Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-31
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1869 31 juillet 1869
Description : 1869/07/31 (Numéro 212). 1869/07/31 (Numéro 212).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
B4« ANNEE.—N* 21 SU
mmsïïm".
BUREAUX K PARIS $ rue de Valois (Palais-Royal), n; 10;
8&8MPWSIWWBWHWHMOIJaBllgSMI^gWWWBMWBBBBWgBBBWBWWTOWW!BWWflB9HW8WtjjS
y i.V.; v ^ ; i : £•: v,X
: ' ~
SAMEDI 51 JUILLET 1869.
ABONNEMENS DES DÉPARTEMENS,
AbONNEMENS DE PARIS.
1R01S MOIS..,
SIX MOIS
UN AN
16 FR.
32 FR.
64 FR.
•ïarçeeles .pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 30 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E. G ibiàt et C e .
rue des Bons-Enfans, 19,
TROIS MOIS..,
SIX MOIS
UN ÀN........
13 FR.
26 FR.
52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE TOÏVERSEL.
Le mode d| abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
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' place de la Bourse, 8, à M. Duport, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve d'examen,, et, s'il y a lieu, de modification par raamtmsiratu
du journal. • . / ^
SPAMS, 50 JUILLET.
Le travail des ministres chargés de l'éla
boration du sénatus-consulte est terminé.
Dans une réunion, convoquée pour ce soir
au ministère de l'intérieur, il sera mis
la .dernière main à la rédaction du projet qui
sera soumis, demain samedi, à l'approba-/
iion du conseil des ministres et du consens;
privé réunis. (;/
Le Sénat pourra donc Être saisi, dès liin- j
di, d« l'important projet qui a motivé cette
session extraordinaire. \
Les dépêches de Madrid ne signalent au
cun fait nouveau relativement au mouve
ment carliste.
Notre correspondance particulière con
firme la nouvelle que sur quelques points
les tentatives caristes n'ont pas réussi, mais
elle ajoute quei'incendie couve partout et
que l'on n'en est qu'au début; elle signale
aussi l'agitation du parti républicain, qui se
réserve et se prépare à une campagne pro
chaine.
Des correspondances, renseignées à des
•sources carlistes, affirment que des officiers
d'état-major espagnols sont venus à Rayonne
offrir leurs services au duc de Madrid ; mais
ce prince avait déjà quitté cette ville et était
entré en Espagne.
Les feuilles de Vienne apportent le dis
cours prononcé par M. Giskra, ministre de
l'intérieur, au banquet offert au congrès des
journalistes allemands par la municipalité
de la capitale.
Deux cents représentai de journaux, ap
partenant aux divers pays allemands, se
sont réunis au congrès de Vienne pour dis
cuter certaines affaires d'intérêt commun.
Cette réunion démontre pe que nous avons
dit tant de fois et ce que nous avons rappelé
encore hier au Journal des Débats, c'est-à-dire
qu'une .guerre heureuse ne saurait ren
verser l'ordre naturel des choses. Si les
faits matériels ne concordent pas avec les
faits moraux, -les créations les plus solides
d'apparence manquent degarantiesdudurée.
On a beau décréter et parapher que l'Autriche
n'a rien à démêler avec l'Allemagne et qu'elle
n'est pas allemande : qu'on lise lps toasts
portés au banquet de Vienne «t "on verra
que les décrets du dieu Mars ne sont pas ra
tifiés par Minerve. Tous les convives se sont
sentis compatriotes, et, ce qui est plus, tous
—les journalistes de Berlin les premiers, —
ont reconnu que cette Autriche tant décriée
était en possession d'un gouvernement qui
marche d'un pas ferme et assuré à la tête
du progrès libéral dans l'Europe centrale.
La présence du ministre de la guerre de
î'empire et du ministre de l'intérieur pour
les pays cisleithans prouve que les conseil
lers de l'empereur François-Joseph se sen
tent en communauté d'idées avec les repré
sentai de l'opinion publique de l'Allema
gne entière.
Les nouvelles de Constantinople sont sa
tisfaisantes. Il s'est pas à craindre que les
dissentimens dont on a parlé et qui subsis
taient entre le sultan et le khédive d'Egypte
prennent un caractère menaçant pour la
paix. L'influence des grandes puissan
ces s'exerce dans le sens de l'apaisement
«t il /est à croire que les conseils de concilia
tion seront écoutés par le sultan qui a pu
Y : - f:
se convaincre que dans toutes les causes
justes il peut compter sur l'appui des cabi
nets d'Occident, opposés, il est vrai, à toute
politique de précipitation ou de ressenti
ment.
E douard sctio^.
AGENCE BAYAS.
Angleterre.
Londres, 30 juillet,
es communes a adopté, en troi-
bill pour le rachat des lignes
par le gouvérnement.
Assjérlqrae.
New-York, 29 juillet, soir.
Le président Grant est arrivé à Washington,
où il a présidé une réunion extraordinaire dos
ministres. D.'après des avis de Cuba, de source
insurrectionnelle, la garnison de Puerto-Prin- ;
cipe serait étroitomcnt cernée.
Queenstown, 30 juillet.
La Scotia vient d'arriver avec til3,276 dol
lars. D'après desavis du Paraguay, Je3 trois
membres du gouvernement provisoire récem
ment élus, se seraient formés en triumvirat.
New* York, 29 juillet, soir.
Un télégramme de Cuba porte cjue les insur
gés de la région du Centre ont détruit les plan
tations près de Trinidad.
La presse cubaine demande que la conscrip
tion soit appliquée partout rigoureusement.
Lisbonne, 29 juillet.
(Source paraguayenne.) Le paquebot anglais ;
de la Piata, qui vient d'arriver, apporte les
nouvelles suivantes du théâtre de la guerre au
Paraguay ;
Le corps d'ar(née .brésilien qui s'est dirigé
vers l'intérieur du Paraguay, sous le comman
dement du général Mena Barreto, a éprouvé un
échec,.et reste coupé de sa hase d'opérations.
Son arrière-garde a été détruite pair : les Para
guayens. Ceux-ci ont répssi également à déli
vrer les,quelques familles que les Brésiliens
avaient,arrachées (le leurs foyers et qu'ils rete
naient captives. L'armée du comte d'Eu a fait
sans résultat une reconnaissance sur les .lignes
dn président Lopez, à Âscurra. Les positions de
Lopez sont fortes.
Lisbonne, 29 juillet, 8 b. 43.
Le vapeur anglais, parti ae Rio de Janeiro le
9 de ce moi?, n'a.pporto que peu de nouvelles
du Paraguay.
Les tjroupes formant j'arriàre-garde de îlen-
na Barréto ont .rejoint, sans pertes sensibles, le
corps dont elles faisaient partie.
Le .ministre ^brésilien Paranhos retournait à
l'Assomption ppur y établir un gouvernement
provisoire selon les conditions du traité qui a
été signé et publié à Buqnos-Ayres.
Bavière.
Munich, 30 juillet.
La Gazette du pays de Bavière (Bayernlandes-
zeitung) apprend que le comte de Reigejsberg,
ministre de Bavière à Dresde, sera prochaine
ment rappelé.
Madrid, 29 juillet, 10 b. 30 matin.
La Gazette officielle dit que les bandes des
factieux de la Manche continuent à fuir devant
l'active poursuite des troupes dont l'enthou
siasme et la décision pour la cause de la liberté
augmentent sans cesse. Jusqu'à deux heures du
matin, rien de nouveau ne s'était produit dans
le reste de la Péninsule.
Madrid, 29 juillet, 3 h. 20 m. du soir.
Aucun nouveau mouvement carliste n'est si
gnalé. Les arrestations de conspirateurs conti
nuent.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , ,1e 29 la 30 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 72.20 72.10 » 10 » »
—-Fin du mois. 72.27 72.25 » » » 02
41/2.au, compt. 103.25 103.50 » 25 » »
Le Figaro a une" façon tout à fait origi
nale d'interpréter les textes. M. Jules-Ri
chard, qui affirme nous avoir lu, ce dont il
nous permettra de douter, a découvert que
le/Constitutionnel défendait le principe des
candidatures officielles, et qu'il reprochait
à M. DréoIIe sa fidélité « à la mémoire de
M. Rouher. »
Nous avons recherché l'article qui avait pu
donner lieu à cette étrange supposition, mais
il nous a été impossible de le retrouver.
Ce que nous avons dit, et ce % que nous
répétons, c'est qu'un candidat officiel qui
obtient 73 voix par ses propres ynérites et
18,000 par les efforts de. son préfet est de
toute nécessité le serviteur dévoué, l'homme-
lige de l'administration. Inconnu dans le
pays qui l'a envoyé à la Chambre, sans ra
cines dans la circonscription dont il est la
mandataire, il n'existe que par un caprice
ministériel, et succombe le jour où le gou
vernement lui retire sa protection.
Or, celui qui accepte ce patronage, qui
consent à être élu dans de semblables con
ditions, doit faire abnégation de sa propre
initiative, se soumettre par reconnaissance
à ee que l'on exige de lui, ou donner sa dé
mission de député, et courir les chances
d'une élection libre.
