Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-12-04
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 décembre 1890 04 décembre 1890
Description : 1890/12/04 (N7573). 1890/12/04 (N7573).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7539595f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
LE RAPPEL du 4 decembrê
Un condamné fameux, un financier,
Giraud de Gâtebourse, envoyé au bagne
pour fabrication de faux billets di3 banque,
parvint à s'évader en prenant cette voie
des marais. Mais au prix de quelles souf-
frances et de quelles angoisses ! il avait
obligé, au temps de sa splendeur, un
pauvre diable de son pays, Le Vieux, je
crois, qu'on allait pendre. Celui-ci était
demeuré reconnaissant, et la catastrophe
de son bienfaiteur l'ayant empêché de s'ac-
quitter, il envoyait au bagne de petites
sommes pour l'aider à supporter sa mi-
sère. Giraud, en homme intelligent, ayant
conçu le projet d'une évasion, se garda
bien de toucher à cet argent et de le dé-
penser à la cantine: il en préleva seule-
ment une partie destinée à se concilier les
bonnes grâces du gardien. Celui-ci ferma
un peu les yeux sur les économies du con-
damné, économies interdites au bagne.
Quand Giraud eut amassé une petite
somme jugée suffisante pour vivre quelque
temps dans les établissements hollandais,
afin d'attendre de France l'envoi d'une
somme plus forte destinée à payer son
passage, il combina son évasion. Il s'était
attaché un noir, condamné, homme éner-
gique et robuste. Il résolut de l'emmener
avec lui. Giraud, en causant, s'était in-
formé du pays, et l'un des soldats d'infan-
tetie de marine, que la goutte offerte avait
bien disposé, l'initia aux dangers du ma-
rais où il avait été en expédition. Les fla-
ques d'eau du marais étaient infranchissa-
bles à la nage à raison des caïmans. Il fal-
lait un bateau; le mouvement des rames
suffisait à éloigner ces hôtôs dussreux
mais peureux des marigots. Muni de ce
renseignement précieux, voici comment
Giraud imagina de se procurer une embar-
cation. Son procédé était renouvelé de
l'expédient d'Edmond Dantès au château
d'If. Giraud connaissait Monte-Cristo, et ses
lectures lui servaient. Il modifia, toute-
fois. le système de Dantès.
Les forçats et soldats morts au péniten-
cier étaient enterrés dans un cimetière ana-
logue à celui du château d If : la mer re-
cevait leur dépouille et cette fosse bleue et
mobile s'était à peine entr'ouverte sous le
poids du corps, enveioppé d'une toile et
lesté d'un lingot de plomb, que les re-
quins , fossoyeurs joyeux, accouraient
achever la cérémonie. Il n'y avait donc pas
à imiter le captit d'Alexandre Dumas. La
Méditerranée n'a pas de requin.
Mais l'évasion par la mort était quand
même possible. Les civils, colons, canti-
niers, n'étaient pas jetés à la mer. Il y
avait un cimetière à portée du pénitencier.
Dans ce cimetière se trouvaient des morts
enterrés comme en Europe, — dans des
cercueils. L'idée de Giraud était donc réa-
lisable. Il visiterait une sépulture et s'em-
parerait d'un des cercueils, le plus neuf
possible, après l'avoir vidé de son hôte. Il
attendit donc un enterrement de civil -
puis, aidé de son noir, pénétra dans le ci
metière.
Les choses s'accomplirent à souhait. Ils
sortirent sans avoir été vus de l'enclos fu-
nèbre/munis d'un assez grand cercueil de
hols dur. Ils se mirent aussitôt en route
poiiPjie marais, portant sur l'épaula la
boîte mortuaire. Au premier marigot ren-
contré, ils mirent le cercueil à l'eau et, à
l'aide d'un grand bâton, le-dirigèrent de
l'autre côté. à l'ébahissement des caïmans
accourus. L'homme passé, le cercueil était
repoussé de l'autre côté, et le second pas-
sager traversait de même, debout, manœu-
vrant la pagaie. Ils franchirent ainsi assez
rapidement, les flaques coupant le marais.
Le leniemain, ils arrivaient au bord de la
mer. Une petite bande de sable leur parut
propice pour camper. Ils ne voulaient pas
arriver de nuit aux établissements hollan-
dais, qu'ils apercevaient à quelques kilo-
mètres, le long de la baie.
l*i'. noir s'endormit tout simplement sur
le sable. Giraud s'arrangea. un lit dans le
cercoeii amarré comme un bateau, sur la
rive, à l'aide de la pagaie fichée dans le
sable. Quand à l'aube Giraud se réveilla, il
appela, son compagnon : il n'aperçut plus
qu'une masse informe et grouillante. le
malheureux avait été assailli, pendant son
sommeil, par des légions de crabes qui
l'avaient en un instant égorgé et qui ache-
vaient de le dévorer au réveil de son ca-
marade. Giraud, malgré l'horreur de Cl'
spectacle, eus. la force.de remanier dans
son cercueil t*4t de le diriger, en côtoyani
la rite, jusqu'à la terre ferme. S'il eût
suivi la route de sable, il eût été enlevé et
dévoré par les crabes comme le malheu-
reux noir. Gira.ud revint en France et lui
de nouveau arrêté. Ramené au pé uteucier,
il y est mort, sans avoir pu s evader dr
nouveau. On ne recommence pas deux fois
ces aventures. Les évasions de la Guyane
sont donc très rares : aussi ce pénitenciei
est-il considéré comme le plus sûr, — et
le plus meurtrier.
GIlIF.
Dernières Petites Nouvelles
——— Petite Bourse du soir. -
Cours de dix heures : *
3 0/0 l»5 40. lExtér. 4 0/0 : 75 22.
Banque Ottom. : 625.62 Italien : 94 32.
Turc : ilS 80. Egypte 6 0/0 : 483 62.
Rio Tinto : 595 62. Alpine : MMM MM.
Panama : »» »», »».. Russe : MM DM.
hongrois 4 °/«:91 56. Thacsis : HMM »».
——— Enfants l>rùS&s. - Vers sept
fleures, les époux Patois ayant laissé seuls
leurs deux enfants, Louis et Auguste, âgés l'un
de six ans, l'autre de quatre ans ces deux
jeunes garçons ont joué avec des allumettes et
mis le feu aux rideaux de la chambre.
Les voisins accourus aussitôt ont pu sa
rendre maîtres du feu ; malheureusement les
deux pauvres petits avaient été fortement
brûlés.
Par les soins de M. Tardif, commissaire do
police, on les transporta à l'hôpital Tenou et, à
peine arrivés, ils expirèrent en proie à de
grandes soufirances.
——— C^é sage-femme, Mme C.,
é. été mise en état d'arrestation pamm. Clément,
commissaire de police aux délégations judi-
ciaires, par ordre de M. Atthalin, juge d'instruc-
tion.
.., Mme C. est inculpée de manœuvres abor-
taves ayant occasionné la mort de Mme P.,
41ont le cadavre a été exhumé dernièrement au
cimetière de Bagneux. Nous avons raconté
pette affaire en son temps.
——— Un Sneendle considérable;
flont les causes sont inconnues, a éclaté hier
jboir, à Saint-Ebremond de Bonfossé (Orne), au
domicile du sieur Guillet, épicier.
Trois enfants de huit à dix ans, qui n'ont pas
feu le temps de fuir, ont été asphyxiés, et leurs
corps ont été retrouvés complètement carbo-
nisés. Leur mère, qui a été sauvée, est grive-
pient malade,
Les pertes sont évaluées à 15,000 francs.
L'inhumation des enfants a eu lieu ce matin;
pmOûon. est considérable.
La foïadre. — Toulon, 30 décembre. -
La nuit dernière, la foudre est tombée sur le
sémaphore du cap Sicié 64 a détruit tous les
appareils télégraphiques. Les communications
avec la préfecture maritime ont été interrom-
pues.
——— Le drame d'IeueSn Tut.
— On nous écrit de Bougie (Algérie) :
Deux brigands se sont introduits, au moyen
d'un trou pratiqué dans le muî, 4ans l'habita-
tion du nommé Lhossen-ben-Abdallah.
Ce dernier a engagé avec l'un des voleurs
une lutte corps à corps qui s'est terminéo par
la mort des deux combattants.
Le frère d'Abdallah, attiré par les cris de ce
dernier, accourut sur les lieux et tua l'autre
brigand qui s'était caché dans une armoire
lorsqu'il l'avait entendu venir.
—— L'arrestation de Marseille
(suite). — Marseille, 2 décembre. — Il se con-
firme que Boa, l'individu arrêté à la gare de
Marseille, est un homme d'assez forte corpu-
lence et paraissant bien portant, tandis que le
signalement de Padlewski indique un homme
très maigre, presque décharné, à l'aspect ma-
ladif. -
Boa a d'ailleurs pu établir, par un récépissé
de bagages, qu'il se trouvait à Chalon-sur-
Saône le jour de l'assassinat du général Seli-
verstoff.
On assure que la conviction du parquet est
que cet individu n'est pas Padlewski; on croit
toutefois qu'il est en relations avec les nihi-
listes russes habitant Paris.
On assure d'autre part qu'une dépêche du
parquet de Paris démontrerait l'innocence de
Boa, qui serait sur le point d'être remis en
liberté.
-——— Mary-RRynand. — Bruxelles,
2 décembre. — Suivant certaines informations
qui n'ont pas encore reçu confirmation; Mary-
Raynaud serait ici.
- Lç Lonli^ Gros, ancien
sous-préfet du Havre, vient de mourir à Paris
à l'âge de soixante et un ans.
—;—- On nnneuee la mort de M. Al-
bert Delaco-ur, ancien député du Calvados,
ancien commissaire général des haras.
M. Herbert de IBllimarek,
dont nous signalons, à nos faits divers, le pas-
sage à Calais, vient d'arriver à Paris.
LES ON-DIT
Vendredi prochain, à l'hôtel Continental,
un banquet sera donné en l'honneur du
général Mitre, ancien président de la Répu-
blique argentine.
Le Rappel y sera représenté. 1
0.0
Le recensement général des votes du
scrutin de dimanche dernier pour la no-
mination du député de Clignancourt aura
lieu demain jeudi, à dix heures du matin,
à l'Hôtel de Ville.
*
Les électeurs portés sur la liste spéciale
pour le département de la Seine sont con-
voqués pour le mardi 16 décembre 1890, à
l'euet d'élire douze membres de la cham-
bre de commerce de-Paris, pour six ans.
$9
Un maître gravolit-, - doublé d'un pein-
tre -Joe Burn Smeeton, qui n'a guère
fuit parier de lui, mais dont l'œuvre est
fort appréciée des artistes, vient de s'en
aller du petit logement qu'il occupait bou-
levard Montparnasse, au cimetière du même
nom, sans que sa mort ait l'ait plus de bruit
que sa vie. A peine une douzaine de fidèles
à son enterrement. Les Anglais ont du
reste une façon d'enterrer leurs morts
vraiment expéditive. Aucune lettre de faire-
part. C'est l'usage. Aussi, pas d'oraison
funèbre et pas de reporters au convoi. Ces
quelques lignes seront sans doute les seules
que la disparition du bon Joe Smeeton aura
l'ait écrire, mais elles tomberont au moins
comme de pieuses pelletées de terre dans
sa fosse.
0. -
:-Iwv «
Le président de la République a visité
hier l'exI,ositiQn'"ftes projets pour la cons-
truction d'habitations à bon marché, dont
nous avons parié avec détails et qui est
installé dans la salle des Arcades, à fRôlel
de Ville.
M. Carnot, qui était accompagné du gé-
néral Brugëre, a éié reçu par MM. Alphand,
directeur des travaux du la: ville ; Siegfried,
député, président de la Société des habita-
tions à bon marché, et Lalirenccau, secré-
taire général de 1.1 préfecture de la Seigle.
M. Siegfried a remercié le président de
l'encouragement qu'il accordait à la société
en vigitaut l'expusilion des projets et a
présenté les membres do la société: MM.
Picot, Emile Trélat, docteur Rochard, Gar-
nier, etc.
M. Carnot a répondu : « Je suis heureux
d'assister au premier concours que votre
société ait organisé. Je vous lemercie de
m'avoir fourni l'ooca sion de vous prouver
mon intérêt a l'œuvre si louable que vous
entreprenez et la sollicitude avec laquelle
e suis son développèment. »
M. Carnot a ensuite visité dans tous ses
détails l'exposition, examinant avec soin
les différents projets. ,
Puis M; Siegfried a remis au président le
programme d'un nouveau concours que
va organiser la Bèeiété des habitations àr
bon marché..
A sa sortie, le président a été acclamé.
Les listes de veuvos d'ouvriers chargées
d'enfants en bas âge, dont le général lirti-
gère, au nom de Mme C.'iraoï, avant, com-
me nous l'avons dit, demandé l'établisse-
ment aux maires des dilieronts arrondis-
fcemwrts de Paris, parviennent si
ment à l'Elysée.
Le nombre total des veuves qui seront
secourues par Mme Carnot à l'occasion des
fêtes de Noël et du Jour de l'An est de trois
cents. Toutefois, chacun des vingt arron-
dissements ne fournira pas une liste de
quinze mères de famille,
Mme Carnot a tenu à proportionner sa
charité au nombre des indigents habitant
dans chaque arrondissement. C'est ainsi
que daris les trois arrondissements les
plus riches, dans lesquels la charité des
particuliers s'exerce activement, dix veuve s
seront secourues, et par contre le 13e, le
193 et le 20° arrondissements, dans les-
quels les indigents sont le plus nombreux,
fourniront une liste de vingt veuves. Dans
les quatorze autres arrondissements, la
liste demandée aux maires doit porter
quinze noms.
Le conseil académique du ressort de
Paris a ouvert hier matin à la Sorbonne sa
seconde session de 1890.
En ouvrant la séance, M. Gréàrd, prési-
dent, a, donnécusent une situation prospère de l'Académie
de Paris.
•»,
Ani no..-embt"e dernier, il y fcVait ac-
croissement de 500 élèves et de 571 au
1er décembre par rapport à l'année der-
nière.
Le conseil ent n lu ensuite Ifti rapports
des doyens des facultés de théologie, de
droit et de médecine.
Ce dernier rapport accuse une situation
grave et qui va tous les jours s'aggravant,
par l'effet de l'insuffisance des crédits et
des constructions nouvelles d'un aména-
gement et d'une utilisation si dispendieuse
et presque impossible. Ce que M.Brouarde.
a dit en particulier de la bibliothèque };i
plus riche du monde en vieux ouvrages et
de la manière dont elle est conservée, a
ému le conseil. Le recteur a promis d'en
entretenir le ministre.
Nous apprenons le mariage du peintre
Maurice Levis avec Mlle Madeleine Etienne.
-0°.
Il paraît qu'en vérifiant l'inventaire des
,richesses d'art de la ville de Paris, on s'est
aperçu de la disparition d'une Sahite Isa-
belle, de Philippe de Champaigne, qui de-
vait se trouver dans la troisième chapelle
'de l'église Saint-Paul-Saint-Louis.
Le dessin original de ce tableau est au
Louvre ; il représente sainte Isabelle offrant
à la Vierge le modèle de l'abbave de Long
champs. ;
Le curé de Sain't-Paul-Saint-Louis, inter-
rogé sur cette disparition, a répondu que
le tableau avait été prêté à une exposition
et qu'il n'était pas revenu.
Cette réponse sommaire n'est san? doute
que provisoire.
* *
Les comités d'admission de l'exposition
française à Moscou offrent vendredi pro-
chain 5 décembre, au Grand-Hôtel, un
grand banquet à M. Jules Roche, ministre
du commerce, et aux membres de la com-
mission supérieure de celte exposition.
0C4 a
L'abbé Manchon, du clergé de Caen,
possède une poire de bon-chrétien dont le
poirier qui l'a portée est mort depuis
longtemps.
Cette poire, qui figurait à l'exposition
pomologique de la capitale de la BJsse-
Normandio, ept en flacon depuis plus do
cent ans. Elle y fut mise vers 1780 par un
M. Thivet de SccqueviMe, coureur du
comte d'Artois, qui, d'après le procédé
connu, avait rempli le récipient où la poire
s'était développée avec de l'eau-de-vie de
cidre, puis l'avait bouché et cacheté.
L'ahbé Manchon tient ce fruit merveil-
leux, de Mlle Baihilde Thivot, petite-fille de
l'obtenteur.
&
Il n'y a pas qu au bois de Boulogne
qu'on patine. Les étangs de Saint-Mandé,
deVincennes, de Montsouris sont couverts
rte patineurs qui mêlent aux arabesques
¡es plus folles, les culbutes les plus inat-
tendues. Et c'est un exercice qui menace
do se prolonger : la Seine commence à
charrier et depuis deux 011 trois jours la
Marne et ses affluents sont encombrés de
glaçons.
Le Passant
r .»+-■ ■—* ■
BULLETIN DE L'ÉTRANGER
La question des privilèges de l'Eglise
groçque en Targuie n'est pas encore ré-
glée, bien que'!a Porte ait fait courir 1e
bnjirquo le saint synode ava\t reçu toutes
satisfactions, et' que, sur la1 foi de cette
information officielle, plusieurs gouverne-
ments, au nombre desquels sô trouve le
gouvernement russe, avaient envoyé leurs
félicitations au patriarcat.
La Porte, il est vrai, a transmis au pa-
triarcat des documents écrits constatant
¡es concessions qu'elle pouvait, faire, et
qui étaient bion, en effet, celles que les au-
orités ecclésiastiques avaient demandées.
Celles-ci, au lieu rîn les accepter telles
quelles, sans épl ic erla forme, comme le
tai) s'y'attendait, ont tenu, au con-
'rrire, à les examiner de 1res près, en
vertu de ce principe que « la méfiance ert
la mère de la sûreté ». Mieux que per-
sonne elles connaissent le slyie' diploma-
tique otto > an et savent qu'un mot. mal
placé ou oublié peut donner lieu à une
foule de contestations. 1
Bien leur en a pris. Un mot a été omis et
cette omissiort est de nature à engendrer,
plus tard, une équivoque, l'annihilation
même de l'octroi' des concessions faites.
Sur-le-champ. le patriarcat a prié la Porte
d'ajouter le mot qui, manquait. Mais la
Porte srv est refusée. C'est bien la preuve
évidente que le firman avait été rédigé par
quelqu'un qui avait reçu l'ordre exprès de
laisser le conflit toujours ouvert à la volonté
du gouvernement turc.
Heureusement pour les Grecs, le patriar-
cat veillait et c'est, en somme, lui qui
l'emporte dftna cette lutte de finesse. L'in-
terdit n'en continuera pas moins à exister
dans réméré ottoman, au grand mécon-
tentemen t de plusieurs centaines de mil-
liers de chréHcîh^ orthodoxes. Il y a là une
situation fort gteive dont le Sultan ne veut
pîls s'aperttbMoik •
En persistant dânsfla manière de voir,
il provoquera xuiC' agitation de tous ses
sujets d'01'igine grecque; il s'aliénera le
nouveau cabinet hellénique qui paraissait
disposé à entretenir de bdilue; relation^
avec lui ; il poussera l'Eglise bulgare à des
empiétements continuels. Et l'Orient est.
déjà suffisamment troublé pour qlH: l'on
n'ajoute pas aux difficultés qui ont rendu
les Etats balkaniques ennemis les uns des
autres.
Le général Mano fait annoncer qu'il
n'est pas démissionnaire, li n'y a donc pas
de crise ministérielle à Bucharest et fil.
Bratiano est toujours aussi éloigné du
pouvoir qu'auparavant. Il est fort* à
souhaiter que cette situation puisse se
prolonger longtemps, mais les évènements
qui se succèdent si rapidement en Rou-
manie font craindre que la crise ne soit
que retardée.
Une dépêche de Pernambuco annonce
que de graves dissensions auraient éclaléi
entre les membres du gouvernement bré-
silien, qu'on attendait à bref délai la dé-
mission de plusieurs d'entre eux et que
tous les télégrammes sont soumis à Une
censure rigoureuse.
Ce n'est pas la première dépêche de ce
'#>' ,'
?ônre adr -s^ée iiar tes agences télégrapbhi-
'ile.i du Brésil. Périodiquement, certaines
personnes se font un plaisir de discréditer
a nouvelle République qui, céper.dant, a
u lila très grande majorité des suffrages
d" Brésiliens. L'information d'aujourd'hui
O'irrafitbien êtfè, comme cel'es qui l'ont
précédée, un vulgaire canard américain.
CHARLES BOS.
———————————..—
JOURNÉt POLITIQUE
FRANCE
!Le il»®9•§•»«?• eraewr du Crédit
foncier
Nous apprenons que M. Gauvain, maître des
requêtes au conseil d'Etat, est nommé sous-
gouverneur du Crédit foncier en remplacement
de M. Levêque, député, dont la démission a
fait, on s'en souvient, quelque bruit, il y a trois
mois.
M. Meilhodon, nommé récemment adminis-
trateur, conserve ses fonctions de secrétaire
général du Crédit foncier.
Ajoutons que, cette décision ayant été prise
au conseil des ministres d'hier matin, il faut
s'attendre à voir pirallre très probablement
demain au Journal officiel le décret nommant
M. Gauvain au ppste de sous-gouverneur.
ï'H2 lîrtâPG été JI, "nlcs Ferry
M. Jules Ferry adresse au directeur du Matin
une lettre dont nous extrayons le passage sui-
vant :
« Dans son numéro de ce jour, le Matin pu-
blie sous la rubrique : « M„ Bavier-Chauffour »
et avec le sous-titre: «L'amitié d'un grand
» homme est un bienfait des dieux », un ar-
ticle où la société concessionnaire des char-
bonnages de Hon-Gny est vivement prise à
partie. Vos différends avec cette société ne
m'intéressent en aucune façon, mais je he puis
laisser passer les insinuations malveillantes
dont l'auteur de cet article a émaillé son récit.
» En y mêlant mon nom, sans aucun mottf,
puisque j'ai été absolument étranger au con-
trat dont on discute l'exécution, on veut évi-
demment faire entendre-au public que les fa-
veurs accordées au concessionnaire l'ont été
par mon intervention, que les liens de parenté
qui m'unissent à lui l'ont puissamment aidé
dans ses entreprises. Cette opinion est géné-
rale ; mais el'e est fausse et je ne suis point
fâché de trouver l'occasion de m'en expliquer
une fois pour toutes.
»Non seulement j'ai été étranger, absolument
étranger au contrat du 28 mars 1'887, passé
entre le résident général du' Tonkin, M. Bi-
hourd, et M. Davier; préparé par Paul Bert, en
1886, repris par son successeur l'année d'après,
et finalement approuvé par M. Flourens, mi-
nistre des affaires étrangères, comme le prou-
vent les dt'p»}cî;es insérées au Journal officiel
du fi- août 1837, — mais mes relations avec
M. Bavier-Chauffour ont consisté uniquement à
lui refuser la concession dn.s mines de la baie
d'Aloug et à poursuivre l'annulation du con-
trat qu il avait passé avec les régents d'Annam,
pour ces vastes charbonnages, au mois de sep-
tembre i 88 i. »
(Je.. eBé
La lettre suivante eft adressée aux jour-
nrimt :
« Prison de Sainte-Pélagie, 21 novembre.
» Monsieur le directeur,
» La presse, jusqu'à ce jour, a eu la bonne
habitude da prendre la défense de se.s mem-
bres molestés, surtout lorsquils se trouvent en
prison. , -
» Nous osons espérer qu'aujourd'hui elle ne
faillira pm à ce devoir et nous aidcrn, par une
large publicité, à protester contre les tendances
de l'administration de Sainte-Pélagie et du
ministère.
>» On ne se contente plus de nous donner
une nourriture; infecte et dont plusieurs de
nous no peuvent manger; on ne se contente
plus de noussoumettro à une surveillance de
tous les instants aussi injurieuse et humiliante
pour notre dignité que traeassicre pour les
parents et les amis qui nous viennent visiter;
on en vient-à, nous traiter en gens dont on
veut détruire la réiisiance par lea n plus vexaîoires.
» Ce midi'1, h neuf heures, on nous a enlevé
nos matelas, on ne nous a laissé que deux cou-
vertures de laine, sales tt presque à jour, in-
suffisantes à nous protéger contre le froid, on
nous a supprimé nos cuvettes et nos pots-à-eau
et,si nous voulons nous laver, nous serons for-
cés d'aller le faire dans la cour.
» Un- pareil régime est insupportable. Nous
n'en voulons plus et nous ferons le nécessaire
pour le faire cesser.
» Veuillez donc, monsieur le directeur,, nous
aider dans cette campagne qui intéresse tous
les membres de la presse, et recevoir-l'expres-
sion de nos sentiments les plus distingués,
» L. Maës, A. Ballière, Emile Couret,
Georges Brunet, Gaston Dumont, G.
Cabot, Ernest Gcgout, Ch. Malalo
détenus politiques. »
I,™ eïv.aBasSîr.* de eoaaîmcrce
Le Bulletin municipal officiel contient un
arrêté préfectoral convoquant les électeurs
pour le renouvellement de la chambre de com-
merce de Paris.
--.---
M. Costa
Cannes, 2 décembre.
Le député italien Costa, qui est en ce mo-
ment notre hôte, s'apprêtait à rentrer en Italie,
quand il a appris le décret d'amnistie dont il
est bénéficiaire. Dès lors. sa rentrée n'ayant
plus aucun caractère politique, il a résolu de
ue partir que dans quelques jours.
ÉTRANGER
SlalRdlc de H. Canovas
Madrid, 1er décembre.
M. Canovas a voulu 50 rendre aujourd'hui
au palais, mais se sentant indisposé, il a dû
rentrer chez lui. Cette rechute 11c présente
aucune gravité.
AIStais-Uis's
Washington, i décembre.
Plusieurs bills ont été déposés à la Chambre
des représentants pour autoriser le monnayage
illimité de l'argent. D'autres bills demandent
une exemption de droits, pour de nombreux
articles, notamment pour objets'en étain et fer
blanc, outils d'agriculture, laines et certaines
matières premières. Ces bills réclament en
outre l'annulation clos surtaxes imposées par le
bill Mac-Kinley.
LE CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres se sont réunis hier matin; à
l'Elyséc, sous la présidence de M. Carnot.
M. Jules Roche, ministre du cunniurce, a
soumis à la sig nature du président de la Répu-
blique un pro et de loi accordant à la Grèce,
sous condition de réciprocité, jusqu'au te5 fé-
vrier 1892i le traitement de la nation la plus
favorisée. "',
Là Grèce, de son coté, accordera, par une
loi, à la France non seulement le .traitement
actuel de la nation la pjus favorisée,.mais en-
core des avantages nouveaux importants, no-
tamment la franchise entière de nos vins, une
réduction de 75 0/0 sur nos dentelles et une
réduction de 50 0/0 sur notre velours et notre
parfumerie. 1 J ,"
m pftis;1* piWfeègou tégafe mm weeçeâê»
aux marques de fabrique ou de commerce,
aux dessins, pu jiiodèles industriels,
M. Etienne, sous-secrétaire d'Etat aux colo-
nies, a fait signer : ,
'1- Un projet de loi ratifiant lèt déclarations
signées le 29 décembre <887 par ie roi Pomaré
et le gouverneur dés établissements français
de l'Océanie, Par ces déclarations, le roi Po-
maré renonce désormais à l'application de la
juridiction haïtienne.
2° Un décret sur le nouveau régime doua-
nier au Sénégal. La production française
sera désormais proiégôo contre W produits
étrangers,
» * »
ROSE MIGNON ÊT_0^ COUTURIER
Les démêlés entre nos actrices et leurs
couturiers ou couturières ne sont pas
rares, les tribunaux civils retentissent
souvent des scandales qu'ils provoquent,
mais ces scandales se bornent générale-
ment à la majoration des factures dans des
conditions exorbitantes.
Jusqu'à présent, les parties n'en arri-
vaient pas aux coups et aux injures, et
lorsque le tribunal avait placé sur le lit de
Procuste les mémoires des habilleurs ou
habilleuses, ceux-ci étaient payés et tout
rentrait dans l'ordre.
Un couturier, M. Vincent Lachartrouille,
vient de faire exceptidi L la règle vis-à-vis
d'une charmante actrice, Mme Rose Mi-
gron, dans les circonstances qu'on va
connaître.
Revenant d'une tournée en Amérique,
Mlle Hose Mignon, qui avait acheté un
coupon d'étoffe pour une robe, alla trou-
ver son couturier, lui remit l'étoffe en le
priant de hâter le plus possible la confec-
tion de la robe.
Le vêtement terminé, M. Vincent La-
chartrouille le fit porter chez l'artiste par
un de ses garçons qui avait pour mission
de ne délivrer que contre remboursement
d'une somme de 250 francs.
Mlle Rose Mignon crut à une plaisante-
rie. Payer douze louis et demi la façon
d'une robe dont elle avait fourni elle-même
l'étoffe, c'était raide. Et comme le garçon
s'obstinait à ne pas lâcher la robe sans les
250 francs, l'actrice fit appeler un sergent de
ville qui ordonna à l'employé de se dessai-
sir de son précieux colis.
Le couturier, furieux de la mésaventure,
appela Mlle Rose Mignon devant le juge de
paix qui, après avoir écouté les parties,
nomma un expert pour l'estimation de la
façon de l'objet en litige.
L'expert fixa la somme à 50 francs.
Le lendemain, Mlle Rose Mignon se pré-
sentait accompagnée d'un huissier chez
son couturier, pour lui faire l'offre réelle
des 50 frar cs fixés par l'expertise.
M. Vincent Lachartrouille se rebiffe,
éclate en gros mots :
— C'est une infamie, vous n'êtes qu'une
c.! cria-t-il à sa cliente.
Celle-ci, démontée par cette injure, ri-
poste dans le même dictionnaire :
— Et vous, vous n'êtes qu'un m., !
Sur ces mots, d'un goût contestable,
l'artiste et le couturier en viennent aux
gifles. Mlle Rose Mignon se sauve, et M.
Vincent Lachartrouille, dont la fureur va
crescendo, la poursuit, armé do ses longs
ciseaux, jusque dans la rue, où il coupe et
déchire la robe de son adversaire.
"Mlle Rose Mignon porta plainte immé-
diatement pour voies de fait, violences et.
injures.
L'affaire, est venue hier devant le tribu-
nal correctionnel, où M. Vincent Lnchar-'
trouille avait opposé une demande recon
ventionneHd; ''-
Après avoir entendu M0 Deloison, pour
M!!e 'H'o:e Mignon, et Me Sick -po-ir M
Vincent Lachartrouile, le tribunal a dé-
bouté celui-ci dé sa dértiande Wconven-*
tionnclle et, Statuant sur la plainte de l'ac-
Irice, a condamné le couturier irascible à
50 francs d'amende et 300 francs de dom-
mages-intérêts.
AMÊnÉE BLONDEAU.
■ | , ——
TABLEAUX PARISIENS
BESSeU'ElfiKCES i ÉSJGRÊSBLES
Etant donne qjic toute figure humainc, nor-
malement conformée, se conrppae de deux
yeux, d'un nez, d'une bouche, a\in m ntr n. le
tout couronné — pas toujours - de cWycux
et quelquefois aussi — chez les ce 's mut.es
d'anc végétation insolite, heureusement tou-
jours invisible à l'œil nu, il est très étonnant
que, dans la foule des habitants de noire pla-
nète, il se rencontre difficilement deux figures
offrant entre elles une ressemblance même im-
parfaite.
Et pourtant on ne croirait pas que cela soit
si rare, puisqu'on a déjà arrêté deux Padlewski
qui n'étaient pas Padlewski et un Mary-Ray-
naud qui n'était pas Mary-Raynaud, rien que
par suite d'une similitude à peu près exacte de
traits. -
Il est vrai qu'il est fort difficile à un agent
de police de ne pas commettre d'erreur quand
il est à la recherche d'un individu contre le-
quel est décerné un mandat d'amener.
De quels moyens dispose-t-il, en effet, pour
retrouver -un monsieur, dont il n'a jamais vu
le visage, dont il n'a jamais entendu la voix?
D'une photographie.
'■)Cette photographie est toujours une repro-i
dùction exécutée au service spécial de la pré-
fecture d'après le portrait =-, le plus récent
possible de l'individu recherché.
Or, de ce que ce portrait est le plus récent
possible, il ne s'ensuit pas qu'il ait été exécuté
récemment : on prend ce qu'on trouve.
Parfois, la photographie qui sert dè proto-
type pour l'pxécution des autres, date de dix et
même de quinze ans.
C'est ce qui s'est passé pour Eyraud : les
ageut3 préposés à sa recherche avaient entre
les mains un portrait datant de 1878, et en
douze ans un homme change. ,'"
Si cet inconvénient était encqfé le séul!
Mais il y en a encore un autre, et ce n'est pas
le moindre. v
Quand un individu s'enfuit pour échapper à
la police, son premier soin est évidemment de
se « faire une tête ». Or, sans même recourir
au maquillage, tout homme a en sa possession
un moyen fort simple, en même temps infail-
lible, de se défigurer complétement il n'a qu'à
changer la çoupe de ses cheveux ou à laisser
pousser sa barbe, s'il a l'habitude de la couper
chaque matin.
Allez donc après cela reconnaître un mon-
sieur dpnt vous ne possédez que la photogra-
phie !
C'est chose à peu* près impossible, et si vous
né possédez sur'lui, sur sa façon de marcher,
sur spnélocution, sur certaines particularités
de spii individu, quelques données précises,
vous risquez fort de ne le jamais découvrir,
même s'il passe à côté de vous ou s'il vous fait
vis-à-vis dans Un Omnibus.
Et alors gare les ressemblances ! Toute per-
sonne qui a le malheur de posséder approxi-
mâflvernen't quelques-uns des traits du pour-
suivi, risque fort d'être incarcérée à sa place
jusqu'à ce qu'elle ait établi son identité d'une
façon lumineuse.
Ce n'est pas très drôle, vous l'avouerez
mais le moyen d'éviter cela !
Et dire que vous et moi, nous ressemblons
peut-être chacun de notre côté à un assassin
ou à une crapule et que nous sommes exposes
d'un jour à l'autre.
Ah 1 tenez, rien que d'y penser, j'en ai froi"
dans fe dos.
HENRI DREYFUS.
r ■il»'■»>—I HIMIII—W
UE3 COURSES
REFORMES A FAIRE
La temperature est devenue et reste trop
rigoureuse pour permettre aux courses d'avoir
lieu. Il y a fort dommage pour les propriétaire,
de chevaux. Plusieurs d'entre eux avaient fai
préparer leurs pensionnaires en vue des épreu-
ves de fin d'année. Ils se trouvent punis dans
leur patience.
Puisque le froid nous a fait ces loisirs, sui-
vant une ressouvenance d'un grand poète latin,
que l'on nous permettra de citer en français,
pour ne pas être accusé de faire du pédago-
gisme en matière de turf, profitons-en pour
signaler à nos gouvernants quelques réformes
urgentes.
Il est de toute évidence que les solennels
mais trop vieux règlements des courses ne ré-
pondent plus du tout aux besoins de l'élcvage
ni aux goùts et aux droits du public, sans le
concours duquel la prospérité actuelle des di-
verses sociétés, grandes ou petites, serait très
vite transformée en ruine lamentable.
Nous publierons donc, à partir de demain et
dans le cadre d'un très court feuilleton au jour
le jour, une série d'observations qui nous int
été, du reste, demandées par le ministre de
l'intérieur et par la préfecture de police.
L'Etat ne peut plus laisser les choses hip-
piques telles quelles sont. Les questions
d'élevage, de coutscs et de paris ont pris lino,
telle importance qu'il leur faut une réglemen-
tation gouvernementale. Notre expérience nous
permet d'apporter cette petite pierre à GeL édi-
fice des plas utiles et des plus éminemment
nationaux. Nous ne sommes pas de ceux qui
se dérobent devant ce qu'ils considèrent comraf
un devoir.
ÉDOUARD CAVAILHON. ¡
i. Â
PETITES PLANETES
M. L. Niesten, de l'Observatoire de
Bruxelles, s'occupe, en un travail que pu-
blie l'Astronomie (librairie Gauthier-Vil-
lars), de la dimension des petites planètes.
Les petites planètes, ou planètes téles-
copiques, sont celles dont les orbites en-
trelacés se dessinent dans l'espace compris
entre Mars et Jupiter, dans les régions où,
selon ce qu'on nomme la loi de Bode, une
grande planète devrait se trouver. On les
a, par suite, considérées comme la mon-
naiè ou les débris de cet astre absent; hy-
pothèse qui a pu s'appuyer sur le caractère
fragmentaire attribué à plusieurs d'entre
elles, mais à laquelle, pour le dire tout de
suite, le travail dont il s'agit n'est pas fa-
vorable.
C'est par des mesures micrométriques
qu'a été traitée d'abord la question du
diamètre des planètes télescopiques, celui
du moins des plus grosses d'entre elles ;
mais on n'a obtenu de la sorte que des
résultats peu concluants; aussi est-ce au-
jourd'hui par la photométrie qu'on pro-
cède.
Les planètes télescopiques sont actuelle-,
ment tout près d'atteindre au nombre de
U00 : mais on n'en comptait- que 2G5 à la fin
de 18G6 quaiid M. Niesten a commencé
.so i travail qui. dès lors, n'intéresse que
ces dernières. Un tableau résume les dé-
terminations qu'il en donne.
Vesta est le plus qros des astéroïdes;
prtn difïrîK'tTh est de 370 k. ; c'est ;) peine
Uiparlie du diamètre terrestre.
Cérés vient ensuite. Diamètre : 308 h. 9.
P.illas, ave- 278 k. 5, occupe le troisième t
rang,
Ces Ir.'is planètes sont les seules qui
aient plus de 200 kilomètres de diamètre.
Trouto et une seulement ont un dia,
mètre de plus de 100 kilomètres
La plus petite,, Agathe, ne mesure quç
7 k. 1 ! moins que la distance de Paris
(gare Montparnasse) à Meudon (station).
Les 205 planetes font ensemble un vo-
lume do'l&i,047,80'.) kilomètres carrés. Il
en faudrait 8.575 fois autant pour ég;i'er,
le volume de la terre. Tous ces astéroïdes
agglomérés formeraient une sphère de 622
kibtrrièlres de diamè're. Par conséquent,"
le diamètre de la planète unique dont l'hy-.
pothèse précitée voit on eux les débris
n'aurait été que le vingtième du dhœè',r«
terrestre.
oJt)*-:.:
Une observation de la nouvelle comète
de Zona, découverte à Palerme le 15 du
mois dernier, est présentée à l'Académie
des sciences par M. Mouchez.
Cette observation, faite par un astro-
nome de profession qui n'en est pas à ses
débuts, n'a en soi qu'un intérêt tout spé'
cial; mais cette circonstance la signale à
l'attention du grand public d'avoir une
dame pour auteur : Mlle D. IGumpke.
Mlle D. Klumpke est attachée à l'Obser-
vatoire de Paris. L'Observatoire est l'atelier
de confection de cette savante fille d'Eve.
l'équatorial de la tour de l'Est est son ai-
guille-
*
* *
C'est presque exclusivement de la pomme,
de terre qu'en Allemagne l'alcool est tiré.
En France, sauf celui du vin, devenu si
rare, c'est aux maîfc, 'aux betteraves, aux
mélasses qu'il est demandé ; la pomruv
do terre n'entré que peii 5u peint "d.i.
nos J
Comme corollaire de ses travaux sur l'a-
mélioration de la culture de la pomme de
terre en France, M. Aimé Girard a voulu
démontrer qu'avec les variétés à gmiid
rendement et à grande richesse, dont'il
préconise la plantation, la distillerie agri-
cole de la pomme de terre doit offrir les
mêmes avantages qu'en Allemagne.
La démonstration est faite d'après les
résultats industriels qu'il communique à
l'Académie, résultats obtenus avec le con-
cours de M. Charles Michon, agriculteur à
Crépy-en-Valois et M. Maquet, distillateur
à la Fère-Champenoise.
80,000 kilogrammes de pommes de terre
de la variété Chardon, contenant à peina
16 0/0 de fécule, ont été distillés chez ftff
Michon. Le rendement a été de 11 litres 17
à 11 litres 20 d'alcool à 100° par i 00 kilo"
grammes de pommes de terre, que celles-
ci fussent travaillées seules ou additionnées
d'un sixième dé Triais, dans le but d'amé-
lïorer les vinasses. ■ .,
La quéatioh de l'emploi par la distillerie
agricole de nos pommes de terre dites
?
Un condamné fameux, un financier,
Giraud de Gâtebourse, envoyé au bagne
pour fabrication de faux billets di3 banque,
parvint à s'évader en prenant cette voie
des marais. Mais au prix de quelles souf-
frances et de quelles angoisses ! il avait
obligé, au temps de sa splendeur, un
pauvre diable de son pays, Le Vieux, je
crois, qu'on allait pendre. Celui-ci était
demeuré reconnaissant, et la catastrophe
de son bienfaiteur l'ayant empêché de s'ac-
quitter, il envoyait au bagne de petites
sommes pour l'aider à supporter sa mi-
sère. Giraud, en homme intelligent, ayant
conçu le projet d'une évasion, se garda
bien de toucher à cet argent et de le dé-
penser à la cantine: il en préleva seule-
ment une partie destinée à se concilier les
bonnes grâces du gardien. Celui-ci ferma
un peu les yeux sur les économies du con-
damné, économies interdites au bagne.
Quand Giraud eut amassé une petite
somme jugée suffisante pour vivre quelque
temps dans les établissements hollandais,
afin d'attendre de France l'envoi d'une
somme plus forte destinée à payer son
passage, il combina son évasion. Il s'était
attaché un noir, condamné, homme éner-
gique et robuste. Il résolut de l'emmener
avec lui. Giraud, en causant, s'était in-
formé du pays, et l'un des soldats d'infan-
tetie de marine, que la goutte offerte avait
bien disposé, l'initia aux dangers du ma-
rais où il avait été en expédition. Les fla-
ques d'eau du marais étaient infranchissa-
bles à la nage à raison des caïmans. Il fal-
lait un bateau; le mouvement des rames
suffisait à éloigner ces hôtôs dussreux
mais peureux des marigots. Muni de ce
renseignement précieux, voici comment
Giraud imagina de se procurer une embar-
cation. Son procédé était renouvelé de
l'expédient d'Edmond Dantès au château
d'If. Giraud connaissait Monte-Cristo, et ses
lectures lui servaient. Il modifia, toute-
fois. le système de Dantès.
Les forçats et soldats morts au péniten-
cier étaient enterrés dans un cimetière ana-
logue à celui du château d If : la mer re-
cevait leur dépouille et cette fosse bleue et
mobile s'était à peine entr'ouverte sous le
poids du corps, enveioppé d'une toile et
lesté d'un lingot de plomb, que les re-
quins , fossoyeurs joyeux, accouraient
achever la cérémonie. Il n'y avait donc pas
à imiter le captit d'Alexandre Dumas. La
Méditerranée n'a pas de requin.
Mais l'évasion par la mort était quand
même possible. Les civils, colons, canti-
niers, n'étaient pas jetés à la mer. Il y
avait un cimetière à portée du pénitencier.
Dans ce cimetière se trouvaient des morts
enterrés comme en Europe, — dans des
cercueils. L'idée de Giraud était donc réa-
lisable. Il visiterait une sépulture et s'em-
parerait d'un des cercueils, le plus neuf
possible, après l'avoir vidé de son hôte. Il
attendit donc un enterrement de civil -
puis, aidé de son noir, pénétra dans le ci
metière.
Les choses s'accomplirent à souhait. Ils
sortirent sans avoir été vus de l'enclos fu-
nèbre/munis d'un assez grand cercueil de
hols dur. Ils se mirent aussitôt en route
poiiPjie marais, portant sur l'épaula la
boîte mortuaire. Au premier marigot ren-
contré, ils mirent le cercueil à l'eau et, à
l'aide d'un grand bâton, le-dirigèrent de
l'autre côté. à l'ébahissement des caïmans
accourus. L'homme passé, le cercueil était
repoussé de l'autre côté, et le second pas-
sager traversait de même, debout, manœu-
vrant la pagaie. Ils franchirent ainsi assez
rapidement, les flaques coupant le marais.
Le leniemain, ils arrivaient au bord de la
mer. Une petite bande de sable leur parut
propice pour camper. Ils ne voulaient pas
arriver de nuit aux établissements hollan-
dais, qu'ils apercevaient à quelques kilo-
mètres, le long de la baie.
l*i'. noir s'endormit tout simplement sur
le sable. Giraud s'arrangea. un lit dans le
cercoeii amarré comme un bateau, sur la
rive, à l'aide de la pagaie fichée dans le
sable. Quand à l'aube Giraud se réveilla, il
appela, son compagnon : il n'aperçut plus
qu'une masse informe et grouillante. le
malheureux avait été assailli, pendant son
sommeil, par des légions de crabes qui
l'avaient en un instant égorgé et qui ache-
vaient de le dévorer au réveil de son ca-
marade. Giraud, malgré l'horreur de Cl'
spectacle, eus. la force.de remanier dans
son cercueil t*4t de le diriger, en côtoyani
la rite, jusqu'à la terre ferme. S'il eût
suivi la route de sable, il eût été enlevé et
dévoré par les crabes comme le malheu-
reux noir. Gira.ud revint en France et lui
de nouveau arrêté. Ramené au pé uteucier,
il y est mort, sans avoir pu s evader dr
nouveau. On ne recommence pas deux fois
ces aventures. Les évasions de la Guyane
sont donc très rares : aussi ce pénitenciei
est-il considéré comme le plus sûr, — et
le plus meurtrier.
GIlIF.
Dernières Petites Nouvelles
——— Petite Bourse du soir. -
Cours de dix heures : *
3 0/0 l»5 40. lExtér. 4 0/0 : 75 22.
Banque Ottom. : 625.62 Italien : 94 32.
Turc : ilS 80. Egypte 6 0/0 : 483 62.
Rio Tinto : 595 62. Alpine : MMM MM.
Panama : »» »», »».. Russe : MM DM.
hongrois 4 °/«:91 56. Thacsis : HMM »».
——— Enfants l>rùS&s. - Vers sept
fleures, les époux Patois ayant laissé seuls
leurs deux enfants, Louis et Auguste, âgés l'un
de six ans, l'autre de quatre ans ces deux
jeunes garçons ont joué avec des allumettes et
mis le feu aux rideaux de la chambre.
Les voisins accourus aussitôt ont pu sa
rendre maîtres du feu ; malheureusement les
deux pauvres petits avaient été fortement
brûlés.
Par les soins de M. Tardif, commissaire do
police, on les transporta à l'hôpital Tenou et, à
peine arrivés, ils expirèrent en proie à de
grandes soufirances.
——— C^é sage-femme, Mme C.,
é. été mise en état d'arrestation pamm. Clément,
commissaire de police aux délégations judi-
ciaires, par ordre de M. Atthalin, juge d'instruc-
tion.
.., Mme C. est inculpée de manœuvres abor-
taves ayant occasionné la mort de Mme P.,
41ont le cadavre a été exhumé dernièrement au
cimetière de Bagneux. Nous avons raconté
pette affaire en son temps.
——— Un Sneendle considérable;
flont les causes sont inconnues, a éclaté hier
jboir, à Saint-Ebremond de Bonfossé (Orne), au
domicile du sieur Guillet, épicier.
Trois enfants de huit à dix ans, qui n'ont pas
feu le temps de fuir, ont été asphyxiés, et leurs
corps ont été retrouvés complètement carbo-
nisés. Leur mère, qui a été sauvée, est grive-
pient malade,
Les pertes sont évaluées à 15,000 francs.
L'inhumation des enfants a eu lieu ce matin;
pmOûon. est considérable.
La foïadre. — Toulon, 30 décembre. -
La nuit dernière, la foudre est tombée sur le
sémaphore du cap Sicié 64 a détruit tous les
appareils télégraphiques. Les communications
avec la préfecture maritime ont été interrom-
pues.
——— Le drame d'IeueSn Tut.
— On nous écrit de Bougie (Algérie) :
Deux brigands se sont introduits, au moyen
d'un trou pratiqué dans le muî, 4ans l'habita-
tion du nommé Lhossen-ben-Abdallah.
Ce dernier a engagé avec l'un des voleurs
une lutte corps à corps qui s'est terminéo par
la mort des deux combattants.
Le frère d'Abdallah, attiré par les cris de ce
dernier, accourut sur les lieux et tua l'autre
brigand qui s'était caché dans une armoire
lorsqu'il l'avait entendu venir.
—— L'arrestation de Marseille
(suite). — Marseille, 2 décembre. — Il se con-
firme que Boa, l'individu arrêté à la gare de
Marseille, est un homme d'assez forte corpu-
lence et paraissant bien portant, tandis que le
signalement de Padlewski indique un homme
très maigre, presque décharné, à l'aspect ma-
ladif. -
Boa a d'ailleurs pu établir, par un récépissé
de bagages, qu'il se trouvait à Chalon-sur-
Saône le jour de l'assassinat du général Seli-
verstoff.
On assure que la conviction du parquet est
que cet individu n'est pas Padlewski; on croit
toutefois qu'il est en relations avec les nihi-
listes russes habitant Paris.
On assure d'autre part qu'une dépêche du
parquet de Paris démontrerait l'innocence de
Boa, qui serait sur le point d'être remis en
liberté.
-——— Mary-RRynand. — Bruxelles,
2 décembre. — Suivant certaines informations
qui n'ont pas encore reçu confirmation; Mary-
Raynaud serait ici.
- Lç Lonli^ Gros, ancien
sous-préfet du Havre, vient de mourir à Paris
à l'âge de soixante et un ans.
—;—- On nnneuee la mort de M. Al-
bert Delaco-ur, ancien député du Calvados,
ancien commissaire général des haras.
M. Herbert de IBllimarek,
dont nous signalons, à nos faits divers, le pas-
sage à Calais, vient d'arriver à Paris.
LES ON-DIT
Vendredi prochain, à l'hôtel Continental,
un banquet sera donné en l'honneur du
général Mitre, ancien président de la Répu-
blique argentine.
Le Rappel y sera représenté. 1
0.0
Le recensement général des votes du
scrutin de dimanche dernier pour la no-
mination du député de Clignancourt aura
lieu demain jeudi, à dix heures du matin,
à l'Hôtel de Ville.
*
Les électeurs portés sur la liste spéciale
pour le département de la Seine sont con-
voqués pour le mardi 16 décembre 1890, à
l'euet d'élire douze membres de la cham-
bre de commerce de-Paris, pour six ans.
$9
Un maître gravolit-, - doublé d'un pein-
tre -Joe Burn Smeeton, qui n'a guère
fuit parier de lui, mais dont l'œuvre est
fort appréciée des artistes, vient de s'en
aller du petit logement qu'il occupait bou-
levard Montparnasse, au cimetière du même
nom, sans que sa mort ait l'ait plus de bruit
que sa vie. A peine une douzaine de fidèles
à son enterrement. Les Anglais ont du
reste une façon d'enterrer leurs morts
vraiment expéditive. Aucune lettre de faire-
part. C'est l'usage. Aussi, pas d'oraison
funèbre et pas de reporters au convoi. Ces
quelques lignes seront sans doute les seules
que la disparition du bon Joe Smeeton aura
l'ait écrire, mais elles tomberont au moins
comme de pieuses pelletées de terre dans
sa fosse.
0. -
:-Iwv «
Le président de la République a visité
hier l'exI,ositiQn'"ftes projets pour la cons-
truction d'habitations à bon marché, dont
nous avons parié avec détails et qui est
installé dans la salle des Arcades, à fRôlel
de Ville.
M. Carnot, qui était accompagné du gé-
néral Brugëre, a éié reçu par MM. Alphand,
directeur des travaux du la: ville ; Siegfried,
député, président de la Société des habita-
tions à bon marché, et Lalirenccau, secré-
taire général de 1.1 préfecture de la Seigle.
M. Siegfried a remercié le président de
l'encouragement qu'il accordait à la société
en vigitaut l'expusilion des projets et a
présenté les membres do la société: MM.
Picot, Emile Trélat, docteur Rochard, Gar-
nier, etc.
M. Carnot a répondu : « Je suis heureux
d'assister au premier concours que votre
société ait organisé. Je vous lemercie de
m'avoir fourni l'ooca sion de vous prouver
mon intérêt a l'œuvre si louable que vous
entreprenez et la sollicitude avec laquelle
e suis son développèment. »
M. Carnot a ensuite visité dans tous ses
détails l'exposition, examinant avec soin
les différents projets. ,
Puis M; Siegfried a remis au président le
programme d'un nouveau concours que
va organiser la Bèeiété des habitations àr
bon marché..
A sa sortie, le président a été acclamé.
Les listes de veuvos d'ouvriers chargées
d'enfants en bas âge, dont le général lirti-
gère, au nom de Mme C.'iraoï, avant, com-
me nous l'avons dit, demandé l'établisse-
ment aux maires des dilieronts arrondis-
fcemwrts de Paris, parviennent si
ment à l'Elysée.
Le nombre total des veuves qui seront
secourues par Mme Carnot à l'occasion des
fêtes de Noël et du Jour de l'An est de trois
cents. Toutefois, chacun des vingt arron-
dissements ne fournira pas une liste de
quinze mères de famille,
Mme Carnot a tenu à proportionner sa
charité au nombre des indigents habitant
dans chaque arrondissement. C'est ainsi
que daris les trois arrondissements les
plus riches, dans lesquels la charité des
particuliers s'exerce activement, dix veuve s
seront secourues, et par contre le 13e, le
193 et le 20° arrondissements, dans les-
quels les indigents sont le plus nombreux,
fourniront une liste de vingt veuves. Dans
les quatorze autres arrondissements, la
liste demandée aux maires doit porter
quinze noms.
Le conseil académique du ressort de
Paris a ouvert hier matin à la Sorbonne sa
seconde session de 1890.
En ouvrant la séance, M. Gréàrd, prési-
dent, a, donné
de Paris.
•»,
Ani no..-embt"e dernier, il y fcVait ac-
croissement de 500 élèves et de 571 au
1er décembre par rapport à l'année der-
nière.
Le conseil ent n lu ensuite Ifti rapports
des doyens des facultés de théologie, de
droit et de médecine.
Ce dernier rapport accuse une situation
grave et qui va tous les jours s'aggravant,
par l'effet de l'insuffisance des crédits et
des constructions nouvelles d'un aména-
gement et d'une utilisation si dispendieuse
et presque impossible. Ce que M.Brouarde.
a dit en particulier de la bibliothèque };i
plus riche du monde en vieux ouvrages et
de la manière dont elle est conservée, a
ému le conseil. Le recteur a promis d'en
entretenir le ministre.
Nous apprenons le mariage du peintre
Maurice Levis avec Mlle Madeleine Etienne.
-0°.
Il paraît qu'en vérifiant l'inventaire des
,richesses d'art de la ville de Paris, on s'est
aperçu de la disparition d'une Sahite Isa-
belle, de Philippe de Champaigne, qui de-
vait se trouver dans la troisième chapelle
'de l'église Saint-Paul-Saint-Louis.
Le dessin original de ce tableau est au
Louvre ; il représente sainte Isabelle offrant
à la Vierge le modèle de l'abbave de Long
champs. ;
Le curé de Sain't-Paul-Saint-Louis, inter-
rogé sur cette disparition, a répondu que
le tableau avait été prêté à une exposition
et qu'il n'était pas revenu.
Cette réponse sommaire n'est san? doute
que provisoire.
* *
Les comités d'admission de l'exposition
française à Moscou offrent vendredi pro-
chain 5 décembre, au Grand-Hôtel, un
grand banquet à M. Jules Roche, ministre
du commerce, et aux membres de la com-
mission supérieure de celte exposition.
0C4 a
L'abbé Manchon, du clergé de Caen,
possède une poire de bon-chrétien dont le
poirier qui l'a portée est mort depuis
longtemps.
Cette poire, qui figurait à l'exposition
pomologique de la capitale de la BJsse-
Normandio, ept en flacon depuis plus do
cent ans. Elle y fut mise vers 1780 par un
M. Thivet de SccqueviMe, coureur du
comte d'Artois, qui, d'après le procédé
connu, avait rempli le récipient où la poire
s'était développée avec de l'eau-de-vie de
cidre, puis l'avait bouché et cacheté.
L'ahbé Manchon tient ce fruit merveil-
leux, de Mlle Baihilde Thivot, petite-fille de
l'obtenteur.
&
Il n'y a pas qu au bois de Boulogne
qu'on patine. Les étangs de Saint-Mandé,
deVincennes, de Montsouris sont couverts
rte patineurs qui mêlent aux arabesques
¡es plus folles, les culbutes les plus inat-
tendues. Et c'est un exercice qui menace
do se prolonger : la Seine commence à
charrier et depuis deux 011 trois jours la
Marne et ses affluents sont encombrés de
glaçons.
Le Passant
r .»+-■ ■—* ■
BULLETIN DE L'ÉTRANGER
La question des privilèges de l'Eglise
groçque en Targuie n'est pas encore ré-
glée, bien que'!a Porte ait fait courir 1e
bnjirquo le saint synode ava\t reçu toutes
satisfactions, et' que, sur la1 foi de cette
information officielle, plusieurs gouverne-
ments, au nombre desquels sô trouve le
gouvernement russe, avaient envoyé leurs
félicitations au patriarcat.
La Porte, il est vrai, a transmis au pa-
triarcat des documents écrits constatant
¡es concessions qu'elle pouvait, faire, et
qui étaient bion, en effet, celles que les au-
orités ecclésiastiques avaient demandées.
Celles-ci, au lieu rîn les accepter telles
quelles, sans épl ic erla forme, comme le
tai) s'y'attendait, ont tenu, au con-
'rrire, à les examiner de 1res près, en
vertu de ce principe que « la méfiance ert
la mère de la sûreté ». Mieux que per-
sonne elles connaissent le slyie' diploma-
tique otto > an et savent qu'un mot. mal
placé ou oublié peut donner lieu à une
foule de contestations. 1
Bien leur en a pris. Un mot a été omis et
cette omissiort est de nature à engendrer,
plus tard, une équivoque, l'annihilation
même de l'octroi' des concessions faites.
Sur-le-champ. le patriarcat a prié la Porte
d'ajouter le mot qui, manquait. Mais la
Porte srv est refusée. C'est bien la preuve
évidente que le firman avait été rédigé par
quelqu'un qui avait reçu l'ordre exprès de
laisser le conflit toujours ouvert à la volonté
du gouvernement turc.
Heureusement pour les Grecs, le patriar-
cat veillait et c'est, en somme, lui qui
l'emporte dftna cette lutte de finesse. L'in-
terdit n'en continuera pas moins à exister
dans réméré ottoman, au grand mécon-
tentemen t de plusieurs centaines de mil-
liers de chréHcîh^ orthodoxes. Il y a là une
situation fort gteive dont le Sultan ne veut
pîls s'aperttbMoik •
En persistant dânsfla manière de voir,
il provoquera xuiC' agitation de tous ses
sujets d'01'igine grecque; il s'aliénera le
nouveau cabinet hellénique qui paraissait
disposé à entretenir de bdilue; relation^
avec lui ; il poussera l'Eglise bulgare à des
empiétements continuels. Et l'Orient est.
déjà suffisamment troublé pour qlH: l'on
n'ajoute pas aux difficultés qui ont rendu
les Etats balkaniques ennemis les uns des
autres.
Le général Mano fait annoncer qu'il
n'est pas démissionnaire, li n'y a donc pas
de crise ministérielle à Bucharest et fil.
Bratiano est toujours aussi éloigné du
pouvoir qu'auparavant. Il est fort* à
souhaiter que cette situation puisse se
prolonger longtemps, mais les évènements
qui se succèdent si rapidement en Rou-
manie font craindre que la crise ne soit
que retardée.
Une dépêche de Pernambuco annonce
que de graves dissensions auraient éclaléi
entre les membres du gouvernement bré-
silien, qu'on attendait à bref délai la dé-
mission de plusieurs d'entre eux et que
tous les télégrammes sont soumis à Une
censure rigoureuse.
Ce n'est pas la première dépêche de ce
'#>' ,'
?ônre adr -s^ée iiar tes agences télégrapbhi-
'ile.i du Brésil. Périodiquement, certaines
personnes se font un plaisir de discréditer
a nouvelle République qui, céper.dant, a
u lila très grande majorité des suffrages
d" Brésiliens. L'information d'aujourd'hui
O'irrafitbien êtfè, comme cel'es qui l'ont
précédée, un vulgaire canard américain.
CHARLES BOS.
———————————..—
JOURNÉt POLITIQUE
FRANCE
!Le il»®9•§•»«?• eraewr du Crédit
foncier
Nous apprenons que M. Gauvain, maître des
requêtes au conseil d'Etat, est nommé sous-
gouverneur du Crédit foncier en remplacement
de M. Levêque, député, dont la démission a
fait, on s'en souvient, quelque bruit, il y a trois
mois.
M. Meilhodon, nommé récemment adminis-
trateur, conserve ses fonctions de secrétaire
général du Crédit foncier.
Ajoutons que, cette décision ayant été prise
au conseil des ministres d'hier matin, il faut
s'attendre à voir pirallre très probablement
demain au Journal officiel le décret nommant
M. Gauvain au ppste de sous-gouverneur.
ï'H2 lîrtâPG été JI, "nlcs Ferry
M. Jules Ferry adresse au directeur du Matin
une lettre dont nous extrayons le passage sui-
vant :
« Dans son numéro de ce jour, le Matin pu-
blie sous la rubrique : « M„ Bavier-Chauffour »
et avec le sous-titre: «L'amitié d'un grand
» homme est un bienfait des dieux », un ar-
ticle où la société concessionnaire des char-
bonnages de Hon-Gny est vivement prise à
partie. Vos différends avec cette société ne
m'intéressent en aucune façon, mais je he puis
laisser passer les insinuations malveillantes
dont l'auteur de cet article a émaillé son récit.
» En y mêlant mon nom, sans aucun mottf,
puisque j'ai été absolument étranger au con-
trat dont on discute l'exécution, on veut évi-
demment faire entendre-au public que les fa-
veurs accordées au concessionnaire l'ont été
par mon intervention, que les liens de parenté
qui m'unissent à lui l'ont puissamment aidé
dans ses entreprises. Cette opinion est géné-
rale ; mais el'e est fausse et je ne suis point
fâché de trouver l'occasion de m'en expliquer
une fois pour toutes.
»Non seulement j'ai été étranger, absolument
étranger au contrat du 28 mars 1'887, passé
entre le résident général du' Tonkin, M. Bi-
hourd, et M. Davier; préparé par Paul Bert, en
1886, repris par son successeur l'année d'après,
et finalement approuvé par M. Flourens, mi-
nistre des affaires étrangères, comme le prou-
vent les dt'p»}cî;es insérées au Journal officiel
du fi- août 1837, — mais mes relations avec
M. Bavier-Chauffour ont consisté uniquement à
lui refuser la concession dn.s mines de la baie
d'Aloug et à poursuivre l'annulation du con-
trat qu il avait passé avec les régents d'Annam,
pour ces vastes charbonnages, au mois de sep-
tembre i 88 i. »
(Je.. eBé
La lettre suivante eft adressée aux jour-
nrimt :
« Prison de Sainte-Pélagie, 21 novembre.
» Monsieur le directeur,
» La presse, jusqu'à ce jour, a eu la bonne
habitude da prendre la défense de se.s mem-
bres molestés, surtout lorsquils se trouvent en
prison. , -
» Nous osons espérer qu'aujourd'hui elle ne
faillira pm à ce devoir et nous aidcrn, par une
large publicité, à protester contre les tendances
de l'administration de Sainte-Pélagie et du
ministère.
>» On ne se contente plus de nous donner
une nourriture; infecte et dont plusieurs de
nous no peuvent manger; on ne se contente
plus de noussoumettro à une surveillance de
tous les instants aussi injurieuse et humiliante
pour notre dignité que traeassicre pour les
parents et les amis qui nous viennent visiter;
on en vient-à, nous traiter en gens dont on
veut détruire la réiisiance par lea n
» Ce midi'1, h neuf heures, on nous a enlevé
nos matelas, on ne nous a laissé que deux cou-
vertures de laine, sales tt presque à jour, in-
suffisantes à nous protéger contre le froid, on
nous a supprimé nos cuvettes et nos pots-à-eau
et,si nous voulons nous laver, nous serons for-
cés d'aller le faire dans la cour.
» Un- pareil régime est insupportable. Nous
n'en voulons plus et nous ferons le nécessaire
pour le faire cesser.
» Veuillez donc, monsieur le directeur,, nous
aider dans cette campagne qui intéresse tous
les membres de la presse, et recevoir-l'expres-
sion de nos sentiments les plus distingués,
» L. Maës, A. Ballière, Emile Couret,
Georges Brunet, Gaston Dumont, G.
Cabot, Ernest Gcgout, Ch. Malalo
détenus politiques. »
I,™ eïv.aBasSîr.* de eoaaîmcrce
Le Bulletin municipal officiel contient un
arrêté préfectoral convoquant les électeurs
pour le renouvellement de la chambre de com-
merce de Paris.
--.---
M. Costa
Cannes, 2 décembre.
Le député italien Costa, qui est en ce mo-
ment notre hôte, s'apprêtait à rentrer en Italie,
quand il a appris le décret d'amnistie dont il
est bénéficiaire. Dès lors. sa rentrée n'ayant
plus aucun caractère politique, il a résolu de
ue partir que dans quelques jours.
ÉTRANGER
SlalRdlc de H. Canovas
Madrid, 1er décembre.
M. Canovas a voulu 50 rendre aujourd'hui
au palais, mais se sentant indisposé, il a dû
rentrer chez lui. Cette rechute 11c présente
aucune gravité.
AIStais-Uis's
Washington, i décembre.
Plusieurs bills ont été déposés à la Chambre
des représentants pour autoriser le monnayage
illimité de l'argent. D'autres bills demandent
une exemption de droits, pour de nombreux
articles, notamment pour objets'en étain et fer
blanc, outils d'agriculture, laines et certaines
matières premières. Ces bills réclament en
outre l'annulation clos surtaxes imposées par le
bill Mac-Kinley.
LE CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres se sont réunis hier matin; à
l'Elyséc, sous la présidence de M. Carnot.
M. Jules Roche, ministre du cunniurce, a
soumis à la sig nature du président de la Répu-
blique un pro et de loi accordant à la Grèce,
sous condition de réciprocité, jusqu'au te5 fé-
vrier 1892i le traitement de la nation la plus
favorisée. "',
Là Grèce, de son coté, accordera, par une
loi, à la France non seulement le .traitement
actuel de la nation la pjus favorisée,.mais en-
core des avantages nouveaux importants, no-
tamment la franchise entière de nos vins, une
réduction de 75 0/0 sur nos dentelles et une
réduction de 50 0/0 sur notre velours et notre
parfumerie. 1 J ,"
m pftis;1* piWfeègou tégafe mm weeçeâê»
aux marques de fabrique ou de commerce,
aux dessins, pu jiiodèles industriels,
M. Etienne, sous-secrétaire d'Etat aux colo-
nies, a fait signer : ,
'1- Un projet de loi ratifiant lèt déclarations
signées le 29 décembre <887 par ie roi Pomaré
et le gouverneur dés établissements français
de l'Océanie, Par ces déclarations, le roi Po-
maré renonce désormais à l'application de la
juridiction haïtienne.
2° Un décret sur le nouveau régime doua-
nier au Sénégal. La production française
sera désormais proiégôo contre W produits
étrangers,
» * »
ROSE MIGNON ÊT_0^ COUTURIER
Les démêlés entre nos actrices et leurs
couturiers ou couturières ne sont pas
rares, les tribunaux civils retentissent
souvent des scandales qu'ils provoquent,
mais ces scandales se bornent générale-
ment à la majoration des factures dans des
conditions exorbitantes.
Jusqu'à présent, les parties n'en arri-
vaient pas aux coups et aux injures, et
lorsque le tribunal avait placé sur le lit de
Procuste les mémoires des habilleurs ou
habilleuses, ceux-ci étaient payés et tout
rentrait dans l'ordre.
Un couturier, M. Vincent Lachartrouille,
vient de faire exceptidi L la règle vis-à-vis
d'une charmante actrice, Mme Rose Mi-
gron, dans les circonstances qu'on va
connaître.
Revenant d'une tournée en Amérique,
Mlle Hose Mignon, qui avait acheté un
coupon d'étoffe pour une robe, alla trou-
ver son couturier, lui remit l'étoffe en le
priant de hâter le plus possible la confec-
tion de la robe.
Le vêtement terminé, M. Vincent La-
chartrouille le fit porter chez l'artiste par
un de ses garçons qui avait pour mission
de ne délivrer que contre remboursement
d'une somme de 250 francs.
Mlle Rose Mignon crut à une plaisante-
rie. Payer douze louis et demi la façon
d'une robe dont elle avait fourni elle-même
l'étoffe, c'était raide. Et comme le garçon
s'obstinait à ne pas lâcher la robe sans les
250 francs, l'actrice fit appeler un sergent de
ville qui ordonna à l'employé de se dessai-
sir de son précieux colis.
Le couturier, furieux de la mésaventure,
appela Mlle Rose Mignon devant le juge de
paix qui, après avoir écouté les parties,
nomma un expert pour l'estimation de la
façon de l'objet en litige.
L'expert fixa la somme à 50 francs.
Le lendemain, Mlle Rose Mignon se pré-
sentait accompagnée d'un huissier chez
son couturier, pour lui faire l'offre réelle
des 50 frar cs fixés par l'expertise.
M. Vincent Lachartrouille se rebiffe,
éclate en gros mots :
— C'est une infamie, vous n'êtes qu'une
c.! cria-t-il à sa cliente.
Celle-ci, démontée par cette injure, ri-
poste dans le même dictionnaire :
— Et vous, vous n'êtes qu'un m., !
Sur ces mots, d'un goût contestable,
l'artiste et le couturier en viennent aux
gifles. Mlle Rose Mignon se sauve, et M.
Vincent Lachartrouille, dont la fureur va
crescendo, la poursuit, armé do ses longs
ciseaux, jusque dans la rue, où il coupe et
déchire la robe de son adversaire.
"Mlle Rose Mignon porta plainte immé-
diatement pour voies de fait, violences et.
injures.
L'affaire, est venue hier devant le tribu-
nal correctionnel, où M. Vincent Lnchar-'
trouille avait opposé une demande recon
ventionneHd; ''-
Après avoir entendu M0 Deloison, pour
M!!e 'H'o:e Mignon, et Me Sick -po-ir M
Vincent Lachartrouile, le tribunal a dé-
bouté celui-ci dé sa dértiande Wconven-*
tionnclle et, Statuant sur la plainte de l'ac-
Irice, a condamné le couturier irascible à
50 francs d'amende et 300 francs de dom-
mages-intérêts.
AMÊnÉE BLONDEAU.
■ | , ——
TABLEAUX PARISIENS
BESSeU'ElfiKCES i ÉSJGRÊSBLES
Etant donne qjic toute figure humainc, nor-
malement conformée, se conrppae de deux
yeux, d'un nez, d'une bouche, a\in m ntr n. le
tout couronné — pas toujours - de cWycux
et quelquefois aussi — chez les ce 's mut.es
d'anc végétation insolite, heureusement tou-
jours invisible à l'œil nu, il est très étonnant
que, dans la foule des habitants de noire pla-
nète, il se rencontre difficilement deux figures
offrant entre elles une ressemblance même im-
parfaite.
Et pourtant on ne croirait pas que cela soit
si rare, puisqu'on a déjà arrêté deux Padlewski
qui n'étaient pas Padlewski et un Mary-Ray-
naud qui n'était pas Mary-Raynaud, rien que
par suite d'une similitude à peu près exacte de
traits. -
Il est vrai qu'il est fort difficile à un agent
de police de ne pas commettre d'erreur quand
il est à la recherche d'un individu contre le-
quel est décerné un mandat d'amener.
De quels moyens dispose-t-il, en effet, pour
retrouver -un monsieur, dont il n'a jamais vu
le visage, dont il n'a jamais entendu la voix?
D'une photographie.
'■)Cette photographie est toujours une repro-i
dùction exécutée au service spécial de la pré-
fecture d'après le portrait =-, le plus récent
possible de l'individu recherché.
Or, de ce que ce portrait est le plus récent
possible, il ne s'ensuit pas qu'il ait été exécuté
récemment : on prend ce qu'on trouve.
Parfois, la photographie qui sert dè proto-
type pour l'pxécution des autres, date de dix et
même de quinze ans.
C'est ce qui s'est passé pour Eyraud : les
ageut3 préposés à sa recherche avaient entre
les mains un portrait datant de 1878, et en
douze ans un homme change. ,'"
Si cet inconvénient était encqfé le séul!
Mais il y en a encore un autre, et ce n'est pas
le moindre. v
Quand un individu s'enfuit pour échapper à
la police, son premier soin est évidemment de
se « faire une tête ». Or, sans même recourir
au maquillage, tout homme a en sa possession
un moyen fort simple, en même temps infail-
lible, de se défigurer complétement il n'a qu'à
changer la çoupe de ses cheveux ou à laisser
pousser sa barbe, s'il a l'habitude de la couper
chaque matin.
Allez donc après cela reconnaître un mon-
sieur dpnt vous ne possédez que la photogra-
phie !
C'est chose à peu* près impossible, et si vous
né possédez sur'lui, sur sa façon de marcher,
sur spnélocution, sur certaines particularités
de spii individu, quelques données précises,
vous risquez fort de ne le jamais découvrir,
même s'il passe à côté de vous ou s'il vous fait
vis-à-vis dans Un Omnibus.
Et alors gare les ressemblances ! Toute per-
sonne qui a le malheur de posséder approxi-
mâflvernen't quelques-uns des traits du pour-
suivi, risque fort d'être incarcérée à sa place
jusqu'à ce qu'elle ait établi son identité d'une
façon lumineuse.
Ce n'est pas très drôle, vous l'avouerez
mais le moyen d'éviter cela !
Et dire que vous et moi, nous ressemblons
peut-être chacun de notre côté à un assassin
ou à une crapule et que nous sommes exposes
d'un jour à l'autre.
Ah 1 tenez, rien que d'y penser, j'en ai froi"
dans fe dos.
HENRI DREYFUS.
r ■il»'■»>—I HIMIII—W
UE3 COURSES
REFORMES A FAIRE
La temperature est devenue et reste trop
rigoureuse pour permettre aux courses d'avoir
lieu. Il y a fort dommage pour les propriétaire,
de chevaux. Plusieurs d'entre eux avaient fai
préparer leurs pensionnaires en vue des épreu-
ves de fin d'année. Ils se trouvent punis dans
leur patience.
Puisque le froid nous a fait ces loisirs, sui-
vant une ressouvenance d'un grand poète latin,
que l'on nous permettra de citer en français,
pour ne pas être accusé de faire du pédago-
gisme en matière de turf, profitons-en pour
signaler à nos gouvernants quelques réformes
urgentes.
Il est de toute évidence que les solennels
mais trop vieux règlements des courses ne ré-
pondent plus du tout aux besoins de l'élcvage
ni aux goùts et aux droits du public, sans le
concours duquel la prospérité actuelle des di-
verses sociétés, grandes ou petites, serait très
vite transformée en ruine lamentable.
Nous publierons donc, à partir de demain et
dans le cadre d'un très court feuilleton au jour
le jour, une série d'observations qui nous int
été, du reste, demandées par le ministre de
l'intérieur et par la préfecture de police.
L'Etat ne peut plus laisser les choses hip-
piques telles quelles sont. Les questions
d'élevage, de coutscs et de paris ont pris lino,
telle importance qu'il leur faut une réglemen-
tation gouvernementale. Notre expérience nous
permet d'apporter cette petite pierre à GeL édi-
fice des plas utiles et des plus éminemment
nationaux. Nous ne sommes pas de ceux qui
se dérobent devant ce qu'ils considèrent comraf
un devoir.
ÉDOUARD CAVAILHON. ¡
i. Â
PETITES PLANETES
M. L. Niesten, de l'Observatoire de
Bruxelles, s'occupe, en un travail que pu-
blie l'Astronomie (librairie Gauthier-Vil-
lars), de la dimension des petites planètes.
Les petites planètes, ou planètes téles-
copiques, sont celles dont les orbites en-
trelacés se dessinent dans l'espace compris
entre Mars et Jupiter, dans les régions où,
selon ce qu'on nomme la loi de Bode, une
grande planète devrait se trouver. On les
a, par suite, considérées comme la mon-
naiè ou les débris de cet astre absent; hy-
pothèse qui a pu s'appuyer sur le caractère
fragmentaire attribué à plusieurs d'entre
elles, mais à laquelle, pour le dire tout de
suite, le travail dont il s'agit n'est pas fa-
vorable.
C'est par des mesures micrométriques
qu'a été traitée d'abord la question du
diamètre des planètes télescopiques, celui
du moins des plus grosses d'entre elles ;
mais on n'a obtenu de la sorte que des
résultats peu concluants; aussi est-ce au-
jourd'hui par la photométrie qu'on pro-
cède.
Les planètes télescopiques sont actuelle-,
ment tout près d'atteindre au nombre de
U00 : mais on n'en comptait- que 2G5 à la fin
de 18G6 quaiid M. Niesten a commencé
.so i travail qui. dès lors, n'intéresse que
ces dernières. Un tableau résume les dé-
terminations qu'il en donne.
Vesta est le plus qros des astéroïdes;
prtn difïrîK'tTh est de 370 k. ; c'est ;) peine
Uiparlie du diamètre terrestre.
Cérés vient ensuite. Diamètre : 308 h. 9.
P.illas, ave- 278 k. 5, occupe le troisième t
rang,
Ces Ir.'is planètes sont les seules qui
aient plus de 200 kilomètres de diamètre.
Trouto et une seulement ont un dia,
mètre de plus de 100 kilomètres
La plus petite,, Agathe, ne mesure quç
7 k. 1 ! moins que la distance de Paris
(gare Montparnasse) à Meudon (station).
Les 205 planetes font ensemble un vo-
lume do'l&i,047,80'.) kilomètres carrés. Il
en faudrait 8.575 fois autant pour ég;i'er,
le volume de la terre. Tous ces astéroïdes
agglomérés formeraient une sphère de 622
kibtrrièlres de diamè're. Par conséquent,"
le diamètre de la planète unique dont l'hy-.
pothèse précitée voit on eux les débris
n'aurait été que le vingtième du dhœè',r«
terrestre.
oJt)*-:.:
Une observation de la nouvelle comète
de Zona, découverte à Palerme le 15 du
mois dernier, est présentée à l'Académie
des sciences par M. Mouchez.
Cette observation, faite par un astro-
nome de profession qui n'en est pas à ses
débuts, n'a en soi qu'un intérêt tout spé'
cial; mais cette circonstance la signale à
l'attention du grand public d'avoir une
dame pour auteur : Mlle D. IGumpke.
Mlle D. Klumpke est attachée à l'Obser-
vatoire de Paris. L'Observatoire est l'atelier
de confection de cette savante fille d'Eve.
l'équatorial de la tour de l'Est est son ai-
guille-
*
* *
C'est presque exclusivement de la pomme,
de terre qu'en Allemagne l'alcool est tiré.
En France, sauf celui du vin, devenu si
rare, c'est aux maîfc, 'aux betteraves, aux
mélasses qu'il est demandé ; la pomruv
do terre n'entré que peii 5u peint "d.i.
nos J
Comme corollaire de ses travaux sur l'a-
mélioration de la culture de la pomme de
terre en France, M. Aimé Girard a voulu
démontrer qu'avec les variétés à gmiid
rendement et à grande richesse, dont'il
préconise la plantation, la distillerie agri-
cole de la pomme de terre doit offrir les
mêmes avantages qu'en Allemagne.
La démonstration est faite d'après les
résultats industriels qu'il communique à
l'Académie, résultats obtenus avec le con-
cours de M. Charles Michon, agriculteur à
Crépy-en-Valois et M. Maquet, distillateur
à la Fère-Champenoise.
80,000 kilogrammes de pommes de terre
de la variété Chardon, contenant à peina
16 0/0 de fécule, ont été distillés chez ftff
Michon. Le rendement a été de 11 litres 17
à 11 litres 20 d'alcool à 100° par i 00 kilo"
grammes de pommes de terre, que celles-
ci fussent travaillées seules ou additionnées
d'un sixième dé Triais, dans le but d'amé-
lïorer les vinasses. ■ .,
La quéatioh de l'emploi par la distillerie
agricole de nos pommes de terre dites
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