Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-12-04
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 décembre 1909 04 décembre 1909
Description : 1909/12/04 (N14512). 1909/12/04 (N14512).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7545245j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/12/2012
SAMEDI 4 DECEMBRE 1909
œoroï muiiow
YlfcEvmtF. DÉJAZET. — lé Puipa &i- Régiment.,
rjpièue en trois actes, de MM. Mouézy-Eon
* et J. Durieux.
Jf)elwis le. Sous-Préfet de Château-Ba-
Iflrd. puur ne pas remonter au déluge, le
ipBOût'Qlé qui consiste à faire jouer à un
;p;e £ £ onuage Je rôle d'un autre a, ainsi
Squ"on ne l'ignore pas, servi dans beaucoup
Ooi vVuiulevilles. :La nouvelle pièce de MM.
¡¡yb.wé¡y-Eon et J. Durieux peut prendre
pk*^ tkuis cette cOTIection, ceia veut dire
qwi'ielie n'est pas amusante.
A la reille de se marier avec Lucienne
Ctosviii( u, le lieutenant de Paradelle -a
jcrtçetus&tnerU enterré -sa vie de .garçî»i .avec
l'actrice Mire tic -et Te comique Laeajparêde.
Etaw que nous sachions trop pourquoi,
ces ù.iu_x artistes veulent absolument as-
sister au du Heuloont" et com-
pte son oncle, le général de Paradelle, et
sa )gwu«vemaaite ne peuvent venir,, Laca-
et Mirette se font 'passer auprès
parède el se font --
du fteu. iHpére -de Paradelle pour ces deux
personnages.
-,Ce kl irait assez si le lieutenant n'avait eu
ïe n m liseur de se faire infliger huit jours
d'arrêts de rigueur par le .général inspec-
teur et .comme il ne peut sortir, et que
le notaire Gélinotte, à qui il doit de l'ar-
gent, tient à ce qu'il se marie avec Lu-
cienne Chavillon, il restera à sa placo
pendant que le lieutenant se rendra à la
mairie et à l'église. Or, le nouveau colo-
nel du régiment vient voir l'officier pu-
ni, il prend Gelinotte pour Paradelle et,
en bon papa du régiment, croit tout ar-
ranger en emmenant à cheval le faux of-
ficier chez ses beaux-parents.
Là, il s'agit d'empêcher le colonel d'as-
sister au mariage de Paradelle, et le co-
mique Lacaparède et la jeune Mirette
s'emploient, à obtenir ce résultat qui est
atteint par la petite actrice, grâce à un
rriÉk,yen que l'on divine aisément. Le ma-
riage a lieu et le lieutenant serait sauvé,
si .son oncle, escorté de sa gouvernante,
ne survenaient de façon bien fâcheuse.
Mais Mirette saura se décoder encore une
Pois.
Après cela, le colonel est stupéfait de
voir que le lieutenant, qu'il considère com-
me 'le cousin de la mariée, tait une cour
assidue à celle-ci ; que le notaire, qu'il
fonsidoM comme le jeune maai, embrasse
Mme Gelinotte ; que la belle-mère de la
jeune mariée trouve tout cela naturel, et,
indigné, il emmène Gelinotte et Lucienne
an nouveau domicile du lieutenant.
Ainsi que cela se doit, tout s!arr&Qge au
troisième acte, et le colonel, qui a été
aussi longtmnps qu'il le fallait pour s'a-
percevoir qu'on s'est moqué de lui, par-
donne grâce à l'intervention de "M!i.r.e-ff.f;f
qui saura. sans difficulté, lui prouver sa
reconnaissance.
Une fois le postulat un peu inwsaisem-
b'iaible accepté, cette pièce, bâtie d'après
lee règles fondamentailes du vaudeville,
ifiie sans lourdeur et sans obscénités trop
.mtnt.es,entr les quiproquos, 1es'ren-
contres, les surprises et les bouffonneries
d'usage et comme elle est, de -Plus amu-
n t».:' sans prétentions et souvent comi-,
4ne, on ne saurait vraiment demander da-
!\ fAil,(!e..
ÀL. Charlier a composé un excellent co-
lonel -Boit-lin. 'M. Philippon (Gjëlinotte), a
iêlé as-sez plaisant. M. Max-André (Laca-
PQ&'ède), a bien donné à son uôle le re-
lief qui lui convenait, et M. Albouy fut
tëlôgiant et correct.
Dans -le rôde de Mirette, Mlle Hélène
.lMIal:' obtient un succès mi, et Mlle
Mady Meyer 'le prix île beauté et do ti-
mm(\
ra.l!ai.s oublier de dire que la mise ml'
soèrie était brillante et les décore de bon
'Ig'D tH
Léon Mira].
—♦ - ■—
NECROLOGIE
Un annonce ta mort :
ifte M. de Bondy, ancien sénateur, âécé-
dé à Auxerre. a
— De M. Henri Wallon, agrégé de l'Uni.
versité ; il était le fils aîné de feuM. Hen-
ri Wallon, sénateur inamovible.
— Nous avons le regret d'apprendre la
mort de notre excellent confrère du
Journal, M. Arthur Dupin, qui a succom-
bé l'avant-dernière nuit à une cruelle ma-
ladie alors qu'il entrait à peine dans sa
trente-huitième année,
r
Grandeur et Décadence
d'un Artiste
Maurice Jaihyer, qui a été arrêté à Asniè-
ces, sous l'inculpation d'escroqueries, est
un acteur qui eut une certaine notoriété.
,E« 1M, il obtint le premier prix de corné-
,die au Conservatoire •; en 18^4, il entra à
la Comédie-Française, où il créa un rôle
dans Cabotins, de Poil-leron.
Puis qe maliceureux comédien s'éprit de
la passion du jeu. Bientôt, toutes ses res-
sources se dissipèrent et il ne vécut plus
que d'expédients.
11 y a (juelqtles années, profitant de sa
ressemblance extraordinaire .avec Coquelin
(Cadet, il avait commis des escroqueries et
avait été condamné pour ce fait.
Dans les premiers jours de novembre,
Jahyer fît fabriquer de fausses circulaires
avec eu-tête de l'Union deg Femmes de
France, dans lesquelles il demandait aux
comités locaux de cette société d'adresser
-des fonds pour la création, d'une école mé-
nagère là Paris. La circulaire portait la
fausse signature de M. Paul Reclus et in-
diquait que les fonds devaient être adres-
sés â M. Jahyar, trésorier du comité d',ad-
?ministration.
Deux sections seulement, celle deiOhà-
teauroux et celle de Nar'bonne, adressè-
rent, l'une '50, l'autre 100 fraincs à l'escroc.
Le comité central, avisé, porta plainte,
et Jahver fut arrêté. Interrogé hier par
M. Worms, juge d'instruction, en présence
de Me Emile Doublet, Jahyer a déclaré' qu'il
-avait cqinmis ces escr-oqueries afin de se
procurer de l'argent pour se rendre en,
Russie, où il aurait obtenu un engagement ;
fdans un théâtre français. s
♦ ■■■ ]
TBOTtroia
—^—
BULLETIN METEOROLOGIQUE 1
Les mauvais temps d'ouest continuent à
sévir sur toutes nos côtes sous l'influence
de deux minima barométriques importants
qui se trouvaient hier -matin grès de Ber-
lin et des Shetland.
Le vent est très fort sur la Manche et
Méditerranée, violent à la pointe de Breta-
:gne, à Biarritz et dans les parages de la.
Corse; la mer est généralement grosse ou
très grosse ; elle est jurieuse à Livourne.
En France, des averses sont encore proba-
bles ; la température va se tenir dans le voi-
sinage de la normale.
A Paris, hier matin, ciel couvert et pluie
:fin raprès-midi.
Thermomètre du Rappel, 'à midi j 3" ; à i
:minuit : 6°.
Baromètre du Rapfiel, à midi ': 750 mm. 4 ;
:à miuuit z 751 JKSn* -
'\I\f\,'\,
L'exposition annuelle de la « Comédie
:humaine », dont le président est notre émi-
ment confrère Arsène Alexandre, vient d'ou-
vrir ses portes chez Georges Petit.
Parmi les envois les plus remarqués,
icitons ceux de MM. Boutet de Monvel, Cha-
puis, Forain, Sem, Willette, Meunier, Guil-
laume, Israël s, etc. v ,
Quant aux petites, mais si largement trai-
tées statuettes enfantines du sculpteur Wla-
,dimir Perelmagnç, Mère et Bébé et Fille et
Poupée, créateur je crois, de ce genre de
Tanagra ; il est impossible >3e renoontorer
plus parfaite maîtrise pour rendre les mille
et une expressions, pourtant si fugitives, que
reflète souvent comme un miroir le visage,
de nosee chers petits M,
Wladimir Perelmagne est le nom Zun a-t-
tiste aussi sincère que modeste que le pu-
blic parisien n'oubliera certes pas!
Elégant Cambriolage
-188
Ingénieux procédés d'un habile couple d'es.
crocs dans les maisons de nuit où
l'on soupe
Un habile couple d'escrocs, Gerbert
Çlarke, ancien valet de chambre, et Jean-
nette Vallier, danseuse plus ou moins amé-
ricaine. avaient imaginé un ingénieux pro-
cédé d'élégant cambriolage.
Ils s'attablaient dans les restaurants de
nuit les plus cotés, les plus coûteux. Her-
bert Clarke y mettait à profit la noblesse
de son profil rasé, en figurant le gentle-
man puissamment riche. Par l'intermé-
diaire de sa compagne- on lie volontiers
connaissance dans le monde où l'on s'a.
muse — il invitait quelque soupeuse en-
diamantée et réglait avec une nonchalance
très britannique des additions de dix ou
quinze louis.
Puis, à l'heure où le Champagne rend
expansif et plus sociable, Jeannette Val-
lier, sous un prétexte ou sous un autre,
obtenait de l'invitée qu'elle rendit sur-le-
champ la politesse. On achevait la fête
au domicile de la victime choisie et, pour
s'y rendre, Herbert Clarke, généreux com-
me un voleur, donnait au chauffeur de
l'auto un royal pourboire.
A l'heure matinale de ees agapes prolon-
gées, les domestiques dormaient et la mal-
tresse de maison, pour improviser une ré-
ception, devait aller et venir dans l'appar-
tement. C'était pour les deux escrocs le
moyen de faire main basse.
