies de plu-
sieurs années.
Il a été condamné à six ans de travaux
forcés.
LES INONDATIONS
LA SEINE CONTINUE A BAISSER
Paris, 19 janvier. — La Seine a baissé aujour-
d'hui de 35 centimètres.
*a*-
DANS LA MARINE
MESURES DE DEMOBILISATION
Paris, 19 janvier. — Les hommes des réserves de
l'armée de mer appartenant à l'armée territo-
riale et versés dans l'auxiliaire ou dans les uti-
lisables à terre vont être immédiatement renvoyés
dans leurs foyers.
LECION D'HONNEUR
Paris, 19 janvier. — Le vice-amiral Gaucher,
ccmmandant en chef des flottes alliées danS" la
Méditerranée, est promu grand'oroix de la Légion
d honneur.
.006
A travers la Presse Française
LES TRANSFORMATIONS
DE L'EUROPE
Le Matin esquisse « celles des questions
qui intéressent l'Europe et l'Asie-Mineu-
re » :
L'opinion belge réclame le Limbourg et le li-
bre passage sur l'Escaut, parce qu'il a été dé-
montré que faute de ces deux avantages la Bel-
gique avait été en état d'infériorité contre l'a-
glession allemande.
Des revendications visant le Luxembourg se font
également jour pour des raisons d ordre straté-
gique - et - économique.
La France réclame 1 Alsace- et la Lorraine par-
ce que ces provinces lui appartiennent en vertu
des droits historiques et des sentiments claire-
ment exprimés par les populations.
Il ne serait pas surprenant que la France, vic-
time de l'agtession de 1914, demande à prendre
des garanties contre le renouvellement d'une senu
blable attaque. En outre, elle se souciera à la con-
férence de la paix de sauvegarder ses intérêts et
ses droits traditionnels en Syrie.
L'Angleterre, en dehors des reYe.wications d'or.
dru colonial qu'elle désire faire valoir, demande
à relier ses colonies africaines à son empire dea
Indes à l'aide d'une série d'Etats constitués sous
son protectorat par des éléments arabes qui y.
ccr sentent.
L'Italie est entrée dans la guerre avec la pre.
messe du Trentin et de l'Istrie, qui ne lui sont
contestés par personne, et d'une longue bande de
la côte orientale et la Slovénie. Seule, la question
de ses débouchés sur l'Adriatique demeure un
obstacle à la réalisation de ses rêves.
La Roumanie se trouve dans une situation avan«
tageuse à beaucoup de points de vue. La provin*
ce de la Bessarabie au nord du Danube, la
Transylvanie et la Bukovine à sa frontière occi.
dentale, tels sont les fruits qu'en vertu du droit
des nationalités elle recueillera de sa coopération
volontaire avec les Alliés.
Quant à la Grèce, elle demande le rattache.
raent à la t mère-patrie des territoires peuplé*
d Hellènes qui se trouvent dans la péninsule del
Ealkans et dans l'Asie Mineure.
Un régime international est déjà envi..
sagé pour Constantinople ; il y aura à
délimiter les frontières de la Pologne, de
la Tchéco-Slovachie et de 1 Arménie, et à
résoudre le problème du Schleswig-Hols*
tein.
LA VIE CHERE
De M. Pierre Roux, dans le Petit Prot
vençal :
Est-ce que l'heure ne serait pas venue de sup-
primer toutes les entraves apportées à l'alimen-
tation ? Il devient de plus en plus difficile Mli
ménages pauvres de vivre. L'élévation des salai.
res ne correspond nullement au coût de l'existen..-
ce. Pourquoi ne pas employer les moyens ration.
i.els qui peuvent, qui doivent amener la diminua
t:on des prix des aliments ?
Il a manqué, jusqu'ici, une organisation capa;.;
ble de produire un pareil résultat. Loin d'envi
sager en face le problème qui se dresse de plu<
en plus menaçant, les vieux errements conti.
nuent.
En veut-on un exemple ? Dès la fin du mois de
novembre dernier, dee millions de fûts vides fu-
rent expédiés en Tunisie. Les intéressés avaient.
Us prévu la libre importation des huiles de la
llëgence ? Or, tandis que ces huiles seront im*
pertées en France, celles de l'Espagne ainsi qui
celles de la Grèce restent interdites.
Quelle est la cause de cette interdiction ? Faut*
il beaucoup d'efforts pour la deviner ?
L'Espagne dispose de 150.000 tonnes d'huile d'o.
live. Elles se vendent, au détail, dans la Pénin.
sule ibérique, 1 fr. 50 le litre ! Ep Grèce, où la
récolte fut exceptionnelle, l'année dernière, il y
en a 40.000 tonnes.'Lés navires qui se rendent à
Salonique pourraient les embarquer, puisqu'ils ra-
te nrnent vides, pour la plupart.
Supposons un instant que la liberté d'importm
ces huiles soit décrétée, aussitôt le public bené.
ficierait d'une réduction de 50 p. cent, au moina
Est-ce que cette perspective ne devrait pas eut
lever toutes les hésitations ?
———'
A travers la Presse Etrangers -
QUELQUES VERITES -
On lit dans la Tages Zeitung :
Si nous avions voulu tenir encore deux
mois, deux seulement, la guerre sous-amarinaf
aurait forcé nos ennemis à déposer les aw
mes f »
Le capitaine de vaisseau Persius relènf
cette assertion dans le Berliner Tageblalt,
« La presse pangermaniste, dit-il, continue à
vivre sur ces erreurs ou ces mensonges. Mais
de quels mensonges notre état-major ne nous
a-t-il pas bernés depuis 4 ans. « Et le capitai-
ne Persius révèle, par des statistiques au-
thentiques, que toutes les informations pu-
bliées par l'état-major naval, depuis le débat
de la guerre, étaient fausses. Et il conclut t
* ISous kH;-;;,êt'ÜIt6-nQUS eucore > 0.'- - -
songes ? Une pins longue résistance.n'aurait
amené qu'une' plus grande misère de notre
pauvre peuple si éprouvé. Notre front de
l'Ouest aurait pu, peut-être, combattre encore
quelques moi,¡;;. Mais le manque d'hommes
et de matières premières aurait aggravé,
alors, la catastrophe nationale. L'ennemi au-i
rait envahi notre pays. Et notre flotte, au cas
où elle Aurait risqué le combat, aurait ét$
anéantie. »
LA CHUTE
Voici quelques lignes de la Gazette d<
Francfort qui montrent de quelle hauteue
sont tombées les illusions allemandes :
« L'année qui vient de disparaître restera
dans l'histoire de l'Allemagne comme l'année
de la défaite et de la révolution ; l'ajmég
dans laquelle l'ancienne Allemagne s'est
écroulée si terriblement., si complètement,
que des millions d'hommes se demandent en-
core s'ils ne font pas un mauvais rêve dont
ils se réveilleront. Or, ce n'est pas un rêve,
c'est une épouvantable réalijé. La seule ques-
tion qui peut se poser réellement est si cetti
fin est la fin définitive ou seulement la fin
d'une chose ancienne, capable de retmitre,
rénovée, affaiblie certes, mais avec un esprit
nouveau. Jusqu'en juillet? dernier, Ludem
dorf était notre Dieu, non seulement militaire
mais politique, l'idole des masses dont il
avait toute la. confiance. Tout s'est écroulé
comme sous la tombée d'une avalanche. »
LA REVOLUTION
AU PALAIS IMPERIAL DE BERLIN
Un correspondant de la Gazette de Frano
fort est allé visiter le palais impérial de Bon
lin, immédiatement après les émeutes deI
derniers jours de décembre et, d'après lui, ili
y a volé et détruit pour beaucoup de millions
de marks de valeurs. Les auteurs de ces lé*
prédations paraissent avoir été les matelotl
qui s'étaient constitués en garde prétorienne
du Gouvernement révolutionnaire.
