Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-11-28
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 novembre 1907 28 novembre 1907
Description : 1907/11/28 (N13775). 1907/11/28 (N13775).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7549937n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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;r wxiUûfrU J\. rl !}..¡o(, ;M-:J: i?7?7TîrvrîKTT ?
queV cih&ïgé Scsîafl&ït^itfë fcâudèy œiî.M.
t Roui, -ihef du■'service trarades. pour exaaninier les divers" - ques-
.4ions -«ralevées par rappli-cation de la loi
• tiai 1er Août 1905 à Paris. •
II en résulte que l'accord qui a toujours
existé entre les services de la justice et de
i'agriculture n'est en rien modifié par les
: interprétations qui ont été produites dans
de récents débats. f
- ———————————— «9. ————————————
LES PALMES ACADÉMIQUES
Note de l'Agence Ilavas ;
En raison de la proximité de la promo-
tion régulière des palmes académiques, le
minisire de l'instruction publique ne se
fera plus représenter à partir du 1er décem-
bre, daiiiS les;di:verscs cérémonies, -et aucu-
ne distinction honorifique ne sera accordée
iavant la promotion de janvier.
11 ne sera pas tenu compte des demandes
ou propositions concernant cette promotion
; qui parviendraient après le 1er décembre.
1 "«S»
L'AFFAIRE ULLMO
Toulon, 26 novembre.
Ullmo ne tarderait pas à revenir à Tou-
lon, où le conseil de guerre compte l'avoir
à sa disposition dans une quinzaine de'
Jours. ,
ECHOS
Le roi Alphonse et la reine Victoria ont
décidé de donner suite au projet qu'ils
avaient formé, lors de leur récent passage
à Paris, .de s'y arrêter de nouveau un jour
ou deux avant de rentrer en Espagne. Ils-
seront attendus samedi ou dimanche, avec
le petit prince des Asturies.
ww
A l'Académie de Médecine, après un rap-
port de M. Gilbert sur le service des eaux
minérales, M. Vincent a communiqué le ré-
sultat de nouvelles recherches sur le téta-
nos ; .cette fois, il a étudié l'influence pré-
disposante des lésions hépatiques.
MM. Lemoine et Girard, d'une part,
M. Leroux, d'autre part, ont examiné en-
suite quelques cas particuliers de tubercu-
lose. Puis l'ordre du jour a appelé l'éledion
dun membre titulaire dans la section d'ana-
tomie en physiologie, en remplacement de
M. Mathias Duval, décédé le 28 février.
M. Henneguy a été élu par 65 voix.
le nouvel académicien est professeur au
Collège de France, où il eût chargé du cours
d'embryogénie comparée.
M. Dujardin-Beaumetz a visité, hier après-
midi, la troisième exposition de la Société
internationale des Aquarellistes.
Le sous-secrétaire d'Etat des Beaux-Arts
à été reçu dans les Galeries Georges Petit,
par M. Maurice Guillemet président de la
Société.
vwv
, Au Syndicat de.la Presse Parisienne a eu
lieu une réunion à laquelle assistaient, avec
les membres du Comité du Syndicat, plu-
sieurs présidents des Chambres syndicales
"du haut commerce parisien et une déléga-
tion du Comité des fêtes organisées au pro-
fit des inondés du Midi. -
, Après un examen approfondi de la situa-
tion. iL a été décidé qu'une grande tombola
ferait immédiatement organisée au profit des
inondés.
Tous les lots de cette tombola seront ,four-
mis gracieusement par le commerce pari-
sien : les directeurs de journaux apporteront
le concours de leur publicité gratuite.
'1\1
Sur un terre-plein, situé à la porte de
INeuilly, à l'orée du Bois de Boulogne, a
teu lieu, hier matin, l'inauguration du monu-
ment élevé à la mémoire d'Emile Levassor,
'l'un des précurseurs de l'automobilisme,
mort prématurément, le 15 avril 1897, de?
suites d'un accident dont il avait été victime,
'six mois auparavant, dans l'épreuve Paris-
iMar seille-Paris. "<.
M. Pierre Girard. président du Comité
d'exécution du monument, en a fait la re-
mise officielle à la Ville de Pari6.
M. de Selves, préfet de la Seine, était re-
présenté par M. Piet, qui prit après la pa-
role en son nom.
MM. de Zuyen, président de l'Automobile
Club de France, au nom de ce Club ; René
„ ÎPanhard, en qualité d'ancien associé de M.
Uevassor ; Garnier, président du conseii
'd'administration de là Société anonyme des
anciens établissements Panhard et Levas-
sor Loreau. président de la commission
iechmque de lautomobile Club de France.
au nom de l'Association des Anciens Elèves
de l'Ecole centrale ; Corby, au nom de la
famille, et enfin, M. le comte de La Valette,
ont prononcé des discours.
ww
Hier a eu lieu, chez Ledoyen. le déjeûner
mensuel de l'Union du Commerce et de
l'Industrie, sous la présidence de M. Thier-
ïy. député de Marseille.
Après quelques mots de M. Thierrv. qui
fit l'éloge de M. Aynard, celui-ci a pris la
parole pour traiter « du rôle des classes
moyennes ».
L'Association syndicale professionnelle
iffes peintres et sculpteurs français vient de
ronstituer son bureau pour l'année 1908. Onf
été nommés r président, M. Serendat de
Belzim ; vice-présidents, MM. Kreyder, Bi-
va, Marcel-Beronneau et Granet ; secrétai-
re général, M. Paul Méry ; trésorier. M.
P.-H. Mumié ; commisaires général, M.
Lapierre Renouard.- • •
Le Salon annuel .de l'Association aura lieu
en janvier et février prochain au Grand
Palais des Champs-Elysées. 1
1 '\I\f\I\,
Carnet blanc. r.
Le mariage de M. Clémentel, député du
.Puy-de-Dôme, ancien ministre des colonies,
avec Mlle Baron, fille de M. Baron, ancien
surveillant de l'asile Sainte-Anne, a été cé-
lébré dans le petit village de Corny, près
des Andelys (Eure).
NÉCROLOGIE:
Nous avons le regret d'apprendre la mort
de M. Victor Brochard, professeur d'histoire
de la philosophie grecque :à la Sorbonne.
M. Brochard, né en 1848, était ancien maî-
tre de conférences à l'Ecole normale, mem-
bre de l'Académie des sciences morales et
politiques, section de philosophie, où il avait
remplacé Francisque Bouillier.
Il laisse un fils, M. Victor Brochard, mé-
decin-major des troupes coloniales. ,
Ses obsèques auront lieu demain à dix
heures.
- Notre confrère, M. Louis Artus, criti-
que dramatique au Petit Journal, vient d'a-
voir la douleut de perdre son jeune fils,
âgé de quatre ans. Nous présentons à M.
Louis Artus nos sincères condoléances.
LES fflnns DU MM
Le combat de Lalla-Mamia
Alger, 26 novembre.
Lalla-'Marnia, 26 novembre.
Au cours du combat. du 25 courant et
pendant l'action engagée, dans la vallée de
rOued-Zarah, l'artillerie a joué le principal
rôle. Peu de coups de fusil ont été tirés.
Nos troupes composant la colonne for-
mée à Ou'djda sont rentrées "ce matin dans
cette ville, exténuées par trois jours de
combat, après avoir bombardé plusieurs
villages sur leur passage.
Les lieutenants Yoiriot et Lemerre, du
bureau arabe, de Marnia, qui comman-
daient les gouaniers du cercle ayant pris
part à l'action, doivent rentrer _aujourd'hui.
On n'a pas de nouvelles sûres au sujet
de la colonne d'Adjeroud-Kiss qui opérait
vers le nord, contre les Beni-Snasseri, m'ais
il parait qu'elle regagnerait également au-
jourd'hui son campement, à Adjèroud.
Contrairement à ce qui avait été dit hier,
le birigadier français des. spahis et le spahi
fciid'igècne El-Oucini, qui avai-ent disparu
pendant le combat du 24, n'ont pas été
retrouvés.
Sont-Ils morts dans quelque repli du ter-
rain ou sont-ils prisonniers ? On rignefre.
Dans la matinée ont eu lieu les obsèques
des victimes indigènes du combat, du 21.
Ce sont deux spahis, dont un est mort
la nuit dernière, et un goumier.
De nombreux Européens, et indigènes as-
sistaient à la cérémonie.
Les honneurs milifcSrres ont été rendus
par des pelotons des différentes armes de
l'a garnison de L&lla-Marma.
Le colonel Reibell a prononcé un dis-
cours sur la tombe de ces « victimes du
devoir, sacrifiées à l'honneur de la grande
patrie française ».
L'officier interprète Bertrand traduisait
,en même temps le discours pour la foule
indigène, qui écoutait, recueillie et émue.
Les obsèques des victimes françaises au-
ront lieu dans la soirée.
Dépêche de l'amiral Philibert
Un télégramme de l'amiral Philibert si-
gnale que la situation continue à être ex-
cellente dans les ports.
Le calme règne à Mazagan et les tribut
environnantes sont tranquilles.
Les progrès de la cause chérifienne
Tanger, 25 novembre.
Les nouvelles reçues à Tanger confir-
ment l'occuipation de Mazagan par les trou-
pes cibérifiennes.
Toutes les autorités étaient présentes,
lors du débarquement des troupes d'Abd
el Aziz, et l'entrée de ces troupes s'est pro-
duite sans couip férir, au milieu des accla-
mations à l'adresse d'.J\ibd el Aziz.
Les troupes chérifieiihes étaient parties
de Rabat le 23 au soir.
L'occupation a eu lieu le 21 au matin.
Tanger, 26 nove-mbree
Rabat, 24 novembre.
Des renseignements contradictoires cir-
culent sur Bouchta. ben Bagdadi. Il serait
toujours à Bouznika, n'avançant pas contre
Jes Chaouïas et intriguant pour être nom-
ané ministre de la guerre à la place d'El
Guebbas, qui succède à El Torrès.
Cette attitude de Bouchta ben Bagdadi
produit une impression d'autant plus fâ-
cheuse qu'il est le seul de tous les lieute-
nants d'Abd-eJ-Aziz qui n'ait pas fait preuve
d'énergie contre les gens de Moulay Ha-
fid. De nombreux soldats de la m. eh alla de
Ben Bagdadi désertent.
Hier, on a voulu embarquer une vingtai-
ne d'Allemands, déserteurs de la légion
étrangère, mais le capitaine du navire al-
lemand a refusé de les prendre à bord,
leurs papiers n'étant pas en règle. Le con-
sul allemand a dû les faire revenir chez
lui.. f - « 1
Dans la soirée, le bruit a couru de l'oc-
cupation de Mazagan par les troupes d'Abd
el Aziz. Ce bruit a été confirmé peu après.
On parle de reprendre Saffi de la même fa-
çon.
Up, navire anglais est attendu pour em-
barquer des troupes et des barcassiers.
