Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1867-09-04
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 septembre 1867 04 septembre 1867
Description : 1867/09/04 (Numéro 138). 1867/09/04 (Numéro 138).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
P*RJS t
On hs'; so
Blz mois. » i........ 31
Trois mois...,.., if
Le numéro : 15 centimes*
Paris, 10, rue des Sainta-PèreS
TÔa'tfabomie à Rome, an bureau de la Civillà eattoitea
'via del Gesu, 61
DEPARTEMENTS
On an ôJ fi
Six mois. •••" 34
Trois mois 18
Ë«3H4ea eeml-quetsdtemme
Un &n ,3fifr ,~Six mois, 19 fr.—Trois moin, il) fi.
L'Univirt no ïépoiid pas daa manuscrits qui lui sont adrafe«4i
/&raramwtCB£Si
es. Ch. LiGSAàîiH & CÊHF, 0, pis» de li B«ar«
PA1ÏTS, 3 SEPTEMBRE 1SÔ7
, 7 i ; 1 : . • **UIL.J^.EXfW
Indépendance belge vient de publier un
nouveau document relatif à l'expédition
mexicaine. Cette pièce, daté e du 31 m ai 1.86G,
serait le résumÇ ^arSpoîisë de l'Empereur
.Napol&m aux propositions de M. Al monte,
• demandant pour l'empereur Maximilien de
nouveaux - secours d'hommes et d'argent. Le
fond de cette réponse est un refus catégori
que. « L'Empereur Napoléon, y lisons-nous,
a la conscience d'avoir aidé à l'œuvre com
mune. C'est au Mexique désormais qu'il ap-
partient da s'affermir. » Maison y trouve
aussi des récriminations et un ton d'aigreur
qu'expliquent d'ailleurs les pertes considéra
bles que nous avions laites au loin sans pro
fit.
Doit-on rappeler auprîx de quels efforts la lé
gation de France a pu'obtenir enfin une insuffi
sante réparation des dommages subis par nos
nationaux, alors qu'étaient réglées sans conteste
les réclamations anglaises, alors qu'on trouvait
dos ressources pour acquitter, sans délai et ar
gent comptant, des créances douteuses et non
exigibles? . . »
Nous avons vu contester le principe morne
des réclamations françaises reconnues cepen
dant par le traité de Miramar comme la cause
déterminante de notre expédition, et qui, à dé
faut de toute stipulation, auraient constitué
une dette d'honneur irrémissible ot indiscuta
ble.
Pour finir, on proposait à l'Empereur du
Mexique cette alternative : Ou bien l'empe
reur consentira une nouvelle convention et il
devra agréer les combinaisons qui-lut seront
proposées, auquel cas les termes fixés pour
les départs successifs des troupes françaises
seront maintenus. Ou bien, le retus de ces
propositions nous délivrant désormais de tout
engagement, nous prescrirons au maréchal
Bazaine de procéder avec toute la diligence
possible au rapatriement de l'armée. Ce qui
fut fait. • o
Garibaldi est-il sur la frontière romaine?
va-t-il à Genève? Les 4,000 hommes de trou
pes italiennes postés en avant des frontières
romaines sont-elles pour les garder ou pour
aider à les envahir ? A ces diverses questions
les journaux font des réponses incertaines.
La Presse annonce, que l'invasion garibal-
dîenne se fera le 8 septembre. La Liberté ni
Y Epoque ne craignent pas de répéter les
bruits qui courent à Florence, et d'après les
quels le gouvernement français, pour cimen
ter son-alliance avec le cabinet de Florence,
consentirait à laisser envahir les provinces
de Viterbe, Frosinone et Velletri. C est le
programme de la fameuse brochure ; t€ Papa
et le Congeùs. Mais fallût-il acheter l'alliance
italiennê, nous nous refusons à croire qu'on
y mette ce prix honteux. Et d'ailleurs quel
besoin avons-nous des Italiens? Qu'on les
laisse aller à leur destin, à la guerre civile et
îl la banqueroute.
11 est vrai que la Prusse prendrait pour elle,
dit-on, cèttë alliance dont nous ne voudrions
plus. Soit. Que le général Cugia donne la
main à M- de Bismark, et que lpurs mains
unies jurent da dépouiller le Saint-Père,
nous devrions le souhaiter. M. de Bismark
n'aura jamais commis de plus grande mala
dresse. Est-ce que l'Allemagne est unifiée ?
et compte-t-on pour rien l'appui ou la résis
tance des vingt millions de catholiques qu elle
enferme ? La France les aurait pour elle.
Sa Hautesse le Sultan, depuis son retour,
remplit chaque matin tous le» devoirs dun
roi constitutionnel. Il rassemble son conseil,
entend ses ministres, parle, discute et or
donne la construction de chemins de fer. M
cependant la Russie l'observe d un oeil enne-
mi, et menace d'intervenir en faveur des
Grétois. Ce qu'elle veut, il n'est pas_ difficile
de le deviner, c'est moins protéger -les Lan-
diotes Que prendre Constantinople. Mais a-
t-elle le consentement de l'Europe? Celui de
la Prusse, qui) paraît lui être acquis, ne peut
suffire, Consiantinople étant d'un certaine
manière et grâce aux traités propriété indi
vise administrée par le Sultan pour le compte
. de toutes les puissances. . > ■
Les libres penseurs venus à Paris pour le
congrès médical, le congrès d'archéologie
préhistorique et le congrès des sociéttsne
secours aux sociétés militaires, se sont réu
nis samedi soir pour banqueter au calé Lo-
razza. Ces « soldats de la grande armée de
- la philosophiemilitante, dit ia Liberté^ étaient
soixante ou quatre-vingts.» Ces q^atre-vmgt
ont mangé, ils ont bu et ils ont lêté MM.
Virchow et Charles Vogt. Puis des toasts ont
èié portés «à la destruction du merveilleux,»
« aux absents malgré eux ! à l'abolition de
l'armée 1 à Garibaldi ! » M. Virchow, dit tou-
ïours la Liberté, est du genre Robespierre;
M. Charles Vogt a du Danton dans sa na
ture. Ce dernier a dit : « C'est par la base,
c'est -à-dire dans le coeur du peuple, qix.il
faut saper les superstitions dont nous vou
ions détruire le règne. » Et il' a ajouté :
«L'inconnu, le grand X, c'est de savoir
quelle foi il faut donner aux générations. »
Ces horribles sottises nous montrent l'abou
tissement naturel de la libre pensée : Robes
pierre etJDan ton.
Auguste Roussel.
Nos lettres de Florence sont du 31
août.
La Révolution continue à dicter ses
lois de Florence. Elle ne veut plus de
M.de Malaret comme représentant de la
cour des Tuileries auprès de Victor-Em
manuel.
«M. le baron de Malaret s'est rendu
« impossible en' Italie, » s'écrie un jour
nal, organe de M. Rattazzi, «et nous sa-
« vons tous comment et pourquoi Na-
« poléon III peut avoir jugé opportun de
« le maintenir ici tant que nous avons.
« voulu le tolérer ; mais de nous le ren-
« voyer à cette heure, pour autre cause
« que pour présenter ses lettres de rap-
« pel, il n'est pas possible qu'il puisse
« seulement l'imaginer. »
Le pourquoi et' le comment auquel le
journal en question fait allusion sont
effectivement assez connus à Florence ,
M. de Malaret était en très-bons termes
avec M. Ricasoli, le chaf du dernier mi
nistère : ce simple fait doit le rendre
odieux aux yeux de son successeur;
donc la Révolution lui donne l'ordre de
déguerpir. Ce n'est pas un simple jour
naliste qui parle dans le cas actuel ; le
journaliste ne fait que traduire la pen
sée gouvernementale.
On se donne de nos jours beaucoup de
peines pour rétablir l'équilibre en Eu
rope, mais on travaille au rebours. L'é
quilibre a été rompu dès que la Révolu
tion est allée s'asseoir parmi les puis
sances et a réclamé pour elle la pre
mière place. De Florence, capitale de
troisième ordre, elfe prétend imposer
ses caprices à Paris, à Vienne, à Péters-
bourg, assurée qu'elle est qu'à Paris, à
Vienne, à Saint-Pétersbourg, il se trou
ve un grand parti pour mettre fort au-
dessus des intérêts nationaux les inté
rêts sacrés de la Révolution cosmopo
lite.
Tant que l'esprit révolutionnaire con
servera quelque puissance, la recherche
de l'équilibre est une chimère, et l'Eu
rope ne pourra espérer de recouvrer la
tranquillité. Nul pays ne fournit plus de
preuves de cette vérité que l'Italie, car
nul pays en Europe n'a eu, grâce au
ciel, à subir la domination révolution
naire pendant la longue période de dix-
neuf ans. ,,
Que Garibaldi passe la frontière pon
tificale ou qu'il aille, comme on le dit,
prendre part aux travaux du congrès
ae la paix, à Genève, cela devient une
question secondaire. C'est la Révolution
qui veut pénétrer à Rome, et elle peut
y pénétrer tout aussi bien avec Rattazzi
qu'avec Garibaldi ; elle veut s'emparer
de la Ville Eternelle, parce que cette ville
lui est nécessaire pour réaliser ses plans
de domination universelle.
Le Pape une fois en exil et Rome au
pouvoir de la. Révolution, celle-ci se
sentira réellement en possession de
toutes ses forces. 11 n'y aura plus de
peuples ni de rois qui ne soient réduits
à trembler devant elle.
On le voit déjà. Que reproche-t-on à
la France? D'avoir violé la convention
du 15 septembre par la mission Du-
mont, par Ja lettre du maréchal Niel.
Que demande-t-on à la France? Qu'elle
permette à l'Italie de yioler la conven
tion, en consentant à la destruction dfe
la souveraineté temporelle du Saint-
Père.
Il faut se croire bien fort, bien au-
dessus de toute loi morale, pour oser
afficher de semblables prétentions. La
Révolution le fait avec un aplomb, avec
un sang-froid extraordinaire, et on ap
plaudit à la Révolution à Paris, à Vien
ne, un peu partout. Les rois, tout occu
pés à chercher l'équilibre européen, ne
semblent pas se douter de ce que fait la
Révolution.
On suit à Florence avec plus d'anxiété
qu'on ne saurait l'imaginer les péripé
ties du mouvement insurrectionnel en
Espagne. Il se trouve des gens assez
bien placés, assurent-ils, pour être îyi
fait des trames oardies dans le mystère,
qui soutiennent que ce mouvement de
vait aboutir à placer le second fils du
roi galant homme, le duc Amédée d'Aos-
te, sur le trône d'Espagne. C'est un des
signes caractéristiques des temps ac
tuels que la facilité avec laquelle de sem
blables bruits sont répandus et accueil
lis.
Charles Buet.
FEUILLETON DE L'UNIVERS
du 4 septembre 1867.
JSIMON PIERRE ET SIMON LE MAGICIEN
LÉGENDE (')
IV
LA LUTTU
t
Le lendemain du jour oh l'apôtre Paul
avait été fait prisonnier, des félicitations fu
rent adressées aux nombreux sectateurs da
Simon le Magicien.
Circoncis et prosélytes de toutes conditions
se pressaient autour de son palais du Trana-
tevôre, et le saluaient comme s'il eût été un
grand vainqueur. Une foule de femmes, ses
disciples, vinrent en grand gala, dans leurs
litières entourées de brillants cortèges, of
frir leurs compliments à Éléna, femme de
Simon ; elle demandaient en grâce d'être in
troduites dans le sanctuaire domestique pour
y brûler quelques grains d'encens devant le?
porlraits de Simon et d'Él&ia, qui se dres
saient sur l'autel, sous la l'orme de Jupiter et
de Minerve (1).
(*) Voir les numéros des 2G, 27, 28, 30 et 31 août,
(1) Il est certain que Simon s'arrogea le droit
do se faire rendre les honneurs divins, et qu'il
obtint de diverses manières l'adoration des Juifs
et des Gentils. Outre que ce t'ait a sa base dans
les Actes des Apôtres, nombre de Pères et d'écri
vains anciens, saint Justin M..., saint Epiphane,
Tous les journaux ont parlé du zoua
ve guérisseur, et nous avons rapporté
des fragments de ces relations qui nous
montraient Paris en plein incroyable et
en pleine crédulité. Un soldat de trente
et quelques' années, trombQnne dans la
musique de son régiment pour toute
culture, disait aux malades : Soyez gué
ris ! Et les paralytiques se levaient, les
boiteux marchaient, les fiévreux sen
taient tomber leur fièvre. Des milliers
de personnes avaient vu cas choses sur
prenantes et en rendaient témoignage.
D'autres niaient obstinément, mais ceux-
ci n'étaient point crus. On se précipi
tait chez le zouave, on lui apportait
des malades, la foi croissait d'heure en
heure; bientôt les chemins de fer au
raient dû organiser des trains spéciaux
pour les infirmes de la province, re
muée par des lettres qui parlaient avec
une bien autre assurance que les jour
naux.
Sur quoi reposait.tout cela ? Le gué
risseur guérissait-il, croyait-il même
guérir? Jouait-il une farce audacieuse,
dont le succès le dupait comme il du
pait la foule ? La réponse est encore dif
ficile. Les croyants et les sceptiques
s'entêtent et sont pleins de passion. Ce
pendant les sceptiques, d'abord assez
mal menés, ont à présent le dessus.-En
effet, tout semble fini. Après quelques
semaines, les merveilles font relâche et
l'on dit que le guérisseur est en maison
de santé. Il n'a pas remis sur pied un
maréchal de France qui s'offrait à être
guéri. Ce coup lui a été plus funeste
que toutes les dénégations des méde
cins. Evide mment un simple soldat qui
ne guérit pas un maréchal de France
n'a pas le don ni l'art de guérir ! Ce fut
le triomphe des sceptiques ; l'enthou
siasme s'éteignit subitement. Si le ma
réchal avait pu jeter ses béquilles, nous
aurions eu un beau spectacle : toutes
les têtes fortes de la civilisation niaient
en bloc résolûment tous les miracles, et
non moins résolûment croyaient au
fluide du zouave. , .
\ Car c'était le fluide .-On ne parlait pas
encore de miracles, du moins les croyants
distingués n'en prononçaient pas le
nom ; mais quant au fluide, la contesta
tion n'était guère tolérée. Il fallait bien
que ce fût quelque chose ! Les savants
matérialistes qui nient aussi le fluide,
indisséquable comme l'âme, commen
çaient à paraître d'étranges faquins. Du
rant trois semaines, que d'actes de foi
au fluide, et dans des lieux où les actes
de foi sont rares! Pour la foule, elle
croyait dru, ne requérant aucune rai-
sonde rien. Fluide ou miracle, un ma
lade qu'elle avait vu venir en civière et
qu'elle voyait s'en aller à pied lui ren
dait assez compte de tout. Les journa-
listès, témoins de ces étranges scènes,
constatent l'émotion de la foule, sa pa
tience, son ardeur, son respect en pré
sence du zouave, sa docilité à tout ce
qu'il ordonnait, et la plupart d'entre
eux sont visiblement atteints des senti
ments qu'ils dépeignent. Nul doute que
si le zouave avait distribué des chape
lets, on ne les eût pi'is et récités avec
grande dévotion. Certes! il-ne tenait
qu'à lui de prescrire quelque médica
tion morale, comme d'aller se montrer
au prêtre, brûler un cierge, prier dans
telle ou telle église; nous ne nous croyons
pas téméraire d'assurer que l'église dé
signée pour ces pèlerinages de santé eût
été promptement enVahie, et par des
gens d'Académie autant que par des
gens de faubourg.
Des dix lépreux guéris par une parole
du Sauveur, et à-qui il ordonna ensuite
d'aller se montrer au prêtre, un se.ul._L
revint pour le remercier. Mais si la gué-
rison corporelle avait dû suivre la visite
au prêtre, il est probable que tous au
raient fidèlement fait la visite et se
raient fidèlement revenus. A Paris, il
n'y aurait guère de négligents ; on
confesserait lestement la lèpre de- l'âme
pour être guéri de la lèpre du corps.
Que n'est-ij possible'd'entrer en discus
sion aveo* Dieu ! On lui dirait : « Sei
gneur, vous faites trop d'honneur à no
tre espèce. Vous vous adressez au cœur,
à l'intelligence, à la raison, vous nous
proposez des vertus, vous nous promet
tez des joies spirituelles, vous respectez
notre liberté, vous ne voulez rien de
nous que par la liberté et l'amour. Ce
n'est point cela : traitez-nous sans rai
sonner, par la jouissarfee et par le bâ
ton ; donnez à vos saints et à vos prêtres
un fluide qui puisse nous transformer
îl'animaux malades en animaux bien
portants, et vous verrez notre obéis
sance !»
Mais ce rêve de complète animalité
est inutile. Force est de rester libre et
responsable, et c'est pourquoi nous in
vitons nos contemporains à réfléchir
sur l'épisode du zouave. Le fait n'est pas
sans enseignement. En pleine Exposi
tion universelle, il est venu exciter plus
d'admiration populaire que tout l'étala-
tence d'une profonde et violente dispo _
sition à croire l'incroyable. Il y a là, si
l'on veut, de quoi eclairer quelques
raisonnements sur les choses de la foi,
par conséquent de quoi diriger l'exerci
ce de la liberté touchant les mêmes ma
tières, liberté que la,-responsabilité sui
vra. Cet homme qui a surgi dans la
foule des faubourgs comme un volcan
dans la mer, pour jeter une fumée et
s'abîmer aussitôt,n'a pas cependant paru
en vain : il indique l'étaWiu sol sous-
marin, il dit ce que renferment les en
trailles de la terre.
Nous laissons de côté la question du
surnaturel et surtout du sous-naturel. Le
sous-naturel , l'influence diabolique, peut
avoir eu sa grande part dans les opéra
tions du zouave guérisseur, et, nous
n'hésiterions pas à l'affirmer, s'il était
certain que ce garçon eût opéré quel
que chose, car il Vagissait pas au nom
de Dieu ni pour le bien des âmes. Nous
ferons seulement observer à,ceux-,qui
allèguent le fluide, que le fluide n'expli
que rien, le don du fluide étant aussi
rare et beaucoup plus inexplicable que
le don des miracles, qui n'est par lui-
même qu'un don comme un autre
parmi ceux de la foi et qui n'occupe pas
une place privilégiée dansl'énumeration
qu'en fait saint Paul. Qu'est-ce que c'est
gue le fluide, et pourquoi celui-ci l'a-t-
il et celui-ci ne l'a-t-il jpas ? Pourquoi et
par qui est-il attribue à un illettré qui
le possède à son insu et sans l'avoir de
mandé ni cherché, tandis qu'il est re
fusé au savant qui le poursuit? Aucun
tenant du fluide ne rend compte de ces
mystères.
Mais si l'on dit qu'il n'y a rien, pas
plus de fluide que de science et pas
plus de guérison que de fluide, et que
tout n'est qu'une pure illusion, alors
d'où vient cette illusion? Sur .quoi re
pose la foi des gens qui croient avoir
vu? Quelques-uns répondent que l'es
pèce humaine est ainsi faite, que la foi
est une faculté de l'enfance qui s'épuise
dans les peuples à mesure qu'ils vieil
lissent, commô elle s'épuise dans l'en
fant à mesure qu'il marche vers la viri
lité. Ceux-là, qui se prétendent bien vi
rils, ajoutent ordinairement que l'hu
manité aussi est virile et n'a plus la fa
culté ou l'infirmité de la foi. Mais le
zouave nous a prouvé le contraire. On a
vu que le peuple est encore enfant, et
que les maréchaux de France et les
journalistes eux«-mêmes ont assez de foi
. pour risquer d'en prendre davantage ou
pour agir et parler comme s'ils en
étaient pourvus.
On objecte que cela n'a guère duré<
qu'il a. suffi d'un coup manqué, d'une
lettre de subalterne, d'une intwdîetion |
de police, qu'aussitôt tout a disparu,
fluide, miracles et crédulité; que le thau
maturge est à Charenton, et que ceux
mêmes qui affirmaient avoir été guéris
doutent maintenant qu'ils aient été ma
lades, ou croient à l'épuisement du flui
de, ou se persuadent d'avoir avalé sans
s'en apercevoir quelque drogue qui les
a remis sur pied. Conclusion, point de
prodige, jamais de miracle.
" Point de prodige du zouave, c'est plus
que probable. Jamais de miracle, tout
n'est point dit. Il^n'y a jusqu'à présent
qu'une preuve très-éclatante de la diffi
culté d'établir la croyance aux faux mi
racles, et une démonstration irréfraga
ble du prompt succès, mais aussi du
prompt et radical avorteraient de toute
supercherie en cette matière , quelle
que soit la crédulité du public. _
En fait de crédulité, on ne vit jamais
rien de mieux. Les multitudes groupées
autour de l'Exposition ont cru comme
dans l'enfance du monde, les uns sur le
témoignage de leurs yeux, les autres
sur le témoignage d'autrui ; les plus
éclairés y ont ajouté l'absurdité particu
lière d'attribuer ces faits merveilleux
au fluide, dans le dessein de les tourner
contre la croyance aux miracles, ce qui
prouve également qu'ils ont gardé_ la
faculté de croire et perdu la faculté de
raisonner.
Mais puisque néanmoins le faux mi
racle tombe si vite et si à plat; puis
qu'un mot, une affiche collée par le
moindre agent de police, la simple dé
négation de quelque personnage un
peu autorisé,suffisent pojir en avoir rai
son, alors les incrédules voudraient-ils
nous dire ce qu'ils font de tant de
miracles soumis à bien d'autres
épreuves, et qui subsistent encore, crus
de l'élite du genre humain, après des
siècles de persécution, d'argumentation
et de dérision ?
Les hommes de ce temps, qui ont cru
aux miracles du zouave ou qui allaient
y croire, pourraient-ils nous donner
une raison de ne pas croire aux mira
cles du Christ, à ceux des apôtres et à
ceux des saints? Les hommes de ce
temps, qui ont vu grandir et crouler en
une minute cette supercherie ou cette
illusion, pourraient-ils nous expliquer
comment le culte chrétien s'est établi
sur les miracles et subsiste encore?
Certes, il n'a pas manqué d'ordonnancés
de police qui ont défendu de faire des
miracles, ni de bourreaux pour en ta
rir la source, ni de beaux-esprits mo
queurs pour les déshonorer. Souvent
même la puissance des miracles a man
qué aux saints ou s'est comme tarie en
eux malgré l'ardeur de leur prière et de
leur charité ; souvent aussi leur charité
même a refusé les miracles qui lui.
étaient demandés par les puissants du
monde.
Les Apôtres ne purent guérir l'enfant
lunatique ; saint François de Paule, ap
pelé par le roi Louis XI, qui lui deman
dait de prolonger sa vie, lui dit de se
préparer à paraître devant Dieu. Il y a
des milliers de pareils exemples, ils
n'ont pas affaibli la foi des peuples. Tous
ceux qui réclament l'intercession des
saints pour obtenir un bienfait matériel,
tous ceux qui vont aux pèlerinages ne
sont pas exaucés. Ces refus n'empêchent
point les saints d'être honorés et n'éloi
gnent point la foule du pied de leurs
tombeaux, où souvent leurs reliques ne
sont plus. Quel fluide fait accourir toutes
les populations du midi de la France
près des humbles restes dé la pauvre
bergère Germaine Cousin, et entretient
la vénération de sainte Geneviève dans
la population si peu croyante des cam
pagnes parisiennes ?
Nous aimerions une réponse de la
presse sur ces questions, et il nous plai
rait même que l'Académie des sciences
morales les mît au concours.
'Louis Veuillot.
•On lit dans la Presse de Vii
*
Le but de la politique actu
reu r Napoléon semb l e cons^ 1
Pftisse ae l'a llussie", et noi
désirer qu'il réussisse, ci
quoiqu'elle n'atteigne pas
tions d'une alliance solide, '
liberté, n'apparaît paë moins"*
menaçante sur le continent.
En ce qui concerne l'Autriche, notre désir
est qu'en échange de la séparation de la
Prusse du slavo-mongolisme, non-seulement
elle nè mette pas d'obstacle au développe
ment organique de l'Allemagne, mais encore
qu'elle le protège. Comment la Prusse,- di-
ra-t-on, peut-elle, sous ce rapport, donner
une preuve d'intentions meilleures ?
Rien n'est plus simple. La Prusse n'a be
soin, dans la question d'Orient, que de s'as
socier aux puissances occidentales, et alors
le monde saura que ses intentions tendent
loyalement à la transformation deVAllemagne,
et non pas au renversement de l'équilibre
général.
On écrit de Darmstadt au Volksfreund
de Vienne :
« Les journaux initiés rapportsnt que le 4
août on a célébré le cinquantième anniversai
re de la Loge de Saint-Jean-VEvangéliste, à
Darmstadt. Cette loge, ajoutent ces mômes
journaux, fut fondée le 5 août 1816 avec le
concours spécial du grand-duc Louis I er de
de Hesse, en présence de 79 frèr'es et sous la
présidence de M. de Wedeldnd , médecin
spécial de Son Altesse.
« On est en droit de se demander qui était
ce M. de Wedekind, premkr vénérable de la
première Loge du pays. L'hMoire de cet hom
me est un. de ces exemples qui démontrent
comment les grinces ont contribué à miner le
trône et l'autel, et à livrer la société à la
secte secrète.
« Il est né à Gœttingiie, où son père était
professeur. Sur la recommandation du doc
teur Hoffman, il fut nommé médecin de l'Ar-
cbevêque-Electeur de Mayence en 1787, et quoi
qu'il fût protestant. L'Archevêque-Electeur
venait de supprimer plusieurs riches abbayes
dont les revenus servaient à payer les profes
seurs protestants appelés du dehors et appar
tenant à l'ordre des illuminés, dans le seul
but de décatholiser cette antique ins
titution catholique. Lorsque la Révolution
française éclata, ces professeurs s'en mon
trèrent les zélés partisans, et Wedekind ne
s'est jamais justifié de l'accusation d'avoir
été le principal auteur de la trahison qui a
livré Mayence aux troupes révolutionnaire. Il
fut président du club jacobin qui se forma
après Ja reddition de la ville, et joua le prin
cipal rôle dans les manœuvres des révolution
naires mayençais. Craignant pour lui-même,
il quitta la ville avec les troupes révolution
naires françaises, dans le service desquelles
il était depuis longtemps entré.
« Un prince allemand né pouvait laisser
échapper la bonne fortune de posséder un
tel traître. Bien qu'il ne manquât pas de gens
honnêtes et plus instruits, le grand-duc de
Hesse-Darmstadt l'appela à son service, le fit
son médecin particulier et transforma le
vieux jacobin en baron. Il le fit conseiller se
cret, grand'-croix de son ordre, et le combla
de présents au point que sa famille est deve
nue la plus riche du pays. C'est ainsi que les
princes allemands puissent les traîtres, les
pervertisseurs de la jeunesse et du peuple !
Et après cela on s'étonne si la peuple perd la
notion et le sentiment de la justice ; après ce
la on s'indigne du crime et on se permet de
le punir !
«Le nouveau baron, resté fidèle à l'illumis-
me, fonda, avec le concours du Grand-Duc,
une école de cette secte en ouvrant une loge à
Darmstadt. Depuis que, par le moyen du
système représentatif, la secte a réussi à se
servir des monarques comme de ses instru
ments dociles, et à dominer aussi le peuple,
elle a cessé de faire la guerre au trône et con
centre maintenant tous ses efforts pour la
destruction de la religion. »
On écrit de Washington, le 14 août,
au Moniteur' ;
Le secrétaire d'Etat de la guerre, M. Stan-
ton, vient d'être suspendu provisoirement de
ses fonctions, qui seront intérimairement
exercées par le général Grant, commandant
en chef les armées fédérales. Depuis long
temps il existait entre le président des Etats-
Unis et M. Stanton une opposition d'e vues
qui s'était manifestée par le refus de ce der
nier de x s'associer à quelques-uns des actes
les plus importants de l'administration. Cet
antagonisme se révélait surtout dans l'inter
prétation des, lois de reconstruction applica
bles aux Etats du Sud. '
La méprisable courtisane 8'enorgueillis-
sait follement de ces hommages et s'en pré
valait pour exciter son mari à en finir déci
dément avec Pierre, afin de dominer ensuite
sans contrainte sur la tourbe de ses .adora
teurs. Simon n'avait pas besoin d'être excité
contre Pierre ; mais auparavant il désirait
couvrir l'Apôtre de honte dans quelque so
lennelle dispute, et détruire ainsi le respect,
qu'il prêchait, de Jésus-Christ (2). En atten
dant, il cherchait à se former un parti. Il exer
çait une domination irrésistible et absolue
sur ses disciples ; deux poisons plus diaboli
ques l'un que l'autre lui avaient servi à les
enchaîner ; il les fascinait d'abord avec les
prestiges qu'il avait tout le jour au bout des
doigts; il les ensorcelait ensuite par des ob
scénités, dont il avait un copieux assortiment,
qu'il débitait très-librement au fond de ses
réduits secrël® (3).
Ea revanche, le d?uilj les larmes et la con
sternation régnaient chez les fidèles. Ils pleu
raient le sort de Paul et prévoyaient qu'une
destinée semblable était réservée à Pierre.
Tous les chemins de la cour étaient ouverts au
sorcier. La faveur de Néron lui était assurée
saint Irénée, Eusèbe, etc., s'accordent encore
sur ce point. E usèb* (Hist. teel., II, 13) confirme
l'adoration de la prostitués Eléna, comme l'a
vait déjà confirmée saint I uénée (Contre les héri~
sies, 1, 23).
(2) Cela ressort de ses do. trines et des faits
qui lui sont attribués, et surtout des témoigna
ges des livres dits de saint Clément,
(3) Cf. Actes, VIII, 10 -11 ; I rénée, Contre les
.Hérésies, 1.83, èt plus clairement E uskb. Hist.
Ecclés., 11, 13. Il en a toujours été et il en sera
toujours ainsi, en commençant par le pre»
mier hérésiarque Simon, et en passant par
Arius, Luther, Henri VIII, pour en venir aux
modernes saints-aimoniens, Courriéristes, mor
mons, Bpirites et ceux qui viendront après»
pduf chaque scélératesse, et les courtisans le
flattaient, parce qu'il était l'ami intime du grin
ce et le ministre de ses plaisirs. Pour perdre
définitivement Pierre, il ne manquait plus
que Simon, fatigué de la lutte inégale qu'il
soutenait contre l'apôtre 1 , abusât da son in
fluence sur Néron pour lui demander la vie
de Pierre.
• — Pour l'instant, il no la demandera pas,
se disaient les chrétiens les uns aux autres,
dans leurs conversations; mais, s'il s'aper
çoit que Pierre détruit et anéantit chaque
jour ses machinations?, si Pierre lui ravit
ses néophytes, lorsqu'ils ont à peine été ini
tiés? si Pierre obscurcit sa gloire par des
miracles quotidiens? si Pierre lui fait la
guerre jusque dans les retraites du palais
impérial? >■
D'autres, plus timorés, ou plus timides de
cœur, ajoutaient : :
— Oh.! si Pierre cédait pour quelque
temps ! S'il se retirait chez les fidèles de
Ferentinum, ou dans quelque ville éloignée
de la Campanie ! (4)
Mais, loin de s'effrayer aussi, Pierre vou
lait recommencer la guerre ou plutôt la ba
taille ininterrompue, à visage découvert, et
prendre sur lui tout le fardeau de cette affaire.
Il savait très-bien de quelle paain était parti
le coup dont Paul était frappé ; il savait com
ment son frôre en apostolat avait su arracher
des côtés même de César se^ favorites préfé
rées, pour les ramener à l'honneur de la chas-
té chrétienne; que Simon avait saisi ce pré-
tg^lfl pour l'accuser auprès du prince; il sa-
(4) L'Egliso de Ferentinum prétend, d'après
une traciUion plausible, avoir reçu la foi aux
temps apostoliques, bien qu'elle ne soit pas
communément désignée parmi les nombreuse»
Eglises fondées par saint Pieri'0,
vai t enfin que tout le palais néronien était
irrité contre lui, et, loin débattre en retraite,
il cherchait à gagner du terrain et multipliait
ses victoires (5).
Avec tout cela, Simon s'enorgueillissait de
son succès. N'entendant plus l'écho de la
voix de Paul, il était dans le délire d'une joie
infernale, se flattait de s'être élevé un grand
piédestal et de pouvoir enfin édifier sur des
bases solides sa divine fortune. Il avait étu
dié avec perspicacité la doctrine du Christ ;
il voulait tenter de refaire l'œuvre si heureu
se de Jésus de Nazareth,^en rapportant le3
prophéties à sa propre personne, en contre
faisant les actes, les miracles de Jésus-Christ,
et en s'appropriant ses doctrines (6). En at
tendant, rusé comme il Pétait, il aplanissait
toutes les voies à ses sectateurs, caressait
leurs croyances et flattait leurs passions;
toutes ses paroles, quelles que fussent les
personnes auxquelles il les adressait ,
étaient avenantes et gracieuses.
Il se glissait, en se parant d'un masque
de dévotion et en montrant beaucoup de vé
nérai ion pour leur vie continente et austère,
-chez ceux que les Apôtres avaient récemment
convertis, et leur disait en beau langage :
que Dieu avait eu compassion du monde et-
l'avait béni à plusieurs reprises en le visi
tant;. que chaque fois qu'il était venu sur
(5) Traditions antiques et fondées. Cf. B a
ron . an. 68, n. 25.
(6) Ce fut l'impie ambition de beaucoup de
gens de se donner pour le Messie, ou pour l'in
carnation d'une personne divine, et de contre
faire Jésus-Christ. Voy. O rig., Traite XXVII sur
Matthieu; et Cont. Gels., VI, 11; VII, 9-. Ce der
nier d}t précisément de Simon : Il espérait, s'il
pouvait accomplir des œuvres semblables à celles
de Jésus, pouvoir obtenir des hommes autint
que Jésus en avait obtenu, (Cent. Cels., .V, 62.)
terre, il avait ouvert plusiargement la main
et avait de plus en plus aplani les voies,
condescendant ainsi à la fragilité humaine.
Il disait encore que la personne du Père Cé
leste avait apparu ' aux Samaritains, dont
la loi était forte et acerbe, mais que la loi
des chrétiens, apportée aux Juifs par le Fils,
devenu Homme pour les sauver, semblait
plus mitigée ; qu'en dernier lieu le divin Pa-
raclet était descendu du ciel, pour la conso
lation du monde. Il ajoutait que, pour lui, il
ne demandait pas d'autre honneur si ce n'était
l'honneur de Dieu. On l'appellerait de n'im
porte quel nom, mais tous sauraient que de
toutes les incarnations des divines Personnes,
il était, lui, Celui qui Est , la grande vertu de
Dieu, apparu au monde sous des formes diver
ses, en un mot, l'Être sans commencement ni
fin (7). Sa loi était suave: ils aimeraient Dieu et
s'uniraient en Esprit au premier Etre ; tous
les autres préceptes pourraient être abolis en;
faveur des vrais croyants à l'Esprit saint,
comme les préceptes mosaïques l'avaient été
en faveur des disciples du Fils. Cependant,
ils devaient croire.cn Jésus-Christ comme
homme saint et prophète, mais ils n'en de
vaient pas moins l'en croire lui-même qui
était l'Esprit promis, le porteur d'une entiè
re révélation (8) 1 1 '
El pour cela, concluait Simon, j'ai en
voyé mes apôtres, non plus au nombre res
treint de douze, mais une belle trentaine,
en signe de plus grande miséricorde. Les
mortels sauront que le temps de la loi rigou
reuse est passé, que l'âme n'a rien à craindre
du jugement dernier, et que, la foi sauvée,
(7) I kénée, Contre les hérésies, 1. 23. T hkodo-
ret , sur Clément.
(8) Consl, Afost, VI. 10,
il est licite de faire quelques concessions aux
appétits, naturels. — Plus de jeûnes ! plus dà
vaines terreurs ni d'odieuses continence»,
mais amour pur et liberté des enfants de
Dieu! L'idolâtrie même,à laquelle on demande
vainement des supplices, n'est point défen
due à celui qui garde la foi. dans le cœur.
Allez à mon Eléna, apôtre souveraine, chose
céleste en tout, fille de Dieu, envoyée pour la
purification du monde, et vous reconnaîtrez,
sous sa direction, la véritable lumière. Je
l'ai arrachée au déshonneur et sanctifiée de
ma main, ayant reconnu son origine divine;
vénérez-la : bienheureux qui croit en elle !
Et Simon s'informait adroitement s'ils
avaient, par hasard, quelques-uns des pa-
papiers que Marc avait répandus parmi les
chevaliers romains (il voulait dire l'évangile*
de saint Marc). Et plus adroitement encore,
il se les. faisait remettre et rendait efi échan-t
ge aux convertis un précieux volume,, disait-
il, qui contenait l'essence des divines Ecri
tures et abrogeait toute autre loi.
— Lisez la Grande Explication : Voici le
nouvel Evangile^ voici l'Apocalypse, voici la
parole de Dieu (9).
Ainsi parlait le nécromant aux initiés à la
foi chrétienne ; mais avec les Juifs il se con
formait encore plus habilement à leurs tra
ditions. S'ils étaient Samaritains, il exal
tait l'adoration sur le mont Garizim, et
rappelait les miracles qu'il avait accomplis à
Samarie, le_ nomhre incroyable de disciples
qu'il y avait laissé, les temples et les autels
(9) la grande Explication ou ia grande Négation
(àTOMfwoï? Il paraît que le magicien, jaloux
d'avoir ses historiens comme Jésus-Christ, op
posait cette œuvre et ce nom à l'Evangile, c'estr
à-dire à la Bonne-Nouvelle.
On hs'; so
Blz mois. » i........ 31
Trois mois...,.., if
Le numéro : 15 centimes*
Paris, 10, rue des Sainta-PèreS
TÔa'tfabomie à Rome, an bureau de la Civillà eattoitea
'via del Gesu, 61
DEPARTEMENTS
On an ôJ fi
Six mois. •••" 34
Trois mois 18
Ë«3H4ea eeml-quetsdtemme
Un &n ,3fifr ,~Six mois, 19 fr.—Trois moin, il) fi.
L'Univirt no ïépoiid pas daa manuscrits qui lui sont adrafe«4i
/&raramwtCB£Si
es. Ch. LiGSAàîiH & CÊHF, 0, pis» de li B«ar«
PA1ÏTS, 3 SEPTEMBRE 1SÔ7
, 7 i ; 1 : . • **UIL.J^.EXfW
Indépendance belge vient de publier un
nouveau document relatif à l'expédition
mexicaine. Cette pièce, daté e du 31 m ai 1.86G,
serait le résumÇ ^arSpoîisë de l'Empereur
.Napol&m aux propositions de M. Al monte,
• demandant pour l'empereur Maximilien de
nouveaux - secours d'hommes et d'argent. Le
fond de cette réponse est un refus catégori
que. « L'Empereur Napoléon, y lisons-nous,
a la conscience d'avoir aidé à l'œuvre com
mune. C'est au Mexique désormais qu'il ap-
partient da s'affermir. » Maison y trouve
aussi des récriminations et un ton d'aigreur
qu'expliquent d'ailleurs les pertes considéra
bles que nous avions laites au loin sans pro
fit.
Doit-on rappeler auprîx de quels efforts la lé
gation de France a pu'obtenir enfin une insuffi
sante réparation des dommages subis par nos
nationaux, alors qu'étaient réglées sans conteste
les réclamations anglaises, alors qu'on trouvait
dos ressources pour acquitter, sans délai et ar
gent comptant, des créances douteuses et non
exigibles? . . »
Nous avons vu contester le principe morne
des réclamations françaises reconnues cepen
dant par le traité de Miramar comme la cause
déterminante de notre expédition, et qui, à dé
faut de toute stipulation, auraient constitué
une dette d'honneur irrémissible ot indiscuta
ble.
Pour finir, on proposait à l'Empereur du
Mexique cette alternative : Ou bien l'empe
reur consentira une nouvelle convention et il
devra agréer les combinaisons qui-lut seront
proposées, auquel cas les termes fixés pour
les départs successifs des troupes françaises
seront maintenus. Ou bien, le retus de ces
propositions nous délivrant désormais de tout
engagement, nous prescrirons au maréchal
Bazaine de procéder avec toute la diligence
possible au rapatriement de l'armée. Ce qui
fut fait. • o
Garibaldi est-il sur la frontière romaine?
va-t-il à Genève? Les 4,000 hommes de trou
pes italiennes postés en avant des frontières
romaines sont-elles pour les garder ou pour
aider à les envahir ? A ces diverses questions
les journaux font des réponses incertaines.
La Presse annonce, que l'invasion garibal-
dîenne se fera le 8 septembre. La Liberté ni
Y Epoque ne craignent pas de répéter les
bruits qui courent à Florence, et d'après les
quels le gouvernement français, pour cimen
ter son-alliance avec le cabinet de Florence,
consentirait à laisser envahir les provinces
de Viterbe, Frosinone et Velletri. C est le
programme de la fameuse brochure ; t€ Papa
et le Congeùs. Mais fallût-il acheter l'alliance
italiennê, nous nous refusons à croire qu'on
y mette ce prix honteux. Et d'ailleurs quel
besoin avons-nous des Italiens? Qu'on les
laisse aller à leur destin, à la guerre civile et
îl la banqueroute.
11 est vrai que la Prusse prendrait pour elle,
dit-on, cèttë alliance dont nous ne voudrions
plus. Soit. Que le général Cugia donne la
main à M- de Bismark, et que lpurs mains
unies jurent da dépouiller le Saint-Père,
nous devrions le souhaiter. M. de Bismark
n'aura jamais commis de plus grande mala
dresse. Est-ce que l'Allemagne est unifiée ?
et compte-t-on pour rien l'appui ou la résis
tance des vingt millions de catholiques qu elle
enferme ? La France les aurait pour elle.
Sa Hautesse le Sultan, depuis son retour,
remplit chaque matin tous le» devoirs dun
roi constitutionnel. Il rassemble son conseil,
entend ses ministres, parle, discute et or
donne la construction de chemins de fer. M
cependant la Russie l'observe d un oeil enne-
mi, et menace d'intervenir en faveur des
Grétois. Ce qu'elle veut, il n'est pas_ difficile
de le deviner, c'est moins protéger -les Lan-
diotes Que prendre Constantinople. Mais a-
t-elle le consentement de l'Europe? Celui de
la Prusse, qui) paraît lui être acquis, ne peut
suffire, Consiantinople étant d'un certaine
manière et grâce aux traités propriété indi
vise administrée par le Sultan pour le compte
. de toutes les puissances. . > ■
Les libres penseurs venus à Paris pour le
congrès médical, le congrès d'archéologie
préhistorique et le congrès des sociéttsne
secours aux sociétés militaires, se sont réu
nis samedi soir pour banqueter au calé Lo-
razza. Ces « soldats de la grande armée de
- la philosophiemilitante, dit ia Liberté^ étaient
soixante ou quatre-vingts.» Ces q^atre-vmgt
ont mangé, ils ont bu et ils ont lêté MM.
Virchow et Charles Vogt. Puis des toasts ont
èié portés «à la destruction du merveilleux,»
« aux absents malgré eux ! à l'abolition de
l'armée 1 à Garibaldi ! » M. Virchow, dit tou-
ïours la Liberté, est du genre Robespierre;
M. Charles Vogt a du Danton dans sa na
ture. Ce dernier a dit : « C'est par la base,
c'est -à-dire dans le coeur du peuple, qix.il
faut saper les superstitions dont nous vou
ions détruire le règne. » Et il' a ajouté :
«L'inconnu, le grand X, c'est de savoir
quelle foi il faut donner aux générations. »
Ces horribles sottises nous montrent l'abou
tissement naturel de la libre pensée : Robes
pierre etJDan ton.
Auguste Roussel.
Nos lettres de Florence sont du 31
août.
La Révolution continue à dicter ses
lois de Florence. Elle ne veut plus de
M.de Malaret comme représentant de la
cour des Tuileries auprès de Victor-Em
manuel.
«M. le baron de Malaret s'est rendu
« impossible en' Italie, » s'écrie un jour
nal, organe de M. Rattazzi, «et nous sa-
« vons tous comment et pourquoi Na-
« poléon III peut avoir jugé opportun de
« le maintenir ici tant que nous avons.
« voulu le tolérer ; mais de nous le ren-
« voyer à cette heure, pour autre cause
« que pour présenter ses lettres de rap-
« pel, il n'est pas possible qu'il puisse
« seulement l'imaginer. »
Le pourquoi et' le comment auquel le
journal en question fait allusion sont
effectivement assez connus à Florence ,
M. de Malaret était en très-bons termes
avec M. Ricasoli, le chaf du dernier mi
nistère : ce simple fait doit le rendre
odieux aux yeux de son successeur;
donc la Révolution lui donne l'ordre de
déguerpir. Ce n'est pas un simple jour
naliste qui parle dans le cas actuel ; le
journaliste ne fait que traduire la pen
sée gouvernementale.
On se donne de nos jours beaucoup de
peines pour rétablir l'équilibre en Eu
rope, mais on travaille au rebours. L'é
quilibre a été rompu dès que la Révolu
tion est allée s'asseoir parmi les puis
sances et a réclamé pour elle la pre
mière place. De Florence, capitale de
troisième ordre, elfe prétend imposer
ses caprices à Paris, à Vienne, à Péters-
bourg, assurée qu'elle est qu'à Paris, à
Vienne, à Saint-Pétersbourg, il se trou
ve un grand parti pour mettre fort au-
dessus des intérêts nationaux les inté
rêts sacrés de la Révolution cosmopo
lite.
Tant que l'esprit révolutionnaire con
servera quelque puissance, la recherche
de l'équilibre est une chimère, et l'Eu
rope ne pourra espérer de recouvrer la
tranquillité. Nul pays ne fournit plus de
preuves de cette vérité que l'Italie, car
nul pays en Europe n'a eu, grâce au
ciel, à subir la domination révolution
naire pendant la longue période de dix-
neuf ans. ,,
Que Garibaldi passe la frontière pon
tificale ou qu'il aille, comme on le dit,
prendre part aux travaux du congrès
ae la paix, à Genève, cela devient une
question secondaire. C'est la Révolution
qui veut pénétrer à Rome, et elle peut
y pénétrer tout aussi bien avec Rattazzi
qu'avec Garibaldi ; elle veut s'emparer
de la Ville Eternelle, parce que cette ville
lui est nécessaire pour réaliser ses plans
de domination universelle.
Le Pape une fois en exil et Rome au
pouvoir de la. Révolution, celle-ci se
sentira réellement en possession de
toutes ses forces. 11 n'y aura plus de
peuples ni de rois qui ne soient réduits
à trembler devant elle.
On le voit déjà. Que reproche-t-on à
la France? D'avoir violé la convention
du 15 septembre par la mission Du-
mont, par Ja lettre du maréchal Niel.
Que demande-t-on à la France? Qu'elle
permette à l'Italie de yioler la conven
tion, en consentant à la destruction dfe
la souveraineté temporelle du Saint-
Père.
Il faut se croire bien fort, bien au-
dessus de toute loi morale, pour oser
afficher de semblables prétentions. La
Révolution le fait avec un aplomb, avec
un sang-froid extraordinaire, et on ap
plaudit à la Révolution à Paris, à Vien
ne, un peu partout. Les rois, tout occu
pés à chercher l'équilibre européen, ne
semblent pas se douter de ce que fait la
Révolution.
On suit à Florence avec plus d'anxiété
qu'on ne saurait l'imaginer les péripé
ties du mouvement insurrectionnel en
Espagne. Il se trouve des gens assez
bien placés, assurent-ils, pour être îyi
fait des trames oardies dans le mystère,
qui soutiennent que ce mouvement de
vait aboutir à placer le second fils du
roi galant homme, le duc Amédée d'Aos-
te, sur le trône d'Espagne. C'est un des
signes caractéristiques des temps ac
tuels que la facilité avec laquelle de sem
blables bruits sont répandus et accueil
lis.
Charles Buet.
FEUILLETON DE L'UNIVERS
du 4 septembre 1867.
JSIMON PIERRE ET SIMON LE MAGICIEN
LÉGENDE (')
IV
LA LUTTU
t
Le lendemain du jour oh l'apôtre Paul
avait été fait prisonnier, des félicitations fu
rent adressées aux nombreux sectateurs da
Simon le Magicien.
Circoncis et prosélytes de toutes conditions
se pressaient autour de son palais du Trana-
tevôre, et le saluaient comme s'il eût été un
grand vainqueur. Une foule de femmes, ses
disciples, vinrent en grand gala, dans leurs
litières entourées de brillants cortèges, of
frir leurs compliments à Éléna, femme de
Simon ; elle demandaient en grâce d'être in
troduites dans le sanctuaire domestique pour
y brûler quelques grains d'encens devant le?
porlraits de Simon et d'Él&ia, qui se dres
saient sur l'autel, sous la l'orme de Jupiter et
de Minerve (1).
(*) Voir les numéros des 2G, 27, 28, 30 et 31 août,
(1) Il est certain que Simon s'arrogea le droit
do se faire rendre les honneurs divins, et qu'il
obtint de diverses manières l'adoration des Juifs
et des Gentils. Outre que ce t'ait a sa base dans
les Actes des Apôtres, nombre de Pères et d'écri
vains anciens, saint Justin M..., saint Epiphane,
Tous les journaux ont parlé du zoua
ve guérisseur, et nous avons rapporté
des fragments de ces relations qui nous
montraient Paris en plein incroyable et
en pleine crédulité. Un soldat de trente
et quelques' années, trombQnne dans la
musique de son régiment pour toute
culture, disait aux malades : Soyez gué
ris ! Et les paralytiques se levaient, les
boiteux marchaient, les fiévreux sen
taient tomber leur fièvre. Des milliers
de personnes avaient vu cas choses sur
prenantes et en rendaient témoignage.
D'autres niaient obstinément, mais ceux-
ci n'étaient point crus. On se précipi
tait chez le zouave, on lui apportait
des malades, la foi croissait d'heure en
heure; bientôt les chemins de fer au
raient dû organiser des trains spéciaux
pour les infirmes de la province, re
muée par des lettres qui parlaient avec
une bien autre assurance que les jour
naux.
Sur quoi reposait.tout cela ? Le gué
risseur guérissait-il, croyait-il même
guérir? Jouait-il une farce audacieuse,
dont le succès le dupait comme il du
pait la foule ? La réponse est encore dif
ficile. Les croyants et les sceptiques
s'entêtent et sont pleins de passion. Ce
pendant les sceptiques, d'abord assez
mal menés, ont à présent le dessus.-En
effet, tout semble fini. Après quelques
semaines, les merveilles font relâche et
l'on dit que le guérisseur est en maison
de santé. Il n'a pas remis sur pied un
maréchal de France qui s'offrait à être
guéri. Ce coup lui a été plus funeste
que toutes les dénégations des méde
cins. Evide mment un simple soldat qui
ne guérit pas un maréchal de France
n'a pas le don ni l'art de guérir ! Ce fut
le triomphe des sceptiques ; l'enthou
siasme s'éteignit subitement. Si le ma
réchal avait pu jeter ses béquilles, nous
aurions eu un beau spectacle : toutes
les têtes fortes de la civilisation niaient
en bloc résolûment tous les miracles, et
non moins résolûment croyaient au
fluide du zouave. , .
\ Car c'était le fluide .-On ne parlait pas
encore de miracles, du moins les croyants
distingués n'en prononçaient pas le
nom ; mais quant au fluide, la contesta
tion n'était guère tolérée. Il fallait bien
que ce fût quelque chose ! Les savants
matérialistes qui nient aussi le fluide,
indisséquable comme l'âme, commen
çaient à paraître d'étranges faquins. Du
rant trois semaines, que d'actes de foi
au fluide, et dans des lieux où les actes
de foi sont rares! Pour la foule, elle
croyait dru, ne requérant aucune rai-
sonde rien. Fluide ou miracle, un ma
lade qu'elle avait vu venir en civière et
qu'elle voyait s'en aller à pied lui ren
dait assez compte de tout. Les journa-
listès, témoins de ces étranges scènes,
constatent l'émotion de la foule, sa pa
tience, son ardeur, son respect en pré
sence du zouave, sa docilité à tout ce
qu'il ordonnait, et la plupart d'entre
eux sont visiblement atteints des senti
ments qu'ils dépeignent. Nul doute que
si le zouave avait distribué des chape
lets, on ne les eût pi'is et récités avec
grande dévotion. Certes! il-ne tenait
qu'à lui de prescrire quelque médica
tion morale, comme d'aller se montrer
au prêtre, brûler un cierge, prier dans
telle ou telle église; nous ne nous croyons
pas téméraire d'assurer que l'église dé
signée pour ces pèlerinages de santé eût
été promptement enVahie, et par des
gens d'Académie autant que par des
gens de faubourg.
Des dix lépreux guéris par une parole
du Sauveur, et à-qui il ordonna ensuite
d'aller se montrer au prêtre, un se.ul._L
revint pour le remercier. Mais si la gué-
rison corporelle avait dû suivre la visite
au prêtre, il est probable que tous au
raient fidèlement fait la visite et se
raient fidèlement revenus. A Paris, il
n'y aurait guère de négligents ; on
confesserait lestement la lèpre de- l'âme
pour être guéri de la lèpre du corps.
Que n'est-ij possible'd'entrer en discus
sion aveo* Dieu ! On lui dirait : « Sei
gneur, vous faites trop d'honneur à no
tre espèce. Vous vous adressez au cœur,
à l'intelligence, à la raison, vous nous
proposez des vertus, vous nous promet
tez des joies spirituelles, vous respectez
notre liberté, vous ne voulez rien de
nous que par la liberté et l'amour. Ce
n'est point cela : traitez-nous sans rai
sonner, par la jouissarfee et par le bâ
ton ; donnez à vos saints et à vos prêtres
un fluide qui puisse nous transformer
îl'animaux malades en animaux bien
portants, et vous verrez notre obéis
sance !»
Mais ce rêve de complète animalité
est inutile. Force est de rester libre et
responsable, et c'est pourquoi nous in
vitons nos contemporains à réfléchir
sur l'épisode du zouave. Le fait n'est pas
sans enseignement. En pleine Exposi
tion universelle, il est venu exciter plus
d'admiration populaire que tout l'étala-
tence d'une profonde et violente dispo _
sition à croire l'incroyable. Il y a là, si
l'on veut, de quoi eclairer quelques
raisonnements sur les choses de la foi,
par conséquent de quoi diriger l'exerci
ce de la liberté touchant les mêmes ma
tières, liberté que la,-responsabilité sui
vra. Cet homme qui a surgi dans la
foule des faubourgs comme un volcan
dans la mer, pour jeter une fumée et
s'abîmer aussitôt,n'a pas cependant paru
en vain : il indique l'étaWiu sol sous-
marin, il dit ce que renferment les en
trailles de la terre.
Nous laissons de côté la question du
surnaturel et surtout du sous-naturel. Le
sous-naturel , l'influence diabolique, peut
avoir eu sa grande part dans les opéra
tions du zouave guérisseur, et, nous
n'hésiterions pas à l'affirmer, s'il était
certain que ce garçon eût opéré quel
que chose, car il Vagissait pas au nom
de Dieu ni pour le bien des âmes. Nous
ferons seulement observer à,ceux-,qui
allèguent le fluide, que le fluide n'expli
que rien, le don du fluide étant aussi
rare et beaucoup plus inexplicable que
le don des miracles, qui n'est par lui-
même qu'un don comme un autre
parmi ceux de la foi et qui n'occupe pas
une place privilégiée dansl'énumeration
qu'en fait saint Paul. Qu'est-ce que c'est
gue le fluide, et pourquoi celui-ci l'a-t-
il et celui-ci ne l'a-t-il jpas ? Pourquoi et
par qui est-il attribue à un illettré qui
le possède à son insu et sans l'avoir de
mandé ni cherché, tandis qu'il est re
fusé au savant qui le poursuit? Aucun
tenant du fluide ne rend compte de ces
mystères.
Mais si l'on dit qu'il n'y a rien, pas
plus de fluide que de science et pas
plus de guérison que de fluide, et que
tout n'est qu'une pure illusion, alors
d'où vient cette illusion? Sur .quoi re
pose la foi des gens qui croient avoir
vu? Quelques-uns répondent que l'es
pèce humaine est ainsi faite, que la foi
est une faculté de l'enfance qui s'épuise
dans les peuples à mesure qu'ils vieil
lissent, commô elle s'épuise dans l'en
fant à mesure qu'il marche vers la viri
lité. Ceux-là, qui se prétendent bien vi
rils, ajoutent ordinairement que l'hu
manité aussi est virile et n'a plus la fa
culté ou l'infirmité de la foi. Mais le
zouave nous a prouvé le contraire. On a
vu que le peuple est encore enfant, et
que les maréchaux de France et les
journalistes eux«-mêmes ont assez de foi
. pour risquer d'en prendre davantage ou
pour agir et parler comme s'ils en
étaient pourvus.
On objecte que cela n'a guère duré<
qu'il a. suffi d'un coup manqué, d'une
lettre de subalterne, d'une intwdîetion |
de police, qu'aussitôt tout a disparu,
fluide, miracles et crédulité; que le thau
maturge est à Charenton, et que ceux
mêmes qui affirmaient avoir été guéris
doutent maintenant qu'ils aient été ma
lades, ou croient à l'épuisement du flui
de, ou se persuadent d'avoir avalé sans
s'en apercevoir quelque drogue qui les
a remis sur pied. Conclusion, point de
prodige, jamais de miracle.
" Point de prodige du zouave, c'est plus
que probable. Jamais de miracle, tout
n'est point dit. Il^n'y a jusqu'à présent
qu'une preuve très-éclatante de la diffi
culté d'établir la croyance aux faux mi
racles, et une démonstration irréfraga
ble du prompt succès, mais aussi du
prompt et radical avorteraient de toute
supercherie en cette matière , quelle
que soit la crédulité du public. _
En fait de crédulité, on ne vit jamais
rien de mieux. Les multitudes groupées
autour de l'Exposition ont cru comme
dans l'enfance du monde, les uns sur le
témoignage de leurs yeux, les autres
sur le témoignage d'autrui ; les plus
éclairés y ont ajouté l'absurdité particu
lière d'attribuer ces faits merveilleux
au fluide, dans le dessein de les tourner
contre la croyance aux miracles, ce qui
prouve également qu'ils ont gardé_ la
faculté de croire et perdu la faculté de
raisonner.
Mais puisque néanmoins le faux mi
racle tombe si vite et si à plat; puis
qu'un mot, une affiche collée par le
moindre agent de police, la simple dé
négation de quelque personnage un
peu autorisé,suffisent pojir en avoir rai
son, alors les incrédules voudraient-ils
nous dire ce qu'ils font de tant de
miracles soumis à bien d'autres
épreuves, et qui subsistent encore, crus
de l'élite du genre humain, après des
siècles de persécution, d'argumentation
et de dérision ?
Les hommes de ce temps, qui ont cru
aux miracles du zouave ou qui allaient
y croire, pourraient-ils nous donner
une raison de ne pas croire aux mira
cles du Christ, à ceux des apôtres et à
ceux des saints? Les hommes de ce
temps, qui ont vu grandir et crouler en
une minute cette supercherie ou cette
illusion, pourraient-ils nous expliquer
comment le culte chrétien s'est établi
sur les miracles et subsiste encore?
Certes, il n'a pas manqué d'ordonnancés
de police qui ont défendu de faire des
miracles, ni de bourreaux pour en ta
rir la source, ni de beaux-esprits mo
queurs pour les déshonorer. Souvent
même la puissance des miracles a man
qué aux saints ou s'est comme tarie en
eux malgré l'ardeur de leur prière et de
leur charité ; souvent aussi leur charité
même a refusé les miracles qui lui.
étaient demandés par les puissants du
monde.
Les Apôtres ne purent guérir l'enfant
lunatique ; saint François de Paule, ap
pelé par le roi Louis XI, qui lui deman
dait de prolonger sa vie, lui dit de se
préparer à paraître devant Dieu. Il y a
des milliers de pareils exemples, ils
n'ont pas affaibli la foi des peuples. Tous
ceux qui réclament l'intercession des
saints pour obtenir un bienfait matériel,
tous ceux qui vont aux pèlerinages ne
sont pas exaucés. Ces refus n'empêchent
point les saints d'être honorés et n'éloi
gnent point la foule du pied de leurs
tombeaux, où souvent leurs reliques ne
sont plus. Quel fluide fait accourir toutes
les populations du midi de la France
près des humbles restes dé la pauvre
bergère Germaine Cousin, et entretient
la vénération de sainte Geneviève dans
la population si peu croyante des cam
pagnes parisiennes ?
Nous aimerions une réponse de la
presse sur ces questions, et il nous plai
rait même que l'Académie des sciences
morales les mît au concours.
'Louis Veuillot.
•On lit dans la Presse de Vii
*
Le but de la politique actu
reu r Napoléon semb l e cons^ 1
Pftisse ae l'a llussie", et noi
désirer qu'il réussisse, ci
quoiqu'elle n'atteigne pas
tions d'une alliance solide, '
liberté, n'apparaît paë moins"*
menaçante sur le continent.
En ce qui concerne l'Autriche, notre désir
est qu'en échange de la séparation de la
Prusse du slavo-mongolisme, non-seulement
elle nè mette pas d'obstacle au développe
ment organique de l'Allemagne, mais encore
qu'elle le protège. Comment la Prusse,- di-
ra-t-on, peut-elle, sous ce rapport, donner
une preuve d'intentions meilleures ?
Rien n'est plus simple. La Prusse n'a be
soin, dans la question d'Orient, que de s'as
socier aux puissances occidentales, et alors
le monde saura que ses intentions tendent
loyalement à la transformation deVAllemagne,
et non pas au renversement de l'équilibre
général.
On écrit de Darmstadt au Volksfreund
de Vienne :
« Les journaux initiés rapportsnt que le 4
août on a célébré le cinquantième anniversai
re de la Loge de Saint-Jean-VEvangéliste, à
Darmstadt. Cette loge, ajoutent ces mômes
journaux, fut fondée le 5 août 1816 avec le
concours spécial du grand-duc Louis I er de
de Hesse, en présence de 79 frèr'es et sous la
présidence de M. de Wedeldnd , médecin
spécial de Son Altesse.
« On est en droit de se demander qui était
ce M. de Wedekind, premkr vénérable de la
première Loge du pays. L'hMoire de cet hom
me est un. de ces exemples qui démontrent
comment les grinces ont contribué à miner le
trône et l'autel, et à livrer la société à la
secte secrète.
« Il est né à Gœttingiie, où son père était
professeur. Sur la recommandation du doc
teur Hoffman, il fut nommé médecin de l'Ar-
cbevêque-Electeur de Mayence en 1787, et quoi
qu'il fût protestant. L'Archevêque-Electeur
venait de supprimer plusieurs riches abbayes
dont les revenus servaient à payer les profes
seurs protestants appelés du dehors et appar
tenant à l'ordre des illuminés, dans le seul
but de décatholiser cette antique ins
titution catholique. Lorsque la Révolution
française éclata, ces professeurs s'en mon
trèrent les zélés partisans, et Wedekind ne
s'est jamais justifié de l'accusation d'avoir
été le principal auteur de la trahison qui a
livré Mayence aux troupes révolutionnaire. Il
fut président du club jacobin qui se forma
après Ja reddition de la ville, et joua le prin
cipal rôle dans les manœuvres des révolution
naires mayençais. Craignant pour lui-même,
il quitta la ville avec les troupes révolution
naires françaises, dans le service desquelles
il était depuis longtemps entré.
« Un prince allemand né pouvait laisser
échapper la bonne fortune de posséder un
tel traître. Bien qu'il ne manquât pas de gens
honnêtes et plus instruits, le grand-duc de
Hesse-Darmstadt l'appela à son service, le fit
son médecin particulier et transforma le
vieux jacobin en baron. Il le fit conseiller se
cret, grand'-croix de son ordre, et le combla
de présents au point que sa famille est deve
nue la plus riche du pays. C'est ainsi que les
princes allemands puissent les traîtres, les
pervertisseurs de la jeunesse et du peuple !
Et après cela on s'étonne si la peuple perd la
notion et le sentiment de la justice ; après ce
la on s'indigne du crime et on se permet de
le punir !
«Le nouveau baron, resté fidèle à l'illumis-
me, fonda, avec le concours du Grand-Duc,
une école de cette secte en ouvrant une loge à
Darmstadt. Depuis que, par le moyen du
système représentatif, la secte a réussi à se
servir des monarques comme de ses instru
ments dociles, et à dominer aussi le peuple,
elle a cessé de faire la guerre au trône et con
centre maintenant tous ses efforts pour la
destruction de la religion. »
On écrit de Washington, le 14 août,
au Moniteur' ;
Le secrétaire d'Etat de la guerre, M. Stan-
ton, vient d'être suspendu provisoirement de
ses fonctions, qui seront intérimairement
exercées par le général Grant, commandant
en chef les armées fédérales. Depuis long
temps il existait entre le président des Etats-
Unis et M. Stanton une opposition d'e vues
qui s'était manifestée par le refus de ce der
nier de x s'associer à quelques-uns des actes
les plus importants de l'administration. Cet
antagonisme se révélait surtout dans l'inter
prétation des, lois de reconstruction applica
bles aux Etats du Sud. '
La méprisable courtisane 8'enorgueillis-
sait follement de ces hommages et s'en pré
valait pour exciter son mari à en finir déci
dément avec Pierre, afin de dominer ensuite
sans contrainte sur la tourbe de ses .adora
teurs. Simon n'avait pas besoin d'être excité
contre Pierre ; mais auparavant il désirait
couvrir l'Apôtre de honte dans quelque so
lennelle dispute, et détruire ainsi le respect,
qu'il prêchait, de Jésus-Christ (2). En atten
dant, il cherchait à se former un parti. Il exer
çait une domination irrésistible et absolue
sur ses disciples ; deux poisons plus diaboli
ques l'un que l'autre lui avaient servi à les
enchaîner ; il les fascinait d'abord avec les
prestiges qu'il avait tout le jour au bout des
doigts; il les ensorcelait ensuite par des ob
scénités, dont il avait un copieux assortiment,
qu'il débitait très-librement au fond de ses
réduits secrël® (3).
Ea revanche, le d?uilj les larmes et la con
sternation régnaient chez les fidèles. Ils pleu
raient le sort de Paul et prévoyaient qu'une
destinée semblable était réservée à Pierre.
Tous les chemins de la cour étaient ouverts au
sorcier. La faveur de Néron lui était assurée
saint Irénée, Eusèbe, etc., s'accordent encore
sur ce point. E usèb* (Hist. teel., II, 13) confirme
l'adoration de la prostitués Eléna, comme l'a
vait déjà confirmée saint I uénée (Contre les héri~
sies, 1, 23).
(2) Cela ressort de ses do. trines et des faits
qui lui sont attribués, et surtout des témoigna
ges des livres dits de saint Clément,
(3) Cf. Actes, VIII, 10 -11 ; I rénée, Contre les
.Hérésies, 1.83, èt plus clairement E uskb. Hist.
Ecclés., 11, 13. Il en a toujours été et il en sera
toujours ainsi, en commençant par le pre»
mier hérésiarque Simon, et en passant par
Arius, Luther, Henri VIII, pour en venir aux
modernes saints-aimoniens, Courriéristes, mor
mons, Bpirites et ceux qui viendront après»
pduf chaque scélératesse, et les courtisans le
flattaient, parce qu'il était l'ami intime du grin
ce et le ministre de ses plaisirs. Pour perdre
définitivement Pierre, il ne manquait plus
que Simon, fatigué de la lutte inégale qu'il
soutenait contre l'apôtre 1 , abusât da son in
fluence sur Néron pour lui demander la vie
de Pierre.
• — Pour l'instant, il no la demandera pas,
se disaient les chrétiens les uns aux autres,
dans leurs conversations; mais, s'il s'aper
çoit que Pierre détruit et anéantit chaque
jour ses machinations?, si Pierre lui ravit
ses néophytes, lorsqu'ils ont à peine été ini
tiés? si Pierre obscurcit sa gloire par des
miracles quotidiens? si Pierre lui fait la
guerre jusque dans les retraites du palais
impérial? >■
D'autres, plus timorés, ou plus timides de
cœur, ajoutaient : :
— Oh.! si Pierre cédait pour quelque
temps ! S'il se retirait chez les fidèles de
Ferentinum, ou dans quelque ville éloignée
de la Campanie ! (4)
Mais, loin de s'effrayer aussi, Pierre vou
lait recommencer la guerre ou plutôt la ba
taille ininterrompue, à visage découvert, et
prendre sur lui tout le fardeau de cette affaire.
Il savait très-bien de quelle paain était parti
le coup dont Paul était frappé ; il savait com
ment son frôre en apostolat avait su arracher
des côtés même de César se^ favorites préfé
rées, pour les ramener à l'honneur de la chas-
té chrétienne; que Simon avait saisi ce pré-
tg^lfl pour l'accuser auprès du prince; il sa-
(4) L'Egliso de Ferentinum prétend, d'après
une traciUion plausible, avoir reçu la foi aux
temps apostoliques, bien qu'elle ne soit pas
communément désignée parmi les nombreuse»
Eglises fondées par saint Pieri'0,
vai t enfin que tout le palais néronien était
irrité contre lui, et, loin débattre en retraite,
il cherchait à gagner du terrain et multipliait
ses victoires (5).
Avec tout cela, Simon s'enorgueillissait de
son succès. N'entendant plus l'écho de la
voix de Paul, il était dans le délire d'une joie
infernale, se flattait de s'être élevé un grand
piédestal et de pouvoir enfin édifier sur des
bases solides sa divine fortune. Il avait étu
dié avec perspicacité la doctrine du Christ ;
il voulait tenter de refaire l'œuvre si heureu
se de Jésus de Nazareth,^en rapportant le3
prophéties à sa propre personne, en contre
faisant les actes, les miracles de Jésus-Christ,
et en s'appropriant ses doctrines (6). En at
tendant, rusé comme il Pétait, il aplanissait
toutes les voies à ses sectateurs, caressait
leurs croyances et flattait leurs passions;
toutes ses paroles, quelles que fussent les
personnes auxquelles il les adressait ,
étaient avenantes et gracieuses.
Il se glissait, en se parant d'un masque
de dévotion et en montrant beaucoup de vé
nérai ion pour leur vie continente et austère,
-chez ceux que les Apôtres avaient récemment
convertis, et leur disait en beau langage :
que Dieu avait eu compassion du monde et-
l'avait béni à plusieurs reprises en le visi
tant;. que chaque fois qu'il était venu sur
(5) Traditions antiques et fondées. Cf. B a
ron . an. 68, n. 25.
(6) Ce fut l'impie ambition de beaucoup de
gens de se donner pour le Messie, ou pour l'in
carnation d'une personne divine, et de contre
faire Jésus-Christ. Voy. O rig., Traite XXVII sur
Matthieu; et Cont. Gels., VI, 11; VII, 9-. Ce der
nier d}t précisément de Simon : Il espérait, s'il
pouvait accomplir des œuvres semblables à celles
de Jésus, pouvoir obtenir des hommes autint
que Jésus en avait obtenu, (Cent. Cels., .V, 62.)
terre, il avait ouvert plusiargement la main
et avait de plus en plus aplani les voies,
condescendant ainsi à la fragilité humaine.
Il disait encore que la personne du Père Cé
leste avait apparu ' aux Samaritains, dont
la loi était forte et acerbe, mais que la loi
des chrétiens, apportée aux Juifs par le Fils,
devenu Homme pour les sauver, semblait
plus mitigée ; qu'en dernier lieu le divin Pa-
raclet était descendu du ciel, pour la conso
lation du monde. Il ajoutait que, pour lui, il
ne demandait pas d'autre honneur si ce n'était
l'honneur de Dieu. On l'appellerait de n'im
porte quel nom, mais tous sauraient que de
toutes les incarnations des divines Personnes,
il était, lui, Celui qui Est , la grande vertu de
Dieu, apparu au monde sous des formes diver
ses, en un mot, l'Être sans commencement ni
fin (7). Sa loi était suave: ils aimeraient Dieu et
s'uniraient en Esprit au premier Etre ; tous
les autres préceptes pourraient être abolis en;
faveur des vrais croyants à l'Esprit saint,
comme les préceptes mosaïques l'avaient été
en faveur des disciples du Fils. Cependant,
ils devaient croire.cn Jésus-Christ comme
homme saint et prophète, mais ils n'en de
vaient pas moins l'en croire lui-même qui
était l'Esprit promis, le porteur d'une entiè
re révélation (8) 1 1 '
El pour cela, concluait Simon, j'ai en
voyé mes apôtres, non plus au nombre res
treint de douze, mais une belle trentaine,
en signe de plus grande miséricorde. Les
mortels sauront que le temps de la loi rigou
reuse est passé, que l'âme n'a rien à craindre
du jugement dernier, et que, la foi sauvée,
(7) I kénée, Contre les hérésies, 1. 23. T hkodo-
ret , sur Clément.
(8) Consl, Afost, VI. 10,
il est licite de faire quelques concessions aux
appétits, naturels. — Plus de jeûnes ! plus dà
vaines terreurs ni d'odieuses continence»,
mais amour pur et liberté des enfants de
Dieu! L'idolâtrie même,à laquelle on demande
vainement des supplices, n'est point défen
due à celui qui garde la foi. dans le cœur.
Allez à mon Eléna, apôtre souveraine, chose
céleste en tout, fille de Dieu, envoyée pour la
purification du monde, et vous reconnaîtrez,
sous sa direction, la véritable lumière. Je
l'ai arrachée au déshonneur et sanctifiée de
ma main, ayant reconnu son origine divine;
vénérez-la : bienheureux qui croit en elle !
Et Simon s'informait adroitement s'ils
avaient, par hasard, quelques-uns des pa-
papiers que Marc avait répandus parmi les
chevaliers romains (il voulait dire l'évangile*
de saint Marc). Et plus adroitement encore,
il se les. faisait remettre et rendait efi échan-t
ge aux convertis un précieux volume,, disait-
il, qui contenait l'essence des divines Ecri
tures et abrogeait toute autre loi.
— Lisez la Grande Explication : Voici le
nouvel Evangile^ voici l'Apocalypse, voici la
parole de Dieu (9).
Ainsi parlait le nécromant aux initiés à la
foi chrétienne ; mais avec les Juifs il se con
formait encore plus habilement à leurs tra
ditions. S'ils étaient Samaritains, il exal
tait l'adoration sur le mont Garizim, et
rappelait les miracles qu'il avait accomplis à
Samarie, le_ nomhre incroyable de disciples
qu'il y avait laissé, les temples et les autels
(9) la grande Explication ou ia grande Négation
(àTOMfwoï? Il paraît que le magicien, jaloux
d'avoir ses historiens comme Jésus-Christ, op
posait cette œuvre et ce nom à l'Evangile, c'estr
à-dire à la Bonne-Nouvelle.
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