Le balcon du haut duquel le kaiser avait
harangué le peuple, au début de la guerre,
a été presque détruit à coups de grenades.
Au surplus. il n'y a plus une fenêtre in-
tacte au palais. Quant aux appartements,
ils ont été tous pillés et* "dévastés cla
fond en comble. Les salles où se trouvaient
les armes, les décorations et les médailles
de l'empereur ont été complètement vidées
de leur contenu précieux : il n'en reste plus
ni trace ni souvenir. Les pilleure purent
partir tranquillement et sans hâte, avec leur,
butin. Partout ailleurs, le pillage a été sauf
vage et couplet. Les portes fermées ont été
défoncées ou démolies à coups de grenades,
parfois avec des pinces en fer.
La garde-robe impériale a été entièrement
vidée ; il ne reste phis un seul de ses. nom-
breux uniformes. Pareillement a été Vidée
-la lingerie. Toute la literie du paAais a dis-
paru. Mais les tableaux sont presque tous
restés en place : on les a dédaignés.'
Dans les chambres à cacher de l'empe-
reur et de l'impératrice semble avoir passé
une bande de fous furieux : tout est lacéré
et dévasté. Les armoires ont été vidées j
tous les linges et vêtements manquent..
Manquent, aussi tous les bijoux, tous lea
ornement précieux, tous, les souvenirs im-
périaux. On trouve dans tous les coins dd
vieux vêtements abandonnés pour ceux
qu'on avait trouvés là, même des armes
dont les émeutiers se sont débarrassée peut
pouvoir .empOl't.er'plus de butin.
On évalue à 10 millions de marks rierf
que le linge, les vêtements, les meubles et
les aumes volés.
Nous commencerons prochainement la
publication d'un nouveau feuilleton
Le Mauvais Génie
Grand roman dramatique
Par Jules de GASTYNE
10 Centimes JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN 10 Centimes
Luniîi 20Janv. 1919
,
ABONNEMENTS
3 mois 6 moi- Un m
Alger, Algérie.. 9 fr. 18 fr. 36 fr.
France, Tunisie. 12 24 48
Etranger. 15 30 60
JSnvoyer 0 fr. 50 pour changemeat tfadrtn8
RÉD A CTION-ADMINISTRATION
26, Ba tlevard Camot, 26
Télénhone : 20-54
huitième ^nné^r- N- 2493
—— n — —————.
- an^'C^&S
A Alger : Au Jonrh^l, 28$- Bould Camot,
- A l'Agence iïavb^-T 2,&ie d'Isltf
léoo l ade la
A Paris : A l'Agence Jhsas.^rpleGa de la
Bourse, et dans uu
en Province et à l'Etranger, y -
1 L'Echo d'Alger est désighsê pourrifc*
sertion des Annonces légctiçs et judi-
ciaires.
BUREAUX A PARIS
54. rue Notre-Dame-dea-Victoires
IDEILE-A.I3ST
Petites Annonces
La Situation Diplomatique
Paris, 19 janvier. — De notre correspon-
fiant spécial :
C'était hier le grand jour de la séance
Solennelle de la Conférence de la Paix.
Dans le grand Salon de l'Horloge, soi-
Xante-neuf fauteuils avaient été préparés
pour autant de. délégués. A de petites ta-
bles, Bur les côtés, il y avait place pour
june vingtaine de secrétaires.
Dès 2 heures et demie, les plénipoten-
tiaires arrivent. Pour la première fois,
dans les fastes diplomatiques, ils ne sont
ni en grand uniforme, ni même en habit
noir ; redingote et cravate noire, telle est
la tenue uniformément adoptée.
Chaque délégation arrive à tour de rôle.
Des attachée au Ministère la conduisent
aux fauteuils qui lui sont réservés. Les
plénipotentiaires font silencieusement une
inclinaison de tête et prennent place. Pas
)une parole. Pas un geste.
Les journalistes qui se pressent dans la
galerie adjacente, impitoyablement rete-
nus par d'impassibles huissiers, avancent
la tête. Voici en effet le président Wilson
qui fait son entrée, suivi de M. Lansing et
des autres délégués américainst Pour lui,
je cérémonial est le même que pour les au-
tres, sauf que c'est M. Pichon qui le con-
kluit lui-même à son fauteuil.
Notre ministre des Affaires Etrangères
(cause avec le président américain, lors-
qu'on entend les tambours battre aux
Champs et les officiers r S peler le ; « Garde
à vous ! »
Rapidement, M. Pichon s'éloigne pour
teller recevoir le président de la Républi-
que. Lorsque M. Poincaré pénètre dans le
Salon de l'Horloge, tout le monde est de-
bout. Le président, dont la figure porte
la trace des quatre ans et demi d'émotions
qu'il a traversés, s'avance d'un pas un peu
lourd. Il s'assied au milieu de la grande
table. M. Wilson est à sa droite ; M. Cle-
menceau, toujours jeune et sémillant, à
droite de M. Wilson. A gauche de M. Poin-
caré sont placés MM. Lloyd George et Or-
tando.
Presque immédiatement, le président
déclare la séiance ouverte et tout le monde,
silencieusement, presque mystérieusement,
se rassied.
