Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1892-08-07
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 août 1892 07 août 1892
Description : 1892/08/07 (N8185). 1892/08/07 (N8185).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
LE RAPPEL DU 7 AOUT
Porret un certain nombre de papiers com-
Îïromettants établissant ses relations dans
le monde anarchiste. Chez Boutteville, le
commissaire de police, en autre des vête-
ments appartenant à Agresti, a saisi une
volumineuse correspondance avec les cer-
cles anarchistes de L'étranger, adressée de-
puis peu à Agresti. -
Dans la soirée, M. Atthalin a interrogé
l'anarchiste Ferdinand, arrêté récemment,
et lui a demandé quelques explications au
sujet de la lettre suivante publiée par l'En
Dehors.
A monsieur Atthalin. juge d'instruction
Monsieur,
Je viens d'apprendre, par l'intermédiaire
de la presse, que la police française a saisi
chez M. Ferdinand, rue de Vanves, n° 51,
une caisse en bois, de couleur gris fer,
contenant des produits chimiques que la
police, avec le flair et l'intelligence qui la
caractérisent, considèrent comme très dan-
gereux et destinés à des usages ilticites.
C'est pourquoi je m'empresse de vous
déclarer que la caisse ainsi que les produits
m'appartiennent et ont été remis par moi
(à mon départ de Paris, où j'avais un labo-
ratoire de physique et de chimie, :-itué 10,
passage Foageat,à Grenelle) aux camarades
pour me la garder jusqu'au jour où j'aurais
BU l'intention de remonter mon laboratoire,
ce que, du reste, je voulais faire ces jours-
ci, étant décidé à me fixer définitivement à
Loodres.
Je tiens aussi à. déclarer que les produits
contenus dans la caisse ne sont que ceux
que ceux que Ton trouve dans tous les la-
boratoires de chimie, et que, ayant été éta-
bli pendant deux ans à l'adresse ci-dessus
en qualité d'électricien-chimiste, et, de
plus, préparateur de chimie en dernier lieu
à l'Union française de la jeu iesse, sous la
direction de M. Rigollet, professeur de chi-
mie à l'école de la rue de l'Ouest, ces pro-
duits m'étaient nécessaires et pour mes
études et pour l'exercice de mon métier. Je
n'ignore pas que tout autre que vous pourra
trouver étrange que l'on cache sous terre
des produits destinés à des buis licites et
dont on peut justifier et la provenance et la
destination.
Mais comme vous êtes au courant des
mœurs et habitudes de votre police, vous
ne serez pas étonné si l'on en est arrivé, en
France, à devoir cacher même du sous-
nitrate de bismuth — ce dont votre police
a si souvent besoin. Ce doit être ainsi,
sous peine de s'exposer à être volé, assommé
par les cambrioleurs de la rue de Jérusalem,
surtout si ron a commis le crime d'être
l'ennemi d'une société dont le vol et l'hypo-
crisie la plus hideuse sont les principes et
dont l'unique soutien est la force brutale.
Je ne pense pas qu'il me soit nécessaire
de Thire la description complète des appli-
cations multiples auxquelles étaient desti-
nés les produits trouvés dans la caisse,
quoique j'en aie la liste, noms et quantités,
et sois prêt à la fournir s'il était nécessaire.
Un simple examen fait par un chimiste
suffira, du re-te, à prouver, vu et la diver-
sité et la petite quantité de ces produits,
quelle devait en être la destination.
Je veux cependant bien affirmer qu'il n'a
été trouvé aucun engin explosif. Il e t vrai
que si, imitant Loyola dans ses procédés
les plus chers, vous tenez à masquer le four
de la police, il vous sera aisé de poursuivre
sous le prétexte que ces matières auraient
pu devenir explosibles. En ce cas, vous serez
dans la nécessité de poursuivre tous les
chimistes, pharmaciens, droguistes, épi-
ciers, etc., etc., tous ceux chez lesquels on
trouvera du linge en coton, du papier, de la
sciure de bois, etc., car personne n'ignore
que lesdites matières, traitées par l'acide
azotique concentré, pendant quelques ins-
tants, et lavées ensuite à L'eau claire, consti-
tuent la série des pyroxiles, produits explo-
sifs d'une puiuance prodigieuse. Et, ma foi 1
lorsque l'on entre dans le domaine de l'ar-
bitraire, nul ne sait où l'on s'arrête.
La police française ayant déjà découvert
que l'aloès était, sinon un alcaloïde, du
moins toutefois un poison dangereux, on
ne soupçonne pas jusqu'où ira son génie
inventif. onne pas ju.-~qu'où ira son géaie
J'espère, monsieur Atthalin, que ma lettre
suffira pour vous convaincre de la complète
innocence du camarade arrêté et vous déci-
dera à ne pas prolonger plus longtemps la
détention d'un homme arbitrairement sé-
questré.
Je me mets à votre disposition pour vous
fournir les explications que vous jugerez
nécessaires.
LOUIS BERTGUES,
Ingénieur-électricien,
30, Fitzroy street, W., à Londres.
L'anarchiste Ferdinand a déclaré que
cette lettre était en tous points xaete.
Il a ajouté qu'il ignorait absolument ce
que pouvait-contenir la malle qui lui avait
été confiée.
I J
LES ON-DIT
La commission du Parlement et de la
presse s'est réunie hier au palais Bour-
bon pour s'entendre au sujet de rémis-
sion franco-russe, organisée en vue. de
soulager des misères franco-russes.
M. Camille Dreyfus, député, a rendu
compte de son entrevue avec M. Loubet,
président du conseil.
Une délégation se rendra aujourd'hui
auprès de M. Christophe, gouverneur
du Crédit foncier, pour s'entendre avec
Lui sur les mesures définitives à prendre.
A
Les distributions de prix étant termi-
nées dans les écoles municipales, les
départs des caravanes scolaires organi-
sées par le conseil municipal ont com-
mencé hier. Un premier groupe de qua-
rante petites filles de neuf à onze ans est
parti hier au soir à neuf heures de la
gare Montparnasse, à destination de
Granville. Ces enfants y feront un sé-
jour de quinze jours, sous la surveil-
lance de leurs maîtresses d'école.
A
L'ambassade de Russie. a officielle.
ment informa le ministre des affaires
étrangères que le congrès international
des chemins de fer s'ouvrirait à Saint-
Pétershourg le '20 août.
A
L'inauguration du monument qu'on
élève à la mémoire cTArago à l'intersec-
tion de la rue du Faubourg-Saint-Jac-
ques. et du boulevard Arago, pourra
avoir lieu au commencement de sep-
tembre.
Ce monument auquel on travaille ac-
tivement, se compose d'un socle en granit
de quatre mètres de hauteur sur lequel
s'élèvera la statue d'Arago qui figurait
au Salon de 1890. >
Hier, à quatre heures, a été inaugurée
à Fontenay-aaix-Roses, la Maison mater-
nelle de convalescence installée dans la
propriété cédée à la ville par la veuve
de Ledru-Rollin.
Après la visite de l'établissement, M.
Paul Strauss a porté un toast chaleureux
à la mémoire de la bienfaitrice, Mme
Ledru-Rollin, et à celle de son vénéré
mari, l'éloquent tribun.
M. Menant a répondu en portant la
santé de M. Strauss, qui a été le défen-
seur de l'idée de cette utile fondation
devant le conseil municipal.
Bappelons que l'asile Ledru-Rollin a
été construit dans un parc qui a appar-
tenu à Scarron et où Mme de Maintenon
a passé une partie de sa vie. Plus tard,
Cornus, le prestidigitateur, ami de Ro-
bespierre, y fit planter, le jour de la
mort du conventionnel, deux cèdres au-
jourd'hui en merveilleuse prospérité.
A
M. Bischoffsheim, accompagné de
plusieurs astronomes, est parti hier
matin de Nice pour le mont Mounier. Il
se propose d'élever au sommet de cette
montagne, à 2,800 mètres d'altitude, un
observatoire dont les travaux commen-
ceraient au mois d'avril.
A
M. Fourgeois, ministre de l'instruc-
tion publique et des beaux-arts, a quitté
Paris hier soir pour se rendre dans la
Marne, où il séjournera pendant une
quinzainede jours.
A
Un écrivain depuis longtemps oublié,
Amédée de Bast, vient de mourir à Triel,
à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans.
Il paraît que cet auteur fécond n'avait
pas publié moins de trois cents romans
et nouvelles.
-* *
La commission d'organisation du
concours d'apprentis de la chambre
syndicale de la gravure, fondée en 1869,
vient d'organiser ses concours de dessin
et de gravure professionnels.
Le concours de dessin a eu lieu chez
M. Guérin, directeur du l'école normale
de dessin de la rue Vavin, qui gracieu-
sement a mis son local à la disposition
de la chambre de la gravure.
Les concours de gravure ont lieu dans
les ateliers de MM.Defrance, Useldinger
et S. Henry.
La distribution des récompenses est
fixée au 25 septembre.
*
***
Avis aux chasseurs :
Il leur suffisait jusqu'ici d'exhiber
simplement leur permis de chasse pour
continuer, après la fermeture, le mas-
sacre des lapins, des renards et autres
bêtes classées dans la catégorie des ani-
maux nuisibles et malfaisants.
Il n'en sera plus ainsi. A l'avenir, le
chasseur devra se munir d'une autori-
sation qui sera délivrée sur timbre; le
maire de la commune sur laquelle sont
situés les bois de chasse et le chef de
brigade de gendarmerie devront être
prévenus quarante-huit heures à l'a-
vance.
***
Il paraît qu'on vient de ramener, avec
une lunette, la planète Mars à deux
mille lieues de distance — et qu'on y
voit fondre la glace au soleil. Ce n'est
pas encore la lune à un mètre; mais
nous ne sommes pas en 1900.
**
Marié treize fois 1
Il y a une vieille loi au Mexique qui
défend aux veufs de se marier plus de
neuf fois.
La marge semble assez large, il paraî-
trait qu'un homme qui a subi neuf
hyménées et peut-être neuf belles-mères,
pourrait se considérer comme un homme
ayant suffisamment rempli sa tâche sur
la terre. Il n'en est rien. Un nommé P.-C.
Lawson, vient d'être condamné à Zacate-
cas pour s'être remarié treize fois.
Honneur au courage malheureux I
.-.
Dans la dernière liste de souscriptions
recueillies par le journal de M. Drumont,
on relève cette mention :
Quelqu'un qui regrette que le boulan-
gisme ait fini en queue de POISSON » 50
On n'est trahi que par les siens!
***
Distribution de prix :
M. Prud'homme est chargé de couron-
ner le lauréat du concours d'histoire :
— Elève Bouvard, s'écrie l'immortel
Joseph, jusqu'à présent c'étaient les
palmiers qui produisaient des dattes ;
nous voyons aujourd'hui la science des
dates faire croître des palmes sur votre
jeune frontI
Le Passant.
[MÈRES PENTES MILLES
v-.A/'Concom."S international de
pompiers. — Le Havre, 5 août. — Trois
mille pompiers divisés en cent cinquante
compagnies sont attendus au Havre. Ils doi-
vent prendre part aux fêtes internationales
qui vont avoir lieu. Une représentation de
gala sera offerte, au Grand Théâtre, aux
cinq oents officiers de la fédération. Les
brigades anglaises arriveront au Havre le
13 août.
JOURNÉE POLITIQUE
Le conseil d'Etat vient de rendre sa inci-
sion dans le recours pour abus formé par le
ministre de la justice contre l'archevêque
de Reunes et l'éyêque de Luçon, à raison de
l'addition aux catéchismes, approuvés par
ces prélats, de passages concernant le de-
voir électoral, la législation scolaire, le
mariage civil et la législation concor-
dataire.
Les deux catéchismes sont déclarés
d'abus.
La décision du oonseil d'Etat s'appuie sur
ce que les textes incriminés violent les
maximes fondamentales du droit français,
consacrées par l'article ter de là convention
du 26 messidor an IX et le décret du 25 fé-
vrier 1810, d'après lesquelles l'Eglise et ses
ministres n'ont reçu de puissance que sur
les choses spirituelles.
La Gazette, de Bruxelles, publie la note
suivante :
« Selon toutes probabilités, les négocia-
tions entre la France et l'Etat indépendant
du Congo, aboutiraient à un arbitrage. »
(Dépêches de nos corresponrlants)
Bruxelles, 5 août.
M. Dujardin, le jurisconsulte français,
conseiller à la cour de cassation de Paris,
et Mme Dujardin, sont actuellement les
hôtes du roi au chAlet d'Ostende. On se rap-
pelle que le roi- a déjà fait venir M. Du-
jardin pour le consulter sur les affaires de
l'Etat indépendant du Congo.
Le conseillera été mandé d'urgence par
Léopold II, à la suite des incidents qui se
sont récemment produits sur le continent
africain et principalement pour l'entretenir
du conflit franco-congolais,
Tanger, 5 août.
Les hostilités ont commencé dans l'An-
ghera.
Du toit des maisons, on aperçoit la fumée
des décharges d'artillerie. — (Source. an-
glaise.)
L'AFFAIRE DE LA RUE TAITBQUT
Hier matin, vers onze heures et demie, un
coup de revolver était tiré dans la boutique
de M. Marchandot, marchand de curiosités,
29, rue Taitbout. Quelques instants après,
M. Marchandot, accompagné d'une autre
personne, conduisait au commissariat de
M. Guénin, rue de Provence, l'individu qui
avait tiré le coup de revolver.
Voici ce que raconte M. Marchandot :
-Hier soir,l'un de mes amis, M. Rivat,ins-
tituteur, passait devant ma porte accompa-
gné d'un de ses collègues ; je serrai la main
à M. Rivat et fis entrer ces deux messieurs
chez moi. Nous causâmes et au bout d'en-
viron une demi-heure ils me quittèrent, M.
Rivat ne m'avait même pas présenté son
collègue.
Vendredi matin, vers onze heures, je fus
assez surpris de voir l'ami de M. Rivat
venir me trouver; il avait, disait-il, oublié
ses gants sur le canapé et venait les recher-
cher. Après les avoir trouvés, nous avons
causé un instant. Je fus bien étonné lorsque
cet individu me dit : « Pourquoi ne me
témoignez-vous pas plus de confiance?
Quand on aime les gens, on les tutoie; dis-
moi donc toi. » Je ne savais, ajoute M. Mar-
chand, comment me débarrasser de lui,
lorsque, se levant, il tira vivement de sa
poche un revolver, le braqua sur moi et fit
feu. Je me baissai à propos, pus le saisir
aux poignets et, avec l'aide d'une personne
entrée au bruit, nous l'avons conduit ici.
L'individu arrêté a déclaré se nommer
Frank Bellinger, âgé de trente-cinq ans, et
exercer la profession de professeur de lan-
gues à l'Institut polyglotte de la rue Grange-
Batelière. Il demeure 1, cité Pigalle. Il est
d'origine américaine et s'exprime trè, cor-
rectement en français.
Interrogé sur le motif qui l'a pou sé à
tirer un coup de revolver, voici ce qu'il a
raconté :
-J'ai déjà vu très souvent M. Marchandot,
une fois notamment je rentrais de donner
des leçons, il était tard, environ dix heures.
Il était sur sa porte, il me demanda si je
voulais prendre un verre de cognac, j'ac-
ceptai volontiers et nous sommes restés à
causer environ deux heures encore; nous
ne nous sommes quittés que fort avant
dans la soirée, j'avais oublié mes gants et
ce matin je retournai les chercher. M. Mar-
chandot me fit asseoir sur un canapé et
après m'avoir parlé des mœurs américaines
il se pencha vers moi. (Ici M. Bellinger fait
un récit dont on ne peut contrôler la véra-
cité.) Je lui dis ensuit" : « Si vou- ne me
laissez pas, je tire. « Non tu ne tireras pas,
me dit-il, tu ne veux pas me faire de mal ».
C'est alors que, furieux, je tirai, tout en
visant de façon à ne pas l'atteindre.
Le coup avait attiré du monde, il lui fal-
lut bien trouver un motif, c'est là qu'il
m'accusa; en réalité, j'étais dans mon droit
de légitime défense.
Le concierge de Frank Bellinger a déclaré
que ce dernier demeurait à cette adresse
depuis le 20 juin, et qu'il occupait au cin-
quième étage une chambre d'un loyer de
130 fr.
Bellinger rentrait tous les soirs de bonne
heure, et dans un but d'économie il prépa-
rait ses repas chez lui. Il ne donne pas de
leçons à. son domicile. Il fait des cours très
suivis à l'Institut polyglotte et aux maga-
sins du Louvre.
Bellinger est marié et père de famille ; il
est venu à Paris afin de se créer une situa-
tion. Ce but une fois atteint, Mme Bellinger
et son fils auraient quitté le Brésil après
avoir vendu la propriété qu'ils possèdent à
Sâo Paulo et seraient venus également ha-
biter Paris.
Dans ses déclarations, Bellinger s'est
montré très calme. Il a affirmé qu'en tirant
sur M. Marchandot, il avait cru user de
son droit. Le revolver dont il s'est servi est
une arme américaine très défectueuse.
Jusqu'à nouvel ordre Bellinger est gardé
à la disposition de la préfecture de police.
M. Guérin, commissaire de police, a avisé
le parquet.
DÉSASTREUX TREMBLERENT DE TERRE
On télégraphie de Guadalaxara (Mexi-
que), 5 avril :
Un tremblement de terre qui aurait eu
lieu le 30 juillet, à San Cristobal, aurait
occasionné la mort d'un grand nombre de
personnes.
Les monuments publics pt les églises ont
beaucoup souffert; de nombreuses proprié-
tés ont été détruites.
On estime qu'à la suite de cette catastro-
phe quinze mille personnes sont sans res-
sources.
On croit que ce tremblement de terre 'est
le présage d'une prochaine éruption volca-
nique et une grande panique règne dans ia
ville.
m mu-
TRIBUNAUX
Un père infime
Le sieur Edmond Gautier, âgé de quarante-
huit ans, ouvrier mégissier à Paris, compa-
raissait hier, devant la cour d'assises. Il
était accusé d'attentat à la pudeur, avec
violences, sur les quatre filles issues de son
mariage et dont une, l'ainée, est aujourd'hui
mariée.
Les débats ont eu lieu à huis clo3.
Reconnu coupable par le jury, ce père in-
fâme a été condamne à sept ans de réclu-
sion.
L'anarchiste Sébastien Faure
Nous avons annoncé que l'anarchiste
Sébastien Faure était détenu à Marseille
pour un délit. Notre correspondant de cette
vilie nous télégraphie qu'il vient d'être
condamné par défaut, par la cour d'assises
des Bouehes-du-Rhône, à cinq mois de
prison et cinquante francs d'amende, pour
avoir, dans une conférence à Aubagne,
excité des soldats à la désobéissance.
Sébastien Faure, qui était assisté d'un de
ses condisciples chez les pères jésuites, Me
de Boisgelin, n'a déclaré faire défaut qu'après
que la cour lui eut refusé, comme il le
demandait par voie de conclusions, la
remise de l'affaire.
L'appel de deux maîtres chanteurs
Les sieurs De Clercq, ancien rédacteur au
XIXe Siècle, et Morel, ancien employé à l'ad-
ministration de la Pelite République fran-
caise, c'est-à-dire les deux maîtres chanteurs
qui ont été condamnés chacun à un an de
prison par la 10* chambre correctionnelle
pour avoir extorqué des sommes d'argent
de Hemerdinger, ayant interjeté appel de ce
jugement, l'affaire est venue hier devant la
cour qui a purement et simplement con-
firmé la décision en première instance.
CeLte confirmation a été prononcée par
défaut en ce qui concerne Morel, l'appelant
n'ayant pas répondu à l'appel de son nom.
Quant à De Clercq, on sait qu'il est actuel-
lement à Mazas où il doit méditer sur les
dangers de l'interview par trop fin de
siècle.
La responsabilité d'Henriat
Henriat, emplové à la compagnie du che-
min de fer de l'Ouest, est chargé du service
de l'aiguillage à la gare Saint-Lazare. Le
21 mars dernier, par une fausse manœuvre,
il dirigeait sur une voie où venait d'arriver
le train de ceinture un train de marchan-
dises. La collision qui en résulta provoqua
des blessures chez quelques voyageurs.
