Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1867-09-05
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1867 05 septembre 1867
Description : 1867/09/05 (Numéro 139). 1867/09/05 (Numéro 139).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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Six mois. ....i. SI
Trois mois Il
"L o mir&éro : 15 centiroegi
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Paris, 10, rue des Saints-Pères
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L'VMvtrt ne répond pa» des manuscrit» qui lui «ont adi«a>4»
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fil. Gï. U8MME h CEM, 6, place da 1& Banni
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PARISV'4 SEPTEMBRE
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t v J . 7-
1867
soient enveloppés des ombres du mys- ;
tère, on a pu savoir que • ce n'est pas
l'amour de là paix à tout prix qui en a
dicté les stipulations. Et comment pour
rait-il en être autrement? Gomment une
alliaiieë entre cés deux puissances. dopt
î'mie"Tïôîf "nécessairement effacer cer
tains points noirs qui sont venus assombrir
l'horizon de la.France, et dont l'autre est
obligée de lutter de toutes, ses forces
pour effaeer certaines taches larges 'et
grandes et pour s'affranchir des étrein
tes étouffantes des deux terribles poly
pes qui cherchent à déchirer ét a absor
ber l'Autriche, comment, dirons-nous,
une alliance entre ces deux puissances
ne les obligerait-elle pas à se tenir prê
tes pour toutes les éventualités ?
Cependant, cette alliance si nécessaire
pour l'Autriche, cette alliance entre la
noble nation française et l'èmpire autri
chien, qui à été* tant désirée par lias
vrais amis dë l'Autriche, pourquoi ne
permet-elle-pas â ces dèrniërs de s'én
réjouir de tout leur cœur, de la saluër
avec tout l'eiathoûsiasme qu'elle semble
mériter? Premièrement, beaucoup d'en
tre eux croient qu'il est trop tard ; d'au
tres, que les événements passés ont
rendus méfiants, craignent. que les
avantagés qui résulteront de èëttè âl
liance rie soient tous pour la France, et
généralement on doute que cette allian
ce soit établie sur une base solide et of
frant une garantie de durée.
En laissant de côté tout ce qui, de là
part de la France, peut inspirer*ces
craintes et justifier ces doutes, notre
correspondant examine pourquoi le
système de gouvernement introduit en
Autriche par l'homme d'Etat auquel un
décret de l'emporeur vient de donner le
second rang, ou plutôt, abstraction faite
de certaines formalités d'étiquette,, le
premier rang à la cour impériale, n'offre
pas aux hommes éclairés de l'Autriche
des garanties que, dans cette alliance,
on ait tenu compte des vrais besoins de
l'empire.
Gomme ces besoins sont circonscrits
par les trois grandes questions vitales
la question allemande, la question orien
tale et slave et la question intérieure, il
faut voir quelle est la politique du barën
de Beust dans ces troits questions, pour
comprendre les inquiétudes qu'elle
inspire.. Notre correspondant traitera
successivement ces trois points. Il con
sacre au premier la lettre que nous ré
sumons.
L'unité de l'Allemagne, c'est la mort
. . . , > l'Autriche. Qui voudra
trouvons dans le Moniteur une longue j r jté ? La Prusse, arbitre et dominatrice
" . -y—. .. ,
Uu& dépêche télégraphique nous annonbe
le déport de M. Rouner'pûur Tienne. Lè
Times, observe à ce propos que la visite ministre d'Etat, toute de courtoisie, n'apoiht
de portée politique.. Nous le croyons volon
tiers. Qu'ajouteraient les paroles de M. Rou-
her, ministre irresponsable et par conséquent
sans autorité, aux. paroles souveraines de
l'Empereur? D'ailleurs, si M. Rouheradjté
éloigné des conférences de Salzbourg, ne
peut-on supposer que c'est pour.tenir entiè
rement secret entre les deux Empereurs ; le
programme qui a pu être élaboré en vue de.
l'avenir ?
Les dernières nouvelles d'Espagne confir
ment la complète défaite dés insurgés, qUi
ont été poussés vivement Jusqu'à la fron
tière. Il est à remarquer qu'on n'a signalé
que de rares et minces défections dans l'ar-
mée..L'éloquence du général prim n'a donc
pas eu les beaux effets qu'il s'en promettait.
La nation s'est montrée également rebelle
aux excitations .primistes, et, l'insurrection
' n'a prouvé qu'une .chose, c'est que le général
Prim est surtout discoureur. Co talent n'est
point à dédaigner chez un général.
M. Rattazzi, embarrassé dans les lil arti
cles de son règlement sur la vente des bietia
ecclésiastiques, commence à lâcher piëd. Lia
circulaire qu'il vient de rédiger à ce sujet et
que nous publierons demain n'éclaircit rien.
L'opération n'est pas facile; les acheteurs iie
sont pas pressés et ceux qui pourront s'offrir
ne voudront pas payer cher. En outre, le
commandeur Falconieri à des prosélytes. On
découvre chaque jour des voleurs dans l'ad
ministration des deniers publics. La situa
tion se résume ainsi : l'argent qu'on vou
drait prendre, oii ne le peut; celui qu'on
voudrait garder s'en va et est déjà parti
Ecoutons le témoignage du Courrier français,
* Ou commence à douter da la bonne réussite
de'^'opération financière de M. de Rattazzi sur
la. liquidation des biens ecclésiastiques. Le rè
glement, qui vient d'être publié pour l'exécution
ae cette loi est trèç-obscur, et les employés
eux-
csuc w x
A -mêmes ne savent pas quelle conduite tenir,
Mais si cetta opération ne réussit pas. si nous
ne pouvons pas encaisser l'arriéré de 200 mil
lions, comment les finances italiennes pourroht-
elles faire faco aux affaires?
.11 n'y a rien à répondre, si ce n'est que la
banqueroute est proche.
Le même Courrier français publie une tèt-
tre de i'avocat Grispi, qui proteste qu'il n'a
ni voitures, ni palais, ni villas, comme bn
l'on avait accusé, mais que sa profession
d'avocat lui* permet aujourd'hui de vivre ho
norablement, après avoir traversé la misère.
Il est difficile de comprendre comment, avec i
un train de vie si modèste, ou a pu prendre
,Uli
Grtspi pour Rothschild. ■_ Li unité ae i Allemagne, uest mmun
l 'histoire de VAlabama m'est point finie, de l'Autriche. Qui voudra nier cette vé-
l/-mcrii& —1 ' T M ~ , r-, ^ „ n-nViif-nû /I r\YV\1 Tï fl t.TM P.ft
NOUS ll'OU VKJLlj
dépêche de lord Stanley proposant un arbi-
trage pour résoudre cette question : « Dans ® u Pf em e de la
les affaires se rattachant aux navires dont les " e ^'Allemagne, cherchera à
déprédations oni i ' " ' • À - -
Confédération du Nord
étendre sa
domination sur le Sud, pour établir
citoyens
cernent anglais
Lttuuant —■—■ - 7---
amené les réclamations des i - », ,,
américain, la conduite du gouv|r- cette umte à son profit: cela non plus
alllOllOtt J . ... t I v, nnM Aiilftnv T a tr»Qliû HA PMWIîA
netneiic iuj 6 ™ u et de ses agents a-t-elle été
de nature à entraîner une responsabilité mo
rale de la part de l'Angleterre, la forçant à
indemniser en tout bu en partie les citoyens
américains des perles subies? » Il est vrai
semblable que les Etats-Unis ne voudront
accepter l'arbitrage, les dépêches de
n'est pas douteux. "Le traité de Prague,
dit-on, l'empêchera d'atteindre ce but,
et le maintien strict de ce traité est
l'une des stipulations de l'alliance aus
tro-française, assure-t-on. Maïs ce traité
est-il encore intact? Ses stipulations
sont'-ëlles exécutées selon l'esprit qui
Tinint. aOtltîlJUCl * v»*— , * ï 1 OUim-DUO^ UAVWU £ i ,17
M Seward ayant toujours pris pour base la } & dictéeâ ? D'abord où est la Confede
_ V * .. , t tvt .. ~1 n ( nnnn _ _ _ . c\
responsabilité de l 'Angleterre
Une 1 nouvelle grave nous arrive d'Orieht.
Fuad-pa ^ha était à peine rentré de son voya-
-ge en Russie que 2e général Ignatieff a pré
senté une n 'ote réclamant la suspension des
hostilités en Oète, et' demandant à ce sujet
une prompte réponse.
Adoustb Roussel
l 'alliance auatro -française tet
la politique de M. Bpuist
Premier article,
Nos lettres de Vienne sont du 30 août :
Notre correspondant nous disait, dans
sa dernière lettre, que selon toute appa
rence l'entrevue de "Salzbourg avait'feu
pour résultat une alliance entre les deux
puissances; aujourd'hui nous pouvons
donner" ce résultat comme positif, mal
gré les assertions contraires des amis
de là paix à tout prix ou des amis de lia,
Prusse, et aussi malgré le langage éqùi-
voque des feuilles officieuses. Ce n'est
tOUies ioo —
qui préoccupent l'Europe, c'est plus que
cela, c'est l'alliance entre la France et
F Autriche.
Quoique les articles de cette alliance
FEUILLETON DE VUN1VÊRS
du S septembre 1867. -
SIM PIERRE ET MON II MAGICIEN
LÉGENDE O
IV
LA LUTTE
(Suite) ,
Simon sentait ses parçles
ration du Sud de l'Allemagne ?
Il est vrai qïie les pays situés en deçà
du Mein ne sont pas encore incorporés^
la Confédération du Nord ; mais que leur
reste-t-il encore à perdre de leur indé
pendance pour descendre au niveau dès
Etats vassaux de la Prusse? Sans parler
de Bade, dont le gouvernement ne de
mande pas mieux que d'abdiquer en fa
veur de la Prusse, par suite de l'alliance
défensive et offensive entre la Prusse,
d'une part, et la Bavière et le Wurtem
berg, d'autre part, la Prusse peut dis
poser du sang de ces deux royaumes
dans les cas de guerre, tandis qu'en
Hësse-Darmstadt une convention mili
taire la rend maîtresse absolue des for
ces du pays et de la forteresse la plus
importante de l'Allemagne ; ajoutons
que, même en temps de paix, le télégra
phe et la poste sont entre ses mairis,
comme dans là Confédération du Nord.
En outre, le nouveau Zollverein avec
son Parlement met à la disposition la Prusse l'argent de ces pays. Voir l'im
pôt sur le sel et sur le tabac. On sait que
l'ancien Zollverein fut le moyen le plus
efficace dans les mains de la Prusse poùr
préparer ce que les événements de" l'an
née dernière ont achevé. Le nouveau
Zollverein servira à amener le complé
ment de l'œuvre.
^ L'aigle de la Prusse, qui tient avec
'une de ses. griffes le cœur sanglant de
la Saxe», a étendu hardiment l'autre au
delà du Mein, et, dans cette situation,
il peut attendre le moment favo-
ràble pour embrasser avec ses deux
serres tout ce qu'il y a de pays alle
mands entre Bodenbach et Vienne.
Qu'a fait jusqu'à présent M. de Beust
pour empêcher ces .progrès de la Prusse
dans les Etats méridionaux de l'Allema
gne, quels moyens a-t-il employé pour
déjouer auprès de leurs gouvernements
les efforts habiles de M. de Bismark?
llien! Qu'a-t-il fait pour faciliter la for
mation de la Confédération du Sud, dé
sirable, sinon dans l'intérêt de l'Alle
magne une, certainement dans l'inté
rêt ae l'Autriche exclue de l'Allemagne?
Rien! L'organe officieux du ministèrë
bavarois vient de lui donner, sous cé
rapport, un certificat de bonne conduite,
c'est-à-dire bonne pour la Prusse.
Mais peut-être l'alliance austro-fran- :
çaise redressera ce qui a été. fait contre
le traité de Prague. M. de Beust n'a pas
eu le courage de faire remettre ses
passeports au baron de Werther, après
la fameuse dépêche que ce diplomate
avait envoyée à M. de Bismark à l'oc
casion du couronnement du roi de Hon
grie, et dans laquelle il insultait l'Au
triche, dépêche dont l'authenticité était
incontestable pour le chancelier de
l'empire. Peut-être, encouragé par l'al
liance avec la France, M. de Beust va-t-
il montrer plus d'énergie, peut-être ne
s'occupera-t-il plus que des vrais bë-
soins de l'Autriche, sans sacrifier le plus
petit intérêt de sa. nouvelle patrie aux
idées de germanisme dont il s'est mon
tré imbu jusqu'à ce jour? Peut-être
s'est-il pénétré de cette conviction que
ce qui était dans l'intérêt de l'Autriche
au temps de l'entrevue de Villafranca,
ne l'est plus au temps de l'entrevue dé
Salzbourgj, et lorsque l'Autriche, contre
sa volonté, se trouve jetée hors de l'Alle
magne?
Cela est possible, mais nous doutons
fort que cela soit. Ni le passé de M. de
Beust ne nous laisse espérer cette con
version radicale de l'ancien ministre du
roi de Saxe, ni ses actes présents ne
nous donnent l'assurance que la ran
cune contre la Prusse ait opéré en lui un
tel changement dans ses idées et ses as
pirations. Quant au passé, il est trop
connu pour qu'il soit nécessaire de le
rappeler ici. Quant au présent, on côn
naît le proverbe : Dis-moi qui tu hantes et
je te dirai qui tu es.— Corvus corvo assidet.
Or, qui sont les amis et les fauteurs du
système politique de M. de Beust? Ce
sont les hommes du parti libéral alle
mand, les hommes' de la majorité ac
tuelle du Reichsrath, les hommes dont
les idées dominent dans la plupart des
journaux allemands autrichiens. Et
quelles sont les idées que les chefs et
conducteurs de ce parti nourrissent rela
tivement à l'Allemagne, idées qu'ils
cherchent à imposer par leurs organes
à toute la population allemande de l'Au
triche?
On peut les résumer en ce peu de
mots : « Ne rien faire qui.puisse mettre
obstacle au développement de l'organisa
tion unificatrice de l'Allemagne.» Ce que
M. Nefftzer, dans une correspondance
insérée dans son journal le Temps, a dit
des députés du Reichsrath « qui étant
réunis pour délibérer sur le salut de
l'Autriche, discutent là" question de sa
voir s'il y a quelque chance de voir ces
provinces allemandes réunies à la Prus
se, sans rien trouver de terrible dans
cette réunion» n'est que trop vrai. Mais
M. Nefftzer a également raison, quand il
dit.« que le ministère, eh s'appuyaiit
sur cette majorité, indisposera lôS peu
ples non allemands de l'Autriche. »
Ajoutons qu'il contribuera ainsi à la
dissolution de l'empire.
Et pourtant c'est justement cette ma
jorité sur laquelle M. de Beust appuie
sa politique ; cc sont les coryphées de
ce parti qu'il veut appeler à porter
avec lui le poids du pouvoir et parmi
lèsquels il suffit de citer ceux dont les
noms suivent :
(f Le docteur Herbst, à qui M. de Beust
à déjà une fois offert le ministère des
finances. Dans sa sagesse financière, ce
professeur de droit pénal voudrait sau
ver l'Autriche par la banqueroute, pro
bablement parce que cette opération re
hausserait la considération de l'Autriche
auprès de ses créanciers étrangers? Lors
de. la discussion sur ses/fameux projets
concernant le Concordat, il se prôclama
modestement l'homme de confiance de
toute la population allemande dé la Bo
hême-
M. de Kaiserfeld, le chef des auto
nomistes de la Styrie. Dans son jour
nal le. Telegraph de Gratz, on lisait il n'y
a pas longtemps.(c'était le jour de l'an
niversaire de la bataille de Sadowa), les
paroles suivantes, bien placées dans la
bouche d'un patriote autrichien :
« La bannière déployée par le vieux
« roi Guillaume, c'était la vraie banniè-
« re allemands. La Prusse, quoiqu'elle
« combattît contre l'Allemagne, en vê
tu rité a combattu pour l'Allemagne,
« pour L'idée de l'unité et de la gran
1 - ■ f . - _ v-_ r — j ^ 1
versités de l'Autriche, en les transfor-.
mant en de vraies universités (dans quel'
sens, c 'est facile à Comprendre), a reçu
diplôme où se trouve ce beau compli
ment pour l'Autriche : Postingentes, quas
in barbaras gentes melioribus Germctnorum
moribus excolendas per XVIII annos in-
sumsit labores,fausto nunc omine inpatriam
reducem, etc., etc., qu'a voulu récom
penser M. de Beust en M. Bonitz : ses
mérites envers les peuples barbares dé
'Autriche, où ses daérites envers la pa
rie germanique ?
Ambroise Petit.
deur nationales. Les victoires de la
« Prusse sont des victoires allemandes.
« Nous autres Allemands en Autriche,
« nous voyons avec un vif intérêt, avec
« une joie mélancolique le développe-?
« ment des affaires en Allemagne. Que
« l'Allemagne soit grande et heureuse,
« c'est le désir de millions d'Allemands
en Autriche* c'est aussi notre désir
« au jour anniversaire de la bataille de
c Sadowa. »
M. de Giskra, le mairè de Brunn,le pré
sident du Reichsrath. Il à accepté une
décoration du roi de Pru sse , pour récom
pense des mérites qu'il s'est acquis
comme citoyen autrichien pendant l'occu
pation de la capitale de la Moravie piar
les Prussiens, ee qui n'empêche pas M.
de Beust de lui faire donner une déco
ration autrichienne. Nous ne voulons
pas nier lent de bien mériter dès deux côtés, lui,
maire d'une ville industrielle, dont les
habitants, disait-il dans son dernier
speech, ont la vue plus large que les habi
tants des vallées étroites, en faisant allu
sion par ces paroles aux protestants de
Brunn et aux catholiques du Tyrol.
Pour certaines gens," c'est une stu
pidité de prendre le fusil lorsque la
patrie est attaquée et dé donner ;sa
vie pour elle, au lieu d'aller au-de
vant de l'usurpateur, de se courbèr de
vant lui, de lui procurer tous les con
forts possibles, de se mettre à sa table
et de manger ses dîners pour mériter
ses décorations.
M. Alexandre Schindler a, lui aussi,
la vue large; il-avait prévu que son op
position, au.tempsdeM.Sehmerling, lui
vaudrait le riche notariat conquis pen
dant sa première campagne parlemen
taire. 11 avait prévu que la bienveillan
ce de M. de Beust lui ménagerait à Sajz-
bourg une audience de l'Empereur des
Français et lui mériterait l'honneur d'ê-
appelé l'un des premiers hommes de l'Alle
magne; ^ car ce ne peut être que d'après
les renseignements fournis pàr le mi
nistre qu'un tel compliment a pu être
adressé à ce notaire, à qui le peuple
a donné le sobriquet à. Arlequin du
Reichsrath, et qui est devenu l'objet des
plus plaisantes caricatures pour avoir,
dans l'excès de sa vanité, fait télégra
phier aux petites feuilles de Vienne sa
conversation tout entière avec l'Empe
reur.
Tels sont les hommes sur lesquels
s'appuie M. de Beust.
Qu'y a-t-il à espérer pour l'Autriche
d'un ministre qui recherche de tels sou
tiens, qui s'inspire de leurs idées, qui
prend ses conseillers parmi les juifs, les
protestants, les ennemis les plus achar
nés du catholicisme et les fauteurs de
la grande Allemagne unifiée? Que
peut-on espérer d'un ministre qui pro
pose, pour des distinctions autrichien-
nès, un. homme comme le professeur
Bonitz , l'un des instruments les plus ac
tifs de la franc-maçonnerie allemande
et de l'agitation protestante en Autri
che?
Cepersonnàge,quise vantait dernière
ment, en prenant congé du pays où il a
si bien rempli sa mission protestante e t
prussienne, d'avoir réformé les uiii-
Le rire ne reparaît pas aux lèvres de
M. Villemot. Tout au contraire, cet écri
vaind'agrément se met maintenant à
expliquer les motifs de son extrême ir
réligion. Ce ne sont pas des motifs de
première force ; il les expose en termes
auxquels il est difficile de .toucher. Én
se proposant de devenir dans son genre
un journal de gens «bienélevés», le Fi
garo a fait un rêve héroïque, mais M.
Villemotie déclaré impraticablé. Il doit le
croire, et pour peu que le grand succès
du journal tienne à ses chroniques,
l'impraticabilité est démontrée. Il faut
rester un petit Siècle et un gros Chccriveiri.
Voyons cependant, à titre d'étude, les
raisons qui retiennent M. Villemot dans
l'irréligion. Il y en a plusieurs. La pre-.
mière est l'estime que nous professons,
selon lui, pour le gouvernement espa
gnol, à son avis très-impur.Nous ne pen
sons pas qu'on nous ait vus souvent en
admiration devant, les gouvernements
modernes. Nous ne faisons la chronique
scandaleuse d'aucun, cé n'est peint no
tre fonction, et les chroniqueurs nous
semblent d'assez mauvais garants de
tout ce qu'ils racontent; mais enfin
nous n'admirons ni l'Espagnol ni les
autres. Si M. Villemot veut être juste,
voilà un de -ses motifs parterre. Il re
marquera que poussant jusqu'au bout
nos principes, nous n'admirons pas non
plus les Alcibiade, les Prim et les autres
vertueux sur lesquels il semble compter
pour purifier le monde. Car M. Villemot
a ses ingénuités et ses ferveurs ; il veut
que la vertu règne sur le genre humain,
et il espère qu'Alcibiade, Prim et Ga.ri-
baldi couronneront enfin de vraies Ro
sières. .
Second motif d'irréligion : Nous con
damnons la roulette à Bade, et nous ap
prouvons la loterie à Rome. La loterie
n'étant pas un dogme, nous l'abandon
nons volontiers. Cependant la roulette
de Bade et là loterie de Rome ne sont
pas tout à fait la même chose. A Rome,
personne, pas même les avancés, ne vio
lente une caisse pour- mettre à la lote
rie, ne se fait sauter la cervelle pour
avoir perdu sa mis®. Il y a mille incon
vénients de la roulette que la loterie n'a
point. Puisque la roulette n'empêche
point M. Villemot d'aller à Bade, pour
quoi la lpterie l'empêche-t-elle d'aller à
Rome?Il avouera que son second motif
ne tient pas contre le raisonnement.
Mais il y a autre chose. A Rome, le
gouvernement triche à la loterie ! M. Vil
lemot le sait par l'expérience d'un autre.
Etant à Rome, il a voulu tenter le sort.
Un peintre français de ses amis, « qui
connaît Rome depuis l'enlèvement des
Sabines, » lui a dit que s'il gagnait pn
le mettrait en prison pour l'empêcher
de réclamer son lot, et là-dessus il a
prudemment gardé le : petit écu qu'il
allait aventurer. Cette charmante anec
dote nous fait plaisir. Elle prouve «pi'au
moins M. Villemot ne manque pas de
foi.
A Bade, où Alcibiade et lui se disaient
tant d'illustres choses, si Alcibiade, en
sa qualité d'ancien élève de Socrate, lui
a parlé de l'immortalité de l'âme, e| si
M. Villemot a raconté les motifs princi
paux qui l'éloignent de la religion, Al
cibiade a dû terriblement s'affermir
dans la pensée que les hommes ne sont
pas difficiles à gouverner et qu'on au
rait grand tort de se gêner avec eux! Le
troisième motif de M. Villemot est donc
plus mauvais que les deux précédents :
il va contre la vertu et contre le respect
dû au genre humain.
Quatrième motif: Les miracles, M. Vil
lemot n'en veut poii>t du tout. La il est
très-fort, parce qu'il ne sait point du
tout pourquoi. Il faudra quelque zoùave
pourlp convertir. _^
qu'un de ses grands argument
les miracles n'est, pas solijT
tout â l'heure, nous dit-il,
Europe la dépouille mutilée
d'un prince que tous vf
avaient béni quand ils l'avart
au Mexique pou r y faire fleurirl
licisme é'elon le Syllabus. » On aurait la-
dessus mille observations à faire, qu'il
ne faut pas faire à ceux qui n'ont lu que
l'histoire de Candide. Les Pontifes don
nent leurs bénédictions à qui les de
mande ; Dieu n'en laisse profiter que les
justes; ils en profitent jusque dans lo
martyre, et il n y a pas que les justes
et les martyrs qui meurent. Oh voit
aussi les cercueils des excommuniés
triomphants.
Cinquième mçtif : L'existence de YfJni-
vers. L' Univers a «attristé une quantité
de chrétiens paisibles et tourné contre la
religion une foule d!âmes tièdes et in
décises qui demandaient seulement à
ne pas être violentées. » Comme M. Vil
lemot ne se vante pas d'être un chré
tien paisible, qu'est-ce que cela lui fait?
Et s'il est une âme tiède et indécise,
il doit savoir que les. âmes tièdes et
indécises tournent toutes seules, et que
son souffle à lui peut les tourner, comme
un autre.
Pourquoi charge-t-il sa conscience du
péril de tourner contre la religion les
âmes tièdes et indécises? Est-ce que
l'on a parlé de cela dans les entretiens
de Bade? Alcibiade a-t-il prononcé qu'il
11e faut écrire de journaux que pour les
âmes tièdes et mdecises, ou qu'il ne
faut pas écrire de journaux, parce qu'il
y à des âmes tièdes et indécises?
Du reste, les raisons de M. Villemot
contre l'Univers ne sont pas à lui; il n'est
point inventeur de raisons. Il les a pri
ses des abbés de Y Etendard, qui les ont
prises ailleurs. Elles servent depuis fort
longtemps contre la vérité, contre la
justice et contre le bon sens à tous ceux
qui se sont trouvés dans un mauvais
pas en face de la justice,.de la vérité et
du bon sens.
L'excellent roi Achab reprochait ail
grand-prêtre Elie d'attrister les Israéli
tes-paisibles, de troubler les âmes tièdes
et indécises de ses chambellans ;, et
l'abbé de Là Chambre, recevant Boileau
à l'Académie, lui faisait entendre qu'il
avait porté le plus grand préjudice, aux
bonnes lettres en ébranlant la considé
ration qui était due à Cotin, à Boyér, à
Pinchêne. Les abbés de Y Etendard, qui
sont sans littérature, ne savent pas
qu'ils copient l'abbé de La Chambre, et
M. Villemot, qui est sans culture reli
gieuse, ignore qu'il copie Achab ; mais
c'est cela, et c'est de peu de valeur.
Ainsi, cinquième motif qui né vaut rien.
Il jr a un sixième motif : M. Ville-
mot demeure persuadé que les rédac
teurs de l' Univers ont trop d'esprit pour,
croire ce qu'ils disent. Nous avons 1$
satisfaction de ne pouvoir lui rendre oa
mauvais compliment. Nous lui.croyons
toute l'irréflexion qu'il faut pour se te
nir aux raisons qu'il nous donne ; mais,
lorsqu'il y voudra penser, il n'en trou»
vera pas une qui puisse attirer au Fi
garo un homme de goût, ni empêcher
un homme d'esprit d'àller à la messe.
Louis Vbuillot,
Le Journal de Saint-Pétersbourg pu
blie, à propos de l'entrevue de Salz
bourg, un curieux article, dont nous
extrayons ce qui suit :
Il y a des gazettes à Vienne et à Paris qui
aiment à prêcher la nécessité d'une alliance
occidentale contre le colosse du Nord, et ces
jours derniers elles n'ont pas manqué de
laisser voir quelle joie ce serait pour elles
que les germes de cette alliance eussent été
semés à Vienne.
Ces excellents .journaux ne se doutent pas
que leûrs rêves d'alliance occidentale nous
amusent beaucoup ici, et ils seraient fort
étonnés probablement d'apprendre que si les
gouvernements occidentaux partageaient les
hallucinations de leur imagination malade
et concluaient une alliance de précaution
contre la Russie, — nous autres Busses
Le misérable —
entre ses dents, et, comme un sër-
rWvorait son propri 1
Une
expirer etiu-c ow ,
pent foulé aux pieds, dévorait son propre ve
nin, frémissant, silencieux et désespéré. Une
telle majesté s'exhalait de la personne de
l'Apôtre, une puissance divine si grande était
empreinte sur ses traits, que lorsque Simon
voulait reprendre la querelle, il ne pouvait
retrouver aucune par oie, et finissait par se
laisser aller à d'outragëuses façons, provo
quât Pierre à faire des miracles. Le plus
souvent il tournait le dos et rugissait d'une
voix sombre ; .
— Vieux mendiant ! à la première occasion,
une croix d'esclave ne te manquera pas (I).
(') Voir les numéros des 2fi, 37, 28, 30, 31 août et 4
septembre.
(1) Les œurres attribuées à saint Clément,
trèa-anoiennes en tout cas, sont pleines récit
de ces Juttos corps à corps -entre saint Pierre et
Et quoiqu'il eût été si souvent vaincu par
Pierre, Simon continuait à jouir d'un grand
crédit auprès de ses partisans, enchaînés
par son prestige. Néron lui-même était sus
pendu b ses lèvres. Son admiration pour lui
avait tellement grandi, qu'il n'eut pas honte
de lui élever uns»t&tue(2) avec cette ins
cription :
A SIMON, DIEU SAIKT, 1 ;
Il n'était pas loin de lui ériger un temple
et de lui offrir des sacrifices, comme on l'a
vait déjà fait en d'autres lieux.
Le nécromant se servait, pour ses conju
rations, du portrait d'un enfant qu'il assu
rait avoir créé, non pas avec de la terre,
comme Dieu l'avait fait pour le premier
homme, mais avec l'essence de l'air ; puis;
après l'avoir tué, du droit de sa pleine et di
vine puissance, il en avait conservé l'image
pour servir à sa propre gloire. La vérité ést
que, à l'aide de ce tableau en le tenant à ,1a
main, il faisait apparaître des esprits qu'il
conjurait dans les ténébreuses réunions de
ses affldés les plus intimes et surtout en pré
sence de Néron (S).
Simon le Magicien. Oç en trouva quelques mots
aussi .dans les Pères. Voy. Ecseb ., His<. Écclés.,
Il, 14.
(2) L'esistence de cette statue, à Rom's, entre
deux ponts, c'est-à-dire dans une île du Tibre,
est attestée par smnt Justîn, 1, Âpol. n° 26, et
après lui, d'après d'autres anciens, Busèbe, saint
Augustin, et<% 11 est vrai que sous Grégoire XIII
l'on trouva un soubassement avec l'inscription :
Semoni Beo Fidio Sartco Sacrum.
(3) C'est là la nécromancie proprement dite.
Elle est attribuée à Simon, non-seulement par
D'autres fois, qu'il marchait à la droite de i
César, où qu'il le suivait avec ses amis; à
travers les atriums du. Palatin, ou les inter
minables galeries de la Maison-d'Or, il s'ar
rêtait tout-à-coup, et, par des moyens dia
boliques, faisait mouvoir les statues environ
nantes, qui, croulant sur leur base, sem
blaient s'incliner devant le maître : et ce, à
l'immense stupéfaction de Néron,
S'il prenait place à la table impériale, au
moment où l'on y pensait le moins, il exci
tait des bouffées de vent qui mettaient en
désordre et faisaient bruissér la crédence im
périale jusqu'à cg cjue cette masse de vases
d'or, de cristaux, de pierres précieuses, ces
plats remplis de mets, se soulevassent d'eux-
mêmes sans Je secours d'aucune main, et
vinssent se présenter aux convives, Puis, tout
à coup, une porte fermée à clef ouvrait à grand
fracas ses deux battants, et l'on voyait sortir
un essaim de formes gracieuses qui venaient
recueillir le service et le reportaient sur la
crédence; après quoi, sur un signe du Ma
gicien, elles pâlissaient, devenaient aérien
nes et s'évanouissaient. ,
A la vue dè tels prodiges, Néron ne met
tait plus aucune mesure à sa vénération potxr
le dieu as"sis dans le njême triclinium que
lui. Il le flattait et s'abaissait jusqu'à le sup»
plier de vouloir bien lui enseigner la philo?
sophie théurgique.
— Dis-moi ce que tu désires, divin Hiéro
phante, disait-il. Je suis prêt à obéir à un si--
les livres elèmentins (1. c,), mais encore par T er -
TCLien, de Anima, chap. 57, où. l'on décrit, pàr
xaît-ii, toutes les scènes du spiritisme moderne,
gne de toi. Veux-tu de l'or? Mes trésors te
sont ouverts. Veux-tu des,.victimes humai
nes? des enfants à la mamelle? des vierges
intactes? Us sont prêts pour le couteau. Que
je puisse seulement pénétrer les secrets de
mes ennemis, prévoir l'avenir, commander
aux dieux : voilà toute mon ambition (4).
Le mage souriait en répondant :
— Je t'enseignerai tout cela, et bien
d'autres choses encore, ô divin César,
quand tu seras passé par les degrés in
férieurs, de la science. Mais il faut qu'aupa
ravant je te fasse voir la puissance de mon
bras.
Et bondissant au milieu du cénacle, tout
entouré d'une phosphorescence infernale, qui
s'exhalait dè sa personne, il étendait la main
et proférait les paroles suivantes j
— Je puis, oui, je puis à ma guise me
rendre invisible à ceux dont je roudrais me
cacher ; s'il me plaît de fuir, les montagnes
s'ouvriront pour me laisser passer ; Si je me
précipitais d'une hauteur quelconque, les gé
nies célestes me porteraient jusqu'à terre et
j'arriverais sain çt sauf; J? feu pe peut m'ftfc?
teindre, si je passe à travers les flammes; à
mon signe, de nouvelles forêts jaillissent du
sol ; la nature embellit le sentier où je passe
de fleurs et de plantes nouvelles ; je ' puis
prendre la forme dans laquelle il me plaît de
me transformer : je connais le chemin du
piel comme celui de la terre. Qui m'adore
(4) Lb3 conjurations de Néron, ou affection pour
l'art mag'que, l'abondance des vi'ctimes humai
nes, les rapports avec les magiciens sont des
faits historiques, Voir S uétone et P line,
agit bien ; qui m'élève des statues fait mieux
encore.
Au milieu de ces faveurs de la fortune, le
satanique prestidigitateur sentait une pointe
aiguë pénétrer dans son cœur, un insecte
venimeux le percer de son aiguillon, dont il
cherchait vainement à éviter la piqûre. Cette
pointe aiguë, cette morsure, c'était le souvenir
des triomphes des Apôtres du véritableChrist.
A la vérité, sa rage s'était un peu apaisée
en pensant à Paul, emprisonné et voué à la
hache; mais il ne pouvait se consoler en pen
sant à Pierre, qu'il voyait succéder à Paul
dans les ardentes disputes puhliques ; il le
voyait se centupler, apparaître partout, com
battre partout, vaincre partout, sans qu'il fût
possible, d'une façon ou de l'autre, de dé
couvrir là mystérieuse retraite qui lui ser
vait de logis.
Ses amis lui rapportaient, dans leurs Se
crets conciliabules, qu'ils avaient surpris
Pierre errant près des Sept-Jules dans la
voie Latienne (5).
D'autres disaient l'avoir rencontré sur les
hauteurs de l'Aventin qui dominant-le Cir
que-Maxime. '
— Ce n'est qiie trop possible ! s'écriait le
inagicien. Il se trouve là un véritable nid
d'ennemis et de Juifs apostats.
Il voulait parler de la maison d'Aquila et
de Priscille,
— Je l'ai aperçu, répondait quelqu'un, qui
traversait le Tibre vers l'Arsenal j près le
(5) Aujourd'hui, près le" palais Ooria. Les
Sept-Jules se trouvaient où est œaintenant Sarcfo-
Maria in via
mausolée d'Auguste. Il s'est jeté dans certai
nes impasses obscures des terrains de Cincin-
natus (6).
— Pour moi, s'exclamait un nouvel inter-
locuteur, je l'ai trouvé vagabondant à une
heure indue, comme une ombre importune/
derrière l'enceinte du cirque Néronien.- J'es
sayai de le suivre pas à pas en me cachant.
Il se dirigeait vers le pont Cestius; de là, il
traversa les faubourg du Transtevère et dis
parut à mes yeux.
Enfin, l'une des plus dévouées matrones
juives, qui passait pour mère de la synago
gue, dit en pleurant presque de douleur :
— Si les nôtres marchent ainsi, nos syna
gogues seront bientôt fermées. Déjà celle de
l'Esquilin n'est presque plus fréquentée;
celle de la porte Capène est vide, et...
— Et pourquoi? èt comment?
— Céphas sait bien pourquoi,
A ces paroles, Simon ne 'retint plus sa cor
1ère. Il se retourna vers ses amis et s'écri*
d'une voix pleins d'amertume :
— Scélérats ! scélérats tous ceux qui le w
Çoivent dans les synagogues. Impies et insen
sés ceux qui l'écoutent 1 On devrait l'enchaî
ner et me l'envoyer, mort ou vivant... Mais
non! Je veux auparavant le confondre, le
convainçre de mensonge^ lé couvrir de honta
une bonne fois ! Quant â vous, il suffit que
yous fermiez vos oreilles à ses incantations;
—' Et pouvoir 1 exclama la matrone. Celui-
(ê) Aujourd'hui la porte Ripetta, vers les tar-
rains du château, à l'endroit même où s'éten
daient les fameux çatita biens de Quintius Cin-
çinnatus.
0n sa ï . i......... 'i -, ' 6*0
Six mois. ....i. SI
Trois mois Il
"L o mir&éro : 15 centiroegi
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tJn an, 36 fr. —Six mois, 19 fr. —Trois mois, 1Û ff.
L'VMvtrt ne répond pa» des manuscrit» qui lui «ont adi«a>4»
aidi«iik«oeÉs
fil. Gï. U8MME h CEM, 6, place da 1& Banni
'.Y^3?^S2.C3©
PARISV'4 SEPTEMBRE
% t / -
t v J . 7-
1867
soient enveloppés des ombres du mys- ;
tère, on a pu savoir que • ce n'est pas
l'amour de là paix à tout prix qui en a
dicté les stipulations. Et comment pour
rait-il en être autrement? Gomment une
alliaiieë entre cés deux puissances. dopt
î'mie"Tïôîf "nécessairement effacer cer
tains points noirs qui sont venus assombrir
l'horizon de la.France, et dont l'autre est
obligée de lutter de toutes, ses forces
pour effaeer certaines taches larges 'et
grandes et pour s'affranchir des étrein
tes étouffantes des deux terribles poly
pes qui cherchent à déchirer ét a absor
ber l'Autriche, comment, dirons-nous,
une alliance entre ces deux puissances
ne les obligerait-elle pas à se tenir prê
tes pour toutes les éventualités ?
Cependant, cette alliance si nécessaire
pour l'Autriche, cette alliance entre la
noble nation française et l'èmpire autri
chien, qui à été* tant désirée par lias
vrais amis dë l'Autriche, pourquoi ne
permet-elle-pas â ces dèrniërs de s'én
réjouir de tout leur cœur, de la saluër
avec tout l'eiathoûsiasme qu'elle semble
mériter? Premièrement, beaucoup d'en
tre eux croient qu'il est trop tard ; d'au
tres, que les événements passés ont
rendus méfiants, craignent. que les
avantagés qui résulteront de èëttè âl
liance rie soient tous pour la France, et
généralement on doute que cette allian
ce soit établie sur une base solide et of
frant une garantie de durée.
En laissant de côté tout ce qui, de là
part de la France, peut inspirer*ces
craintes et justifier ces doutes, notre
correspondant examine pourquoi le
système de gouvernement introduit en
Autriche par l'homme d'Etat auquel un
décret de l'emporeur vient de donner le
second rang, ou plutôt, abstraction faite
de certaines formalités d'étiquette,, le
premier rang à la cour impériale, n'offre
pas aux hommes éclairés de l'Autriche
des garanties que, dans cette alliance,
on ait tenu compte des vrais besoins de
l'empire.
Gomme ces besoins sont circonscrits
par les trois grandes questions vitales
la question allemande, la question orien
tale et slave et la question intérieure, il
faut voir quelle est la politique du barën
de Beust dans ces troits questions, pour
comprendre les inquiétudes qu'elle
inspire.. Notre correspondant traitera
successivement ces trois points. Il con
sacre au premier la lettre que nous ré
sumons.
L'unité de l'Allemagne, c'est la mort
. . . , > l'Autriche. Qui voudra
trouvons dans le Moniteur une longue j r jté ? La Prusse, arbitre et dominatrice
" . -y—. .. ,
Uu& dépêche télégraphique nous annonbe
le déport de M. Rouner'pûur Tienne. Lè
Times, observe à ce propos que la visite
de portée politique.. Nous le croyons volon
tiers. Qu'ajouteraient les paroles de M. Rou-
her, ministre irresponsable et par conséquent
sans autorité, aux. paroles souveraines de
l'Empereur? D'ailleurs, si M. Rouheradjté
éloigné des conférences de Salzbourg, ne
peut-on supposer que c'est pour.tenir entiè
rement secret entre les deux Empereurs ; le
programme qui a pu être élaboré en vue de.
l'avenir ?
Les dernières nouvelles d'Espagne confir
ment la complète défaite dés insurgés, qUi
ont été poussés vivement Jusqu'à la fron
tière. Il est à remarquer qu'on n'a signalé
que de rares et minces défections dans l'ar-
mée..L'éloquence du général prim n'a donc
pas eu les beaux effets qu'il s'en promettait.
La nation s'est montrée également rebelle
aux excitations .primistes, et, l'insurrection
' n'a prouvé qu'une .chose, c'est que le général
Prim est surtout discoureur. Co talent n'est
point à dédaigner chez un général.
M. Rattazzi, embarrassé dans les lil arti
cles de son règlement sur la vente des bietia
ecclésiastiques, commence à lâcher piëd. Lia
circulaire qu'il vient de rédiger à ce sujet et
que nous publierons demain n'éclaircit rien.
L'opération n'est pas facile; les acheteurs iie
sont pas pressés et ceux qui pourront s'offrir
ne voudront pas payer cher. En outre, le
commandeur Falconieri à des prosélytes. On
découvre chaque jour des voleurs dans l'ad
ministration des deniers publics. La situa
tion se résume ainsi : l'argent qu'on vou
drait prendre, oii ne le peut; celui qu'on
voudrait garder s'en va et est déjà parti
Ecoutons le témoignage du Courrier français,
* Ou commence à douter da la bonne réussite
de'^'opération financière de M. de Rattazzi sur
la. liquidation des biens ecclésiastiques. Le rè
glement, qui vient d'être publié pour l'exécution
ae cette loi est trèç-obscur, et les employés
eux-
csuc w x
A -mêmes ne savent pas quelle conduite tenir,
Mais si cetta opération ne réussit pas. si nous
ne pouvons pas encaisser l'arriéré de 200 mil
lions, comment les finances italiennes pourroht-
elles faire faco aux affaires?
.11 n'y a rien à répondre, si ce n'est que la
banqueroute est proche.
Le même Courrier français publie une tèt-
tre de i'avocat Grispi, qui proteste qu'il n'a
ni voitures, ni palais, ni villas, comme bn
l'on avait accusé, mais que sa profession
d'avocat lui* permet aujourd'hui de vivre ho
norablement, après avoir traversé la misère.
Il est difficile de comprendre comment, avec i
un train de vie si modèste, ou a pu prendre
,Uli
Grtspi pour Rothschild. ■_ Li unité ae i Allemagne, uest mmun
l 'histoire de VAlabama m'est point finie, de l'Autriche. Qui voudra nier cette vé-
l/-mcrii& —1 ' T M ~ , r-, ^ „ n-nViif-nû /I r\YV\1 Tï fl t.TM P.ft
NOUS ll'OU VKJLlj
dépêche de lord Stanley proposant un arbi-
trage pour résoudre cette question : « Dans ® u Pf em e de la
les affaires se rattachant aux navires dont les " e ^'Allemagne, cherchera à
déprédations oni i ' " ' • À - -
Confédération du Nord
étendre sa
domination sur le Sud, pour établir
citoyens
cernent anglais
Lttuuant —■—■ - 7---
amené les réclamations des i - », ,,
américain, la conduite du gouv|r- cette umte à son profit: cela non plus
alllOllOtt J . ... t I v, nnM Aiilftnv T a tr»Qliû HA PMWIîA
netneiic iuj 6 ™ u et de ses agents a-t-elle été
de nature à entraîner une responsabilité mo
rale de la part de l'Angleterre, la forçant à
indemniser en tout bu en partie les citoyens
américains des perles subies? » Il est vrai
semblable que les Etats-Unis ne voudront
accepter l'arbitrage, les dépêches de
n'est pas douteux. "Le traité de Prague,
dit-on, l'empêchera d'atteindre ce but,
et le maintien strict de ce traité est
l'une des stipulations de l'alliance aus
tro-française, assure-t-on. Maïs ce traité
est-il encore intact? Ses stipulations
sont'-ëlles exécutées selon l'esprit qui
Tinint. aOtltîlJUCl * v»*— , * ï 1 OUim-DUO^ UAVWU £ i ,17
M Seward ayant toujours pris pour base la } & dictéeâ ? D'abord où est la Confede
_ V * .. , t tvt .. ~1 n ( nnnn _ _ _ . c\
responsabilité de l 'Angleterre
Une 1 nouvelle grave nous arrive d'Orieht.
Fuad-pa ^ha était à peine rentré de son voya-
-ge en Russie que 2e général Ignatieff a pré
senté une n 'ote réclamant la suspension des
hostilités en Oète, et' demandant à ce sujet
une prompte réponse.
Adoustb Roussel
l 'alliance auatro -française tet
la politique de M. Bpuist
Premier article,
Nos lettres de Vienne sont du 30 août :
Notre correspondant nous disait, dans
sa dernière lettre, que selon toute appa
rence l'entrevue de "Salzbourg avait'feu
pour résultat une alliance entre les deux
puissances; aujourd'hui nous pouvons
donner" ce résultat comme positif, mal
gré les assertions contraires des amis
de là paix à tout prix ou des amis de lia,
Prusse, et aussi malgré le langage éqùi-
voque des feuilles officieuses. Ce n'est
tOUies ioo —
qui préoccupent l'Europe, c'est plus que
cela, c'est l'alliance entre la France et
F Autriche.
Quoique les articles de cette alliance
FEUILLETON DE VUN1VÊRS
du S septembre 1867. -
SIM PIERRE ET MON II MAGICIEN
LÉGENDE O
IV
LA LUTTE
(Suite) ,
Simon sentait ses parçles
ration du Sud de l'Allemagne ?
Il est vrai qïie les pays situés en deçà
du Mein ne sont pas encore incorporés^
la Confédération du Nord ; mais que leur
reste-t-il encore à perdre de leur indé
pendance pour descendre au niveau dès
Etats vassaux de la Prusse? Sans parler
de Bade, dont le gouvernement ne de
mande pas mieux que d'abdiquer en fa
veur de la Prusse, par suite de l'alliance
défensive et offensive entre la Prusse,
d'une part, et la Bavière et le Wurtem
berg, d'autre part, la Prusse peut dis
poser du sang de ces deux royaumes
dans les cas de guerre, tandis qu'en
Hësse-Darmstadt une convention mili
taire la rend maîtresse absolue des for
ces du pays et de la forteresse la plus
importante de l'Allemagne ; ajoutons
que, même en temps de paix, le télégra
phe et la poste sont entre ses mairis,
comme dans là Confédération du Nord.
En outre, le nouveau Zollverein avec
son Parlement met à la disposition
pôt sur le sel et sur le tabac. On sait que
l'ancien Zollverein fut le moyen le plus
efficace dans les mains de la Prusse poùr
préparer ce que les événements de" l'an
née dernière ont achevé. Le nouveau
Zollverein servira à amener le complé
ment de l'œuvre.
^ L'aigle de la Prusse, qui tient avec
'une de ses. griffes le cœur sanglant de
la Saxe», a étendu hardiment l'autre au
delà du Mein, et, dans cette situation,
il peut attendre le moment favo-
ràble pour embrasser avec ses deux
serres tout ce qu'il y a de pays alle
mands entre Bodenbach et Vienne.
Qu'a fait jusqu'à présent M. de Beust
pour empêcher ces .progrès de la Prusse
dans les Etats méridionaux de l'Allema
gne, quels moyens a-t-il employé pour
déjouer auprès de leurs gouvernements
les efforts habiles de M. de Bismark?
llien! Qu'a-t-il fait pour faciliter la for
mation de la Confédération du Sud, dé
sirable, sinon dans l'intérêt de l'Alle
magne une, certainement dans l'inté
rêt ae l'Autriche exclue de l'Allemagne?
Rien! L'organe officieux du ministèrë
bavarois vient de lui donner, sous cé
rapport, un certificat de bonne conduite,
c'est-à-dire bonne pour la Prusse.
Mais peut-être l'alliance austro-fran- :
çaise redressera ce qui a été. fait contre
le traité de Prague. M. de Beust n'a pas
eu le courage de faire remettre ses
passeports au baron de Werther, après
la fameuse dépêche que ce diplomate
avait envoyée à M. de Bismark à l'oc
casion du couronnement du roi de Hon
grie, et dans laquelle il insultait l'Au
triche, dépêche dont l'authenticité était
incontestable pour le chancelier de
l'empire. Peut-être, encouragé par l'al
liance avec la France, M. de Beust va-t-
il montrer plus d'énergie, peut-être ne
s'occupera-t-il plus que des vrais bë-
soins de l'Autriche, sans sacrifier le plus
petit intérêt de sa. nouvelle patrie aux
idées de germanisme dont il s'est mon
tré imbu jusqu'à ce jour? Peut-être
s'est-il pénétré de cette conviction que
ce qui était dans l'intérêt de l'Autriche
au temps de l'entrevue de Villafranca,
ne l'est plus au temps de l'entrevue dé
Salzbourgj, et lorsque l'Autriche, contre
sa volonté, se trouve jetée hors de l'Alle
magne?
Cela est possible, mais nous doutons
fort que cela soit. Ni le passé de M. de
Beust ne nous laisse espérer cette con
version radicale de l'ancien ministre du
roi de Saxe, ni ses actes présents ne
nous donnent l'assurance que la ran
cune contre la Prusse ait opéré en lui un
tel changement dans ses idées et ses as
pirations. Quant au passé, il est trop
connu pour qu'il soit nécessaire de le
rappeler ici. Quant au présent, on côn
naît le proverbe : Dis-moi qui tu hantes et
je te dirai qui tu es.— Corvus corvo assidet.
Or, qui sont les amis et les fauteurs du
système politique de M. de Beust? Ce
sont les hommes du parti libéral alle
mand, les hommes' de la majorité ac
tuelle du Reichsrath, les hommes dont
les idées dominent dans la plupart des
journaux allemands autrichiens. Et
quelles sont les idées que les chefs et
conducteurs de ce parti nourrissent rela
tivement à l'Allemagne, idées qu'ils
cherchent à imposer par leurs organes
à toute la population allemande de l'Au
triche?
On peut les résumer en ce peu de
mots : « Ne rien faire qui.puisse mettre
obstacle au développement de l'organisa
tion unificatrice de l'Allemagne.» Ce que
M. Nefftzer, dans une correspondance
insérée dans son journal le Temps, a dit
des députés du Reichsrath « qui étant
réunis pour délibérer sur le salut de
l'Autriche, discutent là" question de sa
voir s'il y a quelque chance de voir ces
provinces allemandes réunies à la Prus
se, sans rien trouver de terrible dans
cette réunion» n'est que trop vrai. Mais
M. Nefftzer a également raison, quand il
dit.« que le ministère, eh s'appuyaiit
sur cette majorité, indisposera lôS peu
ples non allemands de l'Autriche. »
Ajoutons qu'il contribuera ainsi à la
dissolution de l'empire.
Et pourtant c'est justement cette ma
jorité sur laquelle M. de Beust appuie
sa politique ; cc sont les coryphées de
ce parti qu'il veut appeler à porter
avec lui le poids du pouvoir et parmi
lèsquels il suffit de citer ceux dont les
noms suivent :
(f Le docteur Herbst, à qui M. de Beust
à déjà une fois offert le ministère des
finances. Dans sa sagesse financière, ce
professeur de droit pénal voudrait sau
ver l'Autriche par la banqueroute, pro
bablement parce que cette opération re
hausserait la considération de l'Autriche
auprès de ses créanciers étrangers? Lors
de. la discussion sur ses/fameux projets
concernant le Concordat, il se prôclama
modestement l'homme de confiance de
toute la population allemande dé la Bo
hême-
M. de Kaiserfeld, le chef des auto
nomistes de la Styrie. Dans son jour
nal le. Telegraph de Gratz, on lisait il n'y
a pas longtemps.(c'était le jour de l'an
niversaire de la bataille de Sadowa), les
paroles suivantes, bien placées dans la
bouche d'un patriote autrichien :
« La bannière déployée par le vieux
« roi Guillaume, c'était la vraie banniè-
« re allemands. La Prusse, quoiqu'elle
« combattît contre l'Allemagne, en vê
tu rité a combattu pour l'Allemagne,
« pour L'idée de l'unité et de la gran
1 - ■ f . - _ v-_ r — j ^ 1
versités de l'Autriche, en les transfor-.
mant en de vraies universités (dans quel'
sens, c 'est facile à Comprendre), a reçu
diplôme où se trouve ce beau compli
ment pour l'Autriche : Postingentes, quas
in barbaras gentes melioribus Germctnorum
moribus excolendas per XVIII annos in-
sumsit labores,fausto nunc omine inpatriam
reducem, etc., etc., qu'a voulu récom
penser M. de Beust en M. Bonitz : ses
mérites envers les peuples barbares dé
'Autriche, où ses daérites envers la pa
rie germanique ?
Ambroise Petit.
deur nationales. Les victoires de la
« Prusse sont des victoires allemandes.
« Nous autres Allemands en Autriche,
« nous voyons avec un vif intérêt, avec
« une joie mélancolique le développe-?
« ment des affaires en Allemagne. Que
« l'Allemagne soit grande et heureuse,
« c'est le désir de millions d'Allemands
en Autriche* c'est aussi notre désir
« au jour anniversaire de la bataille de
c Sadowa. »
M. de Giskra, le mairè de Brunn,le pré
sident du Reichsrath. Il à accepté une
décoration du roi de Pru sse , pour récom
pense des mérites qu'il s'est acquis
comme citoyen autrichien pendant l'occu
pation de la capitale de la Moravie piar
les Prussiens, ee qui n'empêche pas M.
de Beust de lui faire donner une déco
ration autrichienne. Nous ne voulons
pas nier
maire d'une ville industrielle, dont les
habitants, disait-il dans son dernier
speech, ont la vue plus large que les habi
tants des vallées étroites, en faisant allu
sion par ces paroles aux protestants de
Brunn et aux catholiques du Tyrol.
Pour certaines gens," c'est une stu
pidité de prendre le fusil lorsque la
patrie est attaquée et dé donner ;sa
vie pour elle, au lieu d'aller au-de
vant de l'usurpateur, de se courbèr de
vant lui, de lui procurer tous les con
forts possibles, de se mettre à sa table
et de manger ses dîners pour mériter
ses décorations.
M. Alexandre Schindler a, lui aussi,
la vue large; il-avait prévu que son op
position, au.tempsdeM.Sehmerling, lui
vaudrait le riche notariat conquis pen
dant sa première campagne parlemen
taire. 11 avait prévu que la bienveillan
ce de M. de Beust lui ménagerait à Sajz-
bourg une audience de l'Empereur des
Français et lui mériterait l'honneur d'ê-
appelé l'un des premiers hommes de l'Alle
magne; ^ car ce ne peut être que d'après
les renseignements fournis pàr le mi
nistre qu'un tel compliment a pu être
adressé à ce notaire, à qui le peuple
a donné le sobriquet à. Arlequin du
Reichsrath, et qui est devenu l'objet des
plus plaisantes caricatures pour avoir,
dans l'excès de sa vanité, fait télégra
phier aux petites feuilles de Vienne sa
conversation tout entière avec l'Empe
reur.
Tels sont les hommes sur lesquels
s'appuie M. de Beust.
Qu'y a-t-il à espérer pour l'Autriche
d'un ministre qui recherche de tels sou
tiens, qui s'inspire de leurs idées, qui
prend ses conseillers parmi les juifs, les
protestants, les ennemis les plus achar
nés du catholicisme et les fauteurs de
la grande Allemagne unifiée? Que
peut-on espérer d'un ministre qui pro
pose, pour des distinctions autrichien-
nès, un. homme comme le professeur
Bonitz , l'un des instruments les plus ac
tifs de la franc-maçonnerie allemande
et de l'agitation protestante en Autri
che?
Cepersonnàge,quise vantait dernière
ment, en prenant congé du pays où il a
si bien rempli sa mission protestante e t
prussienne, d'avoir réformé les uiii-
Le rire ne reparaît pas aux lèvres de
M. Villemot. Tout au contraire, cet écri
vaind'agrément se met maintenant à
expliquer les motifs de son extrême ir
réligion. Ce ne sont pas des motifs de
première force ; il les expose en termes
auxquels il est difficile de .toucher. Én
se proposant de devenir dans son genre
un journal de gens «bienélevés», le Fi
garo a fait un rêve héroïque, mais M.
Villemotie déclaré impraticablé. Il doit le
croire, et pour peu que le grand succès
du journal tienne à ses chroniques,
l'impraticabilité est démontrée. Il faut
rester un petit Siècle et un gros Chccriveiri.
Voyons cependant, à titre d'étude, les
raisons qui retiennent M. Villemot dans
l'irréligion. Il y en a plusieurs. La pre-.
mière est l'estime que nous professons,
selon lui, pour le gouvernement espa
gnol, à son avis très-impur.Nous ne pen
sons pas qu'on nous ait vus souvent en
admiration devant, les gouvernements
modernes. Nous ne faisons la chronique
scandaleuse d'aucun, cé n'est peint no
tre fonction, et les chroniqueurs nous
semblent d'assez mauvais garants de
tout ce qu'ils racontent; mais enfin
nous n'admirons ni l'Espagnol ni les
autres. Si M. Villemot veut être juste,
voilà un de -ses motifs parterre. Il re
marquera que poussant jusqu'au bout
nos principes, nous n'admirons pas non
plus les Alcibiade, les Prim et les autres
vertueux sur lesquels il semble compter
pour purifier le monde. Car M. Villemot
a ses ingénuités et ses ferveurs ; il veut
que la vertu règne sur le genre humain,
et il espère qu'Alcibiade, Prim et Ga.ri-
baldi couronneront enfin de vraies Ro
sières. .
Second motif d'irréligion : Nous con
damnons la roulette à Bade, et nous ap
prouvons la loterie à Rome. La loterie
n'étant pas un dogme, nous l'abandon
nons volontiers. Cependant la roulette
de Bade et là loterie de Rome ne sont
pas tout à fait la même chose. A Rome,
personne, pas même les avancés, ne vio
lente une caisse pour- mettre à la lote
rie, ne se fait sauter la cervelle pour
avoir perdu sa mis®. Il y a mille incon
vénients de la roulette que la loterie n'a
point. Puisque la roulette n'empêche
point M. Villemot d'aller à Bade, pour
quoi la lpterie l'empêche-t-elle d'aller à
Rome?Il avouera que son second motif
ne tient pas contre le raisonnement.
Mais il y a autre chose. A Rome, le
gouvernement triche à la loterie ! M. Vil
lemot le sait par l'expérience d'un autre.
Etant à Rome, il a voulu tenter le sort.
Un peintre français de ses amis, « qui
connaît Rome depuis l'enlèvement des
Sabines, » lui a dit que s'il gagnait pn
le mettrait en prison pour l'empêcher
de réclamer son lot, et là-dessus il a
prudemment gardé le : petit écu qu'il
allait aventurer. Cette charmante anec
dote nous fait plaisir. Elle prouve «pi'au
moins M. Villemot ne manque pas de
foi.
A Bade, où Alcibiade et lui se disaient
tant d'illustres choses, si Alcibiade, en
sa qualité d'ancien élève de Socrate, lui
a parlé de l'immortalité de l'âme, e| si
M. Villemot a raconté les motifs princi
paux qui l'éloignent de la religion, Al
cibiade a dû terriblement s'affermir
dans la pensée que les hommes ne sont
pas difficiles à gouverner et qu'on au
rait grand tort de se gêner avec eux! Le
troisième motif de M. Villemot est donc
plus mauvais que les deux précédents :
il va contre la vertu et contre le respect
dû au genre humain.
Quatrième motif: Les miracles, M. Vil
lemot n'en veut poii>t du tout. La il est
très-fort, parce qu'il ne sait point du
tout pourquoi. Il faudra quelque zoùave
pourlp convertir. _^
qu'un de ses grands argument
les miracles n'est, pas solijT
tout â l'heure, nous dit-il,
Europe la dépouille mutilée
d'un prince que tous vf
avaient béni quand ils l'avart
au Mexique pou r y faire fleurirl
licisme é'elon le Syllabus. » On aurait la-
dessus mille observations à faire, qu'il
ne faut pas faire à ceux qui n'ont lu que
l'histoire de Candide. Les Pontifes don
nent leurs bénédictions à qui les de
mande ; Dieu n'en laisse profiter que les
justes; ils en profitent jusque dans lo
martyre, et il n y a pas que les justes
et les martyrs qui meurent. Oh voit
aussi les cercueils des excommuniés
triomphants.
Cinquième mçtif : L'existence de YfJni-
vers. L' Univers a «attristé une quantité
de chrétiens paisibles et tourné contre la
religion une foule d!âmes tièdes et in
décises qui demandaient seulement à
ne pas être violentées. » Comme M. Vil
lemot ne se vante pas d'être un chré
tien paisible, qu'est-ce que cela lui fait?
Et s'il est une âme tiède et indécise,
il doit savoir que les. âmes tièdes et
indécises tournent toutes seules, et que
son souffle à lui peut les tourner, comme
un autre.
Pourquoi charge-t-il sa conscience du
péril de tourner contre la religion les
âmes tièdes et indécises? Est-ce que
l'on a parlé de cela dans les entretiens
de Bade? Alcibiade a-t-il prononcé qu'il
11e faut écrire de journaux que pour les
âmes tièdes et mdecises, ou qu'il ne
faut pas écrire de journaux, parce qu'il
y à des âmes tièdes et indécises?
Du reste, les raisons de M. Villemot
contre l'Univers ne sont pas à lui; il n'est
point inventeur de raisons. Il les a pri
ses des abbés de Y Etendard, qui les ont
prises ailleurs. Elles servent depuis fort
longtemps contre la vérité, contre la
justice et contre le bon sens à tous ceux
qui se sont trouvés dans un mauvais
pas en face de la justice,.de la vérité et
du bon sens.
L'excellent roi Achab reprochait ail
grand-prêtre Elie d'attrister les Israéli
tes-paisibles, de troubler les âmes tièdes
et indécises de ses chambellans ;, et
l'abbé de Là Chambre, recevant Boileau
à l'Académie, lui faisait entendre qu'il
avait porté le plus grand préjudice, aux
bonnes lettres en ébranlant la considé
ration qui était due à Cotin, à Boyér, à
Pinchêne. Les abbés de Y Etendard, qui
sont sans littérature, ne savent pas
qu'ils copient l'abbé de La Chambre, et
M. Villemot, qui est sans culture reli
gieuse, ignore qu'il copie Achab ; mais
c'est cela, et c'est de peu de valeur.
Ainsi, cinquième motif qui né vaut rien.
Il jr a un sixième motif : M. Ville-
mot demeure persuadé que les rédac
teurs de l' Univers ont trop d'esprit pour,
croire ce qu'ils disent. Nous avons 1$
satisfaction de ne pouvoir lui rendre oa
mauvais compliment. Nous lui.croyons
toute l'irréflexion qu'il faut pour se te
nir aux raisons qu'il nous donne ; mais,
lorsqu'il y voudra penser, il n'en trou»
vera pas une qui puisse attirer au Fi
garo un homme de goût, ni empêcher
un homme d'esprit d'àller à la messe.
Louis Vbuillot,
Le Journal de Saint-Pétersbourg pu
blie, à propos de l'entrevue de Salz
bourg, un curieux article, dont nous
extrayons ce qui suit :
Il y a des gazettes à Vienne et à Paris qui
aiment à prêcher la nécessité d'une alliance
occidentale contre le colosse du Nord, et ces
jours derniers elles n'ont pas manqué de
laisser voir quelle joie ce serait pour elles
que les germes de cette alliance eussent été
semés à Vienne.
Ces excellents .journaux ne se doutent pas
que leûrs rêves d'alliance occidentale nous
amusent beaucoup ici, et ils seraient fort
étonnés probablement d'apprendre que si les
gouvernements occidentaux partageaient les
hallucinations de leur imagination malade
et concluaient une alliance de précaution
contre la Russie, — nous autres Busses
Le misérable —
entre ses dents, et, comme un sër-
rWvorait son propri 1
Une
expirer etiu-c ow ,
pent foulé aux pieds, dévorait son propre ve
nin, frémissant, silencieux et désespéré. Une
telle majesté s'exhalait de la personne de
l'Apôtre, une puissance divine si grande était
empreinte sur ses traits, que lorsque Simon
voulait reprendre la querelle, il ne pouvait
retrouver aucune par oie, et finissait par se
laisser aller à d'outragëuses façons, provo
quât Pierre à faire des miracles. Le plus
souvent il tournait le dos et rugissait d'une
voix sombre ; .
— Vieux mendiant ! à la première occasion,
une croix d'esclave ne te manquera pas (I).
(') Voir les numéros des 2fi, 37, 28, 30, 31 août et 4
septembre.
(1) Les œurres attribuées à saint Clément,
trèa-anoiennes en tout cas, sont pleines récit
de ces Juttos corps à corps -entre saint Pierre et
Et quoiqu'il eût été si souvent vaincu par
Pierre, Simon continuait à jouir d'un grand
crédit auprès de ses partisans, enchaînés
par son prestige. Néron lui-même était sus
pendu b ses lèvres. Son admiration pour lui
avait tellement grandi, qu'il n'eut pas honte
de lui élever uns»t&tue(2) avec cette ins
cription :
A SIMON, DIEU SAIKT, 1 ;
Il n'était pas loin de lui ériger un temple
et de lui offrir des sacrifices, comme on l'a
vait déjà fait en d'autres lieux.
Le nécromant se servait, pour ses conju
rations, du portrait d'un enfant qu'il assu
rait avoir créé, non pas avec de la terre,
comme Dieu l'avait fait pour le premier
homme, mais avec l'essence de l'air ; puis;
après l'avoir tué, du droit de sa pleine et di
vine puissance, il en avait conservé l'image
pour servir à sa propre gloire. La vérité ést
que, à l'aide de ce tableau en le tenant à ,1a
main, il faisait apparaître des esprits qu'il
conjurait dans les ténébreuses réunions de
ses affldés les plus intimes et surtout en pré
sence de Néron (S).
Simon le Magicien. Oç en trouva quelques mots
aussi .dans les Pères. Voy. Ecseb ., His<. Écclés.,
Il, 14.
(2) L'esistence de cette statue, à Rom's, entre
deux ponts, c'est-à-dire dans une île du Tibre,
est attestée par smnt Justîn, 1, Âpol. n° 26, et
après lui, d'après d'autres anciens, Busèbe, saint
Augustin, et<% 11 est vrai que sous Grégoire XIII
l'on trouva un soubassement avec l'inscription :
Semoni Beo Fidio Sartco Sacrum.
(3) C'est là la nécromancie proprement dite.
Elle est attribuée à Simon, non-seulement par
D'autres fois, qu'il marchait à la droite de i
César, où qu'il le suivait avec ses amis; à
travers les atriums du. Palatin, ou les inter
minables galeries de la Maison-d'Or, il s'ar
rêtait tout-à-coup, et, par des moyens dia
boliques, faisait mouvoir les statues environ
nantes, qui, croulant sur leur base, sem
blaient s'incliner devant le maître : et ce, à
l'immense stupéfaction de Néron,
S'il prenait place à la table impériale, au
moment où l'on y pensait le moins, il exci
tait des bouffées de vent qui mettaient en
désordre et faisaient bruissér la crédence im
périale jusqu'à cg cjue cette masse de vases
d'or, de cristaux, de pierres précieuses, ces
plats remplis de mets, se soulevassent d'eux-
mêmes sans Je secours d'aucune main, et
vinssent se présenter aux convives, Puis, tout
à coup, une porte fermée à clef ouvrait à grand
fracas ses deux battants, et l'on voyait sortir
un essaim de formes gracieuses qui venaient
recueillir le service et le reportaient sur la
crédence; après quoi, sur un signe du Ma
gicien, elles pâlissaient, devenaient aérien
nes et s'évanouissaient. ,
A la vue dè tels prodiges, Néron ne met
tait plus aucune mesure à sa vénération potxr
le dieu as"sis dans le njême triclinium que
lui. Il le flattait et s'abaissait jusqu'à le sup»
plier de vouloir bien lui enseigner la philo?
sophie théurgique.
— Dis-moi ce que tu désires, divin Hiéro
phante, disait-il. Je suis prêt à obéir à un si--
les livres elèmentins (1. c,), mais encore par T er -
TCLien, de Anima, chap. 57, où. l'on décrit, pàr
xaît-ii, toutes les scènes du spiritisme moderne,
gne de toi. Veux-tu de l'or? Mes trésors te
sont ouverts. Veux-tu des,.victimes humai
nes? des enfants à la mamelle? des vierges
intactes? Us sont prêts pour le couteau. Que
je puisse seulement pénétrer les secrets de
mes ennemis, prévoir l'avenir, commander
aux dieux : voilà toute mon ambition (4).
Le mage souriait en répondant :
— Je t'enseignerai tout cela, et bien
d'autres choses encore, ô divin César,
quand tu seras passé par les degrés in
férieurs, de la science. Mais il faut qu'aupa
ravant je te fasse voir la puissance de mon
bras.
Et bondissant au milieu du cénacle, tout
entouré d'une phosphorescence infernale, qui
s'exhalait dè sa personne, il étendait la main
et proférait les paroles suivantes j
— Je puis, oui, je puis à ma guise me
rendre invisible à ceux dont je roudrais me
cacher ; s'il me plaît de fuir, les montagnes
s'ouvriront pour me laisser passer ; Si je me
précipitais d'une hauteur quelconque, les gé
nies célestes me porteraient jusqu'à terre et
j'arriverais sain çt sauf; J? feu pe peut m'ftfc?
teindre, si je passe à travers les flammes; à
mon signe, de nouvelles forêts jaillissent du
sol ; la nature embellit le sentier où je passe
de fleurs et de plantes nouvelles ; je ' puis
prendre la forme dans laquelle il me plaît de
me transformer : je connais le chemin du
piel comme celui de la terre. Qui m'adore
(4) Lb3 conjurations de Néron, ou affection pour
l'art mag'que, l'abondance des vi'ctimes humai
nes, les rapports avec les magiciens sont des
faits historiques, Voir S uétone et P line,
agit bien ; qui m'élève des statues fait mieux
encore.
Au milieu de ces faveurs de la fortune, le
satanique prestidigitateur sentait une pointe
aiguë pénétrer dans son cœur, un insecte
venimeux le percer de son aiguillon, dont il
cherchait vainement à éviter la piqûre. Cette
pointe aiguë, cette morsure, c'était le souvenir
des triomphes des Apôtres du véritableChrist.
A la vérité, sa rage s'était un peu apaisée
en pensant à Paul, emprisonné et voué à la
hache; mais il ne pouvait se consoler en pen
sant à Pierre, qu'il voyait succéder à Paul
dans les ardentes disputes puhliques ; il le
voyait se centupler, apparaître partout, com
battre partout, vaincre partout, sans qu'il fût
possible, d'une façon ou de l'autre, de dé
couvrir là mystérieuse retraite qui lui ser
vait de logis.
Ses amis lui rapportaient, dans leurs Se
crets conciliabules, qu'ils avaient surpris
Pierre errant près des Sept-Jules dans la
voie Latienne (5).
D'autres disaient l'avoir rencontré sur les
hauteurs de l'Aventin qui dominant-le Cir
que-Maxime. '
— Ce n'est qiie trop possible ! s'écriait le
inagicien. Il se trouve là un véritable nid
d'ennemis et de Juifs apostats.
Il voulait parler de la maison d'Aquila et
de Priscille,
— Je l'ai aperçu, répondait quelqu'un, qui
traversait le Tibre vers l'Arsenal j près le
(5) Aujourd'hui, près le" palais Ooria. Les
Sept-Jules se trouvaient où est œaintenant Sarcfo-
Maria in via
mausolée d'Auguste. Il s'est jeté dans certai
nes impasses obscures des terrains de Cincin-
natus (6).
— Pour moi, s'exclamait un nouvel inter-
locuteur, je l'ai trouvé vagabondant à une
heure indue, comme une ombre importune/
derrière l'enceinte du cirque Néronien.- J'es
sayai de le suivre pas à pas en me cachant.
Il se dirigeait vers le pont Cestius; de là, il
traversa les faubourg du Transtevère et dis
parut à mes yeux.
Enfin, l'une des plus dévouées matrones
juives, qui passait pour mère de la synago
gue, dit en pleurant presque de douleur :
— Si les nôtres marchent ainsi, nos syna
gogues seront bientôt fermées. Déjà celle de
l'Esquilin n'est presque plus fréquentée;
celle de la porte Capène est vide, et...
— Et pourquoi? èt comment?
— Céphas sait bien pourquoi,
A ces paroles, Simon ne 'retint plus sa cor
1ère. Il se retourna vers ses amis et s'écri*
d'une voix pleins d'amertume :
— Scélérats ! scélérats tous ceux qui le w
Çoivent dans les synagogues. Impies et insen
sés ceux qui l'écoutent 1 On devrait l'enchaî
ner et me l'envoyer, mort ou vivant... Mais
non! Je veux auparavant le confondre, le
convainçre de mensonge^ lé couvrir de honta
une bonne fois ! Quant â vous, il suffit que
yous fermiez vos oreilles à ses incantations;
—' Et pouvoir 1 exclama la matrone. Celui-
(ê) Aujourd'hui la porte Ripetta, vers les tar-
rains du château, à l'endroit même où s'éten
daient les fameux çatita biens de Quintius Cin-
çinnatus.
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