Titre : Gil Blas / dir. A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1881-01-04
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Contributeur : Gugenheim, Eugène (1857-1921). Directeur de publication
Contributeur : Mortier, Pierre (1882-1946). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1881 04 janvier 1881
Description : 1881/01/04 (N413,A3). 1881/01/04 (N413,A3).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7515974v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
TROISIEME ANNEE NUMERO 4ii
Un IVIimëro î parlsj 125 cent,;; oepartemênto, 20 ine-nte
IIAROI 4 JANVlKR 1881.
A. DIJ!tIOST, Directeur
ABONNEMENTS .,> -
PAnIs, I mois -4FR ur
— 3 —. 13 ast
— 12 — KO »
DÉPARTE}IENT¡;:"
et ANGLETERRE
3 mois. 1®
12 — OO a
Elrallger, ) rais de poste en plus.
On s'abonne à Londres, chez A. MAURICE,
13. Tavistock How. Covent fiarden, et
Oxford street, 480 W. G.; à Milan (pour
l'Italie), chez llcnry Berger, viaBrolelw,.
26, Casa Ligure.
REDACTION ETTDÏÎN ISTRATION
BOULEVARD DES CAPUCINES. 10
Amuser les yens qui passent, leur plaire aujourd'hui et recommence*
lé lendemain* — J. JANIN, pré fade de Gi1 Blas.
A. 1HJMOWT, Directeap :.
- ABONNEMENTS
PAlUS, 1 mois. 4fr. 50 T
- 3 - 13 BO
- 12 -. SO >
DÉPARTEMENTS, 3 mois. 16 >
— 12 — CO »
Étranger, frais de poste en pl13
ANNONCES ET RÉCLAMES
MM. DOLLINOEN FILS, SÉGUY ET GF*
Passage des Princes
ET A L'ADMINISTRATION
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
BOULEVARD DES CAPUCtNES, 10
SOMMAIRE
MONSIEUR ET BÉBÉ. - Armand Stlwshv.
PETITE BOURSE DU SOIR.
NOUVELLES ET ÉCHOS;' --Le Diable boiteux.
JJ ANNEAU DES FIANÇAILLES. — Jules Du Vernay.
Î L'ACTUALITÉ. — Gaston Vassy.
A TRAVERS LA POLITIQUE. — Le Sage*
INFORMATIONS. — Georges Duprey.
LE LIT DE MORT DE BLANQUI. - - Paul Ginisfy.
LES FAITS DU JOUR. — Paul Ginisty.
TOUR DU MONDE. — Pierre Ferrure.
LES PEINTRES EN ROBE DE CHAMBRE. — P.de Katow.
JOURNAUX ET REVUES. - Jein Ciseaux.
SPORT.
-PROPOS DU DOCTEUR. — Dr E. Monin.
; LES LIVRES. — Jean d'Arqués. -
COURRIER DES THÉÂTRES. — C. de Trogoff.
LA SEMAINE FINANCIÈRE. — .H
PASSE-TEMPS. — E. Franiery.
FEUILLETON: LA BUVEUSE DE SANG, Mie d'Aghonne
MONSIECMT BÉBÉ
-
)
« Mon pauvre Bébé,
» Enfoncée, notre friture à Suresnes !
Monsieur ne s'avise-t-il pas de m'écrire
qu'il viendra me demander à dîner ce
soir ?. Un tête-à-tête avec ce vieux sin-
ge ! tu vois ça d'ici ? ou plutôt je ne
veux pas que tu le voies. Ah! mon ami,
qu'une femme qui est obligée d'attendre
pour vivre après de pareils goujats est
malheureuse ! Toi, mon Bébé, tu pen-
seras bien à ta Nini, n'est ce pas ? Mais
ne mange pas de goujons sans elle.
» Ça me ferait trop de mal ! Tu sais,
les goujons, c'est un de nos souvenirs !
Viens demain de bonne heure. Dis, tu
veux bien ? Je t'embrasse follement
comme je t'aime!
» Ta NINI pour la vie. »
— Ah ! mais ce Monsieur commence
: à m'embêter, et il faut que ça finisse 1
dit Bébé, en froissant cette lettre avec
colère.
Bébé! vous le voyez d'ici : un grand
garçon de vingt-deux ans, avec une
abondante et soyeuse chevelure, de
grands yeux d'un vert de mer, et de pe-
tites moustaches naissantes, aux crocs
à peine ouverts en hameçon. Mis avec
recherche et portant une cravate aux
chatoiements audacieux. Eh bien !
vous avez de la chance , si vous
le voyez ainsi ! Moi qui le con-
nais , je vous dirai que c'est un
gros, court et rougeaud, qui vient de
passer la cinquantaine, d'un joli dé-
braillé dans sa tenue, l'œil émerillonné
mais entouré de ri des,avec une bouche
sensuelle, mais bordée d'un arc grison-
nant, n'ayant jamais dû être ni beau, ni
distingué, ne l'étant pas devenu avec le
temps, et que vous ou moi trouverions
abominable.
Pourtant je vous jure que Bébé était
aimé pour lui-même.
Ah! ne criez pas à l'invraisemblance!
Il n'est pas nécessaire de ressembler à
un héros de roman pour jouer ce rôle
aimable dans la vie d'une fille légère.
Il suffit le plus souvent de l'avoir amu-
sée pendant une heure, qu'elle vous
croie sans le sou, et surtout qu'un au-
tre ait l'idée fàcheuse de l'entretenir.
Une de ces dames a fort bien exprimé
la chose dans une chanson qui mérite-
rait d'être populaire, et dans laquelle
Elle raconte comment l'auteur de tous
®s maux l'avait charmée:
Un soir; au bord de l'eau,
Pour faire ma conquête,
Il a pris mon chapeau
Et Ta mis sur m tète ;
Puis après, en jetant
Un ch'veu dans la salade,
JI m'a fait rire tant
Que j'en étais malade I
Comment résister, en effet, aux
traits d'un esprit aussi délicat?
II
Et c'est à peu près comme cela que
M. Jérôme Bonardel avait ravi le cœur
de Mlle Léonie de Saint-Cucufa (Ur-
sule Boudin avant les lettres de no-
blesse), un jour, à la Grenouillère, en-
tre deux plongeons. Un homme à prin-
cipes, ce M. Bonardel. Doué d'une
bonne vingtaine de mille livres de ren-
te, il avait pour maxime qu'un homme
qui paye la femme en est rapidement
méprisé, opinion qui est digne d'un vé-
ritable observateur. Il avait conclu de
et axiome que le mieux était de ne lui
amais parler de sa fortune, mais de
aire le galant avec elle, comme un
homme qui n'a pas d'autre monnaie à
lui. offrir que sa belle humeur et le
charme de sa société. Comme il possé-
dait à un haut point le genre de bagou
que les femmes d'éducation médiocre
appellent de l'esprit, il parvenait géné-
ralement à plaire et était devenu à la
mode. Une femme distinguée de Bébé
n'était pas fière à demi. Pas un ne s'en-
tendait mieux que lui aux parties de
campagne. Il fallait le voir danser, une
rose à la boutonnière, dans les bastrin-
gues villageois.' Renommé, avec cela,
pour son exquise délicatesse. Car ja-
mais il n'avait souffert que sa connais-
sance payât le dîner ou le vestiaire. Je
n'affirmerais pas qu'il n'eût encore été
aimé davantage s'il eût perdu ce der-
nier préjugé. Mais, que voulez-vous ?
L'homme n'est pas parfait.
C'était, en somme, une belle exis-
tence que celle de M. Jérôme Bonardel,
veuf depuis une vingtaine d'années et
n'ayant pour famille qu'un neveu qu'il
avait assez médiocrement élevé, mais
qui n'en était pas moins devenu un
gardon très cornue il ~ut. Trop comme
il faut. Car, dans ce jeune homme,
grave, à vingt-quatre ans, comme un
sénateur, correct dans ses moindres
actions comme un notaire, l'air protec-
teur auprès des femmes, Bébé avait
bien de la peine à reconnaître son sang,
son vieux sang d'Argenteuil pétillant
comme du vin clairet.
Depuis plusieurs années, d'ailleurs,
le faux Hippolyte ne vivait plus avec
son pseudo Thésée d'oncle.
Eh bien, comme on a raison de dire
que l'homme n'est jamais content de sa
destinée. Après s'être moqué de Mon-
sieur, deux années durant, avec cette
farceuse de Léonie, Bébé commençait
à sentir une aversion épouvantable pour
ce gêneur qui se mettait sans cesse eW
travers de ses projets amoureux ou - bit-
choliques.
Il méditait de s'en débarrasser et
d'occuper la place à lui tout seul, en sa
qualité de fonctionnaire officiel. Il y
avait déjà quelque temps que cette idée
saugrenue le tracassait. La lettre citée
plus haut mit un terme à ses hésitations
:et voici comment il y répondu :
« Ma chère Nini,
» J'ai une bonne nouvelle à te don-
ner. Je viens d'hériter. Désormais, je
puis t'avoir à moi seul et suffire à tout.
Puisque tu seras chez toi ce soir, je
viendrai à neuf heures t'apporter le pre-
mier trimestre de la pension que j'en-
tends te faire et assister à l'expul-
sion de ce Mofîsieur dont les exi-
gences devenaient intolérables et in-
compatibles avec ma dignité.