Traduit pour ce fait devant la 8, chambre
correctionnelle, Henriat, déclaré responsa-
ble de l'accident, a été condamné à 50 fr.
d'amende.
Enragé du théâtre
Aujourd'hui samedi, comparaîtra devant
la 10e chambre correctionnelle le sieur Bar-
the, auquel la prévention reproche d'avoir
escroqué des billets d'entree à plusieurs
directeurs de théâtre.
Le prévenu s'était procuré frauduleuse-
ment du papier à en-tête du conseil muni-
cipal de Paris. n s'en servait pour ses
demandes de billets qu'il signait avec au-
dace : Alphonse Humbert.
Me Robert Godefroy présentera la défense
de cet enragé du théâtre.
Le duel Morès-Mayer
D'après des bruits de couloir, le rôle des
assises de la seconde quinzaine d'août,
qu'on est en train de confectionner au greffe
criminel, comporterait l'affaire du duel
Morès-Mayer, pour laquelle deux audiences
seraient réservées, celles des lundi 29 et
mardi 30 août.
Le caporal Mornier
De Montpellier, nous recevons une dé-
pêche annonçant la comparution devant le
conseil de guerre de cette ville, du caporal
Mornier, appartenant au 2e régiment du
génie et qui était inculpé de faux en
écritures et de vols nombreux, alors qu'il
était planton du vaguemestre. 82 bons de
poste ont été soustraits par l'accusé, qui a
commis, en outre, 52 faux.
Reconnu coupable par le conseil, le caporal
Mornier s'entend condamner à dix ans de
travaux forcés.
M. de Douville-Maiilefeu et le conseil
municipal d'Abbeville
Le tribunal correctionnel d'Abbeville s'est
déclaré hier incompétent dans la poursuite
intentée par vingt-deux conseillers munici-
paux de cette ville contre M. de Douville-
Maillefeu, député.
Les plaignants relevaient contre le député
d'Abbeville des « propos grossiers et outra-
geants », proférés par celui-ci au lendemain
de la nomination du con -eil municipal ab-
bevillois.
L'affaire viendra donc devant le jury si
les vingt-deux conseillers municipaux per-
sistent dans leur plainte.
A la sortie, deux jeunes garçons ont re-
mis à M. de Douville Maillefeu un bouquet
de roses avec une banderole portant ces
mots :
« A M. de Douville-Maillefeu, des Abbe-
villois. »
AMÉDÉE BLONDEAU.
■ ,
MOUVEMENT SOCIAL
La Blanchisserie de Conrcelles
Il me reste à résumer les griefs exprimés
par le personnel de la blanchisserie de
Courcelles.
Les ouvriers reprochant à la direction
nombre de mesures arbitraires qui ont
rendu sa situation très mauvaise. Tous s'ac-
cordent, en outre, à reconnaître que du
temps de M. Lelong, les choses allaient au-
trement ; jamais un ouvrier n'était inquiété,
tout le monde gagnait bien sa vie et le
travail n'en allait que mieux.
C'est donc depuis trois ans, c'est-à-dire
depuis l'arrivée de la nouvelle direction,
que date ia situation dont se plaignent si
vivement les ouvriers et ouvrières.
Ici se pose tout naturellement une ques-
tion. Pourquoi la nouvelle direction ne s'est-
elle pas inspirée de l'excellente méthode
suivie par M. Le]ong? Autrement dit, d'où
vient qu'elle ait apporté dans les conditions
du travail du personnel de la blanchisserie
les regrettables modifications que l'on
connaît?
Peut-être par excès de zèle, sûrement
par ignorance du métier et de la manière
gde diriger des ouvriers.
Ceci dit, je reviens aux réclamations for-
mulées par le personnel.
En premier lieu, pour suivre l'ordre des
articles du règlement, les ouvriers et ou-
vrières demandent : 1° la suppression de
l'article 1er qui exige leur présence dans les
ateliers cinq minutes avant l'heure.
2° La liberté pour les ouvrières d'aller
déjeuner où bon leur semble, de n'être plus
tenues de prendre leur repas à la cantine,
en un mot de disposer à leur volonté de
l'heure accordée pour déjeuner;
3° La suppression des amendes ;
4° Le relèvement des salaires;
5° La nomination d'une commission de
contrôle chargée de vérifier les comptes de
la caisse de secours, commission composée
d'ouvriers et ouvrières nommés dans une
assemblée générale ; la gestion de cette
caisse retiree à la direction et faisant re-
tour au personnel;
6° La liberté d'emporter les pièces de linge
brûlées ou déchirées et que la direction
leur fait payer.
Telles sont, résumées, les principales re-
vendications du personnel. Je les ai expo-
sées une à une, à cette place, depuis plu-
sieurs jours, en y joignant des renseigne-
ments passablement curieux sur les agisse-
ments de la direction.
Ce3 revendications sont trop justes et
trop modérées pour que les propriétaires de
la blanchisserie de Courcelles, refusent d'y
faire droit.
Les employés d'octroi
Une importante réunion des employé s de
l'octroi de Paris aura lieu ce soir, à huit
heures et demie, à la Bourse du travail.
Voici l'ordre du jour de cette réunion :
1° Rendu-compte de l'entrevue de la délé-
gation avec M. le ministre des finances au
sujet des remises du Trésor;
2° Projet d'augmentation à soumettre au
conseil municipal pour 1893;
3° Transformation de la tenue;
4° Question du surnumérariat;
5° Chemin de fer de Ceinture.
Les ouvriers coiffeurs
Les ouvriers coiffeurs du centre, réunis le
4 août à la salle de la Rotonde, 1, rue Fey-
deau, décident qu'il y a lieu de fixer l'ou-
verture des salons de coiffure à sept heures'
en été et huit heures en hiver, et de géné-
raliser la fermeture à huit heures en se-
maine et une heure le dimanche en toute
saison.
Engagent leurs collègues de touslesquar-
tiers de Paris d'en accepter le principe,
estimant que c'est le meilleur procédé pour
en assurer l'exécution. En outre, la suppres-
sion « complète » du pourboire avec un
minimum de salaire; suppression de la
nourriture et du coucher chez les patrons
et une journée de repos par semaine facul-
tative; durée du repas, une heure, même le
samedi et enfin suppression de tout net-
toyage.
Les porteurs des Pompes funèbres
Le bureau de la chambre syndicale des
porteurs des Pompes funèbres adresse aux
porteurs non syndiqués, à l'occasion de
l'anniversaire de la fondation du syndicat,
un appel dont je détache les passages sui-
vants :
« Il y a treize mois, un comité syndical
se fondait pour revendiquervos droits.
» A cette époque, pleins d'enthousiasme,
vous répondiez à son appel ; mais l'admi-
nistration vous a fait croire qu'elle voulait
votre bien-être, et beaucoup, parmi vous,
nous ont quittés, croyant par cela pouvoir
rentrer dans la catégorie des privilégiés :
depuis ce temps, vous avez dû reconnaître
que vous avez été trompés.
M Revenez tous à nous, la porte vous est
ouverte à tous sans exception, c'est par
l'union et la concorde que nous arriverons à
de bons résultats.
» Pasdeplaintes, pas d insultes a l'adresse
de nos chets, soyons exacts à remplir notre
service et nous défierons toutes puni-
tions.
1) Le bureau du syndicatvous invite tous,
syndiqués et non syndiqués, à assister au
punch qui aura lieu le 10 août, à huit
heures et demie, salle Horel, 13, rue Au-
maire.
» Le président, JOURDAIN. — Les vice-
présidents , BAIL, CAZANAVE. — Le
secrétaire, p. ELSAESZER. — Le tré-
sorier, CAPAROIS. — Les délégués,
RÉVIL, BECQUET, GROSJEAN, RUELLE. »
Il sera perçu 1 fr. par personne à l'entrée.
— Les dames seront admises.
La Fédération des travailleurs
du livre
La question la plus importante du dernier
congrès typographique était de savoir si la
fédération entrerait plus avant, qu'elle ne
l'avait fait jusqu'ici, dans la lutte pour la
défense des salaires.
Jusqu'à ce jour, il était dit dans les sta-
tuts que les sections désireuses de faire
modifier ou présenter un tarif devaient
attendre, pour provoquer un conflit, que la
crise industrielle qui sévit sur le travailleur
fût passée. Le congrès a jugé qu'il y aurait
trop à patienter et a décidé de prendre
l'offensive.
Il y avait aussi une raison à ne pas brus-
quer les choses, car il fallait que la caisse
fédérative eût le temps de former Je capital
nécessaire à la protection des saraires des
typographes. 1
Il faut donc prévoir des grèves dans cette
corporation sur différents points de la
France.
Ceci dit, je vais examiner cette question
si importante des grèves et faire savoir
comment la comprend cette fédération.
Lorsqu'il y aura dissentiment dans une
section entre les patrons et les ouvriers
pour la présentation ou la revision d'un
tarif, le comité de section devra, avant
d'ordonner la grève, en informer le comité
central. Aucune grève ne devra être dé-
clarée avant que tous les moyens de conci-
liation aient été épuisés, et le comité cen-
tral ne donnera son autorisation que si
l'accord a été reconnu impossible.
Le comité central pourra, quand il le re-
connaîtra nécessaire, déléguer un ou plu-
sieurs de ses membres pour faciliter l'en-
tente ou, au besoin, pour faire partie du
comité directeur de la grève.
Toute grève déclarée sans son autorisa-
tion restera à la charge de la section, à
moins toutefois qu'il y ait abaissement du
salaire moyen dans une ville. Dans ce cas,
la grève sera de droit.
Seront également considérés comme gré-
vistes les membres des groupes fédérés
remplacés par des femmes dans les mai-
sons où il n'en existe pas encore. Dans les
maisons où il y a des femmes, les fédérés
ne seront regardés comme grévistes que
lorsque -leur remplacement aura été pré-
cédé d'une proposition d'abaissement de
salaire.
Il en sera de même partout où des non-
syndiqués auront été substitués à des syn-
diqués.
Tout groupe ou membre de groupe qui
aura été remplacé dans son travail par des
apprentis embauchés spécialement avec sa-
laire inférieur aura aussi droit aux secours
de grève.
Le congrès a décidé, pour éviter de trop
lourdes charges à la caisse fédérative, que
trois sections seulement seraient autorisées
à présenter simultanément un tarif dans les
villes où il n'en existe pas.
On sera peut-être étonné quand on saura
que les typographes, qui ont si bien su s'or-
ganiser, n'ont pas de tarif dans la moitié
des villes de France, et que pour les salai-
res ils s'en rapportent aux us et coutumes.
Le congrès a cru qu'il était temps de faire
cesser cet état de choses qui met l'ouvrier
à la discrétion du patron, et de présenter
dans tous les syndicats appartenant à la
fédération un tarif en rapport avec les prix
du loyer et des vivres de chaque localité.
On a vu par ce qui précède que le comité
central mettra toute la prudence désirable
pour réussir dans son œuvre.
Ceci bien établi, il s'agissait de savoir
dans quelles mesures on pourrait soutenir
les grévistes. Plusieurs propositions ont été
faites; mais, finalement, le congrès a décidé
le statu quo, c'est-à-dire que chaque gréviste
recevra de la caisse fédérale la somme de
3 fr. 50 par jour, et cela pendant treize se-
maines.
Lorsqu'un gréviste donnera un coup de
main, la somme de 21 francs par semaine
lui sera parfaite, car les dimanches l'in-
demnité n'est pas due. En revanche, aucun
fédéré ne pourra refuser ni abandonner son
travail sans s'exposer à être privé de son
indemnité de grève.
Tout fédéré qui sera en retard de ses
cotisations « par sa faute », c'est-à-dire s'il
n'a pas été malade ou chômeur, subira la
retenue de ses cotisations arriérées sur son
indemnité de grève.
Si un gréviste voulait quitter la localité
où a lieu une mise-bas, pour chercher du
travail dans la région, une indemnité pour-
rait lui être accordée et une note spéciale
serait ajoutée à son livret pour qu'il ait
droit au vialicum.
Les apprentis appartenant à la fédération
— ils peuvent y adhérer après deux ans
d'apprentissage — toucheront, dans le cas
où ils cesseront le travail, pour faciliter les
chances de succès du mouvement, la somme
de 1 fr. 75 par jour pendant la même pé-
riode. Il va sans dire, pour ces derniers,
afin d'éviter les demandes des dommages-
intérêts de la part des parents et des pa-
trons, qu'aucune pression ne sera faite
auprès d'eux pour les inviter à cesser le
travail. Us devront agir spontanément et
selon leur conscience.
Avec les lois actuelles, il y a là une qnes-
tion de droit que le congrès a tenu à dis-
cuter pour éviter que les typographes se
lancent dans une lutte qui aurait pu amener
la dissolution de la fédération, ou amener
celle-ci à être condamnée à de fortes som-
mes, comme dommages-intérêts, envers
des parents ou des patrons qui, pour un
motif quelconque, auraient pu la poursui-
vre devant les tribunaux.
Toute section qui se trouverait en retard,
par sa faute, de six mois de cotisations,
n'aura pas droit à l'indemnité de grève de la
part de la caisse fédérative.
Je dois dire aussi que cette somme de
3 fr. 50 par jour est celle donnée aux gré-
vistes par la caisse centrale, mais que gé-
néralement les caisses syndicales y ajou-
tent soit 50 centimes ou 1 fr., selon leur
encaisse. Ce qui fait que chaque gréviste
typographe touche une somme de 4 fr. ou
4 fr. 50 par jour.
Dans le cas où les fonds en caisse ne suf-
firaient pas à payer les grévistes ou dimi-
nueraient dans une certaine proportion, le
comité central est autorisé à établir un im-
pôt hebdomadaire exceptionnel et à ouvrir
des listes de souscription.
Comme il n'a jamais hésité à envoyer des
fonds aux corporations en grève, il n'hési-
terait pas davantage, s'il était entrainé dans
un mouvement plus grand qu'il ne le désire,
à faire appel à celles-ci et à créer, au moyen
des sections qu'il possède dans toute la
France, un mouvement général en faveur
de la cause que soutiennent les typogra"
phes.
(A suivre.)
Dans les départements
Les ouvriers du Cher. — On m'écrit
de Saint-Florent, le 5 août :
« Le syndicat de carriers, tailleurs de
pierre et travaux similaires de Saint-Florent
(Cher) a fait aux patrons carriers une pro-
position d'augmentation de salaire.
» Cette proposition a été repoussée.
» Ne pouvant avoir d'entrevue avec les
patrons, les ouvriers, au nombre de 120,
ont décidé de se mettre en grève et sont
résolus à ne reprendre le travail qu'après
avoir obtenu satisfaction. Le citoyen Baudin
est attendu. »
CHARLES BOS.
..<
FAITS DIVERS
A PARIS
Bulletin météorologique du 5 août 1892 :
Le thermomètre centigrade du docteur Arthu,
Chevalier, opticien, Paiais-Royal, 158, marqu&Ltk
A 7 heures du matin,. 1Go au-dessus de 0.
A midi. 21e — —
A 7 heures du soir. 200 — —
Le baromètre est à 764 m/m. Il baisse.
Le temps qu'il fait. — Le baromètre
est encore élevé sur le nord de la France,
mais commence à décroître rapidement sur
les îles Britanniques sous l'influence d'une
dépression qui s'est avancée au nord de
l'Ecosse (752 mm.). Une zone de pressions
faibles couvre toujours la Scandinavie et
l'est du continent. Le vent a tourné au sud-
ouest en Irlande; il est faible et variable
sur nos côtes avec mer belle partout. Des
pluies sont signalées dans les pays du nord,
à Moscou et à Besançon.
La température monte sur les îles Britan-
niques.
En France, le temps est au beau avec
hausse de température.
Situation particulière aux ports
Manche.— Mer belle à Dunkerque, à Ca-
lais, à Boulogne, au Havre et à Cherbourg.
Océan. - Mer belle à Brest et à Lorient.
Méditerranée. — Mer belle à Marseille, à
Sicié et à Nice.
Corse. - Mer agitée aux îles Sanguinaires.
Ivorel et Gaudissart, les assassins du
père Olivier, condamnés par la cour d'as-
sises, à la peine de mort, viennent d'être
graciés.
Leur peine est commuée en oelle des tra-
vaux forcés à perpétuité.
Suicide à l'hôpital Saint-Antoine. —
Un malade, atteint de tuberculose, s'est
suicidé hier, dans l'après-midi, à l'hôpital
Saint-Antoine, en se pendant à la fenêtre
des cabinets d'aisances.
Un inconnu, mis avec élégance, a été
trouvé quai de halage, au canal de l'Ourcq,
trouvé quai de hala I f ~lle de revolver.
la tête trouée d'une balle de revolver.
Le suicidé respirait encore et a été trans-
porté à l'hôpital Lariboisière dans un état
alarmant.
Le lientenairt Mizon vient de recevoir
des grands magasins du Louvre toute une
série de tissus français, qui lui sont offerts
à titre de spécimen de notre industrie pour
l'intérieur de l'Afrique.
Nous félicitons les grands magasins du
Louvre de cette œuvre absolument patrio-
tique et désintéressée, destinée à faire
connaître au loin les noms de nos meil-
leurs fabricants, inscrits sur toutes ces
marchandises.
Double suicide. — Les époux Moncousin
habitaient depuis quelque temps, rue des
Petits-Carreaux, un logement au quatrième
étage. Le mari était livreur; il venait de
perdre sa place.
Hier matin, les locataires émus de sentir
dans l'escalier des odeurs cadavériques, en
firent l'observation au concierge. On ouvrit
la porte du logement.
Les époux Moncousin étaient morts tous
deux; la femme était étendue sur le lit;
quant au mari, il s'était pendu à un clou
fixé au mur à 1 mètre 20 seulement du sol.
Il s'était tressé une corde en triplant une
ficelle de petit calibre.
On a -trouvé un mot du mari, disant :
« Nous laissons tout ce que nous pos-:.édoDS
à notre concierge. »
Une romanichel. — Une femme jeune,
se présentait hier matin, chez M. Lebreton,
bijoutier, 36, boulevard Malesherbes , et
demandait à voir des alliances. On lui en
montra plusieurs.
La cliente déclara qu'elle ne trouvait pas
oe qu'elle cherchait et partit.
Aussitôt qu'elle fut sortie, le bijoutier
constata qu'il lui manquait une alliance; il
se mit à la poursuite de la voleuse qu'il fit
arrêter et conduire chez M. Gavrelle, com-
missaire de police.
Devant ce magistrat, elle affirma qu'elle
n'avait rien volé; on la fouilla et on ne
trouva rien dans ses poches.
v On s'aperçut alors qu'elle mâchait quelque
ohose. On lui fit ouvrir la bouche et on
y trouva l'alliance brisée en cinq mor-'
oeaux.
Cette femme déclara alors qu'elle était
bohémienne, appartenant à la catégorie des
romanichels et qu'elle était arrivée le malin
même de Hollande.
DANS J..A BANLIEUE
SAÎNT-oUEN. — Pendu am-dessws dt>
flots. - Der, passants ont aperçu hier matin
le corps d'un homme pendu à une corde
fixée au pont de Saint-Ouen, se balançant
au-dessus des eaux.
Le commissaire de police fit retirer Je
cadavre qui a été reconnu pour être celui
de M. Paul Offert, déménageur, demeurant
avenue des Batignolles.
PANTIN. — Suicide d'une mère de fa-
mille. — Hier matin, Mme H., demeurant
rue Barbe-Dufumont, à Pantin, mariée, mère
d'un enfant, a tenté de se suicider en se
portant un coup de rasoir dans la gorge et
s'est ensuite précipitée par les fenêtres da
son logement.
On l'a relevée grièvement blessée et mal-
gré les soins qui lui ont été prodigués, elle
est morte dans la soirée.
ASNIÈRES. - En gRl"e d'Asnlères, à
sept heures du matin, un ouvrier ajusteur,
M. Doré, âgé de vingt et un ans, a été tam-
ponné par le train no 10.
M. Doré a été transporté à l'hôpital Beau*
jon ; son état a été jugé très grave.