Plusieurs de ces derniers ont été embar-
qués de force pour .":--.fI;rii $àt,
restés ici et qoe J'on voudrait faire partir
égalera errt 'sont mtsouv.ables; i
-Ce matin a été lue, à la mosquée, la let-
tre d'AM el Aziz annonçant la victoire :du
caïd des Anflous et la défaite de Moulay
Hafid. Cette nouvele ne semble pas exciter
beaucoup d'enthousiasme parmi les indigè-
nes.
Les déserteurs allemands ont pu être em-
barqués, hier, pour Hambourg.
(Voir la suite en DEUXIEME EDITION)
NOUVELLES DF L'ÉTRANGER
ALLEMAGNE
L'empire et les Polonais
Berlin, 26 novembre.
A la Chambre des députés, le prince de
Bulow, parlant du projet de loi concernant
les Polonais, déclare que l'on ne pourrait
pas, avec une loi plus bénigne, atteindre le
but que l'on poursuit.
JUe prince de Bulow termine en faisant
les déclarations suivantes :
« Le gouvernement maintient les princi-
pes de Fréderièle-Grand qui a commencé
la colonisation aussitôt après avoir, acquis
les provinces polonaises, et l'a continuée
d'une façon persistante.
Quand la prépondérance de l'élément al-
lemand sera établie dans les provinces de
l'Est, on pourra prendre des mesures plus
douces ; mais nous n'én sommes pas en-
core là. (Vifs applaudissements. Les Polo-
nais sifflent.)
La situation financière
Le discours du Trône à l'ouverture de
la session de la Diète de Prusse, constate
que la situation financière du royaume est
moins satisfaisante que l'année dernière.
ALSACE-LORRAINE
Morts pour la Patrie
Hier a commencé l'exhumation d'un
grand nombre d'ossements de soldats
français principalement et de plusieurs
soldats allemands tombés dans les com-
bats de 1870 sur le terrail. qui va être
occupé par. le nouveau fort de Méy, près
de Metz.
Cette opération, qui durera une quin-
zaine de jours,, est faite en présence du
capitaine Steinkopf, représElulgnt .lé gou-
verneur militaire de Metz du capitaine
Ulrich, chargé de la construction du fort,
du lieutenant .Brunner, de MM. Jean et
Everlé, du Souvenir Français. -
'Les - restes seront transportés sur 4 un
terrain offert par la commune de Méy, à
400 mètres environ "aû nord du village.
C'est là qu'au printemps prochain sera
érigé, par les soins de l'Association mes-
sine de l'entretien des tombes militaires
et du Souvenir Français, un monument à
ces morts et autres victimes des combats
qui ont eu lieu sur la rive droite de la
Moselle.
Malgré les trente-sept ans écoulés, les
ossements sont en bon état dé conserva-
tion. On a constaté même que le pantalon
garance d'un fantassin du 13e de ligne
français avait parfaitement gardé sa
nuancé.
Du côté français, les victimes ont ap-
partenu au 13° et au 64e de ligne, ainsi
qu'au 56 bataillon de chasseurs à - pied,
brigade Bellecourt, division Grenier, du
43 corps, commandé par le général Lad-
mirault.
Ces troupes formaient l'aile gauche de
l'armée française dans la journée du 14
août.
.Du côté allemand, les morts apparte-
naient au 3e et Ie grenadiers, aux .13e et
11e régiments d'infanterie de ia Prusse
orientale. -
Cette affaire du bois Méy, peu men-
tionnée dans l'histoire, parce qu'elle n'est
qu'un des épisodes de la bataille du 14
août, est un des engagements livrés sur
la rive droite de la Moselle.
Les tombes françaises sont au nombre
de 21. , t
AUTRICHE 5
Empereur depuis 60 ans !
A l'occasion de l'entrée dans la soixan-
tième année de son règne, l'Empereur a
proclamé une amnistie pour les réfractai-
rcs et .les hommes ayant tardé à répon-
dre aux appels.
Accident de chemin de fer .,.,"
Près de Triibau, un train de marchan-
dises a déraillé par suite d'une erreur
d'aiguillage : un employé du train a été
tué. 4 trois autres employés ont été blessés
légèrement. Plusieurs; wagons ont été dé-
truits. -
RUSSIE
- imminente -
Selon les renseignements provenant du
conseil général des zemstvos, de nombreu-
ses provinces du sud-est de la Russie sont
menacées d'une famine plus terrible que
celle de l'an dernier, en raison de la haus-
se extraordinaire du prix du blé.
Le Rouss estime que la famine nécessi-
tera, au lieu des 7 millions de secours
prévus par M. Kokovtseff, 75 millions.
-- Çà et Là
Syndicat des femmes caissières, comptables,
134, rue de Turenne : Ce soir, à 8 h. 1/2, -coi?rs
d'hygiène industrielle à l'usage des inspectrides
au travail par le docteur louis Berniels Cours
de dosein a l'jstpage des tnnnutentiUniMuifes pat;
M. V. Jean-Louis. :"' : ■
- — L'Orphelinat des Arts fera, les 11,12 et 13
décembre, au ministère de la - marine, la vente
annuelle qui lui permet d'élever gratuitement
seixanle-quinze petites filles.
— Société des conférences spiritualistes, 8,
rue Danton : Séance du jeudi 28 novembre, à
fi h. 1./2 du soir, dans la grande salle des Socié-
tés savantes, par Papus.
— Dans l'hôtel de la Société d'instruction élé-
n-entaire, 6, rue du Fouarre, aura lieu le 29 no-
vembre, sous la présidence de M. Paul Doumer,
uns. conférence de M. René Millet sur « L'Ac.;
tion française en Afrique et la question du
Maroc ». i
- M. 1. Kont commencera son cours à la
Sorbonne demain. Il étudiera cette année a le:
Théâtre hongrois au dix-neuvième siècle », et
dirigera, le jeudi et le samedi à quatre heures,
un cours pratique de langue hongroise (salle E).
— Union des Femmes de France : La confé-,
ronce du 27 novembre sera faite au siège de la
Société, 29, Chaussée-d'Antin, à 4 h., par le'
docteur Riche, sur « Les anévrismes chirurgi-
caux j).
LES TRIBUNAUX
L'affaire du marquis vitriolé
Les débats de ce procès de vitriol, dont
nous avons raconté la première audience,
se sont terminés hier, à la cour d'assises,
,au milieu d'une foule encore plus dense que
la veille. Les curieux et surtout les curieu-
ses, n'ont pas été déçus dans leurs espé-
rances d'entendre de belles plaidoiries.
Deux maîtres du barreau se tenaient en
net parmi les défenseurs : M08 Henri Ro-
bert et Félix Decori.
Dès le début de cette deuxième audience,
M* Félix Decori, avocat du marquis de
Saint-Légier, qui se porte partie civile au
procès et réclame un franc de dommages-
intérêts, a pris la parole pour exposer les
relations de l'accusée, Valentine Coussié-
rat, avec son client, que dans un superbe
langage, il venge des outrages de son an-
cienne maltresse, et fait justice deiees men-
songes lorsqu'elle ne craint pas de dire que
le marquis de Saint-Légier l'avait incitée à
la prostitution et à la débauche.
Pour Me Decori, Valentine Coussiérat
s'est décidée au crime lorsqu'elle a vu que
le marquis ne répondait plus à ses lettres,
et dans une esquisse sentimentale, il fait
le portrait de cette dangereuse créature
qui, après avoir-calomnié son amant, cher-
che à l'immoler à sa haine.
L'éloquent défenseur termine ainsi :
« jixéçutez la loi, messieurs les jurés,
pour la défense de l'intangible vie humai-
ne, pour défendre la sécurité de la rue ;
appliquez-la aussi pour que de telles maî-
tresses ne se dressent pas un jour devant
nos fils lorsqu'ils auront vingt ans. »
M. Peysonnié, avocat général, soutient
ensuite l'accusation. Moins implacable que
l'organe de la partie civile, il conclut en
demandant une peine très sévère contre
l'agent d'affaires Mercier, tout en ne s'op-
posant pas à ce que Valentine Coussiérat
et le jeune Diéner bénéficient de larges
circonstances atténuantes.
Me Joseph Ménard et Me Benjamin Lan-
dowski se succèdent à la barre, le pre-
mier pour présenter La défense de Mercier,
le second pour demander à la cour d'ac-
corder le sursis à son client Diéner, au cas
où il serait légèrement condamné, comme
l'a demandé l'avocat général. ,
Me Henri Robert, avocat de Valentine
Coussiérat, plaide le dernier, et il plaide
avec cette maîtrise, cette chaleur, cette
conviction qui lui ont valu, à la cour d'as-
sises, dans des causes célèbres, de grands
triomphes.
Combattant les arguments de Me Decori
et de l'avocat général, Me Henri Robert met
en fâcheuse posture le marquis de Saint-
Légier et, tirant de l'attitude de celui-ci,
après le rapt; de Mme Coussiérat, des con-
séquences favorables au courroux légitime
de la jeune maîtresse souillée et a-bandon-
née," il fait aux jurés un appel éloquent,
sorti du cœur, pour lui demander d'aller
plus loin que la clémence du ministère pu-
blic et d'acquitter la maîtresse du marquis
de.Sa;nt-Légier.
Après en avoir délibéré, le jury rapporte
un verdict aux termes duquel la cour ac-
quitte Valentine Coussiérat* Mercier :et
Diéher.
A média Bloi ideau.
-
LE PILLAGE D'UN TRAIN
Les caisses dérobées sont retrouvées.
mais vides
Les cinq caisses-recettes dérobées dans
le fourgon du train de Limoges-Paris ont
été retrouvées au milieu du bois de la Ga-
renne, par un groupe de gendarmes com-
posé du maréchal des logis Brun, da gen-
darme Noquet, de la brigade d'Etampes,
et du garde particulier Champy. Ce grou-
pe venait de franchir un petit pont qui se
trouve à une cinquantaine de mètres du
moulin, quand le gendarme Noquet appe-
la son brigadier : « Les voilà, chef 1 Les
boîtes sont là ! » -
Le maréchal des logis et le garde parti-
culier accoururent. Les cinq boîtes gi-
saient sur le sol à côté les unes des au-
tres. Elles avaient été ouvertes. Une sim-
ple pesée pratiquée à l'aide d'un instru-
ment tranchant, avait suffi pour faire
jouer la serrure.
f .Cétte^-ewïslatstëkm ceafirms^' Itevmif
d'après. laquelle les auteurs dti - wi de-
vaient être aB Caurant oon seulement des
détails concernant le service des traind,
rmais encore du fonctionnement des caiS-"
sies-recettes. l
Tous les coffrets avaient été vidés. de
leur contenu, sauf un dans lequel-les mal-
faiteurs avaient oublié deux billets de cin-
quante francs qu'on a retrouvés collés par
la pluie contre la paroi de la caisse. 1
Les caisses ont été transportées dans le
cabinet de M. Gerniain, juge d'instruc-
tion.
Les deux inspecteurs qui ont été mis
par la Sûreté générale à Ja disposition du
juge d'instruction se sont rendus hier ma-
tin dans le bois de la Garenne. Les pro-
priétaires du moulin de Villemartin inter-
rogés n'ont pu donner aucune indication
util-e. Toutefois, l'enquête semble établir
que les bandits ont quitté séparément le
pays, une fois le partage du butin termi-
né.
Pour éviter les vols
Un de nos vieux abonnés, demeurant à
Rugles, nous adresse, au sujet de ce vol, la
lettre suivante : 1
Par ces temps d'attaques à main armée sur
nos voies ferrées, dæ mesures de précaution
s'imposent. Puisque la mode est en ce moment
aux chiens policiers, ne trouvez-vous pas qu'ils
ne pourraient pas rendre de plus grands servi-
ces que dans les fourgons aux valeurs et aux
marchandises précieuses Rien de plus naturel
(t de plus certain. Nombreux sont les voyageurs
el les forains dont les voitures sont chargées de
marchandises et accompagnées d'un excellent
bouledogue ; ils peuvent s'absenter on laissant
leur gardien à la voiture des heures entières et
ilS la trouveront telle à leur retour.
Appliquée aux chemins de fer, cette méthode
aurait -des résultats d'au'lant plus efficaces que
ces gardiens ne quitteraient pas les employés
auxquels ils seraient affectés et les avertiraient,
ou seconderaient d'instinct ou au commande-
ment. Le revolver ne les surprendrait pas faci-
lement; La dépense serait insignifiante en com-
paraison d/\C; déprédations et des malheurs qui
seraient évités.
—
A TRAVERS PARIS.
La température. — Le vent est fort ou
très fort d'entre sud et ouest sur nos côtes
de la Manche et de l'Océan, où la mer est
grosse ou très houleuse ; il est faible de.
l'est en Provence.
Les pluies sont générales dans l'ouest et
le centre de l'Europe.
En France, elles ont été très abondantes.
La température a monté fortement dans
nos régions du centre et de l'ouest.
Le thermomètre marquait hier matin
— 16° à Arkangel, + 5° .à punkrque, 7°
à Marseille, 11° à Bordeaux, 13° à Alger.
En France, un temps pluvieux et doux
est probable. ;
A Pàris, hier, pluie continuelle.
Thermomètre du Rappel : à midi 90 ; à
minuit 13°.
Baromètre du Rappel : à midi 764 ; a.
minuit 765.
Dramatique suicide. — Au bastion de la
porte d'Auteuil, boulevard Suchet, un* jeune
homme, presque un enfant, paraissant âgé
de quatorze à quinze aim, s'est tiré deux
coups de revolver dans la tempe droite.
Le commissaire de police du quartier
d'Auteuil, M. Goulier, n'a pu que constater
le décès.
Les vêtements dont le malheureux était
revêtu lui donnaient une apparence assez
élégante. Le capuchon rejeté sur ses épau-
les a fait supposer au magistrat que le dé-
funt était un collégien.
En l'absence de papiers, l'identité n'a pu
être établie. Le commissaire a fait trans-
porter le corps- à la Morgue. ,
Le matin même, le greffier de la Morgue
avait reçu la visite d'un habitant de l'ave-
pue de Clichy qui est venu le prévenir de
la disparition de son fils. Le signalement
qu'il a donné du jeune homme paraît s'upr
,pliquer au suicidé d'Auteuil.
Les automobiles passent ! — Une auto-
mobile dont on. n'a pas lé-numéro a tam-
ponné hier, vers une heure et demie, un
fiacre rue Saint-Honoré.
M. Jean Vigiolle, demeurant 11, rue -ae
Courcelles, à Levallois-Ferret, a été projeté
sur le sol et blessé grièvement. L'infortuné (
a dû être transporté à l'hôpital Beaujon.
Un escroc qui porte plainte.— Nous avons
annoncé qu'une instruction était ou\'erteol
par M. Chênebenoit, juge d'instruction, con-
tre Gallay, retour du bagne, pour des faux
que celui-ci aurait commis, pendant sa dé-
tention, au préjudice de l'administraton pé-
nitentiaire qui l'employait. La nouvelle
vraie est que Gallay n'est pas inculpé, mais
plaignant. En effet, * tandis qu'il était encore
aux îles du Salut, il a porté plainte pour
escroquerie contre un nomme Le Rendu qui
fut, d'après lui., son complice dans la cqn-
fection des faux pour lesquels il fut con-
damné. Le Rendu est en fuite.
DERRIERE LA TOILE
CET APRÈS-MIDI :
Gymnase, 4 h. 1/2, deuxième matinée popu-
laire et musicale (fonda-tien panbé), pOlIS la di-
rection artistique de M. J. Jemain, avec le con-
CGurs du quatuor Soudant, de M. Jean Batalla,
p'aniste, de Mme Charlotte Meino, de Mile Re-
née Lénars et de M. Rhené-Baton.
— Nouveau-Cirque : A l'occasion de la Saints-,
Catherine, à. 2 h. 1,2, matinée exceptionnelle
avec La Revue du Nouveau-Cirque, les nouveaux
numéros, Foottit et Chocolat et tous les clowns.
,,----,---,.
Comédic-Français. — On donnera, dimanche
prochain, en matinée, le même spectacle clas-
sique que dimanche dernier en soirée, c'estfà-
<5ir& M M ul îjn
Mme Louise Silvain, MME MaHIe, Madeleine -
Roch et- GabrieUe, .Robinne, et LA Mère conrf
dente. Le spectacle commencera par Le Batiet,
de Phèdre. : ,
s- A ,':.#
Opéra-Comique. — Ce théâtre donnera. Ja ro*
prise d lphifjénie en Aulide dans la première SOt
maine de décembre. '-
Vaudeville. — On sait le succès que PtUachoti
remporte chaque soir au Vaudeville, où la salle
est comble depuis les fauteuils d'orchestré jus-,
qu'à la quatrième galerie, car la pièce est de
celte qui séduisent et amusent tous-les pubiSes*
Disons à ce propos que Patachon faisant par-
te du répertoire du Vaudeville, les heureux au-.
teurs, MM. Hennequin et Duquesnel, se sont en-
gagés 4 né pas laisser jouer leur comédie dans
les théâtres de quartier avant un dÂiai très
kng, c'est donc au Vaudeville seulement qu'on
pourra applaudir Malachon*, avec la brillanta
distribution d'ensemble que la direction du Vau.,
deville lui a réserver.
Gaité. - La série des représentations d'Qr(
phée, primitivement limitée à dix, devait se ter-.
miner rendredi, mais devant le succès obtenu*
succès que nous avions prévu, MM. Isola ont dé-
cidé de prolonger d'une semaine les représenta-
tions du chef-d'œuvre de Glück, chanté par Mme
Delna-' et Maies Vallandri. Madeleine d'Oligé et
Devareilles.
— La question du théâtre lyrique municipal
est définitivement tranchée.
MM. IsoLa se sont rendus à l'Hôtel de Ville
et ont fait connaître à MM. Rebeillard, présâ-*
dent ; Emile Massard et H. Devilie, rapporteurs
ce la commission spéciale, qu'ils acceptaient dé.. -
finitivement la date du 4 janvier 1908 pour l'inau*
guration de l'Opéra populaire.
La seule réserve faite concerne l'acceptation
d-1 certains articles du cahier des charges qui
reste à déterminer. - l
Palais-Royal. — M. Vilbert devant, par enga-
gement, aller à Nice ou commencement de de-
Nombre. Pancchof, gendarme ! le joyeux vaude-
ville de M. lfooozy-Eon, qui va atteindre sa
70* représentation, ne sera plus joué que jus..
Ol¡':m r décembre inclus. Dès à pv-isent, M..
Fii géne Hères retient les dates du samedi 30
novembre après-midi pour la répétition générale:
et du lundi 2 décembre pour la première rcpré-,
éiçntation de Le Satyre. v
Folies-Dramatiques. — On s'évertue à discu-
te. dans le public les raisons de l'énorme suc-
cès remporté par le Millième Constal. Les uns
1 attribuent à l'idée même de la pièce ; d'au-
tres l'attribuent aux coffres-forts si ingénieuse-
ment machinés du Crédit Maboulier ; d'autres
enfin, aux scènes cinématographiques du troi-
sième acte. La vérité est bien plus simple : Le
Millième Consiat est un désopilant vaudex-ille,
ac mirablement joué par une incomparable trou-
ïe Voilà tout !
Théâtre Mévisto. - Au cours d'une des der-
nières représentations du Déluge, à la fin du:
premier acte. au moment où se produit Técrou-
tûr^rft de la digue et où l'eau fait, irruption sur.
le théâtre, une spectatrice, fortement impres-
sionné par le poignant jeu de scène des artis-
tes, qui restent figés dans une attitude d'épou-
vante, n'a pu dompter ses nerts el s'est écriée ;
« Sauvons-nous, j ai peur. » -
Ileureu-sernent le rideau baissait, et Mme X.
put se convaincre qu'elle ne courait aucun dan-
ger et qu'elle avait été le jouet d'une illusipn.;
C est égal, voilà qui ne peut que corroborer les
compliments adressés par la critique dramati-
que à Mévisto et à ses vaillants camarades sur
l'homogénéité et l'ensemble avec lesquels ils ont
,,su incarner les différents personnages de lteu-
vre curieuse d'Henning Berger.
Pour les mondés. - Il n'a s'agit pas — comme
quelques-uns semblent le croire en venant de-
mander au liall des grands Régionaux des bil-
ilts pour le çancert Fauré — il ne s'agit pas
de l'exécution, par des artistes en habit noir,
d'une oeuvre musicale, donnée en oratorio, avec
orchestre et chœura. Ct^t, disons-le Lien, la
rfprcsjatatipn d'mie véritable tragédie lyrique
en costumes, dans un décor broasé tout exprés, ,
IK, premier essai de ce genre sur la scène du Tro-
cadèro. Et nous pensons que les Spectateurs du
5 el du 12 décembre seront grandement (mer-
Vt.illés quand ils apercevront l'immense tlécei*
cte Jambon et llaiJly, figurant une contrée en-
tière avec ses torrents, ses ravins -où l'eau coule
ei. cascade, ses rochers abrupts et farouches,
ses grottes et ses sommets.
L'injerprétation sera absolument Supérieure, eti
ne Ilt manquer- de valoir un colossal succès
ii Mlle Bcrthe Bady, si originale, si impression-
nante en Pandore ; à M. de Max, admirable
dans te rôle écrasant, formidable de Prométhée,
ic- plus beau de toute sa carrière.
Pnrisiann. - Ceux qui n'ont encore pu trouver
f'e places aucun de ces soirs à Pnrisianà. pour
applaudir T'En veux encore -? seront peut-étnu
plus heureux à la matinée que le coquet concett
du boulevard Poissonuicte donnera demain jeu-
di. avec tous les interprètes du soir.
Olympia. — Ainsi que nous l'avons déjà dit
La Relie de New-York quittera l'affiche le mois
proehain pour céder la place nu fll'ilu'c r)f 'Pik
sen. ('('Ue nouvelle opérette bien américaine.
Gelic-ci nous arrive avre une réputalion extra-
v:.gante et après des succès ]1:'.L;'\nd;rc.;qui vont
jusqu'à éclipser ceux de La Belle de New-York
flkvmème. C'ait à M. de Coitens, habile homme
(:e tiJ¡,.,;\tr par excellence; que la direction de
l-'Olympia a demandé l'adaptation fr.'ineaiçc ou
pour mieux dire * parisienne 11 du Piinec Of
Pilsen. i * i ■
•« > f : Emile Marsy. -
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
{Jugements du 2G ncvrmlire)
Koch et Çie, emballeurs, 17, rue du Pont-aux-
Qoux. -- -
Antoine -Casalta, restaurant, 48, rue Mont-
martre.
L'Eglantine, courennes mort un ires. îSf1. rue de
Ta Roquette. 1
Turgan, Hîécanicien-eoûsîructettr, 102, rue An-
tcine-Raynaud, à Levallois-Perret.
Dupré, beurre et œufs. 6, rue Armand-C.arrc^
Femand Wollff. fournitures pnnr nvt'es, 9,
rue du Château-d'Eau.
Veuve Gouffo. construction d'immeubles. 55,
lue Pierre-Leroux. --
Dame Besnard,- boulangère, 5, rue fte I-oif
vois.
- Mf.
FEUILLETON DU 28 NOVEMBRE
=- 60 —
LE MYSTERE
DE LA CATHÉDRALE
par ODYSSJE BAEOï
Avant toutes choses, il fallait, arracher
la malade au milieu dans lequel elle
avait ",écu depuis un an,, à l'apparte-
ment de la rue Vavin aussi bien qu'à la
maison de campagne de l'avenue des
Princes.
Fulbert loua dans le quartier de l'Ob-
servatoire un pavillon situé au fond
j'un jardin. Il s'y installa avec son père
et sa mère, qui seraient chargés de
-veiller sur la pauvre insensée, pendant
que ses occupations le retenaient - au de-
hors. V
Il avait espéré d'abord que grâce aux
soins dévoués que. voulait bien donner
à Clôtilde un aliéniste distingué de sa
connaissance, le temps amènerait une
amélioration notable dans son état ;
mais les années s'étaient écoulées sans
apporter aucun changement. La science
paraissait impuissante. L'aliénation était
considérée comme incurable.
Sur ces entrefaites, la mère Lodier,'
atteinte profondément dans sa santé
hysique,et morale par de si rudes
épreuves, désespérée de ne point voir
arriver cette guérison qu'on avait cru
pouvoir lui promettre, la mère Lodier
était venue à mourir, et Clotilde n'avait
eu conscience ni de la maladie, ni des
derniers moments, ni de l'agonie de sa
mère. C'était avec une Impassibilité
absolue, avec une indifférence complète
qu'elle avait assisté à tous les lugubres
préparatifs d'un enterrement, qu'elle
avait vu partir le convoi, qu'elle avait
entendu les cris de douleur de son père
et de son frère.
Ne pouvant se fier à la vigilance du
père Lodier, qui était vieux, usé, qui
n'avait pu abandonner tout à fait, même
depuis qu'il vivait chez son fils., l'habi"
tude de boire un petit coup ; n'osant
non plus se reposer aveuglément sur
la sollicitude douteuse et mercenaire
d'un domestique, Fulbert s'était résigné,
avec un vif regret, à se séparer de sa
bien-aimée sœur.
Puisqu'il n'avait pu réussir à la gué-
rir, peut-être obtiendrait-il un meilleur
résultat dans un asile d'aliénés ?
Le jeune et savant aliéniste, qui l'a-
vait traitée jusqu'alors venait d'être
nommé médecin en chef 3e la maison
de Bonneval, dans le département d'Eu-
re-et-Loir. Il proposa à M. Fulbert Lo-
dier de lui confier la malade. Moyen-
nant une pension assez forte, elle de-
vait être l'objet d'attentions toutes spé-
ciales, et il ne désespérait pas d'arriver,
sur ce nouveau terrain, à une solutiqn
satisfaisante- ;
Si l'isolement n'avait produit aucun
bien, peut-être obtiendrait-on davan-
tage d'un antre système.
Ce qui rendait le cas particulièrement
grave et embarrassant pour le médecin,.
c'était l'aphasie à peu près complète
de la folle, qui ne prononçait, et encore
à de longs intervalles, que des paroles
inintelligibles.
Fulbert consentit à tenter cette nou-
velle expérience. Il le fallait bien, d'ail-
leurs, ii n'avait pas le choix. Ses tra-
vaux absorbaient tous ses instants et
le retenaient toute la journée au dehors.
Qui la surveillerait pendant ces longues
absences ? Il fallait à la pauvre filles
autre chose que les soins vénals d'une
bonne ignorante. La sachant entre les
mains d'un homme de science, désireux
de mener à bonne fin une cure diffi-
cile, il se sentirait plus rassurée
Malheureusement le traitement au-
quel on la soumit à l'asile de Bonneval
n'eut pas le succès sur lequel -on avait
compté". Deux nouvelles années s'écou-
lèrent et Clotilde en était toujours au
même point.
Malgré les tristes soucis de son inté-
rieur, le jeune chimiste avait, dans l'in-
tervalle* fait brillamment son chemin.
Son nom retentissait fréquemment aux
séances hebdomadaires de l'Académie
des sciences. -Les-découvertes succé-
daient aux découvertes, les .mémoires
.aux mémoires. A trente éî un ans, il
venait d'obtenir une des cnaires les plus
importantes de. J'enseignement sup.é-
rieur. La fortune lui -souriait. les hon-
neurs l'attendaient. Une vacance venaft:
de se produire, à l'Institut, - dans la sep-
tion de chimie, et sa candidature au
fauteuil semblait ne devoir rencontrer J
aucune; concurrence sérieuse, - -
Sans le gros nuage de tristesse qui
planait ,sur son existerlee,, -(lui assom-
brissait son horizon ; sans la situation
désormais sans ressource et l'incura.
bilité démontrée de sa sœur, il aurait
été le plus heureux des hommes.
- Quoi qu'il pût arriver, si haut qu'il
s'élevât par la. suite dans ia hiérarchie
scientifique, si universelle que devînt
sa célébrité, si riche, si illustre qu'il
put être et qu'il serait certainement
dans quelques années ; alors même que
son nom remplirait le monde entier,
que sa renommée, sa gloire et les ser-
vices rendus par lui à l numanité le.
placeraient à côté des plus grands et
feraient de lui l'égal des Jberzélius, ues.
Lavoisier, que lui importait, si la pau-
.vre enfant qui formait, avec un vieux
père presque abryti, son unique famille,
et qui avait depuis trente ans absorbe.
toute son affection, n'était pas là pour
jouir de ses succès -et applaudir à ses
triomphes I
Oh ! comme il -eût volontiers sacrifié
sa position acquise et ses perspectives
futures pour un seul éclair de raisonr
pour la plus .faible lueur de lucidité
dans le -cerveau de sa chère Clotilde t
tHéls -1 il fallait renoncer à toute/es-
pérance ! Il y-avait huit ans déjà que
Clotilde Lodier-était folle ! - - t ,
Et. quand dans ses visites régulières
à Bonneval, le Jeune professeur deman-
dait avec angoisse si un miracle de ja
science ne pourrait pas eritin, quelque
jour, lui rendre sa sœur, le ^nédecin
eu- chef Jiodhait la tête retréponditpar.
un regard attrist'é qui voûl^.girfi 4;^ ;
— Jamais t 'h,. ,';
DEUXIEME PARTIE
LE CONDAMNÉ -:- ;;.J ,
-, ?
.,. ',-.-..---
1
UNE - VIEILLE CONNAISSANCE
Une exclamation d'horreur se lit en-
tendre dans la foule dont les flots hou-
leux montaient ou descéndaient la con-
tre-allée septentrionale de l'avenue des
Champs-Elysées.
C'était, un dimanche, en pleirie Expo-
sition universelle de 1867, à l'heure où
les équipages de toutes sortes — trin..
gants ou poussifs, riches voitures ar-
moriées ou modestes sapins à un franc
cinquante la course, domestiques en
riche livrée tout chamarrés d'or, au
tricorne galonné, ou pauvres cochers à
chapeau de toile cirée — à l'heure, dis-
je, où les équipages de toutes catégories
et de toutes formes reviennent du bais
:et descendent la chaussée d'un pas iné-
gal, au grand trot des pur sang, Où a
l'allure pesante et fatiguée des rossas
de la Compagnie générale.
A peu près la hauteur de l'ancienne..
rue de l'Oratoire-DU-Roulie, devenue rue
Bilault, et qui depuis lors a changé ciqq
ou six fois de nom, si bien que j'igno-
:re absolument son nom actuel, un
éfégant coupé dé maître rà çJeux cîije-
vaux tourna brusquement pour entrpr
dans un des plus,, coquets hôtels,
l'avenue- - t
Dans ce mo-uveménU il venait de ren-
verser. un -pauvre fiable gui essayait de
traverser la chaussée-.;
Au cri de détresse poussé pnr l'infor-
tuné piéton, un « Ah ! » joruiidabîe :'5 é.
chappa de toutes les poitrines.
— Un homme écrasé !
- Les roues lui ont passé sur les
corps !
,— Les chevaux lui ont piétiné sur le
ventre.
— Ah 1 quel malheur ! Ces! -Jlls
doute -un père de famille. Que vont de*
venir ses enfants ?
— N'est-"Ce pas indigne que les ridie's
se permettent d'écraser le pauvre mon-
de !
— Les bourgeois devraient au moins
se contenter d'éclabousser les passants
et s'abstenir de leur briser les os.
On se précipite ; on arrête la voiture
au moment où elle allait franchir le.
seuil de l'hôtel. On insulte le cocher,,
et peu s'en faut que j'on n'accable de
gros mots une dame qui descend om
coupé et se dirige avec intérèt vers la:
victime de. Vaccident.
— Hé ! dis donc, larcin, tu ne pour-!
rais-pa5 faire attention V
— Est-ce parce que tu as de I't)r N
ton .chapeau que tu te crois le droit de.
renverser ceux qui n'eiv ont pas dans,
leur pocjje ? , of
- Canaille, va !. JI n'ja seulementt
pas l'air de s'émouvoir, ce grand esco""
griffe 1 :' t :¡s/
tDéfài on a relevé l'homme, qui se!
-p'laint et .gémi't d'un ton lamentai)le<
Deux sergents de ville arrivent. :
- Cir-vule" niessieursj circulez I.,
7 , J ,. -.. ,..
•- tA suivre.X
;r wxiUûfrU J\. rl !}..¡o(, ;M-:J: i?7?7TîrvrîKTT ?
queV cih&ïgé Scsîafl&ït^itfë fcâudèy œiî.M.
t Roui, -ihef du■'service
.4ions -«ralevées par rappli-cation de la loi
• tiai 1er Août 1905 à Paris. •
II en résulte que l'accord qui a toujours
existé entre les services de la justice et de
i'agriculture n'est en rien modifié par les
: interprétations qui ont été produites dans
de récents débats. f
- ———————————— «9. ————————————
LES PALMES ACADÉMIQUES
Note de l'Agence Ilavas ;
En raison de la proximité de la promo-
tion régulière des palmes académiques, le
minisire de l'instruction publique ne se
fera plus représenter à partir du 1er décem-
bre, daiiiS les;di:verscs cérémonies, -et aucu-
ne distinction honorifique ne sera accordée
iavant la promotion de janvier.
11 ne sera pas tenu compte des demandes
ou propositions concernant cette promotion
; qui parviendraient après le 1er décembre.
1 "«S»
L'AFFAIRE ULLMO
Toulon, 26 novembre.
Ullmo ne tarderait pas à revenir à Tou-
lon, où le conseil de guerre compte l'avoir
à sa disposition dans une quinzaine de'
Jours. ,
ECHOS
Le roi Alphonse et la reine Victoria ont
décidé de donner suite au projet qu'ils
avaient formé, lors de leur récent passage
à Paris, .de s'y arrêter de nouveau un jour
ou deux avant de rentrer en Espagne. Ils-
seront attendus samedi ou dimanche, avec
le petit prince des Asturies.
ww
A l'Académie de Médecine, après un rap-
port de M. Gilbert sur le service des eaux
minérales, M. Vincent a communiqué le ré-
sultat de nouvelles recherches sur le téta-
nos ; .cette fois, il a étudié l'influence pré-
disposante des lésions hépatiques.
MM. Lemoine et Girard, d'une part,
M. Leroux, d'autre part, ont examiné en-
suite quelques cas particuliers de tubercu-
lose. Puis l'ordre du jour a appelé l'éledion
dun membre titulaire dans la section d'ana-
tomie en physiologie, en remplacement de
M. Mathias Duval, décédé le 28 février.
M. Henneguy a été élu par 65 voix.
le nouvel académicien est professeur au
Collège de France, où il eût chargé du cours
d'embryogénie comparée.
M. Dujardin-Beaumetz a visité, hier après-
midi, la troisième exposition de la Société
internationale des Aquarellistes.
Le sous-secrétaire d'Etat des Beaux-Arts
à été reçu dans les Galeries Georges Petit,
par M. Maurice Guillemet président de la
Société.
vwv
, Au Syndicat de.la Presse Parisienne a eu
lieu une réunion à laquelle assistaient, avec
les membres du Comité du Syndicat, plu-
sieurs présidents des Chambres syndicales
"du haut commerce parisien et une déléga-
tion du Comité des fêtes organisées au pro-
fit des inondés du Midi. -
, Après un examen approfondi de la situa-
tion. iL a été décidé qu'une grande tombola
ferait immédiatement organisée au profit des
inondés.
Tous les lots de cette tombola seront ,four-
mis gracieusement par le commerce pari-
sien : les directeurs de journaux apporteront
le concours de leur publicité gratuite.
'1\1
Sur un terre-plein, situé à la porte de
INeuilly, à l'orée du Bois de Boulogne, a
teu lieu, hier matin, l'inauguration du monu-
ment élevé à la mémoire d'Emile Levassor,
'l'un des précurseurs de l'automobilisme,
mort prématurément, le 15 avril 1897, de?
suites d'un accident dont il avait été victime,
'six mois auparavant, dans l'épreuve Paris-
iMar seille-Paris. "<.
M. Pierre Girard. président du Comité
d'exécution du monument, en a fait la re-
mise officielle à la Ville de Pari6.
M. de Selves, préfet de la Seine, était re-
présenté par M. Piet, qui prit après la pa-
role en son nom.
MM. de Zuyen, président de l'Automobile
Club de France, au nom de ce Club ; René
„ ÎPanhard, en qualité d'ancien associé de M.
Uevassor ; Garnier, président du conseii
'd'administration de là Société anonyme des
anciens établissements Panhard et Levas-
sor Loreau. président de la commission
iechmque de lautomobile Club de France.
au nom de l'Association des Anciens Elèves
de l'Ecole centrale ; Corby, au nom de la
famille, et enfin, M. le comte de La Valette,
ont prononcé des discours.
ww
Hier a eu lieu, chez Ledoyen. le déjeûner
mensuel de l'Union du Commerce et de
l'Industrie, sous la présidence de M. Thier-
ïy. député de Marseille.
Après quelques mots de M. Thierrv. qui
fit l'éloge de M. Aynard, celui-ci a pris la
parole pour traiter « du rôle des classes
moyennes ».
L'Association syndicale professionnelle
iffes peintres et sculpteurs français vient de
ronstituer son bureau pour l'année 1908. Onf
été nommés r président, M. Serendat de
Belzim ; vice-présidents, MM. Kreyder, Bi-
va, Marcel-Beronneau et Granet ; secrétai-
re général, M. Paul Méry ; trésorier. M.
P.-H. Mumié ; commisaires général, M.
Lapierre Renouard.- • •
Le Salon annuel .de l'Association aura lieu
en janvier et février prochain au Grand
Palais des Champs-Elysées. 1
1 '\I\f\I\,
Carnet blanc. r.
Le mariage de M. Clémentel, député du
.Puy-de-Dôme, ancien ministre des colonies,
avec Mlle Baron, fille de M. Baron, ancien
surveillant de l'asile Sainte-Anne, a été cé-
lébré dans le petit village de Corny, près
des Andelys (Eure).
NÉCROLOGIE:
Nous avons le regret d'apprendre la mort
de M. Victor Brochard, professeur d'histoire
de la philosophie grecque :à la Sorbonne.
M. Brochard, né en 1848, était ancien maî-
tre de conférences à l'Ecole normale, mem-
bre de l'Académie des sciences morales et
politiques, section de philosophie, où il avait
remplacé Francisque Bouillier.
Il laisse un fils, M. Victor Brochard, mé-
decin-major des troupes coloniales. ,
Ses obsèques auront lieu demain à dix
heures.
- Notre confrère, M. Louis Artus, criti-
que dramatique au Petit Journal, vient d'a-
voir la douleut de perdre son jeune fils,
âgé de quatre ans. Nous présentons à M.
Louis Artus nos sincères condoléances.
LES fflnns DU MM
Le combat de Lalla-Mamia
Alger, 26 novembre.
Lalla-'Marnia, 26 novembre.
Au cours du combat. du 25 courant et
pendant l'action engagée, dans la vallée de
rOued-Zarah, l'artillerie a joué le principal
rôle. Peu de coups de fusil ont été tirés.
Nos troupes composant la colonne for-
mée à Ou'djda sont rentrées "ce matin dans
cette ville, exténuées par trois jours de
combat, après avoir bombardé plusieurs
villages sur leur passage.
Les lieutenants Yoiriot et Lemerre, du
bureau arabe, de Marnia, qui comman-
daient les gouaniers du cercle ayant pris
part à l'action, doivent rentrer _aujourd'hui.
On n'a pas de nouvelles sûres au sujet
de la colonne d'Adjeroud-Kiss qui opérait
vers le nord, contre les Beni-Snasseri, m'ais
il parait qu'elle regagnerait également au-
jourd'hui son campement, à Adjèroud.
Contrairement à ce qui avait été dit hier,
le birigadier français des. spahis et le spahi
fciid'igècne El-Oucini, qui avai-ent disparu
pendant le combat du 24, n'ont pas été
retrouvés.
Sont-Ils morts dans quelque repli du ter-
rain ou sont-ils prisonniers ? On rignefre.
Dans la matinée ont eu lieu les obsèques
des victimes indigènes du combat, du 21.
Ce sont deux spahis, dont un est mort
la nuit dernière, et un goumier.
De nombreux Européens, et indigènes as-
sistaient à la cérémonie.
Les honneurs milifcSrres ont été rendus
par des pelotons des différentes armes de
l'a garnison de L&lla-Marma.
Le colonel Reibell a prononcé un dis-
cours sur la tombe de ces « victimes du
devoir, sacrifiées à l'honneur de la grande
patrie française ».
L'officier interprète Bertrand traduisait
,en même temps le discours pour la foule
indigène, qui écoutait, recueillie et émue.
Les obsèques des victimes françaises au-
ront lieu dans la soirée.
Dépêche de l'amiral Philibert
Un télégramme de l'amiral Philibert si-
gnale que la situation continue à être ex-
cellente dans les ports.
Le calme règne à Mazagan et les tribut
environnantes sont tranquilles.
Les progrès de la cause chérifienne
Tanger, 25 novembre.
Les nouvelles reçues à Tanger confir-
ment l'occuipation de Mazagan par les trou-
pes cibérifiennes.
Toutes les autorités étaient présentes,
lors du débarquement des troupes d'Abd
el Aziz, et l'entrée de ces troupes s'est pro-
duite sans couip férir, au milieu des accla-
mations à l'adresse d'.J\ibd el Aziz.
Les troupes chérifieiihes étaient parties
de Rabat le 23 au soir.
L'occupation a eu lieu le 21 au matin.
Tanger, 26 nove-mbree
Rabat, 24 novembre.
Des renseignements contradictoires cir-
culent sur Bouchta. ben Bagdadi. Il serait
toujours à Bouznika, n'avançant pas contre
Jes Chaouïas et intriguant pour être nom-
ané ministre de la guerre à la place d'El
Guebbas, qui succède à El Torrès.
Cette attitude de Bouchta ben Bagdadi
produit une impression d'autant plus fâ-
cheuse qu'il est le seul de tous les lieute-
nants d'Abd-eJ-Aziz qui n'ait pas fait preuve
d'énergie contre les gens de Moulay Ha-
fid. De nombreux soldats de la m. eh alla de
Ben Bagdadi désertent.
Hier, on a voulu embarquer une vingtai-
ne d'Allemands, déserteurs de la légion
étrangère, mais le capitaine du navire al-
lemand a refusé de les prendre à bord,
leurs papiers n'étant pas en règle. Le con-
sul allemand a dû les faire revenir chez
lui.. f - « 1
Dans la soirée, le bruit a couru de l'oc-
cupation de Mazagan par les troupes d'Abd
el Aziz. Ce bruit a été confirmé peu après.
On parle de reprendre Saffi de la même fa-
çon.
Up, navire anglais est attendu pour em-
barquer des troupes et des barcassiers.
Plusieurs de ces derniers ont été embar-
qués de force pour .":--.fI;rii $àt,
restés ici et qoe J'on voudrait faire partir
égalera errt 'sont mtsouv.ables; i
-Ce matin a été lue, à la mosquée, la let-
tre d'AM el Aziz annonçant la victoire :du
caïd des Anflous et la défaite de Moulay
Hafid. Cette nouvele ne semble pas exciter
beaucoup d'enthousiasme parmi les indigè-
nes.
Les déserteurs allemands ont pu être em-
barqués, hier, pour Hambourg.
(Voir la suite en DEUXIEME EDITION)
NOUVELLES DF L'ÉTRANGER
ALLEMAGNE
L'empire et les Polonais
Berlin, 26 novembre.
A la Chambre des députés, le prince de
Bulow, parlant du projet de loi concernant
les Polonais, déclare que l'on ne pourrait
pas, avec une loi plus bénigne, atteindre le
but que l'on poursuit.
JUe prince de Bulow termine en faisant
les déclarations suivantes :
« Le gouvernement maintient les princi-
pes de Fréderièle-Grand qui a commencé
la colonisation aussitôt après avoir, acquis
les provinces polonaises, et l'a continuée
d'une façon persistante.
Quand la prépondérance de l'élément al-
lemand sera établie dans les provinces de
l'Est, on pourra prendre des mesures plus
douces ; mais nous n'én sommes pas en-
core là. (Vifs applaudissements. Les Polo-
nais sifflent.)
La situation financière
Le discours du Trône à l'ouverture de
la session de la Diète de Prusse, constate
que la situation financière du royaume est
moins satisfaisante que l'année dernière.
ALSACE-LORRAINE
Morts pour la Patrie
Hier a commencé l'exhumation d'un
grand nombre d'ossements de soldats
français principalement et de plusieurs
soldats allemands tombés dans les com-
bats de 1870 sur le terrail. qui va être
occupé par. le nouveau fort de Méy, près
de Metz.
Cette opération, qui durera une quin-
zaine de jours,, est faite en présence du
capitaine Steinkopf, représElulgnt .lé gou-
verneur militaire de Metz du capitaine
Ulrich, chargé de la construction du fort,
du lieutenant .Brunner, de MM. Jean et
Everlé, du Souvenir Français. -
'Les - restes seront transportés sur 4 un
terrain offert par la commune de Méy, à
400 mètres environ "aû nord du village.
C'est là qu'au printemps prochain sera
érigé, par les soins de l'Association mes-
sine de l'entretien des tombes militaires
et du Souvenir Français, un monument à
ces morts et autres victimes des combats
qui ont eu lieu sur la rive droite de la
Moselle.
Malgré les trente-sept ans écoulés, les
ossements sont en bon état dé conserva-
tion. On a constaté même que le pantalon
garance d'un fantassin du 13e de ligne
français avait parfaitement gardé sa
nuancé.
Du côté français, les victimes ont ap-
partenu au 13° et au 64e de ligne, ainsi
qu'au 56 bataillon de chasseurs à - pied,
brigade Bellecourt, division Grenier, du
43 corps, commandé par le général Lad-
mirault.
Ces troupes formaient l'aile gauche de
l'armée française dans la journée du 14
août.
.Du côté allemand, les morts apparte-
naient au 3e et Ie grenadiers, aux .13e et
11e régiments d'infanterie de ia Prusse
orientale. -
Cette affaire du bois Méy, peu men-
tionnée dans l'histoire, parce qu'elle n'est
qu'un des épisodes de la bataille du 14
août, est un des engagements livrés sur
la rive droite de la Moselle.
Les tombes françaises sont au nombre
de 21. , t
AUTRICHE 5
Empereur depuis 60 ans !
A l'occasion de l'entrée dans la soixan-
tième année de son règne, l'Empereur a
proclamé une amnistie pour les réfractai-
rcs et .les hommes ayant tardé à répon-
dre aux appels.
Accident de chemin de fer .,.,"
Près de Triibau, un train de marchan-
dises a déraillé par suite d'une erreur
d'aiguillage : un employé du train a été
tué. 4 trois autres employés ont été blessés
légèrement. Plusieurs; wagons ont été dé-
truits. -
RUSSIE
- imminente -
Selon les renseignements provenant du
conseil général des zemstvos, de nombreu-
ses provinces du sud-est de la Russie sont
menacées d'une famine plus terrible que
celle de l'an dernier, en raison de la haus-
se extraordinaire du prix du blé.
Le Rouss estime que la famine nécessi-
tera, au lieu des 7 millions de secours
prévus par M. Kokovtseff, 75 millions.
-- Çà et Là
Syndicat des femmes caissières, comptables,
134, rue de Turenne : Ce soir, à 8 h. 1/2, -coi?rs
d'hygiène industrielle à l'usage des inspectrides
au travail par le docteur louis Berniels Cours
de dosein a l'jstpage des tnnnutentiUniMuifes pat;
M. V. Jean-Louis. :"' : ■
- — L'Orphelinat des Arts fera, les 11,12 et 13
décembre, au ministère de la - marine, la vente
annuelle qui lui permet d'élever gratuitement
seixanle-quinze petites filles.
— Société des conférences spiritualistes, 8,
rue Danton : Séance du jeudi 28 novembre, à
fi h. 1./2 du soir, dans la grande salle des Socié-
tés savantes, par Papus.
— Dans l'hôtel de la Société d'instruction élé-
n-entaire, 6, rue du Fouarre, aura lieu le 29 no-
vembre, sous la présidence de M. Paul Doumer,
uns. conférence de M. René Millet sur « L'Ac.;
tion française en Afrique et la question du
Maroc ». i
- M. 1. Kont commencera son cours à la
Sorbonne demain. Il étudiera cette année a le:
Théâtre hongrois au dix-neuvième siècle », et
dirigera, le jeudi et le samedi à quatre heures,
un cours pratique de langue hongroise (salle E).
— Union des Femmes de France : La confé-,
ronce du 27 novembre sera faite au siège de la
Société, 29, Chaussée-d'Antin, à 4 h., par le'
docteur Riche, sur « Les anévrismes chirurgi-
caux j).
LES TRIBUNAUX
L'affaire du marquis vitriolé
Les débats de ce procès de vitriol, dont
nous avons raconté la première audience,
se sont terminés hier, à la cour d'assises,
,au milieu d'une foule encore plus dense que
la veille. Les curieux et surtout les curieu-
ses, n'ont pas été déçus dans leurs espé-
rances d'entendre de belles plaidoiries.
Deux maîtres du barreau se tenaient en
net parmi les défenseurs : M08 Henri Ro-
bert et Félix Decori.
Dès le début de cette deuxième audience,
M* Félix Decori, avocat du marquis de
Saint-Légier, qui se porte partie civile au
procès et réclame un franc de dommages-
intérêts, a pris la parole pour exposer les
relations de l'accusée, Valentine Coussié-
rat, avec son client, que dans un superbe
langage, il venge des outrages de son an-
cienne maltresse, et fait justice deiees men-
songes lorsqu'elle ne craint pas de dire que
le marquis de Saint-Légier l'avait incitée à
la prostitution et à la débauche.
Pour Me Decori, Valentine Coussiérat
s'est décidée au crime lorsqu'elle a vu que
le marquis ne répondait plus à ses lettres,
et dans une esquisse sentimentale, il fait
le portrait de cette dangereuse créature
qui, après avoir-calomnié son amant, cher-
che à l'immoler à sa haine.
L'éloquent défenseur termine ainsi :
« jixéçutez la loi, messieurs les jurés,
pour la défense de l'intangible vie humai-
ne, pour défendre la sécurité de la rue ;
appliquez-la aussi pour que de telles maî-
tresses ne se dressent pas un jour devant
nos fils lorsqu'ils auront vingt ans. »
M. Peysonnié, avocat général, soutient
ensuite l'accusation. Moins implacable que
l'organe de la partie civile, il conclut en
demandant une peine très sévère contre
l'agent d'affaires Mercier, tout en ne s'op-
posant pas à ce que Valentine Coussiérat
et le jeune Diéner bénéficient de larges
circonstances atténuantes.
Me Joseph Ménard et Me Benjamin Lan-
dowski se succèdent à la barre, le pre-
mier pour présenter La défense de Mercier,
le second pour demander à la cour d'ac-
corder le sursis à son client Diéner, au cas
où il serait légèrement condamné, comme
l'a demandé l'avocat général. ,
Me Henri Robert, avocat de Valentine
Coussiérat, plaide le dernier, et il plaide
avec cette maîtrise, cette chaleur, cette
conviction qui lui ont valu, à la cour d'as-
sises, dans des causes célèbres, de grands
triomphes.
Combattant les arguments de Me Decori
et de l'avocat général, Me Henri Robert met
en fâcheuse posture le marquis de Saint-
Légier et, tirant de l'attitude de celui-ci,
après le rapt; de Mme Coussiérat, des con-
séquences favorables au courroux légitime
de la jeune maîtresse souillée et a-bandon-
née," il fait aux jurés un appel éloquent,
sorti du cœur, pour lui demander d'aller
plus loin que la clémence du ministère pu-
blic et d'acquitter la maîtresse du marquis
de.Sa;nt-Légier.
Après en avoir délibéré, le jury rapporte
un verdict aux termes duquel la cour ac-
quitte Valentine Coussiérat* Mercier :et
Diéher.
A média Bloi ideau.
-
LE PILLAGE D'UN TRAIN
Les caisses dérobées sont retrouvées.
mais vides
Les cinq caisses-recettes dérobées dans
le fourgon du train de Limoges-Paris ont
été retrouvées au milieu du bois de la Ga-
renne, par un groupe de gendarmes com-
posé du maréchal des logis Brun, da gen-
darme Noquet, de la brigade d'Etampes,
et du garde particulier Champy. Ce grou-
pe venait de franchir un petit pont qui se
trouve à une cinquantaine de mètres du
moulin, quand le gendarme Noquet appe-
la son brigadier : « Les voilà, chef 1 Les
boîtes sont là ! » -
Le maréchal des logis et le garde parti-
culier accoururent. Les cinq boîtes gi-
saient sur le sol à côté les unes des au-
tres. Elles avaient été ouvertes. Une sim-
ple pesée pratiquée à l'aide d'un instru-
ment tranchant, avait suffi pour faire
jouer la serrure.
f .Cétte^-ewïslatstëkm ceafirms^' Itevmif
d'après. laquelle les auteurs dti - wi de-
vaient être aB Caurant oon seulement des
détails concernant le service des traind,
rmais encore du fonctionnement des caiS-"
sies-recettes. l
Tous les coffrets avaient été vidés. de
leur contenu, sauf un dans lequel-les mal-
faiteurs avaient oublié deux billets de cin-
quante francs qu'on a retrouvés collés par
la pluie contre la paroi de la caisse. 1
Les caisses ont été transportées dans le
cabinet de M. Gerniain, juge d'instruc-
tion.
Les deux inspecteurs qui ont été mis
par la Sûreté générale à Ja disposition du
juge d'instruction se sont rendus hier ma-
tin dans le bois de la Garenne. Les pro-
priétaires du moulin de Villemartin inter-
rogés n'ont pu donner aucune indication
util-e. Toutefois, l'enquête semble établir
que les bandits ont quitté séparément le
pays, une fois le partage du butin termi-
né.
Pour éviter les vols
Un de nos vieux abonnés, demeurant à
Rugles, nous adresse, au sujet de ce vol, la
lettre suivante : 1
Par ces temps d'attaques à main armée sur
nos voies ferrées, dæ mesures de précaution
s'imposent. Puisque la mode est en ce moment
aux chiens policiers, ne trouvez-vous pas qu'ils
ne pourraient pas rendre de plus grands servi-
ces que dans les fourgons aux valeurs et aux
marchandises précieuses Rien de plus naturel
(t de plus certain. Nombreux sont les voyageurs
el les forains dont les voitures sont chargées de
marchandises et accompagnées d'un excellent
bouledogue ; ils peuvent s'absenter on laissant
leur gardien à la voiture des heures entières et
ilS la trouveront telle à leur retour.
Appliquée aux chemins de fer, cette méthode
aurait -des résultats d'au'lant plus efficaces que
ces gardiens ne quitteraient pas les employés
auxquels ils seraient affectés et les avertiraient,
ou seconderaient d'instinct ou au commande-
ment. Le revolver ne les surprendrait pas faci-
lement; La dépense serait insignifiante en com-
paraison d/\C; déprédations et des malheurs qui
seraient évités.
—
A TRAVERS PARIS.
La température. — Le vent est fort ou
très fort d'entre sud et ouest sur nos côtes
de la Manche et de l'Océan, où la mer est
grosse ou très houleuse ; il est faible de.
l'est en Provence.
Les pluies sont générales dans l'ouest et
le centre de l'Europe.
En France, elles ont été très abondantes.
La température a monté fortement dans
nos régions du centre et de l'ouest.
Le thermomètre marquait hier matin
— 16° à Arkangel, + 5° .à punkrque, 7°
à Marseille, 11° à Bordeaux, 13° à Alger.
En France, un temps pluvieux et doux
est probable. ;
A Pàris, hier, pluie continuelle.
Thermomètre du Rappel : à midi 90 ; à
minuit 13°.
Baromètre du Rappel : à midi 764 ; a.
minuit 765.
Dramatique suicide. — Au bastion de la
porte d'Auteuil, boulevard Suchet, un* jeune
homme, presque un enfant, paraissant âgé
de quatorze à quinze aim, s'est tiré deux
coups de revolver dans la tempe droite.
Le commissaire de police du quartier
d'Auteuil, M. Goulier, n'a pu que constater
le décès.
Les vêtements dont le malheureux était
revêtu lui donnaient une apparence assez
élégante. Le capuchon rejeté sur ses épau-
les a fait supposer au magistrat que le dé-
funt était un collégien.
En l'absence de papiers, l'identité n'a pu
être établie. Le commissaire a fait trans-
porter le corps- à la Morgue. ,
Le matin même, le greffier de la Morgue
avait reçu la visite d'un habitant de l'ave-
pue de Clichy qui est venu le prévenir de
la disparition de son fils. Le signalement
qu'il a donné du jeune homme paraît s'upr
,pliquer au suicidé d'Auteuil.
Les automobiles passent ! — Une auto-
mobile dont on. n'a pas lé-numéro a tam-
ponné hier, vers une heure et demie, un
fiacre rue Saint-Honoré.
M. Jean Vigiolle, demeurant 11, rue -ae
Courcelles, à Levallois-Ferret, a été projeté
sur le sol et blessé grièvement. L'infortuné (
a dû être transporté à l'hôpital Beaujon.
Un escroc qui porte plainte.— Nous avons
annoncé qu'une instruction était ou\'erteol
par M. Chênebenoit, juge d'instruction, con-
tre Gallay, retour du bagne, pour des faux
que celui-ci aurait commis, pendant sa dé-
tention, au préjudice de l'administraton pé-
nitentiaire qui l'employait. La nouvelle
vraie est que Gallay n'est pas inculpé, mais
plaignant. En effet, * tandis qu'il était encore
aux îles du Salut, il a porté plainte pour
escroquerie contre un nomme Le Rendu qui
fut, d'après lui., son complice dans la cqn-
fection des faux pour lesquels il fut con-
damné. Le Rendu est en fuite.
DERRIERE LA TOILE
CET APRÈS-MIDI :
Gymnase, 4 h. 1/2, deuxième matinée popu-
laire et musicale (fonda-tien panbé), pOlIS la di-
rection artistique de M. J. Jemain, avec le con-
CGurs du quatuor Soudant, de M. Jean Batalla,
p'aniste, de Mme Charlotte Meino, de Mile Re-
née Lénars et de M. Rhené-Baton.
— Nouveau-Cirque : A l'occasion de la Saints-,
Catherine, à. 2 h. 1,2, matinée exceptionnelle
avec La Revue du Nouveau-Cirque, les nouveaux
numéros, Foottit et Chocolat et tous les clowns.
,,----,---,.
Comédic-Français. — On donnera, dimanche
prochain, en matinée, le même spectacle clas-
sique que dimanche dernier en soirée, c'estfà-
<5ir& M M ul îjn
Mme Louise Silvain, MME MaHIe, Madeleine -
Roch et- GabrieUe, .Robinne, et LA Mère conrf
dente. Le spectacle commencera par Le Batiet,
de Phèdre. : ,
s- A ,':.#
Opéra-Comique. — Ce théâtre donnera. Ja ro*
prise d lphifjénie en Aulide dans la première SOt
maine de décembre. '-
Vaudeville. — On sait le succès que PtUachoti
remporte chaque soir au Vaudeville, où la salle
est comble depuis les fauteuils d'orchestré jus-,
qu'à la quatrième galerie, car la pièce est de
celte qui séduisent et amusent tous-les pubiSes*
Disons à ce propos que Patachon faisant par-
te du répertoire du Vaudeville, les heureux au-.
teurs, MM. Hennequin et Duquesnel, se sont en-
gagés 4 né pas laisser jouer leur comédie dans
les théâtres de quartier avant un dÂiai très
kng, c'est donc au Vaudeville seulement qu'on
pourra applaudir Malachon*, avec la brillanta
distribution d'ensemble que la direction du Vau.,
deville lui a réserver.
Gaité. - La série des représentations d'Qr(
phée, primitivement limitée à dix, devait se ter-.
miner rendredi, mais devant le succès obtenu*
succès que nous avions prévu, MM. Isola ont dé-
cidé de prolonger d'une semaine les représenta-
tions du chef-d'œuvre de Glück, chanté par Mme
Delna-' et Maies Vallandri. Madeleine d'Oligé et
Devareilles.
— La question du théâtre lyrique municipal
est définitivement tranchée.
MM. IsoLa se sont rendus à l'Hôtel de Ville
et ont fait connaître à MM. Rebeillard, présâ-*
dent ; Emile Massard et H. Devilie, rapporteurs
ce la commission spéciale, qu'ils acceptaient dé.. -
finitivement la date du 4 janvier 1908 pour l'inau*
guration de l'Opéra populaire.
La seule réserve faite concerne l'acceptation
d-1 certains articles du cahier des charges qui
reste à déterminer. - l
Palais-Royal. — M. Vilbert devant, par enga-
gement, aller à Nice ou commencement de de-
Nombre. Pancchof, gendarme ! le joyeux vaude-
ville de M. lfooozy-Eon, qui va atteindre sa
70* représentation, ne sera plus joué que jus..
Ol¡':m r décembre inclus. Dès à pv-isent, M..
Fii géne Hères retient les dates du samedi 30
novembre après-midi pour la répétition générale:
et du lundi 2 décembre pour la première rcpré-,
éiçntation de Le Satyre. v
Folies-Dramatiques. — On s'évertue à discu-
te. dans le public les raisons de l'énorme suc-
cès remporté par le Millième Constal. Les uns
1 attribuent à l'idée même de la pièce ; d'au-
tres l'attribuent aux coffres-forts si ingénieuse-
ment machinés du Crédit Maboulier ; d'autres
enfin, aux scènes cinématographiques du troi-
sième acte. La vérité est bien plus simple : Le
Millième Consiat est un désopilant vaudex-ille,
ac mirablement joué par une incomparable trou-
ïe Voilà tout !
Théâtre Mévisto. - Au cours d'une des der-
nières représentations du Déluge, à la fin du:
premier acte. au moment où se produit Técrou-
tûr^rft de la digue et où l'eau fait, irruption sur.
le théâtre, une spectatrice, fortement impres-
sionné par le poignant jeu de scène des artis-
tes, qui restent figés dans une attitude d'épou-
vante, n'a pu dompter ses nerts el s'est écriée ;
« Sauvons-nous, j ai peur. » -
Ileureu-sernent le rideau baissait, et Mme X.
put se convaincre qu'elle ne courait aucun dan-
ger et qu'elle avait été le jouet d'une illusipn.;
C est égal, voilà qui ne peut que corroborer les
compliments adressés par la critique dramati-
que à Mévisto et à ses vaillants camarades sur
l'homogénéité et l'ensemble avec lesquels ils ont
,,su incarner les différents personnages de lteu-
vre curieuse d'Henning Berger.
Pour les mondés. - Il n'a s'agit pas — comme
quelques-uns semblent le croire en venant de-
mander au liall des grands Régionaux des bil-
ilts pour le çancert Fauré — il ne s'agit pas
de l'exécution, par des artistes en habit noir,
d'une oeuvre musicale, donnée en oratorio, avec
orchestre et chœura. Ct^t, disons-le Lien, la
rfprcsjatatipn d'mie véritable tragédie lyrique
en costumes, dans un décor broasé tout exprés, ,
IK, premier essai de ce genre sur la scène du Tro-
cadèro. Et nous pensons que les Spectateurs du
5 el du 12 décembre seront grandement (mer-
Vt.illés quand ils apercevront l'immense tlécei*
cte Jambon et llaiJly, figurant une contrée en-
tière avec ses torrents, ses ravins -où l'eau coule
ei. cascade, ses rochers abrupts et farouches,
ses grottes et ses sommets.
L'injerprétation sera absolument Supérieure, eti
ne Ilt manquer- de valoir un colossal succès
ii Mlle Bcrthe Bady, si originale, si impression-
nante en Pandore ; à M. de Max, admirable
dans te rôle écrasant, formidable de Prométhée,
ic- plus beau de toute sa carrière.
Pnrisiann. - Ceux qui n'ont encore pu trouver
f'e places aucun de ces soirs à Pnrisianà. pour
applaudir T'En veux encore -? seront peut-étnu
plus heureux à la matinée que le coquet concett
du boulevard Poissonuicte donnera demain jeu-
di. avec tous les interprètes du soir.
Olympia. — Ainsi que nous l'avons déjà dit
La Relie de New-York quittera l'affiche le mois
proehain pour céder la place nu fll'ilu'c r)f 'Pik
sen. ('('Ue nouvelle opérette bien américaine.
Gelic-ci nous arrive avre une réputalion extra-
v:.gante et après des succès ]1:'.L;'\nd;rc.;qui vont
jusqu'à éclipser ceux de La Belle de New-York
flkvmème. C'ait à M. de Coitens, habile homme
(:e tiJ¡,.,;\tr par excellence; que la direction de
l-'Olympia a demandé l'adaptation fr.'ineaiçc ou
pour mieux dire * parisienne 11 du Piinec Of
Pilsen. i * i ■
•« > f : Emile Marsy. -
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
{Jugements du 2G ncvrmlire)
Koch et Çie, emballeurs, 17, rue du Pont-aux-
Qoux. -- -
Antoine -Casalta, restaurant, 48, rue Mont-
martre.
L'Eglantine, courennes mort un ires. îSf1. rue de
Ta Roquette. 1
Turgan, Hîécanicien-eoûsîructettr, 102, rue An-
tcine-Raynaud, à Levallois-Perret.
Dupré, beurre et œufs. 6, rue Armand-C.arrc^
Femand Wollff. fournitures pnnr nvt'es, 9,
rue du Château-d'Eau.
Veuve Gouffo. construction d'immeubles. 55,
lue Pierre-Leroux. --
Dame Besnard,- boulangère, 5, rue fte I-oif
vois.
- Mf.
FEUILLETON DU 28 NOVEMBRE
=- 60 —
LE MYSTERE
DE LA CATHÉDRALE
par ODYSSJE BAEOï
Avant toutes choses, il fallait, arracher
la malade au milieu dans lequel elle
avait ",écu depuis un an,, à l'apparte-
ment de la rue Vavin aussi bien qu'à la
maison de campagne de l'avenue des
Princes.
Fulbert loua dans le quartier de l'Ob-
servatoire un pavillon situé au fond
j'un jardin. Il s'y installa avec son père
et sa mère, qui seraient chargés de
-veiller sur la pauvre insensée, pendant
que ses occupations le retenaient - au de-
hors. V
Il avait espéré d'abord que grâce aux
soins dévoués que. voulait bien donner
à Clôtilde un aliéniste distingué de sa
connaissance, le temps amènerait une
amélioration notable dans son état ;
mais les années s'étaient écoulées sans
apporter aucun changement. La science
paraissait impuissante. L'aliénation était
considérée comme incurable.
Sur ces entrefaites, la mère Lodier,'
atteinte profondément dans sa santé
hysique,et morale par de si rudes
épreuves, désespérée de ne point voir
arriver cette guérison qu'on avait cru
pouvoir lui promettre, la mère Lodier
était venue à mourir, et Clotilde n'avait
eu conscience ni de la maladie, ni des
derniers moments, ni de l'agonie de sa
mère. C'était avec une Impassibilité
absolue, avec une indifférence complète
qu'elle avait assisté à tous les lugubres
préparatifs d'un enterrement, qu'elle
avait vu partir le convoi, qu'elle avait
entendu les cris de douleur de son père
et de son frère.
Ne pouvant se fier à la vigilance du
père Lodier, qui était vieux, usé, qui
n'avait pu abandonner tout à fait, même
depuis qu'il vivait chez son fils., l'habi"
tude de boire un petit coup ; n'osant
non plus se reposer aveuglément sur
la sollicitude douteuse et mercenaire
d'un domestique, Fulbert s'était résigné,
avec un vif regret, à se séparer de sa
bien-aimée sœur.
Puisqu'il n'avait pu réussir à la gué-
rir, peut-être obtiendrait-il un meilleur
résultat dans un asile d'aliénés ?
Le jeune et savant aliéniste, qui l'a-
vait traitée jusqu'alors venait d'être
nommé médecin en chef 3e la maison
de Bonneval, dans le département d'Eu-
re-et-Loir. Il proposa à M. Fulbert Lo-
dier de lui confier la malade. Moyen-
nant une pension assez forte, elle de-
vait être l'objet d'attentions toutes spé-
ciales, et il ne désespérait pas d'arriver,
sur ce nouveau terrain, à une solutiqn
satisfaisante- ;
Si l'isolement n'avait produit aucun
bien, peut-être obtiendrait-on davan-
tage d'un antre système.
Ce qui rendait le cas particulièrement
grave et embarrassant pour le médecin,.
c'était l'aphasie à peu près complète
de la folle, qui ne prononçait, et encore
à de longs intervalles, que des paroles
inintelligibles.
Fulbert consentit à tenter cette nou-
velle expérience. Il le fallait bien, d'ail-
leurs, ii n'avait pas le choix. Ses tra-
vaux absorbaient tous ses instants et
le retenaient toute la journée au dehors.
Qui la surveillerait pendant ces longues
absences ? Il fallait à la pauvre filles
autre chose que les soins vénals d'une
bonne ignorante. La sachant entre les
mains d'un homme de science, désireux
de mener à bonne fin une cure diffi-
cile, il se sentirait plus rassurée
Malheureusement le traitement au-
quel on la soumit à l'asile de Bonneval
n'eut pas le succès sur lequel -on avait
compté". Deux nouvelles années s'écou-
lèrent et Clotilde en était toujours au
même point.
Malgré les tristes soucis de son inté-
rieur, le jeune chimiste avait, dans l'in-
tervalle* fait brillamment son chemin.
Son nom retentissait fréquemment aux
séances hebdomadaires de l'Académie
des sciences. -Les-découvertes succé-
daient aux découvertes, les .mémoires
.aux mémoires. A trente éî un ans, il
venait d'obtenir une des cnaires les plus
importantes de. J'enseignement sup.é-
rieur. La fortune lui -souriait. les hon-
neurs l'attendaient. Une vacance venaft:
de se produire, à l'Institut, - dans la sep-
tion de chimie, et sa candidature au
fauteuil semblait ne devoir rencontrer J
aucune; concurrence sérieuse, - -
Sans le gros nuage de tristesse qui
planait ,sur son existerlee,, -(lui assom-
brissait son horizon ; sans la situation
désormais sans ressource et l'incura.
bilité démontrée de sa sœur, il aurait
été le plus heureux des hommes.
- Quoi qu'il pût arriver, si haut qu'il
s'élevât par la. suite dans ia hiérarchie
scientifique, si universelle que devînt
sa célébrité, si riche, si illustre qu'il
put être et qu'il serait certainement
dans quelques années ; alors même que
son nom remplirait le monde entier,
que sa renommée, sa gloire et les ser-
vices rendus par lui à l numanité le.
placeraient à côté des plus grands et
feraient de lui l'égal des Jberzélius, ues.
Lavoisier, que lui importait, si la pau-
.vre enfant qui formait, avec un vieux
père presque abryti, son unique famille,
et qui avait depuis trente ans absorbe.
toute son affection, n'était pas là pour
jouir de ses succès -et applaudir à ses
triomphes I
Oh ! comme il -eût volontiers sacrifié
sa position acquise et ses perspectives
futures pour un seul éclair de raisonr
pour la plus .faible lueur de lucidité
dans le -cerveau de sa chère Clotilde t
tHéls -1 il fallait renoncer à toute/es-
pérance ! Il y-avait huit ans déjà que
Clotilde Lodier-était folle ! - - t ,
Et. quand dans ses visites régulières
à Bonneval, le Jeune professeur deman-
dait avec angoisse si un miracle de ja
science ne pourrait pas eritin, quelque
jour, lui rendre sa sœur, le ^nédecin
eu- chef Jiodhait la tête retréponditpar.
un regard attrist'é qui voûl^.girfi 4;^ ;
— Jamais t 'h,. ,';
DEUXIEME PARTIE
LE CONDAMNÉ -:- ;;.J ,
-, ?
.,. ',-.-..---
1
UNE - VIEILLE CONNAISSANCE
Une exclamation d'horreur se lit en-
tendre dans la foule dont les flots hou-
leux montaient ou descéndaient la con-
tre-allée septentrionale de l'avenue des
Champs-Elysées.
C'était, un dimanche, en pleirie Expo-
sition universelle de 1867, à l'heure où
les équipages de toutes sortes — trin..
gants ou poussifs, riches voitures ar-
moriées ou modestes sapins à un franc
cinquante la course, domestiques en
riche livrée tout chamarrés d'or, au
tricorne galonné, ou pauvres cochers à
chapeau de toile cirée — à l'heure, dis-
je, où les équipages de toutes catégories
et de toutes formes reviennent du bais
:et descendent la chaussée d'un pas iné-
gal, au grand trot des pur sang, Où a
l'allure pesante et fatiguée des rossas
de la Compagnie générale.
A peu près la hauteur de l'ancienne..
rue de l'Oratoire-DU-Roulie, devenue rue
Bilault, et qui depuis lors a changé ciqq
ou six fois de nom, si bien que j'igno-
:re absolument son nom actuel, un
éfégant coupé dé maître rà çJeux cîije-
vaux tourna brusquement pour entrpr
dans un des plus,, coquets hôtels,
l'avenue- - t
Dans ce mo-uveménU il venait de ren-
verser. un -pauvre fiable gui essayait de
traverser la chaussée-.;
Au cri de détresse poussé pnr l'infor-
tuné piéton, un « Ah ! » joruiidabîe :'5 é.
chappa de toutes les poitrines.
— Un homme écrasé !
- Les roues lui ont passé sur les
corps !
,— Les chevaux lui ont piétiné sur le
ventre.
— Ah 1 quel malheur ! Ces! -Jlls
doute -un père de famille. Que vont de*
venir ses enfants ?
— N'est-"Ce pas indigne que les ridie's
se permettent d'écraser le pauvre mon-
de !
— Les bourgeois devraient au moins
se contenter d'éclabousser les passants
et s'abstenir de leur briser les os.
On se précipite ; on arrête la voiture
au moment où elle allait franchir le.
seuil de l'hôtel. On insulte le cocher,,
et peu s'en faut que j'on n'accable de
gros mots une dame qui descend om
coupé et se dirige avec intérèt vers la:
victime de. Vaccident.
— Hé ! dis donc, larcin, tu ne pour-!
rais-pa5 faire attention V
— Est-ce parce que tu as de I't)r N
ton .chapeau que tu te crois le droit de.
renverser ceux qui n'eiv ont pas dans,
leur pocjje ? , of
- Canaille, va !. JI n'ja seulementt
pas l'air de s'émouvoir, ce grand esco""
griffe 1 :' t :¡s/
tDéfài on a relevé l'homme, qui se!
-p'laint et .gémi't d'un ton lamentai)le<
Deux sergents de ville arrivent. :
- Cir-vule" niessieursj circulez I.,
7 , J ,. -.. ,..
•- tA suivre.X
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