Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-13
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 octobre 1878 13 octobre 1878
Description : 1878/10/13 (N3138). 1878/10/13 (N3138).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7530050b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
ZI - i., LE RAPPEL DU 13 OCTOBRE 1 1
Înressés, sur ma demande, d'examiner ma - si-
nation et de me faire comparaître devant M.
Clément, commissaire aux délégations judi-
tiaires, qui, après avoir consigné mes protes-
tations sur son procès-verbal et reconnu ma
parfaite honorabilité, ma fit aussitôt remettre
m liberté.
Je n'ai pas besoin de vous dépeindre ce que
cette odieuse conduite a pu me causer de
vexation et d'indignation, n'ayant jamais subi
une semblable humiliation, car nul plus que
moi ne professe le respect de l'autorité, et n'a
tessé de donner des preuves de son dévoue-
ment, en exposant sa vie en diverses circons-
tances pour secourir ses concitoyens, et ré-
cemment encore, lors de la terrible explosion
de la rue Béranger, dont je faillis être vic-
time.
Ainsi, c'est un citoyen qui a exposé sa
vie pour sauver la vie des autres qu'on
empoigné avec cette brutalité parce que,
voyant une femme se débattre entre les
mains de trois individus sans insigne offi-
ciel, il est allé voir pourquoi. Dans la let-
tre qu'il nous écrit en nous envoyant sa
protestation, M. G. nous dit qu'au poste
il a été traité comme un malfaiteur,
qu'on lui a pris sa montre, son porto-
monnaie, sa cravate, son mouchoir, ses
papiers, des lettres de famille, etc., et
quil a passé la nuit dans une cellule in-
fecte. On ne pourra pourtant pas appeler
communard un homme qui « professe plus
que personne le respect de l'autorité 1).
On voit si nous avons raison de dire
qu'il est grandement temps de réformer Ja
police des mœurs.
>, LES ON-DIT
Beaucoup de personnes se demandent
ce qu'on fera du ballon captif après l'Ex-
- position. La question a été résolue.
Les ascensions continueront dans le
mois de novembre, tant que le temps le
permettra. Ensuite, le ballon sera dé-
gonflé.
M. Giffard, qui n'avait loué au domaine
Remplacement qu'il occupe que pour six
mois, en gardera la location. Il y fera
construire des hangars, sous lesquels on
remisera le ballon (4,500 kilogrammes),
ies agrès (3,650 kit), le filet (3,300 kil.), la
nacelle (1,600 kil.), le câble (2,200 kil.);
;oit 15,2.50 kil.
Les deux chaudières, le treuil et l'appa-
feil à fabriquer le gaz hydrogène pur se-
ront protégés contre les mauvais temps.
Puis, au piintemps de l'année prochaine,
pn procédera au regonflement du gigan-
tesque aérostat et à son gréément. Seule-
ment, au lieu de 1 fr. d'entrée, on ne
payera que 50 c., et les ascensions seront
réduites à 10 fr.
L'année suivante, à moins qu'une so-
ciété en fasse l'acquisition, le ballon sera
mis à la disposition de tous les corps sa-
yants.
-JB*
L'élection du successeur de M. de Lo-
jménie à l'Académie française a été fixée
iu 14 novembre.
La séance publique annuelle des cinq
sections de l'Institut aura lieu le 25 oc-
tobre.
La séance publique annuelle de l'Aca-
démie des beaux-arts aura lieu le 19 cou-.
tant.
0.0
Voici le jugement, rendu hier malin, des
concours d'architecture, de peinture et
d'archéologie à l'Ecole des beaux-arts.
Architecture : Rendu de ire classe : sujet :
Un établ ssement de restaurateur dans une pro-
menade publique.
tre médaille : MM. Corrè le et Norbert, Mail-
lart, élèves de MM. André et Guadet.
2e médaille: MM. Julien, Chaize, Fontenelle
et Roy, élèves de MM. Daumet, Ginaiu, Moyaux
It Vaadremer.
Mentions : MM. Hennequin, Petit, Jasson,
élèves de M. André.
Peinture : concours d'anatomie : Médailles :
MM. Poirson, Perraudeau et Fournier, élèves
de MM. Lehmann et Cabanel.
Mentions : MM. Munier (Florimond), élève
de MM. Lucas et Maillart ; Defontej élève
de M. Maillart ; Guibert, élève de M. Leh
mann.
Archéologie : Mention : M. Fontaine, élève
de M. Dumont.
IJii anonyme a donné une somme de
300,000 francs à l'Assistance publique, à la
condition qu'elle sera employée à créer
une maison de retraite où seront traités
les anciens ouvriers du fer.
.a
Jeudi soir a eu lieu à la mairie du 4° ar-
rondissement, la distribution des récom-
penses de la Société de topographie. Pré-
sident : M. le général Kokhowski, direc-
teur du musée pédagogique de Saint-Pé-
tersbourg..
M. Hennequin, président fondateur, a
parlé des relations de la Société avec les
sociétés d'Europe et d'Amérique.
M. Drapeyron, secrétaire général, a lu
son rapport.
M. Navanon, vice-président, a félicité
les professeurs Angelot, Gœuret et Henne-
quin fils, sur les cours qu'ils ont faits dans
les 3e, 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements.
Après une intéressante communication
de M. Wiéner sur son voyage au Pérou,
les lauréats ont été proclamés.
Une médaille de lre classe a été décernée
à M. Wiéner pour ses cartes topographi-
ques au Pérou.
Des médailles Ont été distribuées à MM.
Angelot, Lefèvre, Deursault, Bourdon,
Dreux, Sajou, etc.,
te
S CSF
Le comte Andrassy, chancelier de l'em-
pire austro-hongrois, est fort en évidence
depuis quelque temps, et la crise qui vient
de se déclarer en Transleithanie attire
plus que jamais l'attention sur lui.
Bien que ce personnage ait vécu de
longues années à Paris, lorsque, combat-
tant de l'indépendance hongroise, il fuyait
l'échafaud;on le connaît peu chez nous.
Sa physionomie, très originale, mérite
pourtant une esquisse.
Le comte Andrassy a cinquante ans
passés. 11 est de taille moyenne, presque
maigre. La tête est des plus étranges, mar-
telée, écrasée, comme pétrie à coups de
poing ; les joues, osseuses et saillantes ;
les lèvres, épaisses, se relevant, en un
sourire fréquent, sur des dents blanches;
les. cheveux; à pelas gris tqut f&sé§A se.
tordant sur un "front large ; les yeux, pe-
tits, brillants et malins. C'est le type ma-
gyare avec des reflets de Bohême.
Aucune coquetterie. La tenue est négli-
gée par préméditation. Veston court, cha-
peau sur l'oreille, cravate nouée à la Colin,
flottant au vent; ce diplomate arpente,
matin et soir, les rues de Vienne, jouant
avec un jonc léger, ou conduit son dog-
hart au Prater. Il cherche manifestement
le sans-gêne, se multiplie, assiste à toutes
les fêtes publiques ou privées, etse montre
assiduement dans les redoutes, si nom-
breuses l'hiver, faisant sa cour aux jolies
femmes, bourgeoises, actrices, — actrices,
surtout.
Il ne hait pas cependant les cérémonies
officielles. Alors il apparaît sous une autre
face, passionné pour la pourpre, le bro-
card, l'astrakan, les galons, revêtu de son
son uniforme de général hongrois, couvert
de décorations, aux côtés de cet oppres-
seur de son pays qu'il fuyait naguères, et
dont il est aujourd'hui le ministre.
& s»
On lit dans le Patriote de VArdeche :
Les pluies survenues ces jours-ci ont pro-
duit des effets désastreux, non-seulement sur
les rives du Rhône, comme nous le disions
hier, mais aussi dans nos pays montagneux.
On nous apprend des Mayres qu'avant-hier
mardi, vers huit heures du matin, l'Ardèche
est sortie de son lit sur un parcours de 1*2 ki-
lomètres, par suite de la pluie tombée à tor-
rents et des orages nombreux qui se sont suc-
cédé depuis le 6.
Sur le territoire de Mayres seulement, 8
ponts en pierre, 4 maisons avec leur mobi-
lier, 4 scieries et 2 moulins ont été emportés
par les eaux.
Plusieurs prises d'eaux ont été endomma-
gées, ainsi que trois autres ponts et deux fabri-
ques à soie occupant ensemble 90 ouvriers qui
se trouveront sans travail pendant au moins
un mois.
Les prairies, les arbres, les jardins et les au-
tres propriétés situées sur les deux rives sont
complètement détruits et les rochers sur les-
quels ils reposaient sont mis à nu.
Les dommages occasionués dans cette com-
mune par l'inondation sont évauéeî à un
million cinq cent mille francs et mettent la
plupart des propriétaires dans le plus profond
dénûment. -.
Il n'y a, heureusement, aucune mort de
personne à déplorer.
La route nationale ne 102 est coupée en
différents endroits, et la circulation inter-
rompue.
Thueyts a été également assez éprouvé; on
y compte pour 100,000 francs de dégâts dans
les propriétés longeant la rivière.
Tout le territoire qui s'étend de Mayres à
Thueyts offre un aspect désolant.
• *
Bien qu'archevêque de Rennes, M. Place
a été moins heureux que M. Ducellier, qui
n'est qu'évêque de Bayonne, en prenant
possession de son diocèse.
D'abord il a été reçu par une pluie bat-
tante, ensuite il n'a passé que sous un seul
arc de triomphe.
Enfin, au lieu d'avoir sous les yeux un
clergé en bon état, il n'a vu tout le temps
que des ecclésiastiques mouillés jusqu'aux
os, et peut-être jusqu'aux os de Lourdes.
Et la bénédiction, donnée de la cathédrale
sur ce qu'il restait de foule sur la place,
est tombée en grande partie sur des para-
pluies campagnards.
¡ ilf"
Le comte Dysart, maniaque et avare an-
glais, vient de mourir à Londres, où son
nom avait la même célébrité que celui
d'Harpagon.
Il y a vingt ans, après une réclusion de
plusieurs années dans sa maison, il lui
prit fantaisie de sortir dans Londres. Mais
ne reconnaissant plus la ville qu'il avait
parcourue autrefois, il rentra chez lui dans
une violente colère, en jurant d'y rester
jusqu'à la mort. Il a tenu son serment.
Sa dernière disparition, pour cause de
décès, ne laisse pas un grand vide dans le
monde.
apwa
Les journaux de Londres annoncent la
mort de M. George Thompson, membre
du Parlement, qui se popularisa dans sa
jeunesse par une série d'éloquents dis-
cours en faveur de l'abolition de l'esclava-
ge dans les colonies anglaises. Telle fut la
ferveur qu'il déploya dans cette cause, que
lord Brougham lui attribua plus tard le
mérite exclusif de l'émancipation des nè-
gres.
Dès que la traite des noirs eût été abo-
lie dans les colonies anglaises, M. Thomp-
son tourna ses efforts vers l'Amérique et
se rendit aux Etats-Unis, où il ne forma
pas moins de 150 sociétés contre l'esçla-!
vage. Cette campagne le rendit naturelle-
ment impopulaire auprès des sudistes, et
le général Jackson ne tarda pas à le dé-
noncer à la haine de son parti dans un
message qu'il adressait aux Chambres.
M. Thompson fut alors victime de plu-
sieurs tentatives d'assassinat qui robligè-
rent à quitter le pays et à rentrer en An-
gleterre. Pendant la guerre civile, il re-
tourna aux Etats-Unis, où la Chambre des
représentants l'accueillit, cette fois, à bras
ouverts, en présence du président Lincoln
et de la majorité de son cabinet.
Il était âgé de 75 ans.
.-.
Supposons (mille pardons!) que vous
soyez un brigand sicilien et que vous ne
vouliez pas être pincé, que faites-vous
pour atteindre ce résultat?
Oh ! une chose bien simple — en Sicile
du moins.
Vous tuez un autre brigand, vous prenez
son nom, vous vous faites mécanicien de
chemin de fer, et pendant seize ans per-
sonne n'a l'idée de vous arrêter, bien que
vous arboriez le nom d'un brigand connu.
Je n'invente rien. Voici les faits racontés
par un journal du pays :
On a arrêté à Catane un mécanicien des
chemins de fer Calabro-Siciliens, qui n'était
autre qu'un brigand fameux en 1862 dans la
province de Palerme, le nommé Francesco
Cipolla.
On le croyait mort et enterré depuis long-
temps. Il se cachait sous le nom d'Annibale
Canterna, un brigand qu'il avait assassiné.
0 qe 99
M. Goddet, propriétaire à Paris, a légué
en mourant à l'Université de France une
somme de 10,000 fr. destinée à être distri-
buée par cinquième aux instituteurs laï-
ques les plus méritants, dans le courant
du mois d'août de chacune des cinq an-
nées qui suivront le décès du testateur.
Le ministre de- l'instruction publique
vient de décider (j^ue 1^, sqjuïrq îe. 2,000 fr.
formant le premier Cinquième de la libéra-
lité dont il s'agit, sera affectée cette année
à l'acquisition de vingt médailles de 100 fr.
chacune,qui seront attribuées aux auteurs
des vingt meilleurs mémoires présentés
par des instituteurs délégués par les dépar-
tements pour visiter l'Exposition univer-
selle de 1878.
Les instituteurs sont invités à adresser
aux inspecteurs d'Académie, pour le 20 oc-
tobre au plus tard, les mémoires qu'ils se
sont engagés à rédiger à la suite de leur
visite à l'Exposition.
Un pauvre monsieur, venu de fort loin
à l'Exposition, et qui n'obtient que très
difficilement, chaque jour, à cause de l'af-
fluence des étrangers, une place dans un
de ces établissements discrets que le Pa-
lais-Royal abrite sous ses ailes sombres,
s'est avisé de dire a la. buraliste : ■
— Mais, madame, en payant d'avanée,
comme au théâtre, ne pourrait-on être
assuré d'une stalle numérotée pour le len-
demain,
- Certainement! a dit celle-ci, et, une
idée subite ayant germé dans sa tête, elle se
mit à confectionner un écriteau qui fut
exposé aux carreaux. On y lit :
Entrée, 15 c. — En location, 25 c.
Un de nos lecteurs nous écrit qu'étant,
l'autre jour, à Domrémy, il a eu la curio-
sité d'assister à une des manifestations
cléricales qui y sont fréquentes, et qu'en
entrant à l'église, il a été frappé d'une
forte couronne portant cette inscription :
PARIS, VIe arrondissement,
Il nous demande quand le €e arrondis-
sement de Paris a autorisé les cléricaux
à la compromettre dans leurs manifesta-
tions.
Il nous dit qu'il est du 68 arrondisse-
ment, et qu'il ne se souvient pas, quant à
lui, d'avoir donné cette autorisation à per-
sonne.
Nous n'avons qu'une réponse à faire à
notre honorable correspondant : c'est que,,
ce qu'on ne donne pas aux cléricaux, ils
le prennent. :
c Un passant.
L'abondance des matières nous
oblige à remettre à demain la suite de
notre Feuilleton :
L'ENFANT DE LA MORTE
PAR
t LOUIS ULBACH
i
JOURNEE POLITIQUE
Le Journal officiel publie un décret rela-
tif à la délimitation de notre zone fron-
tière et à la réglementation des travaux
! mixtes, entrepris dans cette zone à la suite
d'une entente entre les services civil et mi-
litaire. Ce décret, que précède un rapport
explicatif du ministre de la guerre, a pour
but de restituer à la défense du territoire,
les garanties que la loi du 7 avril 1851
avait jugées nécessaires et de mettre la
délimitation de la zone frontière et des
territoires réservés de cette zone en har-
monie avec la nouvelle organisation défen-
,..,:",'0" A* 1", ~nn,.n.n.
ôive uc ia riautc.
Il comporte, de plus, une série de dis-
positions destinées à supprimer toutes les
restrictions et formalités qu'il n'est pas
absolument indispensable de maintenir, à
simplifier, par conséquent, et à hâter la
marche de l'instruction des affaires mixtes.
Aipsi, diverses catégories de travaux pu-
blics, qui aujourd'hui encore ne peuvent
être exécutées dans toute l'étendue de la
zone frontière qu'après une entente préa-
ble avec le service militaire, ne seront
dorénavant plus soumises à cette condi-
tion que dans le rayon des places fortes.
Par arrêté du 10 octobre, M. le préfet
des Pyrénées-Orientales a suspendu le
sieur Jules Boix, maire légitimiste d'Arles-
,sur-Tech, qui a été condamné par le tri-
jbunal correctionnel de Céret à 150 francs
d'amende pour cris séditieux proférés pu-
bliquement.
* -
On télégraphie de Tlemcen, 9 octobre,
8 h. 15, soir.
M. Savary, sous-secrétaire d'Etat, parti di-
manche de Nemours, a couché à Lalla-Magh-
rinia, où il a été reçu par le commandant su-
périeur et la commission municipale. Arrivé
lundi à Tlemcen, il s'est arrêté à la sous-pré-
fecture et a pris part au punch qui lui était
offert par la municipalité et auquel assistaient
le tribunal, les adjoints indigènes et les per-
sonnes notables de Tlemcen, au nombre de
400 environ.
En réponse aux toasts qui lui ont été portés
par le maire de Tlemcen, par M. Caffort, dé-
fenseur, et par M. Sabattier, avocat, M. Savary
a prononcé un discours accueilli par de vives
acclamations.
Il a félicité les habitants de Tlemcen de
leurs convictions républicaines bien connues
en développant l'idée que le régime républi-
cain est dans la France actuelle l'expression
des conquêtes de 1789.
C'est surtout, a-t-il dit, dans une province
éloignée et séparée de la métropole par les
mers, que les citoyens ont intérêt à posséder
un gouvernement d'une forme démocratique
libérale auprès duquel l'accès soit toujours
ouvert à toutes les réclamations, et qui ne sau
rait avoir d'autre inspiration que l'opinion pu-
blique.
Abordant ensuite les points qui avaient été
traités par les précédents orateurs, M. Savary
a dit qu'il était trop nouveau en Algérie pour
répondre à ce qui avait été dit sur la question
algérienne; mais qu'il venait avec la passion
de s'instruire et avec le parti-pris de 1 impar-
tialité et de la vérité, et qu'il rapporterait en-
suite le résultat de son voyage au ministre
éminent que la confiance du président de la
République et le vœu de la nation et des d'eux
Chambres ont appelé à la présidence du con-
seil.
Il a terminé son discours en portant un
toast à la prospérité de l'Algérie, qui est désor-
mais un prolongement de la patrie française,
à son indissoluble union avec la métropole,
sous l'égide de la liberté et des institutions
républicaines.
VAvenir de Loir-et-Cher annonce que le
conseil départemental-de l'instruction pu-
blique a émis un avis favorable à la trans-
formation de l'école de frères de la place
Saint-A Rlau* éeala ~vr~
D'après le Middèlburger courant, le prince
Alexandre, second fils du roi de Hollande,
est parti pour l'Allemagne. Il se rend en
exil volontaire à Stuttgard, à cause du
nouveau mariage du roi son père.
————^ I I ———— »■ I ■ I'*
LE SOCIALISME EN PRUSSE
Dans sa séance de jeudi, le Parlement
prussien a adopté l'article 1" avec l'amen-
dement de M. Ackermann.
L'article adopté est ainsi conçu :
Les associations qui ont pour but de renver-
ser par des tendances démocratiques-socialis-
tes ou communistes l'ordre gouvernemental
et social existant doivent être interdites. Il en
jest de même des associations dans lesquelles
des tendances démocratiques-socialistes, so-
cialistes ou communistes, ayant pour but de
renverser l'ordre gouvernemental existant, se
manifestent d'une façon nuisible à la paix pu-
blique et en particulier au bon accord des
différentes classes de la population.
Les libéraux-nationaux et les conserva-
teurs ont voté pour les progressistes ; le
centre et les socialistes ont voté contre.
La séance est levée à quatre heures.
Dans la séance d'hier, le Parlement alle-
mand a continué la deuxième délibération
sur le projet de loi contre les socialistes
et a adopté, presque sans changement, les
articles 2, 3 et 4 du projet de la commis-
sion.
———————— ————————
AFFAIRES D'ORIENT
Conflit Anglo-Afghan
On annonce que le général Haines, à
Peshavar, se trouve à la tête de 35,000
hommes.
A Bombay, l'explosion des hostilités
est considérée comme étant inévitable.
On croit qu'Ali-Mushid est défendu
par des canons plus formidables qu'on ne
l'aurait pensé d'abord.
Les Afghans se livrent à des exercices de
tir, avec des canons de gros calibre, dans
la passe de Khyber.
Le bruit court, mais jusqu'à présent
sans aucune confirmation, que les troupes
concentrées à Peshavar ont reçu l'or-
dre d'attaquer Ali-Mushid immédiate-
ment.
Des troupes d'infanterie, ayant des ca-
nons de montagne, seraient même, assu-
re-t-on, entrées dans les défilés.
Russie
Agence russe nous transmet le télé-
gramme suivant :
Sin'nf-Pôîersbourg, H octobre.
Le Golos dit (, [l., h ti-aité de San-Stefano
étant un traite pi-ôiim;naire, il faut en conclure
un définitif. Le congrès a reconnu ce droit à
la Russie.
La crainte que ce traité définitif entre la
Turquie et la Russie ne modifie les stipulations
du Congrès de Berlin n'est,pas fondée, puisque
ces stipulations seront les bases du nouveau
traité. Mais il donnera à la Russie le droit de
surveiller l'exécution des obligations spéciales
de la Porte envers la Russie.
L'agence Reuter publie le télégramme
suivant de Constantinople :
Le général Skobelef refuse d'évacuer Bour-
gas et Kirk-Kilissé.
Angleterre
Le Daily News mentionne un bruit d'a-
près lequel le gouvernement aurait reçu
confirmation que les Russes ont ré occupé
Tchekmedje et Tchataldja.
Ce journal ajoute qu'en recevant cette
confirmation, le gouvernement anglais a
résolu immédiatement de demander des
explications à Saint-Pétersbourg.
On télégraphie de Vienne au Times :
Le gouvernement russe vient d'informer of-
ficiellement les puissances que l'ordre avait
été donné aux troupes russes d'arrêter le mou-
vement de retraite. En même temps il a com-
muniqué les raisons qui ont motivé cet
ordre.
De plus, le gouvernement russe invite les
puissances à s'associer aux représentations
énergiques qu'il fait actuellement à Constan-
tinople au sujet des atrocités commises par les
Turcs dans les districts déjà évacués.
On télégraphie de Constantinople au
Times :
Dans les cercles grecs et dans les cercles
turcs, on considère la guerre entre les deux
pays, comme étant inévitable.
La Porte a résolu de ne faire aucune conces-
sion à moins qu'on n'exerce sur elle, de l'étran-
ger, une forte pression.
C'est un mouvement des Grecs qui résoudra
probablement la question.
Roumanie
Bucharest, 11 octobre.
Dans sa séance de nuit, le Sénat a adopté la
motion conforme au texte de sa commission
et qui autorise le gouvernement à se confor-
mer au traité de Berlin.
Au début de la séance, M. Cogolniceano ré-
futant le discours de M. Stourdza, a soutenu la
convention du 16 avril qui assura à la Rou-
manie son individualité et lui garantit ses li-
bertés. Suivant M. Cogolniceano, la Bessara-
bie, dans les desseins de l'Europe, était desti-
née depuis longtemps à être rétrocédée.
L'orateur s'attacha ensuite à prouver que la
Dobroudja est une bonne acquisition et en-
gagea le Sénat .à en finir avec le traité de
Berlin.
M. Carp a combattu la motion comme étant
un bill d'indemnité accordé au gouvernement.
MM. Boseano et Boeresco ont appuyé la mo-
tion, reconnaissant que le Sénat, en la votant,
fera acte de conservation.
M. Bratiano, président du conseil, a exprimé
le regret de voir s'élever au sein du Sénat des
méfiances qu'il ne rencontra pas à l'étranger;
il a ajouté qu'il serait désirable que le Sénat
se prononçàt à l'unanimité sur une pareille
question.
L'honorable ministre s'est efforcé, en termi-
nant, de dissiper les craintes au sujet des pré-
tendues difficultés que rencontrerait l'occupa-
tion de la Dobroudja.
M. Sepurano a retiré sa motion.
La motion de la commission sénatoriale est
votée par 48 voix contre 8 et 1 abstention.
Turquie d'Europe
Constantinople, 10 octobre, soir.
La réponse du comte Andrassy aufctélégram-
me de la Porte, relatif à l'occupation de la
, oe arrivée à Constanlinonie.
Cette réponse est conçue en termes modérés.
A la suite des démarches faites par les Rus-
ses, relativement au manque de sécurité dans
1 s localités évacuées par eux, la Porte a dé-
ciaré au prince Lobanoff que, si les troupes
russes évacuaient Andrinople, elle pouvait ga-
rantir la sécurité du pays que les troupes tur-
ques occuperaient aussitôt.
Le prince Lobanoff a répondu que l'évacua-
tion d Andrinople ne pouvait avoir lieu que
deux mois après la signature du traité de paix
définitif.
-— —
Le discours de M. Gambetta à Grenoble
Nous avons donné hier un résumé t élé-
graphique du discours prononcé jeudi, à
Grenoble, par M. Gambetta ; voici le texte
dclce discours :
Je suis venu fraternellement parmi vous,
poussé par un penchant invincible de mon
cœur. Ayant des explications à donner s ir
notre situation à la veille d'un événement
décisif, j'étais naturellement attiré vers ce
massif du Dauphiné; ici, en effet, se trouve
une démocratie ferme, vigilante, circonspecte,
qui sait distinguer la période d'action de la
période de discussion. Heureux de me retrou-
ver parmi mes compagnons de la première
heure, je viens leur dire quelles sont les espé-
rances que je conçois et quels sont les périls
.¡u'il nous reste a conjurer. Nous voici à la
'reille d'une phase décisive, qui sera pour nous
celle de la délivrance. Après avoir accumulé
les preuves de sa sagesse, résisté à des provo-
cations effrontées, le pays a définitivement
dchappê aux hommes funestes du 24 Mai et
au 16 Mai, et il atteint la forme définitive de
IInn gouvernement, la République.
Mieux que moi vous connaissez, pour en
avoir souffert, les excès commis par les hom-
mes qui avaient rêvé de ramener la France à
l'ancien régime. Il nous faut chercher ensem-
ble les moyens d'empêcher le retour de ces
inquiétudes, de ces angoisses qui prennent
quelquefois le pays à la gorge. Dans quelques
jours vous allez, dans chaque commune, con-
fier à l'un de vos concitoyens le mandat le
plus redoutable. Il faut que vous mesuriez
l'importance de la mission que ce délégué
aura à remplir; il faut que tous les conseils
municipaux se mettent en face de la responsa-
bilité qui va peser sur eux; car c'est le jour où
la responsabilité pèse tout entière sur la tête
des commettants, c'est ce jour-là qu'il faut
avertir le peuple et Jes corps élus qui le re-
présentent que leur sort est en leurs mains.
Comme au temps du plébiscite, il faut dire
au pays : C'est de ton vote que va dépendre
l'ordre au le désordre. (Applaudissements pro-
longés.) Représentants des communes, rap-
pelez-vous ce qu'on vous disait en i870. On
t^ous disait : Votez pour le pouvoir personnel ;
décharge-vous sur un homme plus compétent
(lu sou' i de-la politique ; n'écoutez pas ces dé-
magogues qui vous disent de faire de la poli-
tique. Le pays alors a cédé à la pression : il
s'est abandonné et s'est endormi dans une
rimsse sécurité. Vous savez quel a été le réveil.
11 s'est trouvé que le peuple avait signé lui-
même son arrêt, et il a été puni de sa défail-
lance par l'invasion et par les lourds impôts
qui pèsent encore sur lui. Voilà ce qui arrive
luand on n'a pas le sentiment de sa responsa-
bilité. Or, songez-y, conseillers municipaux,
/epoque où nous entrons est aussi importante
jour la paix intérieure que l'était l'époque du
plébiscite pour la paix extérieure. Si, le 16 Mai,
'in hommes néfastes du 24 Mai ont pu renou-
veler leurs tentatives contre les droits et contre
la volonté de la nation, c'est qu'il s'est trouvé
une majorité dans le Sénat pour prêter la
main aux projets de ces factieux et leur per-
mettre pendant sept mois de jeter les destinées
de la France aux vents du hasard. (Applaudis-
s- ments.)
Il faut dire aux délégués : Vous avez souf-
fert, vous avez vu le spectre de la guerre civile
se dresser à l'horizon ; vous avez entendu
murmurer les mo's de guet-apens et de coup
d'Etat. Tout cela pourrait recommencer si les
élections sénatoriales étaient mauvaises. C'est
par le scrutin qu'il faut condamner à jamais
ces hommes et leur politique détestable. C'est
à vous qu'il appartient de leur infliger le châ-
timent, la véritable déchéance. (Bravos.) Cha-
que délégué doit se dire qu'il dépend de son
vote qu'il n'y ait plus dans le Sénat des enne-
mis mortels de la République, qui peuvent à
couvert tirer sur les défenseurs de la Constitu-
tion républicaine. Il repoussera tous ceux qui
ont trempé à ciel ouvert dans cette conspira-
tion, qui ont été les serviteurs de cette poli-
tique malfaisante, et, pour s'en garder, il faut
qu'il discute avec soin les hommes et les cho-
ses. Je sais bien qu'on nous dira : Vous intro-
duisez la politique dans les conseils munici-
paux. Oui, vraiment, car il faut bien que les
:conservateurs subissent la loi qu'ils ont faite,
et c'est pour les conseillers municipaux un
devoir de scruter la vie, les actes, le passé des
hommes qui se présentent pour être délégués.
Oui, il faut que la République soit ouverte,
mais non pas à ses ennemis, non pas à ceux
qui l'ont obstinément combattue. Aujourd'hui,
être républicain sous la République n'est pas
un titre; eh bien 1 il faut qua cela cesse ! (Longs
applaudissements.)
Les élections sénatoriales sont une excel-
lente occasion d'initier le paysan français au
fonctionnement de la Constitution, en lui fai-
sant sentir la dignité à laquelle on l'a élevé, le
poids qu'il pèse dans la direction de la politi-
que, et en l'intéressant à mesurer ses actes, à
bien connaître les hommes et à se mettre en
face de sa propre responsabilité. L'élément ru-
ral, celui qui cultive la terre, a plus que tout
autre besoin de calme, de paix, de stabilité ;
il est le maître de s'apurer tous ces biens pré- ;
cieux : il n'a qu'à faire des choix éclairés, in-
dépendants. (Bravos.) On cherche à tromper
le paysan ; en lui dit que la République, c est
le désordre, que, le pouvoir passant aux ex-
trêmes, on tombera au plus profond du puits
de l'abîme. Depuis sept ans qu'elles servent,
ces prédictions ne rencontrent plus que des
incrédules, et les prophètes commencent à
s'essouffler. Autrefois on disait : La Républi-
que, c'est le partage des biens, c'est la des-
truction de la propriété, de la famille, de la
religion. Depuis dix ans, on s'est lassé de ré-
péter ce mensonge par trop ridicule dans un
pays qui compte vingt-quatre millions de pro-
priétaires.
La déclamation sur la famille a aussi fait
son temps, et s'il était besoin de défendre la
République contre une pareille accusation, la
lecture de la Gazette des Tribunaux suffirait à
montrer de quel côté sont ceux qui portent at-
teinte à la famille. Reste la religion; on use
et abuse encore de ce dernier mensonge. Le
parti clérical crie à la persécution et au mar-
tyre. L'ère de Dioclétien est revenue : les lions
attendent dans le cirque. (Rires et bravos.) Ce
qu'il y a de bizarre, c'est que ces gémissements
coïncident avec les usurpations les plus illéga-
les et les plus contraires à notre droit français,
que c'est ceux qui crient au martyre qui met-
tent BOUS leurs pieds la loi muette et qu'il ne
se trouve personne pour faire rentrer dans le
droit ces usurpateurs. (Applaudissements.) Le
nom respecté de la religion sert à couvrir l'es-
prit de domination et les machinations les
plus coupables. (Bravos.) Non, la religion n'est
pas en péril: on pousse môme la tolérance
jusqu'à laisser certaines gens arborer publi-
quement dans les édifices de l'Etat le drapeau
de la contre révolution. (Applaudissements.)
Il est des inattentifs qui ne croient pas assez
à l'étendue de cette gangrène. Il est temps
que la volonté des électeurs montre son res-
pect pour les ministrelS du culte, mais restant
dans l'exercice de leur ministère, n'en sortant
jamais. et sa sévérité envers des nrédications
que personne n'ignore et qui transforment I(
chaire de concorde en une tribune où l'on difi
famé sans responsabilité. (Bravos prolongés.) Il
est tempt de faire rentrer tout le monde dan
la vérité et dans le droit; il est temps d'asau
rer le respect d'une législation que nous n'a.
vons plus à faire, qu'il suffit d'appliquer, a
alors on aura réduit à l'impuissance ce par
antifrançais qui ne nous connaît que pou
nous haïr et qui ne poursuit que des desseinï
qui nous sont hostiles. Il faut demander à l'à
lecteur de nos campagnes s'il veut rester I«
maître chez lui, maître de son écolei; s'il pre..:
fère vivre sous la tutelle de la sacristie otf
bien avoir sa part du gouvernement et de 1
souveraineté de sa commune. Alors il saur
faire la distinction entre la religion et ceu
qui la compromettent dans des complica
tions où elle ne peut que perdre de son
prestige.
J'appelle d'autant plus fortement l'attention
des électeurs sur ce point, que je crois à 11
nécessité du Sénat, mais d'un Sénat qui soit
le contrôle et non le conflit. Ah ! si le Sénaf
devait se oomposer de monarchistes ineorrigi^
bles, d'aristocrates uniquement occupés à lfl
faire entrer en conflit avec la Chambre de
Députés, il aurait le sort de tous les obstacle
et ne tarderait pas à disparaître devant la
force supérieure du suffrage universel. (Ap)
plaudisseinents.) S'ils avaient été dignes de à
nom de conservateurs qu'ils s'arrogent, les
sénateurs auraient suivi une conduite tout -ôp.J
posée et ils n'auraient jamais émis un vot$!
aussi révolutionnaire que celui de la dissolu-
tion. Ce que je redoute, dans l'intérêt de là
cause que nous soutenons ensemble, ce sont
les préjugés accumulés par la faute des conser
vateurs contre le Sénat : j'ai peur qu'ils n'aient
compromis l'institution elle-même. i
Les Constitutions valent, non pas par leuf
préambule, mais par la manière dont on le~
fait fonctionner. Voyez cette Assemblée de
1871, qu'on pourrait vraiment appeler introui
vable : tout ce qu'elle a fait, loi sur les conJ
seils généraux, loi sur les maires, loi sur la
scrutin d'arrondissement, tout a tourné contre
elle aux mains du suffrage universel. Vou(
avez vaincu en vous servant des armes forgée
contre vous. Je voudrais que le Sénat, soust
l'influence d'élections démocratiques, se Iran-a-,
formât en une citadelle de la République. Je
crois que le Sénat a un rôle dans une Républi-
que qui veut devenir progressive. Nous ne'
sommes pas encore entrés à pleines voiles dans
l'océan pacifique de la République.
Notre tâche n'est pas finie ; ce n'est pas icî
que je dirais que notre tâche est terminée, à
Grenoble, où j'annonçais l'avènement des nou-
velles couches sociales. Elles peuplent déjà les
conseils élus ; mais, après celles-ci, d'autre.
viendront, car c'est là notre besogne féconder
d'attirer ceux qui sont en bas pour les amenei
à la lumière et au bien-être. (Applaudisse..,
ments.) C'est parce que nous nous sommes fait
un horizon de progrès indifini, que j'attache dut
prix à 1 existence d'un pouvoir constant, fer;
me, modéré, mais dévoué à la République. Le
Sénat ne doit pas être un obstacle, un mu
contre lequel se brise le flot populaire. Il doit
devenir une grande Assemblée sur laquelle laf
nation se repose avec confiance, parce qu'elle
sera sortie de ses entrailles. (Bravos.) C'est
pour cela que j'ai dit, non pas du Sénat oli-
garchique d'aujourd'hui, mais du Sénat de l'ail'
venir, quand il se sera imprégné de l'esprit
démocratique, qu'il serait le grand Conseil des
communes. Il dépend des dix sept mille délé-
gués qui vont être nommés ce mois-ci de noua
rapprocher de ce but. Que chacun d'eux exa"
mine avec sollicitude les candidats, qu'it
scrute avec impartialité leur passé, et qu'après
cet examen il dépose son bulletin dans l'urne t
tout ira tien.
J'ai l'habitude d'annoncer à l'avance les ré-
sultats probables; on a prétendu qu'une fois
mes prévisions n'avaient pas été justes ; on a
vu depuis quelles mains criminelles avaient
altéré les résultats, et les électeurs, rendus a
eux-mêmes ont prononcé un verdict conforme
à mes prévisions. Eh bien ! j'ose encore dira
que nous pouvons compter que les élections
qui vont avoir lieu nous donneront une majo-
rité de vingt voix. Il dépend de vous d'aug-
menter encore cette majorité. Il suffit pour
cela que les électeurs sénatoriaux fassent ab-
négation des questions de clocher, des ques-
tions secondaires, pour s'attacher à démêler
quel est véritablement le plus apte, le plu,
digne. '*
Déjà le pays a donné un grand exemple : il,
a montré un tel esprit de concorde et de sa.
gesse, que les étrangers eux-mêmes s'écrient î
Quelle France nouvelle nous a faite le suffrage
universel! Ce pays qui semblait si mobile, sï
léger, sous le coup d'une fortune adverse au-
tant qu'imméritée est devenu le plus travail-
leur, le plus réglé, le plus moral de tous ceux
qui occupent l'attention du monae. Née au
milieu des douleurs de la France mutilée, la
République doit recueillir le bénéfice de l'œu-
vre qu'elle a accomplie. Elle a relevé la France
et mérité l'estime et le respect de toutes les
nations. Après avoir fait prévaloir dans l'ar-
mée l'égalité, cette passion française, il n'y si
plus aucune raison pour en retarder l'intro*
duction dans toutes les branches de l'activitâ
nationale. Consciente de son droit, sûre de sa'
politique, parce qu'elle la dirige elle-même,
la France va pouvoir se consacrer à la produc^j
tion et donner l'éducation à tous ses enfants ;
ce résultat ne dépend plus aujourd'hui que:
des conseillers municipaux. J
Désormais tranquilles sur l'avenir de la Ré-<
publique que nous avons soustraite à la direct
tion de ses ennemis, il dépend de nous de III¡
rendre féconde, d'assurer les réformes et les
progrès indispensables à une grande démoora^
Lie. Pour cela il vous suffit, conseillers muni,
cipaux, de choisir avec l'autorité que donnent
une volonté réfléchie, la conscience du devoir
et du droit, vos délégués sénatoriaux.
mi i*'"*'
Nous recevons une dépêche, nous an.*
nonçant que les voyageurs de commerça
présents à Limoges s'associent de cœur
aux sentiments de leurs collègues de Grel
noble.
ÉLECTION AU CONSEIL GENÉRA rJ
DU 13 OCTOBRE
(Canton de Sceaux)
Voici la profession de foi du citoyen
Ruben de Couder, candidat radical du
comité central républicain ;
Chers concitoyens,
Le comité central républicain m'a fait l'hon-
neur de me designer, en remplacement de
M. Gagnière, empêché par sa santé d'accepten
une seconde fois le m mdat de conseiller gé4
néral. Lorsque vous m'avez nommé au con-
seiL d'arrondissement par 4,400 suffrages, j'ai
dû vous exposer mon programme; je ne puis
que le préciser davantage en raison des préro-
gatives du conseil général qui pi-rmettent da
traiter, avec plus d'étendue, les questions adJ
ministratives et politiques.
La prospérité d'un pays dépend dans une,
large mesure de l'intelligence et de l'activité
de son administration. Or il n'y a d'adminis^
tration intelligente et active que celle qui est
imprégnée des idées de son temps et dont la
dévouement aux pouvoirs publics ne laissa
aucune place aux regrets, aux sourdes révoltes
des ambitions déçues. — Donc, à la Ré..,
publique, il faut des serviteurs républicains.5
La routine de la bureaucratie, appuyée SUE
la fureur d'une réglementation à outrance,
tue l'esprit d'initiative individuelle et tient en
échec les volontés les plus énergiques. Avec
ce svstème. la commune n'est ntne (1"
Înressés, sur ma demande, d'examiner ma - si-
nation et de me faire comparaître devant M.
Clément, commissaire aux délégations judi-
tiaires, qui, après avoir consigné mes protes-
tations sur son procès-verbal et reconnu ma
parfaite honorabilité, ma fit aussitôt remettre
m liberté.
Je n'ai pas besoin de vous dépeindre ce que
cette odieuse conduite a pu me causer de
vexation et d'indignation, n'ayant jamais subi
une semblable humiliation, car nul plus que
moi ne professe le respect de l'autorité, et n'a
tessé de donner des preuves de son dévoue-
ment, en exposant sa vie en diverses circons-
tances pour secourir ses concitoyens, et ré-
cemment encore, lors de la terrible explosion
de la rue Béranger, dont je faillis être vic-
time.
Ainsi, c'est un citoyen qui a exposé sa
vie pour sauver la vie des autres qu'on
empoigné avec cette brutalité parce que,
voyant une femme se débattre entre les
mains de trois individus sans insigne offi-
ciel, il est allé voir pourquoi. Dans la let-
tre qu'il nous écrit en nous envoyant sa
protestation, M. G. nous dit qu'au poste
il a été traité comme un malfaiteur,
qu'on lui a pris sa montre, son porto-
monnaie, sa cravate, son mouchoir, ses
papiers, des lettres de famille, etc., et
quil a passé la nuit dans une cellule in-
fecte. On ne pourra pourtant pas appeler
communard un homme qui « professe plus
que personne le respect de l'autorité 1).
On voit si nous avons raison de dire
qu'il est grandement temps de réformer Ja
police des mœurs.
>, LES ON-DIT
Beaucoup de personnes se demandent
ce qu'on fera du ballon captif après l'Ex-
- position. La question a été résolue.
Les ascensions continueront dans le
mois de novembre, tant que le temps le
permettra. Ensuite, le ballon sera dé-
gonflé.
M. Giffard, qui n'avait loué au domaine
Remplacement qu'il occupe que pour six
mois, en gardera la location. Il y fera
construire des hangars, sous lesquels on
remisera le ballon (4,500 kilogrammes),
ies agrès (3,650 kit), le filet (3,300 kil.), la
nacelle (1,600 kil.), le câble (2,200 kil.);
;oit 15,2.50 kil.
Les deux chaudières, le treuil et l'appa-
feil à fabriquer le gaz hydrogène pur se-
ront protégés contre les mauvais temps.
Puis, au piintemps de l'année prochaine,
pn procédera au regonflement du gigan-
tesque aérostat et à son gréément. Seule-
ment, au lieu de 1 fr. d'entrée, on ne
payera que 50 c., et les ascensions seront
réduites à 10 fr.
L'année suivante, à moins qu'une so-
ciété en fasse l'acquisition, le ballon sera
mis à la disposition de tous les corps sa-
yants.
-JB*
L'élection du successeur de M. de Lo-
jménie à l'Académie française a été fixée
iu 14 novembre.
La séance publique annuelle des cinq
sections de l'Institut aura lieu le 25 oc-
tobre.
La séance publique annuelle de l'Aca-
démie des beaux-arts aura lieu le 19 cou-.
tant.
0.0
Voici le jugement, rendu hier malin, des
concours d'architecture, de peinture et
d'archéologie à l'Ecole des beaux-arts.
Architecture : Rendu de ire classe : sujet :
Un établ ssement de restaurateur dans une pro-
menade publique.
tre médaille : MM. Corrè le et Norbert, Mail-
lart, élèves de MM. André et Guadet.
2e médaille: MM. Julien, Chaize, Fontenelle
et Roy, élèves de MM. Daumet, Ginaiu, Moyaux
It Vaadremer.
Mentions : MM. Hennequin, Petit, Jasson,
élèves de M. André.
Peinture : concours d'anatomie : Médailles :
MM. Poirson, Perraudeau et Fournier, élèves
de MM. Lehmann et Cabanel.
Mentions : MM. Munier (Florimond), élève
de MM. Lucas et Maillart ; Defontej élève
de M. Maillart ; Guibert, élève de M. Leh
mann.
Archéologie : Mention : M. Fontaine, élève
de M. Dumont.
IJii anonyme a donné une somme de
300,000 francs à l'Assistance publique, à la
condition qu'elle sera employée à créer
une maison de retraite où seront traités
les anciens ouvriers du fer.
.a
Jeudi soir a eu lieu à la mairie du 4° ar-
rondissement, la distribution des récom-
penses de la Société de topographie. Pré-
sident : M. le général Kokhowski, direc-
teur du musée pédagogique de Saint-Pé-
tersbourg..
M. Hennequin, président fondateur, a
parlé des relations de la Société avec les
sociétés d'Europe et d'Amérique.
M. Drapeyron, secrétaire général, a lu
son rapport.
M. Navanon, vice-président, a félicité
les professeurs Angelot, Gœuret et Henne-
quin fils, sur les cours qu'ils ont faits dans
les 3e, 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements.
Après une intéressante communication
de M. Wiéner sur son voyage au Pérou,
les lauréats ont été proclamés.
Une médaille de lre classe a été décernée
à M. Wiéner pour ses cartes topographi-
ques au Pérou.
Des médailles Ont été distribuées à MM.
Angelot, Lefèvre, Deursault, Bourdon,
Dreux, Sajou, etc.,
te
S CSF
Le comte Andrassy, chancelier de l'em-
pire austro-hongrois, est fort en évidence
depuis quelque temps, et la crise qui vient
de se déclarer en Transleithanie attire
plus que jamais l'attention sur lui.
Bien que ce personnage ait vécu de
longues années à Paris, lorsque, combat-
tant de l'indépendance hongroise, il fuyait
l'échafaud;on le connaît peu chez nous.
Sa physionomie, très originale, mérite
pourtant une esquisse.
Le comte Andrassy a cinquante ans
passés. 11 est de taille moyenne, presque
maigre. La tête est des plus étranges, mar-
telée, écrasée, comme pétrie à coups de
poing ; les joues, osseuses et saillantes ;
les lèvres, épaisses, se relevant, en un
sourire fréquent, sur des dents blanches;
les. cheveux; à pelas gris tqut f&sé§A se.
tordant sur un "front large ; les yeux, pe-
tits, brillants et malins. C'est le type ma-
gyare avec des reflets de Bohême.
Aucune coquetterie. La tenue est négli-
gée par préméditation. Veston court, cha-
peau sur l'oreille, cravate nouée à la Colin,
flottant au vent; ce diplomate arpente,
matin et soir, les rues de Vienne, jouant
avec un jonc léger, ou conduit son dog-
hart au Prater. Il cherche manifestement
le sans-gêne, se multiplie, assiste à toutes
les fêtes publiques ou privées, etse montre
assiduement dans les redoutes, si nom-
breuses l'hiver, faisant sa cour aux jolies
femmes, bourgeoises, actrices, — actrices,
surtout.
Il ne hait pas cependant les cérémonies
officielles. Alors il apparaît sous une autre
face, passionné pour la pourpre, le bro-
card, l'astrakan, les galons, revêtu de son
son uniforme de général hongrois, couvert
de décorations, aux côtés de cet oppres-
seur de son pays qu'il fuyait naguères, et
dont il est aujourd'hui le ministre.
& s»
On lit dans le Patriote de VArdeche :
Les pluies survenues ces jours-ci ont pro-
duit des effets désastreux, non-seulement sur
les rives du Rhône, comme nous le disions
hier, mais aussi dans nos pays montagneux.
On nous apprend des Mayres qu'avant-hier
mardi, vers huit heures du matin, l'Ardèche
est sortie de son lit sur un parcours de 1*2 ki-
lomètres, par suite de la pluie tombée à tor-
rents et des orages nombreux qui se sont suc-
cédé depuis le 6.
Sur le territoire de Mayres seulement, 8
ponts en pierre, 4 maisons avec leur mobi-
lier, 4 scieries et 2 moulins ont été emportés
par les eaux.
Plusieurs prises d'eaux ont été endomma-
gées, ainsi que trois autres ponts et deux fabri-
ques à soie occupant ensemble 90 ouvriers qui
se trouveront sans travail pendant au moins
un mois.
Les prairies, les arbres, les jardins et les au-
tres propriétés situées sur les deux rives sont
complètement détruits et les rochers sur les-
quels ils reposaient sont mis à nu.
Les dommages occasionués dans cette com-
mune par l'inondation sont évauéeî à un
million cinq cent mille francs et mettent la
plupart des propriétaires dans le plus profond
dénûment. -.
Il n'y a, heureusement, aucune mort de
personne à déplorer.
La route nationale ne 102 est coupée en
différents endroits, et la circulation inter-
rompue.
Thueyts a été également assez éprouvé; on
y compte pour 100,000 francs de dégâts dans
les propriétés longeant la rivière.
Tout le territoire qui s'étend de Mayres à
Thueyts offre un aspect désolant.
• *
Bien qu'archevêque de Rennes, M. Place
a été moins heureux que M. Ducellier, qui
n'est qu'évêque de Bayonne, en prenant
possession de son diocèse.
D'abord il a été reçu par une pluie bat-
tante, ensuite il n'a passé que sous un seul
arc de triomphe.
Enfin, au lieu d'avoir sous les yeux un
clergé en bon état, il n'a vu tout le temps
que des ecclésiastiques mouillés jusqu'aux
os, et peut-être jusqu'aux os de Lourdes.
Et la bénédiction, donnée de la cathédrale
sur ce qu'il restait de foule sur la place,
est tombée en grande partie sur des para-
pluies campagnards.
¡ ilf"
Le comte Dysart, maniaque et avare an-
glais, vient de mourir à Londres, où son
nom avait la même célébrité que celui
d'Harpagon.
Il y a vingt ans, après une réclusion de
plusieurs années dans sa maison, il lui
prit fantaisie de sortir dans Londres. Mais
ne reconnaissant plus la ville qu'il avait
parcourue autrefois, il rentra chez lui dans
une violente colère, en jurant d'y rester
jusqu'à la mort. Il a tenu son serment.
Sa dernière disparition, pour cause de
décès, ne laisse pas un grand vide dans le
monde.
apwa
Les journaux de Londres annoncent la
mort de M. George Thompson, membre
du Parlement, qui se popularisa dans sa
jeunesse par une série d'éloquents dis-
cours en faveur de l'abolition de l'esclava-
ge dans les colonies anglaises. Telle fut la
ferveur qu'il déploya dans cette cause, que
lord Brougham lui attribua plus tard le
mérite exclusif de l'émancipation des nè-
gres.
Dès que la traite des noirs eût été abo-
lie dans les colonies anglaises, M. Thomp-
son tourna ses efforts vers l'Amérique et
se rendit aux Etats-Unis, où il ne forma
pas moins de 150 sociétés contre l'esçla-!
vage. Cette campagne le rendit naturelle-
ment impopulaire auprès des sudistes, et
le général Jackson ne tarda pas à le dé-
noncer à la haine de son parti dans un
message qu'il adressait aux Chambres.
M. Thompson fut alors victime de plu-
sieurs tentatives d'assassinat qui robligè-
rent à quitter le pays et à rentrer en An-
gleterre. Pendant la guerre civile, il re-
tourna aux Etats-Unis, où la Chambre des
représentants l'accueillit, cette fois, à bras
ouverts, en présence du président Lincoln
et de la majorité de son cabinet.
Il était âgé de 75 ans.
.-.
Supposons (mille pardons!) que vous
soyez un brigand sicilien et que vous ne
vouliez pas être pincé, que faites-vous
pour atteindre ce résultat?
Oh ! une chose bien simple — en Sicile
du moins.
Vous tuez un autre brigand, vous prenez
son nom, vous vous faites mécanicien de
chemin de fer, et pendant seize ans per-
sonne n'a l'idée de vous arrêter, bien que
vous arboriez le nom d'un brigand connu.
Je n'invente rien. Voici les faits racontés
par un journal du pays :
On a arrêté à Catane un mécanicien des
chemins de fer Calabro-Siciliens, qui n'était
autre qu'un brigand fameux en 1862 dans la
province de Palerme, le nommé Francesco
Cipolla.
On le croyait mort et enterré depuis long-
temps. Il se cachait sous le nom d'Annibale
Canterna, un brigand qu'il avait assassiné.
0 qe 99
M. Goddet, propriétaire à Paris, a légué
en mourant à l'Université de France une
somme de 10,000 fr. destinée à être distri-
buée par cinquième aux instituteurs laï-
ques les plus méritants, dans le courant
du mois d'août de chacune des cinq an-
nées qui suivront le décès du testateur.
Le ministre de- l'instruction publique
vient de décider (j^ue 1^, sqjuïrq îe. 2,000 fr.
formant le premier Cinquième de la libéra-
lité dont il s'agit, sera affectée cette année
à l'acquisition de vingt médailles de 100 fr.
chacune,qui seront attribuées aux auteurs
des vingt meilleurs mémoires présentés
par des instituteurs délégués par les dépar-
tements pour visiter l'Exposition univer-
selle de 1878.
Les instituteurs sont invités à adresser
aux inspecteurs d'Académie, pour le 20 oc-
tobre au plus tard, les mémoires qu'ils se
sont engagés à rédiger à la suite de leur
visite à l'Exposition.
Un pauvre monsieur, venu de fort loin
à l'Exposition, et qui n'obtient que très
difficilement, chaque jour, à cause de l'af-
fluence des étrangers, une place dans un
de ces établissements discrets que le Pa-
lais-Royal abrite sous ses ailes sombres,
s'est avisé de dire a la. buraliste : ■
— Mais, madame, en payant d'avanée,
comme au théâtre, ne pourrait-on être
assuré d'une stalle numérotée pour le len-
demain,
- Certainement! a dit celle-ci, et, une
idée subite ayant germé dans sa tête, elle se
mit à confectionner un écriteau qui fut
exposé aux carreaux. On y lit :
Entrée, 15 c. — En location, 25 c.
Un de nos lecteurs nous écrit qu'étant,
l'autre jour, à Domrémy, il a eu la curio-
sité d'assister à une des manifestations
cléricales qui y sont fréquentes, et qu'en
entrant à l'église, il a été frappé d'une
forte couronne portant cette inscription :
PARIS, VIe arrondissement,
Il nous demande quand le €e arrondis-
sement de Paris a autorisé les cléricaux
à la compromettre dans leurs manifesta-
tions.
Il nous dit qu'il est du 68 arrondisse-
ment, et qu'il ne se souvient pas, quant à
lui, d'avoir donné cette autorisation à per-
sonne.
Nous n'avons qu'une réponse à faire à
notre honorable correspondant : c'est que,,
ce qu'on ne donne pas aux cléricaux, ils
le prennent. :
c Un passant.
L'abondance des matières nous
oblige à remettre à demain la suite de
notre Feuilleton :
L'ENFANT DE LA MORTE
PAR
t LOUIS ULBACH
i
JOURNEE POLITIQUE
Le Journal officiel publie un décret rela-
tif à la délimitation de notre zone fron-
tière et à la réglementation des travaux
! mixtes, entrepris dans cette zone à la suite
d'une entente entre les services civil et mi-
litaire. Ce décret, que précède un rapport
explicatif du ministre de la guerre, a pour
but de restituer à la défense du territoire,
les garanties que la loi du 7 avril 1851
avait jugées nécessaires et de mettre la
délimitation de la zone frontière et des
territoires réservés de cette zone en har-
monie avec la nouvelle organisation défen-
,..,:",'0" A* 1", ~nn,.n.n.
ôive uc ia riautc.
Il comporte, de plus, une série de dis-
positions destinées à supprimer toutes les
restrictions et formalités qu'il n'est pas
absolument indispensable de maintenir, à
simplifier, par conséquent, et à hâter la
marche de l'instruction des affaires mixtes.
Aipsi, diverses catégories de travaux pu-
blics, qui aujourd'hui encore ne peuvent
être exécutées dans toute l'étendue de la
zone frontière qu'après une entente préa-
ble avec le service militaire, ne seront
dorénavant plus soumises à cette condi-
tion que dans le rayon des places fortes.
Par arrêté du 10 octobre, M. le préfet
des Pyrénées-Orientales a suspendu le
sieur Jules Boix, maire légitimiste d'Arles-
,sur-Tech, qui a été condamné par le tri-
jbunal correctionnel de Céret à 150 francs
d'amende pour cris séditieux proférés pu-
bliquement.
* -
On télégraphie de Tlemcen, 9 octobre,
8 h. 15, soir.
M. Savary, sous-secrétaire d'Etat, parti di-
manche de Nemours, a couché à Lalla-Magh-
rinia, où il a été reçu par le commandant su-
périeur et la commission municipale. Arrivé
lundi à Tlemcen, il s'est arrêté à la sous-pré-
fecture et a pris part au punch qui lui était
offert par la municipalité et auquel assistaient
le tribunal, les adjoints indigènes et les per-
sonnes notables de Tlemcen, au nombre de
400 environ.
En réponse aux toasts qui lui ont été portés
par le maire de Tlemcen, par M. Caffort, dé-
fenseur, et par M. Sabattier, avocat, M. Savary
a prononcé un discours accueilli par de vives
acclamations.
Il a félicité les habitants de Tlemcen de
leurs convictions républicaines bien connues
en développant l'idée que le régime républi-
cain est dans la France actuelle l'expression
des conquêtes de 1789.
C'est surtout, a-t-il dit, dans une province
éloignée et séparée de la métropole par les
mers, que les citoyens ont intérêt à posséder
un gouvernement d'une forme démocratique
libérale auprès duquel l'accès soit toujours
ouvert à toutes les réclamations, et qui ne sau
rait avoir d'autre inspiration que l'opinion pu-
blique.
Abordant ensuite les points qui avaient été
traités par les précédents orateurs, M. Savary
a dit qu'il était trop nouveau en Algérie pour
répondre à ce qui avait été dit sur la question
algérienne; mais qu'il venait avec la passion
de s'instruire et avec le parti-pris de 1 impar-
tialité et de la vérité, et qu'il rapporterait en-
suite le résultat de son voyage au ministre
éminent que la confiance du président de la
République et le vœu de la nation et des d'eux
Chambres ont appelé à la présidence du con-
seil.
Il a terminé son discours en portant un
toast à la prospérité de l'Algérie, qui est désor-
mais un prolongement de la patrie française,
à son indissoluble union avec la métropole,
sous l'égide de la liberté et des institutions
républicaines.
VAvenir de Loir-et-Cher annonce que le
conseil départemental-de l'instruction pu-
blique a émis un avis favorable à la trans-
formation de l'école de frères de la place
Saint-A Rlau* éeala ~vr~
D'après le Middèlburger courant, le prince
Alexandre, second fils du roi de Hollande,
est parti pour l'Allemagne. Il se rend en
exil volontaire à Stuttgard, à cause du
nouveau mariage du roi son père.
————^ I I ———— »■ I ■ I'*
LE SOCIALISME EN PRUSSE
Dans sa séance de jeudi, le Parlement
prussien a adopté l'article 1" avec l'amen-
dement de M. Ackermann.
L'article adopté est ainsi conçu :
Les associations qui ont pour but de renver-
ser par des tendances démocratiques-socialis-
tes ou communistes l'ordre gouvernemental
et social existant doivent être interdites. Il en
jest de même des associations dans lesquelles
des tendances démocratiques-socialistes, so-
cialistes ou communistes, ayant pour but de
renverser l'ordre gouvernemental existant, se
manifestent d'une façon nuisible à la paix pu-
blique et en particulier au bon accord des
différentes classes de la population.
Les libéraux-nationaux et les conserva-
teurs ont voté pour les progressistes ; le
centre et les socialistes ont voté contre.
La séance est levée à quatre heures.
Dans la séance d'hier, le Parlement alle-
mand a continué la deuxième délibération
sur le projet de loi contre les socialistes
et a adopté, presque sans changement, les
articles 2, 3 et 4 du projet de la commis-
sion.
———————— ————————
AFFAIRES D'ORIENT
Conflit Anglo-Afghan
On annonce que le général Haines, à
Peshavar, se trouve à la tête de 35,000
hommes.
A Bombay, l'explosion des hostilités
est considérée comme étant inévitable.
On croit qu'Ali-Mushid est défendu
par des canons plus formidables qu'on ne
l'aurait pensé d'abord.
Les Afghans se livrent à des exercices de
tir, avec des canons de gros calibre, dans
la passe de Khyber.
Le bruit court, mais jusqu'à présent
sans aucune confirmation, que les troupes
concentrées à Peshavar ont reçu l'or-
dre d'attaquer Ali-Mushid immédiate-
ment.
Des troupes d'infanterie, ayant des ca-
nons de montagne, seraient même, assu-
re-t-on, entrées dans les défilés.
Russie
Agence russe nous transmet le télé-
gramme suivant :
Sin'nf-Pôîersbourg, H octobre.
Le Golos dit (, [l., h ti-aité de San-Stefano
étant un traite pi-ôiim;naire, il faut en conclure
un définitif. Le congrès a reconnu ce droit à
la Russie.
La crainte que ce traité définitif entre la
Turquie et la Russie ne modifie les stipulations
du Congrès de Berlin n'est,pas fondée, puisque
ces stipulations seront les bases du nouveau
traité. Mais il donnera à la Russie le droit de
surveiller l'exécution des obligations spéciales
de la Porte envers la Russie.
L'agence Reuter publie le télégramme
suivant de Constantinople :
Le général Skobelef refuse d'évacuer Bour-
gas et Kirk-Kilissé.
Angleterre
Le Daily News mentionne un bruit d'a-
près lequel le gouvernement aurait reçu
confirmation que les Russes ont ré occupé
Tchekmedje et Tchataldja.
Ce journal ajoute qu'en recevant cette
confirmation, le gouvernement anglais a
résolu immédiatement de demander des
explications à Saint-Pétersbourg.
On télégraphie de Vienne au Times :
Le gouvernement russe vient d'informer of-
ficiellement les puissances que l'ordre avait
été donné aux troupes russes d'arrêter le mou-
vement de retraite. En même temps il a com-
muniqué les raisons qui ont motivé cet
ordre.
De plus, le gouvernement russe invite les
puissances à s'associer aux représentations
énergiques qu'il fait actuellement à Constan-
tinople au sujet des atrocités commises par les
Turcs dans les districts déjà évacués.
On télégraphie de Constantinople au
Times :
Dans les cercles grecs et dans les cercles
turcs, on considère la guerre entre les deux
pays, comme étant inévitable.
La Porte a résolu de ne faire aucune conces-
sion à moins qu'on n'exerce sur elle, de l'étran-
ger, une forte pression.
C'est un mouvement des Grecs qui résoudra
probablement la question.
Roumanie
Bucharest, 11 octobre.
Dans sa séance de nuit, le Sénat a adopté la
motion conforme au texte de sa commission
et qui autorise le gouvernement à se confor-
mer au traité de Berlin.
Au début de la séance, M. Cogolniceano ré-
futant le discours de M. Stourdza, a soutenu la
convention du 16 avril qui assura à la Rou-
manie son individualité et lui garantit ses li-
bertés. Suivant M. Cogolniceano, la Bessara-
bie, dans les desseins de l'Europe, était desti-
née depuis longtemps à être rétrocédée.
L'orateur s'attacha ensuite à prouver que la
Dobroudja est une bonne acquisition et en-
gagea le Sénat .à en finir avec le traité de
Berlin.
M. Carp a combattu la motion comme étant
un bill d'indemnité accordé au gouvernement.
MM. Boseano et Boeresco ont appuyé la mo-
tion, reconnaissant que le Sénat, en la votant,
fera acte de conservation.
M. Bratiano, président du conseil, a exprimé
le regret de voir s'élever au sein du Sénat des
méfiances qu'il ne rencontra pas à l'étranger;
il a ajouté qu'il serait désirable que le Sénat
se prononçàt à l'unanimité sur une pareille
question.
L'honorable ministre s'est efforcé, en termi-
nant, de dissiper les craintes au sujet des pré-
tendues difficultés que rencontrerait l'occupa-
tion de la Dobroudja.
M. Sepurano a retiré sa motion.
La motion de la commission sénatoriale est
votée par 48 voix contre 8 et 1 abstention.
Turquie d'Europe
Constantinople, 10 octobre, soir.
La réponse du comte Andrassy aufctélégram-
me de la Porte, relatif à l'occupation de la
, oe arrivée à Constanlinonie.
Cette réponse est conçue en termes modérés.
A la suite des démarches faites par les Rus-
ses, relativement au manque de sécurité dans
1 s localités évacuées par eux, la Porte a dé-
ciaré au prince Lobanoff que, si les troupes
russes évacuaient Andrinople, elle pouvait ga-
rantir la sécurité du pays que les troupes tur-
ques occuperaient aussitôt.
Le prince Lobanoff a répondu que l'évacua-
tion d Andrinople ne pouvait avoir lieu que
deux mois après la signature du traité de paix
définitif.
-— —
Le discours de M. Gambetta à Grenoble
Nous avons donné hier un résumé t élé-
graphique du discours prononcé jeudi, à
Grenoble, par M. Gambetta ; voici le texte
dclce discours :
Je suis venu fraternellement parmi vous,
poussé par un penchant invincible de mon
cœur. Ayant des explications à donner s ir
notre situation à la veille d'un événement
décisif, j'étais naturellement attiré vers ce
massif du Dauphiné; ici, en effet, se trouve
une démocratie ferme, vigilante, circonspecte,
qui sait distinguer la période d'action de la
période de discussion. Heureux de me retrou-
ver parmi mes compagnons de la première
heure, je viens leur dire quelles sont les espé-
rances que je conçois et quels sont les périls
.¡u'il nous reste a conjurer. Nous voici à la
'reille d'une phase décisive, qui sera pour nous
celle de la délivrance. Après avoir accumulé
les preuves de sa sagesse, résisté à des provo-
cations effrontées, le pays a définitivement
dchappê aux hommes funestes du 24 Mai et
au 16 Mai, et il atteint la forme définitive de
IInn gouvernement, la République.
Mieux que moi vous connaissez, pour en
avoir souffert, les excès commis par les hom-
mes qui avaient rêvé de ramener la France à
l'ancien régime. Il nous faut chercher ensem-
ble les moyens d'empêcher le retour de ces
inquiétudes, de ces angoisses qui prennent
quelquefois le pays à la gorge. Dans quelques
jours vous allez, dans chaque commune, con-
fier à l'un de vos concitoyens le mandat le
plus redoutable. Il faut que vous mesuriez
l'importance de la mission que ce délégué
aura à remplir; il faut que tous les conseils
municipaux se mettent en face de la responsa-
bilité qui va peser sur eux; car c'est le jour où
la responsabilité pèse tout entière sur la tête
des commettants, c'est ce jour-là qu'il faut
avertir le peuple et Jes corps élus qui le re-
présentent que leur sort est en leurs mains.
Comme au temps du plébiscite, il faut dire
au pays : C'est de ton vote que va dépendre
l'ordre au le désordre. (Applaudissements pro-
longés.) Représentants des communes, rap-
pelez-vous ce qu'on vous disait en i870. On
t^ous disait : Votez pour le pouvoir personnel ;
décharge-vous sur un homme plus compétent
(lu sou' i de-la politique ; n'écoutez pas ces dé-
magogues qui vous disent de faire de la poli-
tique. Le pays alors a cédé à la pression : il
s'est abandonné et s'est endormi dans une
rimsse sécurité. Vous savez quel a été le réveil.
11 s'est trouvé que le peuple avait signé lui-
même son arrêt, et il a été puni de sa défail-
lance par l'invasion et par les lourds impôts
qui pèsent encore sur lui. Voilà ce qui arrive
luand on n'a pas le sentiment de sa responsa-
bilité. Or, songez-y, conseillers municipaux,
/epoque où nous entrons est aussi importante
jour la paix intérieure que l'était l'époque du
plébiscite pour la paix extérieure. Si, le 16 Mai,
'in hommes néfastes du 24 Mai ont pu renou-
veler leurs tentatives contre les droits et contre
la volonté de la nation, c'est qu'il s'est trouvé
une majorité dans le Sénat pour prêter la
main aux projets de ces factieux et leur per-
mettre pendant sept mois de jeter les destinées
de la France aux vents du hasard. (Applaudis-
s- ments.)
Il faut dire aux délégués : Vous avez souf-
fert, vous avez vu le spectre de la guerre civile
se dresser à l'horizon ; vous avez entendu
murmurer les mo's de guet-apens et de coup
d'Etat. Tout cela pourrait recommencer si les
élections sénatoriales étaient mauvaises. C'est
par le scrutin qu'il faut condamner à jamais
ces hommes et leur politique détestable. C'est
à vous qu'il appartient de leur infliger le châ-
timent, la véritable déchéance. (Bravos.) Cha-
que délégué doit se dire qu'il dépend de son
vote qu'il n'y ait plus dans le Sénat des enne-
mis mortels de la République, qui peuvent à
couvert tirer sur les défenseurs de la Constitu-
tion républicaine. Il repoussera tous ceux qui
ont trempé à ciel ouvert dans cette conspira-
tion, qui ont été les serviteurs de cette poli-
tique malfaisante, et, pour s'en garder, il faut
qu'il discute avec soin les hommes et les cho-
ses. Je sais bien qu'on nous dira : Vous intro-
duisez la politique dans les conseils munici-
paux. Oui, vraiment, car il faut bien que les
:conservateurs subissent la loi qu'ils ont faite,
et c'est pour les conseillers municipaux un
devoir de scruter la vie, les actes, le passé des
hommes qui se présentent pour être délégués.
Oui, il faut que la République soit ouverte,
mais non pas à ses ennemis, non pas à ceux
qui l'ont obstinément combattue. Aujourd'hui,
être républicain sous la République n'est pas
un titre; eh bien 1 il faut qua cela cesse ! (Longs
applaudissements.)
Les élections sénatoriales sont une excel-
lente occasion d'initier le paysan français au
fonctionnement de la Constitution, en lui fai-
sant sentir la dignité à laquelle on l'a élevé, le
poids qu'il pèse dans la direction de la politi-
que, et en l'intéressant à mesurer ses actes, à
bien connaître les hommes et à se mettre en
face de sa propre responsabilité. L'élément ru-
ral, celui qui cultive la terre, a plus que tout
autre besoin de calme, de paix, de stabilité ;
il est le maître de s'apurer tous ces biens pré- ;
cieux : il n'a qu'à faire des choix éclairés, in-
dépendants. (Bravos.) On cherche à tromper
le paysan ; en lui dit que la République, c est
le désordre, que, le pouvoir passant aux ex-
trêmes, on tombera au plus profond du puits
de l'abîme. Depuis sept ans qu'elles servent,
ces prédictions ne rencontrent plus que des
incrédules, et les prophètes commencent à
s'essouffler. Autrefois on disait : La Républi-
que, c'est le partage des biens, c'est la des-
truction de la propriété, de la famille, de la
religion. Depuis dix ans, on s'est lassé de ré-
péter ce mensonge par trop ridicule dans un
pays qui compte vingt-quatre millions de pro-
priétaires.
La déclamation sur la famille a aussi fait
son temps, et s'il était besoin de défendre la
République contre une pareille accusation, la
lecture de la Gazette des Tribunaux suffirait à
montrer de quel côté sont ceux qui portent at-
teinte à la famille. Reste la religion; on use
et abuse encore de ce dernier mensonge. Le
parti clérical crie à la persécution et au mar-
tyre. L'ère de Dioclétien est revenue : les lions
attendent dans le cirque. (Rires et bravos.) Ce
qu'il y a de bizarre, c'est que ces gémissements
coïncident avec les usurpations les plus illéga-
les et les plus contraires à notre droit français,
que c'est ceux qui crient au martyre qui met-
tent BOUS leurs pieds la loi muette et qu'il ne
se trouve personne pour faire rentrer dans le
droit ces usurpateurs. (Applaudissements.) Le
nom respecté de la religion sert à couvrir l'es-
prit de domination et les machinations les
plus coupables. (Bravos.) Non, la religion n'est
pas en péril: on pousse môme la tolérance
jusqu'à laisser certaines gens arborer publi-
quement dans les édifices de l'Etat le drapeau
de la contre révolution. (Applaudissements.)
Il est des inattentifs qui ne croient pas assez
à l'étendue de cette gangrène. Il est temps
que la volonté des électeurs montre son res-
pect pour les ministrelS du culte, mais restant
dans l'exercice de leur ministère, n'en sortant
jamais. et sa sévérité envers des nrédications
que personne n'ignore et qui transforment I(
chaire de concorde en une tribune où l'on difi
famé sans responsabilité. (Bravos prolongés.) Il
est tempt de faire rentrer tout le monde dan
la vérité et dans le droit; il est temps d'asau
rer le respect d'une législation que nous n'a.
vons plus à faire, qu'il suffit d'appliquer, a
alors on aura réduit à l'impuissance ce par
antifrançais qui ne nous connaît que pou
nous haïr et qui ne poursuit que des desseinï
qui nous sont hostiles. Il faut demander à l'à
lecteur de nos campagnes s'il veut rester I«
maître chez lui, maître de son écolei; s'il pre..:
fère vivre sous la tutelle de la sacristie otf
bien avoir sa part du gouvernement et de 1
souveraineté de sa commune. Alors il saur
faire la distinction entre la religion et ceu
qui la compromettent dans des complica
tions où elle ne peut que perdre de son
prestige.
J'appelle d'autant plus fortement l'attention
des électeurs sur ce point, que je crois à 11
nécessité du Sénat, mais d'un Sénat qui soit
le contrôle et non le conflit. Ah ! si le Sénaf
devait se oomposer de monarchistes ineorrigi^
bles, d'aristocrates uniquement occupés à lfl
faire entrer en conflit avec la Chambre de
Députés, il aurait le sort de tous les obstacle
et ne tarderait pas à disparaître devant la
force supérieure du suffrage universel. (Ap)
plaudisseinents.) S'ils avaient été dignes de à
nom de conservateurs qu'ils s'arrogent, les
sénateurs auraient suivi une conduite tout -ôp.J
posée et ils n'auraient jamais émis un vot$!
aussi révolutionnaire que celui de la dissolu-
tion. Ce que je redoute, dans l'intérêt de là
cause que nous soutenons ensemble, ce sont
les préjugés accumulés par la faute des conser
vateurs contre le Sénat : j'ai peur qu'ils n'aient
compromis l'institution elle-même. i
Les Constitutions valent, non pas par leuf
préambule, mais par la manière dont on le~
fait fonctionner. Voyez cette Assemblée de
1871, qu'on pourrait vraiment appeler introui
vable : tout ce qu'elle a fait, loi sur les conJ
seils généraux, loi sur les maires, loi sur la
scrutin d'arrondissement, tout a tourné contre
elle aux mains du suffrage universel. Vou(
avez vaincu en vous servant des armes forgée
contre vous. Je voudrais que le Sénat, soust
l'influence d'élections démocratiques, se Iran-a-,
formât en une citadelle de la République. Je
crois que le Sénat a un rôle dans une Républi-
que qui veut devenir progressive. Nous ne'
sommes pas encore entrés à pleines voiles dans
l'océan pacifique de la République.
Notre tâche n'est pas finie ; ce n'est pas icî
que je dirais que notre tâche est terminée, à
Grenoble, où j'annonçais l'avènement des nou-
velles couches sociales. Elles peuplent déjà les
conseils élus ; mais, après celles-ci, d'autre.
viendront, car c'est là notre besogne féconder
d'attirer ceux qui sont en bas pour les amenei
à la lumière et au bien-être. (Applaudisse..,
ments.) C'est parce que nous nous sommes fait
un horizon de progrès indifini, que j'attache dut
prix à 1 existence d'un pouvoir constant, fer;
me, modéré, mais dévoué à la République. Le
Sénat ne doit pas être un obstacle, un mu
contre lequel se brise le flot populaire. Il doit
devenir une grande Assemblée sur laquelle laf
nation se repose avec confiance, parce qu'elle
sera sortie de ses entrailles. (Bravos.) C'est
pour cela que j'ai dit, non pas du Sénat oli-
garchique d'aujourd'hui, mais du Sénat de l'ail'
venir, quand il se sera imprégné de l'esprit
démocratique, qu'il serait le grand Conseil des
communes. Il dépend des dix sept mille délé-
gués qui vont être nommés ce mois-ci de noua
rapprocher de ce but. Que chacun d'eux exa"
mine avec sollicitude les candidats, qu'it
scrute avec impartialité leur passé, et qu'après
cet examen il dépose son bulletin dans l'urne t
tout ira tien.
J'ai l'habitude d'annoncer à l'avance les ré-
sultats probables; on a prétendu qu'une fois
mes prévisions n'avaient pas été justes ; on a
vu depuis quelles mains criminelles avaient
altéré les résultats, et les électeurs, rendus a
eux-mêmes ont prononcé un verdict conforme
à mes prévisions. Eh bien ! j'ose encore dira
que nous pouvons compter que les élections
qui vont avoir lieu nous donneront une majo-
rité de vingt voix. Il dépend de vous d'aug-
menter encore cette majorité. Il suffit pour
cela que les électeurs sénatoriaux fassent ab-
négation des questions de clocher, des ques-
tions secondaires, pour s'attacher à démêler
quel est véritablement le plus apte, le plu,
digne. '*
Déjà le pays a donné un grand exemple : il,
a montré un tel esprit de concorde et de sa.
gesse, que les étrangers eux-mêmes s'écrient î
Quelle France nouvelle nous a faite le suffrage
universel! Ce pays qui semblait si mobile, sï
léger, sous le coup d'une fortune adverse au-
tant qu'imméritée est devenu le plus travail-
leur, le plus réglé, le plus moral de tous ceux
qui occupent l'attention du monae. Née au
milieu des douleurs de la France mutilée, la
République doit recueillir le bénéfice de l'œu-
vre qu'elle a accomplie. Elle a relevé la France
et mérité l'estime et le respect de toutes les
nations. Après avoir fait prévaloir dans l'ar-
mée l'égalité, cette passion française, il n'y si
plus aucune raison pour en retarder l'intro*
duction dans toutes les branches de l'activitâ
nationale. Consciente de son droit, sûre de sa'
politique, parce qu'elle la dirige elle-même,
la France va pouvoir se consacrer à la produc^j
tion et donner l'éducation à tous ses enfants ;
ce résultat ne dépend plus aujourd'hui que:
des conseillers municipaux. J
Désormais tranquilles sur l'avenir de la Ré-<
publique que nous avons soustraite à la direct
tion de ses ennemis, il dépend de nous de III¡
rendre féconde, d'assurer les réformes et les
progrès indispensables à une grande démoora^
Lie. Pour cela il vous suffit, conseillers muni,
cipaux, de choisir avec l'autorité que donnent
une volonté réfléchie, la conscience du devoir
et du droit, vos délégués sénatoriaux.
mi i*'"*'
Nous recevons une dépêche, nous an.*
nonçant que les voyageurs de commerça
présents à Limoges s'associent de cœur
aux sentiments de leurs collègues de Grel
noble.
ÉLECTION AU CONSEIL GENÉRA rJ
DU 13 OCTOBRE
(Canton de Sceaux)
Voici la profession de foi du citoyen
Ruben de Couder, candidat radical du
comité central républicain ;
Chers concitoyens,
Le comité central républicain m'a fait l'hon-
neur de me designer, en remplacement de
M. Gagnière, empêché par sa santé d'accepten
une seconde fois le m mdat de conseiller gé4
néral. Lorsque vous m'avez nommé au con-
seiL d'arrondissement par 4,400 suffrages, j'ai
dû vous exposer mon programme; je ne puis
que le préciser davantage en raison des préro-
gatives du conseil général qui pi-rmettent da
traiter, avec plus d'étendue, les questions adJ
ministratives et politiques.
La prospérité d'un pays dépend dans une,
large mesure de l'intelligence et de l'activité
de son administration. Or il n'y a d'adminis^
tration intelligente et active que celle qui est
imprégnée des idées de son temps et dont la
dévouement aux pouvoirs publics ne laissa
aucune place aux regrets, aux sourdes révoltes
des ambitions déçues. — Donc, à la Ré..,
publique, il faut des serviteurs républicains.5
La routine de la bureaucratie, appuyée SUE
la fureur d'une réglementation à outrance,
tue l'esprit d'initiative individuelle et tient en
échec les volontés les plus énergiques. Avec
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