Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-06-30
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1870 30 juin 1870
Description : 1870/06/30 (Numéro 181). 1870/06/30 (Numéro 181).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
55' ANNÉE. -HT iB'l.
I , /b ■'
BUREAUX A PARIS: rue'de Valois (PaIais^oyaI ),Vl&- -
B
JEUDI 50 JUIN 1870.
àbqnnemens des départemens
TROIS M0IS..
six mois
m m.
• •
• • • •
1® FR.
32 FB.
©1 FR.
pour i .es pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
E. GlBIAÎ, directeur nn ';£i
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
abônnemens de paris
TROIS KOîS.. -i . . 13 FR.
SIX MOIS. .... «® FR.
UN M 63 FR.
IIM NEMO «O CEMHES.
Les aîjonnemens datent des 1 er et 18
de chaque mois.
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place de la Bourse, 8; à'M. Duport, 7,* rue Coq -Héron, et au bureau dujoufnaL
Les Annonces ne sont reçuesde modification par l'administration du journal*
a liera
. / 4vïs.
MM. les actionnaires de la Société
des Journaux-Réunis le -Constitution
nel et le Pays sont prévenus qu'ils
pourront toucher, à partir du Mardi
8 juillet 1870, tous les jours non
fériés, de onze heures à trois heures,
à la c &isse du Constitutionnel, 10, rue
de Yalois, le coupon n° |J<| échu le
T r juillet 1870, soit 12 fr, 50
action, sans aucune retenue.
par
PARIS , 29 JUIN.
ÎI résulte des télégrammes de Madrid
que l'abdication do la reine Isabelle a
produit peu d'effet dans la capitale dë
l'Espagne; Les amis mêmes de la reine
Sont d'avis que le moment était mal choi
si pour opposer un enfant soit au prin
cipe de légitimité représenté par Doit
Carlos, soit aux prétentions ambitieuses
des collatéraux;
Gé qu'eu peut dire pour le moins, c'est
que la situation politique de l'Espagne ne
se modifia en rien par suite de cette abdi
cation. -
HoilS avons déjà annoncé que dans bon
nombre, de , districts électoraux de l'Au-
trichej Je parti catholique a triomphé,
tiâ parti proteste dans son organe, le
Volksfreund de Vienne, contre les tendan
ces fédéralistes que ses adversaires lui
supposent.
« Les catholiques de l'Autriche, dit
cette feuille, veulent sincèrement la sé
curité et la puissance de l'Autriche et
c'est pour eux une raison suffisante pour
ne pas mettre en avant des exigences in
compatibles avec l'existence de l'Etat. Si
l'on pousse la démence au point de vou
loir déférer à la compétence de chacune
des dix-sept diètes la législation pénale et
civile, le droit de fixer l'impôt et de le
ver des recrues, etc., ce né sont pas,à coup
sûr, les catholiques-conservateurs de l'Au
triche qui se feront les hommes de cette
politique. Le parti catholique-conserva
teur, appelé à mettre son programme-en
pratique,- cherchera -à réconcilier-les na-
tionahlés et non aies exciter l'unecontre
l'autre; ce n'est pas le démembrement de
l'Autriche qu'il prendra pour but, mais
bien l'union vraie, la consolidation de la
monarchie. »
Le Volksfreund part de là pour engager
les libéraux qui veulent sincèrement l'u
nité de l'empire à considérer les parti
sans cléricaux comme des alliés politiques
•plutôt que comme des ennemis.
Les journaux de Berlin publient le ma
nifeste électoral du parti progressiste. On
- sait que les prochaines élections se fe
ront à la fois pour le Parlement du Nord
et pour la Chambre prussienne. Le pro
gramme des progressistes est donc ré
digé à cette double fin.En voici les points
principaux :
Etablissement de l'unité allemande par
voie pacifique : élargissement et trans
formation de la Confédération du Nord
en.Etat fédéral allemand; par suite ; dé
veloppement de la Constitution fédérale
dans le sens libéral, notamment en y
introduisant les droits fondamentaux du
peuple allemand et d'un ministère fédéral
responsable ainsi que l'indemnité pour
lés députés;
Réduction des charges militaires par la
diminution de l'armée en temps de paix
et réduction de la durée du service; ap
pui donné à tous les efforts faits en Euro
pe en vue d'un désarmement général;
Pas d'augmentation des impôts, plutôt
diminution des impôts existants, d'abord
par la suppression des impôts de con
sommation, qui pèsent particulièrement
sur les classes pauvres;
Droit égal pour tous; suffrage univer-
sel dans les Etats particuliers cojnme
dans la Confédération.
Pour la Chambre des députés de Prusse
en particulier, les progressistes deman
dent : -
Droit entier de votpr les impôts pour la ,
Chambre des députés;
Selfgovernmeiit dans la commune, le
cercle et la province.-Responsabilité des
foaatiô^ake»-vts-è-Vîs dujtîge". — ~
Ce programme ressemble un peu à tous
les programmes d'une opposition qui ne
croit pâs au succès: des formules vagues
et dés demandes innombrables dont la
réalisation serait impossible pour tout
gouvernement,
Demander à M. de Bismark la réduc
tion de l'armëé, d'est lui demander l'a
bandon de l'œuvre de 1860 ; lui propo
ser de subordonner la fixation du con
tingent annuei au vote du Parlement fé
déral, c'est encore vouloir compromettre
l'existence de la Confédération du Nord.
La seule, chose pratique dans le pro
grammé des progressistès,' c'est là, de
mande relative au vote des impôts par
les Chambres prussiennes. Le Parlement j
prussien, de par la Constitution, vote les
dépenses et ne vote pas les recettes: c'est
un fait unique dans les annales du régi
me parlementaire et l'on comprend que
le parti progressiste s'attache à faire ces
ser un pareil état de choses..
! - : . ,
La crise ministérielle en Belgique n'est
pas terminée. Le roi Léopold semble ré
solu à ne rien précipiter et à interroger le
sentiment du pays , avant de* faire son
choix entre les partis qui se disputent la
majorité,à la Chambre des représentants.
Nous aurions fort à faire , si nous de^
vions relever' toutes les inepties débitées
journellement dans certaines correspon
dances parisiennes de la Gazette de Colo
gne; aussi nous garderons-nous bien d'en
gager une polémique avec l'un de ces cor
respondants qui ne cesse d'affirmer, de
vant ses lecteurs allemands, que les mi
nistres de l'Empereur daignent honorer
de leurs communications cette feuille
prussienne. Personne n'ajoutera foi à de
pareilles assertions.
La Gazette de Cologne a falsifié ou laissé
falsifier undiscours prononcé par M. le duc
de Gramont: voilà le fait que nous avions
relevé et qui reste bel et bien établi. Ajou
tons, pour rendre hommage à la vérité,
qu'un très grand nombre de journaux
allemands et prussiens, c'est-à-dire tous
ceux qui n'ont pas reproduit le compte-
rendu infidèle de la Gazette de Cologne,
ont publié le ; texte authentique du dis
cours de notre ministre des affaires
tre de France en Portugal, est arrivé'.
: Ou parle de la création prochaine d'une
milice nationale.JJn décret dans ce sens est
'dëîa'gîgiie. ' r
Le roi don Fernando est parti pour Cin
tra.
Italie.
• _ Florence, 28 juin; soir.
Chambre des députés ; — 1 La projet do loi
relatif à la réduction des tarifs ■ télégraphi-
plies est adopté. '
Dans la discussion des mesures flnanciè-
ces, l'impôt de la, richesse mobilière donne
lieu â quelques débats ; l'article qùi établit
une taxe de 12 0/0, en enlevant aUx commu
nes là faculté, d'imposer des centimes addi
tionnels, est adopté par 165 voix contre 91.
— Abstentions, 19.
Frontière romaine, 29 juin.
Contrairement au bruit répandu depuis
quelques jours d'un ajournement du vote
par le Concile du schéma sur l'infaillibilité,
on considère comme probable, que le vôte
aura lieu aujourd'hui même. La proclama
tion du dogme nouveau aurait lieu demain.
étrangères.
-édouard simon.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGE.VCE HA VAS
Angleterre.
' Londres, 28 juin. -
La Chambre des lords a adopté en comité,
avec des amendements, tous les articles du
bill foncier d'Irlande. '
Cork (Irlande), 28 juin, soir.
La tranquillité est rétablie; il n'y a plus
de troubles, mais le terrorisme règne enco
re et la grève générale continue.
Prusse.
TBerlin, 28 juin, soir.
• Le chancelier fédéral a soumis au conseil
douanier le traité de commerce et de navi
gation conclu avec la républipue de San Sal
vador. ■ p
Vurquie.
Constantinople, 28 juin, soir.
Chiotaki, chef de brigands, et six de ses
compagnons ont été tués par les soldats
turcs, près de Janina.
Prlncipautés-Sfeanubiennea.
Bucharest, 28 juin, soir.
Aujourd'hui, les Chambres ont été convo
quées en session extraordinaire, pour quinze
jours, afin de procéder à la vérification des
pouvoirs et de constituer promptément le
pouvoir législatif. '
Espagne.
Madrid, 28 juin, soir.
La nouvelle de l'abdication d'Isabelle de
Bourbon n'a pas produit grand effet ici. Une
partie des isâbellistes critique cet acte qui
est approuvé par d'autres.
La nouvelle de la mort de lord Ctarendon
a causé une sensation douloureuse dans la
société où le diplomate anglais avait laissé
les meilleurs souvenirs.
* Le mariage civil sera en vigueur à dater
du 1 er septembre 1870.
La Correspondance du Nord-Est publie
ies dépêches suivantes '
Le§ élections dans les campagnes de la
Basse-Autriche ont donné une victoire com
plète au parti catholique. -
Dans les villes de la'Styrie, les libéraux
allemands ont eu presque partout le dessus.
M. de Kaiserfeld, président de la dernière
Chambre des députés, qui avait échoué dans
un collège rural, a été porté candidat par
cinq villes et élu dans deux.
Dans lesvilles de la Moravie-les-électron?
ont donné 28 voix aux partisans de la Cons
titution .de décembre et 6 aux déclarants.-
La ville de Garoslaw en Galicie a conféré
la bourgeoisie honoraire à M. de Beust. On
dit que le chancelier pourra bien être élu
cette fois en Galicie.
Berlin, 28 juin, 2 h. 15 m. après-midi.
Les Etats du Sud dé l'Allemagne pren
dront part à l'enquête monétaire ordonnés
dans la Confédération du Nord. L'envoyé
bavarois a déjà reçu ses instructions à cet
effet.
SERVICE DE NUIT.
États-Unis.
Washington, 29 juin.
La Chambre des représentants a adopté
un projet de loi autorisant le transport dans
les villes de l'intérieur des marchandises
importées en entrepôt.
Le Sénat a ajourné à la session prochaine
son vote sur le traité relatif à l'annexion de
la baie de Samana.
M. Leymus, le représentant des insurgés
cubains," vient de mourir.
' ' Suisse.
, Genève, 2'J juin..
La grève continue ; 130 patrons se sont
réunis ; ils n'ont voulu accepter aucune
proposition des délégués des ouvriers. Tous
les citoyens sont convoqués en assemblée
nationale pour ce soir.
Espagne.
Madrid, 29 juin.
De légers désordres ont eu lieu hier à
Barcelone. Il v a eu quatre blessés. L'ordre
a été rétabli, 'l'ous les détenus de l'arsenal
de Garracaont été délivrés.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , le 28 le 29 Hausse Baisse
72.55 » ,» » 15
» » » »
» » » 15
3 0/0 au compt.
— fin du mois.
4 1/2 au compt.
72.70.
72.57
103.03
72.57
103.80
M.
Portugal.
Lisbonne, 28 juin, soir,
le comte Armand, le nouveau minis-
Le projet de loi sur l'indemnité des sé
nateurs est rejeté, et le statu quo mainte
nu. Les sénateurs à venir ne toucheront
pas moins que l'es sénateurs actuels, et
quant au cumul, on prendra une résolu
tion définitive lors. de la discussion du
budget. Tel est le résultat de la séance
d'aujourd'hui, et nous ne nous en plai
gnons pas. On a bien perdu une journée,
mais il vaut encore mieux perdre sa jour
née que de l'employer à voter une loi
d'un mérite ët d'une opportunité aussi
contestables.
On sait que le projet primitif du gou
vernement changeait la dotation sénato
riale en indemnité et la réduisait, pour
les sénateurs à nommer, à 15,000 fr. Mais
pourquoi ce chiffre ? La commission,
amendant ce projet, proposait l'égalité
d'indemnité entre les membres des deux
Chambres. L'assimilation des traitements
se présentait ainsi comme une consé
quence de l'assimilation des fonctions.
C'est M. Pinard. qui a ouvert la diseus-
sion générale, car il y a une discussion
générale même pour les lois qui, comme
celle-ci, n'ont qu'un article. M. Pinard ji
franchement et vigoureusement com
battu le projet de la commission. Son
t^liScourâ H produit sur la Chambre une
profonde impression.
L'ancien ministre de l'intérieur' a d'e^
■ bord insisté sur les graves inconvénients
qu'il y aurait à vouloir pousser trop loin
l'assimilation des deux Chambres. Elles
•diffèrent par leur origine, par là durée de
leur mandat >, elles doivent différer par
leur esprit et ïeùr rôle.- Elles doivent se
compléter l'une l'autre, et iîùû se dou
bler. Il ne faut pas non plus ôter à la ffo-
ïriination du Sénat le caractère d'une
haute êi grande récompense nationale,
accordée le plus souvent à des hommes
qiti ont consacré leur carrière air service
de l'Etat, et qui n'ont- négligé que le soin
de leur propre fortuné. ^
Après l'excellent discours de M. Pinard,
après une réponse de M. Daguillion-Pujol,
défendant le projet,- et une réplique dé
M.. Guillaume Petit, qui l'a combattu, la
discussion générale a été.close, etiL Ma
thieu est venu défendre son amendement.
L'amendement de M. Mathieu était do u-
ble ; il maintenait le chiffre actuel de la
dotation sénatoriale, il én interdisait le
cumul avec toute autre indemnité, tout
autre traitement, toute autre allocation
budgétaire. Cet amendement a été adopté
.^par assis et levé.
v^Icfse produit un fait singulier , L'amen
dement adopté se substitue au projet de
la commission, qui est entièrement aban
donné; Il faut donc procéder maintenant
au vote définitif par la voie du scrutin.
Ce vote a lieu après une longue scène de
confusion et de tumulte , et il aboutit au
résultat suivant : le projet de M. Mathieu,
adopté comme amendement, est rèpous-
sé comme loi par 157 voix contre 22.
La contradiction est plus apparente que
réelle. L'amendement de M. Mathieu a
d'abord été adopté parce que cette adop
tion équivalait au rejet de la loi. Mais la
loi une fois écartée, on s'est demandé s'il
fallait voter ainsi, sans l'avoir bien exa
minée, une disposition contre lé cumul.
Ne valait-il pas mieux attendre la dis
cussion du budget, puisque la com
mission du budget devait saisir la Cham
bre d'une proposition sérieusement étu*
diée, et 1 d'ailleurs plus large que celle
de M. Mathieu? M. Du Mirai a fait re
marquer, la .gravité de la. question.; M.
le garde des sceaux a rappelé - que-la do
tation était de toute façon maintenue au
chiffre de trente mille francs, et que
le cumul restait seul en cause, sans avoir
été en discussion. La gaucho devait s'abs
tenir, ne voulant consacrer ni le main
tien de la dotation en votant .pour, ni le
maintien du cumuLen votant contre. Ain
si s'expliquent ce revirement qui a l'air
étrange, et qui. n'est que naturel, et ce
rejet à une grande majorité d'un amen
dement qu'on, venait d'adopter 4
Quant au gouvernement, sauf l'obser
vation faite par M. Emile Ollivier, il.a
gardé un profond silence. On avait quel
que temps annoncé et espéré qu'il retire
rait une proposition présentée d'urgence,
et peu favorablement accueillie par l'opi
nion publique. Il ne l'a pas retirée, mais
il l'a abandonnée. C'était se garantir d'a
vance contre tout échec matériel; mais
n'y avait-il pas une sorte d'échec moral
dans ce repentir silencieux et immobile?
r. fra.ry.
labié imposée par l'article 291 du Code
pénal et aux sévères pénalités édictées par
-laJoi.4u.ifl avrillSiM... . _ „
Mais ce qui fait le caractère essentiel de
l'art. 291,c'est la négation absolue de toute
liberté d'association, quels que soient le
titre, l'objet, le but d'une association. On
peut dire qu'une fois entamé, l'art. 291
«st à demi abrogé, virtuellement abrogé.
Il ne subsiste qu'à la condition de sub
sister tout entier. Si l'on émancipe le» as
sociations pour l'enseignement supérieur,
il faut émanciper les associations pour
l'enseignement secondaire èt' pour l'en
seignement primaire,, pour l'enseigne
ment moral et religieux, les associations
littéraires, scientifiques, économiques. Il
faut aller plus loin, car la logique de la
liberté est aussi inflexible que la logique
de l'autorité.
Il y a quatre ans, M. Durûy\ alors mi
nistre,. a fait remarquer au Sénat que la
liberté de l'enseignement supérieur était
inséparable d'une révision des lois qui
règlent le droit de réunion et qui sup
priment le . droit d'association. Aujour
d'hui,conséquent avec lui-même, il donne
le premier coup de- pioche dans l'édifice
de cette législation rigoureuse, que plu
sieurs révolutions n'ont pas ébranlée, que
les gouvernements successifs ont con
servée avec un soin jaloux. .
Cet acte hardi de l'initiative d'un séna
teur mérite de ne pas passer inaperçu.
Ce n'est pas seulement un signe des
temps ; c'est peut-être une date dans l'his
toire du progrès et de la liberté.
». frary.
Le ministre de l'intérieur a proposé
aujourd'hui à la commission de la ville
de Parié une combinaison qui permettrait
d'achever immédiatement" quelques tra
vaux dont l'urgence particulière a été
plusieurs fois signalée, tels ç[ue l'avenue
Napoléon, le boulevard Saint-Germain,
etc., sans peser trop lourdement sur le
budget municipal. _.
On dit cette combinaison fort ingé
nieuse, 'et si elle était adoptée, ce qui
n'est pas douteux, las travaux seraient de
suite repris.
am. matagriff.
FEUILLETON DU COXSTITUTIOXXEL, 30 JUIN.
LE
Nous nous proposons d'examiner dans
son ensemble le projet de loi présenté
par M. Duruy sur U liberté de l'enseigne
ment supérieur. Ce projet, d'une impor-
ce capitale, tend.non-seulement à établir
la liberté de l'enseignement supérieur,
mais à proclamer la pleine liberté des
professions dites libérales, et à réorgani
ser l'administration supérieure de l'Uni
versité. Nous nous bornons, pour le mo
ment, à signaler à l'attention publique
l'article 3, qui est ainsi conçu : .
« Des associations de plus de vingt per
sonnes peuvent être formées pour la foa-
dation d'une école libre d'enseignement
supérieur. ».
Cette disposition aurait pour résultat de
soustraire toute une catégorie d'associa
tions à la nécessité de l'autorisation préa-
mssES&sŒaa&ts&ss
Le Journal officiel annonce en ees ter
mes la mort de lord Clarendon. :
• Lord Glarendon, principal secrétaire d'E
tat de Sa Majesté Britannique pour-les af
faires étrangères, vient' de mourir â Lon
dres: L'Angleterre perd en lui un de ses
plus illustres citoyens, et la reine Victoria
un de ses plus dévoué» serviteurs. Né dans
les premiers jours de l'annee 1800,1e chef
du foreing-ofnce avait fourni une longue
et brillante carrière. Son caractère et ses
talents lui acquirent une grande réputation
d'homme politique. et il représenta la
Grande-Bretagne, en qualité de premier
plénipotentiaire lors du congres de Paris,
en 1856. L Empereur Honorait lord. Cla
rendon de sa lia.'He estime ei du son amitié.
La mort de ce e éniiuent inspirera
des regrets unanimes. .
La commission qui est chargée d'exami
ner le projet de loi déposé par M. Garnier-
Pagès afin d'obtenir l'entrée libre en Fran
ce des journaux étrangers, était convoquée
avant la séance, 1 afin d'entendre ia lecture
du rapport de M. Mathieu. :
La commission avaitadmis dans le cour»
de sa délibération l'introduction libre des
journaux publiés en langues étrangères,
mais, au dernier moment, elle a conclu au
rejet de la proposition, aussi bien en ce qui
concerne les journaux puiiiiss en langue
française qu'en ce qui concerne les feuilles
imprimées en langue étrangère
La bommission des pétitions s'est -réunie-
aujourd'hui. On s'attendait à la lecture du
rapport de M. Ernest Dréolle sur la péti
tion des princes de la famille et Orléans. Les
neuf membres avaient tenu aetie uesexius,
afin d'entendre ce rapport. On s est-occupé
de plusieurs, autres pétitions, mais il n'a
point été question de celle des princes, la
seule qui préoccupât les députés.
M. Ernest Dréolle doit préparer son rap
port pour jeudi, paraît-il.
On disait à la Chambre que ce matin une
très longue conférence avait eu lieu au mi
nistère des finances entre JVIM. Segris, Ghè-
vandier de Valdrôme, Chevreau, Genteuret
plusieurs autres fonctionnaires.
Le but de celte réunion était de s'entrete
nir de la nécessité de faire adopter parla
Chambre le chiffre de 680 millions pour la
prochain emprunt delà ville de Paris.
On sait que la commission-de la ville de
Paris a déjà accepté le chiffre de-520 mil r
lions précédemment demandé paj
vreau. 11 s'agit donc d'obtenir ui]
ment de 1Ô0 millions destinés au'
de travaux urgents à exécuter daii
pitale.
La commission qui est chargée de
mon du projet de loi concernant l'indemni
té des sénateurs était convoquée aujourd'hui
pour délibérer sur deux nouveaux amende
ments présentés, l'un par M. Mathieu, et le
second par M. Rasnail.
M. -Mathieu (de la Gorrèze)/ demande que
la dotation de chaque sénateur demeure
fixée à 30,000 fr. Cette, dotation ne pourrait
se cumuler arec aucun traitement, indern-'
nitê ou autre allocation budgétaire.
M. Raspail propose de décider que l'in
demnité attribuée aux sénateurs sera à l'ave
nir égale à celle des députés. Cette indem
nité -serait pour, toute la ' durée du mandat
législatif (session extraordinaire ou ordinai
re) de 12,000 fr., soit 1,000 fr. par mois.
La commission a conclu au rejet de ces
deux amendements. . (J. des Débats.)
M. Millon a déposé l'amendement suivant
4. la proposition de loi de M. Jules Simon,
sur 1 instruction obligatoire;
Art. if. Le père de famille et le tutenr son® 1 ;
tenus de Mré suivre un cours d'enseignement;
primaire spécial ou secondaire, depuis l'âge de
six ans jusqu'à l'âge de douze ans au moins, au*
enfants mineurs de l'un ûtt de l'autre sexe sriu-"
cés sous leur dépendance.-
Art. 2. Le père de tamille et le tuteur qui ne s®
conformeront* pas aux prescriptions de l'article
qui précède seront traduits devant le tribunal de>
simple police, et s'ils n'établissent pas qu'ils se
trouvent dans l'impossibilité de le faire, ils se
ront condamnés à la privation de leurs droits
électoraux pendant une année au moins et cinq
ans au plus.
En cas de récidive, ils seront condamnés â la
privation de leurs droits électoraux pendant cinq
années au moins et vingt ans au plus.
Art. 3. Les amnisties ne seront applicables aux
condamnations dont il vi«nt d'être parlé que si
le décret qui les proclame contient à cet effet une
disposition spéciale. _
Nous lisons dans le Peuple français:
Nous pouvons compléter aujourd'hui par
de nouveaux renseignements là note que
nous avons publiée dernièrement au sujet
de notre armée à Home.
' Les députés de la droite, auxquels nous
avons fait allusion, n'étaient pas allés chez
le ministre des affaires étrangères pour
l'entretenir de l'occupation, par nos troupes,
de l'Etat pontifical.
Ce n'est qu'incidemment que cette ques-»
tion a été introduite dans la conversation
entre ces députés et le ministre.
Leur visite avait pour but d'obtenir des
renseignements sur la situation des chré
tiens dans certaines parties de la Ciline.
Accessoirement, on vint à parler , di3 Ro
me, et l'on demanda au ministre ses inten
tions au sujet de l'occupation, et s'il n'y
avait pas à craindre dans l'intervalle des
deux sessions quelque incident qui pût en
traîner des résolutions de nature à inquiéter
les consciences catholiques. A quoi le mi
nistre * aurait répondu, si nous sommes
bien informés, que c'était là une question
sur laquelle il ne lui appartenait pas de
s'expliquer sans avoir conféré avec ses col
lègues, .et, qu'en tout cas, aucune mesure ne
serait prise sans le concours des Chambres.
A ce propos, nous dirons que tous lis
du Concile.
Cette résolution serait évidemment l'in
dice d'un changement notable dans l'esprit
de la majorité de cette grande assemblée
et pourrait bien aboutir à l'abandon du dog
me de l'infaillibilité.
Nouvelles de l'extérieur
ANGLETERRE. ;
Çtrrespondance particulière du constitutionnel.'
Londres, le 27 juin 1870.
Jm police de Londres.
Un très intérbwSaut rapport envoyé par le
eommissionér of poliv'y'.'®u m im s tre clel'inté-
.. rieur vient d'être publies ^ ar l es ordres de la
Cuaîîibré des communes. Ce document nous
informe que le total des forces constabulai-
res à Londres, y compris l'a Cité, .j'élève à .
8,883 hommes. Toutefois il importé as re*
trancher de ce nombre au moins mille po-
licemen de différents grades, qui sont em
ployés dans certaines missions spéciales, et
dont la vigilance n'est pas mise êu réquisi
tion pour le maintien de l'ordre dans les
-rues. L'effectif peut donc être évalué à 7,883!
hommes, mais encore faut-il tenir compte
des congés, des maladies, des corvées dans
l'intérieur des stations de police ; de sorte
qu'à vrai dire, le chilfre réel n'est que de
o,000. Ces 5,000 constables n'exercent pas
nuit et jour leur surveillance ; non : dans la
journée, il y en a seulement 800, et ce n'est
que lorsque les ténèbres sont descendues
sur cette juxtaposition de villes qu'on ap
pelle Londres, que la force tout entière se
disperse sur cette immense étendue de ter
rain.
Cinq mille hommes pour protéger cette
PAGES DE FAMILLE
tfAB
A. DE 'LAMARTINE'-
« (11 octobre.) J'ai reçu une lettre de
ma mère, elle revient des eaux d'Alle
magne avec Mlle d'Orléans qui se porte
beaucoup mieux. Ma mère est toujours
auprès de cette jeune princesse ; elle me
dit qu'elle est indécise si elle la conduira
jusqu'en Espagne, parce qu'elle craint
horriblement la mer et que Mlle d'Or
léans ne veut pas traverser la France.
» Mon beau-frère M. de Lamartine m'a
menée hier-au hameau de Champagne
près du château de Péronne, qui appar
tient aussi à la famille. Il m'a fait visiter
une jolie maison qu'il vient de construire
à Champagne, pour faire de cette pro
priété maintenant bâtie un lot pour un
Droite de propriété et de traduction réservés.
de nos enfants; il m'a parlé d'eux en vrai
père de famille. Mes enfants ont, dans
toutes ces terres qui doivent leur revenir
après leurs oncles et tantes, vraiment une
belle perspective selon le monde; mais
c'est bien peu de chose; Dieu veuille les
rendre riches en piété et en honneur : il-
sait que c'est au fond la vraie fortune que
je lui demande pour eux.-
» Je fais lire à Alphonse tous les matins
un chapitre d'un bon livre d'un prêtre al
lemand, pour bien lui enseigner le senti
ment religieux émané de toute la nature.
Je suis contente de*son intelligence; mais
j'ai à lui reprocher de manquer souvent
de patience, avec ses sœurs surtout; je
craindrais qu'il n'eût le caractère un peu
trop fier et trop impérieux s'il ne s'en
corrige pas ! » ,
(« 9 novembre 1801.) Il y a ici une
grande lacune, l'excès des occupations et
des indispositions de mes enfants m'ont
empêchée d'écrire. Aujourd'hui, je suis à
Lyon, où je ramène Alphonse dans sa
maison d'éducation; le coeur m'en sai
gne ; j'ai été ce matin assister à la messe
dans cette maison; je ne cherchais
que ses beaux cheveux blonds au milieu
de toutes ces petites tètes. Mon Dieu !
que c'est affreux de déraciner ainsi cette
jeune plante du cœur on elle a pous
sé, pour la jeter dans' ces maisons
mercenaires 1 J'avais l'âme malade en
sortant ; ni la vue des belles montagnes
.de la Saône, de l'île Barbe et de Fourviè-
res, inondés du dernier soleil, ni le bruit
de la ville en descendant du plateau de la
Croix-Rousse à Lyon, n'ont pu me dis
traire. J'étais comme Abraham quand il
se retournait pour contempler Agar et
son fils abandonnés aux hasards du dé
sert ! Et encore le désert est moins dan
gereux que la foule où la société force les
mères d'abandonner leurs fils innocents !
■ J'ai passé la journée avec ma sœur, Mme
. de Vaux, qui habite maintenant Lyon.
Nous nous sommes consolées en mêlant
nos larmes; car elle a b'ien'des chagrins et
des revers de fortune aussi !
» Je passe huit jours à Lyon chez ma
sœur, pour revoir plusieurs fois mon
pauvre Alphonse qui ne peut s'accoutu
mer à sa prison, et pour m'accoutumer
un peu moi-même à cette déchirante sé
paration.
» L'abbé de Lamartine, qui habite sa
terre auprès de Dijon, nous prête pour cet
hiver sa petite maison de la rue des Ûrsu-
lines à Mâcon; elle est contiguë au grand
hôtel de la famille, habité par mon beau-
frère, M. de Lamartine, et par ses deux
sœurs; elle donne sur une autre rue bien
étroite et bien sombre, mais elle a une
communication intérieure avec la grande
maison. Je me réjouis d'aller à la ville
pour potrvoir donner des maîtres à mes
enfants. »
La date du 1" janvier 1802 est signalée
dans le journal par de touchantes actions
de grâces, pour les don3 reçus pendant
l'armée écoulée, et par de vives résolu
tions de profiter de l'année qui commen
ce, en faisant d'énergiques efforts .sur
elle-même pour se perfectionner dans la
' piété.
« (7 janvier 1802.) Bonaparte a passé
ici en se rendant à Lyon pour y présider
les Cisalpins; on ne sait ce qui arrivera
de celte réunion.
» Je viens d'écrire à ma mère;, elle est
à Livourne où elle va s'embarquer pour
l'Espagne avec'Mlle d'Orléans; Dieu pro
tège leur trajet et donne àmapauvre mère
un voyage moins pénible qu'elle ne le
redoute ! Elle m'écrit de venir la joindre
et me dit des choses très belles sut Mlle
d'Orléans. M.de Pierreclos qurvientd'être
rayé de la liste des émigrés .est venu nous
voir; il arrive de Lyon, il a été savoir des
nouvelles d'Alphonse, qui aété voir lare'
vue passée par Bonaparte sur la place
de Bellecour à Lyon. Ses maîtres l'y ont
conduit pour récompenser sa bonne con
duite avec douze de leurs meilleurs éco
liers ; j'ai été bien contente de cette petite
distinction ; c'est bon signe. »
Le journal n'est diversifié-,pendant tout
l'hiver de 1802, que par les impressions
tantôt tiêdes, tantôt plus ferventes, d'une
âme qui se recherche avec scrupule, et
qui s'étudie à lutter contra los faiblessas
de notre nature.
Le 17 avril, elle revient à la campagne; f petits; cela est bien bon aussi pour les
maîtres, qui sont rappelés ainsi à l'égalité
chrétienne avec leurs inférieurs selon le
monde; et cela accoutume les enfants à
penser à ce vrai père qu'ils ne voieni pas,
mais à qui l'on s'adresse avec respect e*
confiance ainsi devant eux. »
« (7 septembre.) Ma mère est^
pour revenir d'Espagne à Par^^ et
; « (2 octobre.) Je suis à fi^e grande
puis hier matin avec y est venu
Eugénie; cette cour,| t ' dans n vreS se;.
joie à ces enfant^ an „^ no tre longue
sur une mule ^
nous y
elle y reçoit des lettres d'Espagne
« J ; ai reçu, ces jours-ci, une lettre de
ma mère qui m'annonce enfin son .arri
vée à Barcelone ; elle approuvé beaucoup
d'événements, entre autres une tempête,
dans la traversée de Livourne au port de
Roses, qui a duré trois jours etdeuxnuits;
peu de temps après leur débarquement à
Roses, leur frégate a disparu ; on n'en
avait pas encore de nouvelles lorsque ma
mère écrivait. Je dois bien remercier Dieu
de la protection qu'il a accordée à maniè
re. L'entrevue entre Mme la' duchesse
d'Orléans et sa fille a été touchante ; il y
avait onze ans que la révolution les avait
séparées. Je ne sais quand ma mère re
viendra en France. »
avr ~ assez de grappes
treille- j];-« ineaux de vin. Mon
faire d^ ieter un j oli domaine attenant
V i e ,v-, de M. Aubel; sa sœur, Mme du
à.ard, lui prête cinquante mille francs
cette acquisition; si notre petite
fortune s'augmente ainsi pour tant d'en
fants, Dieu veuille que nous en fassions
un saint usage! J'avais apporté avec moi
les Confessions de ~- : - 1
pour-
mari
« (5 septembre 1802.) J'ai interrompu
longtemps ce journal ; je suis accouchée clo ur
le 18 août d'une fille ; ma sœur, qui éb"
venue pour mes couches, m'a contre
de soins ; je nourris comme à l'or
mon enfant. . nous la
» Nous venons d'établir <- US ao-c bien
prière-en commun; c'est 0Q veu ° t quc sa
touchant et bien utile réssion de l'Ecri-
maisonBOit,suivant rien ne r6 iève.
SrfeS^^° re ,' ÏU8
très, parlapnere et par. 1 humiliation de
vant Dieu qui ne connaît ni grands ni
saint Augustin, c'est
un livre que j'aime beaucoup, et j'ai vu
ce matin avec plaisir qu'Alphonse l'avait
ouvert et le lisait avec intérêt. »
A. MPE &A3SAS2TBKE.
(La suite à um prochain numéro.)
I , /b ■'
BUREAUX A PARIS: rue'de Valois (PaIais^oyaI ),Vl&- -
B
JEUDI 50 JUIN 1870.
àbqnnemens des départemens
TROIS M0IS..
six mois
m m.
• •
• • • •
1® FR.
32 FB.
©1 FR.
pour i .es pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
E. GlBIAÎ, directeur nn ';£i
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
abônnemens de paris
TROIS KOîS.. -i . . 13 FR.
SIX MOIS. .... «® FR.
UN M 63 FR.
IIM NEMO «O CEMHES.
Les aîjonnemens datent des 1 er et 18
de chaque mois.
Les A nnonces sont reçues chez MM. Faûcîïey, Laffite, Bulîier et C 4 ,
place de la Bourse, 8; à'M. Duport, 7,* rue Coq -Héron, et au bureau dujoufnaL
Les Annonces ne sont reçues
a liera
. / 4vïs.
MM. les actionnaires de la Société
des Journaux-Réunis le -Constitution
nel et le Pays sont prévenus qu'ils
pourront toucher, à partir du Mardi
8 juillet 1870, tous les jours non
fériés, de onze heures à trois heures,
à la c &isse du Constitutionnel, 10, rue
de Yalois, le coupon n° |J<| échu le
T r juillet 1870, soit 12 fr, 50
action, sans aucune retenue.
par
PARIS , 29 JUIN.
ÎI résulte des télégrammes de Madrid
que l'abdication do la reine Isabelle a
produit peu d'effet dans la capitale dë
l'Espagne; Les amis mêmes de la reine
Sont d'avis que le moment était mal choi
si pour opposer un enfant soit au prin
cipe de légitimité représenté par Doit
Carlos, soit aux prétentions ambitieuses
des collatéraux;
Gé qu'eu peut dire pour le moins, c'est
que la situation politique de l'Espagne ne
se modifia en rien par suite de cette abdi
cation. -
HoilS avons déjà annoncé que dans bon
nombre, de , districts électoraux de l'Au-
trichej Je parti catholique a triomphé,
tiâ parti proteste dans son organe, le
Volksfreund de Vienne, contre les tendan
ces fédéralistes que ses adversaires lui
supposent.
« Les catholiques de l'Autriche, dit
cette feuille, veulent sincèrement la sé
curité et la puissance de l'Autriche et
c'est pour eux une raison suffisante pour
ne pas mettre en avant des exigences in
compatibles avec l'existence de l'Etat. Si
l'on pousse la démence au point de vou
loir déférer à la compétence de chacune
des dix-sept diètes la législation pénale et
civile, le droit de fixer l'impôt et de le
ver des recrues, etc., ce né sont pas,à coup
sûr, les catholiques-conservateurs de l'Au
triche qui se feront les hommes de cette
politique. Le parti catholique-conserva
teur, appelé à mettre son programme-en
pratique,- cherchera -à réconcilier-les na-
tionahlés et non aies exciter l'unecontre
l'autre; ce n'est pas le démembrement de
l'Autriche qu'il prendra pour but, mais
bien l'union vraie, la consolidation de la
monarchie. »
Le Volksfreund part de là pour engager
les libéraux qui veulent sincèrement l'u
nité de l'empire à considérer les parti
sans cléricaux comme des alliés politiques
•plutôt que comme des ennemis.
Les journaux de Berlin publient le ma
nifeste électoral du parti progressiste. On
- sait que les prochaines élections se fe
ront à la fois pour le Parlement du Nord
et pour la Chambre prussienne. Le pro
gramme des progressistes est donc ré
digé à cette double fin.En voici les points
principaux :
Etablissement de l'unité allemande par
voie pacifique : élargissement et trans
formation de la Confédération du Nord
en.Etat fédéral allemand; par suite ; dé
veloppement de la Constitution fédérale
dans le sens libéral, notamment en y
introduisant les droits fondamentaux du
peuple allemand et d'un ministère fédéral
responsable ainsi que l'indemnité pour
lés députés;
Réduction des charges militaires par la
diminution de l'armée en temps de paix
et réduction de la durée du service; ap
pui donné à tous les efforts faits en Euro
pe en vue d'un désarmement général;
Pas d'augmentation des impôts, plutôt
diminution des impôts existants, d'abord
par la suppression des impôts de con
sommation, qui pèsent particulièrement
sur les classes pauvres;
Droit égal pour tous; suffrage univer-
sel dans les Etats particuliers cojnme
dans la Confédération.
Pour la Chambre des députés de Prusse
en particulier, les progressistes deman
dent : -
Droit entier de votpr les impôts pour la ,
Chambre des députés;
Selfgovernmeiit dans la commune, le
cercle et la province.-Responsabilité des
foaatiô^ake»-vts-è-Vîs dujtîge". — ~
Ce programme ressemble un peu à tous
les programmes d'une opposition qui ne
croit pâs au succès: des formules vagues
et dés demandes innombrables dont la
réalisation serait impossible pour tout
gouvernement,
Demander à M. de Bismark la réduc
tion de l'armëé, d'est lui demander l'a
bandon de l'œuvre de 1860 ; lui propo
ser de subordonner la fixation du con
tingent annuei au vote du Parlement fé
déral, c'est encore vouloir compromettre
l'existence de la Confédération du Nord.
La seule, chose pratique dans le pro
grammé des progressistès,' c'est là, de
mande relative au vote des impôts par
les Chambres prussiennes. Le Parlement j
prussien, de par la Constitution, vote les
dépenses et ne vote pas les recettes: c'est
un fait unique dans les annales du régi
me parlementaire et l'on comprend que
le parti progressiste s'attache à faire ces
ser un pareil état de choses..
! - : . ,
La crise ministérielle en Belgique n'est
pas terminée. Le roi Léopold semble ré
solu à ne rien précipiter et à interroger le
sentiment du pays , avant de* faire son
choix entre les partis qui se disputent la
majorité,à la Chambre des représentants.
Nous aurions fort à faire , si nous de^
vions relever' toutes les inepties débitées
journellement dans certaines correspon
dances parisiennes de la Gazette de Colo
gne; aussi nous garderons-nous bien d'en
gager une polémique avec l'un de ces cor
respondants qui ne cesse d'affirmer, de
vant ses lecteurs allemands, que les mi
nistres de l'Empereur daignent honorer
de leurs communications cette feuille
prussienne. Personne n'ajoutera foi à de
pareilles assertions.
La Gazette de Cologne a falsifié ou laissé
falsifier undiscours prononcé par M. le duc
de Gramont: voilà le fait que nous avions
relevé et qui reste bel et bien établi. Ajou
tons, pour rendre hommage à la vérité,
qu'un très grand nombre de journaux
allemands et prussiens, c'est-à-dire tous
ceux qui n'ont pas reproduit le compte-
rendu infidèle de la Gazette de Cologne,
ont publié le ; texte authentique du dis
cours de notre ministre des affaires
tre de France en Portugal, est arrivé'.
: Ou parle de la création prochaine d'une
milice nationale.JJn décret dans ce sens est
'dëîa'gîgiie. ' r
Le roi don Fernando est parti pour Cin
tra.
Italie.
• _ Florence, 28 juin; soir.
Chambre des députés ; — 1 La projet do loi
relatif à la réduction des tarifs ■ télégraphi-
plies est adopté. '
Dans la discussion des mesures flnanciè-
ces, l'impôt de la, richesse mobilière donne
lieu â quelques débats ; l'article qùi établit
une taxe de 12 0/0, en enlevant aUx commu
nes là faculté, d'imposer des centimes addi
tionnels, est adopté par 165 voix contre 91.
— Abstentions, 19.
Frontière romaine, 29 juin.
Contrairement au bruit répandu depuis
quelques jours d'un ajournement du vote
par le Concile du schéma sur l'infaillibilité,
on considère comme probable, que le vôte
aura lieu aujourd'hui même. La proclama
tion du dogme nouveau aurait lieu demain.
étrangères.
-édouard simon.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGE.VCE HA VAS
Angleterre.
' Londres, 28 juin. -
La Chambre des lords a adopté en comité,
avec des amendements, tous les articles du
bill foncier d'Irlande. '
Cork (Irlande), 28 juin, soir.
La tranquillité est rétablie; il n'y a plus
de troubles, mais le terrorisme règne enco
re et la grève générale continue.
Prusse.
TBerlin, 28 juin, soir.
• Le chancelier fédéral a soumis au conseil
douanier le traité de commerce et de navi
gation conclu avec la républipue de San Sal
vador. ■ p
Vurquie.
Constantinople, 28 juin, soir.
Chiotaki, chef de brigands, et six de ses
compagnons ont été tués par les soldats
turcs, près de Janina.
Prlncipautés-Sfeanubiennea.
Bucharest, 28 juin, soir.
Aujourd'hui, les Chambres ont été convo
quées en session extraordinaire, pour quinze
jours, afin de procéder à la vérification des
pouvoirs et de constituer promptément le
pouvoir législatif. '
Espagne.
Madrid, 28 juin, soir.
La nouvelle de l'abdication d'Isabelle de
Bourbon n'a pas produit grand effet ici. Une
partie des isâbellistes critique cet acte qui
est approuvé par d'autres.
La nouvelle de la mort de lord Ctarendon
a causé une sensation douloureuse dans la
société où le diplomate anglais avait laissé
les meilleurs souvenirs.
* Le mariage civil sera en vigueur à dater
du 1 er septembre 1870.
La Correspondance du Nord-Est publie
ies dépêches suivantes '
Le§ élections dans les campagnes de la
Basse-Autriche ont donné une victoire com
plète au parti catholique. -
Dans les villes de la'Styrie, les libéraux
allemands ont eu presque partout le dessus.
M. de Kaiserfeld, président de la dernière
Chambre des députés, qui avait échoué dans
un collège rural, a été porté candidat par
cinq villes et élu dans deux.
Dans lesvilles de la Moravie-les-électron?
ont donné 28 voix aux partisans de la Cons
titution .de décembre et 6 aux déclarants.-
La ville de Garoslaw en Galicie a conféré
la bourgeoisie honoraire à M. de Beust. On
dit que le chancelier pourra bien être élu
cette fois en Galicie.
Berlin, 28 juin, 2 h. 15 m. après-midi.
Les Etats du Sud dé l'Allemagne pren
dront part à l'enquête monétaire ordonnés
dans la Confédération du Nord. L'envoyé
bavarois a déjà reçu ses instructions à cet
effet.
SERVICE DE NUIT.
États-Unis.
Washington, 29 juin.
La Chambre des représentants a adopté
un projet de loi autorisant le transport dans
les villes de l'intérieur des marchandises
importées en entrepôt.
Le Sénat a ajourné à la session prochaine
son vote sur le traité relatif à l'annexion de
la baie de Samana.
M. Leymus, le représentant des insurgés
cubains," vient de mourir.
' ' Suisse.
, Genève, 2'J juin..
La grève continue ; 130 patrons se sont
réunis ; ils n'ont voulu accepter aucune
proposition des délégués des ouvriers. Tous
les citoyens sont convoqués en assemblée
nationale pour ce soir.
Espagne.
Madrid, 29 juin.
De légers désordres ont eu lieu hier à
Barcelone. Il v a eu quatre blessés. L'ordre
a été rétabli, 'l'ous les détenus de l'arsenal
de Garracaont été délivrés.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , le 28 le 29 Hausse Baisse
72.55 » ,» » 15
» » » »
» » » 15
3 0/0 au compt.
— fin du mois.
4 1/2 au compt.
72.70.
72.57
103.03
72.57
103.80
M.
Portugal.
Lisbonne, 28 juin, soir,
le comte Armand, le nouveau minis-
Le projet de loi sur l'indemnité des sé
nateurs est rejeté, et le statu quo mainte
nu. Les sénateurs à venir ne toucheront
pas moins que l'es sénateurs actuels, et
quant au cumul, on prendra une résolu
tion définitive lors. de la discussion du
budget. Tel est le résultat de la séance
d'aujourd'hui, et nous ne nous en plai
gnons pas. On a bien perdu une journée,
mais il vaut encore mieux perdre sa jour
née que de l'employer à voter une loi
d'un mérite ët d'une opportunité aussi
contestables.
On sait que le projet primitif du gou
vernement changeait la dotation sénato
riale en indemnité et la réduisait, pour
les sénateurs à nommer, à 15,000 fr. Mais
pourquoi ce chiffre ? La commission,
amendant ce projet, proposait l'égalité
d'indemnité entre les membres des deux
Chambres. L'assimilation des traitements
se présentait ainsi comme une consé
quence de l'assimilation des fonctions.
C'est M. Pinard. qui a ouvert la diseus-
sion générale, car il y a une discussion
générale même pour les lois qui, comme
celle-ci, n'ont qu'un article. M. Pinard ji
franchement et vigoureusement com
battu le projet de la commission. Son
t^liScourâ H produit sur la Chambre une
profonde impression.
L'ancien ministre de l'intérieur' a d'e^
■ bord insisté sur les graves inconvénients
qu'il y aurait à vouloir pousser trop loin
l'assimilation des deux Chambres. Elles
•diffèrent par leur origine, par là durée de
leur mandat >, elles doivent différer par
leur esprit et ïeùr rôle.- Elles doivent se
compléter l'une l'autre, et iîùû se dou
bler. Il ne faut pas non plus ôter à la ffo-
ïriination du Sénat le caractère d'une
haute êi grande récompense nationale,
accordée le plus souvent à des hommes
qiti ont consacré leur carrière air service
de l'Etat, et qui n'ont- négligé que le soin
de leur propre fortuné. ^
Après l'excellent discours de M. Pinard,
après une réponse de M. Daguillion-Pujol,
défendant le projet,- et une réplique dé
M.. Guillaume Petit, qui l'a combattu, la
discussion générale a été.close, etiL Ma
thieu est venu défendre son amendement.
L'amendement de M. Mathieu était do u-
ble ; il maintenait le chiffre actuel de la
dotation sénatoriale, il én interdisait le
cumul avec toute autre indemnité, tout
autre traitement, toute autre allocation
budgétaire. Cet amendement a été adopté
.^par assis et levé.
v^Icfse produit un fait singulier , L'amen
dement adopté se substitue au projet de
la commission, qui est entièrement aban
donné; Il faut donc procéder maintenant
au vote définitif par la voie du scrutin.
Ce vote a lieu après une longue scène de
confusion et de tumulte , et il aboutit au
résultat suivant : le projet de M. Mathieu,
adopté comme amendement, est rèpous-
sé comme loi par 157 voix contre 22.
La contradiction est plus apparente que
réelle. L'amendement de M. Mathieu a
d'abord été adopté parce que cette adop
tion équivalait au rejet de la loi. Mais la
loi une fois écartée, on s'est demandé s'il
fallait voter ainsi, sans l'avoir bien exa
minée, une disposition contre lé cumul.
Ne valait-il pas mieux attendre la dis
cussion du budget, puisque la com
mission du budget devait saisir la Cham
bre d'une proposition sérieusement étu*
diée, et 1 d'ailleurs plus large que celle
de M. Mathieu? M. Du Mirai a fait re
marquer, la .gravité de la. question.; M.
le garde des sceaux a rappelé - que-la do
tation était de toute façon maintenue au
chiffre de trente mille francs, et que
le cumul restait seul en cause, sans avoir
été en discussion. La gaucho devait s'abs
tenir, ne voulant consacrer ni le main
tien de la dotation en votant .pour, ni le
maintien du cumuLen votant contre. Ain
si s'expliquent ce revirement qui a l'air
étrange, et qui. n'est que naturel, et ce
rejet à une grande majorité d'un amen
dement qu'on, venait d'adopter 4
Quant au gouvernement, sauf l'obser
vation faite par M. Emile Ollivier, il.a
gardé un profond silence. On avait quel
que temps annoncé et espéré qu'il retire
rait une proposition présentée d'urgence,
et peu favorablement accueillie par l'opi
nion publique. Il ne l'a pas retirée, mais
il l'a abandonnée. C'était se garantir d'a
vance contre tout échec matériel; mais
n'y avait-il pas une sorte d'échec moral
dans ce repentir silencieux et immobile?
r. fra.ry.
labié imposée par l'article 291 du Code
pénal et aux sévères pénalités édictées par
-laJoi.4u.ifl avrillSiM... . _ „
Mais ce qui fait le caractère essentiel de
l'art. 291,c'est la négation absolue de toute
liberté d'association, quels que soient le
titre, l'objet, le but d'une association. On
peut dire qu'une fois entamé, l'art. 291
«st à demi abrogé, virtuellement abrogé.
Il ne subsiste qu'à la condition de sub
sister tout entier. Si l'on émancipe le» as
sociations pour l'enseignement supérieur,
il faut émanciper les associations pour
l'enseignement secondaire èt' pour l'en
seignement primaire,, pour l'enseigne
ment moral et religieux, les associations
littéraires, scientifiques, économiques. Il
faut aller plus loin, car la logique de la
liberté est aussi inflexible que la logique
de l'autorité.
Il y a quatre ans, M. Durûy\ alors mi
nistre,. a fait remarquer au Sénat que la
liberté de l'enseignement supérieur était
inséparable d'une révision des lois qui
règlent le droit de réunion et qui sup
priment le . droit d'association. Aujour
d'hui,conséquent avec lui-même, il donne
le premier coup de- pioche dans l'édifice
de cette législation rigoureuse, que plu
sieurs révolutions n'ont pas ébranlée, que
les gouvernements successifs ont con
servée avec un soin jaloux. .
Cet acte hardi de l'initiative d'un séna
teur mérite de ne pas passer inaperçu.
Ce n'est pas seulement un signe des
temps ; c'est peut-être une date dans l'his
toire du progrès et de la liberté.
». frary.
Le ministre de l'intérieur a proposé
aujourd'hui à la commission de la ville
de Parié une combinaison qui permettrait
d'achever immédiatement" quelques tra
vaux dont l'urgence particulière a été
plusieurs fois signalée, tels ç[ue l'avenue
Napoléon, le boulevard Saint-Germain,
etc., sans peser trop lourdement sur le
budget municipal. _.
On dit cette combinaison fort ingé
nieuse, 'et si elle était adoptée, ce qui
n'est pas douteux, las travaux seraient de
suite repris.
am. matagriff.
FEUILLETON DU COXSTITUTIOXXEL, 30 JUIN.
LE
Nous nous proposons d'examiner dans
son ensemble le projet de loi présenté
par M. Duruy sur U liberté de l'enseigne
ment supérieur. Ce projet, d'une impor-
ce capitale, tend.non-seulement à établir
la liberté de l'enseignement supérieur,
mais à proclamer la pleine liberté des
professions dites libérales, et à réorgani
ser l'administration supérieure de l'Uni
versité. Nous nous bornons, pour le mo
ment, à signaler à l'attention publique
l'article 3, qui est ainsi conçu : .
« Des associations de plus de vingt per
sonnes peuvent être formées pour la foa-
dation d'une école libre d'enseignement
supérieur. ».
Cette disposition aurait pour résultat de
soustraire toute une catégorie d'associa
tions à la nécessité de l'autorisation préa-
mssES&sŒaa&ts&ss
Le Journal officiel annonce en ees ter
mes la mort de lord Clarendon. :
• Lord Glarendon, principal secrétaire d'E
tat de Sa Majesté Britannique pour-les af
faires étrangères, vient' de mourir â Lon
dres: L'Angleterre perd en lui un de ses
plus illustres citoyens, et la reine Victoria
un de ses plus dévoué» serviteurs. Né dans
les premiers jours de l'annee 1800,1e chef
du foreing-ofnce avait fourni une longue
et brillante carrière. Son caractère et ses
talents lui acquirent une grande réputation
d'homme politique. et il représenta la
Grande-Bretagne, en qualité de premier
plénipotentiaire lors du congres de Paris,
en 1856. L Empereur Honorait lord. Cla
rendon de sa lia.'He estime ei du son amitié.
La mort de ce e éniiuent inspirera
des regrets unanimes. .
La commission qui est chargée d'exami
ner le projet de loi déposé par M. Garnier-
Pagès afin d'obtenir l'entrée libre en Fran
ce des journaux étrangers, était convoquée
avant la séance, 1 afin d'entendre ia lecture
du rapport de M. Mathieu. :
La commission avaitadmis dans le cour»
de sa délibération l'introduction libre des
journaux publiés en langues étrangères,
mais, au dernier moment, elle a conclu au
rejet de la proposition, aussi bien en ce qui
concerne les journaux puiiiiss en langue
française qu'en ce qui concerne les feuilles
imprimées en langue étrangère
La bommission des pétitions s'est -réunie-
aujourd'hui. On s'attendait à la lecture du
rapport de M. Ernest Dréolle sur la péti
tion des princes de la famille et Orléans. Les
neuf membres avaient tenu aetie uesexius,
afin d'entendre ce rapport. On s est-occupé
de plusieurs, autres pétitions, mais il n'a
point été question de celle des princes, la
seule qui préoccupât les députés.
M. Ernest Dréolle doit préparer son rap
port pour jeudi, paraît-il.
On disait à la Chambre que ce matin une
très longue conférence avait eu lieu au mi
nistère des finances entre JVIM. Segris, Ghè-
vandier de Valdrôme, Chevreau, Genteuret
plusieurs autres fonctionnaires.
Le but de celte réunion était de s'entrete
nir de la nécessité de faire adopter parla
Chambre le chiffre de 680 millions pour la
prochain emprunt delà ville de Paris.
On sait que la commission-de la ville de
Paris a déjà accepté le chiffre de-520 mil r
lions précédemment demandé paj
vreau. 11 s'agit donc d'obtenir ui]
ment de 1Ô0 millions destinés au'
de travaux urgents à exécuter daii
pitale.
La commission qui est chargée de
mon du projet de loi concernant l'indemni
té des sénateurs était convoquée aujourd'hui
pour délibérer sur deux nouveaux amende
ments présentés, l'un par M. Mathieu, et le
second par M. Rasnail.
M. -Mathieu (de la Gorrèze)/ demande que
la dotation de chaque sénateur demeure
fixée à 30,000 fr. Cette, dotation ne pourrait
se cumuler arec aucun traitement, indern-'
nitê ou autre allocation budgétaire.
M. Raspail propose de décider que l'in
demnité attribuée aux sénateurs sera à l'ave
nir égale à celle des députés. Cette indem
nité -serait pour, toute la ' durée du mandat
législatif (session extraordinaire ou ordinai
re) de 12,000 fr., soit 1,000 fr. par mois.
La commission a conclu au rejet de ces
deux amendements. . (J. des Débats.)
M. Millon a déposé l'amendement suivant
4. la proposition de loi de M. Jules Simon,
sur 1 instruction obligatoire;
Art. if. Le père de famille et le tutenr son® 1 ;
tenus de Mré suivre un cours d'enseignement;
primaire spécial ou secondaire, depuis l'âge de
six ans jusqu'à l'âge de douze ans au moins, au*
enfants mineurs de l'un ûtt de l'autre sexe sriu-"
cés sous leur dépendance.-
Art. 2. Le père de tamille et le tuteur qui ne s®
conformeront* pas aux prescriptions de l'article
qui précède seront traduits devant le tribunal de>
simple police, et s'ils n'établissent pas qu'ils se
trouvent dans l'impossibilité de le faire, ils se
ront condamnés à la privation de leurs droits
électoraux pendant une année au moins et cinq
ans au plus.
En cas de récidive, ils seront condamnés â la
privation de leurs droits électoraux pendant cinq
années au moins et vingt ans au plus.
Art. 3. Les amnisties ne seront applicables aux
condamnations dont il vi«nt d'être parlé que si
le décret qui les proclame contient à cet effet une
disposition spéciale. _
Nous lisons dans le Peuple français:
Nous pouvons compléter aujourd'hui par
de nouveaux renseignements là note que
nous avons publiée dernièrement au sujet
de notre armée à Home.
' Les députés de la droite, auxquels nous
avons fait allusion, n'étaient pas allés chez
le ministre des affaires étrangères pour
l'entretenir de l'occupation, par nos troupes,
de l'Etat pontifical.
Ce n'est qu'incidemment que cette ques-»
tion a été introduite dans la conversation
entre ces députés et le ministre.
Leur visite avait pour but d'obtenir des
renseignements sur la situation des chré
tiens dans certaines parties de la Ciline.
Accessoirement, on vint à parler , di3 Ro
me, et l'on demanda au ministre ses inten
tions au sujet de l'occupation, et s'il n'y
avait pas à craindre dans l'intervalle des
deux sessions quelque incident qui pût en
traîner des résolutions de nature à inquiéter
les consciences catholiques. A quoi le mi
nistre * aurait répondu, si nous sommes
bien informés, que c'était là une question
sur laquelle il ne lui appartenait pas de
s'expliquer sans avoir conféré avec ses col
lègues, .et, qu'en tout cas, aucune mesure ne
serait prise sans le concours des Chambres.
A ce propos, nous dirons que tous lis
du Concile.
Cette résolution serait évidemment l'in
dice d'un changement notable dans l'esprit
de la majorité de cette grande assemblée
et pourrait bien aboutir à l'abandon du dog
me de l'infaillibilité.
Nouvelles de l'extérieur
ANGLETERRE. ;
Çtrrespondance particulière du constitutionnel.'
Londres, le 27 juin 1870.
Jm police de Londres.
Un très intérbwSaut rapport envoyé par le
eommissionér of poliv'y'.'®u m im s tre clel'inté-
.. rieur vient d'être publies ^ ar l es ordres de la
Cuaîîibré des communes. Ce document nous
informe que le total des forces constabulai-
res à Londres, y compris l'a Cité, .j'élève à .
8,883 hommes. Toutefois il importé as re*
trancher de ce nombre au moins mille po-
licemen de différents grades, qui sont em
ployés dans certaines missions spéciales, et
dont la vigilance n'est pas mise êu réquisi
tion pour le maintien de l'ordre dans les
-rues. L'effectif peut donc être évalué à 7,883!
hommes, mais encore faut-il tenir compte
des congés, des maladies, des corvées dans
l'intérieur des stations de police ; de sorte
qu'à vrai dire, le chilfre réel n'est que de
o,000. Ces 5,000 constables n'exercent pas
nuit et jour leur surveillance ; non : dans la
journée, il y en a seulement 800, et ce n'est
que lorsque les ténèbres sont descendues
sur cette juxtaposition de villes qu'on ap
pelle Londres, que la force tout entière se
disperse sur cette immense étendue de ter
rain.
Cinq mille hommes pour protéger cette
PAGES DE FAMILLE
tfAB
A. DE 'LAMARTINE'-
« (11 octobre.) J'ai reçu une lettre de
ma mère, elle revient des eaux d'Alle
magne avec Mlle d'Orléans qui se porte
beaucoup mieux. Ma mère est toujours
auprès de cette jeune princesse ; elle me
dit qu'elle est indécise si elle la conduira
jusqu'en Espagne, parce qu'elle craint
horriblement la mer et que Mlle d'Or
léans ne veut pas traverser la France.
» Mon beau-frère M. de Lamartine m'a
menée hier-au hameau de Champagne
près du château de Péronne, qui appar
tient aussi à la famille. Il m'a fait visiter
une jolie maison qu'il vient de construire
à Champagne, pour faire de cette pro
priété maintenant bâtie un lot pour un
Droite de propriété et de traduction réservés.
de nos enfants; il m'a parlé d'eux en vrai
père de famille. Mes enfants ont, dans
toutes ces terres qui doivent leur revenir
après leurs oncles et tantes, vraiment une
belle perspective selon le monde; mais
c'est bien peu de chose; Dieu veuille les
rendre riches en piété et en honneur : il-
sait que c'est au fond la vraie fortune que
je lui demande pour eux.-
» Je fais lire à Alphonse tous les matins
un chapitre d'un bon livre d'un prêtre al
lemand, pour bien lui enseigner le senti
ment religieux émané de toute la nature.
Je suis contente de*son intelligence; mais
j'ai à lui reprocher de manquer souvent
de patience, avec ses sœurs surtout; je
craindrais qu'il n'eût le caractère un peu
trop fier et trop impérieux s'il ne s'en
corrige pas ! » ,
(« 9 novembre 1801.) Il y a ici une
grande lacune, l'excès des occupations et
des indispositions de mes enfants m'ont
empêchée d'écrire. Aujourd'hui, je suis à
Lyon, où je ramène Alphonse dans sa
maison d'éducation; le coeur m'en sai
gne ; j'ai été ce matin assister à la messe
dans cette maison; je ne cherchais
que ses beaux cheveux blonds au milieu
de toutes ces petites tètes. Mon Dieu !
que c'est affreux de déraciner ainsi cette
jeune plante du cœur on elle a pous
sé, pour la jeter dans' ces maisons
mercenaires 1 J'avais l'âme malade en
sortant ; ni la vue des belles montagnes
.de la Saône, de l'île Barbe et de Fourviè-
res, inondés du dernier soleil, ni le bruit
de la ville en descendant du plateau de la
Croix-Rousse à Lyon, n'ont pu me dis
traire. J'étais comme Abraham quand il
se retournait pour contempler Agar et
son fils abandonnés aux hasards du dé
sert ! Et encore le désert est moins dan
gereux que la foule où la société force les
mères d'abandonner leurs fils innocents !
■ J'ai passé la journée avec ma sœur, Mme
. de Vaux, qui habite maintenant Lyon.
Nous nous sommes consolées en mêlant
nos larmes; car elle a b'ien'des chagrins et
des revers de fortune aussi !
» Je passe huit jours à Lyon chez ma
sœur, pour revoir plusieurs fois mon
pauvre Alphonse qui ne peut s'accoutu
mer à sa prison, et pour m'accoutumer
un peu moi-même à cette déchirante sé
paration.
» L'abbé de Lamartine, qui habite sa
terre auprès de Dijon, nous prête pour cet
hiver sa petite maison de la rue des Ûrsu-
lines à Mâcon; elle est contiguë au grand
hôtel de la famille, habité par mon beau-
frère, M. de Lamartine, et par ses deux
sœurs; elle donne sur une autre rue bien
étroite et bien sombre, mais elle a une
communication intérieure avec la grande
maison. Je me réjouis d'aller à la ville
pour potrvoir donner des maîtres à mes
enfants. »
La date du 1" janvier 1802 est signalée
dans le journal par de touchantes actions
de grâces, pour les don3 reçus pendant
l'armée écoulée, et par de vives résolu
tions de profiter de l'année qui commen
ce, en faisant d'énergiques efforts .sur
elle-même pour se perfectionner dans la
' piété.
« (7 janvier 1802.) Bonaparte a passé
ici en se rendant à Lyon pour y présider
les Cisalpins; on ne sait ce qui arrivera
de celte réunion.
» Je viens d'écrire à ma mère;, elle est
à Livourne où elle va s'embarquer pour
l'Espagne avec'Mlle d'Orléans; Dieu pro
tège leur trajet et donne àmapauvre mère
un voyage moins pénible qu'elle ne le
redoute ! Elle m'écrit de venir la joindre
et me dit des choses très belles sut Mlle
d'Orléans. M.de Pierreclos qurvientd'être
rayé de la liste des émigrés .est venu nous
voir; il arrive de Lyon, il a été savoir des
nouvelles d'Alphonse, qui aété voir lare'
vue passée par Bonaparte sur la place
de Bellecour à Lyon. Ses maîtres l'y ont
conduit pour récompenser sa bonne con
duite avec douze de leurs meilleurs éco
liers ; j'ai été bien contente de cette petite
distinction ; c'est bon signe. »
Le journal n'est diversifié-,pendant tout
l'hiver de 1802, que par les impressions
tantôt tiêdes, tantôt plus ferventes, d'une
âme qui se recherche avec scrupule, et
qui s'étudie à lutter contra los faiblessas
de notre nature.
Le 17 avril, elle revient à la campagne; f petits; cela est bien bon aussi pour les
maîtres, qui sont rappelés ainsi à l'égalité
chrétienne avec leurs inférieurs selon le
monde; et cela accoutume les enfants à
penser à ce vrai père qu'ils ne voieni pas,
mais à qui l'on s'adresse avec respect e*
confiance ainsi devant eux. »
« (7 septembre.) Ma mère est^
pour revenir d'Espagne à Par^^ et
; « (2 octobre.) Je suis à fi^e grande
puis hier matin avec y est venu
Eugénie; cette cour,| t ' dans n vreS se;.
joie à ces enfant^ an „^ no tre longue
sur une mule ^
nous y
elle y reçoit des lettres d'Espagne
« J ; ai reçu, ces jours-ci, une lettre de
ma mère qui m'annonce enfin son .arri
vée à Barcelone ; elle approuvé beaucoup
d'événements, entre autres une tempête,
dans la traversée de Livourne au port de
Roses, qui a duré trois jours etdeuxnuits;
peu de temps après leur débarquement à
Roses, leur frégate a disparu ; on n'en
avait pas encore de nouvelles lorsque ma
mère écrivait. Je dois bien remercier Dieu
de la protection qu'il a accordée à maniè
re. L'entrevue entre Mme la' duchesse
d'Orléans et sa fille a été touchante ; il y
avait onze ans que la révolution les avait
séparées. Je ne sais quand ma mère re
viendra en France. »
avr ~ assez de grappes
treille- j];-« ineaux de vin. Mon
faire d^ ieter un j oli domaine attenant
V i e ,v-, de M. Aubel; sa sœur, Mme du
à.ard, lui prête cinquante mille francs
cette acquisition; si notre petite
fortune s'augmente ainsi pour tant d'en
fants, Dieu veuille que nous en fassions
un saint usage! J'avais apporté avec moi
les Confessions de ~- : - 1
pour-
mari
« (5 septembre 1802.) J'ai interrompu
longtemps ce journal ; je suis accouchée clo ur
le 18 août d'une fille ; ma sœur, qui éb"
venue pour mes couches, m'a contre
de soins ; je nourris comme à l'or
mon enfant. . nous la
» Nous venons d'établir <- US ao-c bien
prière-en commun; c'est 0Q veu ° t quc sa
touchant et bien utile réssion de l'Ecri-
maisonBOit,suivant rien ne r6 iève.
SrfeS^^° re ,' ÏU8
très, parlapnere et par. 1 humiliation de
vant Dieu qui ne connaît ni grands ni
saint Augustin, c'est
un livre que j'aime beaucoup, et j'ai vu
ce matin avec plaisir qu'Alphonse l'avait
ouvert et le lisait avec intérêt. »
A. MPE &A3SAS2TBKE.
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