L'indépendance du Public, qui consiste à
dire à l'Empereur : « Sire, vous êtes trop
libéral ; Sire, vous êtes trop bon ; Sire^ vous
ê,tes trop généreux, » rappelle un peu la
franchise de ce vieux militaire qui disait à
son supérieur :
« Mon capitaine, excusez i$a brutalité,
mais j'ai l'habitude de dire toujours ce que
je pense. Eh bien! mon capitaine, vous ex
posez trop votre personne au feu de l'enn,e-
mi ; et maintenant, envoyez-moi à la salle de
police si vous voulez. »
Le franc-parler du Public ne l'expose pas
outre mesure, et M. Jules Richard le sait
aussi bien que nous.
M. Jules Richard sait également que le
Constitutionnel n'est pas $ le journal de l'ad
ministration » et ses insinuations à cet égard
sont tout aussi surannées que les philippi-
ques de M. Raspail contrô les jésuites et leur
influence dans les conseils du gouverne-*»
ment.
Le Constitutionnel n'est inféodé à aucun
parti, ne subit aucun mot d'ordre, n'obéit
à aucune préoccupation personnelle; il dé
fend la liberté et combat la révolution. Dans
l'accomplissement de cette double tâche, il
s'efforce d'être impartial, et rend justice à
tout le monde : au gouvernement comme à
l'opposition.
Avant le message impérial, le Constitu
tionnel combattait le ministère, parce que le
ministère représentait un système qui s'ac
commodait mal avec la liberté.
Aujourd'hui la situation est tout autre.
M. Rouher s'est retiré, et le nouveau cabinet
paraît très disposé à nous accorder les réfor
mes que nous n'avons cessé de réclamer
depuis le mois d'avril dernier. Nous soute-r
pons le nouveau cabinet, car nous ne voyons
gas .pourquoi nous ne serions pas de l'avis
du gouvernement, quand le gouvernement
est de notre avis.
Nous défendons des principes et non des
ambitions, et nous affirmons à M. Jules Ri
chard qu'il nous importe peu que le minis
tre dirigeant s'appelle M. Buffet ou M. de
Forcade La Roquette, pourvu qu'il soit sin
cèrement libéral et qu'il cherche à étendre
plutôt qu'à restreindre les modifications an
noncées daus le message impérial.
Le Figaro déclare que « le Constitutionnel
fait semblant de croire que le ministère ac
tuel, esj excessivement libéral. »
La Constitutionnel n'a pas de parti pris, il
juge les ministres sur leurs actes et ne
cherche pqs à leur créer des difficultés en
les condamnant d'avance.
Nous avons la complète assurance que le
nouveau cabinet donnera satisfaction à l'in
terpellation des 116, et c'est pourquoi nous
l'appuyons.
Si nos prévisions ne se réalisaient pas, si
les prophéties du Figaro s'accomplissaient,
si les ministres trompaient nos espérances,
nous reprendrions notre place dans l'oppo
sition constitutionnelle.
Robert Mitchell.
NOUVELLES POLITIQUES.
Un journal a annoncé que l'état de, mala
die de M. le maréchal Niel prenait un carac
tère sérieux; il a mêm,e ajouté qu'il était
question de remplacer l'honorable maréchal
au ministère de la guerre. Nous sommes
heureux de pouvoir donner à cette double
nouvelle le plus formel démenti.
La rédaction du projet de sénatus-consulte
est aujourd'hui définitivement arrêtée. Nous
pouvons confirmer tout ce que nous avons
dit jusqu'ici du caractère très libéral de ces
nouvelles dispositions constitutionnelles.
Le bruit s'est répandu hier et a acquis au
jourd'hui une certaine consistance, qu'une
amnistie pour les délits politiques serait dé
crétée le joi^r même de la promulgation du
sénatus-consulte. Nous avons lieu d'espérer
que ,cette nouvelle, dont nous souhaitons
vivement la réalisation, se confirmera.
M. Delanglo sera probablement le rappor
teur du sénatus-consulte devant le Sénat. On
assure,.d'autre part, que le prince Napoléon
doit intervenir activement dans la discus
sion.
Parmi les innovations constitutionnelles
qui se préparent, figurera, nous l'espérons,
la publicité des séances de la haute assem
blée.
Le Moniteur universel croit que le gouver
nement serait disposé à faire droit à la plu
part des réclamations formulées par la gsirde
nationale de Paris, et que les ordres ne tar
deraient pas à être donnés pour mettre à
l'élude un projet,de réforme qui rendrait à
la milice citoyenne une partie des préroga-
tives dont eîlo a été privée depuis dix-huit
ans.
Les décorations universitaires ont été ac
cordées par l'honorable M. Duruy dans, la
plénitude de l'autorité qu'il tenait de l'Em
pereur lui-même. Son successeur hérite
naturellement de ses pouvoirs ; aussi la nou
velle donnée par quelques journaux de la
suppression des décorations universitaires
est-elle satas fondement.
La nouvelle publiée par le Figaro, et re
lative à quelques modifications dans le per
sonnel de la rédaction de la France, est
complètement inexacte.
am. matagrin.
Le Tir national "anglais de Wimbîcdun.
Depuis l'adoption des armes se chargeant
par la culasse, les concours de tir ont pris
une extension et un intérêt tout particuliers.
Naturellement l'Angleterre , ■ la patrie du
sport, devait saisir avec empressement cette
•ccasion de maintenir la réputation d'adres
se de ses tireurs et de justifier la confiance
qu'iaspirent les armes de luxe et de guerre
de fabrication anglaise.
Cette année, le concours des armes se
chargeant par la culasse était suivi avec plus
d'intérêt que do coutume, parce que le
small arm's comiltee venait de se prononcer
en faveur du fusil Hedry-Martini, et qu'une
foule d'inventeurs et de journalistes s'étaient
rendus à Wimbledon pour constater les ré
sultats fin tir, s'apprêtant'à dire le plus de
mal possible de l'arme mise en première
ligne par la commission officielle.
Un ingénieur de nos amis, qui s'occupe
spécialement de la fabrication des armes, a
bien voulu nous donner sur les derniers
concours les renseignemens les plus détail
lés.
Nous laisserons de côjé les résultats des
tirs de précision auxquels étaient admises
les carabines se chargeant par la bouche,
telles que le Metford, le Rigby, l'Ingram.
Ces tirs deviennent ridicules, à force de mi
nuties; on en est arrivé à mesurer la force
du vent au moyen d'une machine ; le tireur
profite de cette indication pour déplacer le
cran de mire ou le guidon au moyen d'une
vis micrométrique; il ajuste ensuite un.sys
tème de l,unettes, et finit par tirer. Pendant
ces préparatifs, le gibier gagnerait le large,
une charge de cavalerie vous sabrerait avant
•d'avoir essuyé le. moindre coup de fusil.
Nous nous bornerons donc à parler des
concours des armes se chargeant par la cu
lasse et propres au service militaire ou du
moins regardées comme telles.
Les conditions du concours étaient aussi
larges que possible, puisqu'on y admettait
toutes les armes à culasse mobile, sans au
cune exception. Le fusil adopté par le small
arm's comiltee était menacé, la plupart des
tireurs ayant pris le canon, la rayure et la
cartouche Ilenry .et s'étant bornés à changer
la culasse Mantini. Gommé il s'agissait de
comparer sous les rapports exclusifs de la Ra
pidité et de la justesse du tir, le canon Henry
les mettait dans des conditions de justesse
identiques à celles de l'arme de la commis
sion; et les culasses établies, comme mé
canisme, au point de vue exclusif de la ra
pidité et de îa facilité du maniement, en
faisant abstraction des autres conditions im
posées aux armes de guerre, semblaient de
voir leur assurer les .avantagés .'de la rapidi
té. La lutte s'annonçait sérieuse, et, de pri r
me abbrd, rien ne pouvait en faire prévoir
le résultat. ' ■ ! '
Avant d'aller plus loin, il nous faut don
ner la construction .des cibles et indiquer la
méthode employée en Angleterre pour
compter les points.
La cible est rectangulaire et blanche ; à
une certaine distance des bords, des lignés
parallèles aux Gôtés de la cible forment un
rectangle intérieur appelé centre., Enfin, au
milieu du centre est disposé un noir égale
ment rectangulaire, appelé bùll's eye (oeil de
taureau). La cible se trouve âinsi divisée en
trois zones rectangulaires.
1° Le bull's eye ou noir.
2° La zone comprise entre le noir et les
droites qui limitent le centre.
3° La zone extérieure, comprise entre le
centre et les bords/le la ,ci,hle.
Toute balle mise d'ans lé noir compte \
points, dans le'centre 3 points, dans là trei
zième zone 2 points.
. Voici, pour chaque distance, les dimen
sions des différentes parties de la cible '(le
yard égale 92 centimètres, le pied égale 30
centimètres 1/2) :
1° De 150 à 300 yards.
La cible a 6 pieds de haut sur 4 de base.
Le cen'tr.e 4 — — 2 —
Le noir 2 — — 1 —
2° de 400 à .600 yards.
La cible a 6i pieds de haut sur 6 de base.
Le centre .4 — — 4 —
Le noir 2 — — 2 —
3° De 650 à 800 yards.
La cible a 6 pieds de haut sur 8 de base, i
Le centre 4 — — 6 —
Lo noir 2 — — 3 —
pour les prix réservés aux armes se char
géant par la culasse, on . tient compte à la
fois de la justesse et de la rapidité du tir. A
cet effet, le tireur fait feu sur les cibles dp
la dimension indiquée plus haut pour cha
que distance, pendant trois minutes, en
ménageant sqn feu comme il l'éntend. Il est
complètement libre de brûler autant de car
touches qu'il le veut et de viser aussi long
temps qu'il le juge convenable. Au bout de
trois minutes on arrête le feu, et on relève
sur la cible, d'après les règles que nous ve
nons d'exposer, le nombre de points obte
nus pendant la durée du feu.
