Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-09-24
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1869 24 septembre 1869
Description : 1869/09/24 (Numéro 267). 1869/09/24 (Numéro 267).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ANNEE.—W 267.
BUREAUX k PARIS ? rue de Valois (Palais-Royal), n. 10.
B
VENDREDI M SEPTEMBRE 18H9<
ÀBONNSMENB DES DÉPA&TE&XMl
ABONNEMENS DE PARIS.
1R0IS MOIS.
SIX MOIS..,.
UN AN
16 FK.
32 Fa.
64 FH.
pays étrangers , voirie tableau
puoiiô les S et 20 de chaque mois,
imprimerie du Constitutionnel,
: l E. G ïbiat et C».
rue des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE
' teJL -J *
LITTERAIRE
TROIS MOIS.
SIX MOIS....
UN AN
• • » • •
13 FH.'
2& FK.
82 FS.
un' numéro m GENTiMES .i
UNIVERSEL.
Le rao(îe dlABONtîEMKNT le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l ' administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
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du journal. ,
^- 11 \ u _n*n un PUJH I JJ i H " Il Hj II !'■ ■ ■ un m mII 1)11.H iimnnu. lUJEUTTr-;!] nnfi!r»''irirnir-r«Trrl^mTr-*l'—
PARIS, 25 SEPTEMI|kÉ
' A l'exemple du Journal des Débats ei du
Journal de Paris , le Public revient sur
question prusso-badoise, pour démentir des
bruits qui n'avaient pas du tout couru à
Paris. ^
a Des dépêches de Berlin » dit 1 eJPublic,
« nous font connaître l'étonnement causé
» dans celte ville par l'accueil réservé un
s> moment à Paris au bruit de l'annexion
» prochaine du grand-duché de Bade à la
. » Prusse. » •
On est bien bon, à Berlin, de s'étonner
pour si peu ; car, en vérité, personne £ Paris
n'a parlé d'annexion, et, quelque disposés
que nous soypns à flétrir les manœuvres des
spéculateurs, cette fois-ci la spéculation n'y
est absolument pour rien.
Nous le répétons de nouveau, ce sont les
journaux prussiens eux-mêmes qui, depuis
quelques jours, dans une longue série d'ar
ticles, ont annoncé que leurs amis à Carls-
ruhe se proposaient de demander, non pas
l'annexion de leur pays à la Prusse, mais
l'entrée de Bade dans la Confédération du
Nord. Au fond, c'est presque la même
chose; dans la forme, ce sont deux choses
différentes. Or ce sont ces articles berlinois,
—auxquels des voix prussiennes à Carlsruhe
faisaient écho,—qui ont attiré l'attention
des journaux français et provoqué une cer
taine émotion.
Comme on voit, le Public, pas plus que
le Journal de Paris ou le Journal des Débats,
ne répond aux vraies préoccupations du
monde politique. Tous ces démentis ne por
tent que sur les projets d'annexion, dont
personne n'a parlé, et ne disentrien des pro
jets d'entrée dans la Confédération du Nord.
Cette question reste donc ehtière. Le corres
pondant berlinois du Public déclare que le
gouvernement prussien estrésolu à s'opposer
à unmouvementannexionnistedansle grand-
duché de Bade : nous prenons acte de cette
déclaration. Il ne reste donc plus qu'à savoir
si les'projets annoncés par la Gazette nationa-
ledeBerlin et la Gazette de Magdebourg eî qui
concernent l'entrée du grand-duché dans la
Confédération du Nord, sont également dés
avoués par le gouvernement prussien. Un
pareil désaveu aurait assurément pour effet
de calmer les inquiétudes qui se sont
manifestées au commencement de cette se
maine.
' On apprend de Vienne que le cabinet de
Berlin est sur le point de donner une preu
ve de ses bonnes dispositions à l'égard de
l'Autriche. M. dé Werther, ambassadeur de
Prusse à Vienne, serait rappelé de cette vil
le, où sa position était devenue assez déli
cate, pour aller occuper le poste de Paris,
devenu vacant par la mort du comte de
Goltz. Il serait question aussi de nommer, à
la place de M. de Werther, le prince de Reuss,
actuellement ministre à Saint-Pétersbourg.
Cette dernière nopaination serait fort bien
accueillie par la cour de Vienne. Enfin, notre
correspondant ajoute que le cabinet austro-
hongrois» aurait désigné le comte Chotek,
ministre à Stuttgard, pour ambassadeur à
Saint -Pétersbourg : ce choix aurait le plein
assentiment de la cour de Russie.
L'opinion, aux Etats-Unis, paraît divisée
sur la question de savoir quelle attitude
le gouvernement fédéral devra prendre dans
l'affaire de Cuba. Quelques journaux deman
dent le rappel du ,général Sickles de Madrid,
afin de calmer l'irritation que sa note a pro-
voquée en Espagne. D'autres journaux, au
.çonlraireYsont d'avis qu'avant peu le cabi-
çet"tle%a\hington sera obligé à reconnaître
comûie îglligérans les insurgés de Cuba.
Edouard Simon.
nn 3 ^
nous apprend que le général Fleury
vient d'être nommé ambassadeur de France
à Saint-Pétersbourg.
Nous nous félicitons de ce choix, qui est
une satisfaction donnée aux 116 signataires
de l'interpellation parlementaire.
Le général Fleury était en effet l'un des
plus chauds partisans, l'un des plus ardens
défenseurs de la réforme constitutionnelle.
Il comprit un des premiers la nécessité de
la transformation qui vient de s'accomplir,
et, bien qu'il ne lui fût pas permis d'interve
nir dans la politique directement et d'une
manière officielle, il est certain qu'il a con
tribué largement par son influence au triom
phe des idées libérales.
Nous le répétons, en confiant au général
Fleury une mission importante, l'Empereur
a donné une nouvelle satisfaction à ce parti
constitutionnel libéral, dont jusqu'ici on
n'avait accueilli que les idées.
C. PlEL.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
agence iiavas.
Etats-ïfiBls.
New-York, 22 septembre
(par le câble français).
Le correspondant du New-York Herald à
Washington déclare que le gouvernement désa
vouera la conduite du général Sickles dans la
question de Cuba.
Le World dit que M. Fish, secréiaire d'Etat
au ministère des affaires étrangères, insiste sur
le rappel du général Sickles.
Les autres journaux de New-York et beau
coup d'autres assurent que le gouvernement,
par l'organe du général Sickles, reconnaîtra
bienlôt aux insurgés cubains la qualité de belli-
gérans.
Amérique.
Saint-Nazaire, 2^2 septembre, soir.
Le paquebot Panama, de la Compagnie géné
rale transatlantique, vient de mouiller sur no
tre rade. Il apporte les malles du Sud Pacifique,
du Centre-Amérique et de la Californie, ainsi
que colles de la Nouvelle Grenade et des An
tilles.
Le Panama a quitté Colon, le 1 er septembre ;
Sainte Marthe, le 3 ; la Martinique, le 8. Il amè
ne HO passagers, plus de 3,000 colis de mar
chandises diverses et des espèces pour une va
leur de plus de deux millions de francs.
L'agitation politique au centre de l"Amérique
était calmée aux dernières nouvelles. La sauté
à bord est excellente. Elle était bonne à Colon,
à Sainte-Marthe et à la Guadeloupe, en voie
d'amélioration sensible à Fort-de-France. A
San Francisco, la variole était aussi en grande
décroissance.
Gibraltar, 22 septembre, 8 h. S du soir.
Les correspondances de Rio de Janeiro du 29
août, donnent des nouvelles du Paraguay jus
qu'au 18 du même mois. Le gouvernement pro
visoire avait été installé, le 15, à l'Assomption.
Le 12, l'armée alliée, sous le commandement du
comte d'Eu, après deux heures de canonnade,
prenait d'assaut îa ville de Peribebuty, entourée
de fossés et défendue par 16 canons de, gros ca
libre. L'ennemi a perdu dans cette affaire 300
tués, 300 blessés, 300 prisonniers, toute son ar
tillerie , 11 drapeaux, la caisse de l'armée , les
archives de l'Etat et celles du service topogra
phique de l'armée. Le général brésilien Muma
Barreto et le colonel Caballero, qui comman -
daiont la place, sont morts pendant la suit
du 13.
A la suite de ce succès desalliés, Lopez, ayant
abandonné Ascurra pour se retirer sur Cara-
quatay, a été poursuivi par le comte d'Eu, qui
a rejoint le gros des forces ennemies, leur a li
vré bataille, tué 2,000 hommes, parmi lesquels
le commandant Caraballo, pris 18 canons et les
bagages et fait beaucoup de prisonniers.
Le général Osorio, avec sa cavalerie, conti
nuait la poursuite de Loppz dans la direction
des Cordillères Cr'aquazo (?), où l'on suppose
que Lopez cherche à se réfugier.
BclgiBruxelles, 23 septembre.
Les gardes nationaux français ont reçu, ici,
un accueil enthousiaste.
Ils sont partis hier soir, à onzeheures, au mi
lieu d'ovations immenses.
M. de La Guéronnière a donné un grand dî
ner aux ministres et aux chefs de l'armée et de
la garde civique.