« Ton Bébé pour l'éternité. »
III
Ce petit mot jeté à la poste, M. Jé-
rôme Bonardel chercha dans le plus
profond tiroir der son secrétaire le reçu
provisoire d'un certain nombre de ti-
tres qu'il avait déposés, il y avait deux
ans environ, auCrédit Alâçonnàis, et
dont Ai., négligé depuis ce temps de
se faire adresser le. récépissé définitif,
gardant, comme il le disait, cette poire
pour la soif.- Une poire d'une centaine
de mille francs, ce qui est un prix povir
une poire, même chez Chevet. — Muni
de ce bout de papier, il s'en fut trouver
son vieil ami Boniface, chef du bureau
des titres au Crédit Maçonnais :
—• Quel bon vent t'amène ? lui dit
Boniface joyeusement.
— Ce n est pas un vent, répondit
gaiement Bonardel, mais le désir de re-
prendre l'argent que j'ai ici.
— Toujours farceur !
— Comment, farceur ?
— Mais oui. Tu sais bien que nous
n'avons plus rien à toi, depuis que ton
neveu est venu, de ta part, chercher le
dépôt que tu nous avais fait.
— Mon neveu ?
— Certainement. C'est à moi-même
qu'il s'est adressé. Il m'a dit que tu
avais égaré ton reçu provisoire. Comme
je vous connais tous deux, je lui en ai
fait délivrer un définitif à la place et
j'ai su depuis que les titres avaient été
retirés le plus régulièrement du monde.
— Imbécile ! hurla M. Bonardel
exaspéré et rouge comme une pivoine.
— Tu dis, mon vieux ?
— Je dis que mon neveu est un voleur
et toi le dernier des idiots. Qh ! mais !
vous êtes responsables, et cela ne se pas-
sera pas ainsi. ! Ah ! le drôle a abusé
de mon nom ! Ah J tu t'es laissé din-
donner comme ça. Eh bien, mes en-
fants , vous verrez bien si on se moque
de moi !
Et ayant rabattu d'un coup de poing
son chapeau sur sa tête, M. Bonardel
sortit avec des attitudes menacantes.
En gesticulant dans la rue, il faillit
défoncer l'abdomen d'un monsieur qui
marchait en sens inverse.
—- Pardon, monsieur, lui dit le pas-
sant, est-ce que je vous ai fait quelque
chose ?
— Vous m'avez regardé par-dessous
la jambe, répondit Bonardel qui avait
absolument perdu la tête.
— Vous vous trompez, monsieur, re-
prit le passant avec une modération par-
faite, car l'œil que j'ai par dessous la
jambe n'y voit pas.
Bonardel se rendit à cette raison et
lui fit des excuses.
— N'importe ! dit-il. Je serai chez
Léonie à neuf heures. Mais comment
lui avouer ?. Bah ! puisque c'est pour
moi qu'elle m'aime 1 il N'Y aura rien de
changé.
IV
Transportons-nous, s'il vous plaît,
maintenant, dans le boudoir de Mlle de
Saint-Cucufa. Il est huit heures, et Mon-
sieur est en train de prendre le café
avec elle. Or voici, tout en humant ce
moka, le petit discours qu'il est en train
de lui tenir:
— Ma chère Léonie, j'ai une triste
confidence à vous faire, mais la loyauté
me fait un devoir de ne la pas retarder.
Depuis dix-huit mois que J'ai le plaisir
d'être votre amant, j'ai dépensé une
centaine de mille francs qui m'étaient
un peu tombés du ciel. Ce n'est pas, au
moins, un reproche que je vous fais,
mais un fait que je constate. Or, c'était
tout mon avoir, et si je vous ai demandé
à venir dîner avec vous ce soir, c'était
pour vous faire mes adieux, car je ne
me flatte pas que vous me permettiez
de revenir, maintenant que vous savez
la vérité. »
Au début de cette oraison, Léonie
avait fait une petite moue de désap-
pointement, mais la conclusion si simple
de ce douloureux récit lui causa une
émotion plus louable. Elle se prit à re-
garder Alollsiellr, ce qu'elle n avait ja-
mais pensé à faire jusquç-là, parce que
les femmes se donnent rarement la
peine d'analyser les traits d'un homme
qu'elles considèrent uniquement comme
un caissier. Elle s'aperçut qu'il était
tout jeune, avait une rete charmante, de
belles façons, tout ce qui peut charmer.
Son parti fut pris soudainement.
— Vous me jugez mal, lui dit-elle.
Plus que jamais, vous avez le droit de
rester ici. ,.
Et comme il la regardait avec une
stupéfaction pleine de joie :
— Il y a un dieu pour les amoureux,
lui dit-elle en l'attirant à ses côtés. Ima-
gine-toi, mon ange, que j'attends tout
à l'heure un monsieur qui vient de faire
un héritage et brûle du désir de m'en-
tretenir. Oh ! n'en sois pas jaloux ! c'est
un grotesque ! Comme nous le trompe-
rons, mon chéri ! Comme nous serons
heureux!. bis, tu veux bien, Bébé ?
Etklonsieur,promu au grade deBébé,
nageait positivement dans une indicible
extase.
Un coup de sonnette interrompit
Fidylle en beau chemin.
— C'est Monsieur, dit précipitam-
ment Léonie. Attends-moi ûn instant.
- Déjà ! murmura innocemment le
nouveau Bébé, pendant qu'elle sortait
en lui envoyant un baiser.
V
C'était M. Jérôme Bonardel, en effet,
qui faisait son entrée dans la pièce voi-
sine.
— Bonjour, mon ami, lui dit Léonie
avec une obséquiosité inquiétante.
— Bonjour, ma Nini adorée. Ah 1 si
tu savais ce qui m'arrive. Enfin, comme
tu m'aimes, je suis déjà consolé. Tu
sais bien ce que je t'avais écrit. eh
bien ! mon héritage est tombé dans
l'eau 1
; — Alors, Monsieur, que venez-vous
faire ici ? repartit Mme de Saint-Cucufa
avec un air de dignité offensée.
', — Ce que je viens faire, Nini. ?.
- Je ne puis vous recevoir, mon
cher, je vous avais prévenu que Mon*-
sieur était là. '-.
Et le ton dont elle disait cela avait
des vibrations d'acier.
Une maison tout entière fùt t Cu
sur la tête de Bonardel qu'il n'eu
été plus complètement abasour ï a
colère lui vint devant ~et accu abo-
minable.
— Monsieur ! hurla-t-il ! Monsieur !
Eh bien, je veux le connaître, ce Mort-
sieur. et nous allons bien voir.
Avant même que Léonie eût pu se
jeter devant lui, il s'était élancé vers
la porte du boudoir et y tombait comme
une bombe.
— Mon oncle ! exclama une voix
épouvantée.
- Oui, mes enfants, c'était le propre
neveu de M. Jérôme Bonardel qui se
trouvait en sa présence, le neveu coupa-
ble qui lui avait si ingénieusement sub-
tilise cent mille francs pour subvenii
au luxe de Mme de Saint-Cucufa, pen-
dant que lui, Bonardel, était convaincu
qu'il, ne dépensait rien avec les femmes,,-
le neveu irrespectueux qui l'avait fait po-
ser tant de fois à la porte de sa maî-
tresse. L'explication fut vive, je vous
l'assure.
Savez-vous ce que tous ces gens-là
sont devenus.?
Mme de Saint-Cucufa a vendu che-
vaux et voitures pour vivre fidèle au
neveu, et quand l'oncle va maintenant
essayer des conquêtes économiques à la
Grenouillère, les belles-petites se disent
entre elles :
— Vous savez, c'est un vieux richard
qui fait le pauvre. Plumez-le comme il
faut
ARMAND SILVESTRB*
Petite Bourse du 2 Janvier
3 HEURES SOÏR
5 0/0, 119 65, 56 1/4..
Turc, 12 25, 05, 07 1/2.
Egypte, 361 87, 360 93.
Hongrois, 96 3/1, 5/8, 3/4, 49/32.
Italien, 88 80, 67 1/2, 77 1/2, 70.
Extérieure, 21 11/32.
Actions Panama: 495.
Banque ottomane, 542 50, 540 62.
Marché faible.
.1 4
Nouvelles & Echos
On ^occupe beaucoup dans le monde du
départ pour le pays où fleurit l'oranger
d'une jeune femme fort connue dans les
.grands salons parisiens depuis son ma-
Triage, qui fit sensation il y a quelques an-
nées.
Il paraît que la jepne femme en question
aurait jeté son bonnet par-dessus les mou-
lins et qu'elle serait partie bravement en
compagnie d'un. ami; arborant plus
bravement encore ses nouvelles couleurs
qu'on verra sans aucun doute aux courses
de Nice.
Le mari de la fugitive est depuis un mois
- tous les journaux ont annoncé son dé-
part — en déplacement en Algérie. Il doit,.
nous en sommes convaincu, ignorer toute
l'étendue de son malheur. Pauvre mari !
Aussi, nous ne saurions trop le répéter :
A jeune femme, il faut jeune mari;
A jeune femme, il faut jeune mari.
Le prince de Reuss, dont nous avons
.annoncé l'arrivée à Paris, a donné hier un
dîner de dix couverts auquel assistaient
les membres de l'ambassade d'Allemagne.
Matinée d'enfants aux Guignol et lan-
terne magique hier,boulevard Haussmann,
chez Mme James Richards, femme de l'an-
cien consul des Etats-Unis à Paris. Tous
les babys de la colonie anglo-américaine
avaient été invités à cette fète, à laquelle
.les mamans prenaient presaue autant de
plaisir qu'eux. Une collation a été ensuite
offerte à tous ces charmants enfants, tous
plus roses et plus jolis les uns que les
autres.
w
>%«
Grand match prochainement au jeu de
paume entre M. Maurice Maxwell, le plus
célèbre joueur de l'Australie, et le comte
de Maraval, un des plus fidèles paumiers
du Gun-Club.
C'est au milieu d'une nombreuse et bril-
lante assistance que vient d'être célébré le
mariage du vicomte Frédéric des Brosses
avec Mlle Marie de la Romagère.
La famille du marié, qui est originaire
de Normandie, date de Robert des Brosses
qui vivait en 1374.
-%oboba
La réception qui a eu lieu, hier, chez
Mgr Czacki, nonce du pape à Paris, a été
très brillante. Le corps diplomatique et
les illustrations du monde politique et mi-
litaire, de la magistrature et du clergé,
assistaient à cette réunion, dont les hon-
neurs étaient faits par la princesse Odes-
calchi, niècé du nonce.
La fête donnée hier par Mme de Sàint-
Aignan a été dans contredit une des plus
brillantes de cet hiver.
Sans nous arrêter à la charmante hos-
pitalité qu'on reçoit dans cette maison,
disons tout de suite que le programme de
cette soirée était rédigé de main de maî-
tre et que tout a parfaitement réussi.
Les tableaux vivants ont été surtout
f2rt remarqués et fort applaudis. Parmi
les dix tableaux qui ont été représentés,
deux rappellent le Directoire et les autres
des scènes orientales de toute beauté.
MM. Adrien de Brimont et Paul d'Ab-
zac n'avaient pas encore reçu hier soir,
à la dernière heure, la visite des témoins
annoncés par M. Graux vingt-quatre
heures auparavant ! .-
., "-
, Peu de réceptions encore. Mentionnons
cependant le grand dîner qui a eu lieu
avant-hier chez Mme de Béhague. Citons
; parmi les convives le baron et la baronne
i Gustave de Rothschild, v le prince et la
princesle Gortchakoff, le marquis et la
marquise de Grammont, etc.
Le dîner a été suivi d'une soirée intime
à laquelle assistaient seuls les amis de la
maison qui étaient venus se joindre à ce
cercle aimable forcément restreint par le
deuil encore récent de Mme de Bébague.
On annonce la mort de la vicomtesse
douairière de Tisseuil du Cerier, apparte-
nant à une des plus ancienne familles du
Poitou et du Limousin.
La défunte, qui est fort regrettée, était
alliée aux familles Cornulier-Lucinière, de
Chamborand, de Gigon, de Chasseloup, etc.
Un des envois les plus remarquables du
prochain Salon sera certainement le ta-
bleau de M. Renoir, représentant la fin
d'un déjeuner sur une terrasse au bord de
la Seine. -
La soirée dramatique, musicale et dan-
sante qui a été donnée hier, avenue des
Champs-Elysées, chez Mme G. Hutchin-
; son, a été fort réussie. La troupe d'ama-
teurs a enlevé avec un brio remarquable la
pièce du marquis de Massa, la Permission
de diœ heures, et celle du baron de Vimont,
tes Fiançailles de Marguerite.
Aussitôt après est venu le cousit, dans
lequel s'est fait entendre avec son talent
habituel, M. Lauwers, qui a été rappelé à
plusieurs reprises et auquel on a redeman-
dé le ChlfÏst, de Faure. Mlle G. Oombardi
a chanté avec une maestria remarquable
le grand air de la Son-namllula. Mme Ber-
lini, une chanteuse italienne, s'est aussi
fait applaudir, et la baronne de V. a dit
avec beaucoup d'esprit Denise, de notre
ami Aurélien Scholl.
Un bal à grand orchestre, avec quadrille
à la hussarde et cotillon, A terminé cette
fête, qu'a entrecoupée un souper exquis qui
a été servi dans ce grand hall, décoré à
cette occasion avec beaucoup de goût. Cha-
que table de quatre convives se trouvait,
; pour ainsi dire, dans un bosquet, tant on
y avait installé avec art les plantes et les
arbustes qui s'y trouvaient.
Voici le résultat du premier tournoi
national d'échecs :
MM. Rosenthal, sur 9 parties jouées,
gagne 8 ; Clerc, 7 sur 7 ; Arnous de Ri-
vière, 7 gagne 4 ; Cha&seray, 3 1/2 sur
W; Matnéus, 3 sur 9; Hugo, 2 1/2 sur 10;
de Boistertre, 2 1/2 sur 10.
Dans le tournoi handicap, le premier
prix a été remporté par M. Goudjon, le
deuxième par M. Nodier.
Lâchasse redevient en ce moment la
grande préoccupation de tous les ama-
teurs de ce sport. On se dépêche, car
dans auelques jours a lieu la fermeture.
Hier, à Fontenay, chez le marquis de Ro-
sambo, six fusils ont abattu 88 pièces,
lièvres, faisans, lapins et perdreaux.
v Cliez le comte de Bernis, quatre fusils
seulement donnaient le soir au tableau 76
pièces, lièvres, lapins et faisans.
Il faudrait pourtant en finir. La race des
faux barons, des faux comtes et des faux
vicomtes menace de faire grand ravage
dans le monde des mangeuses d'écrevisses
bordelaises. J'ai conté ici même, et en son
temps, si je me souviens bien, la mésa-
venture de l'intéressante Mlle Léa d'As-
cot. Depuis la duperie dont cette weinar-
quable artiste a été la victime, les faits de
cette nature se sont multipliés. Il n'y a
plus de sécurité pour les dames. Le jour
n'est pas loin où elles ne livreront plus
leur âme qu'après avoir au préalable in-
troduit subrepticement dans leurs bas de
soie le prix du marché débattu sous 1 œil
de Satan. Juste défiance, en somme ! Elles
sont trop exposées depuis quelque temps,
les pauvrettes. Que voulez-vous? ces
choses-là arrivent par séries. On dirait
des lapins de Panurge.
X
Une jeune personne qui, après avoir
rempli fort agréablement le rôle du radis
noir dans je ne sais quelle revue d'un
théâtre minuscule, aspire à jouer aujour-
d'hui les divas d'opérette, vient encore de
passer sous les fourches caudines d'un
gentilhomme de fantaisie, lequel, après
avoir obtenu ses avant-dernières et mê-
me ses dernières faveurs, est parti un
beau matin, emportant par distraction
quelqties bagues enrichies de diamants.
Je me hâte d ajouter que cet élégant filou,
dont un procès imminent me permettra
d'imprimer le nom en toutes lettres, n'est
point un de nos compatriotes. C'est un de
ces étrangers que nous nous faisons tou-
jours un plaisir, sots que nous sommes,
d'accueillir sur leur bonne mine et leurs
hautes façons.
t X
C est que cela est vrai, pourtant. Là où
un Parisien parisiennant sera reçu avec
une méfiance absolument injustifiée, le
premier rastaquouère venu sera l'objet de
toutes les avances et de toutes les câli-
neries.Il n'y en a plus maintenant que pour
les étrangers. Nous, pauvres hères, nous
devons demeurer, dans l'ombre. Aussi
bien, on me pardonnera si je ne m'apitoie
pas outre mesure sur le cas de -cette de-
moiselle qui se voit ainsi dépouillée, après
une nuit vénitienne, du fruit de son âpre
labeur. Elle mène grand tapage, l'infor-
tunée jeune fille. Encore un coup, la jus-
tice va s'occuper au premier jour du per-
sonnage indélicat qui, sans doute perdu
par de mauvaises lectures, a cru qu'il
pouvait impunément, dans notre siècle de
haute moralité, mêler ainsi le vol èt l'a-
mour - utile dulci.
M. le général de brigade O'Farrel vient
de mourir, après une courte maladie, dans
une de ses propriétés du département de
l'Aude. Il était âgé de soixante-dix-huit
ans.
Le général O'Farrel fit presque toutes les
campagnes de la Restauration, du gouver-
nement de Juillet et du second empire. Il
prit une part des plus glorieuses à la ba-
taille de Solfériiio, dans la plaine de Mé-
dolle, et reçut, le 25 juin, le lendemain de
.cette journée, la croix de commandeur.
NOUVELLE A LA MAIN
Le docteur X. règle avec sa cuisinière
ses dépenses de table. Le total est impo-
sant.
—C'est diantrement cher, ne peut s'em-
pêcher de dire le maître; mais enfin,comme
c'était très bien, je ne puis trop me plain-
dre. Mais pouvez-vous me dire, ma fille,
ce que mange un ménage avec quatre en-
fants et douze mille livres de rente ?
— Oh ! fit le cordon bleu avec une mine
dédaigneuse, ces malheureux trompent
leur iaim iojec, 1e ne sais trop quoi.
probablement avec 00:5 pommes de terre
et des épluchure diverses. peut-être
bien un peu de charcuterie le dicvii>-
che!
LE DIABLE BOIW'X.
———————— .,-
L'ANNEAU DES FIANÇAILLES
Voilà de cela une quinzaine d'années,
♦sous Napoléon III, on parlait encoie un
peu de la comtesse Flora de Càrleville.Vou.s
e rappelez-vous ? On la voyait souvent, à
Cheval ou en calèchB-, autour du lac.
Mme Flora de Carieville - était une
femme de taille moyenne. Il parait qu'elle
avait été fort jolie à l'époque du coup d'E-
tat. Elle était brune avec un soupçon de
moustache sur la lèvre supérieure. Deux
grands yeux noirs éclairaient son visage
- mat d'une lueur presque sinistre. Un vi-
veur émérite, le comte d'Orsay, l'ami de
lord Byron, disait d'elle: « Il y a de la
panthère dans cette femme-là. »
Veuve d'un planteur des Antilles, enri-
chi par la traite des nègres, elle passait
pour avoir une fortune de trois millions.
Cent cinquante mille francs de rente ex-
pliquaient assez comment elle pouvait je-
ter l'argent par les fenêtres. Dans son
monde, les jeunes gens, devenus de plus
en plus calculateurs, disaient volontiers :
- Que voulez-vous? c'est une char-
mante maîtresse et, par-dessus le marché,
une maîtresse qui ne coûte rien.
Mme la comtesse Flora de Carieville
avait donc un joli succès. Néanmoins, un
nuage noir ombrageait parfois son front.
Autour de la pétulante millionnaire, on se
disait alors : — « Qu'a-t-elle donc ? Que
peut-elle avoir ? a Une chambrière indis-
crète révélait aussitôt un secret terrible.
Le matin, en faisant sa toilette, la com-
tesse avait distinguéjparmi ses cheveux si
noirs et si soyeux, ce premier fil blanc sur
lequel Octave Feuillet a composé une co-
médie élégiaque. Un fil blanc ! elle avait
détourné les yeux de l'almanach accroché
dans sou boudoir et avait eu l'air de
dire :
— Je ne veux pas qu'on me rappelle que
je touche à mes quarante-cinq ans !
Ceux qui pénétraient le mystère de cette
soudaine tristesse baissaient là tête d'un
air significatif et se disaient à demi-voix :
- Elle va avoir quarante-cinq ans ? Eh
bien, malheur à celui qu'elle aimera le
dernier ! Pour celui-là, Mme Flora de-
viendra un crampon, et le crampon le plus
redoutable de tous !
*
A cette même époque, Albert de Virlieu
fut présenté à la panthère.
Albert de Virlieu venait de perdre son
père, riche armateur du Havre, qui lui
avait laissé une assez belle fortune. Afin
d'avoir une bonne posture dans le monde,
il s'était fait nommer auditeur au Conseil
d'Etat. Quatre ou cinq ppotecteul's de
haute volée se chargeaient du reste de son
avenir. Le jeune homme avait une jolie
figure, d'excellentes manières, beaucoup
d'esprit et l'usage du monde. Un vrai fil-
leul des fées.
Le jeune auditeur fit une vive impres-
sion sur la belle veuve.
Depuis qu'elle était en vue, la créole
avait désespéré vingt brillants oisifs par
l'excès de sa coquetterie et par son amour
du changement. Mais,la chambrière venait
de le dire. elle avait aperçu, le matin, le
premier fil blanc, qui est le signe avant-
coureur de l'abandon ou de la retraite.
*
A dater de ce ieur-là, elle fit à Albert
de Virlieu toute sorte d'avances. Elle, qui
avait eu un cœur de marbre, elle eut un
cœur de tire qui se fondait pour lui en
effusions brûlantes. Elle se fit aimer de
lui et elle l'aima.
- Heureux Albert! disaient ceux qui
ne voient que la surface des choses.
-,Malheureux auditeur ! s'écriaient les
ambitieux ; c'est un homme perdu !
Au début, Albert avait répondu aux
tendresses de la créole plutôt par vanité
que par amour. La comtesse avait tant été
poursuivie ! tant été convoitée ! Bientôt if
y eut entre eux une liaison suivie.
— Albert, nous ne nous quitterons plus,
disait Mme de Carleville.
; bus ne nous quitterons"
qu'à la mort, répliquait-il, pour répondre
à une parole de théâtre par Une parole do
roman.
Ce que disent la langue et les lèvres;
le cœur le dit-il aussi ? — Mon Dieu, pas
toujours, vous le savez bien. — Uneunioni
si disproportionnée devait produire, un
jour ou 1 autre, son inévitable effet. Et
d'ailleurs, plus on allait, moins Flora,
était jeune. Le fil blanc n'était plus seul;
il s'était multiplié. Une teinte d'ivôird
s'étèndait désormais sur le visage, na":
guère1 si blanc, de l'Américaine. Albert <$*
Virlieu, n'en étant plus aux premières
ivresses, contemplait, malgré lui, ce ra
vage des ans et, à son tour, il était des?
venu rêveur.
*
- L'amour de plus en plus violent de là
créole l'éloignait au lieu de la ramener. ,•
— Ah ! dame, elle n'est plus la mêm&i fe
disait-il ; ah! dame, elle a vieilli! ah 1 da:
me, elle a des cheveux blancs !
En s'apercevant de ces froideurs, Mme.
de Carleville s'emportait. Le dépit se joij;
gnait à la passion. Pour un oui, pour - udi
non, elle se livrait aux emportements dot
la jalousie. « Pourquoi est-il de glace 1:» se
demandait-elle. A la fin, comprenant que
tout était inutile et que l'amour de l',audj-,
teur s'en allait au triple galop, elle no
douta "plus qu'elle n'eût une rivale.
— Où va-t-il? que fait-il? se dit-elle. '.,1.<,
Flora fit surveiller par une agence Tri-,
roche et Cacoletjusqu'aux moindres actions
de son jeune amant.
Un jour, on lui fit une communication
qui la frappa à la tête comme un coup df
foudre. Albert allait se marier.
*
Après s'être mise elle-même en cam.
pagne, Flora apprit qu'Albert s'était!
fait présenter chez un maître de forges,
présentement membre de la Chambre des
députés. Là, il s'était épris de la fille de
la maison, aussi jolie que jeune. L'audi.
teur en était follement épris.
La veille, il avait acheté pour cette
jeune personne,chezle joaillier à la mode::
une bague qu'il avait obtenu de lui offrir»
pour le jour de sa fête. -/ v
A cette nouvelle, l'amour de 'la créole
fit place à une seule pensée : la vengeant
ce ; et voici l'horrible et bizarre moyen:
qu'elle imagina.
La comtesse se rendit en équipage Ici,,
le joaillier où Albert de Vinierr-vvf4ip'
acheté l'anneau pour sa fiancée *
Très belle et très habile oa.keu elle dit,
au commerçant que c'était pour elle-même;
que l'auditeur avait fait cette emplette:'
Elle ajouta que, dans une promenade au
bois, elle l'avait perdue. Or, craignant que)
cela ne fâchât M. de Virlieu, elle voulait
absolument avoir une bague pareille, di-
sant qu'elle était prête à payer pour celaf
tout ce qu'il faudrait. î
Le joaillier s'empressa de faire faire uï
second anneau en tout semblable au pre<
mier et le lui remit.
— Quinze cents francs, dit-il.
— Ah! c'est une bagatelle, — et elle
paya.
*
Dès qu'elle eut le bijou, la jalouse se
rendit dans un des hôpitaux de Paris. Là;1
moyennant quelques louis, elle finit par?
obtenir du concierge qu'il lui donnerait,
un des doigts de la première ieune fille
qui viendrait à mourir dans l'établisse-
ment. )
— Ah! M. de Virlieu s'est moqué de'
moi J dit-elle. Ah ! il en aime une autre l.
Eh bien, nous allons voir ! *
Elle écrivit à Albert qu'elle voulaitavohu
avec lui un dernier entretien et elle lE
priait de venir, le lendemain, déjeuner
avec elle, sans cérémonie.
Quand on fut sur le point de se mettre
à table, elle éclata en reproches et en lar-
mes. Puis, tout à coup :
— Ne croyez pas me tromper. Albert,
reprit-elle j je sais tout. Vous allez voua
marier.
- Flora, qui a pu vous dire.?
- Je sais tout, je vous le répète ; mais
vous n'avez pas cru que je serais indiffép
rente en présence d'une si grande trahi<
son; N'est-ce pas que vous ne l'avez pas
cru ?
- Madame; je.
— Tenez, s écria-t-elle en lui jetant It
doigt coupé auquel elle avait passé l'an'
neau ; tenez, ce mariage ne peut se faire,
Albert, votre fiancée vous rend votr4
bague. , 1
— Grands dieux ! est-ce possible ? s é-
cria le jeune homme deux fois effrayé.
Albert de Virlieu se leva comme un
fou ; il rentra chez lui en courant et se
brûla la cervelle.
Jules Du Virnay.
♦ - .1/-
L'ACTUALITÉ
MINERVE ARMÉE
Une dépêche d'Athènes annonce qu'on
vient do découvrir dans les environs de l'Acro-
pole, enfouie à deux mètres sous terre, une
statue de marbre admirablement conservée,
et que le télégramme en question qualifie
a le chef-d'œuvre de Phidias. »
Suivent en très grand nombre d'antres dé-
tails. Il est très précis, ce télégramme 1 C'est
le moment d'avoir une méfiance folio.
- ***
Aussi n'kniterons-nous pas nos confrère
et, ajournant notre enthousiasme, ne chan
rons-nous pas encore sur le mode iooiqrçf
cette résurrection surprenante. t]
Et nous engageons fortement les anti
Un IVIimëro î parlsj 125 cent,;; oepartemênto, 20 ine-nte
IIAROI 4 JANVlKR 1881.
A. DIJ!tIOST, Directeur
ABONNEMENTS .,> -
PAnIs, I mois -4FR ur
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DÉPARTE}IENT¡;:"
et ANGLETERRE
3 mois. 1®
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Elrallger, ) rais de poste en plus.
On s'abonne à Londres, chez A. MAURICE,
13. Tavistock How. Covent fiarden, et
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REDACTION ETTDÏÎN ISTRATION
BOULEVARD DES CAPUCINES. 10
Amuser les yens qui passent, leur plaire aujourd'hui et recommence*
lé lendemain* — J. JANIN, pré fade de Gi1 Blas.
A. 1HJMOWT, Directeap :.
- ABONNEMENTS
PAlUS, 1 mois. 4fr. 50 T
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- 12 -. SO >
DÉPARTEMENTS, 3 mois. 16 >
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Étranger, frais de poste en pl13
ANNONCES ET RÉCLAMES
MM. DOLLINOEN FILS, SÉGUY ET GF*
Passage des Princes
ET A L'ADMINISTRATION
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
BOULEVARD DES CAPUCtNES, 10
SOMMAIRE
MONSIEUR ET BÉBÉ. - Armand Stlwshv.
PETITE BOURSE DU SOIR.
NOUVELLES ET ÉCHOS;' --Le Diable boiteux.
JJ ANNEAU DES FIANÇAILLES. — Jules Du Vernay.
Î L'ACTUALITÉ. — Gaston Vassy.
A TRAVERS LA POLITIQUE. — Le Sage*
INFORMATIONS. — Georges Duprey.
LE LIT DE MORT DE BLANQUI. - - Paul Ginisfy.
LES FAITS DU JOUR. — Paul Ginisty.
TOUR DU MONDE. — Pierre Ferrure.
LES PEINTRES EN ROBE DE CHAMBRE. — P.de Katow.
JOURNAUX ET REVUES. - Jein Ciseaux.
SPORT.
-PROPOS DU DOCTEUR. — Dr E. Monin.
; LES LIVRES. — Jean d'Arqués. -
COURRIER DES THÉÂTRES. — C. de Trogoff.
LA SEMAINE FINANCIÈRE. — .H
PASSE-TEMPS. — E. Franiery.
FEUILLETON: LA BUVEUSE DE SANG, Mie d'Aghonne
MONSIECMT BÉBÉ
-
)
« Mon pauvre Bébé,
» Enfoncée, notre friture à Suresnes !
Monsieur ne s'avise-t-il pas de m'écrire
qu'il viendra me demander à dîner ce
soir ?. Un tête-à-tête avec ce vieux sin-
ge ! tu vois ça d'ici ? ou plutôt je ne
veux pas que tu le voies. Ah! mon ami,
qu'une femme qui est obligée d'attendre
pour vivre après de pareils goujats est
malheureuse ! Toi, mon Bébé, tu pen-
seras bien à ta Nini, n'est ce pas ? Mais
ne mange pas de goujons sans elle.
» Ça me ferait trop de mal ! Tu sais,
les goujons, c'est un de nos souvenirs !
Viens demain de bonne heure. Dis, tu
veux bien ? Je t'embrasse follement
comme je t'aime!
» Ta NINI pour la vie. »
— Ah ! mais ce Monsieur commence
: à m'embêter, et il faut que ça finisse 1
dit Bébé, en froissant cette lettre avec
colère.
Bébé! vous le voyez d'ici : un grand
garçon de vingt-deux ans, avec une
abondante et soyeuse chevelure, de
grands yeux d'un vert de mer, et de pe-
tites moustaches naissantes, aux crocs
à peine ouverts en hameçon. Mis avec
recherche et portant une cravate aux
chatoiements audacieux. Eh bien !
vous avez de la chance , si vous
le voyez ainsi ! Moi qui le con-
nais , je vous dirai que c'est un
gros, court et rougeaud, qui vient de
passer la cinquantaine, d'un joli dé-
braillé dans sa tenue, l'œil émerillonné
mais entouré de ri des,avec une bouche
sensuelle, mais bordée d'un arc grison-
nant, n'ayant jamais dû être ni beau, ni
distingué, ne l'étant pas devenu avec le
temps, et que vous ou moi trouverions
abominable.
Pourtant je vous jure que Bébé était
aimé pour lui-même.
Ah! ne criez pas à l'invraisemblance!
Il n'est pas nécessaire de ressembler à
un héros de roman pour jouer ce rôle
aimable dans la vie d'une fille légère.
Il suffit le plus souvent de l'avoir amu-
sée pendant une heure, qu'elle vous
croie sans le sou, et surtout qu'un au-
tre ait l'idée fàcheuse de l'entretenir.
Une de ces dames a fort bien exprimé
la chose dans une chanson qui mérite-
rait d'être populaire, et dans laquelle
Elle raconte comment l'auteur de tous
®s maux l'avait charmée:
Un soir; au bord de l'eau,
Pour faire ma conquête,
Il a pris mon chapeau
Et Ta mis sur m tète ;
Puis après, en jetant
Un ch'veu dans la salade,
JI m'a fait rire tant
Que j'en étais malade I
Comment résister, en effet, aux
traits d'un esprit aussi délicat?
II
Et c'est à peu près comme cela que
M. Jérôme Bonardel avait ravi le cœur
de Mlle Léonie de Saint-Cucufa (Ur-
sule Boudin avant les lettres de no-
blesse), un jour, à la Grenouillère, en-
tre deux plongeons. Un homme à prin-
cipes, ce M. Bonardel. Doué d'une
bonne vingtaine de mille livres de ren-
te, il avait pour maxime qu'un homme
qui paye la femme en est rapidement
méprisé, opinion qui est digne d'un vé-
ritable observateur. Il avait conclu de
et axiome que le mieux était de ne lui
amais parler de sa fortune, mais de
aire le galant avec elle, comme un
homme qui n'a pas d'autre monnaie à
lui. offrir que sa belle humeur et le
charme de sa société. Comme il possé-
dait à un haut point le genre de bagou
que les femmes d'éducation médiocre
appellent de l'esprit, il parvenait géné-
ralement à plaire et était devenu à la
mode. Une femme distinguée de Bébé
n'était pas fière à demi. Pas un ne s'en-
tendait mieux que lui aux parties de
campagne. Il fallait le voir danser, une
rose à la boutonnière, dans les bastrin-
gues villageois.' Renommé, avec cela,
pour son exquise délicatesse. Car ja-
mais il n'avait souffert que sa connais-
sance payât le dîner ou le vestiaire. Je
n'affirmerais pas qu'il n'eût encore été
aimé davantage s'il eût perdu ce der-
nier préjugé. Mais, que voulez-vous ?
L'homme n'est pas parfait.
C'était, en somme, une belle exis-
tence que celle de M. Jérôme Bonardel,
veuf depuis une vingtaine d'années et
n'ayant pour famille qu'un neveu qu'il
avait assez médiocrement élevé, mais
qui n'en était pas moins devenu un
gardon très cornue il ~ut. Trop comme
il faut. Car, dans ce jeune homme,
grave, à vingt-quatre ans, comme un
sénateur, correct dans ses moindres
actions comme un notaire, l'air protec-
teur auprès des femmes, Bébé avait
bien de la peine à reconnaître son sang,
son vieux sang d'Argenteuil pétillant
comme du vin clairet.
Depuis plusieurs années, d'ailleurs,
le faux Hippolyte ne vivait plus avec
son pseudo Thésée d'oncle.
Eh bien, comme on a raison de dire
que l'homme n'est jamais content de sa
destinée. Après s'être moqué de Mon-
sieur, deux années durant, avec cette
farceuse de Léonie, Bébé commençait
à sentir une aversion épouvantable pour
ce gêneur qui se mettait sans cesse eW
travers de ses projets amoureux ou - bit-
choliques.
Il méditait de s'en débarrasser et
d'occuper la place à lui tout seul, en sa
qualité de fonctionnaire officiel. Il y
avait déjà quelque temps que cette idée
saugrenue le tracassait. La lettre citée
plus haut mit un terme à ses hésitations
:et voici comment il y répondu :
« Ma chère Nini,
» J'ai une bonne nouvelle à te don-
ner. Je viens d'hériter. Désormais, je
puis t'avoir à moi seul et suffire à tout.
Puisque tu seras chez toi ce soir, je
viendrai à neuf heures t'apporter le pre-
mier trimestre de la pension que j'en-
tends te faire et assister à l'expul-
sion de ce Mofîsieur dont les exi-
gences devenaient intolérables et in-
compatibles avec ma dignité.
« Ton Bébé pour l'éternité. »
III
Ce petit mot jeté à la poste, M. Jé-
rôme Bonardel chercha dans le plus
profond tiroir der son secrétaire le reçu
provisoire d'un certain nombre de ti-
tres qu'il avait déposés, il y avait deux
ans environ, auCrédit Alâçonnàis, et
dont Ai., négligé depuis ce temps de
se faire adresser le. récépissé définitif,
gardant, comme il le disait, cette poire
pour la soif.- Une poire d'une centaine
de mille francs, ce qui est un prix povir
une poire, même chez Chevet. — Muni
de ce bout de papier, il s'en fut trouver
son vieil ami Boniface, chef du bureau
des titres au Crédit Maçonnais :
—• Quel bon vent t'amène ? lui dit
Boniface joyeusement.
— Ce n est pas un vent, répondit
gaiement Bonardel, mais le désir de re-
prendre l'argent que j'ai ici.
— Toujours farceur !
— Comment, farceur ?
— Mais oui. Tu sais bien que nous
n'avons plus rien à toi, depuis que ton
neveu est venu, de ta part, chercher le
dépôt que tu nous avais fait.
— Mon neveu ?
— Certainement. C'est à moi-même
qu'il s'est adressé. Il m'a dit que tu
avais égaré ton reçu provisoire. Comme
je vous connais tous deux, je lui en ai
fait délivrer un définitif à la place et
j'ai su depuis que les titres avaient été
retirés le plus régulièrement du monde.
— Imbécile ! hurla M. Bonardel
exaspéré et rouge comme une pivoine.
— Tu dis, mon vieux ?
— Je dis que mon neveu est un voleur
et toi le dernier des idiots. Qh ! mais !
vous êtes responsables, et cela ne se pas-
sera pas ainsi. ! Ah ! le drôle a abusé
de mon nom ! Ah J tu t'es laissé din-
donner comme ça. Eh bien, mes en-
fants , vous verrez bien si on se moque
de moi !
Et ayant rabattu d'un coup de poing
son chapeau sur sa tête, M. Bonardel
sortit avec des attitudes menacantes.
En gesticulant dans la rue, il faillit
défoncer l'abdomen d'un monsieur qui
marchait en sens inverse.
—- Pardon, monsieur, lui dit le pas-
sant, est-ce que je vous ai fait quelque
chose ?
— Vous m'avez regardé par-dessous
la jambe, répondit Bonardel qui avait
absolument perdu la tête.
— Vous vous trompez, monsieur, re-
prit le passant avec une modération par-
faite, car l'œil que j'ai par dessous la
jambe n'y voit pas.
Bonardel se rendit à cette raison et
lui fit des excuses.
— N'importe ! dit-il. Je serai chez
Léonie à neuf heures. Mais comment
lui avouer ?. Bah ! puisque c'est pour
moi qu'elle m'aime 1 il N'Y aura rien de
changé.
IV
Transportons-nous, s'il vous plaît,
maintenant, dans le boudoir de Mlle de
Saint-Cucufa. Il est huit heures, et Mon-
sieur est en train de prendre le café
avec elle. Or voici, tout en humant ce
moka, le petit discours qu'il est en train
de lui tenir:
— Ma chère Léonie, j'ai une triste
confidence à vous faire, mais la loyauté
me fait un devoir de ne la pas retarder.
Depuis dix-huit mois que J'ai le plaisir
d'être votre amant, j'ai dépensé une
centaine de mille francs qui m'étaient
un peu tombés du ciel. Ce n'est pas, au
moins, un reproche que je vous fais,
mais un fait que je constate. Or, c'était
tout mon avoir, et si je vous ai demandé
à venir dîner avec vous ce soir, c'était
pour vous faire mes adieux, car je ne
me flatte pas que vous me permettiez
de revenir, maintenant que vous savez
la vérité. »
Au début de cette oraison, Léonie
avait fait une petite moue de désap-
pointement, mais la conclusion si simple
de ce douloureux récit lui causa une
émotion plus louable. Elle se prit à re-
garder Alollsiellr, ce qu'elle n avait ja-
mais pensé à faire jusquç-là, parce que
les femmes se donnent rarement la
peine d'analyser les traits d'un homme
qu'elles considèrent uniquement comme
un caissier. Elle s'aperçut qu'il était
tout jeune, avait une rete charmante, de
belles façons, tout ce qui peut charmer.
Son parti fut pris soudainement.
— Vous me jugez mal, lui dit-elle.
Plus que jamais, vous avez le droit de
rester ici. ,.
Et comme il la regardait avec une
stupéfaction pleine de joie :
— Il y a un dieu pour les amoureux,
lui dit-elle en l'attirant à ses côtés. Ima-
gine-toi, mon ange, que j'attends tout
à l'heure un monsieur qui vient de faire
un héritage et brûle du désir de m'en-
tretenir. Oh ! n'en sois pas jaloux ! c'est
un grotesque ! Comme nous le trompe-
rons, mon chéri ! Comme nous serons
heureux!. bis, tu veux bien, Bébé ?
Etklonsieur,promu au grade deBébé,
nageait positivement dans une indicible
extase.
Un coup de sonnette interrompit
Fidylle en beau chemin.
— C'est Monsieur, dit précipitam-
ment Léonie. Attends-moi ûn instant.
- Déjà ! murmura innocemment le
nouveau Bébé, pendant qu'elle sortait
en lui envoyant un baiser.
V
C'était M. Jérôme Bonardel, en effet,
qui faisait son entrée dans la pièce voi-
sine.
— Bonjour, mon ami, lui dit Léonie
avec une obséquiosité inquiétante.
— Bonjour, ma Nini adorée. Ah 1 si
tu savais ce qui m'arrive. Enfin, comme
tu m'aimes, je suis déjà consolé. Tu
sais bien ce que je t'avais écrit. eh
bien ! mon héritage est tombé dans
l'eau 1
; — Alors, Monsieur, que venez-vous
faire ici ? repartit Mme de Saint-Cucufa
avec un air de dignité offensée.
', — Ce que je viens faire, Nini. ?.
- Je ne puis vous recevoir, mon
cher, je vous avais prévenu que Mon*-
sieur était là. '-.
Et le ton dont elle disait cela avait
des vibrations d'acier.
Une maison tout entière fùt t Cu
sur la tête de Bonardel qu'il n'eu
été plus complètement abasour ï a
colère lui vint devant ~et accu abo-
minable.
— Monsieur ! hurla-t-il ! Monsieur !
Eh bien, je veux le connaître, ce Mort-
sieur. et nous allons bien voir.
Avant même que Léonie eût pu se
jeter devant lui, il s'était élancé vers
la porte du boudoir et y tombait comme
une bombe.
— Mon oncle ! exclama une voix
épouvantée.
- Oui, mes enfants, c'était le propre
neveu de M. Jérôme Bonardel qui se
trouvait en sa présence, le neveu coupa-
ble qui lui avait si ingénieusement sub-
tilise cent mille francs pour subvenii
au luxe de Mme de Saint-Cucufa, pen-
dant que lui, Bonardel, était convaincu
qu'il, ne dépensait rien avec les femmes,,-
le neveu irrespectueux qui l'avait fait po-
ser tant de fois à la porte de sa maî-
tresse. L'explication fut vive, je vous
l'assure.
Savez-vous ce que tous ces gens-là
sont devenus.?
Mme de Saint-Cucufa a vendu che-
vaux et voitures pour vivre fidèle au
neveu, et quand l'oncle va maintenant
essayer des conquêtes économiques à la
Grenouillère, les belles-petites se disent
entre elles :
— Vous savez, c'est un vieux richard
qui fait le pauvre. Plumez-le comme il
faut
ARMAND SILVESTRB*
Petite Bourse du 2 Janvier
3 HEURES SOÏR
5 0/0, 119 65, 56 1/4..
Turc, 12 25, 05, 07 1/2.
Egypte, 361 87, 360 93.
Hongrois, 96 3/1, 5/8, 3/4, 49/32.
Italien, 88 80, 67 1/2, 77 1/2, 70.
Extérieure, 21 11/32.
Actions Panama: 495.
Banque ottomane, 542 50, 540 62.
Marché faible.
.1 4
Nouvelles & Echos
On ^occupe beaucoup dans le monde du
départ pour le pays où fleurit l'oranger
d'une jeune femme fort connue dans les
.grands salons parisiens depuis son ma-
Triage, qui fit sensation il y a quelques an-
nées.
Il paraît que la jepne femme en question
aurait jeté son bonnet par-dessus les mou-
lins et qu'elle serait partie bravement en
compagnie d'un. ami; arborant plus
bravement encore ses nouvelles couleurs
qu'on verra sans aucun doute aux courses
de Nice.
Le mari de la fugitive est depuis un mois
- tous les journaux ont annoncé son dé-
part — en déplacement en Algérie. Il doit,.
nous en sommes convaincu, ignorer toute
l'étendue de son malheur. Pauvre mari !
Aussi, nous ne saurions trop le répéter :
A jeune femme, il faut jeune mari;
A jeune femme, il faut jeune mari.
Le prince de Reuss, dont nous avons
.annoncé l'arrivée à Paris, a donné hier un
dîner de dix couverts auquel assistaient
les membres de l'ambassade d'Allemagne.
Matinée d'enfants aux Guignol et lan-
terne magique hier,boulevard Haussmann,
chez Mme James Richards, femme de l'an-
cien consul des Etats-Unis à Paris. Tous
les babys de la colonie anglo-américaine
avaient été invités à cette fète, à laquelle
.les mamans prenaient presaue autant de
plaisir qu'eux. Une collation a été ensuite
offerte à tous ces charmants enfants, tous
plus roses et plus jolis les uns que les
autres.
w
>%«
Grand match prochainement au jeu de
paume entre M. Maurice Maxwell, le plus
célèbre joueur de l'Australie, et le comte
de Maraval, un des plus fidèles paumiers
du Gun-Club.
C'est au milieu d'une nombreuse et bril-
lante assistance que vient d'être célébré le
mariage du vicomte Frédéric des Brosses
avec Mlle Marie de la Romagère.
La famille du marié, qui est originaire
de Normandie, date de Robert des Brosses
qui vivait en 1374.
-%oboba
La réception qui a eu lieu, hier, chez
Mgr Czacki, nonce du pape à Paris, a été
très brillante. Le corps diplomatique et
les illustrations du monde politique et mi-
litaire, de la magistrature et du clergé,
assistaient à cette réunion, dont les hon-
neurs étaient faits par la princesse Odes-
calchi, niècé du nonce.
La fête donnée hier par Mme de Sàint-
Aignan a été dans contredit une des plus
brillantes de cet hiver.
Sans nous arrêter à la charmante hos-
pitalité qu'on reçoit dans cette maison,
disons tout de suite que le programme de
cette soirée était rédigé de main de maî-
tre et que tout a parfaitement réussi.
Les tableaux vivants ont été surtout
f2rt remarqués et fort applaudis. Parmi
les dix tableaux qui ont été représentés,
deux rappellent le Directoire et les autres
des scènes orientales de toute beauté.
MM. Adrien de Brimont et Paul d'Ab-
zac n'avaient pas encore reçu hier soir,
à la dernière heure, la visite des témoins
annoncés par M. Graux vingt-quatre
heures auparavant ! .-
., "-
, Peu de réceptions encore. Mentionnons
cependant le grand dîner qui a eu lieu
avant-hier chez Mme de Béhague. Citons
; parmi les convives le baron et la baronne
i Gustave de Rothschild, v le prince et la
princesle Gortchakoff, le marquis et la
marquise de Grammont, etc.
Le dîner a été suivi d'une soirée intime
à laquelle assistaient seuls les amis de la
maison qui étaient venus se joindre à ce
cercle aimable forcément restreint par le
deuil encore récent de Mme de Bébague.
On annonce la mort de la vicomtesse
douairière de Tisseuil du Cerier, apparte-
nant à une des plus ancienne familles du
Poitou et du Limousin.
La défunte, qui est fort regrettée, était
alliée aux familles Cornulier-Lucinière, de
Chamborand, de Gigon, de Chasseloup, etc.
Un des envois les plus remarquables du
prochain Salon sera certainement le ta-
bleau de M. Renoir, représentant la fin
d'un déjeuner sur une terrasse au bord de
la Seine. -
La soirée dramatique, musicale et dan-
sante qui a été donnée hier, avenue des
Champs-Elysées, chez Mme G. Hutchin-
; son, a été fort réussie. La troupe d'ama-
teurs a enlevé avec un brio remarquable la
pièce du marquis de Massa, la Permission
de diœ heures, et celle du baron de Vimont,
tes Fiançailles de Marguerite.
Aussitôt après est venu le cousit, dans
lequel s'est fait entendre avec son talent
habituel, M. Lauwers, qui a été rappelé à
plusieurs reprises et auquel on a redeman-
dé le ChlfÏst, de Faure. Mlle G. Oombardi
a chanté avec une maestria remarquable
le grand air de la Son-namllula. Mme Ber-
lini, une chanteuse italienne, s'est aussi
fait applaudir, et la baronne de V. a dit
avec beaucoup d'esprit Denise, de notre
ami Aurélien Scholl.
Un bal à grand orchestre, avec quadrille
à la hussarde et cotillon, A terminé cette
fête, qu'a entrecoupée un souper exquis qui
a été servi dans ce grand hall, décoré à
cette occasion avec beaucoup de goût. Cha-
que table de quatre convives se trouvait,
; pour ainsi dire, dans un bosquet, tant on
y avait installé avec art les plantes et les
arbustes qui s'y trouvaient.
Voici le résultat du premier tournoi
national d'échecs :
MM. Rosenthal, sur 9 parties jouées,
gagne 8 ; Clerc, 7 sur 7 ; Arnous de Ri-
vière, 7 gagne 4 ; Cha&seray, 3 1/2 sur
W; Matnéus, 3 sur 9; Hugo, 2 1/2 sur 10;
de Boistertre, 2 1/2 sur 10.
Dans le tournoi handicap, le premier
prix a été remporté par M. Goudjon, le
deuxième par M. Nodier.
Lâchasse redevient en ce moment la
grande préoccupation de tous les ama-
teurs de ce sport. On se dépêche, car
dans auelques jours a lieu la fermeture.
Hier, à Fontenay, chez le marquis de Ro-
sambo, six fusils ont abattu 88 pièces,
lièvres, faisans, lapins et perdreaux.
v Cliez le comte de Bernis, quatre fusils
seulement donnaient le soir au tableau 76
pièces, lièvres, lapins et faisans.
Il faudrait pourtant en finir. La race des
faux barons, des faux comtes et des faux
vicomtes menace de faire grand ravage
dans le monde des mangeuses d'écrevisses
bordelaises. J'ai conté ici même, et en son
temps, si je me souviens bien, la mésa-
venture de l'intéressante Mlle Léa d'As-
cot. Depuis la duperie dont cette weinar-
quable artiste a été la victime, les faits de
cette nature se sont multipliés. Il n'y a
plus de sécurité pour les dames. Le jour
n'est pas loin où elles ne livreront plus
leur âme qu'après avoir au préalable in-
troduit subrepticement dans leurs bas de
soie le prix du marché débattu sous 1 œil
de Satan. Juste défiance, en somme ! Elles
sont trop exposées depuis quelque temps,
les pauvrettes. Que voulez-vous? ces
choses-là arrivent par séries. On dirait
des lapins de Panurge.
X
Une jeune personne qui, après avoir
rempli fort agréablement le rôle du radis
noir dans je ne sais quelle revue d'un
théâtre minuscule, aspire à jouer aujour-
d'hui les divas d'opérette, vient encore de
passer sous les fourches caudines d'un
gentilhomme de fantaisie, lequel, après
avoir obtenu ses avant-dernières et mê-
me ses dernières faveurs, est parti un
beau matin, emportant par distraction
quelqties bagues enrichies de diamants.
Je me hâte d ajouter que cet élégant filou,
dont un procès imminent me permettra
d'imprimer le nom en toutes lettres, n'est
point un de nos compatriotes. C'est un de
ces étrangers que nous nous faisons tou-
jours un plaisir, sots que nous sommes,
d'accueillir sur leur bonne mine et leurs
hautes façons.
t X
C est que cela est vrai, pourtant. Là où
un Parisien parisiennant sera reçu avec
une méfiance absolument injustifiée, le
premier rastaquouère venu sera l'objet de
toutes les avances et de toutes les câli-
neries.Il n'y en a plus maintenant que pour
les étrangers. Nous, pauvres hères, nous
devons demeurer, dans l'ombre. Aussi
bien, on me pardonnera si je ne m'apitoie
pas outre mesure sur le cas de -cette de-
moiselle qui se voit ainsi dépouillée, après
une nuit vénitienne, du fruit de son âpre
labeur. Elle mène grand tapage, l'infor-
tunée jeune fille. Encore un coup, la jus-
tice va s'occuper au premier jour du per-
sonnage indélicat qui, sans doute perdu
par de mauvaises lectures, a cru qu'il
pouvait impunément, dans notre siècle de
haute moralité, mêler ainsi le vol èt l'a-
mour - utile dulci.
M. le général de brigade O'Farrel vient
de mourir, après une courte maladie, dans
une de ses propriétés du département de
l'Aude. Il était âgé de soixante-dix-huit
ans.
Le général O'Farrel fit presque toutes les
campagnes de la Restauration, du gouver-
nement de Juillet et du second empire. Il
prit une part des plus glorieuses à la ba-
taille de Solfériiio, dans la plaine de Mé-
dolle, et reçut, le 25 juin, le lendemain de
.cette journée, la croix de commandeur.
NOUVELLE A LA MAIN
Le docteur X. règle avec sa cuisinière
ses dépenses de table. Le total est impo-
sant.
—C'est diantrement cher, ne peut s'em-
pêcher de dire le maître; mais enfin,comme
c'était très bien, je ne puis trop me plain-
dre. Mais pouvez-vous me dire, ma fille,
ce que mange un ménage avec quatre en-
fants et douze mille livres de rente ?
— Oh ! fit le cordon bleu avec une mine
dédaigneuse, ces malheureux trompent
leur iaim iojec, 1e ne sais trop quoi.
probablement avec 00:5 pommes de terre
et des épluchure diverses. peut-être
bien un peu de charcuterie le dicvii>-
che!
LE DIABLE BOIW'X.
———————— .,-
L'ANNEAU DES FIANÇAILLES
Voilà de cela une quinzaine d'années,
♦sous Napoléon III, on parlait encoie un
peu de la comtesse Flora de Càrleville.Vou.s
e rappelez-vous ? On la voyait souvent, à
Cheval ou en calèchB-, autour du lac.
Mme Flora de Carieville - était une
femme de taille moyenne. Il parait qu'elle
avait été fort jolie à l'époque du coup d'E-
tat. Elle était brune avec un soupçon de
moustache sur la lèvre supérieure. Deux
grands yeux noirs éclairaient son visage
- mat d'une lueur presque sinistre. Un vi-
veur émérite, le comte d'Orsay, l'ami de
lord Byron, disait d'elle: « Il y a de la
panthère dans cette femme-là. »
Veuve d'un planteur des Antilles, enri-
chi par la traite des nègres, elle passait
pour avoir une fortune de trois millions.
Cent cinquante mille francs de rente ex-
pliquaient assez comment elle pouvait je-
ter l'argent par les fenêtres. Dans son
monde, les jeunes gens, devenus de plus
en plus calculateurs, disaient volontiers :
- Que voulez-vous? c'est une char-
mante maîtresse et, par-dessus le marché,
une maîtresse qui ne coûte rien.
Mme la comtesse Flora de Carieville
avait donc un joli succès. Néanmoins, un
nuage noir ombrageait parfois son front.
Autour de la pétulante millionnaire, on se
disait alors : — « Qu'a-t-elle donc ? Que
peut-elle avoir ? a Une chambrière indis-
crète révélait aussitôt un secret terrible.
Le matin, en faisant sa toilette, la com-
tesse avait distinguéjparmi ses cheveux si
noirs et si soyeux, ce premier fil blanc sur
lequel Octave Feuillet a composé une co-
médie élégiaque. Un fil blanc ! elle avait
détourné les yeux de l'almanach accroché
dans sou boudoir et avait eu l'air de
dire :
— Je ne veux pas qu'on me rappelle que
je touche à mes quarante-cinq ans !
Ceux qui pénétraient le mystère de cette
soudaine tristesse baissaient là tête d'un
air significatif et se disaient à demi-voix :
- Elle va avoir quarante-cinq ans ? Eh
bien, malheur à celui qu'elle aimera le
dernier ! Pour celui-là, Mme Flora de-
viendra un crampon, et le crampon le plus
redoutable de tous !
*
A cette même époque, Albert de Virlieu
fut présenté à la panthère.
Albert de Virlieu venait de perdre son
père, riche armateur du Havre, qui lui
avait laissé une assez belle fortune. Afin
d'avoir une bonne posture dans le monde,
il s'était fait nommer auditeur au Conseil
d'Etat. Quatre ou cinq ppotecteul's de
haute volée se chargeaient du reste de son
avenir. Le jeune homme avait une jolie
figure, d'excellentes manières, beaucoup
d'esprit et l'usage du monde. Un vrai fil-
leul des fées.
Le jeune auditeur fit une vive impres-
sion sur la belle veuve.
Depuis qu'elle était en vue, la créole
avait désespéré vingt brillants oisifs par
l'excès de sa coquetterie et par son amour
du changement. Mais,la chambrière venait
de le dire. elle avait aperçu, le matin, le
premier fil blanc, qui est le signe avant-
coureur de l'abandon ou de la retraite.
*
A dater de ce ieur-là, elle fit à Albert
de Virlieu toute sorte d'avances. Elle, qui
avait eu un cœur de marbre, elle eut un
cœur de tire qui se fondait pour lui en
effusions brûlantes. Elle se fit aimer de
lui et elle l'aima.
- Heureux Albert! disaient ceux qui
ne voient que la surface des choses.
-,Malheureux auditeur ! s'écriaient les
ambitieux ; c'est un homme perdu !
Au début, Albert avait répondu aux
tendresses de la créole plutôt par vanité
que par amour. La comtesse avait tant été
poursuivie ! tant été convoitée ! Bientôt if
y eut entre eux une liaison suivie.
— Albert, nous ne nous quitterons plus,
disait Mme de Carleville.
; bus ne nous quitterons"
qu'à la mort, répliquait-il, pour répondre
à une parole de théâtre par Une parole do
roman.
Ce que disent la langue et les lèvres;
le cœur le dit-il aussi ? — Mon Dieu, pas
toujours, vous le savez bien. — Uneunioni
si disproportionnée devait produire, un
jour ou 1 autre, son inévitable effet. Et
d'ailleurs, plus on allait, moins Flora,
était jeune. Le fil blanc n'était plus seul;
il s'était multiplié. Une teinte d'ivôird
s'étèndait désormais sur le visage, na":
guère1 si blanc, de l'Américaine. Albert <$*
Virlieu, n'en étant plus aux premières
ivresses, contemplait, malgré lui, ce ra
vage des ans et, à son tour, il était des?
venu rêveur.
*
- L'amour de plus en plus violent de là
créole l'éloignait au lieu de la ramener. ,•
— Ah ! dame, elle n'est plus la mêm&i fe
disait-il ; ah! dame, elle a vieilli! ah 1 da:
me, elle a des cheveux blancs !
En s'apercevant de ces froideurs, Mme.
de Carleville s'emportait. Le dépit se joij;
gnait à la passion. Pour un oui, pour - udi
non, elle se livrait aux emportements dot
la jalousie. « Pourquoi est-il de glace 1:» se
demandait-elle. A la fin, comprenant que
tout était inutile et que l'amour de l',audj-,
teur s'en allait au triple galop, elle no
douta "plus qu'elle n'eût une rivale.
— Où va-t-il? que fait-il? se dit-elle. '.,1.<,
Flora fit surveiller par une agence Tri-,
roche et Cacoletjusqu'aux moindres actions
de son jeune amant.
Un jour, on lui fit une communication
qui la frappa à la tête comme un coup df
foudre. Albert allait se marier.
*
Après s'être mise elle-même en cam.
pagne, Flora apprit qu'Albert s'était!
fait présenter chez un maître de forges,
présentement membre de la Chambre des
députés. Là, il s'était épris de la fille de
la maison, aussi jolie que jeune. L'audi.
teur en était follement épris.
La veille, il avait acheté pour cette
jeune personne,chezle joaillier à la mode::
une bague qu'il avait obtenu de lui offrir»
pour le jour de sa fête. -/ v
A cette nouvelle, l'amour de 'la créole
fit place à une seule pensée : la vengeant
ce ; et voici l'horrible et bizarre moyen:
qu'elle imagina.
La comtesse se rendit en équipage Ici,,
le joaillier où Albert de Vinierr-vvf4ip'
acheté l'anneau pour sa fiancée *
Très belle et très habile oa.keu elle dit,
au commerçant que c'était pour elle-même;
que l'auditeur avait fait cette emplette:'
Elle ajouta que, dans une promenade au
bois, elle l'avait perdue. Or, craignant que)
cela ne fâchât M. de Virlieu, elle voulait
absolument avoir une bague pareille, di-
sant qu'elle était prête à payer pour celaf
tout ce qu'il faudrait. î
Le joaillier s'empressa de faire faire uï
second anneau en tout semblable au pre<
mier et le lui remit.
— Quinze cents francs, dit-il.
— Ah! c'est une bagatelle, — et elle
paya.
*
Dès qu'elle eut le bijou, la jalouse se
rendit dans un des hôpitaux de Paris. Là;1
moyennant quelques louis, elle finit par?
obtenir du concierge qu'il lui donnerait,
un des doigts de la première ieune fille
qui viendrait à mourir dans l'établisse-
ment. )
— Ah! M. de Virlieu s'est moqué de'
moi J dit-elle. Ah ! il en aime une autre l.
Eh bien, nous allons voir ! *
Elle écrivit à Albert qu'elle voulaitavohu
avec lui un dernier entretien et elle lE
priait de venir, le lendemain, déjeuner
avec elle, sans cérémonie.
Quand on fut sur le point de se mettre
à table, elle éclata en reproches et en lar-
mes. Puis, tout à coup :
— Ne croyez pas me tromper. Albert,
reprit-elle j je sais tout. Vous allez voua
marier.
- Flora, qui a pu vous dire.?
- Je sais tout, je vous le répète ; mais
vous n'avez pas cru que je serais indiffép
rente en présence d'une si grande trahi<
son; N'est-ce pas que vous ne l'avez pas
cru ?
- Madame; je.
— Tenez, s écria-t-elle en lui jetant It
doigt coupé auquel elle avait passé l'an'
neau ; tenez, ce mariage ne peut se faire,
Albert, votre fiancée vous rend votr4
bague. , 1
— Grands dieux ! est-ce possible ? s é-
cria le jeune homme deux fois effrayé.
Albert de Virlieu se leva comme un
fou ; il rentra chez lui en courant et se
brûla la cervelle.
Jules Du Virnay.
♦ - .1/-
L'ACTUALITÉ
MINERVE ARMÉE
Une dépêche d'Athènes annonce qu'on
vient do découvrir dans les environs de l'Acro-
pole, enfouie à deux mètres sous terre, une
statue de marbre admirablement conservée,
et que le télégramme en question qualifie
a le chef-d'œuvre de Phidias. »
Suivent en très grand nombre d'antres dé-
tails. Il est très précis, ce télégramme 1 C'est
le moment d'avoir une méfiance folio.
- ***
Aussi n'kniterons-nous pas nos confrère
et, ajournant notre enthousiasme, ne chan
rons-nous pas encore sur le mode iooiqrçf
cette résurrection surprenante. t]
Et nous engageons fortement les anti
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