M. Poincaré commence la lecture de
son discours. Sa voix au début est un peu
sourde, mais rapidement elle gagne en
ampleur et en éclat et fait largement va-
loir les magnifiques périodes de cette ha-
rangue, véritable raccourci d'histoire à la
'.{,l4-p) un? des nlus belles pages qui aient
jamais honoré îa langue française. C'est
un résumé jjtappant, de tout ce que nous
avons vécu. C'est un incomparable ta-
bleau rétrospectif de la guerre mondiale
et un appel d'une haute tenue à la jus-
tice internationale.
Le président a fini. Il se rassied. Pas
tin applaudissement. Les diplomates n'ap-
plaudissent pas.
M. Poincaré se relève, saIue et, toujours
esocrté de M. Pichon, se retire.
Alors M. Clemenceau, de sa voix gogue-
narde, demande à la Conférence de nom-
mer son président. Immédiatement, M.
M'ïlson, avec un fort accent anglo-saxon,
appuie la candidature Clemenceau. M.
Lloyd George, de cet organe gallois qui
donne tant de saveur à sa façon de par-
ler l'anglais, se prononce dans le même
sens. M. Orlando fait une déclaration ana-
logue.
Proclamé président, M. Clemenceau
Inaugure les travaux du Congrès par une
de ces causeries, à bâtons rompus, où il
jfst vraiment passé maître.
Puis la séance est levée. Sans une pa-
role l'assemblée s'écoule.
Lundi commenceront les affaires sé-
rieuses.
1 1 GUY DE SAltfT-OLAIR.
A VIA TI ON DE L'AVENIR
L'AEROBUS PARIS-LONDRES
< Paris, 19 janvier. — Hier, on a procédé,
avec succès, aux premiers essais publics
d'un grand avion, « Le Goliath, qui doit, :a
Semaine prochaine, inaugurer le service d'aé-
robus Paris-Londres.
Le ministre de la Guerre français a autorisé
ce service public. Il ne reste plus qu'à obtenir
l'autorisation du Gouvernement britannique.
UN EXPLOIT DE VEDRINES
Paris, 19 janvier. — Védrines a réussi, cet après.
midi, un remarquable exploit.
Ayant malgré un brouillard intense quitté Issy-
les-Moulineaux. il a atterri à la terrasse des
magasins des Galeries Lafayette. Védrines gagne
(ainsi le prix de 25.000 francs offert à l'aviateur
qui, le premier, se poserait sur un toit.
EN ITALIE
LA CRISE MINISTERIELLE.
NOUVEAUX SOUS-SECRETAIRES D'ETAT
Rome, 19 janvier. — Le Conseil des minis-
tres a accepté, la démission des sous-secrétai-
res d'Etat au Trésor, à la Guerre, aux Pen-
sions, à l'Industrie. Il a nommé de nouveaux
sous-secrétaires qui appartiennent tous à .a.
Chambre des députés.
Au Trésor, M, Denigola ; à la Guerre, M.
Battagliéri, actuellement chargé du sous-se-
cretariat des transports ; à l'Industrie, M.
fc-iappr; à la Reconstitution des terres enva-
hies, M. Pietriboni ; à l'Agriculture, M. Sitta.
LE GROUPE PARLEMENTAIRE SOCIALISTE
ET LA POiLITIQUE DU GOUVERNEMENT
Rome, 19 janvier. - L'Avanti annonce
:qu une délégation du groupe parlementaire
socialiste à rendu visite à, M. Orlando pour
t'entretenir des quatre points suivants :
1° L'armistice ;
2 La démobilisation ;
3 Le rétablissement des libertés publiques ;
40 (La non intervention des Alliés en Russie
et en Allemagne.
En ce qui concerne l'armistice, le président
-du Conseil a répondu que la question était à
J'étude. L'Italie démobilise plus- rapidement
:!Que tout autre pays.
Pour ce qui est du rétablissement des liber-
tés -publiques, les. zones de guerre ont déjà
été réduites mais M. Orlando examinera !a
possibilté de les réduire davantage. La ques-
tion de l'mtervention en Russie et en Alle-
magne de en Russie et en Alle-
Paix • résolue par le Congrès de
Le Congrès de la Paix
LES DEBATS REPRENDRONT LUNDI
Paris, 19 janvier. — Selon l'Echo de Pa-
ris, les débats reprendront lundi à ila Con-
férence.
Une Commission de la Société des Na-
tions sera constituée, lors de la prochaine
réunion piénière, dont la date n'est pas
fixée. ---
M. Léon Bourgeois aura une première
conversation avec le président Wilson, lun-
di ou mardi.
Il est probable que d'autres Commissions
seront constituées à mesure que les puis-
sances préciseront leur accord sur les di-
vers problèmes.
LES DÉLÉGUÉS ITALIENS
Rome, 19 janvier. — M. Orlando, prési-
dent du Conseil, est parti hier soir pour
Paris, accompagné de MM. Salandra et
Barzilaï, délégués italiens à la Conférence
de la paix. Tous les ministres, sous-secré-
taires d'Etat, ainsi que de nombreuses auto-
rités ont. au départ du train, acclamé lon-
guement M. Orlando et les délégués.
LE MEMOIRE
SUR LES RESPONSABILITES
DE LA GUERRE
Paris, 19 janvier. — Le mémoire sur les
responsabilités de la guerre dont M. Cle-
menceau a parlé hier à la séance d'ou-
verture de la Conférence, a pour objet
de rechercher, au point de vue juridique :
1° Si les crimes du Gouvernement et
de l'armée de l'Empire allemand enga-
gent la responsabilité pénale de l'empe-
reur ;
20 Par quel tribunal l'empereur doit
être jugé ;
3° Si l'on a le droi't d'exiger que l'empe-
reur soit livré par le pays où il s'est ré-
fugié.
Sur le premier point, le mémoire éta-
blit que Guillaume eut été infailliblement
traduit devant un conseil de guerre s'il
avait été pris par les armées américaines,
car les instructions fédérales de 1863 por-
tent que quiconque, Américain ou enne
mi, achève un adversaire déjà hors de
combat sera puni de mort.
Le second point déclare que Guillaume
ne relève pas d'un tribunal de droit com-
mun, car jamais le droit criminel interna
n'a pu préparer de dispositions qui aient
permis de réprimer des actes pareils et
qu'il faut recourir à un tribunal interna-
tional. Ce tribunal ne peut être la Cour de
La Haye dont la compétence s'étend à des
litiges * où aucune peine ne doit être ap-
pliquée. On est donc amené à créer uns
juridiction nouvelle qui sera le premier
organe de la Société des Nations et dans
lequel figureront exclusivement des repré-
sentants des Etats qui ont combattu l'Al-
lemagne.