CHAMPIGNY. — Au monument. — La
municipalité d'Ivry, voulant récompenser
les efforts des principaux élèves de ses
écoles, avait projeté une excursion aux en-
virons de Paris. Consultés sur le but de IIP.
promenade, les enfants décidèrent \1'Üi
Porret un certain nombre de papiers com-
Îïromettants établissant ses relations dans
le monde anarchiste. Chez Boutteville, le
commissaire de police, en autre des vête-
ments appartenant à Agresti, a saisi une
volumineuse correspondance avec les cer-
cles anarchistes de L'étranger, adressée de-
puis peu à Agresti. -
Dans la soirée, M. Atthalin a interrogé
l'anarchiste Ferdinand, arrêté récemment,
et lui a demandé quelques explications au
sujet de la lettre suivante publiée par l'En
Dehors.
A monsieur Atthalin. juge d'instruction
Monsieur,
Je viens d'apprendre, par l'intermédiaire
de la presse, que la police française a saisi
chez M. Ferdinand, rue de Vanves, n° 51,
une caisse en bois, de couleur gris fer,
contenant des produits chimiques que la
police, avec le flair et l'intelligence qui la
caractérisent, considèrent comme très dan-
gereux et destinés à des usages ilticites.
C'est pourquoi je m'empresse de vous
déclarer que la caisse ainsi que les produits
m'appartiennent et ont été remis par moi
(à mon départ de Paris, où j'avais un labo-
ratoire de physique et de chimie, :-itué 10,
passage Foageat,à Grenelle) aux camarades
pour me la garder jusqu'au jour où j'aurais
BU l'intention de remonter mon laboratoire,
ce que, du reste, je voulais faire ces jours-
ci, étant décidé à me fixer définitivement à
Loodres.
Je tiens aussi à. déclarer que les produits
contenus dans la caisse ne sont que ceux
que ceux que Ton trouve dans tous les la-
boratoires de chimie, et que, ayant été éta-
bli pendant deux ans à l'adresse ci-dessus
en qualité d'électricien-chimiste, et, de
plus, préparateur de chimie en dernier lieu
à l'Union française de la jeu iesse, sous la
direction de M. Rigollet, professeur de chi-
mie à l'école de la rue de l'Ouest, ces pro-
duits m'étaient nécessaires et pour mes
études et pour l'exercice de mon métier. Je
n'ignore pas que tout autre que vous pourra
trouver étrange que l'on cache sous terre
des produits destinés à des buis licites et
dont on peut justifier et la provenance et la
destination.
Mais comme vous êtes au courant des
mœurs et habitudes de votre police, vous
ne serez pas étonné si l'on en est arrivé, en
France, à devoir cacher même du sous-
nitrate de bismuth — ce dont votre police
a si souvent besoin. Ce doit être ainsi,
sous peine de s'exposer à être volé, assommé
par les cambrioleurs de la rue de Jérusalem,
surtout si ron a commis le crime d'être
l'ennemi d'une société dont le vol et l'hypo-
crisie la plus hideuse sont les principes et
dont l'unique soutien est la force brutale.
Je ne pense pas qu'il me soit nécessaire
de Thire la description complète des appli-
cations multiples auxquelles étaient desti-
nés les produits trouvés dans la caisse,
quoique j'en aie la liste, noms et quantités,
et sois prêt à la fournir s'il était nécessaire.
Un simple examen fait par un chimiste
suffira, du re-te, à prouver, vu et la diver-
sité et la petite quantité de ces produits,
quelle devait en être la destination.
Je veux cependant bien affirmer qu'il n'a
été trouvé aucun engin explosif. Il e t vrai
que si, imitant Loyola dans ses procédés
les plus chers, vous tenez à masquer le four
de la police, il vous sera aisé de poursuivre
sous le prétexte que ces matières auraient
pu devenir explosibles. En ce cas, vous serez
dans la nécessité de poursuivre tous les
chimistes, pharmaciens, droguistes, épi-
ciers, etc., etc., tous ceux chez lesquels on
trouvera du linge en coton, du papier, de la
sciure de bois, etc., car personne n'ignore
que lesdites matières, traitées par l'acide
azotique concentré, pendant quelques ins-
tants, et lavées ensuite à L'eau claire, consti-
tuent la série des pyroxiles, produits explo-
sifs d'une puiuance prodigieuse. Et, ma foi 1
lorsque l'on entre dans le domaine de l'ar-
bitraire, nul ne sait où l'on s'arrête.
La police française ayant déjà découvert
que l'aloès était, sinon un alcaloïde, du
moins toutefois un poison dangereux, on
ne soupçonne pas jusqu'où ira son génie
inventif. onne pas ju.-~qu'où ira son géaie
J'espère, monsieur Atthalin, que ma lettre
suffira pour vous convaincre de la complète
innocence du camarade arrêté et vous déci-
dera à ne pas prolonger plus longtemps la
détention d'un homme arbitrairement sé-
questré.
Je me mets à votre disposition pour vous
fournir les explications que vous jugerez
nécessaires.
LOUIS BERTGUES,
Ingénieur-électricien,
30, Fitzroy street, W., à Londres.
L'anarchiste Ferdinand a déclaré que
cette lettre était en tous points xaete.
Il a ajouté qu'il ignorait absolument ce
que pouvait-contenir la malle qui lui avait
été confiée.
I J
LES ON-DIT
La commission du Parlement et de la
presse s'est réunie hier au palais Bour-
bon pour s'entendre au sujet de rémis-
sion franco-russe, organisée en vue. de
soulager des misères franco-russes.
M. Camille Dreyfus, député, a rendu
compte de son entrevue avec M. Loubet,
président du conseil.
Une délégation se rendra aujourd'hui
auprès de M. Christophe, gouverneur
du Crédit foncier, pour s'entendre avec
Lui sur les mesures définitives à prendre.
A
Les distributions de prix étant termi-
nées dans les écoles municipales, les
départs des caravanes scolaires organi-
sées par le conseil municipal ont com-
mencé hier. Un premier groupe de qua-
rante petites filles de neuf à onze ans est
parti hier au soir à neuf heures de la
gare Montparnasse, à destination de
Granville. Ces enfants y feront un sé-
jour de quinze jours, sous la surveil-
lance de leurs maîtresses d'école.
A
L'ambassade de Russie. a officielle.
ment informa le ministre des affaires
étrangères que le congrès international
des chemins de fer s'ouvrirait à Saint-
Pétershourg le '20 août.
A
L'inauguration du monument qu'on
élève à la mémoire cTArago à l'intersec-
tion de la rue du Faubourg-Saint-Jac-
ques. et du boulevard Arago, pourra
avoir lieu au commencement de sep-
tembre.
Ce monument auquel on travaille ac-
tivement, se compose d'un socle en granit
de quatre mètres de hauteur sur lequel
s'élèvera la statue d'Arago qui figurait
au Salon de 1890. >
Hier, à quatre heures, a été inaugurée
à Fontenay-aaix-Roses, la Maison mater-
nelle de convalescence installée dans la
propriété cédée à la ville par la veuve
de Ledru-Rollin.
Après la visite de l'établissement, M.
Paul Strauss a porté un toast chaleureux
à la mémoire de la bienfaitrice, Mme
Ledru-Rollin, et à celle de son vénéré
mari, l'éloquent tribun.
M. Menant a répondu en portant la
santé de M. Strauss, qui a été le défen-
seur de l'idée de cette utile fondation
devant le conseil municipal.
Bappelons que l'asile Ledru-Rollin a
été construit dans un parc qui a appar-
tenu à Scarron et où Mme de Maintenon
a passé une partie de sa vie. Plus tard,
Cornus, le prestidigitateur, ami de Ro-
bespierre, y fit planter, le jour de la
mort du conventionnel, deux cèdres au-
jourd'hui en merveilleuse prospérité.
A
M. Bischoffsheim, accompagné de
plusieurs astronomes, est parti hier
matin de Nice pour le mont Mounier. Il
se propose d'élever au sommet de cette
montagne, à 2,800 mètres d'altitude, un
observatoire dont les travaux commen-
ceraient au mois d'avril.
A
M. Fourgeois, ministre de l'instruc-
tion publique et des beaux-arts, a quitté
Paris hier soir pour se rendre dans la
Marne, où il séjournera pendant une
quinzainede jours.
A
Un écrivain depuis longtemps oublié,
Amédée de Bast, vient de mourir à Triel,
à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans.
Il paraît que cet auteur fécond n'avait
pas publié moins de trois cents romans
et nouvelles.
-* *
La commission d'organisation du
concours d'apprentis de la chambre
syndicale de la gravure, fondée en 1869,
vient d'organiser ses concours de dessin
et de gravure professionnels.
Le concours de dessin a eu lieu chez
M. Guérin, directeur du l'école normale
de dessin de la rue Vavin, qui gracieu-
sement a mis son local à la disposition
de la chambre de la gravure.
Les concours de gravure ont lieu dans
les ateliers de MM.Defrance, Useldinger
et S. Henry.
La distribution des récompenses est
fixée au 25 septembre.
*
***
Avis aux chasseurs :
Il leur suffisait jusqu'ici d'exhiber
simplement leur permis de chasse pour
continuer, après la fermeture, le mas-
sacre des lapins, des renards et autres
bêtes classées dans la catégorie des ani-
maux nuisibles et malfaisants.
Il n'en sera plus ainsi. A l'avenir, le
chasseur devra se munir d'une autori-
sation qui sera délivrée sur timbre; le
maire de la commune sur laquelle sont
situés les bois de chasse et le chef de
brigade de gendarmerie devront être
prévenus quarante-huit heures à l'a-
vance.
***
Il paraît qu'on vient de ramener, avec
une lunette, la planète Mars à deux
mille lieues de distance — et qu'on y
voit fondre la glace au soleil. Ce n'est
pas encore la lune à un mètre; mais
nous ne sommes pas en 1900.
**
Marié treize fois 1
Il y a une vieille loi au Mexique qui
défend aux veufs de se marier plus de
neuf fois.
La marge semble assez large, il paraî-
trait qu'un homme qui a subi neuf
hyménées et peut-être neuf belles-mères,
pourrait se considérer comme un homme
ayant suffisamment rempli sa tâche sur
la terre. Il n'en est rien. Un nommé P.-C.
Lawson, vient d'être condamné à Zacate-
cas pour s'être remarié treize fois.
Honneur au courage malheureux I
.-.
Dans la dernière liste de souscriptions
recueillies par le journal de M. Drumont,
on relève cette mention :
Quelqu'un qui regrette que le boulan-
gisme ait fini en queue de POISSON » 50
On n'est trahi que par les siens!
***
Distribution de prix :
M. Prud'homme est chargé de couron-
ner le lauréat du concours d'histoire :
— Elève Bouvard, s'écrie l'immortel
Joseph, jusqu'à présent c'étaient les
palmiers qui produisaient des dattes ;
nous voyons aujourd'hui la science des
dates faire croître des palmes sur votre
jeune frontI
Le Passant.
[MÈRES PENTES MILLES
v-.A/'Concom."S international de
pompiers. — Le Havre, 5 août. — Trois
mille pompiers divisés en cent cinquante
compagnies sont attendus au Havre. Ils doi-
vent prendre part aux fêtes internationales
qui vont avoir lieu. Une représentation de
gala sera offerte, au Grand Théâtre, aux
cinq oents officiers de la fédération. Les
brigades anglaises arriveront au Havre le
13 août.
JOURNÉE POLITIQUE
Le conseil d'Etat vient de rendre sa inci-
sion dans le recours pour abus formé par le
ministre de la justice contre l'archevêque
de Reunes et l'éyêque de Luçon, à raison de
l'addition aux catéchismes, approuvés par
ces prélats, de passages concernant le de-
voir électoral, la législation scolaire, le
mariage civil et la législation concor-
dataire.
Les deux catéchismes sont déclarés
d'abus.
La décision du oonseil d'Etat s'appuie sur
ce que les textes incriminés violent les
maximes fondamentales du droit français,
consacrées par l'article ter de là convention
du 26 messidor an IX et le décret du 25 fé-
vrier 1810, d'après lesquelles l'Eglise et ses
ministres n'ont reçu de puissance que sur
les choses spirituelles.
La Gazette, de Bruxelles, publie la note
suivante :
« Selon toutes probabilités, les négocia-
tions entre la France et l'Etat indépendant
du Congo, aboutiraient à un arbitrage. »
(Dépêches de nos corresponrlants)
Bruxelles, 5 août.
M. Dujardin, le jurisconsulte français,
conseiller à la cour de cassation de Paris,
et Mme Dujardin, sont actuellement les
hôtes du roi au chAlet d'Ostende. On se rap-
pelle que le roi- a déjà fait venir M. Du-
jardin pour le consulter sur les affaires de
l'Etat indépendant du Congo.
Le conseillera été mandé d'urgence par
Léopold II, à la suite des incidents qui se
sont récemment produits sur le continent
africain et principalement pour l'entretenir
du conflit franco-congolais,
Tanger, 5 août.
Les hostilités ont commencé dans l'An-
ghera.
Du toit des maisons, on aperçoit la fumée
des décharges d'artillerie. — (Source. an-
glaise.)
L'AFFAIRE DE LA RUE TAITBQUT
Hier matin, vers onze heures et demie, un
coup de revolver était tiré dans la boutique
de M. Marchandot, marchand de curiosités,
29, rue Taitbout. Quelques instants après,
M. Marchandot, accompagné d'une autre
personne, conduisait au commissariat de
M. Guénin, rue de Provence, l'individu qui
avait tiré le coup de revolver.
Voici ce que raconte M. Marchandot :
-Hier soir,l'un de mes amis, M. Rivat,ins-
tituteur, passait devant ma porte accompa-
gné d'un de ses collègues ; je serrai la main
à M. Rivat et fis entrer ces deux messieurs
chez moi. Nous causâmes et au bout d'en-
viron une demi-heure ils me quittèrent, M.
Rivat ne m'avait même pas présenté son
collègue.
Vendredi matin, vers onze heures, je fus
assez surpris de voir l'ami de M. Rivat
venir me trouver; il avait, disait-il, oublié
ses gants sur le canapé et venait les recher-
cher. Après les avoir trouvés, nous avons
causé un instant. Je fus bien étonné lorsque
cet individu me dit : « Pourquoi ne me
témoignez-vous pas plus de confiance?
Quand on aime les gens, on les tutoie; dis-
moi donc toi. » Je ne savais, ajoute M. Mar-
chand, comment me débarrasser de lui,
lorsque, se levant, il tira vivement de sa
poche un revolver, le braqua sur moi et fit
feu. Je me baissai à propos, pus le saisir
aux poignets et, avec l'aide d'une personne
entrée au bruit, nous l'avons conduit ici.
L'individu arrêté a déclaré se nommer
Frank Bellinger, âgé de trente-cinq ans, et
exercer la profession de professeur de lan-
gues à l'Institut polyglotte de la rue Grange-
Batelière. Il demeure 1, cité Pigalle. Il est
d'origine américaine et s'exprime trè, cor-
rectement en français.
Interrogé sur le motif qui l'a pou sé à
tirer un coup de revolver, voici ce qu'il a
raconté :
-J'ai déjà vu très souvent M. Marchandot,
une fois notamment je rentrais de donner
des leçons, il était tard, environ dix heures.
Il était sur sa porte, il me demanda si je
voulais prendre un verre de cognac, j'ac-
ceptai volontiers et nous sommes restés à
causer environ deux heures encore; nous
ne nous sommes quittés que fort avant
dans la soirée, j'avais oublié mes gants et
ce matin je retournai les chercher. M. Mar-
chandot me fit asseoir sur un canapé et
après m'avoir parlé des mœurs américaines
il se pencha vers moi. (Ici M. Bellinger fait
un récit dont on ne peut contrôler la véra-
cité.) Je lui dis ensuit" : « Si vou- ne me
laissez pas, je tire. « Non tu ne tireras pas,
me dit-il, tu ne veux pas me faire de mal ».
C'est alors que, furieux, je tirai, tout en
visant de façon à ne pas l'atteindre.
Le coup avait attiré du monde, il lui fal-
lut bien trouver un motif, c'est là qu'il
m'accusa; en réalité, j'étais dans mon droit
de légitime défense.
Le concierge de Frank Bellinger a déclaré
que ce dernier demeurait à cette adresse
depuis le 20 juin, et qu'il occupait au cin-
quième étage une chambre d'un loyer de
130 fr.
Bellinger rentrait tous les soirs de bonne
heure, et dans un but d'économie il prépa-
rait ses repas chez lui. Il ne donne pas de
leçons à. son domicile. Il fait des cours très
suivis à l'Institut polyglotte et aux maga-
sins du Louvre.
Bellinger est marié et père de famille ; il
est venu à Paris afin de se créer une situa-
tion. Ce but une fois atteint, Mme Bellinger
et son fils auraient quitté le Brésil après
avoir vendu la propriété qu'ils possèdent à
Sâo Paulo et seraient venus également ha-
biter Paris.
Dans ses déclarations, Bellinger s'est
montré très calme. Il a affirmé qu'en tirant
sur M. Marchandot, il avait cru user de
son droit. Le revolver dont il s'est servi est
une arme américaine très défectueuse.
Jusqu'à nouvel ordre Bellinger est gardé
à la disposition de la préfecture de police.
M. Guérin, commissaire de police, a avisé
le parquet.
DÉSASTREUX TREMBLERENT DE TERRE
On télégraphie de Guadalaxara (Mexi-
que), 5 avril :
Un tremblement de terre qui aurait eu
lieu le 30 juillet, à San Cristobal, aurait
occasionné la mort d'un grand nombre de
personnes.
Les monuments publics pt les églises ont
beaucoup souffert; de nombreuses proprié-
tés ont été détruites.
On estime qu'à la suite de cette catastro-
phe quinze mille personnes sont sans res-
sources.
On croit que ce tremblement de terre 'est
le présage d'une prochaine éruption volca-
nique et une grande panique règne dans ia
ville.
m mu-
TRIBUNAUX
Un père infime
Le sieur Edmond Gautier, âgé de quarante-
huit ans, ouvrier mégissier à Paris, compa-
raissait hier, devant la cour d'assises. Il
était accusé d'attentat à la pudeur, avec
violences, sur les quatre filles issues de son
mariage et dont une, l'ainée, est aujourd'hui
mariée.
Les débats ont eu lieu à huis clo3.
Reconnu coupable par le jury, ce père in-
fâme a été condamne à sept ans de réclu-
sion.
L'anarchiste Sébastien Faure
Nous avons annoncé que l'anarchiste
Sébastien Faure était détenu à Marseille
pour un délit. Notre correspondant de cette
vilie nous télégraphie qu'il vient d'être
condamné par défaut, par la cour d'assises
des Bouehes-du-Rhône, à cinq mois de
prison et cinquante francs d'amende, pour
avoir, dans une conférence à Aubagne,
excité des soldats à la désobéissance.
Sébastien Faure, qui était assisté d'un de
ses condisciples chez les pères jésuites, Me
de Boisgelin, n'a déclaré faire défaut qu'après
que la cour lui eut refusé, comme il le
demandait par voie de conclusions, la
remise de l'affaire.
L'appel de deux maîtres chanteurs
Les sieurs De Clercq, ancien rédacteur au
XIXe Siècle, et Morel, ancien employé à l'ad-
ministration de la Pelite République fran-
caise, c'est-à-dire les deux maîtres chanteurs
qui ont été condamnés chacun à un an de
prison par la 10* chambre correctionnelle
pour avoir extorqué des sommes d'argent
de Hemerdinger, ayant interjeté appel de ce
jugement, l'affaire est venue hier devant la
cour qui a purement et simplement con-
firmé la décision en première instance.
CeLte confirmation a été prononcée par
défaut en ce qui concerne Morel, l'appelant
n'ayant pas répondu à l'appel de son nom.
Quant à De Clercq, on sait qu'il est actuel-
lement à Mazas où il doit méditer sur les
dangers de l'interview par trop fin de
siècle.
La responsabilité d'Henriat
Henriat, emplové à la compagnie du che-
min de fer de l'Ouest, est chargé du service
de l'aiguillage à la gare Saint-Lazare. Le
21 mars dernier, par une fausse manœuvre,
il dirigeait sur une voie où venait d'arriver
le train de ceinture un train de marchan-
dises. La collision qui en résulta provoqua
des blessures chez quelques voyageurs.
Traduit pour ce fait devant la 8, chambre
correctionnelle, Henriat, déclaré responsa-
ble de l'accident, a été condamné à 50 fr.
d'amende.
Enragé du théâtre
Aujourd'hui samedi, comparaîtra devant
la 10e chambre correctionnelle le sieur Bar-
the, auquel la prévention reproche d'avoir
escroqué des billets d'entree à plusieurs
directeurs de théâtre.
Le prévenu s'était procuré frauduleuse-
ment du papier à en-tête du conseil muni-
cipal de Paris. n s'en servait pour ses
demandes de billets qu'il signait avec au-
dace : Alphonse Humbert.
Me Robert Godefroy présentera la défense
de cet enragé du théâtre.
Le duel Morès-Mayer
D'après des bruits de couloir, le rôle des
assises de la seconde quinzaine d'août,
qu'on est en train de confectionner au greffe
criminel, comporterait l'affaire du duel
Morès-Mayer, pour laquelle deux audiences
seraient réservées, celles des lundi 29 et
mardi 30 août.
Le caporal Mornier
De Montpellier, nous recevons une dé-
pêche annonçant la comparution devant le
conseil de guerre de cette ville, du caporal
Mornier, appartenant au 2e régiment du
génie et qui était inculpé de faux en
écritures et de vols nombreux, alors qu'il
était planton du vaguemestre. 82 bons de
poste ont été soustraits par l'accusé, qui a
commis, en outre, 52 faux.
Reconnu coupable par le conseil, le caporal
Mornier s'entend condamner à dix ans de
travaux forcés.
M. de Douville-Maiilefeu et le conseil
municipal d'Abbeville
Le tribunal correctionnel d'Abbeville s'est
déclaré hier incompétent dans la poursuite
intentée par vingt-deux conseillers munici-
paux de cette ville contre M. de Douville-
Maillefeu, député.
Les plaignants relevaient contre le député
d'Abbeville des « propos grossiers et outra-
geants », proférés par celui-ci au lendemain
de la nomination du con -eil municipal ab-
bevillois.
L'affaire viendra donc devant le jury si
les vingt-deux conseillers municipaux per-
sistent dans leur plainte.
A la sortie, deux jeunes garçons ont re-
mis à M. de Douville Maillefeu un bouquet
de roses avec une banderole portant ces
mots :
« A M. de Douville-Maillefeu, des Abbe-
villois. »
AMÉDÉE BLONDEAU.
■ ,
MOUVEMENT SOCIAL
La Blanchisserie de Conrcelles
Il me reste à résumer les griefs exprimés
par le personnel de la blanchisserie de
Courcelles.
Les ouvriers reprochant à la direction
nombre de mesures arbitraires qui ont
rendu sa situation très mauvaise. Tous s'ac-
cordent, en outre, à reconnaître que du
temps de M. Lelong, les choses allaient au-
trement ; jamais un ouvrier n'était inquiété,
tout le monde gagnait bien sa vie et le
travail n'en allait que mieux.
C'est donc depuis trois ans, c'est-à-dire
depuis l'arrivée de la nouvelle direction,
que date ia situation dont se plaignent si
vivement les ouvriers et ouvrières.
Ici se pose tout naturellement une ques-
tion. Pourquoi la nouvelle direction ne s'est-
elle pas inspirée de l'excellente méthode
suivie par M. Le]ong? Autrement dit, d'où
vient qu'elle ait apporté dans les conditions
du travail du personnel de la blanchisserie
les regrettables modifications que l'on
connaît?
Peut-être par excès de zèle, sûrement
par ignorance du métier et de la manière
gde diriger des ouvriers.
Ceci dit, je reviens aux réclamations for-
mulées par le personnel.
En premier lieu, pour suivre l'ordre des
articles du règlement, les ouvriers et ou-
vrières demandent : 1° la suppression de
l'article 1er qui exige leur présence dans les
ateliers cinq minutes avant l'heure.
2° La liberté pour les ouvrières d'aller
déjeuner où bon leur semble, de n'être plus
tenues de prendre leur repas à la cantine,
en un mot de disposer à leur volonté de
l'heure accordée pour déjeuner;
3° La suppression des amendes ;
4° Le relèvement des salaires;
5° La nomination d'une commission de
contrôle chargée de vérifier les comptes de
la caisse de secours, commission composée
d'ouvriers et ouvrières nommés dans une
assemblée générale ; la gestion de cette
caisse retiree à la direction et faisant re-
tour au personnel;
6° La liberté d'emporter les pièces de linge
brûlées ou déchirées et que la direction
leur fait payer.
Telles sont, résumées, les principales re-
vendications du personnel. Je les ai expo-
sées une à une, à cette place, depuis plu-
sieurs jours, en y joignant des renseigne-
ments passablement curieux sur les agisse-
ments de la direction.
Ce3 revendications sont trop justes et
trop modérées pour que les propriétaires de
la blanchisserie de Courcelles, refusent d'y
faire droit.
Les employés d'octroi
Une importante réunion des employé s de
l'octroi de Paris aura lieu ce soir, à huit
heures et demie, à la Bourse du travail.
Voici l'ordre du jour de cette réunion :
1° Rendu-compte de l'entrevue de la délé-
gation avec M. le ministre des finances au
sujet des remises du Trésor;
2° Projet d'augmentation à soumettre au
conseil municipal pour 1893;
3° Transformation de la tenue;
4° Question du surnumérariat;
5° Chemin de fer de Ceinture.
Les ouvriers coiffeurs
Les ouvriers coiffeurs du centre, réunis le
4 août à la salle de la Rotonde, 1, rue Fey-
deau, décident qu'il y a lieu de fixer l'ou-
verture des salons de coiffure à sept heures'
en été et huit heures en hiver, et de géné-
raliser la fermeture à huit heures en se-
maine et une heure le dimanche en toute
saison.
Engagent leurs collègues de touslesquar-
tiers de Paris d'en accepter le principe,
estimant que c'est le meilleur procédé pour
en assurer l'exécution. En outre, la suppres-
sion « complète » du pourboire avec un
minimum de salaire; suppression de la
nourriture et du coucher chez les patrons
et une journée de repos par semaine facul-
tative; durée du repas, une heure, même le
samedi et enfin suppression de tout net-
toyage.
Les porteurs des Pompes funèbres
Le bureau de la chambre syndicale des
porteurs des Pompes funèbres adresse aux
porteurs non syndiqués, à l'occasion de
l'anniversaire de la fondation du syndicat,
un appel dont je détache les passages sui-
vants :
« Il y a treize mois, un comité syndical
se fondait pour revendiquervos droits.
» A cette époque, pleins d'enthousiasme,
vous répondiez à son appel ; mais l'admi-
nistration vous a fait croire qu'elle voulait
votre bien-être, et beaucoup, parmi vous,
nous ont quittés, croyant par cela pouvoir
rentrer dans la catégorie des privilégiés :
depuis ce temps, vous avez dû reconnaître
que vous avez été trompés.
M Revenez tous à nous, la porte vous est
ouverte à tous sans exception, c'est par
l'union et la concorde que nous arriverons à
de bons résultats.
» Pasdeplaintes, pas d insultes a l'adresse
de nos chets, soyons exacts à remplir notre
service et nous défierons toutes puni-
tions.
1) Le bureau du syndicatvous invite tous,
syndiqués et non syndiqués, à assister au
punch qui aura lieu le 10 août, à huit
heures et demie, salle Horel, 13, rue Au-
maire.
» Le président, JOURDAIN. — Les vice-
présidents , BAIL, CAZANAVE. — Le
secrétaire, p. ELSAESZER. — Le tré-
sorier, CAPAROIS. — Les délégués,
RÉVIL, BECQUET, GROSJEAN, RUELLE. »
Il sera perçu 1 fr. par personne à l'entrée.
— Les dames seront admises.
La Fédération des travailleurs
du livre
La question la plus importante du dernier
congrès typographique était de savoir si la
fédération entrerait plus avant, qu'elle ne
l'avait fait jusqu'ici, dans la lutte pour la
défense des salaires.
Jusqu'à ce jour, il était dit dans les sta-
tuts que les sections désireuses de faire
modifier ou présenter un tarif devaient
attendre, pour provoquer un conflit, que la
crise industrielle qui sévit sur le travailleur
fût passée. Le congrès a jugé qu'il y aurait
trop à patienter et a décidé de prendre
l'offensive.
Il y avait aussi une raison à ne pas brus-
quer les choses, car il fallait que la caisse
fédérative eût le temps de former Je capital
nécessaire à la protection des saraires des
typographes. 1
Il faut donc prévoir des grèves dans cette
corporation sur différents points de la
France.
Ceci dit, je vais examiner cette question
si importante des grèves et faire savoir
comment la comprend cette fédération.
Lorsqu'il y aura dissentiment dans une
section entre les patrons et les ouvriers
pour la présentation ou la revision d'un
tarif, le comité de section devra, avant
d'ordonner la grève, en informer le comité
central. Aucune grève ne devra être dé-
clarée avant que tous les moyens de conci-
liation aient été épuisés, et le comité cen-
tral ne donnera son autorisation que si
l'accord a été reconnu impossible.
Le comité central pourra, quand il le re-
connaîtra nécessaire, déléguer un ou plu-
sieurs de ses membres pour faciliter l'en-
tente ou, au besoin, pour faire partie du
comité directeur de la grève.
Toute grève déclarée sans son autorisa-
tion restera à la charge de la section, à
moins toutefois qu'il y ait abaissement du
salaire moyen dans une ville. Dans ce cas,
la grève sera de droit.
Seront également considérés comme gré-
vistes les membres des groupes fédérés
remplacés par des femmes dans les mai-
sons où il n'en existe pas encore. Dans les
maisons où il y a des femmes, les fédérés
ne seront regardés comme grévistes que
lorsque -leur remplacement aura été pré-
cédé d'une proposition d'abaissement de
salaire.
Il en sera de même partout où des non-
syndiqués auront été substitués à des syn-
diqués.
Tout groupe ou membre de groupe qui
aura été remplacé dans son travail par des
apprentis embauchés spécialement avec sa-
laire inférieur aura aussi droit aux secours
de grève.
Le congrès a décidé, pour éviter de trop
lourdes charges à la caisse fédérative, que
trois sections seulement seraient autorisées
à présenter simultanément un tarif dans les
villes où il n'en existe pas.
On sera peut-être étonné quand on saura
que les typographes, qui ont si bien su s'or-
ganiser, n'ont pas de tarif dans la moitié
des villes de France, et que pour les salai-
res ils s'en rapportent aux us et coutumes.
Le congrès a cru qu'il était temps de faire
cesser cet état de choses qui met l'ouvrier
à la discrétion du patron, et de présenter
dans tous les syndicats appartenant à la
fédération un tarif en rapport avec les prix
du loyer et des vivres de chaque localité.
On a vu par ce qui précède que le comité
central mettra toute la prudence désirable
pour réussir dans son œuvre.
Ceci bien établi, il s'agissait de savoir
dans quelles mesures on pourrait soutenir
les grévistes. Plusieurs propositions ont été
faites; mais, finalement, le congrès a décidé
le statu quo, c'est-à-dire que chaque gréviste
recevra de la caisse fédérale la somme de
3 fr. 50 par jour, et cela pendant treize se-
maines.
Lorsqu'un gréviste donnera un coup de
main, la somme de 21 francs par semaine
lui sera parfaite, car les dimanches l'in-
demnité n'est pas due. En revanche, aucun
fédéré ne pourra refuser ni abandonner son
travail sans s'exposer à être privé de son
indemnité de grève.
Tout fédéré qui sera en retard de ses
cotisations « par sa faute », c'est-à-dire s'il
n'a pas été malade ou chômeur, subira la
retenue de ses cotisations arriérées sur son
indemnité de grève.
Si un gréviste voulait quitter la localité
où a lieu une mise-bas, pour chercher du
travail dans la région, une indemnité pour-
rait lui être accordée et une note spéciale
serait ajoutée à son livret pour qu'il ait
droit au vialicum.
Les apprentis appartenant à la fédération
— ils peuvent y adhérer après deux ans
d'apprentissage — toucheront, dans le cas
où ils cesseront le travail, pour faciliter les
chances de succès du mouvement, la somme
de 1 fr. 75 par jour pendant la même pé-
riode. Il va sans dire, pour ces derniers,
afin d'éviter les demandes des dommages-
intérêts de la part des parents et des pa-
trons, qu'aucune pression ne sera faite
auprès d'eux pour les inviter à cesser le
travail. Us devront agir spontanément et
selon leur conscience.
Avec les lois actuelles, il y a là une qnes-
tion de droit que le congrès a tenu à dis-
cuter pour éviter que les typographes se
lancent dans une lutte qui aurait pu amener
la dissolution de la fédération, ou amener
celle-ci à être condamnée à de fortes som-
mes, comme dommages-intérêts, envers
des parents ou des patrons qui, pour un
motif quelconque, auraient pu la poursui-
vre devant les tribunaux.
Toute section qui se trouverait en retard,
par sa faute, de six mois de cotisations,
n'aura pas droit à l'indemnité de grève de la
part de la caisse fédérative.
Je dois dire aussi que cette somme de
3 fr. 50 par jour est celle donnée aux gré-
vistes par la caisse centrale, mais que gé-
néralement les caisses syndicales y ajou-
tent soit 50 centimes ou 1 fr., selon leur
encaisse. Ce qui fait que chaque gréviste
typographe touche une somme de 4 fr. ou
4 fr. 50 par jour.
Dans le cas où les fonds en caisse ne suf-
firaient pas à payer les grévistes ou dimi-
nueraient dans une certaine proportion, le
comité central est autorisé à établir un im-
pôt hebdomadaire exceptionnel et à ouvrir
des listes de souscription.
Comme il n'a jamais hésité à envoyer des
fonds aux corporations en grève, il n'hési-
terait pas davantage, s'il était entrainé dans
un mouvement plus grand qu'il ne le désire,
à faire appel à celles-ci et à créer, au moyen
des sections qu'il possède dans toute la
France, un mouvement général en faveur
de la cause que soutiennent les typogra"
phes.
(A suivre.)
Dans les départements
Les ouvriers du Cher. — On m'écrit
de Saint-Florent, le 5 août :
« Le syndicat de carriers, tailleurs de
pierre et travaux similaires de Saint-Florent
(Cher) a fait aux patrons carriers une pro-
position d'augmentation de salaire.
» Cette proposition a été repoussée.
» Ne pouvant avoir d'entrevue avec les
patrons, les ouvriers, au nombre de 120,
ont décidé de se mettre en grève et sont
résolus à ne reprendre le travail qu'après
avoir obtenu satisfaction. Le citoyen Baudin
est attendu. »
CHARLES BOS.
..<
FAITS DIVERS
A PARIS
Bulletin météorologique du 5 août 1892 :
Le thermomètre centigrade du docteur Arthu,
Chevalier, opticien, Paiais-Royal, 158, marqu&Ltk
A 7 heures du matin,. 1Go au-dessus de 0.
A midi. 21e — —
A 7 heures du soir. 200 — —
Le baromètre est à 764 m/m. Il baisse.
Le temps qu'il fait. — Le baromètre
est encore élevé sur le nord de la France,
mais commence à décroître rapidement sur
les îles Britanniques sous l'influence d'une
dépression qui s'est avancée au nord de
l'Ecosse (752 mm.). Une zone de pressions
faibles couvre toujours la Scandinavie et
l'est du continent. Le vent a tourné au sud-
ouest en Irlande; il est faible et variable
sur nos côtes avec mer belle partout. Des
pluies sont signalées dans les pays du nord,
à Moscou et à Besançon.
La température monte sur les îles Britan-
niques.
En France, le temps est au beau avec
hausse de température.
Situation particulière aux ports
Manche.— Mer belle à Dunkerque, à Ca-
lais, à Boulogne, au Havre et à Cherbourg.
Océan. - Mer belle à Brest et à Lorient.
Méditerranée. — Mer belle à Marseille, à
Sicié et à Nice.
Corse. - Mer agitée aux îles Sanguinaires.
Ivorel et Gaudissart, les assassins du
père Olivier, condamnés par la cour d'as-
sises, à la peine de mort, viennent d'être
graciés.
Leur peine est commuée en oelle des tra-
vaux forcés à perpétuité.
Suicide à l'hôpital Saint-Antoine. —
Un malade, atteint de tuberculose, s'est
suicidé hier, dans l'après-midi, à l'hôpital
Saint-Antoine, en se pendant à la fenêtre
des cabinets d'aisances.
Un inconnu, mis avec élégance, a été
trouvé quai de halage, au canal de l'Ourcq,
trouvé quai de hala I f ~lle de revolver.
la tête trouée d'une balle de revolver.
Le suicidé respirait encore et a été trans-
porté à l'hôpital Lariboisière dans un état
alarmant.
Le lientenairt Mizon vient de recevoir
des grands magasins du Louvre toute une
série de tissus français, qui lui sont offerts
à titre de spécimen de notre industrie pour
l'intérieur de l'Afrique.
Nous félicitons les grands magasins du
Louvre de cette œuvre absolument patrio-
tique et désintéressée, destinée à faire
connaître au loin les noms de nos meil-
leurs fabricants, inscrits sur toutes ces
marchandises.
Double suicide. — Les époux Moncousin
habitaient depuis quelque temps, rue des
Petits-Carreaux, un logement au quatrième
étage. Le mari était livreur; il venait de
perdre sa place.
Hier matin, les locataires émus de sentir
dans l'escalier des odeurs cadavériques, en
firent l'observation au concierge. On ouvrit
la porte du logement.
Les époux Moncousin étaient morts tous
deux; la femme était étendue sur le lit;
quant au mari, il s'était pendu à un clou
fixé au mur à 1 mètre 20 seulement du sol.
Il s'était tressé une corde en triplant une
ficelle de petit calibre.
On a -trouvé un mot du mari, disant :
« Nous laissons tout ce que nous pos-:.édoDS
à notre concierge. »
Une romanichel. — Une femme jeune,
se présentait hier matin, chez M. Lebreton,
bijoutier, 36, boulevard Malesherbes , et
demandait à voir des alliances. On lui en
montra plusieurs.
La cliente déclara qu'elle ne trouvait pas
oe qu'elle cherchait et partit.
Aussitôt qu'elle fut sortie, le bijoutier
constata qu'il lui manquait une alliance; il
se mit à la poursuite de la voleuse qu'il fit
arrêter et conduire chez M. Gavrelle, com-
missaire de police.
Devant ce magistrat, elle affirma qu'elle
n'avait rien volé; on la fouilla et on ne
trouva rien dans ses poches.
v On s'aperçut alors qu'elle mâchait quelque
ohose. On lui fit ouvrir la bouche et on
y trouva l'alliance brisée en cinq mor-'
oeaux.
Cette femme déclara alors qu'elle était
bohémienne, appartenant à la catégorie des
romanichels et qu'elle était arrivée le malin
même de Hollande.
DANS J..A BANLIEUE
SAÎNT-oUEN. — Pendu am-dessws dt>
flots. - Der, passants ont aperçu hier matin
le corps d'un homme pendu à une corde
fixée au pont de Saint-Ouen, se balançant
au-dessus des eaux.
Le commissaire de police fit retirer Je
cadavre qui a été reconnu pour être celui
de M. Paul Offert, déménageur, demeurant
avenue des Batignolles.
PANTIN. — Suicide d'une mère de fa-
mille. — Hier matin, Mme H., demeurant
rue Barbe-Dufumont, à Pantin, mariée, mère
d'un enfant, a tenté de se suicider en se
portant un coup de rasoir dans la gorge et
s'est ensuite précipitée par les fenêtres da
son logement.
On l'a relevée grièvement blessée et mal-
gré les soins qui lui ont été prodigués, elle
est morte dans la soirée.
ASNIÈRES. - En gRl"e d'Asnlères, à
sept heures du matin, un ouvrier ajusteur,
M. Doré, âgé de vingt et un ans, a été tam-
ponné par le train no 10.
M. Doré a été transporté à l'hôpital Beau*
jon ; son état a été jugé très grave.
CHAMPIGNY. — Au monument. — La
municipalité d'Ivry, voulant récompenser
les efforts des principaux élèves de ses
écoles, avait projeté une excursion aux en-
virons de Paris. Consultés sur le but de IIP.
promenade, les enfants décidèrent \1'Üi
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