Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1920-11-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 novembre 1920 02 novembre 1920
Description : 1920/11/02 (A9,N3144). 1920/11/02 (A9,N3144).
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7576503c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
20 Centimes
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
Bureau de Publicité à ParUt, U). nuc de la Graagc-Dalclière
20 Centimes
MARDI 2 NOVEMBRE 1920
rh-
1 ABONNEMENTS
3 mois 6 mois Un an
Alger, Algérie <5 fr 28 fr. 54 fr.
France, Tuntsto 18 34 60
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v
- ANNO C .ft.
A Alger : Au Journal, 2Ol. (tdt!I': of
— l'Agée? Havas, 7-2, rite aTmiJ
A Paris : i'Ajeace Havas, 8. '()lace de m
Bourse, et dans to-ttes ses vicsur saie*
en Province et a l'Etranger. X
L'erbo d'Alger est designé pour l'in.
serlion.iies Annonces Légales et judi*
Ciaires.
BUREAU-ANNEXE : 46, nie d'Isly
Téléphoné : 21-73
W
La Situation Diplomatique
Paris, lar novembre. — De notre corres-
oondant spécial :
S'il est une manifestation diplomatique
qui sollicite notre entière vigilance, c'est
Nen cette réunion gérérale des délégués
de tous les Etats adhérents à la Ligue des
Nations, qui doit se réunir le 15 novembre
-- à Genève. -
De partout, les plénipotentiaires arri..1
vent : avant-hier, les Japonaisren une im-
posante commission, presque toute compo
sée de généraux et d'amiraux ; aujour-
d'hui, le Arge;ntins, dirigés par M. Pueyr
redon, leur ministre des Affaires étrangè
res, dont l'attitude, au cours de la guerre,
ne fut pas toujours très francophile ; de-
main, cessera M. Stambouliski qui-appor-
tera le concours d'un Etat naguère enne-
mi, mais qui s'affirme désormais converti
à l'Entente. Et combien d'autres viennent,
pour siéger sous la houlette de cet exce!-
lent M. Bourgeois, à qui sa proverbiale
bonté (faite de beaucoup de faiblesse), pro-
cure décidément une popularité mondiale.
Mais voici qui est beaucoup plus sé-
rieux : M. Lloyd George, en personne ré
fléchit'et le fait dire, est-ce que lui aussi
ne prendra pas, en personne, la direction
de la formidable mission qui, à Genève,
représentera l'empire britannique? Le fait
n'est pas surprenant, car, ainsi que je l'ai
déjà indiqué, contrairement à tous les Etats
qui, chacun, n'ont qu'une voix dans la Li-
• gue, l'Angleterre, en y ajoutant ses Domi-
nions, y disposera de six voix et, par con-
séquent, d'une influence sextuplée.
Or, on a pu observer que M. Lloyd
George, dans ses tentatives pour prendre
la haute main sur la politique mondiale, a
été généralement plutôt malheureux ? que
dans ses tête-à-tête diplomatiques avec la
France, 'il a eu régulièrement le dessous
et que sa tendance visible aujourd'hui con-
siste à faire de la Ligue des Nations uni
espèce de super-gouvernement dont les
sentences seraient sans appel et devant le-
quel tous les gouvernements nationaux
n'auraient plus qu'à s'incliner. Ce serait sa
revanche. La majorité, au sein de la Li-
gue, grâce au noyau des six voix britan-
niques, aurait des chances d'être à peu
près toujours conforme aux vœux du gou-
vernement de Londres et celui-ci, par sur-
croît, s'appuyant sur sa. marine, -maîtresse
des mers, se chargerait de fournir à la Li-
gue les ressources effectives, en argent ot
en forces armées, pour assurer l'exécution
de ses verdicts.
C'est évidemment un plan qui n'est en-
core qu'à l'état d'ébauche ; la France ne
souscrirait sûrement pas à sa réalisation ;
les Etats-Unis,\dès qu'ils seront sortis de
l'espèce d'interrègne qui durera jusqu'à
l élection présidentielle "du 4 décembre,
reprendront très probablement l'attitude
nette et énergique de leur Sénat contre la
Ligue ; la Pologne a toute sorte de motifs
pour se soustraire à la tutelle d'une assem-
blée où l'Angleterre aurait la haute main ;
la Petite Entente (Roumanie, Tchéco-Slo.
Iaquie, Yougo-Slavie, etc.) ne voudra sû-
rement pas tendre le cou à un lacet où les
aspirations nationalistes de ses membres
seraient vite étranglées ; la Belgique n'a
aucun intérêt à se séparer de son alliéè,
la France ; l'Italie elle-même se prêterait-
elle à une sorte de servage envers VAn-
gleterre, elle qui n'aspire qu'à jouer un
rôle très indépendant, très anti-britannique
dans la Méditerranée orientale ? Il resterait
donc à M. Lloyd George l'appui plutôt dou-
teux de la Hollande et de la Suisse ; celui
peu efficace - des Etats scandinaves ; celui
également J clzancelant d'une Espagne dé-
chirée par des convulsions intérieures, ce-
lui enfin d'un Portugal singulièrement af-
faibli. Quant au Japon, qui oserait prédire
dt Que!- côté pencherait, Je cas échéant,
sa diplomatie si fertile en roueries extrê-
mes-orientales?
On comprend donc que M. Lloyd Geor-
ge réfléchisse et médite mûrement avant
d'entreprendre un pas décisif. Si, par ha-
sard, les théoriciens de la Ligue lui
jouaient le tour de faire leur la cause de
l'indépendance de l'Irlande ou celle encore
de l'indépendance des Indes, ne se trou-
verait-il pas pris à son propre piège? C'est
là surtout, croyez-le bien, ce qui l'arrête.
Mais quoi qu'il doive advenir des sup-
putations intimes du Premier britannique.
il importe que la France reste sur ses gar
'des. Il me souvient encore du temps où
la chevaleresque loyauté d'un grand nom-
bre de nos concitoyens s'enthousiasma en
faveur de l'enfant mal venu de M. Wilson
et n'en voulut voir que les beautés idéa-
les. Dès lors,, j'eus le chagrin d'en perce-
voir les défectuosités immédiates et réelles
et les débats du Sénat américain ne firent
que confirmer une fâcheuse opinion.
La Ligue, des Nations, désormais, n'ap-
- paraît nullement comme un organisme su-
perhumain. an-elé. à mettre fin aux guer-
res. On y discerne plutôt une académie
de docteurs ès-pacifisme, très inconsciente
dont les fils seront mûs par des chefs de
gouvernements fort préoccupés des intérêts
égoïstes de leur nation et nullement du
bien de l'humanité.
Ce sera une sorte de Congrès de Vien-
ne aux coalitions brusques et changeantes,
qui imposera la loi du plus fort aux mino-
rités. Or, une fois que (et cela dans un
délai -très rapproché) 1.41lemagne, l'Autri-
che, la Hongrie, la Turquie, s'y verro d
admises serons-nous sûrs de conserver la
majorité en toute circonstançç ?
Méfions-noiis donc de oe sac enfariné et
ne tolérons pas de confusion entre les gou-
vernements légaux, indépendants et auto-
nomes, et une assemblée sans bases réel-
les qui ne peut vivre qu'autant qu'elle
sera plus ou moins à la solde d'une ou de
plusieurs puissances.
Au surplus qu'irait faire notre président
du Conseil à Genève? Se laisser entraîner
'dans quelque Conférence suprême \à deux
OH à trois, où on essayerait de lui arraclyp
des concessions que nous ne voulons vas
consentir ?
Non ; que M. Bourgeois qui parle en
son nom personnel, fasse à Genèye fone-I
tions de président, ce nous est un grand
honneur. Mais il n'y a, là-bas, de place ni
vour M. Georges Leygues. ni pour aucun
de nos ministres responsables.
qUY DE SAINT-CLAIR.
M. Stambouliski à Paris
DECLARATIONS DU PRESIDENT .1
DU CONSEIL BULGARE
Paris, 1er novembre. — M. Stambouliski,
président du Conseil bulgare, a déclaré aux
représentants de la presse parisienne que sa
mission en France et en Angleterre avait
pour but d l'établir les rapports d'amitié qui
existaient entre l'Entente et la Bulgarie. Il
rapporte une excellente impression de son
Voyage en Angleterre. -
Le président a: affirmé son désir d'exécu-
ter loyalement le traité de paix « Le peuple
bulgare, a-t-il dit. ne voulait pas la guerre,
laquelle a été le grand crime de Ferdinand. »
Nous acceptons la situation qui nous est
faite par le traité et nous nous y adaptons ;
mais. si nous sommes décidés à exécuter nos
engagements, nous demandons également que
nos voisins exécutent les leurs également.
H en résulte pour l'instant entre eux et nous
des rapports de fausse amitié que nous de-
mandons à l'Entente de transformer, par son
intermédiaire, en liens sincères et durables
pour favoriser notre oeuvre de paix avec les
Balkans. l' t
M. Stambouliski a ensuite réfuté les argu-
ments de ses adversaires qui tendent à le
montrer comme entaché de bolchevisme. Il
a finalement exprimé l'espoir de trouver en
France l'accueil favorable qui lui a été fait en
Angleterre.
Le coup de main de Vilna
LA POLOGNE
ACCEPTE LE PLEBISCITE
- Varsovie, 1er novembre. —^ Devant la com-
mission des affaires étrangères de la Diète
polonaise, le ministre des affaires étrangères
prince Sapieha a déclaré que le gouverne-
ment polonais, conformément à la proposi-
tion du conseil de la Société des Nations. ac-
ceptait un plébiscite pour Vilna. mais à la
condition que ce plébiscite ait lieu le plus
rapidement possible. Il a terminè en disant
que le gouvernement n'envisagerait aucune
mesure de rigueur contre le général Zeli-
gowski.
A la suite de cette communication, la com-
mission des affaires étrangères a invité le
gouvernement à assurer à la population de
Vilna la faculté de se prononcer définitive-
ment et sans équivoque au sujet de son in-
corporation à la Pologne.
LA PETITE ENTENT,
M. TAKE JONESCO A PRAGUE
Prague, 1er novembre. — M. Take Jonesco
est arrivé hier soir ici. Il a été reçu à. la
gare par M. Benès, ministre des Affaires
étrangères tchéco-slovaques, accompagné de
la l~ plupart des ministres.
M. Conget, ministre de France à Prague,
et le général Pellé étaient' également venus
saluer Ir ministre roumain.
3VL Take Jonesco séjournera deux jours
à Prague. -To^is les jw:.rr:;':\'TJl'.ü ««xheitont.
la bienvenue.