L'état-major de la garde nationale y assistait.
M. de la Guéronnière a porté un toast au roi
des Belges.
M. Vanderstichelm, ministre des affaires
étrangères, a porté un toast à l'Empereur des
Français.
Une foule considérable stationnait devant la
légation en criant : Vive la France!
La garde nationale française a répondu par
le cri de : Vive la Belgique'!
Bspss&ae.
Madrid, 22 septembre.
Qn assure que le conseil des ministres
aurait décidé, dans sa séance d'hier, de pro
poser aux Cortès de discuter une partie des
lois organiques avant d'aborder la question du
choix du souverain.
Jladrid, 22 septembre, 11 h. 20 min.
Les assassins du secrétaire, chargé par inté
rim du gouvernement de la province de Tarra-
gone, ont été arrêtés.
La garde nationale a été désarmée.
Le général Pierràd est détenu à Tortosa.
Son Altesse le régent du royaume est parti
ce soir pour les bains.
Madrid, 23 septembre.
La Gazette publie un rapport officiel sur les
événemens de Tarragone. Ce rapport constate
qu'une grande part de responsabilité incombe
au général Pierrad.
. Sûr la demande du juge "gé
néral Pierrad a été transféré à Tarragone.
A la nouvelle de l'ordre de désarmement, les
volontaires de Tarragone ont demandé du se
cours à ceux de Reuss. Ceux-ci ont répondu
qu'ils ne voulaient pas prêter secours à des as
sassins.
Italie.
Florence, 23 septembre.
Aujourd'hui a eu lieu l'ouverture du Congrès
médical international.
A la suite de discours prononcés par MM. De-
renzi et Bouillaud, ont été nommés :
Président : M. Derenzi.
Présidons honoraires : MM. Bouillaud (de Pa
ris) et Derenzi (dé Naples).
Vice-présidons étrangers : MM. Virchow, de
Berlin; Eogelstedt, de Copenhague; Tessier," de
Lyon; Lombard, de Genève; Tindal Robertson,
de Nottingham, «t Benedick, de Vienne.
En outre, six vice-présidons italiens ont été
élus.
Rome, 22 septembre.
Le prince Othon de Bavière a été reçu hier
par le Pape et lo cardinal Antonelli. Le prince
est reparti aujourd'hui pour Florence.,
France.
Perpignan, 23 septembre.
Le chef de la justice, délégué par le viguior
français au val d'Andorre, a été assassiné di
manche soir au moment où il rentrait chez lui.
La victime a reçu un coup de feu dans le dos.
SERVICE DE NUIT.
Graisse.
Berlin, 23 septembre.
Aujourd'hui a eu lieu l'élection d'un député
au Parlement prussien, en remplacement de M.
Waldeck. M. Kloiz, conseiller de justice, a été
élu par 341 voix sur 498.
M. Reimann, candiaat conservateur et con
current de M. Klotz, a obtenu 142 voix.
Berlin, 23 septembre.
M. Brassier de Saint-Simon, ambassadeur de
Prusse à Florence, est retourné à son poste.
. A.«strie&e.
Prague, 23 septembre.
Les élections à la Diète ont commencé.
Sur 30 résultats connuâ on compte deux élec
tions de candidats constitutiounels. Tous les
autres candidats appartiennent au parti tchè
que.
Dans beaucoup de circonscriptions, les can
didats constitutionnels ont obtenu une minorité
respeciable.
On ne compte que seize candidats tchèques
élus à la majorité. On en avait compté 26 deux
ans auparavant.
Pispagnae.
Madrid, 23 septembre.
Le ministre d'Etat et le ministre des affaires
étrangères ont eu aujourd'hui une longue con
férence avec le général Sickles, ministre améri
cain a îgâdrid. "
" Le conseil des ministres se réunira à quatre
heures.
M. RiVero y assistera. On assuTe que le con
seil s'occupera de la réorganisation du corps
des volontaires de la Liberté à Madrid et de la
question de Cuba.
Italie.
Florence, 23 septembre.
Aujourd'hui, a eu lieu l'inauguration du con
grès médical international. Le ministre de l'ins
truction publique a assisté à cette solennité. M.
Borgoni a adressé à l'assemblée un discours qui
a été très applaudi.
Amêrlqne.
Lima, 21 août.
(Par le vapeur de Saint-Nazaire.)
Le gouvernement du Pérou vient de ratifier le
traité conclu à Paris en juillet dernier par ses
commissaires spéciaux avec MM. Dreyfus frères
et Cie, de Lima, la Société générale de Paris, et
MM. Leiden, Premsel et Cie, de Paris, pour le
monopole de la vente du guano en Europe,
après l'échéance des contrats existans.
Rnssfe.
Saint-Pétersbourg, 23 septembre.
Le bilan de la Banque présente les résultats
suivans :
Le montant des billets en circulation est de
721 millions, ce qui constitue une augmentation
de neuf millions.
Le montant des espèces métalliques s'élève
-à 143 1/3 millions, d'où résulte une diminution
de 1 3/4 million.
cours de la bourse.
couK^BtxOTUKB.* le 32 îa -23" Hausse. Baisse
30/0aucompt. 71. » 70 70 » » » 30
—Fin du mois. 70 82' 70 65 s » » 17
4ï/2au compt. 101 60 100.50 » » 1 »
Feuilleton du Constitutionnel, 24 sept.
la destinée
Deuxième partie.
MEDJÉ.
L'amour effréné de la toilette, la coquet
terie, ce choléra des femmes, l'incessant
besoin de luxe qui va grandissant toujours,
et qui ronge toutes les classes do la société,
commencent l'attaque ; les premières vain
cues se reploient sur les autres, et biéntôt
on s'entraîne réciproquement. L'instinct de
la parure aiguillonne tous les esprits et
surexcite toutes les imaginations. On décou
vre mille façons plus ou moins ingénieuses
d'échapper aux rigueurs de l'uniforme. C'est
un nœud que l'on change de place; c'est un
ruban <|ue l'on ajoute, c'est une boucle de
cheveux que l'on allonge, cesont, enfin, ces
mille artifices auxquels les femmes excel
lent avant même d'être femmes. Mais l'âge
vient ; les petites passent dans les moyen
nes, les moyennes dans les grandes ; peu à
peu la causerie s'accentue et change de ca
ractère; les bruits du monde trouvent un
écho voilé dans les causeries à yoix basse ;
les frères des unes et les cousins des aùlres
sont l'objet de toutes sortes de réflexions et
■du commentaires.
Les premiers germes de ce que sera peut-
être un mariafge et peut-être une intrigue
sont jetés dans ces jeunes cœurs novices.
Tout cela, sans doute, n'est pas encore le
mal; mais tout cela peut en donner l'idée;
tout cela peut y conduire, toutcela aura pour
effet inévitable d'enlever à la jeune fille quel
que chose de sa fleur charmante et de ce fin
duvet de pêche, qui, tout en parant sa joue,
(Voir le Constitutionnel du 23 septembre.)
symbolise les exquises délicatesses dont
nous voulons voir revêtues sa pensée et son
âme.
Medjé ne fut pas entamée; mais le siège
fut mis autour d'elle, et si elle garda intacte
sa pureté céleste, ses sentimens, en restant
honnêtes, coururent un autre danger.
Ils s'exaltèrent et s'enflammèrent.
Il se fit en elle un travail singulier, inat
tendu. Ce jeune homme, qu'elle n'avait vu
qu'une fois, cet ineonnu jusqu'alors com
plètement étranger à sa vie, qui, dans d'au
tres circonstances peut-être, n'eût produit
sur elle qu'une impression fugitive, promp^
tement effacée par d'autres, prit au contrai
re, dans la solitude relative où elle se trou
vait, une importance dont personne n'eût
été plus étonné que lui-même.
Pendant que ses belles compagnes cau
saient de leurs cousins et des amis de leurs
frères, Medjé pensait à son lieutenant. La
distance même le grandissait et le poétisait
à ses yeux, il s'élevait jusqu'à des hauteurs
idéales. Moins elle le connaissait, et plus
elle lui supposait de qualités et de mérites.
C'est ainsi que l'imagination vient parfois
merveilleusement en aide à la réalité.
Si les autres avaient pour adorateurs des
élégans et des oisifs, promenant partout
leur vie inutile et oisive, elle, plus heu
reuse, n'avait-elle point son vaillant sol
dat, qui bravait tous les jours la mort,
sans doute avec sa pensée dans l'âme, et qui
courait,au feu en invoquant son nom...
peut-être 1 Non, vraiment, elle n'avait rien
à envier aux autres. C'étaient les autres qui
devaient être jalouses de son bonheur I
Cependant l'objet de ce culte, voisin de
l'a ioration, n'avait pas même le soupçon de
cette bonne fortune lointaine. Pendant que
Medjé lui envoyait de si douces pensées,
qui n'arrivaient "pas à leur adresse, il faisait
son devoir en conscience, comme tous ses
compagnons d'armes, se battant le jour,
se battant la nuit, tantôt, dans la tranchée,
tantôt en rase campagne, commandé au
jourd'hui pour un assaut, demain pour une
embuscade et faisant toujours son service
avec cette ardeur, cette verve, cet entrain,
cette gaîté, cette légèreté d'esprit, . qui
semblent les traits distinctifs du Français à
la guerre, et aussi peut-être la condition
essentielle de ses succès.
Lucien Berthault avait gardé de Medjé le
charmant et poétique souvenir que cette ai
mable créature devàit laisser dans l'âme de
tous ceux qui l'avaient vue. Mais l'impres
sion n'était pas autrement caractérisée, et
vingt souvenirs comme celui-là n'auraient
ni retardé ni troublé son sommeil.
Très souvent, quand il se trouvait chez M.
d'Ambleuse au moment où l'on apportait'
le courrier :
— Tiens 1 faisait celui-ci, voici une lettre
de ma petite pupille 1
Et comme e'était toujours par cette lettre
que le colonel attaquait son courrier, il était
rare qu'il manquât d'en lire quelques pas
sages au jeune homme :
— Elle est remplie d'esprit, disait Lucien,
et certes, pour une fille qui nq vous a coûté
qu'un coup de sabre... à donner, il faut
avouer, mon colonel, que vous n'avez pas (
eu la main malheureuse. Vous serez bien
aimable, en répondant, de lui présenter mes
hommages.
—; Je n'y manquerai pas, répondait inva
riablement M. d'Ambleuse.
Et comme il ne voyait là qu'une insigni
fiante formule de politesse, son premier soin
était de n'en pas tenir compte ; non, certes,
par jalousie, mais parce qu'il était persuadé
que la phrase n'était pas plus tôt dite qu'el
le était oubliée déjà.
, Ce fut pour Medjé un ennui d'abord, puis
une souffrance, puis une , secrète irritation
de ne jamais rencontrer le nom du lieutenant
Berthault dans les lettrés du colonel.
Elle comprenait bien, cependant, qu'elle
ne pouvait pas lui en parler la première.
Elle attendait donc, un peu impatiemment
peut ê»re,,mais elle attendait.
Un jour il vint pour elle une lettre qui de
vait, en un moment, la payer de tous ses
ennuis et de toutes ses peines.
M. d'Ambleuse lui racontait que dans une
de ces affaires de nuit, si nombreuses pen
dant les sièges, où l'on se .bat dans l'ombre
de la tranchée, pour triompher sans éclat
ou mourir sans gloire, Lucien, par son saqg-
froid, son courage et son intrépidité, lui
avait littéralement sauvé îa vie. -
Jacques, en pareil cas, n'était pas hommo
à marchander sa reconnaissance. II n'était
M. de la Ponterie, rédacteur du Paris,
nous demande si « nous prenons l'engage
ment que le ministère actuel proposera une
loi sur la presse, lors de la rentrée des
Chambres. »
Nous ne sommes nullement autorisés à
parler au nom d'un ministère, quel qu'il
soit, et M. de la Ponterie commet une erreur,
sans doute involontaire, lorsqu'il nous sup
pose l'organe de M. dé Fôrcade la Roquette.
Les questions de personnes nous sont as
sez indifférentes; lorsque nous avons sous
les yeux un projet de loi, nous nous in
quiétons de l'esprit dans lequel il est con
çu, et non delà signature qui y est apposée.
Si donc le cabinet actuel propose au Corps
Législatif des ^mesures libérales, nous l'ap
puierons; dans le cas contraire, nous le
combattrons. ■ .
Dès aujourd'hui, nous avons la convic 7
tion qu'une nouvelle loi sur la presse est
devenue nécessaire. 1
* Après un essai de liberté qui dure depuis
plus de deux mois, le gouvernement ne pour
rait plus revenir au système de répression
par les tribunaux, sans ' avoir l'air de céder
à des conseils de réaction.
Une liberté nous est acquise et devient un
droit, dès que l'on nous a permis cften jouir
même par tolérance, car il ne saurait y avoir
de liberté frétée.
Donc la presse est et doit demeurer libre.
Et s'il faut absolument qu'elle soit régle
mentée par une loi, nous croyons que le
gouvernement ferait sagement de dégager
sa responsabilité, de considérer les excès
que peuvent commettre les journaux comme
intéressant exclusivement les citoyens, et de
s'en remettre à eux du soin de les réprimer.
Pour nous , nous l'avons déjà dit, l'opi
nion publique nous paraît être la seule ju
ridiction efficace en matière de presse.
C'est paj l'opinion que nous vivons, c'est
par elle que nous sommes quelque chose,
elle est notre sang, notre vie; nous succom
bons le jour oirelle se détourne de nous.
Il nous plairait donc de voir la presse ju-
pas possible de mieux remercier ou de
mieux louer. On sentait que cette lettre
était écrite sous la, plus chaude inspiration
du cœur.
« Si tu revois jamais ton vieil ami, disait-
il en finissant, c'est bien au capitaine Ber
thault (Lucien est aujourd'hui capitaine),
e'est bien à lui que tu letievras. Il a sauvé
ma vie au péril de la sienne. J'avais tou
jours eu beaucoup d'affection pour lui, par
ce que je l'estimais comme une loyale na
ture et un bravo soldat; il est possible que
je sois pour quelque chose dans son avan
cement, et qu'il m'ait dû jusqu'ici quelque
gratitude; mais il s'est largement acquitté,
et je ne voudrais pas que l'on fît nos comp
tes maintenant. J'espère bien, pourtant, que
l'avenir me permettra de m'acquitter envers
lui. Je ne veux être ingrat envers per
sonnel »
Cette dernière phrase fit rêver bien dou
cement la jeune fille; elle se demanda si
c'était avec elle que son tuteur entendait
payer sa dette, et nous sommes forcés de
reconnaître que cette idée n'eut rien qui
l'effrayât. Elle se serait sacrifiée volontiers
sur l'autel de la reconnaissance.
Toute la lettre du colonel était de ce ton
chaud, coloré, et même un peu dithyrambi-
quequi n'en allait que mieuxaux idéesde la
jeune fille. Jacques n'avait pas à craindre
qu'on le trouvât trop exalté, et Medjé, sans
se hausser, se trouvait naturellement à sa
hauteur.
Elle repondit par le retour du courrier, et
sa lettre ne fut pas moins vive que celle de
son cher tuteur. Jamais M. d'Ambleuse ne
dut se croire plus aimé qd'ën lisant ces li
gnes, animées d'une émotion sincère, écri
tes avec ce tact tout féminin, et cette inno
cente rouerie ingénue que l'on trouve par
fois chez les plus naïves jeunes filles quand
elles \sont sous l'obsession de l'idée fixe.
Elle sut mêler, et, en quelque sorte
confondre dans une expression commune,
son affection pour le colonel et sa recon
naissance pour celui qui l'avait sauvé. Elle
prétendait qu'elle était jalouse de lui; elle,
enviait singulièrement le bonheur qu'il
avait eu de donner à son protecteur cette
preuve éclatante de dévoûment, ei elle ap-
gée par le suffrage universel, et cela serait
parfaitement conforme à l'esprit de nos ins
titutions démocratiques.
A défaut de cette juridiction directe, nous
nous contenterions du suffrage à deux de
grés, c'est-à-dire d'un jury composé d'un
certain nombre de membres élus ou tirés
au sort.
ROBERT MXXCHEIiL.
Parmi les lois que le gouvernement se
propose de soumettre au Corps Législatif, il
en est une qui aura pour objet de donner
aux conseils généraux la faculté d'élire leur
bureau.
Annoncée dans l'exposé des motifs du
sénatus-consulte, cette réforme a été ac
cueillie par les assemblées départementales
avec une satisfaction unanime. Mais beau
coup de conseils généraux ont demandé
d'autres modifications dans leur règlement.
Quelques-uns de ces vœux nous paraissent
mériter d'être pris en grande considération.
Il y a longtemps qu'on a signalé l'impos
sibilité matériélle où sont les conseillers dé
partementaux de se livrer à un examen sé
rieux des nombreuses et importantes ques
tions qui leur sont soumises.
Nous énumérions, il y a quelque temps,
le programme des affaires sur lesquelles un
conseil général a des décisions à prendre ou
des appréciations à formuler. La répartition
des impôts, le cadastre, les bâtimens dépar
tementaux, la viabilité départementale et
vicinale (classement des routes et chemins,
travaux d'entretien, de réparation et de cons
truction, ouverture des voies nouvelles),
l'instruction primaire, les services d'assis
tance publique, enfans trouvés, aliénés; la
surveillance des institutions subventionnées
par le département, le vote des impôts, l'é
tude d'un gros budget de recettes et de dé
penses : voilà la première partie de leur
tâche.
La seconde comprend la surveillance de
tous les grands services publics,sur la mar
che desquels un rapport détaillé leur est
adressé : les postes, les télégraphes, les che
mins de fer, les ponts et chaussées, l'ensei
gnement, l'assiette et la perception des im
pôts ; enfin tout ce qui touche aux intérêts
agricoles, commerciaux et industriels. Sur
tout ce formidable ensemble d'affaires ét
d'intérêts, il faut prendre des décisions,
émettre des appréciations, formuler *des
vœux en rapport avec les besoins du
pays.
Or, à quel moment les projets de budget
et tous les documens qui peuvent préparer
et éclairer ses délibérations sont-ils remis
au conseil ? le jour même où commence la
session, dont le maximum de durée est fixé
à deux semaines.
Une étude approfondie est donc absolu
ment impossible. Sur presque toutes les af
faires, les conseils généraux renoncent à ju
ger par eux-mêmes. Ils ne font le plus sou
vent qu'homologuer les rapports et les pro
jets de la préfecture., .
Pour corriger cet abus, pour rendre à l'au
torité et au contrôle des assemblées dépar
tementales l'efficacité qui leur manque, la
première mesure proposée est de leur dis
tribuer, un ou deux mois avant leur réunion,
les rapports des préfets et de tous les chefs
des services administratifs.
Uu examen préparatoire sérieux, auquel
le public et la presse pourraient prendre
part, précéderait ainsi la session et permet
trait de mûrir les décisions, qui sont au
jourd'hui trop souvent votées sans discussion.
Lorsque les budgets et les projets de loi
sont présentésx.au Corps Législatif, ils sont
pelait de tous ses vœux le moment où elle
pourrait l'en remercier de tout son cœur.
Cette circonstance inattendue fut d'autant
plus heureuse pour Medjé qu'elle l'affran
chit de cette dure loi du silence qu'elle s'é
tait imposée à l'endroit de Lucien, dont le
nom, toujours dans sa pensée, ne tombait
jamais de sa plume. Maintenant, au contrai
re, elle pouvait s'informer, autant qu'il lui
plairait, du sauveur de celui qu'elle aimait
comme un père. Est-il nécessaire d'ajouter
qu'elle n'y manqua point ?
Peu à peu, Lucien Berthault se trouva en
tiers dans-toutes les lettres du tuteur et de
la pupille, et la chose fut amenée, du reste,
si naturellement que Jacques ne s'en pré
occupa point. Tout cela lui paraissait d'au
tant plus simple que Lucien faisait mainte
nant partie de la famille. C'était pour lui
comme un frère de Medjé. — Pourquoi un
frère ? et d'où vient que les grands parens
arrangent ainsi les parentés à leur gré ?
Cependant, la campagne de Crimée s'ache
va par ce grand triomphe que chacun sait.
L'orgueil de la Russie, beaucoup plus que
sa puissance, s'abîma sous les remparts de
Sébastopol écroulé, et les cinq armées, un
moment réunies au pied de la tour histori
que de Malakoff, regagnèrent leurs foyers,
après avoir arrosé ces rivages lointains d'un
sang généreux, après avoir fécondé par
cent mille cadavres les sillons avares de
l'antique Tauride. L'inégale destinés' avait
distribué à ceux-ci les blessures et la mort,
à ceux-là les galons, les épaulettes et les
rubans.
Jacques, pour sa part, avait trouvé dans
là tranchée son brevet de général. C'était
tout ce qu'il pouvait souhaiter comme ré
compense d'une belle carrière, rapidement
parcourue. Il n'avait pas l'ambition d'aller
plus loin, du moins pour le moment. Il souf
frait encore de ses blessures, et il était,
d'ailleurs, assez fatigué pour avoir besoin
d'un long congé de convalescence, qu'il de
manderait au ministre en rentrant à Paris.
Son intention bien arrêtée était de retirer
du pensionnat Medjé, dont l'éducation de
vait être maintenant terminée; et de la ra
mener avec lui en Afrique...
— Elle se plaira, pensait-il, dans sa chère
patrie plus que partout ailleurs !
publiés longtemps à l'avance. Il n'est per
sonne dans le pays qui ne puisse les sou
mettre àun débat préliminaire, lequel éclaire
et prépare celui auquel doit se livrer la
Chambre. Pourquoi n'en serait-il
peu ainsi pour les questions sounrfsi
conseils généraux? fk
Plusieurs l'ont demandé, et nqfgs
cevons pas de motif qui puisse eiSpêlh^r iètv
gouvernement de satisfaire à ce vœu^/dans
la loi qu'il va présenter prochainement au
Corps Législatif.
L'accroissement de publicité réclamé pour
le compte-rendu des séances serait encore
un heureux complément des réformes pro
jetées. •
Sous un régime de suffrage universel la
publicité doit être la règle de toutes les as
semblées élues. Elle est pour les membres
de ces assemblées le plus^uissant stimu
lant, et pour les électeurs le seul moyen
d'éclairer et de rectifier leur choix.
Si l'on veut faire de la décentralisation
efficace et intéresser le public aux affaires
départementales, c'est seulement par la pu
blicité qu'on y parviendra.
Nous espérons donc que la loi qui rendra
aux conseils généraux la nomination da
leurs présidons, leur donnera le moyen de
préparer à loisir leurs délibérations et
qu'elle autorisera aussi un_pompte-rendu
analytique des^éances, ainsi que l'insertion
dans ce compte rendu du nom des mem
bres qui auront pris part à la discussion.
Ces réformes seront_unty®ureux dévelop
pement des idées libérales que le ministère
du 17 juillet a prises pour programme.
C. Barbe.
nouvelles politiques.
Une dépêche de Saint-Cloud annonce que
l'Empereur, dont l'état de santé est tout â
fait bon, s'est promené ce matin. U a dû
faire très probablement une promenade en
voiture eette après-midi. Sa Majesté travaille
chaque jour et s'occupe très activement des
affaires.
On dément que Sa Majesté doive se ren
dre à Vichy, comme quelques journaux
l'ont annoncé.
Il est également inexact que le Prince Im
périal doive faire un voyage sur les bords
du Rhin. Son Altesse Impériale doit repren
dre ses cours le 5 octobre.
On annonce pour lundi prochain le retour
à Paris de M. de Forcade La Roquette.
Les travaux de réparation à la salle des
séances du Corps Législatif sont en pleine
activité; on sait qu'il s'agit d'établir un nou
veau système de ventilation. Mais quelque
empressement qu'on y apporte, il ne paraît
■fias possible qu'ils soient terminés avant un
mois.
La salle est, en ce moment, transformé©
en une sorte de chantier où les matériaux
sont entassés, attendant une destination qui
ne pourra être réalisée avant le délai que
nous venons d'indiquer, de telle sorte qu'il
y aurait impossibilité matérielle et évidente
de convoquer en ce moment le Corps Légis
latif. N '
Nous ne pouvons que féliciter l'arrondis
sement de Brioude de l'heureux choix que
vient de faire M. le ministre de l'intérieur
en la personne du successeur de M. Baude-
locque.
Nous lisons, en effet, dans le Journal de.
la Tienne :
M. Richard, membre du conseil de préfectu
re du département de la Vienne, est nommé
sous-préfet de Brioude, en remplacement de M.'
Baudelocque, nommé sous-préfet de Thonon.
C'est avec une vive satisfaction que noua
avons appris la nouvelle de cet avancement
bien mérité. En quittant Poitiers , M. Richard y
laissera le souvenir d'un fonctionnaire qui, par
Il avait, dans les derniers temps de son
séjour dans la colonie, obtenu, près d'Alger,,
une concession assez importante. Mal admi
nistrée, et loin des yeux du maître, la terre
rapportait peu de chose; régie avec une éner
gie intelligente, elle pouvait devenir une pe
tite fortune. 11 fallait, pour cela, voir par
soi-même, donner ses ordres et en surveiller
l'exécution.
Le général se disait avec raison qu'il ne
pouvait faire un emploi meilleur, plus no
ble et plus utile de ce qui lui restait de force
et d'araeur, que de féconder par ses sueurs
le sol conquis par ses armes. *
Mais-une pensée dominaittoutesles autres^
la préoccupation qui l'absorbait tout entier,
l'idée fixe dé sa vie, c'était Medjé. Tout gra
vitait autour d'elle ; elle était le point cen
tral sur lequel tout pivotait. Mais quand
donc la reverrait-il ? Les dernières heures lui
semblaient longues comme des siècles, tant '
elles se traînaient avec une désespérante
lenteur. Le train express, qu'il avait pris à
Marseille, avait l'air de flâner sur îa voie, et
le mécanicien, lancé à toute vapeur, lui fai
sait l'effet d'effeuiller des marguerites le long
de la route.
Enfin, vint le momçnt où il sonna à la
porte de Mme de Norville ; quelques minu
tes plus tard, il sentait autour de son coù
la pression de deux bras frais et jeunes..
Lui-même, dans un élan d'irrésistible ten
dresse, avait attiré aur sa poitrine sa chère
Medjé dont il couvrait le front de baisers
Il éprouvait, en ce moment, dans toute sa
douceur, et dans toute sa puissance^ cette
ivresse du revôir, si complète, si voisine du
bonheur parfait, qu'il y a des momens où '
l'on croit de ne l'avoir point payée trop
cher... même aù prix de l'absence. Tout à
son bonheur, il ne s'fiperçut point que le
regard de la jeune femme ne s'arrêtait point "
à lui, mais qu'il allait plus loin, et cher
chait la porte du parloir, comme si. elle s®
fût attendue à voir paraître un nouveau
personnage.
Personne ne parut.
Cependant, M.d 'Arïibleuse, tout e/ rt tenant
ses deux main.», )V ;vait un peu Soignée de
lui pour la mieux voir.
' : Louis E^AUJLT.
\La sut:?. .1 un unéro.)
BUREAUX k PARIS ? rue de Valois (Palais-Royal), n. 10.
B
VENDREDI M SEPTEMBRE 18H9<
ÀBONNSMENB DES DÉPA&TE&XMl
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JOURNAL POLITIQUE
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un' numéro m GENTiMES .i
UNIVERSEL.
Le rao(îe dlABONtîEMKNT le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l ' administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
Les lettres ou envols d'argent non affranchis sont refusés.
Las articles déposés,ne sont pas rendus.
Les abonnemens datent dès l" si 1S
de chaque mois.
S'adresser pour les Annonces à MM. Fauche y, Laffitb, Buixier, et C®,
place de îa Bourse, 8, à M. Dcpoet , 7, rue Coq -Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve dexamen,, et, s'il y a lieu, de modification par T administration
du journal. ,
^- 11 \ u _n*n un PUJH I JJ i H " Il Hj II !'■ ■ ■ un m mII 1)11.H iimnnu. lUJEUTTr-;!] nnfi!r»''iri
PARIS, 25 SEPTEMI|kÉ
' A l'exemple du Journal des Débats ei du
Journal de Paris , le Public revient sur
question prusso-badoise, pour démentir des
bruits qui n'avaient pas du tout couru à
Paris. ^
a Des dépêches de Berlin » dit 1 eJPublic,
« nous font connaître l'étonnement causé
» dans celte ville par l'accueil réservé un
s> moment à Paris au bruit de l'annexion
» prochaine du grand-duché de Bade à la
. » Prusse. » •
On est bien bon, à Berlin, de s'étonner
pour si peu ; car, en vérité, personne £ Paris
n'a parlé d'annexion, et, quelque disposés
que nous soypns à flétrir les manœuvres des
spéculateurs, cette fois-ci la spéculation n'y
est absolument pour rien.
Nous le répétons de nouveau, ce sont les
journaux prussiens eux-mêmes qui, depuis
quelques jours, dans une longue série d'ar
ticles, ont annoncé que leurs amis à Carls-
ruhe se proposaient de demander, non pas
l'annexion de leur pays à la Prusse, mais
l'entrée de Bade dans la Confédération du
Nord. Au fond, c'est presque la même
chose; dans la forme, ce sont deux choses
différentes. Or ce sont ces articles berlinois,
—auxquels des voix prussiennes à Carlsruhe
faisaient écho,—qui ont attiré l'attention
des journaux français et provoqué une cer
taine émotion.
Comme on voit, le Public, pas plus que
le Journal de Paris ou le Journal des Débats,
ne répond aux vraies préoccupations du
monde politique. Tous ces démentis ne por
tent que sur les projets d'annexion, dont
personne n'a parlé, et ne disentrien des pro
jets d'entrée dans la Confédération du Nord.
Cette question reste donc ehtière. Le corres
pondant berlinois du Public déclare que le
gouvernement prussien estrésolu à s'opposer
à unmouvementannexionnistedansle grand-
duché de Bade : nous prenons acte de cette
déclaration. Il ne reste donc plus qu'à savoir
si les'projets annoncés par la Gazette nationa-
ledeBerlin et la Gazette de Magdebourg eî qui
concernent l'entrée du grand-duché dans la
Confédération du Nord, sont également dés
avoués par le gouvernement prussien. Un
pareil désaveu aurait assurément pour effet
de calmer les inquiétudes qui se sont
manifestées au commencement de cette se
maine.
' On apprend de Vienne que le cabinet de
Berlin est sur le point de donner une preu
ve de ses bonnes dispositions à l'égard de
l'Autriche. M. dé Werther, ambassadeur de
Prusse à Vienne, serait rappelé de cette vil
le, où sa position était devenue assez déli
cate, pour aller occuper le poste de Paris,
devenu vacant par la mort du comte de
Goltz. Il serait question aussi de nommer, à
la place de M. de Werther, le prince de Reuss,
actuellement ministre à Saint-Pétersbourg.
Cette dernière nopaination serait fort bien
accueillie par la cour de Vienne. Enfin, notre
correspondant ajoute que le cabinet austro-
hongrois» aurait désigné le comte Chotek,
ministre à Stuttgard, pour ambassadeur à
Saint -Pétersbourg : ce choix aurait le plein
assentiment de la cour de Russie.
L'opinion, aux Etats-Unis, paraît divisée
sur la question de savoir quelle attitude
le gouvernement fédéral devra prendre dans
l'affaire de Cuba. Quelques journaux deman
dent le rappel du ,général Sickles de Madrid,
afin de calmer l'irritation que sa note a pro-
voquée en Espagne. D'autres journaux, au
.çonlraireYsont d'avis qu'avant peu le cabi-
çet"tle%a\hington sera obligé à reconnaître
comûie îglligérans les insurgés de Cuba.
Edouard Simon.
nn 3 ^
nous apprend que le général Fleury
vient d'être nommé ambassadeur de France
à Saint-Pétersbourg.
Nous nous félicitons de ce choix, qui est
une satisfaction donnée aux 116 signataires
de l'interpellation parlementaire.
Le général Fleury était en effet l'un des
plus chauds partisans, l'un des plus ardens
défenseurs de la réforme constitutionnelle.
Il comprit un des premiers la nécessité de
la transformation qui vient de s'accomplir,
et, bien qu'il ne lui fût pas permis d'interve
nir dans la politique directement et d'une
manière officielle, il est certain qu'il a con
tribué largement par son influence au triom
phe des idées libérales.
Nous le répétons, en confiant au général
Fleury une mission importante, l'Empereur
a donné une nouvelle satisfaction à ce parti
constitutionnel libéral, dont jusqu'ici on
n'avait accueilli que les idées.
C. PlEL.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
agence iiavas.
Etats-ïfiBls.
New-York, 22 septembre
(par le câble français).
Le correspondant du New-York Herald à
Washington déclare que le gouvernement désa
vouera la conduite du général Sickles dans la
question de Cuba.
Le World dit que M. Fish, secréiaire d'Etat
au ministère des affaires étrangères, insiste sur
le rappel du général Sickles.
Les autres journaux de New-York et beau
coup d'autres assurent que le gouvernement,
par l'organe du général Sickles, reconnaîtra
bienlôt aux insurgés cubains la qualité de belli-
gérans.
Amérique.
Saint-Nazaire, 2^2 septembre, soir.
Le paquebot Panama, de la Compagnie géné
rale transatlantique, vient de mouiller sur no
tre rade. Il apporte les malles du Sud Pacifique,
du Centre-Amérique et de la Californie, ainsi
que colles de la Nouvelle Grenade et des An
tilles.
Le Panama a quitté Colon, le 1 er septembre ;
Sainte Marthe, le 3 ; la Martinique, le 8. Il amè
ne HO passagers, plus de 3,000 colis de mar
chandises diverses et des espèces pour une va
leur de plus de deux millions de francs.
L'agitation politique au centre de l"Amérique
était calmée aux dernières nouvelles. La sauté
à bord est excellente. Elle était bonne à Colon,
à Sainte-Marthe et à la Guadeloupe, en voie
d'amélioration sensible à Fort-de-France. A
San Francisco, la variole était aussi en grande
décroissance.
Gibraltar, 22 septembre, 8 h. S du soir.
Les correspondances de Rio de Janeiro du 29
août, donnent des nouvelles du Paraguay jus
qu'au 18 du même mois. Le gouvernement pro
visoire avait été installé, le 15, à l'Assomption.
Le 12, l'armée alliée, sous le commandement du
comte d'Eu, après deux heures de canonnade,
prenait d'assaut îa ville de Peribebuty, entourée
de fossés et défendue par 16 canons de, gros ca
libre. L'ennemi a perdu dans cette affaire 300
tués, 300 blessés, 300 prisonniers, toute son ar
tillerie , 11 drapeaux, la caisse de l'armée , les
archives de l'Etat et celles du service topogra
phique de l'armée. Le général brésilien Muma
Barreto et le colonel Caballero, qui comman -
daiont la place, sont morts pendant la suit
du 13.
A la suite de ce succès desalliés, Lopez, ayant
abandonné Ascurra pour se retirer sur Cara-
quatay, a été poursuivi par le comte d'Eu, qui
a rejoint le gros des forces ennemies, leur a li
vré bataille, tué 2,000 hommes, parmi lesquels
le commandant Caraballo, pris 18 canons et les
bagages et fait beaucoup de prisonniers.
Le général Osorio, avec sa cavalerie, conti
nuait la poursuite de Loppz dans la direction
des Cordillères Cr'aquazo (?), où l'on suppose
que Lopez cherche à se réfugier.
Bclgi
Les gardes nationaux français ont reçu, ici,
un accueil enthousiaste.
Ils sont partis hier soir, à onzeheures, au mi
lieu d'ovations immenses.
M. de La Guéronnière a donné un grand dî
ner aux ministres et aux chefs de l'armée et de
la garde civique.
L'état-major de la garde nationale y assistait.
M. de la Guéronnière a porté un toast au roi
des Belges.
M. Vanderstichelm, ministre des affaires
étrangères, a porté un toast à l'Empereur des
Français.
Une foule considérable stationnait devant la
légation en criant : Vive la France!
La garde nationale française a répondu par
le cri de : Vive la Belgique'!
Bspss&ae.
Madrid, 22 septembre.
Qn assure que le conseil des ministres
aurait décidé, dans sa séance d'hier, de pro
poser aux Cortès de discuter une partie des
lois organiques avant d'aborder la question du
choix du souverain.
Jladrid, 22 septembre, 11 h. 20 min.
Les assassins du secrétaire, chargé par inté
rim du gouvernement de la province de Tarra-
gone, ont été arrêtés.
La garde nationale a été désarmée.
Le général Pierràd est détenu à Tortosa.
Son Altesse le régent du royaume est parti
ce soir pour les bains.
Madrid, 23 septembre.
La Gazette publie un rapport officiel sur les
événemens de Tarragone. Ce rapport constate
qu'une grande part de responsabilité incombe
au général Pierrad.
. Sûr la demande du juge "gé
néral Pierrad a été transféré à Tarragone.
A la nouvelle de l'ordre de désarmement, les
volontaires de Tarragone ont demandé du se
cours à ceux de Reuss. Ceux-ci ont répondu
qu'ils ne voulaient pas prêter secours à des as
sassins.
Italie.
Florence, 23 septembre.
Aujourd'hui a eu lieu l'ouverture du Congrès
médical international.
A la suite de discours prononcés par MM. De-
renzi et Bouillaud, ont été nommés :
Président : M. Derenzi.
Présidons honoraires : MM. Bouillaud (de Pa
ris) et Derenzi (dé Naples).
Vice-présidons étrangers : MM. Virchow, de
Berlin; Eogelstedt, de Copenhague; Tessier," de
Lyon; Lombard, de Genève; Tindal Robertson,
de Nottingham, «t Benedick, de Vienne.
En outre, six vice-présidons italiens ont été
élus.
Rome, 22 septembre.
Le prince Othon de Bavière a été reçu hier
par le Pape et lo cardinal Antonelli. Le prince
est reparti aujourd'hui pour Florence.,
France.
Perpignan, 23 septembre.
Le chef de la justice, délégué par le viguior
français au val d'Andorre, a été assassiné di
manche soir au moment où il rentrait chez lui.
La victime a reçu un coup de feu dans le dos.
SERVICE DE NUIT.
Graisse.
Berlin, 23 septembre.
Aujourd'hui a eu lieu l'élection d'un député
au Parlement prussien, en remplacement de M.
Waldeck. M. Kloiz, conseiller de justice, a été
élu par 341 voix sur 498.
M. Reimann, candiaat conservateur et con
current de M. Klotz, a obtenu 142 voix.
Berlin, 23 septembre.
M. Brassier de Saint-Simon, ambassadeur de
Prusse à Florence, est retourné à son poste.
. A.«strie&e.
Prague, 23 septembre.
Les élections à la Diète ont commencé.
Sur 30 résultats connuâ on compte deux élec
tions de candidats constitutiounels. Tous les
autres candidats appartiennent au parti tchè
que.
Dans beaucoup de circonscriptions, les can
didats constitutionnels ont obtenu une minorité
respeciable.
On ne compte que seize candidats tchèques
élus à la majorité. On en avait compté 26 deux
ans auparavant.
Pispagnae.
Madrid, 23 septembre.
Le ministre d'Etat et le ministre des affaires
étrangères ont eu aujourd'hui une longue con
férence avec le général Sickles, ministre améri
cain a îgâdrid. "
" Le conseil des ministres se réunira à quatre
heures.
M. RiVero y assistera. On assuTe que le con
seil s'occupera de la réorganisation du corps
des volontaires de la Liberté à Madrid et de la
question de Cuba.
Italie.
Florence, 23 septembre.
Aujourd'hui, a eu lieu l'inauguration du con
grès médical international. Le ministre de l'ins
truction publique a assisté à cette solennité. M.
Borgoni a adressé à l'assemblée un discours qui
a été très applaudi.
Amêrlqne.
Lima, 21 août.
(Par le vapeur de Saint-Nazaire.)
Le gouvernement du Pérou vient de ratifier le
traité conclu à Paris en juillet dernier par ses
commissaires spéciaux avec MM. Dreyfus frères
et Cie, de Lima, la Société générale de Paris, et
MM. Leiden, Premsel et Cie, de Paris, pour le
monopole de la vente du guano en Europe,
après l'échéance des contrats existans.
Rnssfe.
Saint-Pétersbourg, 23 septembre.
Le bilan de la Banque présente les résultats
suivans :
Le montant des billets en circulation est de
721 millions, ce qui constitue une augmentation
de neuf millions.
Le montant des espèces métalliques s'élève
-à 143 1/3 millions, d'où résulte une diminution
de 1 3/4 million.
cours de la bourse.
couK^BtxOTUKB.* le 32 îa -23" Hausse. Baisse
30/0aucompt. 71. » 70 70 » » » 30
—Fin du mois. 70 82' 70 65 s » » 17
4ï/2au compt. 101 60 100.50 » » 1 »
Feuilleton du Constitutionnel, 24 sept.
la destinée
Deuxième partie.
MEDJÉ.
L'amour effréné de la toilette, la coquet
terie, ce choléra des femmes, l'incessant
besoin de luxe qui va grandissant toujours,
et qui ronge toutes les classes do la société,
commencent l'attaque ; les premières vain
cues se reploient sur les autres, et biéntôt
on s'entraîne réciproquement. L'instinct de
la parure aiguillonne tous les esprits et
surexcite toutes les imaginations. On décou
vre mille façons plus ou moins ingénieuses
d'échapper aux rigueurs de l'uniforme. C'est
un nœud que l'on change de place; c'est un
ruban <|ue l'on ajoute, c'est une boucle de
cheveux que l'on allonge, cesont, enfin, ces
mille artifices auxquels les femmes excel
lent avant même d'être femmes. Mais l'âge
vient ; les petites passent dans les moyen
nes, les moyennes dans les grandes ; peu à
peu la causerie s'accentue et change de ca
ractère; les bruits du monde trouvent un
écho voilé dans les causeries à yoix basse ;
les frères des unes et les cousins des aùlres
sont l'objet de toutes sortes de réflexions et
■du commentaires.
Les premiers germes de ce que sera peut-
être un mariafge et peut-être une intrigue
sont jetés dans ces jeunes cœurs novices.
Tout cela, sans doute, n'est pas encore le
mal; mais tout cela peut en donner l'idée;
tout cela peut y conduire, toutcela aura pour
effet inévitable d'enlever à la jeune fille quel
que chose de sa fleur charmante et de ce fin
duvet de pêche, qui, tout en parant sa joue,
(Voir le Constitutionnel du 23 septembre.)
symbolise les exquises délicatesses dont
nous voulons voir revêtues sa pensée et son
âme.
Medjé ne fut pas entamée; mais le siège
fut mis autour d'elle, et si elle garda intacte
sa pureté céleste, ses sentimens, en restant
honnêtes, coururent un autre danger.
Ils s'exaltèrent et s'enflammèrent.
Il se fit en elle un travail singulier, inat
tendu. Ce jeune homme, qu'elle n'avait vu
qu'une fois, cet ineonnu jusqu'alors com
plètement étranger à sa vie, qui, dans d'au
tres circonstances peut-être, n'eût produit
sur elle qu'une impression fugitive, promp^
tement effacée par d'autres, prit au contrai
re, dans la solitude relative où elle se trou
vait, une importance dont personne n'eût
été plus étonné que lui-même.
Pendant que ses belles compagnes cau
saient de leurs cousins et des amis de leurs
frères, Medjé pensait à son lieutenant. La
distance même le grandissait et le poétisait
à ses yeux, il s'élevait jusqu'à des hauteurs
idéales. Moins elle le connaissait, et plus
elle lui supposait de qualités et de mérites.
C'est ainsi que l'imagination vient parfois
merveilleusement en aide à la réalité.
Si les autres avaient pour adorateurs des
élégans et des oisifs, promenant partout
leur vie inutile et oisive, elle, plus heu
reuse, n'avait-elle point son vaillant sol
dat, qui bravait tous les jours la mort,
sans doute avec sa pensée dans l'âme, et qui
courait,au feu en invoquant son nom...
peut-être 1 Non, vraiment, elle n'avait rien
à envier aux autres. C'étaient les autres qui
devaient être jalouses de son bonheur I
Cependant l'objet de ce culte, voisin de
l'a ioration, n'avait pas même le soupçon de
cette bonne fortune lointaine. Pendant que
Medjé lui envoyait de si douces pensées,
qui n'arrivaient "pas à leur adresse, il faisait
son devoir en conscience, comme tous ses
compagnons d'armes, se battant le jour,
se battant la nuit, tantôt, dans la tranchée,
tantôt en rase campagne, commandé au
jourd'hui pour un assaut, demain pour une
embuscade et faisant toujours son service
avec cette ardeur, cette verve, cet entrain,
cette gaîté, cette légèreté d'esprit, . qui
semblent les traits distinctifs du Français à
la guerre, et aussi peut-être la condition
essentielle de ses succès.
Lucien Berthault avait gardé de Medjé le
charmant et poétique souvenir que cette ai
mable créature devàit laisser dans l'âme de
tous ceux qui l'avaient vue. Mais l'impres
sion n'était pas autrement caractérisée, et
vingt souvenirs comme celui-là n'auraient
ni retardé ni troublé son sommeil.
Très souvent, quand il se trouvait chez M.
d'Ambleuse au moment où l'on apportait'
le courrier :
— Tiens 1 faisait celui-ci, voici une lettre
de ma petite pupille 1
Et comme e'était toujours par cette lettre
que le colonel attaquait son courrier, il était
rare qu'il manquât d'en lire quelques pas
sages au jeune homme :
— Elle est remplie d'esprit, disait Lucien,
et certes, pour une fille qui nq vous a coûté
qu'un coup de sabre... à donner, il faut
avouer, mon colonel, que vous n'avez pas (
eu la main malheureuse. Vous serez bien
aimable, en répondant, de lui présenter mes
hommages.
—; Je n'y manquerai pas, répondait inva
riablement M. d'Ambleuse.
Et comme il ne voyait là qu'une insigni
fiante formule de politesse, son premier soin
était de n'en pas tenir compte ; non, certes,
par jalousie, mais parce qu'il était persuadé
que la phrase n'était pas plus tôt dite qu'el
le était oubliée déjà.
, Ce fut pour Medjé un ennui d'abord, puis
une souffrance, puis une , secrète irritation
de ne jamais rencontrer le nom du lieutenant
Berthault dans les lettrés du colonel.
Elle comprenait bien, cependant, qu'elle
ne pouvait pas lui en parler la première.
Elle attendait donc, un peu impatiemment
peut ê»re,,mais elle attendait.
Un jour il vint pour elle une lettre qui de
vait, en un moment, la payer de tous ses
ennuis et de toutes ses peines.
M. d'Ambleuse lui racontait que dans une
de ces affaires de nuit, si nombreuses pen
dant les sièges, où l'on se .bat dans l'ombre
de la tranchée, pour triompher sans éclat
ou mourir sans gloire, Lucien, par son saqg-
froid, son courage et son intrépidité, lui
avait littéralement sauvé îa vie. -
Jacques, en pareil cas, n'était pas hommo
à marchander sa reconnaissance. II n'était
M. de la Ponterie, rédacteur du Paris,
nous demande si « nous prenons l'engage
ment que le ministère actuel proposera une
loi sur la presse, lors de la rentrée des
Chambres. »
Nous ne sommes nullement autorisés à
parler au nom d'un ministère, quel qu'il
soit, et M. de la Ponterie commet une erreur,
sans doute involontaire, lorsqu'il nous sup
pose l'organe de M. dé Fôrcade la Roquette.
Les questions de personnes nous sont as
sez indifférentes; lorsque nous avons sous
les yeux un projet de loi, nous nous in
quiétons de l'esprit dans lequel il est con
çu, et non delà signature qui y est apposée.
Si donc le cabinet actuel propose au Corps
Législatif des ^mesures libérales, nous l'ap
puierons; dans le cas contraire, nous le
combattrons. ■ .
Dès aujourd'hui, nous avons la convic 7
tion qu'une nouvelle loi sur la presse est
devenue nécessaire. 1
* Après un essai de liberté qui dure depuis
plus de deux mois, le gouvernement ne pour
rait plus revenir au système de répression
par les tribunaux, sans ' avoir l'air de céder
à des conseils de réaction.
Une liberté nous est acquise et devient un
droit, dès que l'on nous a permis cften jouir
même par tolérance, car il ne saurait y avoir
de liberté frétée.
Donc la presse est et doit demeurer libre.
Et s'il faut absolument qu'elle soit régle
mentée par une loi, nous croyons que le
gouvernement ferait sagement de dégager
sa responsabilité, de considérer les excès
que peuvent commettre les journaux comme
intéressant exclusivement les citoyens, et de
s'en remettre à eux du soin de les réprimer.
Pour nous , nous l'avons déjà dit, l'opi
nion publique nous paraît être la seule ju
ridiction efficace en matière de presse.
C'est paj l'opinion que nous vivons, c'est
par elle que nous sommes quelque chose,
elle est notre sang, notre vie; nous succom
bons le jour oirelle se détourne de nous.
Il nous plairait donc de voir la presse ju-
pas possible de mieux remercier ou de
mieux louer. On sentait que cette lettre
était écrite sous la, plus chaude inspiration
du cœur.
« Si tu revois jamais ton vieil ami, disait-
il en finissant, c'est bien au capitaine Ber
thault (Lucien est aujourd'hui capitaine),
e'est bien à lui que tu letievras. Il a sauvé
ma vie au péril de la sienne. J'avais tou
jours eu beaucoup d'affection pour lui, par
ce que je l'estimais comme une loyale na
ture et un bravo soldat; il est possible que
je sois pour quelque chose dans son avan
cement, et qu'il m'ait dû jusqu'ici quelque
gratitude; mais il s'est largement acquitté,
et je ne voudrais pas que l'on fît nos comp
tes maintenant. J'espère bien, pourtant, que
l'avenir me permettra de m'acquitter envers
lui. Je ne veux être ingrat envers per
sonnel »
Cette dernière phrase fit rêver bien dou
cement la jeune fille; elle se demanda si
c'était avec elle que son tuteur entendait
payer sa dette, et nous sommes forcés de
reconnaître que cette idée n'eut rien qui
l'effrayât. Elle se serait sacrifiée volontiers
sur l'autel de la reconnaissance.
Toute la lettre du colonel était de ce ton
chaud, coloré, et même un peu dithyrambi-
quequi n'en allait que mieuxaux idéesde la
jeune fille. Jacques n'avait pas à craindre
qu'on le trouvât trop exalté, et Medjé, sans
se hausser, se trouvait naturellement à sa
hauteur.
Elle repondit par le retour du courrier, et
sa lettre ne fut pas moins vive que celle de
son cher tuteur. Jamais M. d'Ambleuse ne
dut se croire plus aimé qd'ën lisant ces li
gnes, animées d'une émotion sincère, écri
tes avec ce tact tout féminin, et cette inno
cente rouerie ingénue que l'on trouve par
fois chez les plus naïves jeunes filles quand
elles \sont sous l'obsession de l'idée fixe.
Elle sut mêler, et, en quelque sorte
confondre dans une expression commune,
son affection pour le colonel et sa recon
naissance pour celui qui l'avait sauvé. Elle
prétendait qu'elle était jalouse de lui; elle,
enviait singulièrement le bonheur qu'il
avait eu de donner à son protecteur cette
preuve éclatante de dévoûment, ei elle ap-
gée par le suffrage universel, et cela serait
parfaitement conforme à l'esprit de nos ins
titutions démocratiques.
A défaut de cette juridiction directe, nous
nous contenterions du suffrage à deux de
grés, c'est-à-dire d'un jury composé d'un
certain nombre de membres élus ou tirés
au sort.
ROBERT MXXCHEIiL.
Parmi les lois que le gouvernement se
propose de soumettre au Corps Législatif, il
en est une qui aura pour objet de donner
aux conseils généraux la faculté d'élire leur
bureau.
Annoncée dans l'exposé des motifs du
sénatus-consulte, cette réforme a été ac
cueillie par les assemblées départementales
avec une satisfaction unanime. Mais beau
coup de conseils généraux ont demandé
d'autres modifications dans leur règlement.
Quelques-uns de ces vœux nous paraissent
mériter d'être pris en grande considération.
Il y a longtemps qu'on a signalé l'impos
sibilité matériélle où sont les conseillers dé
partementaux de se livrer à un examen sé
rieux des nombreuses et importantes ques
tions qui leur sont soumises.
Nous énumérions, il y a quelque temps,
le programme des affaires sur lesquelles un
conseil général a des décisions à prendre ou
des appréciations à formuler. La répartition
des impôts, le cadastre, les bâtimens dépar
tementaux, la viabilité départementale et
vicinale (classement des routes et chemins,
travaux d'entretien, de réparation et de cons
truction, ouverture des voies nouvelles),
l'instruction primaire, les services d'assis
tance publique, enfans trouvés, aliénés; la
surveillance des institutions subventionnées
par le département, le vote des impôts, l'é
tude d'un gros budget de recettes et de dé
penses : voilà la première partie de leur
tâche.
La seconde comprend la surveillance de
tous les grands services publics,sur la mar
che desquels un rapport détaillé leur est
adressé : les postes, les télégraphes, les che
mins de fer, les ponts et chaussées, l'ensei
gnement, l'assiette et la perception des im
pôts ; enfin tout ce qui touche aux intérêts
agricoles, commerciaux et industriels. Sur
tout ce formidable ensemble d'affaires ét
d'intérêts, il faut prendre des décisions,
émettre des appréciations, formuler *des
vœux en rapport avec les besoins du
pays.
Or, à quel moment les projets de budget
et tous les documens qui peuvent préparer
et éclairer ses délibérations sont-ils remis
au conseil ? le jour même où commence la
session, dont le maximum de durée est fixé
à deux semaines.
Une étude approfondie est donc absolu
ment impossible. Sur presque toutes les af
faires, les conseils généraux renoncent à ju
ger par eux-mêmes. Ils ne font le plus sou
vent qu'homologuer les rapports et les pro
jets de la préfecture., .
Pour corriger cet abus, pour rendre à l'au
torité et au contrôle des assemblées dépar
tementales l'efficacité qui leur manque, la
première mesure proposée est de leur dis
tribuer, un ou deux mois avant leur réunion,
les rapports des préfets et de tous les chefs
des services administratifs.
Uu examen préparatoire sérieux, auquel
le public et la presse pourraient prendre
part, précéderait ainsi la session et permet
trait de mûrir les décisions, qui sont au
jourd'hui trop souvent votées sans discussion.
Lorsque les budgets et les projets de loi
sont présentésx.au Corps Législatif, ils sont
pelait de tous ses vœux le moment où elle
pourrait l'en remercier de tout son cœur.
Cette circonstance inattendue fut d'autant
plus heureuse pour Medjé qu'elle l'affran
chit de cette dure loi du silence qu'elle s'é
tait imposée à l'endroit de Lucien, dont le
nom, toujours dans sa pensée, ne tombait
jamais de sa plume. Maintenant, au contrai
re, elle pouvait s'informer, autant qu'il lui
plairait, du sauveur de celui qu'elle aimait
comme un père. Est-il nécessaire d'ajouter
qu'elle n'y manqua point ?
Peu à peu, Lucien Berthault se trouva en
tiers dans-toutes les lettres du tuteur et de
la pupille, et la chose fut amenée, du reste,
si naturellement que Jacques ne s'en pré
occupa point. Tout cela lui paraissait d'au
tant plus simple que Lucien faisait mainte
nant partie de la famille. C'était pour lui
comme un frère de Medjé. — Pourquoi un
frère ? et d'où vient que les grands parens
arrangent ainsi les parentés à leur gré ?
Cependant, la campagne de Crimée s'ache
va par ce grand triomphe que chacun sait.
L'orgueil de la Russie, beaucoup plus que
sa puissance, s'abîma sous les remparts de
Sébastopol écroulé, et les cinq armées, un
moment réunies au pied de la tour histori
que de Malakoff, regagnèrent leurs foyers,
après avoir arrosé ces rivages lointains d'un
sang généreux, après avoir fécondé par
cent mille cadavres les sillons avares de
l'antique Tauride. L'inégale destinés' avait
distribué à ceux-ci les blessures et la mort,
à ceux-là les galons, les épaulettes et les
rubans.
Jacques, pour sa part, avait trouvé dans
là tranchée son brevet de général. C'était
tout ce qu'il pouvait souhaiter comme ré
compense d'une belle carrière, rapidement
parcourue. Il n'avait pas l'ambition d'aller
plus loin, du moins pour le moment. Il souf
frait encore de ses blessures, et il était,
d'ailleurs, assez fatigué pour avoir besoin
d'un long congé de convalescence, qu'il de
manderait au ministre en rentrant à Paris.
Son intention bien arrêtée était de retirer
du pensionnat Medjé, dont l'éducation de
vait être maintenant terminée; et de la ra
mener avec lui en Afrique...
— Elle se plaira, pensait-il, dans sa chère
patrie plus que partout ailleurs !
publiés longtemps à l'avance. Il n'est per
sonne dans le pays qui ne puisse les sou
mettre àun débat préliminaire, lequel éclaire
et prépare celui auquel doit se livrer la
Chambre. Pourquoi n'en serait-il
peu ainsi pour les questions sounrfsi
conseils généraux? fk
Plusieurs l'ont demandé, et nqfgs
cevons pas de motif qui puisse eiSpêlh^r iètv
gouvernement de satisfaire à ce vœu^/dans
la loi qu'il va présenter prochainement au
Corps Législatif.
L'accroissement de publicité réclamé pour
le compte-rendu des séances serait encore
un heureux complément des réformes pro
jetées. •
Sous un régime de suffrage universel la
publicité doit être la règle de toutes les as
semblées élues. Elle est pour les membres
de ces assemblées le plus^uissant stimu
lant, et pour les électeurs le seul moyen
d'éclairer et de rectifier leur choix.
Si l'on veut faire de la décentralisation
efficace et intéresser le public aux affaires
départementales, c'est seulement par la pu
blicité qu'on y parviendra.
Nous espérons donc que la loi qui rendra
aux conseils généraux la nomination da
leurs présidons, leur donnera le moyen de
préparer à loisir leurs délibérations et
qu'elle autorisera aussi un_pompte-rendu
analytique des^éances, ainsi que l'insertion
dans ce compte rendu du nom des mem
bres qui auront pris part à la discussion.
Ces réformes seront_unty®ureux dévelop
pement des idées libérales que le ministère
du 17 juillet a prises pour programme.
C. Barbe.
nouvelles politiques.
Une dépêche de Saint-Cloud annonce que
l'Empereur, dont l'état de santé est tout â
fait bon, s'est promené ce matin. U a dû
faire très probablement une promenade en
voiture eette après-midi. Sa Majesté travaille
chaque jour et s'occupe très activement des
affaires.
On dément que Sa Majesté doive se ren
dre à Vichy, comme quelques journaux
l'ont annoncé.
Il est également inexact que le Prince Im
périal doive faire un voyage sur les bords
du Rhin. Son Altesse Impériale doit repren
dre ses cours le 5 octobre.
On annonce pour lundi prochain le retour
à Paris de M. de Forcade La Roquette.
Les travaux de réparation à la salle des
séances du Corps Législatif sont en pleine
activité; on sait qu'il s'agit d'établir un nou
veau système de ventilation. Mais quelque
empressement qu'on y apporte, il ne paraît
■fias possible qu'ils soient terminés avant un
mois.
La salle est, en ce moment, transformé©
en une sorte de chantier où les matériaux
sont entassés, attendant une destination qui
ne pourra être réalisée avant le délai que
nous venons d'indiquer, de telle sorte qu'il
y aurait impossibilité matérielle et évidente
de convoquer en ce moment le Corps Légis
latif. N '
Nous ne pouvons que féliciter l'arrondis
sement de Brioude de l'heureux choix que
vient de faire M. le ministre de l'intérieur
en la personne du successeur de M. Baude-
locque.
Nous lisons, en effet, dans le Journal de.
la Tienne :
M. Richard, membre du conseil de préfectu
re du département de la Vienne, est nommé
sous-préfet de Brioude, en remplacement de M.'
Baudelocque, nommé sous-préfet de Thonon.
C'est avec une vive satisfaction que noua
avons appris la nouvelle de cet avancement
bien mérité. En quittant Poitiers , M. Richard y
laissera le souvenir d'un fonctionnaire qui, par
Il avait, dans les derniers temps de son
séjour dans la colonie, obtenu, près d'Alger,,
une concession assez importante. Mal admi
nistrée, et loin des yeux du maître, la terre
rapportait peu de chose; régie avec une éner
gie intelligente, elle pouvait devenir une pe
tite fortune. 11 fallait, pour cela, voir par
soi-même, donner ses ordres et en surveiller
l'exécution.
Le général se disait avec raison qu'il ne
pouvait faire un emploi meilleur, plus no
ble et plus utile de ce qui lui restait de force
et d'araeur, que de féconder par ses sueurs
le sol conquis par ses armes. *
Mais-une pensée dominaittoutesles autres^
la préoccupation qui l'absorbait tout entier,
l'idée fixe dé sa vie, c'était Medjé. Tout gra
vitait autour d'elle ; elle était le point cen
tral sur lequel tout pivotait. Mais quand
donc la reverrait-il ? Les dernières heures lui
semblaient longues comme des siècles, tant '
elles se traînaient avec une désespérante
lenteur. Le train express, qu'il avait pris à
Marseille, avait l'air de flâner sur îa voie, et
le mécanicien, lancé à toute vapeur, lui fai
sait l'effet d'effeuiller des marguerites le long
de la route.
Enfin, vint le momçnt où il sonna à la
porte de Mme de Norville ; quelques minu
tes plus tard, il sentait autour de son coù
la pression de deux bras frais et jeunes..
Lui-même, dans un élan d'irrésistible ten
dresse, avait attiré aur sa poitrine sa chère
Medjé dont il couvrait le front de baisers
Il éprouvait, en ce moment, dans toute sa
douceur, et dans toute sa puissance^ cette
ivresse du revôir, si complète, si voisine du
bonheur parfait, qu'il y a des momens où '
l'on croit de ne l'avoir point payée trop
cher... même aù prix de l'absence. Tout à
son bonheur, il ne s'fiperçut point que le
regard de la jeune femme ne s'arrêtait point "
à lui, mais qu'il allait plus loin, et cher
chait la porte du parloir, comme si. elle s®
fût attendue à voir paraître un nouveau
personnage.
Personne ne parut.
Cependant, M.d 'Arïibleuse, tout e/ rt tenant
ses deux main.», )V ;vait un peu Soignée de
lui pour la mieux voir.
' : Louis E^AUJLT.
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