Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1875-11-12
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 novembre 1875 12 novembre 1875
Description : 1875/11/12 (N2072). 1875/11/12 (N2072).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75326694
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
, t'rn rappel DU 12 Kovmmnrc
munication des épreuves du rapport de
M. Rouvier. Ce travail de l'honorable dé-
puté des Bouches-du-Rhône est excessive-
ment remarquable. C'est, en outre, un do-
1 cument d'une grande étendue ; il formera
lin volume de 300 pages environ.
L' Univers ne digère pas la médaille
pontificale de la Saint-Barthélémy. L'autre
jour, il essayait de la contester; aujour-
A d'hui, il essaye de l'expliquer. L'autre
1 jour, cette médaille devait être l'œuvre
d'un huguenot qui l'avait imaginée en
haine de l'Eglise; aujourd'hui, elle pour-
rait bien être rœuvre de .l'Eglise. Mais
qu'est-ce qu'elle signifie, cette médaille?
Et qu'est-ce que signifient les applaudis-
sements dont Rome a salué le massacre
dep huguenots?
: Cela veut-il dire que Grégoire XIII « s'est
» réjoui du massacre des huguenots»?
Nullement. « Le Rappel doit dire avec
» l'histoire impartiale que le pape, à la
nouvelle du coup d'Etat jugé nécessaire
fpar Charles IX» (on n'est pas plus sainte-
n'y:touche; coup d'Etat jugé nécessaire:
la Saint-Barthélemy 1), « le pape ordonna
» des prières publiques d'actions de grâ-
» ces. » (eh bien, mais nous n'ayons pas
dit autre chose 1) Mais , c'est ici que. Y Uni-
vers devient beau. Pourquoi le pape or-
donna-t-il des prières publiques d'actions
de grâces à l'occasion de la Saint-Barthé-
lemy? N'allez pas croire que ce dont le
chef du catholicisme rendait grâces, c'était
le massacre des protestants; il applaudis-
sait à «la cessation des complots qui me-
naçaient le roi et dès guerres civiles qui en-
sanglantaient le royaume de France. ». Par
exemple; voilà une fin que nous n'aurions
pas attendue, m-ême de Y Univers.
C'est par horreur de l'effusion du sang
que Grégoire XIII rendait gULces d'une effu-
sion de sang telle que « le sang, dit de Thou"
>> coulait à si grands ruisseaux dans les
»^rùes qu'il en tombait de tous côtés
» comme des torrents dans la rivière »?
C'est par horreur des guerres civiles que
Grégoire XIII rendait grâces d'une guerre
civile qui se prolongea en France pendant
un mois et où l'on jeta tant de tués à l'eau
que, pendant plusieurs semaines, il y eut,
dans toutes les villes et dans tous les vil-
lages des rives, des gens chargés de re-
pousser les cadavres de peur de la peste?
Ayant trouvé cela, Y Univers sent qu'il
ne trouverait pas mieux; il renonce, et passe
la parole à « un personnage autorisé »
qu'il ne nomme pas. Ce personnage auto-
risé écrit à l'Univers qu' « il est facile de
broder sur une médaille», aphorisme qui
étonnera quelques brodeuses. Ce person-
nage autorisé joint à cet aphorisme qu' « il
» ne s'agit pas de savoir si l'Eglise s'est
» réjouie ou non de la défaite du parti hu-
» guenot ». Pardon, personnage autorisé
et anonyme, il ne s'agit que de cela, au
contraire. Il s'agit uniquement de savoir si
oui ou non l'Eglise s'est réjouie de ce que
vous appelez catholiquement la défaite
du parti huguenot et de ce que l'histoire
appelle l'effroyable égorgement de 1572.
L'anonyme autorisé préfère déplacer la
question, et la porter sur la part de « res-
ponsabilité de l'Eglise dans les massacres
de la Saint-Barthélemy ». C'est un point
sur lequel notre opinion est faite, et celle
de l'histoire aussi; mais ce n'est pas le
point sur lequel porte le débat actuel.
VUnivers dit que la lettre, de son person-
nage autorisé et anonyme « met fin au dé-
bat ». Il nous permettra pourtant de lui
citer encore ces quelques lignes d'un écri-
vain au moins aussi autorisé que son per-
sonnage et, dans tous les cas, infiniment
moins anonyme :
« La ceur de Rome n"avait pas eu honte
» autrefois d'exalter la Saint-Barthélemy,
» jusqu'à en faire des processions publi-
» ques pour en remercier Dieu, et jusqu'à
» avoir employé les plus grands maîtres à
» peindre dans le Vatican cette action exé-
» crable: » (SAINT-SIMÔN, livre XXIV, cha-
pitre CDSÙLI.)
Nous né parlions que d'une médaille ;
voilà Saint-Simon qui parle de tableaux.
Pauvre Univers ! Pauvre personnager auto-
risé à garder l'anonyme 1
AUGUSTE VACQUBRIB.
—
LES ON-DIT
On annonce pour lundi prochain la pu-
blication d'un livre inédit d'Edgar Quinet.
Ce livre, dont nous n'avons pas besoin
de dire le grand intérêt, aura pour titre ;
LE LIVRE DE L'EXILÉ.
c 090"
Depuis quelques jours, la France est
parcourue d'un bout à l'autre par des ou-
ragans terribles. On en signalait hier les
effets désastreux dans le Midi, à Clermont-
Ferrand, au Havre, à Fécamp, à Cher-
bourg, etc.
Paris, fortement éventé ces jours-ci, a
subi une véritable tempête la nuit der-
nière.
Les rugissements du vent et des trom-
bes d'eau qui l'accompagnaient, ont été
assez violentes pour éveiller en sursaut
une foule de personnes. On aurait cru à
un cataclysme. Au bruit formidable du
vent se joignaient les chutes de branches
d'arbres, de tuyaux de cheminées et des
udoises.
Heureusement, à l'heure avancée ou
plutôt matinale où les éléments se dé-
chaînaient sur la capitale, les rues étaient
désertes. Il y a eu fort peu d'accidents à
déplorer.
Hier matin, le vent soufflait encore avec
une violence redoutable. La Seine mouton-
nait comme une petite mer.
Un immense pan de mur destiné à sou-
tenir les ateliers que la Compagnie du
chemin de fer de Lyon fait construire en
bordure de la rue de Bercy, s'est effondré
sur une longueur d'environ deux à trois
cents mètres.
La chute s'est faite intérieurement, et
plusieurs ouvriers, qui se trouvaient, sur
les travéès de charpentes qu'on était en
rain de .fixer, ont été précipités sur le sol
d'une hauteur de plusieurs mètres, sans
qu'il en soit résulté d'autre accident que
de légères contusions.
La clôture du cimetière donnant rue de
Maistre et rue Damrémont s'est écroulée
sur une longueur de 5 mètres.
Une dame Gaguière (Alexandrine), blan-
chisseuse, âgée de soixante-quatre ans, a
été renversée rue du Montparnasse et a eu
la tête écrasée par une pile de pierres que
le vent avait fait tomber sur elle. Le corps
de cette femme a été transporté à son do-
micile.
Des feuilles de zinc de la couverture de
l'égjise Saint-Sulpice ont été projetées
sur la place.
Près la porte Saint-Denis, une vingtaine
de tuyaux de cheminée ont été renversés
et lancés par le vent dans diverses direc-
tions,
C
? a
Pendant toute la nuit d'avant-hier, la
tempête faisait un vacarme épouvantable
dans la campagne, où les hurlements des
chiens effrayés se mêlaient aux mugisse-
ments du vent qui secouait les arbres avec
furie et en déracinait un grand nombre.
Partout, l'alarme a été grande, car il sem-
blait que les maisons allaient s'écrouler et
ensevelir les habitants. Au matin, un pâle
rayon de soleil est venu éclairer de vastes
scènes de dévastation ; les routes étaient
jonchées de branches, de plantes, de dé-
bris de toutes sortes arrachées par la vio-
lence de l'ouragan, qui a éausé de grands
dégâts dans tous les jardins potagers et
fruitiers.
v
« a
Aujourd'hui a lieu, à l'Institut, la séance
publique annuelle de l'Académie fran-
çaise.
M. Ernest Legouvé lira la pièce de vers
qui a obtenu le prix au concours de cette
année : la Mort de Livingstone.
a0 it
Près de trois cents étudiants ont assisté
mardi, à l'ouverture du cours de M. Wurtz,
l'ex-doyen de la Faculté de médecine. Des
bravos enthousiastes, mêlé de cris de Vive
VUniversité] ont salué l'entrée du respec-
table professeur dans le petit amphi-
théâtre.
tt *
On annonce que l'honorable M. Corbon,
député, est malade en ce moment.
A
La Bibliothèque nationale vient de per-
dre un de ses convervateurs les plus dis-
tingués, M. Léopold Pannier, chargé de
la section des fi/m ou Manuscrits. M.Pan-
nier n'était âgé que de 33 ans. Ancien
élève de l'Ecole de Chartres, il allait y ren-
trer en qualité de secrétaire général. On
doit à ce jeune érudit, qu'une fluxion de
poitrine a enlevé en quelques jours, des
travaux bibliographiques importants, entre
autres un Etat des inventaires sommaires re-
latifs aux archives de la France.
0lua
On annonce la mort au château de
Champollon, à la suite d'une apop!exie,
de M. Gilardin, ancien premier président
de la cour d'appel de Paris. Il était âgé de
70 ans.
Après le coup d'Etat, M. Gilardin fit par-
tie de ces tribunaux d'exception, qui s'ap-
pelaient les commissions mixtes.
* «
a 0elra
Une dépêche de New-York du 9 novem-
bre porte que le vapeur le Pacifiç, de Vic-
toria (British Columbia), en route pour
San-Francisco, a fait naufrage près de
Cape-Flateiy. Il avait à bord 110 passa-
gers et 50 hommes d'équipage. On croit
que tout le monde a péri excepté une
seule personne.
a0 ib
Hier après midi, dit le Progrès du Far,
du 9, vers une heure, des ouvriers qui tra-
vaillaient sur le pont de la Victorieuse ont
aperçu, sur la jetée qui est contiguë au
mur d'enceinte de l'arsenal du Mourillon,
une forme d'homme étendue la face contre
terre. Des secours ont été immédiatement
envoyés, et on a eu le malheur de consta-
ter une nouvelle victime de l'explosion du
Magenta. D'après la matricule portée sur
ses effets, on a reconnu que ce malheu-
reux marin s'appelle Estienne. Il avait le
visage contusionné, et certaines parties
des bras et des jambes étaient en lam-
beaux. Le cadavre a été transporté à l'am-
bulance du Mourillon.
c*
c 0 a
On a expérimenté hier sur le boulevard
Malesherbes un tramway à voie 9-ans fin.
Le système consiste en une chaîne de rails
qui se posent devant les roues au fur et à
mesure que le train avance et qui s'en-
roulent ensuite autour d'une grande roue
de l'arrière qui les. reporte sur l'avant par
le mouvement de traction. Ce .tramway,
qui était composé de trois petits wagons,
portait douze personnes et était traîné par
deux boucs.
* iJ)
« o
La construction d'un chemin de fer al-
lant de la gare d'Auteuil à la porte de
Boulogne vient d'être décidée afin de faci-
liter aux Parisiens l'accès du chemin de
courses de Longchamps.
Le chemin sera établi à gauche de la
route nationale, dans des terrains retran-
chés du bois de Boulogne qui seraient
concédés gratuitement par la ville de Pa-
ris. Dans l'hypothèse de cette cession gra-
tuite, la dépense, pour une longueur de
1 kilomètre 300 métrés ne s'élèverait qu'à
300,000 fr.
0.0
Le cirque des Champs-Elysées, en dispo-
nibilité pendant la saison hivernale, va
être transformé en sirating-ring ou club
des patineurs. Une compagnie anglaise fait
construire un tablier à la hauteur des ga-
leries du 2* étage. Ce plancher sera bi-
tumé. ,
Les boxes, aménagées pour servir de
buffet, seront décorées d'arbustes et de
plantes exotiques.
Et comme la mode est aux patins à rou-
lettes, un cercle américain fonde, cité
Godot-de-Mauroy, avenue Montaigne, 29,
sous un vaste hangar, une école de pati-
nage. Le plancher ne recevra pas de bi-
tume.
Un certain nombre de membres du club
des patineurs se sont LlÍt inscrire.
CC
Hier, dans l'après-midi, o» a trouvé un
singe. Devinez? sous la vasque d'une des
fontaines de la place de la Concorde, blot-
ti entre deux dieux marins.
Ce malheureux quadrumane avait cher-
ché là un refuge contre la bourrasque. Il
était tout transit. On l'a porté au commis-
sariat des Champs-Elysées, où il a accepté
une.carotte avec la plus vive reconnais-
sance.
On l'a envoyé ensuite à la Fourrière.
."0
M. François B., employé de la Compa-
gnie de l'Ouest, déchargeait avant-hier des
caisses remplies de flacons d'esprit de sel
dans la gare aux marchandises. Tout à
coup, par suite d'un choc, un des flacons
se brisa et détermina l'explosion de tous
les autres. M. B. a été renversé sur le
sol et atteint en divers endroits d'une façon
assez grave. Sa vie, heureusement, n'est
point en danger.
# Ht
L'ouverture de l'Ecole spéciale d'archi-
tecture du boulevard Montparnasse a eu
lieu mardi, à dix heures du matin. L'assis-
tance était nombreuse. Les murs étaient
tapissés d'études, dessins, lavis, œuvres
très remarquables des élèves de l'Ecole.
M. Trélat a ouvert la séance en donnant
la parole à M. Bardoux, qui a prononcé un
discours fréquemment applaudi, où il a
constaté que l'Ecole d'architecture est de-
venue une puissance d'enseignement su-
purieur, bien qu'elle soit une école libre,
sans appui officiel, sans aide de l'admi-
nistration, vivan t de ses propres ressources
et ne comptant que sur elle-même.
M. Emile Trélat a pris ensuite la parole.
Il a fait l'éloge de l'éminent architecte
Henri Labrouste, mort il y a quelques mois.
La lecture des promotions de l'année
qui vient de s'écouler a été faite par M.
Irskowielet, secrétaire de l'Ecole.
Le premier diplôme d'honneur a été ac-
cordé à M. Arnauld, qui a obtenu trois
prix différents.
Deuxième diplôme d'honneur, M. Grave-
raux.
Troisième diplôme d'honneur, M. d'Or-
toli. >
Un certificat de fin d'études a été obtenu
par M. Massy de la Chesneraye.
M. Arnauld ne s'est pas présenté. Ce
jeune homme fait en ce moment son vo-
lontariat d'un an. Le directeur de l'Ecole a
fait part de celle intéressante particularité
au public, qui a acclamé chaleureusement
le nom de l'absent.
Un banquet offert à la presse, et à diverses
notabilités de la politique, de la science et
des arts, a eu lieu, le soir, à l'hôtel du
Louvre.
.Oc
Un comité, composé de MM. Wallon,
ministre de l'instruction publique; Littré,
Rendu de Rosny, président du congrès des
orientalistes, et d'un grand nombre de
membres de l'Institut, s'occupe, en ce mo-
ment, de l'organisalion d,'un grand con-
grès international d'archéologie et d'an-
thropologie préhistoriques, pour l'étude
des temps primitifs de l'humanité.
Le comité a déjà reçu l'adhésion de plu-
sieurs sociétés savantes et du gouverne-
ment danois ; celui-ci a promis d'envoyer
divers objets très curieux à l'exposition ar-
chéologique, qui aura lieu en même temps
au palais de l'Industrie.
Le congrès durera huit jours.
0°:0
La Faculté de médecine vient d'afficher
les sujets des divers concours qui auront
lieu pendant l'année scolaire 1875-1876 :
Prix Corvisart. — Une médaille d'or de
400 fr. Sujet : Une question de médecine
pratique. Les élèves doivent en chercher
la solution exclusivement dans les faits
observés par eux dans les salles de clini-
que interne.
P) *ix Monthyon.— Une médaille de ver-
meil et 300 francs en espèces sont accordés
à l'auteur du meilleur ouvrage sur les ma-
ladies prédominantes dans l'année précé-
dente.
Pi *ix Barbier. — Un prix de 2,000 francs
est décerné à la personne qui a inventé
une opération, des instruments, des bau-
dages, etc., reconnus d'une utilité générale
et supérieure à tout ce qui a été employé
précédemment.
Prix Chàleauvillard. — Un prix de 2,000
francs est décerné au meilleur travail sur
les sciences médicales.
CF0 D2
M. Hanot a été nommé membre titulaire
de la Société de biologie que préside M.
Claude Bernard.
Voici les prix proposés par la Société
pour 1876,
Prix du baron de Frémond. - Une som-
me de 1,000 fr. est décernée au meilleur
élève, sans fortune. Les concurrents doi-
vent se faire inscrire avant le 1er juillet, au
secrétariat de la Faculté.
Prix Lacazç. — .Un prix de 10,000 fr. est
accordé tous les deux ans au meilleur ou-
vrage sur la phthisie, et sur la fièvre ty-
phoïde.
Les mémoires des concurrents doivent
être adressés au secrétariat avant le 1er
iuiIlnL
'O..
L'Université catholique d'Angers ne va
pas encore tout à fait comme sur des rou-
lettes.
Ses organisateurs travaillent et pren-
nent de la peine, comme le recommande
à ses fils le vieillard de Lafontaine, mais
ce sont les fonds qui leur manquent le
plus. : ;
En conséquence, une souscription est
ouverte-, én faveur de l'Université d'An-
gers, à l'évêché de Luçon, à l'évéché du
gers,
Maris et à l'archevêché de Tours.
Voici en quels termes pressants l'arche-
vêque de Tours bat le rappel des capitaux,
révirence parler :
La situation financière de l'œuvre ne pré-
sente rien d'anormal ni d'inquiétant. Cepen-
dant elle réclame le concours bienveillant et
généreux de tous les diocèses réunis pour fon-
der la nouvelle université. Celui d'Angers s'est
imposé à cet égard de très grands sacrifices ;
car sur lus neuf chaires indispensables pour
renseignement du droit, six sont fondées. Je
ne doufe pas que mes bien-aimés diocésains
ne se fassent un devoir et un honneur de con-
tribuer pour leur part à la fondation des trois
autres. C'est dans ce sentiment de confiance,
monsieur le curé, que je viens d'ouvrir au se-
crétariat de mon archevêché une souscription
dont le produit «ern fmp'oye à assurer l'exis-
tence du nouvel établissement.
«F *
Un cours normal gratuit de-transposi-
tion va être fait par M. Alexis Azevedo.
On s'inscrit jusqu'au 13 novembre, 2, cité
Gaillard.
0
La fermeture de l'Exposition maritime
et fluviale des Champs-Elysées, annoncée
pour le 15 novembre, est ajournée au 21.
* *
On lit dans le Journal ds Charleroi :
Une belle découverte vient d'être faite par
un ouvrier du pays, le sieur Antoine Colin, ma-
chiniste, pour empêcher les incrustations dans
les générateurs. Il y a dix ans qu'il travaille à
la recherche du produit qui doit rendre impos-
sible la formation de couches calcaires dans les
chaudières.
II existe beaucoup d'anticalcaires et de dé-
sincrustanlflpii ne comptent à leur actif que
des essais infructueux ou des effets destructeurs
de la tôle.
Nous sommes à même d'apprécier, dans les
ateliers mêmes du Journal de Charleroi, l'effi-
cacité de l'anticalcaire Colin. Depuis qu'on
l'emploie pour notre machine à vapeur, la
chaudière est continuellement maintenue dans
un état complet de propreté; on ne bat plus
an marteau les parois pour faire tomber les
couches calcareuses; les soupapes et les con-
duits ne sont plus encrassés, comme cela avait
lieu avec les autres produits dont nous faisions
usage auparavant; enfin, en même temps qu'il
conserve notre chaudière en bon état, il nous
réalise une économie considérable de combus-
tible.
0°.
Voici, à diverses époques, le nombre
des voyageurs transportés par les omnibus
parisiens :
En 1855, ce nombre fut de 40 millions;
en 1860, de 72 millions; en 1867 (année de
l'Exposition), de 121 millions; en 1869, de
119 millions; en 1871, de 78 millions; en
1872, de 111 millions; en 1874, de 115 mil-
lions passés.
a IF fi
Une statistique récente établit que la
production de la bière en France s'élève à
dix millions d'hectolitres. A ce sujet, il est
assez intéressant de savoir quelles sont les
quantités approximatives de bière que con-
somment les principaux peuples.
La Bavière vient en première ligne : on
en boit un tiers de plus que dans les au-
tres parties de l'Allemagne, et le double de
ce qu'on boit en Angleterre.
Dans le duché de Bade, en Saxe, dan-s
l'Allemagne du Nord et dans l'Alsace-Lor-
raine, il se boit la moitié moins de bière
qu'en Angleterre, et le double de ce qu'on
boit en France ou aux Pays-Bas.
****
Pendant les dix dernières années, 214
criminels ont été condamnés à mort en
Angleterre; sur ce nombre, 103 ont été
exécutés. Dans l'année 1874, le nombre
des condamnations à mort a été de 26,
dont 16 ont été exécutées. Dans les trente-
neuf années, de 1836 à 1874, le nombre
des condamnations capitales, qui ont reçu
leur exécution dans l'Angleterre et le pays
de Galles, a été de 432, ce qui donne par
année une moyenne de 11. Pendant cette
période, le chiffre le plus élevé a été de
22 en 1863, et le plus faible de,4 en 1871.
Il y a eu 111 exécutions pendant les dix
premières années de cette période, et 103
pendant les dix dernières. Si nous remon-
tons au delà de i 836, nous trouvons des
chiffres très différents ; dans les trois an-
nées 1833-35, les exécutions n'ont pas été
de moins de 101, ce qui donne une mo-
yenne de 34 par an.
e »
Rue d'Argenson, aux Ternes, j'ai vu
hier cette singulière adresse :
ISAAC FACTOTUM
Barbier, coiffeur, chirurgien, écrivain public,
maître répétiteur, maréchal-ferrant et
accoucheur honoraire.
Un passant.
LES THÉ AT RES
Salle Ventadour. — M. Ernesto R ssi
dans Kean.
Kean, créé par Frédérick-Lemaître en
1836, au théâtre des Variétés, repris il y a
quelques années parBerton, au théâtre de
l'Odéon, vient de nous être rendu par M.
Ernesto Rossi à la salle Ventadour.
, Nous venons de nommer Frédérick-Le-
maître, nous ne le nommerons plus. Nous
ne ferons ni à Frédérick, ni à M. Ernesto
Rossi le tort de les comparer l'un à l'au-
tre. Si supérieur que soit le talent, on ne
compare pas le talent au génie. Or, Fré-
dérick-Lemaître avait le génie, et M. Rossi
n'a que le talent; un talent admirable, il
est vrai, assez admirable pour que l'en-
gouement auquel nous sommes portés en
France vis-à-vis des artistes étrangers, ne
le desserve pas en l'exagérant. Le rôle de
Kean n'est peut-être pas un de ceux où
Frédérick-Lemaître a été le plus grand ;
mais il ne viendra à la pensée d'aucun de
ceux qui savent juger des choses du théâ-
tre, que M. Rossi puisse jamais songer à
l'y égaler. Ceci dit, louons M. Ernesto
Rossi tout à notre aise.
Le talent de 1 emment acteur italien est
surtout un talent de composition. Il a vou-
lu nous donner, dans Kean, et il nous a
donné la figure du comédien. Avec lui,
Kean est avant tout et reste partout co-
médien. Ajoutons comédien mêlé de bohé-
mien; ce qui permet à M. Rossi de le
jouer à l'italienne, c'est-à-dire en dehors,
avec cette pantomime expressive, et un peu
excessive, qui fait une grande partie de son
succès; on lui sait gré de nous faire si
bien comprendre une langue étrangère.
Il y a dans Kean deux situations princi-
pales, au troisième et au quatrième acte.
C'est dans le troisième que se trouve cette
scène de la taverne, où un grand seigneur
refuse de se battre avec le comédien. La
grande explosion, dans laquelle Kean com-
pare ses titres de noblesse à ceux du lord
avili, a été arrangée par M. Rossi en plu-
sieurs petits tableaux, pour ne pas dire en
plusieurs poses, d'une curieuse et savante
invention. Il commence posté de travers
sur une chaise, qu'il fait par instant tour-
ner sur un de ses pieds, comme pour
apaiser sa colère par un mouvement ma-
chinal ; puis il s'assied sur la table; puis
il demeure un instant sans rien dire, allu-
me lentement un cigare et en crache la
fumée au nez de son adversaire. ;
; Au quatrième acte, dans la scène
d'amour avec Elena, M. Rossi a des grâces
félines qui font penser aux gentillesses du
ébat caressant sa proie. Et ensuite dans
ses accès de colère, comme ce roi du théâ-
tre vous mène tout son monde de régis-
seurs, de comparses, d'habilleurs : il ar-
pente sa loge ainsi qu'une bête fauve
sa cage. Tout tremble devant lui. C'est
une verve endiablée, un mouvement fié-
vreux, une tempête de sentiments qui se
croisent comme des éclairs. Rien d'inté-
rieur, rien de caché, rien de profond. Tout
se voit, tout sort. C'est l'amant, si l'on
veut, c'est le jaloux, c'est le furieux, mais
avant tout c'est le comédien.
Il condescend enfin à paraître sur le
théâtre. Là est venue la scène d'Hamlet et
d'Ophélie, remplaçant le duo d'amour de
Roméo et Juliette. On sait qu'au milieu de
son rôle, Kean aperçoit dans une loge le
prince de Galles auprès de sa maîtresse, et
qu'alors, pris d'un fol accès de jalousie, il
interrompt la représentation, et accable
son rival d'injures.
M. Rossi a composé avec un art parfait
cette scène capitale. On le voit peu à peu
s'embrouiller dans ses phrases, perdre la
mémoire; ses regards semblent vouloir
brûler la loge, qui est une loge de face, et
non plus une avant-scène, comme autrefois.
Enfin, il s'avance en éclatant de rire sur le
devant du théâtre, et couvert de huées,
maniant son épée en guise de bâton de
Polichinelle, il se met à gambader comme
un bouffon. Le succès de M. Rossi dans cet
acte a égalé les plus grands succès qu'il
ait eus jusqu'ici.
Il faut d'ailleurs rendre justice à la mise
en scène de ce dernier tableau, qui a été
exécutée de façon à rendre l'illusion com-
plète. Les acteurs répandus dans la salle
ont si bien rempli leur mandat que plu-
sieurs spectateurs s'y sont trompés, et se
sont mis de la partie.
Excellent aussi est le va-et-vient du ta-
bleau de la loge. On peut dire que les
mœurs théâtrales y sont prises sur le vif.
Nous avons d'ailleurs trouvé la troupe gé-
néralement supérieure à ce qu'elle a été
jusqu'ici ; et nous devons citer avec éloge,
non-seulement Mlle Cattaneo, qui a dit
avec une touchante ingénuité son aveu
d'amour du second acte, mais aussi plu-
sieurs comiques, entre autres MM. Canova
et Crisostomi. Ce dernier, dans le rôle du
petit Pistol, rappelle vaguement Colbrun.
On lit dans le Progrès du Nord :
Aujourd'hui et Demain, qui intéresse si fort
nos contemporains, à en juger par le nombre
d'éditions enlevées en un temps si restreint,
sera pour nos successeurs un précieux pano-
rama, bien fidèle et bien mouvant, un testa-
ment historique et philosophique des sept an-
nées, si formidablement remplies, qui sépa-
rent les élections de 69 des prochaines, très
prochaines, élections de 75. Ils y verront com-
me les empires tombent, comme les nations
déchoient, comme elles se relèvent, comme les
républiques se fondent, comme les dogmes fi-
nissent et comme la liberté commence. Mêlé à
tous les événements, rédacteur en chef du
plus populaire de nos grands journaux politi-
ques, toujours présent, toujours infatigable,
engagé par son passé retentissant, poussé et en
quelque sorte propulsé par le prime-saut per-
pétuel de son talent nerveux et entier, on re-
trouve toujours Vacquerie au plus serré des
questions, à l'avant de tous les combats.
Lorsque par exemple, à la fin des fins, la loi
de tous applaudie aura définitivement accom-
pli ce qu a lenté le féroce, peuple de Paris, qu i
fait si grand'peur aux gàzetiers de la presse
immonde, lorsqu'elle aura 'brûlé la dernière
guillotine, les bourreaux sans ouvrage, les
tueurs dégommée ne risqueront rien de mon-
trer le poing à la mémoire de Vacquerie. Lors-
que dans un avenir plus prochain, je l'espère,
se fera le déblaiement indispensable et inévi-
table des décombres cléricaux, lorsque sera
enfin exécuté l'édit sur les jésuites, lorsque
cette chère sainte mère l'Eglise, aura été ren-
due libre, archi-libre dans ua État pour jamais
libéré, les bedeaux sordides et ventripotents,
les bourgeois apeurés, les Veuiltot et les Fran-
çais d'alors pourront tout à leur aise, en toute
certitude de cause et pour n'en point perdre
l'habitude, dénoncer Vacquerie à l'indignation
de ce qui leur restera de fidèles.
Lorsque l'instruction sera devenue laïque,
universelle et obligatoire ; lorsque la réforme
pénitentiaire accompagnera et soulignera celle
de l'éducation; lorsque le nombre sera éclairé,
et l'individu émancipé ; quand la presse sera
libre; quand les forts cessant d'être contrariés
ou persécutés pourront impunément secourir
les faibles; tous pourront compter Vacquerie
parmi les plus persistants, les plus utiles et les
plus efficaces du leurs libérateurs. Et pour s'en
convaincre, ils n'auront qu'à relire tous ces
chefâ-d'oeuvre de style et de-dialectique : Une
fête àBungJioliy le 14 Juillet, Ce qui se passe aux
Gambiers, la Grâce de Bazaine, le 10 Août, la
Tombe de Miche,let, Ledru-Rollin, Edgar Quinet,
le Jaum, l'Université, le Syllabus, 9,353 mira-
cles, Une Tragédie d'Eschyle, la France, les En-
terrements civils, Dialogue entre deux hommes, et
tant d'autres pages étincelantes, récits drama-
tiques, argumentations serrées, dialogues hu-
moristiques où l'auteur a largement prodigué
cette verve soutenue, cette ironie âpre, cette
ouleur abondante et chaude, ce sens gaulois
qui caractérisent Vacquerie et lui ont dès long-
temps assuré un rang tout à part, une physio-
nomie tout exceptionnelle parmi les illustra-
tions de la littérature et de la pensée fran-
çaise.
Donc, Aujourd'hui et Demain que nous, lec-
teurs et contemporains du Rappel, nous reli-
sons avec joie, tout heureux de lui re royver
une amplitude et une saveur nouvelles, nos tUs
le liront sans souci du journal, comme une
qeùvre burinée pour l'avenir et dédiée : Au
temps.
JOURNÉE POLITIQUE
Le Journal officiel annonce ainsi la dé-
mission de l'honorable M. Bardoux.
M. Bardoux, sous-secrétaire d'Etat au minis-
tère de la justice, a envoyé au président do la
République sa démission, qui a été acceptée.
On assure que les fonctions de sous-
secrétaire d'Etat au ministère de la justice
ne seront pas maintenues. Les fonctions
de secrétaire général seraient confiées à
M. Ribot, directeur des affaires crimi-
nelles.
Il y a trois jours, le bruit courait à Tou-
louse que le préfet, M. de Sandrans, avait
donné SCI. démission à la suite d'une alter-
cation très chaude avec i0 commandant
Gossard, représentant le maréchal.
Cette altercation aurait été motivée par
la répartition des secours aux inondés.
La Gazette du Languedoc dit aujourd'hu
à ce sujet :
La nouvelle était vraie. Nous ne crûmei
pas cependant devoir la publier, dans l'espoir
que M. le préfet reviendrait siir sa détermina-
tion. Aujourd'hui cette réserve n'est plus né-
cessaire, M. le baron de Sandrans a quitté
Toulouse hier malin, se rendant à Paris.
Une dépêche, datée de Penang, 9 no-
vembre, que reçoit le Times, annonce que
le corps de M. Birch a été trouvé lié à un
arbre.
Tout ce côté de la Péninsule malaise,
dit la dépêche, est dans une grande exci<
tation, et on craint une explosion gé<
nérale.
Le gouverneur Jervois est à Perak. On a
télégraphié pour avoir des troupes de
Hong-Kong. Il y a environ 400 hommes 1
Perak.
Cette autre dépêche a été reçue par l'or-
fice colonial :
Les dépêches officielles confirment les der-
nières nouvelles reçues de Perak. Elles por-
tent, en outre, qu'un détachement sous les or-
dres du capitaine Innés a attaqué les Ma 1ai.-#
le 7 novembre, près de l'endroit où avait eu
lieu la scène du meurtre de M. Birch. Cette
attaque n'a pas réussi ; le capitaine Innés a
été tué. Des ordres ont été donnés d'envoyer
des renforts de Hong-Kong et de Calcutta»
i«Jg» i -
LE BANQUET DU LORD-MAIRE
Mardi a eu lieu à Londres le banquet du
lord-maire, auquel assistaient plusieurs
ambassadeurs étrangers, et parmi eux M.
d'Harcourt, ambassadeur de France.
M. de Beust, ambassadeur d'Autriche,
répondant au toast porté en l'honneur des
représentants étrangers, a dit : « Je crois
pouvoir dire au nom de mes collègues ab-
sents et présents qu'ils croient que la paix
sera maintenue. »
M. Disraeli, répondant au toast porté ea
l'honneur du ministère, a proiîoncé une
allocution dont on pourra remarquer l'im-
portance; en voici les passages princi-
paux ;
En ce qui concerne les affaires étrangères,
grâce au bon sens du gouvernement chinois,
grâce à l'énergie de M. Wade et aux ressources
de la légation anglaise en Chine, je crois que le
danger d'une guerre avec la Chine est main-
tenant écarté.
Je désirerais pouvoir dire relativement aux
affaires concernant des pays étrangers moins
lointains, que la situation actuelle est aussi sa-
tisfaisante que nos relations avec la Chine ;
mais ce serait se faire illusion que de le pré-
tendre. Une insurrection partielle dans une
province de la Turquie d'Europe a amené un
état de choses qui, dans cette partie du monde,
peut, comme on l'a vu plus d'une fois, devenir
critique.
Dans le cas actuel, une sage indulgence des
grandes puissances directement intéressées, in-
dulgence qui ne peut être trop appréciée, avait
produit un effet si heureux que, un moment
(il y a quelques mois), nous aVJns pu croire
que Cette sérieuse perturbation allait immé-
diatement cesser. Mais un événement malheu-
reux, une catastrophe firancitrj a rani/né la
lutte expirante, donné un nouvel aspect aux
événements et fait naître des espérances et des
craintes dans des endroits et dans des cerclas
où elles n'avaient pas existé jusque-là.
11 est impossible de dire que de telles cir-
constances ne sont pas critiques. Toutefois, j'ai
toujours grande confiance dans l'indulgence
dont j'ai parlé. Je crois que cette indulgence
continuera a se montrer, et j'ai non-seulement
l'espoir, mais encore la conviction qu'on trou-
vera des moyens pour arriver à de favofablei
résultats, compatibles avec le maintien dé la
paix et satisfaisant l'opinion publique en Eu-
rope. (Applaudissements.) *'
Je ne veux pas envisager d'autres résultats.
(Applaudissements.) Je désire seulementajouter
que les intérêts des trois empires européens,
dans cette question, sont sans doute plus di-
rects que ceux de l'Angleterre; mais, quoique
plus directs, ils ne sont pas plus considérables,
et ceux qui dirigent maintenant les affaires de
notre pays ont une profonde conscience du ca-
ractère et de l'importance des intérêts an-
glais, qu'ils sont résolus à défendre et à main-
tenir. (Applaudissements frénétiques.)
,. M. Disraeli fait ensuite allusion au
voyage du prince de Galles dans le& Indes,
voyage qui aura, il l'espère, des consé-
quences importantes.
Parlant ensuite des affaires intérieures,
le premier ministre croit que le peuple an-
glais reconnaît que le cabinet actuel pour-
suit sincèrement et avec méthode une po-
litique d'amélioration sociale. Il se félicite
de la coopération que la nation apporte
au gouvernement dans l'exécution de cetta
nnlit.innft. « J'osnèrft. dit.-il fin terminant.
pouvoir, l'année prochaine, féliciter le
successeur du lord-maire sur le maintien
de la paix. J'espère que nous réussirons,
en même temps dans notre politique inté-
rieure, de façon que si les circonstances
l'exigent, et si le devoir s'impose à la reine
de montrer sa puissance et sa force et de
faire appel à son peuple, elle le trouvera'-
satisfait et confiant. » (Applaudissements.)
Une dépêche de Londres dit que les
jôurnaux du matin approuvent unanime-
ment le langage tenu hier par M. Disraeli
au banquet du lord-maire, relativement à
l'attitude de l'Angleterre dans la question
d'Orient.
•. ■ ———n * r M i ;■;>
AFFAIRES- D ORiENT
On lit dans le Times :
Nous croyons que la Russie n'a plus la même
puissanc i qu'à la veille de la guerre de Cri,
mée. Elle suit qu'aujourd'hui comme alors
nous ne pourrions laisser passer entre ses
mains une station navale aussi importante que
l'est Constantinople.
Mais elle a aussi à-compter avec d'autres en-
nemis que nous, et qui sont plus formidables
qu'ils ne l'étaient il y a vingt ans.
La prépondérance militaire s'est totalement
déplacée depuis' :1851, et relativement à d'au-
tres Etats, la Russie est plus faible qu'elle n'é-
tait à cette époque.
Elle est, en outre, menacée par des ambi-
tions et des besoins qui n'existaient pas alors :
l'ombre gigantesque de la conquête germani-
que se drc:sc dans un lointain brumeux. En-
core plus pressants sont les besoins dç l'Autri-
che. S'il était de l'intérêt de cette dernière de
défendre Constantinople avant qu'elle eût per-
du ses provinces italiennes et son rang dans la
Confédération germanique,- ne lui est-il pat
plus impérieusement commandé de veiller sur
les desseins do la Russie, aujourd'hui que se:
espérances reposent sur la direction de 1a Tur.
quie et que la pression de l'Allemagne s'exercé
vers le Sud? Notre intérêt à Constantinople est
mince, comparé au sien.
Si même Constantinople devenait un port
russe, nous pourrions toujours avoir la mai l
sur nos possessions d'Orient, tant que noui
cou*«m::ri(lcr;.ons 1,11 canul de S-.. n.: que II
Perse serait indépendante; mais l'Autriche cfl
moins favorisée que nom. Silo ne pourrai
laisser Constaptipopïç et .Turquie môridic
nale passer entré Ièi mafnt de la Russie.
munication des épreuves du rapport de
M. Rouvier. Ce travail de l'honorable dé-
puté des Bouches-du-Rhône est excessive-
ment remarquable. C'est, en outre, un do-
1 cument d'une grande étendue ; il formera
lin volume de 300 pages environ.
L' Univers ne digère pas la médaille
pontificale de la Saint-Barthélémy. L'autre
jour, il essayait de la contester; aujour-
A d'hui, il essaye de l'expliquer. L'autre
1 jour, cette médaille devait être l'œuvre
d'un huguenot qui l'avait imaginée en
haine de l'Eglise; aujourd'hui, elle pour-
rait bien être rœuvre de .l'Eglise. Mais
qu'est-ce qu'elle signifie, cette médaille?
Et qu'est-ce que signifient les applaudis-
sements dont Rome a salué le massacre
dep huguenots?
: Cela veut-il dire que Grégoire XIII « s'est
» réjoui du massacre des huguenots»?
Nullement. « Le Rappel doit dire avec
» l'histoire impartiale que le pape, à la
nouvelle du coup d'Etat jugé nécessaire
fpar Charles IX» (on n'est pas plus sainte-
n'y:touche; coup d'Etat jugé nécessaire:
la Saint-Barthélemy 1), « le pape ordonna
» des prières publiques d'actions de grâ-
» ces. » (eh bien, mais nous n'ayons pas
dit autre chose 1) Mais , c'est ici que. Y Uni-
vers devient beau. Pourquoi le pape or-
donna-t-il des prières publiques d'actions
de grâces à l'occasion de la Saint-Barthé-
lemy? N'allez pas croire que ce dont le
chef du catholicisme rendait grâces, c'était
le massacre des protestants; il applaudis-
sait à «la cessation des complots qui me-
naçaient le roi et dès guerres civiles qui en-
sanglantaient le royaume de France. ». Par
exemple; voilà une fin que nous n'aurions
pas attendue, m-ême de Y Univers.
C'est par horreur de l'effusion du sang
que Grégoire XIII rendait gULces d'une effu-
sion de sang telle que « le sang, dit de Thou"
>> coulait à si grands ruisseaux dans les
»^rùes qu'il en tombait de tous côtés
» comme des torrents dans la rivière »?
C'est par horreur des guerres civiles que
Grégoire XIII rendait grâces d'une guerre
civile qui se prolongea en France pendant
un mois et où l'on jeta tant de tués à l'eau
que, pendant plusieurs semaines, il y eut,
dans toutes les villes et dans tous les vil-
lages des rives, des gens chargés de re-
pousser les cadavres de peur de la peste?
Ayant trouvé cela, Y Univers sent qu'il
ne trouverait pas mieux; il renonce, et passe
la parole à « un personnage autorisé »
qu'il ne nomme pas. Ce personnage auto-
risé écrit à l'Univers qu' « il est facile de
broder sur une médaille», aphorisme qui
étonnera quelques brodeuses. Ce person-
nage autorisé joint à cet aphorisme qu' « il
» ne s'agit pas de savoir si l'Eglise s'est
» réjouie ou non de la défaite du parti hu-
» guenot ». Pardon, personnage autorisé
et anonyme, il ne s'agit que de cela, au
contraire. Il s'agit uniquement de savoir si
oui ou non l'Eglise s'est réjouie de ce que
vous appelez catholiquement la défaite
du parti huguenot et de ce que l'histoire
appelle l'effroyable égorgement de 1572.
L'anonyme autorisé préfère déplacer la
question, et la porter sur la part de « res-
ponsabilité de l'Eglise dans les massacres
de la Saint-Barthélemy ». C'est un point
sur lequel notre opinion est faite, et celle
de l'histoire aussi; mais ce n'est pas le
point sur lequel porte le débat actuel.
VUnivers dit que la lettre, de son person-
nage autorisé et anonyme « met fin au dé-
bat ». Il nous permettra pourtant de lui
citer encore ces quelques lignes d'un écri-
vain au moins aussi autorisé que son per-
sonnage et, dans tous les cas, infiniment
moins anonyme :
« La ceur de Rome n"avait pas eu honte
» autrefois d'exalter la Saint-Barthélemy,
» jusqu'à en faire des processions publi-
» ques pour en remercier Dieu, et jusqu'à
» avoir employé les plus grands maîtres à
» peindre dans le Vatican cette action exé-
» crable: » (SAINT-SIMÔN, livre XXIV, cha-
pitre CDSÙLI.)
Nous né parlions que d'une médaille ;
voilà Saint-Simon qui parle de tableaux.
Pauvre Univers ! Pauvre personnager auto-
risé à garder l'anonyme 1
AUGUSTE VACQUBRIB.
—
LES ON-DIT
On annonce pour lundi prochain la pu-
blication d'un livre inédit d'Edgar Quinet.
Ce livre, dont nous n'avons pas besoin
de dire le grand intérêt, aura pour titre ;
LE LIVRE DE L'EXILÉ.
c 090"
Depuis quelques jours, la France est
parcourue d'un bout à l'autre par des ou-
ragans terribles. On en signalait hier les
effets désastreux dans le Midi, à Clermont-
Ferrand, au Havre, à Fécamp, à Cher-
bourg, etc.
Paris, fortement éventé ces jours-ci, a
subi une véritable tempête la nuit der-
nière.
Les rugissements du vent et des trom-
bes d'eau qui l'accompagnaient, ont été
assez violentes pour éveiller en sursaut
une foule de personnes. On aurait cru à
un cataclysme. Au bruit formidable du
vent se joignaient les chutes de branches
d'arbres, de tuyaux de cheminées et des
udoises.
Heureusement, à l'heure avancée ou
plutôt matinale où les éléments se dé-
chaînaient sur la capitale, les rues étaient
désertes. Il y a eu fort peu d'accidents à
déplorer.
Hier matin, le vent soufflait encore avec
une violence redoutable. La Seine mouton-
nait comme une petite mer.
Un immense pan de mur destiné à sou-
tenir les ateliers que la Compagnie du
chemin de fer de Lyon fait construire en
bordure de la rue de Bercy, s'est effondré
sur une longueur d'environ deux à trois
cents mètres.
La chute s'est faite intérieurement, et
plusieurs ouvriers, qui se trouvaient, sur
les travéès de charpentes qu'on était en
rain de .fixer, ont été précipités sur le sol
d'une hauteur de plusieurs mètres, sans
qu'il en soit résulté d'autre accident que
de légères contusions.
La clôture du cimetière donnant rue de
Maistre et rue Damrémont s'est écroulée
sur une longueur de 5 mètres.
Une dame Gaguière (Alexandrine), blan-
chisseuse, âgée de soixante-quatre ans, a
été renversée rue du Montparnasse et a eu
la tête écrasée par une pile de pierres que
le vent avait fait tomber sur elle. Le corps
de cette femme a été transporté à son do-
micile.
Des feuilles de zinc de la couverture de
l'égjise Saint-Sulpice ont été projetées
sur la place.
Près la porte Saint-Denis, une vingtaine
de tuyaux de cheminée ont été renversés
et lancés par le vent dans diverses direc-
tions,
C
? a
Pendant toute la nuit d'avant-hier, la
tempête faisait un vacarme épouvantable
dans la campagne, où les hurlements des
chiens effrayés se mêlaient aux mugisse-
ments du vent qui secouait les arbres avec
furie et en déracinait un grand nombre.
Partout, l'alarme a été grande, car il sem-
blait que les maisons allaient s'écrouler et
ensevelir les habitants. Au matin, un pâle
rayon de soleil est venu éclairer de vastes
scènes de dévastation ; les routes étaient
jonchées de branches, de plantes, de dé-
bris de toutes sortes arrachées par la vio-
lence de l'ouragan, qui a éausé de grands
dégâts dans tous les jardins potagers et
fruitiers.
v
« a
Aujourd'hui a lieu, à l'Institut, la séance
publique annuelle de l'Académie fran-
çaise.
M. Ernest Legouvé lira la pièce de vers
qui a obtenu le prix au concours de cette
année : la Mort de Livingstone.
a0 it
Près de trois cents étudiants ont assisté
mardi, à l'ouverture du cours de M. Wurtz,
l'ex-doyen de la Faculté de médecine. Des
bravos enthousiastes, mêlé de cris de Vive
VUniversité] ont salué l'entrée du respec-
table professeur dans le petit amphi-
théâtre.
tt *
On annonce que l'honorable M. Corbon,
député, est malade en ce moment.
A
La Bibliothèque nationale vient de per-
dre un de ses convervateurs les plus dis-
tingués, M. Léopold Pannier, chargé de
la section des fi/m ou Manuscrits. M.Pan-
nier n'était âgé que de 33 ans. Ancien
élève de l'Ecole de Chartres, il allait y ren-
trer en qualité de secrétaire général. On
doit à ce jeune érudit, qu'une fluxion de
poitrine a enlevé en quelques jours, des
travaux bibliographiques importants, entre
autres un Etat des inventaires sommaires re-
latifs aux archives de la France.
0lua
On annonce la mort au château de
Champollon, à la suite d'une apop!exie,
de M. Gilardin, ancien premier président
de la cour d'appel de Paris. Il était âgé de
70 ans.
Après le coup d'Etat, M. Gilardin fit par-
tie de ces tribunaux d'exception, qui s'ap-
pelaient les commissions mixtes.
* «
a 0elra
Une dépêche de New-York du 9 novem-
bre porte que le vapeur le Pacifiç, de Vic-
toria (British Columbia), en route pour
San-Francisco, a fait naufrage près de
Cape-Flateiy. Il avait à bord 110 passa-
gers et 50 hommes d'équipage. On croit
que tout le monde a péri excepté une
seule personne.
a0 ib
Hier après midi, dit le Progrès du Far,
du 9, vers une heure, des ouvriers qui tra-
vaillaient sur le pont de la Victorieuse ont
aperçu, sur la jetée qui est contiguë au
mur d'enceinte de l'arsenal du Mourillon,
une forme d'homme étendue la face contre
terre. Des secours ont été immédiatement
envoyés, et on a eu le malheur de consta-
ter une nouvelle victime de l'explosion du
Magenta. D'après la matricule portée sur
ses effets, on a reconnu que ce malheu-
reux marin s'appelle Estienne. Il avait le
visage contusionné, et certaines parties
des bras et des jambes étaient en lam-
beaux. Le cadavre a été transporté à l'am-
bulance du Mourillon.
c*
c 0 a
On a expérimenté hier sur le boulevard
Malesherbes un tramway à voie 9-ans fin.
Le système consiste en une chaîne de rails
qui se posent devant les roues au fur et à
mesure que le train avance et qui s'en-
roulent ensuite autour d'une grande roue
de l'arrière qui les. reporte sur l'avant par
le mouvement de traction. Ce .tramway,
qui était composé de trois petits wagons,
portait douze personnes et était traîné par
deux boucs.
* iJ)
« o
La construction d'un chemin de fer al-
lant de la gare d'Auteuil à la porte de
Boulogne vient d'être décidée afin de faci-
liter aux Parisiens l'accès du chemin de
courses de Longchamps.
Le chemin sera établi à gauche de la
route nationale, dans des terrains retran-
chés du bois de Boulogne qui seraient
concédés gratuitement par la ville de Pa-
ris. Dans l'hypothèse de cette cession gra-
tuite, la dépense, pour une longueur de
1 kilomètre 300 métrés ne s'élèverait qu'à
300,000 fr.
0.0
Le cirque des Champs-Elysées, en dispo-
nibilité pendant la saison hivernale, va
être transformé en sirating-ring ou club
des patineurs. Une compagnie anglaise fait
construire un tablier à la hauteur des ga-
leries du 2* étage. Ce plancher sera bi-
tumé. ,
Les boxes, aménagées pour servir de
buffet, seront décorées d'arbustes et de
plantes exotiques.
Et comme la mode est aux patins à rou-
lettes, un cercle américain fonde, cité
Godot-de-Mauroy, avenue Montaigne, 29,
sous un vaste hangar, une école de pati-
nage. Le plancher ne recevra pas de bi-
tume.
Un certain nombre de membres du club
des patineurs se sont LlÍt inscrire.
CC
Hier, dans l'après-midi, o» a trouvé un
singe. Devinez? sous la vasque d'une des
fontaines de la place de la Concorde, blot-
ti entre deux dieux marins.
Ce malheureux quadrumane avait cher-
ché là un refuge contre la bourrasque. Il
était tout transit. On l'a porté au commis-
sariat des Champs-Elysées, où il a accepté
une.carotte avec la plus vive reconnais-
sance.
On l'a envoyé ensuite à la Fourrière.
."0
M. François B., employé de la Compa-
gnie de l'Ouest, déchargeait avant-hier des
caisses remplies de flacons d'esprit de sel
dans la gare aux marchandises. Tout à
coup, par suite d'un choc, un des flacons
se brisa et détermina l'explosion de tous
les autres. M. B. a été renversé sur le
sol et atteint en divers endroits d'une façon
assez grave. Sa vie, heureusement, n'est
point en danger.
# Ht
L'ouverture de l'Ecole spéciale d'archi-
tecture du boulevard Montparnasse a eu
lieu mardi, à dix heures du matin. L'assis-
tance était nombreuse. Les murs étaient
tapissés d'études, dessins, lavis, œuvres
très remarquables des élèves de l'Ecole.
M. Trélat a ouvert la séance en donnant
la parole à M. Bardoux, qui a prononcé un
discours fréquemment applaudi, où il a
constaté que l'Ecole d'architecture est de-
venue une puissance d'enseignement su-
purieur, bien qu'elle soit une école libre,
sans appui officiel, sans aide de l'admi-
nistration, vivan t de ses propres ressources
et ne comptant que sur elle-même.
M. Emile Trélat a pris ensuite la parole.
Il a fait l'éloge de l'éminent architecte
Henri Labrouste, mort il y a quelques mois.
La lecture des promotions de l'année
qui vient de s'écouler a été faite par M.
Irskowielet, secrétaire de l'Ecole.
Le premier diplôme d'honneur a été ac-
cordé à M. Arnauld, qui a obtenu trois
prix différents.
Deuxième diplôme d'honneur, M. Grave-
raux.
Troisième diplôme d'honneur, M. d'Or-
toli. >
Un certificat de fin d'études a été obtenu
par M. Massy de la Chesneraye.
M. Arnauld ne s'est pas présenté. Ce
jeune homme fait en ce moment son vo-
lontariat d'un an. Le directeur de l'Ecole a
fait part de celle intéressante particularité
au public, qui a acclamé chaleureusement
le nom de l'absent.
Un banquet offert à la presse, et à diverses
notabilités de la politique, de la science et
des arts, a eu lieu, le soir, à l'hôtel du
Louvre.
.Oc
Un comité, composé de MM. Wallon,
ministre de l'instruction publique; Littré,
Rendu de Rosny, président du congrès des
orientalistes, et d'un grand nombre de
membres de l'Institut, s'occupe, en ce mo-
ment, de l'organisalion d,'un grand con-
grès international d'archéologie et d'an-
thropologie préhistoriques, pour l'étude
des temps primitifs de l'humanité.
Le comité a déjà reçu l'adhésion de plu-
sieurs sociétés savantes et du gouverne-
ment danois ; celui-ci a promis d'envoyer
divers objets très curieux à l'exposition ar-
chéologique, qui aura lieu en même temps
au palais de l'Industrie.
Le congrès durera huit jours.
0°:0
La Faculté de médecine vient d'afficher
les sujets des divers concours qui auront
lieu pendant l'année scolaire 1875-1876 :
Prix Corvisart. — Une médaille d'or de
400 fr. Sujet : Une question de médecine
pratique. Les élèves doivent en chercher
la solution exclusivement dans les faits
observés par eux dans les salles de clini-
que interne.
P) *ix Monthyon.— Une médaille de ver-
meil et 300 francs en espèces sont accordés
à l'auteur du meilleur ouvrage sur les ma-
ladies prédominantes dans l'année précé-
dente.
Pi *ix Barbier. — Un prix de 2,000 francs
est décerné à la personne qui a inventé
une opération, des instruments, des bau-
dages, etc., reconnus d'une utilité générale
et supérieure à tout ce qui a été employé
précédemment.
Prix Chàleauvillard. — Un prix de 2,000
francs est décerné au meilleur travail sur
les sciences médicales.
CF0 D2
M. Hanot a été nommé membre titulaire
de la Société de biologie que préside M.
Claude Bernard.
Voici les prix proposés par la Société
pour 1876,
Prix du baron de Frémond. - Une som-
me de 1,000 fr. est décernée au meilleur
élève, sans fortune. Les concurrents doi-
vent se faire inscrire avant le 1er juillet, au
secrétariat de la Faculté.
Prix Lacazç. — .Un prix de 10,000 fr. est
accordé tous les deux ans au meilleur ou-
vrage sur la phthisie, et sur la fièvre ty-
phoïde.
Les mémoires des concurrents doivent
être adressés au secrétariat avant le 1er
iuiIlnL
'O..
L'Université catholique d'Angers ne va
pas encore tout à fait comme sur des rou-
lettes.
Ses organisateurs travaillent et pren-
nent de la peine, comme le recommande
à ses fils le vieillard de Lafontaine, mais
ce sont les fonds qui leur manquent le
plus. : ;
En conséquence, une souscription est
ouverte-, én faveur de l'Université d'An-
gers, à l'évêché de Luçon, à l'évéché du
gers,
Maris et à l'archevêché de Tours.
Voici en quels termes pressants l'arche-
vêque de Tours bat le rappel des capitaux,
révirence parler :
La situation financière de l'œuvre ne pré-
sente rien d'anormal ni d'inquiétant. Cepen-
dant elle réclame le concours bienveillant et
généreux de tous les diocèses réunis pour fon-
der la nouvelle université. Celui d'Angers s'est
imposé à cet égard de très grands sacrifices ;
car sur lus neuf chaires indispensables pour
renseignement du droit, six sont fondées. Je
ne doufe pas que mes bien-aimés diocésains
ne se fassent un devoir et un honneur de con-
tribuer pour leur part à la fondation des trois
autres. C'est dans ce sentiment de confiance,
monsieur le curé, que je viens d'ouvrir au se-
crétariat de mon archevêché une souscription
dont le produit «ern fmp'oye à assurer l'exis-
tence du nouvel établissement.
«F *
Un cours normal gratuit de-transposi-
tion va être fait par M. Alexis Azevedo.
On s'inscrit jusqu'au 13 novembre, 2, cité
Gaillard.
0
La fermeture de l'Exposition maritime
et fluviale des Champs-Elysées, annoncée
pour le 15 novembre, est ajournée au 21.
* *
On lit dans le Journal ds Charleroi :
Une belle découverte vient d'être faite par
un ouvrier du pays, le sieur Antoine Colin, ma-
chiniste, pour empêcher les incrustations dans
les générateurs. Il y a dix ans qu'il travaille à
la recherche du produit qui doit rendre impos-
sible la formation de couches calcaires dans les
chaudières.
II existe beaucoup d'anticalcaires et de dé-
sincrustanlflpii ne comptent à leur actif que
des essais infructueux ou des effets destructeurs
de la tôle.
Nous sommes à même d'apprécier, dans les
ateliers mêmes du Journal de Charleroi, l'effi-
cacité de l'anticalcaire Colin. Depuis qu'on
l'emploie pour notre machine à vapeur, la
chaudière est continuellement maintenue dans
un état complet de propreté; on ne bat plus
an marteau les parois pour faire tomber les
couches calcareuses; les soupapes et les con-
duits ne sont plus encrassés, comme cela avait
lieu avec les autres produits dont nous faisions
usage auparavant; enfin, en même temps qu'il
conserve notre chaudière en bon état, il nous
réalise une économie considérable de combus-
tible.
0°.
Voici, à diverses époques, le nombre
des voyageurs transportés par les omnibus
parisiens :
En 1855, ce nombre fut de 40 millions;
en 1860, de 72 millions; en 1867 (année de
l'Exposition), de 121 millions; en 1869, de
119 millions; en 1871, de 78 millions; en
1872, de 111 millions; en 1874, de 115 mil-
lions passés.
a IF fi
Une statistique récente établit que la
production de la bière en France s'élève à
dix millions d'hectolitres. A ce sujet, il est
assez intéressant de savoir quelles sont les
quantités approximatives de bière que con-
somment les principaux peuples.
La Bavière vient en première ligne : on
en boit un tiers de plus que dans les au-
tres parties de l'Allemagne, et le double de
ce qu'on boit en Angleterre.
Dans le duché de Bade, en Saxe, dan-s
l'Allemagne du Nord et dans l'Alsace-Lor-
raine, il se boit la moitié moins de bière
qu'en Angleterre, et le double de ce qu'on
boit en France ou aux Pays-Bas.
****
Pendant les dix dernières années, 214
criminels ont été condamnés à mort en
Angleterre; sur ce nombre, 103 ont été
exécutés. Dans l'année 1874, le nombre
des condamnations à mort a été de 26,
dont 16 ont été exécutées. Dans les trente-
neuf années, de 1836 à 1874, le nombre
des condamnations capitales, qui ont reçu
leur exécution dans l'Angleterre et le pays
de Galles, a été de 432, ce qui donne par
année une moyenne de 11. Pendant cette
période, le chiffre le plus élevé a été de
22 en 1863, et le plus faible de,4 en 1871.
Il y a eu 111 exécutions pendant les dix
premières années de cette période, et 103
pendant les dix dernières. Si nous remon-
tons au delà de i 836, nous trouvons des
chiffres très différents ; dans les trois an-
nées 1833-35, les exécutions n'ont pas été
de moins de 101, ce qui donne une mo-
yenne de 34 par an.
e »
Rue d'Argenson, aux Ternes, j'ai vu
hier cette singulière adresse :
ISAAC FACTOTUM
Barbier, coiffeur, chirurgien, écrivain public,
maître répétiteur, maréchal-ferrant et
accoucheur honoraire.
Un passant.
LES THÉ AT RES
Salle Ventadour. — M. Ernesto R ssi
dans Kean.
Kean, créé par Frédérick-Lemaître en
1836, au théâtre des Variétés, repris il y a
quelques années parBerton, au théâtre de
l'Odéon, vient de nous être rendu par M.
Ernesto Rossi à la salle Ventadour.
, Nous venons de nommer Frédérick-Le-
maître, nous ne le nommerons plus. Nous
ne ferons ni à Frédérick, ni à M. Ernesto
Rossi le tort de les comparer l'un à l'au-
tre. Si supérieur que soit le talent, on ne
compare pas le talent au génie. Or, Fré-
dérick-Lemaître avait le génie, et M. Rossi
n'a que le talent; un talent admirable, il
est vrai, assez admirable pour que l'en-
gouement auquel nous sommes portés en
France vis-à-vis des artistes étrangers, ne
le desserve pas en l'exagérant. Le rôle de
Kean n'est peut-être pas un de ceux où
Frédérick-Lemaître a été le plus grand ;
mais il ne viendra à la pensée d'aucun de
ceux qui savent juger des choses du théâ-
tre, que M. Rossi puisse jamais songer à
l'y égaler. Ceci dit, louons M. Ernesto
Rossi tout à notre aise.
Le talent de 1 emment acteur italien est
surtout un talent de composition. Il a vou-
lu nous donner, dans Kean, et il nous a
donné la figure du comédien. Avec lui,
Kean est avant tout et reste partout co-
médien. Ajoutons comédien mêlé de bohé-
mien; ce qui permet à M. Rossi de le
jouer à l'italienne, c'est-à-dire en dehors,
avec cette pantomime expressive, et un peu
excessive, qui fait une grande partie de son
succès; on lui sait gré de nous faire si
bien comprendre une langue étrangère.
Il y a dans Kean deux situations princi-
pales, au troisième et au quatrième acte.
C'est dans le troisième que se trouve cette
scène de la taverne, où un grand seigneur
refuse de se battre avec le comédien. La
grande explosion, dans laquelle Kean com-
pare ses titres de noblesse à ceux du lord
avili, a été arrangée par M. Rossi en plu-
sieurs petits tableaux, pour ne pas dire en
plusieurs poses, d'une curieuse et savante
invention. Il commence posté de travers
sur une chaise, qu'il fait par instant tour-
ner sur un de ses pieds, comme pour
apaiser sa colère par un mouvement ma-
chinal ; puis il s'assied sur la table; puis
il demeure un instant sans rien dire, allu-
me lentement un cigare et en crache la
fumée au nez de son adversaire. ;
; Au quatrième acte, dans la scène
d'amour avec Elena, M. Rossi a des grâces
félines qui font penser aux gentillesses du
ébat caressant sa proie. Et ensuite dans
ses accès de colère, comme ce roi du théâ-
tre vous mène tout son monde de régis-
seurs, de comparses, d'habilleurs : il ar-
pente sa loge ainsi qu'une bête fauve
sa cage. Tout tremble devant lui. C'est
une verve endiablée, un mouvement fié-
vreux, une tempête de sentiments qui se
croisent comme des éclairs. Rien d'inté-
rieur, rien de caché, rien de profond. Tout
se voit, tout sort. C'est l'amant, si l'on
veut, c'est le jaloux, c'est le furieux, mais
avant tout c'est le comédien.
Il condescend enfin à paraître sur le
théâtre. Là est venue la scène d'Hamlet et
d'Ophélie, remplaçant le duo d'amour de
Roméo et Juliette. On sait qu'au milieu de
son rôle, Kean aperçoit dans une loge le
prince de Galles auprès de sa maîtresse, et
qu'alors, pris d'un fol accès de jalousie, il
interrompt la représentation, et accable
son rival d'injures.
M. Rossi a composé avec un art parfait
cette scène capitale. On le voit peu à peu
s'embrouiller dans ses phrases, perdre la
mémoire; ses regards semblent vouloir
brûler la loge, qui est une loge de face, et
non plus une avant-scène, comme autrefois.
Enfin, il s'avance en éclatant de rire sur le
devant du théâtre, et couvert de huées,
maniant son épée en guise de bâton de
Polichinelle, il se met à gambader comme
un bouffon. Le succès de M. Rossi dans cet
acte a égalé les plus grands succès qu'il
ait eus jusqu'ici.
Il faut d'ailleurs rendre justice à la mise
en scène de ce dernier tableau, qui a été
exécutée de façon à rendre l'illusion com-
plète. Les acteurs répandus dans la salle
ont si bien rempli leur mandat que plu-
sieurs spectateurs s'y sont trompés, et se
sont mis de la partie.
Excellent aussi est le va-et-vient du ta-
bleau de la loge. On peut dire que les
mœurs théâtrales y sont prises sur le vif.
Nous avons d'ailleurs trouvé la troupe gé-
néralement supérieure à ce qu'elle a été
jusqu'ici ; et nous devons citer avec éloge,
non-seulement Mlle Cattaneo, qui a dit
avec une touchante ingénuité son aveu
d'amour du second acte, mais aussi plu-
sieurs comiques, entre autres MM. Canova
et Crisostomi. Ce dernier, dans le rôle du
petit Pistol, rappelle vaguement Colbrun.
On lit dans le Progrès du Nord :
Aujourd'hui et Demain, qui intéresse si fort
nos contemporains, à en juger par le nombre
d'éditions enlevées en un temps si restreint,
sera pour nos successeurs un précieux pano-
rama, bien fidèle et bien mouvant, un testa-
ment historique et philosophique des sept an-
nées, si formidablement remplies, qui sépa-
rent les élections de 69 des prochaines, très
prochaines, élections de 75. Ils y verront com-
me les empires tombent, comme les nations
déchoient, comme elles se relèvent, comme les
républiques se fondent, comme les dogmes fi-
nissent et comme la liberté commence. Mêlé à
tous les événements, rédacteur en chef du
plus populaire de nos grands journaux politi-
ques, toujours présent, toujours infatigable,
engagé par son passé retentissant, poussé et en
quelque sorte propulsé par le prime-saut per-
pétuel de son talent nerveux et entier, on re-
trouve toujours Vacquerie au plus serré des
questions, à l'avant de tous les combats.
Lorsque par exemple, à la fin des fins, la loi
de tous applaudie aura définitivement accom-
pli ce qu a lenté le féroce, peuple de Paris, qu i
fait si grand'peur aux gàzetiers de la presse
immonde, lorsqu'elle aura 'brûlé la dernière
guillotine, les bourreaux sans ouvrage, les
tueurs dégommée ne risqueront rien de mon-
trer le poing à la mémoire de Vacquerie. Lors-
que dans un avenir plus prochain, je l'espère,
se fera le déblaiement indispensable et inévi-
table des décombres cléricaux, lorsque sera
enfin exécuté l'édit sur les jésuites, lorsque
cette chère sainte mère l'Eglise, aura été ren-
due libre, archi-libre dans ua État pour jamais
libéré, les bedeaux sordides et ventripotents,
les bourgeois apeurés, les Veuiltot et les Fran-
çais d'alors pourront tout à leur aise, en toute
certitude de cause et pour n'en point perdre
l'habitude, dénoncer Vacquerie à l'indignation
de ce qui leur restera de fidèles.
Lorsque l'instruction sera devenue laïque,
universelle et obligatoire ; lorsque la réforme
pénitentiaire accompagnera et soulignera celle
de l'éducation; lorsque le nombre sera éclairé,
et l'individu émancipé ; quand la presse sera
libre; quand les forts cessant d'être contrariés
ou persécutés pourront impunément secourir
les faibles; tous pourront compter Vacquerie
parmi les plus persistants, les plus utiles et les
plus efficaces du leurs libérateurs. Et pour s'en
convaincre, ils n'auront qu'à relire tous ces
chefâ-d'oeuvre de style et de-dialectique : Une
fête àBungJioliy le 14 Juillet, Ce qui se passe aux
Gambiers, la Grâce de Bazaine, le 10 Août, la
Tombe de Miche,let, Ledru-Rollin, Edgar Quinet,
le Jaum, l'Université, le Syllabus, 9,353 mira-
cles, Une Tragédie d'Eschyle, la France, les En-
terrements civils, Dialogue entre deux hommes, et
tant d'autres pages étincelantes, récits drama-
tiques, argumentations serrées, dialogues hu-
moristiques où l'auteur a largement prodigué
cette verve soutenue, cette ironie âpre, cette
ouleur abondante et chaude, ce sens gaulois
qui caractérisent Vacquerie et lui ont dès long-
temps assuré un rang tout à part, une physio-
nomie tout exceptionnelle parmi les illustra-
tions de la littérature et de la pensée fran-
çaise.
Donc, Aujourd'hui et Demain que nous, lec-
teurs et contemporains du Rappel, nous reli-
sons avec joie, tout heureux de lui re royver
une amplitude et une saveur nouvelles, nos tUs
le liront sans souci du journal, comme une
qeùvre burinée pour l'avenir et dédiée : Au
temps.
JOURNÉE POLITIQUE
Le Journal officiel annonce ainsi la dé-
mission de l'honorable M. Bardoux.
M. Bardoux, sous-secrétaire d'Etat au minis-
tère de la justice, a envoyé au président do la
République sa démission, qui a été acceptée.
On assure que les fonctions de sous-
secrétaire d'Etat au ministère de la justice
ne seront pas maintenues. Les fonctions
de secrétaire général seraient confiées à
M. Ribot, directeur des affaires crimi-
nelles.
Il y a trois jours, le bruit courait à Tou-
louse que le préfet, M. de Sandrans, avait
donné SCI. démission à la suite d'une alter-
cation très chaude avec i0 commandant
Gossard, représentant le maréchal.
Cette altercation aurait été motivée par
la répartition des secours aux inondés.
La Gazette du Languedoc dit aujourd'hu
à ce sujet :
La nouvelle était vraie. Nous ne crûmei
pas cependant devoir la publier, dans l'espoir
que M. le préfet reviendrait siir sa détermina-
tion. Aujourd'hui cette réserve n'est plus né-
cessaire, M. le baron de Sandrans a quitté
Toulouse hier malin, se rendant à Paris.
Une dépêche, datée de Penang, 9 no-
vembre, que reçoit le Times, annonce que
le corps de M. Birch a été trouvé lié à un
arbre.
Tout ce côté de la Péninsule malaise,
dit la dépêche, est dans une grande exci<
tation, et on craint une explosion gé<
nérale.
Le gouverneur Jervois est à Perak. On a
télégraphié pour avoir des troupes de
Hong-Kong. Il y a environ 400 hommes 1
Perak.
Cette autre dépêche a été reçue par l'or-
fice colonial :
Les dépêches officielles confirment les der-
nières nouvelles reçues de Perak. Elles por-
tent, en outre, qu'un détachement sous les or-
dres du capitaine Innés a attaqué les Ma 1ai.-#
le 7 novembre, près de l'endroit où avait eu
lieu la scène du meurtre de M. Birch. Cette
attaque n'a pas réussi ; le capitaine Innés a
été tué. Des ordres ont été donnés d'envoyer
des renforts de Hong-Kong et de Calcutta»
i«Jg» i -
LE BANQUET DU LORD-MAIRE
Mardi a eu lieu à Londres le banquet du
lord-maire, auquel assistaient plusieurs
ambassadeurs étrangers, et parmi eux M.
d'Harcourt, ambassadeur de France.
M. de Beust, ambassadeur d'Autriche,
répondant au toast porté en l'honneur des
représentants étrangers, a dit : « Je crois
pouvoir dire au nom de mes collègues ab-
sents et présents qu'ils croient que la paix
sera maintenue. »
M. Disraeli, répondant au toast porté ea
l'honneur du ministère, a proiîoncé une
allocution dont on pourra remarquer l'im-
portance; en voici les passages princi-
paux ;
En ce qui concerne les affaires étrangères,
grâce au bon sens du gouvernement chinois,
grâce à l'énergie de M. Wade et aux ressources
de la légation anglaise en Chine, je crois que le
danger d'une guerre avec la Chine est main-
tenant écarté.
Je désirerais pouvoir dire relativement aux
affaires concernant des pays étrangers moins
lointains, que la situation actuelle est aussi sa-
tisfaisante que nos relations avec la Chine ;
mais ce serait se faire illusion que de le pré-
tendre. Une insurrection partielle dans une
province de la Turquie d'Europe a amené un
état de choses qui, dans cette partie du monde,
peut, comme on l'a vu plus d'une fois, devenir
critique.
Dans le cas actuel, une sage indulgence des
grandes puissances directement intéressées, in-
dulgence qui ne peut être trop appréciée, avait
produit un effet si heureux que, un moment
(il y a quelques mois), nous aVJns pu croire
que Cette sérieuse perturbation allait immé-
diatement cesser. Mais un événement malheu-
reux, une catastrophe firancitrj a rani/né la
lutte expirante, donné un nouvel aspect aux
événements et fait naître des espérances et des
craintes dans des endroits et dans des cerclas
où elles n'avaient pas existé jusque-là.
11 est impossible de dire que de telles cir-
constances ne sont pas critiques. Toutefois, j'ai
toujours grande confiance dans l'indulgence
dont j'ai parlé. Je crois que cette indulgence
continuera a se montrer, et j'ai non-seulement
l'espoir, mais encore la conviction qu'on trou-
vera des moyens pour arriver à de favofablei
résultats, compatibles avec le maintien dé la
paix et satisfaisant l'opinion publique en Eu-
rope. (Applaudissements.) *'
Je ne veux pas envisager d'autres résultats.
(Applaudissements.) Je désire seulementajouter
que les intérêts des trois empires européens,
dans cette question, sont sans doute plus di-
rects que ceux de l'Angleterre; mais, quoique
plus directs, ils ne sont pas plus considérables,
et ceux qui dirigent maintenant les affaires de
notre pays ont une profonde conscience du ca-
ractère et de l'importance des intérêts an-
glais, qu'ils sont résolus à défendre et à main-
tenir. (Applaudissements frénétiques.)
,. M. Disraeli fait ensuite allusion au
voyage du prince de Galles dans le& Indes,
voyage qui aura, il l'espère, des consé-
quences importantes.
Parlant ensuite des affaires intérieures,
le premier ministre croit que le peuple an-
glais reconnaît que le cabinet actuel pour-
suit sincèrement et avec méthode une po-
litique d'amélioration sociale. Il se félicite
de la coopération que la nation apporte
au gouvernement dans l'exécution de cetta
nnlit.innft. « J'osnèrft. dit.-il fin terminant.
pouvoir, l'année prochaine, féliciter le
successeur du lord-maire sur le maintien
de la paix. J'espère que nous réussirons,
en même temps dans notre politique inté-
rieure, de façon que si les circonstances
l'exigent, et si le devoir s'impose à la reine
de montrer sa puissance et sa force et de
faire appel à son peuple, elle le trouvera'-
satisfait et confiant. » (Applaudissements.)
Une dépêche de Londres dit que les
jôurnaux du matin approuvent unanime-
ment le langage tenu hier par M. Disraeli
au banquet du lord-maire, relativement à
l'attitude de l'Angleterre dans la question
d'Orient.
•. ■ ———n * r M i ;■;>
AFFAIRES- D ORiENT
On lit dans le Times :
Nous croyons que la Russie n'a plus la même
puissanc i qu'à la veille de la guerre de Cri,
mée. Elle suit qu'aujourd'hui comme alors
nous ne pourrions laisser passer entre ses
mains une station navale aussi importante que
l'est Constantinople.
Mais elle a aussi à-compter avec d'autres en-
nemis que nous, et qui sont plus formidables
qu'ils ne l'étaient il y a vingt ans.
La prépondérance militaire s'est totalement
déplacée depuis' :1851, et relativement à d'au-
tres Etats, la Russie est plus faible qu'elle n'é-
tait à cette époque.
Elle est, en outre, menacée par des ambi-
tions et des besoins qui n'existaient pas alors :
l'ombre gigantesque de la conquête germani-
que se drc:sc dans un lointain brumeux. En-
core plus pressants sont les besoins dç l'Autri-
che. S'il était de l'intérêt de cette dernière de
défendre Constantinople avant qu'elle eût per-
du ses provinces italiennes et son rang dans la
Confédération germanique,- ne lui est-il pat
plus impérieusement commandé de veiller sur
les desseins do la Russie, aujourd'hui que se:
espérances reposent sur la direction de 1a Tur.
quie et que la pression de l'Allemagne s'exercé
vers le Sud? Notre intérêt à Constantinople est
mince, comparé au sien.
Si même Constantinople devenait un port
russe, nous pourrions toujours avoir la mai l
sur nos possessions d'Orient, tant que noui
cou*«m::ri(lcr;.ons 1,11 canul de S-.. n.: que II
Perse serait indépendante; mais l'Autriche cfl
moins favorisée que nom. Silo ne pourrai
laisser Constaptipopïç et .Turquie môridic
nale passer entré Ièi mafnt de la Russie.
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