Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-03-08
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 08 mars 1870 08 mars 1870
Description : 1870/03/08 (Numéro 67). 1870/03/08 (Numéro 67).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6756441
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
SSe AOTEE.—M* 67.
ABONNÉifÉNS DES DÉPARTEMENS.'
TROIS MOIS..»16 y».
SIX MOIS,B2 FEU
UN 64 PKj
pour les pays étrangers , joir le tableau
publié tes s et so de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E-IG ibiat et C,
. rue des Bons-Enfans, 19.
BUREAUX A FAR% rué & ?âloîâ
sm sœsmiaBsmsmwm
B
Tfrmt
77^'-- -
'**' ' -A V
ï • - V-'" X .
Les lettres ou, envois d'argent soN'-AFBRASCBÎs^spi/SDîèjfttp '
Les articles déposés ne sont pas rendus;
JOURNAL POLITIQUE LIFTES AIRE. UNIVERSEL.
HARDI 8 MARS 1870.
ÀBÔNNEMENS DE PARIS.
TROIS KOIS- ttî. ,-ï 18 n.
Six MOlSr,-i-«v«s »*.»j" 26- »••
UN AN 82" FB.
DN-NUMÉRO 20-CENTIMES^.
Les aboDnemens datent des 1 er et 16
■ de chaque mois."
Les Annonces sont reçues chez MM: Fauchet, Laffite, Bdlijes et C®, . ,
place de la Bourse, 8, à M. Dcport , 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve d'examen, et, s'il y a lieu,
, , de modification par l'admistration |du journal.
PARIS. T-MAES.'-—'
M. ^Russon-Rillault, -vice-président, rem
place au fauteuil M. Schneider. Après la dé
pôt de plusieurs projets do loi et la lecture
de quelques rapports, la. parole est donnée
à M. le comte Léopold Le Hon pour dévelop
per son interpellation sur l'Algérie.
M. Le Hon a largement usé de son droit,
car son discours n'a pas duré moins, de
deux heures et demie. Nous dirons, d'abord
que ce trop long discours nous a fait regretr
ter une fois de plus que nos députés per T
sistent à ne pas adopter-la coutume an^
glaise, , qmi.çonsisto à traiter simplement et
brièvement les questions ^d'affaires. • . ...
; Le discours de l'honorable député de
l'Ain peut se résumer en deux mots.: charge
à fond, contre le gouvernement militaire de
notre colonie, exaltation du- régime civil et
de la liberté. Ce dernier mot est revenu bien
souvent sur les lèvres de M. Le Hon et lui
a yalu chaque fois,.une. chaleureuse appro
bation de ses collègues de la gauche.
L'orateur a commencé par s'élever aV6c for
ce contre le projet .de' doter l'Algérie d'une
Constitution séparée. Il soutient que les co
lons désirent l'assimilation complète à la
mère, patrie et tout au plus quelques. lois
particulières pour ménager la transition. Le
régime des séDatus -consultes n'a pas leurs
sympathies et l'opinion réclame l'appui et
le concours du Corps Législatif. Pour que
ce concours sqit efficace et éclairé, il est
indispensable que l'Algérie soit représentée
à la Chambre. "
On objectera,, dit. l'orateur, - que les. ci
toyens français établis dans les trois provin-
cesd'Alger, de Constantineet d'Oran nesont
pas assez nombreux pour envoyer trois re-
présentans. Le fait est exact, mais selon lui
l'importance des intérêts ,à défendre- doit
autoriser cette légère in fraction à la loi élec
torale.
Après avoir démontré la nécessité d'ac
corder trois députés à une colonie dont Je
territoire est égal aux deux tiers de celui, de
la'Jïr^nce;M. Le Hon s'élève avec une grande
énergie contre la prétention d'admettre corn-.
mç éleeleurs.Jes étrangers établis en Algé
rie et les indigènes..., Sous aucun prétexte,
dit»il; des citoyer.s non français ne doivent
être autorisés à so •mêler,.ppri'élection, de
députés, aux affaires générales de l'Empire.
TouUiu plus peut-on les.autoriser à..concou-
rir. à l'élection des, membres des conseils';
•municipaux .chargés de veiller aux.intérêts
locaux. " ...
M. Le*Hon invoque, à l'appui de sou ar
gumentation le grand principe de'la liberté
absolue qui, seule, peut rendre une société
forte et prospère. De la part d'un député
qui, depuis vingt ans, s'est associé, à toutes
les mesures, antilibérales, cette déclaration
ne laisse pas que de causer un certain éton-
nemeht. - •
- Le discours de l'honorable M. Le lion se
prolongeant outre mesure, il nous est diffi
cile de suivre l'orateur dont la.vojx est cou
verte par le bruit des conversations parti
culières. La fatigue de là Chambre'et.du
public des tribunes est visible; • Nous devi
nons à certaines paroles que M. Le Hon s'ê-,
lève,contre le régime militaire et demande
instamment que l'on nomme un .gouverneur
général civil chargé d'administrer la colo
nie sous la direction d'un ministre spécial
de l'Algérie. - • .
La pensée du gouvernement de créer le.
dualisme en instituant des conseils géné
raux pour les Européens, et des conseils gé-
néraux pojir les indigènes lui paraît vicieu
se. Il ne veut qu'un seul conseil général par
province. ' " -
L'orateur descend, de la tribune, pour re
cevoir les félicitations de la gauche. M. Ju
les Favre f lui serre la main avec.effusion. .
M. le général Le Bœuf, ministre de la
guerre, succède à M. Lo Hon,"pour; déclarer
qu'il ne discutera pas la question à fond.
le conseil d'Etat étant saisi ""d'un projet de
sénatus-co'risulte. Cette déclaration soulève
un orage qui ne'» tarde pas à-se calmer
quand le ministre informe la Chambre
qu'aussitôt après l'adoption -du projet par le
Sénat le gouvernement soumettra au Corps
Législatif une série de lois organiques des
tinées à assurer l'avenir de notre colonie.
Le général Lo Bœuf affirme que, si la
zona, militaire doit rester, jusqu'à nouvel
ordre soumise à -un régime exceptionnel,
l'autorité des., généraux sera réduite à ce
qu'elle est. en France .dans la zone civile.
Les préfets ne dépendront plus que du gou
vernement général de la -colonie et ne seront
nullement subordonnés, .comme à présent,
aux commandans militaires- des provinces.
Les déclarations du.ministre delà guerre
sont accueillies-avecr faveur
La Chambre se sépare, vers .six heures et
remet à demain la suite de la discussion
sur l'Algérie.
A. Wachter.
BULLETIN POLITIQUE.
L'attention- publique - se reporte- depuis
quelques jours sur le Concile. Malgré leur
désir de se tenir absolument en dehorsdes
délibérations de la grande assemblée re
ligieuse réunie à Rome y les principaux
gauvernemens européens, paraissent avoir
été amenés à soumettre au Saint-Siège quel
ques observations sur la .nature, de certaines
dss décisions qu'on annonce devoir être mi
ses, en délibération; Nous avons signalé hier
une dépêche de Florence annonçant que le
gouvernement français . jugeait opportun
d'accréditer un ambassadeur auprès du
-Concile. Si cette nouvelle se confirme, Sous
ne tarderons sans doute pas à apprendre
que le gouvernement autrichien et d'autres
encore ont pris une résolution semblable.
Xe cabinet de Vienne se montre en effet
très préoccupé des embarras qui peuvent
résulter de la proclamation par le Concile
de quelques-uns des canons dont -le projet
a. été publié. On sait que l'ambassadeur
d'Autriche à Rome, . le comte de Trauttmans-
dorfl,-a lu au cardinal Antonelli une note de
M. de B.eust, . destinée .à provoquer les sé
rieuses réflexions-dû Saint-Siège. 1,1
La réponse faite à cette note parle cardi
nal Antonelli paraît ,avoir consisté, upïque-
mentà dire que les appréhensions du gou
vernement autrichien ne sont,pâs du. tout
fondées. •' l .. . ■, ,
M. de.Reust avait exprimé l'opinion que
les résolutions projetées renferment' plu
sieurs articles qui, sortant des matières dog
matiques,- empiètent ostensiblement sur le
domaine,de la politique et menacent de pro
voquer des conflits entre l'Etat et l'Eglise. <
' Le cardinal Antonelli a,' dit-on, répondu
en s^attachant à montrer que les articles
donlon se préoccupa ne sont que la con
firmation des doctrines déjà plusieurs fois
exprimées par l'Eglise, doctrines que le droit
souverain du. Concile est de formuler dans
les termes et'-s'ous la forme qui lui paraî
tront opportuns". ■ • . . • .
Lo cardinal a ajouté, et il a fait valoir avec
beaucoup d'insistance, q«e les décisions
du Concile sont purement des proclamations
de principes qui se renferment dans le do
maine des idées et ne sauraient modifier les
rapports actuellement exislans entre l'Eglise
et les gouvernemens. •>.
Les différens-concordats resteront, no
tamment, après comme avant le Concile, et
qu.elles que soient .ses résolutions;' la-règle
de conduite à laquelle le-SaintrSiége se.
montrera consciencieusement fidèle vis-à-vis
de chaque Etat.
En d'autres termes, le représentant de la
cour de Rome a» cru répondre victorieuse
ment.aux représentations, du ministre autri
chien en so fondant sur ce que le Concile
n'est pas appelé à faire-des règIemens~po!i-
tiques dont l'Eglise veuille chercher à impo-
ser..l'application, mais seulement des décla
rations de doctrine dans l'ordre apurement
spéculatif "et platonique. . , -, -,.
la façon dont la cour de Rome envisage
les conséquences • des décisions du Concile
est-elle bien conforme à la réalité? Ne peut-
on pas prévoir,dès à présent que ces déci-
sions ne seront pas sans affecter la situation
de l'Eglise vis-à-vis des gouvernemens et de
la société laïque 1
Déjà on a vu se produire une conséquen
ce malheureusement trop réelle. C'est un
commencement de schisme en Orient et la
rupture d'un certain nombre d'évêques ar
méniens avec le Saint-Siège.
Pour les autres Etats,, on n'a sans doute
pas à prévoir que la division qui-, s'est
déjà produite dans les esprits et jusque dans
le sein de l'épiscopat puisse aller jusqu'à un»
schisme ; mais on ne peut méconnaître que
les rapports des gouvernemens avec l'Eglise
n'en doivent être sérieusement affectés.
L'idée de la séparation i de l'Eglise ,et de
l'Etat gagnera nécessairement du.terrain^. Les'
partisans des concordats etdu budget public,
des cultes auront.assurément plus de peine
à en obtenir le maintien, -lorsque l'Eglise ca
tholique aura accentué ses dissentimens
avec les idées et les principes sur lesquels
repose la société laïque...
Voilà- ce qu'il importerait de ne jfas per
dre de vue à Rome-.- -
Les nouvelles do l'étranger sont absolu
ment insignifiantes. . \
DE LA B0CKSS, ,. .
cotrasBECLOTUâB. ie s -■ la 7 Hausasi, Baisst
SS/Oau<;ompt., 74.45 7 4 50 » 05 » »
—Fin du mois. 74 57 74 57 » » » -
4t/2au compt. 105 25 102.75 »
Coupon détaçhé. . .
»,
» 25
c. barbe.
,FEÏ¥ÊÉ.
AGKKCB HATAS.
SERVICE DE NUIT.
Bavière. ,
Munich, 7 mars. *
La Gazette du pays bavarois apprend que
le comte de Bray a accepté définitivement. le
portefeuille du ministère des affaires étrangè
res, 1 -.
Espagne.. .
Madrid," 7 mars.
La réunion da la majorité qui a eu liea hier
soir, :a décidé, qu'uno commission de quinze
membres^ dont'einq membres pris dans cha-r,
cune des trois fractions dos Gortès, serait char
gée, de proposer le mode le'plus rapide dô pré
paration' des lo'îs.' organiques: Les conclusions
du,rapport, devront obtenir préalablement l'ap-.
probaiion de la majorité. ^
Plusieurs orateurs ont soulevé la "question de :
l'élection d'un monarque qui, sur les observa-
tiofts du maréchal Priai et de M. Rivero, a'été
ajournée après le vole dos lois organiques.
Portugal.:
Lisbonne, 7 mars. „
La flotte britannique est-partie ce matin pour
une excursion d'un mois aux îles Açores. Le
temps est beau. ;. V.
. ISaîie. . ,
Florence, 7 mars.
.Le secrétaire général du ministère de l'inté
rieur , M. Cavallini, a été élu.député dans lo
collège de Pallanza par 600 voix sur 607 votans.
Florence, ,7 mars.
Chambre des dépulés.^Les ministres présen
tent divers projets-pour' la réforme de la loi-
communale et provinciole; un projet jrelatif aux
tarifs télégraphiques ; la'loi fort stièro; un pro
jet sur l'exercice de la profession d'avocat et
de notaire; If s modifications au budget de 1870,
et enfin un projet tondant à autoriser l'oxercice
provisoire du budget jusqu'au mois d'avril. ,
- M. Sella annonce qu'il présentera l'exposé fi
nancier jeudi:" '■ • "
Demain aura lieu l'interpellation sur les ban
ques usuraires de Naples.
La Correspondance du Nord-Est publie
les dépêches suivantes :
Vienne, 6 mars, -11 h. 20 soir -
Dans une conférence privée des membres al
lemands du It'Qichsrath, tenue chez "le ministre
Giskra, il a été arrêté que la réforme électorale
serait adoptée en principe dans la session ac
tuelle.
On annonce de Rome que lo chapeau do car
dinal doit être conféré à l'archevêque de Posen,
Mgr Ledochowski. ' ;
Lo nouvel ambassadeur do Russie, prince
Orlolf, arrivera à Viënno dans lo courant du
mois de mars.
Munich, 6 mars, 10 h. 40 soir.
Le comto dé' Bray rencontre dos difficultés
dans la formation du cabinet, son programme
n'étant pas encore accepté par le. roi.
Lorsque, dans les premiers jours du
mois de décembre, les évêques de la chré
tienté se sont réunis• à Rome pour tenir,
un Concile ce,cuménique, le gouvernement
français pensait pouvoir s'abstenir de toute.,
•ingérence dans lès disputes canoniques
de cette assembléev Le prince, de La Tour
d'Auvergne, dans une circulaire qui a
figuré au Livre jaune, exprimait . l'es
poir, que.les décisions du Concile ne seraient
point en désaccord avec le droit,public de la
France, Voici I qs .,propres termes de la dé
pêche* du '8-septembre 1869 : -.
« L'inteïvention du gouvernement de Sa
» Majesté-pourxait. avoir,,,pour., résultat de
» l'engager dans,des débats.',pénibles,sans
» lui donner la certitude de faire prévaloir-
» .ses , avis, et ..l'exposerait .à. des .pocflit?
» qu'il ne pourrait, la plupart du-tempsy
» éviter sans encourir les plus graves res-
» ponsabilités Nous sommes en mesure
i„.de décliner, le>pas échéant) celles des dé-,
» cisions du prochain Concile qui seraient
» en désaccord avec le droit public de la
» France. C'eât là ^ au surplus, une» éven-
» tualité en présence de laquelle nous espé-
» rons ae pas nous trouver placés. Nous
» avons confiance dans les vues élevées qui
» prévaudront au sein de cette assemblée,
» car il nous. est .permis de compter non
» moins sur la sagesse du Saint-Siège que
d sur. les, lumières- et le patriotisme des
» évêques. » •»
Ce qui s'est passé depuis que le prince de
La Tour d'Auvergne nourrissait ces espéran
ces» a pu modifier en. quelques points les
dispositions du gouvernement impérial. Il
§st probable.que si, à l'heure qu'il est,
le comte Daru avait à rédiger une circu
laire sur Je Concile ,..il manifesterait des
senti^pens un peu' moins optimistes que
ceux dont son prédécesseur se faisait l'in
terprète auprès des cabinets étrangers. Ce
qui nous fait - ,parler..ainçi, ce n'qst, point
seulement la correspondance: attribuée par
lQf.lHmes au Nouveau: miàistre des .Affai
res étrangères ; c'est surtout le : specta -
cle que nous'-donnent les membres' du
Concile et les discordes qui s'élèvent' entre
eux. Les idées étranges qui' semblent $o-
mjner l'assemblée ne laissent guère espérer,
que les gouvernemens puissent se désinté
resser longtemps dans les débats qui passion
nent le,corps épisçopal et,,qui..trqublent. 16
monde chrétien. On^ne s'attendait pas à
voir,-tant, de ., colères., éclater.. entre îes
pieux mandataires de la catholicité, et un
si vif échange d'atfathèmes préparer la pro
clamation du dogme de .l'infaillibilité. Jus
qu'à présont, la-polémique, religieuse s'était,
passée entre,orthodoxes et hérétiques, entre
croyans et impies;, aujourd'hui elle divise
les . orthodoxes et elle arme- les . croyans
les -uns -contre.'-les autres. On voit .les
théologiens s'envoyer-des défis ; le chanoi
ne Dollinger renié, le Père Xïratry. combattu
et des évêques se décocher, sous les yeux
des fidèles scandalisés, des traits pieuse
ment aiguisés pour l'attaque et la riposte.
L'évêquodeLavalestgoûrmandéparl'évêque
de Montpellier, l'évêque d'Orléans est con4
tredit par l'évêque de Strasbourg ; les têtes
mitrées de l'Allemagne, réunies en batail-
Ion, rédigent des protestations et soulèvent
des tumultes donWout'le Vatican, eit ému ;•
les -vénérables Arméniens, s.'iniùrgent ; les
patriarches d'Orient redressent fièrement
leur front basané ; toutes les crosses: d'or
s'agitent et se heurtent comme dans un
combat. Le Sacré-Coîlége ne ménage.au
cun, moyen de pression ; il enchaîne la li
berté des discussions, et,ne veut, point que
le Saint-Esprit éprouve la moindre contra
diction.
Plus affligeantes encore que toutes ces
zizanies et qae toutes ces violences/ sont les
idées au profit desquelles travaille le Saipt-
Siége et que la majorité du Concile.semble
disposéeà faire prévaloir. On pouvait espérer
que l'Eglise comprendrait les besoins et les
tendances de : l'époque .présente, - qu'elle
agirait suivant ses traditions et qu'elle vou
drait suivre, dans leurs nouvelles transfor
mations, les sociétés civiles.; on pensait
qu'elle dépouillerait les intolérances gothi
ques de ses enseignemens et quelle ren
drait à la raison humaine l'hommage que ses
progrès et ses découvertes lui ont mérité.
Mais. là était l'erreur : la religion semble
vouloir divorcer à tout jamais avec. îa rai-
son. De sages esprits s'étaient flattés de pou
voir les réconcilier; ils se heurtent à des
forces qu'ils n'avaient, point prévues. On,est
surpris de voir que ces, résistances aient
pour théâtre une ville' qui semblait appelée
à répandre de meilleurs' en'sejgpèmens et
que le patriotisme italien destinait à , une
autre propagande. En examinant les doc
trines que l'on y veut faire prévaloir et les
allures delà plupart des personnages dont
elle est peuplée, qui penserait que Rome
est un des centres de- l'Europe moderne,
quelle est circonvenue par le flot, montant
de la nationalité: italienne, -qu'elle a .près,
d'elle l'Allemagne savante, l'Autriche ré
veillée, la France inondée des rayons de la
liberté et de la. philosophie ?
Il se forme au Vatican, une ligue d'a
veuglement, que sont venus renforcer des
prélats arrivés, de l'autre .bout du mon
de.. Etrangers aux progrès de notre civir
lisation, ce sont des évêques missionnai
res, des vicaires apostoliques, dopt la
vie* se passe à évangéliser des sauvages
et à fairo prévaloir la doctrine chrétienne
dans des pays encore voués, au fétichis
me et à l'idolâtrie. Animés • d'un zèle
héroïque, ils sont partis un'jour, ils
ont rompu avec leur patrie, avec tout ce
qui touche 11 la ferre ; -ils , ont mis., des
océans, des déserts entre la civilisation et
eux. Après vingt ans, la voix du Souverain
Pontife les rappelle : ils arrivent ; mais ils
ne savent plus où en est l'Europe. Leur
christianisme est un christianisme primitif,
et ils ne le comprennent pas autrement'
qu'ils ne Font pratiqué au milieu de
leurs néophites chinois. G'est avec ces
apôtres que l'on forme, dans le Concile, une
majorité rétrograde contre laquelle vien
dront sans doute .échouer les efforts des
plus illustres représentai de» l'épiscopat
européen. - - ' - ■
Si l'ori'che'rck'e.les avajifagçs que la reli
gion doit retirer des violentes controverses
allumées dé toutes paris, on en est à re
gretter que le Concjle se soit réuni. Ceux
qui ont la foi, religieuse souffrent de voir
que les maîtres* dii .dogme s'accordent si
mal. Les prélats dont les noms retentissent
dans les polémiques^et qui font échànge
d'outrages ne retrouveront plus, en rentrant
dans leurs-diocèses, Ip respect, et la défé
rence dont on avait coutume d'eatourer
leurs personnes et leur.ministère;. le lien.de
la discipline religieuse va*se trouver consi-
dérableifièht-affaibli. Les incrédules auront
de nouvelles armtfs pour combattre lai foi.
Lorsque la papauté, -aura introduit dans le
dogmeles innovations dont on'inous parle,
on verra les croyans suivre • la; foi de leurs
évêques respectifs et,se grouper en autant
de petites.,Eglise?- qu'ily aura4'opinionsex-
priméês; l'unité romainé que l'on veut sauve-
garderseradétruite. Pour d'autres chrétiens,
les dogmes exhumés passeront inaperçus. Ces
i'ndifférens n'auront pas plus de- zèle-pour
les anciens, que pour les-nouveaux; l'in
faillibilité du^Pape, ne-sauraitj en aucune
manière, troubler le cours paisible de leur
existence! • ■ - - ., • ... ■
Mais le résultat le plus certain des'doc
trines que la cour de Rome veut f/iire t sanc
tionner par le Concile, sera de créer des
antagonismes entre le-, pouvoir religieux
et le pouvoir civil. Cesjprincipes .que l'ultra-
montanismà veut écarter^ /éess docteiffes
qu'il veut proscrire, ce sont/es priïleîpes et
les doctrines qui servent cfc
toutes les Constitutions en teguetit|,paï te^ :
triomphe du Syllabus, les gouNi&ne"éjS-
blis seront menacés à la base,
naturel qu'ils cherchent à se défenarêeTà re
pousser toutes les croyances qui tenteront de
descendre de la théorie à l'application. Nous:
voyons déjà s'armer contre les usurpations
civiles de la cour de Rome les puissances qui
pratiquent la liberté, tous le£ pays con
stitutionnels, toutes les démocraties. L'Au
triche, la Prusse, l'Angleterre, l'Espagne, ont
un droit public avec lequel les principes ul-
tramontains sont incompatibles. Quant à la
France, elle vient de prendre possession d'un
régime qui est une des erreurs, modernes
proscrites à Rome. Enfin, ce sera la guerre
déclarée à toutes lesUônstitutions et à tous
les Codes; On ne peut admettre que le Saint-
Si|ge;ne s'épouvante pas de l'isolement dans
lequel, de, semblables décisions peuvent le
jeter. Pour l'imposer, il n'a plus les ressour
ces d'autrefois ; il lui manquera surtout l'ad
hésion des masses populaires qu'il a repré
sentées longtemps contre les goQvernemens
despotiques du moyen-âge. Il lui manquera
la force matérielle et la force m,orale. On
peut donc encore espérer qu'il se montrera
plus conciliant qu'on ne le prévoit et qu'il
n'ajoutera point de nouvelles disgrâces à cel
les dont il s'est senti atteint par les progrès
de la nationalité italienne. Il saura aussi que
le drapeau de la France, quin'est point inu-.
tile pour protéger les dernières possessions
temporelles de l'Eglise, serait tout à fait
impuissant contre les défections dont cer
taines tentatives ultramontaines menacent
le pouvoir spirituel. ..
a. rénal.
4
Hier, lundi, la commission de décentrali
sation s'est réunie au Conseil d'Etat en as
semblée générale pour la seconde fois.
La commission avait à délibérer sur 1®
proposition de M» le ministre ,de l'intérieur
tendant à diriger ses premiers travaux sur
l'étude'de la question relative au mode de
nomination des maires.
M. Odilon-Barrot a fait ressortir, avec des
développemens très étendus, les objections
que iui paraissait soulever ce mode de pro
céder. Dans la pensée de l'honorable prési
dent de la commission, l'étude du problè
me de la décentralisation ne saurait se scin
der, et il y aurait des inconvéniens à s'en
gager sur la question de la nomination des
maires avant d'avoir étudié les questions
qui se rattachent à l'organisation du dépar
tement et du canton. . ■.
■ Ensuite, M; le général Favé a pris la pa
role, etj dans un discours très nourri et uès
substantiel, il a fait l'historique des événe
ment qui ont amené le premier consul à
organiser l'administra'tion française dans les
conditions où elle fonctionne depuis soixan
te-dix ans. Selon l'honorable membre, la
centralisation -avait surtout pour but. ,dô
réagir contre les excès.; de la période-ré
volutionnaire; et- les gouvernemens qui se ,
sont succédé depuis le premier Empire ont
eu le tort de la faire survivre intégralement
aux nécessités passsgères-auxquelles elle
avait pour but d'obvier dans l'origine. L'ora-
tQur a insisté particulièrement sur . la force
qu'assure et que maintient aux idées conser
vatrices la.décentralisation sagement enten-
due;«'està son admirablesystèmemunicipal
que la- Belgique doit;- selon luij d'avoir pu
échapper à la propagande révolutionnaire
alors qu'elle donne l'hospitalité aux,réfugiés
politiques les plus dangereux de tous les
pays d'Europe. C'est grâce aux mêmes cau
ses que l'Italie contemporaine a.pu envisa
ger, dans ces derniers temps, avec, un si
grand ealme l'éventualité de la mort du roi
Victor-Emmanuel et- de la transmission de
la couronne royale sur la tête de son fils
aîflé;... • ....-
En-terminant; Porateur s'est prononcé en
faveur d'un retour à la lovde"1831, qui est:,
à ses yéux, le premier et meilleur essai de
décentralisation depuis quarante ans.
MM. d'Andelarre, Raudot et Moulins ont
ensuite présenté des considéra tionsjes unes
8B faveut-de- la-liominaiioh des 'maires par
les conseils municipaux, les autres par le
suffrage universel.
Enfin, M. Desmarets se ralliant à l'opi-
Feuilleton du Constitutionnel, 8 mars.
ME" AMIE DE PENSION
Lilas avait pour la jeune fille qui, était ve
nue, au milieu de sa misère et de son aban
don, la chercher si affectueusement jusque
dans sa mansardej une profonde reconnais
sance qu'elle lui témoignait à sa manière,
par des actes et non par des paroles; aussi
lui étiiitrelle,dévouée corps et âme.
Celle vie de bien-être matériel et de.cal
me moral qui était devenue la vie quoti -
dienne de Lilas, lui avait apporté toute la
somme debonheurqu'olleavaitosé et qu'elle
avait pu espérer depuis qu'elle avait chassé,'
au nom de la raison, le deruiei des- rêves
d'amour que la plus chaste.et la plus pure
des femmes a toujours bercé dans un des
replis secrets de son cœur, r <•
- Depuis, que Lilas était" femme de charge,
l'htUel était tenu avec un ordre remarqua
ble qui étonnait pour le moins'autant les
valets que les maîtres; les apprêts des fêtes
étaient ordonnés et exécutés, sans embarras,
sans bruit et presque sans qu'Hélènej pas
plus que son frère, eût le temps de s'en
apercevoir.
Un tel-.calmo et un tel bien-être moral ré
sultaient de cet ordre de choses qu'au bout de
quelques mois Léon ne put; s'empêcher de
complimenter sa sœur sur le grand art
qu'elle s'était acquis dans la science d'or
donner une maison ; c'est si rare d'avoir
de l'ordre sans désordre préalable et sans
bruit. . ,,
- A Quand il fallut régler les comptes pour la
première fois, à la fin du trimestre, Lilas
iemit ses livres à Hélène qui en montra,
toute triomphante* le total à. son frère qui
lui remettait l'argent nécessaire en ces cir-
constances-là.
