Titre : La République : journal démocratique du Midi
Éditeur : [s.n.] (Montpellier)
Date d'édition : 1875-09-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32852835d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 septembre 1875 17 septembre 1875
Description : 1875/09/17 (A7,ED1,N252). 1875/09/17 (A7,ED1,N252).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG34 Collection numérique : BIPFPIG34
Description : Collection numérique : Collections de Montpellier... Collection numérique : Collections de Montpellier Méditerranée Métropole
Description : Collection numérique : Presse locale ancienne Collection numérique : Presse locale ancienne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7352196c
Source : Montpellier Méditerranée Métropole - Médiathèque centrale Emile Zola, 1547
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2021
M. Gustave Simon adresse la lettre suivante au
Français : , •
Paris, le 14 septembre.
Monsieur le rédacteur, _„vi;a
On me communique un article que vous avez pub îe
hier et qui renferme cette phrase :
« Nous pourrions aussi demander à M. le^mecteur
politique du Siècle dans quel régiment de mobiles ou
dans quel bataillon de marche les fils de certain mem¬
bre du gouvernement du 4 Septembre ont bravé le feu de
1 Xus pouvez trouver dans votre propre journal la ré-
P°N'ayant pu me procurer la collection du Français, je
reproduis, d'après le Petit Moniteur «nwrrjei du 7 dé¬
cembre 1870, les lignes suivantes : « Nous savons, dit le
Français,(que les deux fils de M. Jules Simon payent.leur
dette au pays très-courageusement. L aîné a rinrt-ueu
ans, et il était vendredi sur le champ de bataille
chirurgien engagé pour le temps du e hataiîlcm de
que 20 ans, et il est volontaire dans le 151 bataillon ae
marche de la garde nationale. »
Jo vous prie d'insérer cette lettre dans voire prochain
nUFa[°ihonneur d'être, monsieur le rédacteur, votre
obéissant serviteur.
Gustave Simon.
M. Auguste Martin, l'un des sténographes du
Journal officiel, auteur d'un livre remarquable,
intitulé : Vrais et faux catholiques, qui le ht
condamner à plusieurs mois de prison sous
l'empire, est mort, il y a quelques mois, bes
dispositions testamentaires viennent d'être con¬
nues, il y a quelques jours seulement. Auguste
Martin a consacré une part de la modeste for¬
tune acquise par son travail au développement
de l'instruction publique en France, ce qui est
le moyen le plus direct et le plus salutaire de
venir en aide aux pauvres. Il lègue la som™® h®
10,000 francsàla Société philotechnique, 1,000 fr.
au journal l'Avenir des femmes, et 1,000 fr. à la
loge maçonnique la Renaissance. Les nombreux
amis d'Auguste Martin n'ont pas été surpris de
sa générosité, mais ils sont touchés de voir com¬
bien cet homme honnête, intelligent, instruit,
s'est encore montré, à ses derniers instants,
préoccupé de tous les sentiments élevés et de
tous les instincts généreux qui ont rempli sa vie
entière.
le jour par le lever de l'astre, la paix par l'as¬
cension du droit.
Tel est l'avenir. Je le salue.
Victor Hugo.
Paris, 9 septembre 187S.
Ah CONGRÈS DE LA PAIX
M. Victor Hugo, invité à adhérer au Congrès de la
paix, a répondu :
Le Congrès de la paix veut bien se souvenir
de moi et me faire appel. J'en suis profondément
touché. .
Je ne puis que redire à mes concitoyens d Eu¬
rope ce que je leur ai dit déjà plusieurs fois
depuis l'année 1871, si fatale pour l'univers en¬
tier Mes espérances ne sont pas ébranlées, mais
sont ajournées,
Il y a actuellement deux efforts dans la civi¬
lisation, l'un pour, l'autre contre ; l'effort de la
France et l'effort de l'Allemagne. Chacune veut
créeruu monde. Ce que l'Allemagne veut faire,
c'est l'Allemagne; ce que la France veut faire,
c'est l'Europe.
Faire l'Allemagne, c'est construire l'empire,
c'est-à-dire la nuit; faire l'Europe, c'est en¬
fanter la démocratie, c'est-à-dire la lumière.
N'en doutez pas, entre les deux mondes, l'un
ténébreux, l'autre radieux, l'un faux, l'autre
vrai, le choix de l'avenir est fait.
L'avenir départagera l'Allemagne et laFrance;
il rendra à l'une sa part du Danube, à l'autre
sa part du Rhin, et il fera à toutes deux ce dou
magnifique : l'Europe, c'est-à-dire la grande
République fédérale du continent
Les rois s'allient pour se combattre, et font
entre eux des traités de paix qui aboutissent à
des cas de gnerre : de là ces monstrueuses
ententes des forces monarchiques contre tous
les progrès sociaux, contre la Révolution fran¬
çaise, contre la liberté das peuples.
Delà Wellington-et Biiicher.Pitt etCobourg;de
là ce crime dit la Sainte-Alliance; qui dit al¬
liance de rois dit alliance de vautours.
Cette fraternité fratricide finira; et à l'Europe
des Rois-Coalisés succédera l'Europe des Peu¬
ples-Unis.
Aujourd'hui? noa.Demain? oui.
Donc, ayons foi et attendons l'avenir.
Pas de paix jusque-là. Je le dis avec douleur,
mais avec fermeté.
La France démembrée est une calamité hu¬
maine. La France n'est pas à la France, elle est
au monde; pour que la croissance humaine
soit normale, il faut que la France soit entière;
une province qui manque à la France n'est pas
une force qui manque au progrès, c'est un or¬
gane qui manque au genre humain; c'est
pourquoi la France ne peut rien concéder de
la France. Sa mutilation inutile la civilisa¬
tion.
D'ailleurs, il y a des fractures partout, et en
®e moment vous en entendez une crier l'Herzé¬
govine. Hélas ! aucun sommeil n'est possible
avec des plaies comme celles-ci : la Pologne, la
Crète, Metz et Strasbourg, et après des afironts
comme ceux-ci: l'empire germanique rôlabli
en plein dix-neuvième siècle, Paris violé par
Berlin, la ville de Frédéric II insultant la ville
de Voltaire, la sainteté de la force et l'équité de
la violence proclamées, le progrès souffleté sur
la joue de la France, on ne met point la paix là-
dessus. Pour pacifier, il faut'apaiser; pour apai¬
ser, il faut satisfaire. La fraternité n'est pas un
fait de surface. La paix n'est pas une superposi¬
tion.
La paix est une résultante. On ne décrète pas
plus la paix qu'on ne décrète l'aurore Quand la
conscience humaine se sent en équilibre avec
la réalité sociale; quand le morcellement des
peuples a fait place à l'unité des continents;
quand l'empiétement appelé conquête et l'usur¬
pation appelée royauté ont disparu; quand au¬
cune morsuie n'est faite, soit à un individu,
soit à une nationalité, par aucun voisinage;
quand le pauvre comprend la nécessité du tra¬
vail et quand le riche en comprend la majesté;
quand le côté matière de l'homme se subor¬
donne au côté esprit; quand l'appétit se laisse
museler par la raison; quand à la vieille loi:
prendre, succède la nouvelle loi : comprendre;
quand la fraternité entre les âmes s'appuie sur
l'harmonie entre les sexes; quand le père est
respecté par l'enfant et quand l'enfant est vénéré
par le père; quand il n'y a plus d'autre autorité
que l'auteur; quand aucun homme ne peut dire
à aucun homme: Tu es mon bétail; quand le
pasteur fait place au docteur, et la bergerie (qui
dit bergerie dit boucherie) à l'école; quand il y
a identité entre l'honnêteté politique et l'hon¬
nêteté sociale; quand un Boaaparte n'est pas
plus possible en haut qu'un Troppmann en bas;
quand le prêtre se seul juge et quand le juge se
sent prêtre, c'est-à-dire quand la religion est in¬
tègre et quand la justice est vraie; quand les
frontières s'effacent entre une nation et une na¬
tion, et se rétablissent entre le bien et le mal;
quand chaque homme se fait de sa propre pro¬
bité une sorte de patrie intérieure, alors, de la
même façon que le jour se fait, la paix se fait :
GENDARMES ATTAQUÉS PAR DES PÈLERINS.
Nous lisons dans le Finistère le récit de scènes
fort graves et très-peu édifiantes qui ont signalé
un pardon de Bretagne :
Le pardon de la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce ie
célébrait mercredi dernier, et avait attiré, comme à l'or¬
dinaire, dp nombreux habitants de la commune de Plu-
guffan et du voisinage. Cette journée devait finir par une
scène sanglante que rien n'explique et surtout que rien
n'avait fait prévoir.
Vers neuf heures du soir, le brigadier Pinson et le
gendarme Maurice, chargés de la police du pardon, en¬
tendirent le bruit d'une querelle dans un débit tenu par
le nommé Michel Plouhinec, où quelques buveurs s'é¬
taient attardés ; ils s'y présentèrent pour signifier que
l'heure de la clôture était sonDée.
Le brigadier avait pénétré seul à l'intérieur ; tout à
coup, il se vit entouré par plusieurs individus qui se
ruèrent sur lui et le terrassèrent. Avant qu'il eût pu se
mettre en défense, il fut traîné au dehors, où ses agres¬
seurs se mirent à le frapper à coups de pied et à coups
de poing avec une inconcevable fureur.
A son appel^aciourut le gendarme Maurice : il fut
assailli à son tour, et son revolver lui fut arraché ;
mais, plus heureux que son compagnon, il put se déga¬
ger par un vigoureux effort. Aussitôt, mettant le sabre à
la main, il se jeta sur les assaillants. D'un premier
coup il atteignit l'un d'eux et lui fit à la tête une pro¬
fonde blessure.
Malheureusement l'obscurité ne lui permettait guère
de s* reconnaître dans cette mêlée. Un autre coup alla
frapper le brigadier lui-même, sur lequel s'acharnaient
encore ses agiesseurs, et lui lit une assez forte entaille
au bras.
Toute cette étrange scène s'était produite dans un
silence absolu, sans qu'une parole eût été prononcée
par les combattants, sans qu'un cri mêmeeût été peu sé
par les blessés. Elle eût pu se prolonger pins long¬
temps encore, et il était à craindre qu'elle eût une issue
fatale pour les représentants de la force putlique, s'ils
n'avaient trouvé, au milieu de ce déchaînement d'hos¬
tilité sauvage, le secours d'nn homme de cœur.
M. Pernès, adjoint au maire de Pluguffan, arrivé à
temps sur le théâtre de la lutte, employa les plus persé¬
vérants et les plus énergiques efforts à proléger le»
gendarmes. Il n'échappa point aux mauvais traitements
et l'on assure que lui aussi reçut un coup de sabre
égaré: mais enfin son intervention réussit, et les assail¬
lants se retirèrent un instant.
On put alors conduire dans le débit où la scène avait
pris naissance le brigadier Pinson et l'autre blessé, sou
prisonnier; car le courageux brigadier, apt es avoir saisi
cet homme, n'avait point lâché prise dans sa chute, et
c'est ainsi que tous deux avaient été atteints presque
eu même temps par le sabre du gendarme Maurice. Ni
les violences, ni la douleur ne triomphèrent de son
admirable obstination; jusqu'au der ier moment de la
lutte, maltraité, blessé, à demi évanoui, il tenait encore
son prisonnier.
Tout n'était pas fini li. Les auteurs de la rixe se
repentirent sans doute d'avoir laissé un des leurs dans
les mains de la gendarmerie, car à peine les gendarmes
; et l'adjoint s'étaient-ils réfugiés dans le débit, qu'ils
1 revinrent à la charge, la menace à la bouche, tout prêts
à recommencer le combat si leurs adversaires avaient
commis l'imprudence de quitter leur retraite.
» Ce fut un véritable siège, qui dura jusqu'au matin.
Qu'on se représente pendant ce temps la situation des
assiégés entendant ces turieux les couvrir de leurs inju¬
res et errer dans le voisinage avec des dispositions qui
pouvaient faire craindre tout de leur part. A trois heures
du malin seulement, ils se hasardèrent à sortir, et les
gendarmes purent regagner Quimper, emmenant avec
eux le nommé Pierre-Marie Jollivet, domestique, âgé de
trente-deux ans : tel est le nom du prisonnier qu'ils
avaient fait dans cette terrible nuit.
Rentrés à la caserne, ils firent leur rapport, sur lequel
s'ouvrit immédiatement une instruction. Dès dix heures
du matin, M. Bonnieu delà Rivaœlière, juge d'instruc¬
tion, et M. Besnier, substitut du procureur de la Répu¬
blique, accompagnés de M. le capitaine de gendarmerie
et de quatre gendarmes, se transportaient au bourg de
Pluguffan et procédaient aux investigations. Les rensei¬
gnements obtenus amenèrent une nouvelle arrestation,
celle du nommé Alain Pelleter, domestique à Plomelin,
âgé de vingt-six ans.
j La visite des lieux fit aussi retrouver, dans un champ
voisin de la chapelle, le revolver enlevé au gendarme
Maurice.
Enfin on constata que, pendant la nuit, les chemins
des environs avaient.été barricadés de monceaux de fa¬
gots arrachés aux clôtures des champs, sans doute pour
faire obstacle à l'arrivée des secours.
L'instruction se poursuit, et nous espérons qu'elle amè¬
nera la découverte de tous les coupables.
I L'Impartial du Finistère, journal ultracatho¬
lique de Quimper, fait les aveux suivants.:
c Le pardon de Notre-Dame-de-Grâce est l'un des
plus redoutés de la gendarmerie pour les désordres qui
s'y produisent ou plutôt pour les mauvaises dispositions
d'une partie des individus qui le fréquentent', mais
i pour être juste, nous devons ajouter que les principaux
i coupables de la journée du 8 septembre sont des indi-
; vidus étrangers au pays ou qui s'y sont tout récemment
! établis. Outre celle que nous venons de raconter à cause
de son caractère spécial, d'autres rixes ont eu lieu dans
la même journée, sur lesquelles nous manquons de ren¬
seignements précis.
Que n'eût-on pas dit, ajoute avec raison notre
confrère, si de pareilles scènes s'étaient produi¬
tes à la suite d'une démonstration républicaine I
A Dublin, les catholiques se sout gourmés ; au
pardou de Notre-Dame-de-Grâce, ils ont fait
acte de tébellion. Décidément, la foi mal com¬
prise n'est pas une garantie d'ordre. Il importe
de ie constater.
Ck
Oa nous écrit de Sommières, 14 septembre 1875 :
Après quatre jours d'orages ou, pour mieux
dire, après un orage de quatre jours, le Vidourle
a déborié et, à deux reprises différentes en
moins de vingt-quatre heures, a inondé la plus
grande partie de la ville. Certains quartiers, le
marché, tes rues basses avaient deux mètres
d'eau.
Les dégâts ne sont pas considérables dans l'in¬
térieur de la ville La persistance des pluies
avaient mis les habitants sur leurs gardes ; les
marchandises étaient enlevées, les animaux
étaient mis eu lieu sûr, les provisions étaient
faites, en un mot tout était préparé pour rece¬
voir cet hôte inopportun lorsqu'il s'est présenté
à domicile.
Malheureusement, il n'en est pas de^même
dans notre plaine. Les vendanges étaient à peine
commencées et les eaux out couvert la plus
grande partie de nos vignes, les meilleures,
pour ne pas dire les seules qui nous restassent
encore. Là, la récolte est plus que compromise,
elle est perdue; ailleurs, dans les quartiers
que.le Vidourle n'a pas atteint, la récoite sera
loin d'être satisfaisante; les raisins, qui avaient
avant les pluies, une triste apparence, commen¬
cent à être envahis par ta pourriture ; et ie vin
qui en sortira ne pourra être que d'une qualité
très-inférieure. Somme toute, nous aurons peu
de chose, et ce-peu ne vaudra rien. Triste an¬
née 1
On lit dans le Midi :
De Sommières à Saturargues, tous les bas-
fonds sont inondés, y compris le territoire des
communes de Boisseroa et de Semés.
Au Vigan,l'Arre a débordé; elle est grossie
par ses affluents. L'abattoir, qui est sur les bords
de la rivière, a été envahi. Les habitants des
locaux voisins ont été obligés de fuir. .
Sur le quai où étaient les baraques de la foire,
le sol ressemblait à un lac. Les eaux ont em¬
porté plusieurs baraques.
On a de grandes craintes pour la campagne.
exposition
DU CQNGRÈS DES SCIENCES GÉOGRAPHIQUES
Le département du Gard est représenté à l'ex¬
position des Tuileries, par quelques œuvres
importantes qui ont été remarquées.
Dans les salles cpnsacrées à l'exposition du
ministère de l'instruction publique, nous avons
vu le Dictionnaire topographique du département
du Gard, rédigé par M. E. Germer - Durand,
membre de l'académie du Gard, ouvrage édité
aux frais des missions scientifiques par l'impri¬
merie nationale.
Ce dictionnaire est une œuvre de talent et
d'érudition qui fait le plus graud honneur à son
auteur,
Dans une savante introduction, M. Durand
étudie le département au point de vue géolo¬
gique, climatologique et hypromêirique et il
fait suivre cette étude d'un tableau des ancien¬
nes circonscriptions du territoire qui porte au¬
jourd'hui le nom de département du Gard.
L'auteur fait l'histoire du pays depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. I! com¬
mence à l'époque celtique ; il montre le pays
habité par les Ibéro-Ligures, que remplacent
en 400 avant Jésus-Christ, les Yolces-Arécomi-
gues.
Ensuite les Romains arrivent en Gaule, les
Volces se soumettent en 121 avant Jésus-Christ,
ils font partie de la prevince romaine en 114, et
sous Auguste ils sont incorporés dans la Nar-
bonnaise.
Cette période de la domination romaine est
pleine de grandeur ; de nombreuses voies sil¬
lonnent le pays et des monuments grandioses
s'élèvent de tous côtés.
Conquise par les Visigoths, la Septimanie est
ensuite ravagée par les Sarrasins, sur lesquels
Pépin-le-Bref la reconquit en 759. Malheureu¬
sement la féodalité vient arrêter l'essor de la
civilisation,et au IX' siècle, les Counis se trans¬
forment en possesseurs héréditaire!, et ce u'est
qu'eu 1270 que le Languedoc est réuni complè¬
tement à la couronne.
Sous Louis XIV , le Languedoc devient un
gouvernement important et à la Révolution, en
1790, on crée le département du Gard qui est
divisé en huit distincts.
j En l'an VII,il estpartagé en4arrondiss3ments,
i 40 cantons et 345 communes.
M. Germer-Duran i donne les noms anciens et
! modernes de toutes les communes. Pour mon¬
trer quelle érudition et quel travail il a fallu
1 à l'auteur pour mener à bien cette œuvre sa¬
vante, nous ne prendrons qu'une seule com-
' mune, celle de Nimes, et nous dirons qu'il
| donne les trente-quatre noms qu'a portés la
I ville depuis sa fondation, d'après les inscrip¬
tions, les manuscrits ou les livres, et il a tou-
! jours soin de faire suivre le nom cité du cha-
I pitre du livre d'où est tirée la citation.
I II donne aussi les armoiries de Nimes, qui
I attestent son antique origine : de gueules, ou
! palmier de sinople, ou crocodile enchaîné et con-
' tourné d'azur, la chaîne d'or, en bande, une omt-
ronne de laurier, aussi de sinople, attaché à dex-
tre de palmier, avec ces mots d'or eu abrégé : col
neus.
II resterait encore à parler des divisions judi¬
ciaires et religieuses dans les temps anciens et
modernes, du mouvement de la population de¬
puis le XIV' siècle, sujets traités avec une saine
critique, mais nous croyons en avoir assez dit
pour faire comprendre l'importance du travail
de notre savant compatriote. Nous dirons donc
à M. Germer-Durand que l'exposition du mi¬
nistère de l'instruction publique ayant mérité
au ministre un Diplôme d'honneur, il lui revient
j à lui-même 4une partie de cette distribution
honorifique.
Dans la salle 28, nous avons admiré une fort
belle carte géologique, minèralogique et agrono~
mique du canton deMende, à l'échelle de 1[20000,
dressée par M. G.Fabre, garde général des forêts,
à Nimes.
M. Fabre a consacré huit ans à ce travail —
de 1866 à 1873 — et il ne doit pas regretter le
temps qu'il a passé à cette œuvre, car le monde
savant est reconnaissant envers lui pour sa
carte qui a une grande valeur au point de vue
scientifique.
L'émineut géographe donne avec des couleurs
très-vives et un dessin très-net, la nature des
terrains, les fossiles, la nature des couches, les
minéraux accidentels, les matériaux utiles aux
arts, à l'industrie, çt à l'agriculture, la nature
de la terre végétale, la profondeur de la couche
arable, les cultures 8xistautqg et celles qui se¬
raient à préférer.
Cette carte, qui a près de 4 mètres de super¬
ficie et qui est très-lisible daus tousses détails,
se recommande a tous ceux qui s'occupent
d'études scientifiques elle sera très-utile surtout
à ceux qui voudront étudier et connaître le dé¬
partement de la Lozère.
Une autre carte mérite d'être signalée à 1,'at¬
tention, c'est la Carte de F arrondissement d'Uzès,
par M. Emilien Dumas, membre de plusieurs so¬
ciétés savantes, dressée en 1872, à l'échelle de
1x86400 et publiée après sa mort.
L'auteur indique la nature des terrains qui
composent l'arrondissement, avec toutes leurs
divisions et leurs subdivisions, le lavage d'or, le
fer hydraté, le manganèse, la su daine sulfa¬
tée, l'argite réfractaire, la luilene, carrières
de pierre de taille, les exploitations de combus¬
tible, les débris organiques, les eaux thermales
ou minérales, l'altitude au-dessus du niveau de
la mer, les villes, villages, nameaux, tours ou
châteaux ruinés, chemins de fer, routes vicinales
départementales, nationales, chaussées, etc.
Eu voyant ce qu'a fait M. Dumas, nous regret¬
tons que la mort l'ait enlevé à ses travaux avant
qu'il ait pu mettre la dernière main à tous
ceux qu'il a laissés inachevés.
Enfin, en terminant, nous mentionnerons les
inscriptions géographiques recueillies à Nimes
par !e général Greuly et dont|les principales sont
celles qui ont pour titre: Fragment d'un testa¬
ment, gravé sur un mausolée et qui commence
ainsi Sîquis ex iis, etc. : Monument élevé par les
citoyens de Fréjus à un flamme de la Narbonnaise
leur patron, quinto salonio, etc. ; ces inscrip -
lions font aujourd'hui partie du musée Saint-
Germain et sont comprises parmi les publica¬
tions de la commission de la topographie des
Gaules.
Si nous passons sous silence quelques œuvres
exposées par nos compatriotes, qu'ils ne s'en
prennent pas à nous de cet oubli involontaire,
mais au catalogue de l'exposition qui ne brille
pas par la clarté et aux organisateurs qui ont
confondu tous les groupes, de sorte qu'il est
bien difficile de se reconnaître au milieu de ce
fouillis de cartes et d'objets exposés.
A.,
membre du Congrès de géographie.
Chronique Régionale
La souscription en faveur des inondés du
Midi reste ouverte dans nos bureaux , en
faveur des victimes de nos inondations,
Les travaux d'assainissement continuent à
Saint-Chinian. Un nouveau détachement de
troupes du génie, parti hier de Montpellier, est
arrivé dans cette ville. Dans plusieurs quartiers,
la vase est très-abondante et doit être enlevée
promptement si- on veut éviter le3 maladies
pestileutielles. Des maisons à demi en ruines
doivent également être démolies complète
ment...
Le nombre des cadavres retrouvés s'élève,
jusqu'à ce jour, au chiffre de cent vingt-quatre.
Les enterrements de ces malheureuses victimes
se font chaque jour, au milieu de la conster¬
nation générale.
M. le préfet est toujours à Saint-Chinian.
La délégation du Conseil général, chargée de
se rendre compte des désastres, arrivera de¬
main.
On nous écrit de Florensac que des désastres
matériels sont immenses. Il n'y a heureusement
pas de morts à déplorer. Plusieurs maisotis
ont été détruites.
INONDATION DU 12 SEPTEMBRE A SAINT-CHINIAN
Pendant que nous assistions dimanche à la
crue et au débordement du Jaur au milieu de la
population anxieuse de Saint-Pons, à viugt-ieux
kilomètres du chel-lieu d'arrondissement, à
Saint-Chiniaa,se déroulaient,aux mêmes heures,
les plus épouvantables drames qu'aient à en¬
registrer sur les inondations les annales du
pays.
La petite ville de Saint-Chinian, qui compte
3,500 habitants et que traverse le Vernazobre
dans sa longueur, devenait en partie la proie
des eaux. Dans la uuit du 11 au 12, les pluies
torrentielles étaient tombées sur les montagnes
du Pardailham, qui sont une prolongation des
Montagues Noires,dont les derniers chaînons vont
se relier aux Cévenues méridionales. Enflés pro¬
digieusement, les cours d'eau descendaient de la
gorge de Poussarrou, de Donnadieu, et de Ba-
beau avec une rapidité vertigineuse vers le
Vernazobre. Eu amout de Saint-Chiniau, ponts,
usines emportés, peupliers et platanes déracinés.
En aval, la rivière charriant toutes sortes d'épa¬
ves, tonneaux, comportes, balles de minot, ar¬
moires, bétail, et mêlant daus leurs flots jau¬
nâtres aux cadavres de chevaux les cadaves
d hommes, de femmes et d'enfants.
Sur les deux bords du Vernazobre, la ville
est assiégée par le torrent qui grossit toujours
et s'élève à deux mètres au-dessus du tablier
du pont, dont il arrache les parapets. A six
heures et demie du matin, la plupart des mai¬
sons sont envahies submergées par les eaux.
Toute la rue des Tisserands est emportée ; dans
la rue de l'Hôpital, sont seuls restés debout
l'Hôtel-Dieu et un pâté de maisons que l'édifice
protège...[Que de scèaes émouvantes se pas¬
sent pendant ces quelques minutes d'agonie
dont la mort gardera le secret! Les habitants des
quartiers envahis, pour échapper au fléau dé¬
vastateur, gagnent les toits des maisons qui,
quelques instants après, s'effondrent et s'en¬
gloutissent avec eux.
Les cris aigus des femmes et des eufants dé¬
chirent l'espace, les lamentations de désespoir
des victimes s'élèvent au-dessus du grondement
sinistre des eaux et du bruit incessant du ton¬
nerre.
La docteur Coural se sauve par les toits, em¬
portant sa mère. Soit que son pied glisse , soit
que ses forces aient trahi son dévouement filial,
sa mère tombe de ses bras et disparaît dans
l'abîme.
Mme Reùaud, la veuve du notaire de ce nom
et la belle-mère d'un de nos confrères de Bé-
ziers, a pu s'échapper avec le successeur de sou
mari, M. Vialar, de Castres , mais la servante
n'ayant pu les suivre à temps, est ensevelie sous
les eaux. Dans une maison voisine, qûatorze
personnes trouvent la mort. M. Marreaud fils ,
uu jeune homme de trente ans, arrivé la veille
à son château d'Albtès pour passer la journée
de dimanche en ville, se noie avec sa bonne et
son domestique. Un commis-voyageur, de Ma-
zamet, M. Méric, arrive aujourd'hui à Saint-
Chinian pour voir ses parents II ne retrouve
vivauts ni sou père, ni sa mère, ni son grand-
père, ni sa grand'mère... La nouvelle qui avait
couru de la mort de Mlle Gobert, la fille de
l'ancien juge de paix, est heureusement démen¬
tie.
On évalue à soixante-dix le nombre des mai¬
sons détruites. Ou parlait hier de quatre-vingts
victimes. Aujourd'hui ou chiffre le nombre des
morts à cent cinquante ; uoits le voulons croi re
exagéré, nous aimons à penser que plus d'un
parmi les inondés aura trouvé un refuge dans
les quartiers préservés. La vérité ne se dégagera
que dans quelques jours d'ici.
On pêche les cadavres des noyés à Prades,
à las Troubadariés, an Liguier principalement,
à Cessenon et jusques daus l'Orh, nous dit-on,
à Béziers.
Ce matin, trois charretées de cadavres se
dirigeaient au cimetière, où avaient été creusées
trois grandes fosses.
En face de ce désastre, dont aucun pinceau ne
pourrait dépeindre l'horreur, la population
Saint-Chinianaise es: atterrée. Le désespoir est
empreint sur tous les visages. Les bras, pour
déblayer les ruines et enfouir les chevaux morts,
font défaut. La municipalité a demandé du se¬
cours à Béziers et l'envoi d'une partie de la
troupe de ligue.
Une compagnie de pompiers de Béziers et
les agents de police de cette ville viennent d'ar¬
river.
M. de Montravel, sous-préfet de Saint-Pous,
M. Coutin, notre lieutenant de gendarmerie, qui
a opéré, dimanche, à Saint-Pons, avec l'aide de
ses bravas gendarmes, le sauvetage de deux fa¬
milles surprises par les eaux, au pont Sainte-
Barbe, un adjoint au maire de Béziers, un ingé¬
nieur des ponts et chaussées dont nous ignorons
ie nom, sont sur les lieux du sinistre et orga¬
nisent les travaux d'urgence.
M. le préfet de l'Hérault et une compagnie du
génie arrivent de Montpellier.
Les fils télégraphiques sont rétablis de Suint-
Potis à Saint-Chinian. Les télégrammes passaient
par Toulouse. Les voitures ne peuvent circuler
de ce côté, la route nationale est coupée sur
une grande largeur, de l'Auberge-Basse du
hameau de Rodemouls à la barraque du Cau-
quii.
Le service du courrier se fait à cheval.
Dans notre prochain numéro, nous compléte¬
rons les renseignements qui nous parviennent
sur cette épouvantable catastrophe.
(Revue de Saint-Pons.)
-, nos uouuiues sont c •
leurs maisons ont disparu, empotL*118 a*ile8
gout. par p. •
A Nabines, la foudre a tué une Vaf.R
cendte le grenier à foin de la métairh, 6 et ÎQ-
A la Miellouane, trois vache* ,
cinq brebis ont été emportées nar la • .treme.
Larn. P a rmèr6 ç}6
«S:"" d" "W-ta-OW, le „ ,epte||
Monsieur le rédacteur,
A la nomenclature des désastres de t ,
et de ses environs, il faudra ajouter n ul°usa
année-ci, l'accident de Cazoutaff'HérV ir Cett8
venu, hier, à la suite de l'inondation'a,.Sur-
rault. UUôlHé-
Ce petit fleuve, d'ordinaire paisihu
grossi par les forts orages décliné* ' ma'5
montagnes dimanche dernier, a dan* ir ï 1103
instants, envahi nos campagnes dL .5Ue3
récoltes et inondé plusieurs localités S •1103
Le petit village de Cazouls-l'Hérault a'ê^T63"
nombre. Tro1S barques de Mèze manda c«
effet, sont venues procéder au siu"S " '
population, enfermée par les eaux m,; ?
valent à certains endroits à une S!
dessus de 2 mètres. hauteur au-
Un premier voyage eut lieu, avec font i
succès que l on pouvait attendre de martn* le
pertinentes et dévoués, comme ceux aui QexT
venus exposer leur vie, avec une abaéï d Q
un courage au-dessus de tout éloge. fi ™
ilitinno r*rvnneîlno 1 *3. VOU-
cet
1a
m
—r , ueuouvrir et
penser pour leur graud dévouement
Oo procède au chargement d'une deuxième
barque ; seize personnes et quatre de ces t
marins partent du centre du villase - i n*- 8
ont-ils tait quelques môires, 'Kt maS
devant laquel e ils passaient, s'écronl, et s™?,'
de ses débris la barque, ses conducteurs et uîe
partie des personnes qu'elle portait. Huit pT
sonnes ont péri, victimes de cet éboulemeï
Les quatre braves marins ont été blessés dont
un tres-grièvement. Une pauvre femme a vu s™
mari les jambes écrasées et quatre enfants tués'
un enfant, son père et sa mère sont morts sous
les décombres. Dépeinire les suites lamentables
de cet accident m'est impossible ; mais ce que
je puis dire et avec orgueil, c'est la hardiesse et
la bravoure qu'ont déployées instantanément les
personnes présentes pour, voler au secours des
survivants et des autres habitants cernés dans
leur maison. On peut citer eu première ligne
et sans crainte de blesser leur modestie m!
Rambier, instituteur de la localité, qui se trou¬
vait partout ou il y avait un coup de main à
donner ; M. César Astruc, distillateur de Lézi-
guan, qui n'a pas craint de se mettre à l'eau
pour transporter sur ses épaules les personnes
de la barque en dehors de l'eau ; MM. Négret
ex-maire, et Xavier Boissière fils, tous deux dé
Lézignan, qui ont, au péril de leur vie, sauvé
des familles entières. La population entière de
Lézignan-la-Cèbe, au premier cri d'alarme, ou¬
bliant sa récolte détruite, est accourue porter
secours à ses voisiné. La gendarmerie de Mon-
tagnac était depuis quatre heures du matin sur
les lieux, et nous devons, pour être justes, citer
spécialement le brigadier Nogaret et le gen¬
darme Bevaraggi, qui se sont distingués par
leur sang froid et leur courage.
Hier soir, Cazouls était désert ou à peu près ;
les habitants s'étaient logés à Lêziguaa-la-Cèba
ou à Paulhan, d'où ils sont partis ce matin pour
revenir chez eux réparer les dégâts faits parl'eau,
quise retirait lentement. Ou a retiré les huit ca¬
davres de dessous les décombres. Tout le monde
est dans la consternation, et fait des vœux pour
que pareil malheur ne se renouvelle pas.
Oa nous écrit de Lespignan, 13 septembre 1875.
Monsieur le directeur,
Je m'empresse de vous informer que la plaine
de Lespignan est complètement inondée par
l'Aude, ainsi que les communes de Nissan,
Poilhes, Capestang (Hérault) et de Fieury,
Salles, Coursan, etc (Aude).
Les jeunes vignes avaient seules été détruites
par l'inondation du mois de juin. La récolte des
adultes n'était que légèrement compromise.
Cette nouvelle crue complète la destruction
d'une récolte qui promettait d'être abondante,
car, en supposant qu'il reste quelques raisins
après le passage des eaux, les chemins seront
impraticables et on ne pourra les enlever.
Beaucoup de prairies qui, par suite des pluies
de l'été, promettaient un légerjregain qui aurait
un peu compensé les pertes de la première
coupe, sont tout à fait perdues. C'est réellement
une année désastreuse pour notre commune.
Pézenas, le 15 septembre 1875.
Monsieur le rédacteur,
Vous ne devez pas ignorer, à l'heure qu'il est,
que notre commerce, comme tous nos environs,
a été i udement éprouvé par les désastres des
inondations.
A la suite d'une nuit terrible : éclairs, ton¬
nerres, pluie torrentielle, lundi matin, toute Ja
population était sur pied ; on a pu se convain¬
cre alors de l'immensité des malheurs ; la Peyn®»
torrent terrible, et l'Hérault, étaient sortis
leur lit ; da mémoire d'homme, on n'avait v
ces deux rivières, en débordant, envahir comme
celle fois, jusqu'aux quartiers bas d# la ville.
Les habitants des jardins environnants i
ville, surpris par la rapidité et la violence ae^
eaux, n'ont dû leur salut que grâce à l'énergi¬
que activité, au zèle que dans cette cîrconstaïc^
douloureuse, notre sympathique administra'
tion municipale a su déployer îmmédiatemen .
Un sauvetage a été organisé; on a fait arrive
de Mèze des canots, montés par de courageu
marins, qui ont fait plus que leur devoi ,
affrontant toute la journée des dangersltn^"
nents, et ne rentrant le soir, bien persuaa
que tout était en sûreté... r
Ces braves matelots peuvent comp'er s
no re reconnaissance...
Ainsi, nous n'avons, pour le moment, qù0
grosses pertes matérielles à déplorer; nos "0a
jardins ravagés, inondés, et nos vignobles aa
un état déplorable. La perte des vins est inca
culabie.
Loupian, 15 septembre 1875.
Monsieur le rédacteur,
Nous n'avons pas de pertes personnelles,mm
nous avons plusieurs magasins envahis par
eaux. .'Are
La partie de la récolte du côté de la riv
de Palias a été complètement détruite, et o
peut compter sur celle du Soubergue, car
est à moitié compromise par les eaux. De P '
nos chemins sont impraticables.
DÉBORDEMENT DO TARN.
On nous écrit de Millau, 13 septembre 1875 .
Depuis trois jours, des pluies continuelles
ê
Français : , •
Paris, le 14 septembre.
Monsieur le rédacteur, _„vi;a
On me communique un article que vous avez pub îe
hier et qui renferme cette phrase :
« Nous pourrions aussi demander à M. le^mecteur
politique du Siècle dans quel régiment de mobiles ou
dans quel bataillon de marche les fils de certain mem¬
bre du gouvernement du 4 Septembre ont bravé le feu de
1 Xus pouvez trouver dans votre propre journal la ré-
P°N'ayant pu me procurer la collection du Français, je
reproduis, d'après le Petit Moniteur «nwrrjei du 7 dé¬
cembre 1870, les lignes suivantes : « Nous savons, dit le
Français,(que les deux fils de M. Jules Simon payent.leur
dette au pays très-courageusement. L aîné a rinrt-ueu
ans, et il était vendredi sur le champ de bataille
chirurgien engagé pour le temps du e hataiîlcm de
que 20 ans, et il est volontaire dans le 151 bataillon ae
marche de la garde nationale. »
Jo vous prie d'insérer cette lettre dans voire prochain
nUFa[°ihonneur d'être, monsieur le rédacteur, votre
obéissant serviteur.
Gustave Simon.
M. Auguste Martin, l'un des sténographes du
Journal officiel, auteur d'un livre remarquable,
intitulé : Vrais et faux catholiques, qui le ht
condamner à plusieurs mois de prison sous
l'empire, est mort, il y a quelques mois, bes
dispositions testamentaires viennent d'être con¬
nues, il y a quelques jours seulement. Auguste
Martin a consacré une part de la modeste for¬
tune acquise par son travail au développement
de l'instruction publique en France, ce qui est
le moyen le plus direct et le plus salutaire de
venir en aide aux pauvres. Il lègue la som™® h®
10,000 francsàla Société philotechnique, 1,000 fr.
au journal l'Avenir des femmes, et 1,000 fr. à la
loge maçonnique la Renaissance. Les nombreux
amis d'Auguste Martin n'ont pas été surpris de
sa générosité, mais ils sont touchés de voir com¬
bien cet homme honnête, intelligent, instruit,
s'est encore montré, à ses derniers instants,
préoccupé de tous les sentiments élevés et de
tous les instincts généreux qui ont rempli sa vie
entière.
le jour par le lever de l'astre, la paix par l'as¬
cension du droit.
Tel est l'avenir. Je le salue.
Victor Hugo.
Paris, 9 septembre 187S.
Ah CONGRÈS DE LA PAIX
M. Victor Hugo, invité à adhérer au Congrès de la
paix, a répondu :
Le Congrès de la paix veut bien se souvenir
de moi et me faire appel. J'en suis profondément
touché. .
Je ne puis que redire à mes concitoyens d Eu¬
rope ce que je leur ai dit déjà plusieurs fois
depuis l'année 1871, si fatale pour l'univers en¬
tier Mes espérances ne sont pas ébranlées, mais
sont ajournées,
Il y a actuellement deux efforts dans la civi¬
lisation, l'un pour, l'autre contre ; l'effort de la
France et l'effort de l'Allemagne. Chacune veut
créeruu monde. Ce que l'Allemagne veut faire,
c'est l'Allemagne; ce que la France veut faire,
c'est l'Europe.
Faire l'Allemagne, c'est construire l'empire,
c'est-à-dire la nuit; faire l'Europe, c'est en¬
fanter la démocratie, c'est-à-dire la lumière.
N'en doutez pas, entre les deux mondes, l'un
ténébreux, l'autre radieux, l'un faux, l'autre
vrai, le choix de l'avenir est fait.
L'avenir départagera l'Allemagne et laFrance;
il rendra à l'une sa part du Danube, à l'autre
sa part du Rhin, et il fera à toutes deux ce dou
magnifique : l'Europe, c'est-à-dire la grande
République fédérale du continent
Les rois s'allient pour se combattre, et font
entre eux des traités de paix qui aboutissent à
des cas de gnerre : de là ces monstrueuses
ententes des forces monarchiques contre tous
les progrès sociaux, contre la Révolution fran¬
çaise, contre la liberté das peuples.
Delà Wellington-et Biiicher.Pitt etCobourg;de
là ce crime dit la Sainte-Alliance; qui dit al¬
liance de rois dit alliance de vautours.
Cette fraternité fratricide finira; et à l'Europe
des Rois-Coalisés succédera l'Europe des Peu¬
ples-Unis.
Aujourd'hui? noa.Demain? oui.
Donc, ayons foi et attendons l'avenir.
Pas de paix jusque-là. Je le dis avec douleur,
mais avec fermeté.
La France démembrée est une calamité hu¬
maine. La France n'est pas à la France, elle est
au monde; pour que la croissance humaine
soit normale, il faut que la France soit entière;
une province qui manque à la France n'est pas
une force qui manque au progrès, c'est un or¬
gane qui manque au genre humain; c'est
pourquoi la France ne peut rien concéder de
la France. Sa mutilation inutile la civilisa¬
tion.
D'ailleurs, il y a des fractures partout, et en
®e moment vous en entendez une crier l'Herzé¬
govine. Hélas ! aucun sommeil n'est possible
avec des plaies comme celles-ci : la Pologne, la
Crète, Metz et Strasbourg, et après des afironts
comme ceux-ci: l'empire germanique rôlabli
en plein dix-neuvième siècle, Paris violé par
Berlin, la ville de Frédéric II insultant la ville
de Voltaire, la sainteté de la force et l'équité de
la violence proclamées, le progrès souffleté sur
la joue de la France, on ne met point la paix là-
dessus. Pour pacifier, il faut'apaiser; pour apai¬
ser, il faut satisfaire. La fraternité n'est pas un
fait de surface. La paix n'est pas une superposi¬
tion.
La paix est une résultante. On ne décrète pas
plus la paix qu'on ne décrète l'aurore Quand la
conscience humaine se sent en équilibre avec
la réalité sociale; quand le morcellement des
peuples a fait place à l'unité des continents;
quand l'empiétement appelé conquête et l'usur¬
pation appelée royauté ont disparu; quand au¬
cune morsuie n'est faite, soit à un individu,
soit à une nationalité, par aucun voisinage;
quand le pauvre comprend la nécessité du tra¬
vail et quand le riche en comprend la majesté;
quand le côté matière de l'homme se subor¬
donne au côté esprit; quand l'appétit se laisse
museler par la raison; quand à la vieille loi:
prendre, succède la nouvelle loi : comprendre;
quand la fraternité entre les âmes s'appuie sur
l'harmonie entre les sexes; quand le père est
respecté par l'enfant et quand l'enfant est vénéré
par le père; quand il n'y a plus d'autre autorité
que l'auteur; quand aucun homme ne peut dire
à aucun homme: Tu es mon bétail; quand le
pasteur fait place au docteur, et la bergerie (qui
dit bergerie dit boucherie) à l'école; quand il y
a identité entre l'honnêteté politique et l'hon¬
nêteté sociale; quand un Boaaparte n'est pas
plus possible en haut qu'un Troppmann en bas;
quand le prêtre se seul juge et quand le juge se
sent prêtre, c'est-à-dire quand la religion est in¬
tègre et quand la justice est vraie; quand les
frontières s'effacent entre une nation et une na¬
tion, et se rétablissent entre le bien et le mal;
quand chaque homme se fait de sa propre pro¬
bité une sorte de patrie intérieure, alors, de la
même façon que le jour se fait, la paix se fait :
GENDARMES ATTAQUÉS PAR DES PÈLERINS.
Nous lisons dans le Finistère le récit de scènes
fort graves et très-peu édifiantes qui ont signalé
un pardon de Bretagne :
Le pardon de la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce ie
célébrait mercredi dernier, et avait attiré, comme à l'or¬
dinaire, dp nombreux habitants de la commune de Plu-
guffan et du voisinage. Cette journée devait finir par une
scène sanglante que rien n'explique et surtout que rien
n'avait fait prévoir.
Vers neuf heures du soir, le brigadier Pinson et le
gendarme Maurice, chargés de la police du pardon, en¬
tendirent le bruit d'une querelle dans un débit tenu par
le nommé Michel Plouhinec, où quelques buveurs s'é¬
taient attardés ; ils s'y présentèrent pour signifier que
l'heure de la clôture était sonDée.
Le brigadier avait pénétré seul à l'intérieur ; tout à
coup, il se vit entouré par plusieurs individus qui se
ruèrent sur lui et le terrassèrent. Avant qu'il eût pu se
mettre en défense, il fut traîné au dehors, où ses agres¬
seurs se mirent à le frapper à coups de pied et à coups
de poing avec une inconcevable fureur.
A son appel^aciourut le gendarme Maurice : il fut
assailli à son tour, et son revolver lui fut arraché ;
mais, plus heureux que son compagnon, il put se déga¬
ger par un vigoureux effort. Aussitôt, mettant le sabre à
la main, il se jeta sur les assaillants. D'un premier
coup il atteignit l'un d'eux et lui fit à la tête une pro¬
fonde blessure.
Malheureusement l'obscurité ne lui permettait guère
de s* reconnaître dans cette mêlée. Un autre coup alla
frapper le brigadier lui-même, sur lequel s'acharnaient
encore ses agiesseurs, et lui lit une assez forte entaille
au bras.
Toute cette étrange scène s'était produite dans un
silence absolu, sans qu'une parole eût été prononcée
par les combattants, sans qu'un cri mêmeeût été peu sé
par les blessés. Elle eût pu se prolonger pins long¬
temps encore, et il était à craindre qu'elle eût une issue
fatale pour les représentants de la force putlique, s'ils
n'avaient trouvé, au milieu de ce déchaînement d'hos¬
tilité sauvage, le secours d'nn homme de cœur.
M. Pernès, adjoint au maire de Pluguffan, arrivé à
temps sur le théâtre de la lutte, employa les plus persé¬
vérants et les plus énergiques efforts à proléger le»
gendarmes. Il n'échappa point aux mauvais traitements
et l'on assure que lui aussi reçut un coup de sabre
égaré: mais enfin son intervention réussit, et les assail¬
lants se retirèrent un instant.
On put alors conduire dans le débit où la scène avait
pris naissance le brigadier Pinson et l'autre blessé, sou
prisonnier; car le courageux brigadier, apt es avoir saisi
cet homme, n'avait point lâché prise dans sa chute, et
c'est ainsi que tous deux avaient été atteints presque
eu même temps par le sabre du gendarme Maurice. Ni
les violences, ni la douleur ne triomphèrent de son
admirable obstination; jusqu'au der ier moment de la
lutte, maltraité, blessé, à demi évanoui, il tenait encore
son prisonnier.
Tout n'était pas fini li. Les auteurs de la rixe se
repentirent sans doute d'avoir laissé un des leurs dans
les mains de la gendarmerie, car à peine les gendarmes
; et l'adjoint s'étaient-ils réfugiés dans le débit, qu'ils
1 revinrent à la charge, la menace à la bouche, tout prêts
à recommencer le combat si leurs adversaires avaient
commis l'imprudence de quitter leur retraite.
» Ce fut un véritable siège, qui dura jusqu'au matin.
Qu'on se représente pendant ce temps la situation des
assiégés entendant ces turieux les couvrir de leurs inju¬
res et errer dans le voisinage avec des dispositions qui
pouvaient faire craindre tout de leur part. A trois heures
du malin seulement, ils se hasardèrent à sortir, et les
gendarmes purent regagner Quimper, emmenant avec
eux le nommé Pierre-Marie Jollivet, domestique, âgé de
trente-deux ans : tel est le nom du prisonnier qu'ils
avaient fait dans cette terrible nuit.
Rentrés à la caserne, ils firent leur rapport, sur lequel
s'ouvrit immédiatement une instruction. Dès dix heures
du matin, M. Bonnieu delà Rivaœlière, juge d'instruc¬
tion, et M. Besnier, substitut du procureur de la Répu¬
blique, accompagnés de M. le capitaine de gendarmerie
et de quatre gendarmes, se transportaient au bourg de
Pluguffan et procédaient aux investigations. Les rensei¬
gnements obtenus amenèrent une nouvelle arrestation,
celle du nommé Alain Pelleter, domestique à Plomelin,
âgé de vingt-six ans.
j La visite des lieux fit aussi retrouver, dans un champ
voisin de la chapelle, le revolver enlevé au gendarme
Maurice.
Enfin on constata que, pendant la nuit, les chemins
des environs avaient.été barricadés de monceaux de fa¬
gots arrachés aux clôtures des champs, sans doute pour
faire obstacle à l'arrivée des secours.
L'instruction se poursuit, et nous espérons qu'elle amè¬
nera la découverte de tous les coupables.
I L'Impartial du Finistère, journal ultracatho¬
lique de Quimper, fait les aveux suivants.:
c Le pardon de Notre-Dame-de-Grâce est l'un des
plus redoutés de la gendarmerie pour les désordres qui
s'y produisent ou plutôt pour les mauvaises dispositions
d'une partie des individus qui le fréquentent', mais
i pour être juste, nous devons ajouter que les principaux
i coupables de la journée du 8 septembre sont des indi-
; vidus étrangers au pays ou qui s'y sont tout récemment
! établis. Outre celle que nous venons de raconter à cause
de son caractère spécial, d'autres rixes ont eu lieu dans
la même journée, sur lesquelles nous manquons de ren¬
seignements précis.
Que n'eût-on pas dit, ajoute avec raison notre
confrère, si de pareilles scènes s'étaient produi¬
tes à la suite d'une démonstration républicaine I
A Dublin, les catholiques se sout gourmés ; au
pardou de Notre-Dame-de-Grâce, ils ont fait
acte de tébellion. Décidément, la foi mal com¬
prise n'est pas une garantie d'ordre. Il importe
de ie constater.
Ck
Oa nous écrit de Sommières, 14 septembre 1875 :
Après quatre jours d'orages ou, pour mieux
dire, après un orage de quatre jours, le Vidourle
a déborié et, à deux reprises différentes en
moins de vingt-quatre heures, a inondé la plus
grande partie de la ville. Certains quartiers, le
marché, tes rues basses avaient deux mètres
d'eau.
Les dégâts ne sont pas considérables dans l'in¬
térieur de la ville La persistance des pluies
avaient mis les habitants sur leurs gardes ; les
marchandises étaient enlevées, les animaux
étaient mis eu lieu sûr, les provisions étaient
faites, en un mot tout était préparé pour rece¬
voir cet hôte inopportun lorsqu'il s'est présenté
à domicile.
Malheureusement, il n'en est pas de^même
dans notre plaine. Les vendanges étaient à peine
commencées et les eaux out couvert la plus
grande partie de nos vignes, les meilleures,
pour ne pas dire les seules qui nous restassent
encore. Là, la récolte est plus que compromise,
elle est perdue; ailleurs, dans les quartiers
que.le Vidourle n'a pas atteint, la récoite sera
loin d'être satisfaisante; les raisins, qui avaient
avant les pluies, une triste apparence, commen¬
cent à être envahis par ta pourriture ; et ie vin
qui en sortira ne pourra être que d'une qualité
très-inférieure. Somme toute, nous aurons peu
de chose, et ce-peu ne vaudra rien. Triste an¬
née 1
On lit dans le Midi :
De Sommières à Saturargues, tous les bas-
fonds sont inondés, y compris le territoire des
communes de Boisseroa et de Semés.
Au Vigan,l'Arre a débordé; elle est grossie
par ses affluents. L'abattoir, qui est sur les bords
de la rivière, a été envahi. Les habitants des
locaux voisins ont été obligés de fuir. .
Sur le quai où étaient les baraques de la foire,
le sol ressemblait à un lac. Les eaux ont em¬
porté plusieurs baraques.
On a de grandes craintes pour la campagne.
exposition
DU CQNGRÈS DES SCIENCES GÉOGRAPHIQUES
Le département du Gard est représenté à l'ex¬
position des Tuileries, par quelques œuvres
importantes qui ont été remarquées.
Dans les salles cpnsacrées à l'exposition du
ministère de l'instruction publique, nous avons
vu le Dictionnaire topographique du département
du Gard, rédigé par M. E. Germer - Durand,
membre de l'académie du Gard, ouvrage édité
aux frais des missions scientifiques par l'impri¬
merie nationale.
Ce dictionnaire est une œuvre de talent et
d'érudition qui fait le plus graud honneur à son
auteur,
Dans une savante introduction, M. Durand
étudie le département au point de vue géolo¬
gique, climatologique et hypromêirique et il
fait suivre cette étude d'un tableau des ancien¬
nes circonscriptions du territoire qui porte au¬
jourd'hui le nom de département du Gard.
L'auteur fait l'histoire du pays depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. I! com¬
mence à l'époque celtique ; il montre le pays
habité par les Ibéro-Ligures, que remplacent
en 400 avant Jésus-Christ, les Yolces-Arécomi-
gues.
Ensuite les Romains arrivent en Gaule, les
Volces se soumettent en 121 avant Jésus-Christ,
ils font partie de la prevince romaine en 114, et
sous Auguste ils sont incorporés dans la Nar-
bonnaise.
Cette période de la domination romaine est
pleine de grandeur ; de nombreuses voies sil¬
lonnent le pays et des monuments grandioses
s'élèvent de tous côtés.
Conquise par les Visigoths, la Septimanie est
ensuite ravagée par les Sarrasins, sur lesquels
Pépin-le-Bref la reconquit en 759. Malheureu¬
sement la féodalité vient arrêter l'essor de la
civilisation,et au IX' siècle, les Counis se trans¬
forment en possesseurs héréditaire!, et ce u'est
qu'eu 1270 que le Languedoc est réuni complè¬
tement à la couronne.
Sous Louis XIV , le Languedoc devient un
gouvernement important et à la Révolution, en
1790, on crée le département du Gard qui est
divisé en huit distincts.
j En l'an VII,il estpartagé en4arrondiss3ments,
i 40 cantons et 345 communes.
M. Germer-Duran i donne les noms anciens et
! modernes de toutes les communes. Pour mon¬
trer quelle érudition et quel travail il a fallu
1 à l'auteur pour mener à bien cette œuvre sa¬
vante, nous ne prendrons qu'une seule com-
' mune, celle de Nimes, et nous dirons qu'il
| donne les trente-quatre noms qu'a portés la
I ville depuis sa fondation, d'après les inscrip¬
tions, les manuscrits ou les livres, et il a tou-
! jours soin de faire suivre le nom cité du cha-
I pitre du livre d'où est tirée la citation.
I II donne aussi les armoiries de Nimes, qui
I attestent son antique origine : de gueules, ou
! palmier de sinople, ou crocodile enchaîné et con-
' tourné d'azur, la chaîne d'or, en bande, une omt-
ronne de laurier, aussi de sinople, attaché à dex-
tre de palmier, avec ces mots d'or eu abrégé : col
neus.
II resterait encore à parler des divisions judi¬
ciaires et religieuses dans les temps anciens et
modernes, du mouvement de la population de¬
puis le XIV' siècle, sujets traités avec une saine
critique, mais nous croyons en avoir assez dit
pour faire comprendre l'importance du travail
de notre savant compatriote. Nous dirons donc
à M. Germer-Durand que l'exposition du mi¬
nistère de l'instruction publique ayant mérité
au ministre un Diplôme d'honneur, il lui revient
j à lui-même 4une partie de cette distribution
honorifique.
Dans la salle 28, nous avons admiré une fort
belle carte géologique, minèralogique et agrono~
mique du canton deMende, à l'échelle de 1[20000,
dressée par M. G.Fabre, garde général des forêts,
à Nimes.
M. Fabre a consacré huit ans à ce travail —
de 1866 à 1873 — et il ne doit pas regretter le
temps qu'il a passé à cette œuvre, car le monde
savant est reconnaissant envers lui pour sa
carte qui a une grande valeur au point de vue
scientifique.
L'émineut géographe donne avec des couleurs
très-vives et un dessin très-net, la nature des
terrains, les fossiles, la nature des couches, les
minéraux accidentels, les matériaux utiles aux
arts, à l'industrie, çt à l'agriculture, la nature
de la terre végétale, la profondeur de la couche
arable, les cultures 8xistautqg et celles qui se¬
raient à préférer.
Cette carte, qui a près de 4 mètres de super¬
ficie et qui est très-lisible daus tousses détails,
se recommande a tous ceux qui s'occupent
d'études scientifiques elle sera très-utile surtout
à ceux qui voudront étudier et connaître le dé¬
partement de la Lozère.
Une autre carte mérite d'être signalée à 1,'at¬
tention, c'est la Carte de F arrondissement d'Uzès,
par M. Emilien Dumas, membre de plusieurs so¬
ciétés savantes, dressée en 1872, à l'échelle de
1x86400 et publiée après sa mort.
L'auteur indique la nature des terrains qui
composent l'arrondissement, avec toutes leurs
divisions et leurs subdivisions, le lavage d'or, le
fer hydraté, le manganèse, la su daine sulfa¬
tée, l'argite réfractaire, la luilene, carrières
de pierre de taille, les exploitations de combus¬
tible, les débris organiques, les eaux thermales
ou minérales, l'altitude au-dessus du niveau de
la mer, les villes, villages, nameaux, tours ou
châteaux ruinés, chemins de fer, routes vicinales
départementales, nationales, chaussées, etc.
Eu voyant ce qu'a fait M. Dumas, nous regret¬
tons que la mort l'ait enlevé à ses travaux avant
qu'il ait pu mettre la dernière main à tous
ceux qu'il a laissés inachevés.
Enfin, en terminant, nous mentionnerons les
inscriptions géographiques recueillies à Nimes
par !e général Greuly et dont|les principales sont
celles qui ont pour titre: Fragment d'un testa¬
ment, gravé sur un mausolée et qui commence
ainsi Sîquis ex iis, etc. : Monument élevé par les
citoyens de Fréjus à un flamme de la Narbonnaise
leur patron, quinto salonio, etc. ; ces inscrip -
lions font aujourd'hui partie du musée Saint-
Germain et sont comprises parmi les publica¬
tions de la commission de la topographie des
Gaules.
Si nous passons sous silence quelques œuvres
exposées par nos compatriotes, qu'ils ne s'en
prennent pas à nous de cet oubli involontaire,
mais au catalogue de l'exposition qui ne brille
pas par la clarté et aux organisateurs qui ont
confondu tous les groupes, de sorte qu'il est
bien difficile de se reconnaître au milieu de ce
fouillis de cartes et d'objets exposés.
A.,
membre du Congrès de géographie.
Chronique Régionale
La souscription en faveur des inondés du
Midi reste ouverte dans nos bureaux , en
faveur des victimes de nos inondations,
Les travaux d'assainissement continuent à
Saint-Chinian. Un nouveau détachement de
troupes du génie, parti hier de Montpellier, est
arrivé dans cette ville. Dans plusieurs quartiers,
la vase est très-abondante et doit être enlevée
promptement si- on veut éviter le3 maladies
pestileutielles. Des maisons à demi en ruines
doivent également être démolies complète
ment...
Le nombre des cadavres retrouvés s'élève,
jusqu'à ce jour, au chiffre de cent vingt-quatre.
Les enterrements de ces malheureuses victimes
se font chaque jour, au milieu de la conster¬
nation générale.
M. le préfet est toujours à Saint-Chinian.
La délégation du Conseil général, chargée de
se rendre compte des désastres, arrivera de¬
main.
On nous écrit de Florensac que des désastres
matériels sont immenses. Il n'y a heureusement
pas de morts à déplorer. Plusieurs maisotis
ont été détruites.
INONDATION DU 12 SEPTEMBRE A SAINT-CHINIAN
Pendant que nous assistions dimanche à la
crue et au débordement du Jaur au milieu de la
population anxieuse de Saint-Pons, à viugt-ieux
kilomètres du chel-lieu d'arrondissement, à
Saint-Chiniaa,se déroulaient,aux mêmes heures,
les plus épouvantables drames qu'aient à en¬
registrer sur les inondations les annales du
pays.
La petite ville de Saint-Chinian, qui compte
3,500 habitants et que traverse le Vernazobre
dans sa longueur, devenait en partie la proie
des eaux. Dans la uuit du 11 au 12, les pluies
torrentielles étaient tombées sur les montagnes
du Pardailham, qui sont une prolongation des
Montagues Noires,dont les derniers chaînons vont
se relier aux Cévenues méridionales. Enflés pro¬
digieusement, les cours d'eau descendaient de la
gorge de Poussarrou, de Donnadieu, et de Ba-
beau avec une rapidité vertigineuse vers le
Vernazobre. Eu amout de Saint-Chiniau, ponts,
usines emportés, peupliers et platanes déracinés.
En aval, la rivière charriant toutes sortes d'épa¬
ves, tonneaux, comportes, balles de minot, ar¬
moires, bétail, et mêlant daus leurs flots jau¬
nâtres aux cadavres de chevaux les cadaves
d hommes, de femmes et d'enfants.
Sur les deux bords du Vernazobre, la ville
est assiégée par le torrent qui grossit toujours
et s'élève à deux mètres au-dessus du tablier
du pont, dont il arrache les parapets. A six
heures et demie du matin, la plupart des mai¬
sons sont envahies submergées par les eaux.
Toute la rue des Tisserands est emportée ; dans
la rue de l'Hôpital, sont seuls restés debout
l'Hôtel-Dieu et un pâté de maisons que l'édifice
protège...[Que de scèaes émouvantes se pas¬
sent pendant ces quelques minutes d'agonie
dont la mort gardera le secret! Les habitants des
quartiers envahis, pour échapper au fléau dé¬
vastateur, gagnent les toits des maisons qui,
quelques instants après, s'effondrent et s'en¬
gloutissent avec eux.
Les cris aigus des femmes et des eufants dé¬
chirent l'espace, les lamentations de désespoir
des victimes s'élèvent au-dessus du grondement
sinistre des eaux et du bruit incessant du ton¬
nerre.
La docteur Coural se sauve par les toits, em¬
portant sa mère. Soit que son pied glisse , soit
que ses forces aient trahi son dévouement filial,
sa mère tombe de ses bras et disparaît dans
l'abîme.
Mme Reùaud, la veuve du notaire de ce nom
et la belle-mère d'un de nos confrères de Bé-
ziers, a pu s'échapper avec le successeur de sou
mari, M. Vialar, de Castres , mais la servante
n'ayant pu les suivre à temps, est ensevelie sous
les eaux. Dans une maison voisine, qûatorze
personnes trouvent la mort. M. Marreaud fils ,
uu jeune homme de trente ans, arrivé la veille
à son château d'Albtès pour passer la journée
de dimanche en ville, se noie avec sa bonne et
son domestique. Un commis-voyageur, de Ma-
zamet, M. Méric, arrive aujourd'hui à Saint-
Chinian pour voir ses parents II ne retrouve
vivauts ni sou père, ni sa mère, ni son grand-
père, ni sa grand'mère... La nouvelle qui avait
couru de la mort de Mlle Gobert, la fille de
l'ancien juge de paix, est heureusement démen¬
tie.
On évalue à soixante-dix le nombre des mai¬
sons détruites. Ou parlait hier de quatre-vingts
victimes. Aujourd'hui ou chiffre le nombre des
morts à cent cinquante ; uoits le voulons croi re
exagéré, nous aimons à penser que plus d'un
parmi les inondés aura trouvé un refuge dans
les quartiers préservés. La vérité ne se dégagera
que dans quelques jours d'ici.
On pêche les cadavres des noyés à Prades,
à las Troubadariés, an Liguier principalement,
à Cessenon et jusques daus l'Orh, nous dit-on,
à Béziers.
Ce matin, trois charretées de cadavres se
dirigeaient au cimetière, où avaient été creusées
trois grandes fosses.
En face de ce désastre, dont aucun pinceau ne
pourrait dépeindre l'horreur, la population
Saint-Chinianaise es: atterrée. Le désespoir est
empreint sur tous les visages. Les bras, pour
déblayer les ruines et enfouir les chevaux morts,
font défaut. La municipalité a demandé du se¬
cours à Béziers et l'envoi d'une partie de la
troupe de ligue.
Une compagnie de pompiers de Béziers et
les agents de police de cette ville viennent d'ar¬
river.
M. de Montravel, sous-préfet de Saint-Pous,
M. Coutin, notre lieutenant de gendarmerie, qui
a opéré, dimanche, à Saint-Pons, avec l'aide de
ses bravas gendarmes, le sauvetage de deux fa¬
milles surprises par les eaux, au pont Sainte-
Barbe, un adjoint au maire de Béziers, un ingé¬
nieur des ponts et chaussées dont nous ignorons
ie nom, sont sur les lieux du sinistre et orga¬
nisent les travaux d'urgence.
M. le préfet de l'Hérault et une compagnie du
génie arrivent de Montpellier.
Les fils télégraphiques sont rétablis de Suint-
Potis à Saint-Chinian. Les télégrammes passaient
par Toulouse. Les voitures ne peuvent circuler
de ce côté, la route nationale est coupée sur
une grande largeur, de l'Auberge-Basse du
hameau de Rodemouls à la barraque du Cau-
quii.
Le service du courrier se fait à cheval.
Dans notre prochain numéro, nous compléte¬
rons les renseignements qui nous parviennent
sur cette épouvantable catastrophe.
(Revue de Saint-Pons.)
-, nos uouuiues sont c •
leurs maisons ont disparu, empotL*118 a*ile8
gout. par p. •
A Nabines, la foudre a tué une Vaf.R
cendte le grenier à foin de la métairh, 6 et ÎQ-
A la Miellouane, trois vache* ,
cinq brebis ont été emportées nar la • .treme.
Larn. P a rmèr6 ç}6
«S:"" d" "W-ta-OW, le „ ,epte||
Monsieur le rédacteur,
A la nomenclature des désastres de t ,
et de ses environs, il faudra ajouter n ul°usa
année-ci, l'accident de Cazoutaff'HérV ir Cett8
venu, hier, à la suite de l'inondation'a,.Sur-
rault. UUôlHé-
Ce petit fleuve, d'ordinaire paisihu
grossi par les forts orages décliné* ' ma'5
montagnes dimanche dernier, a dan* ir ï 1103
instants, envahi nos campagnes dL .5Ue3
récoltes et inondé plusieurs localités S •1103
Le petit village de Cazouls-l'Hérault a'ê^T63"
nombre. Tro1S barques de Mèze manda c«
effet, sont venues procéder au siu"S " '
population, enfermée par les eaux m,; ?
valent à certains endroits à une S!
dessus de 2 mètres. hauteur au-
Un premier voyage eut lieu, avec font i
succès que l on pouvait attendre de martn* le
pertinentes et dévoués, comme ceux aui QexT
venus exposer leur vie, avec une abaéï d Q
un courage au-dessus de tout éloge. fi ™
ilitinno r*rvnneîlno 1 *3. VOU-
cet
1a
m
—r , ueuouvrir et
penser pour leur graud dévouement
Oo procède au chargement d'une deuxième
barque ; seize personnes et quatre de ces t
marins partent du centre du villase - i n*- 8
ont-ils tait quelques môires, 'Kt maS
devant laquel e ils passaient, s'écronl, et s™?,'
de ses débris la barque, ses conducteurs et uîe
partie des personnes qu'elle portait. Huit pT
sonnes ont péri, victimes de cet éboulemeï
Les quatre braves marins ont été blessés dont
un tres-grièvement. Une pauvre femme a vu s™
mari les jambes écrasées et quatre enfants tués'
un enfant, son père et sa mère sont morts sous
les décombres. Dépeinire les suites lamentables
de cet accident m'est impossible ; mais ce que
je puis dire et avec orgueil, c'est la hardiesse et
la bravoure qu'ont déployées instantanément les
personnes présentes pour, voler au secours des
survivants et des autres habitants cernés dans
leur maison. On peut citer eu première ligne
et sans crainte de blesser leur modestie m!
Rambier, instituteur de la localité, qui se trou¬
vait partout ou il y avait un coup de main à
donner ; M. César Astruc, distillateur de Lézi-
guan, qui n'a pas craint de se mettre à l'eau
pour transporter sur ses épaules les personnes
de la barque en dehors de l'eau ; MM. Négret
ex-maire, et Xavier Boissière fils, tous deux dé
Lézignan, qui ont, au péril de leur vie, sauvé
des familles entières. La population entière de
Lézignan-la-Cèbe, au premier cri d'alarme, ou¬
bliant sa récolte détruite, est accourue porter
secours à ses voisiné. La gendarmerie de Mon-
tagnac était depuis quatre heures du matin sur
les lieux, et nous devons, pour être justes, citer
spécialement le brigadier Nogaret et le gen¬
darme Bevaraggi, qui se sont distingués par
leur sang froid et leur courage.
Hier soir, Cazouls était désert ou à peu près ;
les habitants s'étaient logés à Lêziguaa-la-Cèba
ou à Paulhan, d'où ils sont partis ce matin pour
revenir chez eux réparer les dégâts faits parl'eau,
quise retirait lentement. Ou a retiré les huit ca¬
davres de dessous les décombres. Tout le monde
est dans la consternation, et fait des vœux pour
que pareil malheur ne se renouvelle pas.
Oa nous écrit de Lespignan, 13 septembre 1875.
Monsieur le directeur,
Je m'empresse de vous informer que la plaine
de Lespignan est complètement inondée par
l'Aude, ainsi que les communes de Nissan,
Poilhes, Capestang (Hérault) et de Fieury,
Salles, Coursan, etc (Aude).
Les jeunes vignes avaient seules été détruites
par l'inondation du mois de juin. La récolte des
adultes n'était que légèrement compromise.
Cette nouvelle crue complète la destruction
d'une récolte qui promettait d'être abondante,
car, en supposant qu'il reste quelques raisins
après le passage des eaux, les chemins seront
impraticables et on ne pourra les enlever.
Beaucoup de prairies qui, par suite des pluies
de l'été, promettaient un légerjregain qui aurait
un peu compensé les pertes de la première
coupe, sont tout à fait perdues. C'est réellement
une année désastreuse pour notre commune.
Pézenas, le 15 septembre 1875.
Monsieur le rédacteur,
Vous ne devez pas ignorer, à l'heure qu'il est,
que notre commerce, comme tous nos environs,
a été i udement éprouvé par les désastres des
inondations.
A la suite d'une nuit terrible : éclairs, ton¬
nerres, pluie torrentielle, lundi matin, toute Ja
population était sur pied ; on a pu se convain¬
cre alors de l'immensité des malheurs ; la Peyn®»
torrent terrible, et l'Hérault, étaient sortis
leur lit ; da mémoire d'homme, on n'avait v
ces deux rivières, en débordant, envahir comme
celle fois, jusqu'aux quartiers bas d# la ville.
Les habitants des jardins environnants i
ville, surpris par la rapidité et la violence ae^
eaux, n'ont dû leur salut que grâce à l'énergi¬
que activité, au zèle que dans cette cîrconstaïc^
douloureuse, notre sympathique administra'
tion municipale a su déployer îmmédiatemen .
Un sauvetage a été organisé; on a fait arrive
de Mèze des canots, montés par de courageu
marins, qui ont fait plus que leur devoi ,
affrontant toute la journée des dangersltn^"
nents, et ne rentrant le soir, bien persuaa
que tout était en sûreté... r
Ces braves matelots peuvent comp'er s
no re reconnaissance...
Ainsi, nous n'avons, pour le moment, qù0
grosses pertes matérielles à déplorer; nos "0a
jardins ravagés, inondés, et nos vignobles aa
un état déplorable. La perte des vins est inca
culabie.
Loupian, 15 septembre 1875.
Monsieur le rédacteur,
Nous n'avons pas de pertes personnelles,mm
nous avons plusieurs magasins envahis par
eaux. .'Are
La partie de la récolte du côté de la riv
de Palias a été complètement détruite, et o
peut compter sur celle du Soubergue, car
est à moitié compromise par les eaux. De P '
nos chemins sont impraticables.
DÉBORDEMENT DO TARN.
On nous écrit de Millau, 13 septembre 1875 .
Depuis trois jours, des pluies continuelles
ê
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