Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-05-18
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mai 1870 18 mai 1870
Description : 1870/05/18 (Numéro 138). 1870/05/18 (Numéro 138).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
!}»• ABUSÉE. —M* 158.
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MERCREDI 18 MAI 1070.
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ABONNEMENS DES DÉPARTEMENTS
TftOlS JÏO!§ ; . ... . 4ÔFR.
ka iiois. . . . . as er .
UN 'Ali. . Oét fr .
• jpoun LES. PATS étrangers, voir le tableau
publié les § et 30 de chaque mois. "
E. GIBIAT, directeur politique*
. ■ Les lettres-ou envois d'argent non affranchis
. . ' • , Les articles déposés ne sont pasi rendus.j
OURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS - , i
TROIS MOIS:. . . 'i 13 FS.
SIX MOIS. . ... 20 FR. -
UN AN. 68 FR. '
UN KLIÉRO »© CENTIMES. „ i
Les abonneinens datent des 1" et 46 0
de chaque mois. •.
Les Annonces sont reçiues chez MM. Fauchey, Lafflte, Bullier et G«, ».
place de la Bourse, 8; àM.'Duport, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces
ne sont reçues que sous là réserve d'examen, et,
de modification par l'administration du journal.
s'il y a lieu,
: feus sommes heureux de pouvoir
annoncer à nos lecteurs que le Cons
'Ûtulionael publiera proc haineme nt
line œuvre inedife>3e m T ^ ÂT DE
LAMARTINE, intitulée :
LE 31AMIT 1)!! Il 1IÉ8E
PAGES DE FAMILLE
et que nous croyonsappelée à un grand
succèSi
Cét ouvrage est dëslind à occuper
tinè place brillante dans l'histoire
littéraire de notre temps. Nos lecteurs
y trouveront les grandes qualités de
l'écrivain qui y a mis son âme ét son
cœur.
M. de Lamartine, qui a toujours
trouvé des notés émues pour exprimer
les choses du coeur,' s'est pour' ainsi-;
dire surpassé toi-même. Çèux qui ont
connu les exquises tendresses de son
âme ne s'en étonneront pas puisqu'il
parie de sa mère.
D'ans ces Mémoires , on sent revivre
l'auteaf-de tent <ïe livres de génie, vé
ritables monuments consacrés aux
plus nobles sentiments, au culte de la
famille, de la religion, qui inspirèrent
les œuvres de l'immortel écrivain. -
PARIS, Ï7 MAÏ.
éprouvons ; éne .très grande satis
faction, en voyant, par la nomination de M.
le duc de Gramont, se terminer le provi
soire du ministère des affaires étrangères.
Depuis dix-huit mois la politique exté
rieure de la France avait été quelque peu
neutralisée par les soucis du dedans. L'a
gitation électorale, les troubles des rues,
la; réforme constitutionnelle, l'avènement
du ministère parlementaire, les émeutes
de février, le vertè de la nouvelle Consti
tution, la retraite de M. le comte Daru,
enfin le plébiscite : telle est la série des
événements qui, à bon drqit, absorbaient
ëfc occupaient le gouvernement et l'opi
nion publique. !
Nous rentrons aujourd'hui dans une pé
riode normale et il importe que la;Fran-
ce ; reprenne sa plaee et-fesse 'entendre sa
voix dans lès grandes "quéstiôns qui s'a
gitent dans le monde et qui ne doivent
ni se traiter ni. se résoudre, sans notre
concours et notre influence.
Ge qu'il y a de plus heureux à consta
ter, c'est l'unanimité du-sentimént qui
s'est manifesté, dans les cabinets éuro-
p.éens au §ujet de notre crise Intérieure
Les diatribes de .notre presse révolution
naire.et les Clameurs de nos clubs n'ont
jamais fait iHusion au dehors : les gouver
nements . étrangers, ^loin ' de ' croire' la
$ranoô £ ,àffaiÊlie par le' travail' réfor
mateur j^'onJ." pu mesurer, au contraire,
la solidité de l'Empiré sur la résistance
victorieuse qu'il n'a cessé d'opposeï aux-
tentatives des factions et sur la facilité
avec laquelle il a pu accomplir sa trans
formation parlementaire. L'Europe n'a
donc pas pris pouT de la faiblesse ce qui
n'était qu'une, abstention' momentanée,
commandée par des devoirs plus pressés.
Notre influence dans le monde est sor-.
tie entière de-la crise que nous venons'de
traverser. Il s'agit aujourd'hui de prouver
que, sous le régime du contrôle : parle-
mentairepla politique française au dehors
;OOntihuerasd etre dictée; comme dans ta
pïémière' période de i'Empire, par l'in
térêt national; et par le souci de la
grandeur de ,-la France. Le Corps Législa
tif, désormais plus étroitement associé à
la direction des affaires, trouvera plus
d'une occasion pour démontrer que dans
, les questions internationales, il n'y a pas
.d»^ar&s r -qH'il n*y a -que -4ôs-»¥ôprésen-
tants de la grande famille française.
- C'est encore la Gazette d'Augsbourg qui,
la première, publie le schéma delà « Cons
titution dynastique » soumis à l'examen
du Concile; ce projet renferme les arti
cles relatifs à l'infaillibilité du Pape. On
trouvera plus loin cet important docu
ment.
La presse anglaise continue à s'expri
mer avec beaucoup de véhémence au su
jet de la Grèce. Nous avons dit, à cette
place, ce que nous pensions nous-mêmes
sur la conduite du gouvernement grec : •
sous ce rapport, nous sommes entières
ment de l'avis" de nos confrères britanni
ques.
Mais le Times qui attaque avec tant de
violence legouvernement grec, ne devrait-
il pas faire un retour sur lui-même ? Il a
fallu que les voyageurs assassinés fus
sent des sujets anglais,*, pour que l'organe
de la Cité tombât à coup de massues sur
le petit Eta^Jiellénique : en aurait-il été de
même si des citoyens d'autres pays eus
sent été les victimes des bandits ?
.... Combien de fois'les intérêts d'Etats
continentaux n'ont-ils pas été endomma
gés sur le sol anglais, sans que le Times
ait reconnu le droit décès Etats d'obtenir;
la satisfaction que les gouvernements
réguliers se doivent réciproquement ?
-Un télégramme de Prague, en date
d'hie? soir, lundi, annonce que la no
blesse tchèque s'associe à l'attitude con
ciliante de l'opposition tchèque et en
verra des députés à la nouvelle diète de
Bohême.
M. Smollta, député de la Galicie, est en
ce moment à Prague, où il semble s'atta
cher à gagner les Tchèques, à la, politi
que du ministère Potocki. Ges efforts jus
qu'ici ont eu le meilleur résultat.
v ÉDOUA.RD SIMON.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGENCE HAVAS.
• Angleterre.
• i Londres, 17 mai.
La Chambre des communes a adopté tous
les .articles (lu bill irlandais,- excepté les ar
ticles additionnels qui ont été proposés de
puis que la discussion 1 du bill -est ouverte.
Etats-Unis. •
. -.Washington, .16, mai.:
, Le comité" financier dei la Chambre des.re
présentants. f ï résolu de "proposerà la Cham
bre l'adoption:du projet tendant à réduire
les impôts-intérieurs, de 30 millions de dol
lars et à 'affranchir les chemins de fer de
l'impôt sur le recette brute. ■
Principautés-Danubiennes.
, ' Bûchai-est,. 16 mai. :
Un décret du prince' Charles de Roumà-,
nie porte que les. élections pour la,Cham
bre des députés auront lieu du 6 juin au 12
juin. Les élections pour le Sénat auront lieu
du 14 juin au 18 juin. Le gouvernement
promet uûe entière liberté électorale. '
Le journal olflciél publie en.outrë le pro
gramme dunouvea}içabinet t Ge programmé,'
est de développement de cette devise : Mora-
ralité, Légalité.
ftrèce.
Athènes, 1S mai. : ' t
: .Le ministre de France a notifié au gou
vernement hellénique que si jamais les bri
gands s'emparaient de' quelques sujets fran
çais, ce serait la Grèce qui aurait à payer leur
rançon.. ;
Suisse.
Berne, 16 mai.
Faisant droit aux réclamations de la Suis-
se, le gouvernement français a mis la com
pagnie, du-'chemin de .fe'r de Paris-Lyon-
Méditerranée en demeure de construire im-,
média tementlalignede Jougne à Pontarlier.
, Italie. ■
Florence, 16 mai, soir.
La Gazette-officielle annonce qu'une bande
qui parcourait la pro vince de Grossétto (Tos
cane; a été cernée par les troupes et a dépo
sé les armes. Toute cette bande, composée
de 41 individus, y compris son chef, a été
'faite prisonnière et ses armes ont été sai
sies. La tranquillité en Calabre est complète.
La commission du .budget a* réduit pres
que à ,74 millions .le chiffre de 76 millions et
'demi proposé par le ministre des travaux
publiGS pourlenudget de son département.
. , • * . Naples, 17 mîy.
ïj'îtTrhrersité, qui avait étô iermée à la sui-».
te de quelques désordres, a été rouverte au
jourd'hui.
SERVICE DE NUIT.
États-Unix.
. Washington, 17 mai.
. La Chambre des représentants a résolu
d'ajourner toutes les questions à l'Ordre du
jour, jusqu'au 7 règlement linal des projets
sur divers emplois des fonds de l'Etat. Cette
décision a pour objet d'empêcher l'adoption
du nouveau projet de loi sur les douanes.
Autriche.
: Vienne, 17 mai.
Le prince héréditaire Rodolphe a la rou
geole,,avec de légers symptômes d'éruption
et de Jièvre.
Pesth, 17 mai.
, La Chambre "des députés a adopté par 219
voix contre 12 le projet de'loi relatif à l'é- '
lèvation de la quote-part contributive aux
dépenses communes occasionnées par l'as
similation des confins militaires aux autres
provinces.
Cirèce.
Athènes, le 14 mai, 4 h. soir
'**"* (arrivée le 16 à 10 h. soir). V,
Le fameux chef de brigands Delhis, qui a
capturé en 1867 lord Harvay, a été tué hier,
avec cinq de ses compagnons.
Athènes, 14 mai, 9 h. 55 m.
(arrivée seulement le 17 à 4 h; 35 soir).
M. Zaïmis a répondu par écrit, à la protes
tation des avocats du narreau d'Athènes,
qu'il n'avait jamais dit que les brigands qui
ont tué les Anglais eussent demandé conseil
aux avocats. Il a seulement répété que les
brigands chargèrent les envoyés du gouver
nement de demander avis à trois personnes
n'appartenant pas à l'ordre des avocats, et
dont ils connaissaient le nom par ouï-dire.
M. Zaïmis dément donc sur ce point les
assertions de M. -Erskine.
Trieste, 17 mai.
' La Hemera, journal grec de Trieste, dans*
un article reproduit par l 'Osservatore Tries*
lino, conseille , comme remède à l'état ac
tuel de la Grèce, d'abolir la Constitution et
de confier le pouvoir au roi George. ...
Espagne.
Madrid, 17 mai. , .
L'Impartial Ht que M. Madoza rapporté de
Logrono la réponse du maréchal Espar tero
à la lettre par laquelle le maréchal Prim
lui offrait la candidature au trône,
Le -maréchal Espartero décline cette offre
à raison de son tige avancé et de l'absence
de descendants. '
COUKS DE LA BOURSE,
cotms de clôture; ' le 16 : Je 17 • Hausse Baisse
3 0/0"aucompt. 74.95 75U0 » 15 » »
— fin du mois. • 75v07 75.10• » 02: » »
4 l/2àucompt. 103.95 103,90 » » » 10
maij_
S8SSSSS33
-Après. ,1&. grande victoire; du 8
l'Empereur doit être satisfait ; ses enne
mis qui, la vèille encore, inspiraient quel-
què crainte, sont battuâ, écrasés, annulés.
Les voilà à terre; il convient donc de
ne plus lés frapper. — Leur défaite est la
juste punition de leur aveuglement; ils
sont plus châtiés par-ce redoutable, chiffre,
de 7,500,000 voix, : qu'ils ne le seraient par
le-plus sévère jugement de la police cor
rectionnelle. ' . ; -
La.prison les grandissait; la déroute
plébiscitaire les couvre de ridicule. Il y a
quelques jours> nous les considérions
comme des adversaires dangereux,' au
jourd'hui nous lés plaignons ; nous plai
gnons surtout ceux d'entre eux qui sont
frappés deux fois : par la voix du pays et
par la-main de la justice.
Nous savons bien que l'attitude:, des
journaux et des clubs irréconciliables a
placé lè gouvernement _ dans l'impossibi
lité-d'accorder une amnistie. .. ; .
Grâce aux insultes, aux calomnies dont
on l'a abreuvé, le ministère est obligé" de
démontrer publiquement l'existence du
cqrtiplot; il faut que'l'affaire se plaide,
qu'elle se juge. Une .amnistie serait donc
une faute, et le gouvernement a raison
de ne vouloir pas la commettre: ■
Mais, sans adopter une mesure aussi
générale,' nè pourrait-on gracier indivi
duellement tous ceux qui pendant la lutte
plébiscitaire sê sont laissé èntraîrier au- '
delà des bornes de la prudence?
;• Le plébiscite avait tous les caractères
d'une guerre civile; la question se posait
entre i'Empire et la république, etchacun
-soatôiïaitt, i sa thèse avec l'ardeur qu'il
aurait, mise à défendre ou à attaquer une
barricade.' " ~ .
L'Empire est victorieux, ne devrait-il
pas se montrer indulgent?
Après la victoire, il est d'usage de ren
voyer les prisonniers.
' Parmi ceux qui ont été victimes de leur
zèle malencontreux pour une opinion
inconstitutionnelle, il en est un qui mé
rite une indulgence plénière: c'estM. Cer-
nuschi. - ,
M. Gernuschi s'est mêlé de ce qui ne le
. regardait pas, et, assurément, il a eu tort.
Il a soutenu de ses deniers la cause répu^
blicaine, et ce n'était point, son droit ;
mais on, ne devrait pas oublier qu'à une
autre époque, l'immixtion de M. Ger
nuschi dans nos affaires a été sollicitée
par les ministres eux-mêmes.
. En effet; M. Gernuschi n'est pas seule
ment un républicain ardent et convaincu,
il est de plu^unetonomiste du plus haut
mérite, ®t lors dç/I'enquéte sur tes ban-
gouvgi^ement jugea utile de re
cueillir smTTemoignage.
A un autre moment, alors que les ora
teurs dè barrière professaient dans les
réunions publiques les doctrines que l'on
sait,' M. Gernuschi ne craignait pas d'aller
combattre le socialisme dans son antre,
et, au risque de se faire "huer, chasser et
peut-être massacrer, il opposa des idées
raisonnables aux théories.des communis
tes.
.En ce temps-là on ne se plaignait pas
de l'intervention de M. Gernuschi^ et nous
sommes loin de le trouver mauvais.
Hier il combattait le gouvernement,
cela est incontestable ; mais précédem
ment il avait rendu de grands services à
la cause conservatrice ; et nous croyons
que, tout compte fait, il serait équitable
de lever l'interdit et de lui. permettre
de revenir en France.-
Nous demandons l'oubli, pour tous les
combattants de la période plébiscitaire,
et nous ajoutons que ce serait une géné
rosité bien placée. ■
HOBEIIT MIXCUELt.
terreur 1 exonérée? Croit-on qu'elle I ans, cest-à-dire au aioment mê
Oïl lit dans le Siècle ■:....
:. Voudraitron nous persuader que le vote
du plébiscite signifie autre' chose que ce
qu'il plaira au pouvoir personnel de'lui faire
signifier ? Que l'Empereur prenne où il-vou
dra ses ministres, ses ministres n'en seront
lias moifts : des commis à ses oz-dres, . qu'il
prèn{îra,~"qti:'iî' "renverra à «a guise. Lisez
plutôt le Journal officiel de ce matin.
Cette appréciation n'a .rien de surpre
nant, quoiqu'elle soit assez difficile à
justifier.,Le Siècle n'a cessé de répéter,
sur tous les tons que le vote du plébiscite
serait un coup funeste porté, à la liberté
par le pouvoir personnel. Aujourd'hui
que le plébiscite est voté, aujourd'hui
que la France s'est prononcée, tous les
vrais amis de la liberté, tous les partisans
du plébiscite sont d'accord pour procla
mer le.sens libéral que la suffrage univer
sel a dû attacher àson verdict. Personne ne
parle "de réaction, personne ne songe à
revenir sur les réformes accomplies, à
enrayer les réformes commencées, à re
fuser les réformes promises.
Le régime parlementaire n'est pas plus
menacé qu'il y a trois mois, et il a main*
tenant pour lui la consécration'de la vo
lonté. nationale directement exprimée.
Les sénatus-consultes de septembre et
d'avril sont devenus quelque chose de
plus que des sénatus-consultes, et ont re
çu une sanction qui: les garantit contre
toute tentative de retour en arrière. .En
fin, si le vote du 8 mai est accueilli avec
enthousiasme parce qu'il donne -la stabi
lité et la 'sincérité, il l'est aussi parce
qu'il facilite le progrès. ; .
En présence d'un pareil résultat, croit-
on que l'opposition systématique avouera
qu'elle avait envisagé le plébiscite avec
une
consentira à ne pas prendre' le' deuil de la
liberté, quand la liberté n'est pas mena
cée? Mais non: l'opposition veut être bat
tue ; élle tient &on -déâespoir ; elle refis
se toute consolation. Il lui plaît que le.
pouvoir personnel triomphe, et elle affir
me ce qui lui plaît! On lui fait observer
que la responsabilité ministérielle sub
siste avec toutes ges conséquences : et elle
répond que les ministre^ lïe soiit que des
commis. On lui fait observer que l'Empe
reur choisit ses nouveaux ministres dans
la majorité, et -qu'il ne peut faire autre
ment : elle s'écrie qu'il peut faire tout-ce
qu'il veut et que personne n'aurait rien à
dire s'il lui prenait fantaisie de rompre
en visière à l'opinion publique.
Voilà une manière neuve et ingénieuse
de faire de l'opposition. Mais ce n'est pas
à ses lecteurs que le Siècle devrait adres
ser sa jolie thèse de droit constitutionnel,-
c'est à l'Empereur lui-même : « Sire, de
vrait dire M. Louis" Jour dan, on vous
trompe quand on vous affirme que vous ne
pouvez pas faire tout ce que vous voulez;
on vous trompe • quand on vous parle du
sens libéral du plébiscite, et de la puis
sance de l'opinion publique. Votre pou
voir est absolu; le plébiscite vous fait au
tocrate ; l'opinion publique n'est, qu'une
esclave. De grâce, sire, prenez des minis
tres impopulaires; opposez-vous à ce que
le pays désire; renoncez à cette attitude
libérale qui nous fait tant de tort e.t tant
de peine. L'intérêt du Siècle exige que
yous vous jetiez dans la réaction : nous
refuserez-vous cette légère satisfaction? »
II'n'en faut pas douter, une pétition
ainsi conçue aurait beaucoup de chances
d'être accueillie. Pourquoi le Siècle ne pu
blierait^ pas une adresse des irréconci
liables à l'Empereur pour demander
le rétablissement pur et simple de la
Constitution de 1852? Après tout, c'est
peut-être ce qu'il voulait en combat
tant le plébiscite. Allons, un peu de fran
chise! Vous désirez une réaction, parce
qu'elle ferait bien vos affaires : dites-le
franchement. Mais tant qùe vos vœur ne
sont pas accomplis, tant qu'on ne s'est p^is
rendu à vos prières, d : ailleûrs obscuré
ment et timidement exprimées',- tant que
le gouvernement n'a fait aucune, des .sot
tises- que v'ous .désirez, soyez donc assez
sincères pour convenir que .tout ne va pas
à votre gré, et que le ministère Polignac se
fait attendre. Soyez assez sincères pour ne
pas calomnier à la fois la Constitution qui
établit le gouvernement: du: pays parle
pays, la naterrr'françâ-ïse qui a voté la
Cons titution^ l'Empereur qui l'a présentée,
le ministère qui l a rédigée, le Parlement
qui l'a demandée. Et si vous'voulez ten
dre des pièges .au gouvernement en par
lant du triomphe , du pouvoir. personnel,
tendez au moins ; des pièges moins--gros
siers : on voit trop clair dans votre jeu:
R. FHART. -■
Les servicês distraits "du - ministère de
l'instr uction publique pour être réunis au
ministère des lettres ; sciences-èt arts
formeront une direction, soiis le.titre de
dir.ectionides lettres et sciences.
C'est M. Weiss, secrétaire général du
ministère, qui exercera les attributions
de directeur des lettres et sciences.
C. PIEL.
"Nous continuons à énùmérer'les amé
liorations qu'il nous ; paraît nécessaire
d'introduire dans notre régime militaire :
La position des sous-officiers vient de
subir un changement radical par l'adop
tion de la loi du 1 er février 1868. Tandis
que sous l'Empire de' la loi de 1855 qui
autorisait le rengagement avec prime,
les sous-officiers s'éternisaient dans ies
corps, celle de 1868, qui a réduit la du
rée de la présence sous les drapeaux de
sept à cinq ans, en supprimant la prime
de rengagement et les hautes paies d'an-
leurs services sont le plus précieuxi
• D'autres motifs encore,"que nous
énumérer rapidement, nuisent au r
tëihent des cadres.' : "
La loi Niel ayant réduit la' duTée de la'
présence au corps des deux septièmes 1
avec un effectif invariable, du moins jus
qu'à ce jour, de quatre cent mille 'hom
mes, les sous-officiers comptables,, ser-|
gents-majors et fourriers, voient leurs-
écritures augmenter dans une forte pro-^
portion, puisque ces écritures' Sont en
raison directe, des hommes à incorporer*
et à libérer.
Pour les sous-officiers plus spéciale
ment chargés de l'instruction et de la dis-,
cipline, leurs fonctions sont .également
devenues plus pénibles, puisque ces fonc- 1,
tions sont d'autant plus difficiles qu'il y 1
a plus de recrues à instruire et à disci->
pliner.
Ces derniers ne se plaindront certaine-»
ment pas du régime qui les libère dès
qu'ils sont suffisamment instruits; mais
au-moins faudrait-il indemniser les " ins
tructeurs de ce surcroît de travail impose
par le renouvellement incessant des sol- 1 -
dats. - .. ;■■, '^ ... v '.
Quelle est la position faite àux. sous- ;
officiers que l'on . considère , à ju^ titra,
comme le mécanisme, le plus impoffaût»
la cheville ouvrière de l'armée? ' N v.
: Dans l'infanterie il faut au moins derat :
ans pour former un sous-officier, nous n»
disons pas un bon: sous-officier. Dans les'
autres armés, où les détails du service et
de l'instruction sont plus compliqués, on v
peut compter une année de plus.
Le bon serviteur, pour obtenir les ga-^
Ions, est obligé d'étudier le's théories suri
les manœuvres, le service intérieur, le'
service en campagne, le service Ides pla-?
ces, le tir, l'entretien des armes, la sape,-
les mines, la construction des batterie
etc., etc. Le jour de sa nomination "il,n'a^
plus que deux ans, en moyenne, à passer
au corps, et cela sans tenir compte d'un'
congé de semestre, et d'un renvoi par'
anticipation. v ■ v
- Apprendre tant de choses et afïronter
de gaîté.de cœur, les tribulations inhéren- v
tes.au grade intermédiaire "decaporal, ne
saurait ,être du goût d'un homme intelli
gent qui. sait -ne pas devoir jouir long
temps dé ses galons d'or ou d'argent.
Aussi les chefs dé, corps'et l'es comman
dants de compagn'iè, d'escadron, ou de bat-'
terie ne savent-ils où prendre des sous-|
officiers parmi : la foute des jeunes gens
-chez lesquels l'espoir d-'une libération Ta-'
pide attiédit le désir d'avaiîcement. \
. A cette première ûausé .de la difficulté
de recruter les cadres, vient s'ajouter
l'effet produit par une solde notoirement
insuffisante. : . ■ ,
De 1860 à 1870, la -solde des sous-lieu
tenants d'infanterie a été portée de 1,350.
à 1,850 francs, soit 37 pour cent d'aug
mentation, tandis qué celle des sous-of J
ficiers n'a varié-que de 18 r centimes pour
tous les grades, soit, en moyenne ,. de
moins de 15 pbur cent pour l'ensemble
des sôus-officiers du grade de sergent à
celui d'adjudant.
■ Le sergent d'infanterie, que nous pren^-'
drons naturellement comme type, touche
actuellement par jour 93 centimes, sur
lesquels il en verse 60 à l'ordinaire de là
cantine. ■
Il lui reste donc 33 centimes pour soii
vin; son café, son tabac, son blanchissage^
sa barbe,et sa.coiffure, ses menus plai^
sirs, son.savon, son fil, ses épingles, etc..
Qui oserait dire qu'une pareille mesqui- -
nerie n'est pas indigne de la France? \yv.
Il faut de toute nécessi té-trouver'un
moyen de recruter nos sous-officiers et de
les retenir sous les drapeaux à l'expiration
de leur temps de service, sans toutefois
les y laisser s'éterniser
cienneté, les porte au contraire à se reti- j Ce moyen est complexe, car il consisté
rer dans leurs foyers à l'âge de vingt-six ( d'abord à augmenter le bien-être du so.us-
FEUILLETON DU C0\STITlU!)I\EL, 18 MAI.
Ll MAUDITE
Stella avait entendu venir de loin là
cohorte, menaéante; ; aussi avait-elle- bien
vite compris^que dans la situation qu'elle
s'était faite elle-mênfè^situation qui assu-
raitla tranqiîillitfî future du. jeune hommej
elle était perdue, et par conséquent lui
avec elle, si elle ne savait pas tirer un
habijé parti de -la crainte qu : elle inspi-
rait, et si elle ne savait pas s en faire une
Îiroteiîtion contre laquelle nul n'oserait
utter.
Elle avait donc fermé sa cabane dont
elle voulait qu'aucun regard curieux ne
gût pénétrer les secrets, et la clé en avait
été déposée par elle dans un trou dans le
sable, sur lequel : elle avait mià- lès ser
pents favoris qu'elle avait élevés elle-mê
me, et qui lui obéissaient comme le char
mé obéit au-charmeur. Elle savait "que
l'on en avait grand peur dans le village,
quoiqu'ils fussent parfaitement inoffen
sifs, et ee lui était un commencement de
garantie.
Elle avait tracé, ces multiples cercles
mystérieux qui effrayaiént toujours gran
dement les gens de Laroque-des-Arts, et
au lieu de "cailloux blancs-, elle avait jeté
dans leur entrelacement des pierres noi
res, dont la disposition rappelait, à l'es
prit et à l!œil, des images funèbres. .
Elle s'était parée de. sa robe brodée des
signes du zodiaque, avait- pris une coif
fure faite'déplumés et.des&rres d'oiseaux-
de nuit, réputés diaboliques, tels que la
chauve-souris, l'orfraie; puis, armée d'une
longue baguette de coudrier, elle atten
dait les pieuses femmes de Laroque-des-
Arts, qui arrivaient sur elle hurlant- des
menaces de mort.
— Ahl mon âme adorée, disait à part
elle la jeune fille en ce moment critique,
et en «songeant à Barthélémy,- dont le
corps jeune-.-et-.fort devait rester, tout le
jour, dans l'eau presque glacée de la ri
vière. Ah! mon. âme, qu'il est difficile
d'être heureuse au milieu des hommes!
Mais sois tranquille, ajoutait-elle comme
s'il-avait pu l'entendre, je défendrai ma
vie qui estla' tienne, tu:es dans ma main,
je ne te laisserai pas choir. •>'
A peine les-femmes armées de leurs
chapelets furent-elles à portée d'entendre
sa voix qu'elle leur intima l'ordre de ne
pas avancer ; quelques-unes, plus faciles
à impressionner que les autres par cette
forme extérieure de sorcellerie, se le tiu-'
rent pour dit et gagnèrent le, village en
toute hâte. Là, du moias, l'ombre de l'é
glise et'de la croix sainte les protégeait,
elles et les leurs, des mauvais sorts que
l'on pouvait vouloir leur jeter; tandis que
les autres, moins promptes à être intimi
dées, continuèrent à avancer.
Alors, Stella leva sa baguette comme
une menace et fit lentement quelques pas
en avant dans le cercle dont elle occupait
le centre.
— C'est le jour mauvais aux enfants
qui quittent le village, dit-elle, en voyant
à côté de la mère de Barthélémy, des
femmes dont les fils avaient-aussi.été re
quis pour le service de l'Etat; c'estl'heur.e
fatale pour les filles qui'restent. Et de ses
frands yeux noirs la jeune fille regar
ait d'un regard fixe et menaçant les villa
geoises qui se mirent à trembler en son
geant aux enfants qu'èllos aimaient et
que ces sinistres prédictions pouvaient at
teindre. ,
Stella voyant que. les menaces s'apai
saient pour faire .place à, la crainte, se mit
à tracer sur le sable, tout en chassant de
vant elle du bout de sa baguette, qui con
tinuait à faire des- signes sur le sable,
tout le troupeau féminin qui reculait,
courait, allait, allait toujours pour ne pas
se trouver enfermé avec la sorcière dans
les lignes maudites qu'elle faisait de la
poin te de sa gaule blanche.
— Non-seulement bien des fils n'em-,
brasseront plus jamais leurs'mères et
s'endormiront sur la terie froide des
champs de batailles étrangers, mais en
core leurs corps seront dévorés par les
oiseaux du ciel et'leurs os blanchiront
dépouillés, sous la pluie et les frimas,
comme ces arêtes ae poissonfe que la
rivière rejette sur le bord dans ses gran
des colères.
Puis, peu à peu, gagnée elle-même par
la fièvre de la divination qui s'emparait
d'elle et la possédait tout entière, elle
continua : . -. .
— La terre qui ne.serq, plus arrosée par
la sueur des nommes dont on prend le
sang pour le répandre au loin, la terre
va, tous les jours, resserrant ses flancs
féconds qui vont se refuser bientôt à por
ter les récoltes prochaines. Les froments
manqueront à la moisson, l'herbe aux
fauchaisons," les raisins au pressoir, et
l'hiver, d'un pas liâtif, viendra mettre son
manteau blanc sur chaque chose pour en
cacher la misère.
Ah ! misère ! misère !
L'homme ne'veut plus écouter la voix
du ciel, il ne fait que de petites œuvres,
au nom de son grand orgueil et de sa va-
•nité;. aussi ne récoltera-t-il que la mort,
' et Joute l'eau du Lot passerait plutôt
dans le" creux que je ferai à ma baguette,,
en en retirant la moelle, qu'une pensée'
sage'ne s'abriteçait dans une cervelle hu
maine. - ' ■
Malédiction ! malédiction 1 s'écria-t-elle;
et de sa gaule de. coudrier elle soule
va des gouttes d'eau, brillantes et claires,
du Lot tranquille qui coulait entre ses
.■ deux rives vertes et fleuries, et les jeta
.vers les femmes, attéréès de ses prédic
tions, qui' en furent atteintes aux mains *
et au visage. ■ .
• Absolument comme si ces gouttes d'eau
limpide eussent été de plomb fondu, les
femmes se mirent à pousser des cris- dé
chirants que leur inspirait la frayeur, et
à fuir de toute la vitesse dé leurs jambes
agiles.
Seule la mère de Barthélémy se re
tourna vers la bohémienne comme pour
faire tête à l'orage et en la voyant tou*-
jourg marcher vers elle de son pas grave,
calme et tranquille, elle lui dit :
— Puisque tes sortilèges ont fait
mourir mon fils, tue moi aussi; au moins,
je. ne souffrirai plus, et comme je suis
une bonne chrétienne, tout autant qué
le fruit de mes entrailles était un bon
chrétien, je ne crains rien du mauvais es
prit'qui t'agite, ni de là malice qu'il a
mise, en toi; j'irai rejoindre mon enfant
dans le saint .paradis du bon Dieu. Tué-
moi, mécréante ! tue-moi, mauvais scor
pion que no'us avons recueilli et élevé pour
notre malheur. :
Et sa colère s'abaissant peu à peu sous
ses larmes/ comme un grand vent sous
une pluie Tine, la pauvre femme laissa
tomber sa tête sur ses mains jointes et se
mit à pleurer. v -
Alors Stella s'approcha doucement
d'elle etlui parla taut bas, lui donnant les
consolations qui endorment. les âmes
simples, et auxquelles les femines des
champs sont toujours sensibles.
. Elle lui parla d'une autre vie, elle lui
affirma qu'elle retrouverait son enfant
dans des temps meilleurs, et finit par, la
convaincre en lui mettant dans les mains
de l'argent destiné à faire dire des messes
pour appeler la paix dans son âme et la
résignation dans son cœur affligé. : :
.— Tu ne lui as donc pas jete de sort, à
mon pauvre' fils? demanda .enfin la pay
sanne à la Bohémienne.
La jeune fille leva les épaules d'une fa
çon énergique et rassura à cet égard cette
bonne femme qui l'avait presque élevée ;
et comme la paysanne' ne se rappelait pas
que la jeune filie eût jamais porté mal
heur à son logis, bien loin de là, elle finit'
par.se calmer peu à peu.
L'aisance, sinon la richesse de la fa
mille du berger, ne venait-elle pas des
dons que le passager avait faits par ami
tié pour la petite? et depuis-que le brave
homme avait remis ses rames et ses ba
teaux à Stella, n'était-ce pas encore le plus
clair et le plus abondant de leur revenu,
Îue la part qui arrivait par la rente: des
ons qu elle recevait pour le passage des
habitants de Laroque-des-Arts? ;
Les moutons avaient-ils jamais été ma
lades ? en avait-on perdu depuis qu'elle
•avait été recuéillie par le berger ?• Jamais 1
et ee fils même, ce fils tant aimé, dont la
mort lui arrachait l'âme:, n'avait-il pas été
le .plus, fier, le plus beau et le meilleur des
enfants jusqu'à cette heure de désolation ?
La réquisition, cette loi cruelle et mau
dite,'n'était-elle pas la-cause de ce grand
malheur, hian plus que les in vocations ou
les sortilèges de cette moricaude qui l'ai-
m'ait. comme un frère,.puisqu'elle avait été
élevée près de .lui..et qu'ils ne s'étaient'
jamais: quittés depuis que Pataud avait
fait la découverte de Stella.
Toutes ces réflexions arrivèrent lente
ment, et non sans peine, à l'esprit de la
vieille femme qui alors, presque honteu
se de ses emportements, se releva, essuya
ses yeux du revers de son tablier et reprit
tristement le chemin de sa demeure. •
Stella, une fois seule,- rentra précipi
tamment dans sa maison dont elle tira la
porte sur elle, laissant toujours en senti
nelle, dans la crainte de quelque surprise,
les couleuvres apprivoisées qui, à l'ap
proche d'une chose inusitée ou étrangère,
: seraient rentrées vers elle en toute-liâte.*
Alors elle fit rouler sur elle-même et à
l'aide d'un ressort savamment agencé,
dont le passager son -prédécesseur lui
; avait donné le secret,: une lourde part du
rocher qui servait de porte à une pièce
spacieuse, haute et fott - étrangement
garnie. .
; A la partie voûtée pendaitune lampe,à
' sept becs d'un métal clair comme de far-
/
mmwt i pM: kifM mois (palais-boyau, k ° io.
1IJ
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MERCREDI 18 MAI 1070.
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publié les § et 30 de chaque mois. "
E. GIBIAT, directeur politique*
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Les Annonces sont reçiues chez MM. Fauchey, Lafflte, Bullier et G«, ».
place de la Bourse, 8; àM.'Duport, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces
ne sont reçues que sous là réserve d'examen, et,
de modification par l'administration du journal.
s'il y a lieu,
: feus sommes heureux de pouvoir
annoncer à nos lecteurs que le Cons
'Ûtulionael publiera proc haineme nt
line œuvre inedife>3e m T ^ ÂT DE
LAMARTINE, intitulée :
LE 31AMIT 1)!! Il 1IÉ8E
PAGES DE FAMILLE
et que nous croyonsappelée à un grand
succèSi
Cét ouvrage est dëslind à occuper
tinè place brillante dans l'histoire
littéraire de notre temps. Nos lecteurs
y trouveront les grandes qualités de
l'écrivain qui y a mis son âme ét son
cœur.
M. de Lamartine, qui a toujours
trouvé des notés émues pour exprimer
les choses du coeur,' s'est pour' ainsi-;
dire surpassé toi-même. Çèux qui ont
connu les exquises tendresses de son
âme ne s'en étonneront pas puisqu'il
parie de sa mère.
D'ans ces Mémoires , on sent revivre
l'auteaf-de tent <ïe livres de génie, vé
ritables monuments consacrés aux
plus nobles sentiments, au culte de la
famille, de la religion, qui inspirèrent
les œuvres de l'immortel écrivain. -
PARIS, Ï7 MAÏ.
éprouvons ; éne .très grande satis
faction, en voyant, par la nomination de M.
le duc de Gramont, se terminer le provi
soire du ministère des affaires étrangères.
Depuis dix-huit mois la politique exté
rieure de la France avait été quelque peu
neutralisée par les soucis du dedans. L'a
gitation électorale, les troubles des rues,
la; réforme constitutionnelle, l'avènement
du ministère parlementaire, les émeutes
de février, le vertè de la nouvelle Consti
tution, la retraite de M. le comte Daru,
enfin le plébiscite : telle est la série des
événements qui, à bon drqit, absorbaient
ëfc occupaient le gouvernement et l'opi
nion publique. !
Nous rentrons aujourd'hui dans une pé
riode normale et il importe que la;Fran-
ce ; reprenne sa plaee et-fesse 'entendre sa
voix dans lès grandes "quéstiôns qui s'a
gitent dans le monde et qui ne doivent
ni se traiter ni. se résoudre, sans notre
concours et notre influence.
Ge qu'il y a de plus heureux à consta
ter, c'est l'unanimité du-sentimént qui
s'est manifesté, dans les cabinets éuro-
p.éens au §ujet de notre crise Intérieure
Les diatribes de .notre presse révolution
naire.et les Clameurs de nos clubs n'ont
jamais fait iHusion au dehors : les gouver
nements . étrangers, ^loin ' de ' croire' la
$ranoô £ ,àffaiÊlie par le' travail' réfor
mateur j^'onJ." pu mesurer, au contraire,
la solidité de l'Empiré sur la résistance
victorieuse qu'il n'a cessé d'opposeï aux-
tentatives des factions et sur la facilité
avec laquelle il a pu accomplir sa trans
formation parlementaire. L'Europe n'a
donc pas pris pouT de la faiblesse ce qui
n'était qu'une, abstention' momentanée,
commandée par des devoirs plus pressés.
Notre influence dans le monde est sor-.
tie entière de-la crise que nous venons'de
traverser. Il s'agit aujourd'hui de prouver
que, sous le régime du contrôle : parle-
mentairepla politique française au dehors
;OOntihuerasd etre dictée; comme dans ta
pïémière' période de i'Empire, par l'in
térêt national; et par le souci de la
grandeur de ,-la France. Le Corps Législa
tif, désormais plus étroitement associé à
la direction des affaires, trouvera plus
d'une occasion pour démontrer que dans
, les questions internationales, il n'y a pas
.d»^ar&s r -qH'il n*y a -que -4ôs-»¥ôprésen-
tants de la grande famille française.
- C'est encore la Gazette d'Augsbourg qui,
la première, publie le schéma delà « Cons
titution dynastique » soumis à l'examen
du Concile; ce projet renferme les arti
cles relatifs à l'infaillibilité du Pape. On
trouvera plus loin cet important docu
ment.
La presse anglaise continue à s'expri
mer avec beaucoup de véhémence au su
jet de la Grèce. Nous avons dit, à cette
place, ce que nous pensions nous-mêmes
sur la conduite du gouvernement grec : •
sous ce rapport, nous sommes entières
ment de l'avis" de nos confrères britanni
ques.
Mais le Times qui attaque avec tant de
violence legouvernement grec, ne devrait-
il pas faire un retour sur lui-même ? Il a
fallu que les voyageurs assassinés fus
sent des sujets anglais,*, pour que l'organe
de la Cité tombât à coup de massues sur
le petit Eta^Jiellénique : en aurait-il été de
même si des citoyens d'autres pays eus
sent été les victimes des bandits ?
.... Combien de fois'les intérêts d'Etats
continentaux n'ont-ils pas été endomma
gés sur le sol anglais, sans que le Times
ait reconnu le droit décès Etats d'obtenir;
la satisfaction que les gouvernements
réguliers se doivent réciproquement ?
-Un télégramme de Prague, en date
d'hie? soir, lundi, annonce que la no
blesse tchèque s'associe à l'attitude con
ciliante de l'opposition tchèque et en
verra des députés à la nouvelle diète de
Bohême.
M. Smollta, député de la Galicie, est en
ce moment à Prague, où il semble s'atta
cher à gagner les Tchèques, à la, politi
que du ministère Potocki. Ges efforts jus
qu'ici ont eu le meilleur résultat.
v ÉDOUA.RD SIMON.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
AGENCE HAVAS.
• Angleterre.
• i Londres, 17 mai.
La Chambre des communes a adopté tous
les .articles (lu bill irlandais,- excepté les ar
ticles additionnels qui ont été proposés de
puis que la discussion 1 du bill -est ouverte.
Etats-Unis. •
. -.Washington, .16, mai.:
, Le comité" financier dei la Chambre des.re
présentants. f ï résolu de "proposerà la Cham
bre l'adoption:du projet tendant à réduire
les impôts-intérieurs, de 30 millions de dol
lars et à 'affranchir les chemins de fer de
l'impôt sur le recette brute. ■
Principautés-Danubiennes.
, ' Bûchai-est,. 16 mai. :
Un décret du prince' Charles de Roumà-,
nie porte que les. élections pour la,Cham
bre des députés auront lieu du 6 juin au 12
juin. Les élections pour le Sénat auront lieu
du 14 juin au 18 juin. Le gouvernement
promet uûe entière liberté électorale. '
Le journal olflciél publie en.outrë le pro
gramme dunouvea}içabinet t Ge programmé,'
est de développement de cette devise : Mora-
ralité, Légalité.
ftrèce.
Athènes, 1S mai. : ' t
: .Le ministre de France a notifié au gou
vernement hellénique que si jamais les bri
gands s'emparaient de' quelques sujets fran
çais, ce serait la Grèce qui aurait à payer leur
rançon.. ;
Suisse.
Berne, 16 mai.
Faisant droit aux réclamations de la Suis-
se, le gouvernement français a mis la com
pagnie, du-'chemin de .fe'r de Paris-Lyon-
Méditerranée en demeure de construire im-,
média tementlalignede Jougne à Pontarlier.
, Italie. ■
Florence, 16 mai, soir.
La Gazette-officielle annonce qu'une bande
qui parcourait la pro vince de Grossétto (Tos
cane; a été cernée par les troupes et a dépo
sé les armes. Toute cette bande, composée
de 41 individus, y compris son chef, a été
'faite prisonnière et ses armes ont été sai
sies. La tranquillité en Calabre est complète.
La commission du .budget a* réduit pres
que à ,74 millions .le chiffre de 76 millions et
'demi proposé par le ministre des travaux
publiGS pourlenudget de son département.
. , • * . Naples, 17 mîy.
ïj'îtTrhrersité, qui avait étô iermée à la sui-».
te de quelques désordres, a été rouverte au
jourd'hui.
SERVICE DE NUIT.
États-Unix.
. Washington, 17 mai.
. La Chambre des représentants a résolu
d'ajourner toutes les questions à l'Ordre du
jour, jusqu'au 7 règlement linal des projets
sur divers emplois des fonds de l'Etat. Cette
décision a pour objet d'empêcher l'adoption
du nouveau projet de loi sur les douanes.
Autriche.
: Vienne, 17 mai.
Le prince héréditaire Rodolphe a la rou
geole,,avec de légers symptômes d'éruption
et de Jièvre.
Pesth, 17 mai.
, La Chambre "des députés a adopté par 219
voix contre 12 le projet de'loi relatif à l'é- '
lèvation de la quote-part contributive aux
dépenses communes occasionnées par l'as
similation des confins militaires aux autres
provinces.
Cirèce.
Athènes, le 14 mai, 4 h. soir
'**"* (arrivée le 16 à 10 h. soir). V,
Le fameux chef de brigands Delhis, qui a
capturé en 1867 lord Harvay, a été tué hier,
avec cinq de ses compagnons.
Athènes, 14 mai, 9 h. 55 m.
(arrivée seulement le 17 à 4 h; 35 soir).
M. Zaïmis a répondu par écrit, à la protes
tation des avocats du narreau d'Athènes,
qu'il n'avait jamais dit que les brigands qui
ont tué les Anglais eussent demandé conseil
aux avocats. Il a seulement répété que les
brigands chargèrent les envoyés du gouver
nement de demander avis à trois personnes
n'appartenant pas à l'ordre des avocats, et
dont ils connaissaient le nom par ouï-dire.
M. Zaïmis dément donc sur ce point les
assertions de M. -Erskine.
Trieste, 17 mai.
' La Hemera, journal grec de Trieste, dans*
un article reproduit par l 'Osservatore Tries*
lino, conseille , comme remède à l'état ac
tuel de la Grèce, d'abolir la Constitution et
de confier le pouvoir au roi George. ...
Espagne.
Madrid, 17 mai. , .
L'Impartial Ht que M. Madoza rapporté de
Logrono la réponse du maréchal Espar tero
à la lettre par laquelle le maréchal Prim
lui offrait la candidature au trône,
Le -maréchal Espartero décline cette offre
à raison de son tige avancé et de l'absence
de descendants. '
COUKS DE LA BOURSE,
cotms de clôture; ' le 16 : Je 17 • Hausse Baisse
3 0/0"aucompt. 74.95 75U0 » 15 » »
— fin du mois. • 75v07 75.10• » 02: » »
4 l/2àucompt. 103.95 103,90 » » » 10
maij_
S8SSSSS33
-Après. ,1&. grande victoire; du 8
l'Empereur doit être satisfait ; ses enne
mis qui, la vèille encore, inspiraient quel-
què crainte, sont battuâ, écrasés, annulés.
Les voilà à terre; il convient donc de
ne plus lés frapper. — Leur défaite est la
juste punition de leur aveuglement; ils
sont plus châtiés par-ce redoutable, chiffre,
de 7,500,000 voix, : qu'ils ne le seraient par
le-plus sévère jugement de la police cor
rectionnelle. ' . ; -
La.prison les grandissait; la déroute
plébiscitaire les couvre de ridicule. Il y a
quelques jours> nous les considérions
comme des adversaires dangereux,' au
jourd'hui nous lés plaignons ; nous plai
gnons surtout ceux d'entre eux qui sont
frappés deux fois : par la voix du pays et
par la-main de la justice.
Nous savons bien que l'attitude:, des
journaux et des clubs irréconciliables a
placé lè gouvernement _ dans l'impossibi
lité-d'accorder une amnistie. .. ; .
Grâce aux insultes, aux calomnies dont
on l'a abreuvé, le ministère est obligé" de
démontrer publiquement l'existence du
cqrtiplot; il faut que'l'affaire se plaide,
qu'elle se juge. Une .amnistie serait donc
une faute, et le gouvernement a raison
de ne vouloir pas la commettre: ■
Mais, sans adopter une mesure aussi
générale,' nè pourrait-on gracier indivi
duellement tous ceux qui pendant la lutte
plébiscitaire sê sont laissé èntraîrier au- '
delà des bornes de la prudence?
;• Le plébiscite avait tous les caractères
d'une guerre civile; la question se posait
entre i'Empire et la république, etchacun
-soatôiïaitt, i sa thèse avec l'ardeur qu'il
aurait, mise à défendre ou à attaquer une
barricade.' " ~ .
L'Empire est victorieux, ne devrait-il
pas se montrer indulgent?
Après la victoire, il est d'usage de ren
voyer les prisonniers.
' Parmi ceux qui ont été victimes de leur
zèle malencontreux pour une opinion
inconstitutionnelle, il en est un qui mé
rite une indulgence plénière: c'estM. Cer-
nuschi. - ,
M. Gernuschi s'est mêlé de ce qui ne le
. regardait pas, et, assurément, il a eu tort.
Il a soutenu de ses deniers la cause répu^
blicaine, et ce n'était point, son droit ;
mais on, ne devrait pas oublier qu'à une
autre époque, l'immixtion de M. Ger
nuschi dans nos affaires a été sollicitée
par les ministres eux-mêmes.
. En effet; M. Gernuschi n'est pas seule
ment un républicain ardent et convaincu,
il est de plu^unetonomiste du plus haut
mérite, ®t lors dç/I'enquéte sur tes ban-
gouvgi^ement jugea utile de re
cueillir smTTemoignage.
A un autre moment, alors que les ora
teurs dè barrière professaient dans les
réunions publiques les doctrines que l'on
sait,' M. Gernuschi ne craignait pas d'aller
combattre le socialisme dans son antre,
et, au risque de se faire "huer, chasser et
peut-être massacrer, il opposa des idées
raisonnables aux théories.des communis
tes.
.En ce temps-là on ne se plaignait pas
de l'intervention de M. Gernuschi^ et nous
sommes loin de le trouver mauvais.
Hier il combattait le gouvernement,
cela est incontestable ; mais précédem
ment il avait rendu de grands services à
la cause conservatrice ; et nous croyons
que, tout compte fait, il serait équitable
de lever l'interdit et de lui. permettre
de revenir en France.-
Nous demandons l'oubli, pour tous les
combattants de la période plébiscitaire,
et nous ajoutons que ce serait une géné
rosité bien placée. ■
HOBEIIT MIXCUELt.
terreur 1 exonérée? Croit-on qu'elle I ans, cest-à-dire au aioment mê
Oïl lit dans le Siècle ■:....
:. Voudraitron nous persuader que le vote
du plébiscite signifie autre' chose que ce
qu'il plaira au pouvoir personnel de'lui faire
signifier ? Que l'Empereur prenne où il-vou
dra ses ministres, ses ministres n'en seront
lias moifts : des commis à ses oz-dres, . qu'il
prèn{îra,~"qti:'iî' "renverra à «a guise. Lisez
plutôt le Journal officiel de ce matin.
Cette appréciation n'a .rien de surpre
nant, quoiqu'elle soit assez difficile à
justifier.,Le Siècle n'a cessé de répéter,
sur tous les tons que le vote du plébiscite
serait un coup funeste porté, à la liberté
par le pouvoir personnel. Aujourd'hui
que le plébiscite est voté, aujourd'hui
que la France s'est prononcée, tous les
vrais amis de la liberté, tous les partisans
du plébiscite sont d'accord pour procla
mer le.sens libéral que la suffrage univer
sel a dû attacher àson verdict. Personne ne
parle "de réaction, personne ne songe à
revenir sur les réformes accomplies, à
enrayer les réformes commencées, à re
fuser les réformes promises.
Le régime parlementaire n'est pas plus
menacé qu'il y a trois mois, et il a main*
tenant pour lui la consécration'de la vo
lonté. nationale directement exprimée.
Les sénatus-consultes de septembre et
d'avril sont devenus quelque chose de
plus que des sénatus-consultes, et ont re
çu une sanction qui: les garantit contre
toute tentative de retour en arrière. .En
fin, si le vote du 8 mai est accueilli avec
enthousiasme parce qu'il donne -la stabi
lité et la 'sincérité, il l'est aussi parce
qu'il facilite le progrès. ; .
En présence d'un pareil résultat, croit-
on que l'opposition systématique avouera
qu'elle avait envisagé le plébiscite avec
une
consentira à ne pas prendre' le' deuil de la
liberté, quand la liberté n'est pas mena
cée? Mais non: l'opposition veut être bat
tue ; élle tient &on -déâespoir ; elle refis
se toute consolation. Il lui plaît que le.
pouvoir personnel triomphe, et elle affir
me ce qui lui plaît! On lui fait observer
que la responsabilité ministérielle sub
siste avec toutes ges conséquences : et elle
répond que les ministre^ lïe soiit que des
commis. On lui fait observer que l'Empe
reur choisit ses nouveaux ministres dans
la majorité, et -qu'il ne peut faire autre
ment : elle s'écrie qu'il peut faire tout-ce
qu'il veut et que personne n'aurait rien à
dire s'il lui prenait fantaisie de rompre
en visière à l'opinion publique.
Voilà une manière neuve et ingénieuse
de faire de l'opposition. Mais ce n'est pas
à ses lecteurs que le Siècle devrait adres
ser sa jolie thèse de droit constitutionnel,-
c'est à l'Empereur lui-même : « Sire, de
vrait dire M. Louis" Jour dan, on vous
trompe quand on vous affirme que vous ne
pouvez pas faire tout ce que vous voulez;
on vous trompe • quand on vous parle du
sens libéral du plébiscite, et de la puis
sance de l'opinion publique. Votre pou
voir est absolu; le plébiscite vous fait au
tocrate ; l'opinion publique n'est, qu'une
esclave. De grâce, sire, prenez des minis
tres impopulaires; opposez-vous à ce que
le pays désire; renoncez à cette attitude
libérale qui nous fait tant de tort e.t tant
de peine. L'intérêt du Siècle exige que
yous vous jetiez dans la réaction : nous
refuserez-vous cette légère satisfaction? »
II'n'en faut pas douter, une pétition
ainsi conçue aurait beaucoup de chances
d'être accueillie. Pourquoi le Siècle ne pu
blierait^ pas une adresse des irréconci
liables à l'Empereur pour demander
le rétablissement pur et simple de la
Constitution de 1852? Après tout, c'est
peut-être ce qu'il voulait en combat
tant le plébiscite. Allons, un peu de fran
chise! Vous désirez une réaction, parce
qu'elle ferait bien vos affaires : dites-le
franchement. Mais tant qùe vos vœur ne
sont pas accomplis, tant qu'on ne s'est p^is
rendu à vos prières, d : ailleûrs obscuré
ment et timidement exprimées',- tant que
le gouvernement n'a fait aucune, des .sot
tises- que v'ous .désirez, soyez donc assez
sincères pour convenir que .tout ne va pas
à votre gré, et que le ministère Polignac se
fait attendre. Soyez assez sincères pour ne
pas calomnier à la fois la Constitution qui
établit le gouvernement: du: pays parle
pays, la naterrr'françâ-ïse qui a voté la
Cons titution^ l'Empereur qui l'a présentée,
le ministère qui l a rédigée, le Parlement
qui l'a demandée. Et si vous'voulez ten
dre des pièges .au gouvernement en par
lant du triomphe , du pouvoir. personnel,
tendez au moins ; des pièges moins--gros
siers : on voit trop clair dans votre jeu:
R. FHART. -■
Les servicês distraits "du - ministère de
l'instr uction publique pour être réunis au
ministère des lettres ; sciences-èt arts
formeront une direction, soiis le.titre de
dir.ectionides lettres et sciences.
C'est M. Weiss, secrétaire général du
ministère, qui exercera les attributions
de directeur des lettres et sciences.
C. PIEL.
"Nous continuons à énùmérer'les amé
liorations qu'il nous ; paraît nécessaire
d'introduire dans notre régime militaire :
La position des sous-officiers vient de
subir un changement radical par l'adop
tion de la loi du 1 er février 1868. Tandis
que sous l'Empire de' la loi de 1855 qui
autorisait le rengagement avec prime,
les sous-officiers s'éternisaient dans ies
corps, celle de 1868, qui a réduit la du
rée de la présence sous les drapeaux de
sept à cinq ans, en supprimant la prime
de rengagement et les hautes paies d'an-
leurs services sont le plus précieuxi
• D'autres motifs encore,"que nous
énumérer rapidement, nuisent au r
tëihent des cadres.' : "
La loi Niel ayant réduit la' duTée de la'
présence au corps des deux septièmes 1
avec un effectif invariable, du moins jus
qu'à ce jour, de quatre cent mille 'hom
mes, les sous-officiers comptables,, ser-|
gents-majors et fourriers, voient leurs-
écritures augmenter dans une forte pro-^
portion, puisque ces écritures' Sont en
raison directe, des hommes à incorporer*
et à libérer.
Pour les sous-officiers plus spéciale
ment chargés de l'instruction et de la dis-,
cipline, leurs fonctions sont .également
devenues plus pénibles, puisque ces fonc- 1,
tions sont d'autant plus difficiles qu'il y 1
a plus de recrues à instruire et à disci->
pliner.
Ces derniers ne se plaindront certaine-»
ment pas du régime qui les libère dès
qu'ils sont suffisamment instruits; mais
au-moins faudrait-il indemniser les " ins
tructeurs de ce surcroît de travail impose
par le renouvellement incessant des sol- 1 -
dats. - .. ;■■, '^ ... v '.
Quelle est la position faite àux. sous- ;
officiers que l'on . considère , à ju^ titra,
comme le mécanisme, le plus impoffaût»
la cheville ouvrière de l'armée? ' N v.
: Dans l'infanterie il faut au moins derat :
ans pour former un sous-officier, nous n»
disons pas un bon: sous-officier. Dans les'
autres armés, où les détails du service et
de l'instruction sont plus compliqués, on v
peut compter une année de plus.
Le bon serviteur, pour obtenir les ga-^
Ions, est obligé d'étudier le's théories suri
les manœuvres, le service intérieur, le'
service en campagne, le service Ides pla-?
ces, le tir, l'entretien des armes, la sape,-
les mines, la construction des batterie
etc., etc. Le jour de sa nomination "il,n'a^
plus que deux ans, en moyenne, à passer
au corps, et cela sans tenir compte d'un'
congé de semestre, et d'un renvoi par'
anticipation. v ■ v
- Apprendre tant de choses et afïronter
de gaîté.de cœur, les tribulations inhéren- v
tes.au grade intermédiaire "decaporal, ne
saurait ,être du goût d'un homme intelli
gent qui. sait -ne pas devoir jouir long
temps dé ses galons d'or ou d'argent.
Aussi les chefs dé, corps'et l'es comman
dants de compagn'iè, d'escadron, ou de bat-'
terie ne savent-ils où prendre des sous-|
officiers parmi : la foute des jeunes gens
-chez lesquels l'espoir d-'une libération Ta-'
pide attiédit le désir d'avaiîcement. \
. A cette première ûausé .de la difficulté
de recruter les cadres, vient s'ajouter
l'effet produit par une solde notoirement
insuffisante. : . ■ ,
De 1860 à 1870, la -solde des sous-lieu
tenants d'infanterie a été portée de 1,350.
à 1,850 francs, soit 37 pour cent d'aug
mentation, tandis qué celle des sous-of J
ficiers n'a varié-que de 18 r centimes pour
tous les grades, soit, en moyenne ,. de
moins de 15 pbur cent pour l'ensemble
des sôus-officiers du grade de sergent à
celui d'adjudant.
■ Le sergent d'infanterie, que nous pren^-'
drons naturellement comme type, touche
actuellement par jour 93 centimes, sur
lesquels il en verse 60 à l'ordinaire de là
cantine. ■
Il lui reste donc 33 centimes pour soii
vin; son café, son tabac, son blanchissage^
sa barbe,et sa.coiffure, ses menus plai^
sirs, son.savon, son fil, ses épingles, etc..
Qui oserait dire qu'une pareille mesqui- -
nerie n'est pas indigne de la France? \yv.
Il faut de toute nécessi té-trouver'un
moyen de recruter nos sous-officiers et de
les retenir sous les drapeaux à l'expiration
de leur temps de service, sans toutefois
les y laisser s'éterniser
cienneté, les porte au contraire à se reti- j Ce moyen est complexe, car il consisté
rer dans leurs foyers à l'âge de vingt-six ( d'abord à augmenter le bien-être du so.us-
FEUILLETON DU C0\STITlU!)I\EL, 18 MAI.
Ll MAUDITE
Stella avait entendu venir de loin là
cohorte, menaéante; ; aussi avait-elle- bien
vite compris^que dans la situation qu'elle
s'était faite elle-mênfè^situation qui assu-
raitla tranqiîillitfî future du. jeune hommej
elle était perdue, et par conséquent lui
avec elle, si elle ne savait pas tirer un
habijé parti de -la crainte qu : elle inspi-
rait, et si elle ne savait pas s en faire une
Îiroteiîtion contre laquelle nul n'oserait
utter.
Elle avait donc fermé sa cabane dont
elle voulait qu'aucun regard curieux ne
gût pénétrer les secrets, et la clé en avait
été déposée par elle dans un trou dans le
sable, sur lequel : elle avait mià- lès ser
pents favoris qu'elle avait élevés elle-mê
me, et qui lui obéissaient comme le char
mé obéit au-charmeur. Elle savait "que
l'on en avait grand peur dans le village,
quoiqu'ils fussent parfaitement inoffen
sifs, et ee lui était un commencement de
garantie.
Elle avait tracé, ces multiples cercles
mystérieux qui effrayaiént toujours gran
dement les gens de Laroque-des-Arts, et
au lieu de "cailloux blancs-, elle avait jeté
dans leur entrelacement des pierres noi
res, dont la disposition rappelait, à l'es
prit et à l!œil, des images funèbres. .
Elle s'était parée de. sa robe brodée des
signes du zodiaque, avait- pris une coif
fure faite'déplumés et.des&rres d'oiseaux-
de nuit, réputés diaboliques, tels que la
chauve-souris, l'orfraie; puis, armée d'une
longue baguette de coudrier, elle atten
dait les pieuses femmes de Laroque-des-
Arts, qui arrivaient sur elle hurlant- des
menaces de mort.
— Ahl mon âme adorée, disait à part
elle la jeune fille en ce moment critique,
et en «songeant à Barthélémy,- dont le
corps jeune-.-et-.fort devait rester, tout le
jour, dans l'eau presque glacée de la ri
vière. Ah! mon. âme, qu'il est difficile
d'être heureuse au milieu des hommes!
Mais sois tranquille, ajoutait-elle comme
s'il-avait pu l'entendre, je défendrai ma
vie qui estla' tienne, tu:es dans ma main,
je ne te laisserai pas choir. •>'
A peine les-femmes armées de leurs
chapelets furent-elles à portée d'entendre
sa voix qu'elle leur intima l'ordre de ne
pas avancer ; quelques-unes, plus faciles
à impressionner que les autres par cette
forme extérieure de sorcellerie, se le tiu-'
rent pour dit et gagnèrent le, village en
toute hâte. Là, du moias, l'ombre de l'é
glise et'de la croix sainte les protégeait,
elles et les leurs, des mauvais sorts que
l'on pouvait vouloir leur jeter; tandis que
les autres, moins promptes à être intimi
dées, continuèrent à avancer.
Alors, Stella leva sa baguette comme
une menace et fit lentement quelques pas
en avant dans le cercle dont elle occupait
le centre.
— C'est le jour mauvais aux enfants
qui quittent le village, dit-elle, en voyant
à côté de la mère de Barthélémy, des
femmes dont les fils avaient-aussi.été re
quis pour le service de l'Etat; c'estl'heur.e
fatale pour les filles qui'restent. Et de ses
frands yeux noirs la jeune fille regar
ait d'un regard fixe et menaçant les villa
geoises qui se mirent à trembler en son
geant aux enfants qu'èllos aimaient et
que ces sinistres prédictions pouvaient at
teindre. ,
Stella voyant que. les menaces s'apai
saient pour faire .place à, la crainte, se mit
à tracer sur le sable, tout en chassant de
vant elle du bout de sa baguette, qui con
tinuait à faire des- signes sur le sable,
tout le troupeau féminin qui reculait,
courait, allait, allait toujours pour ne pas
se trouver enfermé avec la sorcière dans
les lignes maudites qu'elle faisait de la
poin te de sa gaule blanche.
— Non-seulement bien des fils n'em-,
brasseront plus jamais leurs'mères et
s'endormiront sur la terie froide des
champs de batailles étrangers, mais en
core leurs corps seront dévorés par les
oiseaux du ciel et'leurs os blanchiront
dépouillés, sous la pluie et les frimas,
comme ces arêtes ae poissonfe que la
rivière rejette sur le bord dans ses gran
des colères.
Puis, peu à peu, gagnée elle-même par
la fièvre de la divination qui s'emparait
d'elle et la possédait tout entière, elle
continua : . -. .
— La terre qui ne.serq, plus arrosée par
la sueur des nommes dont on prend le
sang pour le répandre au loin, la terre
va, tous les jours, resserrant ses flancs
féconds qui vont se refuser bientôt à por
ter les récoltes prochaines. Les froments
manqueront à la moisson, l'herbe aux
fauchaisons," les raisins au pressoir, et
l'hiver, d'un pas liâtif, viendra mettre son
manteau blanc sur chaque chose pour en
cacher la misère.
Ah ! misère ! misère !
L'homme ne'veut plus écouter la voix
du ciel, il ne fait que de petites œuvres,
au nom de son grand orgueil et de sa va-
•nité;. aussi ne récoltera-t-il que la mort,
' et Joute l'eau du Lot passerait plutôt
dans le" creux que je ferai à ma baguette,,
en en retirant la moelle, qu'une pensée'
sage'ne s'abriteçait dans une cervelle hu
maine. - ' ■
Malédiction ! malédiction 1 s'écria-t-elle;
et de sa gaule de. coudrier elle soule
va des gouttes d'eau, brillantes et claires,
du Lot tranquille qui coulait entre ses
.■ deux rives vertes et fleuries, et les jeta
.vers les femmes, attéréès de ses prédic
tions, qui' en furent atteintes aux mains *
et au visage. ■ .
• Absolument comme si ces gouttes d'eau
limpide eussent été de plomb fondu, les
femmes se mirent à pousser des cris- dé
chirants que leur inspirait la frayeur, et
à fuir de toute la vitesse dé leurs jambes
agiles.
Seule la mère de Barthélémy se re
tourna vers la bohémienne comme pour
faire tête à l'orage et en la voyant tou*-
jourg marcher vers elle de son pas grave,
calme et tranquille, elle lui dit :
— Puisque tes sortilèges ont fait
mourir mon fils, tue moi aussi; au moins,
je. ne souffrirai plus, et comme je suis
une bonne chrétienne, tout autant qué
le fruit de mes entrailles était un bon
chrétien, je ne crains rien du mauvais es
prit'qui t'agite, ni de là malice qu'il a
mise, en toi; j'irai rejoindre mon enfant
dans le saint .paradis du bon Dieu. Tué-
moi, mécréante ! tue-moi, mauvais scor
pion que no'us avons recueilli et élevé pour
notre malheur. :
Et sa colère s'abaissant peu à peu sous
ses larmes/ comme un grand vent sous
une pluie Tine, la pauvre femme laissa
tomber sa tête sur ses mains jointes et se
mit à pleurer. v -
Alors Stella s'approcha doucement
d'elle etlui parla taut bas, lui donnant les
consolations qui endorment. les âmes
simples, et auxquelles les femines des
champs sont toujours sensibles.
. Elle lui parla d'une autre vie, elle lui
affirma qu'elle retrouverait son enfant
dans des temps meilleurs, et finit par, la
convaincre en lui mettant dans les mains
de l'argent destiné à faire dire des messes
pour appeler la paix dans son âme et la
résignation dans son cœur affligé. : :
.— Tu ne lui as donc pas jete de sort, à
mon pauvre' fils? demanda .enfin la pay
sanne à la Bohémienne.
La jeune fille leva les épaules d'une fa
çon énergique et rassura à cet égard cette
bonne femme qui l'avait presque élevée ;
et comme la paysanne' ne se rappelait pas
que la jeune filie eût jamais porté mal
heur à son logis, bien loin de là, elle finit'
par.se calmer peu à peu.
L'aisance, sinon la richesse de la fa
mille du berger, ne venait-elle pas des
dons que le passager avait faits par ami
tié pour la petite? et depuis-que le brave
homme avait remis ses rames et ses ba
teaux à Stella, n'était-ce pas encore le plus
clair et le plus abondant de leur revenu,
Îue la part qui arrivait par la rente: des
ons qu elle recevait pour le passage des
habitants de Laroque-des-Arts? ;
Les moutons avaient-ils jamais été ma
lades ? en avait-on perdu depuis qu'elle
•avait été recuéillie par le berger ?• Jamais 1
et ee fils même, ce fils tant aimé, dont la
mort lui arrachait l'âme:, n'avait-il pas été
le .plus, fier, le plus beau et le meilleur des
enfants jusqu'à cette heure de désolation ?
La réquisition, cette loi cruelle et mau
dite,'n'était-elle pas la-cause de ce grand
malheur, hian plus que les in vocations ou
les sortilèges de cette moricaude qui l'ai-
m'ait. comme un frère,.puisqu'elle avait été
élevée près de .lui..et qu'ils ne s'étaient'
jamais: quittés depuis que Pataud avait
fait la découverte de Stella.
Toutes ces réflexions arrivèrent lente
ment, et non sans peine, à l'esprit de la
vieille femme qui alors, presque honteu
se de ses emportements, se releva, essuya
ses yeux du revers de son tablier et reprit
tristement le chemin de sa demeure. •
Stella, une fois seule,- rentra précipi
tamment dans sa maison dont elle tira la
porte sur elle, laissant toujours en senti
nelle, dans la crainte de quelque surprise,
les couleuvres apprivoisées qui, à l'ap
proche d'une chose inusitée ou étrangère,
: seraient rentrées vers elle en toute-liâte.*
Alors elle fit rouler sur elle-même et à
l'aide d'un ressort savamment agencé,
dont le passager son -prédécesseur lui
; avait donné le secret,: une lourde part du
rocher qui servait de porte à une pièce
spacieuse, haute et fott - étrangement
garnie. .
; A la partie voûtée pendaitune lampe,à
' sept becs d'un métal clair comme de far-
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