Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-08-09
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 09 août 1902 09 août 1902
Description : 1902/08/09 (N11838). 1902/08/09 (N11838).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75720072
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le Numéro. PARIS & DÉPARTEMENTS
r '-P r
Le CINQ CENTIMES
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
131, rue Montmartre, 131
» chez MM. LAGRANGE, CERF &C*
6, place de la bourse, 6.
latresse Télégraphique: XIX* SIÈCLE - PARIS
ABONNEMENTS
Paris Troif moii 6f. Six moi* 11 f. Ce an 201*
Départements — 7f. — 12 f. - 24 f.
Union Postale — 9f. — ISr. - 32 f,
Les Abonnements sont reçus s&ns frais
dans tous les Bureaux de Posté
RÉDACTION: 131, rue Moiilmartre, 131
- De i à 8 heures du soir et de 40 heures du soir à 1 heure du matin
No 1183S — Samedi 9 Août 1902
21 THERMIDOR AN 110
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandais à l'administrateur
A partir du 1er septembre pro-
chain nos bureaux seront trans-
férés 14, rue du Mail (2'ar.).
NOS LEADERS
Question sociale
Nous sommes tellement pris par les
nécessités de la bataille immédiate, que
nous n'avons pas toujours le temps, à
l'heure actuelle, d'exposer les raisons
profondes de l'action de la République
contre la congrégation. Une question
précise a été posée par les actes du
gouvernement, et.depuis quelque temps,
a presse démocratique est forcée de
s'occuper, avant tout, de cette question.
Les cléricaux abusent de la situation
pour tenter de faire oublier les princi-
pes mêmes qui commandent la politi-
que anticléricale du peuple français.
La Semaine sociale indique très bien
le principal élément du problème en
expliquant que la question de la con-
grégation se pose sur le terrain social
et économique.
Nos adversaires feignent de croire
que tout se réduit, entre eux et nous, à
une querelle morale ; pourquoi pas à
une querelle de mots ? Ce n'est pas
exact. Il s'agit du pain de ceux qui ont
faim ; et je ne sais rien de plus positif,
rien de plus matériellement grave.
Vous vous en rendrez compte,simple-
ment en lisant les noms des familles qui
se sont chargées de défendre, au cours
des derniers incidents, la cause des
« bonnes sœurs ».
Ce sont des familles très riches, et
dont la fortune provient de l'exploita-
tion de grandes usines et de nombreux
ouvriers.
Parmi les manifestants millionnaires,
l'un est le propriétaire d'une des trois
ou quatre immenses raffineries de sucre
qui se partagent un monopole dont
l'Etat, un jour. se décidera bien à pro-
fiter; d'autres dirigent, dans le Midi,
des mines et des fabriques.
Ici, nous évitons autant que possible
de mêler des femmes à des polémiques
forcément un peu vives. Il me sera per-
mis cependant de profiter des docu-
ments que fournissait dernièrement le
Figaro sur les attaches des dames qui
organisèrent la tentative de manifesta-
tion cléricalede la place de la Concorde.
La plupart tiennent à la fois au monde
de la haute bourgeoisie et au faubourg
Saint-Germain.
La famille Reille jouit d'une assez
notoire influence dans la haute indus-
trie pour qu'il soit inutile d'insister.
Mme de Mun a marié l'un de ses fils à
Mlle Werlé, fille du comte Werlé, le ri-
chissime propriétaire del'ancienne mai-
son Clicquot. Le second de ses enfants
a épousé Mlle Perquer, la fille dugrand
armateur du Havre. Mme de Mun a éga-
lement une fille mariée à M. J.-P. Hen-
nessy, fils de M. Maurice Hennessy, le i
grand industriel bien connu.
Copions toujours le Figaro :
Mme Piou, femme du chef de l'Union
nion libérale, est, par son mari,la belle-
sœur de Mme Jules Lebaudy, mère des
célèbres sucriers. MmeCibiel est. la fem-
me du député de l'Aveyron, grand in-
dustriel, possesseur et administrateur
3e mines qui sont dans sascirconscrip-
tion électorale. Mme Cibiel est aussi la
sœur de M. Charles Bérenger, grand in-
dustriel également. Mme de Pomairols,
originaire de l'Aveyron, est « très ri-
che ».
J'entends bien que la richesse, non
plus que la pauvreté, n'est pas un
déshonneur.
Républicains et socialistes, nous n'a-
vons pas le droit, par exemple, d'igno-
rer l'antagonisme terrible des intérêts
entre l'aristocratie capitaliste et le pro-
létariat.
La lutte entre ces deux éléments con-
traires s'accuse en matière de religion
comme en toute autre matière. Quan-
tité de chefs d'industries sont cléri-
caux ; pourquoi ? Parce que l'Eglise en-
seigne la résignation, et parce que les
papes ont maintes fois flétri le socia-
lisme. Le moine et le curé sont les al-
liésnaturels du propriétaire de manu-
facture contre les « meneurs », les
<( agitateurs », les « révoltés » des syn-
dicats rouges.
On sait quelle sollicitude les capita-'
listes du nord ont montré pour le culte
de Notre-Dame de l'Usine Dans cer-
Lains établissements métallurgiques,
comptant les ouvriers par dizaines de
DilJe, des écoles congréganistes ont été
installées pour détourner de l'école
laïque les fils et les filles des travail-
leurs. C'est dans une de ces écoles de
bonnes sœurs que les enfants se sont
une fois insurgés.au cri de «A bas la ca-
lotte! » le jour où leurs parents se met-
taient en grève. Les bannières de tels
« syndicats jaunes Ii sont brodées d'ins-
criptions religieuses en l'honneur de
Notre-Dame de l'Usine, de divers saints,
de Jésus et de Marie.
Les chefs des immenses industries
qui tyrannisent la foule des ouvriers
ont intérêt, évidemment, à ce que les
travailleurs ne s'émancipent jamais, ou
ne s'émancipent que le plus tard possi-
ble. L'Eglise se propose le même objet.
La coalition du Capitalisme et de la
Congrégation est un phénomène écono-
mique et social. De même la libre-pen-
sée et la foule solidariste se rencon-
trent et se joignent forcément.
Il suit de là que l'on ne peut s'arra-
cher à l'oppression économique de la
féodalité de l'argent sans secouer en
même temps le joug moral de l'Eglise.
C'est ainsi que la question de la con-
grégation est une question sociale.
On parle aux ouvriers de la « liberté
de l'enseignement » et même de la « li-
berté de conscience ». En somme, les
cléricaux ne réclament qu'une liberté :
celle d'exploiter et de piller le produc-
teur de toutes les richesses: le peu-
ple.
Hugues Destrem.
♦
BRISEURS DE SCELLÉS
Au fond, dans leur bruyante
mais inoffensive émeute, les
cléricaux comptent surtout sur
la longanimité des républi-
cains; ils sont déjà quelques-
uns qui s'amusent à briser les
scellés posés à -- la porte des
maisons fermées; sous un autre régime,
ils risqueraient gros ; ils espèrent bien en
être quittes pour une réprimande, et se
faire ainsi une douce réclame pas bien
coûteuse.
Hier, à Clairmarais ils se sont mis trois
cents à se partager les responsabilités ; ils
ont brisé les scellés et les oblates assomp-
tisnnistes ont réintégré l'immeuble. Ceci
pouvait coûter cher aux oblates qui se
désignaient ainsi comme acceptant l'aide
des brise-scellés. Qu'a-t-on fait ? le com-
missaire de police est revenu, a remis de-
hors les oblates et a reposé les scellés,
simplement.
Il faudrait pourtant que ces actes de bon
garçonnisme oe donnassent pas aux autres
oblates le désir d'en faire autant que leurs
compagnes de Clairmarais; la répression
de telles fredaines serait facilement assu
rée par l'application d'un certain nombre
d'articles du Code, et si le gouvernement
n'a pas jugé utile, jusqu'à présent, d'en
faire un usage dangereux pour les gens
qui s'y exposent, il n'en est pas moins
vrai que la loi a les moyens de se faire
respecter.
On ne peut donc qu'engager les cléricaux
à ne point abuser de ce genre de plaisante-
ries. Hier, à Landerneau, le préfet a fait
apposer, près des scellés, de petites affiches
indiquant la somme d'années de prison
qui pourrait être la récompense de qui se-
rait tenté de briser les cachets. Ce simple
avis indique que le gouvernement se fatigue
de laisser libre carrière aux fauteurs d'é-
meutes cléricales. Cet avertissement sera
entendu, sans aucun doute, et désormais
les cléricaux se renfermeront dans leur
rôle, qui est, présentement, de crier.
A LA MÉMOIRE
DE JEAN-JACOUES ROUSSEAU
Dimanche prochain, au parc d'Ermenonville,
la jeunesse rationaliste fêtera Jean-Jacques
Rousseau, honorera la mémoire du grand
homme par une visite à l'île des Peupliers, au
tombeau du célèbre écrivain et au temple de
la philosophie. M. Victor Charbonnel et Mme
Marie Marcilly, de l'Odéon, liront ou récite-
ront des œuvres de Jean-Jacques Rousseau.
Ce sera la première réunion de ces jeunes
qui, pour donner la réplique et tenir tête aux
cercles catholiques, se sont constitués en un
groupe da Jeunesse rationaliste.
C'est une heureuse idée qu'ils ont eue de
donner leur première fête en l'honneur de l'é-
crivain qui, dès 1754, écrivait :
De lui-même le peuple veut toujours le bien,
mais de lui-même il ne le voit pas toujours. La
volonté générale est toujours droito, mais le juge-
ment qui la guide n'est pas toujours éclairé. —
(Contrat social, Livre D, ch. 6).
Et qui disait :
Ce qui est bien et conforme à l'ordre est tel par
la nature des choses et indépendamment des con-
ventions humaines. (Dao.)