Chaque concurrent a le droit d'exécuter
trois tirs de trois minutes. Celui qui a ob
tenu le plus de points, dans une série do
trois minutes, remporte le prix.
Nous donnons ci-après les tableaux indir
quant les résultats obtenus avec chacune
des armes se chargeant par la culasse. Le
fusil Martini-Henry et le fusil Henry (qui ne
diffère du premier que par la culasse, caT le
canon et la cartouche sont les mêmes), ont
écrasé les armes rivales.
Le Martini-Henry, adopté par le small
arm's comiltee, a remporté treize prix, <3t le
Henry, neuf. De plus, dans le grand natio
nal rifle, engagé entre les champions de
l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande, et
dans lequel sont admises les carabines se
chargeant par la bouche, l'arme Henry a
remporté le premier prix, bien qu'elle eût a
lutter contre les carabines Ingram e,t Rigby
établies spécialement et exclusivement au
point de vue de la justesse.
En tenant compte de l'ensemble des tirs,
les armes se chargeant par la culasse ont été
classées de la manière suivante :
CLASSEMENT.
1 Martini-Henry —
2 Henry
3 carter-Edwards...
4 Soper-Henry (1 er
système).
5 Westtey-Richards-
Ilenry
6 Bacon.
7 Kerr.
8 Wilson
9 Russ-Hamond
lOBroderichand Bissell
H Restelt andsmythe
n Trauter..
13 Sop*r -ï -Henry (2°
système).........
14 Chassepot .....
Tir à 200 yards (lSZ m ,9)
® .
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Sa
H ^
C3 ®
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2* bo
110
1(8
115
111
1,07
71
65
70
66
64
63
60
Nombre de
points
maximum
obtenus en
3 minutes.
127 enii eoups
us en *7 -r
lis en i7 —
113 en 46 —
107 en 44 — ,
79 en 34 —
•7S en 31 —
lu on 37 —
6W Cil 27 —
«4 en î" —
'68 (in 25 —
60 en 23 -r-
15 Chassepot transformé.
Tir à 500 yards (4!i7 m l9)
59 s9 en 27 —
S0 50 en 30 —
S'est détraqué pendant
le tir.
1 Martini-Henry—
45
99
2 Henry.. .. ..... .
4?
Ijl
"3 Carter-Edwards .
47
108
•4 Wéstltîy-Hicliards-
■Henryl.'..' .. ...
41
. 79
B Soper-Henry (2° s. ).
42
78
6 rt(iper-Heary(l cl \3.).
'41 •
89'
7 Kerr..
28
74
8 Bacon...
38 '
62
9 Jlrodericli and Bis
sell
30
42
119 en 42 —
.1*14 t?h 42 —
leS 'en '47 —
103 en 39 —
93 en 39 —
fin t n '41 —
74 'on —
62 en 88 —
42 en 30 —
Les armes qui figurent sur le tableau ila.
tir à 200 yards et non sur celui du tir de
500 yards avaient été retirées du concours
après la première épreuve.
Enfin, r unfe série de prix était réservée au
fusil Martini-Henry; Les tireurs devaient,
avec la bou'velle orme du modèle réglemen
taire,'exécuter deux tirs de 3 minutes cha
cun ; le premier à 200 yards, le deuxième à
50Ô yarus. Les points obtenus à chacune
de côs distances psr chaque tireur, sur
cibles réglementaires relatives à ces distan
ces, devaient être additionnés et.le prix dé
cerné au total le plus élevé.
msasesss
BESEEBS
Feuilleton du Constitutionnel, 31 juill.
LA DESTINÉE
Première partie.
XII.
M. de Meillan trouva son valet de pied qui
l'attendait dans l'antiçhambrs.
— Qu.'est-ce donc, Victor? lui demanda-
t-il ; Mademoiselle est malade ?.
— Oui, Monsieur le marquis, Mlle Andrée
a toussé toute la soirée, et sur les minuit
les quintes sont devenues si fortes que Mme
îa marquise a eu peur du croup. Je suis .al
lé chez trois ou quatre médecins^ sans pou
voir en trouver un.
— C'est toujours comme cela, quand on
a besoin d'eux! pensa Roger.
— Alors Mme la marquise a pensé que
M. le marquis serait plus heureux, et elle
m'a envoyé le chercher.
— C'est bon! faites avancer...
— Je n'ai pas pu ! M. le marquis va voir
qee la cour, qui n'est pas grande, est déjà
toute pleine...
— Comme c'est nature! pensa Roger avec
une certaine amertume; il y a de la place
chez moi pour tout le monde... excepté pour
moi.
11 alla donc chercher sa voiture dans la
rue, et donna au cocher l'adresse d'un pra
ticien célèbre, pour lequel il était un ami
bien plus qu'un client.
Voilà un incident vraiment.désagréable,
pensa la Pietra-Nera, en traversant son bou
doir. Elle refit un ou deux crochets à ses
bandeaux ondulés et mit une rose à son
corsage; puis jell© reparut dans la salle à
manger, où sa présence était quelque peu
nécessaire pour ranimer la gaîté à demi
éteinte de ses convives.il faut avouer qu'elle
y réussit assez.peu, et qu'il en fut de son
festin comme de celui de B.althazar, la nuit
où des mains invisibles vinrent calligraphier
sur son mur des sentences désagréables.
On avait, du reste, assez mangé pour n'a-
(Voir le Constitutionnel du 30 juillet.)
voir plus faim, et assez bu pour n'avoir plus
soif. La comtesse fit un signe, les portes
s'ouvrirent, et bientôt, hommes et femmes,
se groupant à leur gré, se répandirent dans
les boudoirs voluptueux, dans la bibliothè
que, pleine de livres rares qu'on n'ouvrait
jamais, dans le cabinet de travail où N^na ne
travaillait pas, et dans un salon d« jeu où
.l'op tailla bientôt un de ces bacs fiévreux,
dont les émotions palpitantes font si vite
oublier tout ce qui n'est pas> elles.
Jacques se hâta d'aller rejoindre la lieute
nant Duval, dont il avait été séparé pen
dant toute la soirée. ,
! — Ah! ça, lui dit-il, en.prenant.amicale
ment son bras, tu connais donc le marquis
de Meillan, toi?
— Roger ? Oui, parbleu ! c'est-à-dire que
je,1e connais... sans le connaître... comme
tout le monde... C'est un vrai marquis, tout
ce qu'il y a de plus vieille roche 1 très riche,
à ce qu'il parait... Avec cela, bon garçon,
comme tu l'as vu, Je eœur sur la main, et
pas la moindre morgue... Sans quoi tu peux*
te vanter que je ne mettrais pas les pieds
ici...
— Et la marquise, la connais-tu?
— ; Pour cela, non ! ce qui s'appelle non !
Je vois le mari, mais pas sa femme. Entre
nous, mon bon, tu comprends que je ne
m ! illu9ionne pas; et tant que jejie serai pas
général, je sais bien que le fils de paon père
pourrait se sentir un peu déplacé dans ton
noble faubouTg, mon cher baron.
— Tu serais bien reçu partout ! Mais dis-
moi, ip.marquis, est-ce qu'il y a longtemps
qu'il est avec la Pietra-Nera?
— Corbleu ! déjà un peu de jalousie... 11
parait que ça mord !
— Non ! "rassure-toi ! ça ne mord pas ! Si
je te demande cela, c'est uniquement pour
savoir.
— Mais, voilà bien deux ans qu'on en
jase; seulement ça s'est corsédepuis quelque
temps... à présent qu'il est débarrassé île la
maman belle mère...
— Ah ! Madame de Meyrié est mor.te ?
— Je ne sais pas comment elle s'appelait,
mais j» sais qu'elle est partie pour un mon
de meilleur, et que son gendre consolable
n'a pas couru après.' 11 a préféré demeurer
ici-bas pour la pleurer.
— ("est un deuil récent?
— Voilà trois mois qu'il ne pleure plus.
Calcule! , .
— Cela fait trois mois .'qu'elle est morte,
dit M. d'Ambleuso en riant.
— Juste!
— Alors, je comprends pourquoi je n'ai
pas rencontré Antoinette de tout l'hiver, se
dit Jacques, à part lui, et en manière de ré
flexion. Pauvre Chère Antoinette ! quelle via
eile a dû mener près de cet homme !... (Cette
pensée lui assombrit le visage.) Mais, à pré
sent, continua-t-il...
Ici, un éclair lui passa devant les yeux,
et ,il releva la tête !
— Allons, baron, fit la gentille Rozane,
qui yint à lui en minaudant, je vais faire
ma banque, venez me tenir un double na
poléon...
— Pas même un simple! Je ne joue ja
mais ! .
— Mettez sur ma main... cela vous por
tera bonheur;
Je n'en doute pas ! Ce serait déjà ga
gner que de perdre avec vous... mais...
— Mais... quoi?
. —Mais vous me permettiez de rester fi
dèle à des habitudes qui sont des princi
pes.