Interviewé par le Venkow, M. Take Jo-
nesco a exprimé sa conviction qu'il n'était
pas impossibl. de faire entrer la Pologne
et la Grèce dans la Petite Entente, ajoutant
qu'il s'efforcerait, pour sa part, de prépa-
rer les voies à cet événement. Il est con-
vaincu que les relations tehêco-polonaises
s'amélioreront et il espère nue sa visite à
Prague si elle ne suffit pas à amener l'en-
tente absolue, elle contribuera à la prépa-
rer.
DEMARCHES DE M. TAKE JONESCO
A PRAGUE
Prague, 1er novembre. — M. Take Jonesco
a eu deux longs entretiens, l'un avec M. Bé-
nès, ministre des Affaires Etrangères tchéco-
slovaque, l'autre avec M. Masaryck, prési-
dent de la République. La conversation^a
porté sur les stipulations précises de l'alliance
projetée. M. Take Jonesco a déclaré aux
journalistes qu'il était très satisfait et qu'il
avait la conviction qu'on arriverait à élargir
la Petite Entente.
Le ministre roumain, en quittant Prague,
se rendra à Varsovie, rentrera ensuite à Bu-
carest, puis visitera Belgrade et Athènes.
En Belgique
AU CONGRES SOCIALISTE
Bruxelles, 1er novembre. — M. Vandervel-
de, dans un but de conciliation, a proposé
d'ajourner à un Congrès restreint, la dis-
cussion de la discipline. intérieure du parti
socialiste. Le Congrès s'est ralié à cette
manière de voir. Il a été ensuite procédé par
ppel nominal à un vote sur diverses pro-
positions relatives à là participation minis-
térielle. 'La proposition du Conseil général
admettant la participation, a été votée par
147.000 voix contre 122.000 et 3.000 absten-
tions.
Le Congrès s'est séparé au chant de l'In-
ternationale.
LA SITUATION POLITIQUE DU PAYS.
DECLARATIONS DE M. RENKIN
„ Bruxelles, 1er novembre. — M. Renkin,
ministre d'Etat belge, a bien voulu exposer
au correspondant de l'Echo de Paris la si-
tuation politiques de son pays.
« Mes premières, critiques, a-t-il dit, s'a-
dressent au régime électoral qui empêche
l'opinion publiaue de se dégager de la re-
présentation proportionnelle telle qu'elle est
conçue en Belgique. Ce régime ne peut pas
donner des résultats qui interprètent la vo-
lonté nationale. Il y a donc là une réforme
qui s'impose et qui, seule, en supprimant
l'idée de parti, réalisera l'union indispen-
sable. »
Le correspondant de l'Echo de Paris inter-
rogeait le ministre sur l'intention du parti
catholique. Il a déclaré que le parti catholi-
que était très conciliant mais irréductible sur
la question des garanties, dont les libertés
syndicâles et les libertés individuelles ont
absolument besoin.
Au sujet du problème du capital et de vm
défense nationale. M. Renkin proteste qu'il
ne peut s'agir de le régler suivant les capri-
ces des partis, mais qu'il faut, avant tout,
assurer la défense du pays d'une manière ef-
ficace. Une armée forte, bien entraînée, pour-
ra seuile, épargner à la Belgique un second
1914. Quant à la durée du service militaire,
le ministre s'en remet à la compétence de la
commission chargée d'étudier la question.
, Mais il a ajouté : « Le salut cpmmun pas-
sant avant les convenances individuelles, il
impor.te nue les considérations étrangères à
l'itérêt national soient sans effet. »
«— •» « -*■ : ; 1 -
EN ITALIE
LES ELECTIONS ADMINISTRATIVES
Rome, 1er novembre. — Les résultats des
élections administratives donnent, à-* Venise,
la victoire aux partis constitutionnels.
A Caltagiroride. la liste du narti populaire
où figurait Storzo, secrétaire du parti, a été
battue par 'la .liste électoral.
Les nouvelles des autres villes signalent
d'importantes victoires des partis constitution-
nels.
LA TOUSSAINT
en France
LES VISITES OFFICIELLES ..4
Paris, 1er novembre. - Le président de la
République, accompagné de Madame, du gé-
néral.Bcrdo.ulat. gouverneur militaire de Pa-
ris ; du général Lasson et du lieutenant-co-
lonel Noguès, s'est rendu ce matin dans les
cimetières de Bagneux, d'Ivry et de Pantin
pour saluer les tombes des soldats morts pour
la Patrie.
* M. Steeg, ministre de l'Intérieur, s'est ren-
du, ce matin, au cimetière Montparnasse pour
visiter les tombes des gardiens de la paix, des
gardes républicains et des sapeurs-pompiers,
victimes du devoir, et pour rendre hommage
à la mémoire des fonctionnaires, employés et
agents de la préfecture de police tombés à'
l'ennemi.
LA FOULE DANS LES CIMETIERES
PARISIENS
Paris, 1er novèmbre. - Le temps brumeux
qui s'est éclairci un peu avant midi, a favo-
risé le pèlerinage nue les Parisiens ont com-
mencé hier. L'affluence est considérable dans
les grandes nécropoles de Paris et de la ban-
lieue. Les emplacements où reposent les com-
battants de la grande guerre sont particuliè-
rement, visités et fletOTs. C'est ainsi que l'U-
nion Amicale d'Alsace-Lorraine et les En-
gagés Volontaires Alsaciens-Lorrains sont al-
lés au monument « Quand même 'J), déposer
des gerbes de fleurs en l'honneur des soldats
alsaciens-lorrains tombés au champ "d'hon..;.
neur.
A L'ECOLE NORMALE DE SAINT-CLOUD
Saint-Cloud, 1er novembre. — M. Honno-
rat, ministre de l'instruction publique, a fait
un discours à l'école normale de Saint-Cloud.,
à l'occasion de la pose d'une plaque comme-
mQratiye en souvenir de 112 élèves de cet éta-
blissement morts au cours de la guerre. :"'
Après avoir rappelé leur disparition dou-
loureuse. il a dit :
« Oui les remplacera auprès de la jeunesse
de nos villes et de nos campagnes, à laquelle
ils transmettaient de. toute leur intelligence
er de toute 'leur foi. la saine t doctrine qui
s'enseigne entre ces murs? J'entends que.
leurs successeurs sont ici qui, bientôt, anii
més de. la même foi et de la même intelli-
gence, s'élanceront à leur tour à l'accomplis-
sement de la plus belle des missions. Mais si
gtandes que soient les espérances que nous
fondons sur eux, notre deuil resterait sans
consolation si nous ne voulions croire que le
sacrifice de. nos héros ne sera pas perdu et
que grâce à lui 1^ France et l'humanité n'au-
ront plus à connaître "de pareilles douleurs.
C'est parce que nous voulons y. croire de
toute l'ardeur de nos âmes que nous vou-
lons faire pénétrer de plus en plus profon-
dément l'instruction dans le cerveau des-
hommes et leur faire apparaître avec une
claire et constante évidence les conditions
nécessaires à la vie de l'humanité ; que nous;
voulons nous employer de toute notre force
à faire entendre. ces vérités au delà comme
au dedans de nos frontières et réaliser ainsi
la plus pure des aspirations de notre patrio-
tisme ; que nous voulons faire enfin * de
notre France meurtrie la plus haute puis-
sance d'éducation morale parmi les peuples.
La mission d'instruire est de toutes la
plus urgente et la plus sainte ! Que le sou-
venir de nos morts, jeunes gens, vous incite
h..vfHl-s -v' .rnngs»rn»r tout ,«ntif*rs. C~St {>
grande partie de la solidité de notre sou-
venir et de la hauteur de notre pensée que
dépend, par l'intermédiaire de vos élèves fu-
turs et des élèves de vos élèves, les desti-
nées de là France et du monde. )
AU BOIS-LE-PRETRE
Nancy, 1er novembre. — Aujourd'hui a eu
lieu, au Bois-le-Prêtre, une cérémonie patrioti-
que à laquelle assistait M. Albert Sarraut,
ministre des Colonies. Dix mille personnes
y assistaient, ainsi que de nombreuses et im-
portantes délégations de tous les régiments,
le général Berthelot. gouverneur militaire de
Metz, et .le général Lebocq. ancien comman-
dant de la 73° division, qui s'est particulière-
ment illustré dans, la défense", du Bois-le-
Prêtre.
Après la messe. '')lusleurs discours ont été
prononcés. Puis la foule a formé un long
cortège qui a terminé cette impressionnante
manifestation.
EN PROVINCE
Saint-Léonard (Loir-et-Cher), 1er novem-!
bre. -- Un monument aux morts de la
guerre, élevé par le poète-chansonnier-sdalp^
teur. beauceron, Gaston Chandivert, a été
inauguré à Saint-Léonard.
A Saint-Etienne, une imposante cérémo-
nie commémorative a eu lieu au cim tière
du Souvenir Français devant une foule énor-
me et en présence de nombreuses sociétés
militaires."
Dans toute la France, de nombreuses dé-
légations ont - visité les. cimetières et y ont
déposé d'innombrables palmes sur les tom-
bes des soldats tombés, au champ d'hon-
neur.
Au bois Leprêtre notamment, une céré-
monie patriotique a eu lieu, sous la prési-
dence ae M. Albert Sarraût, en présence de
nombreuses personnalités.
A Niçe, le capitaine Fonck ést allé, ce ma-
tin, déposer une couronne sur le cénotaphe
des morts pour la Patrie. Le ruban portait
cette inscription : « Le capitaine Fonck à
ses regrettés camarades ».
A Brest le pèlerinage annuel du Souve-
nir Français au monument des morts et au
cimetière -où sont inhumés les soldats et les
marins morts pour la Patrie, a été l'objet
d'une. imposante manifestation.
A Boriteaux, les sociétés des anciens com-
battants ont déposé" des couronnes sur le
monument des soldats morts édifié dans le
cimetière de La Chartreuse.
A L'ETRANGER
AU CIMETIERE DE MAYENCE
MaJ:WÎèè, 1er novembre. — Une cérémonie
a eu lieu cet après-midi au cimetière de la
ville, en l'honneur dès morts de la grande
guerre et des Français enterrés à Mayence,
on présence du haut commissaire Tirard,
du général Dcsgouttes, du consul de Fran-
ce, M. Bruère. et d'une grande affluence de
personnes tant allemandes que françaises.
Le directeur provincal pour la - Hesse a
remercié M. Tirard et le général Desgouttes
PÓuÍ: le geste qu'ils ont-eu de déposer une
couronne sur les tombes des soldats alle-
mandes-morts pendant la guerre.
PIEUX HOMMACE RENDU A NOS
SOLDATS IVrORTS Eî-î CAPTIVITE
A BERLIN
Berlin., 1er novembre. — Conformément à
la tradition, l'ambassadeur. de France à Ber-
lin- s'est rendu ce matin au cimetière de Ha-
senheide, pour V saluer les tombes des sol-
dats morts en captivité à Berlin.
: Une-palme de verdure, ornée de rubans
ti icolyres, avait été placée sur chacune des
120 tombes de la dernière guerre.
-'- Au, cours de la cérémonie, de belles cou-
rennes de chrysanthèmes, offertes par l'am-
t.ssàdc; les officiers et -soldats des mis-
sions militaires, ont été déposées au pied
des croix de bois qui sont érigées sur les
lombes, avec cette inscription 1914-1918, et
sur le monument élevé au morts de 1870-71
et 1813.. ,. -
'-M. Charles Laurent a exprimé la, recon-
naissance de la Patrie envers ceux qui sont
tombés pour elle.
LE JOUR DE LÀ TOUSSAINT
A BRUXELLES
Bruxelles, 1er novembre — Une foule,nom.
breuse a rendu visite aujour'hui à tous les
cimetières de la ville et s'est portée plus par-
ticulièrement vers les tombes des soldats bel-
ges et alliés morts pendant la grande guerre.
Celles-ci ont été abondamment fleuries.
Une imposante manifestation a été organi-
sée au cimetière d'Evère par-la Fédération
des Sociétés militaires françaises de Belgi-
que. où, devant le monument érigé aux morts
de 1870. le général Serot Aimeras Latour, at-
de
taché militaire à l'ambassade de France, a
prononcé une vibmnte allocution. Un cortège
s'est ensuite forme, qui est allé déposer des
fleurs sur les tombes isolées des soldats
français et alliés et sur celles des civils fu-
sillés.
En Angleterre
LA CRISE MINIERE
QUEL SERA LE VOTE SUR L'ACCORD
INTERVENU?
Londres, 1er novembre. — Au moment où
les-min-curs vont être appelés, aujourd'hui
même, à voter pour ou contre l'accord inter-
venu la semaine dernière entre le comité exé-
cutif et le gouvernement, les journaux exa-
minent, ce matin, les résultats possibles de
ce vote.
Le fait que les mineurs de la Galle du Sud.
du Lancashire et du Cheshire, soit des ré-
gions minières l&s plus importantes, aient été
invités par les comités locaux à voter contre
raccord en question, ne permet pas d'envisa-
ger comme une certitude leprèglement défini-
tif du conflit. - *
Cependant, la grève ne pourrait continuer
qu'autant que la majorité des deux tiers se
prononceraient contre le règlement. Les six
autres récrions minières paraissant favorables
à ce -règlement, il semble que l'on puisse
s'attendre à la défaite des extrémistes.
M. J.-H. Thomas, parlant hier des comi-
tés locaux qui avaient conseillé aux hom-
mes de rejeter les propositions faites, après
avoir dit' qu'il estimait que la démocratie et
son avenir étaient en jeu. ajouta : « Pour
l'amour c&. Dieu, quand vous avez élu vos
dirigeants ; quand vous leur avez donné des
responsabilités, le moins qu'ils puissent at-
tendre, c'est la confiance de ceux qui les
ont mis à leur tête. »
AUX COMMUNES. — LA SAISIE DES
BIENS ALLEMANDS. — L'ACCORD
- FRANCO-BELGE -,
Londres. 1er novembre. — A la Chambre
des Communes, au sujet de la décision du
gouvernement anglais relativement à la sai-
sie des biens allemands, M. Austin Cham-
berlain répond que. le malentendu survenu
avec- le gouvernement français à ce sujet
provenait d'un retard dans la transmission
de la note anglaise. Le ministre regrette
ce retard, au sujet- duquel une enquête est
ouverte.
A une allusion d'une décision identique
du Gouvernement français vis-à-vis des
biens bulgares, M. Chamberlain dit que l'ac-
tion britannique n'avait pas à se justifier
d'un précédent.
M^ Lloyd George répond négativement sur
une >question demandant si le représentant
britannique attirera l'attention de la Société
des Nations sur la difficulté à faire enregis-
trer l'accord franco-belge.
TROIS NOTES DE MOSCOU
AU FOREIGN OFFICE 1
Londres, 1er novembre. — Krassine a re-!
Londres, d'hui au Foreign Office copie des
mis au j our
notes du gouvernement de Moscou protes-
tant contre' l'ordre donné aux navires de
guerre britanniques d'attaquer les sous-ma-
rins - des sovitrts" "ttstoS""la" mer 'Nuf¡-è et
Baltique, alors que le gouvernement de Mos-
cou ne se considère pas comme étant en
guerre contre la Grande-Bretagne.
L^ première note de Moscou déclare que
les opérations des sous-marins russes con-
sistent seulement à attaquer les navires du
général Wrangel et de ses alliés. Elle deman-
de au gouvernement britannique -d'annuler
l'ordre donné aux navires britanniques d'at-
taquer les sous-marins russes.
La seconde note 2. trait à l'arrêt, le 21 oc-
tobre, du navire marchand italien « Ancona »
par 'des navires britanniques qui l'ont forcé
à retourner à Batoum. Elle proteste contre
ces procédés à la fois illégaux et injurieux
contre la Russie et l'Italie. et çxige qu'on
rende sa liberté au navire italien cr Ancona ».
La troisième note proteste contre les agres-
sions de la Russie blanche et l'Ukraine par
les forces de Balahovitch et de Petlioura et
demande au Gouvernement britannique de
ne pas aider et de ne pas souffrir de pa-
reilles opérations.
LES PREMIERS RESULTATS
DU SCRUTIN DES MINEURS
Londres, 1er novembre. — Les premiers
résultats du scrutin des mineurs du pays des
Galles du Sud sont, pour la circonscription
de Blenaven : 697 voix pour l'adoption du
règlement de grève proposé et 557 contre ce
règlement.
EN ALLEMAGNE
HUIT MILLE OUVRIERS EN GREVE
Berlin. 1er novembre. — Le personnel des
usines métallurgiques de Borsig, s'élevant à
8.000 ouvriers, s'est mis en grève, pour une
question de salaire.
LES MENEES DE L'ORGANISATION
ESCHERICH AU TYROL
Munich. 1er novembre. — La Muncher Post-
signale que l'organisation Escherich continue
à importer du matériel de guerre au -Tyrol.
On a découvert en gare d'Innsbruck de £ wa:
gons déclarés comme des wagons de mar-
chandises qui renfermaient en réalité des ar-
mes et des munitions.
LE PROCES DES AGRESSEURS
DU CONSULAT DE BRESLAU
Berlin, 1er novembre. - Le procès des au-
teurs de l'attentai contre le consuiat français
vient de s'ouvrir à Breslau. Les accusés s'nt
au nombre de 21. parmi lesquels quatre étu-
diants.
INCIDENTS A LA FRONTIERE
LITHUANIENNE -
Berlin, 1er novembre. — La Cazette Popu-
Islre de Kœnigsberg attaque vivement le gé-
néral Von Dassel, commandant la rcichs-
wehr de la Prusse orientale et.déclare fausses
les affirmations suivant lesquelles aucune
tioupe régulière n'aurait franchi la frontière
lithuanienne.
« C'est ainsi, dit-elle, que le 13 octobre, la
frontière a été franchie par 450 hommes en-
viron. avec 2 canons lourds, 2 canons légers,
des mitrailleuses, un mienwerfer et un con-
voi de munitions. »
La Gazette Populaire annonce que les so-
cialistes majoritaires interpelleront à ce su-
jet au Reiçhstag.
Suivant le Berliner Tageblatt, deux offi-
ciçrs de l'état-major de la reichswehr de la
Prusse orientale ont été mis en congé.
A Marienwerder, un incident'de lrontiere
s'est produit le 28 octobre, près de Garnsée.
Deux soldats polonais, qui avaient franchi la
frontière, ont été abattus à coups de revolver
par un agent de police de la frontière alle-
mande. L'un a été tué sur le coup; Je second
grièvement blessé, a. été transporté à l'hôpi-
tal de Marienwerder.
EN ARGENTINE
L'EXPORTATION DES LAINES
Buenos-Aires' 1er novembre. — La com-
mission des Douanes, d'accord avec le mi-
nistère des Finances, a décidé de suppri-
m immédiatement toutes les taxes à la
sortie des laines, ce qui permettra l'expor-
tation d'un stock con'sidérable;' - -
Un odieux assassinat
A MARSEILLE, UNE FEMME ASSAILLIE
PAR DEUX CAMBRIOLEURS
LEUR TIENT TÊTE, MAIS FINALEMENT
EST TUÉE PAR EUX
Marseille, 1er novembre. — Un assassinat
a été commis, ce matin" dans des circons-
tances qui dénotent une audace singulière
chez ses auteurs.
Au moment où Mpie Banègre, tenancière
du restaurant Le Robinson Marseillais* 14,
plage du Prado, descendait de son apparte-
ment pour. ouvrir son magasin, -deux indi-
vidus, qui étaient en train de cambrioler
l'appartement, l'assaillirent. Il était -7 fleures
et demie du matin. La femme se defejidit
courageusement ; mais l'un- des individus,
s'armant d'une lime à bois dérobée dans un
petit atelier attenant à la remise, lui frappa
le-visage à plusieurs reprises. Aux aboie-
ments des chiens de garde qui étaient dans
la cour, la bonne, alvs. en train de s'habil-
ler, descendit en hâte et vit sa patronne aux
prises avec les deux individus. Ceux-ci pri-
rent aussitôt la fuite, n'emportant qu'un cer-
tain nombre d'objets dans un grand panier
en osier et abandonnant la plus grande par-
tie de leur butin.
Par des passants, on a pu savoir qu'ils
avaient suivi le Prado et étaient entrés dans
le. parc. Borély. On a fouillé ce parc, mais
on n'a pu retrouver leur trace.
Des voisins accourus s'empressèrent au-
tour de la victime qui avait le visage en
sang. Elle portait d'affreuses blessures au
front et surtout au crâne qui avait été dé-
foncé -à t-el point qu'un peu de la cervelle
sortait. Elle expirait d'ailleurs quelques ins-
tants après.
Il est probable que les deux malfaiteurs
ont passé la nuit dans la cave — on y a re-
trouvé, en effet, des traces de leur séjour
— et qu'après avoir fait leur razzia en bas,
ils attendaient que la patronne soit descen-
due pou opérer dans ses appartements, au
premier éta
Le commissaire central et le pocureur de
la République se sont rendus sur les lieux:
Par ailleurs, la Sûreté est sur la piste des
deux hommes.
Ajoutons que la victime, Mme Banègre,
était la veuve d'un employé de chemin de
fer qui trouva la mort,, il y a quelques an-
nées. au cours. d'un accident en Algérie. Il
fut écrasé entre deux. tampons.
-
- * —
EN IRLANDE
ATTAQUES CONTRE LA POLICE
ET CONTRE LA TROUPE
Dublin, 1er novembre. — Des coups 4e
feu ont été tirés et des grenades ont été lan-
cées sur des magasins et des bureaux qui
'Ont été détruits à Dunganon, comté d'Uls-
ter. On serait en présence de nouveaux at-
tentats et de représailles contre là police.
On annonce officiellement que la police
ou les troupes ont été hier soir l'objet de
différentes attaques. Six policemen ont été
tués et huit blessés. Deux soldats ont été
blessés. -
KOVAN BARRY A ETE PENDU
HIER MATIN
Dublin, 1er novembre. — Ce matin a eu
lieu la pendaison de l'étudiant sinn-feiner
Barry. âgé de 18 ans. condamné à mort par
le 'Conseil de guerre. Il était accusé d'avoir
pai irorpé- U .y,-'C o' .",-,-,:,,-, ,,1,,,-,,.- -
mion. On avait trouvé dans le corps d'un sol-
dat tué, une balle du même calibre que celui
du revolver de Barry.
Cette "condamnation a-provoqué de nom-
breuses protestations. --
En Tiarquie
LA RATIFICATION DU TRAITÉ.
NOTE ENERGIQUE
DES HAUTS COMMISSAIRES ALLIES
AU GOUVERNEMENT
Constantinople, 1er novembre. — Au len-
demain de l'arrivée au pouvoir de Tewfik
pacha, les hauts commissaires alliés ont fait
une démarche pour demander au Sultan
d'user de son droit constitutionnel afin de
ratifier le traité de Sèvres, en attendant la
convocation de la Chambre.
Le Gouvernement ayant négligé de don-
ner une réponse, les hauts commmissaires
alliés ont renouvelé samedi leur démarche
en remettant une note énergique sur la ra-
tification du traité.
En vénérai, tous les milieux renseignés
sont persuadés que les chefs 'rebelles anato-
liens maintiendront les cinq points énumé-
rés. et par conséquent refuseront d'entrer
en pourparlers.
Au Maroc
SOUMISSION DES IDA OU TANAN
Marrakech, 1er novembre. --. Le général
Lvautey a reçu une délégation de la confé-
dération des Ida ou Tanan, qui lui a été
présentée par le grand caïd M'Tougui et lui
a apporté la soumission de dette tribu, qui
habite entre Mogador et Agadir. Le rallie-
ment de cette tribu permettra d'assurer ja
sécurité d'une route impraticable jusqu'au-
jourd'hui.
NOUVELLE OPERATION DE NOS
TROUPES
Casablanca, 1er novmbre. — Le général
de Poeymirau a occupé, le 27 octobre, tout
le massif compris entre l'oued Sidi-Chérif
et le haut Loukos ; l'opération a été con-
duite avec une telle rapidité que les contin-
gents des Ghezaoua de l'Est - n'ont pas eu
le temps d'intervenir.
Le groupe Thetournel a atteint la crête
de Cheslan et s'y est installé.
De son côté, le groupe Colombat s'est éta-
bli au point appelé Rihana. -
L'aviation a pris une part très active à ces
opérations.
Actuellement, nos troupes procèdent à l'or-
ganisation du terrain conquis. Ce succès dé-
gage toute la rép-ion située au Nord d'Ouez-
zan et nous amène en bordure de la zone
espagnole jusqu'aux sources du Loukos.
La Sûreté opère
UN ESCROC SOUS LES VERROUS
M. Diainville, l'actif commissaire de la Sû-
reté générale, accompagné des agents Haus-
seguy et Gharb.i, a arrêté, hier, alors qu il
pénétrait dans Un grand hôtel avoisinant le
square Laferrière, le sieur Alexandre Tou-
boul, âgé de 22 ans, déserteur d'un bataillon
d'infanterie légère d'Afrique stationné à Aïn-
Guettar (Maroc).
En subsistance à Alger pour y suivre un
traitement anti-rabique, Touboul devait re-
joindre son corps le 8 octobre écoulé, mais il
préférait séjourner à Alger et devenait bien-
tôi déserteur.
Marié, il se rendait à Oran, où habitent
ses parents et sa femme, puis réintégrait no-
tre ville, où il louait une chambra à trente
hancs par jour dans un des meilleurs hôtels
du quartier Laferrière. Touboul n'avait pas
d argent disponible ; il fallut vivre d expé-
dients. Touboul ayant rencontré un ami de
régiment, Attias, ce dernier s'étonna que son
ami eut fait placer sur les manches de son
uniforme les galons de sergent.
— Laisse donc, lui dit Touboul. et ne t'in-
quiète de rien. Je vais avoir de magnifiques
affaires à traiter : tu auras ta part des gros
bénéfices que je compte réaliser. Il faut que
t1 sois mon ordonnance, cela me posera.
Mais je suis complètement démuni de fonds
pc ur le moment, et j'ai besoin d'argent.
- Qu'à cela ne tienne dit Attias qui croyait
à la sincérité de son « copain » et ii lui remit
une cinquantaine de francs ainsi qu'une ba-
Rue de laquelle on pouvait, le cas échéant,
tirer une centaine de francs.
Lesté de Ces quelques fohds, Touboul se
rendait le 30 octobre au matin chez M. Per-
tus, négociant, rue Dumont-d'Urville et y
commandait pour 1.620 fr. de marchandises,
chemises de prix, pyjama à 225 fr., trois cra-
vates de luxe, parures (caleçon, tricot), bretel
les, etc.
« Faites-faire un colis de tout cela, dit le
pseudo sergent à M. Pertus et ayez robli.
geance de me l'expédier à l'hôtel X. où je
suis descendu. Je suis M. Garcia, veuillei
joindre la facture à l'envoi. » 1
Vers 14 heures, un employé de la maison
Pertus se rendait à l'hôtel indiqué. M. Gap
cia-Touboui s'y trouvait.
- « Laissez le colis dit-il à .l'employé et re.
venez dans deux ou trois heures pour encais.
ser, mon père doit arriver en automobile d'un
moment à l'autre, et je relierai. »
j-M. Pertus se rendait lui-même à l'Hôtel
X. Après une longue attente, il put s'entre-
tenir avec Garcia/Toiioul qui, sur l'invita-
tion de restituer la mff chandise ou- de payer.
avoua ne, pas avoir d'argent. Bien mieux, il
avait sur lui plusieurs Dièces de la comman.
de faite chez M. Pertus. y
Enfin, sous la menace. de déposer une
plainte contre lui, Touboul finit par resti-
tuer les marchandises non encore utilisées.
Pour le surplus, il ne Douvait remettre à M.
Pertus qu'une somme de 41 francs .et une re-
connaissance - de dette pour le solde, soit 280
francs environ.
M. Pertus était fixé. et Touboul, cueilli
par M. Diainville.. était écroué à la Sûrete
sous la prévention d'escroquerie.
L'ênquête a démontré due Touboul s'était
piésenté également chez M. Amaoua, grand
bJttier rue Bab-Azoun, où il avait fait l'ac-
quisition d deux paires de 4 chaussures se
montant ensemble à 216 francs, livrables et
payables à l'hôtel.
Une paire de ces chaussures, valant 90 fr..
a été revendue 45 francs par les soins du
pseudo. sous-officier. Quant à la seconde* pai-
re, elle le chaussait admirablement.
A la Belle Fermière. Touboul avait fait la
commande de deux complets en ddm. Ils
allaient lui être livrés quand il fut arrêté.
- Chez tous ces honorables négociants. Gar-
cia Touboul s/1 disait fils d'une famille très
riche de l'Oranie.
- Le soldat Attias, qui na' joué aucun rôle
dans toutes ces affaires, a également été
« refait » par son camarade de régiment. La*
Sûreté a enregistré sa niaintc.
M. Diainville a saisi toutes les marcllan.
dises que Touboul s'était appropriées sauf,
comme nous l'avons dit une paire die chaus-
sures revendue par l'inculpé.
Touboul, qui a fait les aveux les plus com-
plets, sera" présenté aujourdilrui au Parquet.
ECHOS
UNE SITUATION INTERESSANT®
Nous avons le devoir de signaler -àux lec-
teurs de l'Echo d'Alger la situation vraiment
intéressante 'd'une brave et digne femme,
mère de famille, qui a, en outre, la charge,
de ses vieux parents..
~t J u.'-.o *r,T.iTtYr>n SOC ialQ
assez brillante cette personne se trouve lTé.
duite à 4 misère comiJlète. Elle ne sollicite
cependant aucune aumône et se refuse à re
cevoir aucun secours. Elle demande instam"
ment qu'on lui procure les moyens de ga-
gner honnêtement sa vie et celle des êtres
qui lui sont chers et dont elle assume seule
toute la charge.
Ce. courage, digne de' l'admiration deS
gens de cœur, ne laissera pas insensibles nos
lecteurs, toujours prêts à secourir leurs sem-
blables dans des circonstances aussi péni.
bles.
Il se trouvera certainement quelqu'un pour
offrir à cette honnêft; femme, pleine d'actif
vité et d'intelligence, la gérance d'un hôtel
ou de tout autre commerce pouvant lui pro-
curer des moyens d'existence suffisants.
Notre directeur M. Baïlac transmettra vo-
lontiers -à cette ncrsonnc. avec toute la dis-
crétion qui convient, les offres qu'on voudra
bien lui faire' parvenir.
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nem, Oran.
POUR L'EMPRUNT NATIONAL
Hier, à la Cathédrale, pendant la messo
pontificale à laquelle assistait une foule ex-
trêmement nombreuse 'et distinguée, Mgr
Leynaud, parlant de la leçon donnée par
Jésus-Christ, leçon d'abnégation et de dé-
vouement du prochain, à la Patrie, s'est
écrié : « Et puisque le doux nom de la Pa-
trie vient sur mes lèvres, à u-;': heure solen-
nelle où, après avoir été sam k- ar le sang
de ses héroïques fils, elle fait appel à l'aida
de ceux ,@ qui restent, pour panser ses blesr
sures et relever ses ruines, c'est mon de.
voir -'-& Dieu sait avec quelle joie je la
remplis — c'est mon devoir de vous enga-
ger à donner l'exemple de la générosité en-
vers elle en souscrivant tous, selon vos
moyens, au nouvel Emprunt National. »
Ces belles paroles trouveront certainement
un écho dans les cœurs des chrétiens d'Al-
gérie. ','
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gique et provenant des phosphates fossiles
donne les meilleurs résultats.
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DANS LA LEGION D'HONNEUR
Nous apprenons avec pla .sir que M. le
docteur Pierre, inspecteur général des Ser-
vices médicaux au Ministère des Pensions,
vient d'être promu officier de la Légion
d'honneur.
Les nombreux amis. qu'a laissés à Alger
le très distingue octeur, Pierre se réjoui
ront avec nous de cette haute distinction
qui récompense justement les émments ser-
vices qu'il a rendus à l'armée et au pays.
Nous lui adressons nos plus cordiales fé-
licitations.
iwvwvvwwviv
Prochainement : QUAND ON AIME, le
plus sensationnel, le plus émouvant, le plus
intrigant des romans d'amour français en
épisodes.
rtwwvwwvvv»
MARIAGE
C'est avec le plus vif plaisir que nous ap-
prenons le prochain mariage de la touté
gracieuse Mlle Juliette Crétin, avec 'notre
ami, M. Bérenger, industriel, président
d'honneur de l'Amicale des Mutilés.
Aux futurs époux, nous adressons nos
voeux les plus cordiaux de bonheur.
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
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serlion.iies Annonces Légales et judi*
Ciaires.
BUREAU-ANNEXE : 46, nie d'Isly
Téléphoné : 21-73
W
La Situation Diplomatique
Paris, lar novembre. — De notre corres-
oondant spécial :
S'il est une manifestation diplomatique
qui sollicite notre entière vigilance, c'est
Nen cette réunion gérérale des délégués
de tous les Etats adhérents à la Ligue des
Nations, qui doit se réunir le 15 novembre
-- à Genève. -
De partout, les plénipotentiaires arri..1
vent : avant-hier, les Japonaisren une im-
posante commission, presque toute compo
sée de généraux et d'amiraux ; aujour-
d'hui, le Arge;ntins, dirigés par M. Pueyr
redon, leur ministre des Affaires étrangè
res, dont l'attitude, au cours de la guerre,
ne fut pas toujours très francophile ; de-
main, cessera M. Stambouliski qui-appor-
tera le concours d'un Etat naguère enne-
mi, mais qui s'affirme désormais converti
à l'Entente. Et combien d'autres viennent,
pour siéger sous la houlette de cet exce!-
lent M. Bourgeois, à qui sa proverbiale
bonté (faite de beaucoup de faiblesse), pro-
cure décidément une popularité mondiale.
Mais voici qui est beaucoup plus sé-
rieux : M. Lloyd George, en personne ré
fléchit'et le fait dire, est-ce que lui aussi
ne prendra pas, en personne, la direction
de la formidable mission qui, à Genève,
représentera l'empire britannique? Le fait
n'est pas surprenant, car, ainsi que je l'ai
déjà indiqué, contrairement à tous les Etats
qui, chacun, n'ont qu'une voix dans la Li-
• gue, l'Angleterre, en y ajoutant ses Domi-
nions, y disposera de six voix et, par con-
séquent, d'une influence sextuplée.
Or, on a pu observer que M. Lloyd
George, dans ses tentatives pour prendre
la haute main sur la politique mondiale, a
été généralement plutôt malheureux ? que
dans ses tête-à-tête diplomatiques avec la
France, 'il a eu régulièrement le dessous
et que sa tendance visible aujourd'hui con-
siste à faire de la Ligue des Nations uni
espèce de super-gouvernement dont les
sentences seraient sans appel et devant le-
quel tous les gouvernements nationaux
n'auraient plus qu'à s'incliner. Ce serait sa
revanche. La majorité, au sein de la Li-
gue, grâce au noyau des six voix britan-
niques, aurait des chances d'être à peu
près toujours conforme aux vœux du gou-
vernement de Londres et celui-ci, par sur-
croît, s'appuyant sur sa. marine, -maîtresse
des mers, se chargerait de fournir à la Li-
gue les ressources effectives, en argent ot
en forces armées, pour assurer l'exécution
de ses verdicts.
C'est évidemment un plan qui n'est en-
core qu'à l'état d'ébauche ; la France ne
souscrirait sûrement pas à sa réalisation ;
les Etats-Unis,\dès qu'ils seront sortis de
l'espèce d'interrègne qui durera jusqu'à
l élection présidentielle "du 4 décembre,
reprendront très probablement l'attitude
nette et énergique de leur Sénat contre la
Ligue ; la Pologne a toute sorte de motifs
pour se soustraire à la tutelle d'une assem-
blée où l'Angleterre aurait la haute main ;
la Petite Entente (Roumanie, Tchéco-Slo.
Iaquie, Yougo-Slavie, etc.) ne voudra sû-
rement pas tendre le cou à un lacet où les
aspirations nationalistes de ses membres
seraient vite étranglées ; la Belgique n'a
aucun intérêt à se séparer de son alliéè,
la France ; l'Italie elle-même se prêterait-
elle à une sorte de servage envers VAn-
gleterre, elle qui n'aspire qu'à jouer un
rôle très indépendant, très anti-britannique
dans la Méditerranée orientale ? Il resterait
donc à M. Lloyd George l'appui plutôt dou-
teux de la Hollande et de la Suisse ; celui
peu efficace - des Etats scandinaves ; celui
également J clzancelant d'une Espagne dé-
chirée par des convulsions intérieures, ce-
lui enfin d'un Portugal singulièrement af-
faibli. Quant au Japon, qui oserait prédire
dt Que!- côté pencherait, Je cas échéant,
sa diplomatie si fertile en roueries extrê-
mes-orientales?
On comprend donc que M. Lloyd Geor-
ge réfléchisse et médite mûrement avant
d'entreprendre un pas décisif. Si, par ha-
sard, les théoriciens de la Ligue lui
jouaient le tour de faire leur la cause de
l'indépendance de l'Irlande ou celle encore
de l'indépendance des Indes, ne se trou-
verait-il pas pris à son propre piège? C'est
là surtout, croyez-le bien, ce qui l'arrête.
Mais quoi qu'il doive advenir des sup-
putations intimes du Premier britannique.
il importe que la France reste sur ses gar
'des. Il me souvient encore du temps où
la chevaleresque loyauté d'un grand nom-
bre de nos concitoyens s'enthousiasma en
faveur de l'enfant mal venu de M. Wilson
et n'en voulut voir que les beautés idéa-
les. Dès lors,, j'eus le chagrin d'en perce-
voir les défectuosités immédiates et réelles
et les débats du Sénat américain ne firent
que confirmer une fâcheuse opinion.
La Ligue, des Nations, désormais, n'ap-
- paraît nullement comme un organisme su-
perhumain. an-elé. à mettre fin aux guer-
res. On y discerne plutôt une académie
de docteurs ès-pacifisme, très inconsciente
dont les fils seront mûs par des chefs de
gouvernements fort préoccupés des intérêts
égoïstes de leur nation et nullement du
bien de l'humanité.
Ce sera une sorte de Congrès de Vien-
ne aux coalitions brusques et changeantes,
qui imposera la loi du plus fort aux mino-
rités. Or, une fois que (et cela dans un
délai -très rapproché) 1.41lemagne, l'Autri-
che, la Hongrie, la Turquie, s'y verro d
admises serons-nous sûrs de conserver la
majorité en toute circonstançç ?
Méfions-noiis donc de oe sac enfariné et
ne tolérons pas de confusion entre les gou-
vernements légaux, indépendants et auto-
nomes, et une assemblée sans bases réel-
les qui ne peut vivre qu'autant qu'elle
sera plus ou moins à la solde d'une ou de
plusieurs puissances.
Au surplus qu'irait faire notre président
du Conseil à Genève? Se laisser entraîner
'dans quelque Conférence suprême \à deux
OH à trois, où on essayerait de lui arraclyp
des concessions que nous ne voulons vas
consentir ?
Non ; que M. Bourgeois qui parle en
son nom personnel, fasse à Genèye fone-I
tions de président, ce nous est un grand
honneur. Mais il n'y a, là-bas, de place ni
vour M. Georges Leygues. ni pour aucun
de nos ministres responsables.
qUY DE SAINT-CLAIR.
M. Stambouliski à Paris
DECLARATIONS DU PRESIDENT .1
DU CONSEIL BULGARE
Paris, 1er novembre. — M. Stambouliski,
président du Conseil bulgare, a déclaré aux
représentants de la presse parisienne que sa
mission en France et en Angleterre avait
pour but d l'établir les rapports d'amitié qui
existaient entre l'Entente et la Bulgarie. Il
rapporte une excellente impression de son
Voyage en Angleterre. -
Le président a: affirmé son désir d'exécu-
ter loyalement le traité de paix « Le peuple
bulgare, a-t-il dit. ne voulait pas la guerre,
laquelle a été le grand crime de Ferdinand. »
Nous acceptons la situation qui nous est
faite par le traité et nous nous y adaptons ;
mais. si nous sommes décidés à exécuter nos
engagements, nous demandons également que
nos voisins exécutent les leurs également.
H en résulte pour l'instant entre eux et nous
des rapports de fausse amitié que nous de-
mandons à l'Entente de transformer, par son
intermédiaire, en liens sincères et durables
pour favoriser notre oeuvre de paix avec les
Balkans. l' t
M. Stambouliski a ensuite réfuté les argu-
ments de ses adversaires qui tendent à le
montrer comme entaché de bolchevisme. Il
a finalement exprimé l'espoir de trouver en
France l'accueil favorable qui lui a été fait en
Angleterre.
Le coup de main de Vilna
LA POLOGNE
ACCEPTE LE PLEBISCITE
- Varsovie, 1er novembre. —^ Devant la com-
mission des affaires étrangères de la Diète
polonaise, le ministre des affaires étrangères
prince Sapieha a déclaré que le gouverne-
ment polonais, conformément à la proposi-
tion du conseil de la Société des Nations. ac-
ceptait un plébiscite pour Vilna. mais à la
condition que ce plébiscite ait lieu le plus
rapidement possible. Il a terminè en disant
que le gouvernement n'envisagerait aucune
mesure de rigueur contre le général Zeli-
gowski.
A la suite de cette communication, la com-
mission des affaires étrangères a invité le
gouvernement à assurer à la population de
Vilna la faculté de se prononcer définitive-
ment et sans équivoque au sujet de son in-
corporation à la Pologne.
LA PETITE ENTENT,
M. TAKE JONESCO A PRAGUE
Prague, 1er novembre. — M. Take Jonesco
est arrivé hier soir ici. Il a été reçu à. la
gare par M. Benès, ministre des Affaires
étrangères tchéco-slovaques, accompagné de
la l~ plupart des ministres.
M. Conget, ministre de France à Prague,
et le général Pellé étaient' également venus
saluer Ir ministre roumain.
3VL Take Jonesco séjournera deux jours
à Prague. -To^is les jw:.rr:;':\'TJl'.ü ««xheitont.
la bienvenue.
Interviewé par le Venkow, M. Take Jo-
nesco a exprimé sa conviction qu'il n'était
pas impossibl. de faire entrer la Pologne
et la Grèce dans la Petite Entente, ajoutant
qu'il s'efforcerait, pour sa part, de prépa-
rer les voies à cet événement. Il est con-
vaincu que les relations tehêco-polonaises
s'amélioreront et il espère nue sa visite à
Prague si elle ne suffit pas à amener l'en-
tente absolue, elle contribuera à la prépa-
rer.
DEMARCHES DE M. TAKE JONESCO
A PRAGUE
Prague, 1er novembre. — M. Take Jonesco
a eu deux longs entretiens, l'un avec M. Bé-
nès, ministre des Affaires Etrangères tchéco-
slovaque, l'autre avec M. Masaryck, prési-
dent de la République. La conversation^a
porté sur les stipulations précises de l'alliance
projetée. M. Take Jonesco a déclaré aux
journalistes qu'il était très satisfait et qu'il
avait la conviction qu'on arriverait à élargir
la Petite Entente.
Le ministre roumain, en quittant Prague,
se rendra à Varsovie, rentrera ensuite à Bu-
carest, puis visitera Belgrade et Athènes.
En Belgique
AU CONGRES SOCIALISTE
Bruxelles, 1er novembre. — M. Vandervel-
de, dans un but de conciliation, a proposé
d'ajourner à un Congrès restreint, la dis-
cussion de la discipline. intérieure du parti
socialiste. Le Congrès s'est ralié à cette
manière de voir. Il a été ensuite procédé par
ppel nominal à un vote sur diverses pro-
positions relatives à là participation minis-
térielle. 'La proposition du Conseil général
admettant la participation, a été votée par
147.000 voix contre 122.000 et 3.000 absten-
tions.
Le Congrès s'est séparé au chant de l'In-
ternationale.
LA SITUATION POLITIQUE DU PAYS.
DECLARATIONS DE M. RENKIN
„ Bruxelles, 1er novembre. — M. Renkin,
ministre d'Etat belge, a bien voulu exposer
au correspondant de l'Echo de Paris la si-
tuation politiques de son pays.
« Mes premières, critiques, a-t-il dit, s'a-
dressent au régime électoral qui empêche
l'opinion publiaue de se dégager de la re-
présentation proportionnelle telle qu'elle est
conçue en Belgique. Ce régime ne peut pas
donner des résultats qui interprètent la vo-
lonté nationale. Il y a donc là une réforme
qui s'impose et qui, seule, en supprimant
l'idée de parti, réalisera l'union indispen-
sable. »
Le correspondant de l'Echo de Paris inter-
rogeait le ministre sur l'intention du parti
catholique. Il a déclaré que le parti catholi-
que était très conciliant mais irréductible sur
la question des garanties, dont les libertés
syndicâles et les libertés individuelles ont
absolument besoin.
Au sujet du problème du capital et de vm
défense nationale. M. Renkin proteste qu'il
ne peut s'agir de le régler suivant les capri-
ces des partis, mais qu'il faut, avant tout,
assurer la défense du pays d'une manière ef-
ficace. Une armée forte, bien entraînée, pour-
ra seuile, épargner à la Belgique un second
1914. Quant à la durée du service militaire,
le ministre s'en remet à la compétence de la
commission chargée d'étudier la question.
, Mais il a ajouté : « Le salut cpmmun pas-
sant avant les convenances individuelles, il
impor.te nue les considérations étrangères à
l'itérêt national soient sans effet. »
«— •» « -*■ : ; 1 -
EN ITALIE
LES ELECTIONS ADMINISTRATIVES
Rome, 1er novembre. — Les résultats des
élections administratives donnent, à-* Venise,
la victoire aux partis constitutionnels.
A Caltagiroride. la liste du narti populaire
où figurait Storzo, secrétaire du parti, a été
battue par 'la .liste électoral.
Les nouvelles des autres villes signalent
d'importantes victoires des partis constitution-
nels.
LA TOUSSAINT
en France
LES VISITES OFFICIELLES ..4
Paris, 1er novembre. - Le président de la
République, accompagné de Madame, du gé-
néral.Bcrdo.ulat. gouverneur militaire de Pa-
ris ; du général Lasson et du lieutenant-co-
lonel Noguès, s'est rendu ce matin dans les
cimetières de Bagneux, d'Ivry et de Pantin
pour saluer les tombes des soldats morts pour
la Patrie.
* M. Steeg, ministre de l'Intérieur, s'est ren-
du, ce matin, au cimetière Montparnasse pour
visiter les tombes des gardiens de la paix, des
gardes républicains et des sapeurs-pompiers,
victimes du devoir, et pour rendre hommage
à la mémoire des fonctionnaires, employés et
agents de la préfecture de police tombés à'
l'ennemi.
LA FOULE DANS LES CIMETIERES
PARISIENS
Paris, 1er novèmbre. - Le temps brumeux
qui s'est éclairci un peu avant midi, a favo-
risé le pèlerinage nue les Parisiens ont com-
mencé hier. L'affluence est considérable dans
les grandes nécropoles de Paris et de la ban-
lieue. Les emplacements où reposent les com-
battants de la grande guerre sont particuliè-
rement, visités et fletOTs. C'est ainsi que l'U-
nion Amicale d'Alsace-Lorraine et les En-
gagés Volontaires Alsaciens-Lorrains sont al-
lés au monument « Quand même 'J), déposer
des gerbes de fleurs en l'honneur des soldats
alsaciens-lorrains tombés au champ "d'hon..;.
neur.
A L'ECOLE NORMALE DE SAINT-CLOUD
Saint-Cloud, 1er novembre. — M. Honno-
rat, ministre de l'instruction publique, a fait
un discours à l'école normale de Saint-Cloud.,
à l'occasion de la pose d'une plaque comme-
mQratiye en souvenir de 112 élèves de cet éta-
blissement morts au cours de la guerre. :"'
Après avoir rappelé leur disparition dou-
loureuse. il a dit :
« Oui les remplacera auprès de la jeunesse
de nos villes et de nos campagnes, à laquelle
ils transmettaient de. toute leur intelligence
er de toute 'leur foi. la saine t doctrine qui
s'enseigne entre ces murs? J'entends que.
leurs successeurs sont ici qui, bientôt, anii
més de. la même foi et de la même intelli-
gence, s'élanceront à leur tour à l'accomplis-
sement de la plus belle des missions. Mais si
gtandes que soient les espérances que nous
fondons sur eux, notre deuil resterait sans
consolation si nous ne voulions croire que le
sacrifice de. nos héros ne sera pas perdu et
que grâce à lui 1^ France et l'humanité n'au-
ront plus à connaître "de pareilles douleurs.
C'est parce que nous voulons y. croire de
toute l'ardeur de nos âmes que nous vou-
lons faire pénétrer de plus en plus profon-
dément l'instruction dans le cerveau des-
hommes et leur faire apparaître avec une
claire et constante évidence les conditions
nécessaires à la vie de l'humanité ; que nous;
voulons nous employer de toute notre force
à faire entendre. ces vérités au delà comme
au dedans de nos frontières et réaliser ainsi
la plus pure des aspirations de notre patrio-
tisme ; que nous voulons faire enfin * de
notre France meurtrie la plus haute puis-
sance d'éducation morale parmi les peuples.
La mission d'instruire est de toutes la
plus urgente et la plus sainte ! Que le sou-
venir de nos morts, jeunes gens, vous incite
h..vfHl-s -v' .rnngs»rn»r tout ,«ntif*rs. C~St {>
grande partie de la solidité de notre sou-
venir et de la hauteur de notre pensée que
dépend, par l'intermédiaire de vos élèves fu-
turs et des élèves de vos élèves, les desti-
nées de là France et du monde. )
AU BOIS-LE-PRETRE
Nancy, 1er novembre. — Aujourd'hui a eu
lieu, au Bois-le-Prêtre, une cérémonie patrioti-
que à laquelle assistait M. Albert Sarraut,
ministre des Colonies. Dix mille personnes
y assistaient, ainsi que de nombreuses et im-
portantes délégations de tous les régiments,
le général Berthelot. gouverneur militaire de
Metz, et .le général Lebocq. ancien comman-
dant de la 73° division, qui s'est particulière-
ment illustré dans, la défense", du Bois-le-
Prêtre.
Après la messe. '')lusleurs discours ont été
prononcés. Puis la foule a formé un long
cortège qui a terminé cette impressionnante
manifestation.
EN PROVINCE
Saint-Léonard (Loir-et-Cher), 1er novem-!
bre. -- Un monument aux morts de la
guerre, élevé par le poète-chansonnier-sdalp^
teur. beauceron, Gaston Chandivert, a été
inauguré à Saint-Léonard.
A Saint-Etienne, une imposante cérémo-
nie commémorative a eu lieu au cim tière
du Souvenir Français devant une foule énor-
me et en présence de nombreuses sociétés
militaires."
Dans toute la France, de nombreuses dé-
légations ont - visité les. cimetières et y ont
déposé d'innombrables palmes sur les tom-
bes des soldats tombés, au champ d'hon-
neur.
Au bois Leprêtre notamment, une céré-
monie patriotique a eu lieu, sous la prési-
dence ae M. Albert Sarraût, en présence de
nombreuses personnalités.
A Niçe, le capitaine Fonck ést allé, ce ma-
tin, déposer une couronne sur le cénotaphe
des morts pour la Patrie. Le ruban portait
cette inscription : « Le capitaine Fonck à
ses regrettés camarades ».
A Brest le pèlerinage annuel du Souve-
nir Français au monument des morts et au
cimetière -où sont inhumés les soldats et les
marins morts pour la Patrie, a été l'objet
d'une. imposante manifestation.
A Boriteaux, les sociétés des anciens com-
battants ont déposé" des couronnes sur le
monument des soldats morts édifié dans le
cimetière de La Chartreuse.
A L'ETRANGER
AU CIMETIERE DE MAYENCE
MaJ:WÎèè, 1er novembre. — Une cérémonie
a eu lieu cet après-midi au cimetière de la
ville, en l'honneur dès morts de la grande
guerre et des Français enterrés à Mayence,
on présence du haut commissaire Tirard,
du général Dcsgouttes, du consul de Fran-
ce, M. Bruère. et d'une grande affluence de
personnes tant allemandes que françaises.
Le directeur provincal pour la - Hesse a
remercié M. Tirard et le général Desgouttes
PÓuÍ: le geste qu'ils ont-eu de déposer une
couronne sur les tombes des soldats alle-
mandes-morts pendant la guerre.
PIEUX HOMMACE RENDU A NOS
SOLDATS IVrORTS Eî-î CAPTIVITE
A BERLIN
Berlin., 1er novembre. — Conformément à
la tradition, l'ambassadeur. de France à Ber-
lin- s'est rendu ce matin au cimetière de Ha-
senheide, pour V saluer les tombes des sol-
dats morts en captivité à Berlin.
: Une-palme de verdure, ornée de rubans
ti icolyres, avait été placée sur chacune des
120 tombes de la dernière guerre.
-'- Au, cours de la cérémonie, de belles cou-
rennes de chrysanthèmes, offertes par l'am-
t.ssàdc; les officiers et -soldats des mis-
sions militaires, ont été déposées au pied
des croix de bois qui sont érigées sur les
lombes, avec cette inscription 1914-1918, et
sur le monument élevé au morts de 1870-71
et 1813.. ,. -
'-M. Charles Laurent a exprimé la, recon-
naissance de la Patrie envers ceux qui sont
tombés pour elle.
LE JOUR DE LÀ TOUSSAINT
A BRUXELLES
Bruxelles, 1er novembre — Une foule,nom.
breuse a rendu visite aujour'hui à tous les
cimetières de la ville et s'est portée plus par-
ticulièrement vers les tombes des soldats bel-
ges et alliés morts pendant la grande guerre.
Celles-ci ont été abondamment fleuries.
Une imposante manifestation a été organi-
sée au cimetière d'Evère par-la Fédération
des Sociétés militaires françaises de Belgi-
que. où, devant le monument érigé aux morts
de 1870. le général Serot Aimeras Latour, at-
de
taché militaire à l'ambassade de France, a
prononcé une vibmnte allocution. Un cortège
s'est ensuite forme, qui est allé déposer des
fleurs sur les tombes isolées des soldats
français et alliés et sur celles des civils fu-
sillés.
En Angleterre
LA CRISE MINIERE
QUEL SERA LE VOTE SUR L'ACCORD
INTERVENU?
Londres, 1er novembre. — Au moment où
les-min-curs vont être appelés, aujourd'hui
même, à voter pour ou contre l'accord inter-
venu la semaine dernière entre le comité exé-
cutif et le gouvernement, les journaux exa-
minent, ce matin, les résultats possibles de
ce vote.
Le fait que les mineurs de la Galle du Sud.
du Lancashire et du Cheshire, soit des ré-
gions minières l&s plus importantes, aient été
invités par les comités locaux à voter contre
raccord en question, ne permet pas d'envisa-
ger comme une certitude leprèglement défini-
tif du conflit. - *
Cependant, la grève ne pourrait continuer
qu'autant que la majorité des deux tiers se
prononceraient contre le règlement. Les six
autres récrions minières paraissant favorables
à ce -règlement, il semble que l'on puisse
s'attendre à la défaite des extrémistes.
M. J.-H. Thomas, parlant hier des comi-
tés locaux qui avaient conseillé aux hom-
mes de rejeter les propositions faites, après
avoir dit' qu'il estimait que la démocratie et
son avenir étaient en jeu. ajouta : « Pour
l'amour c&. Dieu, quand vous avez élu vos
dirigeants ; quand vous leur avez donné des
responsabilités, le moins qu'ils puissent at-
tendre, c'est la confiance de ceux qui les
ont mis à leur tête. »
AUX COMMUNES. — LA SAISIE DES
BIENS ALLEMANDS. — L'ACCORD
- FRANCO-BELGE -,
Londres. 1er novembre. — A la Chambre
des Communes, au sujet de la décision du
gouvernement anglais relativement à la sai-
sie des biens allemands, M. Austin Cham-
berlain répond que. le malentendu survenu
avec- le gouvernement français à ce sujet
provenait d'un retard dans la transmission
de la note anglaise. Le ministre regrette
ce retard, au sujet- duquel une enquête est
ouverte.
A une allusion d'une décision identique
du Gouvernement français vis-à-vis des
biens bulgares, M. Chamberlain dit que l'ac-
tion britannique n'avait pas à se justifier
d'un précédent.
M^ Lloyd George répond négativement sur
une >question demandant si le représentant
britannique attirera l'attention de la Société
des Nations sur la difficulté à faire enregis-
trer l'accord franco-belge.
TROIS NOTES DE MOSCOU
AU FOREIGN OFFICE 1
Londres, 1er novembre. — Krassine a re-!
Londres, d'hui au Foreign Office copie des
mis au j our
notes du gouvernement de Moscou protes-
tant contre' l'ordre donné aux navires de
guerre britanniques d'attaquer les sous-ma-
rins - des sovitrts" "ttstoS""la" mer 'Nuf¡-è et
Baltique, alors que le gouvernement de Mos-
cou ne se considère pas comme étant en
guerre contre la Grande-Bretagne.
L^ première note de Moscou déclare que
les opérations des sous-marins russes con-
sistent seulement à attaquer les navires du
général Wrangel et de ses alliés. Elle deman-
de au gouvernement britannique -d'annuler
l'ordre donné aux navires britanniques d'at-
taquer les sous-marins russes.
La seconde note 2. trait à l'arrêt, le 21 oc-
tobre, du navire marchand italien « Ancona »
par 'des navires britanniques qui l'ont forcé
à retourner à Batoum. Elle proteste contre
ces procédés à la fois illégaux et injurieux
contre la Russie et l'Italie. et çxige qu'on
rende sa liberté au navire italien cr Ancona ».
La troisième note proteste contre les agres-
sions de la Russie blanche et l'Ukraine par
les forces de Balahovitch et de Petlioura et
demande au Gouvernement britannique de
ne pas aider et de ne pas souffrir de pa-
reilles opérations.
LES PREMIERS RESULTATS
DU SCRUTIN DES MINEURS
Londres, 1er novembre. — Les premiers
résultats du scrutin des mineurs du pays des
Galles du Sud sont, pour la circonscription
de Blenaven : 697 voix pour l'adoption du
règlement de grève proposé et 557 contre ce
règlement.
EN ALLEMAGNE
HUIT MILLE OUVRIERS EN GREVE
Berlin. 1er novembre. — Le personnel des
usines métallurgiques de Borsig, s'élevant à
8.000 ouvriers, s'est mis en grève, pour une
question de salaire.
LES MENEES DE L'ORGANISATION
ESCHERICH AU TYROL
Munich. 1er novembre. — La Muncher Post-
signale que l'organisation Escherich continue
à importer du matériel de guerre au -Tyrol.
On a découvert en gare d'Innsbruck de £ wa:
gons déclarés comme des wagons de mar-
chandises qui renfermaient en réalité des ar-
mes et des munitions.
LE PROCES DES AGRESSEURS
DU CONSULAT DE BRESLAU
Berlin, 1er novembre. - Le procès des au-
teurs de l'attentai contre le consuiat français
vient de s'ouvrir à Breslau. Les accusés s'nt
au nombre de 21. parmi lesquels quatre étu-
diants.
INCIDENTS A LA FRONTIERE
LITHUANIENNE -
Berlin, 1er novembre. — La Cazette Popu-
Islre de Kœnigsberg attaque vivement le gé-
néral Von Dassel, commandant la rcichs-
wehr de la Prusse orientale et.déclare fausses
les affirmations suivant lesquelles aucune
tioupe régulière n'aurait franchi la frontière
lithuanienne.
« C'est ainsi, dit-elle, que le 13 octobre, la
frontière a été franchie par 450 hommes en-
viron. avec 2 canons lourds, 2 canons légers,
des mitrailleuses, un mienwerfer et un con-
voi de munitions. »
La Gazette Populaire annonce que les so-
cialistes majoritaires interpelleront à ce su-
jet au Reiçhstag.
Suivant le Berliner Tageblatt, deux offi-
ciçrs de l'état-major de la reichswehr de la
Prusse orientale ont été mis en congé.
A Marienwerder, un incident'de lrontiere
s'est produit le 28 octobre, près de Garnsée.
Deux soldats polonais, qui avaient franchi la
frontière, ont été abattus à coups de revolver
par un agent de police de la frontière alle-
mande. L'un a été tué sur le coup; Je second
grièvement blessé, a. été transporté à l'hôpi-
tal de Marienwerder.
EN ARGENTINE
L'EXPORTATION DES LAINES
Buenos-Aires' 1er novembre. — La com-
mission des Douanes, d'accord avec le mi-
nistère des Finances, a décidé de suppri-
m immédiatement toutes les taxes à la
sortie des laines, ce qui permettra l'expor-
tation d'un stock con'sidérable;' - -
Un odieux assassinat
A MARSEILLE, UNE FEMME ASSAILLIE
PAR DEUX CAMBRIOLEURS
LEUR TIENT TÊTE, MAIS FINALEMENT
EST TUÉE PAR EUX
Marseille, 1er novembre. — Un assassinat
a été commis, ce matin" dans des circons-
tances qui dénotent une audace singulière
chez ses auteurs.
Au moment où Mpie Banègre, tenancière
du restaurant Le Robinson Marseillais* 14,
plage du Prado, descendait de son apparte-
ment pour. ouvrir son magasin, -deux indi-
vidus, qui étaient en train de cambrioler
l'appartement, l'assaillirent. Il était -7 fleures
et demie du matin. La femme se defejidit
courageusement ; mais l'un- des individus,
s'armant d'une lime à bois dérobée dans un
petit atelier attenant à la remise, lui frappa
le-visage à plusieurs reprises. Aux aboie-
ments des chiens de garde qui étaient dans
la cour, la bonne, alvs. en train de s'habil-
ler, descendit en hâte et vit sa patronne aux
prises avec les deux individus. Ceux-ci pri-
rent aussitôt la fuite, n'emportant qu'un cer-
tain nombre d'objets dans un grand panier
en osier et abandonnant la plus grande par-
tie de leur butin.
Par des passants, on a pu savoir qu'ils
avaient suivi le Prado et étaient entrés dans
le. parc. Borély. On a fouillé ce parc, mais
on n'a pu retrouver leur trace.
Des voisins accourus s'empressèrent au-
tour de la victime qui avait le visage en
sang. Elle portait d'affreuses blessures au
front et surtout au crâne qui avait été dé-
foncé -à t-el point qu'un peu de la cervelle
sortait. Elle expirait d'ailleurs quelques ins-
tants après.
Il est probable que les deux malfaiteurs
ont passé la nuit dans la cave — on y a re-
trouvé, en effet, des traces de leur séjour
— et qu'après avoir fait leur razzia en bas,
ils attendaient que la patronne soit descen-
due pou opérer dans ses appartements, au
premier éta
Le commissaire central et le pocureur de
la République se sont rendus sur les lieux:
Par ailleurs, la Sûreté est sur la piste des
deux hommes.
Ajoutons que la victime, Mme Banègre,
était la veuve d'un employé de chemin de
fer qui trouva la mort,, il y a quelques an-
nées. au cours. d'un accident en Algérie. Il
fut écrasé entre deux. tampons.
-
- * —
EN IRLANDE
ATTAQUES CONTRE LA POLICE
ET CONTRE LA TROUPE
Dublin, 1er novembre. — Des coups 4e
feu ont été tirés et des grenades ont été lan-
cées sur des magasins et des bureaux qui
'Ont été détruits à Dunganon, comté d'Uls-
ter. On serait en présence de nouveaux at-
tentats et de représailles contre là police.
On annonce officiellement que la police
ou les troupes ont été hier soir l'objet de
différentes attaques. Six policemen ont été
tués et huit blessés. Deux soldats ont été
blessés. -
KOVAN BARRY A ETE PENDU
HIER MATIN
Dublin, 1er novembre. — Ce matin a eu
lieu la pendaison de l'étudiant sinn-feiner
Barry. âgé de 18 ans. condamné à mort par
le 'Conseil de guerre. Il était accusé d'avoir
pai irorpé- U .y,-'C o' .",-,-,:,,-, ,,1,,,-,,.- -
mion. On avait trouvé dans le corps d'un sol-
dat tué, une balle du même calibre que celui
du revolver de Barry.
Cette "condamnation a-provoqué de nom-
breuses protestations. --
En Tiarquie
LA RATIFICATION DU TRAITÉ.
NOTE ENERGIQUE
DES HAUTS COMMISSAIRES ALLIES
AU GOUVERNEMENT
Constantinople, 1er novembre. — Au len-
demain de l'arrivée au pouvoir de Tewfik
pacha, les hauts commissaires alliés ont fait
une démarche pour demander au Sultan
d'user de son droit constitutionnel afin de
ratifier le traité de Sèvres, en attendant la
convocation de la Chambre.
Le Gouvernement ayant négligé de don-
ner une réponse, les hauts commmissaires
alliés ont renouvelé samedi leur démarche
en remettant une note énergique sur la ra-
tification du traité.
En vénérai, tous les milieux renseignés
sont persuadés que les chefs 'rebelles anato-
liens maintiendront les cinq points énumé-
rés. et par conséquent refuseront d'entrer
en pourparlers.
Au Maroc
SOUMISSION DES IDA OU TANAN
Marrakech, 1er novembre. --. Le général
Lvautey a reçu une délégation de la confé-
dération des Ida ou Tanan, qui lui a été
présentée par le grand caïd M'Tougui et lui
a apporté la soumission de dette tribu, qui
habite entre Mogador et Agadir. Le rallie-
ment de cette tribu permettra d'assurer ja
sécurité d'une route impraticable jusqu'au-
jourd'hui.
NOUVELLE OPERATION DE NOS
TROUPES
Casablanca, 1er novmbre. — Le général
de Poeymirau a occupé, le 27 octobre, tout
le massif compris entre l'oued Sidi-Chérif
et le haut Loukos ; l'opération a été con-
duite avec une telle rapidité que les contin-
gents des Ghezaoua de l'Est - n'ont pas eu
le temps d'intervenir.
Le groupe Thetournel a atteint la crête
de Cheslan et s'y est installé.
De son côté, le groupe Colombat s'est éta-
bli au point appelé Rihana. -
L'aviation a pris une part très active à ces
opérations.
Actuellement, nos troupes procèdent à l'or-
ganisation du terrain conquis. Ce succès dé-
gage toute la rép-ion située au Nord d'Ouez-
zan et nous amène en bordure de la zone
espagnole jusqu'aux sources du Loukos.
La Sûreté opère
UN ESCROC SOUS LES VERROUS
M. Diainville, l'actif commissaire de la Sû-
reté générale, accompagné des agents Haus-
seguy et Gharb.i, a arrêté, hier, alors qu il
pénétrait dans Un grand hôtel avoisinant le
square Laferrière, le sieur Alexandre Tou-
boul, âgé de 22 ans, déserteur d'un bataillon
d'infanterie légère d'Afrique stationné à Aïn-
Guettar (Maroc).
En subsistance à Alger pour y suivre un
traitement anti-rabique, Touboul devait re-
joindre son corps le 8 octobre écoulé, mais il
préférait séjourner à Alger et devenait bien-
tôi déserteur.
Marié, il se rendait à Oran, où habitent
ses parents et sa femme, puis réintégrait no-
tre ville, où il louait une chambra à trente
hancs par jour dans un des meilleurs hôtels
du quartier Laferrière. Touboul n'avait pas
d argent disponible ; il fallut vivre d expé-
dients. Touboul ayant rencontré un ami de
régiment, Attias, ce dernier s'étonna que son
ami eut fait placer sur les manches de son
uniforme les galons de sergent.
— Laisse donc, lui dit Touboul. et ne t'in-
quiète de rien. Je vais avoir de magnifiques
affaires à traiter : tu auras ta part des gros
bénéfices que je compte réaliser. Il faut que
t1 sois mon ordonnance, cela me posera.
Mais je suis complètement démuni de fonds
pc ur le moment, et j'ai besoin d'argent.
- Qu'à cela ne tienne dit Attias qui croyait
à la sincérité de son « copain » et ii lui remit
une cinquantaine de francs ainsi qu'une ba-
Rue de laquelle on pouvait, le cas échéant,
tirer une centaine de francs.
Lesté de Ces quelques fohds, Touboul se
rendait le 30 octobre au matin chez M. Per-
tus, négociant, rue Dumont-d'Urville et y
commandait pour 1.620 fr. de marchandises,
chemises de prix, pyjama à 225 fr., trois cra-
vates de luxe, parures (caleçon, tricot), bretel
les, etc.
« Faites-faire un colis de tout cela, dit le
pseudo sergent à M. Pertus et ayez robli.
geance de me l'expédier à l'hôtel X. où je
suis descendu. Je suis M. Garcia, veuillei
joindre la facture à l'envoi. » 1
Vers 14 heures, un employé de la maison
Pertus se rendait à l'hôtel indiqué. M. Gap
cia-Touboui s'y trouvait.
- « Laissez le colis dit-il à .l'employé et re.
venez dans deux ou trois heures pour encais.
ser, mon père doit arriver en automobile d'un
moment à l'autre, et je relierai. »
j-M. Pertus se rendait lui-même à l'Hôtel
X. Après une longue attente, il put s'entre-
tenir avec Garcia/Toiioul qui, sur l'invita-
tion de restituer la mff chandise ou- de payer.
avoua ne, pas avoir d'argent. Bien mieux, il
avait sur lui plusieurs Dièces de la comman.
de faite chez M. Pertus. y
Enfin, sous la menace. de déposer une
plainte contre lui, Touboul finit par resti-
tuer les marchandises non encore utilisées.
Pour le surplus, il ne Douvait remettre à M.
Pertus qu'une somme de 41 francs .et une re-
connaissance - de dette pour le solde, soit 280
francs environ.
M. Pertus était fixé. et Touboul, cueilli
par M. Diainville.. était écroué à la Sûrete
sous la prévention d'escroquerie.
L'ênquête a démontré due Touboul s'était
piésenté également chez M. Amaoua, grand
bJttier rue Bab-Azoun, où il avait fait l'ac-
quisition d deux paires de 4 chaussures se
montant ensemble à 216 francs, livrables et
payables à l'hôtel.
Une paire de ces chaussures, valant 90 fr..
a été revendue 45 francs par les soins du
pseudo. sous-officier. Quant à la seconde* pai-
re, elle le chaussait admirablement.
A la Belle Fermière. Touboul avait fait la
commande de deux complets en ddm. Ils
allaient lui être livrés quand il fut arrêté.
- Chez tous ces honorables négociants. Gar-
cia Touboul s/1 disait fils d'une famille très
riche de l'Oranie.
- Le soldat Attias, qui na' joué aucun rôle
dans toutes ces affaires, a également été
« refait » par son camarade de régiment. La*
Sûreté a enregistré sa niaintc.
M. Diainville a saisi toutes les marcllan.
dises que Touboul s'était appropriées sauf,
comme nous l'avons dit une paire die chaus-
sures revendue par l'inculpé.
Touboul, qui a fait les aveux les plus com-
plets, sera" présenté aujourdilrui au Parquet.
ECHOS
UNE SITUATION INTERESSANT®
Nous avons le devoir de signaler -àux lec-
teurs de l'Echo d'Alger la situation vraiment
intéressante 'd'une brave et digne femme,
mère de famille, qui a, en outre, la charge,
de ses vieux parents..
~t J u.'-.o *r,T.iTtYr>n SOC ialQ
assez brillante cette personne se trouve lTé.
duite à 4 misère comiJlète. Elle ne sollicite
cependant aucune aumône et se refuse à re
cevoir aucun secours. Elle demande instam"
ment qu'on lui procure les moyens de ga-
gner honnêtement sa vie et celle des êtres
qui lui sont chers et dont elle assume seule
toute la charge.
Ce. courage, digne de' l'admiration deS
gens de cœur, ne laissera pas insensibles nos
lecteurs, toujours prêts à secourir leurs sem-
blables dans des circonstances aussi péni.
bles.
Il se trouvera certainement quelqu'un pour
offrir à cette honnêft; femme, pleine d'actif
vité et d'intelligence, la gérance d'un hôtel
ou de tout autre commerce pouvant lui pro-
curer des moyens d'existence suffisants.
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vient d'être promu officier de la Légion
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Prochainement : QUAND ON AIME, le
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MARIAGE
C'est avec le plus vif plaisir que nous ap-
prenons le prochain mariage de la touté
gracieuse Mlle Juliette Crétin, avec 'notre
ami, M. Bérenger, industriel, président
d'honneur de l'Amicale des Mutilés.
Aux futurs époux, nous adressons nos
voeux les plus cordiaux de bonheur.
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