Si, comme il arriva chez Mme Leblanc,
11, rue Belidor, ils avaient le temps de
s'emparer de l'argent, des bijoux et de
fuir, la victime ne pouvait se plaindre que
d'un vol. Mme Leblanc fut dépouillée ain-
si de 5.000 francs.
Mais, d'autres fois, l'affaire était plus
compliquée.
Mme Camperoy, 20, rue Laugier, fut vic-
time, dans des circonstances semblables,
d'une tentative d'empoisonnement. Comme
dans un drame historique, ses convives
avaient versé dûns sa coupe un violent et
dangereux narcotique qui la tint plusieurs
jours malade.
Herbert Clarke et Jeannette Vallier. con-
tre qui plusieurs plaintes avaient été dé-
posées, ont été arrêtés et confrontés avec
leurs victimes. Malgré leurs dénégations,
les témoignages recueillis ne laissent guère
dt doute sur l'authenticité de leurs ex-
ploits.
informations
(Télégrammes du 2 décembre)
1
FRANCE
La médaille militaire va être conférée au
général de Lacroix, ancien vice-président
du Conseil supérieur de la guerre.
Le banquet annuel de l'Association des
Officiers de l'Instruction publique et d'aca-
démie aura lieu aujourd'hui dans les sa-
lons Marguery, boulevard Bonne-Nouvelle,
à sept heures et demie, sous la présidence
de M. Doumergue, ministre de l'Instruc-
tion publique.
Le cuirassé 'Charles-Martel, parti de
Cherbourg, a dû subir des avaries au cours
de route par tempête, car il n'est pas en-
core arrivé à Brest où il est attendu.
Les « Amis des Monuments n. conduits
par M. Charles Normand, ont visité hier
l'hôtel Biron et signé une pétition deman-
dant son classement et sa conservation.,
ETRANCER
On télégraphie de Lisbonne que le roi
Manuel arrivera à Lisbonne samedi pro-
chain, à onze heures du matin.
M. du Bocage, ministre des affaires
étrangères, de retour à Lisbonne, a rendu
visite au prince régent et aux reines Amé-
lie et' Maria-Pia,
On mande de Rome, de source autorisée,
que le gouvernement français, d'aocord
avec l'administration tunisienne, se pro-
pose d'autoriser l'organisation d'un cours
d'enseignement de langue italienne dans
les écoles de la Régence où le nombre des
élèves de nationalité italienne justifie cette
mesure. ;
On écrit de Constantinople que les dé-
bat's sur le discours du trône à la Chambre
des députés se sont terminés hier. L'a-
dresse votée paraphrase le discours au
trône.
Un passage, toutefois, y a été introduit
relativement au gouvernement provilsoi-re,
en vue d'éviter la décentralisation.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg dit
que la Russie et le Japon vont conclure
très prochainement un accord délimitant
leurs sphères d'influence et d'activité en
Extrême-Orient.
Les- nouvelles qui arrivent d'Extrême-
Orient inquiètent les cercles officiels de la
capitale russe. On pense cependant dans
certains 'milieux que les relations entre la
Russie et le Japon deviendront chaque jour
plus cordiales.
■ »
Cljroqique Judiciaire
— ,..
Pour venger son amant !
Mme Kneip, âgée de quarante-six ans,
(n'aimait plus son mari : elle prit un amant.
Celui-ci ayant été tué au cours d'une rixe,
elle en eut un amer chagrin et en conçut
une haine plus violente encore contre son
époux.
Le 14 juin dernier, à l'occasion d'une
querelle matrimoniale, elle s'arma d'un
couteau et lui en porta un coup mortel en
e'écriant :
f Il fallait qe ça arrive ! Mon Georges
aimé, tu es vengé ! »
Elle !comparaissait hier devant la OOUr.
d'assises, présidée par M. de Vallès.
M. l'avocat' général Giben a prononcé un
réquisitoire très sévère, dont la généreuse
et chaleureuse défense présentée par Me
Bataille n'a pu détruire l'effet.
Le jury a apporté un verdict atffirmatiif et
la Cour a condamné la femme Kneif à
deux ans de prison et à un franc de dom-
mages-intérêts envers la partie civile re-
présentée par Me Le Breton.
Divorce d'artiste
La première chambre du tribunal civil
vient de prononcer par défaut, après plai-
doirie de Me Flagail, le divorce entre les
époux Boyer de Lafory, au nrofit de l'ar-
tiste de l'Opéra.
Mo François d'Assises.
Arrestation d'une bande de voleurs
l + «
Depuis longtemps les bouchers établis au
pavillon 3, des Halles, étaient victimes de
nombreux vols et, malgré la surveillance
exercée, ils ne parvenaient pas à en décou-
vrir les * auteurs. Hier matin, cependant, des
inspecteurs de la brigade spéciale des Hal-
les. ont arrêté un nommé Jean L., garçon
boucher, âgé de vingt-neuf ans et un nom-
mé Louis D. boucher, établi au pavillon 3.
Voici dans quelles circonstances ces ar-
restations ont été opérées ; M. Jean Ruf-
fier. boucher, livrait une pièce de bœuï
d'une valeur de 80 francs 4 M, Jacob, et la
lui portait dans sa voiture. Presque aussi-
tôt, profitant d'un moment d'inattention de
M. Jacob. Jean L. s'emparait de la pièce
de bœuf et la portait dans la boutique de
M. Louis D. qui se mettait aussitôt à la
découper pour la .rendre méconnaissable.
Les inspecteurs qui avaient vu le manège,
arrêtèrent les deux compères et les conduL
sirent chez M. Bureau, auquel ils avoú-
rent leur vol.
Dans la boutique de Louis D. on a trou-
vé des quartiers de bœuf que son employé
avait volés à l'aide de fausses olés, dans
un entrepôt de la rue de Viarmes.
4 TRAVERS PARIS
- — ,", ——
Accidents d'automobile
Hier matin, vers dix heures et demie, en
face du numéro 142 de la rue Montmartre,
une automobile, appartenant à M. Antony,
rentier, route d'Orléans, au Grand-Mont-
rouge, a renversé un fiacre occupé par M.
Emile Maslin, 48 ans, ingénieur, demeu-
rant 15, rue Gutemberg.
Ce dernier, grièvement blessé, a été
transporté à la Charité.
Le cocher, Vien-Kremer, qui a reçu de
nombreuses contusions, a été conduit à son
domicile.
Quant au cheval du fiacre, il a dû être
abattu après de longues souffrances.
Une enquête -est ouverte pour établir les
responsabilités de cet accident qui a pro-
voqué une vive émotion dans le quartier.
Hier matin, à onze heures, rue d'Alé-
sia, près du Pont des Bœufs, un taxi-auto
a été renversé par un tramway de la li-
gne Porte de Saint-Cloud-Porte de Vincen-
nes.
Le chauffeur, M. Berté, demeurant rue
Monge, projeté sur. la chaussée, a été griè-
vement blessés et transporté à l'hôpital
Boucicaut.
Morts subites
Un cocher a été trouvé mort, vers qua-
tre heures du matin, hier, par des gar-
diens de la paix rue de Flandre, sur le
taxi-hippomobile numéro 4558.
C'est un nommé Penier, âgé de quaran-
te,cinq ans environ, demeurant rue d'Al-
lemagne.
Un médecin mandé en toute hâte a con-
clu à la mort par suite de la rupture d'un
anévrisme.
Hier matin, à huit heures dans l'escaflier
portant le numéro 14-6 de la rue de Flandre,
on a trouvé le cadavre d'un nommé Ber-
ceau, cinquante-cinq ans, boucher. Un mé-
decin appelé a conclu à une mort naturelle.
Collision entre voiture et tramway
Hier après-midi, vers midi et quart, le
tramway 156, Montrouge-Gare de l'Est, a
tamponné à l'angJe de la rue des Lombards-
et du boulevard Sébastopol une voiture de
livraison appartenant à M. Lucas, négo-
ciant. Le caisson de la voiture a été com-
plètement démoli et le conducteur, M. Louis
Derat, âgé de vingt-neuf ans, projeté sur la
chaussée, a été blessé légèrement à la tête.
Tamponnement
IA 7 heures 45, hier matin, un tamponne-
ment s'est produit, en gare Saint-Lazare,
entre un train de voyageurs et une machi-
ne en manœuvre.
Les dégâts matériels sont assez impor-
tants.
Il n'y a pas de blessés.
Ecrasé par sa voiture
A cinq heures du matin, hier, un nommé
Bettaux. demeurant rue Daguerre, qui con-
duisait" avenue d'Orléans, une charrette
chargée de pierres, a glissé sur la chaus-
sée et est tombé devant la roue droite de la
voiture qui lui a passé sur le corps. Griève-
ment blessé il a été transporté à Broussais.
Accident mortel
Mme Vve Vaugier, demeurant rue Beau-
bourg, a été renversée par le tramway Lou-
vre-Cours de Vincennes à quatre heures
et quart, hier après-midi.
Le véhicule lui est entièrement passé sur
le corps.
La victime est morte dans une pharma-
cie voisine.
-
DÉPARTEMENTS
»>» ■»
Un soldai démoralisé
Margut, 2 décembre.
Ces jours derniers, un peu avant midi,
à Margut (Ardennes), les gendarmes re-
marquèrent un soldat du. 40e d'artillerie,
porteur de son sabre, qui se dirigeait' en
Belgique. A leur vue, il pressa le pas, et
cette manière d'agir confirma dans leurs
soupçons les représentants de l'autorité
qui pensaient avoir affaire à un déserteur.
Le jeune soldat fut rattrapé et invité à
présenter son titre de permission ; il avoua
être en -absence illégale et déclara son état
civil. C'est un nommé Paul-Emile-Max
Bertrand, âgé de dix-huit ans, étudiant ès-
lettres, origmaire de Nemours. Il s'était
engagé à Stenay, le 15 octobre dernier.
pour cinq ans, et avait' quitté son corps le
21 novembre, à neuf heures du soir.
Bertrand se plaint de son maréchal des
logis et de son élimination non justifiée,
prétend-il, du peloton des élèves brigadiers.
Il déclara anx gendarmes avoir l'intention
de se suicider ; en effet, on trouva sur lui
son revolver chargé de quatre cartouches
achetées à un armurier de Stenay, ainsi que
trois lettres adressées : la première à son
commandant, la deuxième à son lieutenant
et la troisième à un camarade
Le jeune homme a été ramené à stn)
corps.
Un dragon renversé par une automobile
Vienne, 2 décembre.
Un grave accident s'est produit hier,
vers onze heures du matin, à deux cents
mètres environ du quartier Saint-Germain.
Deux cavaliers du 17° dragons chemi-
naient route d'Avignon en tenant un peu
leur gauche, lorsque derrière eux se fit en-
tendre la corne d'une voiture automobile-
L'un des militaires se porta immédiate-
ment à droite et son camarade allait l'imi-
ter, lorsque l'auto le heurta et le projetât
violemment à terre.
Pendant qu'ofn jsempressait autour de
la victime, le propriétaire arrêtait sa ma-
chine et se mettait à la disposition de l'au-
torité militaire.
La voiture régimentaire d'ambulance a.
transporté à l'hospice le blessé, Gaston
Desbois, âgé de vingt-trois ans, originaire
de Saint-Rambert-d'Albon. Indépendam-
ment de plusieurs contusions, le médecin-
major constata une fracture double du ti-
bia et du péroné de la jambe droite qui né-
cessitera un repos absolu d'environ deux
mois.
Le propriétaire de l'automobile habite
Annonay. Sa responsabilité paraît très at-
ténuée.
Tentative d'assassinat
Pont-de-Vivaux, 2 décembre.
La nuit dernière, vers une heure du ma-
tin, au moment où il sortait d'une buvette,
au Pont-de-Vivaux, le nommé Ferdinand
Masserati, âgé de trente-trois ans, surveil-
lant à la filature du boulevard des Vignes,
à la Capelette, fut tout à coup accosté par
trois individus, qui paraissaient l'attendre.
Tout en faisant signe de converser avec
lui, l'un des inconnus sortit tout à coup
un stylet-poignard et en frappa par deux
fois le malheureux surveillant, qui roula k
terre en poussant un cri strident. Les trois
inconnus s'enfuirent alors rapidement.
Le cri du blessé avait été entendu par
des passants qui avisèrent le poste de po-
lice de la Capelette, d'où le brigadier Ma-
theron avisa la permanence centrale. ML'
Berthé. commissaire, et' le docteur Solari
accoururent sur les lieux.
L'infortuné put indiquer son identité et
son domicile, boulevard Saccoman, 4. Puis
il entrait dans le coma. Il avait eu le pou-
mon gauche traversé et avait, en outTL
une profonde blessure au. bas-ventre. Il fut
dirigé d'urgence sur la Conception. Son
étai est absolument désespéré.
Il ne fui pas possible de recueillir lé
moindre renseignement sur les mobiles de
ce crime, ni sur les auteufs. La Sûreté a;
été avisée et l'enquête se poursuit activa
ment.
Homme et chevaux carbonisés
Etampes, 2 décembre.
Un incendie a éclaté, hier soir, dans les
dépendances de l'habitation de M. Treît-
laud, charpentier et entrepreneur de, batta-
ges, à Chalo-Saint-Mars. Lorsque le fea
fut éteint, on retrouva dans une écurie, &
roté de deux chevaux brûlés, le corps en-
tièrement carbonisé et absolument mécon-
naissable d'un malheureux qu'on suppose
être un ouvrier de trente-cinq ans, nommé
Rétif, originaire du Morbihan.
DERNIERE HEURE
LaCrise anglaise
Les Communes contre les Lords
Londres, 2 décembre.
•. La. cambre ne contient aucun espace
_e ; elle est en proie à une effervescence
extrême.
Une ovation frénétique est faite à M.
À»ej*H4i à son entrée dans la salle. M. Bal-
four, -qui est i.r:Ii! de son refroidissement,
lest aussi salué par les vives acclamations
kies unionistes.
.M. Asquith se lève au milieu de nou-
veaux applaudissements. Il oit : « Les
icir £ xuiâJLajLices au milieu desquelles nous
jnOHS trouvons cet après-midi, sont sans
iexeJllple dans l'histoire du Parlement bri-
itarmmtie.
Il 'U n'y a pas plus de dix mois que. le
souverain dans son discours du trône,
adressant 4a parole à la Chambre des Com-
mmes, -et à cette Chambre seule (Applau-
ddtsLf¡ont..s) nous invitait à prendre des
;iliS!I,ions ..Pu;r faire face aux lourdes dé-
s'e-s additionnelles exigées par les réfor-
(les sociales et par la défense nationale.
fAna cours d'une session qui a été remar-
rçuaMe par l'intensité du travail, vous vous
tes arns fen devoi-r d'accomplir cette tâ-
'léh-e. Ii
, L'orateur met en relief le soin, la pru-
donoc avec 'lesquels ont été étudiés les ar-
ftiolea du bill des finances et lorsque ce bill
la quiflé la Chambre des Communes, il re-
Iprésentait, à un plus haut degré qu'on ne
le saurait dire de tous les autres bills, le
Jt.rœJD:il consciencieux de la majorité écra-
sante tics -représentants du pays. (Applau-
dissements.)
M. Asquith continue : Il a suffi d'une
semaine pour anéantir tout ce travail ;
Jpour la première fois dans l'histoire de
l'Angleterre, des crédits ouverts pour le
service de l'année courante, des crédits
lobv. e, r t si)ar la 'Chambre des Communes à
la demande de la Couronne, ont été inter-
ceptés, frarppès de nullité par un corps
nuri, de l'aveu d-e tous, n'a le pouvoir ni
d'augmenter, ni de diminuer tioe taxe
«quelconque, ni de la remplacer par une au-
lru.
La Chambre des Communes serait indi-
ignie de son passé et de ses traditions si
îelle baissait s'écouler une seule journée
sans flire nettement qu'elle n'entend pas
ubir le '.phts .grave des affronts et la plus
larrogante des usurpations auxquelles on
lui -ait jamais demandé -de se soumettre de-
puis plus de deux siècles.
En ce qui concerne la position actuelle,
N. A®qui:tlii aime à croire que les pertes
Mue "qubk,,t 't'Etat ne seront pas, en fin de
compte, considérables.
Cette situation, ce n'est pas nous qui
S'orvons créée (Protestations ur les, bancs,
ftbe Im' position). Il est néanmoins de notre
pffevoijr de faire notre possible pour en
IJatiénuer les fâcheuses conséquences.
On a proposé que le gouvernement con-
firmât malgré la prorogation da Parle-
eiit à, percevoir 1^ nouveaux impôts
pawtiiftnnés -par les Communes : mfiis: c'est
': une '.proposition révolutionnaire et illé-
gale que le gouvernement ne saurait ac-
cepter.
On a proposé aussi, d'un autre côté de fa
Chambre, que le gouvernement présparât,
avant la fin de la session, tin nouveau pro-
jet de budget qui serait soumis à l'arppro-
bation ou au rejet de la iGhamfore des Lords
:(Eclats de rire sur les bancs de la majori-
él. Mais, sauf peut-être un impôt sur les
automobiles. Les impôts que nous propose-
rons risqueraient tous de fleurer un relent
ide socialisme pour les narines perspicaces
d'un membre eu d'un autre de. la Cham-
bre des Lords. Jolie situation, en vérité,
:que celle de la Chambre des Communes
.qui, après avoir reçu un premier soufflet,
'sous la Tonne du rejet de toute une série
d'arrangements financiers pour l'année cou-
rante, voudrait s'abaisser et tendre sponta-
nément l'autre joue en soumettant à l'ap-
probation de la même Chambre, île budget
amendé, approuvé, re peigné et refourbi
pour satisfaire les scrupules et les goûts de
la Chambre des Lords.
L'ordre du jour Asquith est voté par 349
voix contre 134.
La Chambre s'ajourne ensuite à demain
midi.
Londres, 2 décembre.
LaprorQgatIon de la Chambre des Com-
munes sera prononcée demain, à deux heu-
res. On assure que par les mots : « Dis-
solution de la Chambre à la date la plus
prochaine possible i), il faut entendre que
le Parlement sera dissous de façon à per-
mettre que les élections générales aient
lieu du 10 au 20 janvier.
En vue des -élections
Londres, 2 décembre.
Un manifeste du parti travailliste annon-
ce que le parti désignera des candidats
aux élections dans l'unique but de renfor-
cer le groupe travailliste et sooialiste.
Le manifeste préconise la nationalisation
des terres et des capitaux industriels, ainsi
que d'autres réformes sociales. Le mani-
feste déclare que les travaillistes s'oppose-
ront à toute réforme de ia Chambre des
Lords dont ils réclament la suppression
pure et simple.
-.-
Le Départ de Manoël
Le roi Manuel a quitté Paris Hier soir,
par train spécial, à 7 h. 25.
A la gare du quai d'Orsay, le souverain
portugais a été salué, à sa êascente de
voiture, par MM. Briand, président du
conseil ; Pichon, ministre des affaires
étrangères ; Ramondou, secrétaire générai
de la Présidence ; Motlard, directeur, et
de Fouquières, sous-directeur du prooo-
aote.
Le roi a été également salué au nom
de la Compagnie d'Orléans par te -baron de
Courcel, président du conseil d'adminis-
tration, et le haut personnel de la Compa.-
griie. ■ „
Le roi est accompagné jusqu'à la fron-
tière par le lieutenant-colonel Schlumber-
ger, attaché à la présidence de IaT Répu-
blique, et par MvVBarto^aneoi Ferreira, pre-
mier secrétaire de la légation de Portu-
gal.
hA GRISE I?piE)lp
La réforme fiscale en échec. — Démission
du ministère
Rome, 2 décembre.
Lorsque M. Giolitti apprit que la réforme
fiscale était repoussée dans les bureaux
par 215 voix contre 189, il réunit le conseil
des ministres et lui exposa que le minis-
tère n'ayant plus la majorité de la Cham-
bre, question capitale, il avait cru devoir
offrir sa démission au roi.
Les ministres approuvèrent à l'unani-
mité la décision du président du conseil,
que M. Giolitti communiqua aussitôt à la
Chambre, aux amis du ministère, en di-
sant qu'après le vote de ce matin, le cabi-
net n'avait plus l'autorité pour soutenir
devant' la Chambre les conventions mari-
times dont il abandonne la solution à ses
successeurs.
Le ministère étant tombé sur la réforme
fiscale, ce sont les chefs de la coalition,
MM. Sonnino, Sacchi-Pantano et Luzatti,
qui devraient recueillir sa succession ; a
leur défaut, un homme nouveau, tel le
président de la Chambre, M. Marcora,
pourrait être appelé à former le nouveau
cabinet.
La démission
Rome, 2 décembre.
M. Giolitti et tous les ministres sont pré-
sents.
La salle et les tribunes sont combles.
M. Giolitti, au milieu d'une vive atten-
tion, déclare qu'à la suite du vote de ce
matin dans les bureaux de la Chambre,
au sujet du projet de loi sur les mesures
en matière d'impôt, le ministère a présen-
té sa démission au roi.
Le roi s'est' réservé de délibérer.
Le ministère reste chargé du maintien
de l'ordre public et de l'expédition des af-
faires courantes.
M. Giolitti prie la Chambre de s'ajourner.
Le président de la Chambre donne acte
des déclarations du gouvernement.
La séance est levée à 3 heures 25.
M. Giolitti avait été reçu par le roi à
deux heures de l'après-midi.
Le conseil des ministres eut' lieu à Mon-
te-Citorio avant la séance de la Chambre.
L'opinion
Rome, 2 décembre.
Le député socialiste Ciccotti estime que
M. Giolitti est tombé sur un excellent ter-
rain et peut être remplacé par un de ses
fidèles ou bien par un ministère Sonnino
formé avec le concours de l'extrême-gau-
che.
M- Enrico Ferri, socialiste, dit que la cri-
se sera laborieuse ; M. Giotitti ne peut pas
revenir parce qu'il a éié frappé en pleine
poitrine. Son successeur devra tenir comp-
te de la victoire inattendue obtenue grâce
.au concours de l'extirême-gauche.
Selon M. Ferdinand Martini, M. Giolitti
a voulu contenter tout lemonde et à obtenu
l'effet contraire.
Le député Wollenpo-r&dit ironiquement :
'(S députés, s'occupent cha^fuè jour 6s
es PuM hueg- -Uàeen ant ., il appâî>
tient a%roi "de c^fOui^ÉSr ja.i:n. »
Le député Dadeo yoit seulement deux
combinaisons- : un ministère Marcora avec
l'amiral Bettolo, ou bien un cabinet Son-
nino ; mais la Chambre ne supporterait
pas que M. Sonnino s'alliât avec l'extrême-
gauche.
Le député Gallini dit' que l'événement de
Ce matin indiquera la gauche démocrati-
que comme l'héritière du cabinet..
Rome, 2 décembre.
Commentant la crise ministérielle, les
journaux constatent qu'après le vote d'au-
jourd'hui dans les bureaux de la Chambre,
la démission du cabinet était inévitable.
M. Giolitti qui n'hésite jamais devant ce
qu'il considère son devoir, l'a donnée im-
médiatement. Les journaux ajoutent que,
comme la défaite est due à la coalition de
l'opposition, la tâche-de la constitution du
nouveau cabinet incombe à l'opposition.
La Tribuna et le Popolo Romano, notam-
ment, prévoient que M. Sormino sera char-
gé de constituer le nouveau cabinet.
Le roi va consulter successivement les
présidents des Chambres et' notabilités par-
lementaires.
LA TYPHOIDE
A Brest
Brest, 2 décembre.
Un dixième cas de fièvre typhoïde a été
constaté dans les locaux de la caserne du
Château.
On annonce l'arrivée du directeur aU
service de santé du 11e corps.
L'Empoisonnement de Verdun
M. Sarraut enquête
Verdun, 2 décembre.
M. Sarraut, sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de la guerre, est venu aujourd'hui
à Verdun pour faire sur place une enquête
personnelle au sujet de la tentative d'em-
poisonnement d'un escadron par le briga-
dier Faraco.
Il s'est rendu au quartier de cavalerie de
Bevaux, a visité les cuisines et interrogé
longuement les cuisiniers et un grand nom-
bre d'hommes du 38 escadron ; il s'est en-
suite rendu chez Te père du coupable pré-
sumé. Le sous-secrétaire d'Etat a repris
dans la soirée le train pour Paris.
————— » ■IMO 0
Le renflouement de l' « Iéna »
Toulon, 2 décembre.
A la suite d'une entrevue entre l'amiral
Jauréguiberry, le contre-amiral Haliez, ma-
jor général de la flotte, et Duplaa-Lahitte,
directeur des constructions navales, il a
été décidé que les directions du mouve-
ment du port et des constructions nava-
les joindraient leurs efforts pour essayer
'de remettre à ftot l'Iéna qui rèpoS§ èur
tribord par dix mètres de fond. Les dispo-
sitions seront prises demain matin pôur
fermer les ouvertures par. lesquelles l'eau
pénètre, et des pompes puissantes seront
conduites sur les lieux pour épuiser le na-
vire.,
L'Ecole se défend
Les instituteurs du Sud-Est
Marseille, 2 décembre.
Le comité de la Fédération régionale des
instituteurs et institutrices du Sud-Est a te-
nu aujourd'hui son assemblée trimestrielle.
Le vœu suivant a été adopté : Le comité
de la Fédération du Sud-Est représentant
les départements des Bouches-du-Rhône,
des Alpes-Maritimes, des Basses-Alpes, de
Vaucluse, du Gard, de la Corse et du Var,
réuni à Marseille le jeudi 2 décembre, ap-
prouve les poursuites engagées contre les
évêques signataires du mandement, félicite
là commission permanente de son énergie
et l'assure de son appui.
Une assignation
Reims, 2 décembre.
L'assignation des instituteurs de la Mar-
ne contre le cardinal-archevêque de Reims
est inscrite au rôle de la prochaine au-
dienee du tribunal civil du jeudi 9 décem-
bre ; mais on ne pense pas qu'elle &oit
plaidée à cette date.
Me Dargent, avoué du cardinal, n'a pas
encore déposé ses conclusions ; on sait ce-
p idant que le cardinal demandera au tri-
bunal civil de se déclarer incompétent, au-
cun Gommage réel n'ayant été causé par
la lettre des évêques ; tout au plus celle-
ci constitue-t-èlje un préjudice moral et
dans ce cas la cours d'assises est seule
compétente pour en connaître. C'est le ren-
voi pur et simple devant cette juriti'tion
que demandera le cardinal Luçon, a ac-
cord avec l'ensemble des évêques poursui-
vis.
WSKIMjnrçKpiiK
Marseille, 2 rlécielmbr.a.
Une secousse sismique a été ressentie
ce matin, à Lambesc ; les habitants ont
quitté en hâte leurs demeures, toutefois,
il n'y a eu ni dégâts ni accidents.
-3 WMC f
CONTRE L'ECOLE LAI QUE
-
Evêque en bataille
Le Puy, 2 décembre.
La Semaine religieuse du diocèse publie
une ordonnance Ge, Mgr Bouty, évêque du
Puy, au sujet de la neutralité scolaire,
d'ont nous détachons les passages sui-
vants :
« Les parents sont tenus, sous peine de
péché mortel et de privation des sacre-
ments, de mettre leurs enfante à l'école
chrétienne, à moins qu'ils ne soient con-
traints par des jnotifs graves de faire- au-
trement, ce dont les ooniesseurs seront
juges.
u Ils nepount, sous les mêmes Í-
nes, ni garder, ni lire, ni laisser entre les
mains des enfants les livres condamnés ou
tous autres ouvrages mis a l'tndjex.
« Il est ooiJlre .pour les parents- de
veiller sur l'nt dé l'éeoâe. S'il
était porté aflfcfintev soit moralement, soij^
par l'if1e (K6-lii?pefîf'>aux Bro^&ïices reli-
gieuses de l'enfant, on devrait les retiren
quelles que soient les pénalités humaines
à enoourir. L'enfant ne pourrait pas être
admis à. la p renne re communion.
La Tempête
Elle fait rage
Brest, 2 décembre.,
La tempête continue avec une extrême
violence. Le bateau de :PêrJle Léonline de
Loctudy, a sombré dans la rafale à trois
milles au large du sémaphore.
Les hommes de l'équipage ont été sau-
vés par un autre bateau de pêche.
Remiremont, 2 décembre.
La pluie et le vent font rage sur la ré-
gion .et occasionnent des dégâLs dans les
forêts.
A PARIS
Accident d'ascenseur
Hier soir, vers neuf heures et demie, M.
Edmond Muller, âgé de soixante ans,
loueur de voitures, demeurant 27 ter, bou-
levard Diderot, montait à son appartement
au troisième .étage à l'aide de l'ascenseur,
quand au moment précis où il arrivait à
son étage, le cft Me dudit ascenseur s'est
brisé et est tombé avec une vitesse verti-
gineuse au rez-de-chaussée. M. Muller a eu
la cuisse droite brisée et probablement une
rupture de la colonne vertébrale.
Son état est des plus graves.
REVUE DES JOURNAUX
de ce mutin
LE ROI DES AUTRES
Le Soleil (Charles Dupuy) :
Ce n'est rien, c'est le président qui passe, el
Populus hausse les épaules.
Qu'attend €<; que regarde cette foule 7 Les
chapeaux se lèvent, les cris éclatent, les potits
mitrons battent des mains et les jeunes midi-
nettes jettent des fleurs.
C'est un Roi î IL semble que le vieil atavisme
monarchique assoupi au fond des cerveaux et
des cœurs s'éveille, s'épanouit, éclate en bra-
vos et vivats 1 Il 'Le Roi ! L'avez-vous vu, qu'il
est gentil 1 III m'a salué, ma. commère, et à
moi il a souri, mon compère 1 »
Et commère et compère s'en vopi, maugréant
un peu contre ia police qui les gênait et la
pluie qui les mouillais.
LA CRISE ANGLAISE
Le Radicai (Editorialj •:
Le conflit s'est produit. La crise est ouverte
A une forte majorité, la Chambre des lorù.
adopté la motion Lansdowne. Elle a refusé de
statuer sur le budget. Elle demande au pays
de se prononoer.
C'est un coup d'Etat. C'est sans doute aussi
la fin d'une constitution tyrannique et; autorf.
taire. Nous le souhaitons vivement. Il faut r&
jeunir urr cadî'e vieillot. Il importe de le met-
tre en harmonie avec les exigences de la vie
moderiie. E ne peut rester immuable et instan
giljfe
'Le rôledesSortis.doit; être modifié. Il le sera
sous la pousse des libéraux et des démocra-
ties.+râa^é^toffte-lft foiçé'dês --.
œoroï muiiow
YlfcEvmtF. DÉJAZET. — lé Puipa &i- Régiment.,
rjpièue en trois actes, de MM. Mouézy-Eon
* et J. Durieux.
Jf)elwis le. Sous-Préfet de Château-Ba-
Iflrd. puur ne pas remonter au déluge, le
ipBOût'Qlé qui consiste à faire jouer à un
;p;e £ £ onuage Je rôle d'un autre a, ainsi
Squ"on ne l'ignore pas, servi dans beaucoup
Ooi vVuiulevilles. :La nouvelle pièce de MM.
¡¡yb.wé¡y-Eon et J. Durieux peut prendre
pk*^ tkuis cette cOTIection, ceia veut dire
qwi'ielie n'est pas amusante.
A la reille de se marier avec Lucienne
Ctosviii( u, le lieutenant de Paradelle -a
jcrtçetus&tnerU enterré -sa vie de .garçî»i .avec
l'actrice Mire tic -et Te comique Laeajparêde.
Etaw que nous sachions trop pourquoi,
ces ù.iu_x artistes veulent absolument as-
sister au du Heuloont" et com-
pte son oncle, le général de Paradelle, et
sa )gwu«vemaaite ne peuvent venir,, Laca-
et Mirette se font 'passer auprès
parède el se font --
du fteu. iHpére -de Paradelle pour ces deux
personnages.
-,Ce kl irait assez si le lieutenant n'avait eu
ïe n m liseur de se faire infliger huit jours
d'arrêts de rigueur par le .général inspec-
teur et .comme il ne peut sortir, et que
le notaire Gélinotte, à qui il doit de l'ar-
gent, tient à ce qu'il se marie avec Lu-
cienne Chavillon, il restera à sa placo
pendant que le lieutenant se rendra à la
mairie et à l'église. Or, le nouveau colo-
nel du régiment vient voir l'officier pu-
ni, il prend Gelinotte pour Paradelle et,
en bon papa du régiment, croit tout ar-
ranger en emmenant à cheval le faux of-
ficier chez ses beaux-parents.
Là, il s'agit d'empêcher le colonel d'as-
sister au mariage de Paradelle, et le co-
mique Lacaparède et la jeune Mirette
s'emploient, à obtenir ce résultat qui est
atteint par la petite actrice, grâce à un
rriÉk,yen que l'on divine aisément. Le ma-
riage a lieu et le lieutenant serait sauvé,
si .son oncle, escorté de sa gouvernante,
ne survenaient de façon bien fâcheuse.
Mais Mirette saura se décoder encore une
Pois.
Après cela, le colonel est stupéfait de
voir que le lieutenant, qu'il considère com-
me 'le cousin de la mariée, tait une cour
assidue à celle-ci ; que le notaire, qu'il
fonsidoM comme le jeune maai, embrasse
Mme Gelinotte ; que la belle-mère de la
jeune mariée trouve tout cela naturel, et,
indigné, il emmène Gelinotte et Lucienne
an nouveau domicile du lieutenant.
Ainsi que cela se doit, tout s!arr&Qge au
troisième acte, et le colonel, qui a été
aussi longtmnps qu'il le fallait pour s'a-
percevoir qu'on s'est moqué de lui, par-
donne grâce à l'intervention de "M!i.r.e-ff.f;f
qui saura. sans difficulté, lui prouver sa
reconnaissance.
Une fois le postulat un peu inwsaisem-
b'iaible accepté, cette pièce, bâtie d'après
lee règles fondamentailes du vaudeville,
ifiie sans lourdeur et sans obscénités trop
.mtnt.es,entr les quiproquos, 1es'ren-
contres, les surprises et les bouffonneries
d'usage et comme elle est, de -Plus amu-
n t».:' sans prétentions et souvent comi-,
4ne, on ne saurait vraiment demander da-
!\ fAil,(!e..
ÀL. Charlier a composé un excellent co-
lonel -Boit-lin. 'M. Philippon (Gjëlinotte), a
iêlé as-sez plaisant. M. Max-André (Laca-
PQ&'ède), a bien donné à son uôle le re-
lief qui lui convenait, et M. Albouy fut
tëlôgiant et correct.
Dans -le rôde de Mirette, Mlle Hélène
.lMIal:' obtient un succès mi, et Mlle
Mady Meyer 'le prix île beauté et do ti-
mm(\
ra.l!ai.s oublier de dire que la mise ml'
soèrie était brillante et les décore de bon
'Ig'D tH
Léon Mira].
—♦ - ■—
NECROLOGIE
Un annonce ta mort :
ifte M. de Bondy, ancien sénateur, âécé-
dé à Auxerre. a
— De M. Henri Wallon, agrégé de l'Uni.
versité ; il était le fils aîné de feuM. Hen-
ri Wallon, sénateur inamovible.
— Nous avons le regret d'apprendre la
mort de notre excellent confrère du
Journal, M. Arthur Dupin, qui a succom-
bé l'avant-dernière nuit à une cruelle ma-
ladie alors qu'il entrait à peine dans sa
trente-huitième année,
r
Grandeur et Décadence
d'un Artiste
Maurice Jaihyer, qui a été arrêté à Asniè-
ces, sous l'inculpation d'escroqueries, est
un acteur qui eut une certaine notoriété.
,E« 1M, il obtint le premier prix de corné-
,die au Conservatoire •; en 18^4, il entra à
la Comédie-Française, où il créa un rôle
dans Cabotins, de Poil-leron.
Puis qe maliceureux comédien s'éprit de
la passion du jeu. Bientôt, toutes ses res-
sources se dissipèrent et il ne vécut plus
que d'expédients.
11 y a (juelqtles années, profitant de sa
ressemblance extraordinaire .avec Coquelin
(Cadet, il avait commis des escroqueries et
avait été condamné pour ce fait.
Dans les premiers jours de novembre,
Jahyer fît fabriquer de fausses circulaires
avec eu-tête de l'Union deg Femmes de
France, dans lesquelles il demandait aux
comités locaux de cette société d'adresser
-des fonds pour la création, d'une école mé-
nagère là Paris. La circulaire portait la
fausse signature de M. Paul Reclus et in-
diquait que les fonds devaient être adres-
sés â M. Jahyar, trésorier du comité d',ad-
?ministration.
Deux sections seulement, celle deiOhà-
teauroux et celle de Nar'bonne, adressè-
rent, l'une '50, l'autre 100 fraincs à l'escroc.
Le comité central, avisé, porta plainte,
et Jahver fut arrêté. Interrogé hier par
M. Worms, juge d'instruction, en présence
de Me Emile Doublet, Jahyer a déclaré' qu'il
-avait cqinmis ces escr-oqueries afin de se
procurer de l'argent pour se rendre en,
Russie, où il aurait obtenu un engagement ;
fdans un théâtre français. s
♦ ■■■ ]
TBOTtroia
—^—
BULLETIN METEOROLOGIQUE 1
Les mauvais temps d'ouest continuent à
sévir sur toutes nos côtes sous l'influence
de deux minima barométriques importants
qui se trouvaient hier -matin grès de Ber-
lin et des Shetland.
Le vent est très fort sur la Manche et
Méditerranée, violent à la pointe de Breta-
:gne, à Biarritz et dans les parages de la.
Corse; la mer est généralement grosse ou
très grosse ; elle est jurieuse à Livourne.
En France, des averses sont encore proba-
bles ; la température va se tenir dans le voi-
sinage de la normale.
A Paris, hier matin, ciel couvert et pluie
:fin raprès-midi.
Thermomètre du Rappel, 'à midi j 3" ; à i
:minuit : 6°.
Baromètre du Rapfiel, à midi ': 750 mm. 4 ;
:à miuuit z 751 JKSn* -
'\I\f\,'\,
L'exposition annuelle de la « Comédie
:humaine », dont le président est notre émi-
ment confrère Arsène Alexandre, vient d'ou-
vrir ses portes chez Georges Petit.
Parmi les envois les plus remarqués,
icitons ceux de MM. Boutet de Monvel, Cha-
puis, Forain, Sem, Willette, Meunier, Guil-
laume, Israël s, etc. v ,
Quant aux petites, mais si largement trai-
tées statuettes enfantines du sculpteur Wla-
,dimir Perelmagnç, Mère et Bébé et Fille et
Poupée, créateur je crois, de ce genre de
Tanagra ; il est impossible >3e renoontorer
plus parfaite maîtrise pour rendre les mille
et une expressions, pourtant si fugitives, que
reflète souvent comme un miroir le visage,
de nosee chers petits M,
Wladimir Perelmagne est le nom Zun a-t-
tiste aussi sincère que modeste que le pu-
blic parisien n'oubliera certes pas!
Elégant Cambriolage
-188
Ingénieux procédés d'un habile couple d'es.
crocs dans les maisons de nuit où
l'on soupe
Un habile couple d'escrocs, Gerbert
Çlarke, ancien valet de chambre, et Jean-
nette Vallier, danseuse plus ou moins amé-
ricaine. avaient imaginé un ingénieux pro-
cédé d'élégant cambriolage.
Ils s'attablaient dans les restaurants de
nuit les plus cotés, les plus coûteux. Her-
bert Clarke y mettait à profit la noblesse
de son profil rasé, en figurant le gentle-
man puissamment riche. Par l'intermé-
diaire de sa compagne- on lie volontiers
connaissance dans le monde où l'on s'a.
muse — il invitait quelque soupeuse en-
diamantée et réglait avec une nonchalance
très britannique des additions de dix ou
quinze louis.
Puis, à l'heure où le Champagne rend
expansif et plus sociable, Jeannette Val-
lier, sous un prétexte ou sous un autre,
obtenait de l'invitée qu'elle rendit sur-le-
champ la politesse. On achevait la fête
au domicile de la victime choisie et, pour
s'y rendre, Herbert Clarke, généreux com-
me un voleur, donnait au chauffeur de
l'auto un royal pourboire.
A l'heure matinale de ees agapes prolon-
gées, les domestiques dormaient et la mal-
tresse de maison, pour improviser une ré-
ception, devait aller et venir dans l'appar-
tement. C'était pour les deux escrocs le
moyen de faire main basse.
Si, comme il arriva chez Mme Leblanc,
11, rue Belidor, ils avaient le temps de
s'emparer de l'argent, des bijoux et de
fuir, la victime ne pouvait se plaindre que
d'un vol. Mme Leblanc fut dépouillée ain-
si de 5.000 francs.
Mais, d'autres fois, l'affaire était plus
compliquée.
Mme Camperoy, 20, rue Laugier, fut vic-
time, dans des circonstances semblables,
d'une tentative d'empoisonnement. Comme
dans un drame historique, ses convives
avaient versé dûns sa coupe un violent et
dangereux narcotique qui la tint plusieurs
jours malade.
Herbert Clarke et Jeannette Vallier. con-
tre qui plusieurs plaintes avaient été dé-
posées, ont été arrêtés et confrontés avec
leurs victimes. Malgré leurs dénégations,
les témoignages recueillis ne laissent guère
dt doute sur l'authenticité de leurs ex-
ploits.
informations
(Télégrammes du 2 décembre)
1
FRANCE
La médaille militaire va être conférée au
général de Lacroix, ancien vice-président
du Conseil supérieur de la guerre.
Le banquet annuel de l'Association des
Officiers de l'Instruction publique et d'aca-
démie aura lieu aujourd'hui dans les sa-
lons Marguery, boulevard Bonne-Nouvelle,
à sept heures et demie, sous la présidence
de M. Doumergue, ministre de l'Instruc-
tion publique.
Le cuirassé 'Charles-Martel, parti de
Cherbourg, a dû subir des avaries au cours
de route par tempête, car il n'est pas en-
core arrivé à Brest où il est attendu.
Les « Amis des Monuments n. conduits
par M. Charles Normand, ont visité hier
l'hôtel Biron et signé une pétition deman-
dant son classement et sa conservation.,
ETRANCER
On télégraphie de Lisbonne que le roi
Manuel arrivera à Lisbonne samedi pro-
chain, à onze heures du matin.
M. du Bocage, ministre des affaires
étrangères, de retour à Lisbonne, a rendu
visite au prince régent et aux reines Amé-
lie et' Maria-Pia,
On mande de Rome, de source autorisée,
que le gouvernement français, d'aocord
avec l'administration tunisienne, se pro-
pose d'autoriser l'organisation d'un cours
d'enseignement de langue italienne dans
les écoles de la Régence où le nombre des
élèves de nationalité italienne justifie cette
mesure. ;
On écrit de Constantinople que les dé-
bat's sur le discours du trône à la Chambre
des députés se sont terminés hier. L'a-
dresse votée paraphrase le discours au
trône.
Un passage, toutefois, y a été introduit
relativement au gouvernement provilsoi-re,
en vue d'éviter la décentralisation.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg dit
que la Russie et le Japon vont conclure
très prochainement un accord délimitant
leurs sphères d'influence et d'activité en
Extrême-Orient.
Les- nouvelles qui arrivent d'Extrême-
Orient inquiètent les cercles officiels de la
capitale russe. On pense cependant dans
certains 'milieux que les relations entre la
Russie et le Japon deviendront chaque jour
plus cordiales.
■ »
Cljroqique Judiciaire
— ,..
Pour venger son amant !
Mme Kneip, âgée de quarante-six ans,
(n'aimait plus son mari : elle prit un amant.
Celui-ci ayant été tué au cours d'une rixe,
elle en eut un amer chagrin et en conçut
une haine plus violente encore contre son
époux.
Le 14 juin dernier, à l'occasion d'une
querelle matrimoniale, elle s'arma d'un
couteau et lui en porta un coup mortel en
e'écriant :
f Il fallait qe ça arrive ! Mon Georges
aimé, tu es vengé ! »
Elle !comparaissait hier devant la OOUr.
d'assises, présidée par M. de Vallès.
M. l'avocat' général Giben a prononcé un
réquisitoire très sévère, dont la généreuse
et chaleureuse défense présentée par Me
Bataille n'a pu détruire l'effet.
Le jury a apporté un verdict atffirmatiif et
la Cour a condamné la femme Kneif à
deux ans de prison et à un franc de dom-
mages-intérêts envers la partie civile re-
présentée par Me Le Breton.
Divorce d'artiste
La première chambre du tribunal civil
vient de prononcer par défaut, après plai-
doirie de Me Flagail, le divorce entre les
époux Boyer de Lafory, au nrofit de l'ar-
tiste de l'Opéra.
Mo François d'Assises.
Arrestation d'une bande de voleurs
l + «
Depuis longtemps les bouchers établis au
pavillon 3, des Halles, étaient victimes de
nombreux vols et, malgré la surveillance
exercée, ils ne parvenaient pas à en décou-
vrir les * auteurs. Hier matin, cependant, des
inspecteurs de la brigade spéciale des Hal-
les. ont arrêté un nommé Jean L., garçon
boucher, âgé de vingt-neuf ans et un nom-
mé Louis D. boucher, établi au pavillon 3.
Voici dans quelles circonstances ces ar-
restations ont été opérées ; M. Jean Ruf-
fier. boucher, livrait une pièce de bœuï
d'une valeur de 80 francs 4 M, Jacob, et la
lui portait dans sa voiture. Presque aussi-
tôt, profitant d'un moment d'inattention de
M. Jacob. Jean L. s'emparait de la pièce
de bœuf et la portait dans la boutique de
M. Louis D. qui se mettait aussitôt à la
découper pour la .rendre méconnaissable.
Les inspecteurs qui avaient vu le manège,
arrêtèrent les deux compères et les conduL
sirent chez M. Bureau, auquel ils avoú-
rent leur vol.
Dans la boutique de Louis D. on a trou-
vé des quartiers de bœuf que son employé
avait volés à l'aide de fausses olés, dans
un entrepôt de la rue de Viarmes.
4 TRAVERS PARIS
- — ,", ——
Accidents d'automobile
Hier matin, vers dix heures et demie, en
face du numéro 142 de la rue Montmartre,
une automobile, appartenant à M. Antony,
rentier, route d'Orléans, au Grand-Mont-
rouge, a renversé un fiacre occupé par M.
Emile Maslin, 48 ans, ingénieur, demeu-
rant 15, rue Gutemberg.
Ce dernier, grièvement blessé, a été
transporté à la Charité.
Le cocher, Vien-Kremer, qui a reçu de
nombreuses contusions, a été conduit à son
domicile.
Quant au cheval du fiacre, il a dû être
abattu après de longues souffrances.
Une enquête -est ouverte pour établir les
responsabilités de cet accident qui a pro-
voqué une vive émotion dans le quartier.
Hier matin, à onze heures, rue d'Alé-
sia, près du Pont des Bœufs, un taxi-auto
a été renversé par un tramway de la li-
gne Porte de Saint-Cloud-Porte de Vincen-
nes.
Le chauffeur, M. Berté, demeurant rue
Monge, projeté sur. la chaussée, a été griè-
vement blessés et transporté à l'hôpital
Boucicaut.
Morts subites
Un cocher a été trouvé mort, vers qua-
tre heures du matin, hier, par des gar-
diens de la paix rue de Flandre, sur le
taxi-hippomobile numéro 4558.
C'est un nommé Penier, âgé de quaran-
te,cinq ans environ, demeurant rue d'Al-
lemagne.
Un médecin mandé en toute hâte a con-
clu à la mort par suite de la rupture d'un
anévrisme.
Hier matin, à huit heures dans l'escaflier
portant le numéro 14-6 de la rue de Flandre,
on a trouvé le cadavre d'un nommé Ber-
ceau, cinquante-cinq ans, boucher. Un mé-
decin appelé a conclu à une mort naturelle.
Collision entre voiture et tramway
Hier après-midi, vers midi et quart, le
tramway 156, Montrouge-Gare de l'Est, a
tamponné à l'angJe de la rue des Lombards-
et du boulevard Sébastopol une voiture de
livraison appartenant à M. Lucas, négo-
ciant. Le caisson de la voiture a été com-
plètement démoli et le conducteur, M. Louis
Derat, âgé de vingt-neuf ans, projeté sur la
chaussée, a été blessé légèrement à la tête.
Tamponnement
IA 7 heures 45, hier matin, un tamponne-
ment s'est produit, en gare Saint-Lazare,
entre un train de voyageurs et une machi-
ne en manœuvre.
Les dégâts matériels sont assez impor-
tants.
Il n'y a pas de blessés.
Ecrasé par sa voiture
A cinq heures du matin, hier, un nommé
Bettaux. demeurant rue Daguerre, qui con-
duisait" avenue d'Orléans, une charrette
chargée de pierres, a glissé sur la chaus-
sée et est tombé devant la roue droite de la
voiture qui lui a passé sur le corps. Griève-
ment blessé il a été transporté à Broussais.
Accident mortel
Mme Vve Vaugier, demeurant rue Beau-
bourg, a été renversée par le tramway Lou-
vre-Cours de Vincennes à quatre heures
et quart, hier après-midi.
Le véhicule lui est entièrement passé sur
le corps.
La victime est morte dans une pharma-
cie voisine.
-
DÉPARTEMENTS
»>» ■»
Un soldai démoralisé
Margut, 2 décembre.
Ces jours derniers, un peu avant midi,
à Margut (Ardennes), les gendarmes re-
marquèrent un soldat du. 40e d'artillerie,
porteur de son sabre, qui se dirigeait' en
Belgique. A leur vue, il pressa le pas, et
cette manière d'agir confirma dans leurs
soupçons les représentants de l'autorité
qui pensaient avoir affaire à un déserteur.
Le jeune soldat fut rattrapé et invité à
présenter son titre de permission ; il avoua
être en -absence illégale et déclara son état
civil. C'est un nommé Paul-Emile-Max
Bertrand, âgé de dix-huit ans, étudiant ès-
lettres, origmaire de Nemours. Il s'était
engagé à Stenay, le 15 octobre dernier.
pour cinq ans, et avait' quitté son corps le
21 novembre, à neuf heures du soir.
Bertrand se plaint de son maréchal des
logis et de son élimination non justifiée,
prétend-il, du peloton des élèves brigadiers.
Il déclara anx gendarmes avoir l'intention
de se suicider ; en effet, on trouva sur lui
son revolver chargé de quatre cartouches
achetées à un armurier de Stenay, ainsi que
trois lettres adressées : la première à son
commandant, la deuxième à son lieutenant
et la troisième à un camarade
Le jeune homme a été ramené à stn)
corps.
Un dragon renversé par une automobile
Vienne, 2 décembre.
Un grave accident s'est produit hier,
vers onze heures du matin, à deux cents
mètres environ du quartier Saint-Germain.
Deux cavaliers du 17° dragons chemi-
naient route d'Avignon en tenant un peu
leur gauche, lorsque derrière eux se fit en-
tendre la corne d'une voiture automobile-
L'un des militaires se porta immédiate-
ment à droite et son camarade allait l'imi-
ter, lorsque l'auto le heurta et le projetât
violemment à terre.
Pendant qu'ofn jsempressait autour de
la victime, le propriétaire arrêtait sa ma-
chine et se mettait à la disposition de l'au-
torité militaire.
La voiture régimentaire d'ambulance a.
transporté à l'hospice le blessé, Gaston
Desbois, âgé de vingt-trois ans, originaire
de Saint-Rambert-d'Albon. Indépendam-
ment de plusieurs contusions, le médecin-
major constata une fracture double du ti-
bia et du péroné de la jambe droite qui né-
cessitera un repos absolu d'environ deux
mois.
Le propriétaire de l'automobile habite
Annonay. Sa responsabilité paraît très at-
ténuée.
Tentative d'assassinat
Pont-de-Vivaux, 2 décembre.
La nuit dernière, vers une heure du ma-
tin, au moment où il sortait d'une buvette,
au Pont-de-Vivaux, le nommé Ferdinand
Masserati, âgé de trente-trois ans, surveil-
lant à la filature du boulevard des Vignes,
à la Capelette, fut tout à coup accosté par
trois individus, qui paraissaient l'attendre.
Tout en faisant signe de converser avec
lui, l'un des inconnus sortit tout à coup
un stylet-poignard et en frappa par deux
fois le malheureux surveillant, qui roula k
terre en poussant un cri strident. Les trois
inconnus s'enfuirent alors rapidement.
Le cri du blessé avait été entendu par
des passants qui avisèrent le poste de po-
lice de la Capelette, d'où le brigadier Ma-
theron avisa la permanence centrale. ML'
Berthé. commissaire, et' le docteur Solari
accoururent sur les lieux.
L'infortuné put indiquer son identité et
son domicile, boulevard Saccoman, 4. Puis
il entrait dans le coma. Il avait eu le pou-
mon gauche traversé et avait, en outTL
une profonde blessure au. bas-ventre. Il fut
dirigé d'urgence sur la Conception. Son
étai est absolument désespéré.
Il ne fui pas possible de recueillir lé
moindre renseignement sur les mobiles de
ce crime, ni sur les auteufs. La Sûreté a;
été avisée et l'enquête se poursuit activa
ment.
Homme et chevaux carbonisés
Etampes, 2 décembre.
Un incendie a éclaté, hier soir, dans les
dépendances de l'habitation de M. Treît-
laud, charpentier et entrepreneur de, batta-
ges, à Chalo-Saint-Mars. Lorsque le fea
fut éteint, on retrouva dans une écurie, &
roté de deux chevaux brûlés, le corps en-
tièrement carbonisé et absolument mécon-
naissable d'un malheureux qu'on suppose
être un ouvrier de trente-cinq ans, nommé
Rétif, originaire du Morbihan.
DERNIERE HEURE
LaCrise anglaise
Les Communes contre les Lords
Londres, 2 décembre.
•. La. cambre ne contient aucun espace
_e ; elle est en proie à une effervescence
extrême.
Une ovation frénétique est faite à M.
À»ej*H4i à son entrée dans la salle. M. Bal-
four, -qui est i.r:Ii! de son refroidissement,
lest aussi salué par les vives acclamations
kies unionistes.
.M. Asquith se lève au milieu de nou-
veaux applaudissements. Il oit : « Les
icir £ xuiâJLajLices au milieu desquelles nous
jnOHS trouvons cet après-midi, sont sans
iexeJllple dans l'histoire du Parlement bri-
itarmmtie.
Il 'U n'y a pas plus de dix mois que. le
souverain dans son discours du trône,
adressant 4a parole à la Chambre des Com-
mmes, -et à cette Chambre seule (Applau-
ddtsLf¡ont..s) nous invitait à prendre des
;iliS!I,ions ..Pu;r faire face aux lourdes dé-
s'e-s additionnelles exigées par les réfor-
(les sociales et par la défense nationale.
fAna cours d'une session qui a été remar-
rçuaMe par l'intensité du travail, vous vous
tes arns fen devoi-r d'accomplir cette tâ-
'léh-e. Ii
, L'orateur met en relief le soin, la pru-
donoc avec 'lesquels ont été étudiés les ar-
ftiolea du bill des finances et lorsque ce bill
la quiflé la Chambre des Communes, il re-
Iprésentait, à un plus haut degré qu'on ne
le saurait dire de tous les autres bills, le
Jt.rœJD:il consciencieux de la majorité écra-
sante tics -représentants du pays. (Applau-
dissements.)
M. Asquith continue : Il a suffi d'une
semaine pour anéantir tout ce travail ;
Jpour la première fois dans l'histoire de
l'Angleterre, des crédits ouverts pour le
service de l'année courante, des crédits
lobv. e, r t si)ar la 'Chambre des Communes à
la demande de la Couronne, ont été inter-
ceptés, frarppès de nullité par un corps
nuri, de l'aveu d-e tous, n'a le pouvoir ni
d'augmenter, ni de diminuer tioe taxe
«quelconque, ni de la remplacer par une au-
lru.
La Chambre des Communes serait indi-
ignie de son passé et de ses traditions si
îelle baissait s'écouler une seule journée
sans flire nettement qu'elle n'entend pas
ubir le '.phts .grave des affronts et la plus
larrogante des usurpations auxquelles on
lui -ait jamais demandé -de se soumettre de-
puis plus de deux siècles.
En ce qui concerne la position actuelle,
N. A®qui:tlii aime à croire que les pertes
Mue "qubk,,t 't'Etat ne seront pas, en fin de
compte, considérables.
Cette situation, ce n'est pas nous qui
S'orvons créée (Protestations ur les, bancs,
ftbe Im' position). Il est néanmoins de notre
pffevoijr de faire notre possible pour en
IJatiénuer les fâcheuses conséquences.
On a proposé que le gouvernement con-
firmât malgré la prorogation da Parle-
eiit à, percevoir 1^ nouveaux impôts
pawtiiftnnés -par les Communes : mfiis: c'est
': une '.proposition révolutionnaire et illé-
gale que le gouvernement ne saurait ac-
cepter.
On a proposé aussi, d'un autre côté de fa
Chambre, que le gouvernement présparât,
avant la fin de la session, tin nouveau pro-
jet de budget qui serait soumis à l'arppro-
bation ou au rejet de la iGhamfore des Lords
:(Eclats de rire sur les bancs de la majori-
él. Mais, sauf peut-être un impôt sur les
automobiles. Les impôts que nous propose-
rons risqueraient tous de fleurer un relent
ide socialisme pour les narines perspicaces
d'un membre eu d'un autre de. la Cham-
bre des Lords. Jolie situation, en vérité,
:que celle de la Chambre des Communes
.qui, après avoir reçu un premier soufflet,
'sous la Tonne du rejet de toute une série
d'arrangements financiers pour l'année cou-
rante, voudrait s'abaisser et tendre sponta-
nément l'autre joue en soumettant à l'ap-
probation de la même Chambre, île budget
amendé, approuvé, re peigné et refourbi
pour satisfaire les scrupules et les goûts de
la Chambre des Lords.
L'ordre du jour Asquith est voté par 349
voix contre 134.
La Chambre s'ajourne ensuite à demain
midi.
Londres, 2 décembre.
LaprorQgatIon de la Chambre des Com-
munes sera prononcée demain, à deux heu-
res. On assure que par les mots : « Dis-
solution de la Chambre à la date la plus
prochaine possible i), il faut entendre que
le Parlement sera dissous de façon à per-
mettre que les élections générales aient
lieu du 10 au 20 janvier.
En vue des -élections
Londres, 2 décembre.
Un manifeste du parti travailliste annon-
ce que le parti désignera des candidats
aux élections dans l'unique but de renfor-
cer le groupe travailliste et sooialiste.
Le manifeste préconise la nationalisation
des terres et des capitaux industriels, ainsi
que d'autres réformes sociales. Le mani-
feste déclare que les travaillistes s'oppose-
ront à toute réforme de ia Chambre des
Lords dont ils réclament la suppression
pure et simple.
-.-
Le Départ de Manoël
Le roi Manuel a quitté Paris Hier soir,
par train spécial, à 7 h. 25.
A la gare du quai d'Orsay, le souverain
portugais a été salué, à sa êascente de
voiture, par MM. Briand, président du
conseil ; Pichon, ministre des affaires
étrangères ; Ramondou, secrétaire générai
de la Présidence ; Motlard, directeur, et
de Fouquières, sous-directeur du prooo-
aote.
Le roi a été également salué au nom
de la Compagnie d'Orléans par te -baron de
Courcel, président du conseil d'adminis-
tration, et le haut personnel de la Compa.-
griie. ■ „
Le roi est accompagné jusqu'à la fron-
tière par le lieutenant-colonel Schlumber-
ger, attaché à la présidence de IaT Répu-
blique, et par MvVBarto^aneoi Ferreira, pre-
mier secrétaire de la légation de Portu-
gal.
hA GRISE I?piE)lp
La réforme fiscale en échec. — Démission
du ministère
Rome, 2 décembre.
Lorsque M. Giolitti apprit que la réforme
fiscale était repoussée dans les bureaux
par 215 voix contre 189, il réunit le conseil
des ministres et lui exposa que le minis-
tère n'ayant plus la majorité de la Cham-
bre, question capitale, il avait cru devoir
offrir sa démission au roi.
Les ministres approuvèrent à l'unani-
mité la décision du président du conseil,
que M. Giolitti communiqua aussitôt à la
Chambre, aux amis du ministère, en di-
sant qu'après le vote de ce matin, le cabi-
net n'avait plus l'autorité pour soutenir
devant' la Chambre les conventions mari-
times dont il abandonne la solution à ses
successeurs.
Le ministère étant tombé sur la réforme
fiscale, ce sont les chefs de la coalition,
MM. Sonnino, Sacchi-Pantano et Luzatti,
qui devraient recueillir sa succession ; a
leur défaut, un homme nouveau, tel le
président de la Chambre, M. Marcora,
pourrait être appelé à former le nouveau
cabinet.
La démission
Rome, 2 décembre.
M. Giolitti et tous les ministres sont pré-
sents.
La salle et les tribunes sont combles.
M. Giolitti, au milieu d'une vive atten-
tion, déclare qu'à la suite du vote de ce
matin dans les bureaux de la Chambre,
au sujet du projet de loi sur les mesures
en matière d'impôt, le ministère a présen-
té sa démission au roi.
Le roi s'est' réservé de délibérer.
Le ministère reste chargé du maintien
de l'ordre public et de l'expédition des af-
faires courantes.
M. Giolitti prie la Chambre de s'ajourner.
Le président de la Chambre donne acte
des déclarations du gouvernement.
La séance est levée à 3 heures 25.
M. Giolitti avait été reçu par le roi à
deux heures de l'après-midi.
Le conseil des ministres eut' lieu à Mon-
te-Citorio avant la séance de la Chambre.
L'opinion
Rome, 2 décembre.
Le député socialiste Ciccotti estime que
M. Giolitti est tombé sur un excellent ter-
rain et peut être remplacé par un de ses
fidèles ou bien par un ministère Sonnino
formé avec le concours de l'extrême-gau-
che.
M- Enrico Ferri, socialiste, dit que la cri-
se sera laborieuse ; M. Giotitti ne peut pas
revenir parce qu'il a éié frappé en pleine
poitrine. Son successeur devra tenir comp-
te de la victoire inattendue obtenue grâce
.au concours de l'extirême-gauche.
Selon M. Ferdinand Martini, M. Giolitti
a voulu contenter tout lemonde et à obtenu
l'effet contraire.
Le député Wollenpo-r&dit ironiquement :
'(S députés, s'occupent cha^fuè jour 6s
es PuM hueg- -Uàeen ant ., il appâî>
tient a%roi "de c^fOui^ÉSr ja.i:n. »
Le député Dadeo yoit seulement deux
combinaisons- : un ministère Marcora avec
l'amiral Bettolo, ou bien un cabinet Son-
nino ; mais la Chambre ne supporterait
pas que M. Sonnino s'alliât avec l'extrême-
gauche.
Le député Gallini dit' que l'événement de
Ce matin indiquera la gauche démocrati-
que comme l'héritière du cabinet..
Rome, 2 décembre.
Commentant la crise ministérielle, les
journaux constatent qu'après le vote d'au-
jourd'hui dans les bureaux de la Chambre,
la démission du cabinet était inévitable.
M. Giolitti qui n'hésite jamais devant ce
qu'il considère son devoir, l'a donnée im-
médiatement. Les journaux ajoutent que,
comme la défaite est due à la coalition de
l'opposition, la tâche-de la constitution du
nouveau cabinet incombe à l'opposition.
La Tribuna et le Popolo Romano, notam-
ment, prévoient que M. Sormino sera char-
gé de constituer le nouveau cabinet.
Le roi va consulter successivement les
présidents des Chambres et' notabilités par-
lementaires.
LA TYPHOIDE
A Brest
Brest, 2 décembre.
Un dixième cas de fièvre typhoïde a été
constaté dans les locaux de la caserne du
Château.
On annonce l'arrivée du directeur aU
service de santé du 11e corps.
L'Empoisonnement de Verdun
M. Sarraut enquête
Verdun, 2 décembre.
M. Sarraut, sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de la guerre, est venu aujourd'hui
à Verdun pour faire sur place une enquête
personnelle au sujet de la tentative d'em-
poisonnement d'un escadron par le briga-
dier Faraco.
Il s'est rendu au quartier de cavalerie de
Bevaux, a visité les cuisines et interrogé
longuement les cuisiniers et un grand nom-
bre d'hommes du 38 escadron ; il s'est en-
suite rendu chez Te père du coupable pré-
sumé. Le sous-secrétaire d'Etat a repris
dans la soirée le train pour Paris.
————— » ■IMO 0
Le renflouement de l' « Iéna »
Toulon, 2 décembre.
A la suite d'une entrevue entre l'amiral
Jauréguiberry, le contre-amiral Haliez, ma-
jor général de la flotte, et Duplaa-Lahitte,
directeur des constructions navales, il a
été décidé que les directions du mouve-
ment du port et des constructions nava-
les joindraient leurs efforts pour essayer
'de remettre à ftot l'Iéna qui rèpoS§ èur
tribord par dix mètres de fond. Les dispo-
sitions seront prises demain matin pôur
fermer les ouvertures par. lesquelles l'eau
pénètre, et des pompes puissantes seront
conduites sur les lieux pour épuiser le na-
vire.,
L'Ecole se défend
Les instituteurs du Sud-Est
Marseille, 2 décembre.
Le comité de la Fédération régionale des
instituteurs et institutrices du Sud-Est a te-
nu aujourd'hui son assemblée trimestrielle.
Le vœu suivant a été adopté : Le comité
de la Fédération du Sud-Est représentant
les départements des Bouches-du-Rhône,
des Alpes-Maritimes, des Basses-Alpes, de
Vaucluse, du Gard, de la Corse et du Var,
réuni à Marseille le jeudi 2 décembre, ap-
prouve les poursuites engagées contre les
évêques signataires du mandement, félicite
là commission permanente de son énergie
et l'assure de son appui.
Une assignation
Reims, 2 décembre.
L'assignation des instituteurs de la Mar-
ne contre le cardinal-archevêque de Reims
est inscrite au rôle de la prochaine au-
dienee du tribunal civil du jeudi 9 décem-
bre ; mais on ne pense pas qu'elle &oit
plaidée à cette date.
Me Dargent, avoué du cardinal, n'a pas
encore déposé ses conclusions ; on sait ce-
p idant que le cardinal demandera au tri-
bunal civil de se déclarer incompétent, au-
cun Gommage réel n'ayant été causé par
la lettre des évêques ; tout au plus celle-
ci constitue-t-èlje un préjudice moral et
dans ce cas la cours d'assises est seule
compétente pour en connaître. C'est le ren-
voi pur et simple devant cette juriti'tion
que demandera le cardinal Luçon, a ac-
cord avec l'ensemble des évêques poursui-
vis.
WSKIMjnrçKpiiK
Marseille, 2 rlécielmbr.a.
Une secousse sismique a été ressentie
ce matin, à Lambesc ; les habitants ont
quitté en hâte leurs demeures, toutefois,
il n'y a eu ni dégâts ni accidents.
-3 WMC f
CONTRE L'ECOLE LAI QUE
-
Evêque en bataille
Le Puy, 2 décembre.
La Semaine religieuse du diocèse publie
une ordonnance Ge, Mgr Bouty, évêque du
Puy, au sujet de la neutralité scolaire,
d'ont nous détachons les passages sui-
vants :
« Les parents sont tenus, sous peine de
péché mortel et de privation des sacre-
ments, de mettre leurs enfante à l'école
chrétienne, à moins qu'ils ne soient con-
traints par des jnotifs graves de faire- au-
trement, ce dont les ooniesseurs seront
juges.
u Ils nepount, sous les mêmes Í-
nes, ni garder, ni lire, ni laisser entre les
mains des enfants les livres condamnés ou
tous autres ouvrages mis a l'tndjex.
« Il est ooiJlre .pour les parents- de
veiller sur l'nt dé l'éeoâe. S'il
était porté aflfcfintev soit moralement, soij^
par l'if1e (K6-lii?pefîf'>aux Bro^&ïices reli-
gieuses de l'enfant, on devrait les retiren
quelles que soient les pénalités humaines
à enoourir. L'enfant ne pourrait pas être
admis à. la p renne re communion.
La Tempête
Elle fait rage
Brest, 2 décembre.,
La tempête continue avec une extrême
violence. Le bateau de :PêrJle Léonline de
Loctudy, a sombré dans la rafale à trois
milles au large du sémaphore.
Les hommes de l'équipage ont été sau-
vés par un autre bateau de pêche.
Remiremont, 2 décembre.
La pluie et le vent font rage sur la ré-
gion .et occasionnent des dégâLs dans les
forêts.
A PARIS
Accident d'ascenseur
Hier soir, vers neuf heures et demie, M.
Edmond Muller, âgé de soixante ans,
loueur de voitures, demeurant 27 ter, bou-
levard Diderot, montait à son appartement
au troisième .étage à l'aide de l'ascenseur,
quand au moment précis où il arrivait à
son étage, le cft Me dudit ascenseur s'est
brisé et est tombé avec une vitesse verti-
gineuse au rez-de-chaussée. M. Muller a eu
la cuisse droite brisée et probablement une
rupture de la colonne vertébrale.
Son état est des plus graves.
REVUE DES JOURNAUX
de ce mutin
LE ROI DES AUTRES
Le Soleil (Charles Dupuy) :
Ce n'est rien, c'est le président qui passe, el
Populus hausse les épaules.
Qu'attend €<; que regarde cette foule 7 Les
chapeaux se lèvent, les cris éclatent, les potits
mitrons battent des mains et les jeunes midi-
nettes jettent des fleurs.
C'est un Roi î IL semble que le vieil atavisme
monarchique assoupi au fond des cerveaux et
des cœurs s'éveille, s'épanouit, éclate en bra-
vos et vivats 1 Il 'Le Roi ! L'avez-vous vu, qu'il
est gentil 1 III m'a salué, ma. commère, et à
moi il a souri, mon compère 1 »
Et commère et compère s'en vopi, maugréant
un peu contre ia police qui les gênait et la
pluie qui les mouillais.
LA CRISE ANGLAISE
Le Radicai (Editorialj •:
Le conflit s'est produit. La crise est ouverte
A une forte majorité, la Chambre des lorù.
adopté la motion Lansdowne. Elle a refusé de
statuer sur le budget. Elle demande au pays
de se prononoer.
C'est un coup d'Etat. C'est sans doute aussi
la fin d'une constitution tyrannique et; autorf.
taire. Nous le souhaitons vivement. Il faut r&
jeunir urr cadî'e vieillot. Il importe de le met-
tre en harmonie avec les exigences de la vie
moderiie. E ne peut rester immuable et instan
giljfe
'Le rôledesSortis.doit; être modifié. Il le sera
sous la pousse des libéraux et des démocra-
ties.+râa^é^toffte-lft foiçé'dês --.
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