— Oh ! si vous avez des principes ! rap
pliqua l'aimable enfant, qui ne semblait
pas le moins du monde gênée par les siens,
il n'y a plus rien à faire avec vous !
—-Cela vous semble drôle, n'est-ce pas?
fit Jacques en la regardant.
— Drôle n'est pas le mot! mais je vous
jure que vous étiez plus gentil pendant le
souper... Si vous saviez comme tos princi
pes vous éteignent 1
— Heureusement que le soleil s'allume !
répliqua le baron en regardant lâ fenêtre,
que blanchissaient déjà les premières lueurs
de l'aube. *
— Alors, vous me refusez? continua Ro
zane, avec une coquette insistance.
— Pour aujourd'hui, car il faut que je
parte ; mais je saurai bien vous retrouver.
Adieu ! et jusque-là puisse la fortune rem
plir de ses faveurs la jolie main que je bai
se! Elle est si petite, que ce n'est vraiment
pas demander beaucoup.
— Quel sauvage ! pensait Rozane.
—Quelle sirène! murmurait Jacques; mais
je me suis bouché tes oreilles, et ses chan
sons pour moi sont désormais sans danger...
comme toutes les chansons.
Il voulait s'éloigner sans même prendre
congé de la Hongroise, gui peut-être ne le
laisserait pas partir, mais le hasard voulut
queNana se trouvât sur son passage.
— Ah ! transfuge ! lui dit-elle ; mais je
vous laisse aller. Il n'y a rien à faire ici
pour vous maintenant, ils vont jouer. C'est
toujours ainsi que cela finit !
Tout en parlant, elle prit une main qu'elle
serra dans la sienne, paume contre paume,
comme fout les magnétiseurs, quand ils
veulent transmettre leur fluide d'un orga
nisme dans un autre. Le regard noir, chaud
comme une flamme, qui jaillaissait des
yeux de la comtesse brûlait les siens.
— Je me suis bien peu occupée de vous
aujourd'hui, lui dit-elle; mais, vraiment,
ce n'est pas ma faute. J'étais obligé"? de me
partager entre tous mes invités. Ce sont là
les devoirs — et les ennuis — d'une méî-
tresse de maison. Mais j'aurai ma revanche,
et je serai, je l'espère, un jour toute àvôus...
car nous nous reverrons, n'est-ce pas?
— Après ce que vous me dites là, Madaine
la comtesse, .pouvez-vous en douter? répon
dit-il en souriant.
Il partit. '
— Voilà un homme ! fit la Pietra-Nera rê
veuse, en le voyant s'éloigner. Les autres
sont des Messieurs ! ajouta-t-elle en prome
nant un œil demi-clos sur les beaux fils qui
meublaient son salon.
Le baron d'Ambleuse qui n'avait pas d'é
quipage, lui, trouva tout juste à point, à la
- porte de l'hôtel, un de ces coupés de ma
raude qui vaguent toute la nuit aux abords
des maisons éclairées, ou se prolongent le$
fêtes. Il y monta en jetant son adresse au
cocher.
Une fois seul et .maître de s'abandonner à
des sentlœens trop longtemps contenus, il
étreignit avec une certaine violence sa tête
dans ses mains, comme s'il eût craint de la
voir éclater. Toutes les idées qui l'avaient
assailli, pendant ce souper d'une mortelle
longueur, tourbillonnaien'tconfusément dans
son cerveau, et voulaient se faire jour à la
fois. ' -
— Ainsi, se disait-il, dans un monologue
entrecoupé d'exclamatious douloureuses et
passionnées, voilà l'homme auquel .on m'a
sacrifié! C'est à ce mariage de spécula
tion—comme il a réussi ! —que l'on a
immolé l'ardent et pur amour que j'avais
pour elle. Celle à qui j'avais ,voué un culte,
dont Dieu même eût été jaloux, on l'a livrée
à ce vil débauché, qui traîne chez des cour
tisanes son nom prostitué... Elle eût donc
été plusà plaindre avec moi qu'avec lui!...
Ah! je la fuyais heureuse! fou que j'étais !
malheureuse, je veux la revoir... et la con
soler en l'aimant.
J'ai la pà'r,tie belle à présent. Je suis un sot
si je là.perds une seconde fois. Je pourrais,
peut-être, prendre un doux ,à-compte de
vengeance, avec cette Pietra-Nera, qui ne
me semble pas trop cruelle! Mais, vraiment,
j'ai d'autres soucis dansl'ilme, et j'appartiens
à de plus nobles pensées... Pauvre Antoi
nette... si honteusement • dédaignée par l'ai
mant bafoué de cette Hongroise! Comme
•ellea dû souffrir! Ali ! sans doute, ollu a
pensé, bien des fois, à celui qui l'avait tant
aimée... qui l'aime tant encore ! Il me sr-m-
bîe, à présent, que le monde est à moi !
Les voitures de maraude marchent bien,
surtout la nuit, et quand on ne les prend
qu'à la course. Le capitaine eut bientôt fran
chi la distance qui sépare la rue Roquépine
de la rue d'Alger, où il occupait un mo
deste appartement dans une maison meu
blée.
Au moment où il entrait dans la loge du
portier, pour prendre sa clé, il fut assez
surpris de se voir saluer militairement et do
s'entendre appeler par son nom.
Il avait devant luiain planton du ministre
de la guerre qui l'anendait depuis minuit.
— Capitaine, c'est une dépêche. J'avais
•rdre de ne la remettre qu'à vous, et de vous
ramener avec moi.
Tout en parlant, le soldat remit à l'offi
cier un large pli, fermé d'un sceau de cire
rouge aux armas de l'Empire.
M. d'Ambleuse l'ouvrit d'une main hâtée,
dans la loge, sans prendre le temps de re
monter chez lui.
La large feuille ne contenait que ces deux
lignes, impérieuses 'dans leur brièveté mê
me :
«Au reçu de la présente, le capitaine
d'Ambleuse se rendra immédiatement au
cabinet du secrétaire particulier de S. Ëxo.
le ministre de la guerre. — Affaire urgen
ce. »
Le planton, qui ne connaissait que sa
consigne, fût resté là, au besoin, jusqu'à
sept heures du soir.
— Vite! la voiture! fit le baron, elle ne
doit pas être encore loin... elle a pris du
côté de la rue de Rivoli... Courez !
Le planton prit ses jambes à son cou, et il
ne tarda pas à rejoindre le cocher qui s'en
allait flânant et guettant les noctambules at
tardés.
11 le ramena.
— .C'est encore moi! dit le capitaine.
— Tant mieux, mon bourgeois !
— A la guerre, rue Saint-Dominique.
— Connu !
— Brûlez le pavé !
— Ça le réchauffera, et moi aussi !
Le premier pourboire, généreusement
donné, avaii assuré au capitaine une obéis
sance absolué. On eût dit que les chevaux
prenaient jle mors aux dents,
— Que diable peut-on bien me vouloir?
se demandait M. d'Ambleuse en sautant siir
les coussins, car la voiture était plus rapide
que moelleuse.
Il arriva. .Le garçon de bureau l'introdui
sit sur-le-champ :*on 110 fait pas queue si
matin.
— Arrivez donc, capitaine ! arrivez donc!
fit, en l'apercevant, l'homme de bureau, qui
avait passé toute sa nuit au milieu des pa^
pi'ers. 'Nous vous avons envoyé chercher
trois fois .déjà.
— Croyez, Monsieur, que je suis vraiment
désolé.. ' . ' '
— Je n'en doute pas ; mais ce n'est pas
de cela qu'il s'agit. Nous'avons reçu d'Afri
que, hier soir, des nouvelles assez graves,
et qui nécessitent'.des instructions précises
qt -détaillées pour nos différens chefs de
corps. — Les voici sous cette enveloppe. .
I^Iles doivent être portées par un homme
sûr. Naturellement Son Excéllencfe'a pensé à
vous. Je n'ai pas besoin do vous dire qu'une
pareille mission n'admet aucune espèce de
retard. Vous allez prendre l'express à dix
heures et demie. Vous serez demain matin
à Marseille. Vous y ,trouverez un navire sous
vapeur,,vous attendant.
Lé reste va de soi. Vos provisions de route
sont dans.ee portefeuille. Vous réglerez avec
l'intendant. Mais, adieu 1 vous n'aves que 1®
temps de fermer vos mailes et de yous ren
dre à la gare'de Lyon. Si vous oubliez, ou
si vous souhaitez Quelque chose, écrivez-
moi un mot„et j« vous l'adresserai par notre
prochain ordinaire. Maintenant je' vais at
tendre ici le réveil de Son Excellence pour
lui dire que veus-êtés .parti !
— Très bien ! fit Jacques ; tout ceci sera
exécuté "de point en point,
—Une'fois vos dépêches remises, vous re
joindrez, et yous continuerez votre service.'
Vous étiez en mission qt non en congé... Je
crois, du reste, que cela chauffe un peu là-
bas 1 Vous .êtes bien heureux, vous, d'aller
vous battre, quand nous moisissons dans les*
bureaux !
— Aussi je ne me plains pas, fit le ca'pi-
taine en caressant sa moustache.
Il prit sss dépêches, salira et partit..
,Dàuxheures plus tard, il montait en wa
gon', st voyait fuir derrièr» lui, et bientôt
s'évanouir dans la distance, la ville où était
son cœur, où il laissait sa vie retrotivée.
(La sutte à un prochain numéro.)
;
mmsïïm".
BUREAUX K PARIS $ rue de Valois (Palais-Royal), n; 10;
8&8MPWSIWWBWHWHMOIJaBllgSMI^gWWWBMWBBBBWgBBBWBWWTOWW!BWWflB9HW8WtjjS
y i.V.; v ^ ; i : £•: v,X
: ' ~
SAMEDI 51 JUILLET 1869.
ABONNEMENS DES DÉPARTEMENS,
AbONNEMENS DE PARIS.
1R01S MOIS..,
SIX MOIS
UN AN
16 FR.
32 FR.
64 FR.
•ïarçeeles .pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 30 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E. G ibiàt et C e .
rue des Bons-Enfans, 19,
TROIS MOIS..,
SIX MOIS
UN ÀN........
13 FR.
26 FR.
52 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE TOÏVERSEL.
Le mode d| abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
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Les articles déposés ne sont pas rendus.
tes abonnemens datent dès i OT et 18
de chaque mois.
S'adresser pour les Annonces à MM. Fadchey, Laffite, Bullier, et C e ,
' place de la Bourse, 8, à M. Duport, 7, rue Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve d'examen,, et, s'il y a lieu, de modification par raamtmsiratu
du journal. • . / ^
SPAMS, 50 JUILLET.
Le travail des ministres chargés de l'éla
boration du sénatus-consulte est terminé.
Dans une réunion, convoquée pour ce soir
au ministère de l'intérieur, il sera mis
la .dernière main à la rédaction du projet qui
sera soumis, demain samedi, à l'approba-/
iion du conseil des ministres et du consens;
privé réunis. (;/
Le Sénat pourra donc Être saisi, dès liin- j
di, d« l'important projet qui a motivé cette
session extraordinaire. \
Les dépêches de Madrid ne signalent au
cun fait nouveau relativement au mouve
ment carliste.
Notre correspondance particulière con
firme la nouvelle que sur quelques points
les tentatives caristes n'ont pas réussi, mais
elle ajoute quei'incendie couve partout et
que l'on n'en est qu'au début; elle signale
aussi l'agitation du parti républicain, qui se
réserve et se prépare à une campagne pro
chaine.
Des correspondances, renseignées à des
•sources carlistes, affirment que des officiers
d'état-major espagnols sont venus à Rayonne
offrir leurs services au duc de Madrid ; mais
ce prince avait déjà quitté cette ville et était
entré en Espagne.
Les feuilles de Vienne apportent le dis
cours prononcé par M. Giskra, ministre de
l'intérieur, au banquet offert au congrès des
journalistes allemands par la municipalité
de la capitale.
Deux cents représentai de journaux, ap
partenant aux divers pays allemands, se
sont réunis au congrès de Vienne pour dis
cuter certaines affaires d'intérêt commun.
Cette réunion démontre pe que nous avons
dit tant de fois et ce que nous avons rappelé
encore hier au Journal des Débats, c'est-à-dire
qu'une .guerre heureuse ne saurait ren
verser l'ordre naturel des choses. Si les
faits matériels ne concordent pas avec les
faits moraux, -les créations les plus solides
d'apparence manquent degarantiesdudurée.
On a beau décréter et parapher que l'Autriche
n'a rien à démêler avec l'Allemagne et qu'elle
n'est pas allemande : qu'on lise lps toasts
portés au banquet de Vienne «t "on verra
que les décrets du dieu Mars ne sont pas ra
tifiés par Minerve. Tous les convives se sont
sentis compatriotes, et, ce qui est plus, tous
—les journalistes de Berlin les premiers, —
ont reconnu que cette Autriche tant décriée
était en possession d'un gouvernement qui
marche d'un pas ferme et assuré à la tête
du progrès libéral dans l'Europe centrale.
La présence du ministre de la guerre de
î'empire et du ministre de l'intérieur pour
les pays cisleithans prouve que les conseil
lers de l'empereur François-Joseph se sen
tent en communauté d'idées avec les repré
sentai de l'opinion publique de l'Allema
gne entière.
Les nouvelles de Constantinople sont sa
tisfaisantes. Il s'est pas à craindre que les
dissentimens dont on a parlé et qui subsis
taient entre le sultan et le khédive d'Egypte
prennent un caractère menaçant pour la
paix. L'influence des grandes puissan
ces s'exerce dans le sens de l'apaisement
«t il /est à croire que les conseils de concilia
tion seront écoutés par le sultan qui a pu
Y : - f:
se convaincre que dans toutes les causes
justes il peut compter sur l'appui des cabi
nets d'Occident, opposés, il est vrai, à toute
politique de précipitation ou de ressenti
ment.
E douard sctio^.
AGENCE BAYAS.
Angleterre.
Londres, 30 juillet,
es communes a adopté, en troi-
bill pour le rachat des lignes
par le gouvérnement.
Assjérlqrae.
New-York, 29 juillet, soir.
Le président Grant est arrivé à Washington,
où il a présidé une réunion extraordinaire dos
ministres. D.'après des avis de Cuba, de source
insurrectionnelle, la garnison de Puerto-Prin- ;
cipe serait étroitomcnt cernée.
Queenstown, 30 juillet.
La Scotia vient d'arriver avec til3,276 dol
lars. D'après desavis du Paraguay, Je3 trois
membres du gouvernement provisoire récem
ment élus, se seraient formés en triumvirat.
New* York, 29 juillet, soir.
Un télégramme de Cuba porte cjue les insur
gés de la région du Centre ont détruit les plan
tations près de Trinidad.
La presse cubaine demande que la conscrip
tion soit appliquée partout rigoureusement.
Lisbonne, 29 juillet.
(Source paraguayenne.) Le paquebot anglais ;
de la Piata, qui vient d'arriver, apporte les
nouvelles suivantes du théâtre de la guerre au
Paraguay ;
Le corps d'ar(née .brésilien qui s'est dirigé
vers l'intérieur du Paraguay, sous le comman
dement du général Mena Barreto, a éprouvé un
échec,.et reste coupé de sa hase d'opérations.
Son arrière-garde a été détruite pair : les Para
guayens. Ceux-ci ont répssi également à déli
vrer les,quelques familles que les Brésiliens
avaient,arrachées (le leurs foyers et qu'ils rete
naient captives. L'armée du comte d'Eu a fait
sans résultat une reconnaissance sur les .lignes
dn président Lopez, à Âscurra. Les positions de
Lopez sont fortes.
Lisbonne, 29 juillet, 8 b. 43.
Le vapeur anglais, parti ae Rio de Janeiro le
9 de ce moi?, n'a.pporto que peu de nouvelles
du Paraguay.
Les tjroupes formant j'arriàre-garde de îlen-
na Barréto ont .rejoint, sans pertes sensibles, le
corps dont elles faisaient partie.
Le .ministre ^brésilien Paranhos retournait à
l'Assomption ppur y établir un gouvernement
provisoire selon les conditions du traité qui a
été signé et publié à Buqnos-Ayres.
Bavière.
Munich, 30 juillet.
La Gazette du pays de Bavière (Bayernlandes-
zeitung) apprend que le comte de Reigejsberg,
ministre de Bavière à Dresde, sera prochaine
ment rappelé.
Madrid, 29 juillet, 10 b. 30 matin.
La Gazette officielle dit que les bandes des
factieux de la Manche continuent à fuir devant
l'active poursuite des troupes dont l'enthou
siasme et la décision pour la cause de la liberté
augmentent sans cesse. Jusqu'à deux heures du
matin, rien de nouveau ne s'était produit dans
le reste de la Péninsule.
Madrid, 29 juillet, 3 h. 20 m. du soir.
Aucun nouveau mouvement carliste n'est si
gnalé. Les arrestations de conspirateurs conti
nuent.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , ,1e 29 la 30 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 72.20 72.10 » 10 » »
—-Fin du mois. 72.27 72.25 » » » 02
41/2.au, compt. 103.25 103.50 » 25 » »
Le Figaro a une" façon tout à fait origi
nale d'interpréter les textes. M. Jules-Ri
chard, qui affirme nous avoir lu, ce dont il
nous permettra de douter, a découvert que
le/Constitutionnel défendait le principe des
candidatures officielles, et qu'il reprochait
à M. DréoIIe sa fidélité « à la mémoire de
M. Rouher. »
Nous avons recherché l'article qui avait pu
donner lieu à cette étrange supposition, mais
il nous a été impossible de le retrouver.
Ce que nous avons dit, et ce % que nous
répétons, c'est qu'un candidat officiel qui
obtient 73 voix par ses propres ynérites et
18,000 par les efforts de. son préfet est de
toute nécessité le serviteur dévoué, l'homme-
lige de l'administration. Inconnu dans le
pays qui l'a envoyé à la Chambre, sans ra
cines dans la circonscription dont il est la
mandataire, il n'existe que par un caprice
ministériel, et succombe le jour où le gou
vernement lui retire sa protection.
Or, celui qui accepte ce patronage, qui
consent à être élu dans de semblables con
ditions, doit faire abnégation de sa propre
initiative, se soumettre par reconnaissance
à ee que l'on exige de lui, ou donner sa dé
mission de député, et courir les chances
d'une élection libre.
L'indépendance du Public, qui consiste à
dire à l'Empereur : « Sire, vous êtes trop
libéral ; Sire, vous êtes trop bon ; Sire^ vous
ê,tes trop généreux, » rappelle un peu la
franchise de ce vieux militaire qui disait à
son supérieur :
« Mon capitaine, excusez i$a brutalité,
mais j'ai l'habitude de dire toujours ce que
je pense. Eh bien! mon capitaine, vous ex
posez trop votre personne au feu de l'enn,e-
mi ; et maintenant, envoyez-moi à la salle de
police si vous voulez. »
Le franc-parler du Public ne l'expose pas
outre mesure, et M. Jules Richard le sait
aussi bien que nous.
M. Jules Richard sait également que le
Constitutionnel n'est pas $ le journal de l'ad
ministration » et ses insinuations à cet égard
sont tout aussi surannées que les philippi-
ques de M. Raspail contrô les jésuites et leur
influence dans les conseils du gouverne-*»
ment.
Le Constitutionnel n'est inféodé à aucun
parti, ne subit aucun mot d'ordre, n'obéit
à aucune préoccupation personnelle; il dé
fend la liberté et combat la révolution. Dans
l'accomplissement de cette double tâche, il
s'efforce d'être impartial, et rend justice à
tout le monde : au gouvernement comme à
l'opposition.
Avant le message impérial, le Constitu
tionnel combattait le ministère, parce que le
ministère représentait un système qui s'ac
commodait mal avec la liberté.
Aujourd'hui la situation est tout autre.
M. Rouher s'est retiré, et le nouveau cabinet
paraît très disposé à nous accorder les réfor
mes que nous n'avons cessé de réclamer
depuis le mois d'avril dernier. Nous soute-r
pons le nouveau cabinet, car nous ne voyons
gas .pourquoi nous ne serions pas de l'avis
du gouvernement, quand le gouvernement
est de notre avis.
Nous défendons des principes et non des
ambitions, et nous affirmons à M. Jules Ri
chard qu'il nous importe peu que le minis
tre dirigeant s'appelle M. Buffet ou M. de
Forcade La Roquette, pourvu qu'il soit sin
cèrement libéral et qu'il cherche à étendre
plutôt qu'à restreindre les modifications an
noncées daus le message impérial.
Le Figaro déclare que « le Constitutionnel
fait semblant de croire que le ministère ac
tuel, esj excessivement libéral. »
La Constitutionnel n'a pas de parti pris, il
juge les ministres sur leurs actes et ne
cherche pqs à leur créer des difficultés en
les condamnant d'avance.
Nous avons la complète assurance que le
nouveau cabinet donnera satisfaction à l'in
terpellation des 116, et c'est pourquoi nous
l'appuyons.
Si nos prévisions ne se réalisaient pas, si
les prophéties du Figaro s'accomplissaient,
si les ministres trompaient nos espérances,
nous reprendrions notre place dans l'oppo
sition constitutionnelle.
Robert Mitchell.
NOUVELLES POLITIQUES.
Un journal a annoncé que l'état de, mala
die de M. le maréchal Niel prenait un carac
tère sérieux; il a mêm,e ajouté qu'il était
question de remplacer l'honorable maréchal
au ministère de la guerre. Nous sommes
heureux de pouvoir donner à cette double
nouvelle le plus formel démenti.
La rédaction du projet de sénatus-consulte
est aujourd'hui définitivement arrêtée. Nous
pouvons confirmer tout ce que nous avons
dit jusqu'ici du caractère très libéral de ces
nouvelles dispositions constitutionnelles.
Le bruit s'est répandu hier et a acquis au
jourd'hui une certaine consistance, qu'une
amnistie pour les délits politiques serait dé
crétée le joi^r même de la promulgation du
sénatus-consulte. Nous avons lieu d'espérer
que ,cette nouvelle, dont nous souhaitons
vivement la réalisation, se confirmera.
M. Delanglo sera probablement le rappor
teur du sénatus-consulte devant le Sénat. On
assure,.d'autre part, que le prince Napoléon
doit intervenir activement dans la discus
sion.
Parmi les innovations constitutionnelles
qui se préparent, figurera, nous l'espérons,
la publicité des séances de la haute assem
blée.
Le Moniteur universel croit que le gouver
nement serait disposé à faire droit à la plu
part des réclamations formulées par la gsirde
nationale de Paris, et que les ordres ne tar
deraient pas à être donnés pour mettre à
l'élude un projet,de réforme qui rendrait à
la milice citoyenne une partie des préroga-
tives dont eîlo a été privée depuis dix-huit
ans.
Les décorations universitaires ont été ac
cordées par l'honorable M. Duruy dans, la
plénitude de l'autorité qu'il tenait de l'Em
pereur lui-même. Son successeur hérite
naturellement de ses pouvoirs ; aussi la nou
velle donnée par quelques journaux de la
suppression des décorations universitaires
est-elle satas fondement.
La nouvelle publiée par le Figaro, et re
lative à quelques modifications dans le per
sonnel de la rédaction de la France, est
complètement inexacte.
am. matagrin.
Le Tir national "anglais de Wimbîcdun.
Depuis l'adoption des armes se chargeant
par la culasse, les concours de tir ont pris
une extension et un intérêt tout particuliers.
Naturellement l'Angleterre , ■ la patrie du
sport, devait saisir avec empressement cette
•ccasion de maintenir la réputation d'adres
se de ses tireurs et de justifier la confiance
qu'iaspirent les armes de luxe et de guerre
de fabrication anglaise.
Cette année, le concours des armes se
chargeant par la culasse était suivi avec plus
d'intérêt que do coutume, parce que le
small arm's comiltee venait de se prononcer
en faveur du fusil Hedry-Martini, et qu'une
foule d'inventeurs et de journalistes s'étaient
rendus à Wimbledon pour constater les ré
sultats fin tir, s'apprêtant'à dire le plus de
mal possible de l'arme mise en première
ligne par la commission officielle.
Un ingénieur de nos amis, qui s'occupe
spécialement de la fabrication des armes, a
bien voulu nous donner sur les derniers
concours les renseignemens les plus détail
lés.
Nous laisserons de côjé les résultats des
tirs de précision auxquels étaient admises
les carabines se chargeant par la bouche,
telles que le Metford, le Rigby, l'Ingram.
Ces tirs deviennent ridicules, à force de mi
nuties; on en est arrivé à mesurer la force
du vent au moyen d'une machine ; le tireur
profite de cette indication pour déplacer le
cran de mire ou le guidon au moyen d'une
vis micrométrique; il ajuste ensuite un.sys
tème de l,unettes, et finit par tirer. Pendant
ces préparatifs, le gibier gagnerait le large,
une charge de cavalerie vous sabrerait avant
•d'avoir essuyé le. moindre coup de fusil.
Nous nous bornerons donc à parler des
concours des armes se chargeant par la cu
lasse et propres au service militaire ou du
moins regardées comme telles.
Les conditions du concours étaient aussi
larges que possible, puisqu'on y admettait
toutes les armes à culasse mobile, sans au
cune exception. Le fusil adopté par le small
arm's comiltee était menacé, la plupart des
tireurs ayant pris le canon, la rayure et la
cartouche Ilenry .et s'étant bornés à changer
la culasse Mantini. Gommé il s'agissait de
comparer sous les rapports exclusifs de la Ra
pidité et de la justesse du tir, le canon Henry
les mettait dans des conditions de justesse
identiques à celles de l'arme de la commis
sion; et les culasses établies, comme mé
canisme, au point de vue exclusif de la ra
pidité et de îa facilité du maniement, en
faisant abstraction des autres conditions im
posées aux armes de guerre, semblaient de
voir leur assurer les .avantagés .'de la rapidi
té. La lutte s'annonçait sérieuse, et, de pri r
me abbrd, rien ne pouvait en faire prévoir
le résultat. ' ■ ! '
Avant d'aller plus loin, il nous faut don
ner la construction .des cibles et indiquer la
méthode employée en Angleterre pour
compter les points.
La cible est rectangulaire et blanche ; à
une certaine distance des bords, des lignés
parallèles aux Gôtés de la cible forment un
rectangle intérieur appelé centre., Enfin, au
milieu du centre est disposé un noir égale
ment rectangulaire, appelé bùll's eye (oeil de
taureau). La cible se trouve âinsi divisée en
trois zones rectangulaires.
1° Le bull's eye ou noir.
2° La zone comprise entre le noir et les
droites qui limitent le centre.
3° La zone extérieure, comprise entre le
centre et les bords/le la ,ci,hle.
Toute balle mise d'ans lé noir compte \
points, dans le'centre 3 points, dans là trei
zième zone 2 points.
. Voici, pour chaque distance, les dimen
sions des différentes parties de la cible '(le
yard égale 92 centimètres, le pied égale 30
centimètres 1/2) :
1° De 150 à 300 yards.
La cible a 6 pieds de haut sur 4 de base.
Le cen'tr.e 4 — — 2 —
Le noir 2 — — 1 —
2° de 400 à .600 yards.
La cible a 6i pieds de haut sur 6 de base.
Le centre .4 — — 4 —
Le noir 2 — — 2 —
3° De 650 à 800 yards.
La cible a 6 pieds de haut sur 8 de base, i
Le centre 4 — — 6 —
Lo noir 2 — — 3 —
pour les prix réservés aux armes se char
géant par la culasse, on . tient compte à la
fois de la justesse et de la rapidité du tir. A
cet effet, le tireur fait feu sur les cibles dp
la dimension indiquée plus haut pour cha
que distance, pendant trois minutes, en
ménageant sqn feu comme il l'éntend. Il est
complètement libre de brûler autant de car
touches qu'il le veut et de viser aussi long
temps qu'il le juge convenable. Au bout de
trois minutes on arrête le feu, et on relève
sur la cible, d'après les règles que nous ve
nons d'exposer, le nombre de points obte
nus pendant la durée du feu.
Chaque concurrent a le droit d'exécuter
trois tirs de trois minutes. Celui qui a ob
tenu le plus de points, dans une série do
trois minutes, remporte le prix.
Nous donnons ci-après les tableaux indir
quant les résultats obtenus avec chacune
des armes se chargeant par la culasse. Le
fusil Martini-Henry et le fusil Henry (qui ne
diffère du premier que par la culasse, caT le
canon et la cartouche sont les mêmes), ont
écrasé les armes rivales.
Le Martini-Henry, adopté par le small
arm's comiltee, a remporté treize prix, <3t le
Henry, neuf. De plus, dans le grand natio
nal rifle, engagé entre les champions de
l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande, et
dans lequel sont admises les carabines se
chargeant par la bouche, l'arme Henry a
remporté le premier prix, bien qu'elle eût a
lutter contre les carabines Ingram e,t Rigby
établies spécialement et exclusivement au
point de vue de la justesse.
En tenant compte de l'ensemble des tirs,
les armes se chargeant par la culasse ont été
classées de la manière suivante :
CLASSEMENT.
1 Martini-Henry —
2 Henry
3 carter-Edwards...
4 Soper-Henry (1 er
système).
5 Westtey-Richards-
Ilenry
6 Bacon.
7 Kerr.
8 Wilson
9 Russ-Hamond
lOBroderichand Bissell
H Restelt andsmythe
n Trauter..
13 Sop*r -ï -Henry (2°
système).........
14 Chassepot .....
Tir à 200 yards (lSZ m ,9)
® .
! s
Sa
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110
1(8
115
111
1,07
71
65
70
66
64
63
60
Nombre de
points
maximum
obtenus en
3 minutes.
127 enii eoups
us en *7 -r
lis en i7 —
113 en 46 —
107 en 44 — ,
79 en 34 —
•7S en 31 —
lu on 37 —
6W Cil 27 —
«4 en î" —
'68 (in 25 —
60 en 23 -r-
15 Chassepot transformé.
Tir à 500 yards (4!i7 m l9)
59 s9 en 27 —
S0 50 en 30 —
S'est détraqué pendant
le tir.
1 Martini-Henry—
45
99
2 Henry.. .. ..... .
4?
Ijl
"3 Carter-Edwards .
47
108
•4 Wéstltîy-Hicliards-
■Henryl.'..' .. ...
41
. 79
B Soper-Henry (2° s. ).
42
78
6 rt(iper-Heary(l cl \3.).
'41 •
89'
7 Kerr..
28
74
8 Bacon...
38 '
62
9 Jlrodericli and Bis
sell
30
42
119 en 42 —
.1*14 t?h 42 —
leS 'en '47 —
103 en 39 —
93 en 39 —
fin t n '41 —
74 'on —
62 en 88 —
42 en 30 —
Les armes qui figurent sur le tableau ila.
tir à 200 yards et non sur celui du tir de
500 yards avaient été retirées du concours
après la première épreuve.
Enfin, r unfe série de prix était réservée au
fusil Martini-Henry; Les tireurs devaient,
avec la bou'velle orme du modèle réglemen
taire,'exécuter deux tirs de 3 minutes cha
cun ; le premier à 200 yards, le deuxième à
50Ô yarus. Les points obtenus à chacune
de côs distances psr chaque tireur, sur
cibles réglementaires relatives à ces distan
ces, devaient être additionnés et.le prix dé
cerné au total le plus élevé.
msasesss
BESEEBS
Feuilleton du Constitutionnel, 31 juill.
LA DESTINÉE
Première partie.
XII.
M. de Meillan trouva son valet de pied qui
l'attendait dans l'antiçhambrs.
— Qu.'est-ce donc, Victor? lui demanda-
t-il ; Mademoiselle est malade ?.
— Oui, Monsieur le marquis, Mlle Andrée
a toussé toute la soirée, et sur les minuit
les quintes sont devenues si fortes que Mme
îa marquise a eu peur du croup. Je suis .al
lé chez trois ou quatre médecins^ sans pou
voir en trouver un.
— C'est toujours comme cela, quand on
a besoin d'eux! pensa Roger.
— Alors Mme la marquise a pensé que
M. le marquis serait plus heureux, et elle
m'a envoyé le chercher.
— C'est bon! faites avancer...
— Je n'ai pas pu ! M. le marquis va voir
qee la cour, qui n'est pas grande, est déjà
toute pleine...
— Comme c'est nature! pensa Roger avec
une certaine amertume; il y a de la place
chez moi pour tout le monde... excepté pour
moi.
11 alla donc chercher sa voiture dans la
rue, et donna au cocher l'adresse d'un pra
ticien célèbre, pour lequel il était un ami
bien plus qu'un client.
Voilà un incident vraiment.désagréable,
pensa la Pietra-Nera, en traversant son bou
doir. Elle refit un ou deux crochets à ses
bandeaux ondulés et mit une rose à son
corsage; puis jell© reparut dans la salle à
manger, où sa présence était quelque peu
nécessaire pour ranimer la gaîté à demi
éteinte de ses convives.il faut avouer qu'elle
y réussit assez.peu, et qu'il en fut de son
festin comme de celui de B.althazar, la nuit
où des mains invisibles vinrent calligraphier
sur son mur des sentences désagréables.
On avait, du reste, assez mangé pour n'a-
(Voir le Constitutionnel du 30 juillet.)
voir plus faim, et assez bu pour n'avoir plus
soif. La comtesse fit un signe, les portes
s'ouvrirent, et bientôt, hommes et femmes,
se groupant à leur gré, se répandirent dans
les boudoirs voluptueux, dans la bibliothè
que, pleine de livres rares qu'on n'ouvrait
jamais, dans le cabinet de travail où N^na ne
travaillait pas, et dans un salon d« jeu où
.l'op tailla bientôt un de ces bacs fiévreux,
dont les émotions palpitantes font si vite
oublier tout ce qui n'est pas> elles.
Jacques se hâta d'aller rejoindre la lieute
nant Duval, dont il avait été séparé pen
dant toute la soirée. ,
! — Ah! ça, lui dit-il, en.prenant.amicale
ment son bras, tu connais donc le marquis
de Meillan, toi?
— Roger ? Oui, parbleu ! c'est-à-dire que
je,1e connais... sans le connaître... comme
tout le monde... C'est un vrai marquis, tout
ce qu'il y a de plus vieille roche 1 très riche,
à ce qu'il parait... Avec cela, bon garçon,
comme tu l'as vu, Je eœur sur la main, et
pas la moindre morgue... Sans quoi tu peux*
te vanter que je ne mettrais pas les pieds
ici...
— Et la marquise, la connais-tu?
— ; Pour cela, non ! ce qui s'appelle non !
Je vois le mari, mais pas sa femme. Entre
nous, mon bon, tu comprends que je ne
m ! illu9ionne pas; et tant que jejie serai pas
général, je sais bien que le fils de paon père
pourrait se sentir un peu déplacé dans ton
noble faubouTg, mon cher baron.
— Tu serais bien reçu partout ! Mais dis-
moi, ip.marquis, est-ce qu'il y a longtemps
qu'il est avec la Pietra-Nera?
— Corbleu ! déjà un peu de jalousie... 11
parait que ça mord !
— Non ! "rassure-toi ! ça ne mord pas ! Si
je te demande cela, c'est uniquement pour
savoir.
— Mais, voilà bien deux ans qu'on en
jase; seulement ça s'est corsédepuis quelque
temps... à présent qu'il est débarrassé île la
maman belle mère...
— Ah ! Madame de Meyrié est mor.te ?
— Je ne sais pas comment elle s'appelait,
mais j» sais qu'elle est partie pour un mon
de meilleur, et que son gendre consolable
n'a pas couru après.' 11 a préféré demeurer
ici-bas pour la pleurer.
— ("est un deuil récent?
— Voilà trois mois qu'il ne pleure plus.
Calcule! , .
— Cela fait trois mois .'qu'elle est morte,
dit M. d'Ambleuso en riant.
— Juste!
— Alors, je comprends pourquoi je n'ai
pas rencontré Antoinette de tout l'hiver, se
dit Jacques, à part lui, et en manière de ré
flexion. Pauvre Chère Antoinette ! quelle via
eile a dû mener près de cet homme !... (Cette
pensée lui assombrit le visage.) Mais, à pré
sent, continua-t-il...
Ici, un éclair lui passa devant les yeux,
et ,il releva la tête !
— Allons, baron, fit la gentille Rozane,
qui yint à lui en minaudant, je vais faire
ma banque, venez me tenir un double na
poléon...
— Pas même un simple! Je ne joue ja
mais ! .
— Mettez sur ma main... cela vous por
tera bonheur;
Je n'en doute pas ! Ce serait déjà ga
gner que de perdre avec vous... mais...
— Mais... quoi?
. —Mais vous me permettiez de rester fi
dèle à des habitudes qui sont des princi
pes.
— Oh ! si vous avez des principes ! rap
pliqua l'aimable enfant, qui ne semblait
pas le moins du monde gênée par les siens,
il n'y a plus rien à faire avec vous !
—-Cela vous semble drôle, n'est-ce pas?
fit Jacques en la regardant.
— Drôle n'est pas le mot! mais je vous
jure que vous étiez plus gentil pendant le
souper... Si vous saviez comme tos princi
pes vous éteignent 1
— Heureusement que le soleil s'allume !
répliqua le baron en regardant lâ fenêtre,
que blanchissaient déjà les premières lueurs
de l'aube. *
— Alors, vous me refusez? continua Ro
zane, avec une coquette insistance.
— Pour aujourd'hui, car il faut que je
parte ; mais je saurai bien vous retrouver.
Adieu ! et jusque-là puisse la fortune rem
plir de ses faveurs la jolie main que je bai
se! Elle est si petite, que ce n'est vraiment
pas demander beaucoup.
— Quel sauvage ! pensait Rozane.
—Quelle sirène! murmurait Jacques; mais
je me suis bouché tes oreilles, et ses chan
sons pour moi sont désormais sans danger...
comme toutes les chansons.
Il voulait s'éloigner sans même prendre
congé de la Hongroise, gui peut-être ne le
laisserait pas partir, mais le hasard voulut
queNana se trouvât sur son passage.
— Ah ! transfuge ! lui dit-elle ; mais je
vous laisse aller. Il n'y a rien à faire ici
pour vous maintenant, ils vont jouer. C'est
toujours ainsi que cela finit !
Tout en parlant, elle prit une main qu'elle
serra dans la sienne, paume contre paume,
comme fout les magnétiseurs, quand ils
veulent transmettre leur fluide d'un orga
nisme dans un autre. Le regard noir, chaud
comme une flamme, qui jaillaissait des
yeux de la comtesse brûlait les siens.
— Je me suis bien peu occupée de vous
aujourd'hui, lui dit-elle; mais, vraiment,
ce n'est pas ma faute. J'étais obligé"? de me
partager entre tous mes invités. Ce sont là
les devoirs — et les ennuis — d'une méî-
tresse de maison. Mais j'aurai ma revanche,
et je serai, je l'espère, un jour toute àvôus...
car nous nous reverrons, n'est-ce pas?
— Après ce que vous me dites là, Madaine
la comtesse, .pouvez-vous en douter? répon
dit-il en souriant.
Il partit. '
— Voilà un homme ! fit la Pietra-Nera rê
veuse, en le voyant s'éloigner. Les autres
sont des Messieurs ! ajouta-t-elle en prome
nant un œil demi-clos sur les beaux fils qui
meublaient son salon.
Le baron d'Ambleuse qui n'avait pas d'é
quipage, lui, trouva tout juste à point, à la
- porte de l'hôtel, un de ces coupés de ma
raude qui vaguent toute la nuit aux abords
des maisons éclairées, ou se prolongent le$
fêtes. Il y monta en jetant son adresse au
cocher.
Une fois seul et .maître de s'abandonner à
des sentlœens trop longtemps contenus, il
étreignit avec une certaine violence sa tête
dans ses mains, comme s'il eût craint de la
voir éclater. Toutes les idées qui l'avaient
assailli, pendant ce souper d'une mortelle
longueur, tourbillonnaien'tconfusément dans
son cerveau, et voulaient se faire jour à la
fois. ' -
— Ainsi, se disait-il, dans un monologue
entrecoupé d'exclamatious douloureuses et
passionnées, voilà l'homme auquel .on m'a
sacrifié! C'est à ce mariage de spécula
tion—comme il a réussi ! —que l'on a
immolé l'ardent et pur amour que j'avais
pour elle. Celle à qui j'avais ,voué un culte,
dont Dieu même eût été jaloux, on l'a livrée
à ce vil débauché, qui traîne chez des cour
tisanes son nom prostitué... Elle eût donc
été plusà plaindre avec moi qu'avec lui!...
Ah! je la fuyais heureuse! fou que j'étais !
malheureuse, je veux la revoir... et la con
soler en l'aimant.
J'ai la pà'r,tie belle à présent. Je suis un sot
si je là.perds une seconde fois. Je pourrais,
peut-être, prendre un doux ,à-compte de
vengeance, avec cette Pietra-Nera, qui ne
me semble pas trop cruelle! Mais, vraiment,
j'ai d'autres soucis dansl'ilme, et j'appartiens
à de plus nobles pensées... Pauvre Antoi
nette... si honteusement • dédaignée par l'ai
mant bafoué de cette Hongroise! Comme
•ellea dû souffrir! Ali ! sans doute, ollu a
pensé, bien des fois, à celui qui l'avait tant
aimée... qui l'aime tant encore ! Il me sr-m-
bîe, à présent, que le monde est à moi !
Les voitures de maraude marchent bien,
surtout la nuit, et quand on ne les prend
qu'à la course. Le capitaine eut bientôt fran
chi la distance qui sépare la rue Roquépine
de la rue d'Alger, où il occupait un mo
deste appartement dans une maison meu
blée.
Au moment où il entrait dans la loge du
portier, pour prendre sa clé, il fut assez
surpris de se voir saluer militairement et do
s'entendre appeler par son nom.
Il avait devant luiain planton du ministre
de la guerre qui l'anendait depuis minuit.
— Capitaine, c'est une dépêche. J'avais
•rdre de ne la remettre qu'à vous, et de vous
ramener avec moi.
Tout en parlant, le soldat remit à l'offi
cier un large pli, fermé d'un sceau de cire
rouge aux armas de l'Empire.
M. d'Ambleuse l'ouvrit d'une main hâtée,
dans la loge, sans prendre le temps de re
monter chez lui.
La large feuille ne contenait que ces deux
lignes, impérieuses 'dans leur brièveté mê
me :
«Au reçu de la présente, le capitaine
d'Ambleuse se rendra immédiatement au
cabinet du secrétaire particulier de S. Ëxo.
le ministre de la guerre. — Affaire urgen
ce. »
Le planton, qui ne connaissait que sa
consigne, fût resté là, au besoin, jusqu'à
sept heures du soir.
— Vite! la voiture! fit le baron, elle ne
doit pas être encore loin... elle a pris du
côté de la rue de Rivoli... Courez !
Le planton prit ses jambes à son cou, et il
ne tarda pas à rejoindre le cocher qui s'en
allait flânant et guettant les noctambules at
tardés.
11 le ramena.
— .C'est encore moi! dit le capitaine.
— Tant mieux, mon bourgeois !
— A la guerre, rue Saint-Dominique.
— Connu !
— Brûlez le pavé !
— Ça le réchauffera, et moi aussi !
Le premier pourboire, généreusement
donné, avaii assuré au capitaine une obéis
sance absolué. On eût dit que les chevaux
prenaient jle mors aux dents,
— Que diable peut-on bien me vouloir?
se demandait M. d'Ambleuse en sautant siir
les coussins, car la voiture était plus rapide
que moelleuse.
Il arriva. .Le garçon de bureau l'introdui
sit sur-le-champ :*on 110 fait pas queue si
matin.
— Arrivez donc, capitaine ! arrivez donc!
fit, en l'apercevant, l'homme de bureau, qui
avait passé toute sa nuit au milieu des pa^
pi'ers. 'Nous vous avons envoyé chercher
trois fois .déjà.
— Croyez, Monsieur, que je suis vraiment
désolé.. ' . ' '
— Je n'en doute pas ; mais ce n'est pas
de cela qu'il s'agit. Nous'avons reçu d'Afri
que, hier soir, des nouvelles assez graves,
et qui nécessitent'.des instructions précises
qt -détaillées pour nos différens chefs de
corps. — Les voici sous cette enveloppe. .
I^Iles doivent être portées par un homme
sûr. Naturellement Son Excéllencfe'a pensé à
vous. Je n'ai pas besoin do vous dire qu'une
pareille mission n'admet aucune espèce de
retard. Vous allez prendre l'express à dix
heures et demie. Vous serez demain matin
à Marseille. Vous y ,trouverez un navire sous
vapeur,,vous attendant.
Lé reste va de soi. Vos provisions de route
sont dans.ee portefeuille. Vous réglerez avec
l'intendant. Mais, adieu 1 vous n'aves que 1®
temps de fermer vos mailes et de yous ren
dre à la gare'de Lyon. Si vous oubliez, ou
si vous souhaitez Quelque chose, écrivez-
moi un mot„et j« vous l'adresserai par notre
prochain ordinaire. Maintenant je' vais at
tendre ici le réveil de Son Excellence pour
lui dire que veus-êtés .parti !
— Très bien ! fit Jacques ; tout ceci sera
exécuté "de point en point,
—Une'fois vos dépêches remises, vous re
joindrez, et yous continuerez votre service.'
Vous étiez en mission qt non en congé... Je
crois, du reste, que cela chauffe un peu là-
bas 1 Vous .êtes bien heureux, vous, d'aller
vous battre, quand nous moisissons dans les*
bureaux !
— Aussi je ne me plains pas, fit le ca'pi-
taine en caressant sa moustache.
Il prit sss dépêches, salira et partit..
,Dàuxheures plus tard, il montait en wa
gon', st voyait fuir derrièr» lui, et bientôt
s'évanouir dans la distance, la ville où était
son cœur, où il laissait sa vie retrotivée.
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