Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-09-29
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 septembre 1923 29 septembre 1923
Description : 1923/09/29 (N19284). 1923/09/29 (N19284).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75532471
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
8 VENDEMIAIRE, AN 132. — N° 19284
0
Le numéro : QUINZE CENTIMES SAMEDI 29 SEPTEMBRE 1923. - Nit la!"
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un an six mois !T.i.
SECTX & S.-ET-OlSK. 38 » 20 » 10 »
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CHARLES BRIAND
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38, t^oiile^rardl de Strasbourg. PARiS-XI:
Directeur : EDMOND DU MESNIL
,
r;' ":, TÉLÉPHONES :
Rédaction et làtkhdon : Nord 24-90, 24-91. — Après 10 beures du soir : Roquette 84-93
\, TRIBUNE LIBRE '7;;.,.,
,':
Catholicisme à l'américaine
ooaoo
Nous avons eu l'occasion de montrer
comment on « lançait» un nouveau
saint et comment le catholicisme « up to
date » que Mqnsignor Ceretti nous amena
d'Australie et d'Amérique ne recule de-
vant aucune réclame, si indécente qu'elle
soit, lorsqu'il s'agit de transformer la
piété en attraction, les rites sacrés en
solennités mondaines et les sanctuaires
: en bazars. Les fêtes de Lisieux, de Men-
thon, de Lourdes, de Bétharram, de No-
tre-Dame de Sion, pour ne citer que les
plus récentes, ne peuvent que révolter,
par leur caractère théâtral, par l'odieux
mélange des formules sacrées et des trucs
profanes, par la déviation du mysticisme
en snobisme, voire en hystérie, tous ceux
pour qui le mot de religion conserve un
sens profond et respectable. Pascal et
Renan les eussent également abhorrées!
r A la période de « battage» succède
aujourd'hui celle de l'exploitation com-
merciale. De même qu'une marque de
cirage, profitant de l'engouement passa-
ger que lui vaut une publicité habile,
s' organise pour recevoir les commandes,
de même les firmes catholiques qui ont
l'exclusivité des saints et saintes récem-
ment lancés font aujourd'hui la moisson
après les semailles.
C'est ainsi que le Carmel de Lisieux,
en réponse aux annonces audacieuses
dont nous avons cité quelques exemples,
riposte par des « mises au point» des.
tinées à écarter la concurrence. Il nous
avise d'abord que les seules statues « au-
thentiqués » de la bienheureuse sont cel-
les sur lesquelles il a sa petite commis-
sion, les seules approuvées par lui
C'est que le Carmel a affermé l'exploi-
tation de la dévotion à Sainte-Thérèse,
(une affaire qui représente quelques mil-
lions par janl) à une entreprise parti-
codièm-Et ii spécifiè : « Toutes les com-
mandes doivent être envoyées aux adres-
ses indiquées sur les catalogues. » Méfiez-
voiis des contrefaçons ! •
D'autres services se créent : celui des
pèlerinages et exercices de piété : « S'a-
dresser à M. le directeur des pèlerinages,
52 rue de Livarot, Lisieux »; celui des
renseignements touristiques, qui est con-
fié au Syndicat d'initiative de Lisieux et
édite déjà un « Guide de la ville. à l'usage
des pèlerins ». Il va sans dire que tous
ces services sont autant de machines à
pomper le Pactole dont les flots bienfai-
sants se déverseront plus tard dans les
innombrables canaux de la propagande
cléricale. La ville de Lisieux y gagne,
certes! et je ne voudrais faire aux élec-
teurs de M. Chéron nulle peine, même lé-
gère. Mais je tiens à spécifier que dans
cette sainte alliance touristico-ecclésias-
tique, c'est l'Eglise, ou plutôt le couvent,
quitiént le bon bout. ,-
Le Carmel n'a d'ailleurs pas tout af-
fermé. Il s'est réservé «, les demandes de
prières et offrandes » qui doivent lui
être adressées directement. Les deman-
des de prières s'accompagnent toujours
de mandats-poste! au cas où quelques-
, uns s'égareraient, « prière d'en préciser
exactement et sans retard, au Carmel de
Lisieux, les deux numéros, date et bu-
reau d'origine, indiqués sur le récépissé
de ces titres afin d'en permettre la récla-
mation immédiate à l'administration des
postes. Il est à noter cependant que ces
remboursements ne se font qu'après en-
quête et un laps de temps variant de six
mois à un an. en sorte qu'il n'est pas
possible de disposer desdites sommes
aux intentions indiquées par l'expéditeur
(messes, ex-voto, etc.. ) avant l'époque
de leur payement. »
Au surplus, la direction ne prend au-
cun engagement :
développement extraordinaire de
la dévotion à la Bienheureuse, 1 en ces
derniers mois, a eu pour conséquence
l'épuisement si rapide des éditions qu'elles
doivent être déjà renouvelées. A cause
des difficultés de l'heure présente, les
réimpressions se faisant très lentement,
les personnes qui ne recevraient pas tous
les articles qu'elles auraient demandés
sont priées d'attendre un mois ou deux
pour faire une réclamation.
« On ne peut jamais fixer de date pOUf
la célébration des messes, ni s'engager à
les faire dire au Carmel. » -
Elle prévoit tout, même les timbrer
pour réponse :
A côté du grand bazar carmélite, la
petite boutique de Saint-Bernard de Men-
thon, en dépit de ses chiens et des tou-
ristes anglais; fait pauvre figure. Elle est
pourtant autrement sympathique et ses
occupants ont au moins le mérite de ni-
cher à 2.500 mètres d'altitude, au milieu
des neiges qu'ils affrontent vaillamment.
Aussi le Pape vient-il de donner leur saint
comme patron aux excursionnistes et amis
de la montagne. A quand la « breloque
Saint-Bernard», le « piolet Saint-Ber-
nard » et le scapulaire béni au monastère,
qui préservera des chutes ? Si le procédé
n'est pas très évangélique, ceux qui en
bénéficieront sont du moins intéressants.
Souhaitons que ce qui leur viendra par
la flûte ne s'en aille pas par le tambour
et que les offrandes des alpinistes ser-
vent bien à doubler la ration des chiens
de Saint-Bernard et non pas celle de la
mule du Pape.
Maurice CHARNY.
«————— ) .- < —
EDITORIAL
Mobilisation générale
La Mobilisation générale
est décrétée.
Tout doux. Il ne s'agit
pas de « remettre ça » pour
tous les Français aptes au
servi.ce rnüiMÍre. Il est sim-
plement question de la Mo*
baisation générale des trou-
pes communistes, et c'est notre confrère
l'Humanité qui lance l'appel.
Les termes en sont d'ailleurs lapidai-
res : « Ouvriers, paysans et soldats du
France, préparez-vous à agir par tous
les moyens.
» Dès aujourd'hui chaque membre du
Parti 1 communiste doit se considérer
comme mobilisé au service de la Révo-
lutian ! » ■
C'est (( tapé », comme on dit triviale-
ment, et en paroles tout au moins ; ça
va barder Le programme est net. Il s'a-
git de faire suivre la guerre étrangère
par la guerre civile. Chacun n'est-ce
pas, a sa petite façon d'organiser la
paix
Je doute que la. plupart des commu-
nistes sachent précisément en quoi con-
siste le communisme. Les uns sont des
malcontents, les autres des utopistes. Je
ne jette pas la pierre aux utopistes: Cha-
cun a le droit, après tout, de concevoir à
sa manière l'organisation de la société
et le bonheur de l'humanité. Que lès com-
munistes, pour se consoler de l'iniquité
sociale, se réf ugient dans une utopie
philosophique, comme les sectaires reli-
gieux dans la Cité céleste, libre à eux.
Avant les communistes, les disciples
de Babeuf. avaient fondé la Société des
Egaux. Ils moururent, d'ailleurs, avec
le plus noble courage, et je ne doute pas
que M. Marcel Cachin se serait, comme
Bah e ufJ poignardé devant ses juges s'il
avait été noursuivi devant la Haute-Cour.
Il vaut tout de même mieux, pour tout
le monde, que la Haute-Cour se soit dé-
clarée incompétente.
Si mon individualisme et ma concep-
tion des sociétés fondées sur l'élite s'op-
posent radicalement - si j'ose dire —
au communisme, je n'en tiens pas pour
cela M. Cachin pour un bandit, ni ses
amis pour des crapules. C'est un systé-
me de polémique que je ne goûte pas
d'accabler ses adversaires de toutes les
injures ignominieuses parce qu'ils pen-
sent différemment sur le système poli-
tique ou social.
Mais si les idéologues sont respecta-
bles, ils n'en sont pas moins dangereux
parfois, et d'autant plus s'ils sont sin-
cères et honnêtes.
Ceux-là qui mobilisent en vue de la
guerre civile et du chambardement gé-
néral sont proprement des parricides. Le
seraient-ils même par imprudence que
la France a le droit d'être préservée con-
tre eux..
Il m'est fort indiffèrent, en effet, si
je suis fait « mort » par un coup de feu
qu'il ait été tiré avec préméditation ou
par imprudence. Le résultat est le même;
je demeure « capout ». Or, je ne veux
pas que la France meure. Ces fils aveu-
gles ou dénaturés déclarent préparer a
Révolution - fourrière de dictature et
d'invasion — ; nous autres (sales bour-
geois !) nous voulons la paix à l'inté-
rieur et à l'extérieur et le progrès dans
l'ordre par le travail et l'autorité.
Mobilisons donc, nous aussi, et puis-
que la bataille électorale est prochaine,
on pourra se compter.
Mais dès maintenant il est clair que
quiconque formera avec le communis-
me des ententes ou des alliances ouver-
tes ou tacites, directes ou indirectes, sera
renégat de la société issue de la Révo-
lution française, et traître à la Patrie.
- Edmond DU MESNIL.
Je n'ai pas coutume de relever les' coquil.
les typographiques. Tout de même, dans mon
Editorial d'hier, je parlais de « l'esprit aux
mille facettes > de M. de Monzie, et on m'a
fait dire aux « mille facéties ». Messieurs lee
typos, monsieur le correcteur je vous en
prie. E. M.
f 0 POPULARITE !!
r Angleterre mécontente
de son premier ministre
Londres, 28 septembre. — Comme H fal-
lait s'y attendre, la presse libérale de ce ma-
tin fulmine contre les déclarations faites
hier par M. Baldwin au sujet des entrevues
avec M. Poincaré. x
Le Daily Chromiele écrit : « Le premier
ministre n'en a pas dit long, maie le peu
qu'il a dit a été presque un affront pour l'in-
telligence de son auditoire. M. Balwin a l'au-
dace de nous dire que dans ses courtes con-
versations avec M. Poincaré, il a rétabli cette
atmosphère de confiance qui avait disparu.
En même temps, il déclare que la paix est le
plus grand besoin du monde, et pourtant son
premier effort dans cette direction a été de
se soumettre à la volonté des Français qui
ont employé leurs armées pour des fins en
contradiction avec le traité de Versailles. »
La Westminster Gazette doute que M. Bald-
win mesure réellement la gravité de l'heure
présent et déclare que, s'il est vrai que le
pays entier, ou à peu prrès, a donné son
appui au premier ministre, ce qui est un fait
presque sans précédent, c'est que M. Bald-
win s'est déclaré partisan d'une politique an-
glaise et aussi parce qu'il avait adopté l'atti-
tude sage de conduire sa diplomatie aussi
ouvertement et publiquement que le permets
taient des négociations aussi délicates.
Le Daily News aurait voulu entendre da-
vantage hier de la bouche de M. Baldwin
sur la situation créée par les événements
d'Allemagne et aussi sur les difficultés inté-
rieures. Le journal se réjouit, toutefois, de
ce que les entretient entre M. Baldwin et M.
Poincaré aient eu comme résultat de rétablir
les anciennes bonnes relations entre la
France et l'Angleterre.
Le Daily Express se plaint amèrement du
silence gardé par M. Baldwin hier sur la
question du chômage dont il fait ressortir la
gravité. Le journal regrette également qu'il
n'ait rien révélé ni Tien promis touchant la
politique étrangère.
M. Baldwin aurait un plan de réparations
Londres, 28 septembre. — Selon le rédac-
teur politique du Daily Express, on disait,
hier, dans les milieux officiels, qu'il se peut
que M. Baldwin essaie d'un nouvel arrange-
ment touchant les réparations. Cet arrange-
ment serait de nature à satisfaire la France.
Le gouvernement britannique proposerait
que l'Amérique envoie un représentant à la
Commission internationale que l'on espère
voir accepter par M. Poincaré.
TERRIBLE CATASTROPHE
dé chemin de fer aux États-Unis
,,"GaBper(Eta,r' de Wyoming), 28 septembre.
.;. Un train dé voyageurs traversant un pont,
est tombé dans une rivière, près de Lochett
(Wyoming).
Beaucoup de voyageurs, hommes et fem-
mes, ont pu s'échapper et grimper sur, le
toit des wagons pour. appeler à raide, mais
finalement ils se sont noyés, le courant très
rapide empêchant de leur porter secours,
Il y aurait de 50 à 100 tués.
INCERTITUDE
Le gouvernement de Berlin
toujours sur le qui-vive
',"
Mais tout semble calme et le Reichstag reprend ses travaux financiers
La « bataille de la Ruhr ii) @ n'est jusqu'à
présent, qu'à demi gagnée. La résistance pas.
sive a cessé officiellement, le cabinet Strese-
mann a retiré, non sans maugréer contre l'in-
justice dont il se prétend victime, les ordon-
nances du docteur Cuno. Il' s'agit, à présent,
d'exploiter notre gage, de ramener dans la
Ruhr l'activité normale, l'ordre, le travail.
C'est ici que les Allemands nous attendent
« Maintenant, écrivait avant-hier la « Kol.
nische Zeitung », le temps ne travaille plus
pour Poincaré ; il travaille contre lui ; car
la diplomatie belge et française doit s'effor.
cer, par tous les moyens, d'arracher le tRTttM
et la Rhur- au chaos économique et politi-
que dans lequel ces territoires ne vont pas
tarder à tomber. »
Nous voilà dûment avertis : les Allemands
sdpit à la fenêtre et nous regardent, l'air mo-
queur. Assurés d'avancç dé notre échec, ils
f&blie&t que nos techniciens, nos ingénieurs,
nos cheminots ont eu le temps, depuis jan-
vier, de connaitre le pays, de s'habituer à ses
méthodes industrielles, à ses procédés de tra-
vail. Il faut cependant reconnaître que la ré-
sistance dite passive n'a pas été vaine pour
provoquer ce chaos dont le journal de Coto-
gne tire un sujet de réjouissance.
C'est pourquoi il convient de prendre gar-
de que le gouvernement allemand né nous
suscite, sournoisement, des difficultés d'un
autre ordre. Qu'est-ce d'abord que ce M. Fuchs,
ministre allemand pour les régions oocupk8,
que le Reich charge de le représenter sans
les futures négociations avec les alliés 1 C'est
l'ex-idéputé socialiste de Strasbourg. Saxon
d'origine, ses sentiments francophobes nous
mirent, le 24 mai 1919, dans l'obligation de
l'expulser et de le reconduire sur la rive
droite du Rhin. Au début de l'occupation de
la Bulvr., il fallut encore surveiller son acti-
vité inquiétante. Sera-t-il maintenant l'inter-
médiaire pacifique du Reich auprès de nous,
ou ne faut-il pas plutôt s'attendre à le voir
transmettre aux organisations allemandes de
la Ruhr, non des ordres, mais des conseils et
des mots d'ordre susceptibles d'entraver no-
tre action ?.
On fera bien d'y être attentifs. D'autant
plus que, même après l'aveu d' sa défaite,
l'Allemagne ne désespère pas d'attirer dans
son jeu, pour se dérober, certains éléments
britanniques. Les paroles si loyales de M.
Baldicirij hier, au Philip Stott Collège - l'ont $
éïêçue- ns la dccQuràôef. Elle saitvjqiie la
conférence des Dominions, qui s'ouvre à Lon- ,
dres lutvài prochdin, - voiïdyi connaître de la
politique extérieure de l'Empire britannique ;
clic n'ignore point que, 'parmi les ministres qui
y prendront part, se trouve l gÔnéral Smuts,
représentant de l'Afrique du Sud, dont les
déclarations n'ont pas tra.1 ii jusqu'ici de bien
grandes sympathies profrançaises. Et puis,
lord d'Abernon est toujours à Berlin, lord
Curzon boude son président du Conseil ; libé-
raux, travaillistes, — Asquith et Ramsay-
Mac-Donald, — protestent à qui mieux mieux
Les journalistes ont-ils droit
au secret professionnel?
■ ; o0*00——
Tous les journaux ont parlé de la condam-
nation à l'amende infligée à un journaliste
par le commissaire-rapporteur auprès du tri-
bunal maritime de Cherbourg, pour refus de
témoigner. Toutes les associations de presse
ont protesté, au nom du principe et le Sénat
va, dit-on, -être saisi de la question du secret
professionnel des journalistes.
Mais personne encore, que nous sachions,
n'a signalé l'incohérence de cette ordonnance
de condamnation, fondée sur des textes inap-
plicables en l'èspèce et appuyée des « atten-
dus » les plus. inattendus.-
On connaît lès faits. M. Compère, journa-
liste, dénonce, dans son journal, des malversa-
tions qui ont lieu à l'arsenal de Cherbourg.
Une enquête ouverte montre que les faits sont
exacts et l'enquête se transforme bientôt en
instruction judiciaire. Le Commissaire-rap-
porteur du tribunal maritime, instructeur de
l'affaire, fait citer comme témoin le journalis-
te :
- Qui vous a, lui dit-il, fourni vos rensei-
gnements ?
— Je ne puis vous le dire, répond le té-
moin, étant lié par le secret professionnel.
Sur quoi, le commissaire vexé prend une or-
donnance de condamnation à cent francs d'a-
mende.
Sur quels textes de loi s'appuie-t-il ?
« Attendu — dit son ordonnance — que
la profession de journaliste ne saurait être
comprise dans l'énumération de l'article 378
du Code Covil qui impose un devoir strict
de discrétion a toutes personnes dépositaires
par état de profession des secrets qu'on leur
confie; qu'il est inadmissible de soutenir que
des journalistes soient des confidents néces-
saires auxquels les particuliers soient obligés
de s'adresser et qu'ils puissent, comme tels,
être dispensés de fournir leur témoignage à la
justice. »
Première bévue. L'article 378 du Code Pé-
mal. (et non du Code Civil, comme il est dit
ci-dessus) visé les astreints au secret pro-
fessionnel qui révèlent un secret dont ils sont
dépositaires, mais non pas ceux qui, au con,
traire, refusent de le révéler. Voici en effet
le texte de cet article :
« Les médecins, chirurgiens et autres of-
ficiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les
sages-femmes et toutes autres personnes dépo-
sitaires par état ou profession, des secrets
, qu'on leur confie, qui, hors le cas où la loi les
oblige à se porter dénonciateurs, auront révé-
lé ces secrets, seront passibles d'un emprison-
nement d'un mois à six mois et d'une amende
dç cent francs à cinq cents francs. »
Est-ce donc pour avoir révélé dans son
journal un fait secret, d'ailleurs exact — les
malversations de l'arsenal — que M. Com-
père èst frappé d'une amende ? Evidemment
non. Car il aurait fallu, pour le condamner,
un jugement du tribunal maritime jugeant
en audience publique, non pas une simple or
donnance du commissaire instructeur.
L'article 378 n'est invoqué ici que pour lui
emprunter la prétendue énumération des per
sonnes liées par le secret professionnel.
Or, qu'on en relise le texte. Celui-ci n'est
pas limitatif. Il cite formellement lesméde
cins, chirurgiens, pharmaciens, sages-fem-
mes ; mais il ajoute : « et toutes autres
personnes dépositaires, par état ou profes
sion. des secrets qu'on leur confie. >
, Justement, dit l'ordonnance, les journalis
tes ne sont point, par état ou profession, dé
positaires des secrets qu'on leur confie ; ils
ne sont pas les « confidents nécessaires » aux
quels les particuliers sont tenus de s'adres
ser. Lés journalistes ne font donc pas partie
de la catégorie des < toutes autres person-
nes >.
Pardon ! Où prenez-vous que la loi parle
de « confidents nécessaires » ? C'est presque
falsifier un texte que de l'interpréter avec tant
de désinvolture. Et pourquoi donc un journa-
liste qui reçoit, par profession, une confi
dence, serait-il tenu de livrer le nom de la
personne qui l'a renseigné, plutôt, par exem-
ple, qu'un prêtre venant exciper du secret de
la confession ?.
L'article 378 est inopérant dans le cas qui
nous occupe : d'abord parce qu'il est cité,
dans l'ordonnance, au rebours de son objet;
ensuite, parce qu'on lui prête tantôt une limi-
tation, tantôt une extension qu'il n'a pas en
réalité. Voilà la deuxième bévue.
Aussi bien, comme je le disais plus haut
M. Compère n'a pas été frappé de l'amende
pour avoir, dans son journal, révélé un secret,
mais pour avoir refusé, à l'instruction, de
dire « qui lui avait confié » ce secret.
Le commissaire rapporteur l'entend si bien
ainsi qu'il invoque, pour prononcer la peine
d'amende, l'article 80 du Code de Justice cri-
minelle, lequel est ainsi conçu :
« Toute personne citée pour être entendue
en témoignage sera tenue de comparaître et
de satisfaire à la citation, sinon elle pourra y
être contrainte par le juge d'instruction qui, à
cet effet, sur les conclusions du procureur de
la République, sans autre formalité ni délai,
et sans appel, prononcera une amende qui
n'excédera pas 100 francs, et pourra ordonner
que la personne citée sera contrainte par
corps à venir donner son témoignage. »
Pas plus que l'article 378 du Code pénal,
cet article ne s'applique au cas de M. Com-
père.
L'article 80 vise les témoins non-compa
rants, ceux qui refusent de se rendre à la
citation du juge d'instruction et que celui-ci
peut non seulement frapper d'amende, mais
« contraindre par corps » à venir déposer.
L'article ne va pas plus loin. M. Compère, en
déférant à l'appel du commissaire rapporteur,
satisfaisait à la citation, selon la lettre et
l'esprit de l'article 80. Ayant ensuite prêté
serment de dire la vérité; il avait le droit de
conduire sa déposition à sa guise, pourvu
qu'elle fût véridique. Aucun article du Code
ne dit le contraire.
La condamnation prononcée contre M. Com-
père est sans appel. Elle n'en est pas moins
dénuée de toute base juridique. R. Y.-P.
contre l'attitude de sir Stanley Baldwin et
la politique franco-belge. Autant de bonnes
cartes dans le jeu de l'Allemagne.
Je vous le dis : vous avons besoin de bien
nous tenir.
G. PEYTAVI de FAUGERES.
Au Reichstag
Berlin, 28 septembre. — En ouvrant la
séance du Relchetag, le président Loeb dé-
clare que des lois d'une grande importance
politique et financière seront soumises ces
jours-ci au Reichstag et il exprime l'es-
poir qu'il sera possible à un gouvernement
fort, appuyé sur le Parlement, de repous-
ser toutes les attaques qui seraient dirigées
Jm JKAHS*_4 £ ctiit»ur en Bavière
contre la République, dè quelque côté qu'el-
les viennent. ,
Deux motions ultra-nationalistes et com-
munistes tendant à l'ouverture d'un débat
immédiat sur la situation intérieure sont
repoussées.
Le Reichstag approuve en fin de séance
le projet d'émission de nouveaux Bons du
Trésor pour un montant de dix trillions de
marks.
LÈ DERNIER EMPRUNT-OR -
Berlin, 28 septembre. — Suivant la
« Gazette générale de l'Allemagne >.' les
souscriptions totales au dernier emprunt-
or allemand ont atteint 3,5 millions de dol-
lars, soit 147 millions de marks-or.
LA SITUATION EN BAVIERE
EST CALME
Munich, 28 septembre. — La soirée
d'hier s'est passée dans le calme. Les salles
où devaient se tenir Ips Assemblées natio-
nalistes interdites étaient occupées par la
police. Les petits groupes de manifestants
qui circulaient dans les rues ont été dis-
pereés sans incident. Les ministères et les
édifices officiels sont occupés par la
Reichswehr.
A Nuremberg également, la journée
d'hier a été calme.
Le-chef nationaliste Hitler, a adressé à
M. von Kahr, une lettre protestant contre
l'interdiction des Assemblées nationalistes
et lui déclarant qu'il fera dépendre son at-
titude future de ses actes à venir.
HITLER EN INFERIORITE .,--.-
Berlin, 28 septembre. — On mande de
Munich à la « Gazette de Berlin à Midi »
que, au cours des dernières vingt-quatre
heures, un revirement important et inat-
tendu s'est produit dans la situation et
dans l'état d'esprit qui règne à Munich.
Le vaincu du jour est le chef nationa-
lista Hitler. Ludendorff lui-même l'a re-
nié.
En Rhénanie
DECISIONS DE LA HAUTE-COMMISSION
Coblence, 28 septembre. — La Haute-
Commission des territoires rhénans, réunie
sous la présidence de M. Paul Tirard, a dé-
cidé de rejeter la demande d'intervention
qui lui avait été adressée par les nommés
Zingsheim, Gutzeit et Anderes, dont les re-
quêtes ne pouvaient être fondées sur au-
cune' ordonnance de la Hauteommiesion.
D'autre part. la Haute-Commission a
examiné une requête formulée par le nom-
mé Léonhard Ludwig se plaignant qu'une
décision de la Haute-Commission portant
annulation d'un jugement rendu contre lui
par un tribunal allemand n'avait pas été
exécutée. La Haute-Commission a, en con-
séquence, décidé d'ordonner l'exécution im-
médiate de la décision prise antérieure-
ment par elle avec obligation par les au-
torités allemandes de verser à Léonhard
une indemnité.
Coblence, 28 septembre. - La Haute-
Commission interalliée, réunie sous la pré-
sidence de M. Paul Tirard, a opposé son
veto à la nomination des fonctionnaires
suivants : Krebs Frédéric, assesseur ; Mel-
lenhauer Fritz, professeur ; Maschke Guil-
laume, secrétaire de préfecture ; Mess-
mer Gregor, directeur des télégraphes :
Becker Louis, douanier, pour la plupart
originaires des territoires non occupés.
D'autre part, la Haute-Commission a pro-
noncé l'interdiction, pour une période de
trois mois, des publications « Der Brum-
mer » et « Heiligenbeiler Zeintung », en
raison de leur caractère injurieux à l'é-
gard des troupes d'occupation;
C'EST HM..
Les Italiens ont évacué
llle de Corfou
l ,\
Athènes, 28 septembre. — On mande de
Corfou :
Le drapeau italien a été amené et salué
à huit heures du matin par le contre-torpil-
leur grec Smyrni. Immédiatement après, le
vaisseau amiral italien a hissé et salué le
pavillon hellénique. Le procès-verbal de la
remise de l'île a été signé par. l'amiral Simo-
netti et le délégué de la préfecture grecque.
L'arrivée du préfet grec à bord d'un des-
troyer hellénique a été saluée avec un enthou-
siasme indescriptible par la population qui
s'est ensuite rendue devant les consulats de
France et d'Angleterre pour manifester sa
reconnaissance envers ces deux pays.
; Demain commenceront les fêtes de la libé-
ration ; un Requiem à la mémoire des victi-
mes du bombardement et un Te Deum se-
ront célébrés.
La flotte italienne revient
Athènes, 28 septembre. - Des téMgramnMe!
ultérieure .annoncent que la flotte italienne
set revenue à midi et demi et a ancré dans
le port de Corfou. Ce fait a causé un vif
étonnement. Le consul d'Italie a donné l'as-
surance que la flotte n'avait aucune inten-
tion hostile.
Le paiement des 50 millions de lire 'IJ
Londres, 28 septembre.- Le «Daily News»
qualifie de grande injustice la décision des
ambassadeurs de faire remettre à l'Italie les
50 millions de lire déposés par la Grèce
avant qu'on ait reçu le rapport de la com-
mission d'enquête sur les assassinats de Jani-
na ou sans en référer à la Cour internatio-
nale de justice.
— > ■ ■——-i.
Les bienfaits du régime sec
sont inattendus
New-York, 28 septembre. — Chaque jmld
apporte de nouvelles révélations sur les abus
qui accompagnent la répression du commerce
et de la consommation illicites des boiesoma;
alcooliques. On annonce aujourd'hui que la
police de Washington a fait savoir qu'elle se
refuserait désormais à collaborer avec les
agents chargés de l'application des lois de
prohibition tant que des réformes radicales
n'auront pas été introduites dans ce corps
spécial des agents du fisc. Les autorités de
la police de la capitale affirment, en effet.
que les équipes d'agents dé la prohibition
sont composées, en réalité, ode-gens sans aveu
qui se livrént au' chantage, à la contrebande
et qui profiteht des visites domiciliaires dont
ils sont chargés pour commettre de nombreux,
larcins, dérobant sans vergogne argent et
bijoux.
——————————— — — ( ;
Le mouvement communiste ,
vaincu en Bulgarie ---J
-
La légation de Bulgarie communique -•
La dernière résistance des communistes a
été brisée. Les détachements dé troupes char-
gés de leur poursuite sont entrés avant-hier
à Berkovitza, Klissoura et Ichtiman et ont
dissous les républiques soviétiques. Hier dans
l'après-midi, la ville de Ferdinand a été -occu-
pée par la troupe et libérée des émeutiers qui
se sont dispersés en se repliant vers la fron-
tière yougoslave. Dans tout le royaume, l'or-
dre et la tranquillité ont été rétablis.
L'IMPÉRIALISME ROUGE
Les soviets menacent les Etats baltes
d'un boycottage économique
Riga, 27 septembre. — Les soviets exer-
cent actuellement une pression sur les trois
Etats baltes, Esthoniç, Lettonie et Lithua.
nie, pour les obliger à entrer dans l'union
de la République soviétique. S'ils refusent,
les soviets boycotteront la vie économique
de ces Etats en faisant passer le commerce
russe par Petrograd en été, et par la mer,
Noire en hiver. Déjà cette menace a été mise
à exécution au cours des derniers mois.
On annonce également que les soviets exi
geraient de la Pologne une reconnaissance
officielle, sous menace d'une action militaire.
, ). ; :
Le futur statut
de Tanger
Après deux mois d'interruption
les négociations reprennent à Londres
;1
Après une interruption de deux mois, les
entretiens anglo-franco-espagnols au sujet de
Tanger viennent de reprendre à Londres.
On sait que ces conversations, qui doivent
conserver un caractère purement technique,
n'engagent pas lés gouvernements intéressés
et doivent être considérés comme les préli-
minaires d'une discussion plus large.
Au moment les négociations furenCsü.aê
pendues l'accord n'avait pu s'établir : les dé-
légués s'étaient trouvés en présence d'un pro-
jet français qui se heurtait à l'opposition de
l'Angleterre et de l'Espagne.. Les représen-
tants britanniques présentèrent alors un
contre-projet préconisant l'internationalisa-
tion complète de Tanger, mais qui excluait
toute participation à ce régime des trois pays
intéressés. Cette formule ne fut pas acceptée
par les délégués français et tt»n décida d'a-
tourner les pourparlers au 28 septembre, dans
l'espoir de trouver par la suite un terrain
plus favorable.
Il faudra tenir compte, pour le règlement
de ce délicat problème d'un nouveau et ita.
portant facteur.
Officieusement, en effet, les Etatîk-Untio
sont intervenus et ont fait connaître leur
point de vue qui a pour objet le maintien du
régime de la porte ouverte à Tanger. Quelle
que soit en définitive la solution donnée à
la question par les négociateurs.
Quant à l'attitude de l'Espagne, on ne peuf
préjuger encore des intentions du nouveau Di-
0
Le numéro : QUINZE CENTIMES SAMEDI 29 SEPTEMBRE 1923. - Nit la!"
Fondateurs (1869) :
VICTOR HUGO
AUGUSTE VACQUERIE
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Un an six mois !T.i.
SECTX & S.-ET-OlSK. 38 » 20 » 10 »
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CHARLES BRIAND
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- RÉDACTION & ADMINISTRATION :
38, t^oiile^rardl de Strasbourg. PARiS-XI:
Directeur : EDMOND DU MESNIL
,
r;' ":, TÉLÉPHONES :
Rédaction et làtkhdon : Nord 24-90, 24-91. — Après 10 beures du soir : Roquette 84-93
\, TRIBUNE LIBRE '7;;.,.,
,':
Catholicisme à l'américaine
ooaoo
Nous avons eu l'occasion de montrer
comment on « lançait» un nouveau
saint et comment le catholicisme « up to
date » que Mqnsignor Ceretti nous amena
d'Australie et d'Amérique ne recule de-
vant aucune réclame, si indécente qu'elle
soit, lorsqu'il s'agit de transformer la
piété en attraction, les rites sacrés en
solennités mondaines et les sanctuaires
: en bazars. Les fêtes de Lisieux, de Men-
thon, de Lourdes, de Bétharram, de No-
tre-Dame de Sion, pour ne citer que les
plus récentes, ne peuvent que révolter,
par leur caractère théâtral, par l'odieux
mélange des formules sacrées et des trucs
profanes, par la déviation du mysticisme
en snobisme, voire en hystérie, tous ceux
pour qui le mot de religion conserve un
sens profond et respectable. Pascal et
Renan les eussent également abhorrées!
r A la période de « battage» succède
aujourd'hui celle de l'exploitation com-
merciale. De même qu'une marque de
cirage, profitant de l'engouement passa-
ger que lui vaut une publicité habile,
s' organise pour recevoir les commandes,
de même les firmes catholiques qui ont
l'exclusivité des saints et saintes récem-
ment lancés font aujourd'hui la moisson
après les semailles.
C'est ainsi que le Carmel de Lisieux,
en réponse aux annonces audacieuses
dont nous avons cité quelques exemples,
riposte par des « mises au point» des.
tinées à écarter la concurrence. Il nous
avise d'abord que les seules statues « au-
thentiqués » de la bienheureuse sont cel-
les sur lesquelles il a sa petite commis-
sion, les seules approuvées par lui
C'est que le Carmel a affermé l'exploi-
tation de la dévotion à Sainte-Thérèse,
(une affaire qui représente quelques mil-
lions par janl) à une entreprise parti-
codièm-Et ii spécifiè : « Toutes les com-
mandes doivent être envoyées aux adres-
ses indiquées sur les catalogues. » Méfiez-
voiis des contrefaçons ! •
D'autres services se créent : celui des
pèlerinages et exercices de piété : « S'a-
dresser à M. le directeur des pèlerinages,
52 rue de Livarot, Lisieux »; celui des
renseignements touristiques, qui est con-
fié au Syndicat d'initiative de Lisieux et
édite déjà un « Guide de la ville. à l'usage
des pèlerins ». Il va sans dire que tous
ces services sont autant de machines à
pomper le Pactole dont les flots bienfai-
sants se déverseront plus tard dans les
innombrables canaux de la propagande
cléricale. La ville de Lisieux y gagne,
certes! et je ne voudrais faire aux élec-
teurs de M. Chéron nulle peine, même lé-
gère. Mais je tiens à spécifier que dans
cette sainte alliance touristico-ecclésias-
tique, c'est l'Eglise, ou plutôt le couvent,
quitiént le bon bout. ,-
Le Carmel n'a d'ailleurs pas tout af-
fermé. Il s'est réservé «, les demandes de
prières et offrandes » qui doivent lui
être adressées directement. Les deman-
des de prières s'accompagnent toujours
de mandats-poste! au cas où quelques-
, uns s'égareraient, « prière d'en préciser
exactement et sans retard, au Carmel de
Lisieux, les deux numéros, date et bu-
reau d'origine, indiqués sur le récépissé
de ces titres afin d'en permettre la récla-
mation immédiate à l'administration des
postes. Il est à noter cependant que ces
remboursements ne se font qu'après en-
quête et un laps de temps variant de six
mois à un an. en sorte qu'il n'est pas
possible de disposer desdites sommes
aux intentions indiquées par l'expéditeur
(messes, ex-voto, etc.. ) avant l'époque
de leur payement. »
Au surplus, la direction ne prend au-
cun engagement :
développement extraordinaire de
la dévotion à la Bienheureuse, 1 en ces
derniers mois, a eu pour conséquence
l'épuisement si rapide des éditions qu'elles
doivent être déjà renouvelées. A cause
des difficultés de l'heure présente, les
réimpressions se faisant très lentement,
les personnes qui ne recevraient pas tous
les articles qu'elles auraient demandés
sont priées d'attendre un mois ou deux
pour faire une réclamation.
« On ne peut jamais fixer de date pOUf
la célébration des messes, ni s'engager à
les faire dire au Carmel. » -
Elle prévoit tout, même les timbrer
pour réponse :
A côté du grand bazar carmélite, la
petite boutique de Saint-Bernard de Men-
thon, en dépit de ses chiens et des tou-
ristes anglais; fait pauvre figure. Elle est
pourtant autrement sympathique et ses
occupants ont au moins le mérite de ni-
cher à 2.500 mètres d'altitude, au milieu
des neiges qu'ils affrontent vaillamment.
Aussi le Pape vient-il de donner leur saint
comme patron aux excursionnistes et amis
de la montagne. A quand la « breloque
Saint-Bernard», le « piolet Saint-Ber-
nard » et le scapulaire béni au monastère,
qui préservera des chutes ? Si le procédé
n'est pas très évangélique, ceux qui en
bénéficieront sont du moins intéressants.
Souhaitons que ce qui leur viendra par
la flûte ne s'en aille pas par le tambour
et que les offrandes des alpinistes ser-
vent bien à doubler la ration des chiens
de Saint-Bernard et non pas celle de la
mule du Pape.
Maurice CHARNY.
«————— ) .- < —
EDITORIAL
Mobilisation générale
La Mobilisation générale
est décrétée.
Tout doux. Il ne s'agit
pas de « remettre ça » pour
tous les Français aptes au
servi.ce rnüiMÍre. Il est sim-
plement question de la Mo*
baisation générale des trou-
pes communistes, et c'est notre confrère
l'Humanité qui lance l'appel.
Les termes en sont d'ailleurs lapidai-
res : « Ouvriers, paysans et soldats du
France, préparez-vous à agir par tous
les moyens.
» Dès aujourd'hui chaque membre du
Parti 1 communiste doit se considérer
comme mobilisé au service de la Révo-
lutian ! » ■
C'est (( tapé », comme on dit triviale-
ment, et en paroles tout au moins ; ça
va barder Le programme est net. Il s'a-
git de faire suivre la guerre étrangère
par la guerre civile. Chacun n'est-ce
pas, a sa petite façon d'organiser la
paix
Je doute que la. plupart des commu-
nistes sachent précisément en quoi con-
siste le communisme. Les uns sont des
malcontents, les autres des utopistes. Je
ne jette pas la pierre aux utopistes: Cha-
cun a le droit, après tout, de concevoir à
sa manière l'organisation de la société
et le bonheur de l'humanité. Que lès com-
munistes, pour se consoler de l'iniquité
sociale, se réf ugient dans une utopie
philosophique, comme les sectaires reli-
gieux dans la Cité céleste, libre à eux.
Avant les communistes, les disciples
de Babeuf. avaient fondé la Société des
Egaux. Ils moururent, d'ailleurs, avec
le plus noble courage, et je ne doute pas
que M. Marcel Cachin se serait, comme
Bah e ufJ poignardé devant ses juges s'il
avait été noursuivi devant la Haute-Cour.
Il vaut tout de même mieux, pour tout
le monde, que la Haute-Cour se soit dé-
clarée incompétente.
Si mon individualisme et ma concep-
tion des sociétés fondées sur l'élite s'op-
posent radicalement - si j'ose dire —
au communisme, je n'en tiens pas pour
cela M. Cachin pour un bandit, ni ses
amis pour des crapules. C'est un systé-
me de polémique que je ne goûte pas
d'accabler ses adversaires de toutes les
injures ignominieuses parce qu'ils pen-
sent différemment sur le système poli-
tique ou social.
Mais si les idéologues sont respecta-
bles, ils n'en sont pas moins dangereux
parfois, et d'autant plus s'ils sont sin-
cères et honnêtes.
Ceux-là qui mobilisent en vue de la
guerre civile et du chambardement gé-
néral sont proprement des parricides. Le
seraient-ils même par imprudence que
la France a le droit d'être préservée con-
tre eux..
Il m'est fort indiffèrent, en effet, si
je suis fait « mort » par un coup de feu
qu'il ait été tiré avec préméditation ou
par imprudence. Le résultat est le même;
je demeure « capout ». Or, je ne veux
pas que la France meure. Ces fils aveu-
gles ou dénaturés déclarent préparer a
Révolution - fourrière de dictature et
d'invasion — ; nous autres (sales bour-
geois !) nous voulons la paix à l'inté-
rieur et à l'extérieur et le progrès dans
l'ordre par le travail et l'autorité.
Mobilisons donc, nous aussi, et puis-
que la bataille électorale est prochaine,
on pourra se compter.
Mais dès maintenant il est clair que
quiconque formera avec le communis-
me des ententes ou des alliances ouver-
tes ou tacites, directes ou indirectes, sera
renégat de la société issue de la Révo-
lution française, et traître à la Patrie.
- Edmond DU MESNIL.
Je n'ai pas coutume de relever les' coquil.
les typographiques. Tout de même, dans mon
Editorial d'hier, je parlais de « l'esprit aux
mille facettes > de M. de Monzie, et on m'a
fait dire aux « mille facéties ». Messieurs lee
typos, monsieur le correcteur je vous en
prie. E. M.
f 0 POPULARITE !!
r Angleterre mécontente
de son premier ministre
Londres, 28 septembre. — Comme H fal-
lait s'y attendre, la presse libérale de ce ma-
tin fulmine contre les déclarations faites
hier par M. Baldwin au sujet des entrevues
avec M. Poincaré. x
Le Daily Chromiele écrit : « Le premier
ministre n'en a pas dit long, maie le peu
qu'il a dit a été presque un affront pour l'in-
telligence de son auditoire. M. Balwin a l'au-
dace de nous dire que dans ses courtes con-
versations avec M. Poincaré, il a rétabli cette
atmosphère de confiance qui avait disparu.
En même temps, il déclare que la paix est le
plus grand besoin du monde, et pourtant son
premier effort dans cette direction a été de
se soumettre à la volonté des Français qui
ont employé leurs armées pour des fins en
contradiction avec le traité de Versailles. »
La Westminster Gazette doute que M. Bald-
win mesure réellement la gravité de l'heure
présent et déclare que, s'il est vrai que le
pays entier, ou à peu prrès, a donné son
appui au premier ministre, ce qui est un fait
presque sans précédent, c'est que M. Bald-
win s'est déclaré partisan d'une politique an-
glaise et aussi parce qu'il avait adopté l'atti-
tude sage de conduire sa diplomatie aussi
ouvertement et publiquement que le permets
taient des négociations aussi délicates.
Le Daily News aurait voulu entendre da-
vantage hier de la bouche de M. Baldwin
sur la situation créée par les événements
d'Allemagne et aussi sur les difficultés inté-
rieures. Le journal se réjouit, toutefois, de
ce que les entretient entre M. Baldwin et M.
Poincaré aient eu comme résultat de rétablir
les anciennes bonnes relations entre la
France et l'Angleterre.
Le Daily Express se plaint amèrement du
silence gardé par M. Baldwin hier sur la
question du chômage dont il fait ressortir la
gravité. Le journal regrette également qu'il
n'ait rien révélé ni Tien promis touchant la
politique étrangère.
M. Baldwin aurait un plan de réparations
Londres, 28 septembre. — Selon le rédac-
teur politique du Daily Express, on disait,
hier, dans les milieux officiels, qu'il se peut
que M. Baldwin essaie d'un nouvel arrange-
ment touchant les réparations. Cet arrange-
ment serait de nature à satisfaire la France.
Le gouvernement britannique proposerait
que l'Amérique envoie un représentant à la
Commission internationale que l'on espère
voir accepter par M. Poincaré.
TERRIBLE CATASTROPHE
dé chemin de fer aux États-Unis
,,"GaBper(Eta,r' de Wyoming), 28 septembre.
.;. Un train dé voyageurs traversant un pont,
est tombé dans une rivière, près de Lochett
(Wyoming).
Beaucoup de voyageurs, hommes et fem-
mes, ont pu s'échapper et grimper sur, le
toit des wagons pour. appeler à raide, mais
finalement ils se sont noyés, le courant très
rapide empêchant de leur porter secours,
Il y aurait de 50 à 100 tués.
INCERTITUDE
Le gouvernement de Berlin
toujours sur le qui-vive
',"
Mais tout semble calme et le Reichstag reprend ses travaux financiers
La « bataille de la Ruhr ii) @ n'est jusqu'à
présent, qu'à demi gagnée. La résistance pas.
sive a cessé officiellement, le cabinet Strese-
mann a retiré, non sans maugréer contre l'in-
justice dont il se prétend victime, les ordon-
nances du docteur Cuno. Il' s'agit, à présent,
d'exploiter notre gage, de ramener dans la
Ruhr l'activité normale, l'ordre, le travail.
C'est ici que les Allemands nous attendent
« Maintenant, écrivait avant-hier la « Kol.
nische Zeitung », le temps ne travaille plus
pour Poincaré ; il travaille contre lui ; car
la diplomatie belge et française doit s'effor.
cer, par tous les moyens, d'arracher le tRTttM
et la Rhur- au chaos économique et politi-
que dans lequel ces territoires ne vont pas
tarder à tomber. »
Nous voilà dûment avertis : les Allemands
sdpit à la fenêtre et nous regardent, l'air mo-
queur. Assurés d'avancç dé notre échec, ils
f&blie&t que nos techniciens, nos ingénieurs,
nos cheminots ont eu le temps, depuis jan-
vier, de connaitre le pays, de s'habituer à ses
méthodes industrielles, à ses procédés de tra-
vail. Il faut cependant reconnaître que la ré-
sistance dite passive n'a pas été vaine pour
provoquer ce chaos dont le journal de Coto-
gne tire un sujet de réjouissance.
C'est pourquoi il convient de prendre gar-
de que le gouvernement allemand né nous
suscite, sournoisement, des difficultés d'un
autre ordre. Qu'est-ce d'abord que ce M. Fuchs,
ministre allemand pour les régions oocupk8,
que le Reich charge de le représenter sans
les futures négociations avec les alliés 1 C'est
l'ex-idéputé socialiste de Strasbourg. Saxon
d'origine, ses sentiments francophobes nous
mirent, le 24 mai 1919, dans l'obligation de
l'expulser et de le reconduire sur la rive
droite du Rhin. Au début de l'occupation de
la Bulvr., il fallut encore surveiller son acti-
vité inquiétante. Sera-t-il maintenant l'inter-
médiaire pacifique du Reich auprès de nous,
ou ne faut-il pas plutôt s'attendre à le voir
transmettre aux organisations allemandes de
la Ruhr, non des ordres, mais des conseils et
des mots d'ordre susceptibles d'entraver no-
tre action ?.
On fera bien d'y être attentifs. D'autant
plus que, même après l'aveu d' sa défaite,
l'Allemagne ne désespère pas d'attirer dans
son jeu, pour se dérober, certains éléments
britanniques. Les paroles si loyales de M.
Baldicirij hier, au Philip Stott Collège - l'ont $
éïêçue- ns la dccQuràôef. Elle saitvjqiie la
conférence des Dominions, qui s'ouvre à Lon- ,
dres lutvài prochdin, - voiïdyi connaître de la
politique extérieure de l'Empire britannique ;
clic n'ignore point que, 'parmi les ministres qui
y prendront part, se trouve l gÔnéral Smuts,
représentant de l'Afrique du Sud, dont les
déclarations n'ont pas tra.1 ii jusqu'ici de bien
grandes sympathies profrançaises. Et puis,
lord d'Abernon est toujours à Berlin, lord
Curzon boude son président du Conseil ; libé-
raux, travaillistes, — Asquith et Ramsay-
Mac-Donald, — protestent à qui mieux mieux
Les journalistes ont-ils droit
au secret professionnel?
■ ; o0*00——
Tous les journaux ont parlé de la condam-
nation à l'amende infligée à un journaliste
par le commissaire-rapporteur auprès du tri-
bunal maritime de Cherbourg, pour refus de
témoigner. Toutes les associations de presse
ont protesté, au nom du principe et le Sénat
va, dit-on, -être saisi de la question du secret
professionnel des journalistes.
Mais personne encore, que nous sachions,
n'a signalé l'incohérence de cette ordonnance
de condamnation, fondée sur des textes inap-
plicables en l'èspèce et appuyée des « atten-
dus » les plus. inattendus.-
On connaît lès faits. M. Compère, journa-
liste, dénonce, dans son journal, des malversa-
tions qui ont lieu à l'arsenal de Cherbourg.
Une enquête ouverte montre que les faits sont
exacts et l'enquête se transforme bientôt en
instruction judiciaire. Le Commissaire-rap-
porteur du tribunal maritime, instructeur de
l'affaire, fait citer comme témoin le journalis-
te :
- Qui vous a, lui dit-il, fourni vos rensei-
gnements ?
— Je ne puis vous le dire, répond le té-
moin, étant lié par le secret professionnel.
Sur quoi, le commissaire vexé prend une or-
donnance de condamnation à cent francs d'a-
mende.
Sur quels textes de loi s'appuie-t-il ?
« Attendu — dit son ordonnance — que
la profession de journaliste ne saurait être
comprise dans l'énumération de l'article 378
du Code Covil qui impose un devoir strict
de discrétion a toutes personnes dépositaires
par état de profession des secrets qu'on leur
confie; qu'il est inadmissible de soutenir que
des journalistes soient des confidents néces-
saires auxquels les particuliers soient obligés
de s'adresser et qu'ils puissent, comme tels,
être dispensés de fournir leur témoignage à la
justice. »
Première bévue. L'article 378 du Code Pé-
mal. (et non du Code Civil, comme il est dit
ci-dessus) visé les astreints au secret pro-
fessionnel qui révèlent un secret dont ils sont
dépositaires, mais non pas ceux qui, au con,
traire, refusent de le révéler. Voici en effet
le texte de cet article :
« Les médecins, chirurgiens et autres of-
ficiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les
sages-femmes et toutes autres personnes dépo-
sitaires par état ou profession, des secrets
, qu'on leur confie, qui, hors le cas où la loi les
oblige à se porter dénonciateurs, auront révé-
lé ces secrets, seront passibles d'un emprison-
nement d'un mois à six mois et d'une amende
dç cent francs à cinq cents francs. »
Est-ce donc pour avoir révélé dans son
journal un fait secret, d'ailleurs exact — les
malversations de l'arsenal — que M. Com-
père èst frappé d'une amende ? Evidemment
non. Car il aurait fallu, pour le condamner,
un jugement du tribunal maritime jugeant
en audience publique, non pas une simple or
donnance du commissaire instructeur.
L'article 378 n'est invoqué ici que pour lui
emprunter la prétendue énumération des per
sonnes liées par le secret professionnel.
Or, qu'on en relise le texte. Celui-ci n'est
pas limitatif. Il cite formellement lesméde
cins, chirurgiens, pharmaciens, sages-fem-
mes ; mais il ajoute : « et toutes autres
personnes dépositaires, par état ou profes
sion. des secrets qu'on leur confie. >
, Justement, dit l'ordonnance, les journalis
tes ne sont point, par état ou profession, dé
positaires des secrets qu'on leur confie ; ils
ne sont pas les « confidents nécessaires » aux
quels les particuliers sont tenus de s'adres
ser. Lés journalistes ne font donc pas partie
de la catégorie des < toutes autres person-
nes >.
Pardon ! Où prenez-vous que la loi parle
de « confidents nécessaires » ? C'est presque
falsifier un texte que de l'interpréter avec tant
de désinvolture. Et pourquoi donc un journa-
liste qui reçoit, par profession, une confi
dence, serait-il tenu de livrer le nom de la
personne qui l'a renseigné, plutôt, par exem-
ple, qu'un prêtre venant exciper du secret de
la confession ?.
L'article 378 est inopérant dans le cas qui
nous occupe : d'abord parce qu'il est cité,
dans l'ordonnance, au rebours de son objet;
ensuite, parce qu'on lui prête tantôt une limi-
tation, tantôt une extension qu'il n'a pas en
réalité. Voilà la deuxième bévue.
Aussi bien, comme je le disais plus haut
M. Compère n'a pas été frappé de l'amende
pour avoir, dans son journal, révélé un secret,
mais pour avoir refusé, à l'instruction, de
dire « qui lui avait confié » ce secret.
Le commissaire rapporteur l'entend si bien
ainsi qu'il invoque, pour prononcer la peine
d'amende, l'article 80 du Code de Justice cri-
minelle, lequel est ainsi conçu :
« Toute personne citée pour être entendue
en témoignage sera tenue de comparaître et
de satisfaire à la citation, sinon elle pourra y
être contrainte par le juge d'instruction qui, à
cet effet, sur les conclusions du procureur de
la République, sans autre formalité ni délai,
et sans appel, prononcera une amende qui
n'excédera pas 100 francs, et pourra ordonner
que la personne citée sera contrainte par
corps à venir donner son témoignage. »
Pas plus que l'article 378 du Code pénal,
cet article ne s'applique au cas de M. Com-
père.
L'article 80 vise les témoins non-compa
rants, ceux qui refusent de se rendre à la
citation du juge d'instruction et que celui-ci
peut non seulement frapper d'amende, mais
« contraindre par corps » à venir déposer.
L'article ne va pas plus loin. M. Compère, en
déférant à l'appel du commissaire rapporteur,
satisfaisait à la citation, selon la lettre et
l'esprit de l'article 80. Ayant ensuite prêté
serment de dire la vérité; il avait le droit de
conduire sa déposition à sa guise, pourvu
qu'elle fût véridique. Aucun article du Code
ne dit le contraire.
La condamnation prononcée contre M. Com-
père est sans appel. Elle n'en est pas moins
dénuée de toute base juridique. R. Y.-P.
contre l'attitude de sir Stanley Baldwin et
la politique franco-belge. Autant de bonnes
cartes dans le jeu de l'Allemagne.
Je vous le dis : vous avons besoin de bien
nous tenir.
G. PEYTAVI de FAUGERES.
Au Reichstag
Berlin, 28 septembre. — En ouvrant la
séance du Relchetag, le président Loeb dé-
clare que des lois d'une grande importance
politique et financière seront soumises ces
jours-ci au Reichstag et il exprime l'es-
poir qu'il sera possible à un gouvernement
fort, appuyé sur le Parlement, de repous-
ser toutes les attaques qui seraient dirigées
Jm JKAHS*_4 £ ctiit»ur en Bavière
contre la République, dè quelque côté qu'el-
les viennent. ,
Deux motions ultra-nationalistes et com-
munistes tendant à l'ouverture d'un débat
immédiat sur la situation intérieure sont
repoussées.
Le Reichstag approuve en fin de séance
le projet d'émission de nouveaux Bons du
Trésor pour un montant de dix trillions de
marks.
LÈ DERNIER EMPRUNT-OR -
Berlin, 28 septembre. — Suivant la
« Gazette générale de l'Allemagne >.' les
souscriptions totales au dernier emprunt-
or allemand ont atteint 3,5 millions de dol-
lars, soit 147 millions de marks-or.
LA SITUATION EN BAVIERE
EST CALME
Munich, 28 septembre. — La soirée
d'hier s'est passée dans le calme. Les salles
où devaient se tenir Ips Assemblées natio-
nalistes interdites étaient occupées par la
police. Les petits groupes de manifestants
qui circulaient dans les rues ont été dis-
pereés sans incident. Les ministères et les
édifices officiels sont occupés par la
Reichswehr.
A Nuremberg également, la journée
d'hier a été calme.
Le-chef nationaliste Hitler, a adressé à
M. von Kahr, une lettre protestant contre
l'interdiction des Assemblées nationalistes
et lui déclarant qu'il fera dépendre son at-
titude future de ses actes à venir.
HITLER EN INFERIORITE .,--.-
Berlin, 28 septembre. — On mande de
Munich à la « Gazette de Berlin à Midi »
que, au cours des dernières vingt-quatre
heures, un revirement important et inat-
tendu s'est produit dans la situation et
dans l'état d'esprit qui règne à Munich.
Le vaincu du jour est le chef nationa-
lista Hitler. Ludendorff lui-même l'a re-
nié.
En Rhénanie
DECISIONS DE LA HAUTE-COMMISSION
Coblence, 28 septembre. — La Haute-
Commission des territoires rhénans, réunie
sous la présidence de M. Paul Tirard, a dé-
cidé de rejeter la demande d'intervention
qui lui avait été adressée par les nommés
Zingsheim, Gutzeit et Anderes, dont les re-
quêtes ne pouvaient être fondées sur au-
cune' ordonnance de la Hauteommiesion.
D'autre part. la Haute-Commission a
examiné une requête formulée par le nom-
mé Léonhard Ludwig se plaignant qu'une
décision de la Haute-Commission portant
annulation d'un jugement rendu contre lui
par un tribunal allemand n'avait pas été
exécutée. La Haute-Commission a, en con-
séquence, décidé d'ordonner l'exécution im-
médiate de la décision prise antérieure-
ment par elle avec obligation par les au-
torités allemandes de verser à Léonhard
une indemnité.
Coblence, 28 septembre. - La Haute-
Commission interalliée, réunie sous la pré-
sidence de M. Paul Tirard, a opposé son
veto à la nomination des fonctionnaires
suivants : Krebs Frédéric, assesseur ; Mel-
lenhauer Fritz, professeur ; Maschke Guil-
laume, secrétaire de préfecture ; Mess-
mer Gregor, directeur des télégraphes :
Becker Louis, douanier, pour la plupart
originaires des territoires non occupés.
D'autre part, la Haute-Commission a pro-
noncé l'interdiction, pour une période de
trois mois, des publications « Der Brum-
mer » et « Heiligenbeiler Zeintung », en
raison de leur caractère injurieux à l'é-
gard des troupes d'occupation;
C'EST HM..
Les Italiens ont évacué
llle de Corfou
l ,\
Athènes, 28 septembre. — On mande de
Corfou :
Le drapeau italien a été amené et salué
à huit heures du matin par le contre-torpil-
leur grec Smyrni. Immédiatement après, le
vaisseau amiral italien a hissé et salué le
pavillon hellénique. Le procès-verbal de la
remise de l'île a été signé par. l'amiral Simo-
netti et le délégué de la préfecture grecque.
L'arrivée du préfet grec à bord d'un des-
troyer hellénique a été saluée avec un enthou-
siasme indescriptible par la population qui
s'est ensuite rendue devant les consulats de
France et d'Angleterre pour manifester sa
reconnaissance envers ces deux pays.
; Demain commenceront les fêtes de la libé-
ration ; un Requiem à la mémoire des victi-
mes du bombardement et un Te Deum se-
ront célébrés.
La flotte italienne revient
Athènes, 28 septembre. - Des téMgramnMe!
ultérieure .annoncent que la flotte italienne
set revenue à midi et demi et a ancré dans
le port de Corfou. Ce fait a causé un vif
étonnement. Le consul d'Italie a donné l'as-
surance que la flotte n'avait aucune inten-
tion hostile.
Le paiement des 50 millions de lire 'IJ
Londres, 28 septembre.- Le «Daily News»
qualifie de grande injustice la décision des
ambassadeurs de faire remettre à l'Italie les
50 millions de lire déposés par la Grèce
avant qu'on ait reçu le rapport de la com-
mission d'enquête sur les assassinats de Jani-
na ou sans en référer à la Cour internatio-
nale de justice.
— > ■ ■——-i.
Les bienfaits du régime sec
sont inattendus
New-York, 28 septembre. — Chaque jmld
apporte de nouvelles révélations sur les abus
qui accompagnent la répression du commerce
et de la consommation illicites des boiesoma;
alcooliques. On annonce aujourd'hui que la
police de Washington a fait savoir qu'elle se
refuserait désormais à collaborer avec les
agents chargés de l'application des lois de
prohibition tant que des réformes radicales
n'auront pas été introduites dans ce corps
spécial des agents du fisc. Les autorités de
la police de la capitale affirment, en effet.
que les équipes d'agents dé la prohibition
sont composées, en réalité, ode-gens sans aveu
qui se livrént au' chantage, à la contrebande
et qui profiteht des visites domiciliaires dont
ils sont chargés pour commettre de nombreux,
larcins, dérobant sans vergogne argent et
bijoux.
——————————— — — ( ;
Le mouvement communiste ,
vaincu en Bulgarie ---J
-
La légation de Bulgarie communique -•
La dernière résistance des communistes a
été brisée. Les détachements dé troupes char-
gés de leur poursuite sont entrés avant-hier
à Berkovitza, Klissoura et Ichtiman et ont
dissous les républiques soviétiques. Hier dans
l'après-midi, la ville de Ferdinand a été -occu-
pée par la troupe et libérée des émeutiers qui
se sont dispersés en se repliant vers la fron-
tière yougoslave. Dans tout le royaume, l'or-
dre et la tranquillité ont été rétablis.
L'IMPÉRIALISME ROUGE
Les soviets menacent les Etats baltes
d'un boycottage économique
Riga, 27 septembre. — Les soviets exer-
cent actuellement une pression sur les trois
Etats baltes, Esthoniç, Lettonie et Lithua.
nie, pour les obliger à entrer dans l'union
de la République soviétique. S'ils refusent,
les soviets boycotteront la vie économique
de ces Etats en faisant passer le commerce
russe par Petrograd en été, et par la mer,
Noire en hiver. Déjà cette menace a été mise
à exécution au cours des derniers mois.
On annonce également que les soviets exi
geraient de la Pologne une reconnaissance
officielle, sous menace d'une action militaire.
, ). ; :
Le futur statut
de Tanger
Après deux mois d'interruption
les négociations reprennent à Londres
;1
Après une interruption de deux mois, les
entretiens anglo-franco-espagnols au sujet de
Tanger viennent de reprendre à Londres.
On sait que ces conversations, qui doivent
conserver un caractère purement technique,
n'engagent pas lés gouvernements intéressés
et doivent être considérés comme les préli-
minaires d'une discussion plus large.
Au moment les négociations furenCsü.aê
pendues l'accord n'avait pu s'établir : les dé-
légués s'étaient trouvés en présence d'un pro-
jet français qui se heurtait à l'opposition de
l'Angleterre et de l'Espagne.. Les représen-
tants britanniques présentèrent alors un
contre-projet préconisant l'internationalisa-
tion complète de Tanger, mais qui excluait
toute participation à ce régime des trois pays
intéressés. Cette formule ne fut pas acceptée
par les délégués français et tt»n décida d'a-
tourner les pourparlers au 28 septembre, dans
l'espoir de trouver par la suite un terrain
plus favorable.
Il faudra tenir compte, pour le règlement
de ce délicat problème d'un nouveau et ita.
portant facteur.
Officieusement, en effet, les Etatîk-Untio
sont intervenus et ont fait connaître leur
point de vue qui a pour objet le maintien du
régime de la porte ouverte à Tanger. Quelle
que soit en définitive la solution donnée à
la question par les négociateurs.
Quant à l'attitude de l'Espagne, on ne peuf
préjuger encore des intentions du nouveau Di-
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