On pourrait appliquer aux événements que
nous venons de voir se dérouler tout récem-
ment ces paroles du grand philosophe :
L'État, embrasé par les guerres civiles, renaît,
pour ainsi dire, de sa cendre et reprend la vigueur
de la jeunesse en sortant de la mort.
Longtemps endormi et inaclif, notre gouver-
nement démocratique vient de se ressaisir pour
chasser de nos murs ceux qui venaient y ap-
porter le trouble et la discorde. Rien n'est plus
dangereux que l'influence des intérêts privés
dans les affaires publiques. Le seul remède
pour détruire cette influence, c'était d'en sup-
primer la cause. La démocratie vientde le faire;
félicitons-nous de ce résultat.
Heureux, dit Jean-Jacques Rousseau, toutes les
fois que je médite sur les gouvernements, de trou-
ver toujours dans mes recherches de nouvelles rai-
sons d'aimer celui de mon pays !
Au lendemain des jours troublés qui viennent
d'agiter la République, il est réconfortant, il
est beau de voir une nombreuse jeunesse,répu-
bticaine d'id4es et de sentiments, célèbres la
victoire de la démocratie on honorant l'un des
philosophes qui ont le plus contribué à faire
connaître au peuple quels sont ses droits, et
quels sont ses devoirs 1 — A. J.
LE CONSEIL DE CABINET
Les ministres se sont réunis hier matin en
conseil de cabinet au ministère de l'intérieur,
sous la présidence de M. Combes.
Le président du conseil a fait connaître à ses
collègues les conditions dans lesquelles se
poursuit l'application de la loi du 1" juillet
1901. Les derniers décrets comprenaient 32 dé-
partements : dans 29 départements l'exécution
des décrets peut être considérée comme ter-
minée ; elle s'achève dans le Morbihan et les
Côtes-du-Nord et elle est commencée dans le
Finistère. -
Le ministre des finances a entretenu le con-
seil des diverses questions soulevées par la pré-
paration du budget de 1903.
Les ministres se réuniront à Rambouillet
dans le courant de la semaine prochaine.
LA REVOLUTION AU VENEZUELA
New-York, 7 août.
Le président Castro, sortant da son inaction,
est parti avec 6,000 hommes au-devant de l'ar-
mée révolutionnaire.
Il va essayer d'arrêter la marche des dissi-
dents sur la capitale. Les révolutionnaires,
campés à Camatugua, à Î00 kilomètres au sud
de Caracas, sont au nombre do 7,000
Entre Caracas et la Guayra, des irai os ont
été arrêtés, dévalisés et objigôs de fgfflQlr A
leur point de djparu - - ---.. - --
LIQUEURS EUPÊBITIFS
Le rapport du docteur Laborde. —
L'anisette calomniée. — Les apéri-
tifs de nos pères. — Les vins her-
bés. — L'abus seul est nuisible.
La faim artificielle. — Les bien-
faits de l'amer!
Au sujet de l'article: Gare aux apéritifs ! de
notre collaborateur A. de Vaulabelle, que nous
avons publié dans notre n" du 20 juillet, M. H.
Grizard, délégué de l'Union syndicale des débitants
de vins de la Seine, nous adresse les renseigne-
ments intéressants que voici :
A en croire les déclarations intransigeantes
da certaines personnalités scientifiques, les
apéritifs dateraient d'hier, et, sans exception,
tous seraient nocifs.
J'estime qu'il faut nous défier d'opinions
aussi absolues en matière hygiénique et aussi
inexactes au point de vue historique.
Souvenons-nous de ce vieux proverbe : « qui
veut trop prouver, ne prouve rien », c'est bien
le cas de l'appliquer au rapport de M. le doc-
teur Laborde, qui démontre que la modeste
anisette est toxique ; elle ne s'attendait sans
doute pas à l'honneur d'être inscrite sur la
liste de proscription de l'académie, la pauvre
anisette r
En la voyant figurer à côté de l'absinthe,bien
des gens qui nourrissaient, consciemment ou
non, des préventions contre l'absinthe, se di-
ront que puisque celle-ci est rangée au même
niveau que l'anisette, elle n'est sans doute pas
aussi dangereuse qu'on le prétend.
On rira assurément d'un bout à l'autre du
pays en apprenant les méfaits de la terrible
anisette.
Buvez donc du café et du thé, mais n'oubliez
pas que la caféïne et la théïne sont de puis-
sants poisons, et que ce sont eux qui secouent
peut-être si terriblement les nerfs de nos bra-
ves populations françaises.
Les apéritifs dans l'antiquité
Jetons un regard en arrière, et voyons quels
étaient les apéritifs dans l'antiquité, apéritifs
qui ne semblent pas beaucoup avoir diminué la
force de nos ancêtres?
L'histoire de la distillerie nous montre que
quelques-uns des cordiaux étaient parfumés
avec des plantes, des fleurs, des graines, des
racines, des sucs de fruits divers, etc.
On traitait aussi des vins de liqueurs par des
infusions de plantes aromatiques, telles que le
myrthe, l'aloès, l'anis, l'hysope, le romarin,
etc. On faisait ainsi de véritables liqueurs que
l'on appelait vins herbés.
Déjà, d'ailleurs, l'absinthe était parmi les
vins herbés celui que préféraient les buveurs.
Qui pourrait soutenir que nos liqueurs apé-
ritives n'ont pas la plus grande analogie avec
celles d'autrefois?
Les vins de dessert
D'ailleurs ne pourrait-on pas citer de nom-
breuses boissons plus inoffensives encore que
les vins barbés, par exemple les vins de ma-
dère, malaga, porto, muscat et tous les vins
amertumés soit avec des quinquina qui sont
des toniques-et des fébrifuges, soit avec des
gentianes dont l'action est rafralchissantot soit
avec des coca, des kola, etc.
Est-ce que l'infusion de tous ces éléments
dans un vin chaud et généreux ne donne pas
la quintessence de toutes leurs vertus toniques
et fortifiantes ?
Il n'y a que l'abus qui est nuisible en toutes
choses : Soyons sobres, et buvons ce qu'il nous
plaira.
Les amers
D'autre part, que penser des amers ? Voici, à
ce sujet, l'avis de MM. Soulier et Scheffler.
M. le professeur Soulier notis donne une
ingénieuse explication au sujet de l'action que
peut produire l'absorption d'un amer et voici
comment il résume le processus apéritif :
« Au fait prériférique du siège buccal, con-
nexe de la sensation amère, parait correspon-
dre un stade préparatoire de la sécrétion gas-
trique ; la sensation amère devient de ce fait
comme l'équivalent de la faim. »
Le docteur Scheffler ajoute avec raison :
« Si la sensation ressentie n'est pas celle de
la faim physiologique, c'est néanmoins une
sensation qui fait éprouver le besoin d'ingérer
des aliments et qui s'accompagne du désir de
manger; c'est une faim artificielle si l'on
veut, mais le résultat est en somme le même,
que celui d'une faim légitime, puisque le sujet
absorbe plus volontiers des aliments et en
plus grande quantité. »
Une réhabilitation
On pourrait citer à l'infini des documents
et des appréciations semblables.
Dès lors, pourquoi, sans raisons vraiment
légitimes,jeter le discrédit sur l'ensemble d'une
industrie qui fait en somme son commerce
loyalement, qui fournit au trésor la sep-
tième partie du budget général de la France
et qui donne du pain au quart de la popula-
tion française ? — H. Grisard.
0&
LE KAISER CHEZ LE TSAR
Un dîner de gala. — Sur le pont du
« Hohenzollern ». — Manœuvres
d'escadre
Revel, 7 août.
Hier soir,à 8 heures, a eu lieu, à bord du
Hohenzollern, un dîner de gala auquel ont as-
sisté, outre les deux empereurs, le grand-duc
Alexis, le prince Frédéric-Henri, le comte de
Bülow, le comte LamsdorfJ et la suite des
deux monarques. L'empereur Guillaume por-
tait l'uniforme du régiment de dragons russes
de Narva ; l'empereur Nicolas portait celui de
la marine allemande. L'empereur Guillaume
était assis à la gauche du tsar.
Avant le dîner, le consul allemand, M.
Koch, avait remis à l'empereur Guillaume
un album contenant des vues de Revel ;
c'est un présent de la colonie allemande de
Revel.
Pendant le banquet, la musique du Hohen-
zollern a donné une audition. Pendant la céré-
monie du drapeau, le soir, elle a fait enten-
dre la imrche d'honneur hollandaise, l'hymne
national allemand et l'hymne national russe.
Après le banquet, les deux empereurs ont
tenu cercle sur le pont du Hohenzollern. Puis
ils se sont rendus sur l'arrière-pont où ils ont
eu une conversation longue et animée.
Vers dix heures. les vaisseaux des deux flot-
tes ont été éclairés à la lumière électrique :
l'ensemble constituait un spectacle merveil-.
leux.
Après dix heures, les deux souverains se
sont rendus avec leur suite à bord du Standart
d'où ils ont assisté à des exercices de tir de
nuit, en particulier avec des canons de 37 et
de 44 millimètres.'
Vers 11 h. 1[2 l'empereur Guillaume est re-
venu à bord du Hohenzollern.
La matinée
Ce malin, à 9 heures,loq 2 empereurs accom-
pagnés de leurs suites, ont quitté leurs yachts
pour se rendre sur le vaisseau-amiral russe
Minine. L'escadre d'artillerie a alors levé l'an-
cre et fait vapeur pour la pleine mer.
Pendant la marche, J'escadre a accompli dif-
férentes manoeuvres, entre autres des exercices
de tir de toutes ses pièces contre des cibles flot-
tantes et contre des cibles fixes placées sur le j
rivage. et aussi contre des ouvrages de terre J
construits de façon à représenter des batteries
de côte.
A 1 heure, a été donné, à bord du Standart,
un déjeuner auquel ont été invitées toutes les
personnes accompagnant les souverains.
Le temps est superbe.
Voir à la 38 page
les DERNIERES DEPECHES
de la nuit et
la REVUE DES JOURNAUX
du matin
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
Trente-trois victimes
New-York, 7 août.
Une collision s'est produite sur le chemin de
fer de Saint-Paul, près de Rhodes,dans l'Iowa,
entre un train de voyageurs et un train de
marchandises.
Il y a eu 13 tués et 20 blessés.
PROGRAMME D'ÉTUDES ORIGINAL
(De notre correspondant particulier)
Londres, 7 août.
Les journaux anglais rappellent l'anecdote
suivante, avec de plaisants commentaires.
Un jour le professeur Ramsay, géologue an-
glais, professeur à l'Ecole des mines, reçut la
visite d'un très riche commerçant qui désirait
que son fils entrât dans cette école, mais dé-
clara tout d'abord au professeur : a Je n'ai pas
besoin qu'on lui fasse étudier les couches de
terrain, les surfaces, les fossiles, etc. Tout ce
que je demande c'est qu'on lui apprenne à
trouver l'or, l'argent et le cuivre en quantités
rénumératrices, oui, monsieur. »
Voilà ce qui s'appelle un homme pratique.
UN RECORD COMMERCIAL
(De notre correspondant particulier)
Singapour, 7 août.
Le record du monde pour la rapidité du
chargement du charbon à bord des navires a
été battu par le croiseur britanique le Terrible,
au wharf de Taujouzpagar, à Singapour. Les
coolies chinois ont, en effet, embarqué en
5 heures 1,510 tonnes de charbon, 1.510.000
kilos ILe dernier record du Terrible avait été
de 272 tonnes l'heure.
EN FAVEUR DE PALIZZOLO
(De notre correspondant particulier1
Palerme, 7 août.
Le comité pour le référendum en faveur de
Palizzolo a déjà envoyé des circulaires en vue
de la réunion qui aura lieu samedi ou di-
manche.
Le lieutenant Notarbartolo et l'avocat Mar-
chesano sont arrivés par le paquebot de Na-
ples; les socialistes sont allés les saluer.
ON SE DÉFIE DU SULTAN
(De notre correspondant particulier)
Gênes, 7 août.
La maison de constructions maritimes An-
saldo établie à Gênes ne laisse pas partir le
cuirassé turc Mess'Oudieh qui est prêt à pren-
dre la mer, mais devra rester an port de Gênes
tant que la Turquie n'aura pas effectué le der-
nier versement.
La transformation de ce vieux navire a coûté
quelques millions. La maison Ansaldo a exécu-
té les travaux au fur et à mesure des paiements
et, le dernier paiement ne venant pas, on a
prétexté le manque d'équipago pour retenir le
navire. «
- 00
LE COURONNEMENT D'ÉDOUARD VII
Lea réceptions. — Avant le sacre. —
Le dernier bulletin.
Londres, 7 août.
Le roi recevra demain en audience un cer-
tain nombre de personnalités, parmi lesquelles
le ras Makonnen.
La première répétition exacte de la cérémo-
nie du couronnement a eu lieu hier à l'abbaye
de Westminster. Tous les grands dignitaires
et les pairs, assistés de leurs pages portant
leurs couronnes, y ont pris part, - revêtus des
robes qu'ils porteront samedi. -
Le bulletin officiel suivant a été publié ce
matin :
Palais de Buckingham, 6 heures.
Le roi a supporté le voyage d'hier sans la moin-
dre fatigue. Sa Majesté a passé une bonne nuit.
Elle est en excellente santé.
Sa blessure est virtuellement cicatrisée.
Un bulletin sera publié dimanche.
Kiel, 7 août.
Le prince et la princesse Henri de Prusse
sont partis ce matin pour prendre part aux fê-
tes du couronnement du roi Edouard.
AUTOUR DE PANAMA
Washington, 7 août.
Le gouverneur de Panama a fait connaître
au commandant du vaisseau de guerre améri-
cain Ranger son intention de s'emparer du na-
vire anglais Quito.
Le gouvernement américain a donné au com-
mandant l'ordre d'assurer au Quito dans le cas
où il le demanderait et en l'absence de navire
de guerre anglais, la même protection qu'à un
navire américain.
Cette décision a été communiquée au chargé
d'affaires anglais.
DANS LE 19° ARRONDISSEMENT
On nous communique l'ordre du jour suivant :
L'Union des comités municipaux socialistes
réunie le 30 j uillet,salle Driot, 13, rue de Nan-,
tes, en vue des futures élections municipales,
après avoir entendu le citoyen Serra dans l'ex-
posé de son programme municipal et la partie
politique nettement socialiste.
Considère que le citoyen Serre offre par ses
aptitudes et ses connaissances techniques des
questions municipales et des besoins du quar-
tier toutes les garantie? que réclament la situa-
tion; qu'il a toujours dans les luttes passées
sauvegardé les intérêts du parti socialiste.
En conséquence le comité s'engage à soutenir
cette candidature et à la faire triompher aux
prochaines élections.
Dans cette même réunion le comité vote à
l'unanimité une adresse au gouvernement pour
le féliciter de son action énergique contre les
congrégations.
Il exprime qu'après avoir mis fin aux pro-
vocations cléricales, M. le président du Con-
seil ainsi que ses collègues, poursuivront
l'œuvre de progrès démocratique notamment
par la suppression de l'enseignement congré-
ganiste.
Pour le comité :
ARCHER, FONTAIXG, VEGELS», LABIOÎ-;
Cozirou, GAunaa. -
LES CONGREGATIONS
Le mouvement anticlérical. — En
Bretagne. — Violents incidents. —
intervention des troupes. — Le
départ des sœurs. — Les in-
cidents en province.
Le comité de la Jeunesse socialiste-révolution-
naire du -13* arrondissement nous communique
l'appel suivant :
Aux ouvriers, employés, étudiants.
Citoyens,
La Jeunesse socialiste-révolutionnaire du
13' arrondissement;
Considérant que les cléricaux ne désarment
pas, continuant à résister avec opiniâtreté à
l'application de la loi sur les congrégations ;
Considérant la véritable chouannerie que la
cléricaille fait renaître en Bretagne et en Ven-
dée, contrées encore ensevelies dans les ténè-
bres de la religion grâce à la çanaillerie de la
bande noire ;
Considérant que la meilleure façon de calmer
les ardeurs belliqueuses des cléricaux est de
créer une énergique et incessante agitation
anticléricale, jusqu'à l'anéantissement com-
plet de la horde des ensoutanés ;
Considérant que le 10 août, jour anniversaire
de la prise des Tuileries par la peuple de la
Révolution, est une merveilleuse occasion de
manifester notre haine de toute autocratie et
notre profond amour de l'indépendance et de la
liberté (au vrai sens du mot);
Engage énergiquement les républicains de
province à organiser, dans les localités où ils
habitent respectivement, des manifestations
semblables à celles organisées à Paris ;
Et prie instamment tous les démocrates sans
distinétion de nuances, vieux républicains et
jeunes libertaires et tous les élus républicains
et socialistes de Paris et de la banlieue de se
trouver en masse le dimanche 10 août à 2 h.
très précises de l'après-midi, place de la Con-
corde, pour se rendre de là sur les grands bou-
levards manifester nos convictions ardemment
républicaines et notre profond attachement aux
principes inébranlables de la Révolution.
Pour la jeunesse socialiste révolutionnaire
du 13* arrondissement.
Le secrétaire : Jean GoMBEaT, 16, rue Buot.
LA RÉSISTANCE EN BRETAGNE
Landerneau, 7 août.
Le décret d'expulsion des sœurs du Saint-
Esprit dirigeant le pensionnat de Saint-Julien,
à Landerneau, adonné lieu à de vifs inci-
dents.
Toute la nuit, les habitants, de garde autour
de l'école, avaient veillé. A deux heures du
matin, l'alarme est donnée. En un instant,
toute la population est debout et 2,000 calo-
tins se massent autour du pensionnat.
Bientôt, deux cents hommes du 19'. avec
deux capitaines, quatre lieutenants, partis par
chemin de fer à trois heures, de Brest, arri-
vaient à Landerneau. Devant la gare se trou-
vaient trois brigades de gendarmerie. Gen-
darmes et soldats.sous laconduilé de M. Moer-
dès, commissaire spécial de Brest, et Seigland,
commissaire de police de Landerneau, se diri-
gent vers le pensionnat Saint-Julien, où ils
arrivent à cinq haums..
M. Villiers, député clérical, prend la pa-
role.
Messieurs les commissaires, s'écrie-t-il, vous êtes
certainement plus à plaindre qu'à blâmer. Le gou-
vernement se permet de diriger des troupes contre
de malheureuses femmes qui ont passé leur vie à
se dévouer pour les enfants du peuple. C'est une
indignité ! Aussi ai-je cru de mon devoir de pro-
tester avec énergie contre un acte odieux, au nom
de la population que je représente.
Et se tournant vers la foule :
Je recommande le calme. Pas de violences ni
mots injurieux contre les commissaires et contre
les soldats pour lesquels mon cœur de patriote bat
toujours.
Et maintenant, monsieur le commissaire, je vous
laisse à votre besogne.
Les manifestants et la troupe
Les 2.000 personnes qui se pressent sur la
place crient: « Vivent les soeurs ! Vive la liber-
té 1A bas les proscripteurs 1 » Hommes et fem-
mes brandissent leurs cannés et leurs para-
pluies.
M. Moerdas, commissaire spécial, harangue
la foule mais inutilement. Il doit faire procé-
der aux sommations et aux trois roulements
de tambour, car les cordons de troupes ont été
rompus par la foule. Une lutte va s'engager.
Dos femmes se couchent par terre. M. Moerdès
supplie M. Villiers d'user de son autorité pour
empêcher des faits regrettables.
Pendant ce temps un serrurier venu de
Brest tente d'ouvrir la porte derrière laquelle
sont massés les enfants des écoles. N'y parve-
nant pas on fait sauter les vitres.
La situation s'aggrave
M. Villiers, voyant que la situation s'ag-
grave et menace de tourner au tragique,
engage de nouveau la foule au calme.
M. H. de La Galinais crie au commissaire :
— Vous pouvez m'arrêter ; mes ancêtres sont
morts sur l'échafaud ; je suis ici pour défendre la
liberté ; c'est un honneur d'être arrêté pour cette
noble cause.
Cependant la porte a été enfoncée. Les com-
missaires Moerdès et Seigland pénètrent dans
le parloir, oÙ ils se trouvent en présence de M.
Boucher, ancien député, qui proteste au nom
de la société civile propriétaire de l'école. Le
décret d'expulsion est notifié aux sœurs par M.
Seigland, commissaire, qni invite les religieu-
ses à le suivre.
M. Villiers, député, proteste de nouveau. Il
dit que les soeurs sont libres d'aller où elles
veulent.
Vous n'allez pas, dit-il, les mettre au rang des
prostituées sous la surveillance de la police. C'est
déjà trop d'avoir crocheté les serrures et jeté les
sœurs à la rue.
L'expulsion
A sept heures, les sœurs sortent, donnant le
bras aux dames du pays, au milieu des cris de
la foule, et,accompagnées par les ensoutanés et
des milliers de personnes, elles vont à l'église
où l'on chante le Parce Domine.
Sur le seuil de l'église, M. Villiers a adressé
encore quelques mots à la foule pour affirmer
sa sympathie et son dévouement aux sœurs et
a déclaré qu'il ne leur disait pas adieu, mais au
revoir, ot que les habitants ne les oublieraient
pas.
Nouvelles manifestations
La foule ne se dispersant pas, M. Moerdès fit
les trois sommations d'usage et donna l'ordre
aux troupes do charger. M.Villiers intervint et,
grâce à ses conseils, la foule se retira.
Quelques femmes ont été bousculées et bles-
sées dans la foule.
Les sœurs se retirent chez des habitants.
La foule suit les gendarmes jusqu'à la gare
et pousse des cris : « A morll » à l'adresse du
sorrurier que la troupe doit protéger.
De violentes altercations se produisent. M. de
la Galinais apostrophe de nouveau M. de Moer-
dès, lui disant qu'il est en état d'insurrection
au nom de la Déclaration des droits de l'hom-
me, et demandant à être arrêté.
M. Moerdès a apposé les scellés sur les diffé-
rentes portes extérieures du pensionnat Saint-
Julien.
A côté est placardé un avis imprimé du pré-
fet, disant que les articles 249 et 252 du Code
péaal punissent de6 (QOis à 2 ans de prison
ceux qui brisent les scollés mis par ordre do
gouvernement.
Les fermetures
Quimper, 7 août.
M. Tomasi, commissaire spécial, a quitté
Quimper. hier après-midi, avec trois brigades
de gendarmerie à cheval, se rendant h Erauè-
Gabéric pour fermer l'école.
Sainl-Brieuc, 7 août.
A Senven, les décrets n'ont pu être exécutés.
La population s'est massée devant l'école ; M.
du Roscoat, député clérical, était à leur tête.
Le commissaire de police a dû se retirer sans
procéder à l'expulsion des smurs.
Nantes, 7 août.
Les scellés apposés sur les écoles de Re-
mouillé et de Saint-Jean-de-Corcoué (Loire-
Inférieure) ont été brisés.
Le conseil générai s'est réuni ce soir à 3 heu-
res en session extraordinaire. Son président,
le marquis de la Ferronnays,député d'Ancenis,
a ouvert la séance en rappelant les actes da
gouvernement.
Si un cri de protestation, dit-il, doit se faire
entendre, c'est surtout où fut signé l'édit qui
assura à la France un siècle de prospérité sans
exemple.
M. Hélitas, préfet de la Loire-Inférieure, s'é-
lève contre ces paroles injurieuses. D'ailleurs,
dit le préfet, le conseil général n'a pas le
droit de critiquer les actes du gouverne-
ment.
Il pose la question préalable.
La question préalable est repoussée par 34
voix contre 8 abstentions.
Le préfet déclare qu'on présence de l'inten-
tion manifeste de la majorité de critiquer la
politique du ministère il no pourrait rester au-
diteur impassible de ces attaques et il quitte
la salle.
Le conseil émet ensuite un vœu en faveur de
la réintégration des sœurs.
On vote aussi un crédit de 5.000 francs
pour les sœurs expulsées et qui sont nécessi-
teuses.
Lesneven, 7 août.
L'amiral de Cuverville, sénateur, l'abbé Gay-
raud et M. Villiers, députés, sont arrivés à
Lesneven pour assister a l'exécution des décrets
au Folgoët, à Ploudaniel, Saint Méen.
Au Folgoêt. le curé conseille aux femme:
de se mettre à genoux devant l'école afin df
barrer le passage aux gendarmes.
Brest, 7 août.
L'exécution 'des décrets d'expulsion a été
tentée inutilement ce matin à l'école des sœurs
de Crozon. Les gendarmes n'ont pu réussir à
rompre las cordons formés par la foule pour
protéger l'entrée de l'école et ont dû se re-
tirer.
Morlaix, 7 août.
Le sous-préfet est parti pour Quimper où il
auta une entrevue avec le préfet.
Dans les départements
Grenoble, 7 août.
On sait qu'à Monibonnot, le maire, M. de Mi-
ribel, fils de l'ancien chef d'état-major général,
avait, à deux reprises, brisé les scellés qui
avaient été apposés sur l'immeuble qui lui
appartient et où se trouvaient les sœurs de
Saint-Thomas-de-Villeneuve. Il avait été mis
en état d'arrestation.
M. de Miribel a comparu hier devant le tri-
bunal correctionnel de Grenoble qui s'est borné
à ordonner la mise en liberté provisoire du
prévenu.
prévenu. Riom, 7 août.
Le conseil municipal de Glaine-Montaigut et
quelques électeurs cléricaux de la commune
ontenvoyé au député, M. Guyot-Dessaigne,
une protestation contre la fermeture de l'école
libre. M. Guyot-Dessaigne a refusé d'intervenir.
La Rochelle, 7 août.
Le conseil municipal de Saint-Georges (île
d'Oléron) vient de voter une adresse de félici-
tations à M. Combes, pour « l'énergie qu'il
déploie dans i'application de la loi sur les con-
grégations H.
Moulins, 7 août.
MM. Thaury, adjoint au maire de Venas.et
Barbat du CIQzef, maire de Saint-Germain-de-
Salles, ont éié suspendus de leurs fonctions
pour avoir protesté contre l'exécution des dé-
crets.
Epinal, 7 août.
Toute résistance a cessé à La Bresse. Les
sœurs de la Doctrine chrétienne ont quitté
l'école et la commune sans incident.
Alençon, 7 août.
L? tribunal correctionnel a condamné M.
Pocholle à dix jours de prison pour bris de
s celles.
Arras, 7 août.
Hier soir a eu lieu à Clairmarais une mani-
festation devant l'immeuble des sœurs oblates
assomptionnistes , qui avaient été expulsées
lundi.
Trois cents calotins environ ont brisé les
scellés et ont pénétré dans l'immeuble, en dé-
pit des efforts de la gendarmerie.
Les oblates ont réintégré le couvent.
Saint-Omer, 7 août.
Le comm issaire de police spécial de Lens est
revenu ce matin à Clairmarais, procéder à une
nouvelle expulsion et a apposé de nouveau les
scellés qui avaient été brisés.
Saint-Etienne, 7 août.
Ce soir est venue devant le président du
tribunal de Roanne l'instance en référé in-
troduite par M. Dechelelte, vicaire général du
diocèse de Lyon, et deux autres propriétaires
d'Ecoche et de Chandon, contre le préfet de
la Loire, au sujet de l'application des dé-
crets.
Le jugement a été renvoyé à samedi.
Marseille, 7 août.
La plupart des établissements congréganis-
tes fixés dans la région, et atteints par la no-
tification de délai, ont fermé volontairement
leurs portes, et se sont retirés. Dans celte caté-
goriet on compte les soeurs de la Doctrine chré-
tienne de Nancy, à Saint-Goniez, les sœurs de
la Compassion du boulevard Boisson, du Ca-
net, de Cuges, de la Bourine, des Crottes et de
Montolivet, les sœurs de Saint-Joseph des Vans,
à Puyricard, Velaux, Peynier, Beaurecueil et
La Gavotte, les sœurs de la Présentation de
Marie, à Aix, Puy-Sainle-Réparado, Berre, Char.
levaI, Laroque-d'Aulheron, Rogues, Aurons et
Pelissanne; les sœursde Saint-Joseph de l'Ap-
parition sont jusqu'à nouvel ordre maintenues
à la Bourdonnière.
Aucune mesure n'a été prise encore à l'égard
des pères de l'école Saint-Ignace, de l'école de
dom Bosco et des religieuses de Sion. La déci-
sion reste en suspens en attendant la liquida-
tion des cas litigieux soulevés par ces trois éta-
blissements.
Les sœurs de la Présentation de Marie à Aix,
ont quitté leur établissement sur l'injonction
du commissaire central et les scellés ont été
apposés seulement sur l'immeuble apparte-
nant en propre à la communauté, la proprié-
taire s'étaut engagée à ne laisser installer dans
l'autre partie aucun membre de la congréga-
tion qu'il occupait ou de toute autre congré-
gation.
Aucune décision n'a encore été prise au SU4
jet du petit séminaire de Bolsunce dirigé par
les lazaristes Cet établissement qui se trouve
sous la dépendance de l'évêquo de Marseille
D'a pas encore accompli les actes de souroissiQ&
r '-P r
Le CINQ CENTIMES
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
131, rue Montmartre, 131
» chez MM. LAGRANGE, CERF &C*
6, place de la bourse, 6.
latresse Télégraphique: XIX* SIÈCLE - PARIS
ABONNEMENTS
Paris Troif moii 6f. Six moi* 11 f. Ce an 201*
Départements — 7f. — 12 f. - 24 f.
Union Postale — 9f. — ISr. - 32 f,
Les Abonnements sont reçus s&ns frais
dans tous les Bureaux de Posté
RÉDACTION: 131, rue Moiilmartre, 131
- De i à 8 heures du soir et de 40 heures du soir à 1 heure du matin
No 1183S — Samedi 9 Août 1902
21 THERMIDOR AN 110
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandais à l'administrateur
A partir du 1er septembre pro-
chain nos bureaux seront trans-
férés 14, rue du Mail (2'ar.).
NOS LEADERS
Question sociale
Nous sommes tellement pris par les
nécessités de la bataille immédiate, que
nous n'avons pas toujours le temps, à
l'heure actuelle, d'exposer les raisons
profondes de l'action de la République
contre la congrégation. Une question
précise a été posée par les actes du
gouvernement, et.depuis quelque temps,
a presse démocratique est forcée de
s'occuper, avant tout, de cette question.
Les cléricaux abusent de la situation
pour tenter de faire oublier les princi-
pes mêmes qui commandent la politi-
que anticléricale du peuple français.
La Semaine sociale indique très bien
le principal élément du problème en
expliquant que la question de la con-
grégation se pose sur le terrain social
et économique.
Nos adversaires feignent de croire
que tout se réduit, entre eux et nous, à
une querelle morale ; pourquoi pas à
une querelle de mots ? Ce n'est pas
exact. Il s'agit du pain de ceux qui ont
faim ; et je ne sais rien de plus positif,
rien de plus matériellement grave.
Vous vous en rendrez compte,simple-
ment en lisant les noms des familles qui
se sont chargées de défendre, au cours
des derniers incidents, la cause des
« bonnes sœurs ».
Ce sont des familles très riches, et
dont la fortune provient de l'exploita-
tion de grandes usines et de nombreux
ouvriers.
Parmi les manifestants millionnaires,
l'un est le propriétaire d'une des trois
ou quatre immenses raffineries de sucre
qui se partagent un monopole dont
l'Etat, un jour. se décidera bien à pro-
fiter; d'autres dirigent, dans le Midi,
des mines et des fabriques.
Ici, nous évitons autant que possible
de mêler des femmes à des polémiques
forcément un peu vives. Il me sera per-
mis cependant de profiter des docu-
ments que fournissait dernièrement le
Figaro sur les attaches des dames qui
organisèrent la tentative de manifesta-
tion cléricalede la place de la Concorde.
La plupart tiennent à la fois au monde
de la haute bourgeoisie et au faubourg
Saint-Germain.
La famille Reille jouit d'une assez
notoire influence dans la haute indus-
trie pour qu'il soit inutile d'insister.
Mme de Mun a marié l'un de ses fils à
Mlle Werlé, fille du comte Werlé, le ri-
chissime propriétaire del'ancienne mai-
son Clicquot. Le second de ses enfants
a épousé Mlle Perquer, la fille dugrand
armateur du Havre. Mme de Mun a éga-
lement une fille mariée à M. J.-P. Hen-
nessy, fils de M. Maurice Hennessy, le i
grand industriel bien connu.
Copions toujours le Figaro :
Mme Piou, femme du chef de l'Union
nion libérale, est, par son mari,la belle-
sœur de Mme Jules Lebaudy, mère des
célèbres sucriers. MmeCibiel est. la fem-
me du député de l'Aveyron, grand in-
dustriel, possesseur et administrateur
3e mines qui sont dans sascirconscrip-
tion électorale. Mme Cibiel est aussi la
sœur de M. Charles Bérenger, grand in-
dustriel également. Mme de Pomairols,
originaire de l'Aveyron, est « très ri-
che ».
J'entends bien que la richesse, non
plus que la pauvreté, n'est pas un
déshonneur.
Républicains et socialistes, nous n'a-
vons pas le droit, par exemple, d'igno-
rer l'antagonisme terrible des intérêts
entre l'aristocratie capitaliste et le pro-
létariat.
La lutte entre ces deux éléments con-
traires s'accuse en matière de religion
comme en toute autre matière. Quan-
tité de chefs d'industries sont cléri-
caux ; pourquoi ? Parce que l'Eglise en-
seigne la résignation, et parce que les
papes ont maintes fois flétri le socia-
lisme. Le moine et le curé sont les al-
liésnaturels du propriétaire de manu-
facture contre les « meneurs », les
<( agitateurs », les « révoltés » des syn-
dicats rouges.
On sait quelle sollicitude les capita-'
listes du nord ont montré pour le culte
de Notre-Dame de l'Usine Dans cer-
Lains établissements métallurgiques,
comptant les ouvriers par dizaines de
DilJe, des écoles congréganistes ont été
installées pour détourner de l'école
laïque les fils et les filles des travail-
leurs. C'est dans une de ces écoles de
bonnes sœurs que les enfants se sont
une fois insurgés.au cri de «A bas la ca-
lotte! » le jour où leurs parents se met-
taient en grève. Les bannières de tels
« syndicats jaunes Ii sont brodées d'ins-
criptions religieuses en l'honneur de
Notre-Dame de l'Usine, de divers saints,
de Jésus et de Marie.
Les chefs des immenses industries
qui tyrannisent la foule des ouvriers
ont intérêt, évidemment, à ce que les
travailleurs ne s'émancipent jamais, ou
ne s'émancipent que le plus tard possi-
ble. L'Eglise se propose le même objet.
La coalition du Capitalisme et de la
Congrégation est un phénomène écono-
mique et social. De même la libre-pen-
sée et la foule solidariste se rencon-
trent et se joignent forcément.
Il suit de là que l'on ne peut s'arra-
cher à l'oppression économique de la
féodalité de l'argent sans secouer en
même temps le joug moral de l'Eglise.
C'est ainsi que la question de la con-
grégation est une question sociale.
On parle aux ouvriers de la « liberté
de l'enseignement » et même de la « li-
berté de conscience ». En somme, les
cléricaux ne réclament qu'une liberté :
celle d'exploiter et de piller le produc-
teur de toutes les richesses: le peu-
ple.
Hugues Destrem.
♦
BRISEURS DE SCELLÉS
Au fond, dans leur bruyante
mais inoffensive émeute, les
cléricaux comptent surtout sur
la longanimité des républi-
cains; ils sont déjà quelques-
uns qui s'amusent à briser les
scellés posés à -- la porte des
maisons fermées; sous un autre régime,
ils risqueraient gros ; ils espèrent bien en
être quittes pour une réprimande, et se
faire ainsi une douce réclame pas bien
coûteuse.
Hier, à Clairmarais ils se sont mis trois
cents à se partager les responsabilités ; ils
ont brisé les scellés et les oblates assomp-
tisnnistes ont réintégré l'immeuble. Ceci
pouvait coûter cher aux oblates qui se
désignaient ainsi comme acceptant l'aide
des brise-scellés. Qu'a-t-on fait ? le com-
missaire de police est revenu, a remis de-
hors les oblates et a reposé les scellés,
simplement.
Il faudrait pourtant que ces actes de bon
garçonnisme oe donnassent pas aux autres
oblates le désir d'en faire autant que leurs
compagnes de Clairmarais; la répression
de telles fredaines serait facilement assu
rée par l'application d'un certain nombre
d'articles du Code, et si le gouvernement
n'a pas jugé utile, jusqu'à présent, d'en
faire un usage dangereux pour les gens
qui s'y exposent, il n'en est pas moins
vrai que la loi a les moyens de se faire
respecter.
On ne peut donc qu'engager les cléricaux
à ne point abuser de ce genre de plaisante-
ries. Hier, à Landerneau, le préfet a fait
apposer, près des scellés, de petites affiches
indiquant la somme d'années de prison
qui pourrait être la récompense de qui se-
rait tenté de briser les cachets. Ce simple
avis indique que le gouvernement se fatigue
de laisser libre carrière aux fauteurs d'é-
meutes cléricales. Cet avertissement sera
entendu, sans aucun doute, et désormais
les cléricaux se renfermeront dans leur
rôle, qui est, présentement, de crier.
A LA MÉMOIRE
DE JEAN-JACOUES ROUSSEAU
Dimanche prochain, au parc d'Ermenonville,
la jeunesse rationaliste fêtera Jean-Jacques
Rousseau, honorera la mémoire du grand
homme par une visite à l'île des Peupliers, au
tombeau du célèbre écrivain et au temple de
la philosophie. M. Victor Charbonnel et Mme
Marie Marcilly, de l'Odéon, liront ou récite-
ront des œuvres de Jean-Jacques Rousseau.
Ce sera la première réunion de ces jeunes
qui, pour donner la réplique et tenir tête aux
cercles catholiques, se sont constitués en un
groupe da Jeunesse rationaliste.
C'est une heureuse idée qu'ils ont eue de
donner leur première fête en l'honneur de l'é-
crivain qui, dès 1754, écrivait :
De lui-même le peuple veut toujours le bien,
mais de lui-même il ne le voit pas toujours. La
volonté générale est toujours droito, mais le juge-
ment qui la guide n'est pas toujours éclairé. —
(Contrat social, Livre D, ch. 6).
Et qui disait :
Ce qui est bien et conforme à l'ordre est tel par
la nature des choses et indépendamment des con-
ventions humaines. (Dao.)
On pourrait appliquer aux événements que
nous venons de voir se dérouler tout récem-
ment ces paroles du grand philosophe :
L'État, embrasé par les guerres civiles, renaît,
pour ainsi dire, de sa cendre et reprend la vigueur
de la jeunesse en sortant de la mort.
Longtemps endormi et inaclif, notre gouver-
nement démocratique vient de se ressaisir pour
chasser de nos murs ceux qui venaient y ap-
porter le trouble et la discorde. Rien n'est plus
dangereux que l'influence des intérêts privés
dans les affaires publiques. Le seul remède
pour détruire cette influence, c'était d'en sup-
primer la cause. La démocratie vientde le faire;
félicitons-nous de ce résultat.
Heureux, dit Jean-Jacques Rousseau, toutes les
fois que je médite sur les gouvernements, de trou-
ver toujours dans mes recherches de nouvelles rai-
sons d'aimer celui de mon pays !
Au lendemain des jours troublés qui viennent
d'agiter la République, il est réconfortant, il
est beau de voir une nombreuse jeunesse,répu-
bticaine d'id4es et de sentiments, célèbres la
victoire de la démocratie on honorant l'un des
philosophes qui ont le plus contribué à faire
connaître au peuple quels sont ses droits, et
quels sont ses devoirs 1 — A. J.
LE CONSEIL DE CABINET
Les ministres se sont réunis hier matin en
conseil de cabinet au ministère de l'intérieur,
sous la présidence de M. Combes.
Le président du conseil a fait connaître à ses
collègues les conditions dans lesquelles se
poursuit l'application de la loi du 1" juillet
1901. Les derniers décrets comprenaient 32 dé-
partements : dans 29 départements l'exécution
des décrets peut être considérée comme ter-
minée ; elle s'achève dans le Morbihan et les
Côtes-du-Nord et elle est commencée dans le
Finistère. -
Le ministre des finances a entretenu le con-
seil des diverses questions soulevées par la pré-
paration du budget de 1903.
Les ministres se réuniront à Rambouillet
dans le courant de la semaine prochaine.
LA REVOLUTION AU VENEZUELA
New-York, 7 août.
Le président Castro, sortant da son inaction,
est parti avec 6,000 hommes au-devant de l'ar-
mée révolutionnaire.
Il va essayer d'arrêter la marche des dissi-
dents sur la capitale. Les révolutionnaires,
campés à Camatugua, à Î00 kilomètres au sud
de Caracas, sont au nombre do 7,000
Entre Caracas et la Guayra, des irai os ont
été arrêtés, dévalisés et objigôs de fgfflQlr A
leur point de djparu - - ---.. - --
LIQUEURS EUPÊBITIFS
Le rapport du docteur Laborde. —
L'anisette calomniée. — Les apéri-
tifs de nos pères. — Les vins her-
bés. — L'abus seul est nuisible.
La faim artificielle. — Les bien-
faits de l'amer!
Au sujet de l'article: Gare aux apéritifs ! de
notre collaborateur A. de Vaulabelle, que nous
avons publié dans notre n" du 20 juillet, M. H.
Grizard, délégué de l'Union syndicale des débitants
de vins de la Seine, nous adresse les renseigne-
ments intéressants que voici :
A en croire les déclarations intransigeantes
da certaines personnalités scientifiques, les
apéritifs dateraient d'hier, et, sans exception,
tous seraient nocifs.
J'estime qu'il faut nous défier d'opinions
aussi absolues en matière hygiénique et aussi
inexactes au point de vue historique.
Souvenons-nous de ce vieux proverbe : « qui
veut trop prouver, ne prouve rien », c'est bien
le cas de l'appliquer au rapport de M. le doc-
teur Laborde, qui démontre que la modeste
anisette est toxique ; elle ne s'attendait sans
doute pas à l'honneur d'être inscrite sur la
liste de proscription de l'académie, la pauvre
anisette r
En la voyant figurer à côté de l'absinthe,bien
des gens qui nourrissaient, consciemment ou
non, des préventions contre l'absinthe, se di-
ront que puisque celle-ci est rangée au même
niveau que l'anisette, elle n'est sans doute pas
aussi dangereuse qu'on le prétend.
On rira assurément d'un bout à l'autre du
pays en apprenant les méfaits de la terrible
anisette.
Buvez donc du café et du thé, mais n'oubliez
pas que la caféïne et la théïne sont de puis-
sants poisons, et que ce sont eux qui secouent
peut-être si terriblement les nerfs de nos bra-
ves populations françaises.
Les apéritifs dans l'antiquité
Jetons un regard en arrière, et voyons quels
étaient les apéritifs dans l'antiquité, apéritifs
qui ne semblent pas beaucoup avoir diminué la
force de nos ancêtres?
L'histoire de la distillerie nous montre que
quelques-uns des cordiaux étaient parfumés
avec des plantes, des fleurs, des graines, des
racines, des sucs de fruits divers, etc.
On traitait aussi des vins de liqueurs par des
infusions de plantes aromatiques, telles que le
myrthe, l'aloès, l'anis, l'hysope, le romarin,
etc. On faisait ainsi de véritables liqueurs que
l'on appelait vins herbés.
Déjà, d'ailleurs, l'absinthe était parmi les
vins herbés celui que préféraient les buveurs.
Qui pourrait soutenir que nos liqueurs apé-
ritives n'ont pas la plus grande analogie avec
celles d'autrefois?
Les vins de dessert
D'ailleurs ne pourrait-on pas citer de nom-
breuses boissons plus inoffensives encore que
les vins barbés, par exemple les vins de ma-
dère, malaga, porto, muscat et tous les vins
amertumés soit avec des quinquina qui sont
des toniques-et des fébrifuges, soit avec des
gentianes dont l'action est rafralchissantot soit
avec des coca, des kola, etc.
Est-ce que l'infusion de tous ces éléments
dans un vin chaud et généreux ne donne pas
la quintessence de toutes leurs vertus toniques
et fortifiantes ?
Il n'y a que l'abus qui est nuisible en toutes
choses : Soyons sobres, et buvons ce qu'il nous
plaira.
Les amers
D'autre part, que penser des amers ? Voici, à
ce sujet, l'avis de MM. Soulier et Scheffler.
M. le professeur Soulier notis donne une
ingénieuse explication au sujet de l'action que
peut produire l'absorption d'un amer et voici
comment il résume le processus apéritif :
« Au fait prériférique du siège buccal, con-
nexe de la sensation amère, parait correspon-
dre un stade préparatoire de la sécrétion gas-
trique ; la sensation amère devient de ce fait
comme l'équivalent de la faim. »
Le docteur Scheffler ajoute avec raison :
« Si la sensation ressentie n'est pas celle de
la faim physiologique, c'est néanmoins une
sensation qui fait éprouver le besoin d'ingérer
des aliments et qui s'accompagne du désir de
manger; c'est une faim artificielle si l'on
veut, mais le résultat est en somme le même,
que celui d'une faim légitime, puisque le sujet
absorbe plus volontiers des aliments et en
plus grande quantité. »
Une réhabilitation
On pourrait citer à l'infini des documents
et des appréciations semblables.
Dès lors, pourquoi, sans raisons vraiment
légitimes,jeter le discrédit sur l'ensemble d'une
industrie qui fait en somme son commerce
loyalement, qui fournit au trésor la sep-
tième partie du budget général de la France
et qui donne du pain au quart de la popula-
tion française ? — H. Grisard.
0&
LE KAISER CHEZ LE TSAR
Un dîner de gala. — Sur le pont du
« Hohenzollern ». — Manœuvres
d'escadre
Revel, 7 août.
Hier soir,à 8 heures, a eu lieu, à bord du
Hohenzollern, un dîner de gala auquel ont as-
sisté, outre les deux empereurs, le grand-duc
Alexis, le prince Frédéric-Henri, le comte de
Bülow, le comte LamsdorfJ et la suite des
deux monarques. L'empereur Guillaume por-
tait l'uniforme du régiment de dragons russes
de Narva ; l'empereur Nicolas portait celui de
la marine allemande. L'empereur Guillaume
était assis à la gauche du tsar.
Avant le dîner, le consul allemand, M.
Koch, avait remis à l'empereur Guillaume
un album contenant des vues de Revel ;
c'est un présent de la colonie allemande de
Revel.
Pendant le banquet, la musique du Hohen-
zollern a donné une audition. Pendant la céré-
monie du drapeau, le soir, elle a fait enten-
dre la imrche d'honneur hollandaise, l'hymne
national allemand et l'hymne national russe.
Après le banquet, les deux empereurs ont
tenu cercle sur le pont du Hohenzollern. Puis
ils se sont rendus sur l'arrière-pont où ils ont
eu une conversation longue et animée.
Vers dix heures. les vaisseaux des deux flot-
tes ont été éclairés à la lumière électrique :
l'ensemble constituait un spectacle merveil-.
leux.
Après dix heures, les deux souverains se
sont rendus avec leur suite à bord du Standart
d'où ils ont assisté à des exercices de tir de
nuit, en particulier avec des canons de 37 et
de 44 millimètres.'
Vers 11 h. 1[2 l'empereur Guillaume est re-
venu à bord du Hohenzollern.
La matinée
Ce malin, à 9 heures,loq 2 empereurs accom-
pagnés de leurs suites, ont quitté leurs yachts
pour se rendre sur le vaisseau-amiral russe
Minine. L'escadre d'artillerie a alors levé l'an-
cre et fait vapeur pour la pleine mer.
Pendant la marche, J'escadre a accompli dif-
férentes manoeuvres, entre autres des exercices
de tir de toutes ses pièces contre des cibles flot-
tantes et contre des cibles fixes placées sur le j
rivage. et aussi contre des ouvrages de terre J
construits de façon à représenter des batteries
de côte.
A 1 heure, a été donné, à bord du Standart,
un déjeuner auquel ont été invitées toutes les
personnes accompagnant les souverains.
Le temps est superbe.
Voir à la 38 page
les DERNIERES DEPECHES
de la nuit et
la REVUE DES JOURNAUX
du matin
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
Trente-trois victimes
New-York, 7 août.
Une collision s'est produite sur le chemin de
fer de Saint-Paul, près de Rhodes,dans l'Iowa,
entre un train de voyageurs et un train de
marchandises.
Il y a eu 13 tués et 20 blessés.
PROGRAMME D'ÉTUDES ORIGINAL
(De notre correspondant particulier)
Londres, 7 août.
Les journaux anglais rappellent l'anecdote
suivante, avec de plaisants commentaires.
Un jour le professeur Ramsay, géologue an-
glais, professeur à l'Ecole des mines, reçut la
visite d'un très riche commerçant qui désirait
que son fils entrât dans cette école, mais dé-
clara tout d'abord au professeur : a Je n'ai pas
besoin qu'on lui fasse étudier les couches de
terrain, les surfaces, les fossiles, etc. Tout ce
que je demande c'est qu'on lui apprenne à
trouver l'or, l'argent et le cuivre en quantités
rénumératrices, oui, monsieur. »
Voilà ce qui s'appelle un homme pratique.
UN RECORD COMMERCIAL
(De notre correspondant particulier)
Singapour, 7 août.
Le record du monde pour la rapidité du
chargement du charbon à bord des navires a
été battu par le croiseur britanique le Terrible,
au wharf de Taujouzpagar, à Singapour. Les
coolies chinois ont, en effet, embarqué en
5 heures 1,510 tonnes de charbon, 1.510.000
kilos ILe dernier record du Terrible avait été
de 272 tonnes l'heure.
EN FAVEUR DE PALIZZOLO
(De notre correspondant particulier1
Palerme, 7 août.
Le comité pour le référendum en faveur de
Palizzolo a déjà envoyé des circulaires en vue
de la réunion qui aura lieu samedi ou di-
manche.
Le lieutenant Notarbartolo et l'avocat Mar-
chesano sont arrivés par le paquebot de Na-
ples; les socialistes sont allés les saluer.
ON SE DÉFIE DU SULTAN
(De notre correspondant particulier)
Gênes, 7 août.
La maison de constructions maritimes An-
saldo établie à Gênes ne laisse pas partir le
cuirassé turc Mess'Oudieh qui est prêt à pren-
dre la mer, mais devra rester an port de Gênes
tant que la Turquie n'aura pas effectué le der-
nier versement.
La transformation de ce vieux navire a coûté
quelques millions. La maison Ansaldo a exécu-
té les travaux au fur et à mesure des paiements
et, le dernier paiement ne venant pas, on a
prétexté le manque d'équipago pour retenir le
navire. «
- 00
LE COURONNEMENT D'ÉDOUARD VII
Lea réceptions. — Avant le sacre. —
Le dernier bulletin.
Londres, 7 août.
Le roi recevra demain en audience un cer-
tain nombre de personnalités, parmi lesquelles
le ras Makonnen.
La première répétition exacte de la cérémo-
nie du couronnement a eu lieu hier à l'abbaye
de Westminster. Tous les grands dignitaires
et les pairs, assistés de leurs pages portant
leurs couronnes, y ont pris part, - revêtus des
robes qu'ils porteront samedi. -
Le bulletin officiel suivant a été publié ce
matin :
Palais de Buckingham, 6 heures.
Le roi a supporté le voyage d'hier sans la moin-
dre fatigue. Sa Majesté a passé une bonne nuit.
Elle est en excellente santé.
Sa blessure est virtuellement cicatrisée.
Un bulletin sera publié dimanche.
Kiel, 7 août.
Le prince et la princesse Henri de Prusse
sont partis ce matin pour prendre part aux fê-
tes du couronnement du roi Edouard.
AUTOUR DE PANAMA
Washington, 7 août.
Le gouverneur de Panama a fait connaître
au commandant du vaisseau de guerre améri-
cain Ranger son intention de s'emparer du na-
vire anglais Quito.
Le gouvernement américain a donné au com-
mandant l'ordre d'assurer au Quito dans le cas
où il le demanderait et en l'absence de navire
de guerre anglais, la même protection qu'à un
navire américain.
Cette décision a été communiquée au chargé
d'affaires anglais.
DANS LE 19° ARRONDISSEMENT
On nous communique l'ordre du jour suivant :
L'Union des comités municipaux socialistes
réunie le 30 j uillet,salle Driot, 13, rue de Nan-,
tes, en vue des futures élections municipales,
après avoir entendu le citoyen Serra dans l'ex-
posé de son programme municipal et la partie
politique nettement socialiste.
Considère que le citoyen Serre offre par ses
aptitudes et ses connaissances techniques des
questions municipales et des besoins du quar-
tier toutes les garantie? que réclament la situa-
tion; qu'il a toujours dans les luttes passées
sauvegardé les intérêts du parti socialiste.
En conséquence le comité s'engage à soutenir
cette candidature et à la faire triompher aux
prochaines élections.
Dans cette même réunion le comité vote à
l'unanimité une adresse au gouvernement pour
le féliciter de son action énergique contre les
congrégations.
Il exprime qu'après avoir mis fin aux pro-
vocations cléricales, M. le président du Con-
seil ainsi que ses collègues, poursuivront
l'œuvre de progrès démocratique notamment
par la suppression de l'enseignement congré-
ganiste.
Pour le comité :
ARCHER, FONTAIXG, VEGELS», LABIOÎ-;
Cozirou, GAunaa. -
LES CONGREGATIONS
Le mouvement anticlérical. — En
Bretagne. — Violents incidents. —
intervention des troupes. — Le
départ des sœurs. — Les in-
cidents en province.
Le comité de la Jeunesse socialiste-révolution-
naire du -13* arrondissement nous communique
l'appel suivant :
Aux ouvriers, employés, étudiants.
Citoyens,
La Jeunesse socialiste-révolutionnaire du
13' arrondissement;
Considérant que les cléricaux ne désarment
pas, continuant à résister avec opiniâtreté à
l'application de la loi sur les congrégations ;
Considérant la véritable chouannerie que la
cléricaille fait renaître en Bretagne et en Ven-
dée, contrées encore ensevelies dans les ténè-
bres de la religion grâce à la çanaillerie de la
bande noire ;
Considérant que la meilleure façon de calmer
les ardeurs belliqueuses des cléricaux est de
créer une énergique et incessante agitation
anticléricale, jusqu'à l'anéantissement com-
plet de la horde des ensoutanés ;
Considérant que le 10 août, jour anniversaire
de la prise des Tuileries par la peuple de la
Révolution, est une merveilleuse occasion de
manifester notre haine de toute autocratie et
notre profond amour de l'indépendance et de la
liberté (au vrai sens du mot);
Engage énergiquement les républicains de
province à organiser, dans les localités où ils
habitent respectivement, des manifestations
semblables à celles organisées à Paris ;
Et prie instamment tous les démocrates sans
distinétion de nuances, vieux républicains et
jeunes libertaires et tous les élus républicains
et socialistes de Paris et de la banlieue de se
trouver en masse le dimanche 10 août à 2 h.
très précises de l'après-midi, place de la Con-
corde, pour se rendre de là sur les grands bou-
levards manifester nos convictions ardemment
républicaines et notre profond attachement aux
principes inébranlables de la Révolution.
Pour la jeunesse socialiste révolutionnaire
du 13* arrondissement.
Le secrétaire : Jean GoMBEaT, 16, rue Buot.
LA RÉSISTANCE EN BRETAGNE
Landerneau, 7 août.
Le décret d'expulsion des sœurs du Saint-
Esprit dirigeant le pensionnat de Saint-Julien,
à Landerneau, adonné lieu à de vifs inci-
dents.
Toute la nuit, les habitants, de garde autour
de l'école, avaient veillé. A deux heures du
matin, l'alarme est donnée. En un instant,
toute la population est debout et 2,000 calo-
tins se massent autour du pensionnat.
Bientôt, deux cents hommes du 19'. avec
deux capitaines, quatre lieutenants, partis par
chemin de fer à trois heures, de Brest, arri-
vaient à Landerneau. Devant la gare se trou-
vaient trois brigades de gendarmerie. Gen-
darmes et soldats.sous laconduilé de M. Moer-
dès, commissaire spécial de Brest, et Seigland,
commissaire de police de Landerneau, se diri-
gent vers le pensionnat Saint-Julien, où ils
arrivent à cinq haums..
M. Villiers, député clérical, prend la pa-
role.
Messieurs les commissaires, s'écrie-t-il, vous êtes
certainement plus à plaindre qu'à blâmer. Le gou-
vernement se permet de diriger des troupes contre
de malheureuses femmes qui ont passé leur vie à
se dévouer pour les enfants du peuple. C'est une
indignité ! Aussi ai-je cru de mon devoir de pro-
tester avec énergie contre un acte odieux, au nom
de la population que je représente.
Et se tournant vers la foule :
Je recommande le calme. Pas de violences ni
mots injurieux contre les commissaires et contre
les soldats pour lesquels mon cœur de patriote bat
toujours.
Et maintenant, monsieur le commissaire, je vous
laisse à votre besogne.
Les manifestants et la troupe
Les 2.000 personnes qui se pressent sur la
place crient: « Vivent les soeurs ! Vive la liber-
té 1A bas les proscripteurs 1 » Hommes et fem-
mes brandissent leurs cannés et leurs para-
pluies.
M. Moerdas, commissaire spécial, harangue
la foule mais inutilement. Il doit faire procé-
der aux sommations et aux trois roulements
de tambour, car les cordons de troupes ont été
rompus par la foule. Une lutte va s'engager.
Dos femmes se couchent par terre. M. Moerdès
supplie M. Villiers d'user de son autorité pour
empêcher des faits regrettables.
Pendant ce temps un serrurier venu de
Brest tente d'ouvrir la porte derrière laquelle
sont massés les enfants des écoles. N'y parve-
nant pas on fait sauter les vitres.
La situation s'aggrave
M. Villiers, voyant que la situation s'ag-
grave et menace de tourner au tragique,
engage de nouveau la foule au calme.
M. H. de La Galinais crie au commissaire :
— Vous pouvez m'arrêter ; mes ancêtres sont
morts sur l'échafaud ; je suis ici pour défendre la
liberté ; c'est un honneur d'être arrêté pour cette
noble cause.
Cependant la porte a été enfoncée. Les com-
missaires Moerdès et Seigland pénètrent dans
le parloir, oÙ ils se trouvent en présence de M.
Boucher, ancien député, qui proteste au nom
de la société civile propriétaire de l'école. Le
décret d'expulsion est notifié aux sœurs par M.
Seigland, commissaire, qni invite les religieu-
ses à le suivre.
M. Villiers, député, proteste de nouveau. Il
dit que les soeurs sont libres d'aller où elles
veulent.
Vous n'allez pas, dit-il, les mettre au rang des
prostituées sous la surveillance de la police. C'est
déjà trop d'avoir crocheté les serrures et jeté les
sœurs à la rue.
L'expulsion
A sept heures, les sœurs sortent, donnant le
bras aux dames du pays, au milieu des cris de
la foule, et,accompagnées par les ensoutanés et
des milliers de personnes, elles vont à l'église
où l'on chante le Parce Domine.
Sur le seuil de l'église, M. Villiers a adressé
encore quelques mots à la foule pour affirmer
sa sympathie et son dévouement aux sœurs et
a déclaré qu'il ne leur disait pas adieu, mais au
revoir, ot que les habitants ne les oublieraient
pas.
Nouvelles manifestations
La foule ne se dispersant pas, M. Moerdès fit
les trois sommations d'usage et donna l'ordre
aux troupes do charger. M.Villiers intervint et,
grâce à ses conseils, la foule se retira.
Quelques femmes ont été bousculées et bles-
sées dans la foule.
Les sœurs se retirent chez des habitants.
La foule suit les gendarmes jusqu'à la gare
et pousse des cris : « A morll » à l'adresse du
sorrurier que la troupe doit protéger.
De violentes altercations se produisent. M. de
la Galinais apostrophe de nouveau M. de Moer-
dès, lui disant qu'il est en état d'insurrection
au nom de la Déclaration des droits de l'hom-
me, et demandant à être arrêté.
M. Moerdès a apposé les scellés sur les diffé-
rentes portes extérieures du pensionnat Saint-
Julien.
A côté est placardé un avis imprimé du pré-
fet, disant que les articles 249 et 252 du Code
péaal punissent de6 (QOis à 2 ans de prison
ceux qui brisent les scollés mis par ordre do
gouvernement.
Les fermetures
Quimper, 7 août.
M. Tomasi, commissaire spécial, a quitté
Quimper. hier après-midi, avec trois brigades
de gendarmerie à cheval, se rendant h Erauè-
Gabéric pour fermer l'école.
Sainl-Brieuc, 7 août.
A Senven, les décrets n'ont pu être exécutés.
La population s'est massée devant l'école ; M.
du Roscoat, député clérical, était à leur tête.
Le commissaire de police a dû se retirer sans
procéder à l'expulsion des smurs.
Nantes, 7 août.
Les scellés apposés sur les écoles de Re-
mouillé et de Saint-Jean-de-Corcoué (Loire-
Inférieure) ont été brisés.
Le conseil générai s'est réuni ce soir à 3 heu-
res en session extraordinaire. Son président,
le marquis de la Ferronnays,député d'Ancenis,
a ouvert la séance en rappelant les actes da
gouvernement.
Si un cri de protestation, dit-il, doit se faire
entendre, c'est surtout où fut signé l'édit qui
assura à la France un siècle de prospérité sans
exemple.
M. Hélitas, préfet de la Loire-Inférieure, s'é-
lève contre ces paroles injurieuses. D'ailleurs,
dit le préfet, le conseil général n'a pas le
droit de critiquer les actes du gouverne-
ment.
Il pose la question préalable.
La question préalable est repoussée par 34
voix contre 8 abstentions.
Le préfet déclare qu'on présence de l'inten-
tion manifeste de la majorité de critiquer la
politique du ministère il no pourrait rester au-
diteur impassible de ces attaques et il quitte
la salle.
Le conseil émet ensuite un vœu en faveur de
la réintégration des sœurs.
On vote aussi un crédit de 5.000 francs
pour les sœurs expulsées et qui sont nécessi-
teuses.
Lesneven, 7 août.
L'amiral de Cuverville, sénateur, l'abbé Gay-
raud et M. Villiers, députés, sont arrivés à
Lesneven pour assister a l'exécution des décrets
au Folgoët, à Ploudaniel, Saint Méen.
Au Folgoêt. le curé conseille aux femme:
de se mettre à genoux devant l'école afin df
barrer le passage aux gendarmes.
Brest, 7 août.
L'exécution 'des décrets d'expulsion a été
tentée inutilement ce matin à l'école des sœurs
de Crozon. Les gendarmes n'ont pu réussir à
rompre las cordons formés par la foule pour
protéger l'entrée de l'école et ont dû se re-
tirer.
Morlaix, 7 août.
Le sous-préfet est parti pour Quimper où il
auta une entrevue avec le préfet.
Dans les départements
Grenoble, 7 août.
On sait qu'à Monibonnot, le maire, M. de Mi-
ribel, fils de l'ancien chef d'état-major général,
avait, à deux reprises, brisé les scellés qui
avaient été apposés sur l'immeuble qui lui
appartient et où se trouvaient les sœurs de
Saint-Thomas-de-Villeneuve. Il avait été mis
en état d'arrestation.
M. de Miribel a comparu hier devant le tri-
bunal correctionnel de Grenoble qui s'est borné
à ordonner la mise en liberté provisoire du
prévenu.
prévenu. Riom, 7 août.
Le conseil municipal de Glaine-Montaigut et
quelques électeurs cléricaux de la commune
ontenvoyé au député, M. Guyot-Dessaigne,
une protestation contre la fermeture de l'école
libre. M. Guyot-Dessaigne a refusé d'intervenir.
La Rochelle, 7 août.
Le conseil municipal de Saint-Georges (île
d'Oléron) vient de voter une adresse de félici-
tations à M. Combes, pour « l'énergie qu'il
déploie dans i'application de la loi sur les con-
grégations H.
Moulins, 7 août.
MM. Thaury, adjoint au maire de Venas.et
Barbat du CIQzef, maire de Saint-Germain-de-
Salles, ont éié suspendus de leurs fonctions
pour avoir protesté contre l'exécution des dé-
crets.
Epinal, 7 août.
Toute résistance a cessé à La Bresse. Les
sœurs de la Doctrine chrétienne ont quitté
l'école et la commune sans incident.
Alençon, 7 août.
L? tribunal correctionnel a condamné M.
Pocholle à dix jours de prison pour bris de
s celles.
Arras, 7 août.
Hier soir a eu lieu à Clairmarais une mani-
festation devant l'immeuble des sœurs oblates
assomptionnistes , qui avaient été expulsées
lundi.
Trois cents calotins environ ont brisé les
scellés et ont pénétré dans l'immeuble, en dé-
pit des efforts de la gendarmerie.
Les oblates ont réintégré le couvent.
Saint-Omer, 7 août.
Le comm issaire de police spécial de Lens est
revenu ce matin à Clairmarais, procéder à une
nouvelle expulsion et a apposé de nouveau les
scellés qui avaient été brisés.
Saint-Etienne, 7 août.
Ce soir est venue devant le président du
tribunal de Roanne l'instance en référé in-
troduite par M. Dechelelte, vicaire général du
diocèse de Lyon, et deux autres propriétaires
d'Ecoche et de Chandon, contre le préfet de
la Loire, au sujet de l'application des dé-
crets.
Le jugement a été renvoyé à samedi.
Marseille, 7 août.
La plupart des établissements congréganis-
tes fixés dans la région, et atteints par la no-
tification de délai, ont fermé volontairement
leurs portes, et se sont retirés. Dans celte caté-
goriet on compte les soeurs de la Doctrine chré-
tienne de Nancy, à Saint-Goniez, les sœurs de
la Compassion du boulevard Boisson, du Ca-
net, de Cuges, de la Bourine, des Crottes et de
Montolivet, les sœurs de Saint-Joseph des Vans,
à Puyricard, Velaux, Peynier, Beaurecueil et
La Gavotte, les sœurs de la Présentation de
Marie, à Aix, Puy-Sainle-Réparado, Berre, Char.
levaI, Laroque-d'Aulheron, Rogues, Aurons et
Pelissanne; les sœursde Saint-Joseph de l'Ap-
parition sont jusqu'à nouvel ordre maintenues
à la Bourdonnière.
Aucune mesure n'a été prise encore à l'égard
des pères de l'école Saint-Ignace, de l'école de
dom Bosco et des religieuses de Sion. La déci-
sion reste en suspens en attendant la liquida-
tion des cas litigieux soulevés par ces trois éta-
blissements.
Les sœurs de la Présentation de Marie à Aix,
ont quitté leur établissement sur l'injonction
du commissaire central et les scellés ont été
apposés seulement sur l'immeuble apparte-
nant en propre à la communauté, la proprié-
taire s'étaut engagée à ne laisser installer dans
l'autre partie aucun membre de la congréga-
tion qu'il occupait ou de toute autre congré-
gation.
Aucune décision n'a encore été prise au SU4
jet du petit séminaire de Bolsunce dirigé par
les lazaristes Cet établissement qui se trouve
sous la dépendance de l'évêquo de Marseille
D'a pas encore accompli les actes de souroissiQ&
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.23%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.23%.
- Auteurs similaires Villemessant Hippolyte de Villemessant Hippolyte de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Villemessant Hippolyte de" or dc.contributor adj "Villemessant Hippolyte de")Jouvin Benoît Jouvin Benoît /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jouvin Benoît" or dc.contributor adj "Jouvin Benoît")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k75720072/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k75720072/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k75720072/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k75720072/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k75720072
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k75720072
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k75720072/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest