Titre : L'Écho annamite : organe de défense des intérêts franco-annamites / directeur propriétaire Vo-Van-Thom
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Date d'édition : 1930-08-18
Contributeur : Võ, Văn Thom̛. Directeur de publication
Contributeur : Dejean de la Bâtie, Eugène. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327595938
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 août 1930 18 août 1930
Description : 1930/08/18 (A11,N1564). 1930/08/18 (A11,N1564).
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7555917x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10365
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
ONZIEME ANNÉE-1.564 LE NUMERO 10 CENTS - - LUNDI 18 AOUT 1930
fc'ECH© ANNAMITE
j--:- TÉLÉPHONE N- 558 -:-
<Ç> W <© HP IIP 1I I
-:- BOITE POSTALE N" 140 .:- 1
1
Bureaux à Paris: Au « Courrier de France »
1, boulevard Haussmann
.- Directeur-Administrateur-:-. DEdEAN DE LA BATIE
Direction-:- Rédaction -: - Administration:
59, Rue Colonel Grimàud, Saigon.
fie problème indochinois
- "t
LA FIN DU DÉBAT SUR L'INDOCHINE A LA CHAMBRE
ET LES ENSEIGNEMENTS A EN TIRER- LES REFORMES
Le débat sur les événements d Indo -
chine s'est terminé à la Ch imbre, le 27
juin dernier. Disons, tout de suite, qu'il
a beaucoup déçu les espoirs de nom
breux Annamites, car il n'y * rien de
changé en Indochine, à peu de choses
près, et comme le Populaire,de Paris
l'a souligné, le vote de l'ordre du our
Candace revient à glorifier la colonisation
capitaliste, malgré les turpitudes, les ex-
cès, les misères qu'elle a entraînés.
Avant d'accepter l'ordre du jour dépo-
sé par M. G. Candace, M. Tardieu a cru
devoir repousser, en posant la question
de confiance, celui présenté par M. Dala-
dier, au nom du groupe radical-socialis-
te, auquel s'étaient ralliés les socialis-
tes, et qui préconisait l'institution d'une
commission parlementaire d'enquête,
pour étudier les réiormes à accomplir,
en Indochine, dans un esprit de colla-
boration avec les indigènes.
Rien de plus sensé ni de plus humain,
qui répondît mioux aux désidérata des
Indochinois. Mais qui sait seulement les
raisons pour lesquelles le président du
Conseil a repoussécette sage suggestion?
Qui aurait cru M. Tardieu carab e de
se laisser aller à la remorque de la
collusion nationalo-capitaliste, qui forme
la fraction la plus réactionnaire de sa
majorité, éloquemment personnifiée par
MM. Taittinger et Outrey, pour qui
la colonisation n'est qu'impéralisme et
source de profits? Qui l'aurait cru assez
mesquin pour chicaner !e président du
parti radical sur le chapitre de la confiân
ce,prétexte malhabile pour refusera des
millions d'individus la justice sociale
qu'ils sont en droit d'attendre ?
M Tardieu qui se flatte de posséder
ses humanités, ignore-t-il l'humanité
tout court?.
Voiji l'ordre du jour Candace.
Je me permets de le soumettre à l'ap-
préciation de nos lecteurs, dans sa te-
neur intégrale:
«La Chambre approuve les déclara
tions du gouvernement, lui fait confian-
ce - pour combattre éaergiquement les me-
nées communistes en Indochine, et af-
firme la volonté d y poursuivre l'œuvre
de civilisation et de réformes accomj lie
nar la Francs. )
A On dirait qu'il n'y a que les menées
communistes qui comptent aux yeux du
gouvernement, en regard du problème
indochinois ! On fait fi du mécontente-
ment, de la révolte sourde qui gronde,
au sein de la masse aussi bien que chez
les intellectuels, parce que leurs condi-
tions sociales ne sont pas ce qu'elles de-
vraient être, parce que leur standard of
living, si j'ose ainsi m'exprimer, est au
rabais, par comparaison à celui des au-
tres peuples.
Quelle stupeur que de voir tant d'a-
veuglement voulu, quiconsiste à attribuer
au communisme l'exclusive cause du
malaise indochinois, ainsi que ce manque
de pudeur qui va jusqu'à glorifier ceux
qui, s'ils n'étaient pas responsables des
événements d'Indochine, étaient du
moins, coupables de n'avoir pas su les
prévoir ni les empêcher, malgré nos
objurgations et nos remontrances
Et dira qu'il s'est trouvé 325 députés
pour approuver cette motion entachée de
parti-pris, k solution équivoque et insuf-
fisante qu'elle comporte, qui aura pour
résultat le plus clair d'accroitre le dé-
couragement d'un peuple de vingt
millions d'âmes 1
L enquête de Louis Roub ud dans le
P. tit Parisien, les plaidoyers chaleureux
de Marius Moutet, Alexandre Varenne,
Edouard Daladier, l'article si sensé de
M. Raymond Poincaré dans l'Excelsior
du 13 juin, tout cela n'a pas suffi à
éclairer la religion du gouvernement,
pour qu'il ait pu se désoudre à faire
sien l'ordre du jour déposé le 27 juin
par le député Candace !.
Maintenant, parlons un peu des ré-
formes.
M. Piétri, ministre des colonies du ca-
binet actuel, qui semble s'apercevoir
que le gouvernement n'a pas clairement
défini sa ligne de conduite lors d i débat
sur l'Indochine. et, pour atténuer l'im-
pression peu favorable que ce te attitu-
de a produite sur l'opinion publique mé-
tropolitaine, laquelle, heureusement, n'a
rien à voir dans les louches tractations
du clan Oatrey-Taittinger et Cie, a pris
rinitiative d'instituer, dans chaque par-
tie de l'Union indochinoise, une commis-
sion, en vue de proposer des réformés
propres à - améliorer la - situation des - In-
digènes.
A l'heure où j'écris ces lignes, ces
commissions ont été déjà formées. Celle
de la Cochinchine est composée de MM
De laClievro ière. Céro, Martini,Eutrope,
Mathieu, Renautl, membres français. Les
membres annamites sont : MM. Bui
quanq Chieu, Nguven phan Long Hllynh
ngoc Binli, Nguyen van Su, Bui thé
Xuong, Nguyen van Vinh, Ngu en khac
Nuong.
Sans rien augurer de l'œuvre qu3 cet-
te commission se propose d'accomplir,
ni vouloir commettre un manque de
courtoisie en critiquant sa composition
avant de la voir agir je me permets, cepen-
dant, de poser une question à M le gou-
verneur do la Cochinchine, et, par dessus
lui, à M. le gouverneur général Pasqaier :
« Est-il réellement op ,ortun de choisir
les membres indigènes de la Commission
exclusivement au sein du parti constitu-
tionaliste indochi-ois ? (car, à part
MM. le dôc phu Vinh et NJu ên
van Su, ils sont tous constitutionalistes
ou sympathisants,) alors qu'ils ne sont
point sensés représenter toutes les
classes indigènes, émanant eux m mes
d'un collège électoral restreint, surtout
au moment où leur mandat touche à sa
fin, attendu qu'au prochain renouvelle-
ment du Conseil Colonial, en janvier
1931, leurs électeurs pourraient fort bien
les désavouer ? N'eût il pas été plussae
d'adjoindre à la commission quelques
représentants des petits commerçants,
des petits cultivateurs, des em loyés de
commerce, des salariés et prolétaires
qui forment la plus forte proportion de
la population annamite, et non la moins
intéressante ?
Il ne faudrait pas que le gouvernement
croie que les constitutionalistes et les
fonctionnaires soient tout le peuple
annamite. Ce serait la dernière erreur à
commettre (1)
Nous eussions beaucoup attendu de
cette institution avec un gouvernement
métropolitain qui eùt exprimé des idées
plus nettes, plus généreuses, plus hu-
maines en matière coloniale, qui eût
mieux pris ses respousabrités et dégagé
celles des autres en face du problème
indochinois, qui se fût rendu compte,
de visu, de ce qui se passe en lndo,
chine.
Tel n'est pas le cas du cabinet Tard'eu,
dont la politique ressemble fort à celle de
l'autruche devant. le danger,politique qui
consiste à couvrir les uns et les autres,
sans oser accuser personne, politique
qui se met au service d'hommes tels M.
Uutrey, le chevalier-serv ut du capita
lisme et du colonialisme périmé et M.
TaitLinger, le super-patriote qui voit dans
toute réforme favorable aux indigènes
une atteinte à 1 unité nationale 1
Ce sont les rai-ons qui nous font dou
ter du com let succès des réformes ac-
tuellement à l'étude, bien qu'elles n'aient
pas de plus chauds partisans que nous.
L'avenir dira si nous nous sommes trom-
pé 1
BOANG-NHU-NAM
(1) Tout en approuvant hautement la
remarque de M. Hoàng-nhu-Nam et en la
fais tnt nôtre en ce qu'elle touche à l'ab -
sence de toute représentation des gagne
petit au sein de la commission nous cro
yons devoir faire observer que, seuls M VI.
Buiquang Chiêu et Nguyêiuphan-Long
en font partie au titre de conseilteis
coloniaux.
Ainsi donc, pour ces deux-là seule-
ment, leur mandat expirera dans qul.
ques mois, soit en janvier prochain, en-
core ne soyons nous pas très certain'
quant à nous, que leurs compatriotes re-
fuseront de le leur renouveler. Nous avocs
même de sérieuses raisons pour penser
le contraire?
Ce qui nous étonne, nous, c'est en
particulier, la présence dans la commis-
sion de M. de Lachevrotière, dont on
connaît la nette et, systématique hostilité
;!UX tentatives de réforme en faveur des
Annamites, dont il est, pourtant, un de-
mi-frère !
Souhaitons qu'en le nommant, on n'a
pas introduit,sciemment, le loup dans la
b.rgerie et que ses opinions à lui,formu«
lées-nous voulons le croire,-avec cour-
toisie, comme il sied dans de semblables
assemblées, n'aboutiront qu'à faire res.
sortir plus éloquemment, par opposition
et contraste, le bien fondé des sugges-
tions de ses adversaires, exactement
c )mme les ombres font valoir les cou.
leurs dans une toile d'artiste.
Ne dit-on pas, avec le proverbe, que,
de la discussion, franche et loyale, jaillit
la lumière espérée ?.
N. D. L. D.
Nouvelles du Tonkin
(Correspondance partieulière)
D où viennent l*s tracts ?
Namdinh. - M le « Tri-Huyên »
de M7- Loc s'est rendu, derniè
rement* au domicile du nommé
Nguyên-van-Thé, arpenteur com
munal de Trung-Trang, canton
de Ngu Trang, e pour procéder
à une perquisition. Il a décou-
vert, sur une étage: o? plusieurs
tracts, qu'il a saisis.
Le nommé Phan van-Thanh,
qui se trouvait chez Nguyên van-
The et qui n'a pu expliquer sa
présence en ce lieu, a été arrêté,
avec Nguyên-van-Thè Ils ont été
consignés, tous les deux, pour in-
formation Suicide
Suicide
Namdinh. — Le nommé Dô
v Huu,fils de M.Dô-v Tuong ori
ginaire du village de Quân-Phuong-
Nam, « huYên * de Hai Hâu,
atteint d'aliénation mentale, vient
de se suicider, en s'étranglant
Après constatations habituelles
et procès-verbal en règle, le corps
du désespéré a été inhumé, par les
soins de sa famille.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
La réoccupailon de Tsinan s'est
faite sans incident
Shanghai, le 16 août 1930 -
On précise que la réoccupation
de Tsinan s'est faite sans incident
Ce sont des troupes cantonaises
qui occupent la ville
Etudiants et communistes
h Kanchom
Canton, le 16 — Des mission-
naires catholiques américains
sont arrivés à Canton, après 14
jours d'un pénible voyage, dans
une région infestée de brigands et
ont exprimé leur anxiété pour un
évêque protestant et quelques
familles restées dans la ville de
Kanchow. au Sud du I(iangÚ,où
les communistes, encadrés par des
étudiants ont proclamé les soviets.
(Lire la suite en 4e page)
AVIS A NOS LECTEURS
En raison de l'abondance des matières,
accumulées au cours de ces tiois der
niers jours de repos, comme au len-
demain de toute fête chômée, no is
nous voyons dans l'obligation de remet
tre à notre prochain numéro la publi-
cation des radios les plus importants re-
çus ce matin. Nous en ferons un tri,
pour rejeter tout ce qui nous paraîtra
le moins susceptible d'intéresser nos
lecteurs. Comme toujours, nous donne-
rons notre préférence sur les nouvel'es
d'ailleurs à celles de l'Indochine et des
pays voisins. Nous donnerons au reste
l'hospitalité de nos colonnes dans la
mesure seulement de nos possibilités,
LA REDACTION.
--.--- - "-
Lanh « SONG-HUONG » thiêt tõt
không mât mieu, chång dùa tran, vóc
lanh diêu dan, dirfrng trân dày mit
I nham vào sáng ánb, rcr 161 mát tay, ben
I bi ho-n lanh tau tlp b$i. - - -- -
1 AU TISSEUR
j 82, Boulevard Bonnard, 82
—SAIGON-:—
LA PLUIE ROUGE
DaaslaLégion d'honneur
Promotions et nominations
d Indochinois
Par décret du 11 août 1930 :
Ont été promus ou nommés :
Au titre français
Au grade d Officier ;
MM. Reich, Ingénieur des Arts
et Manufactures, Administra-
teur de la Société de Construc-
tions Levallois-Perret ;
Vigne, Administrateur-Délégué
de l'Union Commerciale Indo-
chinoise et Africaine.
Au grade de Chevalier:
M. Perroud, Président de la
Chambre de Commerce de Hanoi.
M. Martini Président de la
Chambre d3 Commerce de Saigon.
M Martyr (Louis Frédéric) Di-
recteur p i. des Affaires politi
ques et de la sureté générale au
Gouvernement Général
M. Delsalle, Administrateur de
1ère classe des Services Civils Di-
recteur des Bureaux à la Rési-
dence Supérieure au Tonkin.
M. Krempt, Directeur à Hns
titut Océanographique à Nhatrang
M Rigaux. Directeur de la
Société des Chaux hydrauliques,
de Longtho (Hué), Délégué @ de
l'Annam au Conseil Supérieur
des Colonies.
M. Rio, Inspecteur ppal de la
Garde Indigène au Tonkin
M Gandin, Conseiller à la
Cour d'Appel, détaché au Minis.
tère des Colonies
M. Defurne, Directeur p i des
P. T T de l'Indochine.
M. Pagès, Avocat défenseur
M Mer veau, Administrateur
des Services Civils, au Ministère
des Colonies
Sœur Théophane Marquis,
Religieuse de l'Ordre de Saint-
Paul de chârtre à Saigon
Au titre indigène
Au grade d'Officier :
MM Trân trinh Trach, Pro-
priétaire foncier, Membre du Con-
seil Privé de Cochinchine ;
Vi van Dinh Thaibinh (Tonkin ;
Nguyên khoaTan, Ancien Mi-
nistre des Finances à Hué
Au grade de Chevalier :
M Lâm Em « Phu » de 1ère
classe, à Soctiang (Cochinchine) ;
M Buidinh Thinh, «TuânPhu»
à Sontây (Tonkin) ;
M. Ung Ton, « Tuân Phu » à
Quangtri (Annam) ;
Nguyen huu Tiep, Concession-
naire, Entrepreneur, à Hanoi
(Tonkin) ;
Ung Hinh, «Tuân Phu» à Ha
tinh (Annam) ;
M Ng. van Duon, Juge de
paix indigène à Sadec (Cochin-
chine) ;
M. N g. hièn Nang, Chef de
Canton, à Rachgia (Cochinchine);
M Duong Toutch, Trésorier
Royal à Pnompenh (Cambodge ;
M Pham van Dinh, Secrétaire
ppal hors classe des Résidences
au TonklIl;
M Hô van Kinh Ancien Con-
seiller Municipal de la Ville de
Saigon, (Cochinchine) ;
M. Préa-Thamalikhet Ker Out,
Chef de la Secte des Mohanicay
au Cambodge;
M. Préa Monkoltépéaehar Lem-
Souk, Chef de la secte de Tho
mayouth au Cambodge.
i
.110
-1 Par décret du 12 Août :
i M Vavasseur, Administrateur
adjoint des Services Civils au Ton-
kin a été promu Officier de la
Légion d'Honneur.
« L'Echo Annàmite » chez
ses confrères métropolitains
Patriotisme annamite
(Des Annalei coloniales)
Au sortir de la lecture de l'Officiel, et
après avoirlu attentivement la discussion
sur les événements douloureux de l'In-
dochine, j'ai repris un numéro de l'E-
cho Annamite où M. Duong van Loi
définissait le vrai patriotisme. Ceci est
fait pour nous consoler de cela
Suivant la méthode socratique, M.
Duong Van Loi amène l'Annamite mo-
yea à reconnaître qu'il ne sait pas bien
ce qu'est l'amour de la patrie, et qu'il
y a une différence profonde entre « i'a-
mour traditionnel, atavique», et «l'a-
mour raisonné » tel que les pe i pies li-
bres l'enseignent à l'école, en formant
des hommes et des citoyens. « Da la mil-
lénaire doctrine confucéenne découle un
patriotisme guerriers, dont on doit ad-
mirer les manifestations héroïques dans
l'histoire de l'Annam, dont on sent bien
que l'élan serait aussi enthousiaste si
de graves circonstances l'exigeaient.
- Mais il s'agit bien vraiment de patrio-
tisme « guerrier ! » L'heure est à ce
patriotisme « pacifique » qui réclame
quelque chose de plus que le sacrifice
de la vie, puisquil exige une constante
surveillance de soi même ;tous les actes
de notre vie journalière ont des consé-
quences morales, matérielles, immédiates
ou lointaines ; surveiller chacun de ces
actes en prenant pour règle l'intérêt gé
néral, la conservation de l'honneur, de
la dignité de tout un peuple, « c'est re
hausser chaque jour davantage le pres-
tige et la grandeur du pays. »
D'une part un idéal commun ; de
l'autre, une préoccupation c mmune de
l'intérêt économique : l'esclavage écono-
mique est plus asservissant que l'autre
la liberté politique est fonction de la
liberté économique ; il n est pas de
chaînes plus lourdes que celles de la
misère et de la pauvreté : « Qi e chacun
de nous, conseille M. Duong van Loi à
ses compatriotes, dans la cellule sociale
qu'il occupe, fasse effort pour devenir
de plus en plus travailleur, de plus en
plus riche, de façon à réaliser par son
intelligence,sa richesse petite ou grande,
par sa volonté, une véritable force indi-
viduelle qui, multipliée par 18 millions,
chiffre ae notre population, donnera i
notre pays uue force morale et matérielle
considérable, quelle que soit notre con-
dition politique. »
Commentaire éloquent et n ble du fa-
meux impératif ; Enrichissez vous, qui
signifie non pas : O cives, cives,
quærenda pecunia aurum est vitus
post nummos, mais ceci que M.Duong
van Loi place à la finde ses exhortations:
«Celui qui, en temps de paix, par son tra-
vail, par ses économies, assure, pour sa
part, l'indépendance économique de son
pays mérite de la patrie, autant que celui
qui, en temps de guerre, sacrifie sa vie
pour lui conserver son indépendance po-
litique.» - - - --
En temps de paix ; n objectez pas a M.
Duong van Loi: « Mais en temps de
guerre ? », il a déjà répondu que là Fran-
ce saura apaiser toute menace du conflit
pir des réformes « larges et franches »;
que, loin de comprimer maladroitement
le patriot sme annamite, elle lui accorde-
ra toutes les libertés auxquelles il a droit;
qu'ainsi nul n aura à dire à ses compa-
riotes, « comme tout dernièrement un
leader indien aux siens: Prép roz-voirs à
mourir ».
Plus de patriotisme guerrier ; que les
Ann \mites se préparent à vivre : « C'est
le vœu le plus ardent que je forme, au
lendemain des résolutions d'indépendan-
ce nationale prises par les partis nationa-
listes aux Indes et aux Philippines! Ce vœu,
ainsi précité, prend toute sa signification.
La France le réalisera avec d'autant plus
d'empressement que de telles paroles se-
ront mieux comprises en Indochine et
exciteront davantage de sages et géné-
reuses résolutions.
MARIO ROlSTAN,
Sénateur de VHérault,
ancien ministre,
Vice-président de la Com-
missiondes Colonies.
Hommages des étudiants
à F. Challaye
On remarquera que nous nous
sommes abstenu, rigoureusement,
jusqu'ici, d'émettre le moindre
commentaire sur le cas (qui a fait,
pourtant, couler beaucoup d'en-
cre, dans la presse métropolitaine
et indochinoise,) du prolesseur
Félicien Cliallaye, accusé d'avoir
émis, en réunion publique, de-
vant des auditeurs annamites et
français, des opinions anti-colo-
nialistes, en particulier sur les ré-
cents et sanglants événements po-
; litiques - de notre pays'
Nos lecteurs n'en ont pas moins
deviné que, sans partager, en la
matière, les idées extrêmistes de
l'intéressé, nous sommes, confor-
mément à notre attitude de tou-
jours,et à celle des républicains
vraiment dignes de ce nom,com-
plètement pour la liberté abso
lue de pensée,d'opinion et d'expres-
sion, tant qu'elle ne nuit en rien
a celle d'autrui et à la sécurité
publique, et cela pour* tout le
monde, y compris nos adversai-
res, voire nos ennemis, à plus
forte raison les fonctionnaires
de l'Etat, et notamment les mem-
bres de l'enseignement, lesquels
ne sauraient être considérés com-
me des citoyens diminués, des
hommes de seconde zône.
Nos critiques ont été assez net-
tes a ce sujet, à l'adresse de M.
Henri Chavignyde Lachevrotière,
directeur occulte de la « Dépêche
d'Indochine », lequel avait eUf-
récemment la prétention déplacée
de refuser jusqu'au bénéfice des
garanties d'une défense régulière
aux inculpés politiques, traduits
devant des tribunaux français de
la colonie, ce qu'une saine justice
accorde même aux derniers des
criminels crapuleux de droit com-
mun.
Sans s en douter, peut-être, cer-
tains journaux, aveuglés par un
parti-pris évident, ont adopté une
conduite semblable, en allant
jusqu'à approuver sans vergogne
les étudiants qui, suivant leurs *
affirmations, auraient conspué
leur maître en personne, en l'es-
pèce M Challaye, précisément
pour ires idées anti-colonialistes;
en contradiction, a t-on ajouté,
avec leurs convictions propres
Ce qui rendait d'autant plus
odieuse une telle position de
nos confrères, c'est que l'incident
qu'ils rapportaient était, d'un bout
à l'autre, inventé de toutes pièces,
pour les besoins d'une cause qui,
pour légitime qu'elle fût, en de-
venait, pour cela même, foncière-
ment détestable.
Les lignes que voici, extraites
du « Populaire», constituent un
démenti cinglant et irréfutable
aux mensonges éhontés en ques-
tion. Gageons que les feuilles
qui se sont fait l'écho de ceux ci
se garderont, comme de la peste
et du choléra réunis, de publier la
rectification qu'ils comportent,
tant sont grandes leur partialité
et leur mauvaise foi, lesquelles se
condamneront ainsi d'elles-mêmes:
Les lycées llenri-IV, 1 ouis-le-Granà et
Lakanal comptent, dans leurs premières
supérieures, bon nombre d'élèves— pour
ne pas dire tous — qui pensent qu-un
professeur ne doit pas être un cito.¡ en
- diminué. - - - -
Aussi, de nombreux élèves, de toutes
tendances et de toutes confessions, ont
signé l'adresse suivante :
Vivement émus de certaines attaques
de presse et d'une demande d'interpel-
fc'ECH© ANNAMITE
j--:- TÉLÉPHONE N- 558 -:-
<Ç> W <© HP IIP 1I I
-:- BOITE POSTALE N" 140 .:- 1
1
Bureaux à Paris: Au « Courrier de France »
1, boulevard Haussmann
.- Directeur-Administrateur-:-. DEdEAN DE LA BATIE
Direction-:- Rédaction -: - Administration:
59, Rue Colonel Grimàud, Saigon.
fie problème indochinois
- "t
LA FIN DU DÉBAT SUR L'INDOCHINE A LA CHAMBRE
ET LES ENSEIGNEMENTS A EN TIRER- LES REFORMES
Le débat sur les événements d Indo -
chine s'est terminé à la Ch imbre, le 27
juin dernier. Disons, tout de suite, qu'il
a beaucoup déçu les espoirs de nom
breux Annamites, car il n'y * rien de
changé en Indochine, à peu de choses
près, et comme le Populaire,de Paris
l'a souligné, le vote de l'ordre du our
Candace revient à glorifier la colonisation
capitaliste, malgré les turpitudes, les ex-
cès, les misères qu'elle a entraînés.
Avant d'accepter l'ordre du jour dépo-
sé par M. G. Candace, M. Tardieu a cru
devoir repousser, en posant la question
de confiance, celui présenté par M. Dala-
dier, au nom du groupe radical-socialis-
te, auquel s'étaient ralliés les socialis-
tes, et qui préconisait l'institution d'une
commission parlementaire d'enquête,
pour étudier les réiormes à accomplir,
en Indochine, dans un esprit de colla-
boration avec les indigènes.
Rien de plus sensé ni de plus humain,
qui répondît mioux aux désidérata des
Indochinois. Mais qui sait seulement les
raisons pour lesquelles le président du
Conseil a repoussécette sage suggestion?
Qui aurait cru M. Tardieu carab e de
se laisser aller à la remorque de la
collusion nationalo-capitaliste, qui forme
la fraction la plus réactionnaire de sa
majorité, éloquemment personnifiée par
MM. Taittinger et Outrey, pour qui
la colonisation n'est qu'impéralisme et
source de profits? Qui l'aurait cru assez
mesquin pour chicaner !e président du
parti radical sur le chapitre de la confiân
ce,prétexte malhabile pour refusera des
millions d'individus la justice sociale
qu'ils sont en droit d'attendre ?
M Tardieu qui se flatte de posséder
ses humanités, ignore-t-il l'humanité
tout court?.
Voiji l'ordre du jour Candace.
Je me permets de le soumettre à l'ap-
préciation de nos lecteurs, dans sa te-
neur intégrale:
«La Chambre approuve les déclara
tions du gouvernement, lui fait confian-
ce - pour combattre éaergiquement les me-
nées communistes en Indochine, et af-
firme la volonté d y poursuivre l'œuvre
de civilisation et de réformes accomj lie
nar la Francs. )
A On dirait qu'il n'y a que les menées
communistes qui comptent aux yeux du
gouvernement, en regard du problème
indochinois ! On fait fi du mécontente-
ment, de la révolte sourde qui gronde,
au sein de la masse aussi bien que chez
les intellectuels, parce que leurs condi-
tions sociales ne sont pas ce qu'elles de-
vraient être, parce que leur standard of
living, si j'ose ainsi m'exprimer, est au
rabais, par comparaison à celui des au-
tres peuples.
Quelle stupeur que de voir tant d'a-
veuglement voulu, quiconsiste à attribuer
au communisme l'exclusive cause du
malaise indochinois, ainsi que ce manque
de pudeur qui va jusqu'à glorifier ceux
qui, s'ils n'étaient pas responsables des
événements d'Indochine, étaient du
moins, coupables de n'avoir pas su les
prévoir ni les empêcher, malgré nos
objurgations et nos remontrances
Et dira qu'il s'est trouvé 325 députés
pour approuver cette motion entachée de
parti-pris, k solution équivoque et insuf-
fisante qu'elle comporte, qui aura pour
résultat le plus clair d'accroitre le dé-
couragement d'un peuple de vingt
millions d'âmes 1
L enquête de Louis Roub ud dans le
P. tit Parisien, les plaidoyers chaleureux
de Marius Moutet, Alexandre Varenne,
Edouard Daladier, l'article si sensé de
M. Raymond Poincaré dans l'Excelsior
du 13 juin, tout cela n'a pas suffi à
éclairer la religion du gouvernement,
pour qu'il ait pu se désoudre à faire
sien l'ordre du jour déposé le 27 juin
par le député Candace !.
Maintenant, parlons un peu des ré-
formes.
M. Piétri, ministre des colonies du ca-
binet actuel, qui semble s'apercevoir
que le gouvernement n'a pas clairement
défini sa ligne de conduite lors d i débat
sur l'Indochine. et, pour atténuer l'im-
pression peu favorable que ce te attitu-
de a produite sur l'opinion publique mé-
tropolitaine, laquelle, heureusement, n'a
rien à voir dans les louches tractations
du clan Oatrey-Taittinger et Cie, a pris
rinitiative d'instituer, dans chaque par-
tie de l'Union indochinoise, une commis-
sion, en vue de proposer des réformés
propres à - améliorer la - situation des - In-
digènes.
A l'heure où j'écris ces lignes, ces
commissions ont été déjà formées. Celle
de la Cochinchine est composée de MM
De laClievro ière. Céro, Martini,Eutrope,
Mathieu, Renautl, membres français. Les
membres annamites sont : MM. Bui
quanq Chieu, Nguven phan Long Hllynh
ngoc Binli, Nguyen van Su, Bui thé
Xuong, Nguyen van Vinh, Ngu en khac
Nuong.