En terminant, le mémoire établit que
l'extradition ne saurait être refusée pour
l'empereur allemand car il n'est pas un
réfugié politique. Il serait antijuridique
de vouloir assimiler la guerre à un com-
plot, à une conspiration. Les crimes de
guerre sont des crimes de droit public,
Je droit jacfccmKiionai et non des oriro«&
politiques.
LA RESPONSABILITE CIVILE
ET PENALE DE GUILLAUME
Paris, 19 janvier. — Voici quelques dé-
tails sur le premier point du mémoire
qui traite de la responsabilité civile et
pénale de Guillaume.
Une peine n'est pas possible contre une
nation ou contre une société, mais elle
peut atteindre le gérant de cette société.
Or, aux termes des constitutions de la
Prusse et de l'Empire, l'empereur possè-
de une autorité particulière. Il ne dépend
que de Dieu et de son épée. Il est le sei-
gneur de la guerre. Le constitutionnalis-
me allemand ne s'étend pas à l'armée.
Les prérogatives de l'empereur sont ai'
solues dans les choses de l'armée et il esc
indépendant même du ministre de la
guerre.
Le mémoire rappelle la lettre écrite par
Guillaume à François-Joeeph, dans les
premiers jours de la guerre.
« Mon âme se déchire, mais il faut tout
mettre à feu et à sang, égorger les hom-
mes, les femmes, les enfants, les vieil-
lards ; ne laisser debout ni un arbre vu
une maison. J'ai dû choisir ce système
malgré toute ma répugnance. »
L'empereur a donc encouru une respon-
sabilité pénale personnelle qui s'ajoute à
la responsabilité de l'Empire. -L'impunité
de l'Allemagne porterait une atteinte ir-
rémédiable au droit international nou-
veau.
A PROPOS DU REFUS D'ACCEPTER LES
BOLCHEVISTES A LA CONFERENCE
Paris 19 janvier. — Le Conseil du bloc
national et démocratique russe, qui repré-
sente divers groupements politiques russes
à l'étranger, a adressé à M. Pichon une note
pour lui exprimer sa gratitude pour son re-
fus d'accepter les délégués bolchcvistes à
la Conférence. La note dit :
Aucune place parmi les. délégués des na-
tions libres n'est possible pour les bour-
reaux de la Russie. Aucun patriote russe ne
consentirait à siéger auprès des traîtres qui
ont trahi la Russie et les Alliés. Les admet-
tre à la Conférence serait leur permettre
d'étendre 'leur propagande.
Le Conseil espère que la Russie pourra se
faire entendre au Congrès, mais par la voix
de la Russie véritable, libre, démocratique
et opposée à toute tyrannie.
IMPRESSIONS SUR LA PREMIÈRE
SEANCE
Paris, 19 janvier. — Un rédacteur du Pe-
tit Parisien donne, sur la première séance
officielle de la Conférence, les impressions
suivantes :
Nous sommes loin des Congrès de grand
gala et des conférences à grands costumes
et à falbalas. Oa dirait un Parlement inter-
national, un Parlement un peu sévère et de
haute tenue, un Parlement privilégié, où il
ne serait pas besoin de (président ni de son-
nette pour assurer l'ordre et le silence et
pour appeler l'attention.
Personne ne parle, en effet, avant l'ou-
verture de la séance ; aucun geste non plus.
Les délégués sont scellés en leur fauteuil.
Beaucoup sont chauves. Il y a plus de bruns
que de blonds, mais la plupart sont gris et
même blancs.
Pour célébrer les chevauchées folles d'au-
trefois, les charges épiques des vieilles ba-
tailles et la victoire des monarques, il con-
venait de s'abriter de panaches et de cein-
dre l'épée.
Pour régler le sort des peuples h .qui le
progrès a imposé de se battre en faisant
usage de gaz, d'avions et de sous-marins, la
sobre redingote est plus. seyante.
L'Echo de Paris considère que la date du
18 janvier est une de celles qui resteront
gravée le plus profondément dans les mé-
moires.
Principale victime et principal soldat de la
guerre, la France a été proclamée le plus
grand champion de la paix. Chez elle se noue
une grande alliance dont le monde attend a
tranquillité future. Dans la vie d'une na-
tion, si glorieuse soit-elle, de telles heures
sont uniques. Le président de la République
française a su faire monter la voix de la
Patrie, cette voix immortelle.
Les phrases dites hier retentiront aux
oreilles de ceux qui viendront après nous
comme ont retenti à nos oreilles les bulle-
tins de la Grande Arméé.
M. Clemenceau, qui doit à ses fonctions
de vivre dans des régions moins sereines
et qui porte le poids ties discussions où se
joueront quotidiennement nos intérêts, a
entendu exprimer envers sa personne l'hom-
mage de l'Angleterre, de l'Amérique et de
l'Itaiie, en termes que ses concitoyens ne
pourront pas lire sans fierté.
Cet événement prouve la valeur des con-
victions tenaces et l'amour des responsabi-
lités jusque dans le maintien d'une alliance.
Nous ne doutons pas qu'en de nombreuses
circonstances, notre premier ministre ne se
soit vivement opposé à telle ou telle idée
du président Wilson, de M. Lloyd Géorgie
ou de M. Orlando. Mais ces loyaux alliés
lui reconnaissent une qualité, qu'ils appré-
cient entre toutes et qui est fort admirée
par les Anglo-Saxons : la constance solide.
Quand-notre représentant réfute leurs ar-
guments, ils se souviennent des jours tra-
giques où le sort de notre civilisation a dé-
pendu largement de cette tête énergique.
Ils se souviennent des jours où, anticipant
sur les discours d'hier, le chef d'Etat amé-
ricain disait à M. Delanney, qui le rappor-
tait ensuite dans sa première dépêche : « A
lui seul, le président du ministère français
vaut plusieurs divisions, et la confiance y
étant, l'accord finit toujours par venir. »
La France Libre apprécie ainsi le discours
de M. Poincaré :
C'est un remarquable morceau d'éloquen-
ce, un acte de foi passionné dans la justice
internationale, qui fera vibrer les cœurs des
peuples assoiffés de paix et de liberté. A le
lire de la première à la dernière 'ligne, il
n'est pas une phrase qui ne s'affirme, une
idée qui ne se proclame, une vérité qui ne
fasse justice d'un mensonge.
Le Petit Journal déclare à son tour très
justement :
La précision de l'historien, la flamme de
l'orateur, la pensée du philosophe se mêlent
dans ce raccourci de ce que fut cette ef-
froyable guerre de 50 mois, voulue par les
Etaripires de proie, et terminée par le triom-
phe du Droit.
DANS LA PRESSE ANGLAISE
Londres, 19 janvier — La presse anglaise
fait de vifs éloges du discours de M. Poin-
caré à la Conférence. Les journaux louent
son esprit de justice et son désir de prompt
règlement des questions pendantes. Ces
voeu.x, disent les journaux, sont ceux de
tous les peuples de l'univers.
LA CESSION DE LA FLOTTE
COMMERCIALE ALLEMANDE
Paris, 19 janvier. — Le Journal des Dé-
bats dit :
Le partage de la flotte commerciale alle-
mande institué par la nouvelle clause de
l'armistice porte sur 3 millions 200.000 ton-
nes de naviies armés ; de plus, l'Allema-
gne avait cdmtneneé pendant la guerre la
construction lie 68 bâtiments de 9.4)00 à
56.000 tonnes, représentant un total de 1 mil-
lion 576.996 tonnes.
Le Journal des Débats demande si les
'cïrostrnctioïis en chantier sont également
remises aux Alliés et à quelles 'uuil!0IéJ11b
on fera-appel pour leur répartition.
« L'ALSACE EST PERDUE A JAMAIS POUR
NOUS », DIT UN ALLEMAND NOTOIRE
(Baie, 19 janvier. — On mande de Stutt-
gart :
Le docteur Walter, allemand, qui a assisté
à l'entrée des Français à Strasbourg, écrit
dans le Kt;'ues Tageblatt : Ce pays est perdu
pour nous à jiii-iiis, ; l'enthousiasme de .la
population pour la France était vraiment
sincère ; nous n'avons jamais compris que
l'Alsace ait trouvé le chemin de son âme.
LA MAITRISE DES MERS
Londres, 19 janvier. — L Observer déclare
qu'il voit sans appréhension la concurrence
des Etats-Unis sur les mers. Avec les be-
soins nouveaux que créera la guerre, l'uni-
ver pourra absorber tout le tonnage que
l'Angleterre et les Etats-Unis pourront lui
donner.
L'ALLEMAGNE PROTESTE CONTRE
LA LIVRAISON DES MACHINES
AGRICOLES
Berne, 19 janvier. — Des protestations
se font entendre en Allemagne contre la
livraison des machines agricoles à l'En-
tente, qui est l'une des conditions de pro-
longation de l'armistice.
Le secrétaire d'Etat à l'Office économi-
que de l'Empire déclare, d'après une dé-
pêche de Berlin, qu'il n'aurait jamais fal-
lu accepter de pareilles conditions, afin
de laisser à l'Entente la pleine responsa-
bilité de toutes les conséquences éven-
tuelles.
Le secrétaire d'Etat à l'Office économi-
que de l'Empire n'a connu, dit-il, que par
la presse lès conditions imposées qui ren-
dent absolument impossible le ravitaille-
ment du peuple allemand.
La Société des Nations
TOUTES LES PETITES NATIONS Y ADHERENT
Paris, 19 janvier. — Sur l'initiative du Comité
pacifiste de Norvège, les Sociétés pacifistes de
tous les pays neutres publient un manifeste dans
lequel elles adhèrent pleinement à la Société des
Nations.
Les petites nations, dit notamment ce document.
mettent, tout leur espoir dans la création de cette
Société. Leur plein concours est acquis à. cette
grande oeuvre.
Nous avons vu en effet que la future Société
des Nations donnera à toutes les nations les mê-
mes droits au développement économique et rem-
placera l'anarchie internationale par une réorga-
nisation juridique.
.6 Ob .0.
En Belgique
<0' LE BOYCOTTACE DES BOCHES
Bruxelles, 19 janvier. — La Bourse des cuirs a
décidé do rayer d'office tous les sujets ennemis
qui figurent parmi ses membres.
ENFANTS VICTIMES D'EXPLOSIONS DE
DYNAMITE
Bruxelles, 19 janvier. — Des enfants ayant vou-
lu ouvrir une boîte de dynamite trouvée sous les
décombres d'un pont en reconstruction à Ghlin-
lèz-Mons, une formidable explosion s'est produi-
te. Neuf entants ont été tués, plusieurs ont été
blesaéa: mortellement et de nombreux autres ont
été atteints moins grièvement.
D'autre part, à Appelterre-le-Ninove où des en-
fants jouaient avec une boîte trouvée près de la
voie ferrée, une explosion s'est également pro-
duite. "Sept enfants ont été tués et plusieurs au-
tres ont été blessés.
AU SAINT-SIÈGE
FORMATION D'UN GRAND PARTI CATHOLIQUE
Paris, 19 janvier. — On mande de Rome au
Temps : Le Saint-Siège a mis deux conditions à
la formation d'un grand parti catholique :
Premièrement: Ce parti n'affichera aucun ca-
ractère catholique officiel:
Deuxièmement : Aucun prêtre ne sera envoyé
'\} Parlement.
La Révolution
; en Allemagne
DECISION DU C. 0. S. — GREVE GENERALE
Bâle, 19 janvier. — A Hambourg et à Leip-
zig, le Comité des Ouvriers et Soldats a dé-
cidé la grève générale. Des manifestations
sympathie en l'honneur de Liebknecht et
de Rosa Luxembourg ont été organisées.
éNQUETE SUR LA MORT DE LIEBKNECHT
ET DE ROSA LUXEMBOURG
Bâle, 19 janvier. — On mande de Berlin :
Sur la demande du commissaire du peuple
Landsberg, un membre du parti socialiste in-
dépendant a été invité, pour éviter toute sus-
picion, à assister à l'enquête sur les circons-
tances de la mort de Liebknecht et de Rosa
Luxembourg.
,L'enquête médicale a démontré que Lieb-
lcûecht avait été. attein-t de trois coups de feu
dans le dos. Le seul reproche qui peut être
fait est le manque de protection à l'égard dé
Rosa Luxembourg.
LIEBKNECHT ET ROSA LUXEMBOURG
LAISSENT PEU DE REGRETS
Bâle, 19 janvier. — A Berlin, la grève gé-
nérale proclamée par les socialistes minori-
taires pour protester contre la mort de Lieb-
knecht et de Rosa Luxembourg, n'a pas été
effective ; quelques manufactures seules chô-
ment.
LE BILAN DES BATAILLES DE RUES
Bâle, 19 janvier. — A Berlin, au cours des
émeutes, les troupes gouvernementales ont
perdu 316 tués, les spartaciens 600, au moins.
POUR DEFENDRE LA FRONTIERE
Bâle, 19 janvier. — A Berlin, les journaux
disent que le maréchal Hindenburg ira pro-
bablement, vers la fin du mois, à Bromberg
pour diriger le retour des armées allemandes
et-pour prendre des mesures de défense de la
frontière contre les Polonais et les bolche-
vistes.
PROTESTATION DU GOUVERNEMENT
ALLEMAND
Bâle, 19 janvier. — Le Gouvernement alle-
ifiand a envoyé au Gouvernement des Soviets
une énergique protestation contre le secours
donné officiellement à l'insurrection de Ber-
lin par'le Gouvernement russe.
QUATRE CHEFS SPARTACIENS ARRETES
Bâle, 19 janvier. - A Spandau, quatre lea-
ders spartaciens ont été arrêtés au cours des
troubles récents. En essayant de s'enfuir, 's
ont été tués par leurs gardiens.
tA QUESTION DE LA PRESIDENCE
DE LA REPUBLIQUE ALLEMANDE
Bâle, 19 janvier. — Les journaux allemands
annoncent que les divers Etats de l'Allema-
gne n'auront pas de présidents particuliers.
Seul, l'ensemble des Etats confédérés aura un
président.
Les États du Sud ont décidé d'avoir un
collège gouvernemental commun.
LE CHIFFRE DES TUES
Zurich, 19 janvier. — Un télégramme de
Berlin annonce que d'après les chiffres
que l'on possède actuellement 140 person-
nes en tout ont é\é tuées au cours des
désordres spartaciens.. Ce chiffre com-
prend les blessés, marts ultérieurement à
leurs blessures..
LES - ATROCITÉS BULGARES
TORTURES INFLIGEES AU CLERGE GREC
Salonique, 19 janvier. — La Commission
d'enquête chargée de faire la lumière sur l ;;
agissements des soldats bulgares a établi une
liste de 140 prêtres tués par eux. Le cadavre
d'un prêtre a été coupé en morceaux. Un au-
tre a été dévoré par les chiens.
L'un des prêtres a été tué avec 150 de ses
paroissiens. D'autres, attachés à des arbres,
ont été frappés et mis à mort.
.——————————————
L'ANARCHIE RUSSE
PROGRES BOLCHEVISTES
EN PRUSSE ORIENTALE
Berne, 19 janvier. — Le commandement
militaire allemand annonce en date du 18
janvier que les bolcheviftes qui s'avan-
cent vers la Prusse Orientale se sont em-
parés de Bcheljani, Schaulon, Mitau
Tukkum et Goldutz.
COMMENT MOURURENT LE TSAR
ET SA FAMILLE
Bergen* 19 janvier. — Un diplomate au
trichien qui a' été en mission à Ekatc-
rinenbourg se trouvant de passage à Ber-
gen, a déclaré tenir de source sûre le
récit de la mort du tsar et des membres
de sa famille. L'assassinat aurait été com-
mis dans la maison même du tsar où les
bolchevistes avaient pénétré. Ayant fait
sortir le tsar de sa chambre ils le tuèrent
à coups de revolver. Ils tuèrent ensuite
de la même façon la tsarine et les gran-
des. duchesses, dans leurs chambres mê-
mes. Le tsarévitch fut tué le dernier, tan-
dis qu'assis à sa table il lisait. Un des
conspirateurs le tua d'un coup de revol-
ver derrière la tête qui lui fit sauter la
cervelle. --- Le tsarévitch mourut sur le
1 J '1"" , e-
coup. Les cadavres lurent ensuite Druies
dans un four afin de faire disparaître
toutes les traces du crime.
Le diplomate autrichien a produit di-
vers documents pour confirmer l'authen-
ticité de son récit.
En Pologne
UN ARMISTICE ENTRE LA POLOGNE
ET L'ALLEMAGNE
Bâle, 19 janvier. — Les délégués polonais
sont arrivés hier à Posen et ont conféré avec
les délégués allemands en vue de conclure
un armistice général entre la Pologne et l'Al-
lemagne.
MOBILISATION DE LA CLASSE 1893
Varsovie, 19 janvier. — Un premier décret
du Gouvernement ordonne le recrutement
obligatoire de la classe 1898.
CONVOCATION DE LA DIÈTE
POLITIQUE DU NOUVEAU CABINET
VruTsovie, 19 janvier..- La convocation de
ia Diète a été fixée au 9 février.
Le nouveau Cabinet annonce qu'il défen-
dra les frontières menacées et s'efforcera
d'établir, aussitôt que possible, des relations
avec les Etats alliés vainqueurs, et de pro-
clamer nettement que la République polo-
naise se considère comme leur alliée.
AUX ÉTATS-UNIS
LES SOLDATS AMERICAINS
ET LES ENFANTS DE LA FRANCE -
Londres, 19 janvier. - Les soldats améri-
cains, qui ont toujours montré une vive sol-
licitude pour les orphelins de la guerre fran-
çais et ont réuni deux millions, versés par
450.000 d'entre eux, ont résolu de créer un
« fonds de continuation » que la Croix Rouge
américaine emploiera à l'éducation des en-
fants français.
LA DEMOBILISATION SERA TRES LARGE
New-York, 19 janvier. — Le général March
a déclaré que les forces américaines qui ae
trouvent en France et dans les territoires oc-
cupés seront réduites à un minimum très in-
férieur à trente divisions. La question est ac-
tuellement soumise au maréchal Foch.
La démobilisation de toutes les unités de
l'armée métropolitaine a été ordonnée, excep-
tion faite pour les forces nécessaires à la
garde des camps.
L'ARMÉE GRECQUE
Salonique, 19 janvier. — Dans le courant
du mois de janvier, une grande partie du
corps d'arme" de la défense nationale ira
en Vieille Grèce pour la démobilisation.
Le général anglais Faiirhelm a remis au
général Paraskevo Poulos les insignes de
l'ordre du Bain.
AU PÉROU
LA GRÈVE A PRIS FIN
Lima, 19 janvier. — La grève est terminée
à la suite du décret établissant la journée
de huit heures et l'arbitrage du président
de la CCHIIP suprême pour les différends en-
tre patrons et ouvriers. La. situation est re-
devenue absolument normale.
-6 M *.
, En Angleterre
LA FLOTTE DE LA MEDITERRANEE
VA ETRE RECONSTITUEE
Londres, 19 janvier. — Selon le Sunday
Express, le Gouvernement a l'intention de re-
conlituer une escadre britannique dans la
Méditerranée où la puissance navale britan-
nique sera représentée par une escadre parti-
culièrement puissante. Les équipages de la
première escadre de bataille ont reçu l'ordre
de-se préparer à deux aimées de service à
l'étranger. Cette escadre comprendra cinq
cuirassés, une division de croiseurs légers et
deux flottilles de contre-torpilleurs.
LE PLUS dEUNE FILS DU ROI EST MORT
Londres, 19 janvier. — Le prince John, qui
est le plus jeune fils du roi George, est mort
aujourd'hui à Sandringhan.
LE PRINCE DE GAL/LES AJOURNE
SA VISITE EN RAISON DE SON DEUIL
Paris, 19 janvier. — L'ambassade d'Angle-
terre communique une note disant qu'en rai-
son du décès du prince John la visite offi-
cieuse que le prince de Galles devait faire à
Paris cette semaine est remise à plus tard.
:
EN ARGENTINE
L'ETAT DE SIEGE A BUENOS-AYRES
Buenos-Ayres, 19 janvier. — La situation en
ville tend à s'améliorer. La Chambre a voté
l'état de siege ; le Sénat le votera ce soir.
La grève prend une certaine extension dans
les provinces. Des wagons ont été incendiés ;
des agitateurs ont été arrêtés. La police a
opéré une descente dans les bureaux d'un
journal anarchiste et y a arrêté plusieurs in-
dividus.
En Aiatriolae
LE SORT DES ALLEMANDS D'AUTRICHE
Baie, 19 janfior, - Parlant à Vienne, dans une
réunion électorale, M. Bauer, secrétaire d'Etat
aux Affaires étrangères, a fait les déclarations
suivantes :
, En restant indépendants nons nous vouerions
à une misère affreuse ou à l'émigration en mas-
se Nous avons donc le choix entre deux alterna-
tives : l'union avec ceux qui ont eu le bonheur
de rec&nquérir leur liberté ou la réunion à l'Al-
lemagne.
« Les socialistes préconisent une fédération de
toutes les unités politiques ; mais alors dix mil-
bons d'Allemands seraient soumis à un gouver-
nement slave, avec Prague comme centre. Une
tdle fédération de tous les Etats du Danube de-
vrait, dans la pensée, des autres nations, s'oppo-
ser à l'impérialisme allemand. Mais nous doutons
que dans cet arrangement, nous conservions le
droit de disposer de nous-mêmes. Ncus ne voyons
donc pas d'autre issue que l'union avec l'Allema-
gne. Des accords nous protégeraient contre la
c* arge menaçante que constituent les indemnités
ao guerre que devra payer l'Allemagne et nous
ne proclamerons pas notre union sans examen. »
EN ESTHONIE
ATROCITÉS BOLCHEVISTES
Helsingfoïs, 19 janvier. — Un général sué-
dois, revenu d'Esthonie, déclare que les po-
pulations d'Esthonie sont lasses du joug
bolcheviste et réclament une prompte inter-
vention de la Suède.
Les bolchevistes accumulent les horreurs ;
ils ont, à Wesenberg, enfermé dans des lo-
caux 500 habitants qu'ils ont massacrés en-
suite à coups de grenades.
UNE CONDAMNATION
DEVANT LA COUR D'ASSISES DE LA SEINE
Paris, 19 janvier. — L'Algérien Selour Said
ben Mohammed, 23 ans, a comparu devant
la Cour d'assises de la Seine, pour avoir i-jé
à coups de revolver, le 24 août, à Paris, ea
maîtresse, Gabrielle André, âgée de 20 ans,
qu'il accusait d'un vol de 1.000 francs ; cette
somme représentait ses économies de plu-
sieurs années.
Il a été condamné à six ans de travaux
forcés.
LES INONDATIONS
LA SEINE CONTINUE A BAISSER
Paris, 19 janvier. — La Seine a baissé aujour-
d'hui de 35 centimètres.
*a*-
DANS LA MARINE
MESURES DE DEMOBILISATION
Paris, 19 janvier. — Les hommes des réserves de
l'armée de mer appartenant à l'armée territo-
riale et versés dans l'auxiliaire ou dans les uti-
lisables à terre vont être immédiatement renvoyés
dans leurs foyers.
LECION D'HONNEUR
Paris, 19 janvier. — Le vice-amiral Gaucher,
ccmmandant en chef des flottes alliées danS" la
Méditerranée, est promu grand'oroix de la Légion
d honneur.
.006
A travers la Presse Française
LES TRANSFORMATIONS
DE L'EUROPE
Le Matin esquisse « celles des questions
qui intéressent l'Europe et l'Asie-Mineu-
re » :
L'opinion belge réclame le Limbourg et le li-
bre passage sur l'Escaut, parce qu'il a été dé-
montré que faute de ces deux avantages la Bel-
gique avait été en état d'infériorité contre l'a-
glession allemande.
Des revendications visant le Luxembourg se font
également jour pour des raisons d ordre straté-
gique - et - économique.
La France réclame 1 Alsace- et la Lorraine par-
ce que ces provinces lui appartiennent en vertu
des droits historiques et des sentiments claire-
ment exprimés par les populations.
Il ne serait pas surprenant que la France, vic-
time de l'agtession de 1914, demande à prendre
des garanties contre le renouvellement d'une senu
blable attaque. En outre, elle se souciera à la con-
férence de la paix de sauvegarder ses intérêts et
ses droits traditionnels en Syrie.
L'Angleterre, en dehors des reYe.wications d'or.
dru colonial qu'elle désire faire valoir, demande
à relier ses colonies africaines à son empire dea
Indes à l'aide d'une série d'Etats constitués sous
son protectorat par des éléments arabes qui y.
ccr sentent.
L'Italie est entrée dans la guerre avec la pre.
messe du Trentin et de l'Istrie, qui ne lui sont
contestés par personne, et d'une longue bande de
la côte orientale et la Slovénie. Seule, la question
de ses débouchés sur l'Adriatique demeure un
obstacle à la réalisation de ses rêves.
La Roumanie se trouve dans une situation avan«
tageuse à beaucoup de points de vue. La provin*
ce de la Bessarabie au nord du Danube, la
Transylvanie et la Bukovine à sa frontière occi.
dentale, tels sont les fruits qu'en vertu du droit
des nationalités elle recueillera de sa coopération
volontaire avec les Alliés.
Quant à la Grèce, elle demande le rattache.
raent à la t mère-patrie des territoires peuplé*
d Hellènes qui se trouvent dans la péninsule del
Ealkans et dans l'Asie Mineure.
Un régime international est déjà envi..
sagé pour Constantinople ; il y aura à
délimiter les frontières de la Pologne, de
la Tchéco-Slovachie et de 1 Arménie, et à
résoudre le problème du Schleswig-Hols*
tein.
LA VIE CHERE
De M. Pierre Roux, dans le Petit Prot
vençal :
Est-ce que l'heure ne serait pas venue de sup-
primer toutes les entraves apportées à l'alimen-
tation ? Il devient de plus en plus difficile Mli
ménages pauvres de vivre. L'élévation des salai.
res ne correspond nullement au coût de l'existen..-
ce. Pourquoi ne pas employer les moyens ration.
i.els qui peuvent, qui doivent amener la diminua
t:on des prix des aliments ?
Il a manqué, jusqu'ici, une organisation capa;.;
ble de produire un pareil résultat. Loin d'envi
sager en face le problème qui se dresse de plu<
en plus menaçant, les vieux errements conti.
nuent.
En veut-on un exemple ? Dès la fin du mois de
novembre dernier, dee millions de fûts vides fu-
rent expédiés en Tunisie. Les intéressés avaient.
Us prévu la libre importation des huiles de la
llëgence ? Or, tandis que ces huiles seront im*
pertées en France, celles de l'Espagne ainsi qui
celles de la Grèce restent interdites.
Quelle est la cause de cette interdiction ? Faut*
il beaucoup d'efforts pour la deviner ?
L'Espagne dispose de 150.000 tonnes d'huile d'o.
live. Elles se vendent, au détail, dans la Pénin.
sule ibérique, 1 fr. 50 le litre ! Ep Grèce, où la
récolte fut exceptionnelle, l'année dernière, il y
en a 40.000 tonnes.'Lés navires qui se rendent à
Salonique pourraient les embarquer, puisqu'ils ra-
te nrnent vides, pour la plupart.
Supposons un instant que la liberté d'importm
ces huiles soit décrétée, aussitôt le public bené.
ficierait d'une réduction de 50 p. cent, au moina
Est-ce que cette perspective ne devrait pas eut
lever toutes les hésitations ?
———'
A travers la Presse Etrangers -
QUELQUES VERITES -
On lit dans la Tages Zeitung :
Si nous avions voulu tenir encore deux
mois, deux seulement, la guerre sous-amarinaf
aurait forcé nos ennemis à déposer les aw
mes f »
Le capitaine de vaisseau Persius relènf
cette assertion dans le Berliner Tageblalt,
« La presse pangermaniste, dit-il, continue à
vivre sur ces erreurs ou ces mensonges. Mais
de quels mensonges notre état-major ne nous
a-t-il pas bernés depuis 4 ans. « Et le capitai-
ne Persius révèle, par des statistiques au-
thentiques, que toutes les informations pu-
bliées par l'état-major naval, depuis le débat
de la guerre, étaient fausses. Et il conclut t
* ISous kH;-;;,êt'ÜIt6-nQUS eucore > 0.'- - -
songes ? Une pins longue résistance.n'aurait
amené qu'une' plus grande misère de notre
pauvre peuple si éprouvé. Notre front de
l'Ouest aurait pu, peut-être, combattre encore
quelques moi,¡;;. Mais le manque d'hommes
et de matières premières aurait aggravé,
alors, la catastrophe nationale. L'ennemi au-i
rait envahi notre pays. Et notre flotte, au cas
où elle Aurait risqué le combat, aurait ét$
anéantie. »
LA CHUTE
Voici quelques lignes de la Gazette d<
Francfort qui montrent de quelle hauteue
sont tombées les illusions allemandes :
« L'année qui vient de disparaître restera
dans l'histoire de l'Allemagne comme l'année
de la défaite et de la révolution ; l'ajmég
dans laquelle l'ancienne Allemagne s'est
écroulée si terriblement., si complètement,
que des millions d'hommes se demandent en-
core s'ils ne font pas un mauvais rêve dont
ils se réveilleront. Or, ce n'est pas un rêve,
c'est une épouvantable réalijé. La seule ques-
tion qui peut se poser réellement est si cetti
fin est la fin définitive ou seulement la fin
d'une chose ancienne, capable de retmitre,
rénovée, affaiblie certes, mais avec un esprit
nouveau. Jusqu'en juillet? dernier, Ludem
dorf était notre Dieu, non seulement militaire
mais politique, l'idole des masses dont il
avait toute la. confiance. Tout s'est écroulé
comme sous la tombée d'une avalanche. »
LA REVOLUTION
AU PALAIS IMPERIAL DE BERLIN
Un correspondant de la Gazette de Frano
fort est allé visiter le palais impérial de Bon
lin, immédiatement après les émeutes deI
derniers jours de décembre et, d'après lui, ili
y a volé et détruit pour beaucoup de millions
de marks de valeurs. Les auteurs de ces lé*
prédations paraissent avoir été les matelotl
qui s'étaient constitués en garde prétorienne
du Gouvernement révolutionnaire.
Le balcon du haut duquel le kaiser avait
harangué le peuple, au début de la guerre,
a été presque détruit à coups de grenades.
Au surplus. il n'y a plus une fenêtre in-
tacte au palais. Quant aux appartements,
ils ont été tous pillés et* "dévastés cla
fond en comble. Les salles où se trouvaient
les armes, les décorations et les médailles
de l'empereur ont été complètement vidées
de leur contenu précieux : il n'en reste plus
ni trace ni souvenir. Les pilleure purent
partir tranquillement et sans hâte, avec leur,
butin. Partout ailleurs, le pillage a été sauf
vage et couplet. Les portes fermées ont été
défoncées ou démolies à coups de grenades,
parfois avec des pinces en fer.
La garde-robe impériale a été entièrement
vidée ; il ne reste phis un seul de ses. nom-
breux uniformes. Pareillement a été Vidée
-la lingerie. Toute la literie du paAais a dis-
paru. Mais les tableaux sont presque tous
restés en place : on les a dédaignés.'
Dans les chambres à cacher de l'empe-
reur et de l'impératrice semble avoir passé
une bande de fous furieux : tout est lacéré
et dévasté. Les armoires ont été vidées j
tous les linges et vêtements manquent..
Manquent, aussi tous les bijoux, tous lea
ornement précieux, tous, les souvenirs im-
périaux. On trouve dans tous les coins dd
vieux vêtements abandonnés pour ceux
qu'on avait trouvés là, même des armes
dont les émeutiers se sont débarrassée peut
pouvoir .empOl't.er'plus de butin.
On évalue à 10 millions de marks rierf
que le linge, les vêtements, les meubles et
les aumes volés.
Nous commencerons prochainement la
publication d'un nouveau feuilleton
Le Mauvais Génie
Grand roman dramatique
Par Jules de GASTYNE
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.5%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7579849b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7579849b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7579849b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7579849b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7579849b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7579849b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7579849b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest