Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-12
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 octobre 1878 12 octobre 1878
Description : 1878/10/12 (N3137). 1878/10/12 (N3137).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
2 - LE RAPPEL DU 12 OCTOBRE
)ci donner l'assurance et la preuve que la
Corse n'est pas oubliée, que le continent ne
méconna!t pas les efforts de cette poignée
d'hommes qui n'a reculé ni devant les mena-
ces, ni devant la persécution pour affirmer
hautement son amour de la patrie française et
de la liberté.
Il n'y a pas quarante-huit heures, messieurs
les commissaires, que vous avez mis le pied
Jur le sol de la Corse, et déjà, je le sais, vous
y avez constaté non pas seulement les progrès
de l'idée républicaine, mais aussi les progrès
de ce que j'appellerai la politique républicaine
dans cette île.
Qu'il me soit permis de croire que je n'ai
pas été tout à fait étranger à ce résultat et que
je n'ai pas nui à cet esprit d'union et de dis-
cipline que vous constaterez chaque jour da-
vantage, messieurs les commissaires, à me-
sure que vous pénétrerez dans nos montagnes.
Cette constatation, d'ail eurs, vous est facile
-aujourd'hui même; il vous suffit de jeter les
"jeux autour de vous, dans cette salle Où se
trouvent réunies et confondues, dans la per-
sonne de leurs représentants les plus autori-
sés, toutes les nuances de l'opinion républi-
caine.
C'est à ce prix, c'est au prix de la discipline
la p'us étroite et la plus ferme que nos amis
du continent ont triomphé de tous les obsta-
cles et fondé la République en France. C'est à
se prix également que les républicains corses
;res itueront définitivement leur chère île à
ses traditions séculaires d'indépendance et de
fierté.
M. Joly a répondu :
Messieurs, et permettez-moi d'ajouter mes
thers concitoyens, je vous remercie au nom
de la Chambre des députés, dont nous sommes
3ci les délégués, du toast que M. le préfet vient
de porter à la représentation nationale. Je
vous adresse à tous mes remerciements; car,
:)ar vos applaudissements répétés, vous nous
avez prouvé qu'il était l'interprète fidèle de vos
sentiments.
Notre présence au milieu de vous est un té-
moignage éclatant de l'intérêt que porle à la
Corse la France continentale. La Chambre des
députés a voulu que la commission d'enquête
)e transportât dans cette île, victime autant et
'plus que les autres provinces du continent des
violences du 16 mai.
Elle a voulu savoir si les calomnies qu'on
l'épandait contre vos concitoyens étaient justi-
fiées et s'il était vrai que vous fussiez plus bo-
napartistes que français.
Messieurs, je ne sais ce que nous réserve
J'enquête à laquelle nous procédons, mais je
:puis affirmer que nulle découverte ne com-
pensera pour moi le bonheur que j'ai éprouvé
sn débarquant dans votre ville au milieu d'une
foule compacte et empressée, qui accueillait
jivec de telles marques de sympathies les re-
présentants de la m 'jo:'ité républicaine.
Dès ce moment, j'ai compris que le cœur de
ia Corse battait à l'unisson avec le nôtre, et
aussitôt, ont disparu ces préjugés que, depuis
irop longtemps, l'on s'efforçait d'entretenir
pour vous mieux isoler, et, par cet isolement,
?ous dominer sans partage.
Mais c'en est fait de tous ces calculs; les
habitants de la Corse ont compris que toutes
,es parties d'une même nation devaient con-
courir au même but; que tout antagonisme
avec la Mère Patrie serait désastreux pour
îeurs intérêts; que le même sang qui coulait
au cœur de la France devait couler à ses ex-
trémités; et, sans renier leurs traditions, tout
în demeurant attachés à leurs souvenirs, les
Corsas se sont rappelé qu'on ne vivait point
ivec les morts.
Je bois donc à la communauté de plus en
blus étroite de la Corse avec le continent. Je
Dois au préfet qui, avant d'être votre représen-
tant, était mon collaborateur et mon ami dans
les jours de lutte et de combat ; je bois à vous
îous, messieurs, qui représentez - à Ajaccio
zette phalange d'hommes d'élite qui, au prix
de sacrifices dont nous avons pu mesurer
l'étendue, avez maintenu haut et ferme le
drapeau de la République, c'est-à-dire le dra-
peau de la France.
M. le maire Peraldi s'est exprimé ainsi :
Je- suis heureux d'avoir l'honneur, dans
îette même enceinte où, il y a à peine un
an, une administration aux abois se livrait à
toutes les violences de la pression électorale,
de porter un toast à la France républicaine,
en présence de sympathiques et dignes repré-
jen ants de la souveraineté nationale.
Messieurs les députés, mécounus de nos
frères du continent qui veulent que la Corse
Boit un bourg pourri, nous attendions avec
impatience votre arrivée au milieu de nous
pour qu'il fût constaté officiellement que non-
seulement il existe en Corse un parti républi-
cain, mais que le parti républicain forme la
grande majorité dans l'arrondissement et dans
la ville d'Ajaccio.
Battus au scrutin du ii octobre, grâce à des
illégalités sans nom, nous ne nous sommes
pas découragés; pleins d'une foi ardente, nous
n'avons pas déserté le champ de la lutte élec-
torale, et le 13 janvier nous remportions une
victoire qui a été un grand événement politi-
que. De ce jour, notre parti composé de tou-
tes les nuances républicaines constituait la
grande majorité des électeurs. Et ici, mes-
sieurs, je dois à la vérité de déclarer que l'at-
titude franchement républicaine prise par M.
le préfet, en arrivant en Corse, a puissamment
contribué au résultat que nous avons obtenu.
Je lui en exprime une fois de plus nos sincères
remerciements.
Cette situation acquise au prix de persis-
tants efforts, il dépend du gouvernement, non-
seulement que nous la conservions, mais
qu'elle s'améliore de jour en jour.
Dans la déposition que,j'ai eu l'honneur de
faire devant vous, je vous ai exposé nos be-
.soins. Privés de représentants pouvant faire
valoir nos intérêts, nous vous demandons d'ê-
Ire nos avocats auprès du gouvernement. Vo-
tre voix sera entendue : et quand nous aurons
abtenu de la République ce que l'empire nous
a toujours refusé, la République n'aura nulle
part de p'us dévoués partisans que sur cette
-vieille terre de Corse qui donna au monde féo-
dal le signal de l'affranchissement des commu-
nes, et qui, la première, au milieu de l'Europe
asservie, a inscrit le suffrage universel en tête
de sa constitution :
Je bois à la France républicaine !
M. Laisafit a prononcé le discours sui-
vant :
Si je me permets de prononcer quelques
mots après les paroles que vous venez d'en-
tendre, c'est que je ne me considère pas com-
me absolument étranger à ce département. Je
l'ai habité assez longtemps pour y laisser à
mon départ d'excellents amis ; je crois même
pouvoir me flatter d'en compter quelques-uns
dans cette ville. C'est assez vous dire combien
je devais désirer qu'une délégation de la com-
mission d'enquête fût envoyée dans ce dé-
partement, et combien j'ai été heureux, en
même temps qu'honoré, lorsque mes collègues
m'ont désigné pour faire part e de cette délé-
gation.
Ce que nous venons faire ici, messieurs, il
est bon" de le répéter bien haut, car nos ad-
versaires ne se lassent pas dans leurs attaques
injustes. Notre mission n'est point une mis
Bion de passion, de haine et de vengeance ;
nous ne venons point faire œuvre de parti,
mais œuvre de justice ; nous venons froide-
ipent, sincèrement, honnêtement, chercher la
vérilé, la vérité tout entière sur cette période
funeste du 16 mai qui a mis le pays à deux
doigts de sa perte, et qui aurait amené l'effon-
drement de la-France sans l'admirable fermeté
du suffrage universel.
Tel est le rôle de la commission d'enquête
dans tous les départements français. Ici, nous
avons à fairj quelque chose de plus : nous
gavons à établir que nous sommes dans un dé.
partement français, à dissiper les préjugés
"7
qui pèsent encore sur votre situation politique
chez un certain nombre de vos concitoyens du
continent.
J'en puis parler, moi qui ai partagé ces
préjugés avant de vous connaître, moi qui
vous ai étudiés de près avant de me former
l'opinion désormais inébranlable que je pro-
fesse sur votre île.
De grands progrès ont été faits déjà dans
cet ordre d'idées; des progrès plus grands en-
core s'accompliront; à mesure qu'on vous con-
naîtra plus complètement, on v-eus estimera et
on vous aimera davantage : et j'espère bien
qu'en cela notre passage en ce pays n'aura pas
été inutile.
Lorsque, rentrés sur le continent, nous di-
rons quels ont été en Corse les efforts excep-
tionnels de la réaction du 16 mai; quelle ré-
sistance Nous leur avez opposée, avec cette
fermeté courageuse et cette indépendance
républicaine qui caractérisent vos compatriotes;
quelle peine vos adversaires ont eue à rem-
porter des victoires dont ils ne doivent pas
trop s'enorgueillir, la surprise sera certaine-
ment grande. Et quand nous ajouterons que
votre défaite au 14 octobre n'a été que mo-
mentanée, et bientôt suivie d'une éclatante
revanche sur le terrain municipal, aux élec-
tions de janvier'dernier, il faudra alors bien
se rendre à l'évidence, et tous les hommes
de bonne foi reconnaîtront que la Corse est
restée digne de son histoire et fidèle aux tra-
ditions de liberté qui ont toujours animé le
cœur de ses enfants.
Je bois, messieurs, à la Corse républicain3.
Pendant tout le dîner et pendant toute
la soirée, la cordialité la plus franche n'a
cessé de régner, et l'on s'est séparé en se
disant que la journée était bonne pour la
République et bonne pour la Corse.
• «e» —
LES ON-DIT
Il a soufflé hier, dans les rues de Pans,
un vent dont les moulins espagnols au-
raient eu certainement plus à souffrir que
de la lance de don Quichotte, s'il avait
soufflé dans la Manche le jour où l'admi-
rable fou se battait contre leurs ailes.
Quelle tempête à de certains moments,
sur les ponts, par exemple 1 Retroussant
les parapluies, traitant les jupes à peu
près comme les parapluies, enlevant les
,coiffures, déchirant les vieux drapeaux, le
vent furieux par instants arrachait par
milliers aux arbres qui frémissaient de
toutes leurs branches leurs feuilfcs déjà
jaunissantes.
Nous n'avons pas appris, heureusement,
que des accidents aient été causés par la
chute de la dépouille de nos toits dont
l'automne avait jonché la terre.
& &
La droite du Sénat a perdu hier M. de
Kergariou, mort à Versailles.
«$
Le Journal officiel publie les avis sui-
vants :
MM. les membres étrangers et français du
jury international des récompenses sont invi-
tés à venir retirer la carte d'invilation person-
nelle à laquelle chacun d'eux a droit pour as-
sister à la distribution solennelle des récom-
penses qui aura lieu le lundi 21 octobre, dans
le Palais des Champs-Elysées.
Ces cartes, essentiellement personnelles,
seront délivrées dans les bureaux du commis-
sariat général (Champ-de-Mars, porte Rapp,
bâtiment de l'administration), tous les jours,
de neuf heures à onze heures du malin, et de
une heure à six heures de l'après midi, à par-
tir du lundi 14: octobre."
L'administration dispo-era de toutes les car-
tes qui n'auront pas été retirées par les avants
droit avant le vendredi 18 octobre, à six "heu-
res du soir.
Les exposants français titulaires des hautes
récompenses (grand prix, diplômes d'honneur,
médail es d'or) ont été invités par lettres indi-
vïduel'es à venir retirer la carte d'invitation
personnelle et nominative à laquelle chacun
d'eux a droit.
Les présidents, ou, à leur défaut, les secré-
taires des jurys de classe, seront pourvus d'un
certain nombre de billets d'entrée à répartir
entre les autres exposants récompensés de leurs
classes.
9 ;
Les préparatifs de la solennité qui sera
donnée à l'occasion de la distribution des
récompenses, au palais de l'Industrie, peu-
vent être considérés comme terminés. On
peut dès à présent juger du coup d'œil
qu'on aura.
Le salon d'honneur, où les étrangers de
distinction attendront le président de la
République, est tendu de superbes tapis
des Gobeiins. Il n'y manque plus que les
massifs d'arbustes et de fleurs.
L'estrade destinée aux corps constitués
contient trois mille cinq cents places. On
y accède par deux escaliers du sous-sol.
L'estrade réservée au maréchal et aux
principaux hôtes de la France pourra re-
cevoir quarante personnes.
De chaque côté de l'immense amphi-
théâtre sont trois loges richement dé-
corées.
En avant de l'estrade présidentielle, on
élève neuf trophées sur lesquels seront
installés les produits primés. A droite et à
gauche prendront place les commissions
étrangères et les lauréats. Sur l'autre moi-
tié de la nef, destinée au public, on a éta-
bli un plancher légèrement incliné. M. Bel-
loir s'est engagé à placer des banquettes
pour six mille cinq cents personnes. En-
fin, entre les lauréats et le public, sera
installé le jury international.
.Le nom des nations exposantes figure
en grands caractères entre chaque travée,
entouré de faisceaux et de branches de
lauriers. Au-dessus des draperies se trouve
un écusson représentant les armes de cha-
que nation.
Toute l'armature du palais a disparu
sous les multiples décorations disposées
avec autant de goût que d'habileté.
Deux trains de plaisir ont amené hier à
Paris un millier de voyageurs venant d'A-
gen et d'Avignon.
Le chiffre des entrées à l'Exposition a été
de 74,084.
mm
5,648 voitures ont desservi hier l'Expo-
sition : 4,292 au Champ-de-Mars, dont
2,960 à la porte Rapp, et 1,356 au Troca-
déro, dont 988 à la porte n° 11.
A onze heures, 200 hommes du 10e régi-
ment de cuirassiers sont entrés par la
porte de Tourville, ainsi que trente inva-
lides.
,!' L'eipositipn des fruits qui ne devait être
i clôturée que 15, fermera demain sa-
medi. Cette mesure a été prise sur les
réclamations des exposants dont certains
fruits se détériorent. A partir du 12, ils
pourront enlever ou vendre leurs pro-
duits.
& &
Le comte et la comtesse de Montalivet
ont célébré leur cinquantaine lundi, au
château de la Grange, près de Sancerre. Il
y a eu le soir un banquet de quatre cents
couverts.
Quatre autres noces, dont les mariées
ont été dotées par M. de Montalivet, étaient
célébrées en même temps.
Où est le temps où le pasteur donnait sa
vie pour ses brebis, au besoin, et s'em-
pressait, quand l'une d'elles était malade,
de la porter sur son dos? • • „ ,,,
Aujourd'hui les bons pasteurs monte-
raient volontiers su; le dos de leurs bre-
bis, fussent-elles-malades, pour faire une
entrée plus solennelle dans leurs dio-
cèses..
C'est ainsi qu'un prélat, pour qui les
vanités humaines devraient être haïssables,
est entré hier matin à Bayonne, avec tous
les honneurs civils et militaires, passant
sous des arcs de triomphe établis de la gare
à la cathédrale!
Ce prélat, M. Ducellier, est apparu dans
la capitale des jambons, comme un chef
d'Etat. Il ne manquait à la cérémonie que
les clefs de la ville sur un plat d'ar-
gent.
Mais dans le clergé, à présent, ce qu'on
aime à mettre dans le plat, ce ne sont
point les clefs, ce S Jnt les pieds.
A 9
En raison du mauvais état de la mer, il
n'y a pas eu de départ ni d'arrivée, hier
jeudi, des bateaux-voyageurs entre Boulo-
gne etFolkestone.
& -S
Après six mois de privations de toutes
sortes ayant pour but la nourriture d'un
terne à la loterie de Turin, un sergent
d'artillerie de cette ville vient de gagner
217,000 fr.
Une légère pluie de pélerins espagnols
est tombée à Rome ces jours-ci. Leur ré-
ception au Vatican n'aura lieu que diman-
che ou lundi.
Hum? Ce peu d'empressement du Vati-
can à la recevoir indiquerait-il que les
pieux romipètes ne sont pas chargés d'ar-
gent.
fc»
Le Popolo de Gênes assure qu'un Fran-
çais, mort récemment en France, a laissé
presque toute sa fortune, qui est considé-
rable, à Garibaldi et ses deux fils, Menotti
etRiccioti. Il aurait fait, en outre, des legs
importants en faveur de notabilités répu-
blicaines de France.
.-.
Est-ce qu'il y aura toujours des bri-
gands et des gendarmes fantaisistes en
Italie?
Le fameux Biscia, le bandit modenais,
a élu domicile à Mirandola, dit une Ga-
zette de Bologne.
Ces jours-ci, il était tranquillement ins-
tallé devant une table du cabaret du Dia-
, volo pendant que le maréchal des gardes
;de la sûreté publique se trouvait au théâ-
tre, où on jouait l'opéra Lucia.
Ayant reçu avis de la présence de Biscia
dans le cabaret, le maréchal sortit aussi-
tôt à la tête de la force armée. Mais il ne
réussit qu'à faire feu sur un jeune homme
de quinze ans qui sortait par hasard du
cabaret.
:; Ce gendarme qui va au théâtre et qui
se trompe de but, ce brigand qui joue à
:la mourre en buvant frais, au nez de tous
les magistrats, sont de véritables person-
nages d'opérette.
fb qFe
Pas d'argent, pas de cadavre.
Un Milanais, ayant per lu à Reggio de
Calabre ua de ses fils, désirait faire trans-
porter à Milan sa dépouille mortelle. Il
demanda en conséquence au chef de gare
de Reggio le prix du transport. On fixa ce
prix à 102 fr.
Le cercueil arrivé à Milan, M. X. se
rendit à la gare pour le retirer ; mais il
tomba des nues, lorsqu'on lui déclara que
le mort ne lui serait livré que s'il complé-
tait la somme de 932 franc?, prix fixé par
le tarif.
Le chef de la gare de Reggio s'était trom-
pé en demandant 102 fr.
M. X. eut beau se récrier contre l'énor-
mité du tarif, on lui répliqua qu'il fallait
ou passer par là, ou sinon pas de ca-
davre.
De là, procès.
En attendant, la municipalité est inter-
venue au nom de la salubrité publique, et
elle a fait enlever le cercueil.
0Ic- ;t
Mahomet a dit : Quand la montagne ne
vient pas à vous, allez à la montagne.
Bien que giaour et zélé giaour, M. Dupan-
loup suit ce conseil en bon musulman.
Le chapeau ne venant pas à lui, il est
allé au chapeau, c'est-à-dire à Rome.
Mercredi, à la chute du jour, il était reçu
par le pape.
C'est toujours un commencement.
On ne dit pas, dans les dépêches, de
quoi Léon XIII et l'inspirateur de M. des
Houx ont bien pu parler.
On est réduit à supposer seulement que
le prélat français, étendant les mains
comme Jésus, a murmuré :
Laissez venir à moi les petits grands
chapeaux.
P. S. — Une dépêche de Rome qui
nous arrive à la dernière heure nous ap-
prend que le prélat reçu avant-hier soir
par le pape n'était pas. M. Dupanloup, mais
un cardinal espagnol.
Espagnol ou français, du moment que
c'était un cardinal, il est certain que ce
n'était pas M. Dupanloup, hélas!
!» &
On annonce que nous allons voir appa-
raître dans un journal monarchico-cléri-
cal un nouveau rédacteur dont on dit
merveille, et dont on devrait plutôt dire
miracle.
Ce rédacteur miraculeux s'appellera
Durand-Morimbeau.
Ce qui retarde son apparition, c'est
qu'on craint que M. Henri des Houx, de la
,Uéfeu$e.nQhû fasse uli proc s.
.Pourquoi?—Mais pour .ùsurpalion de
nom. Vous ne savez donc pas que
M. Henri des Houx ne s'appelle pas Henri
des Houx, qu'il s'appelle Durand-Morim-
beau ?
Mais le rédacteur miraculeux qu'on an-
nonce répond :
— Eh bien quoi? Sans doute, ce nom
appartenait à M. Henri des Iloux, mais
puisqu'il y a renoncé, qu'est-ce que ça
peut lui faire que je m'en serve?
S'il y a procès, nous tiendrons nos lec-
teurs au courant.
Un passant.
———————— ————————
-HISTOIRE DE DGEZZAR-PACIIA
XII
Dahers devenait chaque jour plus
menaçant.
Les forces de Dahers se composaient
d'Arabes de Saphed, de Mothualis et
de Barbaresques mercenaires à pied et
à cheval. Ces Barbaresques infestaient
toute la Syrie. Les navires français en
amenaient continuellement de Tripoli
ou de Tunis, malgré les ordres de
M. d'Aiguiilon et les instructions de
notre ambassadeur. C'était la lie de la
population africaine. Ils se louaient
indifféremment à tout le monde. Quand
leur solde était en retard, ils se
payaient eux-mêmes en mettant à sac
les villes qu'ils étaient chargés de dé-
fendre.
Le principal aga de ces Barbares-
ques venait de Tunis. II. valait mieux
que ses troupes. C'était tin homme
d'une grande énergie, qui faisait trem-
bler tout le monde, et honnête à sa fa-
çon. Il aimait personnellement Dahers.
Aussi, sa fidélité dura-t-elle plus long-
temps que celle des enfants du vieux
cheik. Leur trahison précéda la sienne.
On le nommait Degnizlé.
Les Mothualis, musulmans de la secte
d'Ali, sont, dit-on, d'origine persane.
Ils ont les traits réguliers et les beaux
yeux fendus en amende des personna-
ges qu'on voit sur les boîtes peintes de
Téhéran. Ce peuple était divisé en deux
groupes séparés par une grande dis-
tance : le premier habitait au nord de
la plaine de la Beka, dans les environs
de Baalbeck. Il obéissait, tantôt à l'émir
Youssef, tantôt à Osman de Damas. Le
second, infiniment plus nombreux et
plus important, occupait toute la partie
'de la montagne qui se trouve à l'est de
Sour, l'ancienne Tyr. Ce dernier mar-
chait avec Dahers qui était censé payer
très cher - son alliance. Depuis un temps
immémorial, les Mothualis refusaient
le miry et S3 chamaillaient avec le pa-
cha de Scyde, de qui ils relevaient di-
rectement. Dahers, dans un moment
qu'il était en paix avec la Porte, pro-
posa au grànd-seigneur de prendre à
sa charge l'impôt des Mothualis, sous
; la seule condition que leur territoire
serait distrait du pachalik de Scyde et
ajouté au pachalik d'Acre. Le grand-
seigneur accepta, et Dahers, qui ne
paya pas sa dette annuelle, acquit,
gratis, une province et une armée.
Les Mothualis lui furent fidèles sans
cesser d'être indépendants. Ils obéis-
saient à des espèces de seigneurs féo-
daux qui prenaient le titre de cheiks,
C'était Aly-Dervisch, Alv-Ferez, Ilus-
sein-Mansour, Aly-Mansour, Abbas-
Aly, Abbas-Mohammed, qui gouvernait
Sour, enfin Nassif, qui portait le titre
de grand-cheik. Il y en avait un autre
'encore, nommé Capellan, mais qui ne
,se mêlait pas aux guerres. Les corres-
pondances consulaires nous le peignent,
comme un philosophe prudent. Sans se
brouiller avec Dahers, il avait su mé-
nager le grand-seigneur, auquel il
payait l'impôt quatre fois par année,
régulièrement, comme un honnête
bourgeois paye son terme. Les orages
passaient au-dessus de sa tête sans l'at-
teindre, et les cataclysmes le laissaient
tranquille.
Ces cheiks habitaient des châteaux
fortifiés qu'ils armaient de leur mreux,
et où ils entassaient dans des cachettes
introuvables l'or, l'argent, les armes,
les étoffes, les provisions de toute na-
ture qu'ils avaient arrachées tà l'enne-
mi, aux marchands européens ou à
leurs sujets. Le château de Tebny, le
plus célèbre de tous, se trouvait à sept
ou huit lieues de So.ur. C'était là qu'ha-
bitait le grand-cheik Nassif, renommé
dans toute la Syrie. Nassif faisait le
commerce en même temps que la guer-
re, et il était aussi à craindre comme
négociant que comme soldat. Sur ses
terres, qui s'étendaient très loin, il
cultivait le coton et l'olive. Une sorte
de colosse, dont la figure hideuse avait
l'air d'un masque, vivait chez lui et ne
le quittait presque jamais. Cet homme
avait une réputation de férocité dans
un temps où tout le monde était féroce;
il se battait avec rage; son corps était
couvert de blessures. On l'appelait
Gadban.
Marié depuis peu, il eut un jour, on
ne sait pourquoi) l'idée que sa femme
pouvait être infidèle. Rien cependant
n'autorisait ce soupçon. Gadban n'en
cou pa pas moins la tête de sa femme. Il
; alla ensuite raconter l'aventure au
grand-cheik. Nassif le loua fort de sa sus-
ceptibilité. L'opiiiion générale était alors
~'u~{).Q~m~~a~aj~jie~
meurtre, sans prétexte, et seulement
parce qu'une pensée désagréable lui est
venue à l'esprit, est un homm.e.,qui a un
vif sentiment de l'honneur. Le plus cu-
rieux est que la sœur de la morte devint
amoureuse de Gadban et qu'elle l'é-
pousa.
Les Arabes de Saphed qui combat-
taient à côté des Mothualis étaient gé-
néralement placés dans les ordres d'Aly-
Dahers. C'était une tribu autrefois no-
made et qui s'était fixée dans le sud de
la Syrie. Les Saphédiens avaient con-
servé la sauvagerie et les habitudes des
guerriers du désert. La ville d'Acre
trembla quand, après sa conquête,
Dahers les y amena pour la première
fois.
A ces bandes de forcenés, Dahers
ajoutait quelques milliers de màmer
iouks. Aly-Bey, nous l'avons vu, n'a-
vait pas renoncé à la conquête de la
Syrie, même après l'échec de Damas.
Il avait, dès- le mois d'octobre de la
même année, préparé une nouvelle
expédition, et, tant pour soutenir Da-
hers, toujours assailli par O-man, que
pour habituer les Syriens à la domina-
tion égyptienne, il avait envoyé des
garnisons dans quelques villes de la
côte, à Rame, à Gaze, à Haiffe et à
Jaffe. Il entretenait, en outre, un gou-
verneur à Scyde, Mustapha-Bey, qui
partageait le pouvoir avec le barba-
barosque Degnizlé , commandant du
château.
Dahers était alors au comble de sa
puissance. Sa vieillesse avait la fougue
et l'éclat do l'âge mûr. Il venait d'at-
teindre sa quatrevingt-sixième année,
et il avait conservé le goût du harem et
de l'écurie. Ses femmes venaient de
Circassie et de Georgie. Il achetait ses
étalons aux tribus bédouines de Saqr
et d'Anazé. Son activité prodigieuse se
retrempait dans les inquiétudes de la
politique et dans les dangers de la
guerre.
EDOUARD LOCKROY.
(A suivre.)
— ■ ■ i ■■
DISCOURS DE M. GAU-BET CA A GRENOBLE
On nous télégraphie de Grenobl e, 10 août,
9 h. 40, soir :
Ces 5 heures, la foule faisait queue au théâ-
tre dont tous les abords étaient envahis. A
6 heures, salle comble.
Les sénateurs, l's députés, les maires du
département occupent la scène qui est ornée
de trophées.
M. Gambetta est arrivé à 7 h. 30.
Il a à sa gauche M. Gaché, maire, et à sa
droite M. Parent, député de Saloie.
Le maire, après avoir prononcé une allocu-
tion, dit qu'il donne la parole au grand pa-
triote.
M. Gambetta répond :
Chers concitoyens, chaque heure exige des
exhortations Je choisis ce pays, où je trouve
la démocratie sûre et ferme.
En 1872, je vous disais que nous commen-
cions une étape nouvelle. Je choisissais Gre-
noble pour cette première étape, et j'en étais
heureux. Aujourdhui, avant de commencer
une nouvelle étape, je vais vous dire où sont
les périls et les écueils.
Nous voici à la veille d'un acte décisif. Le
décret rendu par le cabinet, ces jours der-
niers, nous met à quelques jours de la pacifi-
cation.
Après avoir accumulé toutes les preuves de
patience et de modération, la France a échappé
aux hommes du "2i- mai. (Applaudissements.)
Vous connaissez les actes et les tentatives fai-
tes pour ramener le pays en arrière. Je viens
exarn n'er par quels moyens no is pouvons d'ici
à quelques jours, éviter les obstacles qui ar-
rêtent la France dans la voie du progrè.-. Les
conseils municipaux vont avoir à choisir des
délégués pour désigner celui qui sera juge
des destinées du pays pendant une période de
neuf ou (i ans.
Je sens la gravité de la misàioa des délé-
gués. Je voudrais que tous les membres des
conseils municipaux agissent dès aujourd'hui.
Il y a un jour où une même responsabilité
pèse sur la tête des commettants et des élus,
où ils sont liés par la solidarité. Je cite un
exemple de cette responsabilise en rappelant
le 10 lévrier 1871. Quand le candidat est élu,
il reste responsable Avant l'élection, c'est le
suffrage universel qui est responsable. (Vifs
applaudissements.) Il faut que noire histoire
nous serve chaque fois que naus avons un
mandat à accomplir.
En mai 1870, on disait : votez contre les ré-
publicains, contre les libéraux, ne vous occu-
pez pas de vos affaires, il y a des gens qui s'en
occuperont. Le peuple a cru à ces paroles et a
voté le plébiscite. Il en est résulté l'arrêt de
déchéance, suivi de l'invasion et d'une aug-
mentation d'impôts. Il faut faire sentir aux
35,000 communes l'importance du vote au
point de vue de la paix et de la prospérit j.
S'il y a1 ait eu des tentatives contre les vœux
de la majorité au 2i. mai et au 16 mai, la
cause en est dans l'appui que le Sénat adonné
à une majorité de factieux égarés. Cette majo-
rité sénatoriale a mis le pays en péril en usur-
pant pendant sept mois et demi le pouvoir
qu'elle était incapable de mener dan3 me
bonne direction.
Il faut dire aux conseillers municipaux :
Vous avez souffert, vous avez vu le spectje
de l'invasion, vous avez tremblé pour la paix
contre les citoyens. Tout cela recommencerait
avec une majorité pareille provenant de mau-
vaises élections. Au scrutin, écartez cette dé-
chéance par vos votes de délégué ou d'elec-
teur. Que le délégué dise : Votons dans l'es-
prit de la majorité républicaine, alors il n'y
aura plus au Sénat avec des élections con-
formes au suffrage universel que des membres
dévoués à la République.
Votez pour les candidats dévoués à la cons-
titution. Pas de membres du gouvernement du
24 mai. Qu'on se débarrasse de ceux-là.
Il faut discuter avant de procéder aux élec-
tions et faire porter vos suîlrages sur des
hommes n'ayant pas varié dans leurlpassé po-
litique.
Je suis partisan de la politique dé concilia-
tion ; mais cependant je ne veux pas ouvrir
les portes de la République à ceux qui ont
travaillé contre elle.
Le rôle de la gendarmerie dans les campa-
gnes est de s'attacher à remplir un mandat de
protection et non un mandat de politique.
Les élections sénatoriales doivent porter les
conseils municipaux à s'occuper de la Répu-
blique, à s'êeiâlrôi*, afin de bien connaître
leur mandataire. Avec la Constitution, la cam-
pagne peut choisir ses mandataires. Je forai
tout mon possible pour les élections sénato-
rialg^j^, 9,UX
leur dcvotr. Les démocrates ruraux résisterons
aux menaces des prophètes, essouflés et im^
puissants que l'Eglise met en avant.
On disait:, La République, c'est le partaga,
des'biens, elle menace la famille, la propriété;)
On a renoncé aujourd'hui à ces calomnies'
On dit : La religion est attaquée ; on parle dei
persécutioTS et de martyrs. Ces affolements:
coïncident avec des entreprises audacieuses/j
et ce sont ceux qui crient au martyre qui
mettent la loi sous leurs pieds, sans qu'ont
trouve quelqu'un pour la faire respecter. (Vifs'
applaudissements.)
On confond la religion et la liberté de con-
science avec l'esprit de domination d'une
secte qui s'abrite sous ce nom respecté, mais
exploité. Cela ramènera l'opinion au choix
entre les partisans de la domination nationale
et les partisans de la domination d'hornméi.
voués à un culte et qui ne devraient pas se
mêler d'autre cho'c, qui ne devraient pas sur-'
tout transformer la chaire en tribune. r
Qu'on ne crie plus a la persécution, qu'on
obtienne le respect pour la loi. Qu'on fasse
cesser les déclamations du parti antirépubli-
cain, du parti antifrançais qui nous hait ni
sert des desseins hostiles. Il faut répéter
aux électeurs sénatoriaux que les artisans de'
mensonge sont à écarter. Qu'ils choisissent
Veulent-ils être libres chez eux, respectés par
les agents de l'Etat ou bien veulent-ils selars-
ser conduire par la sacristie. Il faut savoir
distinguer la rcligi-oir"fles ministres qui li-
compromettent.
Il L faut appeler et concentrer l'esprit des
conseillers municipaux sur les élections pour
le bon fonctionnement de la Constitution,
pour l'ordre et la paix. Un Sénat républicain
est nécessaire dans un pays démocratique. Uil
Sénat factieux suscitant des conflits avec IW,
Chambre des députés doit disparaître. Oàl
n'aura plus à redouter de dissolution. Si nos"
adversaires avaient bien compris leurs inlép
rêts, ils auraient refusé de voter la dissolution^!
Ce que je redoute dans l'intérêt de mon pays,.
c'est qu'on confonde le rôle du Sénat et qu'on]
substitue un conflit à un contrôle en acciv*
mulant les préjugés. ; j
Je ne connais pas d'institutions qui ne puis^
sent s'améliorer sous une main démocratique:^
Que de lois l'Assemblée nationale nous a lé-
guées! Beaucoup sont bonnes, beaucoup sont
à étudier.. : :
Sous l'inspiration du suffrage universel elle^
deviendront un instrument de victoire. Le
Sénat conçu par la réaction s'efface devant le £
Sénat issu des élevions. Cette institution est
nécessaire dans une démocratie..
Aujourd'hui, nous aurions fini. Mais les
élections du a janvier doivent former un nou-
veau groupe. Les nouvelles couches sociales y
viendront et avec elles aussi la prospérité',
le bien-être et la moralité. (Applaudissements.)
JOURNÉE POLITIQUE
Le ministre de l'intérieur a adressé la
circulaire suivante à MM. les préfets :
Monsieur le préfet,
Il arrive fréquemment que des hommes ap,
partenant. aux diverses classes de l'armée actitfl
ou de l'armée territoriale, maintenus ou ren-
voyés dans leurs foyers, adressent directement
au ministre de la guerre, au lieu de les faire
parvenir à l'autorité compétente par la voie
hiérarchique, des demandes tendant à obtenii
soit un ajournement, soit la dispense d'assister
aux réunions d'exercices, soit de simples ren-
seignements sur leur situation au point de vue
des obligations du service militaire.
Ce mode de procéder, outre qu'il est coïfc.
traire au principe de discipline générale, a
encore pour résultat, contrairement au hulf
que se proposent les pétitionnaires, de retardeï
la solution qu'ils poursuivent.— Leurs deman-
des, en effet, ressortissent le plus souvent au
commandant territorial ou au service du recrîft
tement, et l'autorité militaire supérieure, qui
en est saisie directement, ne peut que les ren\
voyer aux généraux commandant les corpjf
d'armée, qui possèdent les éléments et ont
reçu les pouvoirs nécessaires pour statuer.
Il convient donc de faire connaître aux in-
téressés, autant pour leur profit personnel
qu'en vue du bien du service, les règles aux-
quelles ils doivent se conformer dans leurs
rapports avec i'autorilé mtU'aire.
A cet effet, je vous invite à publier au re-
cueil des actes administratifs de votre préfec-
ture, et par tous autres moyens que vous juge-
rez convenables, un avis portant que tous les
hommes liés au service militaire, soit comme
réservistes ou disponibles de l'armée atfivef
soit comme appartenant à l'armée territoriale.
ou à sa réserve, doivent transmettre les déw
mandes qu'ils auraient à adresser à l'autorité
militaire, au générai commandant la subdivi<
sion de région, par l'intermédiaire du cona-f
dans laquelle ils sont inscrits comme y étant
domiciliés. La lettre d'envoi au commandant
du recrutement devra être affranchie, cet ofû-*
cier ne jouissant pas de la franchise avec lei
parficuliers.
Recevez, etc.
Pour le ministre de l'intérieur, le conscillei
d'Etat directeur.
Signé : J. de crisenoy.
M. llirsch, impliqué, comme on sait,
dans l'affaire dn congrès socialiste du
quinzième a'rrondissement, et détenu de-
puis quelque temps à Mazas, vient d'être
l'objet d'une ordonnance de non-lieu.
Le garde des sceaux s'est décidé, dit le
Ternp", à ne former qu'une seule grande
commission chargée d'examiner définiti,
vernent les différents projets de réformer
étudiés par le ministère de la justice.
La présidence de cette commission a été"
offerte à M. Faustin Hélie, qui l'a ac-o;
ceptée.
La commission s'occupera tout d'abord
de deux projets de loi relatifs,.-le premier
à l'exécution des arrêts criminels (publi-;
cité des exécutions capitales), et le second
aux pénalités à appliquer aux crimes com-!
mis dans l'intérieur des prisons. Ces deux
projets seront prôts pour l'époque de lit
rentrée des Chambres et déposés dès les'
premiers jours de novembre. 1
Quant aux projets qui ont trait aux ré.
formes de notre code d'instruction crimi^
nelle, la commission se propose de les
examiner à loisir pendant les mois de no-t
vembre et de décembre. Ils ne seraient
ainsi déposés sur le bureau des Chambres
qu'au commencement de la prochaine ses",
É-ion, c'est-à-dire dans le courant du mois
de janvier.
La question qui préoccupe le plus la
ministère de la justice en ce moment est
sans contredit celle qui porte sur les pei-
nes à appliquer aux crimes commis dans
les prisons. On .sait en effet que ces crimes
ont augmenté dans une proportion consi-
dérable.
Les condamnés qui subissent leur peine
dans les maisons centrales n'hésitent pas
à commettre de nouveaux crimes, et, le
plus souvent, à attenter à la vis de leurs
gardiens, pour se faire condamner aux tra-
vaux forcés et se faire transporter à la
Nouvelle-Calédonie. ':
Avant 1873 même, époque à laquelle fu(
définitivement évacué le bagne de Toulonsl
le dernier qui- restât en France, un cer-
t'lia Poi - r ç , MI,
)ci donner l'assurance et la preuve que la
Corse n'est pas oubliée, que le continent ne
méconna!t pas les efforts de cette poignée
d'hommes qui n'a reculé ni devant les mena-
ces, ni devant la persécution pour affirmer
hautement son amour de la patrie française et
de la liberté.
Il n'y a pas quarante-huit heures, messieurs
les commissaires, que vous avez mis le pied
Jur le sol de la Corse, et déjà, je le sais, vous
y avez constaté non pas seulement les progrès
de l'idée républicaine, mais aussi les progrès
de ce que j'appellerai la politique républicaine
dans cette île.
Qu'il me soit permis de croire que je n'ai
pas été tout à fait étranger à ce résultat et que
je n'ai pas nui à cet esprit d'union et de dis-
cipline que vous constaterez chaque jour da-
vantage, messieurs les commissaires, à me-
sure que vous pénétrerez dans nos montagnes.
Cette constatation, d'ail eurs, vous est facile
-aujourd'hui même; il vous suffit de jeter les
"jeux autour de vous, dans cette salle Où se
trouvent réunies et confondues, dans la per-
sonne de leurs représentants les plus autori-
sés, toutes les nuances de l'opinion républi-
caine.
C'est à ce prix, c'est au prix de la discipline
la p'us étroite et la plus ferme que nos amis
du continent ont triomphé de tous les obsta-
cles et fondé la République en France. C'est à
se prix également que les républicains corses
;res itueront définitivement leur chère île à
ses traditions séculaires d'indépendance et de
fierté.
M. Joly a répondu :
Messieurs, et permettez-moi d'ajouter mes
thers concitoyens, je vous remercie au nom
de la Chambre des députés, dont nous sommes
3ci les délégués, du toast que M. le préfet vient
de porter à la représentation nationale. Je
vous adresse à tous mes remerciements; car,
:)ar vos applaudissements répétés, vous nous
avez prouvé qu'il était l'interprète fidèle de vos
sentiments.
Notre présence au milieu de vous est un té-
moignage éclatant de l'intérêt que porle à la
Corse la France continentale. La Chambre des
députés a voulu que la commission d'enquête
)e transportât dans cette île, victime autant et
'plus que les autres provinces du continent des
violences du 16 mai.
Elle a voulu savoir si les calomnies qu'on
l'épandait contre vos concitoyens étaient justi-
fiées et s'il était vrai que vous fussiez plus bo-
napartistes que français.
Messieurs, je ne sais ce que nous réserve
J'enquête à laquelle nous procédons, mais je
:puis affirmer que nulle découverte ne com-
pensera pour moi le bonheur que j'ai éprouvé
sn débarquant dans votre ville au milieu d'une
foule compacte et empressée, qui accueillait
jivec de telles marques de sympathies les re-
présentants de la m 'jo:'ité républicaine.
Dès ce moment, j'ai compris que le cœur de
ia Corse battait à l'unisson avec le nôtre, et
aussitôt, ont disparu ces préjugés que, depuis
irop longtemps, l'on s'efforçait d'entretenir
pour vous mieux isoler, et, par cet isolement,
?ous dominer sans partage.
Mais c'en est fait de tous ces calculs; les
habitants de la Corse ont compris que toutes
,es parties d'une même nation devaient con-
courir au même but; que tout antagonisme
avec la Mère Patrie serait désastreux pour
îeurs intérêts; que le même sang qui coulait
au cœur de la France devait couler à ses ex-
trémités; et, sans renier leurs traditions, tout
în demeurant attachés à leurs souvenirs, les
Corsas se sont rappelé qu'on ne vivait point
ivec les morts.
Je bois donc à la communauté de plus en
blus étroite de la Corse avec le continent. Je
Dois au préfet qui, avant d'être votre représen-
tant, était mon collaborateur et mon ami dans
les jours de lutte et de combat ; je bois à vous
îous, messieurs, qui représentez - à Ajaccio
zette phalange d'hommes d'élite qui, au prix
de sacrifices dont nous avons pu mesurer
l'étendue, avez maintenu haut et ferme le
drapeau de la République, c'est-à-dire le dra-
peau de la France.
M. le maire Peraldi s'est exprimé ainsi :
Je- suis heureux d'avoir l'honneur, dans
îette même enceinte où, il y a à peine un
an, une administration aux abois se livrait à
toutes les violences de la pression électorale,
de porter un toast à la France républicaine,
en présence de sympathiques et dignes repré-
jen ants de la souveraineté nationale.
Messieurs les députés, mécounus de nos
frères du continent qui veulent que la Corse
Boit un bourg pourri, nous attendions avec
impatience votre arrivée au milieu de nous
pour qu'il fût constaté officiellement que non-
seulement il existe en Corse un parti républi-
cain, mais que le parti républicain forme la
grande majorité dans l'arrondissement et dans
la ville d'Ajaccio.
Battus au scrutin du ii octobre, grâce à des
illégalités sans nom, nous ne nous sommes
pas découragés; pleins d'une foi ardente, nous
n'avons pas déserté le champ de la lutte élec-
torale, et le 13 janvier nous remportions une
victoire qui a été un grand événement politi-
que. De ce jour, notre parti composé de tou-
tes les nuances républicaines constituait la
grande majorité des électeurs. Et ici, mes-
sieurs, je dois à la vérité de déclarer que l'at-
titude franchement républicaine prise par M.
le préfet, en arrivant en Corse, a puissamment
contribué au résultat que nous avons obtenu.
Je lui en exprime une fois de plus nos sincères
remerciements.
Cette situation acquise au prix de persis-
tants efforts, il dépend du gouvernement, non-
seulement que nous la conservions, mais
qu'elle s'améliore de jour en jour.
Dans la déposition que,j'ai eu l'honneur de
faire devant vous, je vous ai exposé nos be-
.soins. Privés de représentants pouvant faire
valoir nos intérêts, nous vous demandons d'ê-
Ire nos avocats auprès du gouvernement. Vo-
tre voix sera entendue : et quand nous aurons
abtenu de la République ce que l'empire nous
a toujours refusé, la République n'aura nulle
part de p'us dévoués partisans que sur cette
-vieille terre de Corse qui donna au monde féo-
dal le signal de l'affranchissement des commu-
nes, et qui, la première, au milieu de l'Europe
asservie, a inscrit le suffrage universel en tête
de sa constitution :
Je bois à la France républicaine !
M. Laisafit a prononcé le discours sui-
vant :
Si je me permets de prononcer quelques
mots après les paroles que vous venez d'en-
tendre, c'est que je ne me considère pas com-
me absolument étranger à ce département. Je
l'ai habité assez longtemps pour y laisser à
mon départ d'excellents amis ; je crois même
pouvoir me flatter d'en compter quelques-uns
dans cette ville. C'est assez vous dire combien
je devais désirer qu'une délégation de la com-
mission d'enquête fût envoyée dans ce dé-
partement, et combien j'ai été heureux, en
même temps qu'honoré, lorsque mes collègues
m'ont désigné pour faire part e de cette délé-
gation.
Ce que nous venons faire ici, messieurs, il
est bon" de le répéter bien haut, car nos ad-
versaires ne se lassent pas dans leurs attaques
injustes. Notre mission n'est point une mis
Bion de passion, de haine et de vengeance ;
nous ne venons point faire œuvre de parti,
mais œuvre de justice ; nous venons froide-
ipent, sincèrement, honnêtement, chercher la
vérilé, la vérité tout entière sur cette période
funeste du 16 mai qui a mis le pays à deux
doigts de sa perte, et qui aurait amené l'effon-
drement de la-France sans l'admirable fermeté
du suffrage universel.
Tel est le rôle de la commission d'enquête
dans tous les départements français. Ici, nous
avons à fairj quelque chose de plus : nous
gavons à établir que nous sommes dans un dé.
partement français, à dissiper les préjugés
"7
qui pèsent encore sur votre situation politique
chez un certain nombre de vos concitoyens du
continent.
J'en puis parler, moi qui ai partagé ces
préjugés avant de vous connaître, moi qui
vous ai étudiés de près avant de me former
l'opinion désormais inébranlable que je pro-
fesse sur votre île.
De grands progrès ont été faits déjà dans
cet ordre d'idées; des progrès plus grands en-
core s'accompliront; à mesure qu'on vous con-
naîtra plus complètement, on v-eus estimera et
on vous aimera davantage : et j'espère bien
qu'en cela notre passage en ce pays n'aura pas
été inutile.
Lorsque, rentrés sur le continent, nous di-
rons quels ont été en Corse les efforts excep-
tionnels de la réaction du 16 mai; quelle ré-
sistance Nous leur avez opposée, avec cette
fermeté courageuse et cette indépendance
républicaine qui caractérisent vos compatriotes;
quelle peine vos adversaires ont eue à rem-
porter des victoires dont ils ne doivent pas
trop s'enorgueillir, la surprise sera certaine-
ment grande. Et quand nous ajouterons que
votre défaite au 14 octobre n'a été que mo-
mentanée, et bientôt suivie d'une éclatante
revanche sur le terrain municipal, aux élec-
tions de janvier'dernier, il faudra alors bien
se rendre à l'évidence, et tous les hommes
de bonne foi reconnaîtront que la Corse est
restée digne de son histoire et fidèle aux tra-
ditions de liberté qui ont toujours animé le
cœur de ses enfants.
Je bois, messieurs, à la Corse républicain3.
Pendant tout le dîner et pendant toute
la soirée, la cordialité la plus franche n'a
cessé de régner, et l'on s'est séparé en se
disant que la journée était bonne pour la
République et bonne pour la Corse.
• «e» —
LES ON-DIT
Il a soufflé hier, dans les rues de Pans,
un vent dont les moulins espagnols au-
raient eu certainement plus à souffrir que
de la lance de don Quichotte, s'il avait
soufflé dans la Manche le jour où l'admi-
rable fou se battait contre leurs ailes.
Quelle tempête à de certains moments,
sur les ponts, par exemple 1 Retroussant
les parapluies, traitant les jupes à peu
près comme les parapluies, enlevant les
,coiffures, déchirant les vieux drapeaux, le
vent furieux par instants arrachait par
milliers aux arbres qui frémissaient de
toutes leurs branches leurs feuilfcs déjà
jaunissantes.
Nous n'avons pas appris, heureusement,
que des accidents aient été causés par la
chute de la dépouille de nos toits dont
l'automne avait jonché la terre.
& &
La droite du Sénat a perdu hier M. de
Kergariou, mort à Versailles.
«$
Le Journal officiel publie les avis sui-
vants :
MM. les membres étrangers et français du
jury international des récompenses sont invi-
tés à venir retirer la carte d'invilation person-
nelle à laquelle chacun d'eux a droit pour as-
sister à la distribution solennelle des récom-
penses qui aura lieu le lundi 21 octobre, dans
le Palais des Champs-Elysées.
Ces cartes, essentiellement personnelles,
seront délivrées dans les bureaux du commis-
sariat général (Champ-de-Mars, porte Rapp,
bâtiment de l'administration), tous les jours,
de neuf heures à onze heures du malin, et de
une heure à six heures de l'après midi, à par-
tir du lundi 14: octobre."
L'administration dispo-era de toutes les car-
tes qui n'auront pas été retirées par les avants
droit avant le vendredi 18 octobre, à six "heu-
res du soir.
Les exposants français titulaires des hautes
récompenses (grand prix, diplômes d'honneur,
médail es d'or) ont été invités par lettres indi-
vïduel'es à venir retirer la carte d'invitation
personnelle et nominative à laquelle chacun
d'eux a droit.
Les présidents, ou, à leur défaut, les secré-
taires des jurys de classe, seront pourvus d'un
certain nombre de billets d'entrée à répartir
entre les autres exposants récompensés de leurs
classes.
9 ;
Les préparatifs de la solennité qui sera
donnée à l'occasion de la distribution des
récompenses, au palais de l'Industrie, peu-
vent être considérés comme terminés. On
peut dès à présent juger du coup d'œil
qu'on aura.
Le salon d'honneur, où les étrangers de
distinction attendront le président de la
République, est tendu de superbes tapis
des Gobeiins. Il n'y manque plus que les
massifs d'arbustes et de fleurs.
L'estrade destinée aux corps constitués
contient trois mille cinq cents places. On
y accède par deux escaliers du sous-sol.
L'estrade réservée au maréchal et aux
principaux hôtes de la France pourra re-
cevoir quarante personnes.
De chaque côté de l'immense amphi-
théâtre sont trois loges richement dé-
corées.
En avant de l'estrade présidentielle, on
élève neuf trophées sur lesquels seront
installés les produits primés. A droite et à
gauche prendront place les commissions
étrangères et les lauréats. Sur l'autre moi-
tié de la nef, destinée au public, on a éta-
bli un plancher légèrement incliné. M. Bel-
loir s'est engagé à placer des banquettes
pour six mille cinq cents personnes. En-
fin, entre les lauréats et le public, sera
installé le jury international.
.Le nom des nations exposantes figure
en grands caractères entre chaque travée,
entouré de faisceaux et de branches de
lauriers. Au-dessus des draperies se trouve
un écusson représentant les armes de cha-
que nation.
Toute l'armature du palais a disparu
sous les multiples décorations disposées
avec autant de goût que d'habileté.
Deux trains de plaisir ont amené hier à
Paris un millier de voyageurs venant d'A-
gen et d'Avignon.
Le chiffre des entrées à l'Exposition a été
de 74,084.
mm
5,648 voitures ont desservi hier l'Expo-
sition : 4,292 au Champ-de-Mars, dont
2,960 à la porte Rapp, et 1,356 au Troca-
déro, dont 988 à la porte n° 11.
A onze heures, 200 hommes du 10e régi-
ment de cuirassiers sont entrés par la
porte de Tourville, ainsi que trente inva-
lides.
,!' L'eipositipn des fruits qui ne devait être
i clôturée que 15, fermera demain sa-
medi. Cette mesure a été prise sur les
réclamations des exposants dont certains
fruits se détériorent. A partir du 12, ils
pourront enlever ou vendre leurs pro-
duits.
& &
Le comte et la comtesse de Montalivet
ont célébré leur cinquantaine lundi, au
château de la Grange, près de Sancerre. Il
y a eu le soir un banquet de quatre cents
couverts.
Quatre autres noces, dont les mariées
ont été dotées par M. de Montalivet, étaient
célébrées en même temps.
Où est le temps où le pasteur donnait sa
vie pour ses brebis, au besoin, et s'em-
pressait, quand l'une d'elles était malade,
de la porter sur son dos? • • „ ,,,
Aujourd'hui les bons pasteurs monte-
raient volontiers su; le dos de leurs bre-
bis, fussent-elles-malades, pour faire une
entrée plus solennelle dans leurs dio-
cèses..
C'est ainsi qu'un prélat, pour qui les
vanités humaines devraient être haïssables,
est entré hier matin à Bayonne, avec tous
les honneurs civils et militaires, passant
sous des arcs de triomphe établis de la gare
à la cathédrale!
Ce prélat, M. Ducellier, est apparu dans
la capitale des jambons, comme un chef
d'Etat. Il ne manquait à la cérémonie que
les clefs de la ville sur un plat d'ar-
gent.
Mais dans le clergé, à présent, ce qu'on
aime à mettre dans le plat, ce ne sont
point les clefs, ce S Jnt les pieds.
A 9
En raison du mauvais état de la mer, il
n'y a pas eu de départ ni d'arrivée, hier
jeudi, des bateaux-voyageurs entre Boulo-
gne etFolkestone.
& -S
Après six mois de privations de toutes
sortes ayant pour but la nourriture d'un
terne à la loterie de Turin, un sergent
d'artillerie de cette ville vient de gagner
217,000 fr.
Une légère pluie de pélerins espagnols
est tombée à Rome ces jours-ci. Leur ré-
ception au Vatican n'aura lieu que diman-
che ou lundi.
Hum? Ce peu d'empressement du Vati-
can à la recevoir indiquerait-il que les
pieux romipètes ne sont pas chargés d'ar-
gent.
fc»
Le Popolo de Gênes assure qu'un Fran-
çais, mort récemment en France, a laissé
presque toute sa fortune, qui est considé-
rable, à Garibaldi et ses deux fils, Menotti
etRiccioti. Il aurait fait, en outre, des legs
importants en faveur de notabilités répu-
blicaines de France.
.-.
Est-ce qu'il y aura toujours des bri-
gands et des gendarmes fantaisistes en
Italie?
Le fameux Biscia, le bandit modenais,
a élu domicile à Mirandola, dit une Ga-
zette de Bologne.
Ces jours-ci, il était tranquillement ins-
tallé devant une table du cabaret du Dia-
, volo pendant que le maréchal des gardes
;de la sûreté publique se trouvait au théâ-
tre, où on jouait l'opéra Lucia.
Ayant reçu avis de la présence de Biscia
dans le cabaret, le maréchal sortit aussi-
tôt à la tête de la force armée. Mais il ne
réussit qu'à faire feu sur un jeune homme
de quinze ans qui sortait par hasard du
cabaret.
:; Ce gendarme qui va au théâtre et qui
se trompe de but, ce brigand qui joue à
:la mourre en buvant frais, au nez de tous
les magistrats, sont de véritables person-
nages d'opérette.
fb qFe
Pas d'argent, pas de cadavre.
Un Milanais, ayant per lu à Reggio de
Calabre ua de ses fils, désirait faire trans-
porter à Milan sa dépouille mortelle. Il
demanda en conséquence au chef de gare
de Reggio le prix du transport. On fixa ce
prix à 102 fr.
Le cercueil arrivé à Milan, M. X. se
rendit à la gare pour le retirer ; mais il
tomba des nues, lorsqu'on lui déclara que
le mort ne lui serait livré que s'il complé-
tait la somme de 932 franc?, prix fixé par
le tarif.
Le chef de la gare de Reggio s'était trom-
pé en demandant 102 fr.
M. X. eut beau se récrier contre l'énor-
mité du tarif, on lui répliqua qu'il fallait
ou passer par là, ou sinon pas de ca-
davre.
De là, procès.
En attendant, la municipalité est inter-
venue au nom de la salubrité publique, et
elle a fait enlever le cercueil.
0Ic- ;t
Mahomet a dit : Quand la montagne ne
vient pas à vous, allez à la montagne.
Bien que giaour et zélé giaour, M. Dupan-
loup suit ce conseil en bon musulman.
Le chapeau ne venant pas à lui, il est
allé au chapeau, c'est-à-dire à Rome.
Mercredi, à la chute du jour, il était reçu
par le pape.
C'est toujours un commencement.
On ne dit pas, dans les dépêches, de
quoi Léon XIII et l'inspirateur de M. des
Houx ont bien pu parler.
On est réduit à supposer seulement que
le prélat français, étendant les mains
comme Jésus, a murmuré :
Laissez venir à moi les petits grands
chapeaux.
P. S. — Une dépêche de Rome qui
nous arrive à la dernière heure nous ap-
prend que le prélat reçu avant-hier soir
par le pape n'était pas. M. Dupanloup, mais
un cardinal espagnol.
Espagnol ou français, du moment que
c'était un cardinal, il est certain que ce
n'était pas M. Dupanloup, hélas!
!» &
On annonce que nous allons voir appa-
raître dans un journal monarchico-cléri-
cal un nouveau rédacteur dont on dit
merveille, et dont on devrait plutôt dire
miracle.
Ce rédacteur miraculeux s'appellera
Durand-Morimbeau.
Ce qui retarde son apparition, c'est
qu'on craint que M. Henri des Houx, de la
,Uéfeu$e.nQhû fasse uli proc s.
.Pourquoi?—Mais pour .ùsurpalion de
nom. Vous ne savez donc pas que
M. Henri des Houx ne s'appelle pas Henri
des Houx, qu'il s'appelle Durand-Morim-
beau ?
Mais le rédacteur miraculeux qu'on an-
nonce répond :
— Eh bien quoi? Sans doute, ce nom
appartenait à M. Henri des Iloux, mais
puisqu'il y a renoncé, qu'est-ce que ça
peut lui faire que je m'en serve?
S'il y a procès, nous tiendrons nos lec-
teurs au courant.
Un passant.
———————— ————————
-HISTOIRE DE DGEZZAR-PACIIA
XII
Dahers devenait chaque jour plus
menaçant.
Les forces de Dahers se composaient
d'Arabes de Saphed, de Mothualis et
de Barbaresques mercenaires à pied et
à cheval. Ces Barbaresques infestaient
toute la Syrie. Les navires français en
amenaient continuellement de Tripoli
ou de Tunis, malgré les ordres de
M. d'Aiguiilon et les instructions de
notre ambassadeur. C'était la lie de la
population africaine. Ils se louaient
indifféremment à tout le monde. Quand
leur solde était en retard, ils se
payaient eux-mêmes en mettant à sac
les villes qu'ils étaient chargés de dé-
fendre.
Le principal aga de ces Barbares-
ques venait de Tunis. II. valait mieux
que ses troupes. C'était tin homme
d'une grande énergie, qui faisait trem-
bler tout le monde, et honnête à sa fa-
çon. Il aimait personnellement Dahers.
Aussi, sa fidélité dura-t-elle plus long-
temps que celle des enfants du vieux
cheik. Leur trahison précéda la sienne.
On le nommait Degnizlé.
Les Mothualis, musulmans de la secte
d'Ali, sont, dit-on, d'origine persane.
Ils ont les traits réguliers et les beaux
yeux fendus en amende des personna-
ges qu'on voit sur les boîtes peintes de
Téhéran. Ce peuple était divisé en deux
groupes séparés par une grande dis-
tance : le premier habitait au nord de
la plaine de la Beka, dans les environs
de Baalbeck. Il obéissait, tantôt à l'émir
Youssef, tantôt à Osman de Damas. Le
second, infiniment plus nombreux et
plus important, occupait toute la partie
'de la montagne qui se trouve à l'est de
Sour, l'ancienne Tyr. Ce dernier mar-
chait avec Dahers qui était censé payer
très cher - son alliance. Depuis un temps
immémorial, les Mothualis refusaient
le miry et S3 chamaillaient avec le pa-
cha de Scyde, de qui ils relevaient di-
rectement. Dahers, dans un moment
qu'il était en paix avec la Porte, pro-
posa au grànd-seigneur de prendre à
sa charge l'impôt des Mothualis, sous
; la seule condition que leur territoire
serait distrait du pachalik de Scyde et
ajouté au pachalik d'Acre. Le grand-
seigneur accepta, et Dahers, qui ne
paya pas sa dette annuelle, acquit,
gratis, une province et une armée.
Les Mothualis lui furent fidèles sans
cesser d'être indépendants. Ils obéis-
saient à des espèces de seigneurs féo-
daux qui prenaient le titre de cheiks,
C'était Aly-Dervisch, Alv-Ferez, Ilus-
sein-Mansour, Aly-Mansour, Abbas-
Aly, Abbas-Mohammed, qui gouvernait
Sour, enfin Nassif, qui portait le titre
de grand-cheik. Il y en avait un autre
'encore, nommé Capellan, mais qui ne
,se mêlait pas aux guerres. Les corres-
pondances consulaires nous le peignent,
comme un philosophe prudent. Sans se
brouiller avec Dahers, il avait su mé-
nager le grand-seigneur, auquel il
payait l'impôt quatre fois par année,
régulièrement, comme un honnête
bourgeois paye son terme. Les orages
passaient au-dessus de sa tête sans l'at-
teindre, et les cataclysmes le laissaient
tranquille.
Ces cheiks habitaient des châteaux
fortifiés qu'ils armaient de leur mreux,
et où ils entassaient dans des cachettes
introuvables l'or, l'argent, les armes,
les étoffes, les provisions de toute na-
ture qu'ils avaient arrachées tà l'enne-
mi, aux marchands européens ou à
leurs sujets. Le château de Tebny, le
plus célèbre de tous, se trouvait à sept
ou huit lieues de So.ur. C'était là qu'ha-
bitait le grand-cheik Nassif, renommé
dans toute la Syrie. Nassif faisait le
commerce en même temps que la guer-
re, et il était aussi à craindre comme
négociant que comme soldat. Sur ses
terres, qui s'étendaient très loin, il
cultivait le coton et l'olive. Une sorte
de colosse, dont la figure hideuse avait
l'air d'un masque, vivait chez lui et ne
le quittait presque jamais. Cet homme
avait une réputation de férocité dans
un temps où tout le monde était féroce;
il se battait avec rage; son corps était
couvert de blessures. On l'appelait
Gadban.
Marié depuis peu, il eut un jour, on
ne sait pourquoi) l'idée que sa femme
pouvait être infidèle. Rien cependant
n'autorisait ce soupçon. Gadban n'en
cou pa pas moins la tête de sa femme. Il
; alla ensuite raconter l'aventure au
grand-cheik. Nassif le loua fort de sa sus-
ceptibilité. L'opiiiion générale était alors
~'u~{).Q~m~~a~aj~jie~
meurtre, sans prétexte, et seulement
parce qu'une pensée désagréable lui est
venue à l'esprit, est un homm.e.,qui a un
vif sentiment de l'honneur. Le plus cu-
rieux est que la sœur de la morte devint
amoureuse de Gadban et qu'elle l'é-
pousa.
Les Arabes de Saphed qui combat-
taient à côté des Mothualis étaient gé-
néralement placés dans les ordres d'Aly-
Dahers. C'était une tribu autrefois no-
made et qui s'était fixée dans le sud de
la Syrie. Les Saphédiens avaient con-
servé la sauvagerie et les habitudes des
guerriers du désert. La ville d'Acre
trembla quand, après sa conquête,
Dahers les y amena pour la première
fois.
A ces bandes de forcenés, Dahers
ajoutait quelques milliers de màmer
iouks. Aly-Bey, nous l'avons vu, n'a-
vait pas renoncé à la conquête de la
Syrie, même après l'échec de Damas.
Il avait, dès- le mois d'octobre de la
même année, préparé une nouvelle
expédition, et, tant pour soutenir Da-
hers, toujours assailli par O-man, que
pour habituer les Syriens à la domina-
tion égyptienne, il avait envoyé des
garnisons dans quelques villes de la
côte, à Rame, à Gaze, à Haiffe et à
Jaffe. Il entretenait, en outre, un gou-
verneur à Scyde, Mustapha-Bey, qui
partageait le pouvoir avec le barba-
barosque Degnizlé , commandant du
château.
Dahers était alors au comble de sa
puissance. Sa vieillesse avait la fougue
et l'éclat do l'âge mûr. Il venait d'at-
teindre sa quatrevingt-sixième année,
et il avait conservé le goût du harem et
de l'écurie. Ses femmes venaient de
Circassie et de Georgie. Il achetait ses
étalons aux tribus bédouines de Saqr
et d'Anazé. Son activité prodigieuse se
retrempait dans les inquiétudes de la
politique et dans les dangers de la
guerre.
EDOUARD LOCKROY.
(A suivre.)
— ■ ■ i ■■
DISCOURS DE M. GAU-BET CA A GRENOBLE
On nous télégraphie de Grenobl e, 10 août,
9 h. 40, soir :
Ces 5 heures, la foule faisait queue au théâ-
tre dont tous les abords étaient envahis. A
6 heures, salle comble.
Les sénateurs, l's députés, les maires du
département occupent la scène qui est ornée
de trophées.
M. Gambetta est arrivé à 7 h. 30.
Il a à sa gauche M. Gaché, maire, et à sa
droite M. Parent, député de Saloie.
Le maire, après avoir prononcé une allocu-
tion, dit qu'il donne la parole au grand pa-
triote.
M. Gambetta répond :
Chers concitoyens, chaque heure exige des
exhortations Je choisis ce pays, où je trouve
la démocratie sûre et ferme.
En 1872, je vous disais que nous commen-
cions une étape nouvelle. Je choisissais Gre-
noble pour cette première étape, et j'en étais
heureux. Aujourdhui, avant de commencer
une nouvelle étape, je vais vous dire où sont
les périls et les écueils.
Nous voici à la veille d'un acte décisif. Le
décret rendu par le cabinet, ces jours der-
niers, nous met à quelques jours de la pacifi-
cation.
Après avoir accumulé toutes les preuves de
patience et de modération, la France a échappé
aux hommes du "2i- mai. (Applaudissements.)
Vous connaissez les actes et les tentatives fai-
tes pour ramener le pays en arrière. Je viens
exarn n'er par quels moyens no is pouvons d'ici
à quelques jours, éviter les obstacles qui ar-
rêtent la France dans la voie du progrè.-. Les
conseils municipaux vont avoir à choisir des
délégués pour désigner celui qui sera juge
des destinées du pays pendant une période de
neuf ou (i ans.
Je sens la gravité de la misàioa des délé-
gués. Je voudrais que tous les membres des
conseils municipaux agissent dès aujourd'hui.
Il y a un jour où une même responsabilité
pèse sur la tête des commettants et des élus,
où ils sont liés par la solidarité. Je cite un
exemple de cette responsabilise en rappelant
le 10 lévrier 1871. Quand le candidat est élu,
il reste responsable Avant l'élection, c'est le
suffrage universel qui est responsable. (Vifs
applaudissements.) Il faut que noire histoire
nous serve chaque fois que naus avons un
mandat à accomplir.
En mai 1870, on disait : votez contre les ré-
publicains, contre les libéraux, ne vous occu-
pez pas de vos affaires, il y a des gens qui s'en
occuperont. Le peuple a cru à ces paroles et a
voté le plébiscite. Il en est résulté l'arrêt de
déchéance, suivi de l'invasion et d'une aug-
mentation d'impôts. Il faut faire sentir aux
35,000 communes l'importance du vote au
point de vue de la paix et de la prospérit j.
S'il y a1 ait eu des tentatives contre les vœux
de la majorité au 2i. mai et au 16 mai, la
cause en est dans l'appui que le Sénat adonné
à une majorité de factieux égarés. Cette majo-
rité sénatoriale a mis le pays en péril en usur-
pant pendant sept mois et demi le pouvoir
qu'elle était incapable de mener dan3 me
bonne direction.
Il faut dire aux conseillers municipaux :
Vous avez souffert, vous avez vu le spectje
de l'invasion, vous avez tremblé pour la paix
contre les citoyens. Tout cela recommencerait
avec une majorité pareille provenant de mau-
vaises élections. Au scrutin, écartez cette dé-
chéance par vos votes de délégué ou d'elec-
teur. Que le délégué dise : Votons dans l'es-
prit de la majorité républicaine, alors il n'y
aura plus au Sénat avec des élections con-
formes au suffrage universel que des membres
dévoués à la République.
Votez pour les candidats dévoués à la cons-
titution. Pas de membres du gouvernement du
24 mai. Qu'on se débarrasse de ceux-là.
Il faut discuter avant de procéder aux élec-
tions et faire porter vos suîlrages sur des
hommes n'ayant pas varié dans leurlpassé po-
litique.
Je suis partisan de la politique dé concilia-
tion ; mais cependant je ne veux pas ouvrir
les portes de la République à ceux qui ont
travaillé contre elle.
Le rôle de la gendarmerie dans les campa-
gnes est de s'attacher à remplir un mandat de
protection et non un mandat de politique.
Les élections sénatoriales doivent porter les
conseils municipaux à s'occuper de la Répu-
blique, à s'êeiâlrôi*, afin de bien connaître
leur mandataire. Avec la Constitution, la cam-
pagne peut choisir ses mandataires. Je forai
tout mon possible pour les élections sénato-
rialg^j^, 9,UX
leur dcvotr. Les démocrates ruraux résisterons
aux menaces des prophètes, essouflés et im^
puissants que l'Eglise met en avant.
On disait:, La République, c'est le partaga,
des'biens, elle menace la famille, la propriété;)
On a renoncé aujourd'hui à ces calomnies'
On dit : La religion est attaquée ; on parle dei
persécutioTS et de martyrs. Ces affolements:
coïncident avec des entreprises audacieuses/j
et ce sont ceux qui crient au martyre qui
mettent la loi sous leurs pieds, sans qu'ont
trouve quelqu'un pour la faire respecter. (Vifs'
applaudissements.)
On confond la religion et la liberté de con-
science avec l'esprit de domination d'une
secte qui s'abrite sous ce nom respecté, mais
exploité. Cela ramènera l'opinion au choix
entre les partisans de la domination nationale
et les partisans de la domination d'hornméi.
voués à un culte et qui ne devraient pas se
mêler d'autre cho'c, qui ne devraient pas sur-'
tout transformer la chaire en tribune. r
Qu'on ne crie plus a la persécution, qu'on
obtienne le respect pour la loi. Qu'on fasse
cesser les déclamations du parti antirépubli-
cain, du parti antifrançais qui nous hait ni
sert des desseins hostiles. Il faut répéter
aux électeurs sénatoriaux que les artisans de'
mensonge sont à écarter. Qu'ils choisissent
Veulent-ils être libres chez eux, respectés par
les agents de l'Etat ou bien veulent-ils selars-
ser conduire par la sacristie. Il faut savoir
distinguer la rcligi-oir"fles ministres qui li-
compromettent.
Il L faut appeler et concentrer l'esprit des
conseillers municipaux sur les élections pour
le bon fonctionnement de la Constitution,
pour l'ordre et la paix. Un Sénat républicain
est nécessaire dans un pays démocratique. Uil
Sénat factieux suscitant des conflits avec IW,
Chambre des députés doit disparaître. Oàl
n'aura plus à redouter de dissolution. Si nos"
adversaires avaient bien compris leurs inlép
rêts, ils auraient refusé de voter la dissolution^!
Ce que je redoute dans l'intérêt de mon pays,.
c'est qu'on confonde le rôle du Sénat et qu'on]
substitue un conflit à un contrôle en acciv*
mulant les préjugés. ; j
Je ne connais pas d'institutions qui ne puis^
sent s'améliorer sous une main démocratique:^
Que de lois l'Assemblée nationale nous a lé-
guées! Beaucoup sont bonnes, beaucoup sont
à étudier.. : :
Sous l'inspiration du suffrage universel elle^
deviendront un instrument de victoire. Le
Sénat conçu par la réaction s'efface devant le £
Sénat issu des élevions. Cette institution est
nécessaire dans une démocratie..
Aujourd'hui, nous aurions fini. Mais les
élections du a janvier doivent former un nou-
veau groupe. Les nouvelles couches sociales y
viendront et avec elles aussi la prospérité',
le bien-être et la moralité. (Applaudissements.)
JOURNÉE POLITIQUE
Le ministre de l'intérieur a adressé la
circulaire suivante à MM. les préfets :
Monsieur le préfet,
Il arrive fréquemment que des hommes ap,
partenant. aux diverses classes de l'armée actitfl
ou de l'armée territoriale, maintenus ou ren-
voyés dans leurs foyers, adressent directement
au ministre de la guerre, au lieu de les faire
parvenir à l'autorité compétente par la voie
hiérarchique, des demandes tendant à obtenii
soit un ajournement, soit la dispense d'assister
aux réunions d'exercices, soit de simples ren-
seignements sur leur situation au point de vue
des obligations du service militaire.
Ce mode de procéder, outre qu'il est coïfc.
traire au principe de discipline générale, a
encore pour résultat, contrairement au hulf
que se proposent les pétitionnaires, de retardeï
la solution qu'ils poursuivent.— Leurs deman-
des, en effet, ressortissent le plus souvent au
commandant territorial ou au service du recrîft
tement, et l'autorité militaire supérieure, qui
en est saisie directement, ne peut que les ren\
voyer aux généraux commandant les corpjf
d'armée, qui possèdent les éléments et ont
reçu les pouvoirs nécessaires pour statuer.
Il convient donc de faire connaître aux in-
téressés, autant pour leur profit personnel
qu'en vue du bien du service, les règles aux-
quelles ils doivent se conformer dans leurs
rapports avec i'autorilé mtU'aire.
A cet effet, je vous invite à publier au re-
cueil des actes administratifs de votre préfec-
ture, et par tous autres moyens que vous juge-
rez convenables, un avis portant que tous les
hommes liés au service militaire, soit comme
réservistes ou disponibles de l'armée atfivef
soit comme appartenant à l'armée territoriale.
ou à sa réserve, doivent transmettre les déw
mandes qu'ils auraient à adresser à l'autorité
militaire, au générai commandant la subdivi<
sion de région, par l'intermédiaire du cona-f
dans laquelle ils sont inscrits comme y étant
domiciliés. La lettre d'envoi au commandant
du recrutement devra être affranchie, cet ofû-*
cier ne jouissant pas de la franchise avec lei
parficuliers.
Recevez, etc.
Pour le ministre de l'intérieur, le conscillei
d'Etat directeur.
Signé : J. de crisenoy.
M. llirsch, impliqué, comme on sait,
dans l'affaire dn congrès socialiste du
quinzième a'rrondissement, et détenu de-
puis quelque temps à Mazas, vient d'être
l'objet d'une ordonnance de non-lieu.
Le garde des sceaux s'est décidé, dit le
Ternp", à ne former qu'une seule grande
commission chargée d'examiner définiti,
vernent les différents projets de réformer
étudiés par le ministère de la justice.
La présidence de cette commission a été"
offerte à M. Faustin Hélie, qui l'a ac-o;
ceptée.
La commission s'occupera tout d'abord
de deux projets de loi relatifs,.-le premier
à l'exécution des arrêts criminels (publi-;
cité des exécutions capitales), et le second
aux pénalités à appliquer aux crimes com-!
mis dans l'intérieur des prisons. Ces deux
projets seront prôts pour l'époque de lit
rentrée des Chambres et déposés dès les'
premiers jours de novembre. 1
Quant aux projets qui ont trait aux ré.
formes de notre code d'instruction crimi^
nelle, la commission se propose de les
examiner à loisir pendant les mois de no-t
vembre et de décembre. Ils ne seraient
ainsi déposés sur le bureau des Chambres
qu'au commencement de la prochaine ses",
É-ion, c'est-à-dire dans le courant du mois
de janvier.
La question qui préoccupe le plus la
ministère de la justice en ce moment est
sans contredit celle qui porte sur les pei-
nes à appliquer aux crimes commis dans
les prisons. On .sait en effet que ces crimes
ont augmenté dans une proportion consi-
dérable.
Les condamnés qui subissent leur peine
dans les maisons centrales n'hésitent pas
à commettre de nouveaux crimes, et, le
plus souvent, à attenter à la vis de leurs
gardiens, pour se faire condamner aux tra-
vaux forcés et se faire transporter à la
Nouvelle-Calédonie. ':
Avant 1873 même, époque à laquelle fu(
définitivement évacué le bagne de Toulonsl
le dernier qui- restât en France, un cer-
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