Sans rien augurer de l'œuvre qu3 cet-
te commission se propose d'accomplir,
ni vouloir commettre un manque de
courtoisie en critiquant sa composition
avant de la voir agir je me permets, cepen-
dant, de poser une question à M le gou-
verneur do la Cochinchine, et, par dessus
lui, à M. le gouverneur général Pasqaier :
« Est-il réellement op ,ortun de choisir
les membres indigènes de la Commission
exclusivement au sein du parti constitu-
tionaliste indochi-ois ? (car, à part
MM. le dôc phu Vinh et NJu ên
van Su, ils sont tous constitutionalistes
ou sympathisants,) alors qu'ils ne sont
point sensés représenter toutes les
classes indigènes, émanant eux m mes
d'un collège électoral restreint, surtout
au moment où leur mandat touche à sa
fin, attendu qu'au prochain renouvelle-
ment du Conseil Colonial, en janvier
1931, leurs électeurs pourraient fort bien
les désavouer ? N'eût il pas été plussae
d'adjoindre à la commission quelques
représentants des petits commerçants,
des petits cultivateurs, des em loyés de
commerce, des salariés et prolétaires
qui forment la plus forte proportion de
la population annamite, et non la moins
intéressante ?
Il ne faudrait pas que le gouvernement
croie que les constitutionalistes et les
fonctionnaires soient tout le peuple
annamite. Ce serait la dernière erreur à
commettre (1)
Nous eussions beaucoup attendu de
cette institution avec un gouvernement
métropolitain qui eùt exprimé des idées
plus nettes, plus généreuses, plus hu-
maines en matière coloniale, qui eût
mieux pris ses respousabrités et dégagé
celles des autres en face du problème
indochinois, qui se fût rendu compte,
de visu, de ce qui se passe en lndo,
chine.
Tel n'est pas le cas du cabinet Tard'eu,
dont la politique ressemble fort à celle de
l'autruche devant. le danger,politique qui
consiste à couvrir les uns et les autres,
sans oser accuser personne, politique
qui se met au service d'hommes tels M.
Uutrey, le chevalier-serv ut du capita
lisme et du colonialisme périmé et M.
TaitLinger, le super-patriote qui voit dans
toute réforme favorable aux indigènes
une atteinte à 1 unité nationale 1
Ce sont les rai-ons qui nous font dou
ter du com let succès des réformes ac-
tuellement à l'étude, bien qu'elles n'aient
pas de plus chauds partisans que nous.
L'avenir dira si nous nous sommes trom-
pé 1
BOANG-NHU-NAM
(1) Tout en approuvant hautement la
remarque de M. Hoàng-nhu-Nam et en la
fais tnt nôtre en ce qu'elle touche à l'ab -
sence de toute représentation des gagne
petit au sein de la commission nous cro
yons devoir faire observer que, seuls M VI.
Buiquang Chiêu et Nguyêiuphan-Long
en font partie au titre de conseilteis
coloniaux.
Ainsi donc, pour ces deux-là seule-
ment, leur mandat expirera dans qul.
ques mois, soit en janvier prochain, en-
core ne soyons nous pas très certain'
quant à nous, que leurs compatriotes re-
fuseront de le leur renouveler. Nous avocs
même de sérieuses raisons pour penser
le contraire?
Ce qui nous étonne, nous, c'est en
particulier, la présence dans la commis-
sion de M. de Lachevrotière, dont on
connaît la nette et, systématique hostilité
;!UX tentatives de réforme en faveur des
Annamites, dont il est, pourtant, un de-
mi-frère !
Souhaitons qu'en le nommant, on n'a
pas introduit,sciemment, le loup dans la
b.rgerie et que ses opinions à lui,formu«
lées-nous voulons le croire,-avec cour-
toisie, comme il sied dans de semblables
assemblées, n'aboutiront qu'à faire res.
sortir plus éloquemment, par opposition
et contraste, le bien fondé des sugges-
tions de ses adversaires, exactement
c )mme les ombres font valoir les cou.
leurs dans une toile d'artiste.
Ne dit-on pas, avec le proverbe, que,
de la discussion, franche et loyale, jaillit
la lumière espérée ?.
N. D. L. D.
Nouvelles du Tonkin
(Correspondance partieulière)
D où viennent l*s tracts ?
Namdinh. - M le « Tri-Huyên »
de M7- Loc s'est rendu, derniè
rement* au domicile du nommé
Nguyên-van-Thé, arpenteur com
munal de Trung-Trang, canton
de Ngu Trang, e pour procéder
à une perquisition. Il a décou-
vert, sur une étage: o? plusieurs
tracts, qu'il a saisis.
Le nommé Phan van-Thanh,
qui se trouvait chez Nguyên van-
The et qui n'a pu expliquer sa
présence en ce lieu, a été arrêté,
avec Nguyên-van-Thè Ils ont été
consignés, tous les deux, pour in-
formation Suicide
Suicide
Namdinh. — Le nommé Dô
v Huu,fils de M.Dô-v Tuong ori
ginaire du village de Quân-Phuong-
Nam, « huYên * de Hai Hâu,
atteint d'aliénation mentale, vient
de se suicider, en s'étranglant
Après constatations habituelles
et procès-verbal en règle, le corps
du désespéré a été inhumé, par les
soins de sa famille.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
La réoccupailon de Tsinan s'est
faite sans incident
Shanghai, le 16 août 1930 -
On précise que la réoccupation
de Tsinan s'est faite sans incident
Ce sont des troupes cantonaises
qui occupent la ville
Etudiants et communistes
h Kanchom
Canton, le 16 — Des mission-
naires catholiques américains
sont arrivés à Canton, après 14
jours d'un pénible voyage, dans
une région infestée de brigands et
ont exprimé leur anxiété pour un
évêque protestant et quelques
familles restées dans la ville de
Kanchow. au Sud du I(iangÚ,où
les communistes, encadrés par des
étudiants ont proclamé les soviets.
(Lire la suite en 4e page)
AVIS A NOS LECTEURS
En raison de l'abondance des matières,
accumulées au cours de ces tiois der
niers jours de repos, comme au len-
demain de toute fête chômée, no is
nous voyons dans l'obligation de remet
tre à notre prochain numéro la publi-
cation des radios les plus importants re-
çus ce matin. Nous en ferons un tri,
pour rejeter tout ce qui nous paraîtra
le moins susceptible d'intéresser nos
lecteurs. Comme toujours, nous donne-
rons notre préférence sur les nouvel'es
d'ailleurs à celles de l'Indochine et des
pays voisins. Nous donnerons au reste
l'hospitalité de nos colonnes dans la
mesure seulement de nos possibilités,
LA REDACTION.
--.--- - "-
Lanh « SONG-HUONG » thiêt tõt
không mât mieu, chång dùa tran, vóc
lanh diêu dan, dirfrng trân dày mit
I nham vào sáng ánb, rcr 161 mát tay, ben
I bi ho-n lanh tau tlp b$i. - - -- -
1 AU TISSEUR
j 82, Boulevard Bonnard, 82
—SAIGON-:—
LA PLUIE ROUGE
DaaslaLégion d'honneur
Promotions et nominations
d Indochinois
Par décret du 11 août 1930 :
Ont été promus ou nommés :
Au titre français
Au grade d Officier ;
MM. Reich, Ingénieur des Arts
et Manufactures, Administra-
teur de la Société de Construc-
tions Levallois-Perret ;
Vigne, Administrateur-Délégué
de l'Union Commerciale Indo-
chinoise et Africaine.
Au grade de Chevalier:
M. Perroud, Président de la
Chambre de Commerce de Hanoi.
M. Martini Président de la
Chambre d3 Commerce de Saigon.
M Martyr (Louis Frédéric) Di-
recteur p i. des Affaires politi
ques et de la sureté générale au
Gouvernement Général
M. Delsalle, Administrateur de
1ère classe des Services Civils Di-
recteur des Bureaux à la Rési-
dence Supérieure au Tonkin.
M. Krempt, Directeur à Hns
titut Océanographique à Nhatrang
M Rigaux. Directeur de la
Société des Chaux hydrauliques,
de Longtho (Hué), Délégué @ de
l'Annam au Conseil Supérieur
des Colonies.
M. Rio, Inspecteur ppal de la
Garde Indigène au Tonkin
M Gandin, Conseiller à la
Cour d'Appel, détaché au Minis.
tère des Colonies
M. Defurne, Directeur p i des
P. T T de l'Indochine.
M. Pagès, Avocat défenseur
M Mer veau, Administrateur
des Services Civils, au Ministère
des Colonies
Sœur Théophane Marquis,
Religieuse de l'Ordre de Saint-
Paul de chârtre à Saigon
Au titre indigène
Au grade d'Officier :
MM Trân trinh Trach, Pro-
priétaire foncier, Membre du Con-
seil Privé de Cochinchine ;
Vi van Dinh
Nguyên khoaTan, Ancien Mi-
nistre des Finances à Hué
Au grade de Chevalier :
M Lâm Em « Phu » de 1ère
classe, à Soctiang (Cochinchine) ;
M Buidinh Thinh, «TuânPhu»
à Sontây (Tonkin) ;
M. Ung Ton, « Tuân Phu » à
Quangtri (Annam) ;
Nguyen huu Tiep, Concession-
naire, Entrepreneur, à Hanoi
(Tonkin) ;
Ung Hinh, «Tuân Phu» à Ha
tinh (Annam) ;
M Ng. van Duon, Juge de
paix indigène à Sadec (Cochin-
chine) ;
M. N g. hièn Nang, Chef de
Canton, à Rachgia (Cochinchine);
M Duong Toutch, Trésorier
Royal à Pnompenh (Cambodge ;
M Pham van Dinh, Secrétaire
ppal hors classe des Résidences
au TonklIl;
M Hô van Kinh Ancien Con-
seiller Municipal de la Ville de
Saigon, (Cochinchine) ;
M. Préa-Thamalikhet Ker Out,
Chef de la Secte des Mohanicay
au Cambodge;
M. Préa Monkoltépéaehar Lem-
Souk, Chef de la secte de Tho
mayouth au Cambodge.
i
.110
-1 Par décret du 12 Août :
i M Vavasseur, Administrateur
adjoint des Services Civils au Ton-
kin a été promu Officier de la
Légion d'Honneur.
« L'Echo Annàmite » chez
ses confrères métropolitains
Patriotisme annamite
(Des Annalei coloniales)
Au sortir de la lecture de l'Officiel, et
après avoirlu attentivement la discussion
sur les événements douloureux de l'In-
dochine, j'ai repris un numéro de l'E-
cho Annamite où M. Duong van Loi
définissait le vrai patriotisme. Ceci est
fait pour nous consoler de cela
Suivant la méthode socratique, M.
Duong Van Loi amène l'Annamite mo-
yea à reconnaître qu'il ne sait pas bien
ce qu'est l'amour de la patrie, et qu'il
y a une différence profonde entre « i'a-
mour traditionnel, atavique», et «l'a-
mour raisonné » tel que les pe i pies li-
bres l'enseignent à l'école, en formant
des hommes et des citoyens. « Da la mil-
lénaire doctrine confucéenne découle un
patriotisme guerriers, dont on doit ad-
mirer les manifestations héroïques dans
l'histoire de l'Annam, dont on sent bien
que l'élan serait aussi enthousiaste si
de graves circonstances l'exigeaient.
- Mais il s'agit bien vraiment de patrio-
tisme « guerrier ! » L'heure est à ce
patriotisme « pacifique » qui réclame
quelque chose de plus que le sacrifice
de la vie, puisquil exige une constante
surveillance de soi même ;tous les actes
de notre vie journalière ont des consé-
quences morales, matérielles, immédiates
ou lointaines ; surveiller chacun de ces
actes en prenant pour règle l'intérêt gé
néral, la conservation de l'honneur, de
la dignité de tout un peuple, « c'est re
hausser chaque jour davantage le pres-
tige et la grandeur du pays. »
D'une part un idéal commun ; de
l'autre, une préoccupation c mmune de
l'intérêt économique : l'esclavage écono-
mique est plus asservissant que l'autre
la liberté politique est fonction de la
liberté économique ; il n est pas de
chaînes plus lourdes que celles de la
misère et de la pauvreté : « Qi e chacun
de nous, conseille M. Duong van Loi à
ses compatriotes, dans la cellule sociale
qu'il occupe, fasse effort pour devenir
de plus en plus travailleur, de plus en
plus riche, de façon à réaliser par son
intelligence,sa richesse petite ou grande,
par sa volonté, une véritable force indi-
viduelle qui, multipliée par 18 millions,
chiffre ae notre population, donnera i
notre pays uue force morale et matérielle
considérable, quelle que soit notre con-
dition politique. »
Commentaire éloquent et n ble du fa-
meux impératif ; Enrichissez vous, qui
signifie non pas : O cives, cives,
quærenda pecunia aurum est vitus
post nummos, mais ceci que M.Duong
van Loi place à la finde ses exhortations:
«Celui qui, en temps de paix, par son tra-
vail, par ses économies, assure, pour sa
part, l'indépendance économique de son
pays mérite de la patrie, autant que celui
qui, en temps de guerre, sacrifie sa vie
pour lui conserver son indépendance po-
litique.» - - - --
En temps de paix ; n objectez pas a M.
Duong van Loi: « Mais en temps de
guerre ? », il a déjà répondu que là Fran-
ce saura apaiser toute menace du conflit
pir des réformes « larges et franches »;
que, loin de comprimer maladroitement
le patriot sme annamite, elle lui accorde-
ra toutes les libertés auxquelles il a droit;
qu'ainsi nul n aura à dire à ses compa-
riotes, « comme tout dernièrement un
leader indien aux siens: Prép roz-voirs à
mourir ».
Plus de patriotisme guerrier ; que les
Ann \mites se préparent à vivre : « C'est
le vœu le plus ardent que je forme, au
lendemain des résolutions d'indépendan-
ce nationale prises par les partis nationa-
listes aux Indes et aux Philippines! Ce vœu,
ainsi précité, prend toute sa signification.
La France le réalisera avec d'autant plus
d'empressement que de telles paroles se-
ront mieux comprises en Indochine et
exciteront davantage de sages et géné-
reuses résolutions.
MARIO ROlSTAN,
Sénateur de VHérault,
ancien ministre,
Vice-président de la Com-
missiondes Colonies.
Hommages des étudiants
à F. Challaye
On remarquera que nous nous
sommes abstenu, rigoureusement,
jusqu'ici, d'émettre le moindre
commentaire sur le cas (qui a fait,
pourtant, couler beaucoup d'en-
cre, dans la presse métropolitaine
et indochinoise,) du prolesseur
Félicien Cliallaye, accusé d'avoir
émis, en réunion publique, de-
vant des auditeurs annamites et
français, des opinions anti-colo-
nialistes, en particulier sur les ré-
cents et sanglants événements po-
; litiques - de notre pays'
Nos lecteurs n'en ont pas moins
deviné que, sans partager, en la
matière, les idées extrêmistes de
l'intéressé, nous sommes, confor-
mément à notre attitude de tou-
jours,et à celle des républicains
vraiment dignes de ce nom,com-
plètement pour la liberté abso
lue de pensée,d'opinion et d'expres-
sion, tant qu'elle ne nuit en rien
a celle d'autrui et à la sécurité
publique, et cela pour* tout le
monde, y compris nos adversai-
res, voire nos ennemis, à plus
forte raison les fonctionnaires
de l'Etat, et notamment les mem-
bres de l'enseignement, lesquels
ne sauraient être considérés com-
me des citoyens diminués, des
hommes de seconde zône.
Nos critiques ont été assez net-
tes a ce sujet, à l'adresse de M.
Henri Chavignyde Lachevrotière,
directeur occulte de la « Dépêche
d'Indochine », lequel avait eUf-
récemment la prétention déplacée
de refuser jusqu'au bénéfice des
garanties d'une défense régulière
aux inculpés politiques, traduits
devant des tribunaux français de
la colonie, ce qu'une saine justice
accorde même aux derniers des
criminels crapuleux de droit com-
mun.
Sans s en douter, peut-être, cer-
tains journaux, aveuglés par un
parti-pris évident, ont adopté une
conduite semblable, en allant
jusqu'à approuver sans vergogne
les étudiants qui, suivant leurs *
affirmations, auraient conspué
leur maître en personne, en l'es-
pèce M Challaye, précisément
pour ires idées anti-colonialistes;
en contradiction, a t-on ajouté,
avec leurs convictions propres
Ce qui rendait d'autant plus
odieuse une telle position de
nos confrères, c'est que l'incident
qu'ils rapportaient était, d'un bout
à l'autre, inventé de toutes pièces,
pour les besoins d'une cause qui,
pour légitime qu'elle fût, en de-
venait, pour cela même, foncière-
ment détestable.
Les lignes que voici, extraites
du « Populaire», constituent un
démenti cinglant et irréfutable
aux mensonges éhontés en ques-
tion. Gageons que les feuilles
qui se sont fait l'écho de ceux ci
se garderont, comme de la peste
et du choléra réunis, de publier la
rectification qu'ils comportent,
tant sont grandes leur partialité
et leur mauvaise foi, lesquelles se
condamneront ainsi d'elles-mêmes:
Les lycées llenri-IV, 1 ouis-le-Granà et
Lakanal comptent, dans leurs premières
supérieures, bon nombre d'élèves— pour
ne pas dire tous — qui pensent qu-un
professeur ne doit pas être un cito.¡ en
- diminué. - - - -
Aussi, de nombreux élèves, de toutes
tendances et de toutes confessions, ont
signé l'adresse suivante :
Vivement émus de certaines attaques
de presse et d'une demande d'interpel-
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