" — Vous faites, probablement erreur, dit
le jeune homme, et une assez grosse erreur,
je Vous assure; car nous devons avoir beau
coup plus dépensé pendant' ce trimestre : ci
que pendant les au tres ; je ne vous en fais
pas un reproche, bien loin de là , puisque
nous avons ici une maison tenue et condui
te d'une" façon presque royale; et, tout se
paie, mon enfant-, surtout le.train que nous
menons; notre fortune "nous le permet; tout
est donc biëri, mais faites refaire vos addi
tions,- on y trouvera de grosses erreurs , je
vous l'affirme. . , . ,i
— Mais, mon fièro, il n'y a pes la moin
dre-erreur, répondit Hélène qui n'avait pas
encore avoué 8u jeune homme quelle était
la fée qui conduisait "tout à l'hôtel, secret
qui était doutant plus facile à gârder vis-à-
vis de lui qu'il avait-ses appartenions tout
à fait séparés de ceux de sa sœur, de même
qu'uyei entrée particulière dont il se servait
quand il rentrait trop tard.
Il avait l'habitude de venir régulièrement
déjeuner et dîner avec elle, mais il allait
M'une tout bussi' exacte façon passer, ses
soirées au club; il n'aurait pas manqué, cha-
' que jour, de se montrer au bois, aux cour
ses, aux réunions, dans lesquelles il devait
rencontrer ses amis ou ses relations qui,
étant fort nombreuses, lui prenaient beau
coup de temps ; il était ainsi fort rarement
chez lui.
Lors même qu'il eût été plus souvent à
l'hôtel; il se» fût difficilement aperçu de la
présence de Lilas,- tant, les heures de sâ
surveillance exceptées, elle se renfermait
modestement chez elle.- . •
A ses heures de loisir qu'elle appelait-ses
heures de luxe, eljp lisait; elle peignait et
dessinait, mais elle ne faisait de'la musique
que lorsque, cachée derrière les rideaux de
sa fetiêtre qui regardait.dans les jardins de
l'bôtel,'elle avait vu partir le frère çt k sœur
soit pour une soirée, soit pour un spectacle
ou pour un bal, qui, elle le savait, devaient
les retenir.longtemps dehors.
Quelquefois aussi, mais bien rarement et
depuis quelques semaines seulement, elle
s'enveloppait, le soir venu, d'un grand châle
de couleur sombre, elle rabattait sur ses
yeux les plis de son voile, puis elle sortait,
en hâtaptie pas. ? : • • •
Quand elle rentrait, il était toujours fort
tard; pourtant elle arrivait presqu'en cou
rant, si bien que le suisse de i'hôtel souriait
malicieusement en la regardant passer de
vant sa porte, et murmurait entre ses dents ;
—Régueule, va ! ça fait sa tête, ça ne parle
à personne et ça sort depuis des> dix heures
du soir jusqu'à'dés minuit, quelquefois plus,
tout cela avec dps airs de-sainte nitouche; et
ça vous dit à peine merci du bout des lèvres
quand on se dérangé pour leur ouvrir la
porte à des heures indues ; princesse, va 1 .
Puis il rentrait d'un air superbe, ne com
prenant pas qu'un homme de> son impor
tance se pût déranger, ainsi qu'il lo faisait
pour une fille de rien. ,
En dehots de ces rares •exception s, Lilas
ne quittait jamais l'hôtel ; mais un des soirs
que le suisse appelait les soirées aux esca
pades- de la' -dame Wolfreild, en rentrant
toute pressée, elle n'aperçut pas, à quelques
pas derrière elle, unj homme qui la suivait
en se dissimulant dans l'ombre des mai
sons : arrivée à l'hôtel,. elle passa comme
d'habitude devant la porte du suisse en lui
disant bonsoir et merci de-sa voix douce et
tfanquille qui ne désarmait pas le cerbère-
malveillant;,mais au moment où elle pous
sait la porte, une main vigoureusement ap
puyée empêcha du dehors qu'elle ne se,re
fermât; .Lilas, sans, y prendre plus garde;
continua son chemin vers l'hôtel. , .
' .Le suisse s ; avança-alors- pour-fermer dév
finitivement la porte au moment où une tête
passant dans rentre-baîllement lui fit un
signe qui commandait le silence.
— Qu'est-ce que vous voulez? demanda le
suisse à l'étrange visiteur; et ce' d'une voix
peu agréable,-,car il était: loin d'être "satis
fait d'avoir eu à se déranger pour fermer la
porte après la femme de charge. • •
r-r Que.vient faire ici cette jeune person
ne? demanda le nouveau venu, qui ne se
laissait pas facilement intimider parle grand
air du suisse et sur lequel les "chamarrures
ne-faisaient pas le moindre,effet ; oui, que
vient-elle faire ici, je vous le demande, je
veux le savoir ?
— Qu'est-ce que cela vous"fait ?
Cela me fait beaucoup, beaucoup.plus
que vous ne sauriez le craire r j'ai de bon
nes raisons pour m'intéresser à ' elle, et
quand ije~ questionne, c'est que j'ai le droit
de savoir.- - • -
L'hpmme qui parlait ainsi avait une fort
mauvaise mine, surtout aux yeux du suisse
d'un des' hôtels les plus aristocratiques. A
la clarté des becs de gaz, le cerbère n'eut
pas de peine à se convaincre que le ques
tionneur, -malgré le ton ronflant dont il par
lait, avait .des bottes très sérieusement, com
promises par une trop longue 1 fréquentation-
avec les pavés; que son chapeau, grâce aux
temps divers qu'il avait dû traverser, avait
été fort malmené tantôt par la pluie, tantôt
par le soleil, qui avaient laissé sur lui des
marques de leur passage que Tà^crasse^n'â-
vait pu recouvrir. Les vêtemens du visiteur
nocturne étaient dans lè plus parfait accord
avec les bottes et le chapeau, 1 ce qui était
loin d'en faire un dandy; aussi le suisse
prit-il de l'homme qui lui parlait une-très
pauvre idée, et n'eût été le désir d'appren
dre quelque chose, de désagréable' sur le
compte de la femme de charge, il eût bel e(
v bien et fort lestement jeté la.porte de l'hôtel
au nez du questionneur; mais îê'désir de
savoir l'entraîna jusqu'à se commettre à en
tamer une causerie avec cet homme plus
quo mal mis. •-•■-•• -
— Vous la connaissez donc, voué; cette
dame? demanda le suisse en toisant, d'ua
regard' de mépris; l'homme qui se tenait
toujours si^r le pas de la porte. ' ' ' :
t — Si je la connais, j'aime à le croire 1'
,oui, je la connais et "beaucoup même, c?est
pour cela que je veux savoir ce qu'elle fait
ici., ' " . ■ .' .' ." " '
— IL faut le-lui demander à ' ellê-même,
1 puisque vous avez pris la peine de l'accom-
pagner.Én faisatot route ensembléîon Cause,
cela tue le temps et c'était pour vous un
sujet de conversation tout naturel. • . -
— Je ne l'ai pas accompagnée, Monsieur ;
elle revenait bien bravement toute seule; et
ëlle est femme à savoir se faire respecter, je
vous : 'en-donne ma'paTole, et dès qu'elle est
sortie de chez moi... ' '
— De che? vous.? s'écria lp sûisse.
— Oui; Monsieur ; qu'y-a-t-il là de sur
prenant, je vous le demande; reprit l'hom
me mal mis, qui ne comprenait pas la por
tée et le sens que l'on donnait à ses paroles-.'
— Oh Krien, rien ; continuez, Monsieur,-
reprit le suisse -d'une Voix goguenarde à la-
quélle son interlocuteur ne prit pas garde,
je vous prête foute mon attention.
., — Je. l'attendais aujourd'hui, c'était le
jour de sa visite; mais comme avant toute
chose je voulais savoir où elle habite depuis
tantôt quelques mois qu'elle ne vient me
voir qu'à de très longs intervalles; moi qui
la voyais autrefois tous les jours; à toute
heure... Hélas 1 où est ce temps heureux I
Pour savoir donc où elle habite, vu que
c'est une confidence qu'elle n'a jamais vou
lu me faire, je sors démon appartement, je
memontre à mon pipelet, auquel j'affirme
que je vais faire un tour hors barrières pour
prendre l'air; puis, finement, je vais me
mettre en' embuscade chez un liquoriste de
mes voisins, à dix pas 'de chez moi; chez un
liquoriste, dis-je, que j'honore de ma con
fiance et qui me fournit, lès objets néces
saires à ma consommation."
Alors, quand elle est venue à ma maison,
jei'ai vue arriver, .elle a remis à ma concier
ge un petit paquet pour moi, ce qu'elle vient
m'apporter toutes les semaines, elle est re
partie vivement ; alors je me suis mis à Ja
suivre de loiïi afin de ne pas me laisser sur
prendre dans mon rôle de surveillant, et de
puis le haut du boulevard dii Temple... C'est
ce qui m'amène jusqu'ici et ce qui me pro-
cure^l'honneur et l'agrément de votre aima
ble conversation; car je tiens à savoir ce que
peut bien faire Paméla dans une maison
aussi printière que celle-ci.
Mie D'AGIMMiim..
{La suite à un prochain numéro).
ABONNÉifÉNS DES DÉPARTEMENS.'
TROIS MOIS..»16 y».
SIX MOIS,B2 FEU
UN 64 PKj
pour les pays étrangers , joir le tableau
publié tes s et so de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E-IG ibiat et C,
. rue des Bons-Enfans, 19.
BUREAUX A FAR% rué & ?âloîâ
sm sœsmiaBsmsmwm
B
Tfrmt
77^'-- -
'**' ' -A V
ï • - V-'" X .
Les lettres ou, envois d'argent soN'-AFBRASCBÎs^spi/SDîèjfttp '
Les articles déposés ne sont pas rendus;
JOURNAL POLITIQUE LIFTES AIRE. UNIVERSEL.
HARDI 8 MARS 1870.
ÀBÔNNEMENS DE PARIS.
TROIS KOIS- ttî. ,-ï 18 n.
Six MOlSr,-i-«v«s »*.»j" 26- »••
UN AN 82" FB.
DN-NUMÉRO 20-CENTIMES^.
Les aboDnemens datent des 1 er et 16
■ de chaque mois."
Les Annonces sont reçues chez MM: Fauchet, Laffite, Bdlijes et C®, . ,
place de la Bourse, 8, à M. Dcport , 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve d'examen, et, s'il y a lieu,
, , de modification par l'admistration |du journal.
PARIS. T-MAES.'-—'
M. ^Russon-Rillault, -vice-président, rem
place au fauteuil M. Schneider. Après la dé
pôt de plusieurs projets do loi et la lecture
de quelques rapports, la. parole est donnée
à M. le comte Léopold Le Hon pour dévelop
per son interpellation sur l'Algérie.
M. Le Hon a largement usé de son droit,
car son discours n'a pas duré moins, de
deux heures et demie. Nous dirons, d'abord
que ce trop long discours nous a fait regretr
ter une fois de plus que nos députés per T
sistent à ne pas adopter-la coutume an^
glaise, , qmi.çonsisto à traiter simplement et
brièvement les questions ^d'affaires. • . ...
; Le discours de l'honorable député de
l'Ain peut se résumer en deux mots.: charge
à fond, contre le gouvernement militaire de
notre colonie, exaltation du- régime civil et
de la liberté. Ce dernier mot est revenu bien
souvent sur les lèvres de M. Le Hon et lui
a yalu chaque fois,.une. chaleureuse appro
bation de ses collègues de la gauche.
L'orateur a commencé par s'élever aV6c for
ce contre le projet .de' doter l'Algérie d'une
Constitution séparée. Il soutient que les co
lons désirent l'assimilation complète à la
mère, patrie et tout au plus quelques. lois
particulières pour ménager la transition. Le
régime des séDatus -consultes n'a pas leurs
sympathies et l'opinion réclame l'appui et
le concours du Corps Législatif. Pour que
ce concours sqit efficace et éclairé, il est
indispensable que l'Algérie soit représentée
à la Chambre. "
On objectera,, dit. l'orateur, - que les. ci
toyens français établis dans les trois provin-
cesd'Alger, de Constantineet d'Oran nesont
pas assez nombreux pour envoyer trois re-
présentans. Le fait est exact, mais selon lui
l'importance des intérêts ,à défendre- doit
autoriser cette légère in fraction à la loi élec
torale.
Après avoir démontré la nécessité d'ac
corder trois députés à une colonie dont Je
territoire est égal aux deux tiers de celui, de
la'Jïr^nce;M. Le Hon s'élève avec une grande
énergie contre la prétention d'admettre corn-.
mç éleeleurs.Jes étrangers établis en Algé
rie et les indigènes..., Sous aucun prétexte,
dit»il; des citoyer.s non français ne doivent
être autorisés à so •mêler,.ppri'élection, de
députés, aux affaires générales de l'Empire.
TouUiu plus peut-on les.autoriser à..concou-
rir. à l'élection des, membres des conseils';
•municipaux .chargés de veiller aux.intérêts
locaux. " ...
M. Le*Hon invoque, à l'appui de sou ar
gumentation le grand principe de'la liberté
absolue qui, seule, peut rendre une société
forte et prospère. De la part d'un député
qui, depuis vingt ans, s'est associé, à toutes
les mesures, antilibérales, cette déclaration
ne laisse pas que de causer un certain éton-
nemeht. - •
- Le discours de l'honorable M. Le lion se
prolongeant outre mesure, il nous est diffi
cile de suivre l'orateur dont la.vojx est cou
verte par le bruit des conversations parti
culières. La fatigue de là Chambre'et.du
public des tribunes est visible; • Nous devi
nons à certaines paroles que M. Le Hon s'ê-,
lève,contre le régime militaire et demande
instamment que l'on nomme un .gouverneur
général civil chargé d'administrer la colo
nie sous la direction d'un ministre spécial
de l'Algérie. - • .
La pensée du gouvernement de créer le.
dualisme en instituant des conseils géné
raux pour les Européens, et des conseils gé-
néraux pojir les indigènes lui paraît vicieu
se. Il ne veut qu'un seul conseil général par
province. ' " -
L'orateur descend, de la tribune, pour re
cevoir les félicitations de la gauche. M. Ju
les Favre f lui serre la main avec.effusion. .
M. le général Le Bœuf, ministre de la
guerre, succède à M. Lo Hon,"pour; déclarer
qu'il ne discutera pas la question à fond.
le conseil d'Etat étant saisi ""d'un projet de
sénatus-co'risulte. Cette déclaration soulève
un orage qui ne'» tarde pas à-se calmer
quand le ministre informe la Chambre
qu'aussitôt après l'adoption -du projet par le
Sénat le gouvernement soumettra au Corps
Législatif une série de lois organiques des
tinées à assurer l'avenir de notre colonie.
Le général Lo Bœuf affirme que, si la
zona, militaire doit rester, jusqu'à nouvel
ordre soumise à -un régime exceptionnel,
l'autorité des., généraux sera réduite à ce
qu'elle est. en France .dans la zone civile.
Les préfets ne dépendront plus que du gou
vernement général de la -colonie et ne seront
nullement subordonnés, .comme à présent,
aux commandans militaires- des provinces.
Les déclarations du.ministre delà guerre
sont accueillies-avecr faveur
La Chambre se sépare, vers .six heures et
remet à demain la suite de la discussion
sur l'Algérie.
A. Wachter.
BULLETIN POLITIQUE.
L'attention- publique - se reporte- depuis
quelques jours sur le Concile. Malgré leur
désir de se tenir absolument en dehorsdes
délibérations de la grande assemblée re
ligieuse réunie à Rome y les principaux
gauvernemens européens, paraissent avoir
été amenés à soumettre au Saint-Siège quel
ques observations sur la .nature, de certaines
dss décisions qu'on annonce devoir être mi
ses, en délibération; Nous avons signalé hier
une dépêche de Florence annonçant que le
gouvernement français . jugeait opportun
d'accréditer un ambassadeur auprès du
-Concile. Si cette nouvelle se confirme, Sous
ne tarderons sans doute pas à apprendre
que le gouvernement autrichien et d'autres
encore ont pris une résolution semblable.
Xe cabinet de Vienne se montre en effet
très préoccupé des embarras qui peuvent
résulter de la proclamation par le Concile
de quelques-uns des canons dont -le projet
a. été publié. On sait que l'ambassadeur
d'Autriche à Rome, . le comte de Trauttmans-
dorfl,-a lu au cardinal Antonelli une note de
M. de B.eust, . destinée .à provoquer les sé
rieuses réflexions-dû Saint-Siège. 1,1
La réponse faite à cette note parle cardi
nal Antonelli paraît ,avoir consisté, upïque-
mentà dire que les appréhensions du gou
vernement autrichien ne sont,pâs du. tout
fondées. •' l .. . ■, ,
M. de.Reust avait exprimé l'opinion que
les résolutions projetées renferment' plu
sieurs articles qui, sortant des matières dog
matiques,- empiètent ostensiblement sur le
domaine,de la politique et menacent de pro
voquer des conflits entre l'Etat et l'Eglise. <
' Le cardinal Antonelli a,' dit-on, répondu
en s^attachant à montrer que les articles
donlon se préoccupa ne sont que la con
firmation des doctrines déjà plusieurs fois
exprimées par l'Eglise, doctrines que le droit
souverain du. Concile est de formuler dans
les termes et'-s'ous la forme qui lui paraî
tront opportuns". ■ • . . • .
Lo cardinal a ajouté, et il a fait valoir avec
beaucoup d'insistance, q«e les décisions
du Concile sont purement des proclamations
de principes qui se renferment dans le do
maine des idées et ne sauraient modifier les
rapports actuellement exislans entre l'Eglise
et les gouvernemens. •>.
Les différens-concordats resteront, no
tamment, après comme avant le Concile, et
qu.elles que soient .ses résolutions;' la-règle
de conduite à laquelle le-SaintrSiége se.
montrera consciencieusement fidèle vis-à-vis
de chaque Etat.
En d'autres termes, le représentant de la
cour de Rome a» cru répondre victorieuse
ment.aux représentations, du ministre autri
chien en so fondant sur ce que le Concile
n'est pas appelé à faire-des règIemens~po!i-
tiques dont l'Eglise veuille chercher à impo-
ser..l'application, mais seulement des décla
rations de doctrine dans l'ordre apurement
spéculatif "et platonique. . , -, -,.
la façon dont la cour de Rome envisage
les conséquences • des décisions du Concile
est-elle bien conforme à la réalité? Ne peut-
on pas prévoir,dès à présent que ces déci-
sions ne seront pas sans affecter la situation
de l'Eglise vis-à-vis des gouvernemens et de
la société laïque 1
Déjà on a vu se produire une conséquen
ce malheureusement trop réelle. C'est un
commencement de schisme en Orient et la
rupture d'un certain nombre d'évêques ar
méniens avec le Saint-Siège.
Pour les autres Etats,, on n'a sans doute
pas à prévoir que la division qui-, s'est
déjà produite dans les esprits et jusque dans
le sein de l'épiscopat puisse aller jusqu'à un»
schisme ; mais on ne peut méconnaître que
les rapports des gouvernemens avec l'Eglise
n'en doivent être sérieusement affectés.
L'idée de la séparation i de l'Eglise ,et de
l'Etat gagnera nécessairement du.terrain^. Les'
partisans des concordats etdu budget public,
des cultes auront.assurément plus de peine
à en obtenir le maintien, -lorsque l'Eglise ca
tholique aura accentué ses dissentimens
avec les idées et les principes sur lesquels
repose la société laïque...
Voilà- ce qu'il importerait de ne jfas per
dre de vue à Rome-.- -
Les nouvelles do l'étranger sont absolu
ment insignifiantes. . \
DE LA B0CKSS, ,. .
cotrasBECLOTUâB. ie s -■ la 7 Hausasi, Baisst
SS/Oau<;ompt., 74.45 7 4 50 » 05 » »
—Fin du mois. 74 57 74 57 » » » -
4t/2au compt. 105 25 102.75 »
Coupon détaçhé. . .
»,
» 25
c. barbe.
,FEÏ¥ÊÉ.
AGKKCB HATAS.
SERVICE DE NUIT.
Bavière. ,
Munich, 7 mars. *
La Gazette du pays bavarois apprend que
le comte de Bray a accepté définitivement. le
portefeuille du ministère des affaires étrangè
res, 1 -.
Espagne.. .
Madrid," 7 mars.
La réunion da la majorité qui a eu liea hier
soir, :a décidé, qu'uno commission de quinze
membres^ dont'einq membres pris dans cha-r,
cune des trois fractions dos Gortès, serait char
gée, de proposer le mode le'plus rapide dô pré
paration' des lo'îs.' organiques: Les conclusions
du,rapport, devront obtenir préalablement l'ap-.
probaiion de la majorité. ^
Plusieurs orateurs ont soulevé la "question de :
l'élection d'un monarque qui, sur les observa-
tiofts du maréchal Priai et de M. Rivero, a'été
ajournée après le vole dos lois organiques.
Portugal.:
Lisbonne, 7 mars. „
La flotte britannique est-partie ce matin pour
une excursion d'un mois aux îles Açores. Le
temps est beau. ;. V.
. ISaîie. . ,
Florence, 7 mars.
.Le secrétaire général du ministère de l'inté
rieur , M. Cavallini, a été élu.député dans lo
collège de Pallanza par 600 voix sur 607 votans.
Florence, ,7 mars.
Chambre des dépulés.^Les ministres présen
tent divers projets-pour' la réforme de la loi-
communale et provinciole; un projet jrelatif aux
tarifs télégraphiques ; la'loi fort stièro; un pro
jet sur l'exercice de la profession d'avocat et
de notaire; If s modifications au budget de 1870,
et enfin un projet tondant à autoriser l'oxercice
provisoire du budget jusqu'au mois d'avril. ,
- M. Sella annonce qu'il présentera l'exposé fi
nancier jeudi:" '■ • "
Demain aura lieu l'interpellation sur les ban
ques usuraires de Naples.
La Correspondance du Nord-Est publie
les dépêches suivantes :
Vienne, 6 mars, -11 h. 20 soir -
Dans une conférence privée des membres al
lemands du It'Qichsrath, tenue chez "le ministre
Giskra, il a été arrêté que la réforme électorale
serait adoptée en principe dans la session ac
tuelle.
On annonce de Rome que lo chapeau do car
dinal doit être conféré à l'archevêque de Posen,
Mgr Ledochowski. ' ;
Lo nouvel ambassadeur do Russie, prince
Orlolf, arrivera à Viënno dans lo courant du
mois de mars.
Munich, 6 mars, 10 h. 40 soir.
Le comto dé' Bray rencontre dos difficultés
dans la formation du cabinet, son programme
n'étant pas encore accepté par le. roi.
Lorsque, dans les premiers jours du
mois de décembre, les évêques de la chré
tienté se sont réunis• à Rome pour tenir,
un Concile ce,cuménique, le gouvernement
français pensait pouvoir s'abstenir de toute.,
•ingérence dans lès disputes canoniques
de cette assembléev Le prince, de La Tour
d'Auvergne, dans une circulaire qui a
figuré au Livre jaune, exprimait . l'es
poir, que.les décisions du Concile ne seraient
point en désaccord avec le droit,public de la
France, Voici I qs .,propres termes de la dé
pêche* du '8-septembre 1869 : -.
« L'inteïvention du gouvernement de Sa
» Majesté-pourxait. avoir,,,pour., résultat de
» l'engager dans,des débats.',pénibles,sans
» lui donner la certitude de faire prévaloir-
» .ses , avis, et ..l'exposerait .à. des .pocflit?
» qu'il ne pourrait, la plupart du-tempsy
» éviter sans encourir les plus graves res-
» ponsabilités Nous sommes en mesure
i„.de décliner, le>pas échéant) celles des dé-,
» cisions du prochain Concile qui seraient
» en désaccord avec le droit public de la
» France. C'eât là ^ au surplus, une» éven-
» tualité en présence de laquelle nous espé-
» rons ae pas nous trouver placés. Nous
» avons confiance dans les vues élevées qui
» prévaudront au sein de cette assemblée,
» car il nous. est .permis de compter non
» moins sur la sagesse du Saint-Siège que
d sur. les, lumières- et le patriotisme des
» évêques. » •»
Ce qui s'est passé depuis que le prince de
La Tour d'Auvergne nourrissait ces espéran
ces» a pu modifier en. quelques points les
dispositions du gouvernement impérial. Il
§st probable.que si, à l'heure qu'il est,
le comte Daru avait à rédiger une circu
laire sur Je Concile ,..il manifesterait des
senti^pens un peu' moins optimistes que
ceux dont son prédécesseur se faisait l'in
terprète auprès des cabinets étrangers. Ce
qui nous fait - ,parler..ainçi, ce n'qst, point
seulement la correspondance: attribuée par
lQf.lHmes au Nouveau: miàistre des .Affai
res étrangères ; c'est surtout le : specta -
cle que nous'-donnent les membres' du
Concile et les discordes qui s'élèvent' entre
eux. Les idées étranges qui' semblent $o-
mjner l'assemblée ne laissent guère espérer,
que les gouvernemens puissent se désinté
resser longtemps dans les débats qui passion
nent le,corps épisçopal et,,qui..trqublent. 16
monde chrétien. On^ne s'attendait pas à
voir,-tant, de ., colères., éclater.. entre îes
pieux mandataires de la catholicité, et un
si vif échange d'atfathèmes préparer la pro
clamation du dogme de .l'infaillibilité. Jus
qu'à présont, la-polémique, religieuse s'était,
passée entre,orthodoxes et hérétiques, entre
croyans et impies;, aujourd'hui elle divise
les . orthodoxes et elle arme- les . croyans
les -uns -contre.'-les autres. On voit .les
théologiens s'envoyer-des défis ; le chanoi
ne Dollinger renié, le Père Xïratry. combattu
et des évêques se décocher, sous les yeux
des fidèles scandalisés, des traits pieuse
ment aiguisés pour l'attaque et la riposte.
L'évêquodeLavalestgoûrmandéparl'évêque
de Montpellier, l'évêque d'Orléans est con4
tredit par l'évêque de Strasbourg ; les têtes
mitrées de l'Allemagne, réunies en batail-
Ion, rédigent des protestations et soulèvent
des tumultes donWout'le Vatican, eit ému ;•
les -vénérables Arméniens, s.'iniùrgent ; les
patriarches d'Orient redressent fièrement
leur front basané ; toutes les crosses: d'or
s'agitent et se heurtent comme dans un
combat. Le Sacré-Coîlége ne ménage.au
cun, moyen de pression ; il enchaîne la li
berté des discussions, et,ne veut, point que
le Saint-Esprit éprouve la moindre contra
diction.
Plus affligeantes encore que toutes ces
zizanies et qae toutes ces violences/ sont les
idées au profit desquelles travaille le Saipt-
Siége et que la majorité du Concile.semble
disposéeà faire prévaloir. On pouvait espérer
que l'Eglise comprendrait les besoins et les
tendances de : l'époque .présente, - qu'elle
agirait suivant ses traditions et qu'elle vou
drait suivre, dans leurs nouvelles transfor
mations, les sociétés civiles.; on pensait
qu'elle dépouillerait les intolérances gothi
ques de ses enseignemens et quelle ren
drait à la raison humaine l'hommage que ses
progrès et ses découvertes lui ont mérité.
Mais. là était l'erreur : la religion semble
vouloir divorcer à tout jamais avec. îa rai-
son. De sages esprits s'étaient flattés de pou
voir les réconcilier; ils se heurtent à des
forces qu'ils n'avaient, point prévues. On,est
surpris de voir que ces, résistances aient
pour théâtre une ville' qui semblait appelée
à répandre de meilleurs' en'sejgpèmens et
que le patriotisme italien destinait à , une
autre propagande. En examinant les doc
trines que l'on y veut faire prévaloir et les
allures delà plupart des personnages dont
elle est peuplée, qui penserait que Rome
est un des centres de- l'Europe moderne,
quelle est circonvenue par le flot, montant
de la nationalité: italienne, -qu'elle a .près,
d'elle l'Allemagne savante, l'Autriche ré
veillée, la France inondée des rayons de la
liberté et de la. philosophie ?
Il se forme au Vatican, une ligue d'a
veuglement, que sont venus renforcer des
prélats arrivés, de l'autre .bout du mon
de.. Etrangers aux progrès de notre civir
lisation, ce sont des évêques missionnai
res, des vicaires apostoliques, dopt la
vie* se passe à évangéliser des sauvages
et à fairo prévaloir la doctrine chrétienne
dans des pays encore voués, au fétichis
me et à l'idolâtrie. Animés • d'un zèle
héroïque, ils sont partis un'jour, ils
ont rompu avec leur patrie, avec tout ce
qui touche 11 la ferre ; -ils , ont mis., des
océans, des déserts entre la civilisation et
eux. Après vingt ans, la voix du Souverain
Pontife les rappelle : ils arrivent ; mais ils
ne savent plus où en est l'Europe. Leur
christianisme est un christianisme primitif,
et ils ne le comprennent pas autrement'
qu'ils ne Font pratiqué au milieu de
leurs néophites chinois. G'est avec ces
apôtres que l'on forme, dans le Concile, une
majorité rétrograde contre laquelle vien
dront sans doute .échouer les efforts des
plus illustres représentai de» l'épiscopat
européen. - - ' - ■
Si l'ori'che'rck'e.les avajifagçs que la reli
gion doit retirer des violentes controverses
allumées dé toutes paris, on en est à re
gretter que le Concjle se soit réuni. Ceux
qui ont la foi, religieuse souffrent de voir
que les maîtres* dii .dogme s'accordent si
mal. Les prélats dont les noms retentissent
dans les polémiques^et qui font échànge
d'outrages ne retrouveront plus, en rentrant
dans leurs-diocèses, Ip respect, et la défé
rence dont on avait coutume d'eatourer
leurs personnes et leur.ministère;. le lien.de
la discipline religieuse va*se trouver consi-
dérableifièht-affaibli. Les incrédules auront
de nouvelles armtfs pour combattre lai foi.
Lorsque la papauté, -aura introduit dans le
dogmeles innovations dont on'inous parle,
on verra les croyans suivre • la; foi de leurs
évêques respectifs et,se grouper en autant
de petites.,Eglise?- qu'ily aura4'opinionsex-
priméês; l'unité romainé que l'on veut sauve-
garderseradétruite. Pour d'autres chrétiens,
les dogmes exhumés passeront inaperçus. Ces
i'ndifférens n'auront pas plus de- zèle-pour
les anciens, que pour les-nouveaux; l'in
faillibilité du^Pape, ne-sauraitj en aucune
manière, troubler le cours paisible de leur
existence! • ■ - - ., • ... ■
Mais le résultat le plus certain des'doc
trines que la cour de Rome veut f/iire t sanc
tionner par le Concile, sera de créer des
antagonismes entre le-, pouvoir religieux
et le pouvoir civil. Cesjprincipes .que l'ultra-
montanismà veut écarter^ /éess docteiffes
qu'il veut proscrire, ce sont/es priïleîpes et
les doctrines qui servent cfc
toutes les Constitutions en teguetit|,paï te^ :
triomphe du Syllabus, les gouNi&ne"éjS-
blis seront menacés à la base,
naturel qu'ils cherchent à se défenarêeTà re
pousser toutes les croyances qui tenteront de
descendre de la théorie à l'application. Nous:
voyons déjà s'armer contre les usurpations
civiles de la cour de Rome les puissances qui
pratiquent la liberté, tous le£ pays con
stitutionnels, toutes les démocraties. L'Au
triche, la Prusse, l'Angleterre, l'Espagne, ont
un droit public avec lequel les principes ul-
tramontains sont incompatibles. Quant à la
France, elle vient de prendre possession d'un
régime qui est une des erreurs, modernes
proscrites à Rome. Enfin, ce sera la guerre
déclarée à toutes lesUônstitutions et à tous
les Codes; On ne peut admettre que le Saint-
Si|ge;ne s'épouvante pas de l'isolement dans
lequel, de, semblables décisions peuvent le
jeter. Pour l'imposer, il n'a plus les ressour
ces d'autrefois ; il lui manquera surtout l'ad
hésion des masses populaires qu'il a repré
sentées longtemps contre les goQvernemens
despotiques du moyen-âge. Il lui manquera
la force matérielle et la force m,orale. On
peut donc encore espérer qu'il se montrera
plus conciliant qu'on ne le prévoit et qu'il
n'ajoutera point de nouvelles disgrâces à cel
les dont il s'est senti atteint par les progrès
de la nationalité italienne. Il saura aussi que
le drapeau de la France, quin'est point inu-.
tile pour protéger les dernières possessions
temporelles de l'Eglise, serait tout à fait
impuissant contre les défections dont cer
taines tentatives ultramontaines menacent
le pouvoir spirituel. ..
a. rénal.
4
Hier, lundi, la commission de décentrali
sation s'est réunie au Conseil d'Etat en as
semblée générale pour la seconde fois.
La commission avait à délibérer sur 1®
proposition de M» le ministre ,de l'intérieur
tendant à diriger ses premiers travaux sur
l'étude'de la question relative au mode de
nomination des maires.
M. Odilon-Barrot a fait ressortir, avec des
développemens très étendus, les objections
que iui paraissait soulever ce mode de pro
céder. Dans la pensée de l'honorable prési
dent de la commission, l'étude du problè
me de la décentralisation ne saurait se scin
der, et il y aurait des inconvéniens à s'en
gager sur la question de la nomination des
maires avant d'avoir étudié les questions
qui se rattachent à l'organisation du dépar
tement et du canton. . ■.
■ Ensuite, M; le général Favé a pris la pa
role, etj dans un discours très nourri et uès
substantiel, il a fait l'historique des événe
ment qui ont amené le premier consul à
organiser l'administra'tion française dans les
conditions où elle fonctionne depuis soixan
te-dix ans. Selon l'honorable membre, la
centralisation -avait surtout pour but. ,dô
réagir contre les excès.; de la période-ré
volutionnaire; et- les gouvernemens qui se ,
sont succédé depuis le premier Empire ont
eu le tort de la faire survivre intégralement
aux nécessités passsgères-auxquelles elle
avait pour but d'obvier dans l'origine. L'ora-
tQur a insisté particulièrement sur . la force
qu'assure et que maintient aux idées conser
vatrices la.décentralisation sagement enten-
due;«'està son admirablesystèmemunicipal
que la- Belgique doit;- selon luij d'avoir pu
échapper à la propagande révolutionnaire
alors qu'elle donne l'hospitalité aux,réfugiés
politiques les plus dangereux de tous les
pays d'Europe. C'est grâce aux mêmes cau
ses que l'Italie contemporaine a.pu envisa
ger, dans ces derniers temps, avec, un si
grand ealme l'éventualité de la mort du roi
Victor-Emmanuel et- de la transmission de
la couronne royale sur la tête de son fils
aîflé;... • ....-
En-terminant; Porateur s'est prononcé en
faveur d'un retour à la lovde"1831, qui est:,
à ses yéux, le premier et meilleur essai de
décentralisation depuis quarante ans.
MM. d'Andelarre, Raudot et Moulins ont
ensuite présenté des considéra tionsjes unes
8B faveut-de- la-liominaiioh des 'maires par
les conseils municipaux, les autres par le
suffrage universel.
Enfin, M. Desmarets se ralliant à l'opi-
Feuilleton du Constitutionnel, 8 mars.
ME" AMIE DE PENSION
Lilas avait pour la jeune fille qui, était ve
nue, au milieu de sa misère et de son aban
don, la chercher si affectueusement jusque
dans sa mansardej une profonde reconnais
sance qu'elle lui témoignait à sa manière,
par des actes et non par des paroles; aussi
lui étiiitrelle,dévouée corps et âme.
Celle vie de bien-être matériel et de.cal
me moral qui était devenue la vie quoti -
dienne de Lilas, lui avait apporté toute la
somme debonheurqu'olleavaitosé et qu'elle
avait pu espérer depuis qu'elle avait chassé,'
au nom de la raison, le deruiei des- rêves
d'amour que la plus chaste.et la plus pure
des femmes a toujours bercé dans un des
replis secrets de son cœur, r <•
- Depuis, que Lilas était" femme de charge,
l'htUel était tenu avec un ordre remarqua
ble qui étonnait pour le moins'autant les
valets que les maîtres; les apprêts des fêtes
étaient ordonnés et exécutés, sans embarras,
sans bruit et presque sans qu'Hélènej pas
plus que son frère, eût le temps de s'en
apercevoir.
Un tel-.calmo et un tel bien-être moral ré
sultaient de cet ordre de choses qu'au bout de
quelques mois Léon ne put; s'empêcher de
complimenter sa sœur sur le grand art
qu'elle s'était acquis dans la science d'or
donner une maison ; c'est si rare d'avoir
de l'ordre sans désordre préalable et sans
bruit. . ,,
- A Quand il fallut régler les comptes pour la
première fois, à la fin du trimestre, Lilas
iemit ses livres à Hélène qui en montra,
toute triomphante* le total à. son frère qui
lui remettait l'argent nécessaire en ces cir-
constances-là.
" — Vous faites, probablement erreur, dit
le jeune homme, et une assez grosse erreur,
je Vous assure; car nous devons avoir beau
coup plus dépensé pendant' ce trimestre : ci
que pendant les au tres ; je ne vous en fais
pas un reproche, bien loin de là , puisque
nous avons ici une maison tenue et condui
te d'une" façon presque royale; et, tout se
paie, mon enfant-, surtout le.train que nous
menons; notre fortune "nous le permet; tout
est donc biëri, mais faites refaire vos addi
tions,- on y trouvera de grosses erreurs , je
vous l'affirme. . , . ,i
— Mais, mon fièro, il n'y a pes la moin
dre-erreur, répondit Hélène qui n'avait pas
encore avoué 8u jeune homme quelle était
la fée qui conduisait "tout à l'hôtel, secret
qui était doutant plus facile à gârder vis-à-
vis de lui qu'il avait-ses appartenions tout
à fait séparés de ceux de sa sœur, de même
qu'uyei entrée particulière dont il se servait
quand il rentrait trop tard.
Il avait l'habitude de venir régulièrement
déjeuner et dîner avec elle, mais il allait
M'une tout bussi' exacte façon passer, ses
soirées au club; il n'aurait pas manqué, cha-
' que jour, de se montrer au bois, aux cour
ses, aux réunions, dans lesquelles il devait
rencontrer ses amis ou ses relations qui,
étant fort nombreuses, lui prenaient beau
coup de temps ; il était ainsi fort rarement
chez lui.
Lors même qu'il eût été plus souvent à
l'hôtel; il se» fût difficilement aperçu de la
présence de Lilas,- tant, les heures de sâ
surveillance exceptées, elle se renfermait
modestement chez elle.- . •
A ses heures de loisir qu'elle appelait-ses
heures de luxe, eljp lisait; elle peignait et
dessinait, mais elle ne faisait de'la musique
que lorsque, cachée derrière les rideaux de
sa fetiêtre qui regardait.dans les jardins de
l'bôtel,'elle avait vu partir le frère çt k sœur
soit pour une soirée, soit pour un spectacle
ou pour un bal, qui, elle le savait, devaient
les retenir.longtemps dehors.
Quelquefois aussi, mais bien rarement et
depuis quelques semaines seulement, elle
s'enveloppait, le soir venu, d'un grand châle
de couleur sombre, elle rabattait sur ses
yeux les plis de son voile, puis elle sortait,
en hâtaptie pas. ? : • • •
Quand elle rentrait, il était toujours fort
tard; pourtant elle arrivait presqu'en cou
rant, si bien que le suisse de i'hôtel souriait
malicieusement en la regardant passer de
vant sa porte, et murmurait entre ses dents ;
—Régueule, va ! ça fait sa tête, ça ne parle
à personne et ça sort depuis des> dix heures
du soir jusqu'à'dés minuit, quelquefois plus,
tout cela avec dps airs de-sainte nitouche; et
ça vous dit à peine merci du bout des lèvres
quand on se dérangé pour leur ouvrir la
porte à des heures indues ; princesse, va 1 .
Puis il rentrait d'un air superbe, ne com
prenant pas qu'un homme de> son impor
tance se pût déranger, ainsi qu'il lo faisait
pour une fille de rien. ,
En dehots de ces rares •exception s, Lilas
ne quittait jamais l'hôtel ; mais un des soirs
que le suisse appelait les soirées aux esca
pades- de la' -dame Wolfreild, en rentrant
toute pressée, elle n'aperçut pas, à quelques
pas derrière elle, unj homme qui la suivait
en se dissimulant dans l'ombre des mai
sons : arrivée à l'hôtel,. elle passa comme
d'habitude devant la porte du suisse en lui
disant bonsoir et merci de-sa voix douce et
tfanquille qui ne désarmait pas le cerbère-
malveillant;,mais au moment où elle pous
sait la porte, une main vigoureusement ap
puyée empêcha du dehors qu'elle ne se,re
fermât; .Lilas, sans, y prendre plus garde;
continua son chemin vers l'hôtel. , .
' .Le suisse s ; avança-alors- pour-fermer dév
finitivement la porte au moment où une tête
passant dans rentre-baîllement lui fit un
signe qui commandait le silence.
— Qu'est-ce que vous voulez? demanda le
suisse à l'étrange visiteur; et ce' d'une voix
peu agréable,-,car il était: loin d'être "satis
fait d'avoir eu à se déranger pour fermer la
porte après la femme de charge. • •
r-r Que.vient faire ici cette jeune person
ne? demanda le nouveau venu, qui ne se
laissait pas facilement intimider parle grand
air du suisse et sur lequel les "chamarrures
ne-faisaient pas le moindre,effet ; oui, que
vient-elle faire ici, je vous le demande, je
veux le savoir ?
— Qu'est-ce que cela vous"fait ?
Cela me fait beaucoup, beaucoup.plus
que vous ne sauriez le craire r j'ai de bon
nes raisons pour m'intéresser à ' elle, et
quand ije~ questionne, c'est que j'ai le droit
de savoir.- - • -
L'hpmme qui parlait ainsi avait une fort
mauvaise mine, surtout aux yeux du suisse
d'un des' hôtels les plus aristocratiques. A
la clarté des becs de gaz, le cerbère n'eut
pas de peine à se convaincre que le ques
tionneur, -malgré le ton ronflant dont il par
lait, avait .des bottes très sérieusement, com
promises par une trop longue 1 fréquentation-
avec les pavés; que son chapeau, grâce aux
temps divers qu'il avait dû traverser, avait
été fort malmené tantôt par la pluie, tantôt
par le soleil, qui avaient laissé sur lui des
marques de leur passage que Tà^crasse^n'â-
vait pu recouvrir. Les vêtemens du visiteur
nocturne étaient dans lè plus parfait accord
avec les bottes et le chapeau, 1 ce qui était
loin d'en faire un dandy; aussi le suisse
prit-il de l'homme qui lui parlait une-très
pauvre idée, et n'eût été le désir d'appren
dre quelque chose, de désagréable' sur le
compte de la femme de charge, il eût bel e(
v bien et fort lestement jeté la.porte de l'hôtel
au nez du questionneur; mais îê'désir de
savoir l'entraîna jusqu'à se commettre à en
tamer une causerie avec cet homme plus
quo mal mis. •-•■-•• -
— Vous la connaissez donc, voué; cette
dame? demanda le suisse en toisant, d'ua
regard' de mépris; l'homme qui se tenait
toujours si^r le pas de la porte. ' ' ' :
t — Si je la connais, j'aime à le croire 1'
,oui, je la connais et "beaucoup même, c?est
pour cela que je veux savoir ce qu'elle fait
ici., ' " . ■ .' .' ." " '
— IL faut le-lui demander à ' ellê-même,
1 puisque vous avez pris la peine de l'accom-
pagner.Én faisatot route ensembléîon Cause,
cela tue le temps et c'était pour vous un
sujet de conversation tout naturel. • . -
— Je ne l'ai pas accompagnée, Monsieur ;
elle revenait bien bravement toute seule; et
ëlle est femme à savoir se faire respecter, je
vous : 'en-donne ma'paTole, et dès qu'elle est
sortie de chez moi... ' '
— De che? vous.? s'écria lp sûisse.
— Oui; Monsieur ; qu'y-a-t-il là de sur
prenant, je vous le demande; reprit l'hom
me mal mis, qui ne comprenait pas la por
tée et le sens que l'on donnait à ses paroles-.'
— Oh Krien, rien ; continuez, Monsieur,-
reprit le suisse -d'une Voix goguenarde à la-
quélle son interlocuteur ne prit pas garde,
je vous prête foute mon attention.
., — Je. l'attendais aujourd'hui, c'était le
jour de sa visite; mais comme avant toute
chose je voulais savoir où elle habite depuis
tantôt quelques mois qu'elle ne vient me
voir qu'à de très longs intervalles; moi qui
la voyais autrefois tous les jours; à toute
heure... Hélas 1 où est ce temps heureux I
Pour savoir donc où elle habite, vu que
c'est une confidence qu'elle n'a jamais vou
lu me faire, je sors démon appartement, je
memontre à mon pipelet, auquel j'affirme
que je vais faire un tour hors barrières pour
prendre l'air; puis, finement, je vais me
mettre en' embuscade chez un liquoriste de
mes voisins, à dix pas 'de chez moi; chez un
liquoriste, dis-je, que j'honore de ma con
fiance et qui me fournit, lès objets néces
saires à ma consommation."
Alors, quand elle est venue à ma maison,
jei'ai vue arriver, .elle a remis à ma concier
ge un petit paquet pour moi, ce qu'elle vient
m'apporter toutes les semaines, elle est re
partie vivement ; alors je me suis mis à Ja
suivre de loiïi afin de ne pas me laisser sur
prendre dans mon rôle de surveillant, et de
puis le haut du boulevard dii Temple... C'est
ce qui m'amène jusqu'ici et ce qui me pro-
cure^l'honneur et l'agrément de votre aima
ble conversation; car je tiens à savoir ce que
peut bien faire Paméla dans une maison
aussi printière que celle-ci.
Mie D'AGIMMiim..
{La suite à un prochain numéro).
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.12%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.12%.
- Collections numériques similaires France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé"
- Auteurs similaires France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "France Assemblée nationale constituante Constitution civile du clergé"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6756441/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6756441/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6756441/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6756441/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6756441
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6756441
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6756441/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest