Titre : Gil Blas / dir. A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-08-01
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Contributeur : Gugenheim, Eugène (1857-1921). Directeur de publication
Contributeur : Mortier, Pierre (1882-1946). Directeur de publication
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Description : 01 août 1910 01 août 1910
Description : 1910/08/01 (N12223,A31). 1910/08/01 (N12223,A31).
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
2 - 6 IL BLAS. — LUNDI iCI AOUT 1916
Ils les laissent tomber derrière eux, où on
les balaiera le lendemain.
Pendant vingt-quatre heures, ces détritus se.
ront là comme dans une immense boite à or-
duree.
Feu Poubelle, préfet de la Seine, a acquis
un renom universel par l'invention d'une boîte
dans laquelle, obligatoirement, doivent être dé-
posées les ordures de chaque maison, afin que
celles-ci n'attendent plus à même la chaussée
le passage de tombereaux d'enlèvement.
Cela est fort bien. -
Mais aucune mesure n'a été prise à l'égard
des saletés provenant de la rue elle-même.
Il en est toujours ainsi avec les lois les plus
salutaires. Avez-vous fait cette remarque ? Il
est défendu de secouer les tapis par les fenê-
tres et les sergents de ville dressent contra-
vention aux ménagères qui se livrent à cette
fantaisie de mauvais goût. Ils ont raison. Mafs
ils ne disent rien aux concierges qui secouent
les tapis par les portes donnant sur la rue.
Et pourtant le résultat est identique.
- ,,-.
Il n'y a pas que les voitures. Il y a les bou-
tiques.
Sous le prétexte que les marchands ambu-
lants vendant en. plein vent leur font une con-
currence désastreuse, les boutiquiers se sont
mis à vendre en plein vent aussi. Leur bouti-
que n'èst plus qu'un prétexte. Leur étalage est
dans la rue, prenant la moitié, les trois quarts
du trottoir, y montrant, depuis le matin jus-
qu'au soir, viande, légumes, fruits, poissons,
coquillages !
Qui croirait que nous vivons au siècle de
l'hygiène, où cent mille médecins se sont don-
né la mission de nous inspirer la saine terreur
des microbes, des poussières et des germes in-
* fectieux ?
Tout ce que nous mangeons séjourne pen-
dant un temps indéterminé en pleine rue,
abrité de la pluie par des marquises qui sont
surtout des conservatoires à bacilles, mais ex-
posé des heures à tout ce que peut charrier
l'air d'une ville où il y a des millions d'habi-
tants, des centaines de mille chev.aux, des
chiens, des moineaux et des automobiles 1
Les restes de ce commerce sont repoussés,
de temps à autre, au ruisseau, lancés d'un
'coup de pied dans l'égout, mais comme, jus-
qu'au soir, la foule encombre le trottoir, il est
impossible que les balayeurs municipaux vien-
nent accomplir à chaque instant la corvée de
refaire un peu de propreté dans ces sentines.
Les acheteurs et les vendeurs dérangés leur fe-
raient un fâcheux accueil. Quand l'heure de
la vente est passée, la journée des balayeurs
est finie. Ils recommenceront à trois ou qua-
tre heures du matin. Jusque là, les saletés de-
meureront où on les a jetées. Et, le lendemain,
pourquoi s'acharneraient-ils à faire bien nettes
des rues où, quelques heures après, les fabri-
cants d'immondices de la veille s'installeront
à nouveau comme chez eux ?
On conduit au poste et on y retient comme
vagabonds les individus qui s'avisent de dor-
mir dans la rue, c'est-à-dire d'y faire ce que
l'on devrait faire chez soi.
Pourquoi est-il admis qu'il soit permis de
manger dans la rue, chose aussi domestique,
aussi intime, en somme, que le sommeil, qui
a le tort de créer des détritus et qui est plus
laide encore à voir, car, dans le sommeil, il ar-
rive que les pires chenapans ont quelque chose
d'angélique, tandis qu'il est bien peu de gens
qui, en mangeant, n'aient pas l'air de carnas-
siers.
On cherche d'où vient l'encombrement des
rues. Il vient, pour une bonne part, des étala-
ges en plein vent et des voitures de commerce
ambulant.
Certes, la ville tire des étalages une contri-
bution importante, et les gens qui poussent
leur voiture de légumes sont intéressants, dans
une certaine mesuré. Je dis dans une certaine
mesure seulement, parce qu'il ne faut pas se
laisser prendre, à la légende de Crainquebille,
œuvre d'un philosophe humanitaire qui habite
dans l'avenue du Bois-de-Boulogne et qui ne
connaît le marchand des quatre-saisons que
par ouï-dire.
Mais si l'on cherche à rendre Paris propre,
on pourrait peut-être trouver d'autres ressour-
ces que celles qui sont dues à la transforma-
tion de la rue en marché, et il ne serait pas
impossible de procurer d'autres moyens d'exis-
tence aux Crainquebille salissants.
Je ne suis pas bien sûr que le boutiquier
soit enchanté d'une mode qui l'oblige à ajouter
au loyer de sa boutique le loyer de la portion
qu'il emprunte à la chaussée, et je crois qu'il
renoncerait volontiers. à ce su'rcroît d'espace
s'il ét-ait sûr que son voisin et concurrent n'en
jouira pas plus que lui, et que ne viendra pas
s'installer devant son magasin une voiture
chargée des denrées qu'il vend lui-même.
Quant aux commis, soyez certain qu'ils ai-
meraient mieux être à l'intérieur, comme la
volaille, qu'exposés à toutes les intempéries
sous la vaine marquise.
Avez-vous quelquefois regardé leurs mains,
leurs joues, leur nez en hiver ? Paris tuber-
culeux doit avoir là un bon fournisseur..
***
Pour finir, je tâcherai de parler d'une autre
cause de saleté parisienne, avec tout le res-
pect qui convient. 1
Est-il admissible que la rue de Paris serve
de buen retiro à tous les chiens de la capi-
tale ?
Quoi, on permet que la bonne ou la patronne
elle-même aille journellement promener Azor
dans la rue, à cette seule fin qu'Azor ne pollue
pas l'appartement 1
C'est une des choses les plus cocasses qui se
puissent imaginer. ,
Personne n'est forcé d'avoir un chien. Mais,
quand on a un chien, on devrait être forcé
d'empêcher que ce chien ne souille les voies
où, nous qui n'avons pas de chien, nous de-
> vons passer.
Autrefois encore, Azor était un hôte de la
chassée'.
Mais, aujourd'hui, il y a trop d'autos. Le
pauvre chéri pourrait se faire écraser, et sa
maîtresse exige que ce soit sur le trottoir- qu'il
s'arrête en toute liberté.
Le Code veut que chacun soit responsable
du dommage cause par lui-même ou par un
animal lui appartenant.
Le jour où on punira les maîtres dont les
chiens prennent là rue pour ce qu'elle n'est
pas, comme si c'était les maîtres eux-mêmes
qui commettaient ce délit, vous verrez que
Paris sera infiniment plus propre.
Je n'ai d'ailleurs aucun espoir que ce jour
arrive jamais, car les propriétaires de chiens
seraient capables de faire une révolution.
Paul Dollfus.
o
Le docteur Crippen est arrêté
1
Le match Dew-Crippen, match qui, plus encore
que celui de Johnson contre Jeffries, pasai-bnnail
le monde entier, s'est terminé hier par la victoire
du détective sur l'assassin de la « belle Elmire ».
Crippen a été arrêté à bord du Montrose au mo-
ment où il se disposait à débarquer au Canada.
Jamais peut-être on n'avait assisté à plus roma-
nesque poursuite, et toute l'imagination d'un Jules
Verne ou d'un Conan Doyle n'avait créé plus
captivante aventure. Rien n'y manquait : le doute,
qui jusqu'au bout subsista sur la personnalité
des deux passagers du Montrose ; -la lutte de vi-
tesse de deux grands steamérs à travers l'Océan,
et enfin le triomphe de la télégraphie sans fil qui
reçoit une dernière et éclatante consécration.
Si en effet c'est grâce à la télégraphie sans fil
que le docteur Crippen et sa compagne, miss Le
Neve, ont été découverts et arrêtés, c'est aussi par
elle que le monde entier a pu suivre toutes les pé-
ripéties da cette dramatique arrestation. Chaque
jours les journaux répandaient, par millions
d'exemplaires, à travers tous les pays, les télé-
grammes envoyés par les deux navires, le Mont-
rose du docteur Crippen, et le Laurentic du détec-
tive Dew, et l'intérêt savamment entretenu durant
de longs jours avait abouti à une telle surexcita-
tion de curiosité que, au Canada, point extrême
de cette lutte de vitesse à travers l'Océan, on dut
organiser des trains spéciaux pour transporter la
foule avide d'assister à l'arrestation du criminel.
Sur le bateau qui portait: Crippen, les plus sévè-
res précautions étaient prises pour éviter toute vio-
lence du meurtrier, au moment où la police cana-
dienne se saisirait de lui. Le dentiste, en effet,
portait toujours des revolvers et il était fort à
craindre que, se voyant perdu, il ne tentât une
suprême défense.
Enfin, hier, à l'arrivée' du Montrose à Rimonski,
la police a pu fixer avec certitude l'identité de
Mr et master Robinson, les deux inquiétants
passagers. Et lorsqu'il fut bien établi que cet étran-
ge pasteur et son fils aux traits si efféminés étaient
le docteur Crippen et miss Le Neve, on les mit
aussitôt en état d'arrestation.
L'inspecteur Dew s'était rendu à bord du Mont-
rose, déguisé en pilote. Deux officiers de police ca-
nadiens raccompagnaient. Crippen se promenait sur
le pont avec le médecin du paquebot. A la vue de
ces trois pilotes, il dit : u Trois pilotes, n'est-ce pas
extraordinaire ? »
Naturellement, le médecin ne répondit pas.
Mais l'inspecteur Dew ayant dépassé le docteur
Crippen se retourna vers lui et lui dit : « C'est vous
que je cherche. »
Ürippen très calme se laissa arrêter sans1 résis-
tance. Il fut aussitôt enfermé dans une cabine.
Quant à miss Le Neve, qui depuis plusieurs jours
était inquiète et affaissée, son arrestation l'affecte
au plus haut point et c'est à demi évanouie qu'elle
fut transportée dans une cabine du Montrose où,
en attendant le débarquement, elle a été placée
sous la 'surveillance d'un inspecteur canadien.
Le cimetière musulman de Paris
Le .sultan de Turquie vient d'affecter une cer-
taine somme à la réparation et à l'entretien du
cimetière musulman de Paris. Disons, en effet, ci-
metière musulman ou mahometan, et non cimetière
turc; ce terrain, concédé sur la demande de l'ambas*
sade de Turquie, est, en effet, réservé, au moins
dans son titre officiel, à la religion musulmane et
non à la nationalité turque.
Quand on entre au *Père-Lachaise par la nou-
velle entrée, du cqté. de l'avenue Gambetta, au
delà des rampes gazonnées qui précèdent les tombes,
le cimetière musulman se trouve sur la adroite. Ad"
ministratiVement, il est placé dans la 85°. division,
en face du monument crématoire. Mais, on ne le
voit pas de l'allée. Il faut passer entre les tombes
et l'on arrive dans une sorte de prairie où une haie
d'arbustes verts détermine un carré qui n'est d'ail-
leurs pas d'une grande étendue. C'est là.
Lorsqu'à la suite de la démarche de l'ambassade
de Turquie, un arrêté préfectoral, daté du 29 no-
vembre 1856, concéda aux musulmans un enclos
spécial au cimetière de l'Est ou du Père-Lachaise,
cet enclos était plus grand qu'il ne l'est mainte-
nant. Mais il paraît qu'il meurt très peu de musul-
mans à Paris, et l'on reconnut en 1883 qu'il était
inutile de leur réserver tant de place, et c'est ainsi
que leur cimetière fut restreint à ce qu'on le voit
aujourd'hui.
Et, de fait, il ne contient qu'une quinzaine de
tombes, la plupart anonymes, avec des entourages
rompus, des pierres disjointes, des herbes folles. Du
reste, l'endroit est charmant par un soleil d'été.
La joie de la lumière et la beauté du ciel éloignent
l'idée de la mort; les mille bruits de la vie par-
viennent jusqu'à cet enclos placé ainsi au-dessus
de Paris, presqu'à l'entrée du cimetière, bruits har-
monieux et lointains, sauf pourtant ce grincement
des outils des maçons, contre la pierre neuve, au-
près du columbarium; mais même cette activité tou-
te voisine ajoute du prix au repos et à la rêverie.
C'est un pré traversé d'une allée, ombragé de
bouquets de sureaux et d'un grand saule mêlé à des
ormes. Dès l'entrée sur la droite, dans une sorte
de petit tbis, s'aperçoivent quelques tombes; des
grilles rouillées entourent des dalles sans nom; mais
une tombe reçoit des soins, des. visites, des fleurs,
celle d'une enfant de sept ans, Farida.Sadat Sabit,
fille bien-aimée de Sabit bey, petite-fille de Sabit
pacha, prince Nachouch de Lachekoé; à côté celle
de Jean Azarian, où est inscrite une croix, puis une
tombe toute fraîche encore anonyme. Un tertre plan,
cerné de grandes pierres, est recouvert de dalles
brisées. Après une tombe sans nom, voici la tombe,
fleurie de géraniums, de Damad Mahmoud pacha.
Le monument de marbre noir sous lequel repose
Ismaïl Hakky bey, mort en 1903, est surmonté du
croissant et de l'étoile. A sa base, se remarque
l'inscription : « On est prié de ne pas déposer de
pierres. a Le monument de la famille Bennané, sur-
monté, lui aussi, d'un croissant, s'élève à côté.
A gauche de l'allée, une tombe abandonnée et c'est
tout.
Mais le fond de cette prairie est occupé par un
édifice bâti en pierres. ae sable blanches et roses,
disposées en bandes alternées. La même disposition
de couleurs se retrouve au cintre de la porte qui
s'appuie sur deux colonnettes. Ce cintre, tout flé-
chissant, va perdre sa clef de voûte. Tout l'édifice,
où se succèdent trois parties cubiques inégales et
dont la dernière est la plus petite, est du reste la-
mentable et délabré. La porte est fermée, mal, mais
le regard ne distingue rien dans l'intérieur du mo-
nument.. Ce bâtiment s'appelle la Mosquée.
* #
Ne serait-ce point là que dort du sommeil éter-
nel la dernière reine du plus puissant et du plus
beau royaume de l'Inde? Elle repose dans ce cime-
tière, avec son fils, et leur tombeau enferme et
clôt pour toujours l'histoire d'une race illustre pen-
dant plus d'un siècle sur les bords du Gange et
dans tout l'Indoustan.
Cette reine était la reine d'Aoude. Les rois
d'Aoude étaient plus riches que l'empereur de Delhi.
Des souvenirs divins glorifiaient leur ville. Les fils
du soleil avaient régné sur Aoude ; Çakyamouni y
avait fait entendre sa parole sainte. Quatre-vingt-
seize temples hindous et trente-six mosquées témoi-
gnent encore de son passe. Et les rois d'Aoude ré-
gnaient aussi sur Laknau, Sitapour, Féizabad, Rat
Bareli, sur d'autres villes, sur des rivières et des fo-
rêts, sur près de dix millions d'hommes.
Les derniers rois d'Aoude descendaient de Meer
Mohammed, lui-même descendant du Prophète par
les femmes. Ce fut vers 1760 qu'ils rencontrèrent
pour la première fois les Anglais précédés de la
Compagnie des Indes et bientôt un contingent an-
glais fut imposé à l'Aoude, qui dut aussi payer cha-
que année un fort tribut à la "Compagnie. En 18*7,
les Anglais détrônèrent Nusr ed Din et le rempla-
cèrent par son oncTe, Mohammed Ali Chah. Son fils
et son petit-fils lui succédèrent, mais ils n'étaient
rois que de nom; les Anglais étaient les véritàbles
maîtres. Sous le petit-fils, Ouadjid Ali Chah, ils
poussèrent leurs exactions et leurs cruautés au point
qu'une terrible insurrection se souleva contre eux.
Hélas! l'Aoude devait être vaincue. Ouadjid, dépos-
sédé et pensionné, mourut de chagrin. Sa veuve, la
dernière reine d'Aoude, la dernière Begum, vint en
Angleterre revendiquer son trône et ses biens. Mais'
l'iniquité était accomplie et la spoliation définitive.
Elle se retira en France et mourut à Paris en 1858.
Elle fut inhumée dans le cimetière musulman du
Père-Lachaise.
Mais si la mosquée n'est pas son tombeau, où
est-il ?
* *
Ce souvenir donné à cette princesse qui vint de si
loin, à travers tant d'aventures, dormir pour tou-
jours au Père-Lachaise, quittons le cimetière musul-
man et, après une légère montée, descendons les
rampes et les terrasses, couvertes de tombes entre-
mêlées d'arbres, * qui conduisent au boulevard de
Ménilmontant. De ce. côté, la colline ouvre la plus
belle vue sur Paris; les monuments qui s'élèvent au-
dessus de l'océan des maisons, les flèches, les tours
et les dômes, s'y montrent suivant un plan qui les
placerait presque tous sur la même ligne courbe.
Des vapeurs montent vers eux, flottent entre eux.
Le ciel est plein d'une poudre d'or, et d'en bas,
des rues et des boulevards proches, on sent vers soi
monter la vie. L'endroit est magnifique, dans la
sérénité pieuse qu'il impose à l'esprit, avec tous ces
petits temples recouverts d?ombrages où joue la lu-
mière, l'éclat de ce beau jour et ce paysage de Pa.
tis devant soi. Le Père-Lachaise est la plus belle
promenade de Paris.
Louis Franville.
:. L'abondance des matières nous oblige à re-
mettre à demain. la suite de notre intéressant
feuilleton : LES FEMMES DU JOUR, par Albert
Erlande.
BANDERILLES
Remarquable trait d'énergie, d'après la recette de
l'oncle RooseveJt. A la vérité, ce n'est point de
cette belle énergie individuelle, terreur des rhinocé-
ros et rafleuse d'écus, mais plutôt de l'énergie col-
lective, avec laquelle, tout de même, on fait les
grands peuples et les Etats florissants.
Un Indien Peau-Rouge, peut-être l'authentique
dernier des Mohicans — mais non des Abèncéra.
ges, comme disait naguère un écrivain mal informé
des fastes mauresques — un Indien, dis-je, s'était
fait engager, comme chauffeur, à bord d'un steamer
du port de Londres.
Tous ceux qiui savent combien la vie libre des
prairies est devenue difficile, depuis que le colonel
Roasevelt a immolé les ultimes bisons, exterminé
l'unique survivant des grizzlys des Rocky-Moun-
tains et mis en actions les suprêmes brins d'herbe
du Dakota et du Nebraska, comprendront que le
pauvre Indien ait dû chercher ailleurs de -quoi payer
son earo-de-feu.
Donc, John Genish, ainsi nommé en Angleterre,
malgré que son vrai nom fût « Petit-Renard-Bien,
Vêtu » dans le wigwam ancestral, avait, durant plu-
sieurs années, enfourné consciencieusement son char-
bon.
Toutefois, il n'était pas si complètement déraciné
que le désir ne le tourmentât souvent de quitter les
soutes étouffantes, pour revoir Its immensités du Far-
West et le Sachem aiux longues plumes.
N'y tenant plus, il roule son petit paquet, glisse
dans sa ceinture ses microscopiques économies et d'é-
barq-ue audacieusement à New-York.
Le voilà dans le long boyau de la douane.
- D'où venez-vous ? demande un douanier.
- De Londres.
- Où allez-vous ?
- Dans le teritoire des Pàwnies.
- Quelles sont vos ressources ?
- Si-ou plaît ?
- Vos ressources ?. Vous ne comprenez pas?
Combien avez-vous d'argent ?
Petit-Renard-Bien-Vêtu déboutonne son veston,
fouille dans sa ceinture et en extrait la valeur de
deux bonnes livres sterling.
« Dix dollars ! s'écrie le douanier sans indulgence.
Ne savez-vous pas qu'un immigrant n'est autorisé
à débarquer aux Etats-Unis qu'avec vingt-cinq dol-
lars au moins ? Ouste, réembarquez-vous!. »
Durant trois longs jours, l' « immigrant » dut par-
lementer, discuter, supplier pour convaincre les mes-
sieurs arrogants couverts de galons que, né et élevé
dans la Prairie, d'une famille qui y vivait bien avant
Washington et Roosevelt, il pouvait, à la grande
rigueur, se considérer comme indigène.
On lui permit enfin de prendre terre, mais avec le
classique : « Qu'on ne vous y repince plus ! »
Gérard de Beauregard.
LA VILLE ET LE MONDE
Carnet Mondain
NAISSANCES :
Mme Adrien de La Perrière, née Bazin de Gribeauval,
a donné heureusement le jour, à Germon t-ds-rOise, à
une fille qui a reçu le prénom d'Yvonne.
MARIAGES :
— On annonce les fiançailles du baron Jacques de
Lagatinerie, fils du baron Charles de Lagatinerie, con-
seiller général du Morbihan, et de la baronne,, née Gar-
cia Mansilla, avec Mme Paule Tcisserenc, mie de M.
Alexandre Vitalis, membre de la Société des Agricul-
teurs de France, et de Mme, née Ptiech.
— Le 9 août prochain, sera cëlébré, en l'église cathé
drale de Paras, le mariage du vicomte Robert de Caix
de Saint-Aymour, avec Mlle de Boislisle.
En raison d'un deuil récent, cette cérémonie aura lieu
dans la plus stricte intimité.
— Ces jours derniers, a été célébré, en l'église de
Valvic, dans le Puy-de-Dôme, le mariage du comte Ro-
bert
Valvic, d'Hérouville, fils du marquis d'iiérouville, lieute-
nant-colonel de cavalerie, et de la marquise, née de
Nontroy, avec Mlle Yvonne Perrot du Vernay, fille du
commandant Perrot du Vernay, décédé, et de Mime, née
de Châteauneuf-Randon.
Les témoins du marié étaient le comte F.. d'Hérouvil-
le, sous-chef d'état-imajor du 7e corps d'armée, son on-
cle, et le comte 1-1. d'Hérouville, lieutenant au 9* cuiras-
siers, son frère ; ceux de la mariée étaient le comman-
dant Perrot du Vernay et le comte de GMteauntiuf-
Randon, chef d'escadron au 5e chasseurs, ses oncles.
Le Saint-Père avait daigné envoyer sa bénédiction aux
nouveaux époux.
— En l'église de Bernin (Isère), vient d'être célébré le
mariage du lieutenant Sabatier, fils du commandant
Sabatier et de Mme, née de Montba^ avec Mlle Julien-
Févricr, petite-nièce du regretté général Février, grand-
chancelier de la Légion d'honneur.
Les témoins du marié étaient le comte de Montbas,
son oncle, et le baron Pinot,eau, commandant le 1er ba-
taillon de chasseurs d'Afrique ; ceux de la mariée
étaient lie comte de Montai et M. Ghabaud, ses cou-
sins.
Mme Jullien-Février a reçu les amis des deux famil-
les, après la cérémonie, au château de Craponez.
— Contrairement à ce qu'ont annoncé certains de nos
confrères, c'est le mercredi 3 août — et non aujourd'hui
lundi — que sera célébré, en la chapelle des catéchis-
mes de Saint-François-Xavier, le mariage de M. Charles
de Chocqueuse avec Mlle de Lur-Saluces.
— Ces jours derniers a été célébré, en l'église do
Bouquemaison (Somme), dans la plus stricte intimité, le
mariage du docteur bmile Poiteau, de Bienvillers-au-
BDiB, avec Mlle Louise Herbecque, de Haasart-ks-Doul-
lens.
La messe a été dite par le curé de Bouquemaison.
Le chanoine Lecigne, doyen de la Faculté catholique
de Lille, a reçu le consentement des époux et a pro-
noncé une allocution fort belle dans laquelle il a rap-
pelé la tradition de bienfaisance des Poiteau.
Les témoins étaient, pour la mariée, MM. Paul Hel-
luin et Henri Blaire, ses beaux-frères ; pour le marié,
M. Paul Henry, son oncle, et Mie Blanche Tripet, sa
cousine.
La quête étaait faite par Mlle Clotilde Herbejeque, ao
compagnée de M. Paui Henry fils.
— Relevé aux publications de mariage d'hier :
M. Adolphe-Charles Segherst industriel, avec Mlle Elise-
Henriette ternaire f
M. François-Joseph-Auguste Maesse avec Mlle Clotilde.
Louise Thébat l ;
M. Jean-Julien Lanchon, chef de bataillon au 102* d'in-
fanterie, offlciér de la Légion d'honneur, avec Mlle Jean-
ne Brignon ;
M. Alphonse Menesson avec Mme Marie Doublet ;
M. Jean-Léon-Henri Pepin-LehaUeur, ingénieur chi-
miste, fils de M. Pepin-Lehalleur, associé d'agent de
change, avec Mlle Germaine-HenrieUe-Marie Cogniet,
fille de M. Cogniet, associé d'agent de change ;
M. Raymond-Luicien-Jean-Maurice-Henri Burlet, avocat
à la cour d'appel, fils de M. Burlet, homme de lettres,
avec MMe Marie-Louise Vantier ;
M. Fêlix-Cllarles Reibel, avocat à la cour d'appel, fils-
du docteur Reibel, avec Mme Irma-Marie-Marguerite
Weyns, veuve de M. Vermère ;
M. Alexandre-Frédéric Conlour avec Mlle Jeanne-
Charlotte-Valentine Desëoais ;
M. François-Théodule Daumas avec Mlle Marie-TM.
rèse-Blisabet.h d'Anzac de "la' jUartinie, fille de Mme
d'Anzac de la Martinie, née d'Adeler ;
M. Prosper-iEmile d'Angicourt avec Mlle Marie-Josephe-
Léontine Lapelirère. -
— Jeudi derni-em, en l'église Saint-Germain d'Aimiens,
a été céléforé le mariage de MMe Marie Douillet, fille de
M. Douillet notaire,-avec M. Edmond Duthoit, docteur
en droit, fils de feu M. Duthoit, architecte en chef des
monuments d'Algérie et de Tunisie, et neveu de M.
Paul Ansart, président du comité royaliste de la Somme.
La messe a été dite par l'abbé Vaquette, curé doyen
de Sa}nf..Ge.runain, et la bénédiction nuptiale donnée
de Saint-Germainl, 'édificateur de La basilique de Notre-
par Mgr Godin, l'édificateur de la basilique de Notrre-
Dame d'Albert.
Les témoins de la mariée étaient M. Amédée Jourdain,
ancien adjoint au maire d'Amiens, son aïeul, et M. Ed-
mond Douillet, architecte ; ceux du marié étaient M.
Paul Ansart, ancien vice-président du conseil de pré-
fecture de la Somme, et M. Paillat,. notaire honoraire à
Orléans, ses oncles.
DEPLACEMENTS :
Le comte et la comtesse Maurice de Cossé-Brissao
sont réinstallés' dans leur belle villa de Fontainebleau.
— Mme Jane Hadinig est partie hier pour Bagnoles-de-
l'Orne, le bâtonnier et Mme Bussom-Billault pour leur
château de Grézillières, la générale de Douvres pour
Paramé, le comte et la comtesse de Guenyveau pour les
Sables-d'Olonne, Mme Esugène Lefèvre-Pontahs pour
Evian, la comtesse Jules Pastré pour Vichy, le baron
G. De.grand de Beauvoir pour Nice, M. Maurice de la
Hamayde pour Noyon, le comte et la comtesse Max de
Mareuil pour le ehâteau de Bouîllancourt, le comte
Louis de Ségur pour le -château de Pont-sur-Seine.
-
NECROLOGIE :
Les obsèques de M. Le Clere. maire de Bouin, en
Vendée, ont été célébrées en l'église de cette ville, en
présence d'une foule énorme.
Les cordons du pocle étaient tenus par M. Halgan,
sénateur et vice-président du conseil général de la Ven-
dée : M. Paul Le Roux, sénateur : M. de Baudry d'As-
son. député : le comte de Fontenoy ; M. Gallet. maire
de Beauvoir-sur-Mer. et M. Bec, premier adjoint de
Bouin.
Sur le cercueil étaient déposés l'écharpe de maire, la
croix de la Légion d'honneur et les insignes de com-
mandeur de Saint-Grégoire le Grand.
Au cimetière deux discours ont été prononcés par
M. HaJgan, au nom du ConseN général, et par M. Bec,
au nom du conseil municipal de Bouin.
— Les obsèques de M. Frédéric Sauton, conseiller mu-
nicipal, seront célébrées demain mardi, à dix heures, en
l'église Saint-Nicolas du Chardonnet ; - celles de M.
Georges Berlioz, décédé accidentellement, à Abondance
{Haute-Savoie), auront lieu après-demain mercredi, à 3
heures, en l'église de la Trinité ; — et celles de Mme
Guichard, née Du Bois, veuve de M. Jules Guichard, sé-
nateur de l'Yonne, seront célébrées demain mardiv à 10
heures, en la cathédrale de Sens.
— M. Jean de Chieusses de Combaud-Roquebrune
vient de mourir à Paris.' Il était le père de MM. Guil-
laume eft Bérenger de Chieusses de Combaud-Roque-
brune ; le beau-frère du comte de Ca siéra s, du comte
de La Serraz, du baron Thénard, et de M. André Cor-
nu. On célébrera les obsèques demain mardi, à dix heu-
l'es, en la chapelle de La. Fcité-sur-Grosne, près de Cha-
lon-sur-Saône.
De TanviIIe.
ABONNEMENTS DE SAISON
Pendant la saison d'été, le Gil Blas reçoit des
abonnements au mois au prix de 5 francs pour la
province et de 6 francs pour l'étranger, partant de
n'importe quelle date. Des abonnements au numéro
sont également reçus au prix de 15 centimes pour la
province et de 20 centimes pour l'étranger.
L'ETAT
Les ÉIecUons. au Corail gúnúral
Hier a eu lieu le second tour de scrutin
pour le renouvellement par moitié des conseils
généraux et des conseils d'arrondissement.
Pour les conseils généraux, il y avait 143 bal-
lottages. Voici les résultats qui nous sont par-
venus :
ALLIER. — Sont élus : MM. Darmageat, Petitalol,
républicains.
ALPES (HAUTES-). — Esb élu : M. Antiq, socialiste
unifié.
ALPES (BASSES-). •— Sont élus : MM. Heyries,
Mac Adaras, républicains.
ALPES-MARITIMES. - Est élu : M. Barety, répu,
blîcain.
AUBE. — Sont élus : MM. Denizol, Parmentier,
Lesage, Jules Masson, républicains.
AUDE. — Est élu : M. Azenix, républicain.
BOUCIIES-DU-RHONE. — Sont élus : MM. Roustan,
républicain ; Régis, Brion, 'Cajol, progressiste ;
H. Maurel, socialiste unifié.
CANTAL, — Est élu : M. Veysseyre, républicain.
CHARENTE-INFÉRIEURE. — Sont élus : MM. Maria-
nelli, Charrier, républicain.
CHER. — Sont élus : MM. Béguin, Vinadelle,
Chapeau, Perriot, républicains) ; Lebrun, Laudier,
socialistes unifiés.
DORDOGNE. — Est élu : M. le docteur Bosselut,
républicain.
DROME. — Sont élus : MM. Jules Roux, Mazade,
Carpentras, Cotte1 républicains.
EURE. — Sont élus MM. Hugot, Dr Briquet, rép.
FINISTÈRE. — Esfc élu M. Masson, soc. unif.
GARD. — Est élu M. Compère-Morel, 'député, soc-
unifié.
INDRE-ET-LOIRE. — Est élu M. Bienvenu, conserv.
INDRE. — Sont élus MM. Dumonfc., Salmont, rép.
ISÈRE. - Est élu M Zévaès, républ.
LOIRE. — Sont élus : MM. Petrus Faure, rép. ;
Paulet, progr.
MAINE-ET-LOIRE. - Est élu : M. Bernier-Bichon,
républicain.
MARNE (HAUTE-). - Sont élus MM. Maugras, ré-
pub. ; Dp Tribet, progr.
MEURTHE-ET-MOSELLE. — Esb élu M. Schertzer,
répub. -
NIÈVRE. — Esl élu : M. Dutray, républicain.
NORD. — Sont élus : MM. Richez, Catlielotte, so-
cialistes unifiés.
PAS-DE-CALAIS. — .Sont élus : MM. Saugey, Dou-
tremepuieli, républicains.
PYRÉNÉES-ORIENTALES. — Est élu : M. le docteur
Léon Pons, progressiste.
RHÔNE. — Sont, élus : MM. 'Cazeneuve, sénateur,
républicain ; Bussy, progressiste ; Voillot, socia-
liste unifié.
SAONE-ET-LOIRE. - Sont élus : MM. Plassard,
Mauchamp, républicains.
SÈVRES (DEUX-). — Sont élus : MM. Girard, séna-
teur ; Brouillac, républicains ; Birarard, socialiste
unifié.
SOMME. — Sont élus : MM. Vaquette, Delatre, ré-
publicains ; Bethouard, conservateur.
TARN-ET-GARONNE. - Est élu : M. Cayrca, répu-
blicain.
VAR. — Sont élus : MM. Ch. Roche, Moulis, Le-
noir, Coullet, républicains.
VIENNE. - Est élu : id. le docteur Dupont, répu-
blicain.
LÉGION D'HONNEUR
Ministère des travaux publics
Sont promus ou nommés dans l'ordre national
de la Légion. d'honneur sur la proposition du mi-
nistre des travaux publics :
L — SECTIQN DES TRAVAUX PUBLICS1
Au grade d'officier
M. 00 Volontat, ingénieur en chef die 1" dusse des
ponts et chaussées, directeur du centrale du réseau de
l'Est.
Au grade de chevalier
MM. Raoul Persil, directeur du cabinet du ministre
des travaux publacs, des postes et des télégraphes ;
Ruel, chef de bureay à l'adaninistration centrale du
ministère des travaux publics ;
Lesierre, Arnaud, Dubois et ESpérac, ingénieurs ordi-
naires des ponts et chaussées ; ,
Quinquet, ingénieur ordinadre des ponts et chaussées,
ingénieur en chef au service central de la voie à. la Cis
P..L.-M. ;
Legendre, sous-ingénieur des ponts et chaussées, à
Paris :
Rivet, ingénieur en chef des minos, chef du service
du contrôle du travail-des agents cIè,<.: 'd¡",nl:n:q de fer ;
Gaston Mayer ; avocat au conseil d'Etat et à la cour
de cassa.tion, avocat de l'administration des chemins do
fer de l'Etat ;
-Coste, ingénieur ordinaire des mines, en congé, dw
rec-teur de la Société anonyme des Mines de Bàanzy ;
Paulhan Louis, aviateur ;
Pons, ingénieur des ftrts et manufactures, directeur de
la Société anonyme des tramways et omnibus de Tou-
louse, président de l'association amicale d.es anciens ar-
tilleurs, mobiles de la Haute-Garonne (siège de Belforf
1870-1871).
II. - SECTION DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES
Au grade d'officier
M. Mazoycr, directeur de la comptabilité au ministè
re des travaux publics, des postes et des télégraphet,
(section des postes et des télégraphes).
Au grade de chevalier
MM. Henry, directeur des bureaux ambulants de 19
ligne de l'Ouest ;
Queinnec, inspecteur à la direction des services télé-
graphiques ;
iD-eoran, architecte de l'administration des postes et
des télégraphes.
Ministère de l'intérieur
Sont promus ou nommés dans l'ordre de la Lé-
gion d'honneur, sur la proposition du ministre de
l'intérieur :
Au grade de commandeur
MM. Iluard, secrétaire général au ministère de l'in-
itérieur ;
De Joly, préfet des Alpes-Maritimes ;
Marguerie, président de section au Conseil d'Etat,
conseiller général de la Manche. -
Au grade d'officier
MM. Moreau, commissaire spécial, chef du service des,..
archives à la direction, de la Sûreté générale ;
Cain, conservateur du musée Carnavalet ;
Le docteur Widal, médecin des hôpitaux ;
Le docteur Lannois, médecin des hôpitaux :
Le docteur Delaunay, chirurgien en chef de l'hôpital
Péan ;
Conscience, secrétaire générai de la Société d'Encou-
ragement au bien ;
Barbier (Ernest), publiciste à Paris.
Au grade de chevalier
MM. Reboul, préfet de la Haute-Saône 1
Cordeiet, préfet de la Mayenne ;
François, préfet de la Drôme ; -
Lerebourg, préfet d'Oran; -
Hendlé, préfet du Calvados ;
Ffeffer. chef de bureau au ministère de l'intérieur ;
Lailavoix, membre du comité consultatif de la vici-
nalité ;
Keck, chef de service à la préfecture de la. Seine ;
Mallet, directeur au gouvernement général de l'Al-
gérie ;
Mallet, commissaire spécial à la gare du Nord ;
Berthelot, commissaire de police à Paris ;
Péchard, commissaire de police à Paris ;
Palouzié, maiVe de Saint-Ouen ;
Le docteur- Le Pileur, médecin de la prison Saint-
Lazare ;
Le docteur Morax, médecin à » hôpital Lariboisière;
Le" docteur Marque, médecin à Paris :
Le docteur Bruyère, médecin à l'hôpital Rothschild ;
Avril, publiciste à Paris ;
.Depay, publiciste à Paris ;
Moro, publiciste à Paris' ; -
Piiilip, publiciste à Paris ;
Le docteur BQanquinque, chirurgien en chef de l'hô»
pital de Laon ;
Seytre, vice-président du conseil général des Alpes.
Maritimes ;
Le Comte, vice-président du conseil général du Cal-
vados ;
Le docteur Eveillé, conseiller général de la Charento.
Inférieure ;
Azcona, dit Robenne, publiciste à Tours;
Gnwlat, président de la commission de surveillance
de l'asile départemental d'aliénés de Saint-Robert (Isère);
professeur à la Faculté de droit de Grenoble ;
Boyer-Mart.in, administrateur des hospices civils de
Saint-Etienne ;
Amaury-Simon, maire de Saint-Nicolas-de-Redon (Lot
re-Inférieure) ;
Roohor-Potheau, président du conseil d'arrondissement
d'Orléans ;
Lacluse, maire de Courbiac (Lot-et-Garonne) ;
L'abbé, Faller, curé de Mars-la-Tour (Meurthe-et-Mo-
L'abbé
selle) ;
(Ferré, publiciste;
Gournay, .président fondateur de la Fédération des
sociétés de préparation militaire de l'Oise ;
Lambert, conse-Mler, maire de Saint-Folqu m (Pas-de-
Calais) ;
Lacroix, président du conseil d'arrondissement de
Riom ;
Favre, vice-président de la commission administrative
des hospices civils de Cihambéry ;
Chartier, conseiller d'arrondissement, maire d'Orgeval
(Seine-et-Oise) ; .,
Bru, vice-président du conseil général de Tarn-et-
Garonne ;
Flinois, conseiller général d'Oran, maire de Saïda.
Sapeurs-pompiers
Lesteven, capitaine des pompiers de Douarnenez (Fi-
nistère} ;
Karcher, capitaine des pompiers de Saint-Maur-ies-
Fossés (Seine).
Ministère du travail
Sont nommés chevaliers de la Légion d'honneur,
sur la proposition du ministre du travail : -
MM. Brugnibt, entrepreneur de peinture;
Greneaux, ouvrier tailleur de pierre, ancien conseiller
prud'homme à Dijon :
Le Gouis, inspecteur divisionnaire du travail ;
Salles, juge de paix à Vic-en-Bigorre, président de la
société de secours mutuels dite « des ouvriers », à Vie.
LETRANGER
La Crise religieuse espapole
LA REPONSE DE L'ESPAGNE AU VATICAN
Madrid, 31 juillet. — Le conseil des ministres es-
pagnol a arrêté dans sa réunion de samedi le texte
de sa réponse à la dernière note du Vatican.
On en donne officiellement le résumé suivant, :
Le président du conseil a rendu compte aux minis<
très des termes de la note télégraphiée à M. de Ojeda,
en réponse à la dernière note que lui remit le Vatican.
Celui-ci estime qu'il est indispensable pour poursuivre
les pourparlers que le gouvernement espagnol abroge
toutes les dispositions qu'il prit dans la question reli-
gieuse.
Le cabinet de Madrid, après un examen attentif et
une critique raisonnée de cette exigence injustifiée, estime
qu'il se trouve dans le cas de décliner toute responsabi-
lité concernant la situation créée par les raisons toutes
personnelles du Saint-Siège qui rendirent inefficaces
jusqu'à présent les propositions conciliantes de Madrid,
et il déclare qu'ayant recouru sans succès à tous les
moyens en son pouvoir pour obtenir l'accord sur la ré-
duction des ordres et des établissements religieux, il
invitera M. de Ojeda à adresser une autre note au car-
dinal Merry del Val, lui annonçant qu'il a été appelé
en Espagne par son gouvernement pour recevoir des
ordres et accréditant comme chargé d'affaires un con-
seiller d'ambassade.
Les Idées des Revues
Les Français sont les banquiers bénévoles de l'u-
nivers. — Les abbesses du moyen-âge étaient des
femmes libres. — L'Ecosse a des prisons ou- -
vertes à l'usage du beau sexe. — La déca-
dence des langues artificielles et l'avenir
du français comme langue internatio-
nale. — Les astrologues anglais
avaient prédit la mort d'Edouard VII.
Le total des placements de la France à l'é-
tranger s'élève, à l'heure actuelle, à quarante
milliards environ. Sans doute, parmi les lois
qui régissent cette' énorme exportation de ca-
pitaux, il y a, tout d'abord, une loi de fatalité.
Les plus-values de notre épargne ne trouve-
raient pas, en totalité, leur emploi chez nous.
Mais il y aussi l'engouement et aussi, comme
le dit le rédacteur anonyme de l'Opinion,
« J'antipatriotique désaffectation, entachée de
snobisme, de toute une classe de bourgeois ai-
sés et le sentiment qu'ils ont, en tenant la dra-
g¡ée haute à'la France, de mettre Mariane à la
gêne v. Ils sont, comme les a appelés M. Vic-
tor Bérard, les « Coblentz des capitaux fran-
çais a.
Tirons-nous tous les avantages de notre si-
tuation privilégiée de banquiers du monde ?
Il faut, malheureusement, répondre à cette
question par la négative, parce que « nos trois
puissances gouvernementale, financière et in-
dustrielle, trois têtes coiffées en d'autres pays
du même bonnet » ne marchent pas- de front
dans notre douce France. Parfois même, la fi-
nance et l'industrie se traitent de Turc à
Maure. Et le gouvernement, de son côté, fait
preuve d'un désintéressement plein de gran-
deur, d'une abnégation pleine de noblesse.
Voici quelques exemples de la méthode
française :
(C En 1907, le gouvernement argentin ouvrait
à Buenos-Aires, un concours pour la fourni-
ture d'un nouveau matériel de campagne.
Deux maisons allemandes, deux anglaises et
une française entrèrent en ligne, et la com-
mission argentine classa en tête de liste le
matériel présenté par les constructeurs fran-
çais. L'empereur d'Allemagne intervint alors,
et la commande fut donnée, en 1908, à la mai-
son Krupp. »
Autre exemple, celui du Japon : « En 1907,
nous lui avons consenti un emprunt de con-
version de 290 millions 5 0/0, destiné à rem.
bourser l'emprunt 6 0/0 émis en Angleterre
en 1904 ; résultat : 200 millions de commandes
pour l'industrie anglaise et rien pour la pôtre.n
L'Allemagne témoigne peu de goût pour ce
désintéressement auprès duquel celui d'Epa-
minondas pâlit. Quelques faits préciseront les
idées à cet égard :
1005. — Emprunt ottoman émis en Allema-
gne.: 100 0/0 du montant passé en commandes
à l'usine Krup'p. Quatre-vingt millions émis
en France : 14 millions, soit 17,5 010 de com-
mandes à l'industrie française.
1909. — Emprunt argentin : 90 millions en
France, 40 en Allemagne, 40 aux Etats-Unis,
32 en Angleterre. Commandes : 120 millions
aux Etats-Unis (300 0/0), 60 en Allemagne
(150 0/0), 8 en France (8.88 0/0).
L'un des résultats de la méthode française
est donc le suivant : notre argent, entre les
mains des gouvernements étrangers, règle les
factures d'une industrie :rivale de la nôtre sur
le marché du monde.
Le remède consisterait à fixer 'la part de?
commandes qui seront faites à nos usines dans
les conditions de Femprunt avant de lui ac-
corder le bénéfice de la cote ofllcielle. Mais
c'est un procédé auquel nous ne sommes pas
encore rompus.
Aussi bien, la véritable conclusion de tout
ceci, c'est, comme le dit l'anonyme rédacteur
de l'Opinion, « qu'il ne suffit pas que l'argent
français travaille. Il faut que la France tra-
vaille aussi ».
A
Il fut un temps, jadis, où les femmes jouis-
saient de la plus illimitée liberté. Et s'il faut
en croire l'article de Mrs. Putnam, dans la
Contemporary Review, c'était au moyen âge,
quand les femmes étaient albbesses. Ces ab-
besses étaient souvent de bonne naissance,
de caractère ferme et de goûts indépendants.
Certaines avaient fait l'essai du mariage,
d'autres s'en étaient abstenues par principe.
Beaucoup d'entre elles cependant étaient ma-
riées, notamment Radegonde, fondatrice dir
couvent de Poitiers, et qui fut la cinquième
épouse do Clotaire. En Angleterre et en Alle-
magne., les abbesses jouèrent un rôle politi-
que important. Elle jouissaient des mêmes
droits que les barons. Elles possédaient de
vastes domaines qu'elles tenaient directement
du roi. Elles avaient le droit de ban, en-
voyaient sur le champ de bataille leur contin-
gent de chevaliers et parfois étaient investies
du droit de frapper leur propre monnaie.
Elles s'embarrassaient peu dans les affaires
d'amour et ne leur réservaient qu'une très lé-
gère partie de leur temps.
Souvent, les abbesses entraient au cloître,
en compagnie de leurs maris, car, à cette
époque, il existait des monastères mixtes,
mais le droit de réunion entre époux et fem-
me était strictement limité aux -heures du
culte. Maintes fois, il arriva qu'une abbesse
fut à la tête de ces établissements mixtes, sa
juridiction s'étendant à la fois sur les pension-
naires des deux sexes. Cette surintendante,
s'il est permis de la désigner ainsi, confessait
même et excommuniait. Dans l'exercice de
cette dernière prérogative, elle montra, nous
assure-t-on, du tact et de la discrétion.
Les suffragettes de l'Angleterre contempo-
raine ne sont que les successeurs dégénérées
de ces abbesses et de ces nonnes.
* *
Les femmes de notre époque auraient tort
néanmoins de se .plaindre de leur sort. Il
existe des pays où certaines catégories d'entre
elles sont l'objet d'attentions délicates. C'est
ainsi qu'à Glascow existe une prison modèle
pour l'usage du plus beau sexe. En certains
cas, les portés de cet établissement et les cel-
lules sont ouvertes. Des cuisinières diplômées
enseignent l'art culinaire aux pensionnaires
et c'est dans la chapelle même de la' prison
que le's leçons sont données. Des cours sont
également faits sur les travaux à l'aiguille les
plus fins et ces. dames sont initiées à tous les
secrets de la machine à coudre et de l'art du
costumier. Leurs chambres sont pourvues de
miroirs et un maître à danser, qui fait office
aussi de professeur de culture physique,
montre à ces dames comme il convient de se
tenir pour avoir une démarche élégante et
même, comme eût dit lord Chcsterfield, il
leur enseigne « les grâces ».
Remercions miss Charlotte Rossie Smith de
nous avoir révélé dans le World's Work ces
détails pleins d'intérêt,
M. Albert Dauzat vient de publier dans la
Revue un article remarquable sur l'avenir de
la langue française.
Une réaction se manifeste, paraît-il — et H y
a tout lieu de s'en féliciter - contre les langues
artificielles et en faveur des langues naturel-
les. Avec la haute autorité qui s'attache à son
nom, M. Novicou a écrit à M. Dauzat : « Je
suis de plus en plus convaincu que les langues
artificielles sont impossibles. » M. Thiaucourt,
professeur à la Faculté des Lettres de Nancy, a
émis la même idée.
Imaginez qu'il y avait déjà concurrence en-
tre les langues artificielles. Après l'esperanto,
l'ido, après l'ido, l'universal. Le volapûk re-
nait sous la forme d'idiom neutral. Ce qui est
piquant, c'est qu'un spécialiste a déjà constaté'
dans l'espéranto des signes précurseurs de dé-
cadence.
Donc on revient aux langages naturels. Et
tout d'abord une question se pose : est-il abso-
lument nécessaire de choisir un seul idiome
pour résoudre la question de la langue inter-
nationale ? Ne pourrait-on pratiquer une en-
tente à deux ou à trois ?
C'est ainsi qu'une entente. franco-anglo-alle-
mande a été proposée en Allemagne et en
Amérique. Mais ce ne serait là qu'un modus
vivendi provisoire, un acheminement vers un
état de choses plus parfait.Ce ne serait pas une
solution définitive. La triplice proposée im-
poserait, en effet, aux Slaves et Orientaux l'é-
tude de trois langues étrangères.
Réduisons donc le nombre des facteurs. De
la triplice anglo-franco-allemande, passons à
la du pli ce franco-anglaise.
L'idée d'une alliance linguistique entre le
français et l'anglais a été entrevue dès 1892
par M. Richet et par Wells dans ses Anticipa.-
tions.
Elle a été nettement formulée en 1900 par
M. Chappellier, dont M. Michel Bréal loua vi-
vement les idées. Mais la Délégation pour
l'adoption d'une lang.w,e internationals, con-
vaincue a priori de la nécessité d'une langue
neutre, écarta sans examen le projet de du-
plice franco-anglaise. Certains Allemands,
comme le professeur Hartmann, viennent de
s'y rallier, et récemment, M. Emile Gautier
faisait, dans la Lanterne, une vigoureuse cam-
pagne en faveur de l'alliance linguistique du
français et de l'anglais. En vertu d'une con-
vention entre la France, l'Angleterre et les
Etats-Unis du Nord de l'Amérique, l'anglais
serait obligatoirement enseigné en France, et
le français en Angleterre et ayx Etats-Unis
dans tous les établissements publics d'instruc-
tion, même dans les écoles primaires.
Si ce projet était réalisé, les deux langues
française et anglaise deviendraient l'idiome
commun des Français, des Anglais et des
Américains du Nord, c'est-à-dire de 180 mil-
lions d'hommes faisant partie de l'élite de la
civilisation.
C'est des Allemands que viennent les objec-
tions, car le nombre de ceux d'entre eux qui
partagent l'opinion du professeur Hartmann
est très restreint.
Les Allemands ne veulent pas céder la pla-
ce à l'anglais. Et alors ici, comme le dit M.
Dauzat, la question change d'aspect. Des Alle-
mands viennent rompre des lances en faveur
du français, pour en faire à nouveau la lan-
gue internationale, comme du temps de Fré-
déric II. M. Molenaar, notamment, dont l'ad-
hésion nous est précieuse, « recommande cha-
leureusement la langue française comme lan-
gue internationale parce qu'elle est la illle aî-
née et l'héritière du latin ».
Quelle solution l'emportera 7 La duplice
franco-anglaise ou l'hégénionie du français ?
A dire vrai, « les chances du français pour
devenir langue supérieure d'échange entre les
peuples civilisés ont beaucoup augmenté de-
puis quelque temps ». En effet, à la suite du
congrès d'Arlon, il s'est fondé, à Bruxelles,
une Entente scientifique internationale pour
l'adoption d'une langue auxiliaire, qui s'est
prononcée en faveur du français, et qui a re-
cueilli de très nombreuses adhésions dans les
universités d'Europe et d'Amérique.
Concluons donc avec M. Dauzat que le fran-
çais a un grand avenir devant lui.
» *
Maintenant qu'Edouard VII n'est plus, on
s"aperçoit en Angleterre que nombre d'astro-
logues avaient prédit sa mort pour l'année
1910. Old Moore, Zadkiel, Raphaël et Sepha-
rial s'étaient exprimés à cet égard de manière
non douteuse. Ce dernier s'était, notamment,
exprimé ainsi, dans le Green Book of prophe-
cies pour 1910 : « L'année 1910 présentera un
intérêt exceptionnel, mais d'un caractère bien
triste. ppur ceux qui ont à cœur la prospérité
du pays et du roi.Je note avec regret les signes
d'un deuil national. » Le directeur du Zadjciel
Almanach, astrologue de marque, avait averti
les médecins du roi de s'opposer à tout voya-
ge du monarque à l'étranger durant le prin-
temps. Et les journaux spéciaux YOccuU Re-
view et l'Astrological Magazine, sont particu-
lièrement aises de montrer à l'univers étonne
que l'astrologie n'est pas ce qu'un vain peu-
ple pense.
Avant que le roi ne tombât malade, le Globe.
avait rappelé ce vieil adage anglais :
When our Lord falls in our Ladifs lap,
On Enalancl ivill corne a great mishap.
Ce qui veut dire que l'Angleterre doit s'at-i
tendre à un grand malheur lorsque le jour de'
l'Annonciation (25 mars), tombe, comme cette
année, le jour du vendredi saint.
Divers journaux signalèrent de curieuses
coïncidences. A l'heure même où s'éteignait le'
roi Edouard, mourait à Waltiiamstow, dit la
Saint-Jame's Gazette, un ihomme né le même
jour que le roi et marié également le même
jour.
Un incident du même genre, mais plus com..
plexe encore, se produisit pour George III-
Un quincaillier, du nom de Hemmings, né*
rapporte l'Occult Review, le même jour et a
la même heure que George III, et dans la mé.)
me paroisse, prit la direction d'une maison dei
commerce le jour même de l'avènement de
George III. Marié le même jour que le roi'
il eut le même nombre d'enfants et sa morff
coïncida exactement avec celle du monarque
anglais. Mais là ne. se bornent pas les raD-
prochements. Ilemmings souffrait d'accès de
folie intermittente dont le début et la fin set
produisaient au même moment que les accèg
de même nature chez George 111. ;
L'Occidt Review est toute heureuse d'ajoutefl
que les astrologues ont prédit l'avènement
de George- V alors que le roi était âgé de deuxh
ans seulement, c'est-à-dire à une époque ou.
son frère aîné vivait encore.
Ne nous étonnons plus si un vieux prover-»'
be anglais assure que l'astrologie est exacte e-
sincère*
Pierre Rocheverre.
Ils les laissent tomber derrière eux, où on
les balaiera le lendemain.
Pendant vingt-quatre heures, ces détritus se.
ront là comme dans une immense boite à or-
duree.
Feu Poubelle, préfet de la Seine, a acquis
un renom universel par l'invention d'une boîte
dans laquelle, obligatoirement, doivent être dé-
posées les ordures de chaque maison, afin que
celles-ci n'attendent plus à même la chaussée
le passage de tombereaux d'enlèvement.
Cela est fort bien. -
Mais aucune mesure n'a été prise à l'égard
des saletés provenant de la rue elle-même.
Il en est toujours ainsi avec les lois les plus
salutaires. Avez-vous fait cette remarque ? Il
est défendu de secouer les tapis par les fenê-
tres et les sergents de ville dressent contra-
vention aux ménagères qui se livrent à cette
fantaisie de mauvais goût. Ils ont raison. Mafs
ils ne disent rien aux concierges qui secouent
les tapis par les portes donnant sur la rue.
Et pourtant le résultat est identique.
- ,,-.
Il n'y a pas que les voitures. Il y a les bou-
tiques.
Sous le prétexte que les marchands ambu-
lants vendant en. plein vent leur font une con-
currence désastreuse, les boutiquiers se sont
mis à vendre en plein vent aussi. Leur bouti-
que n'èst plus qu'un prétexte. Leur étalage est
dans la rue, prenant la moitié, les trois quarts
du trottoir, y montrant, depuis le matin jus-
qu'au soir, viande, légumes, fruits, poissons,
coquillages !
Qui croirait que nous vivons au siècle de
l'hygiène, où cent mille médecins se sont don-
né la mission de nous inspirer la saine terreur
des microbes, des poussières et des germes in-
* fectieux ?
Tout ce que nous mangeons séjourne pen-
dant un temps indéterminé en pleine rue,
abrité de la pluie par des marquises qui sont
surtout des conservatoires à bacilles, mais ex-
posé des heures à tout ce que peut charrier
l'air d'une ville où il y a des millions d'habi-
tants, des centaines de mille chev.aux, des
chiens, des moineaux et des automobiles 1
Les restes de ce commerce sont repoussés,
de temps à autre, au ruisseau, lancés d'un
'coup de pied dans l'égout, mais comme, jus-
qu'au soir, la foule encombre le trottoir, il est
impossible que les balayeurs municipaux vien-
nent accomplir à chaque instant la corvée de
refaire un peu de propreté dans ces sentines.
Les acheteurs et les vendeurs dérangés leur fe-
raient un fâcheux accueil. Quand l'heure de
la vente est passée, la journée des balayeurs
est finie. Ils recommenceront à trois ou qua-
tre heures du matin. Jusque là, les saletés de-
meureront où on les a jetées. Et, le lendemain,
pourquoi s'acharneraient-ils à faire bien nettes
des rues où, quelques heures après, les fabri-
cants d'immondices de la veille s'installeront
à nouveau comme chez eux ?
On conduit au poste et on y retient comme
vagabonds les individus qui s'avisent de dor-
mir dans la rue, c'est-à-dire d'y faire ce que
l'on devrait faire chez soi.
Pourquoi est-il admis qu'il soit permis de
manger dans la rue, chose aussi domestique,
aussi intime, en somme, que le sommeil, qui
a le tort de créer des détritus et qui est plus
laide encore à voir, car, dans le sommeil, il ar-
rive que les pires chenapans ont quelque chose
d'angélique, tandis qu'il est bien peu de gens
qui, en mangeant, n'aient pas l'air de carnas-
siers.
On cherche d'où vient l'encombrement des
rues. Il vient, pour une bonne part, des étala-
ges en plein vent et des voitures de commerce
ambulant.
Certes, la ville tire des étalages une contri-
bution importante, et les gens qui poussent
leur voiture de légumes sont intéressants, dans
une certaine mesuré. Je dis dans une certaine
mesure seulement, parce qu'il ne faut pas se
laisser prendre, à la légende de Crainquebille,
œuvre d'un philosophe humanitaire qui habite
dans l'avenue du Bois-de-Boulogne et qui ne
connaît le marchand des quatre-saisons que
par ouï-dire.
Mais si l'on cherche à rendre Paris propre,
on pourrait peut-être trouver d'autres ressour-
ces que celles qui sont dues à la transforma-
tion de la rue en marché, et il ne serait pas
impossible de procurer d'autres moyens d'exis-
tence aux Crainquebille salissants.
Je ne suis pas bien sûr que le boutiquier
soit enchanté d'une mode qui l'oblige à ajouter
au loyer de sa boutique le loyer de la portion
qu'il emprunte à la chaussée, et je crois qu'il
renoncerait volontiers. à ce su'rcroît d'espace
s'il ét-ait sûr que son voisin et concurrent n'en
jouira pas plus que lui, et que ne viendra pas
s'installer devant son magasin une voiture
chargée des denrées qu'il vend lui-même.
Quant aux commis, soyez certain qu'ils ai-
meraient mieux être à l'intérieur, comme la
volaille, qu'exposés à toutes les intempéries
sous la vaine marquise.
Avez-vous quelquefois regardé leurs mains,
leurs joues, leur nez en hiver ? Paris tuber-
culeux doit avoir là un bon fournisseur..
***
Pour finir, je tâcherai de parler d'une autre
cause de saleté parisienne, avec tout le res-
pect qui convient. 1
Est-il admissible que la rue de Paris serve
de buen retiro à tous les chiens de la capi-
tale ?
Quoi, on permet que la bonne ou la patronne
elle-même aille journellement promener Azor
dans la rue, à cette seule fin qu'Azor ne pollue
pas l'appartement 1
C'est une des choses les plus cocasses qui se
puissent imaginer. ,
Personne n'est forcé d'avoir un chien. Mais,
quand on a un chien, on devrait être forcé
d'empêcher que ce chien ne souille les voies
où, nous qui n'avons pas de chien, nous de-
> vons passer.
Autrefois encore, Azor était un hôte de la
chassée'.
Mais, aujourd'hui, il y a trop d'autos. Le
pauvre chéri pourrait se faire écraser, et sa
maîtresse exige que ce soit sur le trottoir- qu'il
s'arrête en toute liberté.
Le Code veut que chacun soit responsable
du dommage cause par lui-même ou par un
animal lui appartenant.
Le jour où on punira les maîtres dont les
chiens prennent là rue pour ce qu'elle n'est
pas, comme si c'était les maîtres eux-mêmes
qui commettaient ce délit, vous verrez que
Paris sera infiniment plus propre.
Je n'ai d'ailleurs aucun espoir que ce jour
arrive jamais, car les propriétaires de chiens
seraient capables de faire une révolution.
Paul Dollfus.
o
Le docteur Crippen est arrêté
1
Le match Dew-Crippen, match qui, plus encore
que celui de Johnson contre Jeffries, pasai-bnnail
le monde entier, s'est terminé hier par la victoire
du détective sur l'assassin de la « belle Elmire ».
Crippen a été arrêté à bord du Montrose au mo-
ment où il se disposait à débarquer au Canada.
Jamais peut-être on n'avait assisté à plus roma-
nesque poursuite, et toute l'imagination d'un Jules
Verne ou d'un Conan Doyle n'avait créé plus
captivante aventure. Rien n'y manquait : le doute,
qui jusqu'au bout subsista sur la personnalité
des deux passagers du Montrose ; -la lutte de vi-
tesse de deux grands steamérs à travers l'Océan,
et enfin le triomphe de la télégraphie sans fil qui
reçoit une dernière et éclatante consécration.
Si en effet c'est grâce à la télégraphie sans fil
que le docteur Crippen et sa compagne, miss Le
Neve, ont été découverts et arrêtés, c'est aussi par
elle que le monde entier a pu suivre toutes les pé-
ripéties da cette dramatique arrestation. Chaque
jours les journaux répandaient, par millions
d'exemplaires, à travers tous les pays, les télé-
grammes envoyés par les deux navires, le Mont-
rose du docteur Crippen, et le Laurentic du détec-
tive Dew, et l'intérêt savamment entretenu durant
de longs jours avait abouti à une telle surexcita-
tion de curiosité que, au Canada, point extrême
de cette lutte de vitesse à travers l'Océan, on dut
organiser des trains spéciaux pour transporter la
foule avide d'assister à l'arrestation du criminel.
Sur le bateau qui portait: Crippen, les plus sévè-
res précautions étaient prises pour éviter toute vio-
lence du meurtrier, au moment où la police cana-
dienne se saisirait de lui. Le dentiste, en effet,
portait toujours des revolvers et il était fort à
craindre que, se voyant perdu, il ne tentât une
suprême défense.
Enfin, hier, à l'arrivée' du Montrose à Rimonski,
la police a pu fixer avec certitude l'identité de
Mr et master Robinson, les deux inquiétants
passagers. Et lorsqu'il fut bien établi que cet étran-
ge pasteur et son fils aux traits si efféminés étaient
le docteur Crippen et miss Le Neve, on les mit
aussitôt en état d'arrestation.
L'inspecteur Dew s'était rendu à bord du Mont-
rose, déguisé en pilote. Deux officiers de police ca-
nadiens raccompagnaient. Crippen se promenait sur
le pont avec le médecin du paquebot. A la vue de
ces trois pilotes, il dit : u Trois pilotes, n'est-ce pas
extraordinaire ? »
Naturellement, le médecin ne répondit pas.
Mais l'inspecteur Dew ayant dépassé le docteur
Crippen se retourna vers lui et lui dit : « C'est vous
que je cherche. »
Ürippen très calme se laissa arrêter sans1 résis-
tance. Il fut aussitôt enfermé dans une cabine.
Quant à miss Le Neve, qui depuis plusieurs jours
était inquiète et affaissée, son arrestation l'affecte
au plus haut point et c'est à demi évanouie qu'elle
fut transportée dans une cabine du Montrose où,
en attendant le débarquement, elle a été placée
sous la 'surveillance d'un inspecteur canadien.
Le cimetière musulman de Paris
Le .sultan de Turquie vient d'affecter une cer-
taine somme à la réparation et à l'entretien du
cimetière musulman de Paris. Disons, en effet, ci-
metière musulman ou mahometan, et non cimetière
turc; ce terrain, concédé sur la demande de l'ambas*
sade de Turquie, est, en effet, réservé, au moins
dans son titre officiel, à la religion musulmane et
non à la nationalité turque.
Quand on entre au *Père-Lachaise par la nou-
velle entrée, du cqté. de l'avenue Gambetta, au
delà des rampes gazonnées qui précèdent les tombes,
le cimetière musulman se trouve sur la adroite. Ad"
ministratiVement, il est placé dans la 85°. division,
en face du monument crématoire. Mais, on ne le
voit pas de l'allée. Il faut passer entre les tombes
et l'on arrive dans une sorte de prairie où une haie
d'arbustes verts détermine un carré qui n'est d'ail-
leurs pas d'une grande étendue. C'est là.
Lorsqu'à la suite de la démarche de l'ambassade
de Turquie, un arrêté préfectoral, daté du 29 no-
vembre 1856, concéda aux musulmans un enclos
spécial au cimetière de l'Est ou du Père-Lachaise,
cet enclos était plus grand qu'il ne l'est mainte-
nant. Mais il paraît qu'il meurt très peu de musul-
mans à Paris, et l'on reconnut en 1883 qu'il était
inutile de leur réserver tant de place, et c'est ainsi
que leur cimetière fut restreint à ce qu'on le voit
aujourd'hui.
Et, de fait, il ne contient qu'une quinzaine de
tombes, la plupart anonymes, avec des entourages
rompus, des pierres disjointes, des herbes folles. Du
reste, l'endroit est charmant par un soleil d'été.
La joie de la lumière et la beauté du ciel éloignent
l'idée de la mort; les mille bruits de la vie par-
viennent jusqu'à cet enclos placé ainsi au-dessus
de Paris, presqu'à l'entrée du cimetière, bruits har-
monieux et lointains, sauf pourtant ce grincement
des outils des maçons, contre la pierre neuve, au-
près du columbarium; mais même cette activité tou-
te voisine ajoute du prix au repos et à la rêverie.
C'est un pré traversé d'une allée, ombragé de
bouquets de sureaux et d'un grand saule mêlé à des
ormes. Dès l'entrée sur la droite, dans une sorte
de petit tbis, s'aperçoivent quelques tombes; des
grilles rouillées entourent des dalles sans nom; mais
une tombe reçoit des soins, des. visites, des fleurs,
celle d'une enfant de sept ans, Farida.Sadat Sabit,
fille bien-aimée de Sabit bey, petite-fille de Sabit
pacha, prince Nachouch de Lachekoé; à côté celle
de Jean Azarian, où est inscrite une croix, puis une
tombe toute fraîche encore anonyme. Un tertre plan,
cerné de grandes pierres, est recouvert de dalles
brisées. Après une tombe sans nom, voici la tombe,
fleurie de géraniums, de Damad Mahmoud pacha.
Le monument de marbre noir sous lequel repose
Ismaïl Hakky bey, mort en 1903, est surmonté du
croissant et de l'étoile. A sa base, se remarque
l'inscription : « On est prié de ne pas déposer de
pierres. a Le monument de la famille Bennané, sur-
monté, lui aussi, d'un croissant, s'élève à côté.
A gauche de l'allée, une tombe abandonnée et c'est
tout.
Mais le fond de cette prairie est occupé par un
édifice bâti en pierres. ae sable blanches et roses,
disposées en bandes alternées. La même disposition
de couleurs se retrouve au cintre de la porte qui
s'appuie sur deux colonnettes. Ce cintre, tout flé-
chissant, va perdre sa clef de voûte. Tout l'édifice,
où se succèdent trois parties cubiques inégales et
dont la dernière est la plus petite, est du reste la-
mentable et délabré. La porte est fermée, mal, mais
le regard ne distingue rien dans l'intérieur du mo-
nument.. Ce bâtiment s'appelle la Mosquée.
* #
Ne serait-ce point là que dort du sommeil éter-
nel la dernière reine du plus puissant et du plus
beau royaume de l'Inde? Elle repose dans ce cime-
tière, avec son fils, et leur tombeau enferme et
clôt pour toujours l'histoire d'une race illustre pen-
dant plus d'un siècle sur les bords du Gange et
dans tout l'Indoustan.
Cette reine était la reine d'Aoude. Les rois
d'Aoude étaient plus riches que l'empereur de Delhi.
Des souvenirs divins glorifiaient leur ville. Les fils
du soleil avaient régné sur Aoude ; Çakyamouni y
avait fait entendre sa parole sainte. Quatre-vingt-
seize temples hindous et trente-six mosquées témoi-
gnent encore de son passe. Et les rois d'Aoude ré-
gnaient aussi sur Laknau, Sitapour, Féizabad, Rat
Bareli, sur d'autres villes, sur des rivières et des fo-
rêts, sur près de dix millions d'hommes.
Les derniers rois d'Aoude descendaient de Meer
Mohammed, lui-même descendant du Prophète par
les femmes. Ce fut vers 1760 qu'ils rencontrèrent
pour la première fois les Anglais précédés de la
Compagnie des Indes et bientôt un contingent an-
glais fut imposé à l'Aoude, qui dut aussi payer cha-
que année un fort tribut à la "Compagnie. En 18*7,
les Anglais détrônèrent Nusr ed Din et le rempla-
cèrent par son oncTe, Mohammed Ali Chah. Son fils
et son petit-fils lui succédèrent, mais ils n'étaient
rois que de nom; les Anglais étaient les véritàbles
maîtres. Sous le petit-fils, Ouadjid Ali Chah, ils
poussèrent leurs exactions et leurs cruautés au point
qu'une terrible insurrection se souleva contre eux.
Hélas! l'Aoude devait être vaincue. Ouadjid, dépos-
sédé et pensionné, mourut de chagrin. Sa veuve, la
dernière reine d'Aoude, la dernière Begum, vint en
Angleterre revendiquer son trône et ses biens. Mais'
l'iniquité était accomplie et la spoliation définitive.
Elle se retira en France et mourut à Paris en 1858.
Elle fut inhumée dans le cimetière musulman du
Père-Lachaise.
Mais si la mosquée n'est pas son tombeau, où
est-il ?
* *
Ce souvenir donné à cette princesse qui vint de si
loin, à travers tant d'aventures, dormir pour tou-
jours au Père-Lachaise, quittons le cimetière musul-
man et, après une légère montée, descendons les
rampes et les terrasses, couvertes de tombes entre-
mêlées d'arbres, * qui conduisent au boulevard de
Ménilmontant. De ce. côté, la colline ouvre la plus
belle vue sur Paris; les monuments qui s'élèvent au-
dessus de l'océan des maisons, les flèches, les tours
et les dômes, s'y montrent suivant un plan qui les
placerait presque tous sur la même ligne courbe.
Des vapeurs montent vers eux, flottent entre eux.
Le ciel est plein d'une poudre d'or, et d'en bas,
des rues et des boulevards proches, on sent vers soi
monter la vie. L'endroit est magnifique, dans la
sérénité pieuse qu'il impose à l'esprit, avec tous ces
petits temples recouverts d?ombrages où joue la lu-
mière, l'éclat de ce beau jour et ce paysage de Pa.
tis devant soi. Le Père-Lachaise est la plus belle
promenade de Paris.
Louis Franville.
:. L'abondance des matières nous oblige à re-
mettre à demain. la suite de notre intéressant
feuilleton : LES FEMMES DU JOUR, par Albert
Erlande.
BANDERILLES
Remarquable trait d'énergie, d'après la recette de
l'oncle RooseveJt. A la vérité, ce n'est point de
cette belle énergie individuelle, terreur des rhinocé-
ros et rafleuse d'écus, mais plutôt de l'énergie col-
lective, avec laquelle, tout de même, on fait les
grands peuples et les Etats florissants.
Un Indien Peau-Rouge, peut-être l'authentique
dernier des Mohicans — mais non des Abèncéra.
ges, comme disait naguère un écrivain mal informé
des fastes mauresques — un Indien, dis-je, s'était
fait engager, comme chauffeur, à bord d'un steamer
du port de Londres.
Tous ceux qiui savent combien la vie libre des
prairies est devenue difficile, depuis que le colonel
Roasevelt a immolé les ultimes bisons, exterminé
l'unique survivant des grizzlys des Rocky-Moun-
tains et mis en actions les suprêmes brins d'herbe
du Dakota et du Nebraska, comprendront que le
pauvre Indien ait dû chercher ailleurs de -quoi payer
son earo-de-feu.
Donc, John Genish, ainsi nommé en Angleterre,
malgré que son vrai nom fût « Petit-Renard-Bien,
Vêtu » dans le wigwam ancestral, avait, durant plu-
sieurs années, enfourné consciencieusement son char-
bon.
Toutefois, il n'était pas si complètement déraciné
que le désir ne le tourmentât souvent de quitter les
soutes étouffantes, pour revoir Its immensités du Far-
West et le Sachem aiux longues plumes.
N'y tenant plus, il roule son petit paquet, glisse
dans sa ceinture ses microscopiques économies et d'é-
barq-ue audacieusement à New-York.
Le voilà dans le long boyau de la douane.
- D'où venez-vous ? demande un douanier.
- De Londres.
- Où allez-vous ?
- Dans le teritoire des Pàwnies.
- Quelles sont vos ressources ?
- Si-ou plaît ?
- Vos ressources ?. Vous ne comprenez pas?
Combien avez-vous d'argent ?
Petit-Renard-Bien-Vêtu déboutonne son veston,
fouille dans sa ceinture et en extrait la valeur de
deux bonnes livres sterling.
« Dix dollars ! s'écrie le douanier sans indulgence.
Ne savez-vous pas qu'un immigrant n'est autorisé
à débarquer aux Etats-Unis qu'avec vingt-cinq dol-
lars au moins ? Ouste, réembarquez-vous!. »
Durant trois longs jours, l' « immigrant » dut par-
lementer, discuter, supplier pour convaincre les mes-
sieurs arrogants couverts de galons que, né et élevé
dans la Prairie, d'une famille qui y vivait bien avant
Washington et Roosevelt, il pouvait, à la grande
rigueur, se considérer comme indigène.
On lui permit enfin de prendre terre, mais avec le
classique : « Qu'on ne vous y repince plus ! »
Gérard de Beauregard.
LA VILLE ET LE MONDE
Carnet Mondain
NAISSANCES :
Mme Adrien de La Perrière, née Bazin de Gribeauval,
a donné heureusement le jour, à Germon t-ds-rOise, à
une fille qui a reçu le prénom d'Yvonne.
MARIAGES :
— On annonce les fiançailles du baron Jacques de
Lagatinerie, fils du baron Charles de Lagatinerie, con-
seiller général du Morbihan, et de la baronne,, née Gar-
cia Mansilla, avec Mme Paule Tcisserenc, mie de M.
Alexandre Vitalis, membre de la Société des Agricul-
teurs de France, et de Mme, née Ptiech.
— Le 9 août prochain, sera cëlébré, en l'église cathé
drale de Paras, le mariage du vicomte Robert de Caix
de Saint-Aymour, avec Mlle de Boislisle.
En raison d'un deuil récent, cette cérémonie aura lieu
dans la plus stricte intimité.
— Ces jours derniers, a été célébré, en l'église de
Valvic, dans le Puy-de-Dôme, le mariage du comte Ro-
bert
Valvic, d'Hérouville, fils du marquis d'iiérouville, lieute-
nant-colonel de cavalerie, et de la marquise, née de
Nontroy, avec Mlle Yvonne Perrot du Vernay, fille du
commandant Perrot du Vernay, décédé, et de Mime, née
de Châteauneuf-Randon.
Les témoins du marié étaient le comte F.. d'Hérouvil-
le, sous-chef d'état-imajor du 7e corps d'armée, son on-
cle, et le comte 1-1. d'Hérouville, lieutenant au 9* cuiras-
siers, son frère ; ceux de la mariée étaient le comman-
dant Perrot du Vernay et le comte de GMteauntiuf-
Randon, chef d'escadron au 5e chasseurs, ses oncles.
Le Saint-Père avait daigné envoyer sa bénédiction aux
nouveaux époux.
— En l'église de Bernin (Isère), vient d'être célébré le
mariage du lieutenant Sabatier, fils du commandant
Sabatier et de Mme, née de Montba^ avec Mlle Julien-
Févricr, petite-nièce du regretté général Février, grand-
chancelier de la Légion d'honneur.
Les témoins du marié étaient le comte de Montbas,
son oncle, et le baron Pinot,eau, commandant le 1er ba-
taillon de chasseurs d'Afrique ; ceux de la mariée
étaient lie comte de Montai et M. Ghabaud, ses cou-
sins.
Mme Jullien-Février a reçu les amis des deux famil-
les, après la cérémonie, au château de Craponez.
— Contrairement à ce qu'ont annoncé certains de nos
confrères, c'est le mercredi 3 août — et non aujourd'hui
lundi — que sera célébré, en la chapelle des catéchis-
mes de Saint-François-Xavier, le mariage de M. Charles
de Chocqueuse avec Mlle de Lur-Saluces.
— Ces jours derniers a été célébré, en l'église do
Bouquemaison (Somme), dans la plus stricte intimité, le
mariage du docteur bmile Poiteau, de Bienvillers-au-
BDiB, avec Mlle Louise Herbecque, de Haasart-ks-Doul-
lens.
La messe a été dite par le curé de Bouquemaison.
Le chanoine Lecigne, doyen de la Faculté catholique
de Lille, a reçu le consentement des époux et a pro-
noncé une allocution fort belle dans laquelle il a rap-
pelé la tradition de bienfaisance des Poiteau.
Les témoins étaient, pour la mariée, MM. Paul Hel-
luin et Henri Blaire, ses beaux-frères ; pour le marié,
M. Paul Henry, son oncle, et Mie Blanche Tripet, sa
cousine.
La quête étaait faite par Mlle Clotilde Herbejeque, ao
compagnée de M. Paui Henry fils.
— Relevé aux publications de mariage d'hier :
M. Adolphe-Charles Segherst industriel, avec Mlle Elise-
Henriette ternaire f
M. François-Joseph-Auguste Maesse avec Mlle Clotilde.
Louise Thébat l ;
M. Jean-Julien Lanchon, chef de bataillon au 102* d'in-
fanterie, offlciér de la Légion d'honneur, avec Mlle Jean-
ne Brignon ;
M. Alphonse Menesson avec Mme Marie Doublet ;
M. Jean-Léon-Henri Pepin-LehaUeur, ingénieur chi-
miste, fils de M. Pepin-Lehalleur, associé d'agent de
change, avec Mlle Germaine-HenrieUe-Marie Cogniet,
fille de M. Cogniet, associé d'agent de change ;
M. Raymond-Luicien-Jean-Maurice-Henri Burlet, avocat
à la cour d'appel, fils de M. Burlet, homme de lettres,
avec MMe Marie-Louise Vantier ;
M. Fêlix-Cllarles Reibel, avocat à la cour d'appel, fils-
du docteur Reibel, avec Mme Irma-Marie-Marguerite
Weyns, veuve de M. Vermère ;
M. Alexandre-Frédéric Conlour avec Mlle Jeanne-
Charlotte-Valentine Desëoais ;
M. François-Théodule Daumas avec Mlle Marie-TM.
rèse-Blisabet.h d'Anzac de "la' jUartinie, fille de Mme
d'Anzac de la Martinie, née d'Adeler ;
M. Prosper-iEmile d'Angicourt avec Mlle Marie-Josephe-
Léontine Lapelirère. -
— Jeudi derni-em, en l'église Saint-Germain d'Aimiens,
a été céléforé le mariage de MMe Marie Douillet, fille de
M. Douillet notaire,-avec M. Edmond Duthoit, docteur
en droit, fils de feu M. Duthoit, architecte en chef des
monuments d'Algérie et de Tunisie, et neveu de M.
Paul Ansart, président du comité royaliste de la Somme.
La messe a été dite par l'abbé Vaquette, curé doyen
de Sa}nf..Ge.runain, et la bénédiction nuptiale donnée
de Saint-Germainl, 'édificateur de La basilique de Notre-
par Mgr Godin, l'édificateur de la basilique de Notrre-
Dame d'Albert.
Les témoins de la mariée étaient M. Amédée Jourdain,
ancien adjoint au maire d'Amiens, son aïeul, et M. Ed-
mond Douillet, architecte ; ceux du marié étaient M.
Paul Ansart, ancien vice-président du conseil de pré-
fecture de la Somme, et M. Paillat,. notaire honoraire à
Orléans, ses oncles.
DEPLACEMENTS :
Le comte et la comtesse Maurice de Cossé-Brissao
sont réinstallés' dans leur belle villa de Fontainebleau.
— Mme Jane Hadinig est partie hier pour Bagnoles-de-
l'Orne, le bâtonnier et Mme Bussom-Billault pour leur
château de Grézillières, la générale de Douvres pour
Paramé, le comte et la comtesse de Guenyveau pour les
Sables-d'Olonne, Mme Esugène Lefèvre-Pontahs pour
Evian, la comtesse Jules Pastré pour Vichy, le baron
G. De.grand de Beauvoir pour Nice, M. Maurice de la
Hamayde pour Noyon, le comte et la comtesse Max de
Mareuil pour le ehâteau de Bouîllancourt, le comte
Louis de Ségur pour le -château de Pont-sur-Seine.
-
NECROLOGIE :
Les obsèques de M. Le Clere. maire de Bouin, en
Vendée, ont été célébrées en l'église de cette ville, en
présence d'une foule énorme.
Les cordons du pocle étaient tenus par M. Halgan,
sénateur et vice-président du conseil général de la Ven-
dée : M. Paul Le Roux, sénateur : M. de Baudry d'As-
son. député : le comte de Fontenoy ; M. Gallet. maire
de Beauvoir-sur-Mer. et M. Bec, premier adjoint de
Bouin.
Sur le cercueil étaient déposés l'écharpe de maire, la
croix de la Légion d'honneur et les insignes de com-
mandeur de Saint-Grégoire le Grand.
Au cimetière deux discours ont été prononcés par
M. HaJgan, au nom du ConseN général, et par M. Bec,
au nom du conseil municipal de Bouin.
— Les obsèques de M. Frédéric Sauton, conseiller mu-
nicipal, seront célébrées demain mardi, à dix heures, en
l'église Saint-Nicolas du Chardonnet ; - celles de M.
Georges Berlioz, décédé accidentellement, à Abondance
{Haute-Savoie), auront lieu après-demain mercredi, à 3
heures, en l'église de la Trinité ; — et celles de Mme
Guichard, née Du Bois, veuve de M. Jules Guichard, sé-
nateur de l'Yonne, seront célébrées demain mardiv à 10
heures, en la cathédrale de Sens.
— M. Jean de Chieusses de Combaud-Roquebrune
vient de mourir à Paris.' Il était le père de MM. Guil-
laume eft Bérenger de Chieusses de Combaud-Roque-
brune ; le beau-frère du comte de Ca siéra s, du comte
de La Serraz, du baron Thénard, et de M. André Cor-
nu. On célébrera les obsèques demain mardi, à dix heu-
l'es, en la chapelle de La. Fcité-sur-Grosne, près de Cha-
lon-sur-Saône.
De TanviIIe.
ABONNEMENTS DE SAISON
Pendant la saison d'été, le Gil Blas reçoit des
abonnements au mois au prix de 5 francs pour la
province et de 6 francs pour l'étranger, partant de
n'importe quelle date. Des abonnements au numéro
sont également reçus au prix de 15 centimes pour la
province et de 20 centimes pour l'étranger.
L'ETAT
Les ÉIecUons. au Corail gúnúral
Hier a eu lieu le second tour de scrutin
pour le renouvellement par moitié des conseils
généraux et des conseils d'arrondissement.
Pour les conseils généraux, il y avait 143 bal-
lottages. Voici les résultats qui nous sont par-
venus :
ALLIER. — Sont élus : MM. Darmageat, Petitalol,
républicains.
ALPES (HAUTES-). — Esb élu : M. Antiq, socialiste
unifié.
ALPES (BASSES-). •— Sont élus : MM. Heyries,
Mac Adaras, républicains.
ALPES-MARITIMES. - Est élu : M. Barety, répu,
blîcain.
AUBE. — Sont élus : MM. Denizol, Parmentier,
Lesage, Jules Masson, républicains.
AUDE. — Est élu : M. Azenix, républicain.
BOUCIIES-DU-RHONE. — Sont élus : MM. Roustan,
républicain ; Régis, Brion, 'Cajol, progressiste ;
H. Maurel, socialiste unifié.
CANTAL, — Est élu : M. Veysseyre, républicain.
CHARENTE-INFÉRIEURE. — Sont élus : MM. Maria-
nelli, Charrier, républicain.
CHER. — Sont élus : MM. Béguin, Vinadelle,
Chapeau, Perriot, républicains) ; Lebrun, Laudier,
socialistes unifiés.
DORDOGNE. — Est élu : M. le docteur Bosselut,
républicain.
DROME. — Sont élus : MM. Jules Roux, Mazade,
Carpentras, Cotte1 républicains.
EURE. — Sont élus MM. Hugot, Dr Briquet, rép.
FINISTÈRE. — Esfc élu M. Masson, soc. unif.
GARD. — Est élu M. Compère-Morel, 'député, soc-
unifié.
INDRE-ET-LOIRE. — Est élu M. Bienvenu, conserv.
INDRE. — Sont élus MM. Dumonfc., Salmont, rép.
ISÈRE. - Est élu M Zévaès, républ.
LOIRE. — Sont élus : MM. Petrus Faure, rép. ;
Paulet, progr.
MAINE-ET-LOIRE. - Est élu : M. Bernier-Bichon,
républicain.
MARNE (HAUTE-). - Sont élus MM. Maugras, ré-
pub. ; Dp Tribet, progr.
MEURTHE-ET-MOSELLE. — Esb élu M. Schertzer,
répub. -
NIÈVRE. — Esl élu : M. Dutray, républicain.
NORD. — Sont élus : MM. Richez, Catlielotte, so-
cialistes unifiés.
PAS-DE-CALAIS. — .Sont élus : MM. Saugey, Dou-
tremepuieli, républicains.
PYRÉNÉES-ORIENTALES. — Est élu : M. le docteur
Léon Pons, progressiste.
RHÔNE. — Sont, élus : MM. 'Cazeneuve, sénateur,
républicain ; Bussy, progressiste ; Voillot, socia-
liste unifié.
SAONE-ET-LOIRE. - Sont élus : MM. Plassard,
Mauchamp, républicains.
SÈVRES (DEUX-). — Sont élus : MM. Girard, séna-
teur ; Brouillac, républicains ; Birarard, socialiste
unifié.
SOMME. — Sont élus : MM. Vaquette, Delatre, ré-
publicains ; Bethouard, conservateur.
TARN-ET-GARONNE. - Est élu : M. Cayrca, répu-
blicain.
VAR. — Sont élus : MM. Ch. Roche, Moulis, Le-
noir, Coullet, républicains.
VIENNE. - Est élu : id. le docteur Dupont, répu-
blicain.
LÉGION D'HONNEUR
Ministère des travaux publics
Sont promus ou nommés dans l'ordre national
de la Légion. d'honneur sur la proposition du mi-
nistre des travaux publics :
L — SECTIQN DES TRAVAUX PUBLICS1
Au grade d'officier
M. 00 Volontat, ingénieur en chef die 1" dusse des
ponts et chaussées, directeur du centrale du réseau de
l'Est.
Au grade de chevalier
MM. Raoul Persil, directeur du cabinet du ministre
des travaux publacs, des postes et des télégraphes ;
Ruel, chef de bureay à l'adaninistration centrale du
ministère des travaux publics ;
Lesierre, Arnaud, Dubois et ESpérac, ingénieurs ordi-
naires des ponts et chaussées ; ,
Quinquet, ingénieur ordinadre des ponts et chaussées,
ingénieur en chef au service central de la voie à. la Cis
P..L.-M. ;
Legendre, sous-ingénieur des ponts et chaussées, à
Paris :
Rivet, ingénieur en chef des minos, chef du service
du contrôle du travail-des agents cIè,<.: 'd¡",nl:n:q de fer ;
Gaston Mayer ; avocat au conseil d'Etat et à la cour
de cassa.tion, avocat de l'administration des chemins do
fer de l'Etat ;
-Coste, ingénieur ordinaire des mines, en congé, dw
rec-teur de la Société anonyme des Mines de Bàanzy ;
Paulhan Louis, aviateur ;
Pons, ingénieur des ftrts et manufactures, directeur de
la Société anonyme des tramways et omnibus de Tou-
louse, président de l'association amicale d.es anciens ar-
tilleurs, mobiles de la Haute-Garonne (siège de Belforf
1870-1871).
II. - SECTION DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES
Au grade d'officier
M. Mazoycr, directeur de la comptabilité au ministè
re des travaux publics, des postes et des télégraphet,
(section des postes et des télégraphes).
Au grade de chevalier
MM. Henry, directeur des bureaux ambulants de 19
ligne de l'Ouest ;
Queinnec, inspecteur à la direction des services télé-
graphiques ;
iD-eoran, architecte de l'administration des postes et
des télégraphes.
Ministère de l'intérieur
Sont promus ou nommés dans l'ordre de la Lé-
gion d'honneur, sur la proposition du ministre de
l'intérieur :
Au grade de commandeur
MM. Iluard, secrétaire général au ministère de l'in-
itérieur ;
De Joly, préfet des Alpes-Maritimes ;
Marguerie, président de section au Conseil d'Etat,
conseiller général de la Manche. -
Au grade d'officier
MM. Moreau, commissaire spécial, chef du service des,..
archives à la direction, de la Sûreté générale ;
Cain, conservateur du musée Carnavalet ;
Le docteur Widal, médecin des hôpitaux ;
Le docteur Lannois, médecin des hôpitaux :
Le docteur Delaunay, chirurgien en chef de l'hôpital
Péan ;
Conscience, secrétaire générai de la Société d'Encou-
ragement au bien ;
Barbier (Ernest), publiciste à Paris.
Au grade de chevalier
MM. Reboul, préfet de la Haute-Saône 1
Cordeiet, préfet de la Mayenne ;
François, préfet de la Drôme ; -
Lerebourg, préfet d'Oran; -
Hendlé, préfet du Calvados ;
Ffeffer. chef de bureau au ministère de l'intérieur ;
Lailavoix, membre du comité consultatif de la vici-
nalité ;
Keck, chef de service à la préfecture de la. Seine ;
Mallet, directeur au gouvernement général de l'Al-
gérie ;
Mallet, commissaire spécial à la gare du Nord ;
Berthelot, commissaire de police à Paris ;
Péchard, commissaire de police à Paris ;
Palouzié, maiVe de Saint-Ouen ;
Le docteur- Le Pileur, médecin de la prison Saint-
Lazare ;
Le docteur Morax, médecin à » hôpital Lariboisière;
Le" docteur Marque, médecin à Paris :
Le docteur Bruyère, médecin à l'hôpital Rothschild ;
Avril, publiciste à Paris ;
.Depay, publiciste à Paris ;
Moro, publiciste à Paris' ; -
Piiilip, publiciste à Paris ;
Le docteur BQanquinque, chirurgien en chef de l'hô»
pital de Laon ;
Seytre, vice-président du conseil général des Alpes.
Maritimes ;
Le Comte, vice-président du conseil général du Cal-
vados ;
Le docteur Eveillé, conseiller général de la Charento.
Inférieure ;
Azcona, dit Robenne, publiciste à Tours;
Gnwlat, président de la commission de surveillance
de l'asile départemental d'aliénés de Saint-Robert (Isère);
professeur à la Faculté de droit de Grenoble ;
Boyer-Mart.in, administrateur des hospices civils de
Saint-Etienne ;
Amaury-Simon, maire de Saint-Nicolas-de-Redon (Lot
re-Inférieure) ;
Roohor-Potheau, président du conseil d'arrondissement
d'Orléans ;
Lacluse, maire de Courbiac (Lot-et-Garonne) ;
L'abbé, Faller, curé de Mars-la-Tour (Meurthe-et-Mo-
L'abbé
selle) ;
(Ferré, publiciste;
Gournay, .président fondateur de la Fédération des
sociétés de préparation militaire de l'Oise ;
Lambert, conse-Mler, maire de Saint-Folqu m (Pas-de-
Calais) ;
Lacroix, président du conseil d'arrondissement de
Riom ;
Favre, vice-président de la commission administrative
des hospices civils de Cihambéry ;
Chartier, conseiller d'arrondissement, maire d'Orgeval
(Seine-et-Oise) ; .,
Bru, vice-président du conseil général de Tarn-et-
Garonne ;
Flinois, conseiller général d'Oran, maire de Saïda.
Sapeurs-pompiers
Lesteven, capitaine des pompiers de Douarnenez (Fi-
nistère} ;
Karcher, capitaine des pompiers de Saint-Maur-ies-
Fossés (Seine).
Ministère du travail
Sont nommés chevaliers de la Légion d'honneur,
sur la proposition du ministre du travail : -
MM. Brugnibt, entrepreneur de peinture;
Greneaux, ouvrier tailleur de pierre, ancien conseiller
prud'homme à Dijon :
Le Gouis, inspecteur divisionnaire du travail ;
Salles, juge de paix à Vic-en-Bigorre, président de la
société de secours mutuels dite « des ouvriers », à Vie.
LETRANGER
La Crise religieuse espapole
LA REPONSE DE L'ESPAGNE AU VATICAN
Madrid, 31 juillet. — Le conseil des ministres es-
pagnol a arrêté dans sa réunion de samedi le texte
de sa réponse à la dernière note du Vatican.
On en donne officiellement le résumé suivant, :
Le président du conseil a rendu compte aux minis<
très des termes de la note télégraphiée à M. de Ojeda,
en réponse à la dernière note que lui remit le Vatican.
Celui-ci estime qu'il est indispensable pour poursuivre
les pourparlers que le gouvernement espagnol abroge
toutes les dispositions qu'il prit dans la question reli-
gieuse.
Le cabinet de Madrid, après un examen attentif et
une critique raisonnée de cette exigence injustifiée, estime
qu'il se trouve dans le cas de décliner toute responsabi-
lité concernant la situation créée par les raisons toutes
personnelles du Saint-Siège qui rendirent inefficaces
jusqu'à présent les propositions conciliantes de Madrid,
et il déclare qu'ayant recouru sans succès à tous les
moyens en son pouvoir pour obtenir l'accord sur la ré-
duction des ordres et des établissements religieux, il
invitera M. de Ojeda à adresser une autre note au car-
dinal Merry del Val, lui annonçant qu'il a été appelé
en Espagne par son gouvernement pour recevoir des
ordres et accréditant comme chargé d'affaires un con-
seiller d'ambassade.
Les Idées des Revues
Les Français sont les banquiers bénévoles de l'u-
nivers. — Les abbesses du moyen-âge étaient des
femmes libres. — L'Ecosse a des prisons ou- -
vertes à l'usage du beau sexe. — La déca-
dence des langues artificielles et l'avenir
du français comme langue internatio-
nale. — Les astrologues anglais
avaient prédit la mort d'Edouard VII.
Le total des placements de la France à l'é-
tranger s'élève, à l'heure actuelle, à quarante
milliards environ. Sans doute, parmi les lois
qui régissent cette' énorme exportation de ca-
pitaux, il y a, tout d'abord, une loi de fatalité.
Les plus-values de notre épargne ne trouve-
raient pas, en totalité, leur emploi chez nous.
Mais il y aussi l'engouement et aussi, comme
le dit le rédacteur anonyme de l'Opinion,
« J'antipatriotique désaffectation, entachée de
snobisme, de toute une classe de bourgeois ai-
sés et le sentiment qu'ils ont, en tenant la dra-
g¡ée haute à'la France, de mettre Mariane à la
gêne v. Ils sont, comme les a appelés M. Vic-
tor Bérard, les « Coblentz des capitaux fran-
çais a.
Tirons-nous tous les avantages de notre si-
tuation privilégiée de banquiers du monde ?
Il faut, malheureusement, répondre à cette
question par la négative, parce que « nos trois
puissances gouvernementale, financière et in-
dustrielle, trois têtes coiffées en d'autres pays
du même bonnet » ne marchent pas- de front
dans notre douce France. Parfois même, la fi-
nance et l'industrie se traitent de Turc à
Maure. Et le gouvernement, de son côté, fait
preuve d'un désintéressement plein de gran-
deur, d'une abnégation pleine de noblesse.
Voici quelques exemples de la méthode
française :
(C En 1907, le gouvernement argentin ouvrait
à Buenos-Aires, un concours pour la fourni-
ture d'un nouveau matériel de campagne.
Deux maisons allemandes, deux anglaises et
une française entrèrent en ligne, et la com-
mission argentine classa en tête de liste le
matériel présenté par les constructeurs fran-
çais. L'empereur d'Allemagne intervint alors,
et la commande fut donnée, en 1908, à la mai-
son Krupp. »
Autre exemple, celui du Japon : « En 1907,
nous lui avons consenti un emprunt de con-
version de 290 millions 5 0/0, destiné à rem.
bourser l'emprunt 6 0/0 émis en Angleterre
en 1904 ; résultat : 200 millions de commandes
pour l'industrie anglaise et rien pour la pôtre.n
L'Allemagne témoigne peu de goût pour ce
désintéressement auprès duquel celui d'Epa-
minondas pâlit. Quelques faits préciseront les
idées à cet égard :
1005. — Emprunt ottoman émis en Allema-
gne.: 100 0/0 du montant passé en commandes
à l'usine Krup'p. Quatre-vingt millions émis
en France : 14 millions, soit 17,5 010 de com-
mandes à l'industrie française.
1909. — Emprunt argentin : 90 millions en
France, 40 en Allemagne, 40 aux Etats-Unis,
32 en Angleterre. Commandes : 120 millions
aux Etats-Unis (300 0/0), 60 en Allemagne
(150 0/0), 8 en France (8.88 0/0).
L'un des résultats de la méthode française
est donc le suivant : notre argent, entre les
mains des gouvernements étrangers, règle les
factures d'une industrie :rivale de la nôtre sur
le marché du monde.
Le remède consisterait à fixer 'la part de?
commandes qui seront faites à nos usines dans
les conditions de Femprunt avant de lui ac-
corder le bénéfice de la cote ofllcielle. Mais
c'est un procédé auquel nous ne sommes pas
encore rompus.
Aussi bien, la véritable conclusion de tout
ceci, c'est, comme le dit l'anonyme rédacteur
de l'Opinion, « qu'il ne suffit pas que l'argent
français travaille. Il faut que la France tra-
vaille aussi ».
A
Il fut un temps, jadis, où les femmes jouis-
saient de la plus illimitée liberté. Et s'il faut
en croire l'article de Mrs. Putnam, dans la
Contemporary Review, c'était au moyen âge,
quand les femmes étaient albbesses. Ces ab-
besses étaient souvent de bonne naissance,
de caractère ferme et de goûts indépendants.
Certaines avaient fait l'essai du mariage,
d'autres s'en étaient abstenues par principe.
Beaucoup d'entre elles cependant étaient ma-
riées, notamment Radegonde, fondatrice dir
couvent de Poitiers, et qui fut la cinquième
épouse do Clotaire. En Angleterre et en Alle-
magne., les abbesses jouèrent un rôle politi-
que important. Elle jouissaient des mêmes
droits que les barons. Elles possédaient de
vastes domaines qu'elles tenaient directement
du roi. Elles avaient le droit de ban, en-
voyaient sur le champ de bataille leur contin-
gent de chevaliers et parfois étaient investies
du droit de frapper leur propre monnaie.
Elles s'embarrassaient peu dans les affaires
d'amour et ne leur réservaient qu'une très lé-
gère partie de leur temps.
Souvent, les abbesses entraient au cloître,
en compagnie de leurs maris, car, à cette
époque, il existait des monastères mixtes,
mais le droit de réunion entre époux et fem-
me était strictement limité aux -heures du
culte. Maintes fois, il arriva qu'une abbesse
fut à la tête de ces établissements mixtes, sa
juridiction s'étendant à la fois sur les pension-
naires des deux sexes. Cette surintendante,
s'il est permis de la désigner ainsi, confessait
même et excommuniait. Dans l'exercice de
cette dernière prérogative, elle montra, nous
assure-t-on, du tact et de la discrétion.
Les suffragettes de l'Angleterre contempo-
raine ne sont que les successeurs dégénérées
de ces abbesses et de ces nonnes.
* *
Les femmes de notre époque auraient tort
néanmoins de se .plaindre de leur sort. Il
existe des pays où certaines catégories d'entre
elles sont l'objet d'attentions délicates. C'est
ainsi qu'à Glascow existe une prison modèle
pour l'usage du plus beau sexe. En certains
cas, les portés de cet établissement et les cel-
lules sont ouvertes. Des cuisinières diplômées
enseignent l'art culinaire aux pensionnaires
et c'est dans la chapelle même de la' prison
que le's leçons sont données. Des cours sont
également faits sur les travaux à l'aiguille les
plus fins et ces. dames sont initiées à tous les
secrets de la machine à coudre et de l'art du
costumier. Leurs chambres sont pourvues de
miroirs et un maître à danser, qui fait office
aussi de professeur de culture physique,
montre à ces dames comme il convient de se
tenir pour avoir une démarche élégante et
même, comme eût dit lord Chcsterfield, il
leur enseigne « les grâces ».
Remercions miss Charlotte Rossie Smith de
nous avoir révélé dans le World's Work ces
détails pleins d'intérêt,
M. Albert Dauzat vient de publier dans la
Revue un article remarquable sur l'avenir de
la langue française.
Une réaction se manifeste, paraît-il — et H y
a tout lieu de s'en féliciter - contre les langues
artificielles et en faveur des langues naturel-
les. Avec la haute autorité qui s'attache à son
nom, M. Novicou a écrit à M. Dauzat : « Je
suis de plus en plus convaincu que les langues
artificielles sont impossibles. » M. Thiaucourt,
professeur à la Faculté des Lettres de Nancy, a
émis la même idée.
Imaginez qu'il y avait déjà concurrence en-
tre les langues artificielles. Après l'esperanto,
l'ido, après l'ido, l'universal. Le volapûk re-
nait sous la forme d'idiom neutral. Ce qui est
piquant, c'est qu'un spécialiste a déjà constaté'
dans l'espéranto des signes précurseurs de dé-
cadence.
Donc on revient aux langages naturels. Et
tout d'abord une question se pose : est-il abso-
lument nécessaire de choisir un seul idiome
pour résoudre la question de la langue inter-
nationale ? Ne pourrait-on pratiquer une en-
tente à deux ou à trois ?
C'est ainsi qu'une entente. franco-anglo-alle-
mande a été proposée en Allemagne et en
Amérique. Mais ce ne serait là qu'un modus
vivendi provisoire, un acheminement vers un
état de choses plus parfait.Ce ne serait pas une
solution définitive. La triplice proposée im-
poserait, en effet, aux Slaves et Orientaux l'é-
tude de trois langues étrangères.
Réduisons donc le nombre des facteurs. De
la triplice anglo-franco-allemande, passons à
la du pli ce franco-anglaise.
L'idée d'une alliance linguistique entre le
français et l'anglais a été entrevue dès 1892
par M. Richet et par Wells dans ses Anticipa.-
tions.
Elle a été nettement formulée en 1900 par
M. Chappellier, dont M. Michel Bréal loua vi-
vement les idées. Mais la Délégation pour
l'adoption d'une lang.w,e internationals, con-
vaincue a priori de la nécessité d'une langue
neutre, écarta sans examen le projet de du-
plice franco-anglaise. Certains Allemands,
comme le professeur Hartmann, viennent de
s'y rallier, et récemment, M. Emile Gautier
faisait, dans la Lanterne, une vigoureuse cam-
pagne en faveur de l'alliance linguistique du
français et de l'anglais. En vertu d'une con-
vention entre la France, l'Angleterre et les
Etats-Unis du Nord de l'Amérique, l'anglais
serait obligatoirement enseigné en France, et
le français en Angleterre et ayx Etats-Unis
dans tous les établissements publics d'instruc-
tion, même dans les écoles primaires.
Si ce projet était réalisé, les deux langues
française et anglaise deviendraient l'idiome
commun des Français, des Anglais et des
Américains du Nord, c'est-à-dire de 180 mil-
lions d'hommes faisant partie de l'élite de la
civilisation.
C'est des Allemands que viennent les objec-
tions, car le nombre de ceux d'entre eux qui
partagent l'opinion du professeur Hartmann
est très restreint.
Les Allemands ne veulent pas céder la pla-
ce à l'anglais. Et alors ici, comme le dit M.
Dauzat, la question change d'aspect. Des Alle-
mands viennent rompre des lances en faveur
du français, pour en faire à nouveau la lan-
gue internationale, comme du temps de Fré-
déric II. M. Molenaar, notamment, dont l'ad-
hésion nous est précieuse, « recommande cha-
leureusement la langue française comme lan-
gue internationale parce qu'elle est la illle aî-
née et l'héritière du latin ».
Quelle solution l'emportera 7 La duplice
franco-anglaise ou l'hégénionie du français ?
A dire vrai, « les chances du français pour
devenir langue supérieure d'échange entre les
peuples civilisés ont beaucoup augmenté de-
puis quelque temps ». En effet, à la suite du
congrès d'Arlon, il s'est fondé, à Bruxelles,
une Entente scientifique internationale pour
l'adoption d'une langue auxiliaire, qui s'est
prononcée en faveur du français, et qui a re-
cueilli de très nombreuses adhésions dans les
universités d'Europe et d'Amérique.
Concluons donc avec M. Dauzat que le fran-
çais a un grand avenir devant lui.
» *
Maintenant qu'Edouard VII n'est plus, on
s"aperçoit en Angleterre que nombre d'astro-
logues avaient prédit sa mort pour l'année
1910. Old Moore, Zadkiel, Raphaël et Sepha-
rial s'étaient exprimés à cet égard de manière
non douteuse. Ce dernier s'était, notamment,
exprimé ainsi, dans le Green Book of prophe-
cies pour 1910 : « L'année 1910 présentera un
intérêt exceptionnel, mais d'un caractère bien
triste. ppur ceux qui ont à cœur la prospérité
du pays et du roi.Je note avec regret les signes
d'un deuil national. » Le directeur du Zadjciel
Almanach, astrologue de marque, avait averti
les médecins du roi de s'opposer à tout voya-
ge du monarque à l'étranger durant le prin-
temps. Et les journaux spéciaux YOccuU Re-
view et l'Astrological Magazine, sont particu-
lièrement aises de montrer à l'univers étonne
que l'astrologie n'est pas ce qu'un vain peu-
ple pense.
Avant que le roi ne tombât malade, le Globe.
avait rappelé ce vieil adage anglais :
When our Lord falls in our Ladifs lap,
On Enalancl ivill corne a great mishap.
Ce qui veut dire que l'Angleterre doit s'at-i
tendre à un grand malheur lorsque le jour de'
l'Annonciation (25 mars), tombe, comme cette
année, le jour du vendredi saint.
Divers journaux signalèrent de curieuses
coïncidences. A l'heure même où s'éteignait le'
roi Edouard, mourait à Waltiiamstow, dit la
Saint-Jame's Gazette, un ihomme né le même
jour que le roi et marié également le même
jour.
Un incident du même genre, mais plus com..
plexe encore, se produisit pour George III-
Un quincaillier, du nom de Hemmings, né*
rapporte l'Occult Review, le même jour et a
la même heure que George III, et dans la mé.)
me paroisse, prit la direction d'une maison dei
commerce le jour même de l'avènement de
George III. Marié le même jour que le roi'
il eut le même nombre d'enfants et sa morff
coïncida exactement avec celle du monarque
anglais. Mais là ne. se bornent pas les raD-
prochements. Ilemmings souffrait d'accès de
folie intermittente dont le début et la fin set
produisaient au même moment que les accèg
de même nature chez George 111. ;
L'Occidt Review est toute heureuse d'ajoutefl
que les astrologues ont prédit l'avènement
de George- V alors que le roi était âgé de deuxh
ans seulement, c'est-à-dire à une époque ou.
son frère aîné vivait encore.
Ne nous étonnons plus si un vieux prover-»'
be anglais assure que l'astrologie est exacte e-
sincère*
Pierre Rocheverre.
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